Archive pour septembre, 2015
BENOÎT XVI – SAINT JÉRÔME – 30 SEPTEMBRE
30 septembre, 2015http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071107.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 7 novembre 2007
SAINT JÉRÔME – 30 SEPTEMBRE
Chers frères et soeurs!
Nous porterons aujourd’hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l’Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie: il l’a traduite en langue latine, il l’a commentée dans ses œuvres, et il s’est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu’il avait reçu de la nature.
Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l’envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l’attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l’intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s’orienta vers la vie ascétique et, s’étant rendu à Aquilée, il s’inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu’il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l’Evêque Valérien. Il partit ensuite pour l’Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d’Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l’étude de l’hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l’opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car « cicéronien et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s’installer à Rome: là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d’ascète et sa compétence d’érudit, l’engagea comme secrétaire et conseiller; il l’encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l’aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d’autres, souhaitant s’engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l’approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l’hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d’abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d’élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s’arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n’avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu’à sa mort, en continuant à exercer une intense activité: il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s’opposant avec vigueur à différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s’éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.
Sa grande culture littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques: un travail précieux pour l’Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d’une grande partie de l’Ancien Testament. En tenant compte de l’original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l’Ancien Testament remontant à l’époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d’autres collaborateurs, put offrir une meilleure traduction: elle constitue ce qu’on appelle la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte « officiel » de l’Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s’est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu’à l’ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, « l’ordre des mots est aussi un mystère » (Ep 57, 5), c’est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d’avoir recours aux textes originaux: « S’il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l’original, c’est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l’Ancien Testament, s’il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l’hébreu; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux » (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, « de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions – à accepter ou à refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie » (Contra Rufinum 1, 16).
Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Eglise. Il démontra également l’importance et la validité de la littérature chrétienne, devenue une véritable culture désormais digne d’être comparée avec la littérature classique: il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d’une centaine d’auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d’autres itinéraires spirituels également l’idéal monastique; en outre, il traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d’œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d’homme cultivé, d’ascète et de guide des âmes.
Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme? Je pense en particulier ceci: aimer la Parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit: « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ». C’est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l’Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions: d’une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l’Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l’Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s’adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l’individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C’est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit une communauté, qui construit l’Eglise. Nous devons donc la lire en communion avec l’Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l’écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais oublier que la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd’hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l’éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l’éternel, la vie éternelle.
Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète exprime précisément cette réalité, c’est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l’éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit: « Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel » (Ep 53, 10).
» MIS À PART DÈS LE SEIN DE MA MÈRE » – JÉRÉMIE ET PAUL
30 septembre, 2015http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1319.html
» MIS À PART DÈS LE SEIN DE MA MÈRE «
Théologie
Approfondir
Choisis par Dieu pour une mission divine, Jérémie et Paul sont « mis à part dès le sein maternel » : pour quels enjeux ?
Parmi les personnages bibliques choisis par Dieu pour une mission divine, Jérémie et Paul sont » mis à part dès le sein maternel ». Si l’expression n’est pas utilisée pour Samson, Jean-Baptiste ou Jésus, les parallèles sont pourtant nombreux. Quels sont les enjeux de cette mise à part ? Comment éclaire-t-elle la mission donnée à l’élu ? Et quelle liberté réserve-t-elle à l’appelé ?
L’expression « mis à part » (ou « consacré » selon les traductions), signifie « choisi parmi un groupe pour être institué dans une mission ». Elle sous-entend une délimitation, une définition et une séparation. Dans l’Ancien Testament, elle qualifie la distinction entre le pur et l’impur, entre le profane et le sacré. Elle désigne également la mission confiée au peuple élu (Cf. Lv 20,26).
• Le choix de Dieu
La mise à part s’inscrit dans le mouvement de l’appel de Dieu. Pour Jérémie, Paul, Samson ou Jean-Baptiste, choisis dès le sein de leur mère, l’initiative du choix revient à Dieu de manière absolue. La perception d’un Dieu qui façonne sa créature dans le sein maternel, qui en connaît d’emblée toute l’existence (Cf. Ps 139), est placée ici au cœur de la vocation. Cette tradition est complétée dans le Psaume 51 (50) où l’élu de Dieu se reconnaît pécheur dès le sein de sa mère, et donc déjà placé sous le regard de Dieu. On peut parler d’une « prédestination » de la part de Dieu qui raisonne comme un appel à orienter et engager toute sa vie sur la voie qu’il nous ouvre.
La mise à part est liée aussitôt à une mission. C’est là son fondement et son but. Jérémie est mis à part dès le sein maternel car Dieu « fait (de lui) un prophète pour les nations « . De même, Paul est mis à part pour voir se révéler le Fils et l’annoncer aux païens. Jean-Baptiste, lui, reçoit la mission d’être prophète du Très-Haut, de marcher devant, sous le regard du Seigneur, et de préparer ses chemins (Lc 1,16.76).
• La réponse de l’élu
Pour accomplir sa mission, l’élu est supposé avoir une vie intime avec le Seigneur, une connaissance particulière. L’assurance de la présence du Seigneur avec lui ou de l’Esprit en lui, le rendra fidèle à sa mission. Sa fidélité ne lui vient pas d’une qualité personnelle qu’il détiendrait mais de sa capacité à accueillir la grâce de Dieu. Ainsi Jérémie se considère trop jeune ou incapable d’assumer sa mission au point de maudire le jour de sa naissance. Mais le Seigneur lui confirme son choix à plusieurs reprises pour lui ôter ses doutes. L’élu devient comme l’instrument du Seigneur.
La consécration réduirait-elle la liberté de l’élu, puisque sa mise à part a lieu dès le sein de sa mère ? Le Seigneur appelle et suscite une réponse de l’élu. Celui-ci accepte d’accueillir sa grâce, son Esprit, devenir son mandataire et rester fidèle en dépit de l’adversité rencontrée. Les réticences de Jérémie à l’encontre de l’appel divin montrent qu’entre Dieu et son envoyé, s’instaure un dialogue. La liberté de l’élu se situe non pas du côté de l’appel, mais du côté de sa réponse et de son consentement à faire la volonté de Dieu. L’appelé ne connaît pas d’emblée la mission qui lui est confiée. Il la découvrira progressivement, se laissera modeler par elle, et aura à l’accepter librement (ou y renoncer) à chaque instant. Elle s’inscrit dans le dessein de Dieu, lequel échappe à l’élu. C’est dans ce oui à la volonté de Dieu que se dit la liberté de l’appelé.
Jésus accomplit pleinement cette adhésion libre à la volonté du Père. Sa mise à part et sa mission sont exprimées dès l’Annonciation : le fruit du sein de Marie est saint et béni, recevra le nom de Jésus, sera grand et appelé fils du Très-Haut, recevra le trône de David son père et régnera pour toujours (Lc 1,31-32). Sa conception mystérieuse par l’action de l’Esprit Saint manifeste la volonté de Dieu. Sa mission accueillie et assumée, Jésus la vivra dans la connaissance intime du Père. Il priera pour la partager avec ceux que le Père lui a donnés et qu’il lui demande de consacrer alors (Jn 17). Mis à part et consacré pour la mission, Jésus vient accomplir et donner sens à toute vocation.
Christophe Raimbault.
Lamb of God, Ravenna (6th Century) – from the dome of a church
29 septembre, 2015MARIE, DISCIPLE DU CHRIST – SAINT AUGUSTIN
29 septembre, 2015http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20001208_agostino_fr.html
MARIE, DISCIPLE DU CHRIST
« Quant il parlait aux foules, sa mère et ses frères étaient là dehors, et voulaient lui parler… Et lui: qui est ma mère? ou qui sont mem frères? Et étendant la main sur ses disciples, il dit: Ceux-ci sont ma mère et mes frères. Et quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, il est pour moi un frère, une soeur et une mère… Comment le Christ Seigneur pouvait-il avec piété repousser sa mère, et pas une mère quelconque, mais une mère d’autant plus grande qu’elle était une mère vierge… Il a repoussé cette mère, pour que l’affection maternelle ne se mêle pas à l’oeuvre qu’il accomplissait, et ne l’empêche pas. Quelle était cette oeuvre? Il parlait au peuple, il détruisait le vieil homme, il édifiait l’homme nouveau, il délivrait les âmes, il déliait les captifs, il illuminait les esprit aveugles, il accomplissait une oeuvre bonne, et dans cette oeuvre bonne il était dans la ferveur de l’action et de la parole. A ce moment, on lui annonce cet affection maternelle… Que les mères entendent ce qu’il a répondu, pour que leur affection charnelle n’empeche pas les oeuvres bonnes de leurs fils… Mais tu me diras: Tu compares donc mon fils au Christ? Je ne le compare pas au Christ, ni toi à Marie. Le Christ Seigneur n’a donc pas condamné l’affection maternelle, mais il a montré en lui-même, par un grand exemple, qu’il fallait repousser sa mère pour l’oeuvre de Dieu. Il était notre maître. S’il a daigné repousser sa mère, c’est pour t’apprendre à repousser aussi ton père pour l’oeuvre de Dieu.
Faites donc plus attention, mes frères, faites plus attention, je vous en conjure, a` ce que dit le Seigneur Christ, en étendant la main sur ses disciples: Ceux-ci sont ma mère et mes frères; et celui qui fera la volonté de mon Père qui m’a envoyé, celui-là est pour moi un frère et und soeur et une mère. Est-ce qu’elle n’a pas fait la volonté du Père, la Vierge Marie, qui a cru par la foi, qui a conçu par la foi, qui a été choisie pour que d’elle naisse pour nous le salut parmi les hommes, qui a été créée par le Christ, avant que le Christ ne fût créé en elle? Elle a fait, elle a fait absolument la volonté du Père, sainte Marie; et c’est plus pour Marie d’avoir été la disciple du Christ, que d’avoir été la mère du Christ. aussi Marie a été bienheureuse, parce qu’avant de l’enfanter, elle a porté son maître dons son sein. Vois si ce n’est pas comme je le dis. Quand le Seigneur passait avec des foules a` sa suite, et qu’il faisait des miracles divins, une femme dit: Bienheureux le sein qui t’a porte. Et qu’a répondu le Seigneur, pour qu’on n’aille pas chercher la félicité dans la chair? oui, heureux, ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. Ainsi Marie est bienheureuse d’avoir écouté la parole de Dieu et de l’avoir gardée: ella a gardé la vérité en son coeur plus que la chair en son sein. Le Christ est vérité, le Christ est chair. Le Christ vérité est dans le coeur de Marie, le Christ chair dans le sein de Marie; ce qui est dans le coeur est plus que ce qui est dans le ventre. Sainte est Marie, bienheureuse est Marie, mais l’Eglise est meilleure que la Vierge Marie. Pourquoi? parce que Marie est une partie de l’Eglise, un membre saint, un membre excellent, un membre suréeminent, mais pourtant un membre de corps tout entier. Si elle est membre du corps tout entier, le corps est plus assurément qu’un seule membre. la tête, c’est le Seigneur, et le Christ tout entier est tête et corps. Que dire? Nous avons une tête divine, nous avons Dieu pour tête. »
Saint Augustin, Sermon 72/A, 7
Prière
C’est toi que j’invoque, O Dieu Vérité, source, principe, auteur de la vérité de tout ce qui est vrai. Dieu, de qui on ne se détourne que pour choir, vers qui se tourner, c’est se laver à nouveau et en qui demeurer, c’est trover un solide appui, sois-moi propice, o mon Dieu. Cfr. Soliloq. 1.3
Par l’Athénée Pontifical « Augustinianum »
LE JUDAÏSME ET L’ARBRE
29 septembre, 2015http://mjlf.org/index.php?option=com_content&view=article&id=368&Itemid=379
LE JUDAÏSME ET L’ARBRE
L’importance que le judaïsme donne aux arbres apparaît dès le début de la Genèse puisqu’une des premières instructions de Dieu à Adam est liée aux arbres du Jardin d’Eden. Et tout au long de l’histoire biblique, les arbres jouent un rôle majeur, ne serait-ce que pour la construction de l’arche de Noé (certains commentateurs soulignent d’ailleurs que, une fois reçu le commandement de construire l’arche, Noé a planté les arbres qui le permettraient !) ou pour celle de l’arche d’Alliance.
Les Proverbes (3 : 18) considèrent que la Tora est « un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres ». Le Psaume pour le jour du Shabbath (92), que nous lisons tous les vendredis soirs, comparent le Juste au palmier (« le Juste fleurit comme le palmier ») et au cèdre (« comme le cèdre du Liban il est élancé ») et la comparaison continue dans le Psaume…
La Tora elle-même souligne le respect dû aux arbres car ce sont eux qui nous nourrissent « quand tu assiègeras une ville de nombreux jours pour guerroyer contre elle, pour la saisir, ne détruis pas son arbre pour brandir contre lui une hache. Oui, tu mangeras de lui, tu ne le trancheras pas. Oui l’arbre des champs est-il un humain pour venir en face de toi au siège ? Seul l’arbre dont tu sauras qu’il n’est pas un arbre nourricier, tu le détruiras ; tranche le et bâtis le siège contre la ville qui te fait la guerre » (Deutéronome 20 : 19-20, traduction de Chouraqui).
Le traité Ta’anith du Talmud (voir siddour Taher Libenou page 581) comporte l’histoire suivante : un rabbin passa un jour près d’un champ où il vit un très vieil homme qui plantait un chêne ‘‘ pourquoi plantes-tu cet arbre ? lui demanda-t-il tu ne t’attends sûrement pas à vivre assez longtemps pour le voir grandir et donner des glands ?’’ ‘’Ah, répondit le vieil homme, mes ancêtres ont planté des arbres non pour eux mais pour nous afin que nous bénéficiions de leur ombre et de leurs fruits. J’en fais autant pour ceux qui viendront après moi’’
L’arbre ne vit pas seul : il fait partie de l’environnement, de la nature. Il y tient plusieurs rôles : par exemple et pour rester simple, il absorbe le gaz carbonique, il produit de l’oxygène par ses feuilles, du bois, des fruits, de l’ombre rafraîchissante en été De la même façon, l’homme ne peut vivre seul , replié sur lui même : il ne peut s’épanouir que dans l’échange , la communication et le partage. Pour prendre soin de nous-mêmes, il nous faut donc aussi prendre soin de notre environnement, et de la nature qui nous entoure, comme le dit la Tora dans le Deutéronome 20 :19 : « puisque l’homme est comme l’arbre du champ ».
En effet , dans la tradition juive , l’Arbre sert souvent de métaphore pour évoquer l’Etre Humain :
« Comme l’arbre vient de la Terre , se dresse vers le ciel et donne des fruits, ainsi en est-il de l’homme dont l’origine est la terre qui aspire à s’élever vers l’Eternel et dont les premiers fruits sont les bonnes actions… » Maharal de Prague sur les Pirkey avoth.
L’arbre sert aussi de métaphore pour évoquer les liens entre le passé, le présent, et le futur ; il suffit d’évoquer les 3 parties qui le composent : les racines , le tronc, et les fruits, feuilles et fleurs.Les racines, ce sont les parents, grands-parents etc , c’est l’histoire familiale, les traditions, les bases de l’éducation, les valeurs transmises. Si l’on coupe ses racines, on meurt.Le tronc, lui, doit être fort pour soutenir les fruits, résister aux tempêtes ; c’est l’adolescence ; ce sont les principes éducatifs qui vont aider le jeune adulte à se construire. Il s’agit de le mettre sur les bons rails afin qu’il ne se perde pas en route.
Les fruits, fleurs et feuilles, ce sont les produits de l’arbre : ils représentent le futur ; c’est la façon dont cet homme va mener sa vie en accord avec les principes éducatifs qu’on lui a transmis, de génération en génération.
Enfin, on notera que les juifs n’ont pas attendu l’introduction du concept de « développement durable » pour se préoccuper de l’importance de la nature et de ses arbres. Il est donc normal dans la lignée de cette tradition de les fêter un jour par an même si, sous nos climats, la date peut paraître un peu tôt dans l’année pour les planter !
Les archanges Michele Gabriele et Raffaele; c’est demain le mien onomastique
28 septembre, 2015LES ARCHANGES GABRIEL, MICHAËL ET RAPHAËL – 29 SEPTEMBRE
28 septembre, 2015http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1537.html
LES ARCHANGES GABRIEL, MICHAËL ET RAPHAËL – 29 SEPTEMBRE
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Que peut-on dire de ces trois archanges ?
Si on demande à un chrétien le nom d’un ange, il cite spontanément Gabriel en premier. Celui-ci a l’avantage d’être plus connu parce qu’il apparaît dans un Évangile, et qu’il est associé aux très populaires récits de l’enfance de Jésus. Il est loin cependant d’être celui que l’Écriture nomme le plus souvent et celui sur lequel elle nous fournit le plus d’informations.
Michaël ou Michel
Dans l’Ancien Testament le nom de Michaël,ou Michel, n’apparaît que dans le Livre de Daniel. Michel signifie « Qui est comme Dieu ? » La finale du mot, que l’on retrouve dans beaucoup de noms bibliques, est le nom de la divinité « El ». Il est bon de se souvenir que nous en gardons une trace dans le nom d’Allah.
On sait par ailleurs que le nom biblique exprime la personne et sa fonction dans la vie. Michel ne fait pas exception. Dans la première mention qui en est faite, en Daniel 10,13, il est présenté comme « l’un des princes de premier rang ». Un peu plus loin dans le même passage, au verset 21, l’homme mystérieux qui parle à Daniel l’appelle « votre Prince ». Comme il s’agit d’une révélation divine, on comprend que Michel est Prince de premier rang à la cour de Dieu – le langage du texte est oriental et royal – et aussi qu’il est le Prince particulier du peuple de Daniel, donc d’Israël. Au temps tragique des persécutions dont parle Daniel en termes codés, Michel symbolise la vraie et seule puissance capable de protéger le peuple de Dieu. Il prête « main forte contre » les princes terrestres lorsque ceux-ci s’en prennent à ce peuple. Son nom, « Qui est comme Dieu ? », rappelle en lui-même le Dieu unique, fort et fidèle. I1 se tient, comme Dieu, auprès des fils de son peuple qui est aussi le peuple de Daniel (Dn 12,1).
Dans le Nouveau Testament
Deux passages du Nouveau Testament. reprennent la figure de Michel. L’Apocalypse parle de lui à propos d’un combat dans le ciel. Comme dans le livre de Daniel, ce combat reflète les événements de la terre que l’on ne peut alors évoquer en termes clairs. « Michaël et ses anges combattirent contre le dragon » qui, bien sûr, n’eut pas le dessus et fut « précipité sur la terre » ( Ap 12, 7-8 ). Cette lutte a beaucoup inspiré les artistes chrétiens et l’on en voit un peu partout l’image rassurante. Un autre texte très peu connu, la lettre de Jude, précise que Michel est un archange et le cite en exemple pour son respect, même vis-à-vis du diable, parce qu’il laisse au Seigneur le soin de le juger ! (Jude 9)
Raphaël
Raphaël ne nous est connu que par le Livre de Tobit. Mais il joue un rôle majeur dans ce récit et son nom y est mentionné quatorze fois, sans parler des cas où il est appelé Azarias, un nom d’homme. Le mot Raphaël veut dire « Dieu guérit » et il résume toute l’histoire de Tobit. Raphaël est envoyé sur terre en réponse à la prière de deux fidèles du Seigneur injustement frappés par le malheur, en deux pays différents.
L’un des sept anges
Tobit est le type même du juste souffrant : il a toujours partagé son pain et tous ses biens avec les pauvres et pris des risques pour enterrer dignement les morts de son peuple en exil. Or il est devenu aveugle. Sara, elle, a été donnée sept fois en mariage et, chaque fois, l’homme est mort « avant même de s’être uni à elle ». Tobie et Sara sont l’objet de sarcasmes de la part de leur entourage et se sont tournés vers le Seigneur. Leur prière a été entendue « en présence de la gloire de Dieu, et Raphaël est envoyé comme signe qu’ils sont exaucés. Il s’offre pour accompagner Tobias, le fils unique de Tobit, dans un voyage en Médie. Il fait réussir ce voyage au-delà de toute espérance. Grâce à lui, la route est sûre, et le but très facilement atteint. Il transforme en remèdes le coeur, le foi et le fiel d’un poisson dangereux. Le coeur et le foie seront brûlés, et la fumée va chasser le démon qui tue les fiancés de Sara. Le fiel va servir pour guérir les yeux de Tobit. Raphaël récupère l’argent déposé par Tobit chez un frère de Médie. Tobias épouse Sara. Le retour se passe sans histoires. Comme dans un conte, tout finit bien. Au moment de recevoir son salaire, Raphaël dévoile son mystère: « Je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur et pénètrent en sa présence ».
Le texte donne Raphaël pour « l’un des sept anges » admis devant la face de Dieu. La tradition et des textes apocryphes en font un archange. Dans la foi populaire, il est devenu le type de l’ange gardien qui guide, conseille, écarte les dangers, pare à tous les maux de la vie et veille au bonheur.
Gabriel
Il est nommé pour la première fois dans le livre du prophète Daniel, tout comme Michel. « Gabriel » se traduit par « homme de Dieu », ou » Dieu s’est montré fort ». On le voit dans le rôle d’interprète en deux passages du livre de Daniel. Chaque fois, Daniel se trouve devant une énigme indéchiffrable. C’est d’abord la vision étrange d’un bélier et d’un bouc dont l’apparence et les évolutions défient le sens commun (Daniel 8). Daniel cherche à comprendre. Alors, dit-il, « se tient devant moi comme une apparence d’homme ». Une voix crie : « Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci ! » Et Gabriel explique ce qui doit arriver avant « le temps de la fin ».
La deuxième intervention de Gabriel est du même ordre. Daniel s’interroge désespérément sur une parole de Jérémie concernant les soixante-dix ans que doivent les ruines de Jérusalem et la servitude d’Israël (Jr 25, 11-12). Il prie, confessant son péché et celui du peuple, et suppliant en faveur de la « montagne sainte de Dieu ». De nouveau, Gabriel vient pour l’instruire. C’est la révélation des soixante-dix septénaires d’années qui vont s’écouler avant « la fin », une révélation avec une bonne part d’obscurité et qui a prêté à bien des suppositions.
Quand Gabriel parle de Gabriel dans l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus, il le présente davantage comme messager que comme interprète. C’est cette figure de messager que les chrétiens ont retenu. Mais Luc connaissait manifestement les textes de Daniel, et ce n’est pas par hasard qu’il a fait intervenir l’ange Gabriel dans son récit. La tradition l’avait depuis longtemps déjà rangé parmi les archanges et en avait fait l’un des sept « de premier rang ».
LES ARCHANGES MICHEL, GABRIEL ET RAPHAËL – BENEDICTO XVI
28 septembre, 2015http://www.fr.josemariaescriva.info/article/les-archanges-michel-gabriel-et-raphael
TEXTES DE SAINT JOSÉMARIA ESCRIVA
LES ARCHANGES MICHEL, GABRIEL ET RAPHAËL
BENEDICTO XVI
Nous célébrons la fête des trois Archanges qui sont mentionnés par leur nom dans l’Ecriture: Michel, Gabriel et Raphaël. Mais qu’est-ce qu’un Ange? L’Écriture Sainte et la Tradition de l’Eglise nous laissent entrevoir deux aspects.
D’une part, l’Ange est une créature qui se trouve devant Dieu, orientée de tout son être vers Dieu. Les trois noms des Archanges finissent par le mot « El », qui signifie Dieu. Dieu est inscrit dans leurs noms, dans leur nature. Leur véritable nature est l’existence en vue de Lui et pour Lui. C’est précisément ainsi que s’explique également le deuxième aspect qui caractérise les Anges: ils sont les messagers de Dieu. Ils apportent Dieu aux hommes, ils ouvrent le ciel et ouvrent ainsi la terre. C’est précisément parce qu’ils sont auprès de Dieu, qu’ils peuvent être également très près de l’homme. En effet, Dieu est plus intime à chacun de nous que nous ne le sommes à nous-mêmes.
Les Anges parlent à l’homme de ce qui constitue son être véritable, de ce qui dans sa vie est si souvent couvert et enseveli. Ils l’appellent à rentrer en lui-même, en le touchant de la part de Dieu. Dans ce sens également, nous qui sommes des êtres humains devrions toujours à nouveau devenir des anges les uns pour les autres – des anges qui nous détournent des voies de l’erreur et qui nous orientent toujours à nouveau vers Dieu.
Si l’Eglise antique appelle les Evêques « anges » de leur Eglise, elle entend dire précisément cela: les Evêques eux-mêmes doivent être des hommes de Dieu, ils doivent vivre orientés vers Dieu. « Multum orat pro populo – « Prie beaucoup pour le peuple », dit le Bréviaire de l’Eglise à propos des saints Evêques. L’Evêque doit être un orant, quelqu’un qui intercède pour les hommes auprès de Dieu. Plus il le fait, plus il comprend également les personnes qui lui sont confiées et il peut devenir un ange pour eux – un messager de Dieu, qui les aide à trouver leur véritable nature, elles-mêmes, et à vivre l’idée que Dieu a d’elles.
Saint Michel : ouvrir un espace à Dieu dans le monde
Tout cela devient encore plus clair si nous regardons à présent les figures des trois Archanges dont l’Eglise célèbre la fête aujourd’hui. Il y a tout d’abord Michel. Nous le rencontrons dans l’Ecriture Sainte, en particulier dans le Livre de Daniel, dans la Lettre de l’Apôtre saint Jude Thaddée et dans l’Apocalypse. Dans ces textes, on souligne deux fonctions de cet Archange. Il défend la cause de l’unicité de Dieu contre la présomption du dragon, du « serpent antique », comme le dit Jean. C’est la tentative incessante du serpent de faire croire aux hommes que Dieu doit disparaître, afin qu’ils puissent devenir grands; que Dieu fait obstacle à notre liberté et que nous devons donc nous débarrasser de Lui.
Mais le dragon n’accuse pas seulement Dieu. L’Apocalypse l’appelle également « l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu » (12, 10). Celui qui met Dieu de côté, ne rend pas l’homme plus grand, mais lui ôte sa dignité. L’homme devient alors un produit mal réussi de l’évolution. Celui qui accuse Dieu, accuse également l’homme. La foi en Dieu défend l’homme dans toutes ses faiblesses et ses manquements: la splendeur de Dieu resplendit sur chaque individu.
Le chrétien a la mission de faire place à Dieu dans le monde contre les négations et de défendre ainsi la grandeur de l’homme. Et que pourrait-on dire et penser de plus grand sur l’homme que le fait que Dieu lui-même s’est fait homme?
L’autre fonction de Michel, selon l’Ecriture, est celle de protecteur du Peuple de Dieu (cf. Dn 10, 21; 12, 1). Chers amis, vous êtes vraiment les « anges gardiens » des Eglises qui vous seront confiées! Aidez le Peuple de Dieu, que vous devez précéder dans son pèlerinage, à trouver la joie dans la foi et à apprendre le discernement des esprits: à accueillir le bien et à refuser le mal, à rester et à devenir toujours plus, en vertu de l’espérance de la foi, des personnes qui aiment en communion avec le Dieu-Amour.
Saint Gabriel: Dieu appelle
Nous rencontrons l’Archange Gabriel, en particulier dans le précieux récit de l’annonce à Marie de l’incarnation de Dieu, comme nous le rapporte saint Luc (1, 26-39). Gabriel est le messager de l’incarnation de Dieu. Il frappe à la porte de Marie et, par son intermédiaire, Dieu demande à Marie son « oui » à la proposition de devenir la Mère du Rédempteur: de donner sa chair humaine au Verbe éternel de Dieu, au Fils de Dieu.
Le Seigneur frappe à plusieurs reprises à la porte du cœur humain. Dans l’Apocalypse, il dit à l’ »ange » de l’Eglise de Laodicée et, à travers lui, aux hommes de tous les temps: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3, 20). Le Seigneur se trouve à la porte – à la porte du monde et à la porte de chaque cœur en particulier. Il frappe pour qu’on le laisse entrer: l’incarnation de Dieu, son devenir chair doit continuer jusqu’à la fin des temps.
Tous doivent être réunis dans le Christ en un seul corps: c’est ce que nous disent les grands hymnes sur le Christ dans la Lettre aux Ephésiens et dans celle aux Colossiens. Le Christ frappe. Aujourd’hui aussi, Il a besoin de personnes qui, pour ainsi dire, mettent à sa disposition leur propre chair, qui lui donnent la matière du monde et de leur vie, servant ainsi à l’unification entre Dieu et le monde, à la réconciliation de l’univers.
Chers amis, votre tâche est de frapper au nom du Christ aux cœurs des hommes. En entrant vous-mêmes en union avec le Christ, vous pourrez également assumer la fonction de Gabriel: apporter l’appel du Christ aux hommes.
Saint Raphaël : recouvrer la vue
Saint Raphaël nous est présenté, en particulier dans le livre de Tobie, comme l’Ange auquel est confiée la tâche de guérir. Lorsque Jésus envoie ses disciples en mission, la tâche de l’annonce de l’Evangile s’accompagne également toujours de celle de guérir. Le Bon Samaritain, en accueillant et en guérissant la personne blessée qui gît au bord de la route, devient sans paroles un témoin de l’amour de Dieu. Cet homme blessé, qui a besoin d’être guéri, c’est chacun de nous. Annoncer l’Evangile signifie déjà en soi guérir, car l’homme a surtout besoin de la vérité et de l’amour.
Dans le Livre de Tobie, on rapporte deux tâches emblématiques de guérison de l’Archange Raphaël. Il guérit la communion perturbée entre l’homme et la femme. Il guérit leur amour. Il chasse les démons qui, toujours à nouveau, déchirent et détruisent leur amour. Il purifie l’atmosphère entre les deux et leur donne la capacité de s’accueillir mutuellement pour toujours. Dans le récit de Tobie, cette guérison est rapportée à travers des images légendaires.
Dans le Nouveau Testament, l’ordre du mariage, établi dans la création et menacé de multiples manières par le péché, est guéri par le fait que le Christ l’accueille dans son amour rédempteur. Il fait du mariage un sacrement: son amour, qui est monté pour nous sur la croix, est la force qui guérit et qui, au sein de toutes les confusions, donne la capacité de la réconciliation, purifie l’atmosphère et guérit les blessures. La tâche de conduire les hommes toujours à nouveau vers la force réconciliatrice de l’amour du Christ est confiée au prêtre. Il doit être « l’ange » qui guérit et qui les aide à ancrer leur amour au sacrement et à le vivre avec un engagement toujours renouvelé à partir de celui-ci.
En deuxième lieu, le Livre de Tobie parle de la guérison des yeux aveugles. Nous savons tous combien nous sommes aujourd’hui menacés par la cécité à l’égard de Dieu. Comme le danger est grand que, face à tout ce que nous savons sur les choses matérielles et que nous sommes en mesure de faire avec celles-ci, nous devenions aveugles à la lumière de Dieu!
Guérir cette cécité à travers le message de la foi et le témoignage de l’amour, est le service de Raphaël confié jour après jour au prêtre et, de manière particulière, à l’Evêque. Ainsi, nous sommes spontanément portés à penser également au sacrement de la Réconciliation, au Sacrement de la Pénitence qui, au sens le plus profond du terme, est un sacrement de guérison. En effet, la véritable blessure de l’âme, le motif de toutes nos autres blessures, est le péché. Et ce n’est que s’il existe un pardon en vertu de la puissance de Dieu, en vertu de la puissance de l’amour du Christ, que nous pouvons être guéris, que nous pouvons être rachetés.
« Demeurez dans mon amour », nous dit aujourd’hui le Seigneur dans l’Evangile (Jn 15, 9). A l’heure de l’ordination épiscopale, il vous le dit à vous de manière particulière, chers amis! Demeurez dans cette amitié avec Lui, pleine de l’amour qu’en cette heure, Il vous donne à nouveau! Alors, votre vie portera du fruit – un fruit qui demeure (Jn 15, 16 )
Benoît XVI, extraits de l’homélie prononcée le 29 septembre 2007
« ETERNEL ! TU M’AS SONDÉ, ET TU M’AS CONNU » – LIRE : PSAUME 139
27 septembre, 2015http://www.bible-notes.org/article-687-eternel-tu-m-as-sonde-et-tu-m-as-connu.html
« ETERNEL ! TU M’AS SONDÉ, ET TU M’AS CONNU »
LIRE : PSAUME 139
David recherchait la communion avec un peuple disposé à adorer le Seigneur, mais il ne négligeait pas des moments de solitude avec Dieu (2 Sam. 7 : 18). Cet aspect de sa vie personnelle apparaît dans les « moi » et les « je » qui émaillent ce psaume.
La méditation a pour effet de nous aider à nous laisser « sonder » par la Parole de Dieu et contribue à enrichir spirituellement. Elle ne consiste pas à « faire le vide » ; elle nous amène à considérer soigneusement les pensées exprimées par Dieu dans sa Parole (Ps. 19 : 14).
« Dieu est lumière et il n’y a en Lui aucunes ténèbres » (1 Jean 1 : 5). « Il n’existe aucune créature qui soit cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). David en rend ici témoignage avec une élévation et une puissance de langage saisissantes. Il ne traite pas ce grand sujet d’une manière abstraite – comme on le fait pour une thèse scientifique ; il applique constamment à lui-même la grande vérité qu’il expose.
Aussi dès les premiers mots, c’est de lui-même d’abord qu’il parle : « Eternel ! Tu m’as sondé et tu m’as connu ». Dieu le voit constamment (v. 1-6). Rien ne saurait le soustraire à cette présence divine (v. 7-12). Dès avant sa naissance, Dieu l’a préconnu (v. 13-18). Sa conclusion est celle de l’apôtre Jean. Malheur à celui qui reste volontairement dans les ténèbres ! Le psalmiste a en horreur un tel homme ! En même temps, il demande à Dieu de le sonder à fond et de le garder de marcher dans une voie perverse (v. 19-24).
Ce psaume montre d’abord que Dieu est omniscient : Il voit tout. Le premier verset, comme c’est le cas fréquemment dans ce livre (Ps. 23 ; 87 ; 90…), résume la pensée qui se dégage de tout le reste du psaume. « Tu m’as sondé, et tu m’as connu » (v. 1). Rien n’échappe à Sa connaissance. En hébreu, ce mot sert aussi pour exprimer la pensée de la recherche d’un trésor. Dieu voit ce qu’Il peut bénir, approuver et récompenser. Quand Agar s’écrie : « Tu es le Dieu qui me voit », ce n’est pas l’expression de la terreur, mais elle exprime avec reconnaissance que Dieu, le Dieu d’Abraham, a pris note de tout ce qui la concerne, elle qui est involontairement une esclave (Gen. 16 : 13).
« Tu connais quand je m’assieds et quand je me lève » (v. 2). Ces expressions donnent un aperçu de l’activité humaine sous ses différents aspects. Dieu seul connaît tout ce que je dis, fais ou pense. Il discerne de loin mes pensées les plus intimes. Il sait quand j’ai une insomnie, si je me lève au milieu de la nuit et quelles sont alors mes occupations nocturnes. Il n’a nul besoin de faire pour cela une enquête minutieuse. Aucun tribunal juste n’accepterait de condamner un prévenu après avoir entendu un témoin qui prétendrait connaître la pensée de l’accusé. Dieu seul la connaît. Deux fois au moins dans les Evangiles, on peut lire que Jésus connaissait leurs pensées. Une de ces occasions est particulièrement importante. Après avoir entendu parler de tous les miracles que Jésus faisait, les pharisiens pensent que c’est par le chef des démons qu’Il chasse les démons. Matthieu écrit : « connaissant leurs pensées, Il dit… » (12 : 25). Dès lors, Il déclare les pharisiens responsables d’un impardonnable blasphème contre le Saint Esprit. Il connaît toutes nos pensées, quelles qu’elles soient.
Notons en passant que la même expression : « de loin », se trouve aussi dans le psaume précèdent, au verset 6.
« Tu me tiens serré par derrière et par devant » (v. 5a). Comment l’homme pourrait-il échapper à la connaissance de Dieu quand, de toutes parts, il réalise qu’il est entouré par Sa présence ? « Tu as mis ta main sur moi » (v. 5b) : cette expression est bien le signe d’une autorité absolue.
« Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je n’y puis atteindre » (v. 6). Si l’on cherche à découvrir les perfections de Dieu, on s’aperçoit très vite à quel point elles dépassent la compréhension de l’homme, déjà incapable de se connaître lui-même, n’en déplaise au philosophe !
Le psalmiste passe ensuite de cette merveilleuse pensée de l’omniscience de Dieu à celle tout aussi importante de son omniprésence, qui est développée dans la strophe suivante.
Dieu est donc également omniprésent (v. 7-12 ; Jér. 23 : 24). Le psalmiste se met un instant à la place d’un homme qui cherche à fuir la présence divine. Si même on suppose que cet homme soit capable de réaliser le vieux rêve d’Icare, et de s’envoler à l’autre bout du monde, il n’échappera pas à l’Eternel. L’exemple de Jonas, cherchant en vain à s’enfuir « loin de la face de l’Eternel » (Jon. 1 : 3) s’impose à notre esprit.
« Où irai-je loin de ton Esprit » (v. 7). C’est bien de Dieu le Saint Esprit qu’il s’agit. L’expression « loin de ta face » le confirme. « Si je monte aux cieux, tu y es » – ce qui est d’ailleurs l’attente de tous les croyants ! – mais : « Si je me couche au shéol, t’y voilà » (v. 8). Le mot hébreu shéol désigne le séjour d’une âme séparée du corps. Un tel lieu semble être celui de l’oubli, par excellence. Vain espoir ! Ceux qui ont banni Dieu de leur vie terrestre, le rencontreront au-delà de la mort. Déjà la Parole évoque un shéol d’en bas (Es. 14 : 9). La mort ne modifie rien pour ceux qui s’en vont : les morts seront rendus vivants (1 Cor. 15 : 22). Ceux qui sont perdus ont devant eux une éternité de malheur ; il faudra rencontrer Dieu devant le grand trône blanc (Apoc. 20 : 11-15).
Les expressions poétiques « les ailes de l’aube du jour » et « la demeure au bout de la mer » (v. 9) montrent après celui du ciel et du shéol, un nouveau contraste ; elles suggèrent avec quelle rapidité et quelle puissance le soleil semble parcourir l’espace immense séparant les deux extrémités de l’horizon. Mais si j’avais à ma disposition, dans ma fuite, cette puissance et cette rapidité, c’est encore Lui qui en réalité me conduirait et me saisirait par Sa droite ! (v. 10).
« Et si je dis : Au moins les ténèbres m’envelopperont, – alors la nuit est lumière autour de moi » (v. 11). C’est la nouvelle et ultime ressource imaginée par celui qui cherche à fuir Dieu. Mais Dieu lui-même est lumière et par Sa seule présence, Il illumine tout (v. 12). Il est là dans les rues les plus obscures d’une grande ville et prend connaissance de la conduite de chacun, du bien qu’il peut faire ou du mal dont il se rend coupable (Jean 3 : 19).
Cependant il est réconfortant pour un enfant de Dieu de savoir que Dieu le conduit et qu’Il est toujours prêt à le saisir. Où qu’il soit envoyé, Jésus lui rappelle : Je suis toujours avec toi. Avec de telle assurance, des hommes et des femmes osent affronter de grands dangers pour répandre l’Evangile, même dans les lieux les plus reculés ou les plus dangereux du monde. (Es. 43 : 2).
En revanche, on comprend pourquoi le saint regard que Dieu pose continuellement sur lui est insoutenable pour le pécheur. Il met à nu nos pensées les plus intimes, découvre nos motifs les plus secrets. Le pécheur n’a d’abord vraiment qu’un seul désir : fuir ce terrible faisceau de lumière qui fouille sans cesse les ténèbres où il cherche, en vain, à se cacher. Il est rejoint au bout du monde et Dieu remonte sans effort dans son plus lointain passé (Gen. 3 : 8 ; Jean 3 : 19). Déjà, aussitôt après la chute, Adam et Eve dans le jardin d’Eden cherchaient à se cacher derrière les arbres au regard pénétrant de Dieu (Gen. 3 : 8).
Mais si notre conscience reprise voulait tenir Dieu à distance, Sa grâce nous attire à Lui. Pierre dit à Jésus : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur », mais, simultanément, il se jette à ses genoux (Luc 5 : 8).
Présent partout, omniscient, Dieu est également omnipotent (v. 13-18). Il a composé l’homme comme une oeuvre d’art et Il connaît tous les secrets de sa nature. C’est une manifestation extraordinaire de la puissance créative de Dieu. Impossible d’accepter la folle théorie de la génération spontanée ! David ne connaissait rien de la science moderne de l’embryologie, rien sur le processus de croissance d’un embryon dans le sein de sa mère, mais il en savait assez pour être rempli d’un respect mêlé de crainte.
« Tu as possédé mes reins » (v. 13a). C’est la partie la plus intime de l’homme, le siège de ses pensées (Ps. 16 : 7) et de sa force, celle qui lui permet de se tenir debout. Au point de vue moral, on les considère plutôt comme le siège des instincts, tandis que le coeur serait celui d’une activité libre et consciente (Ps. 7 : 10 ; 16 : 7).
Une seule lettre comme le O contient 30 à 40.000 cellules, chacune constituant en elle-même un « monde » avec des millions d’atomes. Chaque cellule qui a un rôle personnel est en soi un véritable univers d’une inconcevable complexité. Ensemble, elles forment un être vivant.
Le coeur et les reins représentent la vie cachée de l’homme. Mais ce qui est pour nous obscur et impénétrable, n’échappe pas au regard de Dieu. « Tu m’a tissé dans le ventre de ma mère » (v. 13b). Les os recouverts de chair, avec les veines et les nerfs, forment ensemble ce qui est ici comparé à un admirable tissu (Job 10 : 10-11). David s’écrie : « Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière. Tes oeuvres sont merveilleuses et mon âme le sait très bien » (v. 14).
« Mes os ne t’ont point été cachés lorsque j’ai été fait dans le secret, façonné comme une broderie… » (v. 15). Les os dont il est question ici sont ceux qui forment le squelette, c’est la « charpente » de notre corps. « Façonné » évoque les variétés, la bigarrure d’un tissu. L’expression « les lieux bas de la terre » est employée poétiquement pour représenter le « sein maternel », où l’enfant s’élabore mystérieusement. La vie reçue par chaque être humain, au moment de la conception, est « maintenue » par Dieu lui-même, « soutenue par la parole de sa puissance » (Héb. 1 : 3).
« Tes yeux ont vu ma substance informe et dans ton livre mes membres étaient tous écrits » (v. 16). Toute l’origine de l’existence humaine était là devant Dieu, dès le commencement. Mais la liberté de l’homme et sa responsabilité n’en sont pas pour autant diminués (voir v. 19-21).
« Combien me sont précieuses tes pensées, ô Dieu ! » (v. 17). Le psalmiste a été confronté aux plus grands problèmes que l’intelligence humaine peut être amenée à envisager. A quelle conclusion en est-il amené ? Il adore et rend grâces, saisissant un peu le plan divin pour sa vie (Jér. 1 : 5 ; Gal. 1 : 15-16) et les pensées miséricordieuses de Dieu à son égard. Elles sont si nombreuses qu’il ne peut les compter. « Si je me réveille, je suis encore avec toi » (v. 18). Chaque jour, il est encore avec Dieu, soutenu par sa bonté, sous sa protection et sa direction (v. 18 ; Ps. 73 : 23).
Dans les versets suivants (19-22), le doux psalmiste d’Israël (2 Sam. 23 : 1) évoque les ennemis de Dieu : « Si tu voulais tuer le méchant ». Il vient de contempler avec adoration les perfections divines. Il voit avec étonnement, avec horreur, la présence de ces méchants qui s’élèvent contre Dieu (v. 21), leur bouche pleine de malédiction, de tromperies et d’oppressions (Ps. 10). C’est une injure permanente envers un Dieu si grand et si bon. Ces « hommes de sang », remplis de violence (Ps. 5 : 7 ; 26 : 9) prennent le nom de Dieu en vain (Es. 1 : 13), même lors des fêtes religieuses qu’ils osent célébrer ! David les a en horreur ; il les hait d’une parfaite haine (v. 22). Toutefois, malgré cette indignation qui jaillit ici de son coeur, le psalmiste n’est pas un pharisien (Luc 18 : 11-12). Il ne cherche pas à « jeter un manteau » sur ses défaillances personnelles. Au contraire, il demande avec insistance à Dieu de le « transpercer » de son regard (voir Ps. 26 : 2). Il veut être délivré du mal qui subsiste en lui et conduit à suivre un chemin droit.
Citons enfin, « in extenso », les dernières paroles du Psaume : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (v. 23-24).
Ph. L 03. 09. 09
Dieu fort et grand ! Tu vois toute ma vie ;
Tu m’as connu, tu m’as sondé des cieux.
Pourrais-je donc fuir ta lumière infinie ?
De ton regard tu me suis en tous lieux.
Eprouve-moi, ô Dieu toujours fidèle,
Sonde mon coeur pour le sanctifier ;
Et conduis-moi dans la voie éternelle
En m’accordant de te glorifier.