Archive pour novembre, 2015

Mattia Preti – The crucifixion of St Andrew

30 novembre, 2015

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BENOÎT XVI – ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE

30 novembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060614.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 juin 2006

ANDRÉ, LE PROTOCLET – 30 NOVEMBRE

Chers frères et soeurs,

Dans les deux dernières catéchèses, nous avons parlé de la figure de saint Pierre. A présent, nous voulons, dans la mesure où les sources nous le permettent, connaître d’un peu plus près également les onze autres Apôtres. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui du frère de Simon Pierre, saint André, qui était lui aussi l’un des Douze. La première caractéristique qui frappe chez André est son nom:  il n’est pas juif, comme on pouvait s’y attendre, mais grec, signe non négligeable d’une certaine ouverture culturelle de sa famille. Nous sommes en Galilée, où la langue et la culture grecques sont assez présentes. Dans les listes des Douze, André occupe la deuxième place, comme dans Matthieu (10, 1-4) et dans Luc (6, 13-16), ou bien la quatrième place comme dans Marc (3, 13-18) et dans les Actes (1, 13-14). Quoi qu’il en soit, il jouissait certainement d’un grand prestige au sein des premières communautés chrétiennes. Le lien de sang entre Pierre et André, ainsi que l’appel commun qui leur est adressé par Jésus, apparaissent explicitement dans les Evangiles. On y lit:  « Comme il [Jésus] marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac:  c’était des pêcheurs. Jésus leur dit:  « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes »" (Mt 4, 18-19; Mc 1, 16-17). Dans le quatrième Evangile, nous trouvons un autre détail important:  dans un premier temps, André était le disciple de Jean Baptiste; et cela nous montre que c’était un homme qui cherchait, qui partageait l’espérance d’Israël, qui voulait connaître de plus près la parole du Seigneur, la réalité du Seigneur présent. C’était vraiment un homme de foi et d’espérance; et il entendit Jean Baptiste un jour proclamer que Jésus était l’ »agneau de Dieu » (Jn 1, 36); il se mit alors en marche et, avec un autre disciple qui n’est pas nommé, il suivit Jésus, Celui qui était appelé par Jean « Agneau de Dieu ». L’évangéliste rapporte:  ils « virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là » (Jn 1, 37-39). André put donc profiter de précieux moments d’intimité avec Jésus. Le récit se poursuit par une annotation  significative:   « André,  le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples  qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit:  « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit:  le Christ) ». André amena son frère à Jésus » (Jn 1, 40-43), démontrant immédiatement un esprit apostolique peu commun. André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de Protóklitos, qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière des Eglises-soeurs. Pour souligner cette relation, mon Prédécesseur, le Pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’Evêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié. Les traditions évangéliques rappellent particulièrement le nom d’André en trois autres occasions, qui nous font connaître un peu plus cet homme. La première est celle de la multiplication des pains en Galilée. En cette circonstance, ce fut André qui signala à Jésus la présence d’un enfant avec cinq pains d’orge et deux poissons, « bien peu de chose » – remarqua-t-il – pour toutes les personnes réunies en ce lieu (cf. Jn 6, 8-9). Le réalisme d’André en cette occasion mérite d’être souligné:  il remarqua l’enfant – il avait donc déjà posé la question:  « Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde! » (ibid.) -, et il se rendit compte de l’insuffisance de ses maigres réserves. Jésus sut toutefois les faire suffire pour la multitude de personnes venues l’écouter. La deuxième occasion fut à Jérusalem. En sortant de la ville, un disciple fit remarquer à Jésus le spectacle des murs puissants qui soutenaient le Temple. La réponse du Maître fut surprenante:  il lui dit que de ces murs, il ne serait pas resté pierre sur pierre. André l’interrogea alors, avec Pierre, Jacques et Jean:  « Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que tout cela va finir » (Mc 13, 1-4). Pour répondre à cette question, Jésus prononça un discours important sur la destruction de Jérusalem et sur la fin du monde, en invitant ses disciples à lire avec attention les signes des temps et à rester toujours vigilants. Nous pouvons déduire de l’épisode que nous ne devons pas craindre de poser des questions à Jésus, mais que dans le même temps, nous devons être prêts à accueillir les enseignements, même surprenants et difficiles, qu’Il nous offre. Dans les Evangiles, enfin, une troisième initiative d’André est rapportée. Le cadre est encore Jérusalem, peu avant la Passion. Pour la fête de Pâques – raconte Jean – quelques Grecs étaient eux aussi venus dans la ville sainte, probablement des prosélytes ou des hommes craignant Dieu, venus pour adorer le Dieu d’Israël en la fête de la Pâque. André et Philippe, les deux Apôtres aux noms grecs, servent d’interprètes et de médiateurs à ce petit groupe de Grecs auprès de Jésus. La réponse du Seigneur à leur question apparaît – comme souvent dans l’Evangile de Jean – énigmatique, mais précisément ainsi, elle se révèle riche de signification. Jésus dit aux deux disciples et, par leur intermédiaire, au monde grec:  « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié. Amen, amen, je vous le dis:  si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12, 23-24). Que signifient ces paroles dans ce contexte? Jésus veut dire:  Oui, ma rencontre avec les Grecs aura lieu, mais pas comme un simple et bref entretien entre moi et quelques personnes, poussées avant tout par la curiosité. Avec ma mort, comparable à la chute en terre d’un grain de blé, viendra l’heure de ma glorification. De ma mort sur la croix proviendra la grande fécondité:  le « grain de  blé  mort » – symbole de ma crucifixion – deviendra dans la résurrection pain de vie pour le monde; elle sera lumière pour les peuples et les cultures. Oui, la rencontre avec l’âme grecque, avec le monde grec, se réalisera à ce niveau auquel fait allusion l’épisode du grain de blé qui attire à lui les forces de la terre et du ciel et qui devient pain. En d’autres termes, Jésus prophétise l’Eglise des Grecs, l’Eglise des païens, l’Eglise du monde comme fruit de sa Pâque. Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler,  mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète  de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec:  ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort – une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement soeurs. Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il  s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». Voilà ce que l’Apôtre aurait dit à cette occasion, selon un antique récit (début du VI siècle) intitulé Passion d’André:  « Je te salue, ô Croix, inaugurée au moyen du Corps du Christ et qui as été ornée de ses membres, comme par des perles précieuses. Avant que le Seigneur ne monte sur toi, tu inspirais une crainte terrestre. A présent, en revanche, dotée d’un amour céleste, tu es reçue comme un don. Les croyants savent, à ton égard, combien de joie tu possèdes, combien de présents tu prépares. Avec assurance et rempli de joie, je viens donc à toi, pour que toi aussi, tu me reçoives exultant comme le disciple de celui qui fut suspendu à toi… O croix bienheureuse, qui reçus la majesté et la beauté des membres du Seigneur!… Prends-moi et porte-moi loin des hommes et rends-moi à mon Maître, afin que par ton intermédiaire me reçoive celui qui, par toi, m’a racheté. Je te salue, ô Croix; oui, en vérité, je te salue! ». Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante:  nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont touchées par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable.

Que l’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude (cf. Mt 4, 20; Mc 1, 18), à parler avec enthousiasme de Lui à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec Lui une relation véritablement familière, bien conscients que ce n’est qu’en Lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort.

 

LA PENSÉE DU JOUR 1.12 – LE CONFLIT INVISIBLE (ÉPHÉSIENS 6:14)

30 novembre, 2015

http://www.richardlemay.com/PNS/LYH/Index.htm

LA PENSÉE DU JOUR 1.12 – LE CONFLIT INVISIBLE (ÉPHÉSIENS 6:14)

Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice. (Éphésiens 6:14)

L’ennemi poursuit chacun de nous. Si nous voulons résister aux tentations qui nous assaillent de l’intérieur comme de l’extérieur, nous devons avoir la certitude d’être du côté du Seigneur, d’avoir sa vérité dans nos coeurs, prête à sonner l’alarme et à nous pousser à l’action contre tout ennemi. Dans cette défense, nous serons parmi les ennemis invisibles comme un roseau courbé par la tempête, agité par les vents et secoué en tous sens. Mais si le Christ demeure en notre âme, nous pourrons être fermes dans le Seigneur et dans sa force toute puissante. … L’esprit peut se développer et s’ennoblir. Il devrait être inspiré à méditer sur les choses célestes. Nos capacités devraient être cultivées au maximum, sinon nous n’atteindrons pas les normes divines. Si… [l’esprit] n’est pas dirigé vers le ciel, il devient une proie facile pour les tentations de Satan. L’ennemi le presse à s’engager dans des projets et des entreprises terrestres n’ayant aucun lien particulier avec Dieu. … Tout le zèle, tout le dévouement, toute l’énergie inquiète, tous les désirs fiévreux sont impliqués dans cette tâche, et Satan rit de voir l’effort humain lutter avec tant de persévérance pour quelque chose qu’il n’obtiendra jamais, qui restera toujours hors de sa portée. … Par certains côtés, nous nous devons d’être indépendants et de compter sur nous-mêmes. Mais là, l’ennemi nous attend avec ses pièges trompeurs, et l’orgueil prend la place de l’humilité. Quand vous ou moi comptons sur nos propres ressources, notre propre sagesse, et les desseins de notre coeur, nous essuyons finalement la désillusion, la honte et la confusion. Nous marchons vers une victoire certaine seulement si nous nous unissons étroitement à Dieu et portons toute l’armure de la justice. … Il est aussi essentiel de sentir le pouvoir de la vérité que d’y croire. Elle doit avoir sur l’esprit une influence constante et ferme. Mais on favorise les rêvasseries, qui bloquent la voie aux principes solides et sérieux du ciel. Nous donnons la préséance aux choses de cette vie plutôt qu’aux intérêts de la vie future, immortelle. L’ordinaire et le terrestre tuent le sens de l’éternel. Il n’y a qu’une sauvegarde contre les séductions et les pièges de Satan, c’est la vérité telle qu’elle est en Jésus. La vérité semée dans le coeur, nourrie par la vigilance et la prière, nourrie par la grâce du Christ, nous donnera le discernement. La vérité doit habiter dans le coeur. On doit en ressentir la puissance malgré tous les enchantements séduisants de Satan. La vérité peut purifier, guider et bénir l’âme — telle doit être votre expérience et la mienne.

Ellen G. White 

JEAN PAUL II (2001) – PSAUME 117, 1-2.19-20.22.24).

30 novembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/audiences/2001/documents/hf_jp-ii_aud_20011205.html

JEAN PAUL II (2001) – PSAUME 117, 1-2.19-20.22.24). (05 Dans mon angoisse j’ai crié vers le Seigneur, et lui m’a exaucé, mis au large)

http://www.aelf.org/bible-liturgie/Ps/Psaumes/chapitre/117

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 5 décembre 2001

Chant de joie et de victoire 

Lecture:  Ps 117, 1-2. 19-20.22.24

1. Lorsque le chrétien, en harmonie avec la voix en prière d’Israël, entonne le Psaume 117 que nous venons d’entendre retentir, il ressent une émotion particulière. En effet, il trouve dans cette hymne, qui possède une profonde empreinte liturgique, deux phrases qui retentissent au sein du Nouveau Testament avec une nouvelle intensité. La première est constituée par le verset 22:  « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l’angle ». Cette phrase est citée par Jésus, qui l’applique à sa mission de mort et de gloire, après avoir raconté la parabole des vignerons homicides (cf. Mt 21, 42). La phrase est également rappelée par Pierre dans les Actes des Apôtres:  « C’est lui la pierre que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d’angle. Car il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » ( Ac 4, 11-12). Cyrille de Jérusalem commente:  « Nous disons qu’il n’y a qu’un seul Seigneur Jésus-Christ, afin que la filiation soit unique; nous disons un seul, afin que tu ne penses pas qu’il y en ait un autre… En effet, il est appelé pierre, une pierre qui n’est pas inanimée, ni taillée par des mains d’homme, mais pierre d’angle, car celui qui aura cru en elle ne sera pas déçu » ( Le Catechesi, Rome 1993, pp. 312-313). La seconde phrase que le Nouveau Testament tire du Psaume 117 est proclamée par la foule le jour de l’entrée messianique solennelle du Christ à Jérusalem:  « Béni celui qui vient au nom du Seigneur! » ( Mt 21, 9; cf. Ps 117, 26). L’acclamation est encadrée par un « Hosanna » qui reprend l’invocation juive hoshia’na’, « deh, sauve-nous! ». 2. Cette splendide hymne biblique appartient au petit groupe de Psaumes, allant du 112 au 117, appelé le « Hallel pascal », c’est-à-dire la louange psalmique utilisée par le culte juif pour la Pâque juive et également pour les principales solennités de l’année liturgique. Le rite de procession scandé par les chants alternés du soliste et du choeur, avec en arrière-plan la ville sainte et son temple, peut être considéré comme le fil conducteur du psaume 117. Une belle antienne ouvre et conclut le texte:  « Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour! » (vv. 1.29). La parole « amour » traduit la parole juive hesed, qui désigne la fidélité généreuse de Dieu à l’égard de son peuple allié et ami. Trois catégories de personnes chantent cette fidélité:  Israël en entier, la « maison d’Aaron », c’est-à-dire les prêtres, et ceux « qui craignent Yahvé », une locution qui indique les fidèles et également par la suite les prosélytes, c’est-à-dire les membres des autres nations souhaitant adhérer à la loi du Seigneur (cf. vv. 2-4). 3. La procession semble se dérouler dans les rues de Jérusalem, car l’on parle des « tentes des justes » (cf. v. 15). Une hymne d’action de grâce s’élève cependant (cf. vv. 5-18), dont le message est essentiel:  même lorsqu’on éprouve de l’angoisse, il faut maintenir vive la flamme de la confiance, car la main puissante du Seigneur conduit son fidèle à la victoire sur le mal et au salut. Le poète sacré utilise des images fortes et vivantes:  les adversaires cruels sont comparés à un essaim d’abeilles ou à un front de flammes qui avance en réduisant tout en cendres (cf. v. 12). Mais la réaction du juste, soutenu par le Seigneur, est véhémente; à trois reprises, il répète:  « Au nom de Yahvé, je les sabre » et le verbe hébreu souligne une intervention destructrice à l’égard du mal (cf. vv. 10.11.12). En effet, à la base se trouve la main droite puissante de Dieu, c’est-à-dire son oeuvre efficace, et certainement pas la main faible et hésitante de l’homme. C’est pour cette raison que la joie pour la victoire sur le mal débouche sur une profession de foi très suggestive:  « Ma force et mon chant, c’est Yahvé, il fut pour moi le salut » (v. 14). 4. La procession semble être parvenue au temple, aux « portes de justice » (v. 19), c’est-à-dire à la porte sainte de Sion. C’est là qu’est entonné un deuxième chant d’action de grâce, qui s’ouvre par un dialogue entre l’assemblée et les prêtres pour être admis au culte. « Ouvrez-moi les portes de justice, j’entrerai, je rendrai grâce à Yahvé! », dit le soliste au nom de l’assemblée en procession. « C’est ici la porte de Yahvé, les justes entreront » (v. 20), répondent d’autres personnes, probablement les prêtres. Une fois entré, on peut commencer à entonner l’hymne de gratitude au Seigneur, qui, dans le temple, s’offre comme une « pierre » stable et sûre sur laquelle édifier la maison de la vie (cf. Mt 7, 24-25). Une bénédiction sacerdotale descend sur les fidèles, qui sont entrés dans le temple pour exprimer leur foi,  élever  leur  prière  et  célébrer le culte. 5. La dernière scène qui s’ouvre à nos yeux  est  constituée  par  un rite joyeux de danses sacrées, accompagnées par des rameaux qui sont agités en signe de fête:  « Serrez vos cortèges, rameaux en main, jusqu’aux cornes de l’autel » (v. 27). La liturgie est joie, rencontre de fête, l’expression de toute l’existence qui loue le Seigneur. Le rite des rameaux fait penser à la fête juive des Tentes, en mémoire du pèlerinage d’Israël dans le désert, solennité au cours de laquelle une procession était accomplie avec des rameaux de palmiers, de myrtes et de saules. Ce rite évoqué par le Psaume est reproposé au chrétien à l’entrée de Jésus à Jérusalem, qui est célébrée lors de la liturgie du Dimanche des Rameaux. Le Christ est honoré comme le « fils de David » (cf. Mt 21, 9) par la foule qui, « venue pour la fête…. prit les rameaux des palmiers et sortit à sa rencontre en s’écriant:  Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur et le roi d’Israël! » (cf. Jn 12, 12-13). Au cours de cette célébration de fête, qui prélude cependant à l’heure de la passion et de la mort de Jésus, se réalise également et acquiert sa pleine signification le symbole de la pierre d’angle, proposé à l’ouverture,  et  qui  revêt  une valeur joyeuse et pascale. Le Psaume 117 encourage les chrétiens à reconnaître dans l’événement pascal de Jésus « le jour que fit Yahvé », où « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête d’angle ». Remplis de gratitude, ils peuvent donc chanter avec le Psaume:  « Ma force et mon chant c’est Yahvé, il fut pour moi le salut » (v. 14); « Voici le jour que fit Yahvé, pour  nous  allégresse  et joie » (v. 24).

MEDITATION POUR LE TEMPS DE L’AVENT *

28 novembre, 2015

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/textes/avent05.htm

MEDITATION POUR LE TEMPS DE L’AVENT *

Tous les maux et toutes les divisions viennent du cœur chaque fois qu’il perd lui-même sa paix et son unité intérieures (Mt 12/34).

Avoir pour Dieu un cœur de fils, pour le prochain un cœur de mère et pour soi-même un cœur de juge nous rappelle que tant que l’homme vit, il doit se battre sans trêve ni répit d’abord pour se vaincre soi-même . Le premier et le plus grand ennemi de l’homme, c’est l’homme lui-même, perfide à l’égard de lui-même . Et cela parce qu’il n’écoute pas l’autre ; il écoute ce que lui dit sa propre pensée . Tant que l’homme prêtera le flanc aux simagrées de son ego, il ne pourra pas entrer dans « ce monde de la Grâce », dont parle Saint Paul . Au contraire, le premier effet de la perception de la Grâce agissante est d’éloigner l’attraction que l’ ego effectue sur l’esprit humain . Sous l’effet de la Grâce, le quotidien est d’une facilité saisissante, tandis que tous nos meilleurs efforts restent lourds et pesants tant qu’ils sont accomplis selon la volonté sourde de l’ ego .
Etre chrétien, c’est d’abord adhérer personnellement au Dieu vivant, pleinement révélé par Jésus, son Fils, son Christ, c’est-à-dire son Messie . Cela veut dire qu’on ne peut pas transformer la vie spirituelle en une simple éthique sociale ni réduire le vécu chrétien à la seule philanthropie ou aux valeurs qui viseraient uniquement à faciliter le bon fonctionnement de la société . Notre vocation première, c’est de « nous consacrer nous-mêmes, les uns les autres, et toute notre vie au Christ, notre Dieu » .
Etre un disciple du Christ, c’est être un homme ou une femme libre que les menaces n’effraient pas, que l’argent n’achète pas, que les habitudes et les passions n’enchaînent pas . Une personne dont la conduite n’est pas dictée par une morale de groupe ou un conformisme social, mais par la Parole de Dieu librement accueillie et acceptée . De sorte que cette même Parole devienne notre propre langage, qu’Elle structure nos propres pensées, qu’Elle forme et reforme le cœur trop endurci de l’homme . Cela s’obtient, sous la conduite du Saint Esprit, par la lecture de la Bible. Les Saintes Ecritures en effet nous permettent d’entrer dans une communion profonde, intime avec Dieu – Père, Fils et Esprit Saint . Par Elles, le cœur et l’esprit de l’homme s’ouvrent devant le grand mystère de l’amour divin ; mystère du Dieu Père qui désire et qui cherche inlassablement à entrer en communion intime et profonde avec chaque être humain, objet de son amour ineffable et sans limites .
Cela va bien au-delà d’une simple expérience immédiate, émotionnelle de la foi, promettant la délivrance, la santé et la prospérité à travers le don et l’ascèse . Au jour du Jugement dernier, Jésus nous demandera quel Dieu nous avons adoré : l’idole de l’ambition et de la réussite ou bien le Dieu Père, le Dieu de compassion, plein de tendresse envers tous ceux qui cherchent avant tout les vertus des Béatitudes, la pureté du cœur, la paix pour le monde ? L’important donc ici est de savoir distinguer entre les critères du bien et du mal ; entre le permanent et l’éphémère, entre l’existence vraie et l’organisation de l’existence .
Aspirer à un tel état, c’est déjà commencer à le vivre . Au départ il y a la foi . La foi engendre l’ amour . Ce dernier suscite les bonnes œuvres qui, à leur tour, nous donnent d’accéder à la vision de Dieu . « Cette vision se fait au niveau du cœur . C’est pourquoi il a été dit que les cœurs purs verront Dieu . Cela ne se passera pas dans le siècle à venir, dans le Royaume, mais déjà dans le temps présent . Si l’amour de Dieu fait sa demeure en toi, si tu es conscient que tu es aimé de Lui, tu te libères de tout ( 1 Cor.7, 29-31) . » ( métropolite Georges Khodr du Mont-Liban in SOP 243, Paris 1999, pp.33-34 ) .
Se comporter de la sorte ce n’est pas quitter ce monde mais un chrétien ne doit jamais perdre de vue qu’il vit aussi dès maintenant dans le Royaume qui régit son cœur . Il ne vit plus selon la figure de ce monde puisqu’il assume celle du Christ .
On nous rétorquera sans doute : « vous oubliez que nous vivons dans un monde méchant, mensonger, vil, retors, lubrique et versatile ». Nous savons tout cela mais nous voulons quant à nous voir éclore un monde nouveau, que les hommes deviennent des créatures nouvelles . Le monde dans lequel nous vivons a sa logique et nous qui tendons vers le Royaume avons notre logique et nous savons bien que nous serons persécutés et que nous vivrons de nombreuses tribulations à cause de cela . Saint Paul, dans sa lettre aux Romains ( 5, 3-5 ) ne cesse de nous rappeler que « les tribulations produisent la constance, la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l’espérance . Et l’espérance ne déçoit point » .
Pour dire les choses simplement : il n’y a pas de vie sans effort . Tout effort étant une crucifixion, ceux qui acceptent de monter sur la croix ont choisi leur lot – celui de la Résurrection, dès ici-bas .
La logique divine, elle aussi, est simple . Elle nous demande de témoigner . Or le témoignage consiste à voir Dieu ici et maintenant et d’en être les témoins . Maintiens ton regard rivé à tout instant sur Dieu et tu Le trouveras toujours à ta droite et Il ne permettra pas que tu vacilles ( Actes 2, 25 ) et le monde ne t’ éblouira pas pour mieux t’engloutir .
En fait, que vaut le monde tout entier quand il se prive des dons qui viennent d’en haut ? Seule la lumière divine, si elle habite l’homme comme un feu et devient sa vie même, peut le relever de la mort et lui annoncer de façon probante la victoire divine de la Résurrection .
Autrement dit : tout part de Jésus et tout aboutit à Lui . C’est Lui qui assume tous les hommes . Il est à la fois cette immensité dans laquelle nous sommes membres les uns les autres et, en même temps, Il est cet Ami qui accueille chacun qui aime chacun et, comme se plaisait à le dire le Patriarche Athénagoras, qui préfère chacun . C’est pourquoi, Saint Paul n’hésitera pas à écrire : « Vous ne vous appartenez pas, vous avez été rachetés pour un prix », sous-entendu au prix du sacrifice de Jésus-Christ . Et il termine par cette invitation : « Glorifiez donc Dieu dans votre corps ( ou par votre corps) » ( 1Cor. 6, 19-20 ) .
Cet appel ou cet avertissement s’applique particulièrement aujourd’hui à la vie professionnelle menée par la vaste majorité d’entre nous . Plutôt que de nous laisser succomber à la tentation de faire une idole de nos projets, de notre travail, de nos ambitions, nous sommes appelés en premier lieu à suivre le chemin vers le Royaume des cieux, à œuvrer en vue de notre salut, à intensifier et approfondir notre vie spirituelle, c’est-à-dire notre vie dans l’Esprit de Dieu . Et enfin, nous sommes appelés à offrir toute notre vie en sacrifice de louange à la gloire de Dieu .
« Pour ceux qui sont réellement pris par l’acharnement au travail, et qui sont dépendants de l’activité professionnelle comme on peut l’être d’une drogue dure, faire une telle offrande de leur vie exige un immense retournement, une libération intérieure, une orientation tout à fait nouvelle . Cela exige d’abord un acte de repentir au niveau du cœur . Et le premier pas dans ce mouvement de repentir et de conversion à l’égard de notre vie professionnelle concerne notre famille, les relations entre époux comme entre parents et enfants… » ( Jean Breck in SOP 225, Paris 1998, p.20 ) .
Glorifier donc le Seigneur dans son corps ou par son corps, cela signifie que Dieu veut que rien ne soit perdu mais Il veut aussi que nous changions nos intentions et l’usage que nous faisons de toute chose et qu’en même temps la pureté prévale dans toutes les utilisations qui sont du ressort de notre quotidien .
Trois exigences me semblent s’imposer ici .
Première exigence : tenter de faire coïncider, au moins autant que faire se peut, le dire et le faire .
On ne peut pas changer le cours du monde . Les guerres et les péchés continuent de prévaloir . Le réalisme impose d’admettre que le monde a toujours été comme cela et que rien ne changera . Mais le réalisme ne doit pas tuer l’espérance tout comme il ne doit pas réduire ou arrêter l’effort : la figure du monde, nous le savons bien, restera toujours la même . Ce qu’il faut changer, c’est l’ordre du monde ainsi que son esprit . Les Ecritures Saintes ne disent nulle part que, lors du Second Avènement, Dieu trouvera un monde meilleur . Mais cela ne doit en aucun cas nous détourner de notre responsabilité d’œuvrer à améliorer le monde et à amener les autres, qui sont nos frères et sœurs, à une naissance nouvelle par la vérité qui est en nous . Il ne faut jamais perdre de vue que notre monde vit sur plusieurs registres . La lumière y voisine avec les ténèbres . Le chrétien doit incessamment éclairer les ténèbres et répandre la lumière autour de lui . C’est en adoptant les desseins de Dieu que le monde s’adaptera aux méthodes divines .
Deuxième exigence : essayer de penser un peu moins contre .
Ne traitons pas les autres comme nous ne souhaitons pas qu’ils nous traitent . Ils ont leur manière d’aimer le Christ ; ils ne manquent ni de sainteté, ni de création de beauté, ni d’intelligence de la foi . Nous n’avons pas à condamner mais à témoigner et à partager . Il peut en résulter un grand approfondissement pour les autres et pour nous-mêmes .
Et encore . L’autre n’est connu que de Dieu seul . Lui seul est juge. Nous n’avons pas à préfigurer le Jugement à Sa place et encore moins à jouer au juge .
« Certes, il y a les réalistes ou ceux qui se prétendent tels, qui se déclarent des maîtres de l’analyse psychologique et psychiatrique mais ils ne sont souvent que pétris de préjugés . Supposons qu’ils peuvent découvrir certains faits ou même tout ce qui concerne la personne analysée . Cela voudrait-il dire que tous ces agissements viennent réellement du cœur ? Si personne ne peut juger son propre cœur, car il n’y a qu’un seul, Dieu, qui puisse sonder les cœurs – y compris le mien – et les reins, comment puis-je me permettre d’examiner les secrets intimes des autres, quelles que soient leurs paroles ou leur comportement ? L’être humain est un mystère dont Dieu seul, qui l’a créé, peut sonder les profondeurs . Et dans la même logique, tout pécheur est aussi un mystère . Il ne m’a été donné que d’essayer de guérir les blessures du pécheur . A l’instant où je contribue plutôt à le briser, je me brise moi-même » ( métropolite Georges Khodr du Mont-Liban in SOP 241, Paris 1999, p.33 ) .
Troisième exigence : rendre au travail de l’Esprit Saint dans l’histoire sa dimension ouverte et créatrice .
L’Esprit, quand il prend la décision de souffler, trouve toujours ses propres moyens d’expression . Et ces moyens ne se limitent pas au domaine de la raison . La raison, si elle ne visite pas le cœur pour s’y illuminer et reconnaître ses propres limites et sa fragilité, sera de plus en plus acide et se contentera d’accumuler les choses sans plus . Le cœur seul est le lien entre toutes choses .
Ce que je veux dire ici, c’est que chaque être est plus important que ses œuvres . Toute organisation du monde, si elle se limite à l’esprit du monde, périra avec le monde . Il faut bien reconnaître qu’il y a par moments dans nos Eglises des réalisations notoires et des institutions florissantes qui se sont pourtant avérées étrangères à l’Esprit Saint .
De même les hommes, même au plus profond du désert, ont besoin d’être aimés . Mais qui peut prétendre agir de la sorte s’il ne croit pas en Dieu, s’il ne réalise pas qu’il est en Dieu et qu’il voit toute l’existence par son regard ? Dis-toi bien que ton frère ne se repentira que si tu l’aimes . Il faut donc l’aimer, le reconnaître meilleur que toi ; reconnaître tout pécheur, tout criminel, tout dépravé plus beau que toi car tu as été appelé pour voir les vicissitudes en toi-même et jamais dans les autres . Encore une fois : parce que l’autre n’est connu que de Dieu seul, seul Dieu peut le juger !
Objection, me direz-vous : qu’en est-il alors de la justice sociale, de la justice humaine voire même de la justice ecclésiale ? Comment fixer en soi les frontières de ce qui est permis ou non, de ce qui est possible ou non ?
Je vous répondrai par ce récit ( Père Syméon Cossek, in SOP 225, Paris 1998, pp.26 et suivantes ). Saint Jérôme, dans une vision, est interrogé par le Seigneur qui lui dit ; « Que me donnes-tu aujourd’hui, Jérôme ? – Je te donne, Seigneur ma prière. Bien, dit le Seigneur, mais encore ? -Seigneur, je te donne mon ascèse . Très bien, dit le Seigneur, et quoi d’autre ? –Seigneur, je te donne toutes mes nuits de veille . Très bien, Jérôme, et que me donnes-tu encore ? – Seigneur, je te donne tout l’amour que je porte à ceux qui viennent me visiter . Parfait, dit le Seigneur, et encore ?-Oh, Seigneur, dit Jérôme, mais je ne sais plus, je n’ai plus rien…Es-tu bien sûr, Jérôme ? – Mais oui, s’exclame Jérôme ! Alors le Seigneur dit à Jérôme : « Il y a quelque chose que tu ne m’as pas donné, ce sont tes péchés »…
C’est exactement le résumé de l’expérience de la Samaritaine et de Zachée, qui eux ont donné leurs péchés, affirme le Père Syméon . Et cela pourrait être aussi la nôtre, après tout !
Quoiqu’il en soit, le Seigneur attend que nous venions dans l’état où nous sommes, pauvres, faibles, démunis, chaotiques pour lui dire ; « Je sais que tu m’aimes et je viens dans l’état où je suis, panse mes plaies par le baume de ta miséricorde » .
Cela n’est possible que si nous nous posons sous le regard de Dieu avec humilité . L’humilité n’est pas une vertu qui nous est spontanée, elle n’est pas facile à acquérir, c’est l’antidote de l’orgueil . Or, depuis Adam jusqu’à la fin des temps, l’homme est marqué par l’orgueil .
C’est pourquoi, « la véritable thérapie de l’orgueil, c’est l’humilité . L’humilité ne peut être qu’un cadeau de Dieu qui commence par ce regard d’amour qui se pose sur nous un jour, quelles que soient les circonstances de cette rencontre avec le Seigneur . Il est nécessaire qu’un jour, dans nos vies, le Seigneur nous rencontre, nous parle, nous aime de telle façon que nous comprenions, non par notre intellect mais par le cœur que nous sommes aimés …Ceci est très important, car nous sommes tentés en permanence par le désespoir, par la révolte, face à notre faiblesse, quelle qu’en soit la forme . A certains moments nous ne voulons plus entendre parler de cette faiblesse, nous ne la supportons plus. Mais là où nous faisons erreur c’est lorsque nous prenons le chemin de la révolte ou alors de la désespérance – chemin sans issue, chemin du néant » (Père Syméon Cossec, loc.cit. ) .
Amenés à lutter contre les passions, contre notre faiblesse et notre péché, nous ne pouvons le faire que si véritablement nous avons reçu la miséricorde du Seigneur et la grâce de l’humilité . C’est alors que nous pourrons vraiment accéder au repentir et à la conversion .
D’où l’importance de l’habitude de la prière qui nous apprend comment le Christ fait participer chacun à son amour selon ses capacités .
Tout dans notre vie découle de notre capacité et de notre désir de prier . La prière nous situe toujours dans le moment présent alors que nous sommes sans cesse tentés de vivre soit dans le passé soit dans l’avenir, jamais dans le moment présent . Nous avons donc besoin d’une prière quotidienne afin de nous ramener sur terre, de nous ramener à la réalité, là où Dieu nous appelle à assumer notre vie, nos rapports et nos responsabilités vis-à-vis des autres, pour que la prière devienne le fondement de tout ce que ce nous sommes, de tout ce que nous disons, de tout ce que représente notre témoignage dans le monde et pour le monde au nom de Dieu, notre Père .
Ainsi, nous voyant sous la lumière de Dieu, nous pourrons enfin dire au Seigneur : « Purifie-moi et aide-moi à me transformer ou plutôt, transforme-moi, aide-moi à me tourner vers toi sans cesse, sans un regard en arrière ».

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* Cette méditation est une compilation à partir de divers textes parus dans la revue mensuelle SOP – Paris, n°225, 241, 243.

Genealogy, Tree, Arbre

27 novembre, 2015

Genealogy, Tree, Arbre dans images sacrée 13%20SHERENBERG%20PSALTER%20TREE%20OF%20JESSE_

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-01,01-Genealogy,Tree,Arbre/slides/13%20SHERENBERG%20PSALTER%20TREE%20OF%20JESSE_.html

MARIE-NOËLLE THABUT – EVANGILE – SELON SAINT LUC 21, 25-28, 34-36

27 novembre, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

Commentaires de Marie-Noëlle Thabut, dimanche 29 novembre 2015

EVANGILE – SELON SAINT LUC 21, 25-28, 34-36

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : 25 « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. 26 Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. 28 Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.

34 Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste 35 comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. 36 Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout debout devant le Fils de l’homme. »

LE STYLE APOCALYPTIQUE Si on prend ces lignes au pied de la lettre, il y a de quoi frémir ! Mais nous avons déjà rencontré des textes de ce genre : on dit qu’ils sont de style « apocalyptique » et nous savons bien qu’il ne faut pas les prendre au premier degré ! Le malheur, c’est que, aujourd’hui, le mot « apocalypse » a très mauvaise presse ! Pour nous, il est synonyme d’horreur… alors que c’est tout le contraire ! Commençons donc par redonner au mot « apocalyptique » son vrai sens : on se rappelle que « apocaluptô », en grec, signifie « lever le voile », c’est le même mot que « re-velare » (en latin) – révéler en français ! Il faut traduire « texte apocalyptique » par « texte de révélation ». Ils révèlent la face cachée des choses. Le genre apocalyptique a au moins quatre caractéristiques tout-à-fait particulières : Premièrement, ce sont des livres pour temps de détresse, généralement de guerre et d’occupation étrangère doublée de persécution ; c’est particulièrement vrai pour le livre de Daniel au deuxième siècle avant notre ère : dans ce cas, ils évoquent les persécuteurs sous les traits de monstres affreux ; et c’est pour cela que le mot « apocalypse » a pu devenir synonyme de personnages et d’événements terrifiants. Deuxièmement, parce qu’ils sont écrits en temps de détresse, ce sont des livres de consolation : pour conforter les croyants dans leur fidélité et leur donner, face au martyre, des motifs de courage et d’espérance. Et ils invitent les croyants justement à tenir bon. Troisièmement, ils « dévoilent », c’est-à-dire « lèvent le voile », « révèlent », la face cachée de l’histoire. Ils annoncent la victoire finale de Dieu : de ce fait, ils sont toujours tournés vers l’avenir ; malgré les apparences, ils ne parlent pas d’une « fin du monde », mais de la transformation du monde, de l’installation d’un monde nouveau, du « renouvellement » du monde. Quand ils décrivent un chamboulement cosmique, ce n’est qu’une image symbolique du renversement complet de la situation. En résumé, leur message c’est « Dieu aura le dernier mot ». Ce message de victoire, nous l’avions entendu dimanche dernier dans le livre de Daniel. Il annonçait que le Fils de l’homme qui n’est autre que le peuple des Saints du Très-Haut verrait un jour ses ennemis vaincus et recevrait la royauté universelle. Quatrièmement, dans l’attente de ce renouvellement promis par Dieu, ils invitent les croyants à adopter une attitude non pas d’attente passive, mais de vigilance active : le quotidien doit être vécu à la lumière de cette espérance. Ces quatre caractéristiques des livres apocalyptiques se retrouvent dans notre évangile d’aujourd’hui. Parole pour temps de détresse, elle décrit des signes effrayants, langage codé pour annoncer que le monde présent passe : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles… le fracas de la mer et de la tempête… les puissances des cieux seront ébranlées ». Parole de consolation, elle invite les croyants à tenir bon : « Votre rédemption (traduisez votre libération) approche ». Parole qui « lève le voile », « révèle », la face cachée de l’histoire, elle annonce la venue du Fils de l’homme. Jésus reprend ici cette promesse par deux fois, et visiblement il s’attribue à lui-même ce titre de « Fils de l’homme », manière de dire qu’il prend la tête du peuple des Saints du Très-Haut,1 c’est-à-dire des croyants : « Alors on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée avec une grande puissance et une grande gloire. » … « Vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »

LE DEFI DES CROYANTS Enfin, dans l’attente de ce renouvellement promis par Dieu, notre texte invite les croyants à adopter une attitude non pas d’attente passive, mais de vigilance active : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête. »… « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s’alourdisse… restez éveillés et priez en tout temps… » « Relever la tête », c’est bien un geste de défi, comme Jérémie nous y invitait dans la première lecture, le défi des croyants. Le mot « croyants » n’est pas employé une seule fois ici, mais pourtant il est clair que Luc oppose d’un bout à l’autre deux attitudes : celle des croyants et celle des non-croyants qu’il appelle les nations ou les autres hommes. « Sur terre, les nations seront affolées… les hommes mourront de peur… mais vous, redressez-vous et relevez la tête » sous-entendu car vous, vous êtes prévenus et vous savez le sens dernier de l’histoire humaine : l’heure de votre libération a sonné, le mal va être définitivement vaincu. Il reste une chose paradoxale dans ces lignes : le Jour de Dieu semble tomber à l’improviste sur le monde et pourtant les croyants sont invités à reconnaître le commencement des événements ; en fait, et cela aussi fait partie du langage codé des Apocalypses, ce jour ne semble venir soudainement que pour ceux qui ne se tiennent pas prêts. Rappelons-nous les paroles de Paul aux Thessaloniciens : « Le Jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : quelle paix, quelle sécurité !, c’est alors que la ruine fondra sur eux comme les douleurs sur la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que (de sorte que) ce jour vous surprenne comme un voleur. Tous, en effet, vous êtes fils de la lumière, fils du jour… » (1 Th 5, 2 – 5). Paul, comme Luc, type bien deux attitudes différentes. Comme dans toutes les autres lectures de ce dimanche, les Chrétiens sont donc invités ici à une attitude de témoignage : le témoignage de la foi auquel nous invitait le prophète de la première lecture dans une situation apparemment sans issue, à vues humaines ; le témoignage de l’amour dans la lettre aux Thessaloniciens : « Que le Seigneur vous donne à l’égard de tous les hommes un amour de plus en plus intense et débordant » ; le témoignage de l’espérance alors que tout semble s’écrouler dans cet évangile : « Redressez-vous et relevez la tête… Vous serez dignes… de paraître debout devant le Fils de l’homme ». « Les hommes mourront de peur », mais vous, vous serez debout parce que vous savez que « rien, ni la vie, ni la mort… ne peut nous séparer de l’amour de Dieu révélé dans le Christ » (Rm 8, 39). Ce triple témoignage, voilà bien le défi chrétien. Beau programme pour cet Avent qui commence ! —————————- Note 1 – On sait que dans le livre de Daniel, le Fils d’homme est en réalité un personnage collectif, le « peuple des saints du Très-Haut »

 

HOMÉLIE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE C

27 novembre, 2015

http://www.homelies.fr/homelie,,4400.html

HOMÉLIE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE C

dimanche 29 novembre 2015

Famille de Saint Joseph

La péricope évangélique de ce jour suit immédiatement la description du siège de Jérusalem (v. 20-24). Conformément à l’apocalyptique juive, la chute de la ville est présentée sur l’horizon d’un bouleversement de la création tout entière, signifiant la fin de l’ancien monde, et l’avènement du royaume messianique. St Luc n’annonce donc pas la fin du monde ; mais le passage de l’ancienne humanité à l’Homme nouveau, l’Homme filial, désigné comme le « Fils de l’homme », celui qui apparaît sur la nuée (Dn 7, 13-14) en Juge des nations, au moment même de la chute du temple. La venue de ce Fils dans la nuée, plus éblouissant que les astres dans le ciel, n’est pas l’événement dernier, l’instant ultime qui mettrait un terme à l’histoire : on le voit venir, il est en mouvement, il se rapproche ; sa venue n’est donc pas instantanée, mais s’étale dans le temps. De plus, s’il est voilé dans une nuée, il n’est donc pas constatable comme les évidences de la réalité ordinaire. Pour pouvoir le discerner en train de venir « avec grande puissance et grande gloire », il faut un autre regard : le regard de la foi. Résumons notre acquis : – l’évangéliste parle de « commencement » : ce n’est donc pas la fin du monde qui est au centre du récit, mais la venue du Fils de l’homme ; celle-ci s’opérant en rupture avec l’ancien monde. – La description impressionnante qui nous est proposée nous invite donc à voir dans la chute de Jérusalem le signe de la proximité du Royaume. Proximité plus ontologique que chronologique puisque le Royaume est déjà là, et pourtant en devenir, secrètement présent dans chaque événement de notre vie quotidienne. Depuis la Pentecôte en effet, le salut offert en Jésus ressuscité brûle au cœur du monde comme un Feu divin prêt à tout transformer.

Cette mise en scène apocalyptique n’introduit pas au récit de l’écrasement de l’humanité par un Dieu courroucé, comme une lecture superficielle pourrait le faire craindre, puisque Jésus nous invite à « relever la tête ». Nous pourrions dire que la venue du Fils de l’homme opère comme une attraction puissante vers le haut : elle s’accompagne d’une invitation à nous tenir debout, à relever la tête, mouvement qui contraste singulièrement avec l’effondrement – nous pourrions dire à l’implosion – des éléments appartenant à cette terre, sous l’effet de la terreur. La description de la venue du Fils de l’Homme débouche logiquement dans la seconde partie de l’Evangile de ce jour, sur l’invitation à adopter l’attitude qui correspond au temps dans lesquels nous sommes désormais entrés : « Tenez-vous sur vos gardes » ; littéralement : « Méfiez-vous de vous-mêmes ». La vigilance est une attitude essentielle au christianisme. Dieu vient sans cesse au cœur de nos histoires, mais pour le découvrir dans la trame des événements, il faut demeurer vigilant ; il faut veiller pour ne pas céder aux « distractions » – au sens pascalien – qui ne conduisent qu’à alourdir notre cœur, à l’opacifier, à le river toujours plus à cette terre, le rendant de moins en moins capable de discerner celui qui vient « faire toutes choses nouvelles ». La vigilance était déjà l’attitude des prophètes de la première Alliance ; mais depuis la résurrection du Verbe fait chair, elle a atteint son paroxysme, car il s’agit désormais de discerner la présence de l’Epoux qui est venu, qui vient, et qui viendra, afin de lui emboîter le pas, et d’entrer avec lui dans la salle des noces. La vigilance de tout instant est le visage que prend la foi lorsqu’elle acquiert la lucidité des mains vides. Elle est l’attitude fondamentale de la période de l’Avent dans laquelle nous entrons aujourd’hui. Jésus lui-même nous a donné l’exemple : il a vécu toute sa vie sous le signe de la vigilance à laquelle il nous invite à notre tour. Il est le Vigilant par excellence ; en lui, la vigilance de la foi dévoile sa véritable identité : elle est accueil de l’éternel aujourd’hui de Dieu au cœur de l’histoire mouvante des hommes. La volonté de son Père, dont il faisait sa nourriture, ne lui était pas dictée : Notre Seigneur devait la découvrir ; et il n’hésitait pas à passer des nuits entières en prière pour la discerner. Comment dès lors pourrions-nous faire l’économie de ces temps de recueillement, d’écoute dans le secret du cœur, de relecture de notre vie sous le regard de Dieu ? Depuis que le Seigneur est venu marcher sur nos routes, tout événement est appelé à devenir, dans la lumière de la foi, le lieu d’une épiphanie de Dieu ; du Dieu qui agit au cœur de l’histoire des hommes et de chaque homme en particulier. Tout dans nos vies est porteur de sens, tout est parole à décrypter, appel à accueillir, en vue d’y répondre : « Le salut est maintenant plus prêt de nous qu’au moment où nous sommes venus à la foi » ; à tout instant il est donc « l’heure de nous réveiller de notre sommeil ». Dans cette perspective d’une eschatologie inscrite au cœur de l’histoire, l’Eucharistie est centrale. Elle est le lieu par excellence où s’opère la rencontre entre l’événement ultime et le temps présent. La Messe anticipe l’avenir, en l’accueillant dans le présent. Elle signifie que le Règne est déjà là, mais que nous cheminons vers lui dans le clair-obscur de la foi. Il ne s’agit plus d’un événement futur, puisqu’il est advenu dans la résurrection du Christ ; c’est par la vigilance du cœur que nous sommes invités à le découvrir dans l’épaisseur de chaque instant, comme promesse de la transfiguration à venir. C’est précisément ce que le Seigneur réalise pour nous dans chacune de nos célébrations : « Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? »» (Lc 24, 30-32)

« Seigneur, Père très saint, renouvelle en ce temps de l’Avent, notre vigilance : que nous puissions trouver la présence lumineuse du Christ dans l’obscurité de nos vies quotidienne, afin de courir au devant de lui, puisqu’il vient dans la gloire. Amen. » Père Joseph-Marie

Virgen del Esperanza, Santuario de Onda, Castellón, España

26 novembre, 2015

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CIEUX, RÉPANDEZ VOTRE JUSTICE, QUE DES NUÉES DESCENDE LE SALUT! (AVENT)

26 novembre, 2015

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CIEUX, RÉPANDEZ VOTRE JUSTICE, QUE DES NUÉES DESCENDE LE SALUT! (AVENT)

Thème: Méditations

La richesse de la tradition liturgique de l’Église nous offre l’hymne ancien du Rorate Cæli comme un point de réflexion récurrent pendant l’Avent. Chanté traditionnellement par les religieux tous les jours de l’Avent en chant grégorien, le nom de l’hymne est dérivé du verset d’ouverture et du refrain, celui-ci étant pris du livre du prophète Isaïe : «Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut, qu’elle fasse germer en même temps la justice. C’est moi, Yahvé, qui ai créé cela.» (Is 45,8). Ce verset du prophète Isaïe résume de façon extraordinaire l’attente patiente du Peuple de Dieu pour le Messie promis. Dans ce verset apparemment sans importance, nous voyons comment le prophète utilise au sens figuré la prière bien connue du Peuple de Dieu pour la récolte, suppliant Dieu d’accorder le don de la rédemption : «Car de même que la terre fait éclore ses germes et qu’un jardin fait germer sa semence, ainsi le Seigneur Dieu fait germer la justice et la louange devant toutes les nations.» (Is 61,11). Dans l’Ancien Testament, le don ou le manque de pluie étaient vus comme un signe de la bienveillance ou de la disgrâce de Dieu. La pluie pour la récolte était perçue comme récompense pour la fidélité à l’alliance car c’est Dieu seul qui donne la croissance et la persistance : «Assurément, si vous obéissez vraiment à mes commandements que je vous prescris aujourd’hui, aimant Yahvé votre Dieu et le servant de tout votre coeur et de toute votre âme, je donnerai à votre pays la pluie en son temps, pluie d’automne et pluie de printemps, et tu pourras récolter ton froment … et tu mangeras et te rassasieras.» (Dt 11,13-15). Reconnaissant sa dépendance totale de Dieu, Israël fit alors sa prière annuelle à Dieu non seulement pour que la pluie tombe mais, ce qui est encore plus important, pour que la pluie tombe au temps opportun. Israël a vécu une période d’attente patiente en l’accompagnant de la prière, sachant que le succès ou l’échec des récoltes en dépendait ou autrement dit soit la vie et l’abondance ou bien la faim et la mort pour ce peuple agricole. C’est dans cette supplication même du Peuple de Dieu pour que la pluie fertilise le sol desséché au temps opportun que le prophète Isaïe voit, de façon analogue, la supplication de son Peuple pour le Sauveur qui doit venir pour arroser la terre qui espère si ardemment la rédemption. Saint Paul écrit aux Galates : «Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme.» (Ga 4,4). Par l’incarnation du Christ, Dieu a versé sa grâce sur la terre et visité nos coeurs durs et desséchés. C’est ce qu’exprime de façon sublime le troisième verset du Rorate Cæli : «Regarde, Seigneur, l’abattement de ton Peuple, et envoie Celui qui doit venir! Envoie l’Agneau souverain de l’Univers, du Rocher du désert jusqu’à la montagne de la Fille de Sion, et qu’Il nous délivre du joug de nos péchés !». De nos jours, nous entendons que les déserts du monde se répandent rapidement. Nous devrions peut-être adopter la tenue du prophète Isaïe et demander en cet Avent que Dieu vienne visiter le désert spirituel du monde, afin de désaltérer ceux qui ont soif de la grâce et ainsi laisser Dieu naître dans beaucoup de coeurs à Noël, car «Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut» (2 Co 6,2).

Prière : Dieu notre Père, Tu es la source de toute vie, croissance et développement. Viens, nous te prions, visite nos coeurs et accorde la grâce renouvelante du Christ en cet Avent. Puissent les cieux déverser le Sauveur et faire fleurir la foi, l’espérance et la charité sur le sol desséché du monde, car de Lui dépend notre vie et nous attendons sa venue avec un désir ardent. Amen.

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