Archive pour la catégorie 'Zenith'

LES ANGES ARRIVENT TOUJOURS À TEMPS – 19 JUIN 2005

2 octobre, 2015

http://www.zenit.org/fr/articles/les-anges-arrivent-toujours-a-temps

LES ANGES ARRIVENT TOUJOURS À TEMPS – 19 JUIN 2005

Entretien avec Stefano Redaelli, auteur d’un ouvrage sur les anges gardiens

ROME, Dimanche 19 juin 2005 (ZENIT.org) – Stefano Redaelli, chercheur dans un centre spatial, croit aux anges. Dans son récent ouvrage « Arrivano in tempo » (Ils arrivent à temps), publié aux Editions « Cittanuova », il raconte l’histoire des anges, qui arrivent toujours à temps. « Il suffit de vouloir les voir, explique-t-il. Peut-être se présentent-ils à travers le visage d’un ami, ou ce téléphone qui sonne précisément au bon moment ».

Stefano Redaelli est titulaire d’une maîtrise en physique et depuis 1997 il vit et travaille à Varsovie, où il s’occupe des changements climatiques et du vent solaire dans un centre de recherche spatiale.
Dans cet entretien accordé à ZENIT, il explique que ses collègues scientifiques n’ont jamais vu d’ange dans leurs recherches spatiales, mais « peut-être faut-il chercher les anges sur la terre et non parmi les nuages ou les étoiles » ?

Zenit : Qui sont les anges gardiens ?

S. Redaelli : Des créatures spirituelles qui nous accompagnent sur ce chemin extraordinaire et ardu que nous appelons vie, avec un devoir précis : nous montrer la route quand nous l’avons perdue, nous offrir un point d’appui si nous glissons, une main pour nous relever, pour nous soutenir.

Zenit : La Bible nous parle des anges. Aujourd’hui sont-ils oubliés, ou y a-t-il un regain d’intérêt pour ces figures angéliques ?

S. Redaelli : Les anges ne passent jamais de mode, parce que l’âme ne passe pas de mode. Elle peut-être empoussiérée, sale, malade, atrophiée, on peut la mettre dans un tiroir ; elle ne sera jamais désuète. Il existe à notre époque une soif de lumière : une soif silencieuse, dissimulée par des petites gorgée de vie qui n’étanchent pas la soif. Et il existe un besoin de signes.

Les anges sont cela : ils montrent une lumière, un signe, ils sont un pont entre le ciel et la terre. L’ange est reconnu comme symbole d’une spiritualité à laquelle tous aspirent. Il y a ceux qui, face à la Parole de Dieu éprouvent une crainte étrange, un sens de transcendance et de distance. L’ange en revanche, est plus facile à accepter. Je ne pense pas que Dieu s’offense de cela. L’ange est un médiateur entre Dieu et l’homme. Si nous sommes attentifs et disponibles, l’ange nous portera à Dieu. Et portera Dieu jusqu’à nous.

Zenit : Vous croyez que les anges arrivent toujours à temps. Comment peut-on « sentir » leur présence ?

S. Redaelli : Il faut aiguiser les sens de l’âme : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher. Il faut réapprendre à sentir le monde de l’esprit. La science enseigne la méthode expérimentale. On croit à ce que l’on voit à travers l’expérience directe, on croit à ce qui est quantifiable, reproductible. Ce critère peut, je crois, d’une certaine manière, être étendu au monde immatériel.

Pour faire l’expérience des réalités spirituelles il faut activer l’amour dans son cœur. « Je me manifesterai à celui qui m’aime » lit-on dans l’Evangile. Les anges sont une manifestation de l’amour personnel de Dieu pour nous. Il suffit parfois d’un tout petit geste d’amour pour ouvrir grand le ciel. Ceux qui en ont fait l’expérience le savent. On peut arriver à se familiariser avec ce genre d’expériences.

Peut-être est-ce l’unique salut dans un monde dominé, parfois, par un matérialisme asphyxiant. S’il nous semble ne plus pouvoir respirer, n’entendre que ce qui est purement matériel, mettons nous à aimer : nous découvrirons un autre monde, nous apprendrons à l’habiter, nous en ressentirons le manque. Nous finirons par le préférer. Nous verrons les anges.

Zenit : Vous travaillez dans le domaine de la physique dans un centre de recherche spatiale : que disent vos collègues à propos des anges ?

S. Redaelli : Dans leurs recherches spatiales mes collègues n’ont pas rencontré d’ange. Youri Gagarine, quand il vola dans le cosmos, ne trouva pas Dieu non plus (affirma-t-il). Certains d’entre eux m’ont toutefois confié : « Tu sais Stefano, il m’est arrivé des choses comme celles que tu racontes dans ton livre. Je ne pensais pas qu’ils pouvaient exister… ». Peut-être faut-il chercher les anges sur la terre, et non parmi les nuages, ou les étoiles ?

FRANCE : UN RÉVEIL DES CONSCIENCES SIGNIFICATIF, PAR LE CARD. RYLKO

4 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/france-un-reveil-des-consciences-significatif-par-le-card-rylko

FRANCE : UN RÉVEIL DES CONSCIENCES SIGNIFICATIF, PAR LE CARD. RYLKO

COLLOQUE NATIONAL DES JURISTES CATHOLIQUES (TEXTE INTÉGRAL)

ROME, 19 NOVEMBRE 2013 (ZENIT.ORG) CARD. STANISLAS RYLKO

Le « cri » des chrétiens « même s’il est peu écouté et souvent contrarié par les médias, est d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité », estime le cardinal Rylko, qui constate en France « un réveil significatif des consciences de nombreuses personnes d’extractions religieuses et culturelles diverses, comme l’ont démontré les grandes manifestations pour défendre le mariage ». Le cardinal Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, est intervenu lors du XXVIème Colloque national des juristes catholiques, sur le thème « Le Mariage en questions », à Paris, le 16 novembre 2013.

NOUS PUBLIONS CI-DESSOUS IN EXTENSO LE TEXTE QU’IL A PRONONCÉ EN FRANÇAIS À CETTE OCCASION. INTERVENTION DU CARD. RYLKO INTRODUCTION

« L’engagement des laïcs dans la vie publique et l’avenir de la cité » Mesdames et Messieurs, Au nom du Conseil Pontifical pour les Laïcs, je vous adresse mes salutations cordiales, à vous qui participez au XXVIèmeColloque National des Juristes Catholiques. Une pensée particulière va à votre Président, le professeur Joël-Benoît d’Onorio, que je remercie de m’avoir invité à intervenir devant cette illustre assemblée. Je vous félicite avant tout pour le thème choisi pour ce Colloque : “ Le Mariage en questions ”, un thème d’une actualité brûlante. « Nous vivons dans un temps où les critères de l’être homme sont devenus questionnables /…/ – disait le Pape Benoît XVI – Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l’homme /…/ La foi en Dieu doit se concrétiser dans notre engagement commun pour l’homme… ».[1] Mais l’engagement pour l’homme veut dire, en particulier, engagement en faveur des institutions fondamentales pour son existence, comme le sont le mariage et la famille, institutions durement remises en question aujourd’hui… Face aux graves défis de la postmodernité, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas rester indifférents, ni nous taire ! A notre époque, le message de l’Exhortation apostolique Christifideles laici a acquis un caractère d’une urgence particulière : « Des situations nouvelles, dans l’Eglise comme dans le monde, dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles, exigent aujourd’hui, de façon toute particulière, l’action des fidèles laïcs. S’il a toujours été inadmissible de s’en désintéresser, présentement c’est plus répréhensible que jamais. Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire ».[2] Aujourd’hui, tout spécialement, une présence visible et incisive des chrétiens est nécessaire dans la vie publique, avec l’audace d’être vraiment un “ levain évangélique ”, le “ sel ” et la “ lumière ” du monde, en étant guidés par l’Evangile et par la Doctrine sociale de l’Eglise. Nous touchons ici le point névralgique de la vocation et de la mission des laïcs dans le monde, qui concerne leur “ caractère séculier ”, facteur fondamental de leur identité en tant que laïcs. Le Concile Vatican II nous dit : « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée. A cette place, ils sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité ».[3] A notre époque, la culture dominante enferme la foi dans le domaine strictement privé, éliminant Dieu de la sphère publique. Nous assistons à une véritable “ christianophobie ” et à un dangereux fondamentalisme laïciste. Dans les démocraties occidentales, là où l’on parle de tant de tolérance, la liberté religieuse est même sérieusement menacée. Le pape Benoît XVI a parlé d’une périlleuse expansion de ce qu’on appelle la “ tolérance négative ” qui, pour ne pas importuner les non-croyants ou les autres croyants, élimine tous les symboles religieux de la vie publique. Ainsi – paradoxalement – au nom de la tolérance, on abolit la tolérance elle-même.[4] Une telle situation requiert indéniablement des fidèles laïcs le courage d’aller à contre-courant et d’être dans le monde un “signe de contradiction”. En outre, elle les sollicite à sortir des sacristies et du cadre des discours internes à l’Eglise, en devenant des témoins persuasifs de l’Evangile au cœur du monde. Il est vrai que, dans la société occidentale, nous, les chrétiens, nous sommes une minorité. Toutefois, le vrai problème n’est pas là. Le sel est “minoritaire” dans la nourriture, mais il lui donne son goût ; le levain est “minoritaire” dans la pâte, mais il la fait fermenter. Notre vrai problème consiste à ne pas devenir insignifiants, “insipides”, à ne pas perdre la “saveur évangélique”… L’antique auteur de la Lettre à Diognète disait : « /Les chrétiens / sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel /…/ En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde… ». Rencontrant des membres du Sénat et de l’Assemblée nationale de la République française, le pape François a tenu à réaffirmer que « le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l’Etat français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. On peut se féliciter que la société française redécouvre des propositions faites par l’Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun. L’Eglise désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de la société et de son destin ».[5] Le pape s’est ensuite attardé sur l’exercice du pouvoir législatif des parlementaires : « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ».[6] Les paroles du Saint-Père revêtent une importance toute particulière dans le contexte de la culture postmoderne, une culture qui met en question la nature même de l’homme ainsi que des institutions fondamentales pour son existence, comme le mariage et la famille. Aujourd’hui la “liberté du faire” – disait le pape Benoît XVI, commentant l’intéressante étude du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim – est en train de se commuer en une “liberté de se faire soi-même”, d’une manière complètement arbitraire, sans tenir compte de la loi que le Dieu Créateur a inscrit dans la nature de l’être humain (la loi naturelle!).[7] Les nouvelles lois sur le mariage et la famille, promulguées par de nombreux Parlements, en sont une preuve éclatante. Comme chrétiens, en cette époque, nous sommes donc appelés tout particulièrement à être les gardiens de l’être humain, de sa dignité et de ses droits inaliénables. Mais pour accomplir une mission si haute et si importante, nous devons avoir un concept très clair de notre identité de disciples du Christ. Cette conscience est aujourd’hui loin d’être acquise, car elle est souvent chargée de problèmes. Le relativisme et la “pensée faible” engendrent des personnalités fragiles, fragmentées et incohérentes. Les modèles de vie imposés par la culture dominante sèment partout l’égarement et la confusion, même parmi les baptisés. Le cadre “identitaire” du chrétien moyen devient toujours davantage le résultat d’un ensemble de choix arbitraires et commodes. Le pape François dénonce souvent ce danger et parle fréquemment de chrétiens “endormis”, de chrétiens “à temps partiel”, de chrétiens “que de nom”… alors que le monde d’aujourd’hui a besoin de vrais chrétiens mûrs, qui soient d’authentiques témoins du Christ et de son Evangile. En d’autres termes, il a besoin de chrétiens qui vivent à fond la réalité du Baptême reçu. La question de l’identité des baptisés tenait particulièrement à cœur aux Pères de l’Eglise. Saint Léon le Grand exhortait ainsi ses fidèles : « Chrétien, reconnais ta dignité » ; à son tour saint Ignace d’Antioche réaffirmait : « Il ne suffit pas d’être appelés chrétiens, il faut l’être vraiment… ». Vivre à fond l’identité chrétienne signifie surtout décider de mettre Dieu au centre de sa vie. Il ne s’agit pas d’un Dieu quelconque, mais de ce Dieu qui s’est révélé dans le visage de Jésus-Christ. Cela peut sembler quelque chose d’escompté, mais aujourd’hui ça ne l’est pas du tout ! Dans sa Lettre apostolique Porta fidei, le pape Benoît XVI écrivait : « Il arrive désormais fréquemment que les chrétiens s’intéressent surtout aux conséquences sociales, culturelles et politiques de leur engagement, continuant à penser la foi comme un présupposé évident du vivre en commun. En effet, ce présupposé non seulement n’est plus tel mais souvent il est même nié ».[8] En réalité, le vrai problème de l’homme d’aujourd’hui est la question de Dieu, car sans Créateur – comme nous l’enseigne le Concile Vatican II – la créature s’évanouit.[9] Tout change si Dieu existe ou n’existe pas ! Et le Pape Benoît XVI a été très explicite à cet égard, quand il a affirmé : « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu ».[10] En ce temps de grave crise qui bouleverse le monde et qui n’est pas seulement une crise économique et financière, mais surtout une crise anthropologique, un chrétien court facilement le risque de sombrer dans l’amertume de la déception, de se laisser aller au découragement ou encore de développer une vision apocalyptique et catastrophique de l’histoire. Les changements profonds que connaît notre monde mettent à dure épreuve nos  certitudes de toujours et même notre foi. De fait, l’espérance de beaucoup de nos contemporains commence à vaciller ! Face à une telle situation, les chrétiens se voient confier une tâche extrêmement urgente : être des témoins crédibles de l’espérance. Le pape François nous a encouragés à maintes reprises à ce sujet : « Ne vous laissez pas voler l’espérance ! ». En outre, il nous a demandé de « lire la réalité, mais aussi (de) vivre cette réalité, sans peurs, sans fuites, et sans catastrophismes. Toute crise – a expliqué le Saint-Père – même la crise actuelle, est un passage, le travail d’un accouchement qui comporte peine, difficulté, souffrance, mais qui porte en lui l’horizon de la vie, d’un renouvellement, qui porte la force de l’espérance /…/ La crise peut devenir un moment de purification, pour revoir nos modèles économiques et sociaux et une certaine conception du progrès qui a nourri nos illusions, pour récupérer l’humain dans toutes ses dimensions ».[11] Comme nous pouvons le voir, le domaine d’engagement est extrêmement vaste et rempli de défis pour les laïcs catholiques. Il est vrai qu’aujourd’hui, bien souvent, la voix des chrétiens ressemble à celle de ceux qui crient dans le désert. Mais notre cri – même s’il est peu écouté et souvent contrarié par les médias – ne peut pas ne pas se faire entendre et il est d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité. D’ailleurs, dans la société française, il semble déjà porter quelques fruits tangibles. Il s’agit d’un réveil significatif des consciences de nombreuses personnes d’extractions religieuses et culturelles diverses, comme l’ont démontré les grandes manifestations pour défendre le mariage, qui ont vu une forte participation des catholiques. Voilà donc quelle est la vocation et la mission des laïcs catholiques dans la vie publique : être le sel de la terre et la lumière du monde ! Je termine sur ces mots et je vous remercie de votre attention, en vous souhaitant de tout cœur un fructueux travail.

[1] Benoît XVI, Discours durant la célébration œcuménique dans l’église de l’ex-couvent augustinien d’Erfurt, 23 septembre 2011. [2] Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici, n° 3. [3] Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium, n° 31. [4] Cf. Benoît XVI, Luce del mondo. Il Papa, la Chiesa e i segni dei tempi. Una conversazione con Peter Seewald, Libreria Editrice Vaticana 2010, p. 82. [5] François, Discours à la Délégation de parlementaires français du groupe d’amitié France-Saint-Siège, 15 juin 2013. [6] Ibidem. [7] Cf. Benoît XVI, Discours pour la présentation des vœux de Noël à la Curie romaine, 21 décembre 2012. [8] Benoît XVI, Lettre apostolique Porta fidei, n° 2. [9] Cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde contemporain Gaudium et spes, n° 36. [10] Benoît XVI, Message pour le Carême 2006, in “ Insegnamenti ” I, (2005), p. 608 (notre traduction). [11] François, Discours durant la rencontre avec le monde de la culture dans l’Aula Magna de la Faculté Pontificale Théologique de la Sardaigne à Cagliari, 22 septembre 2013.

LES PAYS ARABES ONT BESOIN D’UNE RÉVOLUTION DE L’AMOUR, PAR S.B. NAGUIB

14 septembre, 2011

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http://www.zenit.org/article-28916?l=french

LES PAYS ARABES ONT BESOIN D’UNE RÉVOLUTION DE L’AMOUR, PAR S.B. NAGUIB

Intervention à la Rencontre interreligieuse de Munich

Mardi 13 septembre 2011 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le texte de l’intervention du patriarche d’Alexandrie des Coptes catholiques, S. B. Antonios Naguib, intervenu le 12 septembre à la rencontre interreligieuse de Munich organisée par la Communauté de Sant’Egidio (cf. www.santegidio.org)
Sept mois et demi sont passés depuis l’explosion de la Révolution égyptienne des jeunes du 25 Janvier 2011. C’est peu dans l’histoire d’une nation. Mais le peuple a hâte de voir des résultats spectaculaires, et des changements radicaux, et il a l’impression que tout traîne et va très lentement.
Que c’est-il passé ?
Des jeunes connectés par les moyens de la technologie de communications modernes, se créent un monde virtuel, où ils se rencontrent, échangent sur leurs malaises en face du système étouffant, se disent leurs espoirs, et se donnent rendez-vous au jour du 25 janvier 2011, fête de la Police. Pour la 1ème fois ils se trouvent face à face, et sont eux-mêmes émerveillés d’être si nombreux, pleins de jeunesse, enthousiasme et détermination. La révolution égyptienne nous a pris tous par surprise. Les manifestations deviennent une révolution. Et vous connaissez le déroulement des événements qui ont mené à l’éviction de l’ex-président Hosni Moubarak, après seulement 18 jours, mettant fin à 30 années d’un régime d’apparence démocratique, et de fait dictatorial.
Qu’avons-nous gagné avec l’avènement de la révolution ?
- L’éviction d’un chef et d’une bande imposant et protégeant un régime autoritaire, policier, répressif et corrompu, détenant un pouvoir absolu, et prévenant ainsi un système de ‘Droit’.    
- L’apparition d’une jeune génération, qui était laissée pour compte, familiarisée avec les moyens de communications modernes, par conséquent plus informée, se connectant en réseau d’individu à individu, sans passer par la médiation de partis politiques ou religieux. Ce sont des croyants, mais ils séparent religion et politique. Ce sont eux qui ont déclenché la révolution, et restent encore la garantie de la poursuite de ses buts initiaux : justice, liberté, dignité et travail.
- La chute du mur de la peur qui retenait la libre expression d’opinion et de critique. Il est vrai que pendant les 10 dernières années de Moubarak, l’Egypte a connu une grande liberté d’expression, visible dans les media. Mais il y avait toujours des lignes rouges et il ne fallait pas s’y approcher, sous peine de graves conséquences, tel que le président, sa famille et son entourage,
- Au plan religieux, la disparition des barrières confessionnelles, psychologiques et sociales qui séparaient musulmans et chrétiens, et qui causaient des conflits fréquents, quelques fois dramatiques. Ceci a été vécu clairement au début de la révolution.
- L’éveil de beaux rêves et idéaux, qui semblaient ne plus avoir place dans l’imagination et le cœur des égyptiens, surtout des jeunes, pour un présent et un avenir meilleurs, basés sur les principes d’une société civile et démocratique.
- Le choix décisif de l’armée de prendre le parti de la révolution. Ce qui a épargné à l’Égypte le dramatique scénario de la Libye, du Yemen et de la Syrie. La population aussi s’est jointe avec joie à la révolution.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
- Nous constatons clairement que la réalisation des objectifs et des espoirs initiaux sont loin d’être réalisés à brève échéance. Les jeunes et ceux qui se sont ralliés à eux sont encore dans la phase d’élaboration et de la formulation d’une vision, d’un programme et d’une stratégie d’action. L’inexpérience politique et organisationnelle, ainsi que le manque de leaders, affectent sérieusement cette phase.
- L’apparition et le renforcement des islamistes, Frères Musulmans, Salafites et d’autres groupes, ont totalement changé la scène politique et le scénario de son évolution. Beaucoup disent que la révolution a été kidnappée.
- La multiplication incessante des manifestations, des sit-in, et des réclamations d’augmentation de salaires, d’emploi et d’habitat, bloque la reprise de l’industrie et de l’administration.
- Le manque de sécurité inquiète tous les citoyens pour leur vie, leurs enfants, et leurs biens. La police et l’armée font beaucoup pour faire face aux brigands, mais ne réussit pas encore à les maîtriser.
- La cherté de la vie, aliments, habits et autres, aggrave la condition de pauvreté de la plupart des gens.
- Au plan religieux, les conflits entre musulmans et chrétiens sont réapparus. Les discours religieux et les déclarations des Salafites et d’autres islamistes inquiètent vivement les chrétiens. Des responsables civiles et religieux donnent des déclarations rassurantes, mais sont loin de tranquilliser les chrétiens.
- L’absence de chrétiens dans le gouvernement, et parmi les gouverneurs des régions, viennent renforcer l’anxiété des chrétiens.
Points lumineux et perspectives d’avenir.
- Les jeunes de la révolution et leurs nombreux alliés restent décidés à continuer leur action pour un état civil et démocratique.  
- Les déclarations du ‘Conseil Supérieur des Forces Armées’ de vouloir un état civil.
- La « Déclaration de Al-Azhar et d’une Élite d’Intellectuelle sur l’Avenir de l’Égypte » – tel est son titre- du 19 Juillet 2011, marque une prise de position claire et décidée de l’autorité religieuse sunnite suprême. Elle est constituée d’une introduction, et de dix points définissant les bases du futur état en Egypte. Elle rejette l’état théocratique, et soutient l’établissement d’un ‘état national, constitutionnel, démocratique, moderne’. Pour ce qui est de la religion, elle affirme : ‘pourvu que les principes globaux de la loi islamique soient la source et la base de la législation, tout en garantissant aux adeptes des autres religions divines le recours à leurs lois religieuses en ce qui regarde le statut personnel’. Cette déclaration contient une vision très positive, qui pourrait mener à une évolution ultérieure vers l’état moderne.
- L’engagement des chrétiens à joindre et soutenir les partis qui agissent pour l’établissement d’un état civil et démocratique. Nous n’avons pas et ne voulons pas de parti chrétien.
- Pour l’avenir, nous espérons l’installation de l’ordre et de la sécurité, la reprise des travaux et de l’industrie, la stabilité, de bonnes relations entre musulmans et chrétiens, l’application des beaux principes déclarés, une vie pacifique dans un état basé sur la citoyenneté, la liberté, l’égalité et la justice, et l’amélioration des conditions de vie. 
Pour terminer je voudrais rapporter le jugement d’un analyste politique. Il dit : « Les symboles du régime ont été écartés, mais le régime est persistant ». Et je conclus : pour le changer, nous avons besoin d’une autre révolution : la révolution de l’amour. MERCI.

« CHASSEZ LE PARADIS, IL REVIENT AU GALOP », PAR FABRICE HADJADJ

2 mars, 2011

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http://www.zenit.org/article-27130?l=french

« CHASSEZ LE PARADIS, IL REVIENT AU GALOP », PAR FABRICE HADJADJ

Conférence de l’Institut Sophia de Bruxelles

ROME, Mardi 1er mars 2011 (ZENIT.org) – Méditer sur le paradis pendant le carême ? C’est ce que semble suggérer cette conférence de Fabrice Hadjadj, donnée à Bruxelles, à l’Institut Sophia, le 21 février dernier. « Une conférence remarquable », commente l’agence catholique belge « cathoBel » dans ce compte-rendu du 23 février.
Fabrice Hadjadj, juif qui a embrassé la foi chrétienne par son baptême dans l’Eglise catholique en 1988, publie en effet dans quelques jours aux éditions du Seuil un nouveau livre intitulé : « Le paradis à la porte ». « Il y souligne la nécessité de retrouver la valeur d’une espérance radicale en la vie éternelle, sous peine de vivre dans la frénésie des divertissements », explique la même source.
Nous reprenons ci-dessous la dépêche de CathoBel.
« Le paradis à la porte », par Fabrice Hadjadj
Durant près de deux heures et devant un auditoire archicomble, l’écrivain français a donc essayé de tordre le cou aux préjugés qui circulent aujourd’hui concernant la vie éternelle. Car si nous nous sentons mal à l’aise avec cette idée, c’est sans doute en grande partie à cause de l’influence qu’ont exercé sur la pensée occidentale des philosophes tels que Nietzche et Marx. Ainsi, nos contemporains se posent des tas de questions concernant le paradis: « Croire au ciel, n’est-ce pas déserter l’ici-bas? »; « Si nous avons été créés pour la joie, pourquoi tant de souffrances? »; « Comment peut-on raisonnablement aspirer à une vie sans fin? »; « La résurrection des corps, c’est bien, mais où allons-nous tous les mettre? »; « Une fois que le but sera atteint, nous n’aurons plus rien à inventer. Tout sera dit. Cela veut-il dire que nous serons moins libres au Ciel qu’ici-bas? »
Pourtant, malgré toutes ces objections, nous continuons de nous fabriquer des ersatz de paradis, preuve que cette aspiration au bonheur est indéracinable du coeur humain. « Chassez le paradis, il revient au galop », a d’ailleurs plaisanté Fabrice Hadjadj. Mais pourquoi cette pullulation de paradis de contrebande et de contrefaçon? Est-ce parce que nous avons peur de la mort? Peut-être, à moins que ce ne soit plutôt le paradis qui nous fasse peur, a-t-il suggéré. « La Béatitude suppose une béance, l’ouverture complète à l’inattendu, à l’Autre qui nous dépasse sans cesse », a-t-il expliqué. « Or, ce que nous voulons, c’est un paradis pour nous-mêmes, à notre étroite mesure; c’est être le premier en son monde, avoir l’initiative et le dernier mot en toutes choses, ne rencontrer personne. » Et c’est là que nous nous trompons, car cette description du paradis est plutôt celle de l’enfer. Or, a-t-il précisé, « il faut penser la vie éternelle comme une vie de rencontres ».
L’au-delà est un au-dedans
Le problème, c’est que nous avons tendance à envisager la relation à Dieu en terme concurrentiel, comme si celui-ci était une super créature, au-dessus des autres. « Mais tout comme la lumière n’est pas en concurrence avec les couleurs, Dieu n’est pas en concurrence avec les créatures », a poursuivi Fabrice Hadjadj. « Au contraire, plus il y a de lumière, plus il y a de couleurs. Ce qui veut dire que plus je me tourne vers le Créateur, plus je suis moi-même et plus je peux aller vers les autres pour eux-mêmes. Il n’y a donc pas d’aliénation. Enfin, plus je me tourne vers Lui, plus je suis créatif, Dieu ne voulant que notre fécondité. »
Ces mises au point étant effectuées, l’écrivain a alors répondu aux différentes objections formulées ci-dessus. Tout d’abord, a-t-il commencé, nous ne pouvons plus opposer le ciel et la terre comme un ici et un ailleurs. « Le Royaume de Dieu n’est pas un autre monde, il est au milieu de nous. L’au-delà est un au-dedans », a-t-il expliqué. À celles et ceux qui craignent de s’ennuyer au paradis, Fabrice Hadjadj répond que « l’Éternité n’est pas du temps ». « Nous verrons Dieu face à face, mais celui-ci nous restera toujours incompréhensible. Nous ne finirons donc jamais de nous étonner devant son mystère. » Et puis, c’est à la joie que nous sommes invités, mais « une joie reçue et offerte comme une blessure ».
Enfin, le philosophe a terminé son exposé en évoquant la délicate question du mal. « Pourquoi le paradis n’est-il pas plus manifeste? Pourquoi Dieu ne fait-il pas plus de marketing? », s’est-il demandé. « Parce que nous rentrerions alors dans une relation de servitude », a-t-il expliqué. Or, ce que Dieu veut, ce sont des hommes et des femmes libres et debout. « En fait », a-t-il conclu, « si la nuit est si douloureuse, c’est parce que nous croyons à la lumière… »

CathoBel

Turquie : Meurtre de Mgr Padovese, consternation au Vatican

4 juin, 2010

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http://www.zenit.org/article-24642?l=french

Turquie : Meurtre de Mgr Padovese, consternation au Vatican

Le vicaire apostolique d’Anatolie se trouvait à Iskenderun

ROME, Jeudi 3 juin 2010 (ZENIT.org) – Le P. Lombardi fait état ce soir de la « vive consternation » du Vatican pour le meurtre de Mgr Padovese en Turquie.

Mgr Luigi Padovese vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, a été tué ce jeudi en fin de matinée dans une attaque à l’arme blanche, dans les locaux du siège apostolique d’Iskenderun, au Sud de la Turquie. Il était âgé de 63 ans. Il était membre de l’Ordre des frères mineurs capucins.

Le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a déclaré que cette nouvelle laisse le Saint-Siège «  profondément consterné » et le « plonge dans la douleur ».

« Mgr Padovese, a-t-il ajouté, a eu le grand mérite de témoigner de la vie de l’Église en Turquie, et donc dans des situations parfois difficiles : c’était une personne entièrement dédiée à l’Évangile, courageuse, et sa mort nous fait penser aussi à celle de don Santoro. Elle nous rappelle que le témoignage de l’Église dans certaines situations peut être payé au prix du sang. Il sera nécessaire de mieux comprendre aussi les circonstances ou les motifs de cette mort, mais il n’en demeure pas moins que c’est une vie donnée pour l’Évangile ».

Il souligne que justement le voyage du pape à Chypre (vendredi 4 juin – dimanche 6 juin) attire l’attention de l’opinion internationale sur la situation des chrétiens au Moyen Orient : « À la veille du voyage du pape vers le Moyen-Orient, qui va encourager les communautés chrétiennes qui vivent dans cette région, ce fait revêt une extraordinaire intensité, et nous fait comprendre plus profondément encore combien ces communautés chrétiennes ont un besoin urgent de la solidarité et du soutien de l’Église universelle ».

Une nouvelle terrible qui a laissé pratiquement sans voix Mgr Pelâtre, vicaire apostolique d’Istanbul, ajoute Radio Vatican qui l’a interrogé par téléphone.

Meurtre de Mgr Padovese : Condoléances de Bartholomaios à Benoît XVI

4 juin, 2010

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Meurtre de Mgr Padovese : Condoléances de Bartholomaios à Benoît XVI

ROME, Vendredi 4 juin 2010 (ZENIT.org) – Bartholomaios I, archevêque de Constantinople, patriarche oecuménique, a adressé au pape Benoît XVI un message de condoléances pour la mort de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, assassiné hier jeudi, semble-t-il par une personne déséquilibrée.

« C’est avec une grande douleur que nous avons reçu la nouvelle de la mort tragique du regretté Mgr Luigi Padovese qui a rendu un service très précieux à l’Eglise catholique et au peuple de Dieu », écrit le patriarche dans ce message publié par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Bartholomaios transmet au pape « la proximité et les condoléances du patriarcat oecuménique » pour la mort de cet « excellent évêque », « invoquant le Christ notre Dieu » pour le repos de son âme.

Le patriarche conclut en assurant le pape de son « amour profond » et de sa « grande estime

Le rejet de la barbarie nazie, viscéral chez les Ratzinger

13 mai, 2009

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Le rejet de la barbarie nazie, viscéral chez les Ratzinger

Le P. Lombardi dément toute participation aux Jeunesses hitlériennes

ROME, Mardi 12 mai 2009 (ZENIT.org) – Le rejet de la barbarie nazie, le pape bavarois l’a vécu d’abord en famille : des idées fausses mais non moins « coriaces », selon l’expression de M. Remaud dans « Un écho d’Israël » continuent cependant de circuler.

C’est ce qui a conduit le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, à protester : « Le pape n’a jamais fait partie des Jeunesses hitlériennes, jamais, jamais, jamais ». Il a conseillé de consulter la biographie du pape que le Vatican propose d’ailleurs sur son site : «Tout est dans sa biographie».

« Je souhaite clarifier les mensonges écrits par la presse israélienne et internationale, a déclaré le P. Lombardi à propos de Benoît XVI. Il n’a jamais été dans ce mouvement. Il n’a jamais été dans ce mouvement de jeunesse idéologiquement lié au nazisme ».

Il résume ainsi la biographie du jeune Ratzinger à propos de son enrôlement de force dans l’armée : « Jeune séminariste », il a été « enrôlé contre sa volonté dans une unité de défense anti-aérienne chargée de la protection des villes ».

Enfin, le P. Lombardi rappelle que « pendant une brève période, il a été détenu par les Américains, à la fin de la guerre, et après cette détention brève, il est retourné au séminaire ».

C’est donc l’occasion de faire le point sur l’enseignement de Joseph Ratzinger père, à ses enfants et sur la non-participation du jeune Joseph aux Jeunesses hitlériennes.

La biographie officielle du Vatican mentionne le livre d’entretiens du cardinal Joseph Ratzinger avec Peter Seewald. Le cardinal Ratzinger confiait lui-même en 1996, dans ce livre intitulé « Salz der Erde », « Le Sel de la terre » (publié en français chez Flammarion en avril 2005), à propos de cette période : « A partir de 1943, les séminaristes de Traunstein furent tous envoyés en groupe à Munich pour servir dans la défense anti-aérienne. J’avais 16 ans et nous avons effectué notre service une bonne année durant, d’août 1943 à septembre 1944. A Munich, nous étions rattachés au lycée Max, en outre, nous suivions aussi des cours » (pp. 56-57).

Puis il est libéré de ce service d’auxiliaire de la DCA le 10 septembre 1944 parce qu’il est désormais en âge de servir dans l’armée. Mais ce sera le Travail obligatoire. Et lorsqu’il sera intégré dans l’infanterie, il sera renvoyé à Traunstein dans des circonstances qu’il a racontées lui-même : « Je suis tombé, au bureau de l’affectation, sur un officier très sympathique, manifestement antinazi, qui essayait d’aider tout le monde comme il le pouvait. Il m’a envoyé chez moi à Traunstein, si bien que mon service dans l’infanterie fut relativement anodin » (« Ma Vie. Souvenirs 1927-1977 », Fayard, 1998, p. 41).

Le 30 avril, avec la nouvelle du suicide de Hitler, il décide de rentrer, mais il risque d’être abattu pour désertion. Lorsqu’il rencontre deux sentinelles aux abords d’une gare. Dans ses mémoires, il avoue s’être trouvé dans une « situation extrêmement critique », mais il est blessé, et ils le laissent filer (« Ma Vie », p. 42).

Le cardinal Ratzinger ajoute : « C’est là que j’ai été fait prisonnier, et j’ai ensuite été interné dans un camp américain où il y avait de quarante mille à cinquante mille prisonniers de guerre. Le 19 juin 1945, j’ai été libéré ». Il confie encore les conditions de détention pour conclure : « J’étais tout simplement heureux que la guerre fût finie » (« Le Sel de la terre », pp. 58-59).

Or, un biographe du pape soutient par exemple que le jeune Joseph est inscrit contre son gré dans les Jeunesses hitlériennes, à 14 ans (Bernard Lecomte « Benoît XVI. Le dernier pape européen », chez Perrin, p. 25), soit après le 16 avril 1941…

Ce qui est incohérent avec la chronologie de l’autobiographie de Ratzinger. Certes, un décret de mars 1939 obligeait l’inscription de tous les jeunes Allemands de plus de 12 ans à la « Hitler Jugend », fondée en 1930.

Reprenons le détail. Le cardinal Ratzinger indique qu’à Pâques 1939 il entra au séminaire (« Ma Vie », p. 30) . Après la déclaration de guerre, en septembre 1939, le petit séminaire devient un hôpital militaire (p. 31) et le petit séminaire se transporte aux Thermes de la ville puis chez les sœurs de Mary Ward à Sparz.

Il se trouve donc au séminaire lorsque, « un dimanche ensoleillé de 1941 », il apprend l’ouverture du front russe : on sait que l’Opération Barberousse a été déclenchée le 22 juin 1941. La maison de Sparz est réquisitionnée : le jeune Joseph revient dans sa famille à Traunstein (p. 34). Ainsi, au moment indiqué par le biographe, le futur pape a au contraire réussi à échapper à la « Hitler Jugend ».

En somme, le pape Ratzinger n’a jamais été du côté des bourreaux et de leurs complices. Chez les Ratzinger, on avait trop l’Evangile chevillé à l’âme : on avait fait des anti-corps au poison de l’idéologie nazie.

Le site du Vatican indique ce climat familial opposé au nazisme : « La période de sa jeunesse ne fut pas facile. La foi et l’éducation reçue dans sa famille l’avaient préparé à affronter la dure expérience des temps où le régime nazi entretenait un climat de forte hostilité contre l’Église catholique. Le jeune Joseph vit ainsi les nazis frapper de coups le curé de sa paroisse peu avant la célébration de la Messe ».

Ses maîtres aussi « résistaient » comme ils pouvaient : il a confié le souvenir de ce professeur de musique, catholique, qui remplaçait par une prière les paroles anti-juives d’un chant imposé à la jeunesse par le régime, comme il le raconte dans « Ma vie » (p. 28).

Son père, avec ce que cela signifiait comme risque pour lui, sa femme et leurs trois enfants, lisait le quotidien anti-nazi de Bavière, fondé avant même la prise de pouvoir de Hitler. « Der gerade Weg » , « Le juste chemin », fut bientôt interdit par le régime. Il a été publié entre 60.000 et 90.000 exemplaires entre janvier 1932 et mars 1933. Son rédacteur en chef et fondateur, Fritz Gerlich, sera interné à Dachau où il mourra.

Joseph Ratzinger père, gendarme, avait également pris un « assez long congé de maladie », notamment en raison du « contexte politique » sorte de retraite anticipée justement par opposition au régime (« Ma vie », p. 25).

Et lorsque Hitler enchaînait les victoires en 1940, il y discernait « une victoire de l’Antéchrist, annonciatrice de temps apocalyptiques » (« Ma vie », p. 32).

Anita S. Bourdin

Audience générale du 6 mai : Saint Jean Damascène

7 mai, 2009

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Audience générale du 6 mai : Saint Jean Damascène

Texte intégral

ROME, Mercredi 6 mai 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.

* * *

Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd’hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l’histoire de la théologie byzantine, un grand docteur dans l’histoire de l’Eglise universelle. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l’Empire byzantin, à la culture de l’islam, qui s’est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Jean, né dans une riche famille chrétienne, assuma encore jeune la charge – accomplie déjà sans doute par son père – de responsable économique du califat. Mais très vite, insatisfait de la vie de la cour, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de saint Saba, près de Jérusalem. C’était aux environs de l’an 700. Ne s’éloignant jamais du monastère, il se consacra de toutes ses forces à l’ascèse et à l’activité littéraire, ne dédaignant pas une certaine activité pastorale, dont témoignent avant tout ses nombreuses Homélies. Sa mémoire liturgique est célébrée le 4 décembre. Le pape Léon XIII le proclama docteur de l’Eglise universelle en 1890.

En Orient, on se souvient surtout de ses trois Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, qui furent condamnés, après sa mort, par le Concile iconoclaste de Hiéria (754). Mais ces discours furent également le motif fondamental de sa réhabilitation et de sa canonisation de la part des Pères orthodoxes convoqués au deuxième Concile de Nicée (787), septième œcuménique. Dans ces textes, il est possible de retrouver les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.

Jean Damascène fut, en outre, parmi les premiers à distinguer, dans le culte public et privé des chrétiens, l’adoration (latreia) de la vénération (proskynesis): la première ne peut être adressée qu’à Dieu, suprêmement spirituel, la deuxième au contraire peut utiliser une image pour s’adresser à celui qui est représenté dans l’image même. Bien sûr, le saint ne peut en aucun cas être identifié avec la matière qui compose l’icône. Cette distinction se révéla immédiatement très importante pour répondre de façon chrétienne à ceux qui prétendaient universelle et éternelle l’observance de l’interdit sévère de l’Ancien Testament d’utiliser des images dans le culte. Tel était le grand débat également dans le monde islamique, qui accepte cette tradition juive de l’exclusion totale d’images dans le culte. Les chrétiens, en revanche, dans ce contexte, ont discuté du problème et trouvé la justification pour la vénération des images. Damascène écrit : « En d’autres temps, Dieu n’avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais le créateur de la matière, qui s’est fait matière pour moi et a daigné habiter dans la matière et opérer mon salut à travers la matière. Je ne cesserai donc pas de vénérer la matière à travers laquelle m’a été assuré le salut. Mais je ne la vénère absolument pas comme Dieu ! Comment pourrait être Dieu ce qui a reçu l’existence à partir du non être ?… Mais je vénère et respecte également tout le reste de la matière qui m’a procuré le salut, car pleine d’énergie et de grâces saintes. Le bois de la croix trois fois bénie n’est-il pas matière ? L’encre et le très saint livre des Evangiles ne sont-ils pas matière ? L’autel salvifique qui nous donne le pain de vie n’est-il pas matière ?…. Et, avant tout autre chose, la chair et le sang de mon Seigneur ne sont-ils pas matière ? Ou bien tu dois supprimer le caractère sacré de toutes ces choses, ou bien tu dois accorder à la tradition de l’Eglise la vénération des images de Dieu et celle des amis de Dieu qui sont sanctifiés par le nom qu’ils portent, et qui, pour cette raison, sont habités par la grâce de l’Esprit Saint. N’offense donc pas la matière : celle-ci n’est pas méprisable ; car rien de ce que Dieu a fait n’est méprisable » (Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed; Kotter, pp. 89-90). Nous voyons que, à cause de l’incarnation, la matière apparaît comme divinisée, elle est vue comme la demeure de Dieu. Il s’agit d’une nouvelle vision du monde et des réalités matérielles. Dieu s’est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. C’est pourquoi les sollicitations du Docteur oriental sont aujourd’hui encore d’une très grande actualité, étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l’Incarnation, pouvant devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l’homme avec Dieu. Jean Damascène reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l’un des aspects les plus distinctifs de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit toutefois d’une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s’est fait chair et s’est rendu visible. L’enseignement de saint Jean Damascène s’inscrit ainsi dans la tradition de l’Eglise universelle, dont la doctrine sacramentelle prévoit que les éléments matériels issus de la nature peuvent devenir un instrument de grâce en vertu de l’invocation (epiclesis) de l’Esprit Saint, accompagnée par la confession de la foi véritable.

En relation avec ces idées de fond, Jean Damascène place également la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints chrétiens, ayant participé de la résurrection du Christ, ne peuvent pas être considérés simplement comme des « morts ». En énumérant, par exemple, ceux dont les reliques ou les images sont dignes de vénération, Jean précise dans son troisième discours en défense des images : « Tout d’abord (nous vénérons) ceux parmi lesquels Dieu s’est reposé, lui le seul saint qui se repose parmi les saints (cf. Is 57, 15), comme la sainte Mère de Dieu et tous les saints. Ce sont eux qui, autant que cela est possible, se sont rendus semblables à Dieu par leur volonté et, par l’inhabitation et l’aide de Dieu, sont dits réellement dieux (cf. Ps 82, 6), non par nature, mais par contingence, de même que le fer incandescent est appelé feu, non par nature mais par contingence et par participation du feu. Il dit en effet : Vous serez saint parce que je suis saint (Lv 19, 2) » (III, 33, col. 1352 A). Après une série de références de ce type, Jean Damascène pouvait donc déduire avec sérénité : « Dieu, qui est bon et supérieur à toute bonté, ne se contenta pas de la contemplation de lui-même, mais il voulut qu’il y ait des êtres destinataires de ses bienfaits, qui puissent participer de sa bonté : c’est pourquoi il créa du néant toutes les choses, visibles et invisibles, y compris l’homme, réalité visible et invisible. Et il le créa en pensant et en le réalisant comme un être capable de pensée (ennoema ergon) enrichi par la parole (logo[i] sympleroumenon) et orienté vers l’esprit (pneumati teleioumenon) » (II, 2, PG, col. 865A). Et pour éclaircir ultérieurement sa pensée, il ajoute : « Il faut se laisser remplir d’étonnement (thaumazein) par toutes les œuvres de la providence (tes pronoias erga), les louer toutes et les accepter toutes, en surmontant la tentation de trouver en celles-ci des aspects qui, a beaucoup de personnes, semblent injustes ou iniques (adika), et en admettant en revanche que le projet de Dieu (pronoia) va au-delà des capacités cognitives et de compréhension (agnoston kai akatalepton) de l’homme, alors qu’au contraire lui seul connaît nos pensées, nos actions et même notre avenir » (II, 29, PG,col. 964C). Du reste, Platon disait déjà que toute la philosophie commence avec l’émerveillement : notre foi aussi commence avec l’émerveillement de la création, de la beauté de Dieu qui se fait visible.

L’optimisme de la contemplation naturelle (physikè theoria), de cette manière de voir dans la création visible ce qui est bon, beau et vrai, cet optimisme chrétien n’est pas un optimisme naïf : il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par une liberté de choix voulue par Dieu et utilisée de manière impropre par l’homme, avec toutes les conséquences d’un manque d’harmonie diffus qui en ont dérivé. D’où l’exigence, clairement perçue par le théologien de Damas, que la nature dans laquelle se reflète la bonté et la beauté de Dieu, blessées par notre faute, « soit renforcée et renouvelée » par la descente du Fils de Dieu dans la chair, après que de nombreuses manières et en diverses occasions Dieu lui-même ait cherché à démontrer qu’il avait créé l’homme pour qu’il soit non seulement dans l’« être », mais dans le « bien-être » (cf. La foi orthodoxe, II, 1, PG 94, col. 981°). Avec un enthousiasme passionné, Jean explique : « Il était nécessaire que la nature soit renforcée et renouvelée et que soit indiquée et enseignée concrètement la voie de la vertu (didachthenai aretes hodòn), qui éloigne de la corruption et conduit à la vie éternelle… C’est ainsi qu’apparut à l’horizon de l’histoire la grande mer de l’amour de Dieu pour l’homme (philanthropias pelagos)… ». C’est une belle expression. Nous voyons, d’une part, la beauté de la création et, de l’autre, la destruction accomplie par la faute humaine. Mais nous voyons dans le Fils de Dieu, qui descend pour renouveler la nature, la mer de l’amour de Dieu pour l’homme. Jean Damascène poursuit : « Lui-même, le Créateur et le Seigneur, lutta pour sa créature en lui transmettant à travers l’exemple son enseignement… Et ainsi, le Fils de Dieu, bien que subsistant dans la forme de Dieu, abaissa les cieux et descendit… auprès de ses serviteurs… en accomplissant la chose la plus nouvelle de toutes, l’unique chose vraiment nouvelle sous le soleil, à travers laquelle se manifesta de fait la puissance infinie de Dieu » (III, 1. PG 94, coll. 981C-984B).

Nous pouvons imaginer le réconfort et la joie que diffusaient dans le cœur des fidèles ces paroles riches d’images si fascinantes. Nous les écoutons nous aussi, aujourd’hui, en partageant les mêmes sentiments que les chrétiens de l’époque : Dieu veut reposer en nous, il veut renouveler la nature également par l’intermédiaire de notre conversion, il veut nous faire participer de sa divinité. Que le Seigneur nous aide à faire de ces mots la substance de notre vie.

Le pape a ensuite résumé sa catéchèse en plusieurs langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers frères et sœurs,

Jean Damascène est un personnage de premier plan dans l’histoire de la théologie byzantine. Né dans une riche famille chrétienne, il assume encore jeune la charge de responsable économique du califat. Mais, vite insatisfait de la vie de cour, vers l’an 700, il entre au monastère de saint Saba, près de Jérusalem, où il se consacrera à l’ascèse et à l’activité littéraire. Ses nombreuses Homélies gardent le témoignage de son activité pastorale. En Orient, on se souvient de ses Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, les reliant au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Jean Damascène fut l’un des premiers à faire la distinction dans le culte chrétien entre « l’adoration », qui s’adresse seulement à Dieu et « la vénération » qui peut être utilisée pour s’adresser à la personne représentée par une image. Cette distinction se révéla très importante pour répondre à ceux qui prétendaient universel et éternel l’interdit sévère de l’Ancien Testament d’utiliser des images dans le culte. Jean Damascène demeure un témoin privilégié du culte des icônes qui est un aspect distinctif de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu’à aujourd’hui. Il admit aussi la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints, rendus participants de la résurrection du Christ, ne peuvent être considérés simplement comme des « morts ».

J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française. Je salue en particulier les pèlerins du diocèse de Bâle ainsi que les jeunes de Malines et de Buzançais ainsi que ceux de l’Ecole internationale de formation et d’évangélisation de Paray-le-Monial. En ce temps pascal, je vous invite à entrer dans une relation toujours plus intime avec le Christ qui est vivant dans notre monde. Que Dieu vous bénisse!

A l’issue de l’audience le pape s’est adressé en anglais aux populations de Jordanie, d’Israël et des Territoires palestiniens qu’il rencontrera du 8 au 15 mai :

Mes chers amis, vendredi je quitterai Rome pour une visite apostolique en Jordanie, Israël et dans les Territoires palestiniens. Je profite de l’occasion qui m’est donnée ce matin, à travers la radio et la télévision, pour saluer toutes les populations de ces pays. J’attends avec impatience de pouvoir être avec vous pour partager vos aspirations et vos espérances, tout comme vos souffrances et vos combats. Je viendrai parmi vous comme pèlerin de paix. Mon intention principale est de visiter les lieux devenus saints par la vie de Jésus et de prier dans ces lieux pour le don de la paix et de l’unité pour vos familles et pour tous ceux dont la Terre Sainte et le Moyen Orient sont le foyer. Parmi les nombreux rassemblements religieux et civils qui se dérouleront au cours de la semaine, il y aura des rencontres avec les représentants des communautés musulmanes et juives avec qui ont été accomplis de grands progrès dans le dialogue et dans les échanges culturels. Je salue avec une affection particulière les catholiques de la région et je vous demande de vous unir à moi dans la prière afin que cette visite porte beaucoup de fruits pour la vie spirituelle et civile de ceux qui vivent en Terre Sainte. Prions tous Dieu pour sa bonté ! Que nous puissions tous devenir un peuple d’espérance ! Que nous puissions être tous fermes dans notre désir et nos efforts de paix !

Traduction : Zenit

Benoît XVI évoque la « tragédie honteuse » de la faim

4 mai, 2009

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http://www.zenit.org/article-20849?l=french

Benoît XVI évoque la « tragédie honteuse » de la faim

Audience aux membres de l’Académie des sciences sociales

ROME, Lundi 4 mai 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI a invité les responsables internationaux à lutter contre la faim dans le monde et à garantir les ressources vitales que sont « l’eau et l’énergie ». Il a dénoncé la « tragédie honteuse » de la faim dont souffre encore un cinquième de l’humanité. 

Le pape a reçu en audience, ce lundi  4 mai, les membres de l’Académie pontificale des sciences sociales réunis pour leur 15ème assemblée plénière, du 1er au 5 mai, sur le thème « La doctrine sociale catholique et les droits de l’homme ».

« Pour les chrétiens qui prient Dieu en disant : ‘donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour’, c’est une tragédie honteuse qu’un cinquième de l’humanité souffre encore aujourd’hui de la faim », a ainsi dénoncé Benoît XVI.

« Pour garantir un approvisionnement adéquat de la nourriture, de même que pour la protection des ressources vitales que sont l’eau et l’énergie », le pape a invité les « dirigeants internationaux » à encourager « la solidarité et la subsidiarité avec les régions et les peuples les plus pauvres de la planète, ainsi qu’une stratégie plus efficace pour éliminer les inégalités sociales entre les pays et les sociétés ».

Dans son discours en anglais, Benoît XVI a rappelé comment, « vers le milieu du siècle dernier et après les grandes souffrances causées par les deux guerres mondiales et les crimes indicibles perpétrés par les idéologies totalitaristes, la communauté internationale s’est dotée d’un nouveau système de droit international basé sur les droits de l’homme ».

« L’Eglise a toujours affirmé que les droits fondamentaux (…) doivent être soutenus et reconnus universellement parce qu’ils sont intrinsèques à la nature de l’être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu », a ajouté le pape. Pour l’Eglise, « l’ordre éthique et politique qui gouverne les relations entre les personnes trouve ses racines dans la structure même de l’être humain ». 

Benoît XVI a enfin estimé que « l’action de l’Eglise dans la promotion des droits de l’homme est renforcée par une réflexion rationnelle, de telle façon que ces droits apparaissent à toutes les personnes de bonne volonté, indépendamment de leur filiation religieuse ».

Les Pompiers du Vatican au secours des populations des Abruzzes

8 avril, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20687?l=french

Les Pompiers du Vatican au secours des populations des Abruzzes

Une population qui a besoin de réconfort

ROME, Mardi 7 avril 2009 (ZENIT.org) – Une équipe de Pompiers de la Cité du Vatican s’est portée dès lundi au secours des victimes du tremblement de terre des Abruzzes, dans le village le plus atteint : Onna.

Le bilan du tremblement de terre qui a frappé la ville de L’Aquila et ses environs était, mardi soir, de 207 morts, 1500 blessés, et quelque 17.000 sans abri : les répliques se succèdent et rendent les maisons inhabitables. Les secouristes ont eu aussi la joie de tirer de dessous les décombres 150 personnes vivantes.

Benoît XVI continue de suivre l’évolution de la situation de près, et prie pour les victimes, pour la population et pour les secouristes (cf. Zenit du 6 avril 2009).

Les pompiers du Vatican sont arrivés sur place lundi soir. Le directeur des Services de sécurité du Vatican et de la Protection civile, qui est aussi commandant du Corps de gendarmerie du Vatican a confié à Radio Vatican que les pompiers se sont mobilisés dans la nuit de lundi à la nouvelle de ce qu’il qualifie « d’immense tragédie ».

« Après avoir parlé à nos supérieurs, Mgr Renato Boccardo et le cardinal Giovanni Lajolo, et après avoir informé le Saint-Père, le secrétaire d’Etat et la secrétairerie d’Etat, il nous est apparu de notre devoir, en ce moment de grande douleur, que l’équipe des Pompiers du Vatican soit présente pour aider en se moment de grande urgence », a déclaré le commandant Giani.

Il précise que sont arrivés sur place « l’officier responsable des Pompiers du Vatican, l’ingénieur De Angelis, ingénieur des ponts et chaussées, expert dans ce domaine, et une équipe de huit hommes, ainsi que des moyens sophistiqués de protection civile, et du matériel pour les populations, en particulier au village de Onna, complètement détruit. Ils y travaillent avec les pompiers italiens et les forces de police italiennes ».

Onna avait 250 habitants dont 40 sont décédés. Certains ont tout perdu, qui une auberge, qui un troupeau de 70 moutons.

« Ils ont travaillé toute la nuit pour retrouver les victimes mais maintenant, il portent assistance aux habitants, les aidant en particulier à revenir chez eux récupérer ce qui peut l’être. Ils apportent aussi un soutien moral ».

Le commandant avait tenu à ce que ses hommes soient préparés à ce genre d’opération de secours d’urgence : il y voit une action complémentaire à l’aide d’urgence apportée dans les cas de catastrophes naturelles par le Conseil pontifical Cor Unum par exemple.

L’ingénieur Paolo De Angelis a indiqué à Radio Vatican qu’ils travaillent actuellement au déblayage et à la vérification de l’état de bâtiments, mais qu’ils ont trouvé à Onna une « situation désastreuse » : « Ici, le village est détruit. Dans ce seul village, on a extrait 40 corps des décombres ».

Il souligne la « pleine collaboration » avec les Pompiers de l’Italie : « Nous accompagnons aussi les personnes à l’intérieur des maisons pour récupérer leurs effets personnels. Je collabore avec les fonctionnaires des Pompiers d’Italie pour les vérifications de la solidité des bâtiments qui sont restés debout ».

Pour ce qui est de l’accueil de la population, elle est « très positive » : « C’était le message que nous sommes venus apporter, un message de solidarité que la population a pleinement accueilli. Maintenant, ici, les personnes manquent surtout de réconfort : elles voient que le séisme leur a tout enlevé ».

Pour ce qui est du bilan de la mission, il y voit « une initiative qui a beaucoup de sens, au niveau humain, et au niveau professionnel ».

Enfin, pour ce qui est de l’état de la population, il remarque une sorte « d’effarement » : « Ce sont en majorité des personnes qui n’ont plus rien, mais c’est alors que se manifeste la solidarité entre les personnes ».

Anita S. Bourdin

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