Archive pour le 10 décembre, 2013
L’ENFANCE DE JÉSUS SELON MATTHIEU (2/6) LE DILEMME DE JOSEPH – MATTHIEU 1, 18-25
10 décembre, 2013http://www.interbible.org/interBible/ecritures/exploration/2013/exp_131203.html
L’ENFANCE DE JÉSUS SELON MATTHIEU (2/6) LE DILEMME DE JOSEPH – MATTHIEU 1, 18-25
La généalogie de Jésus en Matthieu se termine avec « Joseph, l’époux de Marie de laquelle est né Jésus ». Le texte affirme clairement que Marie est la mère de l’enfant, mais ne précise rien au sujet de son père. C’est d’ailleurs cette question qui est à la base du récit de l’annonciation à Joseph.
Mais qui est le père de Jésus ? Avant que Joseph n’ait habité avec Marie sa fiancée, il découvre qu’elle est enceinte! Que faire ? Avant que l’ange lui révèle l’origine de cet enfant, Joseph devait penser que l’enfant provenait d’un adultère commis par Marie. Aujourd’hui, au Québec, l’adultère est loin d’être aussi problématique qu’à l’époque. Dans la culture biblique, l’honneur familial était de la plus haute importance. L’adultère était alors considéré comme le pire crime car la famille de la fille se voyait complètement déshonorée. La punition pour ce crime n’était pas le divorce, mais bien la lapidation de la fautive (Dt 22, 23-27). Quand une femme a déshonoré sa famille de la sorte, ce sont les mâles du clan qui doivent restaurer leur honneur en l’exécutant. Vous imaginez le résultat ? L’histoire ne fait que commencer, et Marie et son enfant auraient été mis à mort. Pourtant, de façon inespérée, la vie surgira d’une mort certaine.
La réaction de Joseph Même si la Loi exigeait la lapidation de Marie, Joseph réagit autrement : Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer publiquement, résolut de la répudier secrètement (Mt 1,19). La justice de Joseph n’est pas d’appliquer la Loi de façon littérale et automatique. Il a décidé d’interpréter cette Loi pour que Marie et son enfant puissent vivre. La justice de Joseph ressemble beaucoup à celle de Jésus. Lorsqu’il aura des problèmes au sujet de la Loi, il l’interprétera avec amour et pardon. La solution retenue par Joseph est une séparation sans procès ni accusation. Mais ce n’est pas le plan de Dieu. Dans un songe, l’Ange du Seigneur révèle à Joseph l’origine divine de l’enfant qui va naître et lui demande de prendre chez lui Marie comme épouse. C’est ce que fera Joseph, et il portera les conséquences sociales de ce geste puisqu’il est le seul ayant eu la révélation de l’Ange. La honte de l’adultère qui aurait mené à la mort de Marie se transfère alors sur Joseph. En acceptant la mère et l’enfant qu’elle porte, il se montre publiquement comme le père de l’enfant et devra s’occuper d’eux. De plus, comme cet enfant a été conçu avant leur vie commune, Joseph accepte de passer pour quelqu’un qui a eu des relations sexuelles avant le mariage. Il accepte la honte publique que lui cause sa décision car il a la conviction de réaliser la volonté de Dieu. Par cet épisode, nous pouvons retenir quelques éléments très importants pour Jésus dans la suite de l’évangile. D’une part, la Loi 1 doit être interprétée avec une bonne dose de miséricorde. Jésus va enfreindre des lois comme le précepte du sabbat. Comme Joseph, il choisira de ne pas lapider une femme ayant commis l’adultère. D’autre part, le dilemme de Joseph illustre comment d’une mort certaine peut survenir la vie inespérée. En prélude d’Évangile, on expose un thème qui reviendra avec la mort et la résurrection de Jésus. La vie triomphe de la mort.
Les crimes d’honneurs Une spiritualisation trop rapide du texte nous empêche de voir le scandale de la question de la paternité de Jésus et de la réponse étonnante qu’en fait l’Évangile. Le dilemme de Joseph doit se comprendre dans le cadre des crimes d’honneur puisque cette pratique horrible faisait partie de la culture de cette époque. D’ailleurs, cette problématique est encore très présente aujourd’hui au Moyen-Orient comme ailleurs. Au Québec, le procès des Shaffia en 2012 a montré comment un père, une mère et un frère peuvent assassiner trois filles pour laver l’honneur de la famille. Celles-ci fréquentaient des garçons en cachette et portaient à tort des vêtements trop suggestifs. _______________
1 La Loi (Torah) est un terme qui désigne à la fois les cinq premiers livres de la Bible et l’ensemble des commandements de Dieu.
Sébastien Doane, bibliste
LES PSAUMES – PSAUME 84
10 décembre, 2013http://www.bibleenligne.com/Commentaire_biblique/Commentaire_avance/AT/Psaumes/Ps84.htm
LES PSAUMES
PSAUME 84
Le Ps. 84 considère la bénédiction qu’il y a à se rendre maintenant dans les parvis de l’Éternel; mais il fait allusion d’une manière figurée au chemin qui mène à ces parvis et au sentier de larmes que le peuple avait dû suivre dans sa marche vers la bénédiction. Ce Psaume a donc une grande portée morale, instructive pour les chrétiens comme pour les Juifs. Au Ps. 63, le résidu chassé avait soif de Dieu lui-même et trouvait en lui, en dépit de tout, un rassasiement comme de moelle et de graisse; dans celui-ci, l’âme est occupée des joies de sa maison, car elle entre dans la jouissance des bénédictions de l’alliance: non pas qu’elle ne soupire avec ardeur après le Dieu vivant; mais elle est dans ses parvis. «Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison; ils te loueront incessamment» (vers. 4). Être introduits là, — telle est la bénédiction! Ils n’auront plus rien à faire qu’à louer. C’est le premier grand sujet de bénédiction: la bénédiction parfaite et complète dans sa nature même. Elle se trouve au terme de la course; mais il y a aussi le chemin qui y conduit: «Bienheureux l’homme dont la force est en toi, et ceux dans le cœur desquels sont les chemins frayés» (ceux qui mènent à la maison). Ces traits caractérisent l’état de l’âme qui est devant nous: sa force est en l’Éternel; son cœur est aux chemins qui conduisent à lui. Ce sentier de la bénédiction passe à travers l’épreuve; c’est pourquoi l’on a besoin de force; et, quel qu’il puisse être, on aime et l’on prend le chemin qui conduit à Dieu. Les saints passent par la vallée des pleurs: elle devient pour eux une fontaine; car par ces choses-là on a la vie, et dans toutes ces choses consiste la vie de l’esprit. De plus, la pluie vient d’en haut remplir les réservoirs de cette terre altérée. Les saints font usage de leur force: sans aucun doute cette force est mise à l’épreuve: mais ils la renouvellent; ils vont de force en force jusqu’à ce qu’ils paraissent tous devant Dieu en Sion (vers. 6, 7). C’est un peuple qui prie, demeure dans la dépendance, et se confie en la grâce. Le nom d’alliance: l’Éternel des armées — le Dieu de Jacob, est de nouveau introduit ici; il est le bouclier de son peuple et ce dernier lui demande de regarder à son Oint. Tel est maintenant le lien entre l’Éternel et son peuple, — non la loi que le peuple avait enfreinte. Ils paraissent devant Dieu en Sion, le lieu de la délivrance royale en grâce. Désormais les intérêts du peuple et de l’Oint ne peuvent plus être séparés; la bénédiction repose sur lui, et sur eux à cause de lui. L’intérêt que prend le cœur à cette bénédiction spéciale est ensuite exprimé d’une manière pleine de douceur et de force; le psalmiste résume ce qu’est l’Éternel, qui donne cette bénédiction: il est lumière et protection; il donne la grâce et la gloire et ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité. La pensée de ce qu’est l’Éternel amène le psalmiste à se résumer dans un mot, dont il a profondément conscience: «Éternel des armées! bienheureux l’homme qui se confie en toi!» Il est très beau de voir les saints célébrer de nouveau, du fond du cœur, à diverses reprises, l’Éternel, leur Dieu selon l’alliance, maintenant que le chemin, bien que passant à travers l’affliction, leur est ouvert jusque dans sa présence connue. Le Ps. 63 était l’expression de la joie en Dieu, dans le désert, quand on n’avait rien d’autre que lui; le caractère du désert faisant ressortir la profondeur et la douceur de la bénédiction du sanctuaire; le Ps. 84 exprime la joie dont Dieu est la source pour le cœur lorsqu’on a été amené à lui, ou qu’on est en route vers lui; la manière dont on jouit de lui au milieu de ce qui l’entoure. Le Psaume suivant traite de la bénédiction du pays et du peuple délivré. Dans ceux qui viennent ensuite nous trouvons Christ lui-même, en tant qu’associé au peuple, mais toujours en rapport avec la relation qui existe selon l’alliance entre l’Éternel et son peuple.