Comment dire le nom de Dieu : Yaveh ou YHWH ? (II)
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Comment dire le nom de Dieu : Yaveh ou YHWH ? (II)
(où il ya des points d’interrogation est le mot en hébreu)
samedi 1er novembre 2008
Dans un récent communiqué (Infocatho du 23 août 2008), nous apprenions que la Congrégation pour le Culte divin demande de pas prononcer le nom de Dieu : Yahvé. Pourquoi cette position et à quoi se réfère-t-elle ?
Dans l’article précédent, nous avons vu la position qu’a prise l’Eglise dans les débats autour de la prononciation ou nom du Nom divin : le choix de ne pas prononcer ???? ou YHWH. Poursuivons notre réflexion en nous approchant de ce que nous disent les récits bibliques et différents choix qui ont été faits dans les diverses traductions de la Bible
Comment se pose la question de la nomination de Dieu dans la Première Alliance ?
Dans l’Ancien Testament, aussi appelé Première Alliance, on dénombre pas moins d’une vingtaine d’appellations pour désigner Dieu : (Note) Ywhw, Yah, (note) Elohim, (????) Adonay, Adonay Yhwh, Yhwh Sabaot, El, Elohâ, Shadday, El Roï, El Olam, El Béthel, etc. Chacun d’entre-eux désigne Dieu avec une couleur particulière. Par exemple, « Elohim » est généralement traduit dans nos Bibles par « Dieu » et fait référence au Dieu juste, celui qui juge. « Adonay » est quant à lui couramment rendu en français par « Seigneur » et fait plutôt appel à l’image du Dieu de miséricorde. « Yhwh Sabaot » est retranscrit dans la TOB par « Dieu de l’univers », ce qui inclut une idée du Dieu de puissance et du créateur.
Cependant, parmi toutes ces nominations, il n’y a qu’un seul nom de Dieu : c’est le tétragramme, formé de quatre consonnes en hébreu ???? (yod hé wav hé) que l’on peut rendre par « Yhwh ». Il y a de nombreuses appellations qui sont données par les hommes, mais il n’existe qu’un seul nom de Dieu : « Yhwh », celui qu’Il a révélé de lui-même à Moïse, au Sinaï.
La retenue dans la nomination de Dieu
Dans la culture biblique et juive, le nom d’une personne n’est pas qu’une simple manière de le désigner. C’est faire appel à l’être même de la personne, c’est dire ce qu’elle est au plus profond d’elle-même. c’est dire son identité et son essence. D’une certaine manière, connaître le nom de quelqu’un, c’est aussi un peu le « posséder » ou se l’accaparer. Choisir de ne pas prononcer le nom de Dieu revient dans cette vision à renoncer à s’approprier ce nom, ce qu’il englobe (l’être lui-même) et lui accorder le plus grand respect en ne cherchant pas à le retenir.
Le judaïsme n’est pas le seul à avoir fait ce choix. L’Islam donne 99 attributs ou appellations à Dieu. Il ne va pas jusqu’à 100, il s’arrête avant, comme pour dire que le langage des hommes ne pourra jamais dire le 100ème attribut. Dieu révèle ce nom à qui il le souhaite.
Cependant, le nom de Dieu a été prononcé par les prêtres juifs durant de nombreuses années. Ce n’est que dans la période qui suit l’Exil qu’ils choisissent de ne plus le prononcer, à l’exception d’une ou deux fêtes exceptionnelles.
Aujourd’hui encore si vous allez dans une synagogue, lors de la proclamation publique de la Torah (qui correspond aux cinq premiers livres de notre Bible), vous n’entendrez pas le tétragramme divin. Il est remplacé par des mots tels que « le Nom », « le Lieu » ou « les Cieux ». Cela est aussi valable pour le catholicisme. Les Lectionnaires, ou Missel, qui sont les livres où sont rassemblés les textes bibliques destinés à la lecture publique (célébrations, messes), on ne retrouve pas le tétragramme. A sa place, on trouve d’autres mots tels que « le Seigneur ».
Yahvé, Jéovah, Adonay et les autres
On retrouve ces différentes retranscriptions du tétragramme dans divers ouvrages et ont leur histoire propre.
Ainsi, le terme « jéovah » est une association entre les consonnes « Yhwh » et les voyelles de « Adonay ». En mettant les voyelles d’ « Adonay » sous les consonnes de « Yhwh », on signifiait la présence du tétragramme tout en rendant attentif au fait qu’il faut bien dire « Jéovah » et ne pas essayer de prononcer le Nom de Dieu.
Quant à « Yahvé », c’est une tentative de vocalisation moderne du Nom « Yhwh ». En effet, certains exégètes ont voulu retrouver les voyelles qui semblaient accompagner les quatre consonnes de « Yhwh » et cela a donné « Yahvé ».
Ensuite, chaque traduction de la Bible a pris des options différentes. Ainsi, la Bible de Jérusalem a choisi de rendre le tétragramme par « Yahvé » (ce que faisait également la traduction de Crampon en 1928), la TOB (Traduction Oecuménique de la Bible) le notifie par LE SEIGNEUR (en majuscules), Chouraqui le rend par une superposition « adonaï IHWH » et le Nouvelle Bible Segond opte pour « l’Eternel ».
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