Archive pour la catégorie 'ICONOLOGIE'

L’ICÔNE DE LA MISÉRICORDE

2 octobre, 2016

http://pjbw.net/fr/actualites/l-icone-de-la-misericorde

L’ICÔNE DE LA MISÉRICORDE

Tout au long de l’année 2015, la communauté de Taizé célèbre les 75 ans de sa fondation et invite à faire mémoire de frère Roger, son fondateur, 100 ans après sa naissance et 10 ans après son départ pour la vie d’éternité. Le thème de réflexion pour cette année étant « Vers une nouvelle solidarité », la communauté a décidé de faire peindre une icône qui raconte l’histoire du bon Samaritain. Ce texte biblique du chapitre 10 de l’Évangile de St Luc donne un exemple concret de ce qu’est la solidarité vécue. L’icône a été réalisée par l’atelier français d’iconographie St. Jean Damascène.

L'ICÔNE DE LA MISÉRICORDE dans ICONOLOGIE icone_taize_1

Description Le personnage principal sur l’icône est le Christ, représenté debout au centre. Il est allongé et habillé d’un vêtement d’une couleur blanche tendant vers le vert. Son beau visage accueillant est la partie la plus significative de son corps. Avec sa main droite, il fait un geste de bénédiction et dans la main gauche il tient l’Évangile ouvert qui montre les lettres grecques alpha et oméga. Le Christ est entouré d’une mandorle faite de strates de couleurs bleu foncé et rouge et de lignes blanches et en or qui animent la surface de la mandorle d’un mouvement ondulatoire. Une épaisse bande blanche forme le bord de la mandorle. Cette bande ne se limite pas à suivre son contour, elle se détache en lacets qui forment six cercles placés régulièrement tout autour de la mandorle. A l’intérieur des cercles, la parabole du bon Samaritain est représentée en six épisodes. De gauche à droite et de haut en bas, les images racontent ainsi des deux côtés du Christ ce passage de l’Évangile. La première image montre les deux brigands qui frappent la victime. Sur la deuxième, on voit celle-ci allongée par terre, et le prêtre et le lévite en train de passer en priant mais en laissant la victime au bord de la route. Ensuite le bon Samaritain arrive avec son âne, se penche vers l’homme et le soulève. Il soigne ses blessures. À l’auberge l’homme blessé est dans un lit et le bon Samaritain à son côté. Surla dernière image finalement, la victime, le bon Samaritain et l’aubergiste sont assis en train de partager un repas autour d’une table.

icone_taize_2 dans image sacré et texte

Au-dessus et en-dessous de la mandorle avec le Christ en son centre, sont représentés quatre anges en train d’adorer Dieu. Trois sont en rouge et le dernier est d’une couleur bleu verdâtre. Tout en haut de l’icône, derrière les anges, se trouve une bande rouge qui suit un mouvement ondulatoire et en bas, derrière les anges, une bande verte. Sur les bandes on peut lire : « Ce que vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).

Signification Le Christ en blanc est le Christ céleste, transfiguré tel qu’il viendra à la fin des temps. Par sa présence il nous bénit et il nous raconte l’histoire du bon Samaritain. La mandorle signifie le mystère de Dieu que nous ne pouvons pas comprendre. Mais habillé en blanc comme un nouveau né, le Christ vient chez nous et il nous révèle Dieu. Sur les images qui racontent la parabole, la victime est représentée également avec un vêtement blanc : le Christ est présent dans l’être humain blessé qui a besoin de notre aide. Dans plusieurs des images, la position de la victime rappelle des moments de la passion du Christ (la flagellation, la déposition de la Croix). Le bon Samaritain est habillé en vert, couleur qui symbolise la présence de l’Esprit Saint. Il est vrai qu’il n’est pas facile de venir en aide à ceux qui en ont besoin, mais si nous nous mettons à le faire, l’Esprit saint vient en nous et il agit à travers nous. Sur la première image nous voyons trois personnes : les deux brigands qui frappent la victime. L’image nous montre une trinité défigurée. Rappelant le récit du meurtre d’Abel par Caïn au début de la Bible, l’histoire commence par montrer l’harmonie brisée par le péché. L’homme, pourtant créé à l’image de Dieu, n’est pas à sa ressemblance. Sur la dernière image, nous voyons de nouveau trois personnes. Ils sont assis autour d’une table sur laquelle il y a une coupe – comme sur l’icône de la Sainte Trinité : l’harmonie trinitaire a été rétablie. Tandis qu’une piété qui oublie le prochain, comme celle du lévite et du prêtre qui passent à côté de la victime, n’est qu’une forme d’idolâtrie, c’est l’amour, l’œuvre de charité accomplie par le bon Samaritain, qui restaure l’humanité à la ressemblance de Dieu.

Style artistique L’icône a été réalisée selon la technique traditionnelle de l’iconographie transmise par l’Église orthodoxe : tempera à l’œuf et dorure sur une planche en bois couverte de lefka (enduit blanc à base de craie). Comme pour la plupart des icônes, le style des représentations est principalement celui de l’art byzantin. Mais considérant que l’art de l’icône n’est pas un don réservé uniquement à l’Orient chrétien, différents éléments de la tradition artistique de l’Occident, et spécialement de la région bourguignonne, ont été introduits dans l’expression de la figure du Christ et dans l’ensemble de la composition. Ainsi le Christ rappelle le Christ en gloire de la chapelle des moines à Berzé, ou le Christ tel qu’il est représenté sur les tympans des églises romanes, par exemple à Vézelay. L’ensemble de la composition, avec le jeu de lacets de la mandorle, s’inspire de l’art des enluminures. D’un point de vue artistique, l’intérêt de l’icône se trouve surtout dans le fait qu’il ne s’agit pas d’une copie d’une image traditionnelle mais d’une représentation qui est nouvelle. De la réflexion sur la parabole du bon Samaritain est née une image qui, à travers ses formes et couleurs, nous révèle l’Évangile avec une nouvelle fraîcheur. L’icône s’inscrit donc dans la tradition vivante par laquelle l’Esprit Saint nous fait toujours à nouveau découvrir la foi.

 

PRÉSENTATION DE L’ICÔNE DE MARIE  » BUISSON ARDENT « 

14 mai, 2015

http://iconesalain.free.fr/Presentations/39.Marie.Buisson.Ardent.Presentation.htmPRÉSENTATION DES ICÔNES

PRÉSENTATION DE L’ICÔNE DE MARIE  » BUISSON ARDENT « 

PRÉSENTATION DE L'ICÔNE DE MARIE

D’après la Bible (Exode III,2), l’Ange de l’Eternel apparût à Moïse dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse vit que le buisson était tout en feu et que le buisson ne se consumait pas. Et Dieu révéla à Moïse son Nom : « Je suis celui qui suis ».
La tradition des Pères de l’Eglise et la liturgie orthodoxe (1) voient dans le « Buisson ardent » une image de Marie, car elle est « la créature qui brûle sans se consumer dans la flamme divine de la Sainte Trinité ». De même que le buisson en flamme ne se consumait pas, de même la Vierge a enfanté et elle est restée vierge. La vision du « Buisson ardent » est une préfiguration de l’incarnation du Verbe, le Fils de Dieu.
Le Buisson Ardent est aussi une manifestation du Dieu Triade (Dieu d’Abraham, le père des croyant, d’Isaac son fils bien-aimé et de Jacob qui lutta avec l’Ange) et la révélation de son Saint Nom « YHVH » dans le tétragramme sacré qui exprime la Ste Trinité: Yod le Père et Vav le Fils liés par les deux spirations du Hé, l’Esprit Saint. L’Esprit est circulation d’amour entre le Père et le Fils. Il est représenté par le cercle enflammé entourant la Vierge du Signe (c.à d. de l’Incarnation). La proclamation du Nom de Dieu au milieu du Buisson Ardent indique clairement que la deuxième personne de la Sainte Trinité, le Verbe, se fait chair par l’action du St. Esprit en Marie Mère de Dieu.
L’étoile à huit branches, formée de 2 carrés, représente la Gloire de Dieu, la présence du Père à travers la « Sophia », Sa Sagesse qui a deux aspects:
– un aspect christologique, masculin par le Fils incarné en Jésus nouvel Adam (le carré bleu-vert à cotés droits),
– un aspect mariologique, féminin, lié à l’Esprit Saint descendu sur Marie pour la faire Mère de Dieu (le carré rouge-pourpre à cotés courbes).
Le Père se manifeste ainsi par la présence de son Fils dans le sein de Marie et par la présence de l’Esprit Saint. Marie est la manifestation vivante et créée de l’action de l’Esprit Saint. Elle est « Pneumatophore », porteuse, temple de l’Esprit Saint. La Vierge du Signe est la plénitude de la figure de la Sagesse divine dans le monde et dans l’humanité. Marie est la créature glorifée, la Gloire de la Création.
 » La Sagesse s’est bâtie une demeure (Marie) et elle a établi sept colonnes »
(les 7 dons de l’Esprit Saint)..
Marie Buisson Ardent,
Temple du Saint Esprit,
Mère de Dieu,
Gloire de la Création,
priez pour nous, pauvres pécheurs.
Alain,
(1) Ce texte se réfère au livre du Père BOULGAKOV « Le Buisson Ardent ». – Edition  » l’Age de l’Homme »
(2) Cette icône a été bénie le 15 août 1999 , fête de l’assomption de MARIE, à l’abbaye de Sylvanès lors de la messe solennelle célébrée par le Père André GOUZE.
Structure symbolique de l’icône de Marie  » Buisson ardent « 
Cette icône est centrée sur le Christ , le Verbe de Dieu. Son centre géométrique coïncide avec le « chacra » de la gorge de Jésus, centre du carré de 28 cm (=4×7) dans lequel se trouve l’icône. Le cercle tangeant intérieurement à ce carré, de rayon multiple de 7 limite une bande circulaire de 3 cm de largeur figurant le « Buisson ardent » (flammes rouges) et la présence de l’Esprit Saint (lumière orange).
Marie représentée en « Vierge du Signe (de l’incarnation) », s’inscrit dans un cercle (orange) de 8 cm de rayon (=2×4) car elle est « couverte » par l’Esprit Saint et en elle s’incarne Jésus dans un cercle de rayon 4cm. Jésus, en vêtement de lumière , bénit des deux mains la création.
Marie est portée par la Sagesse (Sophia) de Dieu figurée par une étoile à 8 branches composée d’un quadrilatère à coté droit et d’un quadrilatère à cotés courbes comme sur l’icône de la transfiguration. 7 sommets de cette étoile sont sur un cercle de rayon 12cm (=2×6, chiffre de Marie), le 8éme sommet, décentré vers le bas (incarnation), étant sur le coté inférieur du carré symbolisant la création : la Sagesse de Dieu fait de Marie l’instrument de l’incarnation.
Le Nom de Dieu, tétragramme sacré YHVH, révélé à Moïse dans le buisson ardent, figure discrètement aux 4 sommets du quadrilatère droit : le Yod (le Père) en haut dans l’étoile sur le voile de Marie, le Vav (le Fils) en bas, les 2 Hé ( les 2 spirations du Saint Esprit) sur les sommets horizontaux. Le quadrilatère droit représente l’aspect christologique de la Sophia. Les sommets qui sont sur l’axe vertical ont pour angles 100° en haut et 80° en bas (chiffres de la perfection divine et de l’achèvement de la création). Le quadrilatère courbe,dont les cotés verticaux ont pour rayon 16 cm (=2×8 et 1+6), et les cotés horizontaux pour rayon 12 cm (=3×4 et 2×6) représente l’aspect mariologique de la Sophia. Ses diagonales perpendiculaires aux cotés du quadrilatère droit forment les mêmes angles que ces cotés. Les couleurs de ces quadrilatères confirment leur symbolique : rouge pourpre foncé pour le quadrilatère courbe comme la couleur traditionnelle du manteau de Marie, bleu-vert comme celui du Christ.
Quatre séraphins sur fond bleu de nuit portent la roue de feu qui entoure Marie sans la consumer. Des étoiles s’inscrivent dans le reste du fond bleu, attestant la présence de toute la création dont Marie est la Gloire.
Ainsi, figures géométriques, nombres et couleurs confortent par leur symbolique le sens profond de cette icône de Marie au cœur du mystère de la Saint Trinité et de l’Incarnation.

Alain : 15 août 1999,