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L’obéissance envers Dieu

9 mars, 2012

http://www.labibleonline.fr/L%E2%80%99ob%C3%A9issance-envers-Dieu.htm

L’obéissance envers Dieu

Dans cet article nous examinerons le thème de l’obéissance. Pour commencer, nous irons à Romains 6:15-18. Là, nous lisons ce qui suit:
« Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là! Ne savez-vous pas qu’en vous livrant à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. »
D’après ce passage, on devient esclave de celui à qui on obéit, avec deux possibilités devant soi: soit à travers l’obéissance au péché, on devient esclave du péché, ou, en obéissant de son cœur à Dieu et à Sa doctrine, on devient esclave de la justice. En d’autres mots, il est impossible que quelqu’un serve vraiment Dieu si son cœur ne Lui obéit pas. Ce qui importe réellement n’est pas le degré d’engagement dans les activités religieuses. Ce qui importe est plutôt combien on Lui est OBÉISSANT, car c’est qui détermine qui est réellement le vrai maître que nous servons c’est notre obéissance et celui à qui nous obéissons.
Comme le dit Jacques 4:7-8:
« SOUMETTEZ-VOUS DONC À DIEU; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et Il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs: purifiez vos cœurs, hommes irrésolus »
Il nous faut nous approcher de Dieu, de sorte qu’Il s’approche de nous. Nous ne pouvons pas Le servir à distance, sans Le connaître. Nous ne pouvons servir que celui à qui nous obéissons à qui nous sommes soumis
 Selon qu’il est dit dans Philippiens 2:5-11:
« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, SE RENDANT OBÉISSANT JUSQU’À LA MORT, MÊME JUSQU’À LAMORT DE LA CROIX. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »
La même pensée qui était en Christ Jésus devrait également être en nous. Quelle était cette pensée? IL S’AGISSAIT DE LA PENSÉE DE L’OBÉISSANCE À DIEU, LA PENSÉE SELON LAQUELLE, EN OBÉISSANT À DIEU, IL NE REFUSA PAS D’ALLER MÊME JUSQU’À LA MORT DE LA CROIX. C’était la pensée du Jardin de Gethsémani:
Matthieu 26:36-39, 42
« Là- -dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémani, et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu’à la mort; restez ici, et veillez avec moi. Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux… Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! »
La pensée de Jésus Christ, la pensée de l’obéissance à Dieu, était « NON CE QUE JE VEUX, MAIS CE QUE TU VEUX ». C’est cela la pensée que la Parole de Dieu nous demande d’avoir. Non pas ce que nous voulons, mais ce que Dieu veut. C’est facile d’être obéissant quand tout marche bien. Quand Dieu nous donne ce que notre cœur désire, nous le recevons avec une grande joie. Toutefois, que faisons-nous quand cela n’arrive pas? Comment réagissons-nous quand les plans du Seigneur semblent diverger de nos propres plans? C’est ici la ligne de démarcation entre celui qui est obéissant et celui qui ne l’est pas. En temps de bonheur, tous réagissent de la même manière. Ce n’est pas le bonheur qui cause la chute des gens de la seconde catégorie de la parabole du bon semeur. Au contraire, comme Jésus le déclara: « ils reçoivent la Parole AVEC JOIE » (Luc 8:13). Pourtant, cela ne dure pas. A la première tribulation, ils succombent (Matthieu 13:21, Luc 8:13). Quand un choix du Seigneur n’est pas ce qu’on voudrait, l’homme désobéissant succombe, tandis que l’homme obéissant au Seigneur persistera, en disant: « s’il est possible …….. Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ».

1. L’obéissance à Dieu est mieux que le sacrifice
Dans I Samuel nous trouvons là une histoire bien connue: l’histoire de la montée au pouvoir de Saül et de la chute dans le royaume d’Israël. Saül fut désigné par Dieu comme le premier roi d’Israël. Au départ il fut humble. En fait, au jour de sa proclamation comme roi, il était en train de se cacher loin du peuple pour qu’on ne le trouve pas (I Samuel 10:22)! Cependant, son humilité ne fut que de courte durée. Sans tarder, cela tourna à l’orgueil et il se hâta d’agir, sous la conduite du peuple, au lieu de se soumettre à la conduite de l’Éternel. Dans I Samuel 13 nous notons sa première rébellion: Saül et le peuple attendirent que Samuel vienne pour le sacrifice, tandis que les philistins se préparaient pour la bataille de l’autre côté. Or, Samuel tarda. Voyant cela, Saül fit ce qu’il ne devrait pas avoir fait: il offrit lui-même le sacrifice. L’homme obéissant s’attend à Dieu et garde Ses commandements, quel qu’en soit le coût. D’autre part, l’homme désobéissant est obéissant aussi longtemps que les choses marchent bien. Mais, quand la situation change, alors il prend lui-même les choses en main. Il pense qu’il a beaucoup attendu et en fin de compte, il doit faire quelque chose. Samuel est venu justement quand Saül en avait fini avec le sacrifice. Malheureusement, il ne lui apportait pas de bonnes nouvelles.
I Samuel 13:13-14
« Samuel dit à Saül: Tu as agi en insensé, TU N’AS PAS observé le commandement que l’ÉTERNEL, TON DIEU, T’avait donné. L’Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et maintenant TON règne ne durera point. L’Éternel s’est choisi un homme selon son cœur, et l’ÉTERNEL l’a destiné à être le chef de Son peuple, parce que TU n’as pas observé ce que l’ÉTERNEL T’avait commandé. »
Cela a été probablement un test crucial pour Saül. Si jamais il le passait, s’il obéissait au Seigneur et à Son commandement, son royaume serait affermi. S’il désobéissait, son royaume lui serait retiré. Comme Samuel le lui prédit: « L’Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et MAINTENANT ton règne ne durera point ». Evidemment, Saül ne passa pas le test d’obéissance envers Dieu. Quand il vit que Samuel ne venait pas, il abandonna le commandement de l’Éternel pour accomplir sa propre volonté.
Plus tard, nous le voyons répéter le même péché. Dans I Samuel 15:1-3 nous lisons:
I Samuel 15:1-3
« Samuel dit à Saül: C’est moi que l’Éternel a envoyé pour t’oindre roi sur son peuple, sur Israël: écoute donc ce que dit l’Éternel. Ainsi parle l’Éternel des armées: Je me souviens de ce qu’Amalek fit à Israël, lorsqu’il lui ferma le chemin à sa sortie d’Égypte. Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient; tu ne l’épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. »
L’Éternel ordonna à Saül d’exterminer Amalek sans pitié. Les versets 7 à 9 nous rapportent ce qu’il fit finalement:
I Samuel 15:7-9
« Saül battit Amalek depuis Havila jusqu’à Schur, qui est en face de l’Égypte. Il prit vivant Agag, roi d’Amalek, et il dévoua par interdit tout le peuple en le passant au fil de l’épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu’il y avait de bon; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif. »
En dépit du fait que Saül avait reçu un ordre très clair de la part de l’Éternel d’exterminer Amalek sans pitié, il faillit d’accomplir Son commandement, ou plus exactement, il l’accomplit seulement dans la mesure que lui et le peuple le VOULAIENT. Ainsi, ils détruisirent ce qu’ils VOULAIENT, tout en gardant ce qu’ILS NE VOULAIENT PAS DÉTRUIRE. Pourtant, ce n’est pas cela l’obéissance. L’obéissance à Dieu ne veut pas dire faire partiellement Sa volonté, seulement dans la mesure qu’on le veut. Au contraire, c’est de faire ce que Dieu vous a commandé pleinement et exactement. Selon que Jérémie 47:10 nous le dit:
Jérémie 48:10
« Maudit soit celui qui fait avec négligence l’œuvre de l’Eternel »
L’obéissance consiste à faire ce que Dieu vous a commandé soit à travers Sa Parole écrite ou, comme ce fut le cas avec Saül, par révélation. Aussi longtemps que nous faisons quelque chose que Dieu n’a pas dit, nous sommes désobéissants, même si ce que nous faisons est fait dans le Nom du Seigneur. Le Seigneur ne veut pas nous voir occupés à faire nos propres affaires pour Lui. Par contre, Il nous veut des ouvriers OBÉISSANTS, occupés à faire EXACTEMENT ce qu’Il nous a commandés. Saül et son peuple accomplirent l’œuvre de l’Éternel avec négligence. Selon lui, ils n’avaient pas de mauvaises intentions. Comme il le dit plus tard: « Mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, comme prémices de ce qui devait être dévoué, afin de le sacrifier à l’Éternel, ton Dieu, à Guilgal » (I Samuel 15:21). Le peuple a voulu sacrifier, CEPENDANT ILS NE VOULURENT PAS OBÉIR. D’après les paroles de Samuel:
I Samuel 15:22-23
« Samuel dit: L’Éternel trouve-t-Il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices COMME DANS L’OBÉISSANCE À LA VOIX DE L’ÉTERNEL? VOICI, L’OBÉISSANCE VAUT MIEUX QUE LES SACRIFICES, ET L’OBSERVATION DE SA PAROLE VAUT MIEUX QUE LA GRAISSE DES BÉLIERS. CAR LA DÉSOBÉISSANCE EST AUSSI COUPABLE QUE LA DIVINATION, ET LA RÉSISTANCE NE L’EST PAS MOINS QUE L’IDOLÂTRIE ET LES THÉRAPHIM. Puisque tu as rejeté la Parole de l’Éternel, Il te rejette aussi comme roi. »
Peu importe combien de sacrifices vous faites pour le Seigneur. Ce qui importe c’est de savoir combien vous Lui OBÉISSEZ. Les sacrifices acceptables ne sont que ceux que le Seigneur a ordonnés. Le vrai service ne peut être que le SERVICE QUE LE SEIGNEUR A ORDONNÉ. Toute autre chose, même si c’est fait en Son Nom, n’est que désobéissance, action dictée par la vieille nature sous une nouvelle apparence. Selon la déclaration de Jésus Christ:
Jean 7:16-18
« Jésus leur répondit: Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. »
Saül cherchait à plaire aux hommes. Il a été plus intéressé à eux et à leur opinion qu’à Dieu et Son opinion. Quand plus tard il admit son péché, sa crainte n’était pas dans la perte de sa relation avec Dieu mais plutôt son honneur aux yeux du peuple: « Alors il [Saül] dit: « J’ai péché; cependant honore-moi maintenant, de grâce, aux yeux des anciens de mon peuple et aux yeux d’Israël, et reviens avec moi.” David, le successeur de Saül, commit aussi l’ adultère, puis le meurtre. Cependant, quand il eut confrontation avec Nathan (II Samuel 12:1-14), sa préoccupation n’était pas son trône mais sa relation avec l’Éternel (Psaumes 51). C’est pourquoi David, en cherchant que sa relation avec l’Éternel soit restaurée, fut pardonné, tandis que Saül qui cherchait que lui soit restauré le trône, fut rejeté.

2. L’exemple d’Abraham
A l’inverse même de l’exemple de Saül , il y a un autre exemple: celui d’Abraham. Nous savons tous sans doute l’histoire d’Abraham et d’Isaac. Isaac était le fils unique qu’Abraham eut de Sarah. Il était également le fils que Dieu lui avait promis et pour lequel il eut à attendre de si nombreuses années. Cependant, un beau jour, Dieu ordonna à Abraham de sacrifier Isaac:
Genèse 22:1-2
« Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. »
Dieu savait très bien combien Abraham aimait Isaac. Il savait que c’était « son fils unique qu’il aimait ». Après tout, c’était Dieu qui lui avait donné Isaac. Cependant, Abraham aimait-il Isaac, la bénédiction de Dieu, plus que Dieu Lui-même? S’il lui était donné de choisir entre les deux, qu’aurait-il réellement choisi? Se soumettrait-il à Dieu, même si cela impliquait de payer personnellement un prix extrême ou, comme Saül, se révolterait-il en en faisant à sa tête? En retournant la question pour ce qui nous concerne: Suivons-nous réellement Dieu parce que nous voulons Le connaître et être en communion avec Lui, ou Le suivons-nous seulement pour Ses bénédictions, pour les « Isaacs » qu’Il nous a donnés, ou que nous espérons qu’Il nous donne? Que ferions-nous réellement si, comme dans le cas d’Abraham, il nous était demandé de sacrifier sur l’autel la plus grande bénédiction que Dieu nous a donnée ou que nous espérons qu’Il nous donne, peu importe laquelle? Le ferions-nous vraiment? Bien qu’il y ait des bénédictions sans nombre dans le Seigneur, cela ne devrait pas sûrement être le centre d’intérêt de nos relations avec Lui. Au contraire, l’accent devrait être de LE connaître intimement lui , ET SON MERVEILLEUX FILS LE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST. Comme Paul l’a dit:
Philippiens 3:8-15
« Et même Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ…….Afin de connaître Christ, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances, en devenant conforme à Lui dans Sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection D’ENTRE les morts. »
TOUT, voire même la plus grande bénédiction de ce monde n’est que boue en comparaison de l’EXCELLENCE de la connaissance de Jésus Christ notre Seigneur. Retournons à Abraham pour voir ce qu’il fit en fin de compte:
Genèse 22:3-10
« Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs: Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit: Mon père! Et il répondit: Me voici, mon fils! Isaac reprit: Voici le feu et le bois; mais où est l’agneau pour l’holocauste? Abraham répondit: Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. »
Abraham suivit exactement ce que l’Éternel lui avait dit. Ce n’était certainement pas la chose la plus plaisante de sa vie. Lui, ainsi que les autres personnages bibliques, n’étaient pas des robots qui faisaient mécaniquement la volonté de Dieu. Au contraire, ils étaient comme nous, des êtres dotés de libre arbitre qui, par leur propre volonté choisirent de se soumettre au Seigneur. Leur obéissance n’était pas commandée comme on le ferait d’un robot, mais « COMME VENANT DU CŒUR ». C’est le seul genre d’obéissance dont la Parole de Dieu parle. Ce n’était pas dans l’intention de Dieu d’avoir des robots, des préposés à la glace qui feraient mécaniquement ce qu’Il dit, sans y mettre leur cœur. Au contraire, Il voulait des gens qui L’AIMERAIENT DE TOUT LEUR CŒUR, DE TOUTE LEUR ÂME, DE TOUTE LEUR PENSÉE ET DE TOUTE LEUR FORCE (Marc 12:30). Il voulait des êtres dotés de libre arbitre, qui décideraient « DU FOND DE LEUR CŒUR » de se soumettre à Lui. Pour reparler d’Abraham, il suivit la Parole de Dieu sans égards au fait que cela impliquait la perte de son propre fils. Puis, quand il parvint au point critique, l’Éternel alors intervint:
Genèse 22: 11-12, 15-18
« Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit: Abraham! Abraham! Et il répondit: Me voici! L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien: car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique……… L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit: « Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel! Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, Je te bénirai et Je multiplierai ta postérité. Comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, PARCE QUE TU AS OBÉI À MA VOIX. »
Le but du test était de montrer si oui ou non Abraham obéirait à Dieu, même si cela impliquait le sacrifice de sa bénédiction. Tous les deux Saül et Abraham furent bénis par Dieu. Le premier fut intronisé comme le premier roi d’Israël. Le dernier avait la promesse que toutes les nations seraient bénies à travers sa postérité. Pourtant, il y avait une très grande différence entre les deux. Leur différence était que le premier recherchait les bénédictions et leur protection. Ce qui, à leur tour, le conduisit à désobéir et à tomber. D’autre part, le dernier cherchait l’Auteur des bénédictions, obtenant ainsi en fin de compte la restitution de son fils ainsi que la confirmation des bénédictions pour lui et sa postérité.

3. Conclusion
Nous avons examiné dans ce qui précède le sujet traitant de l’obéissance envers Dieu. Bien que l’étude soit loin d’être exhaustive, j’espère qu’elle a clairement mis en évidence l’importance du point traité. Comme il est dit dans Michée 6:6-8:
« Avec quoi me présenterai-je devant l’Éternel, Pour m’humilier devant le Dieu Très Haut? Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d’un an? L’Éternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d’huile? Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, Pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles? – ON T’A FAIT CONNAÎTRE, Ô HOMME, CE QUI EST BIEN; ET CE QUE L’ÉTERNEL DEMANDE DE TOI, C’EST QUE TU PRATIQUES LA JUSTICE, QUE TU AIMES LA MISÉRICORDE, ET QUE TU MARCHES HUMBLEMENT AVEC TON DIEU. »

Tout ce que Dieu veut de nous est d’agir avec justice, d’aimer la miséricorde et marcher humblement avec Lui. De nous humilier sous Sa Puissante Main afin qu’Il nous élève au temps convenable (I Pierre 5:6). La désobéissance, soit en faisant ce que le Seigneur n’a pas dit ou en ne faisant pas ce que le Seigneur a dit, est une action qui sépare de Dieu. Peu importe ce que nous faisons ou les intentions que nous puissions avoir. Ce qui importe est que ce qui est fait soit le fruit de l’obéissance envers Dieu, à l’instar du sacrifice d’Abraham, ou de la désobéissance, comme le sacrifice que Saül avait l’intention d’offrir.

Tassos Kioulachoglou

Français: Christine Bodart (Christian-translation.com)

Le Carême : histoire et symbolique

6 mars, 2012

http://www.bealiban.com/Le-Careme-histoire-et-symbolique.html

Le Carême : histoire et symbolique

Le Carême : d’où nous vient-il ? Les quarante jours, temps symbolique d’une grande richesse spirituelle

Chaque année, l’Eglise, dans sa sagesse, nous propose de vivre un temps de préparation aux fêtes pascales. Cette tradition remonte aux origines de l’Eglise.
Bref historique
Déjà dans les tout premiers siècles, on prenait un temps de jeûne pour se préparer à la seule fête importante pour les premiers chrétiens : la Pâque. C’est à partir du IV siècle qu’on compte 40 jours de préparation dans le jeûne et la prière. Ce sont les conciles de Nicée en 325 et celui de Laodicée en 365 qui institue les 4O jours de jeûne avant la Pâque dans les Eglises d’Orient ; Rome ne l’adoptera que 3 siècles plus tard.

Etymologie
De fait le mot « carême » nous vient de l’expression latine « quadragesima dies » : le quarantième jour, avant la Pâque.

Symbolique
Quarante est un nombre hautement symbolique. On sait l’importance du symbolisme des nombres dans les cultures antiques et la culture biblique se situe tout à fait dans cette tradition. Faisons un petit parcours.
Dans les cultures antiques
Le nombre 40 symbolise la période de retour sur soi qui doit précéder tout changement profond.
On sait que le pharaon n’était enterré que 40 jours après sa mort car ce temps était consacré à la préparation de son grand voyage.
Le nombre 40 revient très fréquemment dans les rites concernant le culte des ancêtres.
Les 40 jours qui suivent le décès sont considérés comme délai nécessaire à la séparation définitive des 3 composants de l’être : corps , âme et esprit.

Dans la Bible
La 4ème lettre de l’alphabet hébraïque daleth dont la valeur numérique est 4 signifie « la porte » : le moment où l’on pose la main sur la clenche de la porte et l’on se retourne pour estimer le chemin accompli et à accomplir. On sait l’importance symbolique de la porte qui ouvre et ferme les espaces !
40 jours, c’est la durée du déluge : les eaux tombent durant 40 jours et 40 nuits, nous dit le texte de la Genèse. [1]
40 ans : c’est la durée du séjour du peuple hébreu dans le désert. Au désert les Israélites construisent la tente de la Rencontre (avec Dieu !) [2]  : lieu où Moïse écoute Sa Parole.
Durant ces 40 ans Dieu entoure les Israélites de soins [3].
40 jours, c’est la durée du séjour de Moïse sur le mont Sinaï, là où Dieu lui fait le don de la loi [4] .
Moïse intercède et fait pénitence 40 jours pour que le Seigneur épargne la vie au peuple [5] .
40 ans, c’est la durée des royaume de David et de Salomon [6] .
40 jours, c’est encore la durée du voyage du prophète Elie, qui marche, après avoir été nourri miraculeusement, jusqu’au mont Carmel pour entendre la voix de Dieu dans la brise légère [7] .
« 40 jours à la destruction de Ninive » prêchait Jonas pour inciter à la conversion. [8]
40 jours c’est encore la durée du séjour de Jésus au désert au lendemain de son baptême. Pendant 40 jours, nous dit l’Evangile, Jésus a prié et jeûné au désert avant que le diable ne vienne le soumettre à la tentation [9] . Jésus, après sa Résurrection enseigne ses disciple pendant 40 jours jusqu’à son Ascension [10].

Conclusion
Que conclure de tout cela ? Dans la Bible, 40 c’est le symbole de l’épreuve qui nous prépare à rencontrer Dieu. Et c’est aussi le temps où Dieu prend soin de son peuple de ses enfants ; Il les nourrit et les instruit. Temps qui purifie le cœur, qui le prépare à vivre une étape importante : l’alliance entre Dieu et l’humanité scellée après le déluge, l’entrée dans la terre promise, le don de la loi, la rencontre avec Dieu, l’annonce de la Bonne Nouvelle pour Jésus.
40 jours, ce sera pour nous aussi le temps pour nous laisser conduire au désert, nous laisser instruire par le Seigneur dans l’épreuve comme dans l’expérience de l’amour paternel de Dieu. Laissons-nous guider par l’Esprit pour revenir et redevenir les enfants du Père et accompagner le Christ jusqu’au don total de lui- même, le temps d’une préparation à l’expérience fondamentale de la mort et de la résurrection que nous allons vivre avec le Christ dans le mystère de Pâques.

Notes:
[1] Gn 7,17 : Il y eut le déluge pendant 40 jours sur la terre ; les eaux grossirent et soulevèrent l’arche, qui fut élevée au-dessus de la terre.
[2] Ac 7, 44:Nos pères au désert avaient la Tente du Témoignage, ainsi qu’en avait disposé.
[3] Ac 13,18 : Le Dieu de ce peuple, le Dieu d’Israël élut nos pères et fit grandir ce peuple durant son exil en terre d’Egypte. Puis, en déployant la force de son bras, il les en fit sortir 18 et, durant 40 ans environ, il les entoura de soins au désert.
[4] Ex 24,18 : 18 Moïse entra au milieu de la nuée, et il monta sur la montagne. Moïse demeura sur la montagne quarante jours et quarante nuits.
[5] (Dt 9,25) :25 Je me prosternai devant Yahvé, je me prosternai quarante jours et quarante nuits, parce que Yahvé avait dit qu’il voulait vous détruire.
[6] 1R 2,11 Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans ; 1R 11,42 42 Salomon régna quarante ans à Jérusalem sur tout Israël.
[7] 1R 19,8 :8 Il se leva, mangea et but ; et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, à Horeb.
[8] Jo 3,4 : 4 Jonas pénétra dans la ville ; il y fit une journée de marche. Il prêcha en ces termes : « Encore 40 jours, et Ninive sera detruite ».
[9] Mc 1, 12-13 : 12 Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert, 13 où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
[10] Ac 1,3 : 3 Après qu’il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu.

LE CARÊME À L’ÉCOLE DU PÈRE MARIE-EUGÈNE (II)

5 mars, 2012

http://www.zenit.org/article-30308?l=french

LE CARÊME À L’ÉCOLE DU PÈRE MARIE-EUGÈNE (III)

« La prière doit s’enraciner dans la vie et déboucher dans la vie »

ROME, lundi 5 mars 2012 (ZENIT.org) – Que dirait le P. Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, ocd, à propos de la prière, que le carême invite à intensifier ? Que « la prière doit à la fois s’enraciner dans la vie et déboucher dans la vie, sinon elle n’est pas authentique », explique le P. Louis Menvielle, official de la Congrégation pour le Clergé, et vice-postulateur de la cause de béatification du Carme français, fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie. Voici le deuxième des trois volets de cet entretien pour approfondir ce que signifie le carême à l’école du P. Marie-Eugène (cf. Zenit du 4 mars 2012 pour le premier volet).
Zenit – Donc on fait un bon carême si on prie et si on lit quelque chose sur Jésus?
P. Louis Menvielle – C’est déjà pas mal. Mais la prière doit à la fois s’enraciner dans la vie et déboucher dans la vie, sinon elle n’est pas authentique. Rappelons-nous l’avertissement de saint Jean : « Celui qui dit aimer Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur » (1 Jean 4, 20). La prière est un lieu de croissance de l’amour. Cet amour doit ensuite s’exprimer dans le concret. Et inversement l’amour qui grandit dans la vie quotidienne me permet d’aimer plus profondément dans la prière. L’amour est la synthèse de la vie chrétienne. Le Père Marie-Eugène insistait beaucoup sur l’importance de l’amour, seul moteur vraiment efficace de la croissance vers la sainteté. L’amour en-dehors de la prière prend essentiellement deux formes : l’amour dans le devoir d’état et l’amour des autres. L’amour dans le devoir d’état, c’est ce que saint Paul demande aux Colossiens : « Quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur » (3, 23) : faire les choses le mieux possible, honnêtement, avec conscience ; et les faire comme pour le Seigneur, en sa présence, pour le servir. C’était l’attitude de Marie à Nazareth qui faisait tout avec amour, pour Jésus et en sa présence. On voit bien de quoi il s’agit dans le travail professionnel ou dans la vie familiale. On voit aussi toutes les exigences que recouvre l’amour des autres : la fidélité conjugale, la délicatesse dans l’amour, l’attention aux autres, le temps « perdu » pour eux, l’implication dans l’éducation, le pardon (qui est peut-être l’exigence la plus difficile mais la plus urgente dans les familles et au travail), etc. Pour les prêtres, on parle de charité pastorale : c’est l’amour du Christ que le prêtre met dans tous les actes de son ministère. Et comme l’amour ne se limite pas aux « 35 heures », la charité pastorale, dans le fond, c’est l’amour que le prêtre uni au Christ met dans tous les actes de sa vie, du matin au soir et du soir au matin, précisément pour devenir amour, reflet de Dieu. Cet amour là est inséparablement amour du ministère et amour des autres. Si vous voulez voir dans Je veux voir Dieu ce qui est dit sur l’amour, il faudrait bien sûr tout lire, mais il y a un développement plus spécifique dans le dernier chapitre.
Vous parlez du Carême et vous n’avez pas encore employé le mot « sacrifice ».
La vie chrétienne, la vie évangélique, la croissance vers la sainteté ne peuvent pas faire abstraction de la Croix. Ou alors, il ne s’agit pas de la vie « en Christ », étant donné que je ne participe à sa résurrection qu’en espérance. Les maîtres spirituels n’ont pas peur du mot « ascèse » et le Père Marie-Eugène y a consacré tout un chapitre dans son livre. L’ascèse a deux buts : apprendre à dominer mes passions, à purifier les tendances mauvaises qui m’habitent, faire en sorte que mon esprit soit maître de mon corps pour pouvoir se mettre lui-même au service de l’Esprit de Dieu ; c’est le premier aspect, celui qui touche à la conversion personnelle. Nous commençons le carême par cette proclamation de Jésus : « Le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15). Evidemment, la grande question est de découvrir sur quel point nous devons nous convertir. La connaissance de soi est à la base de la vie chrétienne. Quand je découvre des points qui ne sont pas conformes à l’Evangile, je dois m’y atteler avec ardeur et courage, mais aussi avec réalisme, conscient de ma faiblesse, et donc à la fois résolu dans ma volonté de conversion et mendiant de la grâce de Dieu, en particulier celle de la confession, pour qu’elle me donne la lumière et la force de sortir de mes ornières et de ne pas m’arrêter dans la croissance. « La grande preuve de sainteté d’une âme, disait le Père Marie-Eugène, ce n’est pas qu’elle n’ait pas de tentations, ou de lassitude, mais non. C’est qu’elle réagisse et remonte de-là vers Dieu ». Il faut pour cela beaucoup d’humilité, et voilà peut-être le point crucial de l’ascèse aujourd’hui.
Pourquoi ?
Le carême est un temps de pénitence où nous maitrisons notre corps, comme dit la liturgie, en particulier par le jeûne et l’abstinence. Ce point est incontournable, tous les saints l’ont mis en pratique et enseigné. Il ne doit cependant pas occulter une urgence de conversion, peut-être plus caractéristique de notre époque : le siècle des lumières et les progrès techniques nous ont convaincus de la grandeur de notre intelligence personnelle. Et même si l’échec des grandes idéologies et les blessures de la vie ont largement émoussé l’intelligence de l’humanité et, bien souvent, l’estime que nous avons de nous-mêmes, il reste dans le cœur de l’homme cet orgueil de la raison qui cite à son tribunal tout ce qu’il entend, tout ce qu’il voit, tout ce qui se dit, Dieu lui-même. Apprendre à devenir des enfants humbles et confiants devant Dieu, vivant dans la vérité de notre être à la fois magnifique et blessé, tel est le grand programme d’ « ascèse » que le Père Marie-Eugène, dans la ligne de la petite Thérèse, présente dans les chapitres de Je veux voir Dieu sur l’ascèse et sur l’humilité. Grandir dans l’amour et dans l’humilité en regardant le Christ, voilà un beau programme de carême !

L’entrée dans le Carême avec saint Léon le Grand…

24 février, 2012

http://www.salve-regina.com/salve/L’entr%C3%A9e_en_car%C3%AAme_avec_St_L%C3%A9on_le_Grand

L’entrée dans le Carême avec saint Léon le Grand.

(le sermon de saint Léon le Grand continue, vous pouvez continuer à lire sur le site)

Nous possédons douze sermons que le pape saint Léon le Grand (440-461) a prononcés au début du Carême, à l’occasion du premier dimanche. Les idées qu’il y développe, les conseils qu’il y donne, sont une expression authentique de la tradition de l’Église pour la pratique de ce temps liturgique. Sans doute en avait-il reçu les éléments des Pères qui l’ont précédé, saint Augustin surtout, mais on peut dire qu’il leur a donné un tour achevé, dans cette belle langue oratoire qui est la sienne, encore proche du latin classique. Ces idées, ces conseils, sont simples et peu nombreux, la doctrine en est ferme, éloignée des subtilités philosophiques ou théologiques auxquelles son esprit, avant tout pratique, était peu porté ; l’expression en est multiforme, car il revient souvent sur les mêmes sujets et ne craint pas de se répéter ; aussi nous est-il facile de choisir parmi les textes ceux qui conviennent le mieux à notre dessein, lequel sera de rechercher dans quelles dispositions doit se mettre le chrétien abordant le Carême, s’il veut retirer de la pratique de ce temps salutaire tout le fruit spirituel qu’on en peut attendre.

Qu’est-ce que le carême ?
Et tout d’abord saint Léon donne-t-il des définitions du Carême ? Si oui, elles pourront nous éclairer sur l’idée qu’il s’en fait. Effectivement, il l’appelle un « service plus empressé du Seigneur » (1,3)[1], une « compétition de saintes œuvres » (ibid.), un « stade où l’on combat par le jeûne » (1,5), un « accroissement de toute la pratique religieuse » (II, 1), un « temps où la guerre est déclarée aux vices, où s’accroît le progrès de toutes les vertus » (II, 2), « le plus grand et le plus sacré des jeûnes » (IV, 1 ; XI, 1), un « entraînement de quarante jours » (IV, 1), les « jours mystiques et consacrés aux jeûnes salutaires » (IV, 2), les jours « plus spécialement marqués par le mystère de la restauration humaine » (VI, 1), etc. Autant d’expressions qui suggèrent les idées d’exercice, de lutte, de ferveur religieuse, d’espérance aussi. Nous allons les retrouver, ces idées, tout au long de l’analyse détaillée qu’il nous faut entreprendre maintenant.

Il faut se réveiller par l’attention
En premier lieu, c’est un appel à l’attention, à l’intérêt, au désir, que saint Léon, avec la liturgie du premier dimanche, adresse à son auditeur, l’empruntant à l’Apôtre : « C’est maintenant le temps vraiment favorable, c’est aujourd’hui le jour du salut. » Sans doute c’est en tout temps que Dieu nous appelle, c’est en tout temps que « la grâce de Dieu nous ménage l’accès à sa miséricorde » (IV, 1). Cependant cette grâce est plus abondante à présent, car nous allons nous préparer à célébrer le plus grand de tous les mystères, plus grand que toutes ses préparations, le mystère de notre Rédemption, « vers lequel convergent tous les sacrements de la divine miséricorde » (XI, 4). Or l’appel d’en haut ne s’adresse pas seulement à ceux qui vont recevoir à Pâques le sacrement de la régénération, et « passer à une vie nouvelle par le mystère de la mort et de la résurrection du Christ » (V, 3) ; non, cet appel retentit pour tous les membres du peuple chrétien :
Les uns ont besoin de cette sanctification pour recevoir ce qu’ils ne possèdent pas encore, les autres pour conserver ce qu’ils ont déjà reçu (ibid.).
Certes un mystère si sublime, à l’influence duquel nul temps de l’année n’échappe, devrait être constamment présent à l’esprit des chrétiens, et exigerait une dévotion sans défaillance et un respect sans relâche, en sorte que nous demeurions toujours, sous le regard de Dieu, tels que nous devrions nous trouver en la fête même de Pâques. Mais une telle vertu n’est le fait que d’un petit nombre : les pratiques plus austères se relâchent par suite de la faiblesse de la chair et le zèle se détend au milieu des activités variées de cette vie ; il est dès lors inévitable que les âmes pieuses elles-mêmes se laissent ternir par la poussière du monde (IV, 1).
Or ne croyons pas que ces impuretés ne soient que superficielles ; elles entrent en nous plus avant que nous ne le soupçonnons :
A quoi bon une recherche extérieure qui affiche les apparences de l’honorabilité, si l’intérieur de l’homme est souillé par l’infection de quelque vice ? Donc tout ce qui ternit la pureté de l’âme et le miroir de l’esprit doit être soigneusement effacé et en quelque sorte gratté pour que l’on retrouve l’éclat premier (II1, 1).
Nous ne devrons donc pas nous contenter de rechercher une correction tout extérieure, non, il va falloir pénétrer dans les replis du cœur, et, s’il faut « gratter » le miroir de l’âme que les fautes et les négligences ont laissé se ternir, cela n’ira pas sans souffrance.
Or si cela est nécessaire aux âmes les plus délicates, combien davantage doivent le rechercher celles qui ont passé presque tout le temps de l’année avec plus de confiance en elles-mêmes ou peut-être plus de négligence (V, 3) ?
D’où l’utilité pour tous de l’institution divine du carême, institution éminemment bienfaisante qui a prévu, pour rendre la pureté à nos âmes, le remède d’un entraînement de quarante jours au cours duquel les fautes des autres temps pussent être rachetées par les bonnes œuvres et consumées par les saints jeûnes (IV, 1).
Utilité pour tous, avons-nous dit, car c’est à tous que s’adresse l’avertissement du Prophète : « Préparez la route du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » C’est, en effet, un « passage » de Dieu, la Pâque, et malheur à qui n’y est pas attentif !

Se reprendre en main par la résolution
En vue de ce passage, que toute vallée soit comblée, continue le Prophète, toute montagne ou colline abaissée ; que les chemins tortueux deviennent droits et les rocailleux unis. Or la vallée signifie la douceur des humbles, la montagne et la colline l’élèvement des superbes (VII, 1).
Il faut arriver à ce résultat que, sur ces hauteurs aplanies, le pied puisse se poser sans craindre les chutes et que les chemins n’offrent plus rien de tortueux : ce sera alors une joie d’avancer pour celui qui foulera une route affermie par l’empierrement des vertus et non un chemin rendu mouvant par le sable des vices.
L’âme a été rendue mouvante et versatile par les habitudes vicieuses, il va falloir l’affermir par les habitudes des vertus. Car le péché originel et les fautes personnelles ont déséquilibré la créature raisonnable faite à l’image de Dieu dans la rectitude. L’âme spirituelle doit reconquérir son empire naturel qui est tout l’homme ; faute de quoi, c’est l’anarchie et rien de bon ne se fait. Saint Léon, après saint Paul, trace un tableau des luttes d’influences qui se livrent en nous :
Il se livre en nous bien des combats : autres sont les visées de la chair sur l’esprit, autres celles de l’esprit sur la chair. Que, dans cette lutte, les convoitises du corps soient les plus fortes, et la volonté raisonnable perdra honteusement la dignité qui lui est propre, et, pour son plus grand malheur, deviendra l’esclave de celui qu’elle était faite pour commander. Si au contraire l’esprit soumis à son Souverain et prenant plaisir aux faveurs célestes foule aux pieds les provocations des voluptés terrestres et ne permet pas au péché de régner dans son corps mortel, la raison alors gardera le rang qui lui convient par excellence, le premier… Car il n’y a pour l’homme de vraie paix et de vraie liberté que lorsque son corps est soumis à l’âme comme à son juge et l’âme conduite par Dieu comme par son supérieur (1, 2).
Voilà donc l’objectif tracé : rétablir toutes choses à leur place et rétablir l’homme dans la paix qui est « tranquillité de l’ordre » ; en somme l’unifier, car tous les vices sont des manifestations individualistes qui s’opposent autant à l’unité intérieure qu’à l’unité des saints, où tous sont épris de la même chose, tous ont le même sentiment, où il n’y a place ni pour les superbes, ni pour les envieux, ni pour les avares (X, 2).

Se regarder dans la Vérité
Les forces de désagrégation qui sont en nous, qui y sont par suite de la déchéance originelle et que nous avons laissées se fortifier par nos péchés et notre négligence, voilà ce que nous allons devoir réduire pour que ne soit plus troublé l’ordre naturel voulu par Dieu à l’origine. Or ces forces anarchiques, il faut les appeler par leur nom : ce sont les vices. Le carême apparaît donc, dès le début, comme une « guerre déclarée aux vices » (II, 2). Œuvre toute négative, mais par laquelle il faut commencer. Or, pour combattre ces tendances pernicieuses, il faut d’abord les connaître. D’où la nécessité de l’examen de conscience. C’est, faisant suite à la résolution, la première pratique du Carême.
Que toute âme chrétienne s’observe de toutes parts elle-même ; que par un sévère examen, elle scrute le fond de son cœur (1, 5).
A chacun de scruter sa conscience et de se présenter soi-même devant soi pour un jugement personnel rigoureux (111, 1).
Saint Léon a donné plusieurs schémas détaillés d’une telle inquisition ; en voici un, entre autres :
Que le chrétien voie si, dans le secret de son cœur, il trouve cette paix que donne le Christ, si le désir spirituel n’est combattu en lui par aucune convoitise charnelle, s’il ne méprise pas ce qui est humble, s’il ne désire pas les grandeurs, s’il ne se réjouit pas d’un profit injuste, s’il ne met pas sa satisfaction dans l’accroissement immodéré de ses richesses, si enfin le bonheur d’autrui ne le fait pas brûler d’envie ou le malheur d’un ennemi tressaillir de joie. Si peut-être il ne trouve en lui aucun de ces mouvements déréglés, qu’il recherche soigneusement, dans un sincère examen, de quelle nature sont ses pensées habituelles : ne consent-il jamais aux représentations des vanités, retire-t-il au plus tôt son esprit de celles qui flattent dangereusement (III, 1) ? On voit apparaître ici ce que la théologie ascétique appellera plus tard la recherche du « défaut dominant » ; ce sont nos pensées habituelles qui nous permettront de le discerner. Le critère de ce jugement, quel sera-t-il ?
Que chacun place tout son comportement dans la balance des divins commandements : là, en face de ce qu’il est prescrit de faire et de ce qui est défendu et à ne pas faire, il pèsera sa conduite en la mettant en regard de ce double poids, recherchant dans un juste examen ce qu’en décide l’aiguille de la balance (XI, 4).
Cependant il est une matière sur laquelle il convient de s’examiner plus particulièrement, c’est la charité. S’appuyant sur les paroles du Seigneur : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples », ou de l’Apôtre Jean : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour vient de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ; qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour », saint Léon recommande de scruter son âme et de soumettre à un examen sincère les sentiments intimes du cœur ; si l’on trouve en bonne place dans la conscience quelque chose qui vienne des fruits de la charité, il ne faut pas douter que Dieu s’y trouve (X, 3).

Se reconnaitre dans l’humilité
Le premier fruit de l’examen de conscience sera, avec la connaissance des mauvaises tendances de l’âme et grâce à elle, l’humilité. Vertu négative encore, du moins à ce stade, en tant qu’elle détruit l’orgueil. Ces premières démarches du Carême, nous le voyons, sont toutes négatives, mais il faut commencer par détruire les mauvaises proliférations dans le jardin intérieur, si l’on veut que puissent ensuite pousser les semences des vertus (1, 5). Saint Léon a insisté fortement sur la nécessité de l’humilité, condition préalable à tout le reste ; il sait bien que, sans ce solide fondement, l’édifice spirituel serait fort exposé à la ruine, d’autant qu’il faut avoir la noble ambition de l’élever aussi haut que possible, la grâce de Dieu aidant. Arrêtons-nous un moment sur les considérations de notre auteur touchant cette vertu. Il va rechercher et développer avec complaisance les motifs qui doivent nous en donner l’estime.
Il y a d’abord la défiance de soi, qui, au début du Carême, fera désirer de progresser dans les vertus :
Telle est la vraie justice des parfaits qu’ils n’osent jamais se croire parfaits, de peur qu’abandonnant leur résolution de poursuivre le chemin avant d’être au but, ils ne succombent au danger de défaillir au moment même où ils perdraient le désir d’avancer (II, 1).
Vient ensuite l’évidence de tous les périls moraux qui nous environnent en cette vie et doivent nous inspirer une salutaire prudence :
Qui donc, placé dans l’incertain de cette vie, se trouvera exempt de tentation ou libre de faute ? Qui donc ne souhaiterait de se voir ajouter quelque chose dans le domaine de la vertu ou retrancher quelque chose dans celui du péché ? Car l’adversité nuit et la prospérité corrompt, et il n’y a pas moins de péril à manquer de ce qu’on désire qu’à regorger de ce qu’on nous accorde. Des guet-apens sont cachés dans l’abondance des richesses, des guet-apens encore dans la gêne de la pauvreté : par celles-là, on est élevé et rendu orgueilleux, par celle-ci, on est poussé aux plaintes. La santé est cause de tentation, la maladie cause de tentation, la première étant matière à négligence et la seconde sujet de tristesse. Un piège se dissimule dans la sécurité, un piège dans la crainte, et il importe peu que l’âme possédée d’un amour terrestre soit absorbée par la joie ou par les soucis, puisque la maladie est la même, qu’on languisse sous l’effet d’une volupté vaine ou qu’on se fatigue sous l’effet d’une sollicitude inquiète (XI, 1).
A cela s’ajoute l’incertitude de notre jugement moral :
Dans la poursuite des vertus, le juste milieu est imprécis et incertain le discernement (V, 2).
Lorsqu’on est placé à la limite du bien et du mal, il est bien difficile de garder la mesure dans le plus subtil des jugements. Tout cela confirme la parole de la Vérité qui nous apprend qu’étroite et ardue est la voie qui mène à la vie.
Il faut en prendre conscience au début du Carême, alors que nous portons notre choix sur l’une des voies qui s’ouvrent à nous, soit la route large qui entraîne à la mort, soit le chemin des vertus qui est en quelque façon caché et secret, car ce n’est qu’en espérance que nous sommes sauvés, et la vraie foi aime par-dessus tout ce qui ne tombe pas sous le sens de la chair (XI, 2).
Ces derniers mots sont une invitation à intérioriser notre recherche vertueuse et à travailler en profondeur.
Notre humilité se nourrira enfin de la conscience plus vive de notre condition de pécheur :
C’est orgueil que de prétendre éviter facilement le péché, puisque cette présomption même est péché, selon la parole du bienheureux apôtre Jean : Si nous nous prétendons sans péché, nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous (III, 1).

Notre cheminement de Carême continue en compagnie de Saint Joseph.

24 février, 2012

http://trinite-sainte-et-mariemamere.over-blog.com/25-categorie-10794582.html

Les DIX Commandement de Dieu, les connaissons-nous ? 1 partie N°1

Introduction du jour :


Notre cheminement de Carême continue en compagnie de Saint Joseph.
Nous allons lui demander de nous aider à nous ouvrir à Dieu.
L’Intervention Divine en nous requiert notre assentiment et collaboration. Et l’étude des Dix Commandements n’est qu’un premier pas que nous devons faire durant notre traversée du désert.
Elle se fera par étape, le but étant de parvenir à l’assimiler progressivement.
Entre temps nous aurons d’autres textes à étudier dont certains faisant référence à Saint Joseph, et ainsi que je vous l’ai déjà dit d’enseignements que j’ai pu bénéficier lors de retraites.
Je remercie Zagara pour l’intérêt manifesté à l’étude des dix Commandements, mais j’apporte une correction à son commentaire : Il ne s’agit point du premier Commandement, mais que de quelques aspects du premier Commandement, dont nous poursuivons l’étude aujourd’hui et la fois prochaine.
Notre société est devenue fort complexe et aberrante. Pour devenir « technicien de surface », il sera bientôt demandé le bac avec mention, mais en ce qui concerne notre Devenir Éternel, nous avons voulu le réduire à la supposée connaissance de textes qui nous régissent en notre qualité de croyant, en les réduisant de plus en plus à leur plus simple expression.
Forcément à la longue, nous ne connaissons plus rien et la question colle à l’heure actuelle c’est de demander à un chrétien de nous énoncer sans y passer la journée les dix Commandements !
Comment alors espérer croître dans notre foi quand déjà nous ne savons pas en quoi consiste le culte à rendre à Dieu et que chacun y va de sa petite cuisine maison ?
Les ouvrages de catéchisme ont suivi le même processus que les manuels scolaires. Les livres sont hyper gros et structurés, mais en fait les enfants sont de plus en plus incultes spirituellement et très souvent ne connaissent aucunes des prières qui dans le temps étaient sues par tout enfant de 7ans. Ils viennent au caté sans avoir, ne serait-ce, qu’ouvert leur manuel avant de se présenter à la séance d’étude. Les parents pour la plus part ne s’en préoccupent pas et souvent n’ont aucune pratique religieuse commune en famille. Comment s’étonner de cette crise de la foi, alors que nous sommes passé à côté du Message Évangélique qui est d’apprendre chacun à connaître Dieu pour parvenir à cultiver la relation, l’aimer, l’adorer et devenir son intime en Sa qualité de Notre Créateur qui par pur Amour désire nous le faire partager , et vise gratuitement notre béatitude éternel  ?

Je vous ai fait part l’an dernier des manifestations de « possessions » qui ont eu lieu lors de l’apparition du 15 Août de la Gospa et bien maintenant c’est de plus en plus fréquent durant les réunions dans les groupes de prières ou lors d’adorations. Et l’on se rend compte alors comment le mal lui est actif parmi nous, parfois même à notre insu.
L’an dernier une jeune qui poursuit ses études en Belgique, durant le voyage pour nous rendre à Medjugorje, m’a fait part d’avoir du mal à prier surtout le Rosaire et de ses difficultés même à se concentrer sur ses études. Lors de l’apparition de 02 Août, je n’étais pas avec elle, mais en allant plus tard à son hôtel, sa sœur m’a informée qu’il s’était « passée des choses » durant l’apparition. Finalement j’ai su plus tard par elles qu’au moment précis où la Madone est arrivée, cette jeune fille a été prise d’une « crise convulsive délirante », par chance un médecin était près d’elle et a dit à sa sœur de prier sans intervenir car manifestement pour lui il s’agissait d’une libération qui était en train de s’opérer.
La jeune fille en question m’a avoué qu’elle avait eu le sentiment d’une présence auprès d’elle et aussitôt avait ressenti que « quel que chose » qui était en elle résistait à s’en aller. Puis ne plus savoir ce qui s’est passé… ensuite s’être senti vidée, mais avec une joie inexplicable en elle. Effectivement c’était une jeune fille particulièrement triste et elle m’apparaissait métamorphosée. Sa sœur m’a dit qu’à son avis, il y avait une malédiction proférée à l’encontre de sa famille par un proche, une succession d’évènements l’avaient conduite à le penser et à venir l’an dernier à Medjugorje comme y attirée et elle en avait tiré bénéfice sur tout ses plans de vie, d’où la raison pour laquelle elle était revenue en compagnie de son fils et de sa sœur, mais … sans supposer que cette dernière subissait elle aussi des contrecoup de manifestations négatives.
Je leur ai dit de faire de façon à ce que l’intrus ne revienne pas avec une cohorte pour faire légion. Je ne sais pas ce qu’elles sont devenues depuis lors…
Il est impératif que nous accordions plus d’intérêt à notre fin dernière et cela passe par un réel approfondissement de notre foi, afin d’éviter que n’importe qui d’infesté, ou pleinement collaborateur du cornu, ne vienne nous induire en erreur en raison de notre inqualifiable faiblesse due souvent à une totale méconnaissance dotée d’une cécité spirituelle.
Si nous voulons apprendre à « AIMER LE SEIGNEUR NOTRE DIEU DE TOUT NOTRE CŒUR, DE TOUTE NOTRE AME ET DE TOUT NOTRE ESPRIT », nous devons comprendre le pourquoi et surtout le comment.
Seule la Parole de vie de Dieu peut nous le permettre, et c’est dans cette direction que nous nous laisserons guidés durant ces 3o jours environ de traversée du désert qui nous reste à aborder dans la plus totale confiance en Dieu si réellement nous faisons route avec Lui.
Comme étude de textes  au cours de cette semaine nous allons faire ce que le Ciel nous propose dans le message à Louise Tomkiel, mais aussi à travers ceux donnés à Père Melvin Doucette.
Durant notre temps de Carême allons entamer Isaie.

Prière pour le Carême

21 février, 2012

http://viechretienne.catholique.org/prieres/temps-liturgiques/17947-priere-pour-le-careme

Prière pour le Carême

Seigneur mon Dieu, donne à mon cœur de te désirer ; en te désirant, de te chercher ; en te cherchant, de te trouver ; en te trouvant, de t’aimer ; et en t’aimant, de racheter mes fautes ; et une fois rachetées, de ne plus les commettre.

Seigneur mon Dieu, donne à mon cœur la pénitence, à mon esprit le repentir, à mes yeux la source des larmes, et à mes mains la largesse de l’aumône.

Toi qui es mon Roi, éteins en moi les désirs de la chair, et allume le feu de ton amour. Toi qui es mon Rédempteur, chasse de moi l’esprit d’orgueil, et que ta bienveillance m’accorde l’esprit de ton humilité. Toi qui es mon Sauveur, écarte de moi la fureur de la colère, et que ta bonté me concède le bouclier de la patience.

Toi qui es mon Créateur, déracine de mon âme la rancœur, pour y répandre la douceur d’esprit. Donne-moi, Père très bon, une foi solide, une espérance assurée et une charité sans faille.

Toi qui me conduis, écarte de moi la vanité de l’âme, l’inconstance de l’esprit, l’égarement du cœur, les flatteries de la bouche, la fierté du regard.

Ô Dieu de miséricorde, je te le demande par ton Fils bien-aimé, donne-moi de vivre la miséricorde, l’application à la piété, la compassion avec les affligés, et le partage avec les pauvres.

Saint Anselme (1033-1109), Oratio X

Mercredi des Cendres (22 février 2012)

21 février, 2012

http://www.bible-service.net/site/433.html

Mercredi des Cendres (22 février 2012)

Ce jour commence le Carême. Les textes de la Parole de Dieu nous orientent vers le Seigneur, dans un long chemin jusqu’à Pâques. L’Evangile du jour nous indique le sens de ce chemin : c’est une épreuve, une tentation. Mais c’est le Seigneur “ tendre et miséricordieux ” qui appelle et fait revenir à lui (première lecture), à partir du moment où nous disons comme le psalmiste : “ Contre toi, j’ai péché ” (Psaume). Alors, comme St Paul nous le conseille, “ Laissez-vous réconcilier avec Dieu ” (deuxième lecture)

• Joël 2,12-18
Aux Juifs pour qui c’était l’usage d’exprimer l’indignation ou la douleur en déchirant leurs vêtements, le prophète Joël conseille tout bonnement de déchirer plutôt leur cœur, c’est-à-dire de revenir à Dieu par une démarche intérieure (et non pas des rites extérieurs).  À l’appui de ce conseil, il rappelle ce que de nombreux passages de la Bible énoncent : “ Revenez à moi… ! ” En effet, le plus grave, pour le prophète Joël, ce ne sont pas les menaces, les conflits, mais l’abandon du Seigneur. Et en même temps, le prophète sait que, malgré l’infidélité du peuple, le Seigneur l’aime et fait tout pour que son peuple revienne à lui. Derrière tout cela, il y a la théologie de l’Alliance : si le peuple revient vers le Seigneur, Dieu pourra revenir lui aussi. Il prend même l’initiative. La fin de ce passage du livre de Joël laisse présager une issue heureuse : Dieu “ s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple ”… Dans la langue hébraïque, le verbe est plus fort et plus imagé : “ Dieu a été saisi aux entrailles ”. C’est très beau, car cela suggère que Dieu éprouve pour son peuple la même tendresse que celle d’une mère.

• Psaume 50
C’est un des rares psaumes qui soit à la fois situé (d’après son titre, il est attribué au roi David après son adultère avec Bethsabée) et universel : ce qu’il évoque concerne chaque homme à chaque époque. En effet, c’est la confession confiante d’un homme pécheur devant Dieu miséricordieux. Cet homme reconnaît son péché multiforme (péché, faute, offense), et en même temps croit en l’amour de Dieu capable de lui “ créer un cœur pur ”, de lui “ rendre la joie d’être sauvé ”. Dieu ne se détourne pas de qui revient vers lui. De fait, recréé par Dieu, soutenu par l’Esprit, l’homme pardonné peut témoigner de la miséricorde du Seigneur.

• Matthieu 6,1-6.16-18
Dans cet Évangile, Jésus commente les trois principales œuvres juives de piété : l’aumône, la prière et le jeûne, en insistant plus sur l’esprit que sur le faire.
Ainsi, il met en garde contre l’ostentation dans la pratique de l’aumône.  Il peut être facile d’être généreux et d’aider les autres si nous éprouvons du plaisir à le faire, ou si nous portons le désir secret d’en obtenir aussi bien des marques de reconnaissance que la récompense céleste.  Nous risquons alors de nous constituer les premiers bénéficiaires de notre propre générosité !
De même pour la prière, ce qui compte, ce n’est pas de multiplier les gestes extérieurs de la prière commune ou personnelle, mais bien à pénétrer toujours plus profond dans la solitude de notre maison, et dans le silence de nos cœurs, pour y rencontrer notre Père céleste qui nous y attend toujours.
Enfin, ce que dit Jésus du jeûne vaut de toute forme d’ascèse ou de pénitence.  Dieu sait ce que nous faisons ou ne faisons pas, et c’est tout ce qui compte.  Moins cela est connu des autres, mieux c’est.
Jésus invite donc ses disciples à agir, non pas en fonction de ce que les autres pensent ou disent, mais simplement en fonction du Père céleste.
Ce que Jésus proclame dans l’Évangile d’aujourd’hui c’est : “ Tenez-vous debout sur vos propres pieds ”. Et surtout : “ Tenez-vous debout devant votre Père. N’agissez pas pour être admirés; et n’estimez pas votre valeur personnelle à partir de ce que les gens pensent de vous. ” En bref, ces pratiques de piété, Jésus nous invite à les vivre en ce Carême, non comme des actes de compétition ou de bravoure, mais comme des chemins pour se laisser réconcilier par Dieu, comme l’écrivait St Paul.

par Benoît XVI sur le mercredi des cendres (2010)

21 février, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100217_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 17 février 2010

Mercredi des Cendres

Chers frères et sœurs!

Nous commençons aujourd’hui, mercredi des cendres, le chemin du carême: un chemin qui dure quarante jours et qui nous conduit à la joie de la Pâque du Seigneur. Sur cet itinéraire spirituel, nous ne sommes pas seuls, car l’Eglise nous accompagne et nous soutient dès le début à travers la Parole de Dieu, qui contient un programme de vie spirituelle et d’engagement pénitentiel, et avec la grâce des Sacrements.
Les paroles de l’apôtre Paul nous offrent une consigne précise: « Nous vous exhortons encore à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu [...] Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Co 6, 1-2). En vérité, dans la vision chrétienne de la vie, chaque moment doit se dire favorable et chaque jour doit se dire jour de salut, mais la liturgie de l’Eglise rapporte ces paroles d’une façon toute particulière au cours du temps de carême. C’est l’appel qui nous est adressé à travers le rite austère de l’imposition des cendres et qui s’exprime, dans la liturgie, par deux formules: « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile! » « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière » qui nous fait justement comprendre que les quarante jours de préparation à Pâques doivent être un temps favorable et un temps de grâce.
Le premier appel est à la conversion, un mot qu’il faut prendre dans son extraordinaire gravité, en saisissant la surprenante nouveauté qu’elle libère. L’appel à la conversion, en effet, met à nu et dénonce la superficialité facile qui caractérise très souvent notre façon de vivre. Se convertir signifie changer de direction sur le chemin de la vie: non pas à travers un simple ajustement, mais à travers une véritable inversion de marche. La conversion signifie aller à contre-courant, le « courant » étant le style de vie superficiel, incohérent et illusoire, qui nous entraîne souvent, nous domine et nous rend esclaves du mal, ou tout au moins prisonniers d’une médiocrité morale. Avec la conversion, au contraire, on vise le haut degré de la vie chrétienne, on se confie à l’Evangile vivant et personnel, qui est le Christ Jésus. Sa personne est l’objectif final et le sens profond de la conversion, Il est le chemin sur lequel tous sont appelés à marcher dans la vie, se laissant éclairer par sa lumière et soutenir par sa force qui fait avancer nos pas. De cette façon, la conversion manifeste son visage le plus splendide et fascinant: il ne s’agit pas d’une simple décision morale, qui rectifie notre conduite de vie, mais d’un choix de foi, qui nous touche entièrement dans la communion intime avec la personne vivante et concrète de Jésus. Se convertir et croire à l’Evangile ne sont pas deux choses différentes, ou d’une certaine façon uniquement placées l’une à côté de l’autre, mais elles expriment la même réalité. La conversion est le « oui » total de celui qui remet son existence à l’Evangile, en répondant librement au Christ qui s’offre en premier à l’homme comme chemin, vérité et vie, comme celui qui seul le libère et le sauve. C’est précisément là le sens des premières paroles avec lesquelles, selon l’évangéliste Marc, Jésus ouvre la prédication de l’« Evangile de Dieu »: « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15).
L’appel: « convertissez-vous et croyez à l’Evangile » ne se trouve pas seulement au début de la vie chrétienne, mais il en accompagne tous les pas, il demeure en se renouvelant et il se diffuse en se ramifiant dans toutes ses expressions. Chaque jour est un moment favorable et de grâce, car chaque jour nous invite à nous remettre entre les mains de Jésus, à avoir confiance en Lui, à demeurer en Lui, à en partager son style de vie, à apprendre de Lui l’amour véritable, à le suivre dans l’accomplissement quotidien de la volonté du Père, l’unique grande loi de la vie. Chaque jour, même lorsque ne manquent pas les difficultés et les épreuves, la lassitude et les chutes, même quand nous sommes tentés d’abandonner le chemin à la suite du Christ et de nous renfermer sur nous-mêmes, dans notre égoïsme, sans nous rendre compte de la nécessité que nous avons de nous ouvrir à l’amour de Dieu en Christ, pour vivre la même logique de justice et d’amour. Dans le récent Message pour le carême, j’ai voulu rappeler qu’« il faut être humble pour accepter que quelqu’un d’autre me libère de mon « moi » et me donne gratuitement en échange son « soi ». Cela s’accomplit spécifiquement dans les sacrements de la réconciliation et de l’Eucharistie. Grâce à l’amour du Christ, nous pouvons entrer dans une justice « plus grande », celle de l’amour (cf. Rm 13, 8-10), la justice de celui qui, dans quelque situation que ce soit, s’estime davantage débiteur que créancier parce qu’il a reçu plus que ce qu’il ne pouvait espérer » (cf. ORLF n. 6 du 9 février 2010).
Le moment favorable et de grâce du carême nous montre sa propre signification spirituelle également à travers l’antique formule: Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière, que le prêtre prononce lorsqu’il impose un peu de cendres sur notre tête. Nous sommes ainsi renvoyés aux débuts de l’histoire humaine, quand le Seigneur dit à Adam, après la faute des origines: « A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise » (Gn 3, 19). Ici, la parole de Dieu nous rappelle notre fragilité, et même notre mort, qui en est la forme extrême. Face à la peur innée de la fin, et encore davantage dans le contexte d’une culture qui, de tant de manières, tend à censurer la réalité et l’expérience humaine de la mort, la liturgie quadragésimale, d’une part, nous rappelle la mort en nous invitant au réalisme et à la sagesse, mais, d’autre part, nous pousse surtout à saisir et à vivre la nouveauté inattendue que la foi chrétienne transmet à la réalité de la mort elle-même.
L’homme est poussière et il retournera à la poussière, mais il est une poussière précieuse aux yeux de Dieu, parce que Dieu a créé l’homme en le destinant à l’immortalité. Ainsi, la formule liturgique: « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière » trouve la plénitude de son sens en référence au nouvel Adam, le Christ. Le Seigneur Jésus lui aussi a librement voulu partager avec chaque homme le sort de la fragilité, en particulier à travers sa mort sur la croix; mais cette mort précisément, pleine de son amour pour le Père et pour l’humanité, a été le chemin de la glorieuse résurrection, à travers laquelle le Christ est devenu la source d’une grâce donnée à tous ceux qui croient en Lui et participent à la vie divine elle-même. Cette vie qui n’aura pas de fin est déjà en acte dans la phase terrestre de notre existence, mais elle sera portée à son accomplissement après la « résurrection de la chair ». Le petit geste de l’imposition des cendres nous révèle la richesse singulière de sa signification: c’est une invitation à parcourir le temps du carême comme une immersion plus consciente et plus intense dans le mystère pascal du Christ, dans sa mort et sa résurrection, à travers la participation à l’Eucharistie et à la vie de charité, qui naît de l’Eucharistie et dans laquelle elle trouve son accomplissement. Avec l’imposition des cendres nous renouvelons notre engagement à suivre Jésus, à nous laisser transformer par son mystère pascal, pour l’emporter sur le mal et faire le bien, pour faire mourir notre « vieil homme » lié au péché et faire naître l’« homme nouveau » transformé par la grâce de Dieu.
Chers amis! Tandis que nous nous apprêtons à entreprendre l’austère chemin du carême, nous voulons invoquer avec une confiance particulière la protection et l’aide de la Vierge Marie. Que ce soit elle, la première croyante en Christ, à nous accompagner au cours de ces quarante jours d’intense prière et de sincère pénitence, pour arriver à célébrer, purifiés et entièrement renouvelés dans l’intelligence et dans l’esprit, le grand mystère de la Pâque de son Fils.

Bon carême à tous!

MESSAGE DE BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2012

8 février, 2012

http://www.zenit.org/article-30093?l=french

MESSAGE DE BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2012

« Faisons attention les uns aux autres »

ROME, mardi 7 février 2012 (ZENIT.org) – « Je désire rappeler ici un aspect de la vie chrétienne qui me semble être tombé en désuétude : la correction fraternelle en vue du salut éternel » : Benoît XVI évoque cet aspect de la vie chrétienne, en vue de la sainteté, dans son message pour le carême 2012.
Le carême commence cette année le mercredi 22 février et le dimanche de Pâques tombe le 8 avril.
Le thème du message est tiré de l’Epître aux Hébreux : «Faisons attention les uns aux autres ?pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes» ?(He 10, 24).
Message de Benoît XVI pour le carême
Frères et sœurs,
Le Carême nous offre encore une fois l’opportunité de réfléchir sur ce qui est au cœur de la vie chrétienne : la charité. En effet, c’est un temps favorable pour renouveler, à l’aide de la Parole de Dieu et des Sacrements, notre itinéraire de foi, aussi bien personnel que communautaire. C’est un cheminement marqué par la prière et le partage, par le silence et le jeûne, dans l’attente de vivre la joie pascale.
Cette année, je désire proposer quelques réflexions à la lumière d’un bref texte biblique tiré de la Lettre aux Hébreux : « Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (10, 24). Cette phrase fait partie d’une péricope dans laquelle l’écrivain sacré exhorte à faire confiance à Jésus Christ comme Grand prêtre qui nous a obtenu le pardon et l’accès à Dieu. Le fruit de notre accueil du Christ est une vie selon les trois vertus théologales : il s’agit de nous approcher du Seigneur « avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi » (v. 22), de garder indéfectible « la confession de l’espérance » (v. 23) en faisant constamment attention à exercer avec nos frères « la charité et les œuvres bonnes » (v. 24). Pour étayer cette conduite évangélique – est-il également affirmé -, il est important de participer aux rencontres liturgiques et de prière de la communauté, en tenant compte du but eschatologique : la pleine communion en Dieu (v. 25). Je m’arrête sur le verset 24 qui, en quelques mots, offre un enseignement précieux et toujours actuel sur trois aspects de la vie chrétienne: l’attention à l’autre, la réciprocité et la sainteté personnelle.
1. « Faisons attention » : la responsabilité envers le frère.
Le premier élément est l’invitation à « faire attention » : le verbe grec utilisé est katanoein, qui signifie bien observer, être attentifs, regarder en étant conscient, se rendre compte d’une réalité. Nous le trouvons dans l’Évangile, lorsque Jésus invite les disciples à « observer » les oiseaux du ciel qui, bien qu’ils ne s’inquiètent pas, sont l’objet de l’empressement et de l’attention de la Providence divine (cf. Lc 12, 24), et à « se rendre compte » de la poutre qui se trouve dans leur œil avant de regarder la paille dans l’œil de leur frère (cf. Lc 6, 41). Nous trouvons aussi cet élément dans un autre passage de la même Lettre aux Hébreux, comme invitation à « prêter attention à Jésus » (3, 1), l’apôtre et le grand prêtre de notre foi. Ensuite, le verbe qui ouvre notre exhortation invite à fixer le regard sur l’autre, tout d’abord sur Jésus, et à être attentifs les uns envers les autres, à ne pas se montrer étrangers, indifférents au destin des frères. Souvent, au contraire, l’attitude inverse prédomine : l’indifférence, le désintérêt qui naissent de l’égoïsme dissimulé derrière une apparence de respect pour la « sphère privée ». Aujourd’hui aussi, la voix du Seigneur résonne avec force, appelant chacun de nous à prendre soin de l’autre. Aujourd’hui aussi, Dieu nous demande d’être les « gardiens » de nos frères (cf. Gn 4, 9), d’instaurer des relations caractérisées par un empressement réciproque, par une attention au bien de l’autre et à tout son bien. Le grand commandement de l’amour du prochain exige et sollicite d’être conscients d’avoir une responsabilité envers celui qui, comme moi, est une créature et un enfant de Dieu : le fait d’être frères en humanité et, dans bien des cas, aussi dans la foi, doit nous amener à voir dans l’autre un véritable alter ego, aimé infiniment par le Seigneur. Si nous cultivons ce regard de fraternité, la solidarité, la justice ainsi que la miséricorde et la compassion jailliront naturellement de notre cœur. Le Serviteur de Dieu Paul VI affirmait qu’aujourd’hui le monde souffre surtout d’un manque de fraternité : « Le monde est malade. Son mal réside moins dans la stérilisation des ressources ou dans leur accaparement par quelques-uns, que dans le manque de fraternité entre les hommes et entre les peuples » (Lett. enc. Populorum progressio [26 mars 1967], n. 66).
L’attention à l’autre comporte que l’on désire pour lui ou pour elle le bien, sous tous ses aspects : physique, moral et spirituel. La culture contemporaine semble avoir perdu le sens du bien et du mal, tandis qu’il est nécessaire de répéter avec force que le bien existe et triomphe, parce que Dieu est « le bon, le bienfaisant » (Ps 119, 68). Le bien est ce qui suscite, protège et promeut la vie, la fraternité et la communion. La responsabilité envers le prochain signifie alors vouloir et faire le bien de l’autre, désirant qu’il s’ouvre lui aussi à la logique du bien ; s’intéresser au frère veut dire ouvrir les yeux sur ses nécessités. L’Écriture Sainte met en garde contre le danger d’avoir le cœur endurci par une sorte d’« anesthésie spirituelle » qui rend aveugles aux souffrances des autres. L’évangéliste Luc rapporte deux paraboles de Jésus dans lesquelles sont indiqués deux exemples de cette situation qui peut se créer dans le cœur de l’homme. Dans celle du bon Samaritain, le prêtre et le lévite « passent outre », avec indifférence, devant l’homme dépouillé et roué de coups par les brigands (cf. Lc 10, 30-32), et dans la parabole du mauvais riche, cet homme repu de biens ne s’aperçoit pas de la condition du pauvre Lazare qui meurt de faim devant sa porte (cf. Lc 16, 19). Dans les deux cas, nous avons à faire au contraire du « prêter attention », du regarder avec amour et compassion. Qu’est-ce qui empêche ce regard humain et affectueux envers le frère ? Ce sont souvent la richesse matérielle et la satiété, mais c’est aussi le fait de faire passer avant tout nos intérêts et nos préoccupations personnels. Jamais, nous ne devons nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri du pauvre. À l’inverse, c’est l’humilité de cœur et l’expérience personnelle de la souffrance qui peuvent se révéler source d’un éveil intérieur à la compassion et à l’empathie : « Le juste connaît la cause des faibles, le méchant n’a pas l’intelligence de la connaître » (Pr 29, 7). Nous comprenons ainsi la béatitude de « ceux qui sont affligés » (Mt 5, 4), c’est-à-dire de ceux qui sont en mesure de sortir d’eux-mêmes pour se laisser apitoyer par la souffrance des autres. Rencontrer l’autre et ouvrir son cœur à ce dont il a besoin sont une occasion de salut et de béatitude.
« Prêter attention » au frère comporte aussi la sollicitude pour son bien spirituel. Je désire rappeler ici un aspect de la vie chrétienne qui me semble être tombé en désuétude : la correction fraternelle en vue du salut éternel. En général, aujourd’hui, on est très sensible au thème des soins et de la charité à prodiguer pour le bien physique et matériel des autres, mais on ne parle pour ainsi dire pas de notre responsabilité spirituelle envers les frères. Il n’en est pas ainsi dans l’Église des premiers temps, ni dans les communautés vraiment mûres dans leur foi, où on se soucie non seulement de la santé corporelle du frère, mais aussi de celle de son âme en vue de son destin ultime. Dans l’Écriture Sainte, nous lisons : « Reprends le sage, il t’aimera. Donne au sage : il deviendra plus sage encore ; instruis le juste, il accroîtra son acquis » (Pr 9, 8s). Le Christ lui-même nous commande de reprendre le frère qui commet un péché (cf. Mt 18, 15). Le verbe utilisé pour définir la correction fraternelle – elenchein – est le même que celui qui indique la mission prophétique de la dénonciation propre aux chrétiens envers une génération qui s’adonne au mal (cf. Ep 5, 11). La tradition de l’Église a compté parmi les œuvres de miséricorde spirituelle celle d’« admonester les pécheurs ». Il est important de récupérer cette dimension de la charité chrétienne. Il ne faut pas se taire face au mal. Je pense ici à l’attitude de ces chrétiens qui, par respect humain ou par simple commodité, s’adaptent à la mentalité commune au lieu de mettre en garde leurs frères contre des manières de penser et d’agir qui sont contraires à la vérité, et ne suivent pas le chemin du bien. Toutefois le reproche chrétien n’est jamais fait dans un esprit de condamnation ou de récrimination. Il est toujours animée par l’amour et par la miséricorde et il naît de la véritable sollicitude pour le bien du frère. L’apôtre Paul affirme : « Dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, rétablissez-le en esprit de douceur, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien, toi aussi être tenté » (Ga 6, 1). Dans notre monde imprégné d’individualisme, il est nécessaire de redécouvrir l’importance de la correction fraternelle, pour marcher ensemble vers la sainteté. Même « le juste tombe sept fois » (Pr 24, 16) dit l’Écriture, et nous sommes tous faibles et imparfaits (cf.1 Jn 1, 8). Il est donc très utile d’aider et de se laisser aider à jeter un regard vrai sur soi-même pour améliorer sa propre vie et marcher avec plus de rectitude sur la voie du Seigneur. Nous avons toujours besoin d’un regard qui aime et corrige, qui connaît et reconnaît, qui discerne et pardonne (cf. Lc 22, 61), comme Dieu l’a fait et le fait avec chacun de nous.
2. « Les uns aux autres » : le don de la réciprocité.
Cette « garde » des autres contraste avec une mentalité qui, réduisant la vie à sa seule dimension terrestre, ne la considère pas dans une perspective eschatologique et accepte n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle. Une société comme la société actuelle peut devenir sourde aux souffrances physiques comme aux exigences spirituelles et morales de la vie. Il ne doit pas en être ainsi dans la communauté chrétienne! L’apôtre Paul invite à chercher ce qui « favorise la paix et l’édification mutuelle » (Rm 14, 19), en plaisant « à son prochain pour le bien, en vue d’édifier » (Ibid.15, 2), ne recherchant pas son propre intérêt, « mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1 Co 10, 33). Cette correction réciproque et cette exhortation, dans un esprit d’humilité et de charité, doivent faire partie de la vie de la communauté chrétienne.
Les disciples du Seigneur, unis au Christ par l’Eucharistie, vivent dans une communion qui les lie les uns aux autres comme membres d’un seul corps. Cela veut dire que l’autre m’est uni de manière particulière, sa vie, son salut, concernent ma vie et mon salut. Nous abordons ici un élément très profond de la communion : notre existence est liée à celle des autres, dans le bien comme dans le mal ; le péché comme les œuvres d’amour ont aussi une dimension sociale. Dans l’Église, corps mystique du Christ, cette réciprocité se vérifie : la communauté ne cesse de faire pénitence et d’invoquer le pardon des péchés de ses enfants, mais elle se réjouit aussi constamment et exulte pour les témoignages de vertu et de charité qui adviennent en son sein. « Que les membres se témoignent une mutuelle sollicitude » (cf.1 Co 12, 25), affirme saint Paul, afin qu’ils soient un même corps. La charité envers les frères, dont l’aumône – une pratique caractéristique du carême avec la prière et le jeûne – est une expression, s’enracine dans cette appartenance commune. En se souciant concrètement des plus pauvres, le chrétien peut exprimer sa participation à l’unique corps qu’est l’Église. Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants. Quand un chrétien perçoit dans l’autre l’action du Saint Esprit, il ne peut que s’en réjouir et rendre gloire au Père céleste (cf. Mt 5, 16).
3. « pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » : marcher ensemble dans la sainteté.
Cette expression de la Lettre aux Hébreux (10, 24), nous pousse à considérer l’appel universel à la sainteté, le cheminement constant dans la vie spirituelle à aspirer aux charismes les plus grands et à une charité toujours plus élevée et plus féconde (cf.1 Co 12, 31-13, 13). L’attention réciproque a pour but de nous encourager mutuellement à un amour effectif toujours plus grand, « comme la lumière de l’aube, dont l’éclat grandit jusqu’au plein jour » (Pr 4, 18), dans l’attente de vivre le jour sans fin en Dieu. Le temps qui nous est accordé durant notre vie est précieux pour découvrir et accomplir les œuvres de bien, dans l’amour de Dieu. De cette manière, l’Église elle-même grandit et se développe pour parvenir à la pleine maturité du Christ (cf. Ep 4, 13). C’est dans cette perspective dynamique de croissance que se situe notre exhortation à nous stimuler réciproquement pour parvenir à la plénitude de l’amour et des œuvres bonnes.
Malheureusement, la tentation de la tiédeur, de l’asphyxie de l’Esprit, du refus d’« exploiter les talents » qui nous sont donnés pour notre bien et celui des autres (cf. Mt 25, 25s) demeure. Nous avons tous reçu des richesses spirituelles ou matérielles utiles à l’accomplissement du plan divin, pour le bien de l’Église et pour notre salut personnel (cf. Lc 12, 21b ; 1 Tm 6, 18). Les maîtres spirituels rappellent que dans la vie de la foi celui qui n’avance pas recule. Chers frères et sœurs, accueillons l’invitation toujours actuelle à tendre au « haut degré de la vie chrétienne » (Jean-Paul II, Lett. ap. Novo millennio ineunte [6 janvier 2001], n.31). En reconnaissant et en proclamant la béatitude et la sainteté de quelques chrétiens exemplaires, la sagesse de l’Église a aussi pour but de susciter le désir d’en imiter les vertus. Saint Paul exhorte : « rivalisez d’estime réciproque » (Rm 12, 10).
Face à un monde qui exige des chrétiens un témoignage renouvelé d’amour et de fidélité au Seigneur, tous sentent l’urgence de tout faire pour rivaliser dans la charité, dans le service et dans les œuvres bonnes (cf. He 6, 10). Ce rappel est particulièrement fort durant le saint temps de préparation à Pâques. Vous souhaitant un saint et fécond Carême, je vous confie à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et, de grand cœur, j’accorde à tous la Bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 3 novembre 2011.
BENEDICTUS PP. XVI

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