Archive pour la catégorie 'Zenith'

Les efforts de Pie XII pour sauver le plus possible de juifs

19 septembre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18849?l=french

Les efforts de Pie XII pour sauver le plus possible de juifs

Première prise de position publique de Benoît XVI

ROME, Jeudi 18 septembre 2008 (ZENIT.org) – Pie XII n’a pas épargné ses efforts pour sauver courageusement le plus grand nombre possible de juifs pendant la seconde guerre mondiale, affirme le pape Benoît XVI.

C’est la première fois que Benoît XVI prend publiquement position sur l’action du pape Pacelli en faveur des juifs persécutés. Le pape s’est prononcé ce matin, à l’occasion de l’audience accordée aux membres de la fondation juive « Pave the Way » qui a pour vocation de favoriser le dialogue entre les religions et qui a d’organisé un symposium pour réhabiliter Pie XII : il s’est achevé hier à Rome.

Le pape les a reçus à Castel Gandolfo. Son fondateur, le juif américain Gary Krupp, a ensuite évoqué la fondation pour les lecteurs de ZENIT.

Dans son allocution en anglais, Benoît XVI a évoqué le « haut profil humain et spirituel » de Pie XII.

« On reste conquis par le caractère exemplaire de sa vie et de l’extraordinaire richesse de son enseignement » a déclaré le pape à propos de son prédécesseur aujourd’hui déclaré « Serviteur de Dieu » étant donné l’héroïcité de ses vertus humaines et chrétiennes.

Il a souligné que Pie XII a vécu « la période difficile du siècle dernier tournant autour de la seconde guerre mondiale ».

Or la fondation a voulu « présenter une documentation inédite fondée sur les déclarations de témoins oculaires qui démentent les accusations lancées contre Pie XII d’indifférence, d’antisémitisme et de connivence avec les régimes totalitaires », a fait observer le pape. Il a au contraire rappellé « l’infatigable action pastorale et humanitaire » de son prédécesseur.

Toujours à propos de ce symposium, Benoît XVI a souligné l’esprit du travail de la fondation en disant : « Vous avez analysé sans idées préconçues les événements de l’histoire, avec pour seule préoccupation de chercher la vérité ».

Rappelons que le 9 octobre prochain sera fêté le 50e anniversaire de la mort de Pie XII : à cette occasion, Benoît XVI célébrera une messe en sa mémoire.
Cet anniversaire constitue, a remarqué Benoît XVI, « une occasion importante pour en approfondir la connaissance, pour méditer son riche enseignement, et pour analyser son action de façon complète ».

« On a dit et écrit tellement de choses sur lui au cours de ces cinq décennies, et l’on n’a pas toujours mis les aspects de son action pastorale multiforme sous la juste lumière », a regretté le pape.

Au contraire, Benoît XVI salue sa « sagesse humaine » et la « tension pastorale » qui l’on guidé au cours de son « long ministère » et spécialement « pour l’organisation de l’aide au peuple juif ».

Et, grâce à « la vaste documentation » réunie par la fondation « Pave the way », le symposium a offert à l’attention de l’opinion publique « la possibilité de mieux connaître et de façon plus complète ce que Pie XII a promu et accompli en faveur des juifs persécutés par les régimes nazi et fasciste », a fait remarquer le pape.

Benoît XVI a également fait observer que « l’on apprend qu’il n’a pas épargné ses efforts, partout où cela était possible, pour intervenir directement ou à travers des instructions données à des personnes ou à des institutions de l’Eglise catholique en leur faveur ».

Le symposium – s’est en outre félicité Benoît XVI – a mis en évidence « les nombreuses interventions qu’il a faites de façon secrète et silencieuse justement parce qu’en tenant compte des situations concrètes de ce moment historique complexe, c’était l’unique moyen possible d’éviter le pire et de sauver le plus grand nombre de juifs ».

En outre, le pape a rappelé que ce dévouement a été reconnu et apprécié par des communautés et des personnalités juives, durant et après ce terrible conflit : ils n’ont pas manqué de manifester leur gratitude.

Benoît XVI a cité à ce propos la rencontre du 29 novembre 1945 avec 80 délégués des camps de concentration allemands, lors d’une audience spéciale au Vatican : « Ils voulaient remercier personnellement Pie XII pour la générosité manifestée envers eux, alors qu’ils étaient persécutés, au cours de cette terrible période du nazisme et du fascisme ».

Benoît XVI a adressé un remerciement spécial à M. Gary Krupp, président fondateur de « Pave the way ».

Débat sur les critères de la mort

11 septembre, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18736?l=french

 

 Débat sur les critères de la mort 

La « mort cérébrale » en question

 

 ROME, Lundi 8 septembre 2008 (ZENIT.org) – Le débat rebondit à propos des critères de la mort, à propos de la « mort cérébrale »

En effet, un article de L’Osservatore Romano en italien du 3 septembre 2008 (Cf. Zenit du 3 septembre 2008) a lancé un pavé dans la mare en contestant que le concept actuel de mort cérébrale suffise à déclarer la mort, rappelle « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (cf. Synthèse de presse du 04/09/08). Cet article qui, selon le père Federico Lombardi s.j., directeur de la salle de presse du Vatican, « ne peut être considéré comme une position du Magistère de l’Eglise », relance le débat sur la définition de la mort au moment où l’opinion en Italie est secouée par la décision du père d’Eluana Englaro (dans le coma depuis 16 ans) d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de sa fille. 

Rappelons toutefois que l’article de l’Osservatore Romano s’émeut de la définition de la mort donnée dans le rapport d’Harvard de 1968, en raison des conséquences qu’une telle définition implique pour le donneur d’organes mais n’évoque pas les questions d’euthanasie ni le cas d’Eluana Englaro. L’enjeu est pour lui d’interroger sur la légitimité du prélèvement d’organes, non pas en tant que tel, mais tel qu’il est pratiqué aujourd’hui avec les critères actuels de la mort. Il pose au fond la question de savoir si le mort, le « donneur d’organes », est bien mort quand on lui prélève ses organes. S’appuyant sur des publications et des analyses d’experts, l’article met en doute cette « certitude ». 

Alessandro Nanni Costa, directeur du centre national des greffes en Italie s’étonne : « je n’ai pas l’impression qu’il existe en l’état actuel des études scientifiques remettant en question les principes établis dans le rapport Harvard. » De son côté le président de l’Association des anesthésistes-réanimateurs hospitaliers italiens, Vincenzo Carpino, estime qu’ « en l’absence de nouveaux critères scientifiques, la mort cérébrale est le seul élément permettant d’établir la mort d’un être humain » et qu’il est « prêt à engager le débat en cas de nouvelles précisions scientifiques. » 

Le Quotidien du Médecin rappelle ce que le rapport Harvard établit comme concept de coma irréversible : « absence de réceptivité et de réaction, électro-encéphalogramme (EEG) plat, aucune modification des résultats des tests répétés 24 heures plus tard, et exclusion d’hypothermie et de dépresseurs du SNC. » En France, la définition légale de la mort est fixée par un décret du 2 décembre 1996 portant sur le prélèvement d’organes ou de tissus. Selon ce décret, en cas d’arrêt cardiaque ou respiratoire persistant, trois critères cliniques sont nécessaires pour faire le constat de la mort : « absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée, abolition de tous les réflexes du tronc cérébral, absence totale de ventilation spontanée. » Enfin pour confirmer le caractère irréversible de la destruction encéphalique, on effectue deux EEG à 4 heures d’intervalle qui doivent être « aréactifs », ou l’on fait une angiographie montrant l’arrêt de la circulation encéphalique. 

Le Quotidien du Médecin rapprochant ces données de l’affaire Eluana Englaro, évoque les interventions du Pr Carlo Alberto Defanti, directeur du département neurologique de l’hopital Niguarda de Milan qui soigne la jeune femme. Il y a quelques mois, celui-ci déclarait : « l’irréversibilité de la mort encéphalique n’a pas encore été démontrée », alors qu’aujourd’hui il se dit prêt à interrompre l’alimentation et l’hydratation d’Eluana Englaro, considérant que lorsque certains critères médicaux sont réunis, « le point de non-retour peut être alors constaté »

Dès lors, il est intéressant de noter les propos du procureur général de Milan qui a introduit, jeudi 31 juillet, un recours auprès de la Cour de cassation contre la décision rendue par la Cour d’appel de Milan autorisant l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation médicales d’Eluana Englaro. Le procureur général s’est opposé à cette décision car il a estimé que les juges « n’ont pas établi avec suffisamment d’objectivité l’irréversibilité de l’état végétatif permanent » de la jeune femme, plongée dans le coma depuis 16 ans.

Benoît XVI à Cagliari, en Sardaigne : Homélie du dimanche 7 septembre

9 septembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-18734?l=french

Benoît XVI à Cagliari, en Sardaigne : Homélie du dimanche 7 septembre

Texte intégral

ROME, Lundi 8 septembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie prononcée par le pape Benoît XVI, dimanche 7 septembre, lors de la célébration qu’il a présidée sur le parvis du Sanctuaire de Notre-Dame de Bonaria, près de Cagliari, en Sardaigne.

Chers frères et sœurs !

Le plus beau spectacle qu’un peuple puisse offrir est sans aucun doute celui de sa propre foi. En ce moment, je vois concrètement une manifestation émouvante de la foi qui vous anime, et je désire immédiatement vous exprimer mon admiration pour cela. J’ai volontiers accueilli l’invitation à venir dans votre très belle île à l’occasion du centenaire de la proclamation de la « Madonna di Bonaria » comme votre principale Patronne. Aujourd’hui, en même temps que la vision merveilleuse de la nature qui nous entoure, vous m’offrez celle de la dévotion fervente que vous nourrissez envers la Très Sainte Vierge. Je vous remercie de ce beau témoignage !

Je vous salue tous avec une grande affection, à commencer par l’archevêque de Cagliari, Mgr Giuseppe Mani, président de la Conférence épiscopale sarde, que je remercie des paroles courtoises prononcées au début de la messe également au nom des autres évêques, auxquels va ma pensée cordiale, et de toute la communauté ecclésiale qui vit en Sardaigne. Je vous remercie surtout de l’engagement avec lequel vous avez voulu préparer ma visite pastorale. Je salue les autorités civiles et en particulier le maire, qui, sur l’esplanade du sanctuaire m’a adressé son salut et celui de la ville. Je salue les autres autorités présentes et je leur exprime ma reconnaissance pour la collaboration généreusement offerte à l’organisation de ma visite, ici en Sardaigne. Je désire ensuite saluer les prêtres, de manière particulière la communauté des pères mercédaires, les diacres, les religieux et les religieuses, les responsables des associations et des mouvements ecclésiaux, les jeunes et tous les fidèles, avec une pensée cordiale pour les personnes centenaires et celles qui sont unies à nous spirituellement ou à travers la radio et la télévision. Je salue de manière toute particulière les malades et les personnes qui souffrent, avec une pensée particulière pour les plus petits.

Nous sommes le Jour du Seigneur, mais – en raison de la circonstance particulière – la liturgie de la Parole nous a proposé des lectures propres aux célébrations consacrées à la Bienheureuse Vierge Marie. Il s’agit, en particulier, des textes prévus pour la fête de la Nativité de Marie, qui depuis des siècles est fixée au 8 septembre, date où, à Jérusalem, fut consacrée la basilique construite sur la maison de sainte Anne, mère de la Vierge. Ce sont des lectures qui contiennent en effet toujours la référence au mystère de la naissance. Tout d’abord, l’oracle merveilleux du prophète Michée sur Bethléem, où l’on annonce la naissance du Messie. Il descendra du roi David, de Bethléem comme lui, mais sa figure dépassera les limites de l’humain : « ses origines » – en effet, « remontent aux jours antiques », se perdent dans les époques les plus lointaines, plongent dans l’éternité ; sa grandeur parviendra « jusqu’aux extrémités du pays » et telles seront également les frontières de la paix (cf. Mi 5, 1-4a). L’avènement de ce « Consacré du Seigneur », qui marquera le début de la libération du peuple, est défini par le prophète avec une expression énigmatique : « jusqu’au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter » (Mi 5, 2). Ainsi, la liturgie – qui est l’école privilégiée de la foi – nous enseigne à reconnaître dans la naissance de Marie une liaison directe avec celle du Messie, Fils de David.

L’Evangile, dans une page de l’apôtre Matthieu, nous a justement proposé le récit de la naissance de Jésus. L’évangéliste le fait cependant précéder par le compte-rendu de la généalogie, qu’il place au début comme un prologue. Ici aussi le rôle de Marie dans l’histoire du salut ressort dans toute son évidence : la personne de Marie est entièrement relative au Christ, en particulier à son incarnation : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ » (Mt 1, 16). La discontinuité qui existe dans la succession de la généalogie apparaît immédiatement : on ne lit pas « engendra », mais « Marie de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ ». C’est précisément en cela que l’on saisit la beauté du dessein de Dieu, qui en respectant l’être humain, le féconde de l’intérieur, en faisant naître de l’humble Vierge de Nazareth le plus beau fruit de son œuvre créatrice et rédemptrice. L’évangéliste place ensuite sur la scène la figure de Joseph, son drame intérieur, sa foi robuste et sa rectitude exemplaire. Derrière ses pensées et ses réflexions se trouve l’amour pour Dieu et la ferme volonté de lui obéir. Mais comment ne pas sentir que le trouble et donc la prière et la décision de Joseph sont dus, dans le même temps, à l’estime et à l’amour pour sa future épouse ? La beauté de Dieu et celle de Marie sont, dans le cœur de Joseph, inséparables ; il sait qu’entre celles-ci il ne peut pas y avoir de contradiction ; il cherche en Dieu la réponse et il la trouve dans la lumière de la Parole et de l’Esprit Saint : « Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel » (Mt 1, 23; cf. Is 7, 14).

Nous pouvons ainsi, encore une fois, contempler la place que Marie occupe dans le dessein salvifique de Dieu, ce « dessein » que nous retrouvons dans la deuxième lecture, tirée de la Lettre aux Romains. L’apôtre Paul y exprime dans deux versets d’une intensité singulière la synthèse de ce qu’est l’existence humaine d’un point de vue méta-historique : une parabole du salut qui part de Dieu et qui arrive à nouveau à Dieu ; une parabole entièrement due à son amour et gouvernée par celui-ci. Il s’agit d’un dessein salvifique entièrement imprégné par la liberté divine, qui attend toutefois de la liberté humaine une contribution fondamentale : la correspondance de la créature à l’amour de son Créateur. Et c’est ici, dans cet espace de la liberté humaine, que nous percevons la présence de la Vierge Marie, sans qu’elle soit jamais nommée : en effet, Elle est dans le Christ l’anticipation et le modèle de « ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Dans la prédestination de Jésus est inscrite la prédestination de Marie, ainsi que celle de chaque personne humaine. Dans le « me voici » du Fils trouve écho le fidèle « me voici » de la Mère (cf. He 10, 6), ainsi que le « me voici » de tous les enfants adoptifs dans le Fils, précisément de chacun de nous.

Chers amis de Cagliari et de la Sardaigne, votre peuple aussi, grâce à la foi dans le Christ et à travers la maternité spirituelle de Marie et de l’Eglise, a été appelé à s’insérer dans la « généalogie spirituelle » de l’Evangile. En Sardaigne, le christianisme n’est pas arrivé avec les épées des conquérants ou une imposition étrangère, mais il a germé du sang de martyrs qui ici ont donné leur vie comme acte d’amour envers Dieu et les hommes. C’est dans vos mines que retentit pour la première fois la Bonne Nouvelle apportée par le Pape Pontien et par le prêtre Hippolyte, ainsi que par tant d’autres frères condamnés ad metalla pour leur foi dans le Christ. Ainsi, Saturnin, Gavin, Protus et Januaire, Simplicius, Luxorius, Ephisius, Antiochius ont eux aussi été les témoins du don total au Christ comme vrai Dieu et Seigneur. Le témoignage du martyre conquit une âme fière comme celle des Sardes, instinctivement réfractaire à tout ce qui venait de la mer. De l’exemple des martyrs prit sa vigueur l’évêque Lucifer de Cagliari, qui défendit l’orthodoxie contre l’arianisme et s’opposa, avec Eusèbe de Vercelli, lui aussi de Cagliari, à la condamnation d’Athanase lors du Concile de Milan de 335, et tous les deux, Lucifer et Eusèbe furent condamnés à l’exil, un exil très dur. La Sardaigne n’a jamais été une terre d’hérésie ; son peuple a toujours manifesté une fidélité filiale au Christ et au Siège de Pierre. Oui, chers amis, au fil des invasions et des dominations, la foi dans le Christ est restée dans l’âme de vos populations comme un élément constitutif de votre identité sarde.

Après les martyrs, au Vème siècle, arrivèrent de l’Afrique romaine de nombreux évêques qui, n’ayant pas adhéré à l’hérésie arienne, durent subir l’exil. En venant dans l’île, ils apportèrent avec eux la richesse de leur foi. Ce furent plus de cent évêques qui, sous la direction de Fulgence de Ruspe, fondèrent des monastères et intensifièrent l’évangélisation. Avec les reliques glorieuses d’Augustin, ils apportèrent la richesse de leur tradition liturgique et spirituelle, dont vous conservez encore les traces. Ainsi la foi s’est toujours plus enracinée dans le cœur des fidèles, jusqu’à devenir culture et produire des fruits de sainteté. Ignazio de Láconi, Nicola de Gésturi sont les saints en qui la Sardaigne se reconnaît. La martyre Antonia Mesina, la contemplative Gabriella Sagheddu et la sœur de la charité Giuseppina Nicóli sont l’expression d’une jeunesse capable de poursuivre de grands idéaux. Cette foi simple et courageuse continue à vivre dans vos communautés, dans vos familles, où l’on respire le parfum évangélique des vertus propres à votre terre : la fidélité, la dignité, la discrétion, la sobriété, le sens du devoir.

Et ensuite, l’amour pour la Vierge. Nous sommes en effet ici, aujourd’hui, pour commémorer un grand acte de foi, que vos pères accomplirent il y a un siècle en confiant leur vie à la Mère du Christ, lorsqu’ils la choisirent comme la plus grande Patronne de l’île. Ils ne pouvaient pas encore savoir que le XXème siècle aurait été un siècle très difficile, mais ce fut certainement dans cette consécration à Marie qu’ils trouvèrent ensuite la force pour affronter les difficultés survenues, en particulier avec les deux guerres mondiales. Il ne pouvait en être qu’ainsi. Chers amis de la Sardaigne, votre île ne pouvait avoir d’autre protectrice que la Vierge. Elle est la Mère, la Fille et l’Epouse par excellence : « Sa Mama, Fiza, Isposa de su Segnore », comme vous aimez le chanter. La mère qui aime, protège, conseille, console, donne la vie, pour que la vie naisse et dure. La fille qui honore sa famille, toujours attentive aux nécessités des frères et des sœurs, attentive à rendre sa maison belle et accueillante. L’épouse, capable d’amour fidèle et patient, de sacrifice et d’espérance. En Sardaigne, 350 églises et sanctuaires sont consacrés à Marie. Un peuple de mères se reflète dans l’humble jeune fille de Nazareth, qui avec son « oui » a permis au Verbe de devenir chair.

Je sais bien que Marie est dans votre cœur. Après cent ans, nous voulons aujourd’hui la remercier pour sa protection et lui renouveler notre confiance, en reconnaissant en Elle l’« Etoile de la nouvelle évangélisation », à l’école de laquelle apprendre comment apporter le Christ Sauveur aux hommes et aux femmes de notre époque. Que Marie vous aide à apporter le Christ aux familles, petites églises domestiques et cellules de la société, ayant aujourd’hui plus que jamais besoin de confiance et de soutien, aussi bien sur le plan spirituel que social. Qu’Elle vous aide à trouver les stratégies pastorales opportunes pour faire en sorte que les jeunes, porteurs par nature d’un nouvel élan, mais souvent victimes du nihilisme diffus, assoiffés de vérité et d’idéaux précisément lorsqu’ils semblent les nier, rencontrent le Christ. Qu’Elle vous rende capables d’évangéliser le monde du travail, de l’économie, de la politique, qui a besoin d’une nouvelle génération de laïcs chrétiens engagés, capables de chercher avec compétence et rigueur morale des solutions de développement durable. Dans tous ces aspects de l’engagement chrétien vous pouvez toujours compter sur la direction et le soutien de la Sainte Vierge. Confions-nous donc à son intercession maternelle.

Marie est le port, le refuge et la protection pour le peuple sarde, qui a en lui la force du chêne. Les tempêtes s’abattent et ce chêne résiste ; les incendies font rage et celui-ci bourgeonne à nouveau ; la sécheresse survient et celui-ci vainc encore. Renouvelons donc avec joie notre consécration à une Mère aussi attentive. Les générations des Sardes, j’en suis certain, continueront à monter au sanctuaire de Bonaria pour invoquer la protection de la Vierge. Qui se confie à Notre-Dame de Bonaria, Mère miséricordieuse et puissante, ne sera jamais déçu. Que Marie, Reine de la paix et Etoile de l’espérance, intercède pour nous. Amen !

« Comme S. Paul laissez-vous saisir par le Christ », exhorte Benoît XVI

4 septembre, 2008

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http://www.zenit.org/article-18706?l=french

« Comme S. Paul laissez-vous saisir par le Christ », exhorte Benoît XVI 

A l’audience générale

 ROME, Mercredi 3 septembre 2008 (ZENIT.org) – « A l’exemple de saint Paul laissez-vous saisir par le Christ », a exhorté Benoît XVI lors de l’audience générale en la salle Paul VI du Vatican, en présence de quelque 7.000 visiteurs. Le pape était venu en hélicoptère de sa résidence d’été de Castel Gandolfo. Il a souligné que la « conversion » de Paul est le fruit de la rencontre avec le Christ et pas avec une « idée ». 

Benoît XVI a en effet poursuivi son cycle de catéchèses sur saint Paul commencées à l’occasion de l’année Saint-Paul (cf. Zenit des 2 juillet 2008 et 27 août 2008), en évoquant la « conversion » de Paul à Damas. 

« Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones, a déclaré le pape. A l’exemple de saint Paul laissez-vous saisir par le Christ. C’est en lui que se trouve le sens ultime de votre vie ». 

Plus encore, le pape invitait à ce que cette union au Christ débouche sur le témoignage chrétien en disant : « Vous aussi, soyez des témoins ardents du Sauveur des hommes, parmi vos frères et vos sśurs. Que Dieu vous bénisse ! » 

« Nous méditons aujourd’hui, a annoncé le pape, sur l’expérience que saint Paul a faite sur le chemin de Damas, communément appelée sa conversion. On peut se demander comment s’explique le changement qui s’est alors opéré en lui. Les témoignages de l’Apôtre sur l’événement sont constamment centrés sur la figure même de Jésus Christ. Il s’agit donc essentiellement d’une rencontre de « personnes », alors que les « idées » jouent un rôle secondaire ». 

« Paul vit la gloire de Dieu briller sur le visage du Christ, a expliqué Benoît XVI. Il faut se garder d’interpréter cet événement avec des catégories purement psychologiques. Ce dont nous pouvons être assurés sur le plan historique, c’est que ce qui s’est passé sur le chemin de Damas a eu une influence déterminante, tout à fait positive et féconde, sur le reste de la vie de Paul. Il y a fait l’expérience d’une rencontre personnelle avec Jésus ressuscité et il a mûri une conviction qui a retourné son existence ». 

Et de conclure sur l’identité du disciple du Christ : « Ce qui doit demeurer comme un point lumineux à nos yeux, c’est qu’il n’est pas possible de parler de conversion au christianisme sans mettre au premier plan la personne de Jésus Christ. C’est lui qui définit notre identité de chrétiens ».

Martyre de Jean-Baptiste : rendre témoignage à la vérité sans compromis

31 août, 2008

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http://www.zenit.org/article-18676?l=french

Martyre de Jean-Baptiste : rendre témoignage à la vérité sans compromis

Le témoignage du Précurseur, selon Benoît XVI

ROME, Vendredi 29 août 2008 (ZENIT.org) – En ce jour de la fête liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, rappelons que le pape Benoît XVI a évoqué son témoignage rendu à la vérité « sans compromis », notamment lors de l’angélus du 24 juin 2007.

Benoît XVI a mis en lumière cette mission de Jean-Baptiste au service de la vérité : « En tant que prophète authentique, Jean rendit témoignage à la vérité sans compromis. Il dénonça les transgressions des commandements de Dieu, même lorsque leurs auteurs en étaient les puissants. Ainsi, lorsqu’il accusa Hérode et Hérodiade d’adultère, il le paya de sa vie, scellant par le martyre son service au Christ qui est la Vérité en personne. Invoquons son intercession, ainsi que celle de la très sainte Vierge Marie, afin que de nos jours également, l’Eglise sache demeurer toujours fidèle au Christ et témoigner avec courage de sa vérité et de son amour pour tous ».

Benoît XVI soulignait que la vie de Jean-Baptiste a été « entièrement orientée vers le Christ, comme celle de Marie, sa mère ».

« Jean Baptiste, a souligné le pape, a été le précurseur, la voix’ envoyée pour annoncer le Verbe incarné. Par conséquent, commémorer sa naissance signifie en réalité célébrer le Christ, accomplissement de la promesse de tous les prophètes dont Jean Baptiste a été le plus grand, appelé à préparer le chemin’ devant le Messie (cf. Mt 11, 9-10) ».

Benoît XVI citait son livre « Jésus de Nazareth » qui « part également du baptême de Jésus dans le Jourdain, un événement qui eut un retentissement énorme à l’époque ».

Benoît XVI a souligné comment Jean-Baptiste a reçu la révélation de la divinité du Christ: « Les gens accouraient de Jérusalem et de toutes les régions de Judée pour écouter Jean Baptiste et se faire baptiser par lui dans le fleuve, après avoir confessé leurs péchés (cf. Mc 1, 5). La réputation du prophète qui baptisait grandit au point que de nombreuses personnes se demandaient si c’était lui le Messie. Mais l’évangéliste précise qu’il nia de manière catégorique : Je ne suis pas le Christ’ (Jn 1, 20). Il reste de toute façon le premier témoin’ de Jésus, ayant reçu une indication du Ciel à son sujet : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint’ (Jn 1, 33). Ceci se produisit précisément lorsque Jésus, ayant reçu le baptême, sortit de l’eau : Jean vit l’Esprit descendre sur Lui comme une colombe. Ce fut alors qu’il connut’ la réalité tout entière de Jésus de Nazareth, et commença à le manifester à Israël’ (Jn 1, 31), en le désignant comme Fils de Dieu et rédempteur de l’homme : Voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde’ (Jn 1, 29) ».

Anita Sanchez Bourdin

La symbolique du « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides

31 août, 2008

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http://www.zenit.org/article-18670?l=french

La symbolique du « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides 

par Mgr Michel Aupetit

 ROME, Jeudi 28 août 2008 (ZENIT.org) – Le « Chemin de Lumière » de Notre-Dame aux Invalides, organisé à l’occasion de la visite de Benoît XVI à Paris, commémore le sacrifice du Christ et rappelle la retraite mariale aux flambeaux à Lourdes. 

Un « Chemin de Lumière » partira de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vendredi 12 septembre à minuit, pour aller vers l’esplanade des Invalides où le pape célèbrera une messe solennelle le lendemain, samedi 13 septembre : Mgr Michel Aupetit, vicaire général du diocèse de Paris, explique ce symbolisme sur le site internet de la conférence des évêques de France (CEF). 

« À sa naissance, le Christ fut désigné par le vieillard Syméon comme la Lumière qui éclaire les nations. Plus tard, à ses apôtres, il dit : ‘Je suis la lumière du Monde’ (Jean 8, 12). Reprenant l’opposition antique entre lumière et ténèbre, Il accomplit la promesse biblique de la victoire de la Lumière sur les Ténèbres, symboles du conflit entre la vie et la mort : ‘Qui me suit ne marche pas dans les ténèbres mais il aura la lumière de la Vie’ (Jean 8, 12) », explique Mgr Aupetit. 

Mgr Aupetit rappelle notamment la symbolique pascale ce « Chemin de Lumière » : « Les chrétiens, lors de la Vigile pascale, alors que règnent encore les ténèbres de la mort en croix, allument le Cierge de Pâques, signe de la Lumière triomphante qui jaillit de la Vie du Christ ressuscité dans cette nuit très sainte où la mort est vaincue ». 

C’est une démarche fondée dans l’espérance, souligne encore Mgr Aupetit : « C’est le sens premier des processions aux flambeaux ou des chemins de lumière qui éclairent la nuit des hommes. Cette marche signifie le chemin de nos existences qu’accompagne la Lumière du Christ présent dans nos vies. Lui-même est le Chemin qui nous conduit à l’illumination où ‘il n’y aura plus de nuit ; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s’éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière, et ils régneront pour les siècles des siècles’ (Apocalypse 22, 5) ».

Audience générale du mercredi 27 août : saint Paul (biographie)

28 août, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18661?l=french

 Audience générale du mercredi 27 août : saint Paul (biographie) 

Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI

 

 ROME, Mercredi 27 août 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI en présence des pèlerins rassemblés dans la salle Paul VI du Vatican. 

Chers frères et sśurs, 

Dans la dernière catéchèse avant les vacances – il y a deux mois, au début de juillet – j’avais commencé une nouvelle série de thèmes à l’occasion de l’année paulinienne, en considérant le monde dans lequel vécut saint Paul. Je voudrais aujourd’hui reprendre et continuer la réflexion sur l’apôtre des nations, en proposant une brève biographie. Etant donné que nous consacrerons mercredi prochain à l’événement extraordinaire qui eut lieu sur la route de Damas, la conversion de Paul, tournant fondamental de son existence à la suite de la rencontre avec le Christ, nous nous arrêtons aujourd’hui brièvement sur l’ensemble de sa vie. Les informations sur la vie de Paul se trouvent respectivement dans la Lettre à Philémon, dans laquelle il se déclare « vieux » (Fm 9: presbytes) et dans les Actes des Apôtres, qui au moment de la lapidation d’Etienne le qualifient de « jeune » (7, 58: neanías). Les deux désignations sont évidemment génériques, mais, selon la manière antique de calculer l’âge de l’homme, l’homme autour de trente ans était qualifié de « jeune », alors que celui qui arrivait à soixante ans était appelé « vieux ». En termes absolus, la date de la naissance de Paul dépend en grande partie de la datation de la Lettre à Philémon. Traditionnellement sa rédaction est datée de son emprisonnement à Rome, au milieu des années soixante. Paul serait né en l’an 8, donc il aurait eu plus ou moins soixante ans, alors qu’au moment de la lapidation d’Etienne il en avait trente. Telle devrait être la chronologie exacte. Et la célébration de l’année paulinienne en cours suit cette chronologie. L’année 2008 a été choisie en pensant à la naissance autour de l’an 8. 

Il naquit en tous les cas à Tarse, en Cilicie (cf. Ac 22, 3). La ville était le chef-lieu administratif de la région et, en 51 av. J.C., son pro-consul n’avait été autre que Marc Tullius Cicéron, alors que dix ans plus tard, en 41, Tarse avait été le lieu de la première rencontre entre Marc Antoine et Cléopâtre. Juif de la diaspora, il parlait grec tout en ayant un nom d’origine latine, qui dérive par ailleurs par assonance du nom originel hébreu Saul/Saulos, et il avait reçu la citoyenneté romaine (cf. Ac 22, 25-28). Paul semble donc se situer à la frontière de trois cultures différentes – romaine, grecque et juive – et peut-être est-ce aussi pour cela qu’il était disponible à des ouvertures universelles fécondes, à une médiation entre les cultures, à une véritable universalité. Il apprit également un travail manuel, peut-être transmis par son père, qui consistait dans le métier de « fabricateur de tentes » (cf. Ac 18, 3: skenopoiòs), qu’il faut comprendre probablement comme tisseur de laine brute de chèvre ou de fibres de lin pour en faire des nattes ou des tentes (cf. Ac 20, 33-35). Vers 12 ou 13 ans, l’âge auquel un jeune garçon juif devient bar mitzvà (« fils du précepte »), Paul quitta Tarse et s’installa à Jérusalem pour recevoir l’enseignement du rabbin Gamaliel l’Ancien, neveu du grand rabbin Hillèl, selon les règles les plus rigides du pharisianisme et acquérant une grande dévotion pour la Toràh mosaïque (cf. Ga 1, 14; Ph 3, 5-6; Ac 22, 3; 23, 6; 26, 5). 

Sur la base de cette profonde orthodoxie, qu’il avait apprise à l’école de Hillèl à Jérusalem, il entrevit dans le nouveau mouvement qui se réclamait de Jésus de Nazareth un risque, une menace pour l’identité juive, pour la vraie orthodoxie des pères. Cela explique le fait qu’il ait « fièrement persécuté l’Eglise de Dieu », comme il l’admet à trois reprises dans ses lettres ( 1 Co 15, 9; Ga 1, 13; Ph 3, 6). Même s’il n’est pas facile de s’imaginer concrètement en quoi consista cette persécution, son attitude fut cependant d’intolérance. C’est ici que se situe l’événement de Damas, sur lequel nous reviendrons dans la prochaine catéchèse. Il est certain qu’à partir de ce moment sa vie changea et qu’il devint un apôtre inlassable de l’Evangile. De fait, Paul passa à l’histoire davantage pour ce qu’il fit en tant que chrétien, ou mieux en tant qu’apôtre, qu’en tant que pharisien. On divise traditionnellement son activité apostolique sur la base de ses trois voyages missionnaires, auxquels s’ajoute le quatrième lorsqu’il se rendit à Rome en tant que prisonnier. Ils sont tous racontés par Luc dans les Actes. A propos des trois voyages missionnaires, il faut cependant distinguer le premier des deux autres. 

En effet, Paul n’eut pas la responsabilité directe du premier (cf. Ac 13, 14), qui fut en revanche confié au Chypriote Barnabé. Ils partirent ensemble d’Antioche sur l’Oronte, envoyés par cette Eglise (cf. Ac 13, 1-3), et, après avoir pris la mer du port de Séleucie sur la côte syrienne, ils traversèrent l’île de Chypre de Salamine à Paphos ; de là ils parvinrent sur les côtes méridionales de l’Anatolie, l’actuelle Turquie, et arrivèrent dans les villes d’Attalìa, Pergè en Pamphylie, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystres et Derbé, d’où ils revinrent à leur point de départ. C’est ainsi que naquit l’Eglises des peuples, l’Eglise des païens. Et entre temps, en particulier à Jérusalem, une âpre discussion s’était engagée pour savoir jusqu’à quel point ces chrétiens provenant du paganisme étaient obligés d’entrer également dans la vie et dans la loi d’Israël (diverses observances et prescriptions qui séparaient Israël du reste du monde) pour faire réellement partie des promesses des prophètes et pour entrer effectivement dans l’héritage d’Israël. Pour résoudre ce problème fondamental pour la naissance de l’Eglise future, ce que l’on appelle le Concile des apôtres, se réunit à Jérusalem, pour trancher sur ce problème dont dépendait la naissance effective d’une Eglise universelle. Et il fut décidé de ne pas imposer aux païens convertis l’observance de la loi mosaïque (cf. Ac 15, 6, 30): c’est-à-dire qu’ils n’étaient pas obligés de se conformer aux prescriptions du judaïsme ; la seule nécessité était d’appartenir au Christ, de vivre avec le Christ et selon ses paroles. Ainsi, appartenant au Christ, ils appartenaient aussi à Abraham, à Dieu et faisaient partie de toutes les promesses. Après cet événement décisif, Paul se sépara de Barnabé ; il choisit Silas et commença son deuxième voyage missionnaire (cf. Ac 15, 36-18, 22). Ayant dépassé la Syrie et la Cilicie, il revit la ville de Lystres, où il accueillit Timothée (figure très importante de l’Eglise naissante, fils d’une juive et d’un païen), et il le fit circoncire ; il traversa l’Anatolie centrale et rejoint la ville de Troas sur la côte nord de la mer Egée. C’est là qu’eut à nouveau lieu un événement important : il vit en rêve un Macédonien de l’autre côté de la mer, c’est-à-dire en Europe, qui disait « Viens et aide-nous ! ». C’était la future Europe qui demandait l’aide et la lumière de l’Evangile. De là il prit la mer pour la Macédoine, entrant ainsi en Europe. Ayant débarqué à Néapolis, il arriva à Philippes, où il fonda une belle communauté, puis il passa ensuite à Thessalonique, et, ayant quitté ce lieu à la suite de difficultés créées par les juifs, il passa par Bérée, et parvint à Athènes. 

Dans cette capitale de l’antique culture grecque il prêcha d’abord dans l’Agorà, puis dans l’Aréopage, aux païens et aux grecs. Et le discours de l’aréopage rapporté dans les Actes des apôtres est le modèle de la manière de traduire l’Evangile dans la culture grecque, de la manière de faire comprendre aux Grecs que ce Dieu des chrétiens, des juifs, n’était pas un Dieu étranger à leur culture mais le Dieu inconnu qu’ils attendaient, la vraie réponse aux questions les plus profondes de leur culture. Puis d’Athènes il arriva à Corinthe, où il s’arrêta une année et demi. Et nous avons ici un événement chronologiquement très sûr, le plus sûr de toute sa biographie, parce que durant ce premier séjour à Corinthe il dut se présenter devant le gouverneur de la province sénatoriale d’Achaïe, le pro-consul Gallion, accusé de culte illégitime. A propos de Gallion et sur son époque à Corinthe il existe une inscription antique retrouvée à Delphes, où il est dit qu’il était pro-consul à Corinthe de l’an 51 à l’an 53. Nous avons donc une date absolument certaine. Le séjour de Paul à Corinthe se déroula dans ces années-là. Par conséquent nous pouvons supposer qu’il est arrivé plus ou moins en 50 et qu’il est resté jusqu’en 52. Puis de Corinthe en passant par Cencrées, port oriental de la ville, il se dirigea vers la Palestine rejoignant Césarée maritime, de là il remonta à Jérusalem pour revenir ensuite à Antioche sur l’Oronte. 

Le troisième voyage missionnaire (cf. Ac 18, 23-21, 16) commença comme toujours par Antioche, qui était devenue le point de départ de l’Eglise des païens, de la mission aux païens, et c’était aussi le lieu où naquit le terme «chrétiens». Là pour la première fois, nous dit saint Luc, les disciples de Jésus furent appelés «chrétiens». De là Paul alla directement à Ephèse, capitale de la province d’Asie, où il séjourna pendant deux ans, exerçant un ministère qui eut de fécondes répercussions sur la région. D’Ephèse, Paul écrivit les lettres aux Thessaloniciens et aux Corinthiens. La population de la ville fut cependant soulevée contre lui par les orfèvres locaux, qui voyaient diminuer leurs entrées, en raison de l’affaiblissement du culte d’Artémis (le temple qui lui était dédié à Ephèse, l’Artemysion, était l’une des sept merveilles du monde antique) ; il dut donc fuir vers le nord. Ayant retraversé la Macédoine, il descendit de nouveau en Grèce, probablement à Corinthe, où il resta trois mois et écrivit la célèbre Lettre aux Romains. 

De là il revint sur ses pas : il repassa par la Macédoine, rejoint Troas en bateau et, ensuite, touchant à peine les îles de Mitylène, Chio, et Samos, il parvint à Milet où il tint un discours important aux Anciens de l’Eglise d’Ephèse, traçant un portrait du vrai pasteur de l’Eglise : cf. Ac 20. Il repartit de là en voguant vers Tyr, d’où il rejoint Césarée Maritime pour remonter encore une fois vers Jérusalem. Il y fut arrêté à cause d’un malentendu : plusieurs juifs avaient pris pour des païens d’autres juifs d’origine grecque, introduits par Paul dans l’aire du temple réservée uniquement aux Israélites. La condamnation à mort prévue lui fut épargnée grâce à l’intervention du tribun romain de garde dans l’aire du temple (cf. Ac 21, 27-36) ; cet événement eut lieu alors qu’Antoine Félix était gouverneur impérial en Judée. Après une période d’emprisonnement (dont la durée est discutée), et Paul ayant fait appel à César (qui était alors Néron) en tant que citoyen romain, le gouverneur suivant Porcius Festus l’envoya à Rome sous surveillance militaire. 

En route vers Rome il passa par les îles méditerranéennes de Crète et Malte, et ensuite par les villes de Syracuse, Reggio Calabria et Pozzuoli. Les chrétiens de Rome allèrent à sa rencontre sur la Via Appia jusqu’au Forum d’Appius (à environ 70km au sud de la capitale) et d’autres jusqu’aux Tre Taverne (environ 40km). A Rome, il rencontra les délégués de la communauté juive, à qui il confia que c’était à cause de « l’espérance d’Israël » qu’il portait ces chaînes (cf. Ac 28, 20). Mais le récit de Luc se termine par la mention de deux années passées à Rome sous une légère surveillance militaire, sans mentionner aucune sentence de César (Néron), pas plus que la mort de l’accusé. Des traditions successives parlent de sa libération, qui aurait permis un voyage missionnaire en Espagne, ainsi qu’un passage en Orient et spécifiquement à Crète, à Ephèse et à Nicopolis en Epire. Toujours sur une base hypothétique, on parle d’une nouvelle arrestation et d’un deuxième emprisonnement à Rome (d’où il aurait écrit les trois Lettres appelées pastorales, c’est-à-dire les deux Lettres à Timothée et celle à Tite) avec un deuxième procès, qui lui aurait été défavorable. Toutefois, une série de motifs pousse de nombreux spécialistes de saint Paul à terminer la biographie de l’Apôtre par le récit des Actes de Luc. 

Nous reviendrons sur son martyre plus avant dans le cycle de nos catéchèses. Il est pour le moment suffisant dans cette brève revue des voyages de Paul de prendre acte de la façon dont il s’est consacré à l’annonce de l’Evangile sans épargner son énergie, en affrontant une série d’épreuves difficiles, dont il nous a laissé la liste dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 11, 21-28). Du reste, c’est lui qui écrit : « Je le fais à cause de l’Evangile » (1 Co 9, 23), exerçant avec une générosité absolue ce qu’il appelle le « souci de toutes les Eglises » (2 Co 11, 28). Nous voyons un engagement qui ne s’explique que par une âme réellement fascinée par la lumière de l’Evangile, amoureuse du Christ, une âme soutenue par une conviction profonde : il est nécessaire d’apporter au monde la lumière du Christ, d’annoncer l’Evangile à tous. Tel est, me semble-t-il, ce qui reste de cette brève revue des voyages de saint Paul : sa passion pour l’Evangile, avoir ainsi l’intuition de la grandeur, de la beauté et même de la nécessité profonde de l’Evangile pour nous tous. Prions afin que le Seigneur qui a fait voir à Paul sa lumière, qui lui a fait entendre sa Parole, qui a touché intimement son cśur, nous fasse également voir sa lumière, pour que notre cśur aussi soit touché par sa Parole et que nous puissions ainsi donner nous aussi au monde d’aujourd’hui, qui en a soif, la lumière de l’Evangile et la vérité du Christ. 

Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français : 

Chers Frères et Sśurs, 

Je voudrais reprendre ma catéchèse sur saint Paul pour évoquer l’ensemble de sa vie sur laquelle les Actes des Apôtres et les Lettres qu’il a écrites nous renseignent. L’Apôtre est né à Tarse, en Cilicie. Juif de la diaspora et citoyen romain, il parlait le grec. Il avait appris à travailler la laine et le lin. Il quitta Tarse vers l’âge de 12 ans pour recevoir à Jérusalem l’enseignement du rabbin Gamaliel selon les normes d’un strict pharisaïsme. Son zèle pour la Loi le porta à persécuter les premiers chrétiens. C’est sur le chemin de Damas qui sa vie va changer. J’en parlerai la semaine prochaine. Sa conversion le transforma en témoin de Jésus et en disciple infatigable de l’Évangile auprès des Nations. Il effectua trois voyages. Barnabé fut son compagnon durant le premier ; Silas et Timothée, durant le second. Il parcourut avec eux les grandes cités d’Asie Mineure et de Grèce. Arrêté durant le troisième voyage à cause d’un malentendu, il en appelle à l’empereur qui était alors Néron. Le Procurateur romain Porcius Festus l’envoya donc à Rome où il passa deux ans en résidence surveillée avant d’être libéré. La Tradition dit qu’il fut emprisonné une seconde fois et martyrisé. 

Puisse l’exemple de saint Paul nous enseigner à témoigner infatigablement du Christ et à affronter avec courage les épreuves de la vie pour les placer sous le regard de Dieu. Ayons comme lui le souci des nations dans nos prières et dans notre engagement missionnaire. 

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents, en particulier les pèlerins venus d’Égypte, les pèlerins belges de Louvain et de Lavaux-Sainte-Anne ainsi que le groupe du sanctuaire « Notre-Dame des Anges » de Pignans en France. Avec ma Bénédiction apostolique. 

APPEL DU PAPE POUR L’INDE 

J’ai appris avec une profonde tristesse les nouvelles concernant la violence contre les communautés chrétiennes dans l’Etat indien de l’Orissa, qui a explosé suite au déplorable assassinat du leader hindou Swami Lakshmananda Saraswati. Jusqu’à présent plusieurs personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. On a assisté en outre à la destruction de centres de culte, propriété de l’Eglise, et d’habitations privées. 

Je condamne avec fermeté toute attaque contre la vie humaine, dont la sacralité exige le respect de tous, et j’exprime ma proximité spirituelle et ma solidarité aux frères et sśurs dans la foi si durement mis à l’épreuve. J’implore le Seigneur de les accompagner et de les soutenir en cette période de souffrance et de leur donner la force de continuer dans le service d’amour en faveur de tous. 

J’invite les responsables religieux et les autorités civiles à travailler ensemble pour rétablir parmi les membres des diverses communautés la coexistence pacifique et l’harmonie qui ont toujours été la marque distinctive de la société indienne. 

 

Le card. Poupard envoyé de Benoît XVI à Lourdes

26 août, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18645?l=french

Le card. Poupard envoyé de Benoît XVI à Lourdes 

Mieux connaître la Vierge Marie

 ROME, Dimanche 24 août 2008 (ZENIT.org) – Le cardinal Paul Poupard sera, rappelons-le l’envoyé extraordinaire de Benoît XVI pour le congrès marial de Lourdes, en cette année jubilaire des 150 ans des apparitions de Marie à Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle (cf. Zenit du 7 juillet 2008). 

Le cardinal Paul Poupard, président émérite des Conseils pontificaux de la culture et pour le dialogue interreligieux, a été nommé par Benoît XVI, le 5 juillet dernier, envoyé spécial du pape pour présider le 22e congrès mariologique et marial international qui se tiendra à Lourdes du 4 au 8 septembre. 

A cette occasion, Benoît XVI a adressé au cardinal Poupard une lettre, en latin, en date du 23 juin, mais publiée le 23 août par le Saint-Siège. 

Benoît XVI souligne que la piété de l’Eglise pour la Mère du Christ la pousse à chercher de mieux « la connaître » et stimule la « recherche théologique » : c’est le motif de ce congrès, organisé cette année à Lourdes. 

Le pape encourage à promouvoir ainsi plus de « ferveur religieuse » et une « foi plus solide et plus sûre ». 

C’est pourquoi, explique Benoît XVI, le cardinal Poupard est particulièrement idoine à présider ce congrès international et à exhorter les participants aux études mariales.

Benoît XVI reconnaît que son frère est pour lui un guide

22 août, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-18638?l=french

Benoît XVI reconnaît que son frère est pour lui un guide

Mgr Georg Ratzinger déclaré citoyen d’honneur de Castel Gandolfo

ROME, Jeudi 21 août 2008 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a reconnu que maintenant, comme avant qu’il devienne pape, son frère, Georg Ratzinger est pour lui un « point de repère » et un guide, surtout dans les moments difficiles.

C’est ce qu’il a déclaré ce jeudi, lors de la cérémonie au cours de laquelle M. Maurizio Colacchi, maire de Castel Gandolfo, où se trouve la résidence d’été du pape, a déclaré Mgr Georg Ratzinger, citoyen d’honneur de la ville.

Cette reconnaissance souligne la « précieuse contribution à la promotion de la musique sacrée » du frère du pape, qui fut pendant 30 ans chef du célèbre chśur de la cathédrale de Ratisbonne.

« Depuis le début de ma vie, mon frère a toujours été pour moi non seulement un compagnon mais aussi un guide sûr », a dit le pape.

« Il a été un point de repère pour moi avec la clarté et la détermination de ses décisions », a-t-il ajouté.

« Il m’a toujours montré la route à suivre, même dans des situations difficiles », a-t-il souligné.

Benoît XVI a également évoqué les années où il enseignait la théologie à Ratisbonne. « La belle musique que j’écoutais dans la cathédrale, dimanche après dimanche, a été pour moi un réconfort, une consolation, une joie profonde, un reflet de la beauté de Dieu », a-t-il déclaré.

« Mon frère a souligné le fait qu’entretemps nous sommes arrivés à la dernière étape de notre vie, à la vieillesse. Les jours à vivre diminuent progressivement », a-t-il reconnu.

« Mais au cours de cette étape aussi, mon frère m’aide à accepter avec sérénité, humilité et courage, le poids de chaque jour. Je le remercie », a-t-il ajouté.

Le pape a remercié la commune de Castel Gandolfo pour ce geste, « qui est vraiment gratifiant, aussi pour moi », a-t-il dit.

Mgr Georg Ratzinger, âgé de 85 ans, s’est dit profondément reconnaissant. Il a expliqué que la musique fait grandir les valeurs positives en l’homme en créant l’unité, la communion et la joie.

Mgr Ratzinger est né à Marktl am Inn le 15 janvier 1924. Il a commencé à interpréter des morceaux pour orgue à l’âge de 11 ans. Il a dirigé le chśur de la cathédrale de Ratisbonne dans des centaines de concerts à travers le monde et fait de nombreux enregistrements pour la Deutsche Grammophon, Ars Musici et d’autres importantes maisons de disques.

Pape Benoît: Audience générale du mercredi 20 août :

22 août, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18615?l=french

Audience générale du mercredi 20 août :

Catéchèse de Benoît XVIROME, Mercredi 20 août 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a donnée au cours de l’audience générale, ce mercredi, à Castel Gandolfo.

* * *

Chers frères et sśurs !Chaque jour l’Eglise offre à notre considération un ou plusieurs saints et bienheureux à invoquer et à imiter. Cette semaine, par exemple, nous en rappelons plusieurs, très chers à la dévotion populaire. Hier, saint Jean Eudes, qui face au rigorisme janséniste – nous sommes au XVIIe siècle – promut une dévotion tendre, dont il indiqua les sources inépuisables dans les Sacrés Cśurs de Jésus et de Marie. Aujourd’hui, nous rappelons Bernard de Clairvaux que le pape Pie VIII appela « doctor Mellifluus », parce qu’il excellait « à faire distiller des textes bibliques le sens qui s’y trouvait caché ». Ce mystique, désireux de vivre plongé dans la « vallée lumineuse » de la contemplation, fut conduit par les événements à voyager à travers l’Europe pour servir l’Eglise, dans les nécessités de l’époque et pour défendre la foi chrétienne. On l’a également appelé le « docteur marial » non pour avoir beaucoup écrit sur la Vierge, mais parce qu’il sut saisir son rôle essentiel dans l’Eglise, en la présentant comme le modèle parfait de la vie monastique et de toute autre forme de vie chrétienne.

Demain, nous rappellerons saint Pie X, qui vécut dans une période historique difficile. Jean-Paul II dit de lui, lorsqu’il visita son village natal en 1985 : « Il a lutté et souffert pour la liberté de l’Eglise et il s’est révélé prêt à sacrifier pour cette liberté privilèges et honneurs, à affronter incompréhension et dérision, car il tenait cette liberté pour l’ultime garantie de l’intégrité et de la cohérence de la foi » (Rencontre avec le clergé diocésain de Trévise à Riese, Enseignements de Jean-Paul II, VIII ; 1, 1985).

Vendredi prochain sera consacré à la Bienheureuse Vierge Marie Reine, mémoire instituée par le Serviteur de Dieu Pie XII en 1955, et que le renouveau liturgique voulu par le Concile Vatican II a placé en complément de la solennité de l’Assomption, car les deux privilèges forment un unique mystère. Samedi, nous prierons sainte Rose de Lima, première sainte canonisée du continent latino-américain, dont elle est la première patronne. Elle aimait répéter : « Si les hommes savaient ce qu’est vivre dans la grâce, ils ne s’effraieraient d’aucune souffrance et pâtiraient volontiers toute peine, parce que la grâce est le fruit de la patience ». Elle mourut à 31 ans en 1617, après une existence brève imprégnée de privations et de souffrance, en la fête de saint Bartholomée apôtre, dont elle était particulièrement dévote, parce qu’il avait souffert un martyre extrêmement douloureux.

Chers frères et sśurs, jour après jour, l’Eglise nous offre donc la possibilité de cheminer en compagnie des saints. Hans Urs von Balthasar écrivait qu’ils constituent le commentaire le plus important de l’Evangile, une mise en pratique de celui-ci au quotidien et qu’ils représentent donc pour nous un réel chemin d’accès à Jésus. L’écrivain français Jean Guitton les décrivait comme les couleurs du spectre par rapport à la lumière, parce qu’avec des tonalités et des accents propres à chacun d’eux, ils reflètent la lumière de la sainteté de Dieu. Combien est important et profitable, par conséquent, l’engagement de cultiver la connaissance et la dévotion des saints, à côté de la méditation quotidienne de la Parole de Dieu et d’un amour filial pour la Vierge !

La période des vacances constitue assurément un moment opportun pour lire la biographie et les écrits de certains saints ou saintes en particulier, mais chaque jour de l’année nous offre l’opportunité de nous familiariser avec nos patrons célestes. Leur expérience humaine et spirituelle montre que la sainteté n’est pas un luxe, n’est pas le privilège d’un petit nombre, un objectif impossible à atteindre pour un homme normal ; elle est, en réalité, le destin commun de tous les hommes appelés à être des fils de Dieu, la vocation universelle de tous les baptisés. La sainteté est offerte à tous, même si tous les saints ne sont pas égaux : ils sont en effet, comme je l’ai dit, le spectre de la lumière divine. Et un grand saint n’est pas nécessairement celui qui possède des charismes extraordinaires. Il y en a en effet un grand nombre dont le nom n’est connu que de Dieu, parce que sur la terre ils ont en apparence mené une existence tout à fait normale. Et ce sont justement ces saints « normaux » qui sont les saints que Dieu veut. Leur exemple témoigne que c’est seulement en étant en contact avec le Seigneur que l’on se remplit de sa joie et que l’on est en mesure de répandre partout la sérénité, l’espérance et l’optimisme. Considérant justement la variété de leurs charismes, Bernanos, grand écrivain français qui fut toujours fasciné par l’idée des saints – il en cite un grand nombre dans ses romans – note que « toute vie de saint est comme une nouvelle floraison du printemps ». Que cela soit vrai également pour nous ! Laissons-nous pour cela attirer par le charme naturel de la sainteté ! Que Marie, la Reine de tous les saints, Mère et Refuge des pécheurs, nous obtienne cette grâce !

Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Je suis heureux de saluer cordialement ce matin les pèlerins francophones, en particulier les Petites Sśurs de Jésus qui se préparent aux vśux perpétuels et que j’assure de ma prière. Sont présents aussi un groupe consistant de pèlerins venus du diocèse de Cayenne, en Guyane française, ainsi que des jeunes de Montréal, Canada. Durant ces vacances qui vous ont permis de voyager, puissiez-vous prendre le temps pour rencontrer profondément le Seigneur à l’exemple de saint Bernard que nous fêtons aujourd’hui. De grand cśur, je vous donne la Bénédiction apostolique.

Et en polonais :

Je salue les pèlerins venant de Pologne. La semaine passée, la Pologne a été frappée par des tempêtes et des ouragans, des événements insolites pour cette région. Il y a eu des morts et des blessés. Beaucoup ont perdu le patrimoine d’une vie entière. Je veux assurer de ma proximité spirituelle et de mon souvenir dans la prière ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont subi des dommages en raison de cette catastrophe. Que la bénédiction du Seigneur descende sur eux et sur vous ici présents.

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