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Deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux

24 novembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16708?l=french 

 

Deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux 

A l’ordre du jour : l’œcuménisme, l’évangélisation, la vie consacrée, la Chine, la pauvreté… 

 


ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (
ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le communiqué publié par la salle de presse du Saint-Siège en fin d’après-midi sur la deuxième session de la rencontre du pape avec les cardinaux, ce vendredi, à la veille du consistoire au cours duquel Benoît XVI créera 23 nouveaux cardinaux.

La rencontre de prière et de réflexion du Saint-Père avec les cardinaux s’est poursuivie dans l’après-midi, à 17 heures, avec la récitation des Vêpres puis de nouvelles interventions des cardinaux. Au total, seize interventions ont eu lieu.

Sur le thème de l’œcuménisme, des sujets tels que la collaboration entre les chrétiens de diverses confessions pour la défense de la famille dans la société et dans les systèmes juridiques ont été abordés, ainsi que l’importance de l’œcuménisme spirituel et des relations personnelles avec les fidèles et les responsables des autres confessions chrétiennes.

Quelques interventions ont porté sur les relations avec les juifs et avec l’islam. Le signe encourageant représenté par la lettre des 138 personnalités musulmanes et la visite du roi d’Arabie Saoudite au Saint-Père, a été évoqué.

Les considérations se sont élargies aux difficultés de la foi chrétienne dans le monde sécularisé, au devoir et à l’importance d’une nouvelle évangélisation, qui réponde aux attentes profondes et permanentes de bonheur et de liberté de l’homme post-moderne. Sur le continent latino-américain il y a un nouvel élan missionnaire également nourri par la récente Conférence générale de l’épiscopat latino-américain qui s’est déroulée à Aparecida.

Des interventions spécifiques ont été consacrées à la situation de la vie consacrée dans le monde d’aujourd’hui et à la formation dans les séminaires.

On a rappelé l’importance de la lettre du Saint-Père à l’Eglise catholique en Chine et son accueil favorable de la part d’évêques et de fidèles.

On a rappelé l’urgence de l’engagement de l’Eglise pour la paix, pour la lutte contre la pauvreté et pour le désarmement, surtout nucléaire.

Quelques interventions de nature informative ont porté sur le prochain Congrès eucharistique international, l’année de saint Paul, la diffusion de la presse catholique et en particulier de l’Osservatore Romano.

Après une brève réponse du cardinal Kasper sur quelques points particuliers, le Saint-Père a pris la parole pour résumer et conclure. Au cours de son intervention il a également remercié les cardinaux pour leur participation et leur contribution, et a annoncé la prochaine publication de sa nouvelle encyclique consacrée à l’espérance, en réponse aux attentes les plus profondes de nos contemporains. 

 

Mgr Georg Ratzinger : la plus grande aide pour le pape est de prier pour lui

23 novembre, 2007

from the site: 

http://www.zenit.org/article-16680?l=french

 

Mgr Georg Ratzinger : la plus grande aide pour le pape est de prier pour lui

ROME, Mercredi 21 novembre 2007 (ZENIT.org)

La plus grande aide que lon puisse apporter au pape, cest de prier pour lui, a affirmé le frère de Benoît XVI, Mgr Georg Ratzinger.Dans un bref entretien accordé à ZENIT, Mgr Ratzinger a expliqué que son frère, en tant que pape, porte certes un lourd fardeau, mais que malgré cela, il a la certitude de ne pas être seul, d’être au contraire « soutenu par toute lEglise, par tous ses confrères, par tous les fidèles ».« Il sait quune multitude de personnes prie pour lui, quil peut compter sur son ange gardien et sur la protection de Dieu qui la choisi pour cette tâche »

, a-t-il poursuivi.En effet, a-t-il précisé, la plus grande aide que lon puisse apporter à l’évêque de Rome est de prier pour lui « et daffirmer et de représenter dans le milieu dans lequel on vit, les encouragements quil fournit et ce quil proclame ».Mgr Georg se souvient avec joie des jours passés avec son frère à loccasion du voyage de Benoît XVI en Bavière du 9 au 14 septembre 2006 : « Je dois dire surtout que j’étais partout traité avec une grande attention et serviabilité. Je me sentais soutenu par des personnes toujours prêtes à aider et jai trouvé un grand climat de fête. Le mauvais temps naurait jamais pu me troubler »

.A cette occasion, le pape avait réservé une journée spéciale à ses proches, avec la visite chez Mgr Georg à Ratisbonne, chez les Pentling où il avait vécu lorsquil enseignait à lUniversité de Ratisbonne, et au cimetière de Ziegetzdorf où reposent ses parents (Maria et Josef) et sa sœur, Maria.Dans sa description détaillée des années de son enfance et de sa jeunesse dans la maison paternelle, Mgr Georg Ratzinger, né en 1924 à Pleiskirchen dans la commune de Altötting, a souligné la profonde dévotion qui a toujours imprégné

leur vie de famille.La vérité fondamentale qui a toujours guidé les trois frères et sœurs, a-t-il précisé, est celle qui est contenue dans le Catéchisme : « Pour quelle raison sommes-nous sur la Terre ? Afin de pouvoir honorer Dieu et aller au Ciel ».Joseph Ratzinger et son frère Georg ont été ordonnés le même jour, le 29 juin 1951. Georg a alors poursuivi sa passion pour la musique, devenant premier maître de chœur à Traunstein puis, en 1964, directeur du chœur de voix blanches de la cathé

drale de Ratisbonne.Concernant le choix du sacerdoce, Mgr Georg Ratzinger a expliqué que tout sest déroulé « de manière spontanée » : « le terrain avait été préparé par une bonne vie de famille, où la foi était vivante ».

Le collège cardinalice consulté sur l’œcuménisme – Réunion précédant le consistoire

23 novembre, 2007

du site: 

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Le collège cardinalice consulté sur l’œcuménisme

Réunion précédant le consistoire

ROME, Jeudi 22 novembre 2007 (ZENIT.org)

Le pape Benoît XVI consultera les cardinaux actuels et les 23 nouveaux cardinaux qui seront « créés » samedi, dès ce vendredi 23 novembre, au Vatican, sur l’œcuménisme.

En effet, à l’occasion du consistoire public de samedi prochain, le collège cardinalice est réuni vendredi par Benoît XVI pour cette journée de prière et de ré

flexion.Apr

ès la prière de l’office de Tierce, en la nouvelle salle du synode, le pape adressera quelques mots de salutation à l’auditoire.

Ensuite, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le cardinal Walter Kasper fera un exposé intitulé : « Informations, réflexions, et évaluations du moment actuel du dialogue œcuménique »

.Les cardinaux pourront ensuite intervenir jusqu

’à 12 h 30.

Les travaux reprendront à 17 h avec la prière des Vêpres. Le pape Benoît XVI introduira ensuite un temps d’échanges libres « sur la vie de l’Eglise en général »

.Un discours de Beno

ît XVI conclura cette journée « de prière et de réflexion » à 19 h.

Lors de l’audience générale du 17 octobre dernier, en annonçant le consistoire, le pape Benoît XVI avait en effet invité les fidèles à prier pour les nouveaux cardinaux en disant : « Confions les nouveaux élus à la protection de la Vierge Marie, en lui demandant de les assister dans leurs ministères respectifs, afin qu’ils sachent témoigner, avec courage, en toute circonstance leur amour du Christ et de l’Eglise », disait le pape après avoir annoncé

les noms des 23 nouveaux cardinaux.Le pape soulignait aussi combien leur groupe refl

ète l’universalité de l’Eglise : « Les nouveaux cardinaux viennent de différentes régions du monde. Leur groupe reflète bien l’universalité de l’Eglise et la multiplicité des ministères : à côté de prélats méritants pour le service rendu au Saint-Siège, il y a des pasteurs qui dépensent leurs énergies au contact direct avec les fidèles ».

Benoît XVI a eu aussi quelques mots pour les pasteurs auxquels il espère avoir un jour la possibilité de remettre la barrette de cardinal : « Il y aurait d’autre personnes, qui me sont très chères, qui, par leur dévouement au service de l’Eglise mériteraient d’être élevées à la dignité cardinalice. J’espère avoir à l’avenir l’occasion de leur témoigner, aussi de cette façon, ainsi qu’aux pays auxquels elles appartiennent, mon estime et mon affection »

.Rappelons aussi que le pape Beno

ît XVI à peine élu avait indiqué l’unité des chrétiens comme une des priorités de son pontificat.

Dès le 19 avril 2005, il avait en effet déclaré en la chapelle Sixtine y voir un « devoir pressant », il confiait se laisser « interpeller personnellement par cette question » et sa volonté de s’inscrire dans le « sillage » de ses prédé

cesseurs.

« C’est, en toute conscience, au début de son ministère dans l’Eglise de Rome que Pierre a baignée de son sang, que l’actuel successeur prend comme premier engagement celui de travailler sans épargner ses forces, à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ », a-t-il affirmé.

Il insistait sur les gestes concrets en disant : « Telle est son ambition, tel est son devoir pressant. Il est conscient que pour cela les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. L’on a besoin de gestes concrets qui pénètrent les âmes et secouent les consciences, incitant chacun à cette conversion intérieure qui est la condition nécessaire à tout progrès sur le chemin de l’œcuménisme »

.Il mettait surtout en

évidence la nécessité d’une « purification de la mémoire », selon l’expression de Jean-Paul II : « Le dialogue théologique est nécessaire, l’approfondissement des motivations historiques de choix faits dans le passé est même indispensable. Mais le plus urgent est cette « purification de la mémoire », évoquée si souvent par Jean-Paul II, qui seule peut disposer les âmes à accueillir la pleine vérité du Christ. C’est devant Lui, Juge suprême de tout être vivant, que chacun de nous doit se placer, conscient de devoir un jour Lui rendre compte de ce qu’il a fait ou n’a pas fait pour le grand bien de l’unité pleine et visible de tous ses disciples ».

« L’actuel successeur de Pierre se laisse interpeller personnellement par cette question, insistait le pape, et il est disposé à faire ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la cause fondamentale de l’œcuménisme. Dans le sillage de ses prédécesseurs, il est pleinement déterminé à exploiter toute initiative pouvant apparaître opportune pour promouvoir les contacts et l’entente avec les représentants des différentes Eglises et Communautés ecclésiales. Il leur adresse d’ailleurs, également à cette occasion, le salut le plus cordial, dans le Christ, unique Seigneur de tous »

.Et, le 24 avril 2005, le pape affirmait en inaugurant son pontificat :

« De l’image du pasteur et de celle du pêcheur émerge de manière très explicite l’appel à l’unité », a affirmé le pape Benoît XVI dans son homélie.

Il citait l’Evangile : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10,16), dit Jésus à la fin du discours du bon pasteur. Le récit des 153 gros poissons se conclut avec la constatation joyeuse : ‘Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré’ (Jn 21,11) »

.

Il déplorait : « Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd’hui le filet s’est déchiré, aurions-nous envie de dire avec tristesse ! Mais non – nous ne devons pas être tristes ! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l’unité que tu as promise. Faisons mémoire d’elle comme des mendiants dans notre prière au Seigneur : oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu’un seul Pasteur et qu’un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l’unité ! »

Audience générale : Aphraate, le Sage persan

22 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16679?l=french

 

Audience générale : Aphraate, le Sage persan

Texte intégral

ROME, Mercredi 21 novembre 2007 (ZENIT.org

) Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de laudience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs,

Dans le cadre de notre parcours dans le monde des Pères de l’Eglise, je voudrais aujourd’hui vous conduire dans une partie peu connue de cet univers de la foi, c’est-à-dire dans les territoires où ont fleuri les Eglises de langue sémitique, qui n’étaient pas encore influencées par la pensée grecque. Ces Eglises, durant le IVe siècle, se développent au Proche Orient, de la Terre Sainte au Liban et à la Mésopotamie. Au cours de ce siècle, qui est une période de formation au niveau ecclésial et littéraire, ces communautés voient l’affirmation du phénomène ascétique et monastique avec des caractéristiques autochtones, qui ne subissent pas l’influence du monachisme égyptien. Les communautés syriaques du IVe siècle représentent donc le monde sémite, dont la Bible elle-même est née, et elles sont l’expression d’un christianisme dont la formulation théologique n’est pas encore entrée en contact avec des courants culturels différents, et qui vit dans des formes de pensée qui lui sont propres. Ce sont des Eglises où l’ascétisme sous diverses formes érémitiques (ermites dans le désert, dans les cavernes, reclus, stylites), et le monachisme sous des formes de vie communautaire, exercent un rôle d’importance vitale dans le développement de la pensée théologique et spirituelle.

Je voudrais présenter ce monde à travers la grande figure d’Aphraate, également connu sous le nom de « Sage », un des personnages les plus importants, et dans le même temps les plus énigmatiques du christianisme syriaque du IVe siècle. Originaire de la région de Ninive-Mossoul, aujourd’hui en Irak, il vécut dans la première moitié du IVe siècle. Nous ne possédons que peu d’informations sur sa vie ; il entretint cependant des rapports étroits avec les milieux ascétiques et monastiques de l’Eglise syriaque, dont il nous a transmis des informations dans son œuvre et auxquels il consacre une partie de sa réflexion. Selon certaines sources, il fut même responsable d’un monastère et, pour finir, il fut également consacré Evêque. Il écrivit 23 discours, connus sous le nom d’Expositions ou Démonstrations, dans lesquels il traite de divers thèmes de vie chrétienne, comme la foi, l’amour, le jeûne, l’humilité, la prière, la vie ascétique elle-même, et également le rapport entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Il écrit dans un style simple, en employant des phrases brèves et en utilisant des parallélismes parfois contrastants ; il réussit toutefois à formuler un discours cohérent avec un développement bien articulé des divers thèmes qu’il traite.

Aphraate était originaire d’une communauté ecclésiale qui se trouvait à la frontière entre le judaïsme et le christianisme. C’était une communauté profondément liée à l’Eglise-mère de Jérusalem, et ses Evêques étaient traditionnellement choisis parmi ceux qu’on appelle « les proches » de Jacques, le « frère du Seigneur » (cf. Mc 6, 3) : il s’agissait en fait de personnes liées par le sang et par la foi à l’Eglise hyérosimilitaine. La langue d’Aphraate est la langue syriaque, une langue donc sémitique comme l’hébreu de l’Ancien Testament et comme l’araméen parlé par Jésus lui-même. La communauté ecclésiale dans laquelle se déroule la vie d’Aphraate était une communauté qui cherchait à rester fidèle à la tradition judéo-chrétienne, dont elle se sentait la fille. Celle-ci conservait donc un lien étroit avec le monde juif et avec ses Livres sacrés. Aphraate se définit de manière significative « disciple de l’Ecriture Sainte » de l’Ancien et du Nouveau Testament (Démonstrations 22, 26), qu’il considère son unique source d’inspiration, ayant recours à celle-ci d’une manière si fréquente qu’il en fait le centre de sa réflexion.

Aphraate développe plusieurs arguments dans ses Démonstrations. Fidèle à la tradition syriaque, il présente souvent le salut accompli par le Christ comme une guérison et, donc, le Christ lui-même comme un médecin. En revanche, le péché est vu comme une blessure, que seule la pénitence peut guérir : « Un homme qui a été blessé lors d’une bataille, dit Aphraate, n’a pas honte de se remettre entre les mains d’un sage médecin… ; de la même façon, celui qui a été blessé par Satan ne doit pas avoir honte de reconnaître sa faute et de s’éloigner d’elle, en demandant le remède de la pénitence » (Démonstrations 7, 3). Un autre aspect important de l’œuvre d’Aphraate est son enseignement sur la prière, et en particulier sur le Christ comme maître de prière. Le chrétien prie en suivant l’enseignement de Jésus et son exemple d’orant : « Notre Sauveur nous a enseigné à prier ainsi, en disant : Prie dans le secret Celui qui est caché, mais qui voit tout ; et encore : Entre dans ta chambre et prie ton Père dans le secret, et le Père qui voit dans le secret te récompensera (Mt 6, 6)… Ce que notre Sauveur veut montrer est que Dieu connaît les désirs et les pensées du cœur » (Démonstrations 4, 10).

Pour Aphraate, la vie chrétienne est centrée sur l’imitation du Christ, sur le fait de prendre son joug et de le suivre sur la voie de l’Evangile. Une des vertus qui s’adapte le mieux au disciple du Christ est l’humilité. Celle-ci n’est pas un aspect secondaire dans la vie spirituelle du chrétien : la nature de l’homme est humble, et c’est Dieu qui l’exalte pour sa propre gloire. L’humilité, observe Aphraate, n’est pas une valeur négative : « Si la racine de l’homme est plantée dans la terre, ses fruits croissent devant le Seigneur de la grandeur » (Démonstrations 9, 14). En restant humble, même dans la réalité terrestre dans laquelle il vit, le chrétien peut entrer en relation avec le Seigneur : « L’humble est humble, mais son cœur s’élève à des hauteurs éminentes. Les yeux de son visage observent la terre et les yeux de l’esprit, les hauteurs éminentes » (Démonstrations 9, 2).

La vision qu’Aphraate a de l’homme et de sa réalité corporelle est très positive : le corps de l’homme, à l’exemple du Christ humble, est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière : « Dieu s’approche de l’homme qu’il aime, et il est juste d’aimer l’humilité et de rester dans la condition d’humilité. Les humbles sont simples, patients, aimés, intègres, droits, experts dans le bien, prudents, sereins, sages, calmes, pacifiques, miséricordieux, prêts à se convertir, bienveillants, profonds, pondérés, beaux et désirables » (Démonstrations 9, 14). Chez Aphraate, la vie chrétienne est souvent présentée dans une claire dimension ascétique et spirituelle : la foi en est la base, le fondement ; elle fait de l’homme un temple où le Christ lui-même demeure. La foi rend donc possible une charité sincère, qui s’exprime dans l’amour envers Dieu et envers le prochain. Un autre aspect important chez Aphraate est le jeûne, qu’il entend au sens large. Il parle du jeûne de la nourriture comme d’une pratique nécessaire pour être charitable et vierge, du jeûne constitué par la continence en vue de la sainteté, du jeûne des paroles vaines ou détestables, du jeûne de la colère, du jeûne de la propriété des biens en vue du ministère, du jeûne du sommeil pour s’appliquer à la prière.

Chers frères et sœurs, revenons encore pour conclure à l’enseignement d’Aphraate sur la prière. Selon cet antique « Sage », la prière se réalise lorsque le Christ demeure dans le cœur du chrétien, et il l’invite à un engagement cohérent de charité envers son prochain. Il écrit en effet :

« Apporte le réconfort aux accablés, visite les malades,
sois plein de sollicitude envers les pauvres : telle est la pri
è
re.
La pri
è
re est bonne,
et ses
œ
uvres sont belles.
La pri
ère est acceptée lorsqu’elle apporte le ré
confort au prochain.
La pri
ère est écouté
e
lorsque dans celle-ci se trouve
é
galement le pardon des offenses.
La pri
è
re est forte
lorsqu’elle est remplie de la force de Dieu
» (Démonstrations
4, 14-16).

Avec ces paroles, Aphraate nous invite à une prière qui devient vie chrétienne, vie réalisée, vie pénétrée par la foi, par l’ouverture à Dieu et, ainsi, par l’amour pour le prochain.

Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape

Chers Frères et Sœurs,

Aphraate, surnommé le Sage persan, est une des plus importantes figures du quatrième siècle de l’Église syriaque, dans laquelle la vie monastique et ascétique a beaucoup contribué au développement dune pensée théologique et spirituelle propre, qui na pas encore eu de contact avec dautres courants culturels. Originaire de la région de Ninive-Mossoul, Aphraate fut, selon certaines sources, responsable dun monastère. Consacré Évêque, il écrivit, dans un style simple, vingt-trois discours, connus sous le nom de Démonstrations ; il y traite de certains thèmes de la vie chrétienne : la foi, lamour, le jeûne, lhumilité, la prière, la vie ascétique, les relations entre judaïsme et christianisme, entre Ancien et Nouveau Testament. Il est originaire dune communauté à la frontière entre judaïsme et christianisme, liée avec l’Église-mère de Jérusalem. Sa communauté cherchait à rester fidèle à la tradition judéo-chrétienne. Il présente le salut comme une guérison, et Jésus comme un médecin, qui guérit les blessures que sont les péchés. La vie chrétienne est centrée sur limitation du Christ en suivant l’Évangile. Aussi, la première des vertus est-elle lhumilité ; elle permet dentrer en relation avec le Christ. Aphraate montre que le corps humain est appelé à la beauté, à la joie, à la lumière, faisant apparaître la dimension ascétique de la vie chrétienne, dont la foi est le fondement. Il enseigne à prier comme le Christ, car la prière se réalise chez le chrétien lorsque le Christ habite son cœur et quil linvite à une charité active envers le prochain.

Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue particulièrement les jeunes, ainsi que les responsables chrétiens dassociations humanitaires, du diocèse de Fréjus-Toulon, avec leur Évêque, Monseigneur Dominique Rey. Que votre foi et votre prière augmente et affermisse votre charité. Avec ma Bénédiction apostolique.

APPEL LANCE PAR LE PAPE APRES L’AUDIENCE

Des nouvelles douloureuses nous parviennent à propos de la situation humanitaire précaire en Somalie, en particulier à Mogadiscio, toujours plus frappée par l’insécurité sociale et par la pauvreté. Je suis avec inquiétude l’évolution des événements et je fais appel à ceux qui ont des responsabilités politiques, au niveau local et international, afin qu’ils trouvent des solutions pacifiques et que l’on soulage cette chère population. J’encourage également les efforts de ceux qui, malgré l’insécurité et les difficultés, restent dans cette région pour apporter aide et soulagement aux habitants.

Semaines sociales de France : Benoît XVI demande un « sursaut en faveur de la terre »

20 novembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16667?l=french

Semaines sociales de France : Benoît XVI demande un « sursaut en faveur de la terre »

ROME, Lundi 19 novembre 2007 (ZENIT.org) – Réfléchir au « développement durable » c’est déjà « susciter une nouvelle espérance » pour la planète et ceux qui la peuplent, fait observer Benoît XVI qui en appelle à un « sursaut en faveur de la terre » et à la conscience des pays riches.

Le pape Benoît XVI a adressé un message aux participants des Semaines sociales de France qui se sont tenues à La Défense, près de Paris, sur le thème du développement durable (« Vivre autrement pour un développement durable et solidaire »), du 16 au 18 novembre. Elles ont rassemblé quelque 4000 participants.

« Vos réflexions sont appelées à susciter une nouvelle espérance pour que la planète puisse continuer à nourrir ceux qui y habitent », disait le pape dans son message, envoyé en son nom par Mgr Fernando Filoni, substitut de la secrétairerie d’Etat, et qui a été lu à l’ouverture de la session.

En effet les « maladies » de la terre qui préoccupent la communauté scientifique mais aussi les peuples du fait de l’impact qu’elles ont sur la vie quotidienne, et des éventuelles retombées sur les générations à venir, et le mode de production des pays industrialisés pénalise davantage les pays pauvres. Dans les économies émergentes elles aussi sont marquées par le style de vie occidental imprégné de consumérisme.

C’est pourquoi Benoît XVI en appelle à un « sursaut en faveur de la terre ». Le pape discerne en effet des « signaux d’alarme » dans « l’épuisement des ressources de la planète », la « fonte rapide des glaciers », « l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre », et « l’augmentation des catastrophes naturelles ».

Le pape déplore que ce soient « toujours les pays les plus pauvres qui subissent les conséquences les plus graves de ce qui est en grande partie provoqué par le comportement du monde industrialisé, et de la confiance, souvent excessive, dans le progrès scientifique et technologique ».

C’est pourquoi le pape forme le vœu que les projets « permettent une meilleure répartition des ressources naturelles et des biens de la terre, une exploitation mesurée des forêts et des réserves biologiques ».

Mais surtout, le pape demande aux pays riches de ne pas « exploiter indûment les ressources des pays en voie de développement ». Il s’agit, insiste Benoît XVI, de « principes élémentaires de justice et d’équité et de la destination universelle des biens de la terre ».

Le document final insiste sur l’éducation des nouvelles générations aux thèmes concernant l’environnement, sur les changements nécessaires des modes de production et de consommation alimentaire, la nécessité d’agir sur le style de vie des personnes, spécialement dans les centres urbains et sur la responsabilité écologique à réclamer aux entreprises.

Jérôme Vignon, président des Semaines sociales de France a expliqué à Radio Vatican que le développement durable demandera à la fois des « changements » et de la « solidarité » effective avec ceux que ces changements toucheront en premier.

« Les Français, disait-il, sont prêts à un changement d’habitudes », mais il ajoutait : « Ce qu’il faut faire va très loin, cela prendra des décennies : dans le domaine du transport », et il faut donc « concevoir des villes et des campagnes qui demandent moins de déplacements individuels.

« Vivre autrement s’impose au lieu d’être choisi, affirmait M. Vignon, et en particulier aux agriculteurs, aux pécheurs ». Il s’agit donc de voir « comment on va partager le fardeau de changement de vie qui va être imposé ».

Pour Jérôme Vignon, « c’est un enjeu de solidarité » car le développement durable implique un « problème de restructuration des activités ».

Mais il s’agit aussi pour l’humanité d’une « opportunité majeure » de retrouver une autre relation à la création car l’homme est placé dans la création comme un « bon gardien », un « jardinier » dont le rôle est de « permettre à la nature d’évoluer de façon équilibrée et harmonieuse ». Pour la tradition chrétienne, expliquait encore M. Vignon, il s’agit d’une « perspective active » : l’homme est un « maître-serviteur de la nature, ni dominateur ni fusionné ».

Pour ce qui est notamment de la pollution de l’eau, le président des Semaines sociales soulignait l’importance de « faire des investissements coûteux », de « renoncer à certains modes de production agricole ». Il y a donc là, insistait-il, un « enjeu de solidarité avec ceux qui auront le plus d’efforts à faire pour que la nature soit harmonieuse pour le bien de tous ».

A la fin du dix-neuvième siècle, la doctrine sociale de l’Eglise naissait, avec comme texte fondateur l’encyclique du Pape Léon XIII en 1891, rappelle le site des Semaines sociales de France. Au début du siècle suivant, en 1904, deux laïcs créaient les Semaines sociales de France. Ce rendez-vous annuel, pendant une semaine, d’une ville à l’autre, se voulait un observatoire de la vie sociale française, un laboratoire d’idées où naissaient des propositions concrètes pour améliorer la société.

Les 16, 17, et 18 novembre dernier, la 82e édition marque les vingt ans du renouveau de la session des Semaines sociales de France, indique la même source. Organisée depuis les années 1990 en région parisienne, c’est l’Ouest parisien qui a accueilli la session, au CNIT La Défense, pour débattre autour du « développement durable ».

Relayées par 17 antennes en Province, les « Semaines Sociales » sont à l’origine de nombreuses mesures sociales gouvernementales, comme le rappelait le Maire Martine Aubry, lors de l’édition du centenaire à Lille en 2004 (assurance chômage, couverture maladie universelle…).

En toute indépendance, ceux qui font les « Semaines sociales » (une cinquantaine de bénévoles) se réunissent régulièrement dans l’année, en groupes de réflexion, notamment pour préparer la session annuelle à venir. S’en suit la publication des actes, ouvrage qui reprend les conclusions du week-end de novembre. Aussi, une lettre trimestrielle informe sur l’actualité de l’association.

Les Semaines Sociales sont présentes dans une quinzaine de pays en Europe.

Catholiques et orthodoxes reconnaissent le primat du pape mais sa fonction reste à l’étude

18 novembre, 2007

 du site:

http://www.zenit.org/article-16646?l=french

 

Catholiques et orthodoxes reconnaissent le primat du pape mais sa fonction reste à l’étude 

 

Rapport de la Commission mixte catholique-orthodoxe 

 

ROME, Jeudi 15 novembre 2007 (ZENIT.org) – Sur le plan historique et sur le plan de la tradition ecclésiale, l’évêque de Rome est considéré comme le protos, c’est-à-dire le « premier » parmi les patriarches aussi bien des Eglises d’Occident que d’Orient. Les prérogatives découlant de ce primat doivent cependant être étudiées et mieux comprises pour être partagées par les deux traditions. 

 

C’est la conclusion présentée par le document important qui a été rendu public ce jeudi par la Commission mixte internationale pour le dialogue entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes. Ce document est le fruit de la dernière rencontre de la Commission mixte qui s’est déroulée à Ravenne du 8 au 14 octobre. 

 

Le thème au centre des travaux était : « Les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Eglise : communion ecclésiale, conciliarité et synodalité dans l’Eglise ». 

 

Ce thème avait déjà fait l’objet d’une réflexion lors de l’Assemblée plénière précédente, à Belgrade, du 18 au 25 septembre 2006, sur la base d’un projet élaboré à Moscou en 1990. Au cours de la session de Ravenne, l’étude a été poursuivie et un document commun offrant une solide base pour le futur travail de la Commission a été approuvé. 

 

Le document de Ravenne affirme, en 46 points regroupés dans une dizaine de pages, que catholiques et orthodoxes sont d’accord sur le fait que l’Evêque de Rome soit considéré comme le premier parmi les patriarches du monde entier, étant donné que Rome est, selon l’expression d’Ignace d’Antioche, l’ « Eglise qui préside dans la charité ». 

 

Catholiques et orthodoxes ne sont toutefois pas d’accord sur les « prérogatives » de ce primat, car, selon le document « il existe des différences dans la manière de comprendre à la fois la manière dont celui-ci devrait être exercé, et ses fondements scripturaux et théologiques ». 

 

Le document de Ravenne part de deux éléments fondamentaux : la « conciliarité » et « l’autorité ». 

 

La « conciliarité », également appelée « synodalité », « reflète le mystère trinitaire », dans lequel la « deuxième » ou la « troisième » personne n’implique pas « diminution ou subordination ».

 

L’Eglise possède elle aussi une « dimension conciliaire » qui s’exprime à trois niveaux : local, régional, universel, soulignait ce jeudi Radio Vatican. Les premiers responsables de la conciliarité sont les évêques qui « devraient être unis entre eux dans la foi, la charité, la mission, la réconciliation » et « ont en commun la même responsabilité et le même service à l’Eglise ».

 

L’autorité dérive en revanche du Christ ; elle se « fonde sur la Parole de Dieu » et, à travers les apôtres est « transmise aux évêques » et « à leurs successeurs ». Son exercice, explique le document, est essentiellement « un service d’amour », car « pour les chrétiens, gouverner signifie servir ».

 

Au premier niveau, le niveau local, l’Eglise existe en tant que « communauté rassemblée par l’Eucharistie » et est présidée directement ou indirectement par un évêque. Déjà dans ce cas, la communion entre les membres de l’Eglise « apparaît comme synodale ou conciliaire », et par conséquent l’évêque est le protos.

 

Au niveau régional, conciliarité et autorité rendent évidente la communion avec les « autres Eglises qui professent la même foi apostolique et partagent la même structure ecclésiale ».

 

Le point 24 du document cite un canon accepté aussi bien en Occident qu’en Orient, selon lequel « les évêques de toutes les Nations doivent reconnaître celui qui est le premier parmi eux et le considérer comme leur chef », ne faisant « rien d’important sans son consentement » et toutefois sans que « le premier » fasse « quoi que ce soit sans le consentement de tous », préservant ainsi la « concorde ».

 

Ce principe d’unité épiscopale trouve une application également au niveau « universel », au niveau de la communion entre les Eglises de tous lieux et de tous temps, dont les Conciles œcuméniques sont l’expression. Depuis les origines de l’Eglise, ceux-ci ont vu se réunir les évêques des cinq principaux sièges apostoliques – Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem – puis de tous les autres diocèses, pour apaiser des questions particulièrement importantes.

 

C’est surtout lors des Conciles œcuméniques que l’on reconnaît le « rôle actif » exercé par l’Evêque de Rome.

 

« Reste la question du rôle de l’Evêque de Rome dans la communion de toutes les Eglises » ou quelle est « la fonction spécifique de l’Evêque de la prima sede dans une ecclésiologie de koinonia », affirme la Commission mixte.

 

Dans le même temps il faut examiner de quelle manière « l’enseignement sur la primauté universelle des Conciles Vatican I et Vatican II » peut être compris et vécu à la lumière de la pratique ecclésiale du premier millénaire.

 

Ce sont « des interrogations cruciales pour notre dialogue et notre espérance de rétablir la pleine communion entre nous », observe le document.

 

Ce texte, a expliqué Mgr Eleuterio F. Fortino, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dans un article paru dans « L’Osservatore Romano » le 7 novembre dernier, « constitue une prémisse valide pour poursuivre le dialogue, même si, comme il a été rappelé, ce document n’engage pas actuellement les autorités des deux parties. La commission elle-même ne considère pas non plus l’étude terminée, celle-ci devra être poursuivie ».

 

Les travaux de la Commission ont été dirigés par ses co-présidents : le cardinal Walter Kasper et le métropolite Ioannis de Pergame, aidés de deux co-secrétaires, le métropolite Gennadios de Sassime (patriarcat œcuménique) et Mgr Fortino.

 

La Commission mixte, instituée à Istanbul par le pape Jean-Paul II et le patriarche œcuménique Dimitrios I, le 30 novembre 1979, pour la fête de saint André, patron de l’Eglise de Constantinople, a commencé ses travaux en 1980. Elle les a repris en 2006, après une pause de 6 ans due à certaines divergences. 

Audience générale 7.11.07 : saint Jérôme 1- Texte intégral

15 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16580?l=french

 

Audience générale : saint Jérôme

Texte intégral

ROME, Mercredi 7 novembre 2007 (ZENIT.org)

Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de laudience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.

Chers frères et sœurs !Nous porterons aujourd’hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l’Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie : il l’a traduite en langue latine, il l’a commentée dans ses œuvres, et il s’est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu’il avait reçu de la nature…Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l’envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l’attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalut le désir et l’intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s’orienta vers la vie ascétique et, s’étant rendu à Aquilée, il s’inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu’il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l’évêque Valérien. Il partit ensuite pour l’Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d’Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l’étude de l’hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l’opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne : une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car « cicéronien et non chrétien » (Ep 22, 30).En 382, il se transféra à Rome : là, le pape Damase, connaissant sa réputation d’ascète et sa compétence d’érudit, l’engagea comme secrétaire et conseiller ; il l’encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l’aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d’autres, souhaitant s’engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l’approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l’hébreu.Après la mort du pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d’abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d’élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22 ; Ep. 108, 6-14). En 386, il s’arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n’avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu’à sa mort, en continuant à exercer une intense activité : il commenta la Parole de Dieu ; défendit la foi, s’opposant avec vigueur à différentes hérésies ; il exhorta les moines à la perfection ; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves ; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s’éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.Sa préparation littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques : un travail précieux pour l’Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d’une grande partie de l’Ancien Testament. En tenant compte de l’original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l’Ancien Testament remontant à l’époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d’autres collaborateurs, a pu offrir une meilleure traduction : elle constitue ce qu’on appelle la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte « officiel » de l’Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s’est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu’à l’ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, « l’ordre des mots est aussi un mystère » (Ep. 57, 5), c’est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d’avoir recours aux textes originaux : « S’il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l’original, c’est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l’Ancien Testament, s’il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l’hébreu ; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux » (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, « de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions à accepter ou à refuser , juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie » (Contra Rufinum 1, 16).Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Eglise. Il démontra également l’importance et la validité de la littérature chrétienne, désormais digne d’être comparée avec la littérature classique : il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d’une centaine d’auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d’autres itinéraires spirituels également l’idéal monastique ; en outre, il traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d’œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d’homme cultivé, d’ascète et de guide des âmes.Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme ? Je pense en particulier ceci : aimer la parole de Dieu dans l’Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit : « Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ». C’est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l’Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions : d’une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l’Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l’Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s’adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l’individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C’est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit la communauté, qui construit l’Eglise. C’est pourquoi nous devons la lire en communion avec l’Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l’écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais oublier que la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd’hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l’éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l’éternel, la vie é

ternelle.Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola, dans laquelle le grand expert exprime précisément cette réalité, c’est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l’éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit : « Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel » (Ep. 53, 10). Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape

Chers Frères et Sœurs,Aujourdhui nous portons notre attention sur saint Jérôme, qui a mis la Bible au centre de sa vie. Né vers 347 à Stridon, en Dalmatie, dans une famille chrétienne, il est baptisé en 366 et il soriente vers la vie ascétique, sinsérant dans un groupe de chrétiens fervents réunis autour de l’Évêque Valérien. Puis il part en Orient où il vit en ermite, au sud dAlep, continuant à étudier et perfectionnant sa connaissance du grec et de lhébreu. La méditation, la solitude et le contact avec la Parole de Dieu lui permettent de mûrir sa sensibilité chrétienne. Revenu à Rome en 382, il devient secrétaire du Pape Damase, qui lencourage à entreprendre une traduction de la Bible en latin. En 386, après un pèlerinage en Terre Sainte et en Égypte, il s’établit à Bethléem où il a une intense activité. Il meurt le 30 septembre 419 ou 420, près de la grotte de la Nativité.Grâce à sa vaste érudition, Jérôme a réalisé un précieux travail pour l’Église latine et pour la culture occidentale. Aidé de collaborateurs, il offrira notamment une nouvelle traduction de la Bible, celle qui constitue la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Église latine. Jérôme a aussi commenté de nombreux textes bibliques. Il a réfuté avec énergie les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Église. Son œuvre comporte encore des biographies dauteurs chrétiens et de moines, des traductions dauteurs grecs et un important recueil de lettres.Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les pèlerins de la diaconie du Var et les jeunes. À la suite de saint Jérôme, je vous invite à lire et à méditer la Parole de Dieu, qui nous est donnée dans la Bible. Faites-en tous les jours votre nourriture spirituelle ! Que Dieu vous bénisse et vous garde dans lespérance !

Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux à l’audience du mercredi

14 novembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16624?l=french 

Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux à l’audience du mercredi  Pèlerinage en Italie pour un triple anniversaire

 ROME, Mardi 13 novembre 2007 (ZENIT.org) –
Les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, docteur de l’Eglise, seront présentes à l’audience du mercredi, demain, 14 novembre. Et elles passeront le soir au séminaire
pontifical français de Rome.

Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux (1873 – 1897) sont en effet portées en pèlerinage en Italie à l’occasion d’un triple anniversaire.

L’année 2007 est marquée par le 120e anniversaire de la venue de la jeune Normande à Rome, pour demander au pape Léon XIII l’autorisation d’entrer au Carmel avant l’âge requis.

Mais c’est aussi l’année du 80e anniversaire de la proclamation, par le pape Pie XI, le 14 décembre 1927, de sainte Thérèse comme patronne principale des missions catholiques, à l’instar de saint François Xavier.

Enfin, en 2007, cela fait 10 ans que Jean-Paul II a proclamé la « petite Thérèse » docteur de l’Eglise, en la Journée mondiale des missions, le 19 octobre 1997.

Le reliquaire est arrivé à Rome le 8 novembre. L’itinéraire suit celui du voyage de sainte Thérèse à Rome, mais aussi des lieux carmélitains ou des lieux qui lui sont consacrés, comme l’église Notre-Dame du Perpétuel Secours du Collège « Russicum », non loin de Sainte-Marie Majeure (samedi dernier, 10 novembre), à la Trinité des Monts (dimanche 11 et lundi 12).

Il est passé par l’église où Marie est apparue à Alphonse Ratisbonne en 1842, à Sant’Andrea delle Fratte. L’hôtel où elle séjournait avec son père et sa sœur n’était pas loin de cette église. La messe a été célébrée par le préfet de la Congrégation – toute proche – pour l’évangélisation des peuples, le cardinal Ivan Dias.

Demain, les reliques seront transférées place Saint-Pierre avant de passer au Vatican au Carmel des Trois Madones et de revenir au séminaire français. Les vêpres, à 19 h 30, seront suivies par une veillée.

Jeudi 15, au matin, les reliques seront portées en procession à l’église du « Gesù », c’est-à-dire du Saint-Nom de Jésus, qui est la première église des Jésuites à Rome : elle abrite le tombeau de saint Ignace de Loyola et la fameuse icône de Notre-Dame de la Strada, mais aussi des reliques de l’autre grand saint patron des missions, saint François Xavier.

Elles seront ensuite à l’église des jeunes, place Navone, Sant’Agnese in Agone.

Après leur passage à l’université urbanienne, sur la colline du Janicule, le 16 novembre, les reliques seront également accueillies à la faculté de théologie Teresianum, des Carmes, à l’abbaye Sainte-Cécile du Transtévère, au couvent des Pères Carmes à la Scala, à l’église de Sainte-Dorothée, toujours au Transtévère, à l’hôpital pédiatrique de l’Enfant Jésus (Bambino Gesù), sur cette même colline, à la basilique Sainte-Agnès hors les Murs, et, après la prison « Regina Coeli », dimanche 18, à l’église San Gioacchino dans le quartier de Prati.

Ce même dimanche, 18 novembre, le reliquaire partira pour le sud de l’Italie, à Caserte, et passera dans différents diocèses d’Italie jusqu’au 27 décembre, notamment à Naples et à Tarante, avant de repartir pour Lisieux. 

France : « Naître au XXIe siècle »

12 novembre, 2007

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http://www.zenit.org/article-16604?l=french

France : « Naître au XXIe siècle »

« Le Monde de l’Enfance » s’interroge

ROME, Vendredi 9 novembre 2007 (ZENIT.org

) Il ne serait pas « prudent » de « permettre [aux parents] d’avoir l’enfant qu’ils ont pré-dessiné », estime Axel Kahn. Boris Cyrulnik estime que la science soulève un problème sérieux : « nous nous prenons pour des dieux capables de fabriquer l’enfant rêvé ».

« Naître au XXIe siècle » : un numéro spécial du « Monde de l’enfance » aborde sous ce titre un dossier sur les grandes questions bioéthiques liées au début de la vie : les tentations du bébé à la carte, l’utérus artificiel, l’assistance médicale à la procréation, etc. La synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, fait le point.

Axel Khan, généticien, membre du Comité français consultatif national d’éthique (1992-2004) et directeur de l’Institut Cochin de recherches biomédicales et Boris Cyrulnik, éthologue, neuropsychiatre et psychanalyste, enseignant en éthologie humaine à l’université Sud-Toulon-Var, répondent aux questions du « Monde » dans le dossier intitulé « Naître au 21e siècle ».

A la question du « Monde » : « Aujourd’hui les méthodes de procréation se développent mais certaines posent des questions éthiques importantes, comme l’utérus artificiel et le clonage reproductif. Que pensez-vous de ces évolutions ? », Axel Khan répond : « Pour l’homme, il n’y a donc aucune raison théorique pour que le clonage reproductif soit impossible [...]. Personne ne peut prétendre que la qualité biologique du conceptus produit par le clonage devienne un jour équivalente à celle des méthodes de procréation ». Axel Khan, opposé au clonage reproductif, pense que le clonage « peut correspondre à la demande de certains couples ».

A la question du Monde : « Le XXIe siècle est marqué par la recherche du bébé zéro défaut. Cet objectif vous semble-t-il dangereux ? » , Axel Khan explique que les techniques de dépistages, dans l’assistance médicale à la procréation, permettent déjà de détecter des maladies rares. « Mais le diagnostic pré-implantatoire ne permettra jamais d’éviter tout handicap! », prévient-il.

Il poursuit : « Aujourd’hui les tests génétiques permettent de choisir l’embryon en fonction d’autres caractéristiques, comme le sexe. A l’avenir, il sera sans doute possible de sélectionner l’embryon en fonction de son potentiel physique ».

« Dans tous ces domaines, dès lors qu’il s’agit d’une technique possible, il y aura toujours des ressorts psychologiques et des moyens économiques pour les mettre en œuvre. La question, comme pour le clonage reproductif, est davantage du domaine du jugement moral que celui de la réalisation », ajoute-t-il.

Axel Khan émet des réserves face à la tentation de l’enfant parfait : « Je ne pense pas qu’il soit prudent de permettre [aux parents] d’avoir l’enfant qu’ils ont pré-dessiné. De plus, l’enfant qui va naître est une autre personne (…). Il ne doit pas devenir une prothèse du corps des parents ou le produit du choix parental en fonction de son identité biologique, comme le sexe ou la forme du visage ».

Boris Cyrulnik fait pour sa part remarquer : « On appelle ces enfants les chargés de mission : ils doivent être parfaits, sinon ils deviennent des sous-hommes ! ».

« D’un point de vue génétique, avertit-t-il, on sera un jour capable de fabriquer l’enfant de nos représentations idéales. Les prémices sont déjà présentes, avec la loi autorisant les avortements en cas d’anomalie génétique grave (…) Mais cette situation soulève un problème, à savoir que nous nous prenons pour des dieux capables de fabriquer l’enfant rêvé ».

© genethique.org
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : « Le Monde de l’enfance » 09/11/07

Benoît XVI rend hommage à saint Jean Chrysostome

9 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16595?l=french

Benoît XVI rend hommage à saint Jean Chrysostome

Un passionné de l’unité de l’Eglise

ROME, Jeudi 8 novembre 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI rend hommage à l’œuvre de saint Jean Chrysostome, un passionné de l’unité de l’Eglise, défenseur des pauvres, partisan de la non-violence, qui savait interpréter clairement les Ecritures et a laissé un très riche patrimoine liturgique. Benoît XVI demande que des études fassent encore mieux connaître ce précieux héritage, capable d’éclairer des questions contemporaines.

A l’occasion du XVIème centenaire de la mort de saint Jean Chrysostome, évêque et docteur de l’Eglise, le pape Benoît XVI a adressé une lettre aux évêques et aux fidèles du monde entier, en date du 10 août, sur ce pilier de l’Eglise d’Orient et d’Occident.

La lettre a été publiée, en italien, par la salle de presse du Saint-Siège : elle a été lue ce matin lors de l’ouverture, d’un congrès international organisé à Rome, à l’institut de patristique « Augustinianum », du 8 au 10 novembre.

A saint Jean « Bouche d’Or » on doit en effet, écrit Benoît XVI, la promotion de cette rencontre précieuse entre le message chrétien et la culture grecque et ce grand effort pour « rendre l’enseignement de l’Eglise accessible aux personnes simples » comme aux « opposants » envers lesquels il préférait « user de patience » convaincu que « pour vaincre une erreur théologique », « rien n’est plus efficace que la modération et la gentillesse ».

Ce Père de l’Eglise appliquait également ce principe dans le domaine social et politique. L’infatigable prédicateur de l’Eglise d’Antioche affirmait que ce qui doit caractériser l’engagement civil des chrétiens doit être notamment « le refus des moyens violents dans la promotion des changements politiques et sociaux ».

Né à Antioche au milieu du IVème siècle, il se distingua pendant les douze années de son sacerdoce, à Antioche, écrit le pape, « par sa capacité à interpréter l’Ecriture de façon claire pour les fidèles ».

Il fut consacré évêque de Constantinople en 398, un siège patriarcal qu’il occupa pendant cinq ans et demi.

Il s’employa notamment à réformer le clergé, « encourageant ses prêtres par la parole et par l’exemple à vivre en conformité avec l’Evangile », souligne encore le pape.

Dans le domaine social, Benoît XVI rappelle comment saint Jean Chrysostome ne cessa de dénoncer « le fossé » entre riches et pauvres.

Lui-même refusait « toute ostentation du luxe » et adoptait « un style de vie modeste », faisant l’aumône aux pauvres et suggérant aux riches d’accueillir chez eux les sans abri ».

Mais son insistance à défendre le pauvre et à faire des reproches à qui était trop riche lui attira, explique le pape, l’hostilité de certains riches et de ceux qui détenaient le pouvoir politique. Deux fois, il fut condamné à l’exil par l’empereur, mais cela n’empêcha pas son « témoignage courageux pour défendre la foi de l’Eglise » et « son généreux dévouement au ministère pastoral ».

Pour ce qui concerne sa « sollicitude pour la sainte liturgie », le pape rappelle qu’une des « plus riches expressions de la liturgie orientale porte son nom ».

Le pape précise « la divine liturgie place le croyant spirituellement entre la vie terrestre et les réalités célestes » qui ont été « promises par le Seigneur ».

Souvent, soulignait le pape, il exhortait « les fidèles à s’approcher dignement de l’autel du Seigneur, « non pas avec légèreté » et « non par habitude ou par formalisme », mais « avec sincérité et pureté spirituelle » », et il répétait que « la préparation à la communion doit inclure le repentir pour les péchés et la gratitude pour le sacrifice accompli par le Christ pour notre salut ».

Mais Jean Chrysostome, maître de la « contemplation du mystère » ne manquait pas d’en tirer les « conséquences » pour l’agir chrétien : Benoît XVI souligne que pour lui « la communion au Corps et au Sang du Christ » implique l’obligation « d’offrir l’assistance matérielle aux pauvres et aux affamés ».

Pour les malades, il fait construire des hôpitaux, continue le pape, car il affirmait que « l’assistance matérielle de l’Eglise doit s’étendre à toute personne dans le besoin, sans tenir compte de la foi religieuse : « le nécessiteux appartient à Dieu, qu’il soit païen ou juif. Et même s’il est non-croyant, il est digne d’aide ». »

Benoît XVI fait observer comment pour saint Jean Chrysostome, il faut glorifier le Christ, non par la foi seule mais aussi par les œuvres, parce que cette alliance des deux conduira les chrétiens à la vie éternelle « par la grâce et l’amoureuse tendresse de Notre Seigneur Jésus Christ ».

Pour ce qui est de l’unité de l’Eglise, le pape Benoît XVI rend hommage à l’extraordinaire effort déployé par saint Jean Chrysostome « pour promouvoir la réconciliation et la pleine communion entre les chrétiens d’Orient et d’Occident ».

Il travailla à fortifier l’unité de l’Eglise qui était alors menacée aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Il comprit, souligne le pape, que l’unité des chrétiens « dépend avant tout d’une parfaite compréhension du mystère central de la foi de l’Eglise : la Trinité et l’Incarnation du Verbe ».

Il parlait, précise le pape « avec passion » de l’unité de l’Eglise dispersée dans le monde et considérait que « lorsqu’une partie de l’Eglise souffre en raison d’une blessure, c’est toute l’Eglise qui souffre de cette même blessure », et que « dans l’Eglise, il n’y a pas de place pour les divisions ».

En effet, il expliquait que l’Eglise existe « non pour que ceux qu’elle réunit soient divisés, mais pour que ceux qui sont divisés puissent s’unir ».

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