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VEPRES LORS DE L’INAUGURATION DE L’ANNEE PAULINIENNE

1 juillet, 2008

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VEPRES LORS DE L’INAUGURATION DE L’ANNEE PAULINIENNE

ROME, Lundi 30 juin 2008 (ZENIT.org).- Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI, lors des vèpres d’inauguration de l’Année Saint-Paul, samedi 28 juin, en la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome.

Votre Sainteté et chers délégués fraternels,
Messieurs les cardinaux,
V
énérés frères dans l’é
piscopat et dans le sacerdoce,
Chers fr
ères et sœ
urs, Nous sommes r

éunis auprès de la tombe de saint Paul, qui naquit il y a deux mille ans à Tarse de Cilicie, dans l’actuelle Turquie. Qui était ce Paul? Dans le temple de Jérusalem, devant la foule agitée qui voulait le tuer, il se présente lui-même avec ces mots: «Je suis juif: né à Tarse, en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville [Jérusalem], j’ai reçu, à l’école de Gamaliel, un enseignement strictement conforme à la Loi de nos pères; je défendais la cause de Dieu avec une ardeur jalouse…» (Ac 22, 3). A la fin de son chemin, il dira de lui-même: «J’ai reçu la charge… [d'enseigner] aux nations païennes la foi et la vérité» (1 Tm 2, 7; cf. 2 Tm 1, 11). Maître des nations, apôtre et annonciateur de Jésus Christ, c’est ainsi qu’il se décrit lui-même en regardant rétrospectivement le parcours de sa vie. Mais avec cela, son regard ne va pas seulement vers le passé. «Maître des nations» – cette parole s’ouvre à l’avenir, vers tous les peuples et toutes les générations. Paul n’est pas pour nous une figure du passé, que nous rappelons avec vénération. Il est également notre maître, pour nous aussi apôtre et annonciateur de Jésus Christ.

Nous sommes donc réunis non pour réfléchir sur une histoire passée, irrévocablement révolue. Paul veut parler avec nous – aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai voulu promulguer cette «Année paulinienne» spéciale: pour écouter et pour apprendre à présent de lui, qui est notre maître, «la foi et la vérité», dans lesquelles sont enracinées les raisons de l’unité parmi les disciples du Christ. Dans cette perspective, j’ai voulu allumer, pour ce bimillénaire de la naissance de l’Apôtre, une «Flamme paulinienne» spéciale, qui restera allumée pendant toute l’année dans un brasero spécial placé dans le quadriportique de la Basilique. Pour conférer de la solennité à cet événement, j’ai également inauguré la «Porte paulinienne», à travers laquelle je suis entré dans la Basilique accompagné par le Patriarche de Constantinople, par le cardinal archiprêtre et par les autres autorités religieuses. C’est pour moi un motif de joie profonde que l’ouverture de l’«Année paulinienne» assume un caractère œcuménique, en raison de la présence de nombreux délégués et représentants d’autres Eglises et communautés ecclésiales, que j’accueille le cœur ouvert. Je salue tout d’abord Sa Sainteté le Patriarche Bartholomaios Ier et les membres de la délégation qui l’accompagne, ainsi que le groupe nombreux de laïcs qui, de différentes parties du monde, sont venus à Rome pour vivre avec Lui et avec nous tous, ces moments de prière et de réflexion. Je salue les délégués fraternels des Eglises qui ont un lien particulier avec l’Apôtre Paul – Jérusalem, Antioche, Chypre, Grèce – et qui forment le cadre géographique de la vie de l’Apôtre avant son arrivée à Rome. Je salue cordialement les frères des différentes Eglises et communautés ecclésiales d’Orient et d’Occident, en même temps que vous tous qui avez voulu prendre part à cette ouverture solennelle de l’«Année» consacrée à l’Apôtre des Nations. Nous sommes donc ici rassembl

és pour nous interroger sur le grand Apôtre des nations. Nous nous demandons non seulement: qui était Paul? Nous nous demandons surtout: Qui est Paul? Que me dit-il? En cette heure, au début de l’«Année paulinienne» que nous inaugurons, je voudrais choisir dans le riche témoignage du Nouveau Testament trois textes, dans lesquels apparaît sa physionomie intérieure, la spécificité de son caractère. Dans la Lettre aux Galates, il nous a offert une profession de foi très personnelle, dans laquelle il ouvre son cœur aux lecteurs de tous les temps et révèle quelle est l’impulsion la plus profonde de sa vie. «Je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi» (Ga 2, 20). Tout ce que Paul accomplit part de ce centre. Sa foi est l’expérience d’être aimé par Jésus Christ de manière tout à fait personnelle; elle est la conscience du fait que le Christ a affronté la mort non pour quelque chose d’anonyme, mais par amour pour lui – de Paul – et que, en tant que Ressuscité, il l’aime toujours, c’est-à-dire que le Christ s’est donné pour lui. Sa foi est le fait d’être frappé par l’amour de Jésus Christ, un amour qui le bouleverse jusqu’au plus profond de lui-même et qui le transforme. Sa foi n’est pas une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde. Sa foi est l’impact de l’amour de Dieu sur son cœur. Et ainsi, cette foi est l’amour pour Jésus Christ.

Paul est présenté par de nombreuses personnes comme un homme combatif qui sait manier l’épée de la parole. De fait, sur son parcours d’apôtre les disputes n’ont pas manqué. Il n’a pas recherché une harmonie superficielle. Dans la première de ses Lettres, celle qui s’adresse aux Thessaloniciens, il dit: «Nous avons cependant trouvé l’assurance qu’il fallait pour vous annoncer, au prix de grandes luttes, l’Evangile de Dieu… Jamais, vous le savez, nous n’avons eu un mot de flatterie» (1 Th 2, 2.5). Il considérait que la vérité était trop grande pour être disposé à la sacrifier en vue d’un succès extérieur. La vérité dont il avait fait l’expérience dans la rencontre avec le Ressuscité méritait pour lui la lutte, la persécution, la souffrance. Mais ce qui le motivait au plus profond, était d’être aimé par Jésus Christ et le désir de transmettre cet amour aux autres. Paul était un homme capable d’aimer, et toute son œuvre et sa souffrance ne s’expliquent qu’à partir de ce centre. Les concepts de base de son annonce se comprennent uniquement à partir de celui-ci. Prenons seulement l’une de ses paroles-clés: la liberté. L’expérience d’être aimé jusqu’au bout par le Christ lui avait ouvert les yeux sur la vérité et sur la voie de l’existence humaine – cette expérience embrassait tout. Paul était libre comme un homme aimé par Dieu qui, en vertu de Dieu, était en mesure d’aimer avec Lui. Cet amour est à présent la «loi» de sa vie et il en ait précisément ainsi de la liberté de sa vie. Il parle et agit, mû par la responsabilité de la liberté de l’amour. Liberté et responsabilité sont liées ici de manière inséparable. Se trouvant dans la responsabilité de l’amour, il est libre; étant quelqu’un qui aime, il vit totalement dans la responsabilité de cet amour et ne prend pas la liberté comme prétexte pour l’arbitraire et l’égoïsme. C’est dans le même esprit qu’Augustin a formulé la phrase devenue ensuite célèbre: Dilige et quod vis fac (Tract. in 1Jo 7, 7-8) – aime et fais ce que tu veux. Celui qui aime le Christ comme Paul l’a aimé peut vraiment faire ce qu’il veut, car son amour est uni à la volonté du Christ et donc à la volonté de Dieu; car sa volonté est ancrée à la vérité et parce que sa volonté n’est plus simplement sa volonté, arbitre du moi autonome, mais qu’elle est intégrée dans la liberté de Dieu et apprend de celle-ci le chemin à parcourir. Dans la recherche du caract

ère intérieur de saint Paul je voudrais, en deuxième lieu, rappeler la parole que le Christ ressuscité lui adressa sur la route de Damas. Le Seigneur lui demande d’abord: «Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?». A la question: «Qui es-tu, Seigneur?», est donnée la réponse: «Je suis Jésus, celui que tu persécutes (Ac 9, 4). En persécutant l’Eglise, Paul persécute Jésus lui-même: «Tu me persécutes». Jésus s’identifie avec l’Eglise en un seul sujet. Dans cette exclamation du Ressuscité, qui transforma la vie de Saul, est au fond désormais contenue toute la doctrine sur l’Eglise comme Corps du Christ. Le Christ ne s’est pas retiré au ciel, en laissant sur la terre une foule de fidèles qui soutiennent «sa cause». L’Eglise n’est pas une association qui veut promouvoir une certaine cause. Dans celle-ci, il ne s’agit pas d’une cause. Dans celle-ci il s’agit de la personne de Jésus Christ, qui également en tant que Ressuscité est resté «chair». Il a la «chair et les os» (Lc 24, 39), c’est ce qu’affirme le Ressuscité dans Luc, devant les disciples qui l’avaient pris pour un fantôme. Il a un corps. Il est personnellement présent dans son Eglise, «Tête et Corps» forment un unique sujet dira saint Augustin. «Ne le savez-vous pas? Vos corps sont les membres du Christ», écrit Paul aux Corinthiens (1 Co 6, 15). Et il ajoute: de même que, selon le Livre de la Genèse, l’homme et la femme deviennent une seule chair, ainsi le Christ devient un seul esprit avec les siens, c’est-à-dire un unique sujet dans le monde nouveau de la résurrection (cf. 1 Co 6, 16sq). Dans tout cela transparaît le mystère eucharistique, dans lequel l’Eglise donne sans cesse son Corps et fait de nous son Corps: «Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain» (1 Co 10, 16sq). En ce moment, ce n’est pas seulement Paul, mais le Seigneur lui-même qui s’adresse à nous: Comment avez-vous pu laisser déchirer mon Corps? Devant le visage du Christ, cette parole devient dans le même temps une question urgente: Réunis-nous tous hors de toute division. Fais qu’aujourd’hui cela devienne à nouveau la réalité : Il y a un unique pain, et donc, bien qu’étant nombreux, nous sommes un unique corps. Pour Paul, la parole sur l’Eglise comme Corps du Christ n’est pas une comparaison quelconque. Elle va bien au-delà d’une comparaison: «Pourquoi me persécutes-tu?» Le Christ nous attire sans cesse dans son Corps à partir du centre eucharistique, qui pour Paul est le centre de l’existence chrétienne, en vertu duquel tous, ainsi que chaque individu, peuvent faire de manière personnelle l’expérience suivante: Il m’a aimé et s’est donné lui-même pour moi.

Je voudrais conclure par l’une des dernières paroles de saint Paul, une exhortation à Timothée de la prison, face à la mort: «Prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Evangile», dit l’apôtre à son disciple (2 Tm 1, 8). Cette parole, qui se trouve à la fin des chemins parcourus par l’apôtre, comme un testament renvoie en arrière, au début de sa mission. Alors qu’après sa rencontre avec le Ressuscité, Paul, aveugle, se trouvait dans sa maison de Damas, Ananie reçut le mandat d’aller chez le persécuteur craint et de lui imposer les mains, pour qu’il retrouve la vue. A Ananie, qui objectait que ce Saul était un dangereux persécuteur des chrétiens, il fut répondu: Cet homme doit faire parvenir mon nom auprès des peuples et des rois. «Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom» (Ac 9, 15sq). La charge de l’annonce et l’appel à la souffrance pour le Christ vont de pair inséparablement. L’appel à devenir le maître des nations est dans le même temps et intrinsèquement un appel à la souffrance dans la communion avec le Christ, qui nous a rachetés à travers sa Passion. Dans un monde où le mensonge est puissant, la vérité se paye par la souffrance. Celui qui veut éviter la souffrance, la garder loin de lui, garde loin de lui la vie elle-même et sa grandeur; il ne peut pas être un serviteur de la vérité et donc un serviteur de la foi. Il n’y a pas d’amour sans souffrance – sans la souffrance du renoncement à soi-même, de la transformation et de la purification du moi pour la véritable liberté. Là où il n’y a rien qui vaille la peine de souffrir, la vie elle-même perd sa valeur. L’Eucharistie – le centre de notre être chrétiens – se fonde sur le sacrifice de Jésus pour nous, elle est née de la souffrance de l’amour, qui a atteint son sommet dans la Croix. Nous vivons de cet amour qui se donne. Il nous donne le courage et la force de souffrir avec le Christ et pour Lui dans ce monde, en sachant que précisément ainsi notre vie devient grande, mûre et véritable. A la lumière de toutes les lettres de saint Paul, nous voyons que sur son chemin de maître des nations s’est accomplie la prophétie faite à Ananie à l’heure de l’appel: «Et moi je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom». Sa souffrance le rend crédible comme maître de vérité, qui ne cherche pas son propre profit, sa propre gloire, la satisfaction personnelle, mais qui s’engage pour Celui qui nous a aimés et qui s’est donné lui-même pour nous tous.

En cette heure, nous rendons grâce au Seigneur, car il a appelé Paul, le rendant lumière des nations et notre maître à tous, et nous le prions: «Donne-nous aujourd’hui aussi des témoins de la résurrection, touchés par ton amour et capables d’apporter la lumière de l’Evangile dans notre temps. Saint Paul, prie pour nous! Amen.

Audience générale du mercredi 25 juin : saint Maxime

26 juin, 2008

dal sito: 

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Audience générale du mercredi 25 juin : saint Maxime

Texte intégral

ROME, Mercredi 25 juin 2008 (ZENIT.org)

Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a donnée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.

* * *

Chers frères et sœurs,

Je voudrais présenter aujourd’hui la figure de l’un des grands Pères de l’Eglise d’Orient. Il s’agit d’un moine, saint Maxime, auquel la Tradition chrétienne attribua le titre de Confesseur en raison du courage intrépide avec lequel il sut témoigner – « confesser » -, également à travers la souffrance, l’intégrité de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Maxime naquit en Palestine, la terre du Seigneur, autour de 580. Dès l’enfance, il fut destiné à la vie monastique et à l’étude des Ecritures, également à travers les œuvres d’Origène, le grand maître qui au troisième siècle était déjà parvenu à « fixer » la tradition exégétique alexandrine. De Jérusalem, Maxime s’installa à Constantinople, et de là, à cause des invasions barbares, il se réfugia en Afrique. Il s’y distingua par un courage extrême dans la défense de l’orthodoxie. Maxime n’acceptait aucune réduction de l’humanité du Christ. La théorie était née selon laquelle il n’y aurait eu dans le Christ qu’une seule volonté, la volonté divine. Pour défendre l’unicité de sa personne, ils niaient en Lui une véritable volonté humaine. Et, à première vue, cela pourrait aussi apparaître une bonne chose que dans le Christ il n’y ait qu’une volonté. Mais saint Maxime comprit immédiatement que cela aurait détruit le mystère du salut, car une humanité sans volonté, un homme sans volonté n’est pas un homme véritable, c’est un homme amputé. L’homme Jésus Christ n’aurait donc pas été un homme véritable, il n’aurait pas vécu le drame de l’être humain, qui consiste précisément dans la difficulté de conformer notre volonté avec la vérité de l’être. Et ainsi, saint Maxime affirme avec une grande décision : l’Ecriture Sainte ne nous montre pas un homme amputé, sans volonté, mais un véritable homme complet : Dieu, en Jésus Christ, a réellement assumé la totalité de l’être humain – excepté le péché, bien évidemment – et donc également une volonté humaine. Et la chose, ainsi formulée, apparaît claire : le Christ est ou n’est pas un homme. S’il est un homme, il a également une volonté. Mais un problème apparaît : ne finit-on pas ainsi dans une sorte de dualisme ? N’arrive-t-on pas à affirmer deux personnalités complètes : raison, volonté, sentiment ? Comment surmonter le dualisme, conserver la totalité de l’être humain et toutefois préserver l’unité de la personne du Christ, qui n’était pas schizophrène. Et saint Maxime démontre que l’homme trouve son unité, l’intégration de lui-même, sa totalité, non pas en lui-même, mais en se dépassant lui-même, en sortant de lui-même. Ainsi, également dans le Christ, en sortant de lui-même, l’homme se trouve lui-même en Dieu, dans le Fils de Dieu. On ne doit pas amputer l’homme pour expliquer l’Incarnation ; il faut seulement comprendre le dynamisme de l’être humain qui ne se réalise qu’en sortant de lui-même ; ce n’est qu’en Dieu que nous nous trouvons nous-mêmes, notre totalité et notre plénitude. On voit ainsi que ce n’est pas l’homme qui se referme sur lui-même qui est un homme complet ; mais c’est l’homme qui s’ouvre, qui sort de lui-même, qui devient complet et se trouve lui-même précisément dans le Fils de Dieu, qui trouve sa véritable humanité. Pour saint Maxime, cette vision ne reste pas une spéculation philosophique ; il la voit réalisée dans la vie concrète de Jésus, surtout dans le drame de Gethsémani. Dans ce drame de l’agonie de Jésus, de l’angoisse de la mort, de l’opposition entre la volonté humaine de ne pas mourir et la volonté divine qui s’offre à la mort, dans ce drame de Gethsémani se réalise tout le drame humain, le drame de notre rédemption. Saint Maxime nous dit, et nous savons que cela est vrai : Adam (et Adam c’est nous) pensait que le « non » était le sommet de la liberté. Seul celui qui peut dire « non » serait réellement libre ; pour réaliser réellement sa liberté, l’homme devait dire « non » à Dieu ; ce n’est qu’ainsi qu’il pense être finalement lui-même, être arrivé au sommet de la liberté. Cette tendance était aussi contenue dans la nature humaine du Christ, mais il l’a surmontée, car Jésus a vu que le « non » n’est pas le sommet de la liberté. Le sommet de la liberté est le « oui », la conformité avec la volonté de Dieu. Ce n’est que dans le « oui » que l’homme devient réellement lui-même ; ce n’est que dans la grande ouverture du « oui », dans l’unification de sa volonté avec la volonté divine, que l’homme devient immensément ouvert, devient « divin ». Etre comme Dieu était le désir d’Adam, c’est-à-dire être complètement libre. Mais l’homme qui se referme sur lui-même n’est pas divin, n’est pas complètement libre ; il l’est en sortant de lui-même, c’est dans le « oui » qu’il devient libre ; et tel est le drame de Gethsémani : non pas ma volonté, mais la tienne. C’est en transférant la volonté humaine dans la volonté divine que naît l’homme véritable, c’est ainsi que nous sommes rachetés. C’est, en quelques mots, le point fondamental de ce que voulait dire saint Maxime, et nous voyons qu’ici tout l’être humain est véritablement en question ; c’est là que se trouve toute la question de notre vie. Saint Maxime avait déjà eu des problèmes en Afrique en défendant cette vision de l’homme et de Dieu ; il fut ensuite appelé à Rome. En 649, il prit activement part au Concile du Latran, convoqué par le Pape Martin Ier pour défendre les deux volontés du Christ, contre l’édit de l’empereur, qui – pro bono pacis – interdisait de débattre de cette question. Le Pape Martin paya cher son courage : bien que d’une santé précaire, il fut arrêté et traduit en justice à Constantinople. Jugé et condamné à mort, il obtint la commutation de sa peine en un exil définitif en Crimée, où il mourut le 16 septembre 655, après deux longues années d’humiliations et de tourments.

Quelques temps plus tard, en 662, ce fut le tour de Maxime, qui – s’opposant lui aussi à l’empereur – continuait à répéter : « Il est impossible d’affirmer dans le Christ une seule volonté ! » (cf. PG 91, cc. 268-269). Ainsi, avec deux de ses disciples, tous deux appelés Anastase, Maxime fut soumis à un procès exténuant, alors qu’il avait désormais dépassé l’âge de 80 ans. Le tribunal de l’empereur le condamna, avec l’accusation d’hérésie, à la mutilation cruelle de la langue et de la main droite – les deux organes avec lesquels, à travers la parole et les écrits, Maxime avait combattu la doctrine erronée de l’unique volonté du Christ. Pour finir, le saint moine fut exilé en Colchide, sur la Mer Noire, où il mourut, épuisé par les souffrances endurées, le 13 août de cette même année 662.En parlant de la vie de Maxime, nous avons mentionné son œuvre littéraire en défense de l’orthodoxie. Nous avons en particulier fait référence à la Dispute avec Pyrrhus, ancien Patriarche de Constantinople : dans celle-ci, il réussissait à persuader son adversaire de ses erreurs. En effet, avec une grande honnêteté, Pyrrhus concluait ainsi la Dispute : « Je demande pardon pour moi et pour ceux qui m’ont précédé : par ignorance nous sommes parvenus à ces absurdes pensées et argumentations ; et je prie pour que l’on trouve la façon d’effacer ces absurdités, en sauvant la mémoire de ceux qui se sont trompés » (PG 91, c. 352). Quelques dizaines d’œuvres importantes sont également parvenues jusqu’à nous, parmi lesquelles se détache la Mistagoghía, l’un des écrits les plus significatifs de saint Maxime, qui rassemble sa pensée théologique dans une synthèse bien structurée.

La pensée de Maxime le Confesseur n’est jamais seulement une pensée théologique, spéculative, refermée sur elle-même, car elle a toujours comme aboutissement la réalité concrète du monde et de son salut. Dans ce contexte, dans lequel il a dû souffrir, il ne pouvait pas se réfugier dans des affirmations philosophiques uniquement théoriques ; il devait chercher le sens de la vie, en se demandant : qui suis-je, qu’est-ce que le monde ? A l’homme, créé à son image et à sa ressemblance, Dieu a confié la mission d’unifier le cosmos. Et comme le Christ a unifié en lui-même l’être humain, en l’homme le Créateur a unifié le cosmos. Il nous a montré comment unifier le cosmos dans la communion du Christ et arriver ainsi réellement à un monde racheté. L’un des plus grands théologiens du vingtième siècle, Hans Urs von Balthasar, fait référence à cette puissante vision salvifique. « Relançant » la figure de Maxime, il définit sa pensée par l’expression emblématique de Kosmische Liturgie, « liturgie cosmique ». Au centre de cette solennelle « liturgie » se trouve toujours Jésus Christ, unique Sauveur du monde. L’efficacité de son action salvifique, qui a définitivement unifié le cosmos, est garantie par le fait que, bien qu’étant Dieu en tout, il est aussi intégralement homme -l’« énergie » et la volonté de l’homme étant également comprises.La vie et la pensée de Maxime restent puissamment éclairées par un immense courage dans le témoignage de la réalité intégrale du Christ, sans aucune réduction ou compromis. Et ainsi nous apparaît qui est vraiment l’homme, comment nous devons vivre pour répondre à notre vocation. Nous devons vivre unis à Dieu, pour être ainsi unis à nous-mêmes et au cosmos, en donnant au cosmos lui-même et à l’humanité la juste forme. Le « oui » universel du Christ, nous montre également avec clarté comment donner leur juste place à toutes les autres valeurs. Nous pensons à des valeurs qui sont aujourd’hui à juste titre défendues, comme la tolérance, la liberté, le dialogue. Mais une tolérance qui ne saurait plus distinguer entre le bien et le mal deviendrait chaotique et autodestructrice. De même : une liberté qui ne respecterait pas la liberté des autres et ne trouverait pas la commune mesure de nos libertés respectives, deviendrait anarchie et détruirait l’autorité. Le dialogue qui ne sait plus sur quoi dialoguer devient un vain bavardage. Toutes ces valeurs sont grandes et fondamentales, mais elles ne peuvent demeurer de vraies valeur que si elles ont un point de référence qui les unit et leur donne leur véritable authenticité. Ce point de référence est la synthèse entre Dieu et le cosmos, c’est la figure du Christ dans laquelle nous apprenons la vérité sur nous-mêmes et nous apprenons ainsi où placer toutes les autres valeurs. Tel est le point d’arrivée du témoignage de ce grand Confesseur. Et ainsi, en fin de compte, le Christ nous indique que le cosmos doit devenir liturgie, gloire de Dieu et que l’adoration est le commencement de la vraie transformation, du vrai renouveau du monde.

C’est pourquoi je voudrais conclure par un passage fondamental des œuvres de saint Maxime : « Nous adorons un seul Fils, avec le Père et avec l’Esprit Saint, comme avant les temps, à présent aussi, et pour tous les temps, et pour les temps après les temps. Amen! » (PG 91, c. 269).

Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :

Chers Frères et Sœurs,

Saint Maxime a reçu le titre de ‘Confesseur’ pour le témoignage courageux de sa foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, Sauveur du monde. Né en Palestine vers 580, il s’est passionné très tôt pour la vie monastique et pour l’étude des Écritures. Réfugié en Afrique du Nord et s’appuyant sur l’Écriture, il a défendu avec passion la doctrine de l’Église, réfutant toute théorie visant à diminuer l’humanité du Christ et à exalter uniquement sa nature divine. En 649, il prit part au Concile du Latran convoqué par le Pape Martin I pour y défendre, contre un édit impérial, les deux volontés du Christ, les volontés humaine et divine. Condamné à mort, le Pape mourra en exil. A plus de 80 ans, Maxime fut traduit en justice et condamné pour hérésie à la mutilation de sa langue et de sa main droite. Épuisé par ses souffrances, il meurt le 13 août 662. Saint Maxime a élaboré, comme l’a souligné Hans Urs von Balthasar, une « liturgie cosmique », dont le Christ est le centre. En raison du péché originel, l’homme n’a pu réaliser le dessein divin d’unifier le cosmos. Ce projet est pleinement accompli par le Fils de Dieu en qui les natures humaine et divine sont unies, sans mélange, ni confusion.A l’exemple de la vie donnée et de la pensée christocentrique de saint Maxime, puissiez-vous imiter son témoignage, refusant dans vos vies des compromis au nom d’un faux dialogue et d’une tolérance mal comprise. Les valeurs humaines ne trouvent leur vraie dimension que dans le seul Sauveur, Jésus Christ, pour lequel le chrétien vit et meurt.

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier ceux de l’archidiocèse de Besançon et de la paroisse de Font-Romeu. Puissiez-vous méditer l’Ecriture à l’exemple de saint Maxime le Confesseur, pour en témoigner par votre vie. Avec ma Bénédiction apostolique.

L’encyclique de Paul VI, Humanae vitae, plus actuelle que jamais

25 juin, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-18285?l=french 

L’encyclique de Paul VI, Humanae vitae, plus actuelle que jamais 

Elle est à la base de toute la réflexion morale du magistère sur les enjeux éthiques

 

 ROME, Mardi 24 juin 2008 (ZENIT.org) – Il y a 40 ans, Paul VI publiait son encyclique Humanae Vitae. Contestée et incomprise au moment de sa publication, cette encyclique semble pourtant contenir un message très important pour la société actuelle. Zenit a demandé à Pierre-Olivier Arduin, directeur de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, d’analyser ce message. 

Pierre-Olivier Arduin est également chroniqueur société pour La Nef et directeur des études du master bioéthique Jérôme Lejeune, www.iplh.fr. Il a publié La bioéthique et l’embryon, avec une préface de Mgr Rey, aux Editions de l’Emmanuel, en 2007. 

Zenit – En recevant les participants d’un congrès international promu par l’Université du Latran à l’occasion du 40e anniversaire de la publication d’Humanae vitae, Benoît XVI a rappelé qu’elle est apparue à l’époque comme « un signe de contradiction ». Comment expliquez-vous l’hostilité dont elle a fait l’objet dès sa promulgation ? 

P.-O. Arduin - Evelyne Sullerot, féministe historique et fondatrice du Planning familial en France, reconnaissait il y a peu de temps que « la véritable révolution de Mai 68 fut la dissociation de la sexualité et de la procréation ». La tempête contestataire de cette époque porta en effet au pinacle la libération sexuelle conduisant à une régression inédite des rapports entre l’homme et la femme à la pure corporéité. La pilule contraceptive sera le redoutable instrument technique qui rendra effective l’idéologie en marche. Résultat : la femme fut réduite à sa génitalité dans un assujettissement sans précédent. Les acquis intellectuels de la révolution sexuelle et la recherche pharmaceutique se renforcèrent mutuellement jusqu’à entraîner une déflagration telle, qu’elle « marqua la vie de générations entières » selon l’analyse de Benoît XVI. Or, en mettant le doigt sur la différence anthropologique fondamentale qui existe entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques du cycle féminin, ce que Benoît XVI appelle « le respect des temps de la personne aimée », Humanae vitae heurte de plein fouet le modèle subversif de sexualité comme consommation. Les tenants de la révolution ne pardonneront pas à Paul VI d’avoir contrecarré leur projet. 

Zenit – Concrètement, qui s’est rebellé contre cette Encyclique ? 

P.-O. Arduin - Des scientifiques catholiques de renom se sont rebellés lorsque Paul VI a rendu publique son Encyclique le 25 juillet 2008. Parmi eux se trouvaient les pionniers du mouvement bioéthique né au même moment aux Etats-Unis. Daniel Callahan, fondateur du Hastings Center, une des institutions phares de la bioéthique américaine, publiera dès 1969 un brûlot à l’encontre des thèses d’Humanae vitae. Même réquisitoire chez André Hellegers – qui fut vice-président de la commission pontificale sur la régulation des naissances de 1964 à 1966 -, à l’origine de la fameuse école de Georgetown qui domine aujourd’hui sans partage les discussions bioéthiques à l’échelle de la planète. Principe d’autonomie de l’individu, refus d’une vérité morale objective, théorie du moindre mal, relativisme éthique en sont les soubassements intellectuels. La nouvelle discipline bioéthique s’est construite dès le début dans une attitude de confrontation avec l’enseignement de l’Eglise telle une vaste hérésie postmoderne qui dissout les principes de la loi morale naturelle. D’où la prolifération actuelle de recommandations, résolutions ou législations attentatoires au mariage et à la vie humaine. 

Zenit – Beaucoup ont reproché à Paul VI de favoriser l’avortement en n’autorisant pas la contraception. Que leur répondez-vous ? 

P.-O. Arduin - On accuse en effet Humanae vitae d’avoir acculé les parents à faire le choix immoral de l’avortement alors que la conception d’un enfant non désiré aurait pu être évitée par une pratique contraceptive. Les faits eux-mêmes contredisent cette objection. La France est en effet championne du monde du recours à la pilule tandis que l’avortement est excessivement élevé au point d’inquiéter les responsables publics : 211.000 avortements pour 768.000 naissances, soit un enfant à naître sur 5. Les observateurs n’hésitent plus à parler de norme médicale contraceptive contraignante tant l’exigence de planification et de maîtrise toute-puissante de la fécondité est forte. Conséquence : cette propension quasi irrésistible à recourir à l’avortement comme « rattrapage contraceptif » en cas de grossesse non prévue. La mentalité contraceptive, en refusant comme un mal absolu l’enfant non programmé, est le terreau culturel qui permet à l’avortement de se répandre inexorablement. Il devient la solution idéale et le moyen le plus efficace pour finaliser son projet « contraceptif ». Benoît XVI montre dans son discours que la communauté des hommes s’enferme ainsi dans un « cercle d’égoïsme asphyxiant ». Seul un « amour qui sait penser et choisir en pleine liberté, sans se laisser conditionner outre mesure par l’éventuel sacrifice demandé » est capable d’accueillir la vie. A l’encontre d’une culture qui rejette l’enfant, Humanae vitae fait le choix de l’amour et de la responsabilité à l’égard de la vie, nous dit le Saint-Père. C’est la clé de lecture de l’encyclique ! 

Zenit – Aujourd’hui, on semble redécouvrir la force prophétique d’Humanae vitae. Pourquoi ? 

P.-O. Arduin - Sur le plan doctrinal, Humanae vitae apparaît comme l’acte fondateur de toute la réflexion morale du magistère sur les enjeux éthiques modernes. En approfondissant la nature du lien indissoluble entre les deux significations de l’acte conjugal, union et procréation, Humanae vitae porte en germe les développements prodigieux de la théologie du corps de Jean-Paul II et annonce l’Instruction Donum vitae sur la fécondation in vitro. Concernant l’aspect scientifique, les recherches des docteurs Billings sur les méthodes de régulation naturelle des naissances ont confirmé de manière fulgurante l’analyse de Paul VI. La pilule, désormais rangée dans les cancérigènes de type I, enregistre des taux d’échec qui inquiètent les pouvoirs public. Si elle pollue le corps des femmes, des études révèlent que son rejet massif dans les eaux usées modifient de proche en proche les écosystèmes eux-mêmes. Quant aux conséquences annoncées par Paul VI sur la société elle-même, nous les avons aujourd’hui sous les yeux : explosion de la pornographie et des violences sexuelles, épidémie des divorces avec un mariage sur deux qui se brise en Europe. Humanae vitae n’a jamais été aussi actuelle pour comprendre notre époque et porter remède à ses dérives dramatiques. De fait, nombreux sont ceux qui en redécouvrent la portée prophétique. L’avenir est plus que jamais ouvert pour faire sien ce trésor magistériel. 

Zenit – Selon vous, que peut-on faire, concrètement, pour favoriser cette redécouverte ? 

P.-O. Arduin - Benoît XVI nous donne lui-même la réponse dans la conclusion de son magnifique discours célébrant le 40e anniversaire d’Humanae vitae : « L’urgence de la formation, à laquelle je fais souvent référence, voit dans le thème de la vie l’un de ses thèmes privilégiés. Je souhaite vraiment que l’on réserve notamment aux jeunes une attention toute particulière, afin qu’ils puissent apprendre le véritable sens de l’amour et se préparent pour cela avec une éducation adaptée à la sexualité ». Le Saint-Père nous convie sans retard à un réarmement intellectuel des jeunes générations. La session d’études qu’organise du 11 au 14 juillet la Famille missionnaire de Notre-Dame dans leur maison de Sens est à ce titre providentielle pour tous ceux qui souhaitent approfondir cet enseignement et devenir à leur tour d’authentiques apôtres capables de le rayonner. Benoît XVI nous demande également de ne pas avoir peur de mettre les acteurs politiques devant leurs responsabilités : « Fournir de fausses illusions dans le domaine de l’amour (…) et de la sexualité ne fait pas honneur à une société qui se réclame des principes de liberté et de démocratie ». Humanae vitae est pour la cité des hommes, son patrimoine intellectuel est pour tous ! 

Clôture du Congrès eucharistique de Québec : Homélie de Benoît XVI

23 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18271?l=french

Clôture du Congrès eucharistique de Québec : Homélie de Benoît XVI

Prononcée depuis Rome, dimanche 22 juin

ROME, Lundi 23 juin 2008 (ZENIT.org

) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie de la messe de clôture du Congrès eucharistique international de Québec, prononcée depuis Rome par le pape Benoît XVI, dimanche 22 juin à 18 heures.

[en français]

Messieurs les Cardinaux,

Excellences,

Chers Frères et Sœurs,

Alors que vous êtes réunis pour le quarante-neuvième Congrès eucharistique international, je suis heureux de vous rejoindre par le moyen de la télévision et de m’associer ainsi à votre prière. Je voudrais tout d’abord saluer Monsieur le Cardinal Marc Ouellet, Archevêque de Québec, et Monsieur le Cardinal Jozef Tomko, Envoyé spécial pour le Congrès, ainsi que tous les cardinaux et évêques présents. J’adresse aussi mes salutations cordiales aux personnalités de la société civile qui ont tenu à prendre part à la liturgie. Ma pensée affectueuse rejoint les prêtres, les diacres et tous les fidèles présents, de même que tous les catholique du Québec, de l’ensemble du Canada et des autres continents. Je n’oublie pas que votre pays célèbre cette année le quatre centième anniversaire de sa fondation. C’est une occasion pour que chacun se rappelle les valeurs qui ont animé les pionniers et les missionnaires dans votre pays.

« L’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde », tel est le thème choisi pour ce nouveau Congrès eucharistique international. L’Eucharistie est notre plus beau trésor. Elle est le sacrement par excellence; elle nous introduit par avance dans la vie éternelle; elle contient tout le mystère de notre salut; elle est la source et le sommet de l’action et de la vie de l’Église, comme le rappelait le Concile Vatican II (Sacrosanctum Concilium, n. 8). Il est donc particulièrement important que les pasteurs et les fidèles s’attachent en permanence à approfondir ce grand sacrement. Chacun pourra ainsi affermir sa foi et remplir toujours mieux sa mission dans l’Église et dans le monde, se rappelant qu’il y a une fécondité de l’Eucharistie dans sa vie personnelle, dans la vie de l’Église et du monde. L’Esprit de vérité témoigne dans vos cœurs; témoignez, vous aussi, du Christ devant les hommes, comme le dit l’antienne de l’alléluia de cette Messe. La participation à l’Eucharistie n’éloigne donc pas de nos contemporains, au contraire, parce qu’elle est l’expression par excellence de l’amour de Dieu, elle nous appelle à nous engager avec tous nos frères pour faire face aux défis présents et pour faire de la planète un lieu où il fait bon vivre. Pour cela, il nous faut sans cesse lutter pour que toute personne soit respectée depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, que nos sociétés riches accueillent les plus pauvres et leur redonnent toute leur dignité, que toute personne puisse se nourrir et faire vivre sa famille, que la paix et la justice rayonnent dans tous les continents. Tels sont quelques défis qui doivent mobiliser tous nos contemporains et pour lesquels les chrétiens doivent puiser leur force dans le mystère eucharistique.

[en anglais]

« Le Mystère de la Foi » : c’est ce que nous proclamons à chaque messe. Je voudrais que chacun s’engage à étudier ce grand mystère, spécialement en relisant et en étudiant, individuellement et en groupe, le texte du Concile sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, pour témoigner courageusement de ce mystère. Chaque personne parviendra ainsi à mieux saisir le sens de chacun des aspects de l’Eucharistie, en comprenant sa profondeur et en la vivant avec une plus grande intensité. Chaque phrase, chaque geste, a sa signification et cache un mystère. J’espère de tout cœur que ce congrès servira d’appel aux fidèles à prendre un tel engagement pour le renouvellement de la catéchèse eucharistique, afin qu’eux-mêmes deviennent pleinement conscients de ce qu’est l’Eucharistie et enseignent à leur tour aux enfants et aux jeunes à reconnaître le mystère central de la foi et à construire leur vie autour de ce mystère. J’encourage spécialement les prêtres à accorder l’honneur qui lui est dû au rite eucharistique, et je demande à tous les fidèles de respecter le rôle de chaque individu, aussi bien le prêtre que le laïc, dans l’action eucharistique. La liturgie ne nous appartient pas : c’est le trésor de l’Eglise.

A travers la réception de l’Eucharistie et l’adoration du Saint-Sacrement nous voulons approfondir notre communion, la préparer et la prolonger. Elles nous permettent aussi d’entrer en communion avec le Christ, et à travers lui avec toute la Trinité, afin de devenir ce que nous recevons et de vivre en communion avec l’Eglise. C’est en recevant le Corps du Christ que nous recevons la force « d’unité avec Dieu et les uns avec les autres » (Saint Cyrille d’Alexandrie, In Ioannis Evangelium, 11, 11 ; cf. Saint Augustin, Sermo 577). Nous ne devons jamais oublier que l’Eglise est construite autour du Christ et que, comme l’ont affirmé saint Augustin, saint Thomas d’Aquin et saint Albert Le Grand, à la suite de saint Paul (cf. 1 Co 10, 17), l’Eucharistie est le sacrement de l’unité de l’Eglise car nous formons tous un seul corps dont le Seigneur est la tête. Nous devons sans cesse revenir à la Dernière Cène, le jeudi saint, où un gage du mystère de notre rédemption sur la Croix, nous a été donné. La Dernière Cène est le lieu de l’Eglise naissante, le sein contenant l’Eglise de tous les temps. Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ est constamment renouvelé, la Pentecôte est constamment renouvelée. Puissiez-vous tous prendre toujours plus profondément conscience de l’importance de l’Eucharistie du dimanche, car le dimanche, premier jour de la semaine, est le jour où nous honorons le Christ, le jour où nous recevons la force de vivre chaque jour le don de Dieu.

[en français]

Je voudrais aussi inviter les pasteurs et les fidèles à une attention renouvelée à leur préparation à la réception de l’Eucharistie. Malgré notre faiblesse et notre péché, le Christ veut faire en nous sa demeure, lui demandant la guérison. Pour cela, il nous faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le recevoir dans un cœur pur, en retrouvant sans cesse, par le sacrement du pardon, la pureté que le péché a entaché, «mettant en accord notre âme et notre voix», selon l’invitation du Concile (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 11). En effet, le péché, surtout le péché grave, s’oppose à l’action de la grâce eucharistique en nous. D’autre part, ceux qui ne peuvent pas communier en raison de leur situation trouveront cependant dans une communion de désir et dans la participation à l’Eucharistie une force et une efficacité salvatrice.

L’Eucharistie a une place toute spéciale dans la vie des saints. Rendons grâce à Dieu pour l’histoire de sainteté du Québec et du Canada, qui a contribué à la vie missionnaire de l’Église. Votre pays honore particulièrement ses martyrs canadiens, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, qui ont su donner leur vie pour le Christ, s’associant ainsi à son sacrifice sur la Croix. Ils appartiennent à la génération des hommes et des femmes qui ont fondé et développé l’Église au Canada, avec Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville, Marie de l’Incarnation, Marie-Catherine de Saint-Augustin, Mgr François de Laval, fondateur du premier diocèse en Amérique du Nord, Dina Bélanger et Kateri Tekakwitha. Mettez-vous à leur école; comme eux, soyez sans crainte; Dieu vous accompagne et vous protège; faites de chaque jour une offrande à la gloire de Dieu le Père et prenez votre part dans la construction du monde, vous souvenant avec fierté de votre héritage religieux et de son rayonnement social et culturel, et prenant soin de répandre autour de vous les valeurs morales et spirituelles qui nous viennent du Seigneur.L’Eucharistie n’est pas qu’un repas entre amis. Elle est myst

ère d’alliance. «Les prières et les rites du sacrifice eucharistique font sans cesse revivre devant les yeux de notre âme, au fil du cycle liturgique, toute l’histoire du salut, et nous en font pénétrer toujours davantage la signification» (S. Thérèse-Bénédicte de la Croix, [Edith Stein], Wege zur inneren Stille Aschaffenburg, 1987, p. 67). Nous sommes appelés à entrer dans ce mystère d’alliance en conformant chaque jour davantage notre vie au don reçu dans l’Eucharistie. Elle a un caractère sacré, comme le rappelle le Concile Vatican II: «Toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église, est l’action sacrée par excellence, dont nulle autre action de l’Église n’égale l’efficacité au même titre et au même degré» (Sacrosanctum Concilium, n. 7). D’une certaine manière, elle est une «liturgie céleste», anticipation du banquet dans le Royaume éternel, annonçant la mort et la résurrection du Christ, jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26).

Pour que jamais le peuple de Dieu manque de ministres pour lui donner le Corps du Christ, il nous faut demander au Seigneur de faire à son Église le don de nouveaux prêtres. Je vous invite aussi à transmettre l’appel au sacerdoce aux jeunes garçons, pour qu’ils acceptent avec joie et sans peur de répondre au Christ. Ils ne seront pas déçus. Que les familles soient le lieu primordial et le berceau des vocations.

Avant de terminer, c’est avec joie que je vous annonce le rendez-vous du prochain Congrès eucharistique international. Il se tiendra à Dublin en Irlande, en 2012. Je demande au Seigneur de vous faire découvrir à chacun la profondeur et la grandeur du mystère de la foi. Que le Christ, présent dans l’Eucharistie, et l’Esprit Saint, invoqué sur le pain et le vin, vous accompagnent sur votre route quotidienne et dans votre mission. Qu’à l’image de la Vierge Marie, vous soyez disponible à l’œuvre de Dieu en vous. Vous confiant à l’intercession de Notre-Dame, de sainte Anne, patronne du Québec, et de tous les saints de votre terre, je vous accorde à tous une affectueuse Bénédiction apostolique, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, venues des différents pays du monde.

[En anglais]

Chers amis, alors que cet événement important dans la vie de l’Eglise touche à sa fin, je vous invite tous à vous joindre à moi pour prier pour le succès du prochain Congrès eucharistique international qui aura lieu en 2012 dans la ville de Dublin ! Je profite de cette occasion pour saluer chaleureusement le peuple d’Irlande, alors qu’il se prépare à accueillir ce rassemblement ecclésial. Je suis sûr qu’avec tous les participants au prochain Congrès, ils y verront une source de renouveau spirituel durable.

Comprendre l’Eucharistie pour ne plus s’en passer : homélie du card. Tomko

18 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18233?l=french

Comprendre l’Eucharistie pour ne plus s’en passer : homélie du card. Tomko

Ouverture du Congrès eucharistique international à Québec

ROME, Mercredi 18 juin 2008 (ZENIT.org) – Si les catholiques comprenaient vraiment la signification de la messe du dimanche ils ne la manqueraient jamais, a déclaré le cardinal Josef Tomko à l’ouverture du 49° Congrès eucharistique international.

Le cardinal, qui représente le pape au Congrès, a présidé la messe inaugurale, dimanche 15 juin. Il présidera aussi la célébration de clôture, le 22 juin, durant laquelle Benoît XVI s’adressera directement aux participants par liaison satellite.

Environ 11.000 pèlerins, 50 cardinaux et plus de cent évêques étaient présents à la messe centrée sur le thème du congrès : « L’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde ».

L’Eucharistie, don de Dieu…« L’Eucharistie est un don de Dieu », a dit le cardinal Tomko. « Devant quitter ses disciples, Jésus, comme fait un père pour les siens, désire leur laisser en souvenir de lui, quelque chose de précieux. Jésus ne leur donne pas une riche propriété, un objet rare, un bijou, son image, son portrait ou un autre don particulièrement mémorable. Son don, c’est lui-même ».

« L’eucharistie est le don de Dieu parce qu’elle est le Christ-Dieu qui se donne. L’eucharistie est une personne, non un objet, non un don mort. Nous ne devrions pas nous demander « ce qu’est

l’eucharistie », mais « qui est l’eucharistie »…. Elle est le Christ ressuscité qui ne meurt plus », a-t-il expliqué.

… pour la vie du monde

Le cardinal Tomko a expliqué qu’ « avant de quitter ce monde, Jésus voulait laisser à son Eglise et à l’humanité entière le don de sa présence. Il a choisi la forme du pain et du vin. Depuis le début de sa vie publique à Capharnaüm, il a promis le pain de la vie: ‘Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde’ ».

« A la veille de sa Passion, au Cénacle, il a pris le pain et déclaré solennellement : ‘Ceci est mon corps’. Puis il a dit, en parlant du vin : ‘Buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.’ ».

« Il a réalisé quelques heures avant, sans effusion de sang et sous forme de sacrement, le sacrifice sanglant de sa croix au Calvaire. Jésus a donc institué l’Eucharistie comme son sacrifice de rédemption. L’Eucharistie est une forme sacramentelle du sacrifice de Jésus sur la croix; le Cénacle et le calvaire sont un seul et même sacrifice ‘pour la vie du monde’ ».

« Ce sacrifice n’a eu lieu qu’une seule fois », a ajouté le Légat du pape, « mais Jésus voulait le réaliser et le perpétuer dans les siècles. Il a donc commandé à ses apôtres: ‘Faites cela en mémoire de moi’ ».

« C’est à la fois un mémorial et un ordre: le rappeler non seulement en paroles mais en faisant ce qu’il a fait ».

2000 ans

« Depuis », a dit le cardinal Tomko, « les prêtres de son Eglise suivent son commandement en agissant comme lui et en prononçant les mêmes paroles que lui. Ces paroles de Jésus consacrant le pain et le vin résonnent depuis 2000 ans ».

« A chaque célébration de la messe, a-t-il ajouté, Jésus Christ est présent parmi nous en sacrifice comme l’agneau de Dieu qui prend sur lui les péchés de notre monde, de notre communauté, nos péchés ».

« Ce n’est pas un spectacle, ni une simple commémoration », mais « la représentation sacramentelle de cet événement salvifique, un mémorial persévérant qui donne ses fruits aux fidèles ».

Selon le cardinal Tomko, « c’est en comprenant à fond la signification de la messe du dimanche, que nous repenserons notre manière de la fréquenter ».

« Tout deviendra alors clair pour nous, comme les martyrs d’Abitene, en Afrique du nord, qui ont déclaré aux juges païens: ‘Nous ne pouvons vivre sans l’Eucharistie (dominicale) – ‘Sine Dominico non possumus vivere‘ -, et ont donné leur vie pour cette conviction ».

Pape Benoît: Imiter la compassion du Christ pour les pauvres et les faibles

16 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18212?l=french

Imiter la compassion du Christ pour les pauvres et les faibles

Messe à Brindisi

ROME, Lundi 16 juin 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les catholiques à imiter la compassion du Christ pour les pauvres et les faibles. Il leur demande de ne pas rester indifférents pour ce qui concerne la paix du monde.

Le pape a effectué samedi et dimanche une visite pastorale à Brindisi et Leuca : cela faisait mille ans qu’un pape n’était pas venu à Brindisi. Quelque 60.000 personnes participaient à l’eucharistie sur le quai Saint-Apollinaire, en présence aussi du métropolite orthodoxe d’Italie, Gennadios, que le pape a salué en évoquant la vocation « œcuménique » de l’Eglise de Brindisi. Le pape avait revêtu des ornements liturgiques confectionnés en « sciamito », un tissu médiéval typique de Brindisi.Dans son hom

élie, lors de la messe de ce dimanche, sur le port de Brindisi, le pape a invité les habitants de Brindisi à « être le signe et l’instrument de la compassion, de la miséricorde du Christ ».

Pas de piétisme, disait en substance le pape, mais de la solidarité. Pas d’assistance, mais le partage. Telles sont les exigences de la compassion chrétienne, qui ouvre une véritable espérance pour l’avenir, parce qu’elle est fondée en Dieu, précisait le pape.

« Animés de l’espérance que vous serez vous aussi sauvés, frères et soeurs, de cette antique Eglise de Brindisi, soyez des signes et des instruments de la compassion de la miséricorde du Christ (…). Ce commandement s’adresse encore aujourd’hui en premier lieu à vous. L’Esprit qui agissait dans le Christ et dans les Douze est le même qui agit en vous, et qui vous permet d’accomplir au milieu de votre peuple – sur ce territoire – les signes du royaume d’amour, de justice, et de paix qui vient, et même qui est déjà dans le monde ».

Benoît XVI a souhaité que cette compassion soit le signe distinctif de l’Eglise et de la société de Brindisi et de la région des Pouilles.

Le pape les a invité à être missionnaires comme les Apôtres, choisis par le Christ, non parce qu’ils étaient des « saints » mais afin qu’ils « le deviennent », « comme nous, comme tous les chrétiens ».

« Il est utile de réfléchir au fait que les Douze apôtres n’étaient pas des hommes parfaits, choisis pour leur morale et leur religion sans reproche. Ils étaient sûrement des croyants, pleins d’enthousiasme et de zèle, mais marqués par leurs limites humaines, même graves parfois », a-t-il dit.

« La compassion chrétienne n’a rien à voir avec le piétisme, avec l’assistance. Elle est plutôt synonyme de solidarité, et de partage, et elle est animée par l’espérance. Ne naît-elle pas peut-être de l’espérance de la parole que Jésus dit aux apôtres : « En chemin, prêchez que le Royaume des cieux est proche » ? C’est une espérance fondée sur la venue du Christ, qui coïncide, en dernière analyse, avec sa Personne, et avec son mystère de salut, comme le rappelait bien le titre du 4e congrès ecclésial italien de Vérone : le Christ ressuscité est « l’espérance du monde » ».

Le pape a rappelé que l’Evangile rapporte ces gestes « humbles et discrets » qui constituent « un énorme potentiel de renouveau ». Car l’Eglise aussi est appelée à être sainte et missionnaire.

Un vol de colombes a symboliquement emporté ces paroles de paix à toute la région.

Anita S. Bourdin

Angélus du dimanche 15 juin, à Brindisi (Italie)

16 juin, 2008

dal sito: 

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Angélus du dimanche 15 juin, à Brindisi (Italie)

« Marie, Port de salut, prie pour nous ! »

ROME, Dimanche 15 juin 2008 (

ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée avant la prière de l’Angélus ce dimanche, au terme de la célébration eucharistique sur le port de Brindisi (Italie).

Chers frères et sœurs,Avant de conclure cette c

élébration, j’exprime ma reconnaissance à ceux qui l’ont préparée avec tant de soin et qui l’on animée par la musique et le chant. Je remercie ceux qui ont organisé mon voyage et qui offrent leur contribution pour qu’il se déroule au mieux : je pense aux autorités locales, aux forces de l’ordre, aux bénévoles et à vous, chers habitants de Brindisi. Je vous invite tous, comme chaque dimanche, à vous unir à moi dans la prière de l’angélus.

Le lieu où nous nous trouvons, le port, est chargé d’une signification symbolique pregnante. Chaque port parle d’accueil, de refuge, de sécurité ; il parle d’un havre désiré après la navigation, peut-être longue et difficile. Mais il parle aussi de départs, de projets, d’aspirations, d’avenir. En particulier, le port de Brindisi revêt un rôle de premier plan pour les communications vers la Mer Méditerrannée, et vers l’Orient, et c’est pour cela qu’il abrite aussi une base des Nations unies, qui assume une fonction importante sous l’aspect humanitaire. Depuis ce lieu si suggestif, non loin du bourg d

ésigné comme le « bon jour » d’Italie (Calimera), je désire donc renouveler le message chrétien de coopération et de paix entre tous les peuples, spécialement parmi ceux qui couronnent cette mer, antique berceau de civilisations, et ceux du Proche et du Moyen Orient. Et il me plaît de le faire avec les paroles que j’ai employées il y a deux mois à New York, en m’adressant à l’assemblée de l’ONU : « L’action de la communauté internationale et de ses institutions, dans la mesure où elle est respectueuse des principes qui fondent l’ordre international, ne devrait jamais être interprétée comme une coercition injustifiée ou comme une limitation de la souveraineté. A l’inverse, c’est l’indifférence ou la non-intervention qui causent de réels dommages. Il faut réaliser une étude approfondie des modalités pour prévenir et gérer les conflits, en utilisant tous les moyens dont dispose l’action diplomatique et en accordant attention et soutien même au plus léger signe de dialogue et de volonté de réconciliation » (Discours à l’ONU, vendredi 18 avril 2008).

De ce morceau d’Europe tendu sur la Méditerrannée, entre Orient et Occident, nous nous adressons encore une fois à Marie, Mère qui nous « indique le chemin » – Odegitria -, en nous donnant Jésus, Chemin de paix. Nous l’invoquons idéalement avec tous les titres par lesquels elle est vénérée dans les sanctuaires des Pouilles, et en particulier ici, depuis ce port antique, nous la prions en tant que « port du salut », pour tout homme et pour l’humanité tout entière. Que sa protection maternelle défende toujours votre cité et votre région, l’Italie, l’Europe, et le monde entier des tempêtes qui menacent la foi et les vraies valeurs ; qu’elle permette aux jeunes générations de prendre le large sans peur d’affronter avec l’espérance chrétienne le voyage de la vie. Marie, Port de salut, prie pour nous !

saint Abbé Colomban – Pape Benoît, Audience général du mercredi 11 juin

15 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18181?l=french

Audience générale du mercredi 11 juin

Texte intégral

ROME, Mercredi 11 juin 2008 (ZENIT.org

) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a donnée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais parler du saint Abbé Colomban, l’Irlandais le plus célèbre du bas Moyen-Age : il peut à juste titre être appelé un saint « européen », parce que comme moine, missionnaire et écrivain, il a travaillé dans divers pays de l’Europe occidentale. Avec les Irlandais de son époque, il était conscient de l’unité culturelle de l’Europe. Dans une de ses lettres, écrite vers l’an 600 et adressée au Pape Grégoire le Grand, on trouve pour la première fois l’expression « totius Europae – de toute l’Europe », avec une référence à la présence de l’Eglise sur le continent (cf. Epistula I, 1).Colomban

était né vers 543 dans la province de Leinster, dans le sud-est de l’Irlande. Eduqué chez lui par d’excellents maîtres qui l’orientèrent vers l’étude des arts libéraux, il se laissa ensuite conduire par l’abbé Sinell de la communauté de Cluain-Inis, dans le nord de l’Irlande, où il put approfondir l’étude des Saintes Ecritures. A l’âge de vingt ans environ, il entra dans le monastère de Bangor dans le nord-est de l’île, où se trouvait l’abbé Comgall, un moine très célèbre pour sa vertu et sa rigueur ascétique. En pleine harmonie avec son abbé, Colomban pratiqua avec zèle la discipline sévère du monastère, en menant une vie de prière, d’ascèse et d’études. Il y fut également ordonné prêtre. La vie à Bangor et l’exemple de l’abbé influèrent sur la conception du monachisme que Colomban mûrit avec le temps et répandit ensuite au cours de sa vie.

A l’âge d’environ cinquante ans, suivant l’idéal ascétique typiquement irlandais de la « peregrinatio pro Christo », c’est-à-dire de se faire pèlerin pour le Christ, Colomban quitta l’île pour entreprendre avec douze compagnons une œuvre missionnaire sur le continent européen. En effet, nous devons avoir à l’esprit que la migration de peuples du nord et de l’est avait fait retomber dans le paganisme des régions entières déjà christianisées. Autour de l’an 590, le petit groupe de missionnaires accosta sur la côte bretonne. Accueillis avec bienveillance par le roi des Francs d’Austrasie (la France actuelle), ils demandèrent uniquement une parcelle de terre inculte. Ils obtinrent l’antique forteresse romane d’Annegray, en ruine et abandonnée, désormais recouverte par la forêt. Habitués à une vie de privation extrême, les moines réussirent en quelques mois à construire le premier monastère sur les ruines. Ainsi, leur réévangélisation commença a avoir lieu tout d’abord à travers le témoignage de leur vie. En même temps que la nouvelle culture de la terre, commença également une nouvelle culture des âmes. La renommée de ces religieux étrangers qui, en vivant de prière et dans une grande austérité, construisaient des maisons et défrichaient la terre, se répandit très rapidement en attirant des pèlerins et des pénitents. Beaucoup de jeunes demandaient à être accueillis dans la communauté monastique pour vivre, à leur manière, cette vie exemplaire qui renouvelle la culture de la terre et des âmes. Très vite la fondation d’un second monastère fut nécessaire. Il fut édifié à quelques kilomètres de distance, sur les ruines d’une antique ville thermale, Luxeuil. Le monastère allait ensuite devenir le centre du rayonnement monastique et missionnaire de tradition irlandaise sur le continent européen. Un troisième monastère fut érigé à Fontaine, à une heure de route plus au nord.Colomban v

écut pendant environ vingt ans à Luxeuil. C’est là que le saint écrivit pour ses disciples la Regula monachorum – qui fut pendant un certain temps plus répandue en Europe que celle de saint Benoît – , qui trace l’image idéale du moine. C’est la seule règle monastique irlandaise ancienne aujourd’hui en notre possession. Il la compléta avec la Regula coenobialis, une sorte de code pénal pour les infractions des moines, avec des punitions assez surprenantes pour la sensibilité moderne, et qui ne s’expliquent que par la mentalité de l’époque et du contexte. Avec une autre œuvre célèbre intitulée De poenitentiarum misura taxanda, écrite également à Luxeuil, Colomban introduisit sur le continent la confession et la pénitence privées et répétées ; elle fut appelée la pénitence « tarifée » en raison de la proportion entre la gravité du péché et le type de pénitence imposée par le confesseur. Ces nouveautés éveillèrent le soupçon des évêques de la région, un soupçon qui se transforma en hostilité lorsque Colomban eut le courage de les critiquer ouvertement en raison des mœurs de certains d’entre eux. L’occasion saisie pour manifester ce différend fut la dispute sur la date de Pâques : l’Irlande suivait en effet la tradition orientale en opposition avec la tradition romaine. Le moine irlandais fut convoqué en 603 à Chalon-sur-Saône pour rendre compte devant un synode de ses habitudes relatives à la pénitence et à la Pâque. Au lieu de se présenter au synode, il envoya une lettre dans laquelle il minimisait la question en invitant les Pères synodaux à discuter non seulement du problème de la date de Pâques, un problème mineur selon lui, « mais également de toutes les règles canoniques nécessaires que beaucoup – chose plus grave – ne respectent pas » (cf. Epistula II, 1). Dans le même temps, il écrivit au Pape Boniface IV – comme quelques années plus tôt, il s’était adressé à Grégoire le Grand (cf. Epistula I) – pour défendre la tradition irlandaise (cf. Epistula III).

Intransigeant comme il l’était sur toute question morale, Colomban entra par la suite en conflit avec la maison royale, parce qu’il avait reproché avec dureté au roi Théodoric ses relations adultérines. Il en naquit un réseau d’intrigues et de manœuvres au niveau personnel, religieux et politique qui, en l’an 610, se traduisit par un décret d’expulsion de Luxeuil contre Colomban et tous les moines d’origine irlandaise, qui furent condamnés à un exil définitif. Ils furent escortés jusqu’à la mer et embarqués aux frais de la cour vers l’Irlande. Mais le navire s’échoua non loin de la plage et le capitaine, y voyant un signe du ciel, renonça à l’entreprise et, de peur d’être maudit par Dieu, ramena les moines sur la terre ferme. Ceux-ci au lieu de rentrer à Luxeuil, décidèrent d’entamer une nouvelle œuvre d’évangélisation. Ils s’embarquèrent sur le Rhin et remontèrent le fleuve. Après une première étape à Tuggen près du lac de Zurich, ils se rendirent dans la région de Bregenz près du lac de Constance pour évangéliser les Alamans.Mais peu de temps apr

ès, Colomban, à cause d’événements politiques peu favorables à son œuvre, décida de traverser les Alpes avec la plupart de ses disciples. Seul un moine du nom de Gallus demeura ; à partir de son monastère se développera ensuite la célèbre abbaye de Saint-Gall, en Suisse. Arrivé en Italie, Colomban trouva un accueil bienveillant auprès de la cour royale lombarde, mais il dut immédiatement affronter de grandes difficultés : la vie de l’Eglise était déchirée par l’hérésie arienne qui prévalait encore chez les Lombards et par un schisme qui avait éloigné la majeure partie des Eglises d’Italie du nord de la communion avec l’Evêque de Rome. Colomban prit place avec autorité dans ce contexte, en écrivant un libelle contre l’arianisme et une lettre à Boniface IV pour le convaincre d’accomplir quelques pas décisifs en vue d’un rétablissement de l’unité (cf. Epistula V). Lorsque le roi des Lombards, en 612 ou 613, lui assigna un terrain à Bobbio, dans la vallée de la Trebbia, Colomban fonda un nouveau monastère qui allait par la suite devenir un centre de culture comparable à celui très célèbre de Montecassino. C’est là qu’il finit ses jours : il mourut le 23 novembre 615 et c’est à cette date qu’il est fêté dans le rite romain jusqu’à nos jours.

Le message de saint Colomban se concentre sur un ferme rappel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l’héritage éternel. Avec sa vie ascétique et son comportement sans compromis face à la corruption des puissants, il évoque la figure sévère de saint Jean Baptiste. Son austérité, toutefois, n’est jamais une fin en soi, mais ce n’est que le moyen de s’ouvrir librement à l’amour de Dieu et de répondre avec tout son être aux dons reçus de Lui, en reconstruisant ainsi en lui l’image de Dieu, en défrichant dans le même temps la terre et en renouvelant la société humaine. Je cite ses Instructiones : « Si l’homme utilise correctement cette faculté que Dieu a accordée à son âme, alors il sera semblable à Dieu. Rappelons-nous que nous devons lui rendre tous les dons qu’il a déposés en nous lorsque nous étions dans la condition originelle. Il nous a enseigné la manière de le faire avec ses commandements. Le premier d’entre eux est celui d’aimer le Seigneur de tout notre cœur, parce qu’il nous a aimés lui le premier, depuis le commencement des temps, avant même que nous venions à la lumière de ce monde » (cf. Instr. XI). Ces paroles, le saint irlandais les incarna réellement dans sa propre vie. Homme de grande culture – il écrivit également des poésies en latin et un livre de grammaire -, il se révéla riche de dons de grâce. Il fut un inlassable bâtisseur de monastères ainsi qu’un prédicateur pénitentiel intransigeant, en dépensant toute son énergie pour nourrir les racines chrétiennes de l’Europe en train de naître. Avec son énergie spirituelle, avec sa foi, avec son amour pour Dieu et pour le prochain, il devint réellement un des Pères de l’Europe : il nous montre encore aujourd’hui où sont les racines desquelles peut renaître notre Europe.

Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :

Chers Frères et Sœurs,

Saint Colomban, moine irlandais, est un des saints les plus connus du Moyen-Âge, au point d’être appelé un saint «européen». En effet, il a travaillé dans divers pays d’Europe occidentale, conscient de l’unité culturelle de l’Europe. Né aux alentours de 543 en Irlande, il eut les meilleurs maîtres. Vers vingt ans, il entre au monastère de Bangor, où il mène une vie de prière, d’ascèse et d’étude, et où il sera ordonné prêtre. Aux environs de cinquante ans, il quitte son monastère, entreprenant, avec une douzaine de compagnons, une mission sur le continent européen. Vers 590, il fonde successivement trois monastères: Annegray, Luxeuil et Fontaine. La vie du petit groupe attire de nombreux jeunes. C’est à Luxeuil, où il vécut presque vint ans, qu’il écrivit la Règle des moines. Il introduisit la confession privée, avec pénitence «tarifée» donnée par le confesseur. Intransigeant sur les questions morales, il entre en conflit avec le roi Théodoric, et, en 610, il est expulsé de Luxeuil, avec ses moines irlandais; après des difficultés de navigation, ils rejoignirent la région du lac de Constance, évangélisant les Allemands. Puis il parvint en Italie ; il y découvrit une Église divisée par l’arianisme. Il écrivit donc un libelle contre l’arianisme et une lettre au Pape Boniface IV, pour le convaincre de s’engager sur la voie de l’unité. Le message central de saint Colomban est un appel à la conversion.

Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins francophones, notamment vous les jeunes de Noisy-le-Grand et de Bayonne. Avec ma Bénédiction apostolique.
Traduction réalisée par Zenit

« Attendre ensemble », histoire d’une amitié entre un catholique et un juif

15 juin, 2008

 du site:

http://www.zenit.org/article-18200?l=french

« Attendre ensemble », histoire d’une amitié entre un catholique et un juif

Un livre sur comment l’amitié peut vaincre la mort et réaliser la paix

ROME, Vendredi 13 juin 2008 (ZENIT.org) – Plus l’amitié entre les hommes sera le reflet de l’amour de Dieu, plus elle sera capable de vaincre la mort et de consolider la paix.

C’est le message qui ressort clairement du livre « Aspettare insieme », (« Attendre ensemble ») (publié en italien aux Editions Marietti), qui raconte le parcours de deux jeunes amis sur le chemin de la connaissance de Dieu. L’un est Américain d’origine irlandaise, Jonah Lynch, e l’autre Français avec des racines juives, David Gritz.Les deux gar

çons se rencontrent à la McGill université de Montréal, l’un joue de la guitare, l’autre du violon. Recherchant tous deux la vérité, ils discutent de tout : amour, femmes, littérature, vie, justice, beauté.

Dans une lettre qu’il lui envoie de Paris au printemps 98, David demande à Jonah « Mais peut-on atteindre les étoiles ? ».D’un point de vue religieux, Jonah a perdu la foi que ses parents lui ont transmise, alors que David, de p

ère juif et de mère catholique non pratiquants, est agnostique. Mais plus ils deviennent amis et plus ils se rapprochent du Seigneur.

Grâce à la communauté Communion et Libération Jonah entre au séminaire et David trouve dans l’éthique de la Torah, lue avec les yeux de Levinas, une pensée universelle.Ainsi David, ayant achev

é ses études en sciences politiques, choisit d’aller à Jérusalem pour écrire un mémoire sur la Tour de Babel et le pluralisme politique.

Cet été-là Jonah est aux Etats-Unis et travaille avec des prêtres missionnaires de la Fraternité Saint-Charles-Borromée. En repassant à Montréal, il reçoit un coup de téléphone des parents de David : David a été tué, déchiqueté par une bombe terroriste dans la cafétéria de l’université à Jérusalem. Jonah

écrit dans l’introduction de son livre « ma toute première pensée, irréfléchie, a été : maintenant il voit. Maintenant il voit la vérité. Puis les larmes m’ont inondé, six années d’amitié défilant dans mon esprit ».

C’est pour donner un sens à sa peine, inconsolable, due à la perte d’un ami cher, et pour trouver l’espérance dans la conscience dictée par la foi, que Jonah Lynch a choisi de publier ce livre. Selon Jonah Lynch, qui s’est entre temps dipl

ômé en astrophysique avant de devenir prêtre en 2006 et aujourd’hui occuper le poste de sous-directeur au séminaire de la fraternité sacerdotale des missionnaires de Saint Charles Borromée, « cette amitié, jamais interrompue, peut devenir un motif d’espérance pour tout un peuple ».

Dans la postface du livre, le P. Massimo Camisasca, supérieur général de la Fraternité, ajoute : « la mort de David ne peut laisser indifférent ».

« La division qui est née autour de Jérusalem est comme une épée plantée dans notre âme et devient une supplication pour que tous les yeux s’ouvrent ».

Avec cet ouvrage, Jonah entend donner raison à l’espérance, car « dans une terre convoitée et déchiquetée par les divisions, l’amitié entre un catholique et un juif, est le simple témoignage qu’il existe bien un voie qui porte à la paix ».

A ce propos le père américain écrit dans sa préface « Je veux décrire une amitié » pour donner un peu de raison à ma grande espérance ».

« On a beau avoir des frères, et de beaucoup les aimer, cela n’élimine pas la nécessité d’avoir un ami. Pour vivre entre frères, il faut avoir un ami, même si celui-ci est loin », écrit le théologien russe Pavel Florenskij, mort en martyr dans le camp de concentration soviétique des îles Solovki.

« Avoir un ami permet de vivre le drame de cette vie sans réductions ou fuites » conclut Jonah. « C’est un compagnon de route, même quand il n’est pas physiquement présent. C’est une présence qui vainc toutes les distances ».

Antonio Gaspari

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

Visite du pape en France : Invitation des évêques d’Ile de France

11 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18180?l=french

Visite du pape en France : Invitation des évêques d’Ile de France

« Tous sont invités sans limitation de nombre »

ROME, Mercredi 11 juin 2008 (ZENIT.org) – « Dans la matinée du samedi 13, nous nous retrouverons autour du Saint-Père pour une messe solennelle sur l’esplanade des Invalides. Ce sera un grand moment de communion dans la foi. Tous sont invités sans limitation de nombre. Chacun peut venir avec sa paroisse, son mouvement ou individuellement », écrivent les évêques d’Ile-de-France dans un message que nous reprenons ci-dessous.

* * *

Le 4 Juin 2008

Chers Amis,

Le Pape Benoît XVI vient en France du vendredi 12 au lundi 15 septembre 2008. C’est un grand honneur pour notre pays, une grande joie pour nous tous catholiques.

Avant de se rendre à Lourdes, en cette année jubilaire des 150 ans des apparitions de Marie à Bernadette, le Pape passera deux jours à Paris.Au c

œur de notre région, nous pourrons le saluer, l’écouter, prier avec lui. Dès le vendredi 12, en fin d’après-midi, nous pourrons nous rassembler sur le trajet de la papamobile sur les quais face à Notre-Dame de Paris. Il sera possible d’y suivre le discours du pape au monde de la culture au Collège des Bernardins, de participer aux vêpres avec les prêtres, diacres, séminaristes, religieux et religieuses réunis dans la cathédrale et de recevoir le message de Benoît XVI aux jeunes à sa sortie de Notre-Dame.

Dans la matinée du samedi 13, nous nous retrouverons autour du Saint-Père pour une messe solennelle sur l’esplanade des Invalides. Ce sera un grand moment de communion dans la foi. Tous sont invités sans limitation de nombre. Chacun peut venir avec sa paroisse, son mouvement ou individuellement (accès possible par métro et R.E.R. ; renseignements : www.papeaparis.org, 01 45 49 67 12).Chers amis, pr

éparons-nous à accueillir le Pape. Nous confions le voyage et ses fruits à votre prière, à celle des communautés religieuses, des malades et des personnes âgées.

Vous souhaitant de goûter pendant cet été un peu de repos et de paix, nous demandons à Dieu de vous bénir.André Cardinal VINGT-TROIS, Archevêque de Paris
+ Michel SANTIER,
Évêque de Cré
teil
+ Michel DUBOST,
Évê
que d’Evry-Corbeil-Essonnes
+ Albert-Marie de MONL
ÉON, Évê
que de Meaux
+ G
érard DAUCOURT, Évê
que de Nanterre
+ Jean-Yves RIOCREUX,
Évê
que de Pontoise
+ Olivier de BERRANGER,
Évê
que de Saint-Denis
+ Eric AUMONIER,
Évê
que de Versailles
+ Patrick LE GAL,
Évêque aux Armées

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