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LA « LOURDE RESPONSABILITÉ » DES CARDINAUX, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

27 novembre, 2012

http://www.zenit.org/article-32651?l=french

LA « LOURDE RESPONSABILITÉ » DES CARDINAUX, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Messe avec les six nouveaux cardinaux, fête du Christ Roi

ROME, dimanche 25 novembre 2012 (Zenit.org) – Les cardinaux ont une « lourde responsabilité » explique Benoît XVI, celle de «  rendre témoignage au règne de Dieu, à la vérité ». Et d’expliquer : « Cela signifie faire émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances ».
Le pape Benoît XVI a en effet présidé la messe, à 9 h 30, en la basilique Saint-Pierre, ce dimanche 25 novembre, en la fête du Christ Roi de l’Univers – dernier dimanche de l’Année liturgique -, entouré des six nouveaux cardinaux « créés » hier, 24 novembre (cf. Zenit du 24 novembre, pour l’allocution de Benoît XVI sur l’Eglise).
« Soyez les imitateurs de Jésus, qui, devant Pilate, dans la situation humiliante décrite par l’Évangile, a manifesté sa gloire : celle d’aimer jusqu’au bout, en donnant sa propre vie pour les personnes qu’il aime », a exhorté le pape.
Homélie de Benoît XVI :           
Messieurs les Cardinaux,
?Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,
La solennité du Christ-Roi de l’univers – couronnement de l’année liturgique – s’enrichit aujourd’hui de l’accueil dans le Collège cardinalice de six nouveaux Membres que, selon la tradition, j’ai invités à concélébrer avec moi l’Eucharistie, ce matin. À chacun d’eux, j’adresse mes plus cordiales salutations, en remerciant le Cardinal James Michael Harvey pour les paroles courtoises qu’il m’a adressées au nom de tous. Je salue les autres Cardinaux et tous les Prélats présents, ainsi que les illustres autorités, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, les prêtres, les religieux et tous les fidèles, particulièrement ceux venus des diocèses confiés à la charge pastorale des nouveaux Cardinaux.
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à célébrer le Seigneur Jésus, Roi de l’univers. Elle nous appelle à tourner notre regard vers l’avenir, ou mieux plus profondément, vers la destination finale de l’histoire qui sera le règne définitif et éternel du Christ. Il était au commencement avec le Père, quand le monde a été créé, et il manifestera pleinement sa seigneurie à la fin des temps, quand il jugera tous les hommes. Les trois lectures d’aujourd’hui nous parlent de ce règne.
Dans le passage de l’évangile, tiré du récit de Saint Jean, que nous avons écouté, Jésus se trouve dans une situation humiliante – celle d’accusé – devant le pouvoir romain. Il a été arrêté, insulté, raillé, et ses ennemis espèrent obtenir maintenant sa condamnation au supplice de la croix. Ils l’ont présenté à Pilate comme quelqu’un qui aspire au pouvoir politique, comme le prétendu roi des juifs. Le procureur romain mène son enquête et interroge Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » (Jn 18, 33). Répondant à cette demande, Jésus précise la nature de son règne et de sa messianité-même, qui n’est pas un pouvoir mondain, mais un amour qui sert ; il affirme que son règne ne doit pas être absolument confondu avec un règne politique quelconque : « Ma royauté ne vient pas de ce monde … Non, ma royauté ne vient pas d’ici » (v. 36).
Il est évident que Jésus n’a aucune ambition politique. Après la multiplication des pains, les gens, enthousiasmés par le miracle, voulaient s’emparer de lui pour le faire roi, afin de renverser le pouvoir romain et établir ainsi un nouveau règne politique, qui aurait été considéré comme le royaume de Dieu tant attendu. Mais Jésus sait que le royaume de Dieu est d’un genre tout autre, il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. C’est la multiplication des pains qui devient alors, d’une part, le signe de sa messianité, mais, d’autre part, un tournant dans son activité : à partir de ce moment, la marche vers la croix se fait plus évidente ; là, par un acte suprême d’amour, resplendira le règne promis, le règne de Dieu. Mais la foule ne comprend pas, elle est déçue et Jésus se retire, tout seul, dans la montagne pour prier (cf. Jn 6, 1-15).
Dans le récit de la passion, nous voyons comment les disciples aussi, tout en ayant partagé la vie avec Jésus et écouté ses paroles, pensaient à un royaume politique, instauré même avec l’aide de la force. À Gethsémani, Pierre avait tiré du fourreau son épée et avait commencé à combattre, mais Jésus l’avait empêché (cf. Jn 18, 10-11). Il ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie. Le royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres.
Et c’est pour cela que, face à un homme sans défense, fragile, humilié, comme l’est Jésus, un homme de pouvoir comme Pilate reste surpris ; surpris parce qu’il entend parler d’un royaume, de serviteurs. Et il pose une question qui lui semblera paradoxale : « Alors, tu es roi ? ». Quel genre de roi peut être un homme dans ces conditions-là ? Mais Jésus répond par l’affirmative : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité, écoute ma voix » (18, 37). Jésus parle de roi, de royaume, cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Pilate ne comprend pas : peut-il exister un pouvoir qui ne s’obtient pas par des moyens humains ? Un pouvoir qui ne réponde pas à la logique de la domination et de la force ? Jésus est venu révéler et apporter une nouvelle royauté, celle de Dieu ; il est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour (cf. 1 Jn 4, 8.16) et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix (cf. Préface). Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueille avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu.
Nous retrouvons cette perspective dans la première lecture que nous venons d’écouter. Le prophète Daniel prédit le pouvoir d’un personnage mystérieux placé entre ciel et terre : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite » (7, 13-14). Ces paroles annoncent un roi qui domine de la mer à la mer jusqu’aux bouts de la terre, grâce à un pouvoir absolu qui ne sera jamais détruit. Cette vision du prophète – une vision messianique – est éclairée et trouve sa réalisation dans le Christ : le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. Cela nous fait comprendre comment la royauté annoncée par Jésus dans les paraboles et révélée ouvertement et explicitement devant le Procureur romain, est la royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur.
Dans la deuxième lecture, l’auteur de l’Apocalypse affirme que nous aussi nous participons à la royauté du Christ. Dans l’acclamation adressée à « celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang », il déclare que celui-ci « a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père » (1, 5-6). Il est clair ici aussi qu’il s’agit d’un royaume fondé sur la relation avec Dieu, avec la vérité, et non pas un royaume politique. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin pour une relation profonde avec Dieu : en lui, nous sommes devenus de véritables fils adoptifs, nous sommes rendus ainsi participants de sa royauté sur le monde. Être disciples de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse étend ensuite son regard à la deuxième venue de Jésus pour juger les hommes et établir pour toujours le règne divin, et il nous rappelle que la conversion, comme réponse à la grâce divine, est la condition pour l’instauration de ce royaume (cf. 1, 7).
C’est là une invitation pressante adressée à tous et à chacun : nous convertir toujours au règne de Dieu, à la seigneurie de Dieu et de la Vérité, dans notre vie. Chaque jour, nous l’invoquons dans la prière du ‘Notre Père’ avec les paroles : « Que ton règne vienne » ; cela revient à dire à Jésus : Seigneur fais-nous devenir tiens, vis en nous, rassemble l’humanité dispersée et souffrante, pour qu’en toi, tout soit soumis au Père de miséricorde et d’amour.
À vous, chers et vénérés frères Cardinaux – je pense particulièrement à ceux qui ont été créés hier – est confiée cette lourde responsabilité : rendre témoignage au règne de Dieu, à la vérité. Cela signifie faire émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances. Soyez les imitateurs de Jésus, qui, devant Pilate, dans la situation humiliante décrite par l’Évangile, a manifesté sa gloire : celle d’aimer jusqu’au bout, en donnant sa propre vie pour les personnes qu’il aime. C’est la révélation du règne de Jésus. Et c’est pourquoi, d’un seul cœur et d’une seule âme, prions : « Adveniat regnum tuum » (Que ton règne vienne). Amen.
 [Texte original: italien]

CONSISTOIRE DU 18 FÉVRIER 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

18 février, 2012

 http://www.zenit.org/article-30193?l=french

CONSISTOIRE DU 18 FÉVRIER 2012, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

« Aux nouveaux Cardinaux est confié le service de l’amour »

ROME, samedi 18 février 2012 (ZENIT.org) – « Aux nouveaux Cardinaux est confié le service de l’amour », déclare Benoît XVI en expliquant le sens de la barrette – couvre-chef des cardinaux – rouge. Sur l’anneau qu’ils reçoivent sont représentés les apôtres Pierre et Paul, et l’étoile qui évoque la Vierge Marie. « Le rappel de la Vierge Marie sera toujours pour vous une invitation à suivre celle qui fut solide dans sa foi et humble servante du Seigneur », a fait observer le pape.
Le pape invite les cardinaux à entrer dans la logique de l’Evangile, la logique du « don de soi », et non celle du pouvoir et de la gloire.
Benoît XVI a en effet présidé ce samedi matin, 18 février, en la basilique Saint-Pierre, un 4e consistoire ordinaire public pour la « création » de 22 cardinaux (cf. Zenit du 12 janvier 2012, pour les nouveautés de cette célébration et Zenit du 6 janvier 2012 pour la liste des cardinaux).

Homélie de Benoît XVI
«Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam»
Vénérés Frères,? Chers frères et sœurs,
C’est en ces termes que le chant d’entrée nous a introduits dans le rite solennel et suggestif du Consistoire ordinaire public pour la création des nouveaux Cardinaux, l’imposition de la barrette, la remise de l’anneau et l’attribution du titre. C’est par ces paroles efficaces que Jésus a constitué Pierre comme fondement solide de l’Église. De ce fondement, la foi représente le facteur qualificatif : en effet, Simon devient Pierre – roc – car il a professé sa foi en Jésus Messie et Fils de Dieu. En annonçant le Christ, l’Église est liée à Pierre et Pierre est établi dans l’Église comme roc ; cependant celui qui édifie l’Église, c’est le Christ lui-même, Pierre doit être un élément particulier de la construction. Il doit l’être à travers sa fidélité à la confession faite à Césarée de Philippe, en vertu de l’affirmation : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».
Les paroles que Jésus adresse à Pierre mettent bien en évidence le caractère ecclésial de l’événement d’aujourd’hui. Les nouveaux Cardinaux, en effet, par l’attribution du titre d’une église de cette ville ou d’un diocèse suburbicaire, sont insérés à tous les effets dans l’Église de Rome, guidée par le Successeur de Pierre, pour coopérer étroitement avec lui au gouvernement de l’Église universelle. Ces chers confrères qui dans quelques instants feront partie du Collège cardinalice, s’uniront par des liens nouveaux et plus forts non seulement au Pontife Romain, mais aussi à la communauté des fidèles tout entière, disséminée dans le monde entier. En accomplissent leur service propre comme soutien au ministère pétrinien, les nouveaux cardinaux seront en effet appelés à considérer et à apprécier les situations, les problèmes et les critères pastoraux qui touchent la mission de toute l’Église. Dans cette tâche délicate, le témoignage de foi donné à travers sa vie et sa mort par le Prince des Apôtres, qui, par amour du Christ, s’est donné totalement lui-même jusqu’au sacrifice ultime, sera pour eux un exemple et une aide.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre aussi l’imposition de la barrette rouge. Aux nouveaux Cardinaux est confié le service de l’amour : amour pour Dieu, amour pour son Église, amour pour le prochain avec un dévouement absolu et sans condition, jusqu’à l’effusion du sang, si nécessaire, comme le dit la formule de l’imposition de la barrette et comme l’indique la couleur rouge des habits revêtus. En outre, il leur est demandé de servir l’Église avec amour et vigueur, avec la clarté et la sagesse des maîtres, avec l’énergie et la force morale des pasteurs, avec la fidélité et le courage des martyrs. Il s’agit d’être d’éminents serviteurs de l’Église qui trouve en Pierre le fondement visible de l’unité.
Dans le passage de l’Évangile proclamé il y a quelques minutes, Jésus se présente comme serviteur, s’offrant comme modèle à imiter et à suivre. Sur le fond de la troisième annonce de la passion, mort et résurrection du Fils de l’homme, se détache avec un contraste criant la scène des deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, qui poursuivent encore des rêves de gloire auprès de Jésus. Ils lui demandèrent : « Accorde-nous […] de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » (Mc 10, 37). La réponse de Jésus est immédiate et sa question inattendue : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » (v. 38). L’allusion est très claire : le calice est celui de la passion, que Jésus accepte pour réaliser la volonté du Père. Le service de Dieu et des frères, le don de soi : c’est là la logique que la foi authentique imprime et développe dans notre vécu quotidien et qui, par contre, n’est pas le style mondain du pouvoir et de la gloire.
Par leur requête, Jacques et Jean montrent qu’ils ne comprennent pas la logique de vie dont Jésus témoigne, logique, qui – selon le Maître – doit caractériser le disciple, dans son esprit et dans ses actes. Cette logique erronée n’habite pas seulement les deux fils de Zébédée car, selon l’évangéliste, elle contamine aussi « les dix autres » apôtres qui « se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean » (v. 41). Ils s’indignent parce qu’il n’est pas facile d’entrer dans la logique de l’Évangile et de laisser celle du pouvoir et de la gloire. Saint Jean Chrysostome affirme que tous les apôtres étaient encore imparfaits, aussi bien les deux qui veulent s’élever au-dessus des dix, que les autres qui sont jaloux d’eux (cf. Commentaire sur Matthieu, 65, 4 : PG 58). Et, en commentant les passages parallèles dans l’Évangile selon Luc, saint Cyrille d’Alexandrie ajoute : « Les disciples étaient tombés dans la faiblesse humaine et discutaient entre eux sur qui était le chef et supérieur aux autres […]. Cela est arrivé et nous a été raconté à notre profit […]. Ce qui est arrivé aux saints Apôtres peut nous servir d’encouragement à l’humilité » (Commentaire sur Luc, 12, 5, 24 : PG 72, 912). Cet épisode permet à Jésus de s’adresser à tous les disciples et de « les appeler à lui », presque pour les serrer contre lui, pour former comme un corps unique et indivisible avec Lui et indiquer quelle est la voie pour parvenir à la vraie gloire, celle de Dieu : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. » (Mc 10, 42-44).
Domination et service, égoïsme et altruisme, possession et don, intérêt et gratuité : ces logiques profondément opposées se confrontent à toute époque et en tout lieu. Il n’y a aucun doute sur la voie choisie par Jésus : il ne se limite pas à l’indiquer par ses paroles aux disciples de l’époque et d’aujourd’hui, il la vit aussi dans sa propre chair. Il explique en effet : « Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (v. 45). Ces paroles éclairent d’une intensité particulière le Consistoire public d’aujourd’hui. Elles résonnent au plus profond de l’âme et sont une invitation et un appel, une consigne et un encouragement spécialement pour vous, chers et vénérés Frères, qui allez devenir membres du Collège cardinalice.
Selon la tradition biblique, le Fils de l’homme est celui qui reçoit le pouvoir et la souveraineté de Dieu (cf. Dn 7, 13 s.). Jésus interprète sa mission sur la terre en superposant à la figure du Fils de l’homme celle du Serviteur souffrant, décrit par Isaïe (cf. Is 53, 1-12). Il reçoit le pouvoir et la gloire uniquement en tant que « serviteur » ; mais il est serviteur dans la mesure où il prend sur lui le destin de souffrance et de péché de toute l’humanité. Son service s’accomplit dans la totale fidélité et dans la pleine responsabilité envers les hommes. C’est pourquoi la libre acceptation de sa mort violente devient le prix de la libération pour la multitude, devient le commencement et le fondement de la rédemption de chaque homme et du genre humain tout entier.
Chers Frères qui allez être devenir membres du Collège cardinalice ! Que le don total de soi, offert par le Christ sur la croix, soit pour vous la norme, le stimulant et la force d’une foi qui opère dans la charité. Que votre mission dans l’Église et dans le monde soit toujours et uniquement « dans le Christ », qu’elle réponde à sa logique et non à celle du monde, qu’elle soit éclairée par la foi et animée par la charité qui nous viennent de la Croix glorieuse du Seigneur. Sur l’anneau que je vais vous remettre dans quelques instants, sont représentés les saints Pierre et Paul, avec au centre une étoile qui évoque la Vierge Marie. En portant cet anneau, vous êtes appelés chaque jour à vous souvenir du témoignage que les deux Apôtres ont donné au Christ jusqu’à la mort par le martyre, ici, à Rome, fécondant ainsi l’Église de leur sang. Tandis que le rappel de la Vierge Marie sera toujours pour vous une invitation à suivre celle qui fut solide dans sa foi et humble servante du Seigneur.
En concluant cette brève réflexion, je voudrais adresser mon cordial salut et mes remerciements à vous tous qui êtes présents, en particulier aux Délégations officielles des différents pays et aux représentants de nombreux diocèses. Dans leur service, les nouveaux Cardinaux sont appelés à rester toujours fidèles au Christ, en se laissant guider uniquement par son Évangile. Chers frères et sœurs, priez pour qu’en eux puisse se refléter sur le vif notre unique Pasteur et Maître, le Seigneur Jésus, source de toute sagesse, qui indique la route à tous. Priez aussi pour moi, afin que je puisse toujours offrir au Peuple de Dieu le témoignage de la doctrine sûre et tenir avec une humble fermeté la barre de la sainte Église.

« Je compte beaucoup sur votre soutien », confie Benoît XVI aux cardinaux

27 novembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16726?l=french

 

« Je compte beaucoup sur votre soutien », confie Benoît XVI aux cardinaux

Audience aux 23 nouveaux cardinaux, à leurs familles et amis

ROME, Lundi 26 novembre 2007 (ZENIT.org

) « Je compte beaucoup sur votre soutien », a confié Benoît XVI aux nouveaux cardinaux lors de laudience quil leur a accordée lundi matin, en la salle Paul VI du Vatican, ainsi qu’à leurs familles à leurs amis venus les entourer à loccasion du consistoire de samedi dernier, 24 novembre.« Je vous demande, a dit le pape, de toujours maccompagner de votre expérience humaine et pastorale que japprécie. Je compte beaucoup sur votre précieux soutien, afin de pouvoir accomplir au mieux mon ministère au service de tout le peuple de Dieu. Jai besoin de ce soutien ».Le pape a souligné la dimension « catholique » des célébrations de ces trois derniers jours : « Le consistoire et la célébration eucharistique dhier, en la solennité du Christ Roi, nous ont offert une occasion singulière pour faire lexpérience de la catholicité de lEglise, bien représentée par la diversité des provenances des membres du Collège cardinalice, réunis en étroite communion autour du Successeur de Pierre »

.Aux fidèles accompagnant les nouveaux cardinaux, le pape a demandé avec insistance que leur « amitié », leur « estime », et leur « prière » ne fasse jamais défaut aux cardinaux, de façon à les « aider à continuer à servir fidèlement lEglise et à rendre, dans les différents rôles et ministères que la Providence leur confie, un témoignage toujours plus généreux damour du Christ ».Benoît XVI a remercié les fidèles de leur participation à ces célébrations, avant dajouter : « Continuez à prier pour eux et aussi pour moi, afin que la communion des pasteurs avec le pape soit toujours solide, de façon à offrir au monde entier le témoignage dune Eglise fidèle au Christ et prête devancer, avec un courage prophétique, les attentes et les exigences spirituelles des hommes de notre temps »

.En français, le pape sest adressé aux Parisiens et aux Sénégalais avec une invitation spéciale à prier pour les jeunes que le Christ appelle au sacerdoce : « Je suis heureux de saluer les nouveaux membres du Collège des cardinaux. Larchevêque de Paris, cardinal André Vingt-Trois ; larchevêque de Dakar, cardinal Théodore-Adrien Sarr, ainsi que leurs proches et leurs diocésains qui ont souhaité les accompagner en cette heureuse circonstance. Que les cérémonies que nous avons eu loccasion de vivre au cours des deux journées précédentes affermissent votre foi et votre amour du Christ et de l’Église. Je vous invite aussi à soutenir vos Pasteurs et à les accompagner de votre prière, pour quils guident toujours avec soin le peuple qui leur est confié. Noublions pas non plus de demander au Christ que des jeunes acceptent de sengager dans la voie du sacerdoce ».En polonais, le pape a salué le cardinal Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, et ses hôtes, en disant : « Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait en faveur de la participation des laïcs à la vie de lEglise, et je vous souhaite dabondantes grâces »

.« Je vous recommande tous à lamour de Dieu et je vous bénis de tout cœur », a ajouté le pape, toujours en polonais.

Remise de l’anneau cardinalice aux nouveaux cardinaux : homélie de Benoît XVI

27 novembre, 2007

 du site:

http://www.zenit.org/article-16718?l=french

 

Remise de l’anneau cardinalice aux nouveaux cardinaux : homélie de Benoît XVI

Texte intégral

ROME, Lundi 26 novembre 2007 (ZENIT.org

) Nous publions ci-dessous lhomélie prononcée par le pape Benoît XVI dimanche 25 novembre, lors de la messe quil a concélébrée dans la Basilique Saint-Pierre avec les 23 nouveaux cardinaux créés lors du consistoire de la veille. Au cours de cette célébration, le pape a remis lanneau cardinalice aux nouveaux cardinaux.Messieurs les Cardinaux,
V
énérés Frères dans l’Episcopat et dans le Sacerdoce,
Mesdames et Messieurs,
Chers fr
ères et sœ
urs !Cette année, la solennité du Christ Roi de l’univers, couronnement de l’année liturgique, est enrichie par l’accueil dans le Collège cardinalice de 23 nouveaux membres que j’ai invités, selon la tradition, à concélébrer l’Eucharistie avec moi. A chacun d’eux j’adresse mes salutations cordiales, les étendant avec une affection fraternelle à tous les cardinaux présents. Par ailleurs, je suis heureux de saluer les délégations venues de différents pays et le Corps diplomatique près le Saint-Siège, les nombreux évêques et prêtres, les religieux et les religieuses, et tous les fidèles laïcs, en particulier ceux qui viennent des diocèses confiés à

la direction pastorale de certains des nouveaux Cardinaux.La fête liturgique du Christ Roi offre à notre célébration un fond très significatif, défini et éclairé par les lectures bibliques. Nous nous trouvons comme face à une fresque imposante composée de trois grandes scènes : au centre, la crucifixion, selon le récit de l’évangéliste Luc ; avec d’un côté, l’onction royale de David par les anciens d’Israël ; de l’autre, l’hymne christologique par lequel saint Paul introduit la Lettre aux Colossiens. La figure du Christ domine l’ensemble, l’unique Seigneur devant lequel nous sommes tous frères. Toute la hiérarchie de l’Eglise, chaque charisme et ministère, tout et tous, nous sommes au service de sa grandeur.Nous devons partir de l’événement central : la Croix. Le Christ manifeste ici sa royauté singulière. Sur le Calvaire, deux attitudes opposées sont confrontées. Plusieurs personnages au pied de la croix, ainsi que l’un des deux larrons, s’adressent avec mépris au Crucifié : Si tu es le Christ, le Roi Messie – disent-ils -, sauve-toi toi-même et descends de la potence. Jésus, en revanche, révèle sa gloire en demeurant là, sur la Croix, comme un Agneau immolé. D’une manière inattendue, l’autre larron se range de son côté et confesse implicitement la royauté du juste innocent et implore : « Souviens-toi de moi lorsque tu viendras avec ton royaume » (Lc 23, 42). Saint Cyrille d’Alexandrie commente : « Tu le vois crucifié et tu l’appelles roi. Tu crois que celui qui supporte les railleries et la souffrance parviendra à la gloire divine » (Commentaire de Luc, homélie

153). Selon l’évangéliste Jean, la gloire divine est déjà présente, bien que cachée et défigurée par la croix. Mais dans le langage de Luc aussi le futur est anticipé dans le présent quand Jésus promet au bon larron : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43). Saint Ambroise observe : « Celui-là priait pour que le Seigneur se rappelât de lui, une fois entré dans son Royaume, mais le Seigneur lui répondit : en vérité, en vérité je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. La vie consiste à demeurer avec le Christ, car là où est le Christ, là est le Royaume » (Démonstration de l’Evangile selon Luc, 10, 121). L’accusation : « Celui-là est le roi des Juifs », qui figure sur un écriteau cloué au-dessus de la tête de Jésus, devient ainsi la proclamation de la vérité. Saint Ambroise fait encore remarquer : « A juste titre l’inscription se trouve au-dessus de la croix, car bien que le Seigneur fût en croix, il resplendissait du haut de la croix avec une majesté royale » (ibid., 10, 113).Dans les quatre Evangiles, la scène de la crucifixion constitue le moment de vérité, lorsque le « voile du temple » se déchire et qu’apparaît le Saint des Saints. En Jésus crucifié advient la plus haute révélation possible de Dieu en ce monde, car Dieu est amour et la mort de Jésus sur la croix est le plus grand acte d’amour de toute l’histoire. Or, la crucifixion est précisément représentée sur l’anneau cardinalice, que je remettrai d’ici peu aux nouveaux membres du sacré Collège. Ceci, chers frères nouveaux cardinaux, sera toujours pour vous une invitation à vous souvenir de quel Roi vous êtes les serviteurs, sur quel trône il a été élevé et de quelle manière il a été fidèle jusqu’à la fin pour vaincre le péché et la mort par la force de la miséricorde divine. Notre mère l’Eglise, épouse du Christ, vous donne ce signe en mémoire de son Epoux, qui l’a aimée et qui s’est livré lui-même pour elle (cf. Ep 5, 25). Ainsi, en portant l’anneau cardinalice, vous êtes constamment invités à vous souvenir de donner votre vie pour l’Eglise.Si nous tournons maintenant notre regard vers la scène de l’onction royale de David, présentée par la première lecture, nous sommes frappés par un aspect important de la royauté, à savoir la dimension « corporative ». Les anciens d’Israël vont à Hébron, scellent un pacte d’alliance avec David, en déclarant se considérer unis à lui et ne vouloir former qu’un avec lui. Si nous rapportons cette figure au Christ, il me semble que cette même profession d’alliance se prête très bien à être faite par vous précisément, chers frères cardinaux. Vous aussi, qui formez le « sénat » de l’Eglise, vous pouvez dire à Jésus : « Nous sommes de tes os et de ta chair » (2 S 5, 1). Nous T’appartenons et nous ne voulons faire qu’un avec Toi. Tu es le berger du Peuple de Dieu, Tu es le chef de l’Eglise (cf. 2 S 5, 2). Au cours de cette célébration eucharistique solennelle, nous voulons renouveler notre pacte avec Toi, notre amitié, car ce n’est que dans cette relation intime et profonde avec Toi, Jésus notre Roi et Seigneur, que la dignité qui nous a été conférée et la responsabilité

qu’elle comporte prennent leur sens et leur valeur.Il nous reste maintenant à admirer la troisième partie du « triptyque » devant lequel nous place la Parole de Dieu : l’hymne christologique de la Lettre aux Colossiens. Avant tout, faisons nôtre le sentiment de joie et de gratitude d’où elle jaillit, pour le fait que le royaume du Christ, le « sort des saints dans la lumière », n’est pas quelque chose de simplement entrevu de loin, mais la réalité dont nous sommes appelés à faire partie, dans laquelle nous avons été « transférés » grâce à l’œuvre rédemptrice du Fils de Dieu (cf. Col 1, 12-14). Cette action de grâce ouvre l’esprit de saint Paul à la contemplation du Christ et de son mystère dans ses deux dimensions principales : la création de toutes les choses et leur réconciliation. Pour le premier aspect, la grandeur du Christ consiste dans le fait que « c’est en lui qu’ont été créées toutes choses… et pour lui…. et tout subsiste en lui » (Col 1, 16). La seconde dimension est centrée sur le mystère pascal : par la mort du Fils sur la croix, Dieu s’est réconcilié toute créature, il a fait la paix entre le ciel et la terre ; en le ressuscitant d’entre les morts, il en a fait les prémices de la nouvelle création, « plénitude » de toute réalité et « tête du corps » mystique qu’est l’Eglise (cf. Col 1, 18-20). Nous sommes à nouveau devant la croix, événement central du mystère du Christ. Dans la vision paulinienne, la croix est encadrée à l’intérieur de l’ensemble de l’économie du salut, où la royauté de Jésus se déploie dans toute son ampleur cosmique.Ce texte de l’Apôtre exprime une synthèse de vérité et de foi si puissante que nous ne pouvons pas ne pas être profondément admiratifs. L’Eglise est dépositaire du mystère du Christ : elle l’est en toute humilité et sans ombre d’orgueil ou d’arrogance, car il s’agit du don le plus élevé qu’elle ait reçu sans aucun mérite et qu’elle est appelée à offrir gratuitement à l’humanité de chaque époque, comme horizon de sens et de salut. Ce n’est pas une philosophie, ce n’est pas une gnose, bien qu’elle comprenne aussi la sagesse et la connaissance. C’est le mystère du Christ ; c’est le Christ lui-même, le Logos

incarné, mort et ressuscité, constitué Roi de l’univers. Comment ne pas éprouver un élan d’enthousiasme rempli de gratitude pour avoir été admis à contempler la splendeur de cette révélation ? Comment ne pas ressentir en même temps la joie et la responsabilité de servir ce Roi, de témoigner de sa grandeur par la vie et par la parole ? Tel est, de façon particulière, notre devoir, vénérés frères cardinaux : annoncer au monde la vérité du Christ, espérance pour chaque homme et pour la famille humaine tout entière. Dans le sillage du Concile œcuménique Vatican II, mes vénérés prédécesseurs, les serviteurs de Dieu Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II, ont été d’authentiques hérauts de la royauté du Christ dans le monde contemporain. C’est pour moi un motif de consolation de toujours pouvoir compter sur vous, aussi bien collégialement qu’individuellement, pour mener à bien moi aussi cette tâche fondamentale du ministère pétrinien. En conclusion, il y a un aspect, étroitement lié à cette mission, que je voudrais aborder et confier à votre prière : la paix entre tous les disciples du Christ, comme signe de la paix que Jésus est venu instaurer dans le monde. Nous avons écouté dans l’hymne christologique la grande nouvelle : il a plu à Dieu de « réconcilier » l’univers par la croix du Christ (cf. Col 1, 20) ! Eh bien, l’Eglise est cette portion d’humanité où se manifeste déjà la royauté du Christ, dont la paix est la manifestation privilégiée. C’est la Jérusalem nouvelle, encore imparfaite car pèlerine dans l’histoire, mais en mesure d’anticiper, en quelque sorte, la Jérusalem céleste. Ici, nous pouvons enfin nous référer au texte du Psaume responsorial, le Psaume 121 : il fait partie de ce qu’on appelle les « chants des ascensions » et c’est l’hymne de joie des pèlerins qui, montant vers la cité sainte et arrivés à ses portes, lui adressent le salut de paix : shalom ! Selon une étymologie populaire, Jérusalem était interprétée comme la « cité de la paix », cette paix que le Messie, fils de David, aurait instaurée dans la plénitude des temps. En Jérusalem, nous reconnaissons la figure de l’Eglise, sacrement du Christ et de son Royaume.Chers frères cardinaux, ce Psaume exprime bien le chant d’amour ardent pour l’Eglise que vous portez assurément dans votre cœur. Vous avez consacré votre vie au service de l’Eglise et vous êtes désormais appelés à assumer en elle une tâche d’une plus haute responsabilité. Les paroles du Psaume trouvent en vous une pleine adhésion : « Appelez la paix sur Jérusalem » (v. 6). Que la prière pour la paix et l’unité constitue votre première et principale mission, afin que l’Eglise soit « ferme et compacte » (v. 3), signe et instrument d’unité pour tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n.1). Je place, plus encore, nous plaçons tous ensemble votre mission sous la protection vigilante de la Mère de l’Eglise, la Très Sainte Vierge Marie. C’est à Elle, unie à son Fils sur le Calvaire et élevée comme Reine à sa droite dans la gloire, que nous confions les nouveaux cardinaux, le Collège cardinalice et la communauté catholique tout entière qui s’efforce de semer dans les sillons de l’histoire le Royaume du Christ, Seigneur de la vie et Prince de la paix.

Cardinal : Article de WikiKto, l’encyclopédie catholique libre. (http://www.wikikto.eu/)

25 novembre, 2007

du site:  

http://fr.wikikto.eu/index.php/Cardinal

 

Cardinal

Article de WikiKto, l’encyclopédie catholique libre. (http://www.wikikto.eu/)

Un cardinal est nommé par le pape à Rome. Prince de l’Église, le cardinal siège au conclave pour élire le nouveau pape. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent participer à l’élection en elle-même (ils sont en principe au maximum 120). Les cardinaux forment le Sacré Collège, dont la réunion est appelée « consistoire ». C’est le collège cardinalice qui assure l’intérim lorsque le Siège est vacant.

On dit qu’untel est « créé cardinal » par le pape ou qu’il « reçoit le chapeau ». Le chapeau rouge (maintenant tombé en désuétude, sinon dans les armoiries) est le symbole de la dignité de cardinal. Il arrive qu’un cardinal soit cr

éé « in petto » ou « in pectore », c’est-à-dire secrètement, sans que le pape ne rende publique sa dignité (souvent pour des raisons politiques, quand le promu court un danger en lien avec des persécutions).

On distingue les cardinaux de curie

(attachés de manière permanente au gouvernement de l’Église universelle), les cardinaux exerçant une charge d’évêque ou d’archevêque traditionnellement « cardinalice » (comme Paris) et les cardinaux spécialement créés pour les honorer (théologiens non évêques, notamment). Jusqu’à un passé récent, il y a eu des cardinaux laïcs.
Le terme est ancien. Au d

épart il désignait les clercs que l’on incardinait à une église, à un diocèse. Ils y étaient rattachés comme les gonds (cardo en latin) à une porte. Homme-charnière de l’Église, en quelque sorte. Le sens en vint à désigner vers le Xe s. les personnages particulièrement importants. À Rome le sens se précisa encore :

  • Les cardinaux-évêques

avaient en charges les diocèses attenants à Rome et appelés pour cette raison « suburbicaires » (urbs = la ville).

  • Les cardinaux-prêtres étaient les curés en charge des paroisses de Rome les plus importantes,

  • et les cardinaux-diacres étaient réputés être les héritiers des diacres (appelés diacres régionnaires) qui géraient les sept quartiers de la ville éternelle.

  • Alexandre III pour la première fois donna ce titre de cardinaux à des ecclésiastiques « extérieurs », signifiant par que d’une manière ou d’une autre, ils étaient appelés à servir spécialement l’Église de Rome.

    Nomination

    Le cardinal est créé par le pape lors d’un « consistoire ordinaire public », c’est-à-dire lors d’une réunion du « sénat de l’Église » associant l’ensemble des cardinaux. Le pape proclame en latin : « Et donc par lautorité du Dieu tout-puissant, des saints apôtres Pierre et Paul, et la nôtre, nous créons et proclamons solennellement cardinaux de la Sainte Eglise romaine, nos frères NN.».

    Ensuite, chaque nouveau cardinal s’approche du pape, s’agenouillant pour recevoir la barrette

    , coiffe rouge qui se porte sur la calotte (ce nom a la même racine que le mot français « béret »). Le cardinal place ensuite ses mains dans les mains du pape, tandis que le pape lui remet la barrette, en r

    évélant également le nom du « titre cardinalice » ou de la « diaconie » qui confère un lien avec une paroisse du diocèse de Rome. Cela rappelle le lien historique des cardinaux avec le clergé de Rome, autour de son évêque ; pour cette raison, les cardinaux reçoivent des « grades » (« diacres », ou « prêtres » ou « évêques »).

    Avec le souhait de la paix, le pape donne ensuite laccolade à chacun. Le rite pr

    évoit en même temps la remise à chacun de la « bulle » de création des cardinaux, sous forme de rouleau. Après lavoir reçue, chaque nouveau cardinal échange ensuite le « baiser de paix » avec les autres membres du collège des cardinaux placés à droite de lauvent papal.

    Ensuite ont eu lieu les traditionnelles « visites de courtoisie » aux nouveaux cardinaux. Deux autres gestes marquent l’intronisation des cardinaux, apr

    ès la remise de la barette. Le premier est la remise par le pape de lanneau cardinalice aux nouveaux cardinaux. « signe de dignité, de sollicitude pastorale et dune plus étroite communion avec le Siège de Pierre ». Le second est la « prise de possession cardinalice » : le cardinal visite son église romaine, au fronton de laquelle figureront ses armoiries, aux côtés de celles du pape régnant.

    Hiérarchie

    Il existe 3 ordres de cardinaux :

    • les cardinaux évêques,

    • les cardinaux prêtres,

    • les cardinaux diacres.

    • Les cardinaux

    évêques sont titulaires d’un des « sièges suburbicaires », c’est-à-dire d’un des six anciens sièges épiscopaux proches de Rome : Albano ; Frascati (Tusculum) ; Ostie et Velletri ; Palestrina ; Porto et Santa Rufina ; Sabina.

    Les cardinaux prêtres sont titulaires d’une des anciennes paroisses de Rome – concrètement donc, d’une des églises romaines ; celles-ci portent à leur entrée les armoiries du pape régnant et celles du cardinal-prêtre. Les cardinaux diacres sont titulaires d’une des anciennes « diaconies » de Rome, c’est-

    à-dire d’un secteur couvrant plusieurs paroisses où l’Eglise apportait ses secours aux nécessiteux, par l’entremise des diacres (sept à l’origine).

    La pourpre cardinalice

    La couleur typique des cardinaux est appelée « pourpre cardinalice » : en fait, ce n’est pas un violet (couleur épiscopale) mais un rouge tirant sur l’orangé.

    Cette couleur est aussi à l’origine celle du Pape (et l’est restée en partie, aux côtés du blanc). Cette couleur dérive de la pourpre consulaire et impériale romaine : devenu le Souverain pontife et le défenseur de Rome, le Pape succède aux magistrats de l’ancienne Rome.

    La « poupre » cardinalice a depuis longtemps pris un sens supplémentaire, lié à celui de la couleur liturgique rouge. Benoît XVI a en effet expliqué que « signe de la dignité du cardinalat » signifie pour les nouveaux cardinaux quils devront être prêts à se « comporter avec force, jusqu’à leffusion du sang, pour l’accroissement de la foi chrétienne, pour la paix et la tranquillité au sein du peuple de Dieu, pour la liberté et la diffusion de la Sainte Église romaine ». Loin d’être un signe de puissance et de vanité, la « pourpre cardinalice » évoque le témoignage du martyre.

    Benoît XVI a consacré 23 nouveaux cardinaux dont l’Irakien Emmanuel Delly

    24 novembre, 2007

    du site: 

    http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/info_express/monde/detail_monde/(contenu)/163403

    Benoît XVI a consacré 23 nouveaux cardinaux dont l’Irakien Emmanuel Delly 

    Le pape Benoît XVI a consacré samedi au Vatican 23 nouveaux cardinaux dont l’Irakien Emmanuel Delly, patriarche de la petite communauté chaldéenne plongée dans la tourmente de la guerre à qui le souverain pontife a adressé un message de « proximité spirituelle ». 

    Le Français André Vingt-Trois consacré par Benoit XVI, le 24 novembre 2007 au Vatican 

    Pour ce consistoire célébré dans la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI était revêtu d’un « piviale », manteau de drap brodé d’or confectionné au XVe siècle et coiffé d’une mitre ayant appartenu au pape Pie IX (1846-1878), témoignant ainsi de son attachement aux fastes liturgiques des siècles passés.

    « Vous êtes, selon une antique institution, les plus proches conseillers et collaborateurs du successeur de Pierre (le pape) dans la conduite de l’Eglise », a-t-il déclaré aux nouveaux cardinaux revêtus de pourpre, avant de leur remettre à chacun la « barrette », la coiffe à quatre côtés symbole de leur fonction.

    Le nouveau cardinal Delly, 80 ans, chef spirituel des chrétiens d’Irak, a été chaleureusement applaudi par les milliers de personnes assistant à la cérémonie, et le pape lui a réservé une place particulière dans son homélie.

    « Comment, en ce moment de joie, ne pas tourner notre regard avec appréhension et affection vers les chères communautés chrétiennes qui se trouvent en Irak » et vivent « les conséquences dramatiques d’un conflit qui persiste » a-t-il déclaré.

    « En appelant à entrer dans le collège des cardinaux le patriarche de l’Eglise chaldéenne, j’ai voulu exprimer de façon concrète ma proximité spirituelle et mon affection à ces populations », a-t-il souligné avant d’exprimer la « solidarité » de toute l’Eglise catholique envers les peuples de la région.

    Le nouveau cardinal italo-argentin de la Curie Leonardo Sandri a exprimé au nom de tous ses pairs leur engagement à « servir la cause de l’homme » et à défendre aux côtés du pape la cause de la paix, de la liberté religieuse, du dialogue entre les religions et les cultures, du mariage et de la famille, et « de la protection de la vie de son tout début à son terme naturel ».

    Dix-huit des 23 nouveaux cardinaux ont moins de 80 ans, ce qui leur ouvre la possibilité de participer à l’élection d’un nouveau pape en cas de décès de Benoît XVI.

    A côté de plusieurs hauts prélats de la curie, figurent des archevêques de grandes métropoles comme André Vingt-Trois (Paris), Lluis Martinez Sistach (Barcelone, Espagne), Théodore-Adrien Sarr (Dakar), Oswald Gracias (Bombay), Odilio Pedro Scherer (Sao Paulo, Brésil) ou John Njue (Nairobi).

    Le collège des cardinaux compte désormais 201 membres dont 120 électeurs. La moitié d’entre eux viennent d’Europe, alors que la majorité des fidèles catholiques se trouvent aujourd’hui hors de ce continent.

    Benoît XVI a cependant assuré que « la diversité » des membres du collège cardinalice reflète celle d’une Eglise « aujourd’hui disséminée sur tous les continents ».

    Vendredi, le pape avait présidé une réunion à huis-clos de tous les cardinaux pour faire le point de l’oecuménisme, autrement dit des relations avec les autres confessions chrétiennes.

    Selon un communiqué, la discussion a évoqué le « dégel » des rapports avec les orthodoxes russes et les difficultés persistant avec les protestants en raison de divergences sur les « questions éthiques ».

    Les cardinaux se sont par ailleurs réjouis de récents « signes encourageants » dans les rapports entre le Vatican et l’islam, avec un appel au dialogue lancé par 138 personnalités musulmanes et la visite du roi d’Arabie Saoudite au pape le 6 novembre. 

    Deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux

    24 novembre, 2007

    du site:

    http://www.zenit.org/article-16708?l=french 

     

    Deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux 

    A l’ordre du jour : l’œcuménisme, l’évangélisation, la vie consacrée, la Chine, la pauvreté… 

     


    ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (
    ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le communiqué publié par la salle de presse du Saint-Siège en fin d’après-midi sur la deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux, ce vendredi, à la veille du consistoire au cours duquel Benoît XVI créera 23 nouveaux cardinaux.

    La rencontre de prière et de réflexion du Saint-Père avec les cardinaux s’est poursuivie dans l’après-midi, à 17 heures, avec la récitation des Vêpres puis de nouvelles interventions des cardinaux. Au total, seize interventions ont eu lieu.

    Sur le thème de l’œcuménisme, des sujets tels que la collaboration entre les chrétiens de diverses confessions pour la défense de la famille dans la société et dans les systèmes juridiques ont été abordés, ainsi que l’importance de l’œcuménisme spirituel et des relations personnelles avec les fidèles et les responsables des autres confessions chrétiennes.

    Quelques interventions ont porté sur les relations avec les juifs et avec l’islam. Le signe encourageant représenté par la lettre des 138 personnalités musulmanes et la visite du roi d’Arabie Saoudite au Saint-Père, a été évoqué.

    Les considérations se sont élargies aux difficultés de la foi chrétienne dans le monde sécularisé, au devoir et à l’importance d’une nouvelle évangélisation, qui réponde aux attentes profondes et permanentes de bonheur et de liberté de l’homme post-moderne. Sur le continent latino-américain il y a un nouvel élan missionnaire également nourri par la récente Conférence générale de l’épiscopat latino-américain qui s’est déroulée à Aparecida.

    Des interventions spécifiques ont été consacrées à la situation de la vie consacrée dans le monde d’aujourd’hui et à la formation dans les séminaires.

    On a rappelé l’importance de la lettre du Saint-Père à l’Eglise catholique en Chine et son accueil favorable de la part d’évêques et de fidèles.

    On a rappelé l’urgence de l’engagement de l’Eglise pour la paix, pour la lutte contre la pauvreté et pour le désarmement, surtout nucléaire.

    Quelques interventions de nature informative ont porté sur le prochain Congrès eucharistique international, l’année de saint Paul, la diffusion de la presse catholique et en particulier de l’Osservatore Romano.

    Après une brève réponse du cardinal Kasper sur quelques points particuliers, le Saint-Père a pris la parole pour résumer et conclure. Au cours de son intervention il a également remercié les cardinaux pour leur participation et leur contribution, et a annoncé la prochaine publication de sa nouvelle encyclique consacrée à l’espérance, en réponse aux attentes les plus profondes de nos contemporains. 

     

    concistoire: Les Cardinaux

    24 novembre, 2007

    je mets les homélies du Pape aussitôt que j’ai une « bonne » traduction, du site Vatican (italien):  http://www.vatican.va/news_services/liturgy/2007/documents/ns_lit_doc_20071124_titoli_it.html 

    sous: traduction de le titre 

    BUREAU DES CÉLÉBRATIONS LITURGIQUES DU FAÎTE PONTIFE CONSISTOIRE ORDINAIRE PUBLIC DU 24 NOVEMBRE 2007 ASSIGNATION DES TITRES EST DES DIACONIE AUX NOUVEAUX CARDINAUX

     sous: lecture de la page:  Cardinal – diaconie – église

      voir: André Ving-Trois: San Luigi dei Francesi (église national français a Rome) 

    1. Sua Beatitudine EMMANUEL III DELLY

     2. Card. LEONARDO SANDRI Diaconia dei Santi Biagio e Carlo ai Catinari

     3. Card. JOHN P. FOLEY Diaconia di San Sebastiano al Palatino

    4. Card. GIOVANNI LAJOLO Diaconia di Santa Maria Liberatrice a Monte Testaccio

    5. Card. PAUL J. CORDES Diaconia di San Lorenzo in Piscibus

    6. Card. ANGELO COMASTRI Diaconia di San Salvatore in Lauro

    7. Card. STANISLAW RYŁKO Diaconia del Sacro Cuore di Cristo Re

    8. Card. RAFFAELE FARINA Diaconia di San Giovanni della Pigna

    9. Card. GARCÍA-GASCO VICENTE Titolo di San Marcello

    10. Card. SEÀN BAPTISTA BRADY Titolo dei Santi Quirico e Giulitta

    11. Card. LLUÍS MARTÍNEZ SISTACH Titolo di San Sebastiano alle Catacombe

    12. Card. ANDRÉ VINGT-TROIS Titolo di San Luigi dei Francesi

    13. Card. ANGELO BAGNASCO Titolo della Gran Madre di Dio

    14. Card. THÉODORE-ADRIEN SARR Titolo di Santa Lucia a Piazza d’Armi

    15. Card. OSWALD GRACIAS Titolo di San Paolo della Croce a “Corviale”

    16. Card. FRANCISCO ROBLES ORTEGA Titolo di Santa Maria della Presentazione

    17. Card. DANIEL N. DiNARDO Titolo di Sant’Eusebio

    18. Card. ODILO PEDRO SCHERER Titolo di Sant’Andrea al Quirinale

    19. Card. JOHN NJUE Titolo del Preziosissimo Sangue di Nostro Signore Gesù Cristo

    20. Card. GIOVANNI COPPA Diaconia di San Lino

    21. Card. ESTANISLAO ESTEBAN KARLIC Titolo della Beata Vergine Maria Addolorata a Piazza Buenos Aires

    22. Card. URBANO NAVARRETE Diaconia di San Ponziano

    23. Card. UMBERTO BETTI Diaconia dei Santi Vito, Modesto e Crescenzia