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par Martin Luther King: Pèlerinage à la non-violence

25 août, 2010

du site:

http://spiritualite2000.com/Archives/temoins/2002/juillet-aout02.htm

Pèlerinage à la non-violence

par Martin Luther King

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‘Evangile bien compris intéresse la totalité de l’homme, non seulement son âme mais aussi son corps, non seulement son bien-être spirituel, mais aussi son bien-être matériel. Une religion qui s’affirme concernée par les âmes des hommes et qui ne l’est pas également par les bidonvilles qui les damnent, les conditions économiques qui les étranglent et les situations sociales qui les paralysent, n’est qu’une religion spirituellement moribonde.

Pendant un temps je fus près de désespérer du pouvoir de l’amour dans la solution des problèmes sociaux. Les systèmes tels que présente-l’autre-joue et aime-tes-ennemis sont valables, pensai-je, uniquement dans les conflits d’individu àindividu. Mais si les groupes raciaux et les nations sont en conflit, il faut une méthode plus réaliste.

Je fis alors connaissance avec la vie et les enseignements du Mahatma Gandhi. Et je fus profondément captivé par ses campagnes de résistance non-violentes… Tout le concept gandhien de satyagraha ( satya est la vérité qui correspond à l’amour et graha est la force ; satyagraha signifie donc vérité-force ou amour-force ) avait pour moi une signification profonde… Mon scepticisme sur le pouvoir de l’amour, alors, diminua progressivement. J’en arrivai à voir pour la première fois que la doctrine chrétienne de l’amour, mis en aeuvre par la méthode gandhienne de non-violence, est l’une des armes les plus puissantes dont puisse disposer un peuple opprimé dans sa lutte pour la liberté. Mais ce n’étaient encore que compréhension et jugements intellectuels sans dessein pratique dans un contexte social réel.

Lorsqu’en 1954 je partis comme pasteur à Montgomery en Alabama, je n’avais pas la moindre idée que je serais plus tard impliqué dans une crise où la résistance non-violente serait applicable. J’avais vécu environ un an . dans la communauté lorsque se déclencha le boycottage des autobus. Poussé à bout par des expériences humiliantes qu’ils avaient constamment affrontés dans les autobus, les Noirs de Montgomery exprimèrent dans une action massive de non-coopération leur volonté d’être libres. Ils trouvèrent qu’il était en fin de compte plus honorable d’aller à pied dans les rues avec dignité que de rouler en autobus dans l’humiliation. Au début de cette protestation, les gens me demandèrent d’être leur porte-parole. En acceptant cette responsabilité, mon esprit consciemment ou inconsciemment, fut ramené au Sermon sur la Montagne et à la méthode gandhienne de résistance non-violente. Ce principe devint l’étoile directrice de notre mouvement. Le Christ donnait l’esprit et la motivation, Gandhi fournissait la méthode.

L’expérience de Montgomery fit plus pour clarifier mes idées sur la non-violence que tous les livres que j’avais lus. Au fil des jours, je me convainquais toujours davantage de la puissance de la non-violence. Elle devint beaucoup plus qu’une méthode que j’avais approuvée intellectuellement, elle devint un engagement dans un style de vie. De nombreux points que je n’avais pas réussi à clarifer intellectuellement au sujet de la non-violence se trouvèrent désormais résolus dans le domaine de l’action pratique.

Je ne voudrais pas donner l’impression que la nonviolence peut accomplir des miracles du jour au lendemain… Et je suis certain que beaucoup de nos frères blancs àMontgomery et partout dans le Sud restent amers envers les meneurs noirs, bien que ceux-ci aient choisi une voie d’amour et de non-violence. Mais la méthode non-violente atteint les coeurs et les âmes qui se vouent à elle. Elle leur donne un nouveau respect de soi. Elle fait appel à des réserves de force et de courage qu’ils ne savaient pas posséder. Finalement, elle émeut la conscience de l’adversaire au point que la réconciliation devient une réalité.

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Prier avec Martin Luther King. Fides/Jean-Pierre Delarge, 1981

APERCU DU LIVRE DE JOB (1) (prostestant)

27 mai, 2010

pour lire touts le commentaire au livre de Job su ce page du site:

http://www.bible-notes.org/articles-464-567-Job.html

ce teste ici:

http://www.bible-notes.org/article-381-Meditations-suivies-Apercu-du-livre-de-Job-1.html

APERCU DU LIVRE DE JOB (1)
 
Introduction
I – LA FIDELITE DE JOB,  SON EPREUVE ET SA DETRESSE : chapitres 1 à 2
          1- Job et sa famille : 1 : 1-5
          2- La première intervention de Satan : 1 : 6-12
          3- Les premières épreuves de Job : 1 : 13-22
          4- La nouvelle et terrible épreuve de Job : 2 : 1-13
          5- La détresse de Job : 3 : 1-26

Introduction :
 
            Le livre de Job est un livre très ancien qui fait partie des livres de sagesse de la Bible, appelés aussi livres « poétiques », avec les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et les Lamentations de Jérémie.
            La vie de Job se situe probablement à l’époque des patriarches, entre la vie d’Abraham et celle de Moïse. Toutefois les personnages du livre ne font pas partie du peuple d’Israël. Le pays d’Uts où se déroule la scène semble se situer au sud-est de la Palestine ; ce lieu est mentionné en rapport avec le peuple d’Edom (Lam. 4 : 21) et les noms d’Eliphaz et Théman sont donnés avec la descendance d’Edom (Gen. 36 : 10-11).
 
            L’enseignement que contient le livre de Job est valable pour tous les temps. Son inspiration divine est évidente ; d’autres écrivains bibliques mentionnent Job ou citent des paroles tirées de son livre (Ezé. 14 : 20 ; 1 Cor. 3 : 19 ; Jac. 5 : 11).
 
            Ce livre traite de la question de la souffrance permise par Dieu, mais infligée par Satan à un homme juste. Alors que les amis de Job sont incapables de trouver une explication à ce mystère, Dieu amène son serviteur à comprendre sa petitesse devant Lui, à se juger et à se repentir. La discipline dont Job a été l’objet n’était pas un châtiment mais Dieu l’a employée pour mettre en évidence la propre justice du patriarche, afin de l’amener à la vraie bénédiction.
            N’est-il pas remarquable que la Parole de Dieu consacre un livre entier à nous apprendre que la satisfaction de soi (33 : 9) doit faire place au jugement de soi-même, avant de s’abandonner à la grâce de Dieu (42 : 6) ?
            Job pensait que sa relation avec Dieu reposait sur son intégrité personnelle : il doit apprendre que l’homme n’est justifié que sur le principe de la grâce (33 : 24).
             A la fin du livre, le but du Seigneur (sa « fin » – Jac. 5 : 11) est atteint ; le propos de Dieu, accompli au travers de l’épreuve, s’achève, en apportant à Job une bénédiction surabondante (42 : 12-15). « Voici, nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience. Vous avez ouî parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur, savoir que le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux (Jac. 5 : 11).
 
 
            Il est possible de subdiviser le livre de Job de la façon suivante :
 
                        1- La fidélité de Job, son épreuve et sa détresse (chapitres 1 à 2)
                        2- Les débats de Job et de ses amis (chapitres 3 à 26)
                        3- Le monologue de Job (chapitres 27 à 31)
                        4- Elihu et l’éducation divine (chapitres 32 à 37)
                        5- La réponse de l’Eternel et le repentir de Job (chapitres 38 à 42 : 6)
                        6- « La fin du Seigneur » (chapitre 42 : 7-17).
 
 
            « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3 : 16-17).
            « Toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15 : 4).
            Demandons à Dieu de nous enseigner pour notre profit (Es. 48 : 17) par la lecture de ce livre.
           
 
            Les commentaires qui suivent donnent un aperçu sur le livre de Job. Ils sont essentiellement tirés d’un ouvrage de G. André : « Job » (Juillet 1981).
 
 
 
 
 
I – LA FIDELITE DE JOB,  SON EPREUVE ET SA DETRESSE : chapitres 1 à 2
 
 
            1- Job et sa famille : 1 : 1-5
 
                        1.1 Le caractère de Job
 
                                   Quatre qualités sont relevées chez Job (v. 1) :
                                               – il était « parfait » c’était un homme intègre à qui rien ne manquait moralement parlant
                                               – il était « droit »
                                               – il craignait Dieu
                                               – il se retirait du mal.
 
                                   Sa connaissance de Dieu était assez limitée du fait déjà de l’époque à laquelle il vivait ; Il était pour lui le Créateur, Celui qui intervient dans la vie, à qui sont la puissance et la force ; mais Job ne le connaissait pas Lui-même, ni sa grâce.
                                   Job connaissait encore moins son propre coeur ; il était persuadé de sa perfection : « mon coeur ne me reproche aucun de mes jours » (27 : 6). Il avait une haute opinion de sa personne : « comme un prince je m’approcherai de Lui » (31 : 37).
                                   Sa foi était faible, mais réelle ; elle ira en s’affermissant peu à peu au cours du livre, pour triompher à la fin.
 
 
                        1.2 Un homme béni par Dieu
 
                                    Job était béni (v. 3) :
                                               – dans sa famille : il avait dix enfants 
                                               – dans ses biens : ses troupeaux étaient considérables, il avait un très grand nombre de serviteurs.
                                   Il était « plus grand que tous les fils de l’Orient » : cette expression désigne les habitants à l’Est du Jourdain (Gen. 29 : 1) qui avaient la réputation d’être sages (1 Rois 4 : 30)
 
 
                        1.3 L’engagement de Job
 
                                   A leur jour anniversaire, chacun des fils de Job invitait ses frères et soeurs dans sa maison pour boire et manger avec eux. Quand le festin était terminé, Job offrait des holocaustes pour ses enfants, craignant qu’ils n’aient péché ou maudit Dieu (v. 5). « Job faisait toujours ainsi » : ayant compris la nécessité de s’approcher de Dieu avec un sacrifice, le patriarche accomplissait fidèlement ce service ; mais, semble-t-il, il n’offrait pas de sacrifice pour lui-même.
 
 
 
            2- La première intervention de Satan : 1 : 6-12
           
                        Les fils de Dieu, les anges, viennent un jour se présenter devant l’Eternel ; Satan aussi vient au milieu d’eux. La scène est pour nous étrange et mystérieuse ; elle est un peu semblable à celle que l’on trouve dans la prophétie de Michée (1 Rois 22 : 19-22). Un certain parallèle se présente aussi avec celle du chapitre 6 d’Esaïe où la vision se déroule cependant dans le temple. L’apôtre Paul présente Dieu comme « seul Souverain », et il ajoute qu’Il « habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu ni ne peut voir » (1 Tim. 6 : 16). Les anges, qui sont des esprits, ont accès dans une mesure à la présence divine ; l’homme, poussière de la terre, ne le peut ; il a une nature différente de celle des anges, mais aussi de celle des rachetés ressuscités (Luc 20 : 34-36).
 
 
                        2.1 Satan l’adversaire
 
                                   Il est évident dans tous les passages qui parlent de Satan, qu’il a, comme les anges, une nature spirituelle. Le prophète Ezéchiel le présente sous la figure du roi de Tyr, comme « un chérubin oint » (Ezé. 28 : 11-17). Toutes ses qualités sont relevées ; il est précisé qu’il a été en Eden, le jardin de Dieu ; mais il n’est qu’une créature (v. 13, 15). Il fut parfait dans ses voies « jusqu’à ce que l’iniquité s’est trouvée en toi » (v. 15). Quelle iniquité ? – « Ton coeur s’est élevé pour ta beauté ». Toute la suffisance de celui qui est appelé astre brillant (Lucifer) est relevée en Esaïe 14 : « Je monterai… j’élèverai mon trône… je serai semblable au Très-haut » (v. 13-14) ; l’orgueil, voilà avant tout « la faute du diable » (1 Tim. 3 : 6), que l’homme est si prompt à imiter.
                                   Quel contraste avec le Seigneur Jésus qui « étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes » (Phil. 2 : 6-8).
 
                                   Le prophète poursuit : « On t’a fait descendre dans le shéol, au fond de la fosse… Je t’ai précipité de la montagne de Dieu comme une chose profane » (Es. 14 : 15 ; Ezéch. 28 : 16). Pourtant, si mystérieux que cela paraisse, Satan garde l’accès dans la présence de Dieu (Eph. 6 : 12), tout en se promenant « çà et là sur la terre » (Job 1 : 7) ; il reste doué d’un grand pouvoir, sans toutefois posséder l’omniprésence, réservée à Dieu seul.
 
                                   Sa puissance est grande ; « le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules » (2 Cor. 4 : 4) ; il est le « père » de ceux qui s’opposent à Jésus (Jean 8 : 44) ; par suite du péché, il a « le pouvoir de la mort ». Mais pour le croyant, Jésus, par la Croix, l’a rendu « impuissant » (Héb. 2 : 14). « Car les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 6 : 23).
 
                                   Satan n’est pas maître des lois de la nature ; il n’a rien créé. Seul le Seigneur Jésus est à la fois le Créateur « soutenant toutes choses par la parole de sa puissance » (Héb. 1 : 3). Les hommes découvrent et utilisent les lois de la nature, mais ne peuvent les dominer. Le pouvoir de Satan dans le monde physique est donc limité par la « permission » de Dieu, selon qu’Il le juge bon, pour le bien des siens (2 Cor. 12 : 7).
 
                        2.2 La controverse
 
                                   Lorsque l’Eternel attire l’attention du diable sur Job, l’adversaire répond ironiquement : « Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? » (v. 9). Tu l’as béni de toute manière, ce n’est pas étonnant qu’il te craigne, affirme-t-il en quelque sorte. Il ajoute : « Mais étends ta main et touche à tout ce qu’il a : tu verras s’il ne te maudit pas en face » (v. 11).
                                   L’Eternel permet alors à Satan de dépouiller Job de tous ses biens, mais lui interdit de porter la main sur lui-même.
                                   Satan sort de la présence de l’Eternel (v. 12).
 
                                   De fait, si c’est bien le diable qui frappe Job (2 : 7), c’est l’Eternel lui-même qui l’a commandé. Dieu a son but secret en agissant ainsi ; il faudra la longue et douloureuse expérience de tout le livre, l’intervention d’Elihu et de l’Eternel en personne, pour que le dessein divin soit révélé et que Job le saisisse.
 
 
 
            3- Les premières épreuves de Job : 1 : 13-22
           
                        3.1 Les coups successifs qui frappent Job
 
                                   Les boeufs, instruments de travail (Prov. 14 : 4), sont pris par les gens de Sheba ; les bergers sont mis à mort (v. 14-15).
                                    La foudre brûle les brebis qui fournissaient la nourriture et le vêtement ; leurs gardiens sont consumés (v. 16).
                                   Les chameaux, moyens de transport de base pour le commerce, sont enlevés par les Chaldéens ; les jeunes hommes sont frappés par l’épée (v. 17).
                                   Les fils et les filles, qui mangeaient et buvaient dans la maison de leur frère aîné, sont écrasés par son effondrement sous l’effet de la tempête (v. 18-19).
 
                                   Quatre coups terribles, simultanés, au milieu de la prospérité… et de la piété. N’y a-t-il pas de quoi être révolté ?
 
 
                        3.2 L’attitude de Job
 
                                   Job supporte l’épreuve avec dignité. Dans son deuil, il se lève, déchire sa robe, rase sa tête, se jette à terre et se prosterne (v. 20).
                                    Il reconnaît n’avoir rien apporté dans ce monde, et ne pouvoir rien en emporter. Il a reçu la bénédiction de la part de Dieu : « L’Eternel a donné, et l’Eternel a pris, que le nom de l’Eternel soit béni ! » (v. 21). Il estime n’avoir aucun droit, et accepte le désastre de la main de Dieu ; il ne Lui attribue rien d’inconvenant.
 
                                   Satan n’a rien gagné, Dieu est honoré ; mais si l’épreuve s’était arrêtée à ce moment-là, quel honneur pour Job : il n’aurait pas manqué de s’en prévaloir !
 
 
 
            4- La nouvelle et terrible épreuve de Job : 2 : 1-13
 
 
                        4.1 La deuxième intervention de Satan 
 
                                   L’Eternel poursuit son dessein. Lorsque Satan se présente de nouveau devant Lui, il ne peut plus prétendre que la piété de Job découle de sa prospérité. Cruellement il fait remarquer que les biens d’un homme ne sont rien en comparaison de sa vie. Il incite Dieu à toucher « à ses os et à sa chair » ; « tu verras s’il ne te maudit pas en face » (v. 5), dit-il !
                                   L’Eternel laisse alors dans la main de Satan la santé de Job, mais non sa vie.
 
 
                        4.2 Job frappé dans son corps par Satan
 
                                   Sorti de la présence divine, Satan frappe Job d’un ulcère malin, qui le tourmente jour et nuit (7 : 3), provoque de terribles démangeaisons (2 : 8) et couvre sa peau de vers, de croûtes, de suppuration (7 : 5) ; le pauvre homme va maigrir terriblement (16 : 8) ; son haleine deviendra odieuse, même à sa femme (19 : 17) ; il est délaissé par ses amis et sa famille (19 : 14-19) ; il est assis dans la cendre (2 : 8).
 
 
                        4.3 La femme de Job
 
                                   L’épouse de Job, loin de se montrer « l’aide qui lui correspond », met en doute la fermeté de son mari dans sa « perfection »; elle va jusqu’à lui conseiller le suicide (v. 9).
                                   Mais Job dit : « Tu parles comme parlerait une insensée » (v. 10) ; ne fallait-il pas recevoir de la part de Dieu non seulement le bien, mais aussi le mal ?
                                    A nouveau Job accepte l’épreuve de la main divine. Mais il n’en recherche devant la face de Dieu ni les motifs, ni le but.
 
 
                        4.4 Les trois amis
 
                                   Pleins de bonnes intentions, trois amis de Job se mettent en route et se concertent pour « venir le plaindre et le consoler ». Ils ignorent visiblement combien il est difficile d’apporter des paroles à propos à un frère dans l’épreuve. Quand ils voient Job, il ne le reconnaissent pas, et sont épouvantés à sa vue. Ils manifestent leur peine par les signes habituels à cette époque : ils pleurent, déchirent leurs vêtements, répandent de la poussière sur leurs têtes, mais ne savent que dire. Assis à terre, désolés, pendant sept jours et sept nuits ils sont là dans le silence, remuant leurs pensées qui, comme on le voit plus loin, arrivent à la conclusion que Job a dû terriblement pécher et commettre des fautes graves pour que Dieu le châtie ainsi.
 
                                   Devant ce silence chargé de reproches latents, Job n’en peut plus et sa douleur éclate.
 
 
            5- La détresse de Job : 3 : 1-26
 
 
                        5.1 Job maudit son jour
 
                                   Après ces sept épreuves successives depuis la perte de ses boeufs jusqu’au silence accusateur de ses amis, Job en vient à souhaiter n’être jamais né (v. 3-10). Voilà déjà un reproche indirect à Dieu qui lui a donné la vie.
                                   D’un seul homme il a pu être dit – et par le Seigneur lui-même – qu’il eût mieux valu qu’il ne fût pas né : c’est Judas (Marc 14 : 21).
                                   Devant la perspective terrible de ce qui l’attendait, Jésus dit : « Mon âme est troublée, et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ? » Il accepte pourtant pleinement la volonté du Père, comme il l’avait fait avant de venir sur la terre : « Mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton Nom » (Jean 12 : 27-28).
           
 
                        5.2 La mort, seule issue à l’angoisse
 
                                   Job désire ensuite avoir été mort-né (v. 10-12), ou de bénéficier maintenant du repos du sépulcre (v. 14-22). Il souligne sa misère (v. 24) ; son pressentiment ne l’avait pas trompé. Il avait pensé que sa prospérité ne durerait pas et se transformerait en désastre : « Ce que j’appréhendais m’est arrivé » (v. 25).
 
                                   Quatre fois dans ce chapitre, Job demande : pourquoi ? pourquoi ?, sans recevoir de réponse. Ses amis se chargeront d’en donner une, mais à leur manière.
                                   Quel contraste avec les psaumes 42 et 43, où par neuf fois l’âme dans la détresse pose la question : pourquoi ? Mais où le psalmiste souligne aussitôt l’attitude à prendre : « Attends-toi à Dieu ; car je le célébrerai encore ; sa face est le salut » (Ps. 42 : 5). Il reste confiant malgré tout dans ce Dieu fidèle qui donnera la délivrance : « Il est le salut de ma face et mon Dieu » (Ps. 42 : 11 ; 43 : 5).
 
                                   Le discours de Job se termine ainsi par l’expression de son angoisse. Il craignait de succomber à son épreuve, comme Paul lorsqu’il écrivait aux Corinthiens : « nous avons été excessivement chargés, au-delà de notre force, de sorte que nous avons désespéré même de vivre » ; mais l’apôtre recevra la délivrance en plaçant sa confiance en « Dieu qui ressuscite les morts » (2 Cor. 1 : 8-9).
                                   Plus tard, le divin remède à son amertume sera révélé à Job : la grâce de Dieu, celle dont le croyant est exhorté à ne pas laisser les autres en manquer. « Poursuivez la paix avec tous, et la sainteté… veillant de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu » (Héb. 12 : 15).