Archive pour la catégorie 'Approfondissement'

du Cardinal Jean-Marie Lustiger

14 avril, 2007

toujours en quête de quelque chose de beau et intéressant j’ai trouvé celui-ci…homélie je crois, du Cardinal Lustiger

http://catholique-paris.cef.fr/diocese/pretres/cardinal/J-M-Lustiger/articles/cathedrale-NDP.php

Cardinal Jean-Marie Lustiger

La cathédrale Notre-Dame, un témoin de l’amour, de la foi et de l’espérance pour aujourd’hui.

Au cours des âges, des hommes et des femmes sont sans cesse venus ici pour prier, partager leurs peines, exprimer leurs joies ou leur reconnaissance à Dieu dans ce sanctuaire au cœur de Paris et de la France. Notre-Dame était leur cathédrale. Ils ne pouvaient concevoir notre civilisation avec ses formidables moyens techniques. Et pourtant.
Au seuil du 21
ème siècle, cette antique cathédrale se dresse comme un signe vivant d’espérance, de foi, d’amour et de pardon. Notre-Dame de Paris est lun des points de rencontre mondiaux entre des hommes et des femmes qui viennent de tous les continents, attirés par le rayonnement de cet édifice chargé dhumanité, de culture, de spiritualité
unique au monde.Comment cette v
énérable cathédrale édifiée pour les siècles du passé peut-elle répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain ? Nous avons travaillé avec le concours des plus hautes autorités des monuments historiques de la France. La merveilleuse architecture de cet édifice s’est révélée forte, logique et simple. Ladapter à la nouveauté de notre civilisation, loin de la défigurer ou de la détourner de sa destination première, lui permet d’y répondre plus pleinement. Pour bien comprendre les travaux actuellement en cours, vous devez connaître la richesse extraordinaire de la vie de cette cathédrale qui vous accueille aujourd’hui.Quels sont les trésors de Notre-Dame ?

- Le trésor de la prière. Une foule de gens, habitants de Paris ou originaires de toutes les parties de France et du monde, viennent tout au long de l’année prier à Notre-Dame, participer à la célébration de la Messe. Ils prient devant la statue vénérable de Notre-Dame de Paris. Ils veulent se recueillir devant le Saint Sacrement. Ils participent à la prière liturgique des Heures. Ils viennent aussi prier auprès des reliques insignes de la Passion du Christ que le roi Saint Louis (1214-1270) a obtenues de l’empereur de Byzance et pour lesquelles il a bâti la Sainte Chapelle. Ces reliques sont maintenant confiées à la cathédrale.- Le trésor de la musique. Beaucoup viennent méditer en écoutant les grandes orgues, peut-être les plus belles au monde. La cathédrale possède un patrimoine exceptionnel de musique sacrée, élaboré au cours de son histoire. Ces œuvres de chant choral et musical de « l’École Notre-Dame » sont régulièrement offertes à la méditation de tous, particulièrement pour la prière liturgique. - Le trésor de la mémoire. Nombreux sont ceux qui, au gré des anniversaires, viennent ici faire mémoire des grands événements de l’histoire qui ont rassemblé des foules tantôt suppliantes, tantôt jubilantes d’une délivrance ou d’une action de grâce : de la Pietà où se trouve le souvenir du vœu de Louis XIII, et du sacre de l’empereur Napoléon, aux événements mémorables de la Libération de Paris à la fin de la deuxième guerre mondiale, jusqu’aux visites du pape Jean-Paul II. Dans cette cathédrale subsiste le souvenir de tant de saints qui y ont prié, comme Jeanne d’Arc, et de visiteurs illustres qui y ont trouvé lumière et consolation, comme Paul Claudel.- Le trésor de l’art. Quels souvenirs impérissables laissent aux millions de visiteurs les rosaces admirables du transept et les nombreuses autres splendeurs, œuvres de foi, chefs d’œuvre d’art ! - Le trésor de la vie chrétienne. Enfin, et ce trésor est peut-être le plus caché à vos yeux mais le plus précieux, la cathédrale demeure le cœur de la vie chrétienne à Paris. Elle est le lieu où les chrétiens de Paris se rassemblent autour de leur Archevêque pour les grandes célébrations de l’Église catholique : la Messe Chrismale durant la Semaine Sainte qui précède Pâques, les Ordinations des diacres et des prêtres.Est-il donc possible que tout cela puisse coexister dans cet unique lieu ? Les travaux entrepris permettront une harmonie symphonique entre toutes ces requêtes.


Jean Marie cardinal Lustiger, archev
ê
que de Paris

A loccasion des travaux à Notre-Dame de Paris mai 2004

je mets un article sur saint Jean Chrysostome

14 avril, 2007

je désirais mettre quelque chose des Pères de l’Église, celui-ci il m’a plu sur saint Jean Chrysostome  il est un des Pères qui retrouvons plus souvent dans les exégèses des textes dans la théologie et dans la prière, du site: 

http://www.patristique.org/article.php3?id_article=182

13 septembre : Mémoire de saint Jean Chrysostome, évêque et docteur de l’Église Luc Fritz


Augustin de l
Assomption, fondateur du site.

Jean est né à Antioche sur lOronte, au milieu du quatrième siècle. Il sapprêtait, après ses études, à suivre une carrière de haut fonctionnaire impérial. Mais il est attiré par la vie érémitique. Lascèse, les privations affaiblissent sa santé. Il retourne à Antioche où il est ordonné diacre en 381, puis prêtre en 386.
Brillant, Jean attire des foules nombreuses. Son
éloquence lui vaudra, après sa mort, le surnom de Chrysostome, ce qui veut dire « bouche dor ». Il est ordonné évêque de Constantinople, contre son gré, le 26 fé
vrier 398.
Jean se met alors
à vouloir réformer l’Église et la société. Il suscitera lhostilité de nombreuses personnes, en particulier de Théophile dAlexandrie et de limpératrice Eudoxie. Les manigances de Théophile lui vaudront d’être condamné à lexil au synode du Chêne (403). Cest à ce moment-là quil prononce le discours qui suit. La mobilisation de la communauté chrétienne lui vaudra cependant d’être rappelé dexil dè
s le lendemain. Ce ne sera pourtant que partie remise. Jean mourra en exil le 14 septembre 407.L

homélie qui suit comporte de très beaux passages, notamment sur la place de l’Église dans le projet de Dieu et sur la manière dont Jean concevait sa charge de pasteur de Constantinople.

1. Les vagues sont violentes, la houle est terrible, mais nous ne craignons pas d’être engloutis par la mer, car nous sommes debout sur le roc.
Que la mer soit furieuse, elle ne peut briser ce roc ; que les flots se soul
èvent, ils sont incapables dengloutir la barque de Jésus. Que craindrions-nous ? Dites-le moi. La mort ? Pour moi, vivre, cest le Christ, et mourir un avantage (Phi 1, 21). Lexil ? La terre appartient au Seigneur, avec tout ce quelle contient (Ps 23, 1). La confiscation des biens ? De même que nous navons rien apporté dans ce monde, de même nous ne pourrons rien emporter (1 Tim 6, 7). Les menaces du monde, je les méprise ; ses faveurs, je men moque. Je ne crains pas la pauvreté, je ne désire pas la richesse ; je ne crains pas la mort, je ne désire pas vivre, sinon pour vous faire progresser. Cest à cause de cela que je vous avertis de ce qui se passe, et jexhorte votre charité à
la confiance.De fait, personne ne pourra nous s

éparer car ce que Dieu a uni, lhomme ne peut le séparer. En effet, il est dit de lhomme et de la femme : Aussi lhomme quittera-t-il son père et sa mère pour sattacher à sa femme, et ils seront deux pour une seule chair. Or, ce que Dieu a uni, que lhomme ne le sépare pas. (Gn 2, 24 ; Mt 19, 5-6). Sil nest pas possible de rompre le lien conjugal, il vous est plus impossible encore de séparer l’Église de Dieu. Vous la combattez mais sans pouvoir nuire à celui que vous combattez. Quant à moi, vous ne faites quajouter à ma gloire, vous dissipez vos forces dans le combat contre moi. Il est dur en effet de se rebeller contre laiguillon (Ac 9, 5). Vous nen émousserez pas la pointe mais vous ensanglanterez vos pieds. Cest ainsi que les flots ne dissolvent pas le rocher, mais se dissolvent en écume contre lui.

Homme ! Rien nest fort comme l’Église. Cesse le combat, afin de ne pas perdre ta force. Nentre pas en guerre contre le ciel. Combats-tu un homme, tu peux être vainqueur ou vaincu, mais si tu combats l’Église tu ne peux vaincre car Dieu est plus fort que toutes choses. Voudrions-nous rivaliser avec le Seigneur ? Serions-nous plus forts que lui ? (1 Co 10, 22). Ce que Dieu a établi, qui tentera de l’ébranler ? Ne connaissez-vous pas sa puissance ! Il regarde la terre et il la fait trembler (Ps 103, 32). Il ordonne et ce qui tremble est affermi. Sil a affermi la cité chancelante, à plus forte raison pourra-t-il affermir l’Église.L

’Église est plus forte que le ciel. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas (Mt 24, 35). Quelles paroles ? Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de lenfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16, 18).

2. Si vous naccordez pas foi au discours, croyez les faits. Que de tyrans ont voulu renverser l’Église ? Que de tortures employées pour cela : chevalets, fournaises, dents des bêtes, glaives acérés ! Et cela na pas abouti. Où sont les ennemis ? Ils ont été livrés au silence et à loubli. Et où est l’Église ? Elle brille plus que le soleil. Les oeuvres des premiers se sont éteintes, ses oeuvres à elle sont immortelles. Si lorsquils étaient un petit nombre les membres de l’Église nont pas été vaincus, comment pourraient-ils être vaincus maintenant que la piété a rempli lunivers ?Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Et avec raison, car l

’Église est plus chère à Dieu que le ciel. Ce nest pas le ciel qui a pris corps, mais l’Église qui a pris chair. Le ciel existe à cause de l’Église, non pas l’Église à cause du ciel. Ne soyez donc pas troublés par les événements. Faites-moi la grâce dune foi immuable. Ne voyez-vous pas que Pierre, marchant sur les eaux, pour avoir douté un peu, fut sur le point de sombrer, non pas à cause du mouvement tumultueux des flots, mais en raison de la faiblesse de sa foi ! Sont-ce par des suffrages humains que je suis arrivé là, à la tête de cette Église ? Est-ce en effet un homme qui my a conduit, pour quun homme men démette ? Je ne dis pas ces choses avec orgueil, à Dieu ne plaise, ni non plus pour me vanter, mais parce que je veux affermir ce qui est ébranlé chez vous.

Comme la ville avait retrouvé le calme, le diable sest efforcé d’ébranler l’Église. Diable impur et scélérat, tu nas pu te rendre maître des murs et tu penses ébranler l’Église ! L’Église consisterait-elle en des murs ? Non, elle consiste en la multitude des croyants. Voici, combien de solides colonnes, liées non pas avec du fer, mais étroitement liées par la foi. Je ne veux pas dire quune telle multitude dépasse lardeur du feu, mais que, ny eut-il quun unique fidèle, tu nen viendrais pas à bout. Vois encore quelles blessures tont infligées les martyrs. Il est arrivé souvent quune tendre jeune fille, une vierge, est entrée dans larène. Dapparence elle était plus tendre que de la cire, et elle devenait plus ferme que le roc. Tu déchirais ses flancs, mais tu nas pu prendre sa foi. La nature de la chair était anéantie et la puissance de la foi na pas abdiquée. Le corps était consumé, lesprit revigoré. La substance était supprimée et la piété subsistait. Tu nas pu venir à bout dune seule femme et tu comptes lemporter sur un peuple si nombreux ! Nentends-tu pas cette parole du Seigneur : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu deux (Mt 18, 20) ? Et là où un peuple aussi nombreux est uni par le lien de la charité, le Seigneur ne serait pas présent ? Jai sa garantie : est-ce à ma propre force que je fais confiance ? Je possède sa parole : voilà mon appui, voilà ma sécurité, voilà mon havre de paix. Que lunivers se soulève, je possède cette parole, jen lis le texte : voilà mon rempart, voilà ma sécurité. Quel texte ? Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).Le Christ est avec moi, que vais-je craindre ? M

ême si les flots de la mer ou la colère des puissants s’élèvent contre moi, tout cela est aussi peu de chose pour moi quune toile daraignée. Et sans lamour que jai pour vous, je naurais pas refusé de partir aujourdhui même. Car je ne cesse de dire : Seigneur, que ta volonté soit faite (Mt 6, 10). Non pas ce que veut un tel ou un tel, mais ce que tu veux. Telle est ma tour, telle est ma pierre inébranlable, tel est mon appui immuable. Si cest la volonté de Dieu que cela arrive, que cela arrive ! Sil me veut ici, je le bénis ; sil mappelle ailleurs, je le remercie.

3. Que personne ne vous trouble. Appliquez-vous à la prière. Le diable a fait ces choses afin d’émousser votre zèle à la prière. Mais il na pas réussi. Au contraire, je vous trouve plus zélés et plus ardents. Demain, je viendrai me joindre à vos prières. Là où je suis, vous êtes vous aussi. Et là où vous êtes, je suis moi aussi. Nous sommes un corps : le corps nest pas séparé de la tête, ni la tête du corps. Serions-nous séparés par le lieu, nous serons unis par lamour. La mort ne peut pas non plus couper cette unité. Car si le corps meurt, l’âme vit, et elle se souviendra de mon peuple. Vous êtes mes parents, comment pourrais-je vous oublier ? Vous êtes mes parents, vous êtes ma vie, vous êtes ma bonne réputation. Si vous faites des progrès, cest mon honneur, de sorte que ma vie est une richesse déposée dans votre trésor. Je suis prêt à être immolé mille fois pour vous (et je ne vous fais aucune faveur, mais je paie simplement une dette. En effet, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis (Jn 10, 11)) et pour elles, il se laisserait mille fois égorger, mille fois trancher la tête. Une telle mort est pour moi le fondement de limmortalité, ces persécutions sont pour moi une nouvelle base de sécurité. De fait, suis-je traqué à cause de la richesse, pour que jen sois affligé, à cause de crimes, pour que jen sois abattu ? Non, mais à cause de mon amour pour vous, puisque je fais tout pour vous garder inébranlables, pour que personne ne sintroduise dans la bergerie, pour que le troupeau demeure intact. Le motif des combats me suffit pour couronne. Que ne souffrirais-je pas pour vous ? Vous êtes mes concitoyens, vous êtes mes parents, vous êtes mes frères, vous êtes mes enfants, vous êtes mes membres, vous êtes mon corps, vous êtes ma lumière, davantage encore, vous êtes plus doux pour moi que la lumière. En effet, la lumière du soleil ne mapporte rien de comparable à ce que mapporte votre charité. Le soleil mest utile à présent, mais votre charité me prépare une couronne pour lavenir.Je vous dis ces choses

à loreille. Qui pourrait concevoir une écoute plus bienveillante que la vôtre ? Vous avez veillé pendant un si grand nombre de jours, et rien na pu vous ébranler, ni la longueur du temps, ni les terreurs, ni les menaces ; vous avez généreusement triomphé de tout. Que dis-je, vous êtes devenus ce que jai toujours désiré : vous avez méprisez les choses temporelles, vous avez dit adieu à la terre, vous vous êtes élancés jusquau ciel ; vous vous êtes affranchis des liens du corps, vous luttez pour cette bienheureuse philosophie. Voilà mes couronnes, voilà la consolation, voilà le réconfort, voilà mon onction, voilà la vie, voilà le fondement de limmortalité.

Attendue partout pour la présentation, demain, du livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth »

12 avril, 2007

du site du Radio Vaticana italienne (traduction)

http://www.oecumene.radiovaticana.org/it1/Articolo.asp?c=127946

Attendue partout pour la présentation, demain, du livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth »

 

Il croît l’attente pour la présentation, demain, du livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth », qui sera en vente dans les librairies de lundi 16 avril dans les éditions italienne (Rizzoli), allemande (Herder) et polonaise (Wydawnictwo M). L’oeuvre sera présentée, aux heures 16, dans la Salle du Synode prés de la Salle Paolo VI. Dans la préface du livre, déjà rendue connue les derniers jours, le Pape écrit qu’avec ce volume on propose « de présenter le Jésus des Évangiles comme le vrai Jésus, comme le Jésus historique dans le vrai sens de l’expression ». Le Pape on dit auto convaincu que « cette figure est beaucoup plus de logique et du point de vue historique même plus compréhensible des reconstructions avec lesquelles nous y avons dû confronter dans les dernières décennies ». Sur ce passage, Fabio Colagrande a ramassé la réflexion du bibliste père Giulio Michelini, professeur de Nouveau Testament prés de l’institut théologique d’Assisi :

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R. – Je pense qu’il y avait besoin et tous en accueillent favorablement cette initiative. Il y a le désir de s’approprier de nouveau d’un quelque chose qui a été, peut-être, oublié. En ce sens l’initiative des Pontife est bonne pour faire revenir les croyants à la racine du problème, parce que – peut-être en Italie en particulier – nous sommes dans une situation dans laquelle le catéchisme qui a été enseignée aux enfants ne suffit plus et est nécessaire s’approprier de nouveau de la foi qui nous a été offerte, pourvu que on fait sans désavouer d’une tradition bimillénaire qui nous a été délivrée. Chose qui, par contre, il arrive, me semble avec quelques publications.

D. – Père Michelini, dans la préface à son livre, qui a été anticipée, à le Pape recompte que quelques études critiques des ans Cinquante dans ensuite ont laissé l’impression que nous savons bien peu de certes sur Jésus et que seulement plus tard la foi dans sa divinité a modelé cette image. Il a parlé d’une situation dramatique pour la foi, de ce point de vue. Comment studieux du Nouveau Testament, qu’est-ce que pense de ces mots de le Pape ?

R. – Je suis d’accord, même parce que maintenant nous sommes sur la vague longue de ce scepticisme qui voyait une différence infranchissable et une que ne se peu pas combler entre la figure du Jésus historique et le Christ de la foi, par exemple celui présenté des Églises et en particulier nous faisons référence à notre Église catholique. Ces études, qui aussi sont méritantes et ont été peut-être nécessaires, cependant ont porté à la conclusion qu’elle est impossible à atteindre la figure de Jésus. Il y a maintenant une autre vague longue que je crois vienne du Nord Amérique et qu’il a une autre position et c’est-à-dire que nous sommes de front à un mythe nouveau des origines chrétiennes. Si des ans Cinquante – comme il écrit le Pape – on disait que le Jésus de l’histoire était divergé du Christ de la foi présenté des Églises, maintenant on dit que le Christ présenté des Églises est un Christ faux, un Christ qui ne correspond pas à la historicité. Ceci loi même en récentes publications, qui même ont été fortement publicisées dans le panorama italien et sur la base dont nous dans les Églises sentirions parler d’un Jésus totalement divergé de ce qu’il a réellement été. Ceci n’est pas vrai, parce que certes l’Église a la fatigue de présenter la Face de Christ, mais même a toujours été attentive qu’il ne disait pas du blague, que n’inventait pas des mythes, mais qu’il prononçait vraiment cet Évangile qui était l’Évangile reçu il y à deux mille ans.

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Le livre, écrit toujours le Pape, est fruit « d’un long chemin intérieur ». Benoît XVI avertit dans la préface qui son Jésus de Nazareth « n’est pas absolument un acte magisteriale, mais est uniquement expression » de sa « recherche personnelle de la Face des Seigneur ». Sur la contribution qui ce livre peut offrir à la connaissance de la figure de Jésus Christ, Alexandre Gisotti a interviewé père Michele Piccirillo, archéologue prés du « Studium Biblicum Francescanum » de Jérusalem  :

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R. – Credo que le Pape veut tirer file d’un discours qui va en avant maintenant d’une cinquantaine d’ans : passé la période du Huit cents et ensuite même la première moitié des Neuf cents, où on parlait un peu d’un Jésus mythique et des exégèse qui regardaient à l’Évangile comme un fait simplement de foi, on a fait des efforts en Allemagne – et même hors de l’Allemagne – pour dépasser celle-ci impasse et donc de chercher y à faire comprendre qu’on peut donner un message de foi aussi en utilisant fait historique. Sur cette ligne déjà divergés spécialistes – même en Italie – pour dépasser l’impasse et pour faire quelque chose de positif. Ligne, celle-ci, qui a suivi même le Pape avec ce livre.

D. – Voilà, un livre comme « Jésus de Nazareth de Benoît XVI peut susciter intéresse et peut-être dans quelqu’un simplement curiosité, capable cependant de le pousser à s’approcher aux Évangiles ?

R. – Credo qui, au-delà de l’autorité de le Pape comme studieux et au-delà de l’autorité de la place qui occupe dans l’Église, sera un livre de succès. Même si il ne s’attend pas ceci, certes il ne l’a pas écrit pour ce ! Elle sera certainement une bonne occasion pour pousser quelqu’un à aller aux sources. Nous avons ces quatre Évangiles et je, en plaisantant avec mes amis exégète, dis : « Vous écrivez tant de livres sur les ces pauvres quatre livrets, mais heureusement que vous ne les changez pas et restent toujours le même! ».

il suffit avec les fausses interprétation sur Pio XII

12 avril, 2007

Du site : Asia News « 12/04/2007 12:59 (traduction)

 

ISRAËL – VATICAN Nonce apostolique en Israël :

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il suffit avec les fausses interprétation sur Pio XII écrite sur l’ambiguë réaction de papa Pacelli à l’Holocauste, exposée dans le Yad Vashem, a poussé mons. Franco à annoncer qu’il ne participera pas à la commémoration du Shoah. « On ne veut tenir compte – il explique à AsiaNews – même pas de récentes acquisitions historiques ».

Jérusalem (AsiaNews) – Personne ne demande de changer l’histoire, mais des interprétation de l’histoire oui, spécialement lorsque des récentes études confirment qu’il n’est pas vrai. Il répond ainsi, en parlant avec AsiaNews, le nonce en Israël, mons. Antonio Franco, à la polémique créée du Yad Vashem, le musée de Jérusalem sur l’Holocauste. L’institut a rendu publie la décision du nonce de ne pas participer à l’annuelle commémoration du Shoah, si elle ne sera pas accueillie sa demande de « reconsidérer » l’exposition à l’intérieur du musée d’une photo du Pio XII – exposée pour la première fois en 2005 – avec une didascalie qui le nonce juge « offensive » et pas respectueuse de la vérité, puisqu’il parle d’ambiguë réaction de Papa Pacelli au meurtre des hébreux pendant l’Holocauste. La nouvelle de la décision de mons. Franco elle a été donnée aujourd’hui du quotidien israélien Yedioth Aharonoth, dans son édition on- lins Y -y-net. Le journal report un communiqué du musée, pour le quel « Yad Vashem est dédié alla recherche historique et présente la vérité historique sur Pio XII ainsi comme il est aujourd’hui connu ails des spécialistes » et déclarations de fonctionnaires du Ministère des étrangers pour ce qui « est j’argue très délicat qui doit être examiné avec attention. Il est important que tous les diplômés ils assistent à la cérémonie de commémoration et « son absence ressautera évident ». Déjà de l’an passé – remarque mons. Franco – le nonce Pietro Sambi avait écrit à la direction du musée en rappelant l’attention sur cette didascalie, sur ce jugement vraiment beaucoup négatif sur Pio XII et demandait de revoir ou d’enlever écrite. Successivement il y a eu même des signalisations d’études et de matériel historique. Rien a été fait et le maintenant dans l’instantanéité de la célébration il ait voulu écrire le président du rectorat de Yad Vashem – ce monsieur Avner Shalev qu’il nous avait répondus l’an passé – en précisant qu’il était des interprétation qui me faisait difficulté – et pas seulement à moi, mais à tous les fidèles catholiques – offensante de la dignité de la Pape – et la Pape pour elle est le Pape – donc je me sentais à malaise d’aller à cette commémoration. J’invitais à reconsidérer la possibilité, disons, que la didascalie était corrigée ou la photographie ôtée. Et clairement elle était une communication, une conférence n’imprime pas, il n’y avait pas et il n’y elle a pas volonté polémique. Elles l’ont donné à la presse « . « Maintenant – il poursuit mons. Franco – la réalité est que celles-la écrites sont des interprétations, n’est pas la vérité historique. Selon combien de report Yedioth Aharonoth, Yad Vashem il aurait dit qu’on ne peut pas changer l’histoire. Nous sommes d’accord qui l’histoire ne peut pas se changer, mais celles-ci sont des interprétations de l’histoire. À moi deplaise, parce qu’il blesse mes sentiments, ma foi et recherches historiques. Nous savons très bien qu’il y a certains qu’ils ont dit une chose, mais il y a tant de documentation et tant de recherche historique qui éprouvent le contraire, tout ce que l’Église catholique et le Pape Pio XII ont fait pour sauver les hébreux. Un sage de 2003 de Martin Gilbert, le célèbre historique anglais qui a écrit tant sur la Seconde guerre mondiale, Churchill et l’Holocauste, intitulé The Righteous, (les justes) met en relief tout ce que Pio XII et l’Église catholique ont fait pour les hébreux. Et il y a tant d’autres études historiques, même de hébreux, qui éprouvent ce fait « . « Ma lettre – il souligne le nonce – avait été écrite pour attraire l’attention sur un problème que pour moi doit être reconsidéré et approfondi et doit être changé ce jugement sur Pio XII. Autrement je n’irai jamais à Yad Vashem. Je l’ai dit. J’ai ma responsabilité de personne, de chrétien et de représentant de le Pape. À il moi fait difficulté comme représentant de le Pape légères ce jugement qui n’est pas historique et n’est pas vrai « . Quant à l’affirmation du Yad Vashem d’être disposé à continuer à étudier la question, si le Vatican lui permettra de consulter le sien archives, il y à le nonce remarquer que « en ce qui concerne les archives historiques, il y a des principes qui sont posés de tous les États et la recherche est faite avec certains critères qu’ils sont des critères historiques et de ne pas cacher les vérités historiques. Nous vérités historiques les avons aussi acceptées et savons aussi baisser la tête, lorsque il y a de le baisser, mais pas lorsque il n’y a pas le faire « .

 

Pâques à Rome: les homélies secrètes du successeur de Pierre

11 avril, 2007

je voudrais vous demander, avec humilité, de légères attentivement l’articule de Sandro Magister, je crois d’avoir mis toutes l’homélie de le Pape de la semaine sainte, et je les ai écoutées toutes « en dirigée » et pour cet je sais que ce qu’écrit Magister est vrai, l’homélie des mass media ont été mutilés, sur son sitele journaliste les a rapportées toutes de nouveau intégralement, du site:  Pâques à Rome: les homélies secrètes du successeur de Pierre 

Secrètes sauf pour celui qui a pu les écouter en personne, quand Benoît XVI les prononçait. Dans le message « urbi et orbi », ce que le pape a évoqué était également beaucoup plus qu’une liste de pays en guerre. Voici les textes dans leur intégralité

par Sandro Magister

 

emmaus.jpg 

(Emmaus)



ROMA, le 11 avril 2007 – L’image ci-dessus est tirée d’une peinture du Caravage. Jésus ressuscité apparaît aux apôtres. En réponse aux doutes de Thomas, il dit: “Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté; cesse d’être incrédule, sois croyant“!

L’incrédulité de Thomas et sa profession de foi qui y fait suite – “Mon Seigneur et mon Dieu!“ – ont été au cœur du message adressé au monde par Benoît XVI le dimanche de Pâques.Le pape a déclaré que « chacun de nous peut être tenté par l’incrédulité de Thomas ». Les maux innombrables qui accablent les hommes mettent la foi à dure épreuve. Mais c’est justement dans les plaies du Christ ressuscité qu’apparaît le vrai visage de Dieu: « un Dieu qui, dans le Christ, s’est chargé des plaies de l’humanité blessée ». C’est là que la foi, qui était presque morte, renaî

t: car « seul un Dieu qui nous aime au point de prendre sur lui nos blessures et notre souffrance, surtout la souffrance des innocents, est digne de foi ».

C’est à ce moment que Benoît XVI a nommé les régions du monde où il y a le plus de blessures et de douleur, du Darfour au Congo, de l’Afghanistan à l’Irak et à la « Terre bénie qui est le berceau de notre foi ». Il a ensuite ajouté:« Chers frères et sœurs, à travers les plaies du Christ ressuscité, c’est avec des yeux d’espérance que nous pouvons voir les maux qui affligent l’humanité

« .

Auparavant, il avait déclaré que « l’humanité présente attend des chrétiens un témoignage renouvelé de la résurrection du Christ; elle a besoin de le rencontrer et de pouvoir le connaître comme vrai Dieu et vrai homme ».Mais les médias n’ont relayé qu’une petite partie, voire rien de cette annonce du Christ ressuscité. Seule la liste des pays frappés par la guerre et les désastres a été

mise en avant.

Il y a une limite que les paroles de Benoît XVI ne parviennent pas à franchir. Elles touchent dans leur plénitude seulement chez ceux qui les écoutent en personne, qu’ils soient présents physiquement ou à travers un direct télévisé. Le nombre de ces personnes est considérable, supérieur à celui de tous les pontificats précédents. Le message de Pâques « urbi et orbi » et le chemin de croix du vendredi saint ont été suivis par des foules nombreuses et retransmis dans plus de quarante pays. Cependant les personnes vers lesquelles ce message arrive amputé ou vers lesquelles il n’arrive même pas sont innombrables.Cette limite de communication a été expérimentée par Benoît XVI dans une plus forte mesure au cours des autres célébrations de la semaine sainte derniè

re.

Pendant la messe chrismale du matin du jeudi saint, le pape a consacré son homélie à l’explication du sens profond du fait d’être prêtres, « revêtus du Christ » et donc capables d’agir et de parler « in persona Christi », en parcourant la symbolique des habits liturgiques. Mais combien parmi les plus que quatre cent mille évêques et prêtres catholiques ont reçu ses paroles?Dans l’homélie de la messe « in coena Domini » du soir du jeudi saint, Benoît XVI a expliqué la nouveauté de la Pâque de Jésus par rapport à la Pâ

que juive.

Dans l’homélie de la nuit de Pâques, il a décrit la victoire de Jésus sur la mort en utilisant les représentations typiques des Eglises d’orient: avec Jésus ressuscité qui descend aux enfers et, ainsi, « porte à son accomplissement le chemin de l’incarnation. Par sa mort, il prend par la main Adam, tous les hommes en attente, et il les conduit à la lumière ».Cependant, parmi les personnes présentes à ces messes, seules celles qui comprennent l’italien pouvaient suivre profitablement les homélies du pape. Les médias catholiques qui ont traduit et retransmis les textes dans différents pays ont faiblement é

tendu leur diffusion, vers un public de niche.

C’est donc une limite sérieuse pour un pape comme Benoît XVI, qui a justement centré son ministère sur la parole. Au sein de la curie, les bureaux chargés de la communication n’ont jusqu’à présent rien fait de nouveau, pour y remédier au moins en partie. Par exemple, personne ne se charge de faire parvenir à temps à tous les évêques et prêtres du monde entier une newsletter contenant les textes du pape dans leur langue respective.Dans ce domaine, les seules initiatives efficaces viennent de Benoît XVI en personne. Avec son livre sur Jésus qui sortira dans quelques jours dans plusieurs langues, il atteindra de manière directe et personnelle un nombre très élevé

de lecteurs dans le monde entier.

Et Jésus « vrai Dieu et vrai homme » constitue justement le cœur du message de Benoît XVI, comme il a été le cœur de ses homélies de Pâques.

Les voici dans leur intégralité:

Eglise de Vals: nouvelle approche des fresques romanes

10 avril, 2007

sur le site des interessants images, du site: 

http://www.ariegenews.com/news/news-198-2470.html

Eglise de Vals: nouvelle approche des fresques romanes


 L’église semi-rupestre de Vals dans la Moyenne Vallée de l’Hers est un édifice extrêmement curieux: en effet c’est dans une large fissure de la roche, qui en constitue une nef naturelle, que se situe l’entrée de l’église primitive.

A partir de là, du XI au XIVe siècle, ont été édifiés une nef supérieure, une abside et une tour si haute et à l’architecture si massive, qu’elle évoque plutôt un donjon qu’un clocher. Dans les années cinquante, l’abbé Julien Durand, curé de la paroisse, mais aussi archéologue fut le premier à pressentir le caractère unique du site de Vals.En 1952, l’enduit XIXème soulevé par l’humidité lui fait découvrir dans l’abside ou chapelle Sainte-Marie des traces de peinture. Il s’agit de fresques

romanes qui seront dégagées par les Beaux-Arts (le ministère de la culture n’existe pas à l’époque), décapées et consolidées. Les travaux durent jusqu’en 1956.
Les fresques de l’église de Vals, datées de la fin du XIe siècle, ont beaucoup d’affinité
s avec celles de Saint-Lizier et de la Catalogne espagnole.Les grands spécialistes de l’art roman comme Marcel Durliat y ont vu des ressemblances avec les maîtres de Tahüll et de Pedret: allure hiératique des personnages à rapprocher des fresques byzantines, graphisme puissant et registre de couleurs à
dominante rouge, noire, grise, jaune ou blanche (pas de vert ni de bleu).

Elles représentent essentiellement trois phases de la vie de Jésus: son enfance (1ère travée), la période apostolique (2ème travée), la parousie (3ème travée, la plus près de la nef intérieure). A l’origine, l’abside devait être entièrement couverte de peintures car au Moyen-Age elles ont vocation pédagogique, le peuple ne sait ni lire, ni écrire et c’est à travers les représentations graphiques ou lapidaires qu’il apprend les étapes majeures du parcours christique ou plus simplement qu’il construit sa foi chrétienne.En 1969 l’association des Amis de Vals voit le jour avec pour objectif la mise en valeur et la protection de l’église et du site archéologique.

Les présidents successifs constatent une lente dégradation des fresques due essentiellement à l’humidité de l’église (en 1990 des travaux d’étanchéité sur le chevet permettent d’arrêter les infiltrations d’eau provenant de la colline).
En 1998, l’association finance une étude afin de lancer la restauration de ce patrimoine d’exception. Mais les budgets de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) sont revus à la baisse et le chantier de Vals n’est pas une priorité.C’est sans compter sur l’opiniâtreté des élus locaux, Jean Pons, maire de Vals et André Roques, président de la Communauté des Communes de la Moyenne Vallée de l’Hers qui interviennent auprès du pré

fet. Aujourd’hui Serge Alary, président de l’association des Amis de Vals a retrouvé le sourire car depuis le mois de septembre les travaux ont démarré (ils sont financés à 50% par l’Etat, 20% par la Communauté de Communes, 15% par le Conseil Général et 15% par le Conseil Régional) et c’est Jean-Marc Stouffs qui assure cette restauration sur les fresques romanes de l’abside.«on n’aurait pas mieux rêvé, ajoute Serge Alary, le choix du restaurateur a une énorme importance, tant du point de vue de la déontologie qu’au niveau de l’expérience: il vient de réaliser les restaurations de Sainte-Cécile d’Albi et de Notre-Dame du Taur à Toulouse, c’est une référence suffisante !»Et samedi après-midi, pour faire partager la passion de son travail aux membres de l’association et à quelques courageux qui n’ont pas hésité à le rejoindre sur les échafaudages, M. Stouffs a patiemment expliqué les différentes étapes de son intervention et répondu aux questions des visiteurs… spécialistes et néophytes.

Il s’agit bien de fresques, la peinture a directement été posée sur du mortier frais, cette technique nécessite une grande rapidité d’exécution. Mais au fil du temps la calcite et les traces du badigeon ancien (au XIXe et selon l’esthétique de l’époque, les fresques étaient recouvertes d’un ciel étoilé) ont passablement altéré la lisibilité de l’œuvre.Aussi Jean-Marc Stouffs va dans un premier temps procéder à un nettoyage à l’eau distillée afin d’enlever les oxalates à l’aide de solutions de carbonates d’ammonium. Ensuite c’est à l’aide d’un scalpel de chirurgien et des lunettes agrandissantes qu’il procédera au curage du mortier et des anciennes restaurations. Un relevé à l’échelle sera réalisé sur Mélinex (film polyester utilisé par les architectes) avant de procéder à la consolidation (résines, mortiers).Fervent disciple de Césare Brandi, Jean-Marc Stouffs nous explique la dé

ontologie de la restauration comme la stipule la Charte de Venise (1964):
«Stabilité, réversibilité, visibilité et intervention minimum. Il faut toujours avoir en tête jusqu’où on peut aller pour obtenir une bonne lisibilité en gardant des critères d’authenticité. Le temps a apporté une certaine patine que l’on ne peut pas supprimer et le restaurateur doit éviter toute digression intellectuelle, la restauration se réalise dans des matériaux réversibles et des techniques différenciées (vue de près il faut pouvoir repérer la restauration de l’original).
La restauration proprement dite consiste au bouchage de toutes les lacunes avec un mortier très fin et de la poudre de marbre, les lacunes les plus importants sont traitées avec des sables colorés et les manques dans la peinture pourront être reconstitués selon la méthode «a trattegio» (technique de traits)»

S’il n’y a pas véritablement de découvertes à ce stade du chantier, les principaux saints, repérables à leurs attributs, Pierre, André, Michel, ont cependant retrouvé leurs couleurs initiales.

Après nettoyage, la Vierge de l’Annonciation est apparue en définitive chaussée de sandales (alors que tous les autres personnages sont pieds nus, celle-ci porte des chausses rouges) et derrière l’ange Gabriel, il y a une porte avec une serrure (il s’agit bien d’une scène d’intérieur), des inscriptions complémentaires concernant le nom des apôtres ont aussi été mises au jour (peut-ê
tre en grec).Enfin pour Jean-Marc Stouffs tout porte à penser que le peintre connaissait bien son sujet, il a fait preuve d’une grande dextérité: application d’un fond blanc à la chaux, le noir est utilisé
pour poser les traits puis les couleurs. Le geste est sûr, il nous signale cependant un repentir au niveau de la vasque (scène du bain de l’enfant Jésus), qui à l’origine n’était certainement pas prévue. Un chantier qui est loin d’être terminé et dont on aura certainement encore l’occasion de parler… notamment après le nettoyage de la troisième travée représentant le Christ en majesté entouré des symboles des quatre évangélistes… un morceau de choix pour tous les historiens de l’art.Remerciements aux Amis de Vals et à Jean-Marc Stouffs, restaurateur
Photos: ©AriegeNews 2007 et Serge Alary
Vidéo: ©AriegeNews 2007
 

Pâques au Vietnam: un compte-rendu exceptionnel

9 avril, 2007

un interessant article sur la Pâques au Vietnam, du site:

 http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=131463&fr=y

Pâques au Vietnam: un compte-rendu exceptionnel


Le numéro deux des affaires étrangères du Vatican raconte sa récente visite dans ce pays, où l’Eglise catholique est florissante malgré l’absence de liberté, comme aux premiers siècles chrétiens

par Sandro Magister
ROMA, le 5 avril 2007 – Lorsque Benoît XVI adressera au monde ses vœux de Pâques en plusieurs dizaines de langues, à l’issue de son message Urbi et Orbi du dimanche de la résurrection, il s’exprimera également en vietnamien: « Mù’ng lé phuc sinh »!Le Vietnam est l’un des pays d’Asie où l’Eglise est la plus florissante. Il y a plus de six millions de catholiques et ce nombre connaît un accroissement notable. La pratique religieuse est élevée (sur la photo, une église d’Hanoi). Les séminaires sont pleins, plus particulièrement depuis que le régime communiste en a rendu l’accè

s plus facile.

En effet, vivre en chrétien dans un pays comme le Vietnam exige beaucoup de foi et un grand courage. Début avril, un prêtre catholique, Nguyen Van Ly, a été condamné à huit ans de prison pour propagande contre le parti communiste; avec lui, deux hommes et deux femmes se sont vu infliger des peines.Le P. Van Ly, 60 ans, a fondé un mouvement pour la liberté religieuse et la démocratie: Bloc 8406. Dans le passé, il a déjà fait 20 ans de prison. Il a été arrêté le 19 février par la police qui a fait irruption dans les locaux de l’évêché de Hué, où

il habitait.

Bien que le Vietnam fasse depuis peu partie de l’Organisation mondiale du commerce, WTO, il est toujours caractérisé par ce que Human Rights Watch appelle « l’une des pires répressions de dissidents pacifiques des vingt dernières années ». Les chrétiens sont particulièrement dans le collimateur.Cependant, on peut également percevoir des signes de dégel de la part des autorités communistes. Le 25 janvier 2007, pour la première fois, le premier ministre vietnamien, Nguyên Tân Dung, s’est rendu en visite au Vatican, où il a rencontré le pape et les dirigeants de la secrétairerie d’état. Au cours de la première moitié du mois de mars, une délégation officielle du Saint-Siège s’est rendue au Vietnam conduite par le sous-secrétaire pour les relations avec les états, c’est-à-dire le numéro deux des affaires étrangè

res du Vatican, Pietro Parolin.

En matière de liberté religieuse, de nomination des évêques et de relations diplomatiques, la situation du Vietnam rappelle celle de Chine. La différence est que l’évolution en cours est plus prometteuse. La liberté religieuse bénéficie de petites concessions, dont la dernière est l’autorisation accordée à l’archevêché de Hô Chi Minh-Ville d’ouvrir un centre d’aide aux malades du Sida. Sur l’établissement de rapports diplomatiques, les préliminaires de la négociation ont été lancés. En ce qui concerne les évêques, ils sont actuellement nommés par Rome, qui choisit entre trois candidats, les autorités communistes pouvant opposer leur veto à chacun d’eux.Les signes les plus encourageants viennent toutefois de la communauté chrétienne vietnamienne. On le comprend à la lecture du compte rendu – par moments plein d’émotion – qu’à rédigé le chef de la délégation vaticane, Mgr Pietro Parolin, au retour de sa récente visite dans ce pays. Ce qui suit n’est pas le rapport officiel qu’il a remis à Benoî

t XVI. Mais il en reprend les grandes lignes.Mgr Parolin l’a écrit pour le mensuel international « 30 giorni », dirigé par Giulio Andreotti, qui le publie dans son numéro d’avril:

« On voyait dans leurs yeux la joie de la foi… »

par Pietro Parolin

Du 5 au 11 mars 2007, une délégation du Saint-Siège s’est rendue au Vietnam pour la 14e fois. Cette série de visites a été commencée en 1989 par le cardinal Roger Etchegaray. Par la suite, la délégation du Saint-Siège a toujours été conduite par le sous-secrétaire pour les relations avec les états, Claudio M. Celli puis Celestino Migliore. C’était ma seconde visite après celle de 2004. En 2005, c’est une délégation vietnamienne qui est venue à Rome et, en 2006, je n’ai pu me rendre au Vietnam en raison des changements intervenus à la section pour les relations avec les états. J’étais accompagné par Luis Mariano Montemayor, conseillé de nonciature à la Secrétairerie d’Etat et par Barnabé Nguyên Van Phuong, Vietnamien, chef de la congrégation pour l’évangélisation des peuples. Notre programme, très riche, était divisé en une partie que j’appellerais « politique » et une partie « ecclésiale », correspondant aux deux objectifs de ces visites, c’est-à-dire poursuivre les contacts avec les autorités vietnamiennes et rencontrer l’

Eglise locale.

En pratique, la délégation du Saint-Siège accomplit, pendant une semaine, les tâches qui, dans les autres pays, sont confiés aux envoyés pontificaux, dans la mesure où il n’y a pas encore au Vietnam de représentant du pape. Nous avons reçu le même accueil cordial qu’en 2004, avec l’avantage, par rapport à cette précédente visite, de connaître déjà beaucoup de nos interlocuteurs. Nous avons donc cherché à renforcer avec eux ces liens de respect, d’estime et de confiance qui sont très appréciés par la société vietnamienne et qui facilitent le dialogue, surtout en ce qui concerne les questions é

pineuses.

Notre visite faisait suite à la venue au Vatican, en janvier dernier, du premier ministre Nguyên Tân Dung, qui avait rencontré à cette occasion le pape Benoît XVI et les hauts responsables de la secrétairerie d’état. Il est possible que cette circonstance ait contribué à rendre encore plus attentif et constructif l’accueil qui nous a été réservé. Nous l’avons remarqué à beaucoup de détails et à la manière dont nous avons été traités, jusqu’à la couverture médiatique à laquelle notre présence a donné lieu. Le programme très dense d’entretiens avec les autorités vietnamiennes a connu son sommet opérationnel lors des trois séances de travail avec le comité pour les affaires religieuses, présidé par intérim par Nguyê

n The Doanh.

Puis, il y a eu les visites de courtoisie au premier ministre-adjoint des affaires étrangères Le Cong Phung, au vice-président de la commission pour les affaires étrangères du comité central du parti communiste du Vietnam Pham Xuan Son, et au président du comité pour les affaires étrangères de l’assemblée nationale, Vu Mao. Au cours de nos visites aux provinces de Binh Dinh, Kontum et Gia Lai, nous avons également rencontré les présidents des comité

s populaires locaux: les organismes qui gouvernent les provinces qui composent le pays.

Au cours des réunions de travail, nous avons abordé des questions concernant la vie et l’activité de l’Eglise catholique au Vietnam – comme, par exemple, la nomination des évêques et la construction ou la reconstruction des lieux de culte – et les rapports entre l’Eglise et l’état. On sait que la politique religieuse du gouvernement vietnamien est exprimée dans l’ordonnance sur les croyances et religions du 18 juin 2004. Elle tourne autour de deux principes selon lesquels les croyants – et donc aussi les catholiques – sont partie intégrante de la nation et l’état s’engage à répondre à leurs légitimes exigences. La délégation a reçu des informations sur cette loi et sur la nécessité d’en assurer une application de plus en plus uniforme dans tout le pays mais aussi sur la volonté de l’améliorer lorsque c’est nécessaire, en tenant compte des suggestions des communautés religieuses qui naissent de l’expérience, afin que la liberté religieuse, qui est un droit fondamental des individus et des communautés, puisse être de plus en plus respectée et traduite concrè

tement.

Les entretiens ont aussi abordé les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam. Bien que, pour le moment, aucune échéance n’ait été fixée, je crois qu’un grand pas en avant à été franchi: du côté vietnamien, il nous a été indiqué que le premier ministre a donné des instructions aux autorités compétentes pour qu’elles étudient la question et il nous a été proposé de créer, dans les prochains mois, un groupe d’experts chargé d’étudier les délais et les modalités concrètes du lancement du processus d’établissement des relations diplomatiques. Nous avons consacré les jeudi 8 et vendredi 9 mars aux deux derniers diocèses qui n’avaient pas encore reçu la visite de la délégation du Saint-Siège, Quy Nhon et Kontum, au centre du pays, dans la province ecclésiastique de Hué. Ces journées ont été intenses et, je dois le dire, plutôt fatigantes en raison des horaires et des déplacements en voiture ou en avion (une pluie torrentielle nous a fait trembler au moment de l’atterrissage à l’aéroport de Quy Nhon) mais l’expérience ecclésiale que nous avons vécue a compensé au centuple les éventuels désagré

ments.

A Quy Nhon, nous avons été accueillis par le vicaire général et par la quasi-totalité du clergé du diocèse, ainsi que par les très nombreux fidèles qui s’étaient massés sur le parvis pavoisé de la cathédrale (l’évêque, Mgr Pierre Nguyên Soan, hospitalisé, était absent). Nous y avons célébré la sainte messe en priant pour le pape et pour l’Eglise du Vietnam. De la ville, qui donne sur la mer, nous nous sommes rendus à l’intérieur des terres, jusqu’à la paroisse de Goi Thi, qui a été le point de départ de la diffusion de la foi chrétienne dans la région et qui conserve le souvenir du grand évêque martyr Etienne-Théodore Cuénot [1802-1861], français, vicaire apostolique de la Cochinchine orientale. Nous nous sommes également rendus à son sanctuaire, but de pèlerinages continuels, après un moment de prière dans la vaste et belle église paroissiale, pleine à craquer, principalement de jeunes et d’enfants et après un bref arrêt chez les sœurs de la congré

gation des amantes de la croix de Quy Nhon.

Il est difficile d’exprimer les émotions, les sentiments, la reconnaissance envers le Seigneur, la joie spirituelle que l’on éprouve dans de telles situations. Dans les réunions publiques, je répétais sans cesse que ce que nous recevions valait beaucoup plus que ce que nous avions apporté. Dans le compte-rendu que nous allions remettre au Saint Père à la fin de ce voyage, j’ai évoqué la difficulté de raconter de tels phénomènes par écrit. C’est aussi pour cette raison que j’ai émis le souhait que le pape lui-même puisse prochainement s’en rendre compte personnellement. Nous avons vécu des expériences semblables dans le diocèse de Kontum, une circonscription ecclésiastique située dans les hauts plateaux centraux et habités majoritairement par les ethnies minoritaires des Montagnards. L’eucharistie, concélébrée par la délégation avec l’évêque Michel Hoâng Dúc Oanh et de nombreux prêtres, a rassemblé sur la place de la cathédrale plus de 5000 fidèles, en une soirée tiède du point de vue climatique mais brûlante de foi, de dévotion, d’amour pour le pape et de témoignage chré

tien.

Le lendemain matin, nous avons célébré la sainte messe dans l’église Pleichuet, construite sur le modèle des maisons communes des Montagnards avec un toit de paille très élevé. La plupart des paroissiens sont des néophytes. On voyait dans leurs yeux la joie de la foi et de l’appartenance à l’Eglise catholique, qu’ils exprimaient avec leurs costumes traditionnels très colorés, le son de leurs instruments, les mouvements de danse qui accompagnaient les différents moments liturgiques. Nous avons terminé cette rencontre dans un climat de fête, en goûtant les mets typiques des Montagnards et sans refuser, même s’il était très tôt, de siroter la liqueur très forte qu’ils tirent du riz. Le reste de la matinée s’est passé à visiter différentes institutions de l’Eglise à Pleiku, écoles maternelles, internats, centres pour handicapés, etc, qui expriment l’attention et l’engagement de l’Eglise catholique envers ces populations qui ont dû et doivent affronter encore des difficultés de toutes sortes et des situations désavantageuses. Je ne peux pas non plus oublier les rencontres avec les élèves du grand séminaire et les sœurs de la congrégation des amantes de la croix à Hanoi, les saintes messes célébrées dans la cathédrale de la capitale, en présence de l’archevêque Joseph Ngô Quang Kiêt – que nous avions déjà rencontré en même temps que le président de la conférence épiscopale du Vietnam, Paul Nguyên Van Hóa, évêque de Nha Trang, et l’éminentissime cardinal Jean-Baptiste Pham Minh Mân, archevêque de Hô Chi Minh-Ville, venus tout exprès à Hanoi – et dans la paroisse de Ha Long (dans le diocèse de Hai Phòng, tout près de la Chine), avant l’excursion touristique dans la baie du même nom, inscrite par l’Unesco parmi les sites déclarés patrimoine mondial de l’humanité

.

En toutes ces occasions, j’ai été profondément impressionné par la façon de prier des gens, pleine de compréhension, de recueillement et de piété et en même temps très active du point de vue communautaire: enfants et adultes, jeunes et vieux, hommes et femmes chantent et répondent ensemble. J’ai été frappé par l’amour, l’attachement et la fidélité envers l’évêque de Rome, sentiment dont nous avons eu continuellement des preuves. C’est une Eglise courageuse, dynamique, pleine de vitalité, comme en témoignent, entres autres, les très nombreux candidats au sacerdoce et à

la vie religieuse.

C’est une Eglise qui s’engage en faveur de la société et qui prend soin de ceux qui sont dans le besoin, tout en souhaitant pouvoir faire plus dans le domaine éducatif et social, pour apporter une contribution de plus en plus qualifiée et efficace au pays et à tous ses habitants, sans s’occuper de savoir s’ils sont croyants ou non ou à quel groupe religieux il appartiennent.

Enfin, c’est une Eglise qui est consciente des problèmes liés à la rapide industrialisation du pays et à son tumultueux développement économique (le Vietnam, avec un taux de croissance de 8,4% prévu pour 2007, est la deuxième économie du monde pour la rapidité du développement) et qui entend se préparer à répondre à cette nouvelle situation, afin de continuer à être sel et levain et illuminer tout le monde par la joyeuse annonce de l’Evangile.

Réflexions matinales sur le lavement des pieds.

4 avril, 2007

du Blog:

http://giboulee.blogspot.com/2006/04/lavement-des-pieds-et-buisson-ardent.html  Lavement des pieds et buisson ardent. 

Catherine Lestang  jeudi 13 avril 2006 Jeudi Saint. 

Réflexions matinales sur le lavement des pieds.  Quand Jésus lave les pieds des disciples il fait un geste bien différent du lavage des mains des pharisiens avant de prendre le repas, tout repas. Il enseigne quelque chose et il révèle qui Il est. Ce geste m’a fait penser à ce qui se passe pour Moïse: « enlève tes sandales car le sol que tu foules est saint » quand il s’approche de ce buisson qui brûle sans se consumer. D’une certaine manière, c’est ce qui va se passer pour Jésus qui semble brûlé par la passion, mais qui redevient autrement vivant après la résurrection. Jésus temple de la présence de l’Esprit est le buisson ardent. 

Et ce qu’Il va créer au cours de ce repas, même si ce n’est pas rapporté par Jean, c’est bien aussi de donner quelque chose qui ne se consume (consomme) pas, qui d’une certaine manière ne se dégrade pas, qui demeure.  Le buisson ardent, c’était le signe de la « présence de YHWH », et ne pas se consumer est totalement en opposition avec les lois de notre univers. Pour Jésus il en va de même. Si on admet qu’Il se rend présent sous ces espèces du pain azyme et du vin, il est bien présence de Dieu parmi les hommes et le fait de la purification est une nécessité pour les humains que nous sommes. Mais là c’est Jésus qui initie le geste, ce qui change peut-être la donne. C’est Lui qui introduit dans un lieu où la vie est présente. 

Pour en revenir à ce geste, il me semble qu’il délimite un dedans et un dehors ou un avant et un après. Pour pénétrer dans le dedans qui va être comme révélation de la présence de dieu (du divin), un geste est nécessaire. A la limite ce lavement des pieds est presque une sorte de baptême (d’ailleurs c’est ce que demande Pierre); le contact de l’eau, mais surtout de Jésus rend pur (comme le lépreux est purifié par le contact avec Jésus).  Avant de rentrer dans le sanctuaire, le saint des saints, le grand prêtre doit procéder à toute une série de purifications pour lui. Or Jésus n’a pas besoin de cela. Mais ceux qui seront ses lieu- tenants en ont besoin, même s’ils ne comprennent pas. 

Ce geste accompli par Jésus renvoie au symbolisme de toute purification. Laver les pieds, enlever la poussière ramassée sur la route, les cailloux, nettoyer peut-être les blessures occasionnées par la marche. Cela peut aussi s’entendre comme « entrer en laissant dehors les scories de la vie », lâcher les préoccupations qui nous prennent la tête, à défaut des pieds. Il s’agit d’évacuer toutes ces préoccupations qui nous encombrent, tout ce faire, tout cet agir, qui nous remplissent en permanence, qui font comme une carapace rigide qui nous empêche de bouger, d’être vivants.  Mais il y a aussi les mots de Jésus pour commenter ce geste : « vous m’appelez maître et Seigneur et vous avez raison… vous devez vous laver les pieds les uns les autres ». Jésus qui a été le roi d’un jour en entrant à Jérusalem, affirme qu’il est à la fois maître (rabbi, savant, enseignant, initiateur, éveilleur) et Seigneur, c’est-à-dire Chef, lui qui est d’origine populaire, qui n’est pas oint par les autorités. 

Et pour entrer dans cet autre lieu il faut être purifié par Lui, mais aussi renoncer aux prérogatives du pouvoir, du « être servi ».  Si l’on repense à la demande des fils de Zébédée juste après la transfiguration, c’est bien cela le désir caché des apôtres et le nôtre si nous sommes un peu objectifs! C’est peut-être aussi parce que Judas a compris que cela ne sera pas, qu’il se décide à partir, à trahir. 

Alors une fois ce geste fait, la reprise du repas peut se faire, mais même si Jean ne le dit pas, la tonalité est autre, comme si c’était une autre table, un autre repas. Un repas c’est un partage. Ce repas là est par définition un mémorial. On va passer d’un mémorial de libération de l’esclavage en Egypte à un autre mémorial, une autre libération.  Il y a le partage du pain, le pain azyme; (pain du pauvre, du fuyard, rappel de la manne) et le partage de la coupe (sang répandu sur les linteaux qui permet à Israël d’échapper à la perte de sa descendance). Ce soir là, c’est comme séparé. Mais bientôt cela va être réuni dans un corps qui se donne et qui se vide, qui perd son esprit. 

Le faire mémoire remplace le mémorial de Moïse. Mais cela ne devient réellement plénitude que dans l’après coup de la résurrection, où ce qui est séparé, mortel et signe de mort redevient vie.  Là l’important c’est que comme dans une sorte de testament Jésus donne une tâche, un « faire » à ceux qui sont ses frères. Et cela est facteur d’union, alors que la désunion est sur le point de se produire. Peut-être faut-il aussi pour rester un peu dans la problématique du buisson ardent, présence de Dieu parmi les hommes, prendre ce mémorial comme la réalisation de l’amour qui unit, qui donne vie, comme le pain et le vin (sang) qui vont devenir la nourriture permettant d’accéder au divin.  

PAQUE JUIVE ET PAQUE CHRETIENNE

3 avril, 2007

texte du 2005 mais vraiment interessant, du site:

http://198.62.75.1/www1/ofm/sbf/dialogue/paque.html

texte du 2005

PAQUE JUIVE ET PAQUE CHRETIENNE

Frédéric Manns

Le calendrier de 2005 a distancé la Pâque chrétienne de la Pâque juive, ce qui rendra difficile pour certains chrétiens de saisir les racines juives de la Pâque de Jésus. LEglise qui oriente sa réflexion sur leucharistie durant cette année a tout intérêt à relire le récit du dernier repas de Jésus dans le contexte biblique du repas dalliance au Sinaï.

Des communautés chrétiennes de plus en plus nombreuses veulent célébrer la Pâque de Jésus en la resituant dans le texte liturgique de la haggadah juive. Or le récit actuel utilisé par les communautés juives pour célébrer la sortie dEgypte est tardif et, en partie, polémique. Le véritable milieu du dernier repas de Jésus est probablement celui des repas dadieu des Patriarches, ce qui lui donne une dimension universaliste bien plus garnde. Bien plus les paroles de Jésus prononcées sur la coupe de vin renvoient à l’événement fondateur du Sinaï : « Ceci est la coupe de mon sang, le sang de lalliance nouvelle et éternelle ».J

ésus renvoie au texte dExode 24,3-8 quand il célèbre le mémorial nouveau quil transmet aux siens. Sous forme de signe il se rattache au sacrifice et au repas qui après la sortie dEgypte ont scellé lalliance de Dieu avec son peuple. Au cours de ce sacrifice qui était un sacrifice de communion les associés du pacte partageaient rituellement le sang versé pour sceller les liens entre eux et Dieu. Moïse avait pris la moitié du sang pour en asperger lautel. Avec lautre moitié il avait aspergé le peuple.

Avec lalliance un ordre nouveau est instauré : les représentants du peuple montent sur la montagne qui est lhabitation de Dieu sans perdre la vie. Depuis quil avait péché lhomme ne pouvait plus voir Dieu et rester en vie. Au Sinaï Moïse et les anciens entrent dans la familiarité divine. Il sont invités à la table de Dieu. Cette convivialité est la forme la plus achevée de lintimité entre Dieu et lhomme (Is 25,6).C

est à cette page biblique que Jésus se réfère pour instaurer par sa passion un ordre nouveau dont leucharistie est le signe.

Comme les Patriarches de la première alliance, Jésus avant de mourir a rassemblé ses disciples autour dun repas dadieu. Il va leur léguer leucharistie qui est lalliance dans son sang et leur demande de la célébrer jusqu’à ce que le Royaume de Dieu soit instauré (Lc 22,18). Jésus introduit ses disciples dans la familiarité de Dieu et fait des douze le reste dIsraël et, à travers eux, la multitude des croyants, le nouveau peuple de lalliance. Jésus les invite à le reconnaître dans le pain partagé. Il met ainsi en place la communauté des croyants qui en partageant ce pain constitue la famille des invités quil appelle son Eglise.Mieux que le repas du seder pascal, le repas d

alliance inaugure un nouveau mode de présence aux disciples. Alors quil retourne vers le Père Jésus reste présent dans le pain partagé en son nom. La fraction du pain signifie la communion dans le partage et lunité.

Nourris au corps du Ressuscité qui donne lEsprit, les chrétiens vivent de lattente de la venue de Jésus. La marche de lEglise est ainsi nourrie de la manne nouvelle qui soutient le peuple durant sa route jusquau retour du Maître. Alors Dieu convoquera les nations au festin messianique lors de la manifestation plénière du Règne.Un monde ancien sachève avec la mort du Christ. Un monde nouveau qui naît dans la douleur commence avec sa Résurrection. Une nouvelle histoire commence. Elle est transfigurée par la présence réelle de Jésus. Les chrétiens de terre sainte, ce petit reste négligeable, en sont les témoins.

Cuba, ou comment l’Eglise cultive le germe de la liberté

2 avril, 2007

du site: 

http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=130423&fr=y

Cuba, ou comment l’Eglise cultive le germe de la liberté


Interview de Dagoberto Valdés Hernández, fondateur et directeur du think-tank catholique libéral le plus influent de l’île: « A Cuba, l’Eglise est la seule institution où il reste encore une trace de cette société civile qui a été anéantie partout ailleurs »

par Sandro Magister

ROMA, le 2 avril 2007 – Depuis que Fidel Castro a formellement abandonné le pouvoir, à la fin du mois de juin 2006, la grande attente a commencé pour Cuba et pour l’Eglise catholique cubaine. Le résultat final est plus que jamais incertain. Mais la perspective vers laquelle les catholiques cubains se dirigent résolument se définit en un mot: liberté.

Dagoberto Valdés Hernández est l’un des témoins les plus influents de ce cheminement de Cuba et de l’Eglise cubaine vers la liberté. Agé de 52 ans, père de trois enfants, cet ingénieur agricole fonde le Centro de Formación Cívica y Religiosa du diocèse de Pinar del Rio en 1993 et la revue « Vitral » en 1994.

Valdés était un enfant lorsque Castro a conquis le pouvoir à Cuba, en 1959. Il a vécu les quelques mois de lune de miel entre l’Eglise et le nouveau régime, mais surtout la longue période de liberté bafouée, de violence institutionnalisée, de persécution. A l’université, parce qu’il est catholique, on lui interdit l’accès à la faculté des sciences humaines. Il se spécialise alors en agronomie. Mais son modèle idéal est Félix Varela, prêtre, philosophe et homme politique, père de l’indépendance cubaine et chantre d’un libéralisme catholique semblable par de nombreux aspects à celui d’autres penseurs de l’époque tels que Antonio Rosmini et Alexis de Tocqueville. Il travaille pour l’Empresa del Tabaco, mais, à la moitié des années 90, le régime le punit pour l’activité de formation civique qu’il a entre-temps commencé à exercer dans le diocèse de Pinar del Rio. Il doit récolter les yaguas, écorces fibreuses qui se détachent des palmiers et qui servent à emballer le tabac. Mais Valdés ne cède pas; au contraire, il intensifie son activité de formation. La revue « Vitral », du nom des vitraux multicolores qui ornent de nombreuses maisons à Cuba, se fait la voix d’un petit mais influent think-tank catholique libéral, rempart des idées démocratiques et de la vision humaniste et chrétienne de l’homme sous le régime communiste de Cuba. Grâce au voyage de Jean-Paul II sur l’île, en 1998, le Vatican le découvre et apprécie son activité. L’année suivante, il est nommé membre du conseil pontifical Justice et Paix.

L’interview qui suit est l’une des rares que Dagoberto Valdés Hernández ait accordées à un journal étranger. C’est aussi la première où il aborde frontalement la question de la transition de Cuba vers la démocratie, avec une attention particulière sur le rôle de l’Eglise catholique cubaine.

Le journal en question est « Mondo e Missione », le mensuel de l’Institut Pontifical pour les Missions Étrangères, imprimé à Milan, qui publiera l’interview dans son numéro d’avril. Elle a été réalisée par Alessandro Armato. Pour en lire le texte intégral, plus long que celui qui est retranscrit ci-dessous et riche d’autres éléments intéressants, se rendre sur la version espagnole de cette page.

« La Cuba dont je rêve »

Interview de Dagoberto Valdés Hernández

Q. – Quelle est l’ambiance à Cuba?

R. – C’est l’incertitude qui domine, avec un sentiment d’attente. L’incertitude est surtout due au manque d’information sur tout ce qui se passe et au fait que l’avenir n’est pas entre les mains du peuple souverain, mais entre celles des plus hautes sphères du pouvoir politique. A l’incertitude s’ajoutent les conséquences d’un dommage anthropologique concernant la majorité des Cubains provoqué par l’idéologie « de la dépendance » et par le contrôle totalitaire qui empêche la liberté et la responsabilité de se développer.

Q. – Dans vos éditoriaux, vous insistez sur la nécessité de développer une « maturité civique » pour sortir le pays de « l’adolescence sociopolitique ». Quelle est, selon vous, la meilleure façon d’y arriver?

R. – Je vois deux pistes: l’éducation et les petits espaces de participation. Il existe en effet un incroyable analphabétisme civique et politique, fruit de l’extrémisme idéologique et du blocage systématique des informations autres que celles du gouvernement. Mais cette situation ne peut être dépassée qu’en brisant l’isolement intérieur, qui est pire que l’embargo extérieur. Il faut plus d’information, plus d’ouverture, plus de changement. Un processus systématique et profond d’éducation éthique, civique et politique est nécessaire. Mais je ne pense pas que cela suffirait…

Q. – Que voulez-vous dire?

R. – Nous ne devons pas nous contenter de la théorie: il est nécessaire de créer de petits espaces de participation et de débat, de s’entraîner à la démocratie. La théorie n’a pas été expérimentée pendant un demi-siècle:elle pourra difficilement être mise en pratique si nous n’avons pas d’abord essayé de l’appliquer dans de petits espaces. C’est ce que cherchent de faire l’Eglise catholique, les bibliothèques indépendantes, les Damas de Blanco, les journalistes non-alignés, les Eglises évangéliques… C’est ce que nous efforçons de faire depuis 14 ans avec notre Centro de Formación Cívica y Religiosa du diocèse de Pinar del Río et avec la revue « Vitral ».

Q. – Il semble impossible d’arrêter le cheminement de Cuba vers la liberté, bien que les résistances ne manquent pas…

R. – Il y a et il y aura toujours des résistances au changement. C’est humain. Les obstacles ne viennent pas seulement de ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui, mais aussi des citoyens eux-mêmes. Cependant la situation actuelle pèse plus lourd que la résistance naturelle au changement. Il semble que la balance penche en faveur d’une série de transformations pacifiques et progressives, qui nous amèneront à ne plus être un fossile politique du passé mais un pays normal, intégré comme les autres dans la communauté internationale. Un pays dont les fils ne devront plus fuir leur terre s’ils veulent progresser et vivre en liberté. Cependant, je ne sais pas comment ces changements – absolument nécessaires et inéluctables – se produiront.

Q. – Quels scénarios prévoyez-vous?

R. – Le premier serait une succession au sein du système lui-même qui ouvrirait graduellement la voie aux réformes économiques et sociales; cela normaliserait les relations politiques internationales et ouvrirait la voie à des réformes politiques internes. Un autre scénario possible serait la combinaison entre une succession rapide et une transition lente et durable, confiée à une génération plus jeune et plus ouverte d’esprit. Dans le scénario le plus pessimiste, aucune des deux alternatives précédentes ne se réaliserait et le contrôle totalitaire, la répression des dissidents et l’isolement international se renforceraient. Ces derniers éléments conduiraient à une « coréedunordisation » de Cuba, créant davantage de souffrance et de pauvreté et augmentant l’exode massif, au risque d’ouvrir la porte à la violence.

Q. – Selon vous, quels sont les principaux risques que Cuba devra affronter à l’avenir?

R. – Si l’enfermement et l’isolement se durcissent, nous allons droit vers la violence, l’explosion sociale incontrôlable et le chaos politique. C’est inévitable. Personne ne le souhaite, mais malheureusement peu de personnes s’engagent sérieusement pour éviter ce résultat. En revanche, si Cuba s’ouvre et se démocratise, nous devrons affronter les risques intrinsèques à une liberté détachée des responsabilités: corruption, relativisme moral, libertinage médiatique, chômage et peut-être la naissance de nouvelles mafias. C’est à nous d’agir pour éviter que cela ne se produise. Nous devons dès maintenant étendre les services ecclésiaux et sociaux de formation éthique, les services d’éducation civique et politique et promouvoir une culture de la responsabilité dans la liberté.

Q. – Craignez-vous « l’impérialisme » américain?

R. – De l’extérieur pourraient venir des influences négatives et même des aspirations hégémoniques; mais nous autres, Cubains, nous avons assez d’expérience dans ce domaine pour nous en tirer. Mais de l’extérieur pourrait aussi venir – si nous savons la canaliser convenablement – une aide positive et constructive: celle des quelque deux millions de Cubains exilés ou émigrés. Une aide précieuse, sous forme de connaissances, d’expérience, d’investissements, de regroupements familiaux, de renforcement de notre propre culture. Le pire scénario imaginable, c’est celui d’une ouverture qui serait une xénophilie cynique, une subordination irréfléchie à tout ce qui vient de l’extérieur, à des modèles hédonistes et contraires à la vie, sans discernement ni conscience critique.

Q. – On parle aussi d’une annexion potentielle de Cuba par le Venezuela. Qu’en pensez-vous?

R. – C’est une fanfaronnade, une illusion inapplicable, qui blesserait l’immense majorité des Cubains et des Vénézuéliens. En revanche, une intégration régionale respectueuse, là c’est une autre chose.

Q. – Pensez-vous que le communisme, au lieu de mourir, puisse perdurer sous la forme du « socialisme du XXIe siècle » dont Hugo Chávez se dit le prophète?

R. – Le communisme, tel que l’a connu l’humanité, a échoué et n’existe plus sous la forme qu’il avait autrefois. Ce qu’il en reste dans certains pays est seulement une ombre de ce triste passé. Il a été une erreur et je ne pense pas que l’humanité soit prête à en payer le prix une nouvelle fois.

Q. – Dans ce contexte difficile, avez-vous l’impression que le comportement des Cubains de la Diaspora soit constructif?

R. – La grande majorité des Cubains exilés reconnaît que les habitants de l’île sont prioritaires et elle met son potentiel à notre disposition, en termes de formation et de financement. Un groupe d’entrepreneurs d’inspiration chrétienne existe déjà, qui est en train de créer un fonds commun d’investissement destiné uniquement aux micro-entreprises et aux micro-crédits, deux éléments qui devraient selon moi constituer le fondement du nouveau modèle économique pour Cuba. Cependant, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’île, restent encore de petites minorités disposant de beaucoup de pouvoir et d’influence sur les moyens de communication. Elles donnent l’impression qu’elle représentent la totalité des personnes, alors que ça n’est pas le cas. Si ces minorités – une relique du passé – persistent à émettre des revendications anachroniques, les unes pour des propriétés irrécupérables, les autres par pur attachement au pouvoir, elles seront un sérieux obstacle à la réalisation de ces changements graduels, pacifistes et justes dont Cuba a besoin.

Q. – Opposants politiques, dissidents, représentants de la société civile: le panorama des Cubains qui encouragent l’ouverture démocratique est très varié, mais les profils des différents groupes ne sont pas toujours très clairs…

R. – Il y a aujourd’hui à Cuba des opposants politiques, des dissidents politiques, et des groupes de société civile en devenir. Mais il existe aussi un fort analphabétisme civique et politique qui empêche les acteurs sociaux de se distinguer clairement. En outre, nous avons un gouvernement qui cherche à mélanger les uns avec les autres afin de tous les mettre sur le même plan, sous l’étiquette commune de « contre-révolutionnaires » et de « mercenaires » au service des Etats-Unis. Tout cela nuit gravement à l’avenir de Cuba. La nation doit apprendre à distinguer et reconnaître, respecter et promouvoir les différents acteurs sociaux. La société civile doit savoir quel est son rôle et quelle est sa marge d’autonomie par rapport à l’Etat et aux partis politiques d’opposition. Un travail d’éducation patient est nécessaire pour que les partis d’opposition sachent respecter les autres membres de la société civile et dialoguer avec eux, sans les confondre avec leurs objectifs. Il est également nécessaire pour que l’Etat lui-même apprenne à distinguer les uns des autres et à dialoguer avec eux.

Q. – « Vitral » est-elle une revue dissidente ou d’opposition?

R. – « Vitral » est une revue catholique, expression du Centro de Formación Cívica y Religiosa du diocèse de Pinard el Rio. C’est une revue de l’Eglise, même si son profil est socioculturel et non confessionnel. Elle est ouverte à tous les hommes de bonne volonté et le comité de rédaction s’assure que tout ce qui y est publié reste dans un cadre ethico-humaniste large et pluraliste. Cela nous identifie et nous place dans la société civile et non dans l’opposition politique. Personnellement, je me considère comme un animateur civique du point de vue sociologique et comme un évangélisateur de la société civile en tant que chrétien.

Q. – Est-ce une revue influente?

R. – Parce que je crois à l’Evangile, je suis convaincu qu’un petit grain de sel peut être efficace, qu’un minuscule grain de sénevé peut germer et qu’une petite lumière dans l’obscurité peut orienter les autres ? « Vitral » veut être ce ferment dans l’immensité de la masse.

Q. – Est-ce qu’elle circule librement?

R. – « Vitral » circule comme elle peut, de la main à la main: on ne peut pas la vendre dans la rue, on ne peut pas l’apporter à l’école, mais c’est justement le réseau informel de l’Eglise et le reste de la société civile qui la font parvenir jusqu’aux 10 000 abonnés que nous comptons à Cuba, à quelques communautés de la diaspora, à certaines universités américaines, mexicaines et espagnoles et à un réseau d’amis dans le monde.

Q. – Quel rôle joue l’église cubaine dans cette délicate phase de transition vers un pays « juste, libre et solidaire » comme l’a dit le cardinal Jaime Ortega Alamino?

R. – L’Eglise est la seule institution à Cuba qui, au cours du dernier demi-siècle, ait conservé son autonomie et son indépendance envers l’état. Dans l’Eglise il y a encore la trace de cette société civile qui, partout ailleurs, a été désarticulée avec persévérance par le socialisme réel. Dans les dernières années, l’institution ecclésiale a joué un rôle fondamental dans l’accompagnement et la reconstruction de la société civile, en offrant une éducation éthique, une formation civique, un entraînement à la participation et à la responsabilité communautaire, une éducation à la liberté, à la justice et à la paix. De plus, l’Eglise a allégé le désespoir de très nombreux Cubains et leur a fourni des raisons pour rester dans le pays.

Q. – Comment voyez-vous, aujourd’hui, les relations entre l’Eglise et le pouvoir politique?

R. – L’Eglise a conservé son identité, sa mission et ses espaces, même si son insertion dans la société a été limitée par un état qui prétendait contrôler tout et tout le monde. L’Eglise a réussi à semer l’Evangile au milieu des plus incroyables difficultés. Beaucoup de prêtres, de religieux et de laïcs ont travaillé pendant des années comme des témoins fidèles, y compris en prenant des risques pour leur sécurité et celle de leur famille. Tout cela est un grand don de Dieu!

Q. – Un demi-siècle sous un régime communiste. Est-ce que l’Eglise a appris quelque chose de spécial pendant cette période, qui puisse servir d’enseignement à d’autres?

R. – Je crois que oui. Nous avons appris à croire en la force de ce qui est petit, en l’efficacité de la graine, de la puissance du levain dans la masse. Nous avons appris à être humbles, à vivre les pieds dans l’humus, en partageant le sort de ceux qui subissent l’injustice. Nous avons appris que l’Eglise grandit et se purifie au milieu des épreuves et que c’est un temps de gloire crucifiée et ressuscitée pour nous disciples du Christ que nous vivons à Cuba.

Q. – Dans le pays, il y a beaucoup de missionnaires…

R° – La présence de tant de missionnaires catholiques – je ne les appellerais pas étrangers parce que dans l’Eglise personne n’est un étranger – est une grâce et un don de Dieu pour ce peuple qui souffre et qui espère. Il y a des missionnaires italiens, espagnols, allemands, colombiens, mexicains et de tant d’autres nationalités. Ils arrivent avec beaucoup de générosité et de curiosité, cherchent à s’inculturer et à s’occuper dans les villages où ils sont envoyés. Les gens les reçoivent à bras ouverts. Ils nous offrent ce que nous n’avons pas connu à cause de la fermeture de l’île mais, à leur tour, ils reçoivent beaucoup de la population, qui est constamment occupée à chercher des alternatives pour survivre sans perdre espoir. Ils annoncent l’Evangile et dénoncent, quand c’est possible, ce qui offense la dignité et les droits de l’homme.

Q. – Quelles difficultés rencontrent les missionnaires s’ils élèvent la voix?

R. – Très souvent ils doivent se taire parce qu’ils risquent la suppression de leur permis de séjour et une expulsion silencieuse et humiliante. Certains missionnaires, hommes ou femmes, se demandent ce que signifie la perte d’un permis de séjour par rapport à celle de la vie, comme cela arrive ailleurs; d’autres estiment qu’il vaut mieux rester ici pour servir en silence. D’autres, enfin, se demandent si le silence est une complicité avec l’injustice. Mais personne ne reste indifférent à la situation actuelle de cette belle île, qui souffre et qui est hospitalière, et à son peuple pacifique et joyeux, qui continue à espérer depuis cinquante la visite du Seigneur Jésus pour réaliser – par ses propres moyens – la libération intérieure, la démocratisation politique et le développement humain intégral. C’est ce qu’a demandé, en janvier 1998, Jean-Paul II sur la Plaza de la Revolucion José Marti, à La Havane: « Vous êtes et vous devez être – a-t-il déclaré – les acteurs de votre histoire personnelle et nationale ». Nous l’espérons. Et nous essayons d’y parvenir.

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