Archive pour septembre, 2019

HOMÉLIE POUR LE 26E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « L’HOMME RICHE ET LE PAUVRE LAZARE »

27 septembre, 2019

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L’homme riche et le pauvre Lazare

HOMÉLIE POUR LE 26E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « L’HOMME RICHE ET LE PAUVRE LAZARE »

Textes: Amos 6, 1a.4-7, I Timothée 6, 11-16 et Luc 16, 19-31.

Vous le savez sans doute. Le choix des lectures à la messe le dimanche n’est pas fait au hasard. En principe, la première lecture tirée de l’Ancien Testament est choisie en fonction du texte retenu pour l’évangile.
Aujourd’hui, cet arrimage est des plus réussis. Les diatribes du prophète Amos (vers 750 avant Jésus-Christ) donnent le même message sept cent ans plus tôt que celui de la parabole célèbre du riche et du pauvre Lazare qu’on vient d’entendre.

I – Un message qui a traversé les siècles
Dans les deux cas, ce qui est dénoncé, c’est l’appropriation des biens sans aucun sens de leur relativité. C’est d’en faire le seul but de la vie, de les regarder comme le but ultime de la vie.
Ce chemin est ici non seulement condamné, mais il est décrit comme un chemin sans issue, ou plutôt avec un issue fatale. Ceux qui vivent bien tranquilles et ceux qui se croient en sécurité « couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans » annonce Amos « vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus ». Leur futur, prédit le prophète Amos, est un futur de douleurs et de souffrances loin des leurs dans le malheur.
Saint Luc décrit quelque chose de semblable pour le riche dont il raconte l’histoire. Il utilise des images bien connues de son temps. Il le voit dans le sein d’Abraham, sa vie étant terminée ici-bas. Il le présente dans une situation de souffrances et de regrets. Sa nouvelle vie est loin de celle du pauvre Lazare qui était au pied de sa table et qu’il voit maintenant tout près d’Abraham.
Le riche qui n’a pas de nom en est tellement renversé qu’il sollicite même le pauvre Lazare qu’il méprisait de son vivant pour intervenir en sa faveur. Il veut éviter à ses frères le même sort que le sien.

II – Une continuité de l’ici-bas à l’au-delà
Ce qu’on peut retenir ici, c’est ceci. En voyant les sorts des vautrés et celui du riche de la parabole dans l’au-delà, on réalise qu’il y a un lien entre notre vie ici-bas et notre futur dans la vie éternelle. Celle-ci n’est pas une récompense sans contribution de notre part. Elle n’est pas un simple renversement de situation. Elle éternise, pourrait-on dire, ce qu’on a été ici-bas.
Ainsi, si on a mis touts ses efforts pour jouir en tout des biens terrestres et sans préoccupation autre, on a comme fermé l’ouverture aux réalités spirituelles et il n’y a rien qui se passera pour nous. Si, au contraire, on a été dans l’accueil et dans le respect de soi-même malgré les limites de nos vies, là il y a place pour un futur ensoleillé comme celui du pauvre Lazare qui dans sa pauvreté a su être lui-même dans une vie que Dieu a remplie de sa présence.
Saint Luc ne fait dire aucun mot à Lazare. Il se contente de le présenter comme ce pauvre qui fait partie des pauvres dont Jésus dit qu’ils hériteront du Royaume des cieux. Sa pauvreté, avant d’être un fait économique, est un état d’accueil et une présence à plus grand que lui. Sa pauvreté est faite de la richesse de Dieu.

III – La Parole de Dieu qui fait vivre
Où trouver ce surplus de sens dans nos vies si nous ne voulons pas comme le riche nous refermer sur les biens qui passent ?
La réponse nous est donnée clairement par la conclusion de la parabole lorsque Dieu refuse que le riche revienne sur terre pour avertir ses frères, en lui expliquant que cela ne servirait à rien car ils ne le croiraient pas. Ils ont déjà les indicateurs tout trouvés pour répondre à leurs questionnements et à leurs interrogations. C’est Moïse et les Prophètes ce qui veut dire pour nous la Parole de Dieu contenue dans les Saintes Écritures. Il n’est pas nécessaire de chercher de midi à quatorze heures. Le message est clair « Ouvrez la Parole de Dieu, et vous trouverez les indications pour vous guider sur le chemin qui mène à l’héritage de la vie éternelle que vous partagerez avec Dieu comme le pauvre Lazare ».
Cette Parole de Dieu est comme une lampe sur nos pas (cf. Psaume 109, 105). Elle éclaire et elle nourrit ceux et celles qui se donnent la peine de l’écouter et de l’entendre. Cela se fait directement et de bien des façons : seul en la lisant et en la méditant, en communauté comme on le fait ce matin dans la liturgie, dans de petits groupes de partage etc. Ce qui compte c’est de laisser place à l’Esprit Saint pour que cette Parole de Dieu entre en nous avec sa force et sa puissance uniques, une force transformante et une puissance qui annoncent que Jésus est celui qui est lui-même la Parole de Dieu incarnée et qu’il est toujours vivant.

Conclusion
Ces lectures d’aujourd’hui sont une invitation à mettre dans nos vies la foi et l’écoute de la Parole de Dieu. Nous avons un choix à faire qui influencera notre futur. Ce choix se fait non pas par nos savoirs et nos connaissances, mais il se fait dans la foi à une personne qui est Jésus que je décide de suivre. Il nous offre d’être le Seigneur de nos vies et ainsi il nous introduira derrière lui dans le sein d’Abraham avec les élus qui trouvent auprès du Père une demeure éternelle que je nous souhaite à toutes et à tous.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec 

HOMÉLIE POUR LE 25E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « L’ÉLOGE DE CE GÉRANT MALHONNÊTE..

20 septembre, 2019

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L’administrateur malhonnête

HOMÉLIE POUR LE 25E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « L’ÉLOGE DE CE GÉRANT MALHONNÊTE… »

Textes: Amos 8, 4-7, 1 Timothée 2, 1-8 et Luc 16, 1-13

Hé oui! Le maître qui fait l’éloge de ce gérant malhonnête c’est bien Jésus. On est renversé de cet éloge provocant. Ce n’est pas le seul endroit dans les évangiles où Jésus dans sa prédication utilise des comparaisons qui surprennent. S’il était parmi nous aujourd’hui, il ferait sûrement souvent la Une des journaux ou des actualités télévisées.
Si les premiers disciples ont conservé ces paroles dérangeantes de Jésus, même si elles surprennent, c’est qu’ils y ont trouvé des points essentiels de son message qu’ils ont voulu transmettre aux générations futures dont nous sommes.
Le point essentiel qui se dégage de l’histoire ou parabole racontée par Jésus qui nous est relatée dans l’évangile que je viens de lire est résumé dans les dernières phrases : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Alors pourquoi louer le gérant malhonnête et dire de se faire des amis avec l’argent sale? C’est vraiment déroutant.

I – Le contexte
Commençons par regarder où saint Luc a situé cette histoire ou parabole de Jésus dans son récit, c’est ce qu’on appelle le contexte. Jésus est en train de marcher vers Jérusalem où il prévoit qu’il sera arrêté car, malgré l’attention des foules qui l’écoutent, il sent l’opposition des élites en particulier des pharisiens qu’il dérange par ses enseignements.
Nous le voyons aujourd’hui alors qu’il s’adresse de façon spéciale aux disciples. Il n’est pas en discussion avec les pharisiens comme quelques pages plus haut. Il ne parle pas à toute la foule en général. Il cible ses disciples, c’est-à-dire, ceux que nous connaissons, le groupe des Douze Apôtres, plusieurs femmes qui le suivent, des gens de toutes conditions qui font partie de son groupe rapproché et qui vivent près de lui.
Ces disciples nous représentent. Ainsi on peut dire que ce que Jésus leur dit, c’est à nous qu’il le dit. Alors que retenir pour nous aujourd’hui de cette histoire de l’intendant malhonnête loué par Jésus

II – La parabole
Commençons par revoir le texte de saint Luc.
On peut penser que Jésus a peut-être été inspiré dans la mise en scène de cette histoire ou parabole par un fait divers comme on en voit parfois dans le milieu des affaires où un notaire par exemple, un conseiller financier ou autre s’approprie l’argent qui lui a été confié et s’en sert pour son profit personnel.
Une tuile tombe sur la tête du gérant de la parabole. Il est remercié sans ménagement. Son patron lui demande de fermer ses livres et de lui remettre sa démission.
Sa réaction est rapide. Il n’a aucun problème de conscience. Il se voit dans la dèche, mais il est encore gérant. Il se tourne de bord rapidement, sans se questionner sur l’éthique ou la morale de ses gestes. Il saute à pieds joints dans la corruption planifiée. « Je sais ce que je vais faire ». Il prend le téléphone, dirait-on aujourd’hui, et en un tour de main de façon non seulement habile, mais malhonnête, il faut le dire, il coupe les comptes de débiteurs de son patron pour s’assurer de leur gratitude. Ces façons de faire existent encore hélas! aujourd’hui comme nous le révèle parfois les actualités.
Mais là n’est pas le point que Jésus veut nous faire retenir.

III – La pointe de la parabole
Dans les évangiles, lorsque Jésus propose une histoire ou une parabole, ce qui est important c’est ce que les exégètes appellent la pointe de la parabole, le point essentiel qu’on veut faire ressortir en racontant cette histoire.
Ici la pointe de la parabole est bien claire. Jésus fait l’éloge du gérant malhonnête, non pas à cause de sa malhonnêteté, mais à cause de son audace et de son habileté dans les circonstances. Jésus ne loue pas les malversations du gérant, mais, chez celui-ci, il retient son esprit de décision dans les circonstances où il peut encore agir et se faire un avenir.
C’est ce qui peut s’appliquer à tous les disciples de Jésus. Nous avons à nous décider de le suivre avec audace malgré les circonstances difficiles parfois. Nous sommes ici-bas de passage et nous attendons son Retour glorieux. Notre avenir se joue aujourd’hui, car la vie éternelle qui nous est promise est déjà commencée. Jésus nous dit ainsi « Soyez audacieux et décidés dans le monde présent en vous rappelant l’espérance du monde à venir que vous portez en vous ».
Ce message rejoint la première lecture où le prophète Amos condamne les agissements à courte vue de ceux qui oppriment le peuple et l’exploite sans scrupule. Ils seront désavoués par Dieu « Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits » et ils demeureront privés de sa présence.

Conclusion
Nous avons parcouru sobrement cette parabole de Jésus qui est dérangeante. Il faut la recevoir de la bonne façon. Le message est clair : « Nous avons à choisir entre Dieu et l’argent. Nous ne pouvons avoir deux maitres ».
Choisir de suivre Jésus est un choix qui prend dans nos vies la place prépondérante. Ce choix se renouvelle pour nous à chaque dimanche à l’Eucharistie. Nous pouvons malgré nos faiblesses dire à Jésus « C’est toi que j’aime et que je veux suivre ».
Il nous écoute demander pardon dans la partie pénitentielle au début de la messe, dans le « Seigneur prend pitié », puis il se donne à nous dans sa Parole et son Corps et son Sang qui nous soutiennent sur le chemin que nous avons choisi avec audace et décision. Bonne suite de célébration!
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

 

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 21 août 2019 – (Atti 4, 32)

19 septembre, 2019

http://w2.vatican.va/content/francesco/it/audiences/2019.index.html#audiences

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Le Saint-Esprit

PAPE FRANÇOIS - AUDIENCE GÉNÉRALE – 21 août 2019 – (Atti 4, 32)

Salle Paul VI

Chers frères et sœurs, bonjour!

La communauté chrétienne naît de l’effusion surabondante de l’Esprit Saint et croît grâce au ferment du partage entre frères et sœurs dans le Christ. Il existe un dynamisme de solidarité qui édifie l’Eglise en tant que famille de Dieu, où l’expérience de la koinonia est centrale. Que veut dire ce mot étrange? C’est un mot grec qui signifie «mettre en communion», «mettre en commun», être comme une communauté, pas isolés. C’est l’expérience de la première communauté chrétienne, c’est-à-dire mettre en commun, «partager», «communiquer, participer», ne pas s’isoler. Dans l’Eglise des origines, cette koinonia, cette communauté se réfère avant tout à la participation au Corps et au Sang du Christ. Pour cette raison, quand nous faisons la communion nous disons «nous nous communiquons», nous entrons en communion avec Jésus et de cette communion avec Jésus nous arrivons à la communion avec nos frères et sœurs. Et cette communion avec le Corps et le Sang du Christ qui se fait dans la Messe se traduit en union fraternelle, et donc également par ce qui est plus difficile pour nous: mettre en commun les biens et recueillir de l’argent pour la collecte en faveur de l’Eglise Mère de Jérusalem (cf. Rm 12, 13; 2 Co 8–9) et des autres Eglises. Si vous voulez savoir si vous êtes de bons chrétiens, vous devez prier, essayer de vous approcher de la communion, du sacrement de la réconciliation. Mais ce signal que ton cœur s’est converti, c’est quand la conversion arrive aux poches, combien elle touche ton propre intérêt: c’est là que l’on voit si l’on est généreux avec les autres, si l’on aide les plus faibles, les plus pauvres: Quand la conversion arrive là, soyez certains qu’il s’agit d’une vraie conversion. Si elle ne reste que dans les mots, ce n’est pas une bonne conversion.
La vie eucharistique, les prières, la prédication des apôtres et l’expérience de la communion (cf. Ac 2, 42) font des croyants une multitude de personnes qui ont — dit le Livre des Actes des apôtres — ont «un seul cœur et une seule âme» et qui ne considèrent pas ce qu’ils possèdent comme leur propriété, mais mettent tout en commun (cf. Ac 4, 32). Il s’agit d’un modèle de vie si fort, qui nous aide à être généreux et pas avares. Pour cette raison, «nul n’était dans le besoin; car tous ceux qui possédaient — dit le Livre — des terres ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de la vente et le déposaient aux pieds des apôtres. On distribuait alors à chacun suivant ses besoins» (Ac 4, 34-35). L’Eglise a toujours eu ce geste des chrétiens qui se dépouillaient des choses qu’ils avaient en plus, des choses qui n’étaient pas nécessaires pour les donner à ceux qui avaient besoin. Et pas seulement de l’argent: également du temps. Combien de chrétiens — vous, par exemple, ici en Italie — combien de chrétiens font du bénévolat! Mais cela est très beau! C’est une communion, partager mon temps avec les autres, pour aider ceux qui en ont besoin. C’est cela, le bénévolat, les œuvres de charité, les visites aux malades; il faut toujours partager avec les autres, et ne pas chercher seulement son propre intérêt.
La communauté, ou koinonia, devient de cette façon le nouveau type de relation entre les disciples du Seigneur. Les chrétiens font l’expérience d’une nouvelle modalité d’être entre eux, de se comporter. Et c’est la modalité proprement chrétienne, au point que les païens regardaient les chrétiens et disaient: «Regardez comme ils s’aiment!». L’amour était la modalité. Mais pas un amour en paroles, pas un amour feint: l’amour des œuvres, s’aider les uns les autres, l’amour concret, le caractère concret de l’amour. Le lien avec le Christ instaure un lien entre frères qui converge et s’exprime également dans la communion des biens matériels. Oui, cette modalité d’être ensemble, cet amour de cette façon arrive jusqu’aux poches, arrive à se dépouiller également de l’obstacle de l’argent pour le donner aux autres, en allant contre son propre intérêt. Etre membres du corps de Christ rend les croyants coresponsables les uns des autres. Etre croyants en Jésus nous rend tous coresponsables les uns des autres. «Mais regarde celui-ci, le problème qu’il a: cela ne m’intéresse pas, ça le regarde». Non, parmi les chrétiens, nous ne pouvons pas dire: «Le pauvre, il a un problème à la maison, il traverse cette difficulté familiale». Mais moi, je dois prier, je l’emporte avec moi, je ne suis pas indifférent». C’est cela être chrétien. C’est pourquoi les forts soutiennent les faibles (cf. Rm 15, 1) et personne ne fait l’expérience de l’indigence qui humilie et défigure la dignité humaine, car ils vivent cette communauté: avoir le cœur en commun. Ils s’aiment. C’est le signal: l’amour concret.
Jacques, Pierre et Jean, qui sont les trois apôtres comme les «piliers» de l’Eglise de Jérusalem, établissent dans la communion que Paul et Barnabé évangélisent les païens tandis qu’eux évangéliseront les juifs, et demandent seulement, à Paul et Barnabé, quelle est la condition: ne pas oublier les pauvres, rappeler les pauvres (cf. Ga 2, 9-10). Non seulement les pauvres matériels, mais aussi les pauvres spirituels, les gens qui ont des problèmes et ont besoin de notre proximité. Un chrétien part toujours de lui-même, de son propre cœur, et s’approche des autres comme Jésus s’est approché de nous. Telle est la première communauté chrétienne.
Un exemple concret de partage et de communion des biens nous vient du témoignage de Barnabé: il possède un champ et le vend pour en verser le produit aux apôtres (cf. Ac 4, 36-37). Mais à côté de son exemple positif, en apparaît un autre, tristement négatif: Ananie et sa femme Saphire, ayant vendu un terrain, décident de n’en remettre qu’une partie aux apôtres et de garder l’autre pour eux (cf. Ac 5, 1-2). Cette tromperie interrompt la chaîne du partage gratuit, le partage serein et désintéressé et les conséquences sont tragiques, fatales (Ac 5, 5.10). L’apôtre Pierre démasque l’attitude incorrecte d’Ananie et de sa femme et lui dit: «Pourquoi satan a-t-il rempli ton cœur, que tu mentes à l’Esprit Saint et détournes une partie du prix du champ? [...] Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu» (Ac 5, 3-4). Nous pourrions dire qu’Ananie a menti à Dieu à cause d’une conscience isolée, d’une conscience hypocrite, c’est-à-dire à cause d’une appartenance ecclésiale «négociée», partiale et opportuniste. L’hypocrisie est le pire ennemi de cette communauté chrétienne, de cet amour chrétien: faire semblant de s’aimer mais ne rechercher que son propre intérêt.
Manquer de sincérité dans le partage, en effet, ou manquer de sincérité dans l’amour, signifie cultiver l’hypocrisie, s’éloigner de la vérité, devenir égoïstes, éteindre le feu de la communion et se destiner au gel de la mort intérieure. Celui qui se comporte de cette façon traverse l’Eglise en touriste. Il y a beaucoup de touristes dans l’Eglise qui sont toujours de passage, mais n’entrent jamais dans l’Eglise: c’est le tourisme spirituel qui leur fait croire qu’ils sont chrétiens, alors qu’ils ne sont que des touristes de catacombes. Non, nous ne devons pas être des touristes dans l’Eglise, mais frères les uns des autres. Une vie fondée uniquement sur le fait de tirer profit et avantage des situations au détriment des autres, provoque inévitablement la mort intérieure. Et combien de personnes se disent proches de l’Eglise, amis des prêtres, des évêques, alors qu’elles ne cherchent que leur propre intérêt. Voilà les hypocrisies qui détruisent l’Eglise!
Que le Seigneur — je le demande pour nous tous — répande sur nous son Esprit de tendresse, qui surmonte toute hypocrisie et met en circulation cette vérité qui nourrit la solidarité chrétienne, qui, loin d’être une activité d’assistance sociale, est l’expression incontournable de la nature de l’Eglise, mère très tendre de tous, en particulier des plus pauvres.

 

HOMÉLIE POUR LE 23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « SI QUELQU’UN VIENT À MOI… »

5 septembre, 2019

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HOMÉLIE POUR LE 23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE C « SI QUELQU’UN VIENT À MOI… »

Homélies dominicales pour les temps liturgiques par Mgr Hermann Giguère P.H. du Séminaire de Québec. Homélie du 8 septembre 2019. Textes: Sagesse 9, 13-18, Philémon 9b-10.12-17 et Luc 14, 25-33.

Le début du texte de saint Luc que je viens de lire est abrupt, provoquant et même choquant. Il faut toutefois noter que le terme « haïr » traduit ici une priorité. En hébreu, il veut dire littéralement et plus justement « préférer ». Nous y reviendrons. Quoiqu’il en soit, nous sommes devant une invitation percutante de Jésus. Regardons-y de plus près.

I – Un monde nouveau
Jésus ne vient pas annoncer un monde nouveau où l’amour est condamné. Au contraire, comme l’ont retenu les disciples de saint Jean, Jésus a prêché l’amour et non la haine : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » comme il est répété de nombreuses fois dans la première lettre de saint Jean (1 Jean 2, 9-10 et 4, 20).
Pourquoi alors ces formules si provocantes? Comme je l’ai dit en commençant, la traduction « me préférer » nous donne la clé. « Haïr » dans le langage des juifs, dans la langue hébraïque qui est une langue sémitique, c’est synonyme de mettre consciemment au deuxième rang.
Père, mère, femme, enfants, frères, sœurs et même sa propre vie, tout cela doit être bien situé par rapport à Jésus qui doit être mis au centre de sa vie. Pour suivre Jésus, il est indispensable que Jésus soit placé au-dessus de tout, qu’il y ait de notre part un jugement de valeur le reconnaissant comme la Voie, la Vérité et la Vie, comme le seul et unique Sauveur de nos vies, comme la révélation parfaite du Père, car en lui seul réside le salut.
Les premiers disciples l’avaient bien compris. Pas de salut possible sans reconnaître que ce salut vient par Jésus, sans donner à Jésus la priorité absolue, sans en faire le centre de notre vie. Les apôtres Pierre et Jean, devant le tribunal du Sanhédrin, appelés à se justifier d’une guérison qu’ils avaient faite à la sortie du Temple le proclament avec conviction : « Il n’y a aucun salut ailleurs qu’en lui, car il n’y a dans le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut » (Actes des apôtres 4, 12).

II – De la nécessité de s’asseoir
Cet enseignement tiré du début du texte de saint Luc me semble demander deux commentaires complémentaires.
Le premier nous est fourni par les deux petites paraboles qui l’accompagnent. Celles-ci nous invitent à ne pas nous décider à la légère pour le Christ. Elles nous demandent de nous asseoir, de réfléchir, de tenir conseil avec nous-même. Être disciple de Jésus c’est un choix réfléchi, libre, ce n’est pas seulement une question d’enthousiasme du moment, car être disciple nous amène forcément sur le même chemin que celui de Jésus où la croix ne fera pas défaut. : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi, ne peut être mon disciple » dit Jésus.
Il y a un point de départ, des reprises même de départ, et cela peut se vivre à tout âge – sainte Thérèse d’Avila a vécu ce départ réel dans la quarantaine – et c’est au point de départ que Jésus doit être préféré à tout, c’est au point de départ qu’il faut faire un choix lucide, réfléchi. C’est ce qui manque chez plusieurs au Québec qui se disent chrétiens sans vraiment en faire un véritable choix. Ils ont peur de s’afficher croyants ou catholiques et s’en vont ainsi sans jamais se compromettre pour Jésus.

III – Les vocations particulières et la vocation universelle à la sainteté
Ceci étant dit, venons-en au second commentaire qui portent sur la diversité des vocations à la sainteté.
Jésus demande à tous le même sérieux à sa suite. Tous ceux et celles qui entendent son appel à la conversion et à la foi en son message et qui répondent oui sincèrement sont des disciples de Jésus.
De grandes foules faisaient route avec Jésus, est-il dit au début du texte de l’évangile lu il y a un instant. C’est à ces « grandes foules » que la parole de Jésus s’adresse, et non pas à une certaine élite spirituelle ou mystique. Les exigences que Jésus exprime peuvent nous paraître exorbitantes. Il serait trop facile de s’en débarrasser avec l’excuse qu’elles ne s’adressent pas à tous, mais aux moines, aux religieux et aux religieuses seulement. Le Concile Vatican II nous le rappelle clairement lorsqu’il dit dans la Constitution sur l’Église: « Il est évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur rang. » (Lumen Gentium 40)
Mais il y a aussi des vocations, des appels particuliers. Certains et certaines vont suivre Jésus en renonçant au mariage « pour le Royaume de Dieu » (Mathieu 19, 12), en renonçant à l‘argent et à la propriété. Ils vont faire les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance dans un ordre ou une congrégation religieuse.
Si tous sont appelés à préférer Jésus à tout, à le recevoir comme Sauveur, tous ne sont pas appelés à vivre de la même façon le renoncement évangélique dont parle l’Évangile. Zachée n’a pas tout abandonné (Luc 19, 10). Les femmes de Galilée qui ont suivi Jésus ne renoncent pas à tout ce qu’elles possèdent (Luc 8, 3).
Il y a ici le mystère des vocations et des appels particuliers à respecter, mais sans jamais oublier que tous sont appelés à la sainteté. L’appel à la sainteté est universel comme le proclame le Concile Vatican II dans la sainteté dans son état de vie, dans sa vocation particulière et dans son histoire personnelle. La sainteté n’est pas réservée aux religieux et aux religieuses comme on l’a trop souvent laissé entendre autrefois. La mère de famille, la femme au travail, le médecin, le plombier, l’étudiant, l’écolier, le gestionnaire etc. peuvent eux aussi marcher sur la voie de la sainteté. Le pape François dans son Exhortation apostolique portant sur la sainteté publiée le 9 avril 2018 nous invite à aller dans ce sens en considérant « la grande nuée de témoins » de la sainteté « et parmi eux, écrit-il, il peut y avoir notre propre mère, une grand-mère ou d’autres personnes proches (cf. 2 Tm 1, 5). Peut-être leur vie n’a-t-elle pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur ». (GE 3) Il les appelle « les saints de la porte d’à côté » ou « la classe moyenne de la sainteté » (GE 7).
On en a de beaux modèles d’une sainteté vécue dans son état de vie et sa vocation personnelle dans les enfants de Fatima, François et Jacinthe, qui ont été reconnus saints par le pape Jean-Paul II et béatifiés le 13 mai 2000, dans cette femme médecin, Jeanne Beretta Molla qui s’est sacrifiée pour son enfant (béatifiée le 24 avril 1994), ou encore dans cet étudiant sportif, alpiniste et rassembleur, Pier Giorgio Frassati (1901-1925) béatifié le 20 mai 1990 à Rome.

Conclusion
Frères et sœurs, demandons au Seigneur de renouveler notre désir lucide de suivre Jésus et que cette Eucharistie nous donne la force d’aller jusqu’au bout comme Jésus lui-même,

Amen!

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE 21 août 2019 – Catéchèse sur les Actes des Apôtres: 6. « Tous étaient communs » (Actes 4:32). Communion intégrale dans la communauté des croyants.

3 septembre, 2019

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PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE 21 août 2019 – Catéchèse sur les Actes des Apôtres: 6. « Tous étaient communs » (Actes 4:32). Communion intégrale dans la communauté des croyants.

Salle Paul VI

Chers frères et sœurs, bonjour!

La communauté chrétienne naît de l’effusion surabondante de l’Esprit Saint et croît grâce au ferment du partage entre frères et sœurs dans le Christ. Il existe un dynamisme de solidarité qui édifie l’Eglise en tant que famille de Dieu, où l’expérience de la koinonia est centrale. Que veut dire ce mot étrange? C’est un mot grec qui signifie «mettre en communion», «mettre en commun», être comme une communauté, pas isolés. C’est l’expérience de la première communauté chrétienne, c’est-à-dire mettre en commun, «partager», «communiquer, participer», ne pas s’isoler. Dans l’Eglise des origines, cette koinonia, cette communauté se réfère avant tout à la participation au Corps et au Sang du Christ. Pour cette raison, quand nous faisons la communion nous disons «nous nous communiquons», nous entrons en communion avec Jésus et de cette communion avec Jésus nous arrivons à la communion avec nos frères et sœurs. Et cette communion avec le Corps et le Sang du Christ qui se fait dans la Messe se traduit en union fraternelle, et donc également par ce qui est plus difficile pour nous: mettre en commun les biens et recueillir de l’argent pour la collecte en faveur de l’Eglise Mère de Jérusalem (cf. Rm 12, 13; 2 Co 8–9) et des autres Eglises. Si vous voulez savoir si vous êtes de bons chrétiens, vous devez prier, essayer de vous approcher de la communion, du sacrement de la réconciliation. Mais ce signal que ton cœur s’est converti, c’est quand la conversion arrive aux poches, combien elle touche ton propre intérêt: c’est là que l’on voit si l’on est généreux avec les autres, si l’on aide les plus faibles, les plus pauvres: Quand la conversion arrive là, soyez certains qu’il s’agit d’une vraie conversion. Si elle ne reste que dans les mots, ce n’est pas une bonne conversion.
La vie eucharistique, les prières, la prédication des apôtres et l’expérience de la communion (cf. Ac 2, 42) font des croyants une multitude de personnes qui ont — dit le Livre des Actes des apôtres — ont «un seul cœur et une seule âme» et qui ne considèrent pas ce qu’ils possèdent comme leur propriété, mais mettent tout en commun (cf. Ac 4, 32). Il s’agit d’un modèle de vie si fort, qui nous aide à être généreux et pas avares. Pour cette raison, «nul n’était dans le besoin; car tous ceux qui possédaient — dit le Livre — des terres ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de la vente et le déposaient aux pieds des apôtres. On distribuait alors à chacun suivant ses besoins» (Ac 4, 34-35). L’Eglise a toujours eu ce geste des chrétiens qui se dépouillaient des choses qu’ils avaient en plus, des choses qui n’étaient pas nécessaires pour les donner à ceux qui avaient besoin. Et pas seulement de l’argent: également du temps. Combien de chrétiens — vous, par exemple, ici en Italie — combien de chrétiens font du bénévolat! Mais cela est très beau! C’est une communion, partager mon temps avec les autres, pour aider ceux qui en ont besoin. C’est cela, le bénévolat, les œuvres de charité, les visites aux malades; il faut toujours partager avec les autres, et ne pas chercher seulement son propre intérêt.
La communauté, ou koinonia, devient de cette façon le nouveau type de relation entre les disciples du Seigneur. Les chrétiens font l’expérience d’une nouvelle modalité d’être entre eux, de se comporter. Et c’est la modalité proprement chrétienne, au point que les païens regardaient les chrétiens et disaient: «Regardez comme ils s’aiment!». L’amour était la modalité. Mais pas un amour en paroles, pas un amour feint: l’amour des œuvres, s’aider les uns les autres, l’amour concret, le caractère concret de l’amour. Le lien avec le Christ instaure un lien entre frères qui converge et s’exprime également dans la communion des biens matériels. Oui, cette modalité d’être ensemble, cet amour de cette façon arrive jusqu’aux poches, arrive à se dépouiller également de l’obstacle de l’argent pour le donner aux autres, en allant contre son propre intérêt. Etre membres du corps de Christ rend les croyants coresponsables les uns des autres. Etre croyants en Jésus nous rend tous coresponsables les uns des autres. «Mais regarde celui-ci, le problème qu’il a: cela ne m’intéresse pas, ça le regarde». Non, parmi les chrétiens, nous ne pouvons pas dire: «Le pauvre, il a un problème à la maison, il traverse cette difficulté familiale». Mais moi, je dois prier, je l’emporte avec moi, je ne suis pas indifférent». C’est cela être chrétien. C’est pourquoi les forts soutiennent les faibles (cf. Rm 15, 1) et personne ne fait l’expérience de l’indigence qui humilie et défigure la dignité humaine, car ils vivent cette communauté: avoir le cœur en commun. Ils s’aiment. C’est le signal: l’amour concret.
Jacques, Pierre et Jean, qui sont les trois apôtres comme les «piliers» de l’Eglise de Jérusalem, établissent dans la communion que Paul et Barnabé évangélisent les païens tandis qu’eux évangéliseront les juifs, et demandent seulement, à Paul et Barnabé, quelle est la condition: ne pas oublier les pauvres, rappeler les pauvres (cf. Ga 2, 9-10). Non seulement les pauvres matériels, mais aussi les pauvres spirituels, les gens qui ont des problèmes et ont besoin de notre proximité. Un chrétien part toujours de lui-même, de son propre cœur, et s’approche des autres comme Jésus s’est approché de nous. Telle est la première communauté chrétienne.
Un exemple concret de partage et de communion des biens nous vient du témoignage de Barnabé: il possède un champ et le vend pour en verser le produit aux apôtres (cf. Ac 4, 36-37). Mais à côté de son exemple positif, en apparaît un autre, tristement négatif: Ananie et sa femme Saphire, ayant vendu un terrain, décident de n’en remettre qu’une partie aux apôtres et de garder l’autre pour eux (cf. Ac 5, 1-2). Cette tromperie interrompt la chaîne du partage gratuit, le partage serein et désintéressé et les conséquences sont tragiques, fatales (Ac 5, 5.10). L’apôtre Pierre démasque l’attitude incorrecte d’Ananie et de sa femme et lui dit: «Pourquoi satan a-t-il rempli ton cœur, que tu mentes à l’Esprit Saint et détournes une partie du prix du champ? [...] Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu» (Ac 5, 3-4). Nous pourrions dire qu’Ananie a menti à Dieu à cause d’une conscience isolée, d’une conscience hypocrite, c’est-à-dire à cause d’une appartenance ecclésiale «négociée», partiale et opportuniste. L’hypocrisie est le pire ennemi de cette communauté chrétienne, de cet amour chrétien: faire semblant de s’aimer mais ne rechercher que son propre intérêt.
Manquer de sincérité dans le partage, en effet, ou manquer de sincérité dans l’amour, signifie cultiver l’hypocrisie, s’éloigner de la vérité, devenir égoïstes, éteindre le feu de la communion et se destiner au gel de la mort intérieure. Celui qui se comporte de cette façon traverse l’Eglise en touriste. Il y a beaucoup de touristes dans l’Eglise qui sont toujours de passage, mais n’entrent jamais dans l’Eglise: c’est le tourisme spirituel qui leur fait croire qu’ils sont chrétiens, alors qu’ils ne sont que des touristes de catacombes. Non, nous ne devons pas être des touristes dans l’Eglise, mais frères les uns des autres. Une vie fondée uniquement sur le fait de tirer profit et avantage des situations au détriment des autres, provoque inévitablement la mort intérieure. Et combien de personnes se disent proches de l’Eglise, amis des prêtres, des évêques, alors qu’elles ne cherchent que leur propre intérêt. Voilà les hypocrisies qui détruisent l’Eglise!
Que le Seigneur — je le demande pour nous tous — répande sur nous son Esprit de tendresse, qui surmonte toute hypocrisie et met en circulation cette vérité qui nourrit la solidarité chrétienne, qui, loin d’être une activité d’assistance sociale, est l’expression incontournable de la nature de l’Eglise, mère très tendre de tous, en particulier des plus pauvres.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier un groupe de prêtres jubilaires du Séminaire Pontifical Français de Rome, accompagnés de Mgr Pierre Antoine Bozo et de Mgr Matthieu Rougé. La solidarité chrétienne, bien différente d’une simple assistance sociale, fait partie de la nature de l’Eglise. Que l’Esprit Saint nous aide à vivre en vérité la solidarité que demande l’Evangile. Que Dieu vous bénisse.