Archive pour août, 2007

San Girolamo

31 août, 2007

San Girolamo dans images sacrée

http://santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=24650&pic=24650AG.JPG&dispsize=Original&start=0

Réflexions: Le parfum et la liturgie

31 août, 2007

un interessant article sur la liturgie, du site:

http://www.inxl6.org/article514.php

Réflexions

Troisième et dernier volet du dossier consacré à la liturgie.

Le parfum et la liturgie

Tout au long de son histoire, l’Eglise a utilisé les parfums dans la liturgie. Le parfum évoque ce qu’il y a de plus intime chez quelqu’un. Quand deux personnes se rencontrent, les deux parfums se mêlent, unissant en profondeur ces deux personnes. Or l’amour s’adresse à ce qu’il y a de plus personnel chez quelqu’un.

+ Mgr Raymond Bouchex
17/08/2007

Le moment le plus solennel de la b

énédiction des saintes huiles par l’évêque au cours de la Messe Chrismale du Jeudi Saint est la consécration du Saint Chrême. C’est d’ailleurs du mot Saint Chrême que vient le nom de Messe Chrismale. Le mot de Saint Chrême vient lui-même du mot « Christ » donné à Jésus. Ce mot veut dire: « consacré par l’onction de l’Esprit Saint »: « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 18). Le Saint Chrême est de l’huile d’olive mélangée à de l’essence de pur parfum faite spécialement à cette intention. Sa consécration est le signe de la reconnaissance par Dieu de la place des parfums dans la vie humaine, et l’affirmation de leur rôle dans la liturgie.

Le parfum tient une grande place dans la vie humaine. Pensons aux nombreuses marques de parfum, à la publicité faite autour du parfum, à l’importance du marché commercial qu’il représente, à la place qu’il tient dans les cadeaux. Cette importance vient de ce qu’il est le symbole de l’amour, de l’amour que nous voulons montrer et donner aux autres, et de l’amour que nous voulons recevoir des autres et susciter chez les autres. Nous trouvons dans le parfum toutes les harmoniques de l’amour. Le parfum, comme l’amour, est lié à la beauté, à la fête, à la joie. Il évoque la gratuité. Il attire l’attention sur la présence d’une personne, même quand on ne la voit pas. Il permet d’identifier quelqu’un ou un lieu. On se parfume pour « se faire remarquer », dit l’expression courante. Or l’amour est attention aux autres, même quand ils ne sont pas là, présence continuelle à l’autre, même quand il est loin.

Le parfum évoque ce qu’il y a de plus intime chez quelqu’un. Quand deux personnes se rencontrent, les deux parfums se mêlent, unissant en profondeur ces deux personnes. Or l’amour s’adresse à ce qu’il y a de plus personnel chez quelqu’un et il unit les coeurs à travers les rencontres, les paroles, les gestes. Le parfum se mêle à l’air, créant une atmosphère particulière. Ainsi en est-il de l’amour qu’on ne peut voir, mais qui change le climat d’une rencontre, d’un local, d’un groupe. On embaumait les corps morts pour manifester l’amour porté à ces disparus, et leur permettre d’entrer dans le monde de l’amour en les préservant de la corruption. A l’inverse du parfum, la mauvaise odeur évoque le contraire de l’amour, à savoir le refus, le rejet, l’éloignement, la fuite, la séparation, la mort, la corruption, la haine même. Ne dit-on pas de quelqu’un que l’on hait: « je ne puis pas le sentir », ou que la haine « empoisonne l’atmosphère »‘ C’est pourquoi on utilise des produits parfumés pour purifier l’air et chasser les mauvaises odeurs. L’amour lui aussi, quand il est vrai, purifie le climat empoisonné des relations sociales.

Immense est la palette des effets du parfum, aussi vaste que celle des effets de l’amour. Il ne faut donc pas nous étonner que le parfum et le langage du parfum tiennent depuis toujours une grande place dans les religions. Pour nous en tenir à la religion d’Israël et au christianisme, innombrables sont les références au parfum. Le temple juif comporte « l’autel des parfums ». Dans le temple sont offerts des « sacrifices d’agréable odeur » et des holocaustes en « parfum d’apaisement ». La prière monte comme un encens. Les prêtres et les rois sont consacrés par l’huile parfumée. L’huile parfumée est l’huile de l’allégresse, parce qu’elle procure la joie. Elle est versée sur l’hôte en signe d’accueil et d’hospitalité. Elle coule sur la barbe d’Aaron évoquant le bonheur d’être entre frères. Le Cantique des Cantiques est rempli des parfums de la bien-aimée et du bien-aimé, de la forêt du Liban et du printemps qui arrive. La vie des justes est une bonne odeur qui vaut tous les sacrifices.

Les Mages offrent à Jésus l’encens et la myrrhe, signes de leur foi et de leur amour. A la veille de la passion, Marie parfume les pieds de Jésus avec un parfum de grande qualité, payée 300 deniers, l’équivalent du salaire de trois cents journées de travail. Jésus approuve son geste critiqué par Judas. Son geste, dit Jésus, sera annoncé dans toutes les nations, parce qu’il est le signe de l’amour que cette femme lui a manifesté et des honneurs funéraires qu’elle a rendus à son corps avant qu’il meure. Jésus est mis au tombeau en étant parfumé d’un mélange de myrrhe et d’aloès (Jn 19, 39-40). Le vrai sacrifice d’agréable odeur est celui de Jésus, qui fait disparaître l’odeur de mort du péché. Parce que le Fils de Dieu a pris notre nature corporelle, il s’est servi dans sa vie et sa mission de ses cinq sens, y compris celui de l’odorat, avec lequel il a apprécié le parfum de Marie répandu sur lui. La liturgie du ciel selon l’Apocalypse comporte les parfums que sont les prières des saints.

Si le parfum tient une telle place dans la tradition juive et chrétienne, qu’il s’agisse du sacrifice, de la prière, de la vie sainte, de la consécration des personnes pour le service de Dieu et du peuple, c’est parce qu’il est le signe privilégié de l’Esprit Saint qui est l’amour du Père et du Fils, et par qui l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs. L’Esprit Saint, parce qu’il est l’Amour, est source de la beauté intérieure, de la joie du coeur, de la fête éternelle déjà commencée, de l’intimité avec Dieu, de la gratuité du don, de l’attention à Dieu et aux autres, de la présence continuelle de Dieu en nous, de la pureté. Sans être vu, il se diffuse, créant la communion des saints. L’Esprit Saint apporte la sainteté qui rayonne parfois des saints comme un parfum. Jésus est le Christ, le parfaitement consacré par l’onction de l’Esprit Saint, pour être la présence et la révélation de l’amour de Dieu. Son sacrifice est le parfum par excellence, parce qu’il s’est offert dans l’amour de l’Esprit Saint et qu’il a ainsi vécu ce qu’il a dit: « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

La consécration du Saint Chrême nous révèle que Dieu fait du parfum, qui tient une telle place dans la vie humaine et qui est si riche de signification, le moyen par lequel il nous donne son parfait parfum qu’est le Saint Esprit. Cela se réalise spécialement par les sacrements où est utilisé le Saint Chrême. Par le baptême, Dieu donne aux baptisés le parfum de l’Esprit Saint qui leur apporte l’amour, la purification de la mauvaise odeur du péché, qui fait d’eux dans le Christ des fils ou des filles comblés de joie, de beauté, de fête, de lumière, d’intimité divine, de fraternité dans l’Eglise et de rayonnement apostolique. Par la confirmation, Dieu donne aux confirmés le parfum de l’Esprit Saint. Par lui il leur redit sa joie de les avoir choisis dans le Christ pour ses fils et ses filles et il leur confirme son choix. Par lui il leur donne la capacité de grandir dans l’amour pour lui et les uns pour les autres, et il les appelle à trouver leur vocation pour être le parfum du Christ.

Par le sacrement de l’Ordre, Dieu donne aux évêques et aux prêtres le parfum de l’Esprit Saint qui les remplit de l’amour de Dieu, qui les consacre au Christ dans tout leur être, qui les envoie annoncer le parfum de l’Evangile, offrir au nom du peuple chrétien le sacrifice du Christ qui fait la joie de Dieu, accompagner les hommes sur le chemin heureux ou douloureux de leur vie, répandre le baume du pardon de Dieu, servir l’unité du peuple de Dieu, peuple sacerdotal, prophétique et royal.

Tout au long de son histoire, l’Eglise a utilisé les parfums dans la liturgie: l’encens, les fleurs, le saint Chrême du baptême, de la confirmation, des ordinations et de la consécration des autels. Dieu se communique à nous et nous allons à lui avec tous nos sens: la vue, l’ouïe, le toucher, le goût, et l’odorat. A l’Eglise et aux apôtres est confiée la mission d’être le parfum du Christ, dans la liturgie comme dans l’annonce de l’Evangile. Il faut remettre en honneur dans la liturgie les parfums. Ils nous rappellent qu’en nous, qui avons été marqués du Saint Chrême, l’Esprit Saint est venu comme le parfum indélébile de Dieu, pour faire de notre vie la plus quotidienne la louange et la joie de Dieu et l’annonce dans le temps des hommes de la fête éternelle du Royaume.

Mgr Raymond Bouchex est Archevêque émé

rite d’Avignon
Texte paru dans le Bulletin Religieux du Dioc
èse d’Avignon du 24 Aoû
t 2002Rubrique

Réflexions

article sur le forum Repères !

Du côté de…

Avignon

Lecture deuxième de L’Office des Lectures de ce matin: commentaire de Saint Jerome,

31 août, 2007

Lecture deuxième de L’Office des Lectures de ce matin: commentaire de Saint Jerome, biografie du site:

http://nominis.cef.fr/contenus/saints/1942/Saint-Jerome.html

Docteur de l’Eglise. Jérôme est un étudiant romain plein d’allant. Il demande le baptême à 19 ans et son tempérament entier ne conçoit d’autre vie que consacrée à Dieu. Mais où et comment ? A la recherche de sa vocation, il se met à voyager. Il passe tout d’abord deux années dans le désert de Chalcis en Syrie : un petit stage d’érémitisme ascétique et contemplatif, dans la méditation amoureuse des Ecritures, est la meilleure formation pour le service du Seigneur. Mais Jérôme a besoin d’action. Il se rend alors à Antioche, fameuse pour son école exégétique. Il y apprend le grec et l’hébreu et y reçoit le sacerdoce. Passant par Constantinople, il découvre l’exégèse d’Origène et se met sous la direction de saint Grégoire de Nazianze. Mais toujours indécis sur ce qu’il doit devenir, il retourne à Rome. Là sa grande culture fait de lui le secrétaire du pape Damase. Il a aussi beaucoup de succès auprès des laïcs : un petit cercle de dames chrétiennes, des admiratrices inconditionnelles dont il est le père spirituel, se rassemble autour de lui. A la mort de saint Damase, il doit quitter Rome où son bouillant caractère lui a valu beaucoup d’ennemis. Ses « dames » le suivent jusqu’à Bethléem où il fonde pour elle un petit monastère. Il a trouvé le lieu de sa vocation. Il se consacre à l’étude de la Bible qu’il traduit en latin « la Vulgate » sans négliger de se brouiller avec de nombreuses personnalités et de s’immiscer dans toutes les querelles de l’époque. Il passe, dans l’histoire, pour l’un des plus mauvais caractères de la communion des saints. Mais son affectivité exacerbée le rend très proche de nous. On le plaint d’avoir été irascible et vindicatif. On l’admire pour son amour du Christ et de la Parole de Dieu.

Priez-vous ? vous parlez au Seigneur. Lisez-vous l’Ecriture sainte ? C’est Lui qui vous parle. – Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ. – On ne naît pas chrétien. On le devient. – Ce qui a de la valeur, c’est d’être chrétien et non de le paraître.

Paroles de saint Jérôme

du site:

http://www.prieravecleglise.fr/

COMMENTAIRE DE SAINT JÉRÔME
SUR LE PROPHÈTE JOËL
(Editeur : P. Roguet)
«Revenez à moi»

Revenez à moi de tout votre coeur et manifestez votre pénitence par le jeûne, les larmes et le deuil ; si vous jeûnez maintenant, plus tard vous serez rassasiés; si vous pleurez maintenant, plus tard vous rirez; si vous êtes dans le deuil maintenant, plus tard vous serez consolés. Il est d’usage de déchirer ses vêtements dans la tristesse et devant les oppositions. L’Évangile a rapporté le fait chez le grand prêtre qui voulait souligner le crime du Sauveur. Nous lisons que Paul et Barnabé en ont fait autant lorsqu’ils ont entendu des paroles blasphématoires. Aussi je vous prescris de ne pas déchirer vos vêtements, mais vos coeurs: comme des outres qui, si elles ne sont pas déchirées, éclatent d’elles-mêmes. Lorsque vous aurez fait cela, revenez au Seigneur votre Dieu, dont vos péchés vous avaient éloignés; ne désespérez pas du pardon, quelle que soit l’énormité de vos crimes, car une grande miséricorde effacera de grands péchés.

En effet, le Seigneur est bon et miséricordieux, préférant à la mort le repentir des péchés, il est patient et riche en miséricorde; il n’imite pas l’impatience des hommes, mais il attend longuement notre repentir; il est prêt à arrêter le mal ou à s’en repentir. C’est-à-dire que si nous nous repentons de nos péchés, lui-même se repentira de ses menaces et ne nous infligera pas les maux dont il nous avait menacés; si nous changeons d’avis, lui aussi en changera. Ce mal que nous devons accepter ici n’est pas celui qui s’oppose à la vertu, mais l’affliction au sujet de laquelle nous lisons ailleurs: A chaque jour suffit sa peine. Et aussi : Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que le Seigneur l’ait causé?

Joël avait dit plus haut: le Seigneur est bon et miséricordieux, patient et riche en miséricorde, prêt à arrêter le mal et s’en repentir. Mais, pour que cette grande clémence ne nous rende pas négligents, il ajoute dans ce texte prophétique : Qui sait ? il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment et nous combler de ses bienfaits. Moi, dit-il, vous exhorte de mon mieux à la pénitence, et je sais que clémence de Dieu est inexprimable. Comme l’a dit David: Pitié pour moi, mon Dieu, dans ta grande miséricorde; dans l’abondance de tes pardons, efface mes péchés. Mais, parce que nous ne pouvons pas connaître la profondeur des richesses de la sagesse et de la science de Dieu, je modère mon affirmation et je souhaite plus que je ne présume, en disant : Qui sait? il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment. Ce « qui sait» doit être compris comme désignant une chose impossible ou difficile.

« Jésus de Nazareth », ou la « pastorale de l’intelligence » de Benoît XVI

31 août, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16046?l=french

« Jésus de Nazareth », ou la « pastorale de l’intelligence » de Benoît XVI

Réflexion de J. Navarro Valls sur la « rationalité » de la foi

ROME, Jeudi 30 août 2007 (ZENIT.org) – L’ancien porte-parole du saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls souligne combien le livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth », bestseller en Espagne, constitue un élément de la « pastorale de l’intelligence » de Benoît XVI, pour donner à comprendre la « rationalité » de la foi.

A peine sorti en espagnol le 28 août, le livre confirme qu’il est aussi dans cette langue un succès de librairie, après le boom éditorial en Italie, en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Le premier tirage, aux soins des éditions « La Esfera de los Libros », est de 50.000 exemplaires.

« Sincèrement, je dois dire que ce succès initial ne me surprend pas le moins du monde, et ce sera sûrement un succès à long terme. Ces derniers mois, beaucoup de personnes m’avaient écrit pour me demander de leur acheter ici, en Italie, une copie de l’édition italienne, déjà publiée, pour leur envoyer en Espagne ! Il y avait donc beaucoup de personnes qui vraiment étaient désireuses de pouvoir lire ce livre ».

Pour ce qui est du contenu du livre, M. Navarro Valls disait: « Il est naturellement très riche, tout le thème le suggère. C’est naturellement une vision personnelle : pour moi, le centre, le point fort de ce pontificat est ce que j’appellerais une ‘pastorale de l’intelligence’. En un moment de grande confusion à tous les niveaux, le pape est en train de mener une pastorale de l’intelligence étonnante, avec une extraordinaire richesse conceptuelle, et les gens y sont très sensibles. Ils se sont rendus compte de la valeur de la parole que le pape est en train d’offrir à toute l’humanité. Je pense que ce livre, « Jésus de Nazareth », s’inscrit dans cette pastorale de l’intelligence. Il y a certes des pages extrêmement belles, et aussi de caractère ascétique, mais la richesse est conceptuelle. Cela revient à Dieu : les catholiques ne se contentent pas d’accepter la divinité de Jésus, il faut aussi réfléchir à ce que signifie le Jésus historique ».

Et d’ajouter : « On a besoin d’un effort de clarification, d’un effort ‘rationnel’, c’est un mot que le pape répète aussi dans son livre. Dans son pontificat, il y a la rationalité de la foi, qui était déjà implicite d’une certaine façon dans toute l’œuvre écrite du cardinal Ratzinger et qui maintenant, naturellement, se confirme dans ce pontificat. Ce type de message est d’une grande actualité. C’est comme une énorme catéchèse mais à un niveau élevé, que les gens comprennent, que les gens suivent, que les gens se rendent compte d’avoir comprise. Pour en revenir au livre : de très nombreuses pages confirment ce que nous sommes en train de dire. Je pense que c’est justement cela que les gens apprécient ».

bonne nuit

31 août, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. kiruna_church_winter_exterior

Kiruna: ville de la Suède au-delà du cercle Polaire arctique

http://kiruna.se/mun/kiruna/Start.nsf/0301dispPics_EN

Tout moment est propice

31 août, 2007

Saint Théodore le Studite (759-826), moine à Constantinople
Petites Catéchèses, n° 130 (trad. Migne 1993, p. 279)

Tout moment est propice

Frères, il y a un temps pour les semailles et un autre pour la moisson, un temps pour la paix et un autre pour la guerre, un temps pour l’occupation et un autre pour le loisir (cf Qo 3). Mais pour le salut de l’âme, tout moment est propice, et toute journée est favorable, si du moins nous le voulons. Ainsi donc, soyons toujours en mouvement vers le bien, faciles à mouvoir, pleins de fraîcheur, mettant les paroles en actes. « Car, dit l’apôtre Paul, ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ceux qui mettent la loi en pratique qui seront justifiés » (Rm 2,13)… Est-ce le temps de la guerre spirituelle ? Il faut combattre avec ardeur et poursuivre avec l’aide de Dieu les pensées démoniaques qui se lèvent en nous…; si, au contraire, c’est le temps de la moisson spirituelle, il faut moissonner avec ardeur et rassembler dans les greniers spirituels les provisions de la vie éternelle…

C’est toujours le temps de la prière, le temps des larmes, le temps de la réconciliation après les fautes, le temps de ravir le Royaume des cieux. Pourquoi tarder désormais ? Pourquoi remettre à plus tard ? Pourquoi renvoyons-nous de jour en jour l’amélioration ? « Ce monde tel que nous le voyons n’est-il pas en train de passer ? » (1Co 7,31)… Durerons-nous indéfiniment ?… L’exemple des dix vierges ne vous effraie-t-il pas ? « Voici l’époux, dit l’Evangile, sortez à sa rencontre ». Et les vierges sages sont allées à sa rencontre avec des lampes brillantes et elles sont entrées pour les noces ; tandis que les vierges folles retardées par l’absence de bonnes oeuvres, criaient : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il a répondu : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas » et il ajoute : « Veillez donc car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Il faut donc veiller et éveiller l’âme à la sobriété, à la componction, à la sanctification, à la purification, à l’illumination, pour éviter que la mort ne nous ferme la porte et qu’il n’y ait personne pour nous ouvrir ou nous aider.

une: « Madonnella » à Rome

30 août, 2007

une:

Le « Madonnelle » (petit Marie Vierge aux angles des rues, image pieuse mural, Roma)

 Nome Madonna, Rione Regola, Secolo Autore Anonimo, Tecnica Mosaico, Cornice Stucco, Altezza da terra metri 6, Ubicazione Piazza Campo de’ Fiori,

http://www.photoroma.com/foto.php?City=rm&ID1=354&ID2=0

Une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait

30 août, 2007

sous le titre: Le royame qui vient, du site:

http://www.convertissez-vous.com/f/index.php?sujet_id=452

Une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait

1. C’est sans doute par une disposition spéciale de la Providence, que les deux hommes qui ont le mieux formulé le mystérieux dessein divin concernant les deux familles que Dieu a élues, soient Pierre, l’apôtre des circoncis et Paul, l’apôtre des païens. (Cf. Jr 33, 24; cf. Ga 2, 8)

2. Après avoir mis sur le compte d’une erreur du peuple et de ses chefs la condamnation à mort du Christ, Pierre affirme que Jésus doit rester au ciel jusqu’aux temps de la réalisation finale (litt. : ‘apocatastase’ *) de tout ce que Dieu a dit par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois. (Ac 3, 21)

3. Paul, méditant sur l’indicible, expose le mystère de la volonté de Dieu : ce dessein bienveillant qu’Il avait formé en lui, par avance, en vue de la dispensation de la plénitude des temps : tout récapituler dans le Christ, tant ce qui est dans les cieux que ce qui est sur la terre. (Ep 1, 9-10. On remarquera que même les réalités célestes doivent être restaurées, cf. He 9, 23)

4. Dans ces deux textes, nous avons l’expression, normative autant qu’illuminatrice pour notre foi, d’un mystère enveloppé de silence aux siècles éternels, mais aujourd’hui manifesté par des Écritures qui le prédisent. (Rm 16, 25-26).

5. Cette double formulation du mystère que nous sondons ici s’articule autour de deux termes grecs, dont la recherche n’a pas encore perçu le sens exact dans ce contexte, ni les implications pour l’achèvement du dessein de Dieu, par l’établissement de son Royaume sur la terre. Il s’agit des mots «rétablissement» (en grec : apokatastasis *), et «récapitulation» (en grec : anakephalaiôsis). Le premier figure dans un passage, aussi fameux que mal compris jusqu’à ce jour, du discours que Pierre adressait aux Juifs lors de la Pentecôte : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps du répit. Il enverra alors le Christ qui est chargé de vous, Jésus, celui que le ciel doit garder jusqu’aux temps de l’apocatastase * [1] de tout ce qu’il a énoncé par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois ». (Cf. Mt 6, 10 et Ap 5, 10; Ac 3, 21)

6. Au plan théologique de la dispensation du Plan divin de Salut, l’«apocatastase» * est la manifestation soudaine de l’aboutissement de toutes les virtualités incluses dans les promesses de Dieu : « énoncées par la bouche de ses saints prophètes d’autrefois ». (Ac 3, 21)

7. La compréhension du passage de Paul, cité plus haut (voir 5.), a souffert du même handicap que celle du texte de Pierre, que nous avons tenté d’éclairer. Que veut dire l’Apôtre lorsqu’il affirme que le dessein de Dieu est de tout ‘récapituler’ dans le Christ ? De quelle nature peut bien être la ‘récapitulation’ dont il parle? Le verbe anakephalaioomai signifie littéralement ‘reprendre depuis le début’, ‘récapituler de façon condensée’. En rhétorique, il connote un résumé. L’emploi du même terme, dans un autre passage de Paul, nous aidera à mieux en cerner le sens : En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument (anakephalaiountai) en cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Ep 1, 10; Rm 13, 9).

8. On l’aura remarqué : le même mot grec, que plusieurs versions françaises rendent par ‘se résumer’, est traduit, dans l’autre passage de Paul, par ‘récapituler’ (voire ‘restaurer’, ce qui est inexact). La réponse de Jésus, dans un contexte parallèle, éclaire le caractère prégnant d’essentialité connotée par ce terme : A ces deux commandements (aimer Dieu et son prochain) se rattachent (litt. : ‘sont suspendus’) toute la Loi et les Prophètes. (Mt 22, 40).

9. La ‘récapitulation’ dont il est question, tant chez Paul que chez les Pères de l’Église – qui la lui ont d’ailleurs empruntée -, connote une opération complexe de concentration, d’intégration et d’extension. Lors du surgissement de l’événement christique, tout s’est passé comme si, tel un génial généticien, Dieu était intervenu sur le génome d’une humanité, mue à son insu par le programme chromosomique scripturaire qui sous-tend et conditionne sa croissance et son accomplissement historiques, encore chaotiques et illisibles à nos yeux, parce que les événements annoncés par l’Ecriture ne sont pas parvenus à la plénitude de leurs virtualités. (Cf. Ep 1, 10).

10. L’incarnation du Christ a été le début d’un véritable processus de ‘grossesse messianique’. Depuis, la création toute entière est comme prégnante de cette effusion du divin dans la matrice de l’histoire. Ce processus rénovateur et salvifique va inexorablement à son terme. Il est à l’œuvre, non seulement chez ceux qui en sont conscients ou y collaborent dans la mesure de leurs forces, mais également chez ceux qui l’ignorent, le nient, ou le combattent par tous les moyens. (Le thème de ‘l’accouchement messianique’, déjà présent dans l’AT (cf. Is 66, 7 ss., se retrouve dans le NT, cf. Mt 24, 8 = Mc 13, 8; Jn 16, 21 ss., etc.).

11. Peut-être est-ce là le sens de la mystérieuse geste de la Femme, que nous décrit l’Apocalypse, enceinte et criant dans les douleurs et le travail de l’enfantement. En tout état de cause, c’est cette image de grossesse, déjà utilisée par Isaïe, qu’utilise Jésus, en parlant de la fin des temps comme du commencement des douleurs de l’enfantement. Quant à Paul, il donne à cet événement des proportions cosmiques : « Nous le savons, en effet, toute la création, jusqu’à ce jour, gémit en travail d’enfantement. » Le judaïsme rabbinique, quant à lui, emploie la même symbolique pour caractériser les souffrances, mais aussi l’heureuse issue de l’avènement des temps messianiques, en utilisant, à leur propos, l’expression de heveleï mashiah : les douleurs de l’enfantement du Messie. (Cf. Ap 12, 2; Mt 24, 8; Is 26, 17; Mc 13, 8; Rm 8, 22. Pour la littérature rabbinique, voir, p. ex. : Netsah yisrael, chap. 36, p. 161).

12. Une grossesse finit toujours par arriver à son terme. Pourtant, durant des mois, ni la future mère ni ses proches ne s’en formalisent outre mesure. L’issue n’en est-elle pas, a priori, heureuse? Pourquoi s’inquiéter? Mais s’il est avéré que l’accouchement sera difficile, voire dangereux, se peut-il qu’on ignore l’avertissement et qu’on omette de prendre toutes les dispositions pour préserver la vie de la mère et celle de l’enfant? Et pourtant, c’est bien ainsi qu’agissent les chrétiens en ne prenant pas au sérieux les mises en garde dramatiques du Christ qui, lui aussi, comparait la venue des temps messianiques à un accouchement : « La femme sur le point d’enfanter s’attriste parce que son heure est venue. Mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus des douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. » (Jn 16, 21).

13. Jésus a multiplié les paraboles et les avertissements pour prévenir ceux qui ont cru en Lui de ce que la Fin des Temps serait une époque troublée. Il a mis en garde contre les faux prophètes et les faux messies. Mais Il a aussi donné des signes positifs, tel, surtout, celui du figuier, qui sera traité ailleurs. Mais voici une objection sérieuse. Au prophète Daniel, qui voulait connaître les circonstances futures (ou ultimes, hébreu : aharit) des événements eschatologiques que l’ange lui avait partiellement dévoilés, ce dernier répondit : « Ces paroles sont closes et scellées jusqu’au temps de la Fin. » (Mt 24, 24 = Mc 13, 22; Mt 24, 32; Dn 12, 8-9).

14. S’il convient de se garder des spéculations futiles sur l’eschatologie, faut-il, pour autant, ignorer l’interpellation d’événements révélateurs? Ce serait tomber sous le coup du reproche que Jésus adressait à ses contemporains, insensibles aux signes des temps, alors qu’ils s’avéraient capables d’interpréter les phénomènes météorologiques. Comment, en effet, ne pas voir, dans le retour contemporain d’une grande partie du Peuple juif sur sa terre ancestrale, un ‘signe’, au sens scripturaire du terme ? C’est bien ainsi que le perçoivent un certain nombre de chrétiens. Mais beaucoup d’autres refusent en bloc cette lecture, qualifiée de fondamentaliste, pour diverses raisons qui ne sont pas toujours droites. Et il ne suffit pas, pour écarter cette interprétation, de se prévaloir de l’argument, classique et confortable, selon lequel aucun texte scripturaire n’étant probant en la matière, il est plus sage de ne pas prendre position. (Mt 16, 3).

15. Il faut n’avoir jamais lu les Écritures, ou pécher contre l’Esprit, pour affirmer, sans hésitation, comme le font nombre de chrétiens et de théologiens, que toutes les prophéties sont accomplies et que celles qui ne le sont pas sont à comprendre «au sens spirituel», ou n’ont aucun caractère d’annonce d’événements futurs. De même, prétendre que les passages eschatologiques de l’Ecriture sont allégoriques * ou symboliques, c’est prendre et faire courir à d’autres un risque spirituel considérable. Et ceux qui professent ou adoptent ces conceptions risquent de ne pas discerner les signes du Messie et de s’entendre dire par Celui qui vient comme un voleur : Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous vous serez mis à frapper à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous, il vous répondra: Je ne sais d’où vous êtes. (Lc 13, 25; Cf. 1 Th 5, 2.4; 2 P 3, 10; Ap 3, 3; Ap 16, 15).

16. Il est – Dieu merci! – des fidèles qui, espérant avoir, eux aussi, l’Esprit de Dieu, voient la main du Seigneur dans le retour progressif du peuple juif dans sa terre, après la plus grande hécatombe de son histoire. Mieux, la contradiction qu’il ne cesse de susciter parmi les nations, en étant prétexte au bavardage et au commérage des gens, leur apparaît comme la preuve a contrario de sa vocation messianique. (Cf. 1 Co 7, 40); Ez 36, 3ss).

17. Ce retour progressif, des prophètes l’ont annoncé. Témoin, Ézéchiel : Ainsi parle le SEIGNEUR Dieu : Voici que je parle dans ma jalousie et ma fureur : puisque vous subissez l’insulte des nations… je lève la main, je le jure, les nations qui vous entourent subiront elles-mêmes leur insulte. Et vous, montagnes d’Israël, vous allez donner vos branches et porter vos fruits pour mon peuple Israël, car il est près de revenir. (Ez 36, 6-8).

18. Témoin encore, Jérémie : Je vous prendrai, un d’une ville, deux d’une famille, pour vous amener à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, qui vous paîtront avec intelligence et prudence. Et quand vous vous serez multipliés et que vous aurez fructifié dans le pays, en ces jours-là, on appellera Jérusalem Trône du SEIGNEUR. Toutes les nations convergeront vers elle, vers le nom du SEIGNEUR, à Jérusalem, et elles ne suivront plus l’obstination de leur cœur mauvais. En ces jours-là, la maison de Juda ira vers la maison d’Israël. Ensemble, elles viendront du pays du Nord, vers le pays que j’ai donné en héritage à vos pères. (Jr 3, 14-18).

19. Et c’est sans doute à l’attention des aveugles que nous sommes, incapables de discerner ce temps-ci, que Habaquq a prononcé cet oracle : Voici que j’accomplis, de vos jours, une œuvre que vous ne croiriez pas si quelqu’un la racontait! (Ha 1, 5 = Ac 13, 41).

Divo Barsotti, un prophète pour l’Eglise d’aujourd’hui

30 août, 2007

quand j’étais plus jeune j’ai lu et longtemps médité les écrits de Divo Barsotti, le prêtre ce a été un des guides sur mon chemin à la recherche de Dieu, dans cet article Sandro Magister reprend en main l’illustration de ce prêtre mystique, du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=163161&fr=y

Divo Barsotti, un prophète pour l’Eglise d’aujourd’hui

Il a anticipé de plusieurs décennies les axes majeurs de l’actuel pontificat. On découvre aujourd’hui son importance, grâce notamment à une exposition qui lui est consacrée. Il a vécu à Florence, en plein dans les conflits du Concile et de l’après-concile.

Le commentaire critique du théologien Paolo Giannoni par Sandro Magister

 ROMA, le 28 août 2007 –  Lors du rassemblement international organisé comme chaque année à Rimini au mois d’août, Communion et Libération a consacré une exposition à une personnalité chrétienne injustement méconnue mais de grande valeur: « Divo Barsotti, le dernier mystique du XXe siècle ». Divo Barsotti – mort à 92 ans le 15 février 2006 dans son ermitage de San Sergio à Settignano, sur les hauteurs de Florence – a été prêtre, théologien, fondateur de la Communauté des Fils de Dieu, mystique renommé et maître spirituel. Le père Luigi Giussani, le fondateur de Communion et Libération, était mort un an avant lui à Milan. Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, mais ils avaient une grande estime l’un pour l’autre. Cette année, Communion et Libération a choisi le thème suivant pour son rassemblement: « La vérité est le destin pour lequel nous sommes faits ». C’est justement sur le primat de la vérité que le père Barsotti a fondé toute sa vie et son enseignement, en parfaite harmonie avec les lignes directrices de l’actuel pontificat. Une raison supplémentaire pour redécouvrir son héritage et le mettre en valeur. * * * Au cours de sa vie, Divo Barsotti s’est souvent retrouvé seul et incompris. Quand il était un jeune prêtre, isolé dans son diocèse de San Miniato. Quand il est arrivé à Florence, compris et soutenu par peu de gens. Quand il est resté seul, pendant plusieurs années, dans son ermitage de Settignano, abandonné par ses premiers disciples. Pus tard encore, ignoré et sous-évalué jusqu’à la fin de sa vie par la majorité des médias et de l’intelligentsia catholique. C’était un autodidacte, qui n’avait jamais obtenu de diplôme en théologie. Il a beaucoup écrit: 160 livres et d’innombrables articles et textes divers, mais il n’a pas achevé une œuvre systématique. Pourtant, sa production écrite et orale témoigne d’une profondeur, d’une cohérence, d’une prévoyance, d’un sens aigu de la critique, d’une liberté d’esprit qui se révèlent aujourd’hui absolument hors du commun. Alors que presque personne en Italie ne connaissait la spiritualité russe, il a été le premier à la faire connaître en 1946 avec son premier livre et ensuite à la répandre. Il a donné le nom du grand saint russe Serge de Radonège à son ermitage de Settignano, sur les hauteurs de Florence. Mais lorsque l’orientalisme est devenu une mode, plus esthétisante que spirituelle, il l’a stigmatisé par des jugements tranchants: « Nous autres Florentins, nous avons Fra Angelico, Masaccio, Giotto, Cimabue. Ils ne tiendraient pas la comparaison face aux icônes russes? Mais bien sûr qu’ils tiennent la comparaison, ils en sortent même vainqueurs « . Dans les années quarante et cinquante, alors que l’enseignement, en Italie et dans les facultés de théologie romaines, s’appuyait paresseusement sur les manuels, le père Barsotti ne manquait pas un livre des grandes figures françaises du « ressourcement », c’est-à-dire du retour aux sources bibliques, patristiques et liturgiques: Jean Daniélou, Louis Bouyer, Henri de Lubac. En 1951, lorsqu’il a publié ce chef-d’œuvre qu’est « Il mistero cristiano nell’anno liturgico », Divo Barsotti a été le premier en Italie à développer et à approfondir des thèses proches de celles d’Odo Casel – le bénédictin allemand qui défendait l’efficacité objective de la liturgie dans la représentation de l’événement chrétien – avant même d’en avoir lu les œuvres. Néanmoins, il n’a jamais caché les points faibles des auteurs qu’il estimait le plus. Divo Barsotti n’a pas ménagé Hans Urs von Balthasar – qui a été son directeur spirituel pendant six mois avant de mourir en 1988 – en critiquant ses thèses douteuses sur l’enfer: « Si l’enfer n’existait pas, je ne pourrais pas accepter le paradis ». Il n’a pas été moins sévère avec ceux qui le considéraient comme leur maître spirituel. Giuseppe Dossetti a été son disciple spirituel à partir de 1951, quand il a abandonné la politique pour devenir moine et prêtre et se consacrer entièrement à rénover l’Eglise à sa façon jusqu’à sa mort, en 1966. Mais Barsotti n’a pas approuvé toutes ses thèses politiques et théologiques. Il a écrit un jour dans son journal intime: « Le père Giuseppe ferait mieux de se retirer sur un petit îlot à Hong Kong ». Surtout, Barsotti n’acceptait pas que Dossetti soit si lié avec Giuseppe Alberigo et avec son interprétation du Concile Vatican II et de l’après-concile comme un « nouveau départ » dans l’histoire de l’Eglise. Il considérait le contact entre les deux hommes comme un « danger ». Il en est venu à lancer un ultimatum à Dossetti: la rupture avec Alberigo ou la fin de la direction spirituelle. Il en a été de même pour d’autres éminents catholiques florentins, tels que Giorgio La Pira, Gianpaolo Meucci, Mario Gozzini, lorsqu’il n’approuvait pas leurs positions politiques ou ecclésiales. * * * Les papes ont également fait l’objet de critiques de la part du père Barsotti, qui les considérait comme un acte de justice « voulu par le Seigneur ». En 1971, il est convoqué par le Vatican pour prêcher, au début du carême, les exercices spirituels destinés au pape Paul VI et à la curie. Au cours de ses prédications, il aborde le sujet du pouvoir de Pierre et déclare – comme il le rappellera ensuite dans son journal intime – que « l’Eglise a un pouvoir coercitif parce que Dieu le lui a confié et elle doit donc l’utiliser. En effet, pendant ces années, l’anarchie se répandait au sein de l’Eglise et l’on se moquait du pape dans les Eglises d’Europe du Nord ». Par « pouvoir coercitif », Barsotti entend l’affirmation de la vérité et la condamnation de l’erreur. Exactement ce que le Concile Vatican II et, après le Concile, une grande partie de la hiérarchie catholique avaient renoncé à faire, comme il l’a dit et expliqué à plusieurs reprises: une renonciation « qui en clair niait l’essence même de l’Eglise ». Barsotti était un fervent admirateur de Jean-Paul II, pour la même raison qui faisait que l’intelligentsia catholique le dévalorisait. « Ce qui nous a fait le plus comprendre que le Christ est présent en ce pape, c’est l’exercice d’un magistère qui, plus que le dernier Concile, a réaffirmé la vérité et a condamné l’erreur ». Un pape « qui a toujours enseigné l’exclusivité de la foi chrétienne: seul le Christ sauve ». Pourtant, même Jean-Paul II, « colonne de l’Eglise », a fait l’objet de critiques de la part de du père Barsotti. Par exemple, lors de la rencontre interreligieuse d’Assise en 1986, selon lui, « les intentions du pape étaient très claires ». Ce qui n’était pas le cas des déductions de nombreux hommes d’Eglise, qui « affirment que l’événement d’Assise est le premier pas d’un cheminement qui devrait réaliser dans la paix l’unité de toutes les fois dogmatiques ». Dans deux lettres, le père Barsotti a écrit à Jean-Paul II que son magistère de pape était « plus important ou au moins aussi important que le magistère du dernier Concile ». Ce dernier ayant « seulement introduit des virgules dans le discours ininterrompu de la tradition », il ne comprenait pas « pourquoi l’on cite presque exclusivement ce dernier Concile ». Le père Barsotti inspirait aux catholiques progressistes un respect silencieux, mais pas parce qu’il répondait à leurs attentes. Au contraire. Dans l’histoire de l’Eglise italienne et mondiale, il représentait la résistance contre la dérive post-conciliaire, au nom des « fondamentaux » de la foi chrétienne. Il estimait que peu d’hommes d’Eglise de haut rang étaient aussi décidés que lui à « mettre l’accent sur l’essentiel, sur la nouveauté du Christ, qui est ce dont l’Eglise a le plus besoin aujourd’hui ». En 1990, il en indiquait deux: Joseph Ratzinger et Giacomo Biffi. Tous deux seront par la suite ses deux « papabili » préférés. Lorsque le premier est effectivement devenu pape, en 2005, on aurait dit un passage de témoin. Alors que le père Barsotti, âgé de plus de 90 ans, infirme, cessait peu à peu d’écrire et de parler, les thèses que le prêtre toscan avait défendues tout au long de sa vie étaient reprises « urbi et orbi » sous le pontificat de Benoît XVI – avec l’autorité du successeur de Pierre. * * * La ressemblance est frappante entre les diagnostics sur le Concile et l’après-concile formulés par Divo Barsotti et Joseph Ratzinger, avant ou après l’élection de ce dernier en tant que pape. Le dernier exemple en date remonte au 24 juillet dernier, lors de la rencontre du pape avec les prêtres à Lorenzago di Cadore, au nord-est de l’Italie. Tout aussi remarquable, le souci commun au deux hommes de chercher la nourriture dans la grande tradition de l’Eglise et de partager ce pain avec les nombreux chrétiens de base. Il suffit de penser, en ce qui concerne Benoît XVI, à ses deux cycles de catéchèse pour l’audience du mercredi. Le premier était consacré à l’Eglise apostolique, avec les portraits de chaque apôtre et des autres protagonistes du Nouveau Testament. Le second est consacré aux pères de l’Eglise grecs et latins des premiers siècles. Le pape en est actuellement aux grands évêques et théologiens de la Cappadoce: Basile, Grégoire de Nazianze, Grégoire de Nysse. Divo Barsotti et Benoît XVI ont en commun leur manière de lire les Ecritures Saintes et de s’imprégner de leur sens profond. Non pas en s’appuyant seulement sur l’histoire ou la philologie mais à la lumière de leur Auteur premier, l’Esprit Saint, reconnaissable dans la tradition de l’Eglise. Les visions des deux hommes sur la politique et l’histoire sont tout aussi semblables. Tous deux sont clairement contraires à l’idée qu’au cours de l’histoire terrestre, un royaume de paix et de justice se construise progressivement, presque par une évolution naturelle. Tous deux sont intimement convaincus que l’eschaton, à savoir l’acte ultime et définitif du salut de l’homme et du monde, est déjà présent ici et maintenant et n’est autre que Jésus crucifié et ressuscité. Le « mystère chrétien », c’est lui, Jésus crucifié et ressuscité, qui est assis à la droite du Père mais qui, en même temps, se fait pain pour les hommes dans l’eucharistie. Les événements du mystère se réalisent au cours de la messe. On retrouve là aussi un accord remarquable entre le Barsotti du « Mystère chrétien dans l’année liturgique » et des réflexions ultérieures et les homélies de Benoît XVI lors des messes pontificales. Qu’il s’agisse du livre « Jésus de Nazareth », une œuvre capitale de ce pontificat, de la place centrale donnée à l’eucharistie, de l’encyclique « Deus caritas est », le magistère de Benoît frappe par sa cohérence. La même cohérence se dégage de la vie et des œuvres de Barsotti. Une réflexion sur éros et agapè figurant dans une note de son « Mystère chrétien » daté de 1951, est remarquable par la manière dont elle préfigure le cœur de l’encyclique de Benoît XVI. Chez les deux hommes, on trouve cette conscience que l’Eglise vit sur la base de la vérité et que c’est seulement de la « veritas » que jaillit la « caritas », comme l’Esprit Saint procède « ex Patre Filioque »: du Père et du Fils qui est le Logos, le Verbe de Dieu. Divo Barsotti a justement laissé, dans ce qui est probablement son dernier écrit public, un commentaire d’un livre sorti en 2006 sur le philosophe chrétien Romano Amerio, la consigne suivante: « Je vois le progrès de l’Eglise à partir d’ici, du retour de la sainte Vérité comme fondement de chaque acte. La paix promise par le Christ, la liberté, l’amour sont pour chaque homme l’objectif à atteindre, mais il faut l’atteindre uniquement après avoir construit le fondement de la vérité et les colonnes de la foi ». __________ Et son disciple Paolo Giannoni relance le débat « Florence contre Rome » La redécouverte du père Divio Barsotti – son procès en béatification devrait commencer dans quelque temps – ramène l’attention sur le cas de l’Eglise de Florence, à laquelle il appartenait. Un cas analysé par un article de www.chiesa du 25 juin 2007: > Florence contre Rome: un catholicisme mal à l’aise L’analyse proposée dans cet article – en particulier celle du professeur Pietro de Marco, lui aussi Florentin – reçoit aujourd’hui la réponse d’un autre représentant célèbre du catholicisme florentin: le père Paolo Giannoni. Agé de 72 ans, il a enseigné pendant près d’un demi-siècle à la Faculté de Théologie de Florence et d’Italie Centrale. Il est aujourd’hui moine bénédictin camaldule et ermite rattaché à l’église de Sant’Andrea à Mosciano. La réponse du père Giannoni, très étendue et approfondie, comporte des critiques très acerbes sur le « recentrage » doctrinal et sur le réveil d’identité religieuse chrétienne soutenus par les deux derniers papes. Elle est reproduite intégralement, en italien, sur www.chiesa: > Identità cristiana o progetto di potere? Una riflessione sulla Chiesa di Wojtyla e Ratzinger Sur les treize pages de sa réponse, le père Giannoni cite Divo Barsotti à deux reprises. Dans la première citation, il rappelle que le père Barsotti, comme d’autres représentants de l’Eglise florentine, a été, par moments, mal compris et combattu par les hiérarchies catholiques: « L’actuelle ‘canonisation’ de don Barsotti ne peut pas faire oublier la souffrance qu’il a endurée lorsque l’on s’est opposé à ses livres dans les années 50, alors qu’il vivait et apportait une richesse particulière au sein de la vie théologique et spirituelle dans l’Europe de l’époque ». En effet, en 1960, la Sacrée congrégation du Saint Office a censuré son livre « Commentaire de l’Exode », publié en France avec l’imprimatur mais interdit en Italie. Barsotti a été convoqué à Rome où on lui a imposé de se rétracter. Le livre a été autorisé après Vatican II et il en est aujourd’hui, en Italie, à sa sixième édition, sous le titre « Méditations sur l’Exode ». Lorsqu’il cite une deuxième fois Divo Barsotti, le père Giannoni écrit: « La parole du père Barsotti posait problème mais elle était précieuse, même s’il vivait désormais un désaccord profond avec la culture contemporaine. Il s’est malheureusement mis à vivre dans un isolement certes toujours fécond, mais également fermé et amer, alors que son esprit était plein de douceur et de délicatesse. Je dis cela avec l’amour reconnaissant que j’éprouve pour un père dans l’Esprit ». Cette phrase est empreinte à la fois de critique et d’admiration. Le père Giannoni, bien qu’il compte parmi les catholiques progressistes cultivés, admet qu’il est lui aussi un fils spirituel de Barsotti. D’ailleurs, l’édition actuellement disponible en Italie du chef-d’œuvre de Barsotti, « Il mistero cristiano nell’anno liturgico », comporte justement une préface écrite par le père Giannoni depuis son ermitage de Mosciano.

catéchèse du mercredi 29.8.07 sur Saint Grégoire de Nysse

30 août, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16031?l=french

Catéchèse sur saint Grégoire de Nysse

 Texte intégral

ROME, Mercredi 29 août 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a prononcée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.

* * *

Chers frères et sœurs ! Dans les dernières catéchèses, j’ai parlé de deux grands docteurs de l’Eglise du IVe siècle, Basile et Grégoire de Nazianze, évêque de Cappadoce, dans l’actuelle Turquie. Aujourd’hui, nous en ajoutons un troisième, le frère de Basile, saint Grégoire de Nysse, qui s’est révélé un homme au caractère réfléchi, avec de grandes capacités de méditation, et d’une vive intelligence, ouverte à la culture de son temps. Il s’est ainsi révélé comme un penseur original et profond dans l’histoire du christianisme. Il naquit autour de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie en particulier par son frère Basile – qu’il définit comme « père et maître » (Ep 13, 4: SC 363, 198) – et par sa sœur Macrine. Il fit ses études en appréciant particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il se consacra à l’enseignement et se maria. Ensuite, il se consacra lui aussi entièrement, comme son frère et sa sœur, à la vie ascétique. Plus tard, il fut élu évêque de Nysse, et se démontra un pasteur zélé, ce qui lui valut l’estime de la communauté. Accusé de malversations financières par ses adversaires hérétiques, il dut abandonner le siège épiscopal pendant une brève période, mais il y revint ensuite triomphalement (cf. Ep. 6: SC 363, 164-170), et il continua à se consacrer à la lutte pour défendre la vraie foi. En particulier après la mort de Basile, recueillant presque son héritage spirituel, il coopéra au triomphe de l’orthodoxie. Il participa à divers synodes ; il chercha à résoudre les conflits entre les Eglises ; il participa activement à la réorganisation ecclésiastique et, en tant que « pilier de l’orthodoxie », il fut l’un des acteurs du Concile de Constantinople de 381, qui définit la divinité de l’Esprit Saint. Il reçut diverses charges officielles de la part de l’empereur Théodose, il prononça d’importants discours et homélies funèbres, il se consacra à la rédaction de diverses œuvres théologiques. En 394, il participa encore à un synode qui se déroula à Constantinople. On ne connaît pas la date de sa mort. Grégoire explique avec clarté la finalité de ses études, le but suprême auquel il aspire dans son travail de théologien : ne pas employer sa vie en choses vaines mais trouver la lumière qui permet de discerner ce qui est vraiment utile (cf. In Ecclesiasten hom. 1: SC 416, 106-146). Il trouva ce bien suprême dans le christianisme, grâce auquel est possible « l’imitation de la nature divine » (De professione christiana: PG 46, 244C). Avec sa vive intelligence et ses vastes connaissances philosophiques et théologiques, il défendit la foi chrétienne contre les hérétiques, qui niaient la divinité du Fils et de l’Esprit Saint (comme Eunomios et les Macédoniens), ou mettaient en doute la parfaite humanité du Christ (comme Apollinaire). Il commenta l’Ecriture Sainte, s’arrêtant sur la création de l’homme. Cela était pour lui un thème central : la création. Il voyait dans la créature le reflet du Créateur et trouvait là le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un livre important sur la vie de Moïse, qu’il présente comme un homme en marche vers Dieu : cette montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre ascension dans la vie humaine, vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu. Il a interprété également la prière du Seigneur, le Notre-Père, et les Béatitudes. Dans son « Grand discours catéchétique » (Oratio catechetica magna) — il exposa les lignes fondamentales de la théologie, non pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais pour offrir aux catéchistes un système de référence dont tenir compte dans leurs instructions, comme un cadre dans lequel s’inscrit ensuite l’interprétation théologique de la foi. En outre, Grégoire est célèbre pour sa doctrine spirituelle. Toute sa théologie n’était pas une réflexion académique, mais l’expression d’une vie spirituelle, d’une vie de foi vécue. En tant que grand « père de la mystique » il exposa dans divers traités – comme le De professione christiana et le De perfectione christiana – le chemin que les chrétiens doivent entreprendre pour atteindre la vraie vie, la perfection. Il exalta la virginité consacrée (De virginitate), et en proposa un modèle éminent dans la vie de sa sœur Macrine, qui est toujours restée pour lui un guide, un exemple (cf. Vita Macrinae). Il tint divers discours et homélies, et écrivit de nombreuses lettres. En commentant la création de l’homme, Grégoire souligne que Dieu, « le meilleur des artistes, forge notre nature de manière à la rendre adaptée au service de la royauté. A travers la supériorité établie de l’âme, et au moyen de la conformation même du corps, il dispose les choses de manière à ce que l’homme soit réellement adapté au pouvoir royal » ( De hominis opificio 4: PG 44, 136B). Mais nous voyons que l’homme, pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création et n’exerce pas une véritable royauté. C’est pourquoi, afin d’exercer une véritable responsabilité envers les créatures, il doit être pénétré par Dieu et vivre dans sa lumière. En effet, l’homme est un reflet de cette beauté originelle qui est Dieu : « Tout ce que Dieu créa était excellent », écrit le saint évêque. Et il ajoute : « Le récit de la création en témoigne (cf. Gn 1, 31). Parmi les choses excellentes se trouvait aussi l’homme, orné d’une beauté largement supérieure à toutes les belles choses. En effet, quelle chose pouvait être aussi belle que celui qui est semblable à la beauté pure et incorruptible ?… Reflet et image de la vie éternelle, il était véritablement beau, et même très beau, comme le signe rayonnant de la vie sur son visage » (Homilia in Canticum 12: PG 44, 1020C). L’homme a été honoré par Dieu et placé au dessus de toute autre créature : « Le ciel n’a pas été fait à l’image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des étoiles, ni aucune des choses qui apparaissent dans la création. Seule toi (anima umana) tu as été rendue l’image de la nature qui domine toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la vraie divinité, réceptacle de la vie bienheureuse, image de la véritable lumière ; et lorsque tu la regardes, tu deviens ce qu’Il est, car à travers le rayon reflété provenant de ta pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui existe n’est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur » (Homilia in Canticum 2: PG 44, 805D). Méditons cet éloge de l’homme. Voyons également à quel point l’homme est dégradé par le péché. Et cherchons à revenir à la grandeur originelle : ce n’est que si Dieu est présent que l’homme arrive à sa véritable grandeur. L’homme reconnaît donc en lui-même le reflet de la lumière divine : en purifiant son cœur, il redevient comme il était au début, une image limpide de Dieu, Beauté exemplaire (cf. Oratio catechetica6: SC 453, 174). Ainsi, l’homme, en se purifiant, peut voir Dieu, comme les cœurs purs (cf. Mt 5, 8) : « Si, avec un style de vie diligent et attentif, tu effaces les choses laides qui se sont déposées sur ton cœur, alors resplendira en toi la beauté divine… En te contemplant toi-même, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux » (De beatitudinibus, 6: PG 44, 1272AB). Il faut donc laver les choses laides qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver en nous-même la lumière de Dieu. L’homme a donc comme objectif la contemplation de Dieu. Ce n’est qu’en celle-ci qu’il peut trouver sa réalisation. Pour anticiper, dans une certaine mesure, cet objectif, déjà au cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une vie spirituelle, une vie de dialogue avec Dieu. En d’autres termes – et telle est la leçon la plus importante que saint Grégoire de Nysse nous transmet – la pleine réalisation de l’homme consiste dans la sainteté, dans une vie vécue dans la rencontre avec Dieu, qui devient ainsi lumineuse également pour les autres, et pour le monde. Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape Chers Frères et Sœurs, Avec son frère Basile et son ami Grégoire de Nazianze, dont nous avons déjà parlé, Grégoire de Nysse fut l’un des grands théologiens de la Cappadoce au quatrième siècle. Formé dans la foi par son frère et sa sœur Macrine, il se mariera et se destinera d’abord à l’enseignement. Puis, il choisira la vie ascétique. Plus tard, élu évêque de Nysse, il sera un pasteur zélé, estimé de la communauté. Après la mort de Basile, dont il recueillera l’héritage spirituel, il contribuera à la victoire de l’orthodoxie. Protagoniste du Concile de Constantinople de 381, qui définira la divinité du Saint-Esprit, il participera à la réorganisation de l’Église et assumera diverses charges confiées par l’empereur Théodose. Dans son œuvre théologique, Grégoire met particulièrement en évidence la grandeur et la beauté de l’homme, dont la nature a été conçue pour exercer la royauté sur la création. Sa beauté est le reflet de la beauté de Dieu. Le but de son existence est de contempler Dieu ; en Lui seul il peut trouver sa satisfaction. Pour anticiper cet objectif déjà ici-bas, l’homme est tenu de progresser dans une vie spirituelle toujours plus parfaite car, pour saint Grégoire, la pleine réalisation de l’homme se trouve dans la sainteté. Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres du groupe œcuménique, catholique et orthodoxe, venus d’Athènes, ainsi que les jeunes de Tarse-Mersin, en Turquie. A la suite de saint Grégoire, je vous invite tous à vous faire serviteurs de ce qu’il y a de beau et de noble dans le cœur de l’homme, pour qu’il puisse contempler Dieu. Avec ma Bénédiction apostolique. A l’issue de l’audience générale, le pape a lancé un appel concernant les graves catastrophes naturelles qui ont eu lieu récemment dans plusieurs pays Ces jours derniers, plusieurs zones géographiques ont été dévastées par de graves catastrophes : je fais référence aux inondations dans certains pays orientaux, ainsi qu’aux incendies désastreux en Grèce, en Italie et dans d’autres pays européens. Devant des urgences aussi dramatiques, qui ont causé de nombreuses victimes et d’importants dommages matériels, on ne peut qu’être préoccupé par le comportement irresponsable d’individus qui mettent en péril la sécurité des personnes et détruisent le patrimoine naturel, bien précieux de l’humanité tout entière. Je m’unis à ceux qui, à juste titre, condamnent ces actions criminelles et j’invite chacun à prier pour les victimes de ces tragédies.

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