Archive pour novembre, 2016

St. Andrew is the apostle of the cross.

30 novembre, 2016

St. Andrew is the apostle of the cross. dans images sacrée 126_standrew

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BENOÎT XVI – ANDRÉ, LE PROTOCLET

30 novembre, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614.html

BENOÎT XVI – ANDRÉ, LE PROTOCLET

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2006

Chers frères et soeurs,

Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d’un peu plus près également les onze autres Apôtres. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l’un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom: il n’est pas juif, comme on pouvait s’y attendre, mais grec, signe non négligeable d’une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu’il en soit, il jouissait certainement d’un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes.
Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l’appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit: « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c’était des pêcheurs. Jésus leur dit: « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important: dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c’était un homme qui cherchait, qui partageait l’espérance d’Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C’était vraiment un homme de foi et d’espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l’ »agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L’évangéliste rapporte: ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d’intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation significative: « André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit: « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit: le Christ) ». André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié.
Les traditions évangéliques rappellent particulièrement le nom d’André en trois autres occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André qui signala à Jésus la présence d’un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons, « bien peu de chose » – remarqua-t-il – pour toutes les personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d’André en cette occasion mérite d’être souligné: il remarqua l’enfant – il avait donc déjà posé la question: « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde! » (ibid.) -, et il se rendit compte de l’insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l’écouter. La deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La réponse du Maître fut surprenante: il lui dit que de ces murs, il ne serait pas resté pierre sur pierre. André l’interrogea alors, avec Pierre, Jacques et Jean: « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir » (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l’épisode que nous ne devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps, nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et difficiles, qu’Il nous offre.
Dans les Evangiles, enfin, une troisième initiative d’André est rapportée. Le cadre est encore Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques – raconte Jean – quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d’Israël en la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs, servent d’interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît – comme souvent dans l’Evangile de Jean – énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au monde grec: « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis: si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 23-24). Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire: Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité: le « grain de blé mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Eglise des Grecs, l’Eglise des païens, l’Eglise du monde comme fruit de sa Pâque.
Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler, mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec: ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs.
Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». Voilà ce que l’Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d’André: « Je te salue, ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d’un amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi… O croix bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m’a racheté. Je te salue, ô Croix; oui, en vérité, je te salue! ». Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante: nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont touchées par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.
Que l’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n’est qu’en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort.

Souls being judged before the Throne of Preparation (Romanian fresco)

28 novembre, 2016

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LE RETOUR DE JÉSUS-CHRIST, PRÉLUDE À LA RÉSURRECTION DES MORTS ET À LA VIE ÉTERNELLE

28 novembre, 2016

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LE RETOUR DE JÉSUS-CHRIST, PRÉLUDE À LA RÉSURRECTION DES MORTS ET À LA VIE ÉTERNELLE

Depuis plus de 2000 ans, les chrétiens du monde entier fondent leur espérance sur trois promesses capitales et étroitement liées : le retour de Jésus (appelé parousie par le Nouveau testament grec), la résurrection des morts et la vie éternelle. Dans cet article, tentons d’aborder – à la lumière de la prophétie biblique – la première partie du triptyque.

Un événement suprême
Plus de 300 passages du Nouveau Testament se rapportent au retour du Christ. En réalité, cette espérance constituait l’élément prédominant de la prédication de l’Eglise primitive. Le théologien allemand August Dorner souligne que « la parousie n’est pas une doctrine périphérique mais la doctrine centrale du salut (1) ». « C’est la clé de voûte de la foi et de l’espérance chrétienne (2) », renchérit l’autre théologien Friedrich Nitzsch.
Dans les années 80, à la vitrine d’une librairie nancéienne, on pouvait lire sur une grande affiche : « Il va venir – Il est venu – Il reviendra » ! En fait, cette formule résume à la fois l’Ancien et le Nouveau Testament. Si l’on considère la Bible comme l’histoire du salut, le retour du Christ est donc la finalité de cette histoire. « Une foi en Christ sans l’attente de la parousie évoquerait l’image d’un escalier qui ne conduirait nulle part et se terminerait dans le vide (3) » n’hésite pas à écrire le théologien protestant suisse Emil Brunner, auteur d’une Dogmatique faisant référence.

Un événement certain
Jésus a promis solennellement à ses disciples qu’il reviendrait : « Le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père » (Matthieu 16.27) ; « Lorsque je serai allé vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jean 14.3). Devant Caïphe, il déclare : « Vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel » (Matthieu 26.64). Aussitôt l’ascension de Jésus, deux anges ont confirmé ce retour : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous reviendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel » (Actes 1.11).
« L’attente du retour du Christ [remarque Alfred Vaucher] a été pour les premiers chrétiens le principal stimulant à la vigilance, à la prière, à la patience, à l’activité missionnaire (Philippiens 4.5 ; Jacques 5.8-9 ; 1 Pierre 4.7 ; etc.). Le cri maranatha (le Seigneur vient : 1 Corinthiens 16.22) par lequel les chrétiens du siècle apostolique se saluaient, exprimait la vivacité et la joie de leur attente (4). » Dans sa première épître aux Thessaloniciens (4.15-17), l’apôtre Paul a pu écrire : « Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d’après une parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont décédés. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur » tant il avait la certitude que le retour du Christ se ferait de son temps. « Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore » (Osée 6.3) !

Pourtant depuis longtemps, une doctrine mise sous le boisseau !
Si effectivement l’Eglise primitive conserva – jusqu’au IIIe siècle – cette foi inébranlable au retour du Christ, « bientôt [écrit Charles Gerber] l’attente bienheureuse et parfois exaltée de l’avènement du Christ fit place, dans l’Eglise même, à une indifférence qui se développera jusqu’à la fin, ainsi que l’annonce saint Pierre : « Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création. » (2 Pierre 3.3-4) (5) ».
Et Charles Gerber de poursuivre : « On peut envier les chrétiens d’autrefois attendant avec vigilance le retour du Christ sans qu’il se produise, alors qu’aujourd’hui, à l’époque même où ce retour paraît imminent, il y en a si peu qui le désirent et qui vraiment l’attendent. Le cardinal Newman a dit : « S’il est vrai que les chrétiens ont attendu le Christ sans qu’il vienne, il est tout aussi vrai que, quand il viendra réellement, le monde ne l’attendra pas. S’il est vrai que les chrétiens ont imaginé les signes de sa venue, alors qu’il n’y en avait point, il est également vrai que le monde ne verra pas les signes de sa venue quand ils seront présents » (6). »
Après ces trois premiers siècles donc, petit à petit, la vigilance s’émousse et l’espérance du retour s’estompe pour diverses raisons : entrée des païens dans l’Eglise, cessation des persécutions, installation de l’Eglise et surtout le fait qu’on a eu tendance à spiritualiser très tôt le retour du Christ, à minimiser le retour physique et glorieux au profit d’un retour spirituel et symbolique.
Il faut attendre le grand mouvement réformateur du XVIe siècle avec notamment Luther et Calvin pour déceler de nouveau un intérêt particulier porté au message du retour du Christ, prédication qui retrouve finalement sa force au XIXe siècle dans certains milieux chrétiens. Toutefois, comme l’observe René Pache (ancien directeur de l’Institut biblique Emmaüs de Vennes-sur-Lausanne, Suisse) à la fin du deuxième millénaire, dans beaucoup d’Eglises cette doctrine est « laissée dans l’ombre, lorsqu’elle n’est pas considérée comme dangereuse [un constat qui reste encore valable aujourd'hui, NDLR]. Elle a cessé d’être l’espérance vivante des croyants, qui ont toutes sortes de raisons de redouter le jugement dernier, n’ayant trop souvent eux-mêmes pas d’assurance quant à leur salut. [...] Qu’il est triste de voir à quel point le monde religieux a perdu de vue cette unique espérance, pour s’attacher à toutes sortes de perspectives trompeuses qui le mènent à la ruine ! [...] Soulignons-le avec force : tous ceux qui n’attendent pas le retour de Christ sont vraiment sans espérance dans le monde. C’est pourquoi nous devons leur parler de notre attente et, avec l’aide de Dieu, les amener si possible à la partager (7) ».
Ainsi malheureusement, cette croyance est devenue une doctrine ésotérique ne concernant qu’une minorité de chrétiens qui, elle-même, semble s’être lassée d’en parler ! De plus, comme le remarque avec pertinence Dany Hameau qui enseigne à l’Institut biblique de Genève, le peu d’intérêt pour l’eschatologie n’est pas sans conséquences sur la vie et la mission de l’Eglise : « L’histoire de l’Eglise montre que lorsque celle-ci perd de vue la réalité du retour de Jésus-Christ, elle ne remplit plus sa mission. L’expérience prouve que lorsque le chrétien ne s’attend plus au retour du Seigneur, il finit par s’endormir et se laisser gagner par l’esprit du monde. Par contre, l’attente du retour de Jésus-Christ a toujours été de nature à stimuler les croyants dans la poursuite de la sainteté comme dans le souci de l’évangélisation et de l’œuvre missionnaire (8). »
Pourquoi le Christ doit-il revenir ?
« Au jour du Jugement, [peut-on lire dans le dernier catéchisme de l'Eglise catholique] lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire. En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce (9). »
« Le Christ [écrit encore Charles Gerber] doit revenir parce qu’il est le Sauveur de l’humanité et qu’il ne peut laisser son œuvre inachevée. Il doit revenir pour apporter un dénouement heureux au drame humain qui se déroule depuis la chute et, par ce dénouement, mettre un terme au péché et faire triompher définitivement la Justice et l’Amour de Dieu. [...] Il veut que les siens bénéficient d’un salut complet et soient introduits dans le royaume de la gloire et de la félicité. [...] Mais il veut aussi que le mal soit extirpé et les pécheurs punis (10). »
Ainsi le Christ doit revenir pour mettre un terme à la puissance du mal et offrir à l’homme la paix et la vie éternelle dans un monde où le péché aura disparu à jamais : « Il reviendra, mais sa seconde venue n’aura plus rien à faire avec le péché, il apparaîtra comme le Sauveur glorieux à tous ceux qui l’attendent continuellement, pour leur apporter le salut complet et définitif » (Hébreux 9.28, Parole vivante par Alfred Kuen) ; « Voici, je viens bientôt, et j’apporte avec moi ma récompense pour rendre à chacun selon son œuvre » (Apocalypse 22.12).
La parousie implique donc aussi la résurrection des morts afin que tous ceux qui ont accepté Jésus durant leur vie terrestre puissent finalement bénéficier de la vie éternelle promise. Quant à ceux qui se sont rebellés contre lui, on sait que le Christ lui-même a déclaré qu’ils ressusciteront aussi, mais pour recevoir le jugement de Dieu : « L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5.28-29). Dans sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul rappelle cette espérance de la résurrection : « Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront d’abord » (1 Thessaloniciens 4.16).
« Nous admettons cependant [reconnaît le théologien Hans Heinz] que ni le retour du Christ, ni la résurrection ne peuvent être touchés du doigt, ils sont nôtres sous forme de promesses, sans explication du « comment ». Tout repose sur la fidélité de Dieu, et cela nous suffit. [...] L’immortalité, ce don de la grâce, est accordée à celui qui croit en l’œuvre salvatrice de Jésus ; il en sera revêtu quand le Seigneur reviendra et qu’à sa parole, les tombeaux s’ouvriront. Telle est la promesse de l’Evangile. Telle est aussi l’espérance chrétienne (11). »

Quand reviendra-t-il ?
Autant est certain l’avènement du Christ, autant est incertaine l’époque à laquelle il se réalisera. Jésus, en effet, ne donne aucune précision sur le jour et l’heure de son retour : « Quant au jour et à l’heure, personne ne les connaît » (Matthieu 24.36).
Ce qui est sûr, c’est que cet avènement sera soudain et inattendu, d’où l’appel solennel à la vigilance lancé par le Christ : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même au retour du Fils de l’homme. En effet, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Ils ne se doutèrent de rien jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous. Il en sera de même au retour du Fils de l’homme. Alors, deux hommes seront dans un champ : l’un sera pris et l’autre laissé ; deux femmes moudront à la meule : l’une sera prise et l’autre laissée. Veillez donc, puisque vous ignorez à quel moment votre Seigneur viendra. [...] tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas » (Matthieu 24.37-44).
« Prenez garde à vous-mêmes, de peur que votre cœur ne s’alourdisse par les excès du manger et du boire et par les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l’improviste, car il s’abattra comme un filet sur tous les habitants de la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tous ces événements à venir et de vous présenter debout devant le Fils de l’homme » (Luc 21.34-36).
Remarquons que dans sa première lettre adressée aux Thessaloniciens – comme le Christ à l’égard de ses disciples –, l’apôtre Paul invite les chrétiens de Thessalonique à se tenir toujours prêts en leur rappelant que le Seigneur reviendra de manière inattendue : « En ce qui concerne les temps et les moments, vous n’avez pas besoin, frères, qu’on vous écrive à ce sujet. Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. [...] Mais vous frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres. Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres » (1 Thessaloniciens 5.1-6). Même exhortation de la part de l’évangéliste Marc : « Prenez garde, veillez et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra » (Marc 13.33).
D’autre part – cette fois, c’est Pierre qui l’atteste – sachons que « pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas à réaliser sa promesse, comme certains le pensent. Mais il use de patience envers vous, car il ne veut pas que qui que ce soit aille à sa perte ; au contraire, il veut que tous aient l’occasion de se détourner du mal. Cependant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur » (2 Pierre 3.8-10, BFC) ; « Rappelez-vous que si le Seigneur est patient (s’il diffère son avènement), c’est en vue de votre salut » (2 Pierre 3.15, Parole vivante par Alfred Kuen). Quant à l’apôtre Jacques, il nous encourage à attendre patiemment le retour du Christ : « Soyez donc patients, frères, jusqu’au retour du Seigneur » (Jacques 5.7).
A ce propos, citons une nouvelle fois Dany Hameau : « Si l’Ecriture insiste si massivement sur l’imminence du retour de Jésus-Christ, cela implique qu’au jour où nous sommes, nous n’avons jamais été aussi près du but ! Et que nous pouvons attendre ce jour avec la force tranquille, confiante et sereine de celui qui compte sur la fidélité de celui qui a fait la promesse (1 Pierre 1.3-7) (12). »
Concernant cette question, notons enfin que maintes fois au cours des siècles passés – bien que la Bible ne nous encourage jamais à spéculer sur la date de cet avènement –, des hommes (13) se sont évertués, « ou bien à fixer une date pour le retour du Christ, de sorte que, bientôt déçus, ils ne veuillent plus y croire, ou bien à repousser cet événement dans un avenir si lointain qu’ils finissent par n’y plus penser du tout (14) ».
Et si l’on remonte à un passé plus éloigné – dans l’église primitive –, certains faux docteurs prétendaient même que ce jour était déjà arrivé, idée erronée que Paul tente de corriger en décrivant les faits significatifs devant précéder la venue glorieuse du Christ : « En ce qui concerne le retour de notre Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, nous vous le demandons, frères, ne vous laissez pas facilement ébranler dans votre bon sens, ni troubler par une révélation, par une parole, ou par une lettre qui semblerait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous trompe d’aucune manière. Car il faut que l’apostasie arrive d’abord » (2 Thessaloniciens 2.1-3).
Comment reviendra-t-il ?
La Bible répond aussi à cette question. Aussitôt l’ascension de Jésus, alors que les apôtres « avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous reviendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel » (Actes 1.10-11) ; « Alors on verra le Fils de l’homme venir sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire » (Luc 21.27) ; « Tout oeil le verra » (Apocalypse 1.7).
Contrairement à sa première venue – en tant qu’humble fils de charpentier, serviteur souffrant, rejeté de tous et finalement tué –, sa seconde venue sera donc spectaculaire, triomphale, royale et glorieuse.
Le Christ nous a donné les signes qui précèderont son retour
« Quel sera le signe de ton retour et de la fin du monde ? » (Matthieu 24.3). A cette question des disciples réunis autour de lui sur le mont des Oliviers, Jésus répond par un discours magistral dans lequel il révèle tous les signes qui doivent précéder son retour.
Tout d’abord, celui-ci nous met en garde contre la multiplication des séductions spirituelles qui marqueront les derniers temps : « Prenez garde, que personne ne vous égare. Car beaucoup viendront sous mon nom et diront : « C’est moi qui suis le Christ ». Et ils tromperont beaucoup de gens » (Matthieu 24.4-5).
Comme nous l’avons relevé dans le paragraphe précédent et contrairement à ce que d’aucuns pensent, son retour sera pour tous pleinement manifeste : « Si donc on vous dit : « Le voici, il est dans le désert », n’y allez pas, ou : « Le voilà, il est dans un lieu secret », ne le croyez pas. Car, tout comme l’éclair part de l’est et apparaît jusqu’à l’ouest, ainsi sera le retour du Fils de l’homme » (Matthieu 24.26-27).
Même si les signes prophétiques annoncés par Jésus laissent présager un avenir effrayant pour notre monde, leur accomplissement – s’inscrivant dans le plan divin – est néanmoins une évidence. Ecoutons donc le Christ lui-même nous avertir : « Vous entendrez parler de guerres et de menaces de guerres : gardez-vous d’en être effrayés, car il faut que toutes ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation se dressera contre une nation et un royaume contre un royaume, et il y aura en divers endroits des famines, des pestes et des tremblements de terre. Tout cela sera le commencement des douleurs. Alors on vous livrera à la persécution et l’on vous fera mourir ; vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. Alors ce sera aussi pour beaucoup une occasion de chute et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. Bien des faux prophètes se lèveront et ils tromperont beaucoup de gens. A cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin » (Matthieu 24.6-14).
« Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l’homme apparaîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront et elles verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante et ils rassembleront ses élus des quatre coins du monde, d’une extrémité des cieux à l’autre. Tirez instruction de la parabole du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à la porte » (Matthieu 24.29-33).
Comme le fait remarquer avec justesse René Pache – déjà cité –, « il est exact qu’aux époques troublées, lorsque des guerres ravageaient le monde, que des pestes et des famines sévissaient, que les croyants étaient persécutés, qu’il y avait des tremblements de terre ou des phénomènes dans le ciel, on a cru reconnaître les signes de la fin des temps. [...] Mais ce qui doit constituer l’annonce de la fin, c’est d’une part l’accroissement considérable de chacun de ces signes et d’autre part leur réalisation absolument simultanée. Ces deux éléments avaient manqué jusqu’ici. Les chrétiens ont cru la fin plus proche qu’elle n’était, ne regardant qu’à l’un ou l’autre des signes les plus généraux, sans tenir compte de toutes les indications de l’Ecriture. Mais ce n’est pas une raison pour que nous fassions une erreur plus grave encore en méprisant les signes et les avertissements qui se multiplient de plus en plus (15) ».
A propos de ces signes prophétiques, laissons parler maintenant l’éminent écrivain, historien et ancien professeur, Norbert Hugedé (honoré du titre de « Docteur Européen » pour l’ensemble de son œuvre – une trentaine de livres –, celui-ci a reçu en 1999 du pape Jean-Paul II la bénédiction apostolique pour son action d’unité et de paix) qui a enseigné à la Sorbonne et à l’Université de Genève : « Il faut être aveugle pour nier que nous parvenons à la fin de l’histoire de notre monde. [...] Je lis comme vous les revues religieuses, j’écoute les chroniques radiodiffusées, et je m’aperçois que je ne suis pas le seul à me préoccuper de ce problème. Quiconque s’impose aujourd’hui de réfléchir sur les événements en vient à constater que le monde est arrivé au fond d’une impasse, économiquement, socialement, politiquement, et même religieusement, et que cette impasse est bien plus angoissante qu’on ne le pense. Je ne parlerai pas des crises de la moralité, des cataclysmes de toutes sortes, des séismes où les puissances des cieux sont ébranlées, des famines qui atteignent plus des deux tiers de l’humanité, des épidémies qui font autant de ravages que des conflits internationaux, des guerres et des bruits de guerres, sinon pour dire que je ne suis plus le seul à y voir un accomplissement quotidien des signes de la seconde venue du Christ. Les événements ne parlent plus, ils crient. Le commentaire des prophéties de l’Ecriture, ce n’est plus dans les ouvrages des théologiens qu’il faut le rechercher, mais chez votre marchand de journaux, dans les gros titres des magazines, dans les communiqués de presse, dans les revues d’information. [...] L’humanité se dirige chaque jour vers l’événement final qui doit clore l’histoire universelle, et cet événement capital, ce n’est pas tant une troisième guerre mondiale que le retour en gloire de Jésus-Christ (16). »
Et cet historien de conclure : « Je vais vous dire, sans faire de grande théologie. Le retour du Christ, c’est ce qui donne un sens à ma foi chrétienne. Sans cela, elle ne serait qu’une vague philosophie, une opinion, une de plus. [...] Le retour du Christ, c’est l’espoir de voir enfin établie cette justice vers laquelle je tends de toutes mes forces. Je sais que son royaume n’est pas de ce monde, mais il faut qu’il vienne. L’homme n’a pas été créé pour le malheur, pour la guerre, pour la souffrance, pour le deuil. Il n’a pas été créé pour ce monde. Maintenant que je sais qu’il est proche, à la porte, ma foi revit. [...] Le retour du Christ, c’est le nerf de ma foi (17). »
Que ton règne vienne !
Aujourd’hui, curieusement, il n’est pas toujours de bon ton de parler du retour du Christ… même du haut de la chaire ! Pourtant, hormis la large place que la Bible lui réserve, cette doctrine cardinale fait partie intégrante des professions de foi de la chrétienté. « Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts » peut-on lire dans le Symbole de Nicée-Constantinople. Trop souvent, on omet de le souligner, cette première profession de foi considérée comme œcuménique rassemble toujours l’ensemble des croyants des trois grandes confessions chrétiennes (catholicisme, orthodoxie et protestantisme). Tel un noyau de vérité, il ramène à l’essentiel de la foi chrétienne… et notamment au retour du Christ !
C’est vrai, un curieux paradoxe subsiste dans la prédication des Eglises traditionnelles : alors qu’ils sont censés adhérer à tous les articles fondamentaux de la foi chrétienne exprimés dans le Credo – particulièrement explicite au sujet de la parousie, comme nous venons de le voir –, on constate que la plupart des prédicateurs chrétiens osent rarement parler à leur auditoire du retour du Christ ! S’inscrivant plutôt dans la perspective d’une eschatologie déjà réalisée (cf. Ephésiens 2.4-7, Romains 6.1-11, Colossiens 2.12), tout juste, exhortent-ils leurs fidèles à devenir participants à la vie du Christ ressuscité et à ouvrir leur cœur à l’espérance !
Pour ce qui est des passages bibliques mentionnés précédemment pouvant laisser croire à une évolution de la pensée de Paul concernant la résurrection, notons en passant avec Michel Gourgues que l’apôtre « a seulement été amené à préciser […] un aspect particulier, à savoir le sort qui attend les croyants entre leur mort individuelle et la résurrection, que Paul n’a jamais cessé de situer à la fin des temps. Là où il faut reconnaître une évolution, c’est sur le moment de la parousie et donc de la résurrection. Non que Paul ait cessé d’attendre la venue du Seigneur. Mais il a dû envisager la possibilité qu’elle pourrait survenir plus tard qu’il ne l’avait d’abord pensé. Ce changement de perspective l’a conduit à valoriser ”l’aujourd’hui”, à souligner davantage l’aspect ”déjà réalisé” du salut et de l’union au Christ (18) ».
C’est ce qu’explique aussi Paul Wells, professeur de théologie à la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence : « Les premiers chrétiens pensaient à un retour presque immédiat du ressuscité. […] De nombreux interprètes donnent l’impression qu’il y avait, dans le christianisme primitif, une erreur au sujet de l’attente de l’accomplissement final. Ce n’est qu’avec le temps et la frustration éprouvée que la doctrine chrétienne s’est installée dans la durée. L’attente d’une parousie proche a été remplacée par une eschatologie de la durée, le royaume de Dieu par l’Eglise et l’événement fondateur par une institution (19). »
Par ailleurs, on peut être étonné de voir tant de chrétiens proclamer chaque jour – conformément au fondement de leur espérance et selon le modèle de prière donné par Jésus (Matthieu 6.9-13) – leur foi en la venue du Seigneur et en l’instauration de son royaume en priant « que ton règne vienne »… mais tout en reportant cette seconde venue du Christ dans un futur très lointain (ou bien en interprétant cette promesse dans un sens allégorique) ! Combien finalement aspirent de tout cœur à l’exaucement de leur demande en vivant intensément cette attente ? Il s’agit là sans doute d’un autre grand paradoxe du christianisme contemporain !
Pour autant – c’est en tout cas le sentiment d’Hans Heinz, déjà cité plus haut –, « il faut que le message du retour imminent de Jésus retentisse dans le monde entier afin que ceux qui l’entendront puissent avoir l’occasion de se décider pour le salut offert en Christ. Les signes des temps n’ont pas été donnés pour effrayer les hommes face à la fin du monde. Ils l’ont été, bien plus, pour leur montrer que le mal sur terre touche à sa fin, parce que le Christ vient pour rétablir toutes choses (20). »
En tant que chrétiens, nous n’avons pas à redouter le retour du Christ. Au contraire, faisons-lui confiance et vivons dans cette perspective… comme les premiers chrétiens qui se plaisaient à répéter la formule araméenne maranatha et pour qui la parousie constituait un des ressorts fondamentaux de leur foi.
Rappelons-le, Jésus nous a dit lui-même à ce sujet : « Ne soyez pas inquiets ; que votre cœur ne soit pas troublé. Vous avez foi en Dieu : ayez aussi foi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de place ; si ce n’était pas vrai, est-ce que je vous aurais dit : je m’en vais pour vous y préparer une demeure ? Lorsque je vous aurai préparé cette demeure, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, si bien que vous serez, vous aussi, là où je serai » (Jean 14.1-3, Parole vivante par Alfred Kuen) ; « Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche » (Luc 21.28). Et dans les dernières lignes de la Bible – à trois reprises – le Christ nous répète : « Je viens bientôt » (Apocalypse 22.7, 12, 20).

Claude Bouchot

NOTE SUR LE SITE

Noach Arc

26 novembre, 2016

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MARIE-NOËLLE THABUT, 1ER DIMANCHE DE L’AVENT – ISAÏE, 2, 1 – 5

26 novembre, 2016

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MARIE-NOËLLE THABUT, 1ER DIMANCHE DE L’AVENT – ISAÏE, 2, 1 – 5

PREMIERE LECTURE – Livre du prophète Isaïe, 2, 1 – 5

1 Parole d’Isaïe,
– ce qu’il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem.
2 Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du SEIGNEUR
se tiendra plus haut que les monts,
s’élèvera au-dessus des collines.
Vers elle afflueront toutes les nations
3 et viendront des peuples nombreux.
Ils diront : « Venez !
montons à la montagne du SEIGNEUR,
à la maison du Dieu de Jacob !
Qu’il nous enseigne ses chemins,
et nous irons par ses sentiers. »
Oui, la loi sortira de Sion,
et de Jérusalem, la parole du SEIGNEUR.
4 Il sera juge entre les nations
et l’arbitre de peuples nombreux.
De leurs épées, ils forgeront des socs,
et de leurs lances, des faucilles.
Jamais nation contre nation
ne lèvera l’épée ;
ils n’apprendront plus la guerre.
5 Venez, maison de Jacob !
Marchons à la lumière du SEIGNEUR.

On sait que les auteurs bibliques aiment les images ! En voici deux, superbes, dans cette prédication d’Isaïe : d’abord celle d’une foule immense en marche ; ensuite celle de toutes les armées du monde qui décident de transformer tous leurs engins de mort en outils agricoles. Je reprends ces deux images l’une après l’autre.
La foule en marche gravit une montagne : au bout du chemin, il y a Jérusalem et le Temple. Le prophète Isaïe, lui, est déjà dans Jérusalem et il voit cette foule, cette véritable marée humaine arriver. C’est une image, bien sûr, une anticipation. On peut penser qu’elle lui a été suggérée par l’affluence des grands jours de pèlerinage des Israélites à Jérusalem.
Car, chaque année, il était témoin de cette extraordinaire semaine d’automne, qu’on appelle la fête des Tentes. On vit sous des cabanes, même en ville, pendant huit jours, en souvenir des cabanes du séjour dans le désert du Sinaï pendant l’Exode ; à cette occasion, Jérusalem grouille de monde, on vient de partout, de toutes les communautés juives dispersées ; le livre du Deutéronome, parlant de cette fête, disait « Tu seras dans la joie de ta fête avec ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante, le lévite, l’émigré, l’orphelin et la veuve qui sont dans tes villes. Sept jours durant, tu feras un pèlerinage pour le SEIGNEUR ton Dieu… et tu ne seras que joie « (Dt 16, 14-15).
Devant ce spectacle, Isaïe a eu l’intuition que ce grand rassemblement annuel, plein de joie et de ferveur, en préfigurait un autre : alors, inspiré par l’Esprit-Saint, il a pu annoncer avec certitude : oui, un jour viendra où ce pèlerinage, pratiqué jusqu’ici uniquement par le peuple d’Israël, rassemblera tous les peuples, toutes les nations. Le Temple ne sera plus uniquement le sanctuaire des tribus israélites : désormais, il sera le lieu de rassemblement de toutes les nations. Parce que toute l’humanité enfin aura entendu la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.
Pour bien montrer à quel point le destin d’Israël et celui des nations sont mêlés, le texte est construit de manière à imbriquer les évocations ; il ne parle jamais d’Israël sans les nations et inversement. Il commence par Israël : « Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du SEIGNEUR se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. »
Je vous signale au passage que cette manière de parler est déjà symbolique : la colline du temple n’est pas la plus élevée de Jérusalem et cela reste de toute façon bien modeste par rapport aux grandes montagnes de la planète ! Mais c’est d’une autre élévation qu’il s’agit, on l’a bien compris.
Ensuite le texte évoque ceux qu’il appelle « les nations », c’est-à-dire tous les autres peuples : « Vers elle afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Ils diront : « Venez ! montons à la montagne du SEIGNEUR, à la maison du Dieu de Jacob ! Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. »
Cette dernière phrase est une formule typique de l’Alliance : c’est donc l’annonce de l’entrée des autres peuples dans l’Alliance jusqu’ici réservée à Israël. Le texte continue : « Oui, la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du SEIGNEUR. »
Cela veut dire l’élection (le choix que Dieu a fait) d’Israël, mais cela dit tout autant la responsabilité du peuple élu ; son élection fait de lui le collaborateur de Dieu pour intégrer les nations dans l’Alliance.
Dans ces quelques lignes on a très nettement cette double dimension de l’Alliance de Dieu avec l’humanité : d’une part, Dieu a choisi librement ce peuple précis pour faire Alliance avec lui (c’est ce qu’on appelle l’élection d’Israël) et en même temps ce projet de Dieu concerne l’humanité tout entière, il est universel. Pour l’instant, dit Isaïe, seul le peuple élu reconnaît le vrai Dieu, mais viendra le jour où ce sera l’humanité tout entière.
Je note, au passage, que cette entrée dans le Temple de Jérusalem n’évoque pas la célébration d’un sacrifice, comme il en est question si souvent à propos du Temple ; les nations se réunissent pour écouter la Parole de Dieu et apprendre à vivre selon sa Loi. Nous savons bien que notre fidélité au Seigneur se vérifie dans notre vie quotidienne, mais il me semble que le prophète Isaïe le dit déjà ici très fortement : « Des peuples nombreux se mettront en marche, et ils diront : Venez, montons à la montagne du SEIGNEUR, à la maison du Dieu de Jacob. Qu’il nous enseigne ses chemins, et nous irons par ses sentiers. »
La deuxième image découle de la première : si les nations toutes ensemble écoutent la parole de Dieu au beau sens du mot « écouter » dans la Bible, c’est-à-dire décident d’y conformer leur vie, alors elles entreront dans le projet de Dieu qui est un projet de paix. Elles le choisiront comme juge, comme arbitre, dit Isaïe : « Dieu sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. »
Dans un conflit, l’arbitre est celui qui arrive à mettre les deux parties d’accord, pour enfin faire taire les armes… au moins pour un temps, jusqu’au prochain conflit. On sait bien que certaines paix ne sont pas durables, parce que l’accord conclu n’était pas juste ; dans ce cas, le conflit n’est pas vraiment résolu, il est seulement masqué ; et alors, un jour ou l’autre, le conflit renaît. Mais si l’arbitre des peuples est Dieu lui-même, c’est une paix durable qui s’établira. On n’aura plus jamais besoin de préparer la guerre. Tout le matériel de guerre pourra être reconverti…
Et cela nous vaut cette expression superbe de la paix future : « De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances des faucilles. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on ne s’entraînera plus pour la guerre ».
La dernière phrase conclut le texte par une invitation concrète : « Venez, maison de Jacob, marchons à la lumière du SEIGNEUR. » Sous-entendu « pour l’instant, toi, peuple d’Israël, remplis ta vocation propre » ; et elle est double : « monter au Temple du SEIGNEUR », d’une part, c’est-à-dire célébrer l’Alliance, et d’autre part « marcher à la lumière du SEIGNEUR », c’est-à-dire se conformer à la Loi de l’Alliance.
—————————–
Compléments
1 – Chose curieuse, ces quelques versets que nous venons d’entendre se retrouvent presque dans les mêmes termes chez un autre prophète… Aujourd’hui nous les avons lus sous la plume d’Isaïe qui est un prophète du huitième siècle avant J.C. à Jérusalem ; mais nous aurions tout aussi bien pu les lire dans le livre de Michée qui est son contemporain dans la même région (Mi 4, 1-3). Lequel des deux a copié sur l’autre ? Ou bien se sont-ils tous les deux inspirés à la même source ? Personne n’en sait rien ; en tout cas, il faut croire que Jérusalem avait bien besoin d’entendre ces paroles pour se rappeler le projet de Dieu !
2 – Isaïe nous projette dans l’avenir… et il faudrait écrire avenir en deux mots : « A-Venir ». Entre parenthèses, pendant tout le temps de l’Avent, nous entendrons des lectures qui nous projettent dans l’avenir : l’Avent tout entier est une mise en perspective de ce qui nous attend. Le texte d’aujourd’hui, d’ailleurs, commence par « Il arrivera dans l’avenir » : et cette phrase-là n’est pas une prédiction, c’est une promesse de Dieu. Les prophètes ne sont pas des voyants, des devins, pour la simple bonne raison que la divination est strictement interdite en Israël ! Par conséquent leur mission n’est pas de prédire l’avenir ; leurs prises de parole ne sont pas des « prédictions » mais des « prédications » : ils sont, comme on dit, la « bouche de Dieu », ils parlent de la part de Dieu. Et donc, finalement, ils ne peuvent pas dire autre chose que le projet de Dieu. C’est très exactement ce que fait Isaïe ici.

 

Jerusalem must be redeemed.

25 novembre, 2016

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HOMÉLIE DU 1ER DIMANCHE DE L’AVENT, ANNÉE A

25 novembre, 2016

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HOMÉLIE DU 1ER DIMANCHE DE L’AVENT, ANNÉE A

Is 2, 1-5 ; Rm 13, 11-14 ; Mt 24, 37-44

Le temps de l’Avent est celui de l’arrivée de quelqu’un, de quelque chose. Mais attendre, c’est espérer, c’est aussi préparer.
Il faut d’abord se mettre d’accord : il ne s’agit pas ici d’attendre ou de préparer les vacances de Noël, ni les fêtes, cadeaux et banquets de fin d’année. Il s’agit d’attendre et de préparer l’arrivée et le retour de Dieu parmi nous. Et ce n’est pas théorique.
La liturgie ne nous invite pas à une partie de plaisir ni à des actions superficielles ou désincarnées. Il s’agit de problèmes de vie ou de mort, pour nous-mêmes et pour la société.
L’arrivée de Dieu parmi nous qu’il faut préparer, se situe à plusieurs niveaux : Celui de la fête anniversaire, Noël, fête de l’Incarnation. Mais, si l’on évoque un évènement passé, c’est pour en mieux discerner l’importance, les bienfaits et les conséquences pour nous aujourd’hui.
A travers l’Ancien Testament et le début du Nouveau, la liturgie va nous aider à découvrir comment ont attendu et préparé la venue du Messie, tout un peuple, des prophètes, Jean-Baptiste, Marie surtout, et bien d’autres. Nous avons besoin de leur espérance, de leur patience, de leur fidélité, du modèle de leur attitude.
Nous appartenons aux générations d’après la venue du Christ et nous risquons d’être trop habitués, parfois même un peu blasés. L’Avent doit réveiller en nous notre capacité d’émerveillement et de gratitude.
Nous devons réapprendre le magnificat, nourrir notre foi de la foi de Marie, car le temps qui précède Noël, c’est vraiment celui de la mère de Jésus. La foi doit nous nourrir d’espérance, mais aussi nous rendre capables d’en donner à ceux qui n’en ont plus.
Il y a un autre niveau : Le Christ est venu, nous le savons. La foi nous dit qu’il reviendra. Qu’en pensons-nous vraiment ?
Il ne s’agit pas de penser en premier lieu à des cataclysme cosmiques, l’explosion de la terre et la fin du monde. De toute manière, il y a pour chacun de nous une fin du monde plus sûre, plus proche et tout aussi inattendue. L’heure de la mort est aussi le retour du Christ. Sommes-nous prêts à l’accueillir et à préparer sa venue en sortant de notre sommeil, comme nous y invite S. Paul, et avec la sagesse spirituelle de Noé qui construit une arche sous les regard moqueurs de ses contemporains. Eux, gaspillaient leur temps et leur argent pour profiter de la vie, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis.
Nous sommes souvent dans la même situation, tentés de prendre les biens de la terre comme du définitif, gênés de faire exception à la règle commune en prenant très au sérieux les conversions, la mentalité et le style de vie que nous propose la sagesse de Dieu.
Il faut encore ajouter un troisième retour à préparer. L’Avent nous rappelle que Dieu vient à notre rencontre. Il frappe tous les jours à la porte de notre hôtellerie pour s’y établir. Il frappe par sa Parole, par les événements, par des cris de souffrance. Il nous presse de l’accueillir, de le laisser naître pour créer une société nouvelle.
Tout cela peut paraître un peu vague, mystique et désincarné. Il y a cependant un signe qui prouve qu’il est là, présent et agissant. Et c’est lui-même qui l’a indiqué : « Les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». C’est une présence très concrète, et qui dépend beaucoup de nous. C’est nous qui lui permettons en quelque sorte de s’incarner à nouveau, d’annoncer la Bonne Nouvelle, de faire des miracles, de créer une société nouvelle… Mais c’est nous aussi qui pouvons l’en empêcher.
Comme en ce domaine nous sommes toujours un peu endormis, l’Avent nous donne l’occasion de sortir de notre léthargie.
C’est pour cela qu’en prolongement de la liturgique, les campagnes d’Avent « Vivre Ensemble » (1) nous forcent à tourner la tête vers ceux qui attendent une libération, vers ceux qui n’ont plus assez d’espérance… tout ce peuple qui se traîne souvent découragé dans les ténèbres de la solitude, de la misère, de l’ignorance…
Le Christ vient pour construire avec nous un avenir autre, un avenir meilleur, non pas dans l’Au-delà, mais dès ici-bas, aujourd’hui.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Prière

23 novembre, 2016

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PAPE FRANÇOIS – 36. SUPPORTER PATIEMMENT LES PERSONNES ENNUYEUSES

23 novembre, 2016

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PAPE FRANÇOIS – 36. TORTS OURS PATIEMMENT

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 16 novembre 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

Nous consacrons la catéchèse d’aujourd’hui à une œuvre de miséricorde que nous connaissons tous très bien, mais que nous ne mettons peut-être pas en pratique comme nous le devrions : supporter patiemment les personnes ennuyeuses. Nous sommes tous très forts pour identifier une présence qui peut être ennuyeuse : cela arrive quand nous rencontrons quelqu’un dans la rue, ou quand nous recevons un coup de téléphone… Nous pensons immédiatement : « Pendant combien de temps devrais-je entendre les plaintes, les bavardages, les requêtes ou les vantardises de cette personne? ». Il arrive aussi que, parfois, les personnes ennuyeuses soient celles qui sont le plus proches de nous : parmi nos parents il y en a toujours une ; sur le lieu de travail, elles ne manquent pas, et même pendant nos loisirs, nous ne sommes par épargnés. Que devons-nous faire avec les personnes ennuyeuses? Mais nous aussi, nous sommes parfois ennuyeux pour les autres. Pourquoi, parmi les œuvres de miséricorde, a-t-on également insérée celle-ci? Supporter patiemment les personnes ennuyeuses?
Dans la Bible, nous voyons que Dieu lui-même doit faire preuve de miséricorde pour supporter les plaintes de son peuple. Par exemple, dans le livre de l’Exode le peuple se révèle vraiment insupportable : tout d’abord, il pleure parce qu’il est esclave en Egypte, et Dieu le libère ; ensuite, dans le désert, il se plaint parce qu’il n’y a pas à manger (cf. 16, 3), et Dieu lui envoie les cailles et la manne (cf. 16, 13-16), mais malgré cela, les plaintes ne cessent pas. Moïse servait de médiateur entre Dieu et son peuple, et lui aussi aura été quelquefois ennuyeux pour le Seigneur. Mais Dieu a eu de la patience, et c’est pourquoi il a également enseigné à Moïse et au peuple cette dimension essentielle de la foi.
Une première question apparaît donc spontanément : ne faisons-nous jamais un examen de conscience pour voir si nous aussi, parfois, nous pouvons apparaître ennuyeux aux autres? Il est facile de montrer du doigt les défauts et les manquements des autres, mais nous devrions apprendre à nous mettre à leur place.
Regardons en particulier Jésus : quelle patience il a dû avoir au cours des trois années de sa vie publique! Une fois, alors qu’il était en chemin avec ses disciples, il fut arrêté par la mère de Jacques et de Jean, qui lui dit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton royaume » (Mt 20, 21). Cette mère cherchait à recommander ses enfants, mais c’était une mère… Jésus s’inspire également de cette situation pour donner un enseignement fondamental : son royaume n’est pas un royaume de pouvoir, ce n’est pas un royaume de gloire comme les royaumes terrestres, mais de service et de donation aux autres. Jésus enseigne à aller toujours à l’essentiel et à regarder plus loin, pour assumer sa propre mission de manière responsable. Nous pourrions voir ici le rappel de deux autres œuvres de miséricorde spirituelle : celle d’avertir les pécheurs et celle d’enseigner les ignorants. Pensons au profond engagement dont on peut faire preuve, quand on aide les personnes à grandir dans la foi et dans la vie. Je pense, par exemple, aux catéchistes — parmi lesquels se trouvent tant de mères et tant de religieuses — qui consacrent de leur temps pour enseigner aux enfants les éléments fondamentaux de la foi. Que de travail, en particulier quand les enfants préféreraient jouer plutôt qu’écouter le catéchisme!
Accompagner dans la recherche de l’essentiel est beau et important, car cela nous fait partager la joie de goûter le sens de la vie. Il nous arrive souvent de rencontrer des personnes qui s’arrêtent sur des choses superficielles, éphémères et banales ; parfois parce qu’elles n’ont pas rencontré quelqu’un qui les a encouragées à rechercher autre chose, à apprécier les véritables trésors. Enseigner à regarder l’essentiel est une aide déterminante, en particulier à une époque comme la nôtre qui semble avoir perdu l’orientation et rechercher des satisfactions de petite envergure. Enseigner à découvrir ce que le Seigneur veut de nous et comment nous pouvons y répondre signifie nous mettre sur le chemin pour grandir dans notre propre vocation, le chemin de la vraie joie. Ainsi, les paroles de Jésus à la mère de Jacques et de Jean, et ensuite à tout le groupe des disciples, indiquent le chemin pour éviter de tomber dans l’envie, dans l’ambition, dans l’adulation, des tentations qui sont toujours aux aguets également parmi nous, les chrétiens. L’exigence de conseiller, d’avertir et d’enseigner ne doit pas nous faire sentir supérieurs aux autres, mais nous oblige tout d’abord à revenir en nous-mêmes pour nous assurer que nous sommes cohérents avec ce que nous demandons aux autres. N’oublions pas les paroles de Jésus : « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas? » (Lc 6, 41). Que l’Esprit Saint nous aide à être patients pour supporter et humbles et simples pour conseiller.
Frères et sœurs, supporter patiemment les personnes ennuyeuses! C’est une œuvre de miséricorde que nous ne mettons peut-être pas en pratique comme nous le devrions! Nous pourrions faire notre examen de conscience pour savoir si nous aussi, parfois, nous ne sommes pas ennuyeux pour autrui. Il est facile de montrer du doigt les défauts et les manques des autres. Mais nous devrions apprendre à nous mettre à leur place. Regardons Jésus : quelle patience il a dû avoir au cours des trois années de sa vie publique! Deux autres œuvres de miséricorde peuvent s’y joindre : avertir les pécheurs et enseigner les ignorants. Aider les personnes à grandir dans la foi et dans la vie est un bel engagement. Accompagner dans la recherche de l’essentiel est beau et important parce que cela nous fait partager la joie de goûter le sens de la vie. Enseigner à découvrir ce que le Seigneur veut de nous et comment nous pouvons y correspondre signifie mettre sur le chemin pour grandir dans sa vocation propre, le chemin de la vraie joie. Cela ne nous rend pas supérieurs aux autres, mais nous oblige plutôt à vérifier si nous sommes cohérents avec ce que nous demandons aux autres.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française, en particulier les membres de l’Œuvre d’orient, les prêtres de l’Union apostolique du clergé et du diocèse d’Agen, avec l’évêque Mgr Herbreteau, ainsi que les pèlerins venus de France, de Belgique et de République démocratique du Congo. En cette année jubilaire qui s’achève, je vous invite à ne pas fermer les portes de la miséricorde de votre cœur, mais à être toujours plus patients, humbles et simples dans l’accueil de vos frères et de vos sœurs. Que Dieu vous bénisse!

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