Archive pour la catégorie 'de l’Église'

UNE ÉGLISE VIVANTE QUI SE CONSTITUE PEU À PEU

7 mai, 2013

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1381.html

UNE ÉGLISE VIVANTE QUI SE CONSTITUE PEU À PEU

THÉOLOGIE

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À lire les Actes des Apôtres, on découvre une Église vivante qui se constitue peu à peu comme communauté…
À lire les Actes des Apôtres, on découvre une Église vivante qui se constitue peu à peu comme communauté. Non pas un groupe replié sur lui-même, fermé, mais au contraire une communauté ouverte, qui veut partager ce qu’elle a de plus précieux, qui annonce sans réserve Celui qui est au cœur de sa foi. Une communauté qui célèbre les louanges de Dieu pour ce qu’il a fait en Jésus son serviteur, une communauté qui veut vivre de l’Esprit de son Seigneur et maître, Jésus de Nazareth.

Un peuple de témoins
« Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres » nous dit Luc (Ac 2,42). Quel est donc cet enseignement des apôtres qui retient l’attention des nouveaux croyants ? C’est précisément le témoignage qu’ils rendent à Jésus, annonçant sa résurrection, son mystère pascal et le salut qui est en lui : « cet homme que vous avez livré et supprimé en le faisant crucifier par la main de impies, Dieu l’a ressuscité  en le délivrant des douleurs de la mort » (Ac 2,23-24), déclare Pierre au jour de la Pentecôte. Et les apôtres sont eux-mêmes les « témoins de la résurrection de Jésus », comme le dit Pierre au moment de l’élection de Matthias comme douzième apôtre, pour compléter le groupe défait par la trahison de Judas (Ac 1,22).
Et leur témoignage concerne Jésus, vivante Parole de Dieu, messie promis et manifesté pour la délivrance de son peuple : « C’est lui la pierre que, vous, les bâtisseurs, aviez mise au rebut et qui est devenue la pierre angulaire. Il n’y a aucun salut ailleurs qu’en lui ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre salut », dit encore l’apôtre Pierre après la guérison de l’infirme de la Belle Porte du Temple (Ac 4,11-12).
Aujourd’hui encore, l’Église est ce peuple rassemblé par la Parole qui est le Christ. C’est le sens même du mot grec « ekklesia » qui signifie « assemblée » et que traduit notre mot « Église ». Et chaque dimanche, à l’eucharistie, nous commençons par nous rassembler pour écouter la Parole, pour entendre son message, actualisé par l’homélie d’un diacre ou d’un prêtre, qui prolonge ainsi l’enseignement des apôtres, car l’un et l’autre sont liés au ministère de l’Évêque, successeur des apôtres.
C’est ainsi que l’Église se constitue comme le peuple des témoins de Jésus, le peuple de prophètes qui répand dans le monde et pour lui la Bonne Nouvelle du ressuscité. L’Église découvre alors que, depuis le jour de la Pentecôte, elle « existe pour évangéliser » (Paul VI, Annoncer l’Évangile aux hommes de ce temps n°14, 1975). 

Un peuple de frères et de sœurs
« ils étaient assidus à la communion fraternelle », dit Luc. L’insistance de Luc est grande dans les Actes des Apôtres sur cette fraternité nouvelle qui constitue la communauté chrétienne : « Ils mettaient tout en commun » (2, 44), « ils vendaient leurs propriétés et leurs biens pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun » (2,45), « nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens, ils mettaient tout en commun » (4,32).
Cette fraternité ne se fonde pas seulement dans un désir solidaire de partage, elle se fonde en Jésus lui-même. En révélant à ses disciples que Dieu est Père, son Père et leur Père (Jn 20,17), Jésus leur découvre qu’ils sont tous frères et que Dieu ne fait pas de différence entre les êtres humains (Ac 10,34). Le baptême qui plonge les croyants dans la mort et la résurrection de Jésus fait donc d’eux des fils mais aussi des frères, qui doivent vivre de l’amour même de Jésus, selon sa parole : « Je vous donne un commandement nouveau :  aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13,34-35)
L’Église du Christ ne cesse pas de vivre cette dimension du service, de la « diaconie », comme le cœur de son être. Au XXe siècle, elle a redécouvert avec le concile Vatican II la grandeur du sacerdoce commun des fidèles, qui lie tous les baptisés en un seul corps, en une seule fraternité, avant de poser les différences qui la structurent : « si donc, dans l’Église, tous ne marchent pas par le même chemin, tous, cependant, sont appelés à la sainteté et ont reçu à titre égal la foi qui introduit dans la justice de Dieu. Même si certains, par la volonté du Christ, sont institués docteurs, dispensateurs des mystères et pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité » (Vatican II, constitution Lumen Gentium, n°32). Cette fraternité, fondée en Jésus, le Fils qui nous fait fils avec lui, l’Église se doit de l’annoncer et la vivre dans de vraies communautés qui mettent en œuvre le sens du partage, entre ses membres mais aussi avec tous ceux qui sont démunis.

Un peuple de prêtres
« Ils étaient assidus à la fraction du pain et aux prières ». La fraction du pain dont parle St Luc, c’est le geste de Jésus devant les pèlerins d’Emmaüs, c’est le signe de reconnaissance du Ressuscité (Lc 24,35). Désormais, chaque dimanche, la communauté chrétienne célèbre le repas du Seigneur, manifestant ainsi qu’il est vivant et que c’est lui qui préside la communauté des siens. Très vite, les chrétiens, grâce à St Paul, prendront conscience qu’ils sont ensemble le corps du Christ ressuscité, animé par son Esprit.
En célébrant le repas du Seigneur, l’Église fait donc mémoire du mystère pascal de Jésus, elle offre sa vie donnée une fois pour toutes pour la réconciliation des hommes avec Dieu. Et même si les chrétiens de Jérusalem fréquentent encore assidûment le Temple pour les prières quotidiennes, le culte nouveau s’est tourné désormais vers Jésus lui-même. C’est lui, grand prêtre de l’alliance nouvelle, qui fait participer tout son peuple à son sacerdoce saint en même temps qu’il appelle certains au sacerdoce ministériel, comme prêtres, pour le service du peuple sacerdotal (Lumen Gentium, n°10). Ainsi l’Église est-elle le peuple de Dieu, un peuple de prêtres, de priants, chargé de chanter la louange du Seigneur, chargé aussi d’intercéder en faveur de tous les hommes par le nom de Jésus.
L’eucharistie, l’action de grâce de Jésus à son Père, apparaît ainsi le lieu « source » de l’Église en même temps que le « sommet de son action », selon la formule du Père Henri de Lubac. Née de l’eau et du sang qui coulent du côté ouvert de Jésus en croix (Jn 19,34), l’Église devient vraiment le corps du Christ, le corps dont Jésus Ressuscité est la tête et c’est de lui qu’elle reçoit toute sa vie, dans le pain de la Parole et dans le pain eucharistique. Nourris par cette vie, les chrétiens peuvent alors devenir eux-mêmes louange et action de grâce au Père, à la suite de Jésus et avec lui, ils peuvent s’offrir eux-mêmes en « sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu », selon la recommandation de St Paul (Rm 12, 1).
Communauté de la Parole, du partage et de la prière, peuple qui vit le témoignage, le service et la communion, telle nous apparaît l’Église au commencement de son histoire. C’est toujours à cette source du ministère de Jésus lui-même qu’elle puise aujourd’hui encore sa vie, pour annoncer aux hommes de ce temps la Bonne Nouvelle de Jésus, pour célébrer en son nom l’action de grâce de l’alliance nouvelle et éternelle, pour aimer comme il nous a aimés, pour servir comme lui.

Belgique : Pas de coup de frein de la part des évêques

3 juillet, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24896?l=french

Belgique : Pas de coup de frein de la part des évêques

Une rumeur non vérifiée avant publication

ROME, Vendredi 2 juillet 2010 (ZENIT.org) – Les évêques n’ont pas freiné les dossiers de pédophilie : les évêques belges réfutent les accusations lancées par un hebdomadaire belge « Le Vif/L’Express » qui consacre un dossier aux récentes perquisitions à l’archevêché de Malines. Le porte-parole des évêques rectifie : « Il est faux d’affirmer que les évêques ont ralenti les devoirs judicaires ». Une dépêche de l’agence catholique belge « CathoBel ».

Dans un article publié en p.33, le magazine affirme que, quand le juge De Troy découvre le matin des perquisitions l’ordre du jour de la Conférence épiscopale et en particulier le point 5 (pas 4, comme il est écrit dans l’article) : « Faut-il transmettre ou non à la Commission les anciens dossiers traitant de pédophilie ? » (ce qui suit, cite l’article) « …le magistrat, interrogeant les huit évêques pour savoir ce que cela concernait au juste et lequel avait proposé le thème à la discussion, a tardé à obtenir une réponse – à savoir que le point avait été introduit par l’évêque de Liège (…) Le silence qui fut long, a participé au ralentissement du devoir judiciaire et a pu contribuer à durcir l’attitude du juge De Troy ».

Réaction du porte-parole des évêques

Eric de Beukelaer, porte-parole des évêques, tient à rectifier cette information. Il déclare : « Ce qui est écrit dans cet article n’est pas correct. Premièrement, le juge n’a interrogé aucun des évêques avant plus tard dans la matinée pour Mgr Léonard et tard dans l’après-midi pour les autres. Au début de la perquisition, les membres de la Conférence épiscopale ont simplement été privés de GSM, documents et carte d’identité et puis conduits dans une pièce où il ne leur restait qu’à attendre. Ensuite, pour savoir de quel évêque émanait cette question, il suffisait au juge de lire… puisque le nom de l’évêque de Liège se trouvait à côté du point à l’ordre du jour qu’il avait soumis. Enfin, aucun des évêques n’a jamais rien caché à ce sujet, vu… qu’il n’y avait rien à cacher ! Par souci de transparence, l’évêque de Liège souhaitait simplement savoir ce qu’il y avait lieu de faire avec d’anciens dossiers frappés de prescription et non sujet à une plainte, que ce soit devant la justice ou la commission ecclésiale ».

Une rumeur non vérifiée

Le porte-parole conclut : « Alors que, suite à l’émotion suscitée par ces perquisitions, de folles rumeurs ont couru – rumeurs que les évêques de Belgique ont toujours tenu à dissiper afin de ramener la nécessaire sérénité dans cette affaire – il est regrettable qu’un journal de qualité comme le Vif/l’Express n’ait pas vérifié cette rumeur avant de la publier. Cela contribue à alimenter une atmosphère de suspicion généralisée entre justice et Eglise, contraire aux intérêts des deux parties en cause – qui est de faire en sorte que puisse être améliorée la protection des enfants face au drame de la pédophilie ».

Eglises d’Asie : La Pâque des catholiques du Pakistan

15 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23973?l=french

Eglises d’Asie : La Pâque des catholiques du Pakistan

Appel des évêques à témoigner du Ressuscité

ROME, Mercredi 31 mars 2010 (ZENIT.org) – Les catholiques du Pakistan se préparent aux fêtes de Pâques dans la crainte, mais leurs évêques les appellent à proclamer la Bonne Nouvelle, souligne aujourd’hui « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).

A Lahore, au Pendjab, les responsables de l’Eglise catholique locale ne cachent pas que le sentiment dominant parmi les fidèles est la peur. Ils ajoutent aussitôt que les appels qu’ils adressent aux fidèles consistent à ne pas craindre de proclamer la Bonne Nouvelle.

Ces derniers mois, les mauvaises nouvelles semblent s’être accumulées au Pakistan. Outre de fréquents attentats terroristes, chacun doit continuer à vivre alors que les coupures de courant électrique n’ont jamais été aussi importantes et que l’inflation rend les denrées de base inabordables pour les plus pauvres. L’incapacité du pouvoir politique à juguler l’action des militants islamistes témoigne de son impuissance. Dans ce contexte, la toute petite minorité chrétienne n’est pas épargnée. Outre des actions terroristes directement dirigées contre elle, elle a à déplorer le fait que la plupart de ses membres, qui appartiennent aux couches socialement les plus défavorisées du pays, sont victimes d’une double discrimination, sociale et religieuse.

Pourtant, dans ce contexte plutôt sombre, les évêques de l’archidiocèse catholique de Lahore veulent garder espoir. Pour son message de Pâques, publié dans le journal diocésain, l’archevêque, Mgr Lawrence J. Saldanha, a choisi le titre : « La lumière dans l’obscurité ». « Nous vivons une période sombre et difficile. Les gens ont peur et craignent les attentats-suicide (…). La fête de Pâques nous apporte un message d’espérance et de joie en dépit des circonstances difficiles qui sont les nôtres. Par la résurrection du Christ d’entre les morts, nous célébrons la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort et de l’espérance sur le désespoir », écrit l’archevêque.

Dans les colonnes du Catholic Naqeeb, le bimensuel en ourdou de l’archidiocèse de Lahore, Mgr Sebastian Shah, évêque auxiliaire, note que les fidèles « ne se sentent plus en sécurité chez eux, que ce soit dans leur maison ou dans leur quartier, du fait de la hausse du coût de la vie, du chômage, des attaques-suicide et de la pénurie de produits de base ». L’évêque continue en appelant les chrétiens à devenir « des porteurs de la Bonne Nouvelle » auprès de leurs frères non chrétiens, eux aussi rendus tristes, déprimés ou terrorisés par l’état du pays. « Quelles que soient les circonstances, gardez foi en Dieu et défendez la primauté de la vie dans une société tentée par le désespoir. »

Interrogé par l’agence Ucanews (1), le P. Andrew Nisari, vicaire général de Lahore, ajoute que les préparatifs de Pâques vont bon train. Il précise que les fidèles sont particulièrement assidus aux chemins de croix dans les églises chaque vendredi. Quant aux célébrations de la Semaine Sainte elles-mêmes, elles seront menées avec autant de solennité que les années précédentes mais dans la discrétion. Les grandes processions des années passées sont désormais oubliées et ont fait place à des célébrations cantonnées dans l’espace des églises. En outre, l’accès aux lieux de culte est doublement filtré, par les forces de sécurité gouvernementales puis par le service d’ordre du diocèse.

(1)           Ucanews, 30 mars 2010.

© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.

La communauté catholique d’expression hébraïque, par le P. Neuhaus

18 mai, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24473?l=french

La communauté catholique d’expression hébraïque, par le P. Neuhaus

La « Qehilla » sera représentée au synode sur le Moyen Orient

ROME, Lundi 17 mai 2010 (ZENIT.org) – Le père David Neuhaus, sj, vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression hébraïque en Israël, explique brièvement la réalité de cette petite communauté – la « Qehilla » disent ses amis – qui fête ses 55 ans cette année.

Le P. Neuhaus représentera cette communauté lors du prochain synode que Benoît XVI a convoqué pour le Moyen Orient du 10 au 24 octobre prochain et dont il publiera « l’Instrument de travail » à Nicosie, lors de son prochain voyage à Chypre (4-6 juin 2010).

La traduction de l’anglais est due au patriarcat latin de Jérusalem.

Les catholiques d’expression hébraïque en Israël

Par le P. David Neuhaus, vicaire patriarcal

Cette année, la communauté catholique de langue hébraïque fête ses 55 années d’existence. Ce n’est pas le lieu de raconter sa fondation et son histoire. Un récit détaillé est disponible sur le site de la communauté (www.catholic.co.il). Dans ce court article, je voudrais simplement attirer l’attention sur l’existence de catholiques d’expression hébraïque dans la société israélienne contemporaine.

Ceux qui ont fondé et développé les communautés catholiques d’expression hébraïque sont des Israéliens et des résidents permanents, Juifs et non Juifs, issus de milieux divers et variés. Ils ont lancé leur projet dans les années 1950, suite aux vagues d’immigration vers Israël au milieu desquelles les catholiques n’étaient pas peu nombreux. Parmi ces catholiques se trouvaient les conjoints ou les enfants de Juifs ayant immigré avec des membres de leur famille. Mais aussi des « Justes parmi les Nations » (personnes ayant sauvé des Juifs pendant la Shoah) et leurs familles, venus vivre en Israël. Rejoignirent également ces communautés à leurs débuts des non Juifs ayant choisi de vivre en Israël et parlant l’hébreu dans leur vie quotidienne (parmi eux un petit nombre de religieux, religieuses, moines et prêtres).

L’hébreu étant la langue du pays et de la société, il était tout naturel que les catholiques vivant en Israël se mettent à prier en hébreu et à exprimer leur foi dans la langue qui est devenue leur langue d’expression quotidienne. Ces dernières années, des familles mixtes de juifs-catholiques sont arrivées, en particulier en provenance de l’ex-Union soviétique et d’Europe orientale ; parmi eux, les catholiques ont cherché, pu trouver et intégré une communauté hébréophone.

Au fil des ans, trois autres populations ont commencé à vivre en hébreu, élargissant ainsi l’expérience de la jeune communauté catholique d’expression hébraïque :

- Les travailleurs immigrés. Des milliers de catholiques sont arrivés en Israël pour chercher du travail, et certains d’entre eux vécu ici durant de longues périodes, fondant maisons et familles. Il ne s’agit pas là d’une réalité nouvelle, certes, mais les dimensions du phénomène s’étendent bien au-delà que par le passé. Aujourd’hui, en Israël, plus d’un millier d’enfants sont déjà nés au sein de familles de travailleurs immigrés. Beaucoup d’entre eux sont catholiques (surtout ceux qui viennent des Philippines, d’Amérique latine, d’Inde, du Sri Lanka et de divers pays d’Afrique, etc). Ils étudient chez nous à l’école, ils parlent la même langue que nos enfants qui sont complètement israéliens. Des enfants qui étudient toutes les matières en hébreu ont également besoin de cours de religion dans cette langue. Cette année, la communauté catholique d’expression hébraïque a lancé un cours de religion en hébreu pour un groupe d’enfants philippins de Tel-Aviv. Nous espérons que ce nouveau projet sera élargi.

- Les réfugiés. De temps à autre, Israël ouvre ses frontières aux réfugiés qui arrivent de tous les coins du globe. Parmi ces réfugiés, aujourd’hui comme par le passé, il y a un certain nombre de catholiques – par exemple les Vietnamiens arrivés par boat people dans les années 1980, les réfugiés libanais qui ont fui suite au retrait israélien du Liban, les Sud-Soudanais, les Erythréens et d’autres encore, originaires d’Amérique latine et de certains pays africains. Les enfants des réfugiés sont intégrés dans les écoles israéliennes et apprennent eux aussi tout en hébreu. L’hébreu devient la langue dans laquelle ils lisent, écrivent, et même s’expriment à l’oral. Avec le temps, ces populations deviennent eux aussi des catholiques d’expression hébraïque.

- La plupart des catholiques autochtones. Dans l’État d’Israël, la majorité des catholiques sont arabophone à l’origine. Mais il existe des petits groupes de citoyens arabes israéliens qui, pour diverses raisons – principalement à cause du travail – ont déménagé pour vivre dans des quartiers juifs où l’hébreu est l’unique langue dominante. Un exemple : les villes de Beer Sheva et Eilat, où vivent des dizaines de familles catholiques originaires du nord du pays. Leurs enfants fréquentent des écoles juive de langue hébraïque et eux aussi expriment leur foi en hébreu, la langue dans laquelle ils étudient.

La communauté catholique d’expression hébraïque est petite, en effet, mais le nombre de ceux qui bénéficient de ses services (notamment dans l’éducation) excède largement le nombre de ceux qui en sont membres. Le développement d’un discours catholique en hébreu, discours qui prenne en compte le contexte historique, social, culturel et religieux de notre pays, est une tâche importante pour nous.

Source : www.catholic.co.il

Les effets de la révolution sexuelle, par Mgr Jean Laffitte

31 mars, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-23936?l=french

Les effets de la révolution sexuelle, par Mgr Jean Laffitte

Secrétaire du Conseil pontifical pour la famille

ROME, Dimanche 28 mars 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la conférence donnée par Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, lors du Xe Forum international des jeunes qui s’est déroulé à Rocca di Papa, près de Rome (26-28 mars), et qui avait pour thème : « Apprendre à aimer ».

Les effets de la révolution sexuelle


Avant d’expliquer ce que l’on entend par les effets de la révolution sexuelle, et de ses effets thème de la communication qui m’est demandée, je voudrais dire dans quel contexte sont faites les observations qui suivent. Elles se situent dans le cadre d’une table ronde intitulée les dérives de la sexualité aujourd’hui. Il est nécessaire de faire une prémisse: un tel titre semblerait orienter notre réflexion de façon négative, si nous n’avions entendu dans les interventions précédentes les enseignements et les témoignages sur la beauté de l’amour humain, sur l’exercice de la sexualité dans le cadre d’une relation conjugale, c’est-à-dire un don définitif et réciproque qu’un homme et une femme se font de leur personne au service de la communion et au service de la vie. Il convient dès le départ de garder présent à l’esprit tout ce qui nous a été transmis ce matin hier et avant-hier sur la vocation à l’amour, l’appel à grandir dans la communion, et la vocation de tout homme et toute femme à la sainteté. En effet, ce n’est qu’à cette lumière positive sur la personne, ses aspirations, son corps diversement sexué et les actes qui expriment de la façon la plus intime l’amour d’un homme et d’une femme qui se sont véritablement donnés l’un à l’autre, que l’on peut comprendre ce qui s’est passé depuis un demi siècle dans l’histoire de la pensée et des mœurs humaines et que l’on désigne par l’expression révolution sexuelle.

Rappel historique :

On appelle révolution sexuelle l’ensemble des changements intervenus dans les sociétés occidentales de la vision de la sexualité et de l’exercice de la sexualité, ainsi que de l’émancipation des mœurs. Au plan théorique, cette révolution est d’abord de nature philosophique, anthropologique, morale et sociale. Au plan des mœurs il s’agit surtout d’un renversement total de l’éthique sexuelle, des habitudes de vie et des appareils législatifs dans de nombreux pays. Sous un angle juridique il est aussi possible parler d’une véritable révolution. L’expression elle-même de révolution sexuelle a été inventée dans les années 1920 par Wilhelm Reich et Otto Gross qui ont voulu développer dans une perspective sociologique les résultats des travaux de Freud. Ce dernier est à l’origine d’une science nouvelle qu’on appelle la psychanalyse, dont l’un des acquis montre le lien entre tout comportement humain et la libido. Mais ce que Freud développait dans le cadre d’une thérapie personnelle, certains de ses disciples le développeront dans une perspective sociale. Le discours sur le sexe, qui avait été jusque là toujours entouré de réserve et de pudeur, et qui s’était limité à la sphère d’un accompagnement thérapeutique, va devenir peu à peu un sujet de discussion publique, suscitant toute une série d’études, d’écrits de toutes sortes, et de revendications politiques. La révolution consiste en ceci qu’un discours sur la sexualité, limité jusque là à son lien à la procréation, va se concentrer désormais sur la sexualité humaine en tant que pur dynamisme physiquement gratifiant, et d’une façon devenue totalement autonome par rapport à la transmission possible de la vie.

Nous avons là une première clé de compréhension: le discours sur la sexualité humaine ne va pas demeurer longtemps circonscrit à la description des phénomènes psychoaffectifs et génitaux. En effet, les recherches qui vont se développer par la suite vont concerner la pratique sexuelle en tant que telle ou plus exactement les pratiques sexuelles telles qu’on les rencontre concrètement dans la société humaine. A partir du moment où la sexualité se trouve socialement déconnectée de sa finalité essentielle de transmission de la vie dans le cadre d’une relation stable entre un homme et une femme, on comprend que vont cesser d’être tabou toute considération sur les attitudes sexuelles des hommes et des femmes, quel qu’en soit le caractère éventuellement ab norme. Des sujets jamais évoqués publiquement auparavant vont devenir objets de conversations courantes : la pratique de l’homosexualité masculine ou féminine, la recherche du plaisir maximal dans la relation, la revendication d’une sexualité séparée de tout engagement et responsabilité.

Une deuxième clé de compréhension est le fait que ces discours publics banalisent la dimension secrète, pudique et rigoureusement personnelle de l’exercice de la sexualité. En réalité, le passage se fait naturellement du discours « impudique » à la revendication d’une liberté totale dans le comportement sexuel. La révolution culturelle devient une révolution politique. Ce n’est pas un hasard si les grands théoriciens que furent Reich et Marcuse se sont explicitement référés au matérialisme dialectique de Karl Marx.

Troisième clef, la révolution sexuelle ne peut alors être limitée au comportement interpersonnel, elle devient une véritable révolution sociale dont l’ambition de plus en plus ouvertement déclarée a été la remise en question radicale de tout les fondements de la société civile et religieuse. On le comprend facilement, car le caractère de publicité donné à des thèmes réservés jusque là à la stricte intimité des personnes portait en germe la contestation radicale de l’institution familiale, seul cadre civil où se cantonnait globalement l’exercice de la faculté sexuelle, et la contestation des églises, en tant qu’instances morales porteuses d’un discours éthique et spirituel sur la nécessaire dignité selon elles des actes impliquant l’union profonde de l’homme et de la femme. Cette clef nous aide à comprendre qu’un discours qui banalise l’exercice de la sexualité sous ses formes les plus diverses et contradictoires contribue à un renversement radical de toutes les valeurs qui ont cimenté pendant des siècles la société des hommes : exclusivité du rapport amoureux entre les époux, vénération de la vie humaine dont la transmission apparaissait toujours comme une bénédiction, amour des enfants, vision des générations futures, respect des générations précédentes, sens de l’histoire personnel et familial, caractère religieux de l’engagement des époux donnant lieu toujours à une célébration liturgique dans toutes les religions et enfin protection de l’intimité des personnes, en particulier des jeunes.

Quatrième clef, la remise en question de la morale de l’Eglise et de la morale des familles présentée caricaturalement comme une morale « petite bourgeoise » selon l’expression marxiste des théoriciens de l’époque, était nécessairement présentée comme une libération du joug d’une éthique judéo-chrétienne et d’une tradition familiale à dominante patriarcale.

Cinquième clef. De façon cohérente la revendication d’une liberté sexuelle totale ainsi que l’émergence d’une morale permissive totalement impensable quelque dizaine d’années auparavant sera accompagnée par le refus de toute norme d’autorité dans n’importe quel domaine : famille, politique, éducation, religion. Seront donc systématiquement et violemment contesté : la figure paternelle au sein de la famille, la figure du gouvernant au sein de la nation, la figure du maître et du professeur au sein du système éducatif, la figure de l’autorité morale et spirituelle des prêtres, des évêques et du magistère de l’Eglise en général. Cette table rase de toutes les colonnes porteuses de la société caractérise le mouvement décrit par l’expression mai 1968 qui désigne à la fois des événements précis très brefs et très violents et un courant de pensée libertaire dont les questions délicates qui agitent nos sociétés aujourd’hui expriment l’héritage.

Historiquement la période 1930 à 1990 a généré des réformes politiques et sociales qui ont été autant d’étapes symboliques fortes : en 1948 est publié le Rapport Kinsey donnant successivement lieu aux études du comportement sexuel de l’homme puis, quelques années plus tard, au comportement sexuel de la femme. Ces études réalisées dans le cadre de l’Université d’Indiana provoquèrent sans doute des remous finiront par s’imposer : elles seront en effet suivies par le Rapport de Masters et Johnson en 1966 ; fin des années 50, invention de la pilule contraceptive féminine mise sur le marché en 1960 aux Etats-Unis puis en Europe au cours des années suivantes.

L’ensemble des années 60 furent le théâtre de discussions animées sur la contraception. Comme on le sait la position de l’Eglise date de l’encyclique Humanae Vitae publiée le 25 juillet 1968. En 1975, première loi sur la dépénalisation sur l’avortement en France avec la Loi Veil. Au début des années 80 développement des procédés de fécondation in vitro : il devient désormais possible de provoquer l’existence d’une vie humaine en dehors de toute relation sexuelle entre un homme et une femme.

Dans les années 80, suppression de la différence entre les enfants légitimes et les enfants naturels concernant les droits de succession dans plusieurs pays européens.

Dans les mêmes années, débat public sur l’euthanasie et mesures juridiques visant dans plusieurs pays européens à la légaliser.

En 1998, premier statut juridique des unions de fait.

Enfin dans les années 90 et 2000, développement des applications de la génétique dans une perspective non plus exclusivement thérapeutique mais à finalité eugénique.

Au cours des années 50 et 60, il convient de signaler au plan culturel la disparition de progressive de tout critère de censure artistique, en particulier cinématographique. La disparition de toute censure cinématographique n’est que la manifestation la plus spectaculaire de l’abolition de tout filtre dans la culture artistique en général : littérature, peinture et courants musicales de variété.

On sait aujourd’hui qu’à eu lieu une déconstruction systématique de tout les critères qui inspiraient précédemment la mise en place de filtre éthique dans la représentation des scènes de cinéma (abolition en 1966 du code Hays, développement de spectacle érotique puis extension d’une industrie pornographique).

De ce bref résumé des réformes symboliques qui ont marqué nos sociétés occidentales et qui tendent à s’étendre à l’ensemble des législations dans le monde, il est possible de relever d’autres clefs de compréhension.

Sixième clefs : à partir du moment où on sépare dans la sexualité la dimension procréative, on aboutit nécessairement à deux conséquences possibles : le développement d’une sexualité purement hédoniste, totalement privée d’engagement responsable. Les effets deviennent évidents : développement de la sexualité hors mariage (c’est-à-dire hors responsabilité dans le cadre d’une relation stable), disparition de la nécessité de penser la sexualité en lien avec le don de la vie, ce qui entraîne la multiplication des recours à la contraception et la perte progressive du sens de la beauté de la transmission de la vie, une grossesse devient une menace, un rapport devient protégé, ou à risque. Enfin, la possibilité d’une procréation totalement étrangère à une relation sexuelle entraîne la disparition possible du contexte d’amour dans lequel la transmission de la vie s’est fait dans l’histoire des hommes jusqu’à aujourd’hui. En outre, elle ouvre la voie à toute manipulation possible de la vie humaine réduisant aussi l’enfant à la satisfaction d’un désir personnel.

Septième clef. Dans la totalité de ces réformes, à aucun moment n’a été pris en compte comme élément essentiel l’intérêt de l’enfant, de son droit à naître d’une relation stable et aimante de ses parents. La même observation pourrait être faite à l’égard des législations autorisant le divorce. Pour ce cas précis d’ailleurs, il aurait lieu de signaler la disparition du caractère sacré du mariage, caractère qui était d’ailleurs honoré naturellement dans les législations civiles avant l’apparition du divorce légal.

Huitième clef. Dans le domaine médical, plusieurs comportements sexuels spécifiques ont cessé au début des années 80 d’être présentées comme des pathologies (homosexualité masculine et lesbianisme).

Neuvième clef. Dans le domaine de l’éducation, la sexualité humaine présentée dans les manuels de biologie des écoles secondaires se cantonne strictement à la présentation physiologique de la relation sexuelle, sans aucune mention de sa dimension psychologique, affective ou d’engagement morale. Dans les dernières années on assiste à une présentation des comportements minoritaires sous la forme d’attitudes banales et légitimes. Des comportements autrefois considérés unanimement comme déviants sont présentés comme parfaitement normaux. Dans un grand nombre de systèmes éducatifs européens est enseignée une forme de morale nouvelle caractérisée par l’émergence de valeur d’inspiration relativiste telle la tolérance, sous sa forme idéologique. Apparaissent de nouvelles transgressions civiles : homophobie, discrimination sexuelle, intolérance, etc.

Dixième clef. L’étude chronologique de toutes ces réformes révèle une véritable intention d’imposer une morale nouvelle : on assiste à une pression politique très vive des organisations internationales sur les diverses législations nationales pour imposer de nouveaux critères éthiques. Cela se fait au moyen de la création de nouveaux concept, comme celui par exemple de santé reproductive. Le cas de l’avortement est typique à cet égard, dans les années 75 on parlait de dépénalisation de l’avortement ; quelques années plus tard, c’est imposée l’expression libéralisation de l’avortement ; plus tard encore, on a parlé de droit à l’avortement ; enfin ce « droit » a été explicité : droit des femmes à disposer de leur corps. On se rend compte avec cet exemple que les motivations invoquées au début (éviter les avortements clandestins) n’étaient en réalité que des prétextes en vu de s’engager sur la voie de cette réforme révolutionnaire qui consiste à rendre légal le droit des adultes à tuer les enfants dans le sein de leur mère. Observons d’ailleurs que la généralisation du recours à la contraception depuis 40 ans n’a en rien diminué le nombre des avortements.

Onzième clef. Au début des années 80, s’est diffusé le virus du sida. Au départ, cette affection s’est transmise dans des milieux à risque : milieux homosexuels, ou drogués. Pour toute autre maladie sexuellement transmissible (MST) on a toujours recommandé médicalement l’abstention de ces comportement à risque (tuberculose, hépatite C) mais pour le sida, une telle mesure aurait semblée politiquement une condamnation des comportements à risque et par conséquent une remise en question des « acquits » de la révolutions sexuelle. C’est ainsi que s’est développé une action prophylactique exclusivement centrée sur la contraception, avec les résultats que l’on sait. Signalons que les trois pays qui ont tenté une autre stratégie fondée sur l’éducation des adolescents et des jeunes à l’abstinence ou la stricte limitation au partenaire unique ont obtenu des résultats spectaculaires en l’espace de deux ou trois ans à peine (Uganda, Zimbabwe, Tanzanie) ; lorsqu’on leur a imposé le retour à une politique de diffusion systématique de contraceptifs, les nouveaux cas d’infection sont malheureusement repartis à la hausse.

Douzième clef. Il est permis de lire dans cette volonté des Etats d’imposer une nouvelle culture et une nouvelle éthique. Le désir d’arriver à une parfaite maîtrise de la vie humaine, en particulier de sa transmission. L’un des motifs souvent avancé est la soit disante surpopulation mondiale qui serait, dit-on, cause de pauvreté, de misère et de maladie. Il faut noter que la crainte d’une surpopulation est en général invoquée surtout dans les pays occidentaux. Or à quelques exceptions près, ce sont précisément les pays qui souffrent d’un mal contraire, un écroulement démographique, accompagnés d’un notable vieillissement de leur population. Au plan économique cela contraint plusieurs d’entre eux à favoriser des flux migratoires pour compenser le manque de mains d’œuvre. Il y a ainsi un paradoxe que les pays qui prétendent maîtriser la population mondiale dans un sens soit incapables de maîtriser leur propre problème dans un autre. Il est hors de doute que la perte du sens de la beauté de la vie que nous avons déjà évoqué commence à poser la question à échéance de deux ou trois générations de la disparition d’un certains nombre de population. La démonstration statistique de cet état de fait exigerait un développement plus long.

Ce bref panorama vous aura certainement semblé très alarmant. Il l’est en effet au plan social, politique et moral. Toutefois je voudrais pas terminer cette communication sur une note dénuée d’espérance. Je crois au contraire que les circonstances actuelles sont pour tous les hommes de bonne volonté et pour les chrétiens en particulier une invitation providentielle à approfondir le sens de tout ce qui est en jeu dans une conception équilibrée saine et sainte de la vie humaine, et de sa transmission par l’exercice de la faculté sexuelle. La richesse de la sexualité dans le dessein de Dieu est à approfondir sans cesse. L’ensemble des interventions que vous avez pu entendre au cours de ces derniers jours vous a montré la vocation de tout homme et toute femme à la communion et par là, à la sanctification. Quand on se trouve à un âge jeune dans le contexte culturel que nous avons dit, il reste toujours une dimension personnelle qu’aucun relativisme éthique et qu’aucune idéologie culturelle ne peuvent atteindre : la liberté personnelle de celui qui veut répondre à cet appel inscrit dans son corps, dans ses désirs, dans ses aspirations, dans sa volonté de transmettre la vie en union avec la personne dont il désire partager l’existence. En ce sens, il n’y a aucune raison pour être pessimiste si on considère ce qui nous a été donné dans une vision de foi. La connaissance du contexte culturel en question doit nous aider simplement à être lucide, à devenir plus libre en face des sollicitations explicites ou implicites dont est porteuse la société médiatique qui est la notre. En outre cette connaissance nous aide à la prudence, au discernement, à la recherche des amitiés sures. C’est aujourd’hui plus que jamais le courage humain et spirituel et dans la force de son âme qu’un jeune trouvera les moyens de sa propre liberté appelée à s’épanouir dans le don de soi et dans l’amour. L’amour est toujours une victoire, comment ne pas nous souvenir des paroles que le Pape Jean-Paul II adressées aux jeunes à l’aube de ce troisième millénaire au cours du rassemblement de Tor Vergata : « chers jeunes, face à cette noble tâche, vous n’êtes pas seuls. Avec vous, il y a vos familles, vos communautés, vos prêtres et vos éducateurs, il y a aussi tous ceux, et ils sont nombreux, qui, de façon cachée, ne se lassent pas d’aimer le Christ et de croire en lui. Dans la lutte contre le péché, vous n’êtes pas seuls: beaucoup luttent comme vous et triomphent avec la grâce du Seigneur ! ».

Ile Maurice : l’évêque de Port-Louis s’exprime sur le SIDA

23 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20537?l=french

Ile Maurice : l’évêque de Port-Louis s’exprime sur le SIDA

Il explique son soutien au Pape

ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT.org) – « Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs », souligne Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, à l’Ile Maurice, dans un communiqué de l’évêché.

Revenant sur la réponse faite par Benoît XVI à un journaliste durant le vol qui le conduisait en Afrique, concernant la position de l’Eglise, « considérée comme n’étant pas réaliste et efficace », dans sa façon de lutter contre le SIDA, Mgr Piat estime que « le pape a tout à fait raison lorsqu’il dit que le problème du SIDA ne peut être réglé simplement en distribuant des préservatifs ».

Le communiqué de l’évêché rappelle que le pape, dans sa réponse, dit explicitement qu’ « on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires » ; que « la solution se trouve dans un double engagement : une humanisation de la sexualité et l’assistance humaine et spirituelle des malades du SIDA ».

Pour expliquer pourquoi il donne raison au pape, Mgr Piat reprend une partie de son message de Noël de 2005 rapportant qu’après « des recherches faites en Afrique du Sud, des organismes ont été surpris de voir la maladie se répandre très vite malgré les tonnes de préservatifs déversés dans les lycées, les collèges, les universités ».

Ces chercheurs ont alors constaté que « quand des gens bien intentionnés viennent dans des collèges faire des campagnes d’information et de prévention par rapport au SIDA et qu’ils proposent le préservatif comme seul moyen de prévention, ce qui se passe en fait c’est que des jeunes qui jusque-là s’abstenaient de relations sexuelles par peur du SIDA, comprennent alors qu’ils peuvent avoir des relations sexuelles autant qu’ils veulent, en toute sécurité, pourvu qu’ils se servent du préservatif ».

Ces jeunes « commencent alors à avoir une vie sexuelle active et souvent dispersée en se protégeant avec un préservatif » et après un temps, poursuit le communiqué, soit eux, soit leurs partenaires commencent à en avoir assez du préservatif « gêneur », ou bien ils négligent d’en avoir toujours sous la main, et de plus en plus prennent des risques en ayant des relations sexuelles non protégées ».

« Et c’est souvent ainsi qu’ils attrapent le virus et deviennent des agents propagateurs de la maladie », expliquait alors Mgr Piat.

Ce qui est grave, estime-t-il, « ce n’est pas de se servir d’un préservatif si on ne peut s’empêcher d’avoir des relations sexuelles à risque et qu’on veut se protéger ou protéger sa partenaire, mais c’est de laisser entendre aux jeunes qu’ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désordonnée qui soit avant le mariage et qu’ils seront toujours en sécurité pourvu seulement qu’ils se servent d’un préservatif ».

Pour l’évêque de Port-Louis, le pape, dans sa réponse au journaliste, a fait appel « à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité ».

De fait, explique-t-il, « dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une campagne d’éducation en vue d’une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l’épidémie a sensiblement baissé ces dernières années ».

L’évêque de Port-Louis assure que pour prévenir l’expansion du SIDA d’une manière durable, « il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l’abstinence ».

« Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir aussi bien par les adultes que par les jeunes eux-mêmes », souligne-t-il dans le communiqué de l’évêché.

Enfin, Mgr Piat  déplore «les campagnes de distribution tous azimuts de préservatifs », car selon lui « elles laissent entendre que l’épidémie peut être jugulée par des moyens purement mécaniques ».

Pour être durable, estime-t-il « ce combat doit aussi faire appel à des ressources humaines plus profondes et plus solides à long terme ».

Isabelle Cousturié

Lourdes : Le bureau médical observe cinq « guérisons » remarquables

3 décembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-19525?l=french

Lourdes : Le bureau médical observe cinq « guérisons » remarquables

Clôture de l’année jubilaire : 2009 sera consacré à Bernadette

ROME, Mardi 2 décembre 2008 (ZENIT.org) – Au moment où l’année jubilaire des 150 ans des apparitions de la Vierge Marie à sainte Bernadette à Lourdes s’achève – elle s’achèvera le 8 décembre -, le Comité Médical International de Lourdes a officiellement déclaré comme étant remarquables 5 guérisons liées à Lourdes, lors d’une conférence de presse, lundi 1er décembre, dans les Sanctuaires. En outre l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Jacques Perrier a annoncé que l’Année 2009 serait une année « Bernadette ».

Jusqu’ici, l’Eglise a reconnu seulement « 67 miraculés » sur les milliers de dossiers déposés au bureau médical de Lourdes.

Les 5 « observations remarquables »

Sclérose en plaques

Madame A., actuellement âgée de 40 ans, a été reconnue atteinte de façon certaine d’une sclérose en plaques au mois d’avril 1993. Diagnostic formel confirmé par les examens habituels, y compris de radiologie. Malgré les traitements, l’évolution a été marquée par 13 poussées successives entre 1993 et 2004 avec aggravation importante durant la dernière année l’amenant à utiliser une chaise roulante. Le 20 mai 2004, lors d’un pèlerinage à Lourdes suscité par une amie, cette personne, au départ incroyante, a constaté subitement aux piscines la disparition de l’impotence de ses membres inférieurs et des autres symptômes. Depuis, elle n’a éprouvé aucune autre difficulté de santé. Les examens cliniques effectués par 2 fois par des membres du C.M.I.L. se sont révélés totalement asymptomatiques.

Myopathie dès l’enfance

Madame B., actuellement âgée de 53 ans, a souffert depuis l’enfance d’une faiblesse musculaire des membres inférieurs, évoluant en asthénie majeure douloureuse, avec chutes. À 34 ans, elle est en fauteuil roulant. Un bilan hospitalier approfondi n’a pas conclu à une myopathie nettement caractérisée. Madame B. a effectué six pèlerinages à Lourdes. C’est au terme du sixième, en 2004, qu’elle a été définitivement guérie et a abandonné le fauteuil roulant.

Pèlerinage de Compostelle

Monsieur F., actuellement âgé de 62 ans, souffrait de lombalgies tenaces depuis février 1990 à l’âge de 44 ans, résistant au traitement médical se compliquant d’une sciatique gauche en 1991. En 1993, deux scanners mettent en évidence une hernie foraminale gauche L5-S1. Deux interventions en 1993 et 1997. Le patient continue à souffrir. Un scanner de 1997 évoque une fibrose post-opératoire. Devant l’intensité des algies, mise en place d’un site intrathécal pour injection locale de solumedrol et dérivé morphinique. Malheureusement, la symptomatologie douloureuse ne va pas changer.

Le 12 avril 2002, après avoir souffert 5 ans, il ressent subitement, au cours d’un pèlerinage à Lourdes, une impression de bien-être. À partir de là, tout revient en ordre. Depuis lors, Monsieur F. mène une vie normale sans aucun traitement. En 2007, il a effectué seul le pèlerinage complet de Saint Jacques de Compostelle.

Sortie du coma

Madame M., 69 ans, souffrait en 1992 d’un lymphome malin avec atteinte plurale, traité par six cures de chimiothérapie. Dans le cours de l’évolution, une névralgie cervico brachiale et une paralysie occulo-motrice avaient manifesté une localisation méningée avec infiltration néoplasique du nerf optique, révélatrice d’une leucémie myéloblastique.

En aplasie sous chimiothérapie, la malade a présenté un syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant intubation et réanimation cardio-vasculaire. Après une démarche de prière à Lourdes, elle est sortie du coma et guérie définitivement à ce jour comme en attestent des contrôles médicaux aujourd’hui inutiles.

Un accident de la route

Madame P. est guérie à Lourdes le 15 août 2004, à l’âge de 47 ans, de séquelles algiques et fonctionnelles d’un traumatisme du rachis cervical survenu lors d’un accident de la voie publique, le 18 février 1983, à l’âge de 26 ans. Ce syndrome douloureux, non influencé par les traitements médicamenteux ou physiques reçus, évoluant depuis 21 ans et ayant motivé une invalidité professionnelle, a complètement disparu.

La réunion du C.M.I.L. qui vient de se tenir a, pour la première fois, appliqué la réforme introduite en 2006, précise le communiqué de presse. Dans les cinq cas qui lui ont été soumis et qui ont fait l’objet d’expertises approfondies, ayant pour but de confirmer ou d’invalider un premier constat de guérison, le comité a conclu qu’il s’agissait « d’observations remarquables ».

Et de préciser : « Incontestablement, ces personnes allaient mal, voire très mal : le dossier médical en témoigne. Non moins incontestablement, aujourd’hui, elles vont bien et rien n’indique que le mal puisse reprendre ».

Il ajoute : « Ce changement d’état, qui fut soudain, est lié à Lourdes, le plus souvent lors d’un pèlerinage. Cet événement inattendu a changé la vie de ces personnes, à tous les plans, y compris dans leur foi, dans leurs engagements d’Église et dans le service des autres ».

« Voilà les faits. Chacun est libre, ensuite, de leur interprétation. Ils n’auront jamais une évidence contraignante », conclut le bureau médical.

Le communiqué de presse rappelle qu’« un fait aussi remarquable que les Apparitions de Lourdes n’est pas un objet de foi » sur lequel tous les catholiques devraient s’accorder. Monseigneur Laurence, évêque de Lourdes au moment des apparitions, s’était contenté de dire que les fidèles étaient « fondés à croire » en leur authenticité.

Le synode lance l’idée d’une encyclique sur l’interprétation de la Bible

7 octobre, 2008

 du site:

http://www.zenit.org/article-18985?l=french

Le synode lance l’idée d’une encyclique sur l’interprétation de la Bible

Proposition du rapporteur général, le cardinal Marc Ouellet

ROME, Lundi 6 octobre 2008 (ZENIT.org) – Les travaux du synode ont commencé ce matin par une proposition importante : la demande au pape d’écrire une encyclique sur l’interprétation des Ecritures.

Cette proposition a été faite par le rapporteur général du synode, le cardinal Marc Ouellet, P.S.S., archevêque de Québec, qui a constaté que souvent, les Facultés de théologie et les Facultés bibliques divergent de la vision de la Bible donnée par le magistère du pape et des évêques.

On assiste ainsi à « une fragmentation excessive des interprétations », a-t-il dit.

« Dorénavant, le rapport interne de l’exégèse à la foi ne fait plus l’unanimité et des tensions augmentent entre exégètes, pasteurs et théologiens », a-t-il ajouté.

« On complète certes de plus en plus l’exégèse historico-critique par d’autres méthodes dont certaines renouent avec la tradition et l’histoire de l’exégèse. Mais d’une façon générale, après plusieurs décennies de concentration sur les médiations humaines de l’Ecriture, ne faut-il pas retrouver la profondeur divine du texte inspiré sans perdre les acquis précieux des nouvelles méthodologies ? » s’est interrogé le cardinal Ouellet.

« Il serait opportun que le synode s’interroge sur la pertinence d’une encyclique éventuelle sur l’interprétation de l’Ecriture dans l’Eglise », a-t-il dit.

Le rapporteur général du synode invite à ne pas considérer l’interprétation de la Bible comme une chose purement académique car la Parole de Dieu pénètre dans toutes les dimensions de la personne.En m

ême temps, a-t-il ajouté après la réunion de l’assemblée synodale, au cours d’une conférence de presse, à la salle de presse du Saint-Siège, il faut créer une relation entre exégètes, théologiens et évêques, qui permette de dépasser les tensions, pour parvenir à la communion, en respectant bien sûr les attributions propres à chacun.

Le cardinal a cité un exemple de cette communion qui respecte les différents domaines sans perdre de vue le fondement même de la Parole qui est l’Amour : l’élan qu’est en train de donner l’śuvre de Marie, c’est-à-dire le Mouvement des Focolari, fondé par la défunte Chiara Lubich.

Au cours de la conférence de presse, le cardinal Ouellet a précisé qu’il existe déjà un document de la Commission biblique internationale sur l’interprétation des Ecritures, mais un document du pape aurait davantage d’autorité et d’impact.

Synode sur la Parole de Dieu : « Pour que l’apostolat biblique porte des fruits »

6 octobre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18797?l=french

Synode sur la Parole de Dieu : « Pour que l’apostolat biblique porte des fruits »

Par le Fr Luc Devillers, op

ROME, Mardi 16 septembre 2008 (ZENIT) – Un bibliste, dominicain, français, le Fr Luc Devillers, à peine remis de sa surprise d’être appelé par Benoît XVI à participer au synode des évêques sur la Parole de Dieu (5-26 octobre 2008), en tant qu’expert, souligne combien le travail des exégètes prend tout son sens « pour que l’apostolat biblique porte des fruits ».

Zenit – Fr Luc Devillers, vous êtes nommé expert au synode sur la parole de Dieu: quel est le rôle d’un expert ?

Fr Luc Devillers – N’ayant pour le moment reçu aucune information sur mon rôle pendant le Synode, je ne peux pas parler avec précision de ce qu’on attend d’un expert ! Disons simplement que le Synode est une assemblée d’évêques : donc seuls les évêques ont droit à la parole dans les réunions générales. Il y aura aussi, probablement, quelques invités à qui l’on demandera une intervention particulière, comme Jean Vanier l’avait fait je crois lors du dernier Synode. À partir de leur compétence en matière biblique, les experts travaillent dans les coulisses, ils aident les évêques à formuler leur réflexion sur ce sujet, à produire des textes.

Zenit – Comment se déroule un synode ?

Fr Luc Devillers – Comme beaucoup d’évêques, les experts nommés pour ce synode seront (pour la plupart) novices en la matière. Je ne sais que ce que vous savez déjà : le Synode débutera par une célébration à la basilique Saint-Paul-Hors-Les-Murs le dimanche 5 octobre, et s’achèvera le dimanche 26 par une célébration à la Basilique Saint-Pierre.

Zenit – Comment se prépare-t-on à un tel événement ?

Fr Luc Devillers – Je tâche de vivre mon travail quotidien avec sérénité, en faisant confiance. Pour le mois de septembre, je suis au Canada, au Collège universitaire dominicain d’Ottawa, pour de l’enseignement biblique intensif ; j’en profite aussi pour continuer ma recherche personnelle : je prépare un commentaire sur l’évangile de Jean.

Zenit – Quelle urgence y a-t-il pour notre monde à faire réfléchir les évêques du monde entier sur ce thème de la Parole de Dieu ?

Fr Luc Devillers – Quarante ans après Vatican II, et donc après le magnifique document « Dei Verbum » (la « Parole de Dieu ») sur la Révélation divine, le Saint-Père a souhaité que les évêques fassent en quelque sorte le point sur la réception de ce document, en particulier sur l’élan qu’il avait suscité en faveur d’une meilleure connaissance de la Bible par les croyants : connaissance technique ou scientifique (avec l’appui de spécialistes : livres, articles, cours et groupes bibliques, etc.) mais aussi connaissance « par le coeur » (lectio divina, méditation personnelle de la Parole de Dieu, etc.). Sur ce plan-là, il y a certainement eu beaucoup de positif depuis Vatican II, mais il reste bien du travail à faire, bien des vides à combler, des défauts à corriger. À l’heure actuelle, il est plus que jamais important que les chrétiens sachent à quel Dieu ils croient, et donc à quelles Écritures ils peuvent et doivent se référer pour vivre au quotidien leur foi, avec toutes ses implications dans les différents domaines de la vie (éthique ; spiritualité ; témoignage et évangélisation, etc.).

Zenit – Qu’est-ce que vous attendez de cette assemblée dite « ordinaire » mais non moins exceptionnelle ?

Fr Luc Devillers – Que cette assemblée redonne un souffle à l’Église universelle et aux Églises locales à partir d’une meilleure prise en compte de l’Écriture, pour que celle-ci ne soit plus seulement un livre de papier (ou de signes informatiques !), mais soit toujours plus la trace précieuse de la Parole de Dieu qui donne la vie et la joie. J’aimerais aussi que le travail des chercheurs (exégètes, historiens, biblistes) soit mieux reconnu et davantage encouragé. Pour cela, il faudrait que notre assemblée reprenne et médite à nouveau les mots de « Dei Verbum » (d’ailleurs empruntés à une encyclique de Léon XIII) : que le travail des spécialistes aide l’Église à mûrir son jugement sur toute sorte de questions. Si on la prend au sérieux, l’Écriture – la Bible – nous invite sans cesse à la conversion.

Zenit – Comment nos lecteurs peuvent-ils s’unir au travail du synode, semaine après semaine ?

Fr Luc Devillers – Je crois, bien sûr, que la première manière pour les lecteurs de Zenit de s’unir au travail du Synode est la prière. Ce n’est pas un vain mot, une formule pieuse. Il n’y a pas d’Église sans prière, une réflexion de pasteurs et d’experts ne portera du fruit que si elle est animée par la prière : leur prière personnelle et communautaire, au cours des grands moments liturgiques que ce Synode suscitera, mais aussi la prière de toute la communauté catholique, et je suis sûr aussi que bien des chrétiens non catholiques prieront pour le succès de cette rencontre unique. Peut-on encore suggérer une autre manière pour les chrétiens de s’unir au travail du Synode ? Il s’agirait pour eux de profiter de ce mois d’octobre pour lire l’Écriture, pour approfondir une question, étudier un livre biblique, par exemple une lettre de saint Paul – c’est l’année paulinienne – ou un évangile. Pourquoi ne pas relire aussi le document « Dei Verbum » de Vatican II ? Il reste une pièce maîtresse du dernier Concile. On pourra encore lire le document de travail – « Instrumentum laboris » – préparé pour ce Synode (le seul document que j’aie pour le moment à son sujet !).

Zenit – Pour mieux comprendre qui le Saint-Père appelle à cette assemblée, qui est le Fr Luc Devillers ?

Fr Luc Devillers – Né en 1954, je suis un dominicain français de la Province de Toulouse. J’ai fêté mes 30 ans de profession religieuse et 25 ans de sacerdoce. Docteur en Écriture sainte, j’ai publié un gros ouvrage à partir de ma thèse : « La fête de l’Envoyé. La section johannique de la fête des Tentes [Jean 7,1-10,21] et la christologie » (Paris, Gabalda, 2002). J’en ai ensuite donné une version plus courte, accessible à un public soucieux de formation biblique : « La saga de Siloé. Jésus et la fête des Tentes [Jean 7,1-10,21] » (Paris, Éd. du Cerf, 2005).

De 1986 à 1995 j’ai enseigné au premier cycle du couvent des Dominicains de Bordeaux le grec biblique et une introduction aux évangiles, ainsi qu’au Séminaire interdiocésain de Bordeaux, sur la littérature johannique.

De 1995 à 2008 j’ai enseigné à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, toujours sur la littérature johannique. Pendant plusieurs années j’ai été aussi Secrétaire pour le Nouveau Testament de la « Revue biblique », la revue scientifique des Dominicains.

Durant ces temps à Bordeaux et à Jérusalem, j’ai aussi exercé dans mon couvent la charge de chantre, responsable de la liturgie quotidienne. J’aime beaucoup la liturgie, le lieu où la Parole de Dieu est célébrée, pour mieux en vivre.Au mois de novembre, juste après le Synode, je vais prêcher la retraite des moniales puis des moines de Solesmes, renouant avec un exercice de prédication que j’aime beaucoup et que j’ai souvent pratiqué.

De même, j’ai souvent animé des sessions bibliques dans des monastères, des communautés, ou pour des groupes diocésains ou des paroisses. Avant Noël, je vais quitter Jérusalem pour aller vivre au couvent Saint-Albert de Fribourg, en Suisse. En effet, dès février 2009 je serai professeur d’exégèse et de théologie du Nouveau Testament à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg.

Vous voyez que, pour moi, la Bible n’est pas qu’un objet d’étude en chambre ! Mais ce travail de spécialiste est indispensable pour que l’apostolat biblique porte des fruits.

Propos recueillis par Anita S. Bourdin

Cardinal Tarcisio Bertone : « La laïcité positive doit maintenant passer dans les faits »

15 septembre, 2008

du site: 

http://www.cardinalrating.com/cardinal_12__article_7453.htm

« La laïcité positive doit maintenant passer dans les faits »
Sept 14, 2008

À la veille de sa venue en France au côté de Benoît XVI, le secrétaire d’État du Saint-Siège a confié aux rédactions de « La Croix » et de « Pèlerin » son regard de plus proche collaborateur du pape sur l’Église de France et l’engagement des catholiques dans la société.

(La Croix, 09/09/2008) Pouvez-vous nous rappeler quels sont vos liens personnels avec la France ?

Cardinal Tarcisio Bertone : J’apprécie beaucoup la culture française. Le français est la première langue étrangère que j’ai étudiée. Dans ma vie de lycéen et d’étudiant à l’université, j’ai lu beaucoup d’ouvrages passionnants de grands auteurs français, comme Paul Claudel, François Mauriac, Maurice Nédoncelle et, bien sûr, en raison des cours de morale sociale et de morale internationale que je dispensais, j’ai particulièrement approfondi les publications de Jacques Maritain et de René Coste.

Quels sont les défis que les catholiques français doivent relever prioritairement ?
L’Église, en France, par son enracinement historique profond dans la société, par son exigence missionnaire et intellectuelle, a toujours voulu être présente à l’ensemble des questions sociales et des lieux où les hommes vivent et travaillent : attention aux problèmes bioéthiques, à l’éducation et à la famille, à la vie dans les banlieues, à l’accueil et à l’intégration des populations immigrées, à la culture…

L’Église, en France, doit demeurer fidèle à cette tradition en continuant d’embrasser par son regard et par son engagement l’ensemble des réalités humaines. L’histoire de l’Église dans votre pays présente à cet égard des visages de sainteté très divers, qui attestent de son ouverture très large et permanente aux défis du monde, en même temps que de la grande fécondité sociale de l’Évangile.

La question de la laïcité a récemment suscité de nouveaux débats, d’abord lors du centenaire de la loi de séparation de l’Église et de l’État, puis en raison des propos tenus en décembre 2007 par le président de la République à Rome, lors de sa visite au Saint-Siège. Comment percevez-vous ce débat ?
La conception française de la laïcité a longtemps eu tendance à marginaliser la foi, la cantonnant au domaine privé. De son côté, l’Église, en France, qui a pourtant l’habitude d’être en dialogue avec les autres confessions religieuses et avec les autres familles de pensée présentes dans la société française, a souvent peiné à faire comprendre qu’elle ne parle ni n’agit à la manière d’un lobby qui cherche à faire avancer ses intérêts, mais qu’elle veut contribuer, par son expression, à la recherche du bien commun.

Heureusement, ces deux éléments ont un peu évolué au cours de ces dix dernières années. Le président Sarkozy en a ainsi donné la mesure lors de son discours au palais du Latran, quand il a parlé d’une laïcité « positive » qui reconnaisse l’importance et la valeur des religions.

Comment la situation doit-elle évoluer selon vous ?
Aujourd’hui, l’État est conduit à prendre en compte le fait que, malgré l’avancée de la sécularisation, beaucoup de citoyens ont une « vie spirituelle » qui a un retentissement dans la vie sociale, et qu’il n’est ni juste ni fécond que l’on veuille bâtir le bien commun en dehors de toute considération pour ce qui est, à la lumière du bon sens, une réalité sociale.

Si les mots ont une signification, la laïcité positive ne constitue pas une menace pour le principe de laïcité, ni même une rupture. Cela signifie seulement que cette laïcité n’est pas aveugle et qu’elle ne méconnaît pas le fait religieux. C’est une évolution qui la rend plus saine. Il faut maintenant que cette conception de la laïcité passe peu à peu dans les faits.

La société française est de plus en plus marquée par le pluralisme religieux. Comment l’Église doit-elle aborder ce nouveau contexte ?
En premier lieu, je rappellerai que la vie des chrétiens se détermine davantage à partir du Christ que du contexte historique ou social de l’Église, et je reprendrai volontiers les mots exprimés récemment par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux : « Nous ne devons jamais faire preuve de timidité dans notre manière de croire et de vivre notre foi. »

Le dialogue interreligieux ne s’oppose ni ne se substitue au témoignage. Ce dialogue entre les grandes traditions religieuses, dont la logique profonde est celle de la charité, n’a pas pour finalité d’effacer les différences entre les croyants. Il obéit à une autre motivation : celle de découvrir, aidés les uns par les autres, la vérité sur Dieu, sur l’homme et sur sa mystérieuse destinée.

Sachant les fortes attentes autour du dialogue interreligieux et, en même temps, le désir actuel de beaucoup de chrétiens de s’y engager, je tiens à signaler qu’un document du Conseil pontifical est en préparation pour aider et stimuler les acteurs de ce dialogue.

Benoît XVI accomplit sa visite pastorale en France à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à Bernadette. Quelle place peuvent avoir un tel événement et un tel lieu dans la vie des croyants ?
À travers la vie de sainte Bernadette, nous découvrons comment le plus extraordinaire – recevoir la grâce de devenir la confidente de la Vierge Marie – se mêle à une vie humaine tout ordinaire. Grâce à elle, nous pouvons saisir de façon concrète comment l’alliance avec Dieu ne nous fait pas déserter l’histoire des hommes et ne dispense pas de porter tout le poids de la condition humaine, tout en la transfigurant par l’humilité de l’amour.

En raison de ma formation salésienne, je vis de façon intense la dévotion à la Vierge (1) et je suis très attaché à Lourdes, qui marque profondément le visage du catholicisme français. L’Église de France nourrit, en ce lieu, un lien filial singulier avec Marie, comme en témoignent la fréquentation très importante du sanctuaire et les grands pèlerinages – National, diocésains et internationaux – qui s’y déroulent chaque année.

Elle reste à l’écoute des événements de Lourdes, d’où elle tire une attention particulière aux petits, confidents privilégiés des secrets du Royaume, et une forme de courage qui ne se laisse pas effrayer par la pauvreté de ses moyens ou par des données sociologiques qui marquent un certain affaiblissement.

Au final, quelle image avez-vous de l’Église de France ?
Je pense qu’elle est toujours profondément habitée par la vertu d’espérance. Elle a appris de la Vierge Marie à croire que « rien n’est impossible à Dieu ». C’est, du reste, par ces traits que les communautés chrétiennes de votre pays, dans le contexte qui est le leur – une nation prospère et assez fortement sécularisée –, livrent désormais un témoignage singulier dans l’Église universelle

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