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Notre-Dame de Pompéi (8.5.07): Le chapelet, une « douce chaîne » qui relie à Dieu

9 mai, 2007

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http://www.zenit.org/french/

2007-05-08

Notre-Dame de Pompéi : Le chapelet, une « douce chaîne » qui relie à Dieu

Le jour de la « supplique »

ROME, Mardi 8 mai 2007 (ZENIT.org) Le chapelet est comme une « douce chaîne » qui nous relie à Dieu, disait le pape Jean-Paul en citant le fondateur du sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi dont cest aujourdhui la fête.

Les paroisses italiennes célèbrent en effet le 8 mai la fête de Notre Dame de Pompéi, et prient la fameuse supplique : le pape Jean-Paul II a visité ce sanctuaire et encouragé la prière du rosaire, dont le fondateur du sanctuaire a été un apôtre.

Le sanctuaire de Pompéi, près de Naples, été fondé par un laïc italien, le bienheureux Bartolo Longo (1841-1926), que le pape cite à cinq reprises dans sa Lettre apostolique sur le Rosaire de la Vierge Marie, du 16 octobre 2002.

A une époque de scepticisme et danticléricalisme, cet homme de loi italien devenu tertiaire dominicain, fonda le sanctuaire de Pompéi dédié à Notre-Dame du Rosaire, mais aussi des œuvres charitables en faveur denfants de détenus, et la communauté des Filles du Saint Rosaire de Pompéi.

Il enseignait le catéchisme et à prier le rosaire. Il est mort à Pompéi le 5 octobre 1926.

Il a été béatifié par Jean-Paul II le 26 octobre 1980.

« Le bienheureux Bartolo Longo, écrit-il, eut un charisme spécial, celui de véritable apôtre du Rosaire. Son chemin de sainteté sappuie sur une inspiration entendue au plus profond de son cœur :  » Qui propage le Rosaire est sauvé ! « . À partir de là, il sest senti appelé à construire à Pompéi un sanctuaire dédié à la Vierge du Saint Rosaire près des ruines de lantique cité tout juste pénétrée par lannonce évangélique avant d’être ensevelie en 79 par l’éruption du Vésuve et de renaître de ses cendres des siècles plus tard Par son œuvre entière, en particulier par les  » Quinze Samedis « , Bartolo Longo développa l’âme christologique et contemplative du Rosaire ; il trouva pour cela un encouragement particulier et un soutien chez Léon XIII, le  » Pape du Rosaire  » » (RVM, 8).

« Le bienheureux Bartolo Longo, explique encore Jean-Paul II, voyait aussi le chapelet comme une « chaîne » qui nous relie à Dieu. Une chaîne, certes, mais une douce chaîne ; car tel est toujours la relation avec Dieu qui est Père. Une chaîne « filiale », qui nous accorde à Marie, la « servante du Seigneur » (Lc 1, 38) et, en définitive, au Christ lui-même qui, tout en étant Dieu, sest fait « serviteur » par amour pour nous (Ph 2,7) » (RVM, 36).

Jean-Paul II exhortait les fidèles en ces termes : « Reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains, le redécouvrant à la lumière de l’Écriture, en harmonie avec la liturgie, dans le cadre de votre vie quotidienne. Que mon appel ne reste pas lettre morte ! Je fais volontiers miennes les paroles touchantes par lesquelles Bartholo Longo termine la célèbre Supplique à la Reine du Saint Rosaire : « Ô Rosaire béni par Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu, lien damour qui nous unit aux Anges, tour de sagesse face aux assauts de lenfer, havre de sécurité dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons plus. Tu seras notre réconfort à lheure de lagonie. À toi, le dernier baiser de la vie qui s’éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire de Pompéi, ô notre Mère très chère, ô refuge des pécheurs, ô souveraine Consolatrice des affligés. Sois bénie en tout lieu, aujourdhui et toujours, sur la terre et dans le ciel  » (RVM, 43) ».

Des diplomates musulmans invités à une formation sur l’Eglise catholique

9 mai, 2007

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2007-05-08

Des diplomates musulmans invités à une formation sur l’Eglise catholique

D’une durée de trois semaines, à l’Université pontificale grégorienne de Rome

ROME, Mardi 8 mai 2007 (ZENIT.org) Un cours sur la politique internationale du Saint-Siège adressé aux diplomates de pays à majorité musulmane a été inauguré lundi à lUniversité pontificale grégorienne de Rome, en présence des cardinaux Tarcisio Bertone et Renato Martino respectivement secrétaire dEtat et président du Conseil pontifical justice et paix.

Le cours dintroduction à la connaissance de lEglise catholique pour les diplomates des pays à majorité musulmane de la Méditerranée et du Moyen-Orient a pour thème : « LEglise catholique et la politique internationale du Saint-Siège ».

Ce cours, proposé par la Fondation « La Grégorienne » et par lInstitut international Jacques Maritain, dure trois semaines du 7 au 20 mai à Rome, et du 21 au 27 mai à Turin. Il présente « lorganisation et le fonctionnement des divers organes du Saint-Siège, lactivité diplomatique des nonciatures, laction humanitaire de lEglise pour la paix », comme le soulignait hier lundi « Radio Vatican ».

Le thème proposé par les organisateurs est : « Le dialogue interreligieux est le chemin vers la paix », autrement dit « instrument d’éducation à la paix pour construire une paix authentique et durable » a souligné le cardinal Bertone sur les ondes de Radio Vatican.

« Cette affirmation répond à une exigence profonde a-t-il commenté , car le dialogue interreligieux nest certainement pas une option ».

« Le dialogue est une nécessité vitale. Nous ne saurions y renoncer. Cest un engagement qui implique tout le monde, un engagement pour construire la paix et promouvoir les droits de lhomme ».

Le secrétaire dEtat a entre autres cité « le droit à la vie et le droit à la liberté religieuse des droits », des droits vers lesquels « doit converger la lutte contre toute forme de violence, surtout si la violence est invoquée au nom de Dieu, au nom de la religion ».

Le cardinal Bertone a ensuite confirmé linquiétude du Saint-Siège pour « la situation qui prévaut dans les pays du Moyen-Orient et pour le conflit qui continue denflammer la terre de Jésus, sans quaucune solution ne soit encore en vue ».

« Le Saint-Siège sengage de toutes ses forces et par tous les moyens, avant tout par la prière, puis en organisant des rencontres interreligieuses, des rencontres diplomatiques, des rencontres avec les chefs dEtat du Moyen-Orient, et avec tous ceux qui sont engagés à promouvoir la paix dans cette région, à éliminer les causes endémiques de ces conflits », a-t-il rappelé.

Le Vatican se sent également concerné par les problèmes qui affligent lAfrique et « tient surtout à ce que lEurope et les grandes puissances du nord nabandonne pas ce continent ».

Le voyage de Benoît XVI au Brésil, a poursuivi le cardinal Bertone est le « signe de lintérêt que lEglise porte à lAmérique latine et à ses problèmes qui ont été largement analysés, notamment par la presse et par les moyens de communication, en prévision de ce premier voyage intercontinental du pape ».

« Nous verrons ensuite les résultats, tout comme nous verrons les fruits de ce voyage et des messages forts que le pape lancera et qui, espérons-le, seront accueillis tant par les communautés locales et par les Eglises locales, que par les hommes politiques de chaque nation », a-t-il conclu.

Le cours, articulé en leçons le matin et visites guidées dans des structures de lEglise laprès-midi, est organisé en collaboration avec la Georgetown University de Washington, D.C., la Libera Università Maria S.S. Assunta de Rome, lUniversité Saint-Joseph di Beyrouth, sous le haut patronage du Ministère des Affaires étrangères italien, des institutions locales du Latium et du Piémont, et de la Représentation italienne auprès de la Commission européenne

commente à l’évangile de Jean 15.1-8 de demain, de Saint’Augustin

8 mai, 2007

commente à l’évangile de Jean 15.1-8 de demain, de Saint’Augustin, le teste, comme vous verrez, est divisé en deux part: 1-3 ; 4-7 ; du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/jean/tr81-90/tr81.htm

« QUATRE-VINGTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS CES PAROLES : « JE SUIS LA VRAIE VIGNE ET MON PERE EST LE VIGNERON », JUSQU’À CES AUTRES : « DÉJÀ VOUS ÊTES PURS A CAUSE DE LA PAROLE QUE JE VOUS AI DITE ». (Chap. XV, 1-3.)

JÉSUS-CHRIST, VIGNE ET VIGNERON.

Le Sauveur est, comme homme, la vigne, c’est-à-dire le cher de l’Eglise, tandis que nous en sommes les branches ou les membres : comme Dieu, il est, aussi bien que le Père, le vigneron qui retranche les bourgeons improductifs et émonde par la parole de la foi ceux qui rapportent du fruit.

1. Cet endroit de l’Evangile, mes frères, où Notre-Seigneur dit à ses disciples qu’il est la vigne et qu’ils en sont les branches, doit s’entendre en ce sens que Jésus-Christ homme, médiateur entre Dieu et les hommes (1), est le chef de l’Eglise et que nous sommes ses membres. La vigne et ses branches sont de même nature; c’est pourquoi, comme il était Dieu et que nous n’avons pas la nature divine, il s’est fait homme, afin que la nature humaine fût en lui comme une vigne, dont nous autres hommes nous pourrions être les branches. Mais que veut dire : « Je suis la vraie vigne? » En ajoutant le mot « vraie », a-t-il voulu dire qu’il se rapporte à cette vigne d’où la comparaison est tirée ? Il est en effet appelé vigne par comparaison, et non par appropriation, comme il est appelé brebis, agneau, lion, rocher, pierre angulaire et autres choses qui sont vraiment ce que leur nom signifie; mais qui, dans le cas présent, servent à établir une comparaison et non à indiquer l’existence de propriétés réelles. Aussi, quand Jésus dit : « Je suis la vraie vigne », c’est pour se distinguer de celle à qui il est dit : « Comment as-tu dégénéré jusqu’à devenir une fausse vigne (2) ? » Car peut-on dire qu’elle était une vraie vigne,

1. I Tim. II, 5. 2. Jérém. II, 21.celle dont on attendait du raisin et qui a produit des

épines (1) ?

2. « Je suis la vraie vigne », dit Jésus-Christ, « et mon Père est le vigneron. Il retranchera toutes les branches qui ne portent point de fruit en moi, et il émondera toutes celles qui portent du fruit, afin qu’elles en portent davantage ». Le vigneron et la vigne sont-ils donc la même chose ? Jésus-Christ est la vigne selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père est plus grand que moi (2) ». Mais selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père et moi nous sommes un (3) », il est lui-même le vigneron ; non pas un vigneron comme ceux qui en travaillant ne peuvent donner que des soins extérieurs, mais un vigneron capable de donner l’accroissement intérieur. « Car ce n’est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui « est quelque chose, mais c’est Dieu qui donne l’accroissement ». Or, Jésus-Christ est vraiment Dieu; car « le Verbe était Dieu », ce qui fait que le Père et lui ne sont qu’un; et si « le Verbe s’est fait chair (4) », ce qu’il n’était pas, il est cependant resté ce qu’il était. Enfin, après avoir dit du Père, en parlant de lui comme d’un vigneron, qu’il retranchera les branches stériles et qu’il émondera celles qui 1. Isa. V, 4.

2. Jean, XIV, 28. 3. Id. X, 30. 4. Id. I, 1, 14.

30

porteront du fruit, afin de leur en faire porter davantage, il montre qu’il émondera lui-même aussi les branches, et il ajoute aussitôt : « Déjà vous êtes purs, à cause de la « parole que je vous ai dite ». Voilà que lui-même il émonde les branches; c’est l’office du vigneron, et non celui de la vigne. Il fait même de quelques branches ses coopérateurs. Car bien qu’ils ne donnent pas l’accroissement, ils contribuent néanmoins en quelque chose à le produire, sans toutefois le faire par leur propre puissance. « Parce que sans moi », dit Jésus-Christ, « vous ne pouvez rien faire ». Écoute-les, ils en font eux-mêmes l’aveu. « Qu’est-ce qu’Apollo? Qu’est-ce que Paul? Des ministres par qui, siwn, vous avez cru et chacun selon le don du Seigneur. Moi, j’ai planté, Apollo a arrosé; c’est donc selon le don que le Seigneur a fait à chacun, et non de leur propre fonds ». Voyez ce qui suit : Mais « Dieu a donné l’accroissement (1) »; ce n’est donc point par eux, mais par lui-même, que Dieu l’a fait. Cela, en effet, surpasse la faiblesse humaine, la grandeur même des anges, et n’appartient qu’à la Trinité qui seule est le vigneron. « Déjà vous êtes purs». Emondés sans doute, mais ayant besoin de l’être encore. S’ils n’avaient pas été taillés, ils n’auraient pu porter de fruit, et cependant quiconque porte du fruit, le vigneron l’émonde pour lui en faire porter davantage. Il porte du fruit parce qu’il est taillé, et pour qu’il en porte davantage, on l’émonde encore. En effet, quel est celui qui en cette vie est assez émondé, pour n’avoir pas besoin de l’être de plus en plus en cette vie, en laquelle, « si nous disons que nous n’avons « pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est point en nous; mais si nous confessons nos péchés, il est quelqu’un de fidèle et de juste qui nous remettra nos péchés et nous purifiera de toute iniquité, (2) ? » Qu’il émonde donc ceux qui sont déjà émondés, c’est-à-dire qui portent des fruits, afin qu’ils portent d’autant plus de fruits qu’ils seront plus émondés.

3. « Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai dite ». Pourquoi ne dit-il pas: Vous êtes purs à cause du baptême dont vous avez été lavés, mais bien a à cause 1. I Cor. III, 5-7.

2. I Jean, I, 8, 9.

de la parole que je vous ai dite ? » Parce que dans l’eau c’est encore la parole qui purifie? Retranche la parole, et l’eau, que sera-t-elle? De l’eau. La parole se joint à l’élément, et aussitôt se fait le sacrement qui est comme une parole visible. C’est ce qu’il avait dit en lavant les pieds de ses disciples: « Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds ; car il est pur tout entier (1) ». D’où vient à l’eau cette vertu si grande, qu’en touchant le corps elle purifie le coeur? Elle lui vient uniquement de la parole; non parce que l’on prononce cette parole, mais parce que l’on y croit. Car en ce qui concerne la parole elle-même, autre chose est le son qui passe, autre chose est la vertu qui reste. « C’est la parole de la foi que nous vous prêchons», dit l’Apôtre, « parce que si vous confessez de bouche que Jésus est le Seigneur, et si vous croyez de coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, vous serez sauvés. Il faut croire de coeur pour obtenir la justice, et confesser de bouche pour obtenir le salut (2)» . Aussi est-il dit dans les Actes des Apôtres : « Purifiant leurs coeurs par la foi (3) ». Pierre dit aussi dans son Epître : « Le baptême vous sauve, non par la purification des souillures de la chair, mais par le témoignage d’une bonne conscience (4). C’est la parole de la foi que nous vous prêchons », parole qui sanctifie le baptême et lui donne la vertu de purifier; car Jésus-Christ qui est avec nous la vigne, et avec le Père le vigneron, « a aimé l’Église et s’est livré pour elle». Lis l’Apôtre et vois ce qu’il ajoute : « Afin de la sanctifier en la purifiant dans le baptême de l’eau par la parole (5) La purification ne serait donc pas l’effet de cet élément fluide et coulant, si on n’y ajoutait « la parole ». Cette parole de foi a tant de force dans l’Église de Dieu, qu’elle purifie même un petit enfant par lintermédiaire de celui qui croit, qui l’offre, le bénit et le lave dans ces eaux salutaires ; et néanmoins cet enfant ne peut encore ni croire de coeur pour obtenir la justice, ni confesser de bouche pour obtenir le salut. Tout cela se fait par cette parole dont Notre-Seigneur a dit : « Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai dite ».

1. Jean, XIII, 10. 2. Rom. X, 8-10. 3. Act. XV, 9. 4. I Pierre, III, 21. 5. Ephés. V, 25, 26.

QUATRE-VINGT-UNIÈME TRAITÉ

DEPUIS CES PAROLES : « DEMEUREZ EN MOI, ET MOI EN VOUS », JUSQU’A CES AUTRES : « TOUT CE QUE VOUS VOUDREZ, VOUS LE DEMANDEREZ ET IL VOUS SERA ACCORDÉ ».(Ch. XV, 4-7.)

LA VIGNE ET LES BRANCHES.

De même que les branches de la vigne ne peuvent avoir de sève et porter de fruit qu’autant qu’elles adhèrent au cep, de même nous ne pouvons rien faire dans l’ordre du salut sans l’union avec Jésus-Christ ; mais, dès lors que nous sommes unis à lui par la grâce et la fidélité à ses commandements, nous pouvons demander tout ce qui est vraiment utile à notre âme, et nous l’obtiendrons.

1. Jésus dit qu’il est la vigne, ses disciples les branches, et son Père le vigneron ; nous l’avons déjà expliqué de notre mieux. Dans la leçon d’aujourd’hui, il continue à dire qu’il est la vigne, et que ses disciples sont les branches ; voici ses paroles: « Demeurez en moi, et moi en vous ». Ils ne sont pas en lui de la même manière qu’il est lui-même en eux. Mais ces deux sortes de demeure sont utiles, non pas à lui, mais à eux. Les branches, en effet, sont dans la vigne de telle manière qu’elles ne lui donnent pas, mais qu’elles en reçoivent la sève qui les fait vivre ; et la vigne est dans les branches, de telle sorte qu’elle leur fournit l’aliment dont elles vivent, sans le recevoir d’elles. De la même manière, Jésus-Christ demeure en ses disciples, et eux demeurent en lui : c’est pour eux un avantage, et non pour lui. Qu’une branche, en effet, soit séparée d’une racine vivante, il peut en pousser une autre ; mais la branche coupée ne peut vivre sans la racine.2. Enfin il ajoute ces paroles : « De même a que la branche ne peut porter de fruit par elle-même, si elle ne demeure unie à la a vigne ; ainsi en sera-t-il de vous, si vous ne restez pas en moi ». Grande recommandation de la grâce, mes frères,.qui instruit le coeur des humbles et ferme la bouche des superbes. Voilà ce à quoi doivent répondre, s’ils l’osent, ceux qui, ignorant la justice de Dieu et voulant établir leur propre justice, ne sont pas soumis à celle de Dieu (1).Voilà ce à quoi doivent répondre ceux qui se plaisent à eux-mêmes et qui pensent pouvoir faire le bien sans le secours de Dieu. Ne résistent-ils

1. Rom, X, 3.

pas à une pareille vérité, ces hommes à l’esprit corrompu, réprouvés dans leur foi (1), qui parlent et réprouvent d’après leur iniquité, et qui disent : C’est Dieu qui a fait de nous des hommes; mais c’est à nous-mêmes que nous devons d’être justes? Que dites-vous, vous qui vous trompez vous-mêmes ? vous n’affirmez pas le libre arbitre, mais vous le précipitez du faîte où veut l’élever votre vaine présomption, jusqu’au fond de l’abîme. Votre parole est que l’homme fait le bien par lui-même : voilà la montagne au sommet de laquelle vous porte votre orgueil. Mais la vérité vous contredit en ces termes : « La branche a ne peut porter de fruit par elle-même, si elle ne demeure unie à la vigne ». Allez maintenant par vos sentiers raboteux, et, sans vous laisser arrêter par rien, laissez-vous emporter par votre vain bavardage. Voilà le vide de votre présomption. Mais voyez ce qui vous attend, et s’il vous reste encore un peu de sens, vous en serez saisis d’horreur. Celui qui pense porter du fruit de lui-même, n’est pas uni à la vigne. Celui qui n’est pas uni à la vigne, n’est pas uni à Jésus-Christ ; celui qui n’est pas uni à Jésus-Christ n’est pas chrétien. Voilà la profondeur de l’abîme où vous tombez.3. Mais consid

érez encore ce que la vérité ajoute ensuite : « Je suis la vigne, vous êtes les branches. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits, parce que sans moi vous ne pouvez rien faire ». Il veut nous empêcher de croire que, d’elle-même, la branche peut au moins porter quelque petit fruit ; aussi, après avoir dit

1 II Tim. III, 8.

32

« Celui-là porte beaucoup de fruit », il n’ajoute pas: sans moi vous ne pouvez faire que peu de chose, mais il dit : « Vous ne pouvez rien faire». Donc on ne peut faire ni peu ni beaucoup sans celui sans lequel on ne peut rien faire. Bien que la branche n’ait porté que peu de fruit, le vigneron l’émonde afin qu’elle en porte davantage ; mais si elle ne demeure pas unie à la vigne, et si elle ne tire pas sa vie de la racine, elle ne pourra jamais porter de fruit, si petit qu’il soit. Jésus-Christ n’eût pu être la vigne, s’il n’eût été homme; et, cependant, il ne pourrait communiquer la grâce aux branches, s’il n’était aussi Dieu ; sans cette grâce on ne peut donc vivre, mais la mort reste néanmoins au pouvoir du libre arbitre. Aussi le Christ dit-il : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme une branche coupée ; et il séchera, et on le ramassera, et on le jettera au feu, et il sera brûlé ». Les branches de la vigne sont d’autant plus méprisables, si elles ne restent pas unies à la vigne, qu’elles sont plus glorieuses si elles y restent. Enfin, ainsi que le Seigneur le dit en parlant d’elles par le prophète Ezéchiel, lorsqu’elles sont coupées, elles ne sont d’aucune utilité pour l’usage du vigneron; elles ne peuvent être employées par le charpentier (1). Il n’y a que deux choses qui conviennent à ces branches : ou la vigne ou le feu; si elles sont unies à la vigne, elles ne seront pas jetées au feu; afin de n’être pas jetées au feu, qu’elles restent donc unies à la vigne.

4. « Si vous restez en moi », dit Notre-Seigneur, « et que mes paroles restent en vous, tout ce que vous voudrez vous le demanderez, et il vous sera accordé ». En demeurant en Jésus-Christ, que peuvent-ils vouloir que ce qui convient à Jésus-Christ ? Que peuvent-ils vouloir, en restant dans le Sauveur, que ce qui n’est pas étranger au salut? En effet, autre chose est ce que nous voulons en tant que nous sommes en Jésus-Christ, autre chose est ce que nous voulons en tant que nous sommes encore dans ce monde. Par suite de 1. Ez

éch. XV, 5.

notre demeure en ce monde, il nous arrive parfois de demander ce qui, à notre insu, ne nous est pas avantageux. Mais ne croyons pas que nous serons exaucés à cet égard, si nous restons en Jésus-Christ ; car, lorsque nous le prions, il ne nous accorde que ce qui nous est utile. Mais si nous demeurons en lui, et sises paroles demeurent en nous, nous pouvons lui demander tout ce que nous voudrons, et il nous l’accordera. Car si nous demandons quelque chose et qu’il ne nous l’accorde pas, c’est que nous ne demandons point ce que comporte sa demeure en nous, ni ce que comportent ses paroles qui demeurent en nous ; mais nous demandons ce que nous inspirent la faiblesse et la cupidité de la chair, qui ne demeurent point en lui et en qui ne demeurent point ses paroles. Assurément à ses paroles appartient cette prière qu’il nous a enseignée, et dans laquelle nous disons : « Notre Père qui êtes dans les cieux (1) ». Dans nos demandes ne nous écartons point des paroles et du sens de cette prière, et tout ce que nous demanderons nous sera accordé. Quand nous faisons ce qu’il commande, et que nous aimons ce qu’il promet, on peut dire alors que ses paroles demeurent en nous. Mais quand ses paroles demeurent dans notre mémoire, sans se refléter dans notre conduite, alors la branche n’est plus unie à la vigne, parce qu’elle ne tire pas sa sève de la racine. C’est pour marquer cette différence, qu’il est écrit: « Ils retenaient dans leur mémoire ses commandements, afin de les pratiquer (2) ». Plusieurs, en effet, les gardent dans leur mémoire, mais pour les mépriser, ou bien même pour s’en moquer et les combattre. En ceux-là ne demeurent point les paroles de Jésus-Christ ; ils les touchent, mais ils n’y sont pas attachés; c’est pourquoi, au lieu de tourner à leur avantage, elles rendront témoignage contre eux, et comme elles sont en eux sans y faire leur demeure, ils ne les possèdent que pour être jugés par elles.

1. Matth. VI, 9. 2. Ps. CII, 18.

La rencontre inter-religieuse selon François d’Assise

8 mai, 2007

du site:

http://www.inxl6.org/article3110.php

Repères > Réflexions

La rencontre inter-religieuse selon François d’Assise

« Spirituellement, les frères qui vont chez les infidèles écrivait Saint François en 1221, de retour de son voyage missionnaire en Égypte et Palestine peuvent se comporter parmi eux de deux façons. La première est qu’ils ne provoquent pas de disputes et de litiges mais soient assujettis à toute créature humaine par amour de Dieu et qu’ils confessent d’être chrétiens. La deuxième est qu’ils annoncent la parole de Dieu, au moment où il plaira au Seigneur, afin qu’ils croient en Dieu tout puissant Père Fils et Saint Esprit ».

P. Cesare Baldi
09/10/2006

Quelle formidable leçon de méthodologie missionnaire nous donne notre patron Saint François dAssise dans ce passage extrait du chapitre 16 de la Première Règle (approuvée oralement par le Pape Innocent III, ne portant aucun cachet ni sceau). Le champion de la pauvreté nous propose deux façons d’être missionnaires et la première nest pas celle à laquelle tout le monde sattend, à savoir lannonce de la Parole de Dieu, la prédication des vérités de la foi, la proposition doctrinale explicite, mais au contraire un témoignage de vie : éviter des disputes.

Cette invitation est loin d’être banale et aujourdhui encore elle nest pas souvent mise en oeuvre : il ne sagit pas dune simple exhortation à « bien se tenir », mais davantage à construire le témoignage missionnaire sur la valeur de la communion vécue et visible, cest-à-dire créer des équipes missionnaires de frères et de sœurs capables de vivre et de travailler ensemble.

En quelques phrases François saisit le lien profond et intrinsèque entre la mission et la communion, entre ses frères, avec Dieu et avec le monde.

« Qu’ils ne provoquent pas de disputes ou de litiges » : nous avons tellement besoin aujourdhui encore de personnes qui savent montrer quelles sentendent bien avec les autres en évitant toute situation de conflit ! Il suffit daller dans une rue de nimporte quelle ville, nimporte quand, et regarder autour de soi pour comprendre à quel point la nécessité dune telle règle est grande : nous sommes tous avec les nerfs à fleur de peau… Et même si nous restons enfermés chez nous, les choses ne changent pas tellement : combien de couples sont en crise, combien de familles sont en proie à des discussions, des litiges… Même parmi les personnes les plus influentes et responsables, lhabitude incivile et indécente de crier ses propres vérités est de plus en plus diffuse, en les brandissant comme une épée contre les interlocuteurs, qui deviennent ainsi systématiquement des adversaires, des ennemis, des hérétiques à mettre au bûcher, quoiquils disent ou quils fassent.

« Qu’ils soient assujettis à toute créature humaine par amour de Dieu » : dans ces mots il ne sagit pas de bonté gratuite, de pusillanimité ou de masochisme, mais de lamour de Dieu ! Considérons-nous vraiment notre Dieu comme un Père ? Et alors ne soyons pas hypocrites : lautre doit être important pour nous, plus important. Nous devons apprendre à éprouver un sens de responsabilité pour lautre, quelle que soit son identité, précisément pour que lInfini fasse son apparition dans notre rapport.

« Qu’ils confessent d’être chrétiens », quils ne se cachent pas et ne cachent pas leur foi et, « au moment où il plaira au Seigneur », quils soient prêts à annoncer sa parole. François insiste avec une grande délicatesse sur le fait que nous ne décidons pas du moment de lannonce mais cest le Seigneur qui nous lindique : lorsque cela lui plaira, le moment opportun arrivera, loccasion favorable à saisir, mais sans forcer la main du Père Éternel. Une annonce déplacée, insistante ou envahissante, au mauvais moment, annule des mois, des années dun lent travail de préparation car elle entacherait la confiance et lestime que le missionnaire est parvenu à construire autour de lui et sèmerait le soupçon du prosélytisme.

Raymond Lulle, philosophe, théologien et missionnaire, presque contemporain du Pauvre dAssise, est considéré le maître laïc du dialogue interreligieux ; il sest profondément converti alors quil était déjà marié avec des enfants. À Palma de Majorque, où il est naquit, il entra en contact avec limportante communauté des Sarrasins. Sa pensée brille dune lumière toute particulière en ce Moyen-Âge souvent qualifié avec une grande facilité d’ère de lobscurantisme ; ses études approfondies ne concernent pas seulement la spiritualité franciscaine et la tradition augustinienne, mais aussi le mysticisme islamique (le soufisme) et celui hébraïque de la Kabbale. Son ouvrage, le « Livre du Gentil et des trois Sages » raconte lhistoire dun païen qui, grâce à sa rencontre avec trois sages un juif, un chrétien et un musulman retrouve une dimension spirituelle heureuse, précédemment égarée.

Le texte ne révèle pas le choix religieux du protagoniste et nattribue la suprématie à aucun des sages, mais introduit une dame mystérieuse symboliquement dénommée Intelligence, qui apparaît la dépositaire et la garante de la vérité unique contenue par les trois fois. Lulle semble suggérer que la pluralité des fois doit être comprise comme la participation de toutes les traditions religieuses au culte du seul, du vrai Dieu. Lauteur ne peut pas être taxé de syncrétisme ou de relativisme car à ses yeux le Christianisme est investi dune vocation et dune responsabilité des plus hautes : montrer lharmonie des trois fois monothéistes.

Relire aujourdhui cette œuvre du « docteur illuminé » tel est le surnom donné à Lulle est plus que jamais opportun, à une époque où « laffrontement des civilisations » est soigneusement mis au point par daucuns, tandis que des accusations réciproques sont continuellement lancées à la télé dun bout à lautre du globe. Nous avons besoin dopérateurs dharmonie. Nous ne savons plus que faire des contrebandiers de haine, camouflés derrière une dignité religieuse inébranlable ; nous avons besoin de frères et de sœurs décidés à la lutte la plus dure, celle de savoir soigneusement éviter les litiges et les disputes.Traduction : Agence MISNA

Les Apologistes grecs : naissance d’une théologie…

7 mai, 2007

en discours sérieux et qui est proche a les catéchèses du Pape de ce moment du site:

http://www.theologia.fr/article/index.jsp?docId=2287476

Les Apologistes grecs : naissance d’une théologie

Lors des XVIIe Rencontres nationales de patristique de Carcassonne (juin 2005), Bernard Pouderon, spécialiste de la littérature grecque chrétienne des IIe et IIIe siècles, a fait une communication sur les Apologistes grecs et leur place dans l’histoire de la théologie. Ces Apologistes, qui ont tout fait pour expliquer la foi chrétienne à « ceux de l’extérieur », ont abordé les questions difficiles de la pluralité et de l’unicité de Dieu, la transcendance et l’immanence de Dieu en ce monde, l’histoire du salut…
Ceux qu’on appelle les Apologistes grecs la première génération de polémistes chrétiens, dont la production s’étend sur l’ensemble du second siècle, du principat d’Hadrien à celui de Commode sont au nombre de cinq, soit, dans l’ordre chronologique : Aristide, Justin, Tatien, Athénagore et Théophile. À ces noms, il faut joindre ceux de Quadratus, strictement contemporain d’Aristide, mais dont nous ne connaissons pratiquement rien ; de Méliton, l’évêque de Sardes, dont l’Apologie n’a été conservée que très fragmentairement ; d’Apollinaire, l’évêque d’Hiérapolis, et du rhéteur Miltiade, dont les ouvrages ne sont connus que par la liste qu’en donne Eusèbe. Ajoutons encore, pour faire bonne mesure, le satiriste Hermias, qu’on ne sait trop situer dans le temps, voire l’auteur anonyme de l’Écrit à Diognète, à la frontière du IIe et du IIIe siècle.

Les Apologies ne sont ni des traités théologiques, ni des ouvrages dogmatiques. Néanmoins, dans leur désir d’expliquer la foi chrétienne à « ceux de l’extérieur », les Apologistes ont dû énoncer dans des termes compréhensibles à leur public, et, en conséquence, concevoir clairement, le message (« kérygme ») spécifique à la religion chrétienne, c’est-à-dire la pluralité et l’unicité du Dieu chrétien, la transcendance et l’immanence de Dieu en ce monde, l’histoire du salut. Ils sont donc à la fois de précieux témoins de l’élaboration du dogme au second siècle, et des acteurs privilégiés de cette mise en forme.

Foi et raison

Un premier constat s’impose : la théologie des Apologistes est autant une théologie « au regard de la raison » qu’au regard de la foi comme deux approches complémentaires d’une vérité unique. Cette importance de la raison, en matière de croyances religieuses, s’explique par le fait que, pour la grande majorité d’entre eux, ils ont été formés dans la philosophie grecque, dont ils ont conservé les principes méthodologiques et épistémologiques, et qu’ils s’adressent à un public païen, sensé être peu réceptif à une argumentation par les Écritures ou par la foi seule, mais sensible, en revanche, à la conformité des doctrines avec la raison. Le Dieu des Apologistes est donc (au moins en apparence) autant le Dieu des philosophes (entre autres celui de Platon) que celui d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. La définition de Dieu selon les normes de la philosophie (incréé, inengendré, impassible, incompréhensible, inaccessible aux sens) est omniprésente chez eux ; elle permet à la fois de satisfaire à la raison, de dénier toute divinité véritable aux dieux du paganisme et de prendre ses distances vis-à-vis des anthropomorphismes du judaïsme, que le polémiste païen Celse mettait en parallèle avec ceux du polythéisme grec. Cette « transcendantalisation » de Dieu, cependant, n’équivaut pas à un dégagement vis-à-vis du monde (comme c’est en partie le cas chez les gnostiques), puisque Dieu est également défini par son action, non seulement à travers la création, mais aussi à travers l’œuvre de salut, « l’économie », dont la notion permet de faire le lien entre le Père et le Fils.

La pluralité au sein de la monade divin ; entre modalisme et subordinatianisme

Le Dieu des Apologistes est « Père, Fils et Esprit » ; c’est la formule baptismale, plusieurs fois répétée dans leurs ouvrages, et ainsi élevée au rang de dogme. Néanmoins, par delà la formule, le rôle et la distinction des trois entités divines paraissent incertains. D’une part, le Père et le Fils sont tantôt confondus (le Verbe n’étant alors plus qu’une « puissance » du Père), tantôt au contraire distingués au point qu’il est question d’un « second Dieu » à côté du premier (l’expression apparaît chez Justin). De même, l’existence propre de l’Esprit et sa divinité ne font pas l’objet d’une affirmation sans équivoque ; parfois, l’Esprit paraît confondu avec le Fils, par l’intermédiaire des concepts de Logos ou de Sophia (c’est entre autres le cas chez Théophile), et il n’est en tout cas jamais qualifié de Dieu comme l’est le Fils. C’est cette hésitation entre le modalisme (qui voit dans le Verbe et l’Esprit des « modes d’action » du Père) et le subordinatianisme, qui fait d’eux des entités distinctes subordonnées au Père, que nous allons maintenant explorer.

De fait, la théologie des Apologistes présente, non pas dans la théorie dogmatique, mais dans l’expression, des aspects qu’on peut qualifier tantôt de monarchianistes, tantôt au contraire de « dithéistes », selon que l’on privilégie, dans leur formulation théologique, telle ou telle des tournures qu’ils emploient pour rendre compte du paradoxe chrétien. Monarchianiste non pas dans le sens que ce mot prendra au siècle suivant, pour désigner une déviation doctrinale niant ou limitant autant que faire se peut la distinction des « personnes », mais parce que, contre le polythéisme des cités et le dualisme gnostique, l’unicité de Dieu et son « unique volonté » y sont mis en relief plus que sa division. Il est à cet égard très révélateur qu’on attribue à Justin un traité De la monarchie, ou que le terme monarchia fasse l’objet de plusieurs emplois chez Tatien. Les tendances modalistes de cette toute première théologie se manifestent en particulier par la confusion des entités : chez Athénagore, Dieu (le Père) est qualifié de Logos (Raison cosmique), et, chez Théophile, Logos (Verbe) et Pneuma (Esprit) sont confondus dans leur action et dans leur rapport avec la Sagesse biblique. Pourtant, c’est aussi chez les Apologistes que l’on trouve les premières tentatives pour rendre compte de la distinction des entités divines dans l’unité. Le plus souvent, cette conciliation de l’unité et de la division se fait sous une forme subordinatianiste, avec un vocabulaire de l’émission qui est aussi celui par lequel les gnostiques ont rendu compte de la dégradation progressive de la divinité au sein du monde éontique le Verbe « procédant » du Père, tandis que l’Esprit en est une « émanation » ; et surtout elle se fait avec une terminologie qui évoque une hiérarchie : le « rang » ou la « place ». Bien plus, on trouve chez Justin, appliquée au Fils, l’expression d’ « autre Dieu », qui figure pourtant en bonne place dans les griefs de l’hérésiologie à l’encontre de Marcion ou des gnostiques ; c’est bien d’une forme de « dithéisme » au sein du monothéisme qu’il s’agit (un dithéisme mal assumé, il est vrai, et certes pas élevé au rang de dogme), puisque Justin, pour manifester la présence du Verbe comme « autre Dieu », aux côtés du Père lors de la création, use d’une exégèse tout à fait similaire à celle qu’emploient les gnostiques Saturnin (Satornil) et Basilide pour montrer que l’homme est l’œuvre d’anges créateurs : selon leur interprétation, en effet, le « Faisons l’homme à notre image » de la Genèse est la parole d’un premier Dieu adressée à d’autres puissances célestes. Ainsi se mêle, chez un même auteur, expressions monarchianistes ou modalistes, et affirmation d’un second Dieu subordonné au premier. Dans un cas, il s’agit d’expliquer la spécificité du monothéisme chrétien contre le théisme des philosophies, et dans l’autre, de se distinguer des Juifs et de situer Jésus, Messie, Verbe et Fils de Dieu, dans la sphère du divin dès le principe : distinct dans le nombre, mais non dans la volonté.

Un Dieu « trin » : Père, Fils et Esprit ?

Chez les Apologistes, le Père est Dieu par excellence, c’est lui qui résume en son être le principe de transcendance absolue, c’est lui seul que désigne l’expression ho theos à défaut d’autres précisions ; enfin, il est le seul être inengendré alors que le Fils est, sinon une créature à proprement parler, du moins un être engendré (puisqu’il est Fils). Il est généralement considéré comme inaccessible à la connaissance, si ce n’est dans ses œuvres ou par l’intermédiaire de son Fils. En effet, le Fils, qualifié de Verbe, fait figure d’instrument de l’action de Dieu en ce monde : soit par la création, soit dans l’opération de salut ; il est aussi (surtout chez Justin) l’instrument des épiphanies divines. Il est présenté, le plus souvent, comme l’intellect (noûs) ou la raison (logos) du Père, c’est-à-dire comme une de ses facultés (dunamis ou energeia) ; il n’en est pas moins qualifié de Dieu, comme le Père, sinon tout à fait au même titre que lui. L’incarnation ne fait l’objet que de rares mentions chez les Apologistes : Aristide, Justin, Tatien très indirectement chez Athénagore et chez Théophile. Quant à la personne de Jésus, comme fondateur de la secte chrétienne, elle n’apparaît que chez Aristide et chez Justin. L’Esprit, en revanche, n’est jamais appelé Dieu ; tout au plus est-il qualifié de « divin ». Sa fonction n’apparaît jamais clairement ; du moins peut-on supposer qu’il sert de lien entre le Père et le Fils. Les notions de « trinité » (trias) et de « personne » (prosopon) ne se mettront que très progressivement en place, à partir de Théophile pour la première, d’Hippolyte et de Tertullien pour la seconde, sans que ces termes aient déjà acquis chez eux la valeur que nous leur donnons aujourd’hui.

Une théologie du Logos

De fait, la théologie « trinitaire » des Apologistes est essentiellement une théologie du Logos. Il est en effet remarquable que la plupart des Apologistes ne mentionnent pas Jésus ou le Christ en tant que personnage historique, mais n’évoquent le Fils qu’en tant qu’il est le Logos de Dieu. Ce terme, emprunté, semble-t-il, à la tradition johannique même si un seul des Apologistes cite verbatim le prologue de Jean permet, par son ambivalence (« parole » et « raison »), de concilier les deux fonctions du Fils : l’inspiration et la révélation d’une part, la création, l’animation cosmique et la Providence d’autre part. Il permet surtout de rendre compatible la doctrine chrétienne avec le fonds commun de la philosophie : Justin et Athénagore présentent le Verbe chrétien comme un double du Logos stoïcien, animateur du monde qu’il pénètre comme principe de vie universel, ou de l’âme du monde médio-platonicienne ; Justin, Tatien et surtout Théophile, sans ignorer la tradition scripturaire relative au Logos ou à la Sophia, n’en étayent pas moins leur doctrine du Verbe par la notion stoïcienne de discours intérieur et proféré, qui permet de rendre compte des deux états successifs du Verbe, avant et après qu’il soit proféré comme « première des voies (de Dieu) pour sa création ». C’est d’ailleurs cette présentation qui permet de rendre le meilleur compte de la façon dont les Apologistes conciliaient le monothéisme avec la reconnaissance de la divinité du Fils : défini comme la raison du Père, tantôt intérieur, tantôt proféré, le Verbe avait à la fois son existence propre en Dieu et en dehors de Lui, sans jamais être tout à fait séparé de lui et cela, dès avant l’incarnation et dans l’incarnation en Jésus ; dès avant la génération (comme existant avec le Père dès le principe) et après la génération comme Fils, engendré avant les créatures, en vue de la création. Ce stade de la réflexion théologique, qui rattache la génération du Fils à une forme de contingence liée à la création du monde, expression nécessaire de l’amour de Dieu, et, ce faisant, à la temporalité, ne sera dépassé qu’avec Origène, qui professera la génération éternelle (c’est-à-dire de toute éternité) du Fils.

Un apparent « dithéisme » ?

Jusqu’où allait le sentiment d’une « division » ou d’une « distribution » de Dieu ? Si un Tatien refuse fortement toute idée de « division », Justin, en revanche, dans sa polémique contre le judaïsme, n’hésite pas à employer, pour désigner le Verbe, l’expression d’ « autre Dieu », qui pourrait paraître bien étrangère au principe de la monarchie divine. Cette distinction, extrême, s’explique à la fois par le désir de Justin de manifester la présence du Verbe dans les Écritures, « à côté » de Dieu, certes, mais néanmoins comme Dieu à part entière, et par le souci de rendre compte de la réalité des théophanies divines, Dieu étant présent dans le monde d’en bas sans pour autant avoir abandonné le monde d’en haut. Certaines formulations, à l’inverse, iraient plutôt dans le sens du modalisme ; en effet, quand l’épithète de Verbe, pour désigner le Fils, est mise sur le même plan que celle de Sagesse ou d’Ange, elle tend à faire du Verbe une simple « puissance » de Dieu, et non un être ou une existence à part entière. Seule l’apparition des termes de « personne » et d’ « hypostase », associés à celui de « trinité« , permettra de trouver une solution satisfaisante pour l’esprit, mais non sans de longs débats…La double nature du Christ, Christ, homme et Dieu

La question de la double nature de Jésus-Christ, Dieu incarné, homme et Dieu à la fois, n’est pas éludée, du moins par ceux des Apologistes qui évoquent l’incarnation. C’est ainsi que Justin affirme devant Tryphon la nature pleinement humaine de Jésus-Christ, « homme parmi les hommes », certes, mais non « homme né d’un homme et d’une femme », selon une formule que les judéo-chrétiens utiliseront pour dénier la nature divine du Christ. Mais c’est chez Méliton que la réflexion théologique dépasse le stade du constat ; pour la première fois dans la pensée chrétienne, il traduit dans une formule d’une parfaite clarté la double nature du Christ incarné, plus exactement ses deux ousiai (on peut traduire le terme par « essences », « substances » ou même « natures »), à savoir sa pleine divinité et sa pleine humanité. Ainsi s’esquisse, à travers les témoignages des uns et des autres, une doctrine des états successifs du Verbe : contenu en Dieu avant sa génération, puis engendré comme Verbe pour la création ; ensuite incarné dans le sein d’une vierge, mais celant sa divinité jusqu’à son baptême ; enfin, pleinement homme et pleinement Dieu depuis son baptême, qui correspond à un engendrement dans l’Esprit.

Angélologie et démonologie ; l’origine du mal

L’angélologie des Apologistes sert de trait d’union entre leur monothéisme et le polythéisme tel que le professaient les différentes écoles philosophiques. En effet, les anges et leurs doubles pervertis, les démons, s’insèrent dans la hiérarchie des êtres célestes entre Dieu et les hommes, comme les daimones du médio-platonisme. Ce trait est particulièrement patent chez Athénagore, qui n’hésite pas à mettre sur le même plan la hiérarchie platonicienne : Dieu, « démons », hommes, et celle de la tradition chrétienne : Dieu, anges ou démons, hommes ; il est un fruit de l’héritage judéo-hellénistique. En effet, les différents récits que font les Apologistes de la genèse des démons s’inspirent visiblement de la tradition hénochienne, soit à travers le premier Livre d’Hénoch, qui semble avoir joui à cette époque d’un grand prestige, soit par l’intermédiaire d’ouvrages aujourd’hui perdus, mais dépendant d’Hénoch ou ayant une même source d’inspiration ; les démons y sont présentés soit comme des anges déchus à la suite de leur union avec les filles des hommes, soit comme les enfants nés de ces unions. Il est particulièrement remarquable qu’Athénagore, en identifiant les démons (daimonia ou ponera pneumata, les « esprits mauvais ») de la tradition juive avec les dieux (qualifiés de daimones) du paganisme, reconnaît explicitement leur pouvoir non seulement un pouvoir malfaisant, tels l’incitation au mal ou même les délires orgiastiques qui accompagnaient certains cultes, comme les dénoncent l’ensemble des Apologistes, mais aussi un pouvoir bienfaisant ou simplement utile, ne serait-ce qu’en apparence, celui que l’on constate de fait au sein des sanctuaires, phénomènes de divinations et de guérisons en particulier. Bien plus, Athénagore n’hésite pas à qualifier les dieux égyptiens Isis et Osiris d’ « êtres célestes », malgré l’existence terrestre qu’il leur reconnaît, puisqu’ils furent les premiers rois du pays ; il concilie ainsi la tradition dite évhémériste, qui fait des dieux de simples êtres humains honorés après leur mort en reconnaissance de leurs bienfaits, par une forme d’apothéose, avec celle du platonisme, qui situe les « démons » (c’est-à-dire les dieux du paganisme) dans une position intermédiaire entre le Dieu transcendant et les hommes. Ainsi se trouve justifiée au moins en partie, sinon leur culte, du moins leur insertion dans la hiérarchie du divin.

Cette hiérarchie est bien attestée dans le médio-platonisme un courant qui, à cette époque, sous l’influence des démonologies orientales, commençait à distinguer entre démons bienfaisants et démons malfaisants, l’équivalent des anges et démons de la tradition chrétienne. Tatien, quant à lui, va plus loin encore Peut-être influencé par sa lecture des épîtres pauliniennes puisque l’apôtre range, semble-t-il, sous le même vocable de stoicheia (« éléments ») les puissances célestes et les puissances astrales , il lie l’influence des démons à celle des astres. Il est en cela tributaire des conceptions astrologiques des Grecs, qui attribuaient à chaque astre une divinité rectrice, tout autant que des spéculations juives (et gnostiques) sur les astres. L’influence des astres, ou plutôt celle des puissances qui règlent leur cours, est donc, pour Tatien, l’une des causes du mal. Elle peut cependant être vaincue par la foi ; en effet, seuls ceux qui reconnaissent la puissance des astres c’est-à-dire les païens sont soumis à leur influence. Le chrétien, quant à lui, est supérieur à la fatalité, c’est-à-dire à l’action « efficace » des démons qui la gouvernent par l’intermédiaire de leur invention qu’est le Zodiaque.

Le libre arbitre et le problème du mal

Toutefois, dans son explication de la présence du mal en ce monde, Tatien est peu représentatif des croyances dominantes au sein de la grande Église. Les autres Apologistes qui ignorent dans leur grande majorité le péché originel transmis à la naissance, la faute d’Adam ayant simplement entraîné pour l’homme la corruptibilité et la mort s’accordent sur l’existence de trois causes principales à l’existence du péché. La première est la jouissance du libre arbitre : Dieu, quand il a créé l’homme, lui a fait le don le plus beau qui se puisse accorder, l’autonomie (autexousia) ou libre arbitre, c’est-à-dire la possibilité de choisir entre le bien et le mal. C’est donc l’homme lui-même qui est responsable du mal qui règne en ce monde, et non pas Dieu, selon une formule empruntée par Justin à Platon. Mais, bien sûr, la liberté ne suffit pas pour expliquer la présence du mal ; encore faut-il qu’il y en ait le désir. C’est là une seconde cause de l’origine du mal : l’homme, par sa nature charnelle, est soumis aux désirs, aux besoins corporels, voire, dans une conception plus pessimiste encore, à l’attraction de la matière, jugée, sinon mauvaise, du moins corruptrice. La troisième cause tient à l’influence des démons. Non contents de s’être montrés infidèles à leur mission, qui était de gouverner les hommes dans le sens du bien, les anges désobéissants se sont montrés corrupteurs. D’abord, ils ont enseigné aux hommes les sciences corruptrices ; puis ils ont voulu anéantir en eux le sentiment de piété, les détournant par avance de la vraie religion, celle apportée par le Christ ; enfin, ils se sont plu à l’éloigner du bien, à le distraire de l’attraction du monde d’en haut, pour l’entraîner avec eux dans la dégradation et la mort : telle est l’action de Satan et de sa troupe de démons, lui que la première théologie chrétienne désigne souvent comme l’Adversaire, c’est-à-dire celui qui s’oppose à Dieu pour la possession de l’esprit de l’homme. Ce type d’explication est largement développé chez Justin, mais on la trouve aussi exprimée chez Athénagore, peut-être le plus « hellène » des Apologistes.

L’histoire du salut et la résurrection

Même si leur contexte polémique ne se prêtait guère à pareil exposé théologique, la sotériologie, ou, pour parler autrement, l’espérance chrétienne occupe une place importante dans les Apologies, quoiqu’elle reste le plus souvent implicite. C’est en effet l’espérance du salut qui justifie la « différence » ou la « supériorité » des chrétiens, que ce soit dans l’élévation spirituelle de leur doctrine ou dans leur comportement de tous les jours. Elle s’appuie sur la certitude que Dieu a planifié le salut de l’homme dès les tout premiers temps (c’est l’ « économie »), annonçant l’événement par ses prophètes, et attendant le moment opportun pour envoyer son Fils, destiné à « récapituler » la première création, à réintroduire l’humanité dans son état premier (apocatastase). Le salut est présenté tantôt comme le fruit de la connaissance (gnosis) ou de la lumière apportée par les prophètes, puis par le Christ aux hommes, tantôt comme celui de l’imitatio voire de l’assimilatio Dei ou encore de la mort à la chair, et plus rarement comme la conséquence de l’incarnation et la rançon de la Passion seul Justin et l’auteur anonyme de l’Ad Diognetum employant le terme « Sauveur » pour désigner le Christ. On constatera donc non sans surprise que la passion du Christ ne joue de rôle central dans l’économie du salut que chez une minorité des Apologistes. Le salut surviendra à la fin des temps, par la résurrection, qui transformera le corruptible en incorruptibilité. Seul des Apologistes, Justin fait précéder la résurrection générale d’un règne terrestre du Christ d’une durée de mille années ; on sait qu’Irénée le suivra dans cette voie. Le jugement ultime destinera les pécheurs à un châtiment éternel, et les justes à la contemplation éternelle de Dieu. Cette perspective illumine la vie du chrétien, et le rend plus fort dans son combat contre les forces du mal.

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Tels sont donc les traits essentiels de la théologie élaborée par les Apologistes, les premiers des écrivains chrétiens qui aient présenté la doctrine sous une forme cohérente, à défaut d’être systématique, puisque leurs exposés sont épars, répondant aux besoins de leur argumentation ou de leur polémique, et qu’ils ont d’abord été rédigés dans le souci d’éclairer le public païen auquel ils s’adressaient. Ils n’ont certes pas véritablement innové dans leurs formulations, ne faisant sans doute que donner une interprétation personnelle des croyances et des réflexions qui avaient cours dans les Églises. Néanmoins, la nécessité de présenter avec clarté et d’une manière acceptable à la raison les rudiments du kérygme chrétien leur a imposé de veiller à la cohérence des doctrines qu’ils exposaient, de choisir une terminologie adaptée à la culture de leur temps et de conformer leurs croyances aux exigences de la raison, bref de se livrer à ce qui est l’essence même de la théologie : l’expression cohérente et rationnelle de l’incommunicable.

Bernard Pouderon (Université de Tours)

Les livres de Bernard Pouderon disponible sur le site « alapage »

Choix bibliographique :
- Fiedrowicz (M.),
Apologie im frühen Christentum. Die Kontroverse um den christlichen Wahrheitsanspruch in den ersten Jahrhunderten
, Paderborn, 2000 [bibliographie].
- Grant (R.M.),
Greek Apologists of the Second Century
, Philadelphie, 1988.
- Pouderon (B.),
Les Apologistes grecs du second siècle
, Paris, Le Cerf, 2005.
- Puech (A.),
Les Apologistes grecs du IIe siècle de notre ère
, Paris, 1912.

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Cet article a été publié dans la revue Connaissance des Pères de l’Eglise , n° 102, juin 2006 (« Les Pères et le paganisme »), p. 4-12. Nous le mettons en ligne sur « theologia.fr » avec l’autorisation de Marie-Anne Vannier, rédactrice en chef de Connaissance des Pères de l’Eglise.

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Cette communication est la version abrégée d’un chapitre de notre ouvrage Les Apologistes grecs du second siècle, Paris, Le Cerf, 2005, dans lequel on trouvera les références textuelles que les impératifs éditoriaux ne nous ont pas permis de faire figurer ici.

Les Apologistes grecs du second siècle, Cerf, 355 pages, 35 . Une vue sur les premiers intellectuels chrétiens et des thèmes qu’ils développent pour défendre le christianisme.

Résumé du livre :
Les Apologistes grecs du deuxième siècle – Aristide, saint Justin, Tatien, Athénagore, Théophile, auxquels il faut joindre quelques inconnus ou anonymes – sont les premiers intellectuels du christianisme. À l’époque des persécutions menées sporadiquement par les foules hostiles sous la forme de véritables « pogroms », et qui étaient plus ou moins acceptées par les autorités (les Antonins, depuis Trajan jusqu’à Marc Aurèle, n’étaient pas favorables aux chrétiens), ils ont pris la plume, en s’adressant les uns directement aux empereurs, les autres au public païen, pour défendre leur coreligionnaires contre les odieuses accusations qui étaient lancées contre eux : l’anthropophagie rituelle, la débauche incestueuse, l’impiété envers les dieux de la cité, qualifiée par leurs adversaires d’ « athéisme », et pour présenter et justifier le nouveau genre de vie et la doctrine jugée scandaleuse qui étaient les leurs. Ce faisant, ils sont dressé un premier pont entre la philosophie païenne et le christianisme, en présentant la doctrine chrétienne d’une manière rationnelle, acceptable par les lettrés de l’époque, en même temps qu’ils ont contribué à l’élaboration de la théologie chrétienne. Mais ils ont aussi combattu des adversaires plus proches d’eux : les gnostiques, qui, au nom d’une interprétation supérieure des Écritures, distinguaient le Dieu supérieur du Démiurge créateur, niaient l’humanité du Christ sauveur et rejetaient la résurrection de la chair, et les Juifs, qui, attachés à la lettre des textes bibliques, refusaient de voir en Jésus de Nazareth le Messie annoncé par les prophètes, Verbe de Dieu préexistant. Dans cet ouvrage le plus complet en langue française depuis celui d’A. Puech (1912) , sont présentés à la fois les hommes (dans la mesure où nous détenons sur eux des informations qui ne relèvent pas de la pure légende hagiographique), leurs œuvres et leurs doctrines, de manière à donner de leur action et de leur apport théologique et littéraire l’image la plus fidèle possible.


 

Frédéric Manns – Un pionnier du dialogue : E. Lévinas

6 mai, 2007

du site: 

http://198.62.75.1/www1/ofm/sbf/dialogue/memoria.html

13.01.2006 @ 08:19
Un pionnier du dialogue : E. Lévinas

SBF Dialogue
Le 12 janvier 1906, il y a cent ans, naissait en Lithuanie Emmanuel Lévinas qui après sa formation à Strasbourg et à Paris enseigna la philosophie à Nanterre durant les années difficiles de 1968 à 72 puis à la Sorbonne après avoir enseigné à l’école normale israélite orientale.
Obligé par les circonstances de la vie d’intégrer des horizons de pensée différents Lévinas ne pouvait pas ne pas s’interroger sur le sens de la vie et du sort humain. L’expérience des deux guerres mondiales pour le juif observant qu’il était l’a amené à donner à l’éthique une place de choix, plaçant l’homme avant toute chose. Alors que beaucoup de professeurs de philosophie démissionaient après mai 1968, Lévinas basait ses cours sur la Bible et le talmud. Son œuvre a influencé Jean-Paul II qui fut impressioné par son œuvre.
Son itinéraire spirituel commence en Lituanie et en Russie où en 1913 l’avancée des troupes allemandes l’a conduit. Il découvre Pouchkine, Tolstoï et Dostoïevski et à travers eux les grandes interrogations humaines qu’il confrontera avec sa formation biblique, puisque dès l’âge de six ans il suit des cours de Bible.
En 1923 il découvre à Strasbourg le monde occidental avec Bergson et Maritain. A Fribourg il s’initie à Husserl et à Heidegger. Dès 1930 il travaille à Paris à l’école normale israélite qui forme les instituteurs pour les centres de l’alliance israélite tout en poursuivant son oeuvre philosophique.
Marqué par l’acceuil de sa femme et de son fils pendant la guerre dans un couvent de religieuses, Lévinas est resté fidèle à sa religion, mais respectera e dialoguera avec le christianisme.
Avec Hans Jonas, il développe le thème de la résponsabilité, un appel déchirant après ce qu’ils nomment « le silence de Dieu » durant la Shoah.
A partir de 1961 il entâme une carrière universitaire qui le mène de Poitiers à Nanterre et à la Sorbonne. C’est là que, dans le sillage de Chouchani son maître de talmud, il élabore des leçons subtiles de théologie rabbinique. Sa pensée constitue une exception à la Sorbonne laïque et dans un monde universiatire gagné en grande partie par le marxisme. Parler d’Abraham, de Moïse au Sinaï et d’amour de Dieu avait de quoi surprendre les philosophes de l’hexagone. C’est en 1968 que furent publiées ses premières leçons talmudiques.
Ses écrits, et en particulier « Autrement qu’être ou au delà de l’essence » évoquent l’exposition du visage et la kénose. Sa pensée est fondée sur l’expérience éthique du corps d’autrui qui n’est pas affaire intellectuelle, mais une expérience. Elle ne résulte pas d’un raisonnement philosophique mais elle s’éprouve. Le transcendant apparaît dans le fini, en particulier dans la figure de l’autre. Chacun se trouve saisi par la perception de l’autre, de sa présence. Le fait central de l’éthique, mais aussi bien de l’humanité comme telle, réside dans la déchirure suscitée par la présence corporelle d’autrui, qui s’impose sur un tout autre mode que celui des choses. Avant le Cogito de Descartes il existe un Etre pensant. Au lieu du « Je pense, donc je suis » de Descartes, Levinas préfère la formule: « Je suis pensé, donc je suis ». Peut-être faut-il que la totalité d’un cogito tout puissant soit détruite, pour que le coeur humain retrouve une dynamique réflexive et une difficile liberté.
La recherche sur l’être ne cesse de progresser. Des multiples voies ouvertes par Aristote on est parvenu à l’être-là Heidegerien, à l’être-en-acte Husserlien. Mais le chemin de l’être-idôle à l’être-agape n’est pas terminé tant que le Moi reste présent dans un Palais de sable. Le désir qui habite l’homme ne peut devenir Désir que lorsqu’il a été mis à l’épreuve du désir de l’autre. Lorsque l’autre n’est pas, l’étant ne peut être. La porte étroite de l’Agape est incarnation et révélation d’un au-delà. L’ouverture à l’autre, son assignation, la responsabilité qui m’engage est rupture, dépossession et kénose. Elle est chemin d’infini.
L’éthique a des racines religieuses. Comme Kierkegaard, Levinas critique la philosophie occidentale qui a été incapable d’expliquer le sens de l’existence. Tous les deux s’opposent au système de Hegel. Le corps de l’autre a une signification par lui-même. Dans sa nudité, sa faiblesse offerte, son incapacité à dissimuler qu’il est démuni, le corps humain manifeste à la fois sa vulnérabilité et son inviolabilité. Exposé au meurtre possible, comme ce fut le cas d’Abel et de Caïn, il l’interdit. L’irruption de l’autre suffit pour fonder l’éthique et la responsabilité, voire la politique. Cette signification corporelle immédiate, Levinas la nomme “visage”. Ce n’est pas simplement la face humaine, pas même l’expression des traits. Le visage est le corps tout entier de l’autre, en tant qu’humain, en tant qu’il s’adresse directement à moi, et m’investit d’une responsabilité dont je ne saurai, par aucun moyen, me décharger : “Voir un visage, c’est déjà entendre “Tu ne tueras point” et entendre “Tu ne tueras point”, c’est entendre “justice sociale”.” Le visage qui s’expose c’est le début, la trace de la relation. C’est une exposition à la fois passive et active de l’homme blessé à l’autre. C’est le seul moyen d’introduire la parole.
L’éthique selon Levinas suppose que cette expérience soit un bouleversement: par le corps fini, on approche l’infini. Cette proximité est aussi une dépossession. Le visage de l’autre me dessaisit de moi-même, de mes assurances, de ces formes de fermeture que sont l’égoïsme, l’indifférence ou même la subjectivité. Le retournement radical que développe la pensée de Levinas consiste avant tout à constater que l’autre a priorité sur moi..
Le judaïsme ouvert de Lévinas est une invitation au respect de tout homme et au dialogue entre tous les fils d’Abraham.

Frédéric Manns

Le Pape en Amérique du Sud » sur KTO

6 mai, 2007

du site:

http://catholique-paris.cef.fr/a-3-1614-semaine-thematique-le-pape-en-amerique-du-s.html

Semaine thématique « Le Pape en Amérique du Sud » sur KTO

Lors de son voyage au Brésil, du 9 au 13 mai, le pape Benoît XVI inaugurera la 5ème Conférence générale de l’Episcopat latino-américain et des Caraïbes, à Aparecida, dans l’Etat de São Paulo. KTO vous fait vivre cet événement d’Eglise et vous propose de comprendre les grands enjeux de ce prochain voyage, à travers une semaine entièrement dédiée à l’Amérique du Sud.

Des magazines thématiques :

Edition spéciale, vendredi 11 mai à 19h55
« L’Eglise du Brésil : une étonnante vitalité »

KTO vous emmène, en compagnie de l’évêque de Fréjus-Toulon Monseigneur Dominique Rey, à la rencontre de l’Eglise brésilienne et de ses communautés nouvelles…Une autre manière de vivre la foi dans le plus grand pays à majorité catholique du monde, mais où les églises protestantes gagnent progressivement du terrain.

Dimanche 6 mai, à 20h50
La foi prise au mot : « Catholicisme en Amérique du Sud»

De lundi à vendredi, à 19h30,
Le magazine « Un jour, une foi » évoquera différents aspects de l’Amérique du Sud.

Direction l’Amérique du Sud avec 5 documentaires :
Lundi 7 mai, à 20h50
« Regards sur le Brésil : Les curés superstars »
Un documentaire de Alexandre Fronty (2001, 26 min)
Découverte des messes « à grand spectacle » célébrées au Brésil, animées par des prêtres chanteurs, véritables vedettes du show-biz.

« Regards sur le Brésil : Le Christ dans les favelas de São Paulo »
Un documentaire de Maurice Tanant (2001, 29 min)

Portrait des habitants d’une favela située dans la banlieue de São Paulo, qui continuent d’espérer en se battant au sein de communautés ecclésiales de base très actives.

Mardi 8 mai, à 20h50
« La Pastorale de l’enfant »
Un documentaire de Marcello Lunière (2005, 52 min)
En 1983, sous l’impulsion de l’UNICEF et de l’ONU, la Conférence Nationale des Evêques du Brésil décide de confier une mission ambitieuse à Zilda Arns Neumann : celle de mener une action sociale en faveur de milliers d’enfants souffrant de carences alimentaires.

Mercredi 9 mai, à 20h30
« Terrien du Tout » INEDIT
Un documentaire de Marino Mercuriali (2007, 52 min)
La déforestation amazonienne, ses causes, ses conséquences, expliquées par les indiens, les sans terre, et les missionnaires.Tourné en Amazonie, dans l’état du Rondônia au Brésil, sur et près des fleuves Guaporé et Mamoré, frontière naturelle avec la Bolivie.

Jeudi 10 mai, à 20h55
« Dia da festa »
Un documentaire de Toni Venturi (2005, 80 min)
Chaque année, des immeubles abandonnés du centre-ville de São Paulo sont investis par un collectif de citoyens engagés. Suivant un planning très élaboré, le « Mouvement des Sans Toit du Centre» (MSTC) procède à l’invasion de ces bâtiments, au nom du droit à un logement décent et pour lutter contre le rejet des populations les plus pauvres à la périphérie.

A suivre dès le 9 mai, en direct sur KTO et sur www.ktotv.com :
Voyage du pape Benoît XVI au Brésil

- Les rencontres et les célébrations en direct,
Commentées par Philippine de Saint Pierre, traduites par Flavio Esposito et Terezinha Le Compere

Mercredi 9 mai :
21h30 : Cérémonie d’accueil, en direct de l’aéroport de Guarulhos, à São Paulo.

Jeudi 10 mai :
16h00 : Rencontre avec le président Luiz Ignacio Lula da Silva, en direct
17h30 : Entrevue avec les représentants d’autres confessions chrétiennes et d’autres religions, en direct du monastère de Saint Benoît de São Paulo
23h00 : Rencontre avec les jeunes, en direct du stade de Pacaembu à São Paulo.

Vendredi 11 mai :
14h30 : Messe de canonisation du bienheureux frère Antonio de Sant’Anna, en direct du Champ de mars à São Paulo
21h00 : Rencontre avec l’épiscopat brésilien, en direct de la cathédrale de São Paulo.

Samedi 12 mai :
15h45 : Visite de la « Fazenda de Esperança » près de Guaratingueta, en direct
23h00 : Prière du chapelet, en direct du sanctuaire marial d’Aparecida.

Dimanche 13 mai :
15h00 : Messe d’ouverture de la 5è Conférence générale du Conseil Episcopal latino-américain et des Caraïbes, en direct du sanctuaire marial d’Aparecida
21h00 : Ouverture des travaux de la Conférence
00h40 : Cérémonie de départ, en direct de l’aéroport de Guatulhos à São Paulo.

Des flashs quotidiens :

Plusieurs fois par jour : analyses, résumés de la journée et interviews, proposés et présentés depuis le Brésil par Philippine de Saint Pierre et Antoine-Marie Izoard, directeur de l’agence I.Media à Rome.

L’ATTAQUE à l’ÉGLISE

4 mai, 2007

Du journal on line « Avvenire » (traduction très difficile):

 

L’ATTAQUE à l’ÉGLISE

Père Lombarde sur les mots de la comique Rivera : « Acte irresponsable ». Mais tous doivent se donner à faire « pour désamorcer les tensions. Il ne faut pas transformer une bêtise dans une tragédie « 

 » Est terrorisme alimentaire fureur aveugles et des irrationnel « 

L’  » Observateur romain « : stratégie de la tension les phrases contre la Pape à le concerte du 1° mai

de Rome Gianni Santamaria

« Même ceci est terrorisme ». Il ne recourt pas aux demis termes l’Observateur Romain pour définir la performance du comique Andrea Rivera, que de la loge du premier mai – sur lequel il était salé comme conducteur ensemble à l’actrice Claudia Gerini – on a laissé aller lourds à des battues sur le Pape et l’Église catholique. Le jour après, hier, le journal du Saint Siege, dans la chronique qui ouvre la page des nouvelles italiennes, a défini l’épreuve un « petit meeting (politique) », dans lequel le conducteur « a mêlé des diverses choses et des diverses agressions verbales, en donnant de la vie à un confus et approximatif discours sur l’évolutionnisme et sur les thèmes de la vie et des mortes ». En soirée, en parlant au Tg1, le directeur de la Salle imprime Vatican, père Federico Lombards, a défini les mots de Rivera un « acte irresponsable », en invitant ensuite à se donner à faire tous « pour désamorcer les tensions et pour recréer les conditions pour le dialogue serein dans notre société ». En ce sens, il a conclu le jésuite, « il est bien que celle qui en réalité a été une évident bêtise ne devient pas une tragédie, et ne soit pas occasion pour se rallumer de disproportionné conflits ». Mais à faire allumer une enflammée polémique dans le cours de la journée elle avait été la référence de l’Observateur au terrorisme. L’articule apparu sur l’organe du Saint Siege, par contre, affirme avec sûreté qui « est terrorisme lancer des attaques à l’Église. Il est terrorisme alimentaire fureur des aveugles et irrationnel contre qui il parle toujours de l’amour pour la vie et l’amour pour l’homme « . Et il renchérit la dose : « Il est lâche et terroriste lancer des cailloux, cette fois même contre le Pape, en se sentant couverts des cris d’approbation d’une foule facilement excitable ». En outre l’Observateur souligne comme cela soit fait par des sujets des « risible », qu’ils manifestent l’ « habitude déconcertante ignorance sur les thèmes dans lesquels on prétend d’intervenir aussi en faisant tout autre métier ». Finalement, le journal d’Oltretevere (ou delà du Tevere) relie l’événement au climat de ces mois, culminé dans les menaces au président des Cei Ange Bagnasco. « Ils sont de ces heures même les slogans dans les défilé des louangeur aux terroristes, les messages qui apparaissent sur internet, provenant de » br « ( brigades rouges – rouge politique) en prison, une offensive qui cherche à trouver terrain fertile dans la haine anticléricale ». Ce haine « est consciemment alimenté de quel elle fait du laïcisme sa seule raison être, pour avantage politique ». Une attitude qui emploie des « interprétation captieux de discours faits du même président des Cei, discours conduits toujours, comme il se disait, au nom de l’amour, en défense de bien de l’homme, raisonnements articulés et argués, tournés à quel il a la honnête de les écouter ». Pendant que les forcement servent seulement à ouvrir une « nouvelle stratégie de la tension, dont il tire de l’inspiration qui cherche des raisons pour tourner à empoigner les armes, pour revitaliser des organisations qui ont perdu sur tous les fronts, premier parmi tous celui de l’histoire ». En somme, à faire revivre des « anachronismes ». « Comme cette présence sur la loge à San Giovanni. Un surplus au milieu de tant de jeunes « . Finalement, l’articule se demande comme y soit fini sur la loge « ce personnage, auquel il s’est malheureusement forcé à concéder maintenant à une immédiat notoriété ». « Qui l’a choisi il n’a pas tenu compte de l’instant que nous vivons. Les mots du « conducteur » peut-être sont seulement expression d’une déconcertante superficialité. Mais leur dangerosité n’est pas aussi superficielle « . Les organisateurs, aussi les confédérations syndicales, ont pris les distances vite pour bouche des trois secrétaires. « Elles sont des phrases entièrement inopportunes, très plus dans une journée comme celle-ci », a été commente de Guglielmo Epifani du Cgil. Pour Raffaele Bonanni du Cisl, « celui-ci n’est pas le lieu apte pour faire politique et faire des divisions ». Angeletti (Uil) a liquidé ces de Rivera comme « déclarations stupides ». Bonanni hier a invité l’artiste à s’excuser avec le Vatican, mais même avec les syndicats « parce qu’il a employé improprement » la manifestation « comme occasion de propagande idéologique » et a affirmé que, avec les autres deux sigles des travailleurs, il évaluera dans les jours qui suivent si « demander les dommages à cette personne pour avoir lésé, dans quelque mode, l’image de tolérance et de cohabitation typique de le concerte du premier mai ». Rivera – déjà artiste de route, ensuite transité du théâtre, avec Gigi Proietti (en acteur du théâtre du premier plan), au tv, avec Sereine Dandini (« Parle avec moi » sur Raitre) – à la fin et s’est dite « profondément se regretter d’avoir crée des polémiques ainsi allumées dans le monde télévisé, politique et religieux » et il s’est dit « conscient de ne pas avoir fait des extériorisation légères », mais qu’elle n’était pas son intention offenser le Pape et l’Église.

 

La joie d’être enfant de Dieu – en texte cherché selon mon coeur

3 mai, 2007

j’ai mis ce teste sur « Page » parce qu’il me semble très beau et utile, pour le lire doucement, …………………….
 

j’ai écrit sur : Google search France cette phrase pour chercher quelque chose : « le joie d’etre avec de Dieu », elle m’est venue, du site « Salve Regina » ce beau teste que je vous poste, je titre est très semblable à la recherche que j’ai fait, l’ai lu et il me plaît en plus est que est de Garrigou-Lagrange,  jai fait ainci parce que je ne pouvais faire de plus , j’espère que vous plait

http://www.salve-regina.com/Spiritualite/La_joie_d’etre_enfant_de_Dieu_Garrigou.htm

La joie d’être enfant de Dieu

par le P. Reg. Garrigou-Lagrange, O. P.

La vie spirituelle n° 262, février 1942

Demeurez dans mon amour… Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

Jo. XV, 11.

La Sainte Ecriture nous dit souvent que, dans les temps d’épreuve, le vrai chrétien doit le plus possible apporter aux affligés le réconfort, la paix, et quelque chose de cette joie divine qui soulève les cœurs et leur permet de continuer le voyage contre vents et marées vers le port du salut.

Aussi convient-il, dans les tristesses présentes, de parler de la joie d’être enfant de Dieu et du devoir de donner quelque chose de cette joie à ceux qui n’en ont aucune.

Tandis que, dans la tristesse commune, une joie toute superficielle est déplacée, agaçante, et même quelquefois exaspérante, la joie chrétienne apporte au contraire le soulagement aux affligés. Ce devrait être la joie du dimanche, et le dimanche la donne lorsqu’il reste vraiment, par la messe, par la vraie prière, le jour du Seigneur ; il devient au contraire, pour beaucoup, avec la cessation du travail, le jour le plus triste, lorsqu’il n’est plus du tout sanctifié et qu’il n’est qu’une journée de divertissement, de joie tout extérieure, absolument vide et sotte, à laquelle beaucoup ne peuvent pas prendre part, et qui fatigue au lieu de reposer. Les gens ne savent que faire de leur temps, parce qu’ils ne le donnent plus à Dieu ; c’est une preuve par le vide ou en creux de la nécessité de la sanctification du dimanche.

En cherchant uniquement une joie inférieure on se prive d’une autre singulièrement plus précieuse.

Voyons ce, qu’est la vraie joie spirituelle selon la Sainte Ecriture et selon les Saints, voyons comment ils l’ont conservée même au milieu de leurs souffrances, nous saisirons mieux alors ce que nous pouvons faire pour la donner aux autres.

Il ne s’agit pas du tout de la recherche de la consolation sensible, ni de sentimentalisme, qui est l’affectation d’un amour qu’on n’a pas. Le sentimentalisme ressemble à la joie spirituelle dont nous parlons comme la verroterie imite le diamant.

Qu’est la vraie joie spirituelle ?Nous en saisissons la nature et la valeur lorsque nous la comparons à des joies légitimes moins hautes. Nous éprouvons une joie sensible : devant un beau lever de soleil, ou au printemps devant le réveil de la nature. Nous avons une joie supérieure à la pensée que nous sommes enfants d’un homme de bien, d’une bonne mère, et nous nous rappelons volontiers les vraies joies d’une famille unie, celle de frères qui s’aiment, heureux de travailler ensemble et de vivre des mêmes traditions, des mêmes pensées, des mêmes affections, en vue d’une action commune, vraiment féconde. Dans le même ordre, nous éprouvons la joie d’être Français, au milieu des tristesses actuelles, et de travailler au relèvement de notre patrie.

La joie spirituelle est d’un ordre supérieur encore ; c’est la joie d’être enfant de Dieu par les baptême, d’être aimé par lui comme un enfant adoptif, qui a reçu une participation de sa vie intime, et qui tend à le posséder éternellement. C’est la joie d’être dans la vérité, dans la vérité divine, d’y vivre, de marcher sous la direction de la Providence de Dieu, pour qu’il règne de plus en plus en nous dans le temps et dans l’éternité.

Cette joie spirituelle n’est pas précisément une vertu, mais le fruit ou l’effet de la plus haute vertu, qui est la charité, ou l’amour de Dieu et des âmes en Dieu[1].

L’amour de Dieu en effet nous porte d’abord à nous réjouir de ce, que Dieu soit Dieu, la Vérité même, la Sagesse, le Bien infini, la Bonté suprême, la Sainteté même, la Béatitude parfaite.

L’amour de Dieu nous porte aussi à nous réjouir de ce que Dieu règne dans les âmes, dans la nôtre, dans celle du prochain.

La charité enfin nous fait déjà posséder Dieu dans l’obscurité de la foi, car il est dit : « Celui qui demeure dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui »[2]. Notre-Seigneur nous a dit aussi « Si quelqu’un fait la volonté de mon Père, mon Père et moi nous l’aimerons, nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure »[3]. Et au même moment Jésus nous a promis le Saint-Esprit, qui de fait nous a été donné avec la grâce et la charité au baptême, et plus encore par la confirmation. La Trinité Sainte habite ainsi en toute âme en état de grâce, et elle se fait parfois sentir à nous comme la vie de notre vie. A certains moments comme le dit saint Paul « le Saint Esprit rend témoignage à notre esprit, que nous sommes les enfants de Dieu »[4]. Il rend ce témoignage en nous inspirant pour Lui une affection toute filiale, qui nous donne une sainte joie et qui nous fait dire : « Père ! » Ce n’est pas de la consolation sensible, ni du sentimentalisme, c’est une joie vraiment divine par son principe et son objet.

Telle est la joie spirituelle, à la pensée que Dieu est Dieu, la Bonté même, qu’il règne en nous et dans les justes, qu’il est la vie de notre vie, et qu’il nous appelle à vivre de Lui pour l’éternité. Cette joie vient de cette pensée que, à l’exception du péché, sous la direction de, la Providence, tout vient de l’éternel amour.

La joie spirituelle est donc manifestement le fruit de la charité. Au contraire la tristesse désordonnée et déprimante est l’effet de l’amour déréglé de soi-même, elle procède de l’égoïsme insatisfait, de l’orgueil blessé, de la vanité offensée. Plus, dans une âme, la charité arrive à dominer l’égoïsme, plus cette mauvaise tristesse disparaît et plus elle fait place à une sainte joie.

Cette joie ne saurait pourtant être pleine et parfaite comme au ciel, car la charité ici-bas s’attriste elle-même du péché qui diminue le règne de Dieu et entraîne la perte des âmes. Mais, malgré les tristesses de la terre, les saints conservent, avec la paix, une joie spirituelle voulue, qu’ils donnent aux autres, sans toujours la sentir eux-mêmes.

La Sainte Ecriture nous parle souvent de cette joie spirituelle. Jésus nous dit : « Demeurez dans mon amour… Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite »[5]. Saint Jean l’évangéliste souhaite à ses disciples d’avoir « la plénitude de la joie », à la pensée qu’ils sont enfants de Dieu et qu’ils sont appelés à jouir de Lui éternellement[6]. Les Psaumes disaient déjà : « Laetamini in Domino et exsultate justi. – Justes, réjouissez-vous, dans le Seigneur et exultez en Lui »[7]. Saint Paul écrit aux Philippiens : « Gaudete in Domino semper, interum dico vobis gaudete. – Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur »[8].

Le même saint Paul va jusqu’à dire : « Je surabonde de joie au milieu de mes tribulations »[9]. Les Actes des Apôtres disent d’eux tous : « Ils allaient joyeux… d’avoir été jugés dignes de souffrir pour le Seigneur »[10].

On a dit en expliquant ces paroles : « la joie est le secret gigantesque du chrétien ». De fait, en se souvenant de son baptême, il ne recule pas devant les plus grandes épreuves, lorsqu’il se dit : « je veux ce que Dieu, mon Père, veut pour moi, uniquement ce qu’il veut, tout ce qu’il veut, si dur que soit le chemin pour y parvenir ». Le chrétien s’entretient ainsi non pas avec lui-même, mais avec Dieu, son Père, et comme le dit l’Ecriture, dans cette conversation avec Dieu, il n’y a pas d’amertume : « In conversatione Dei non est amaritudo »[11].

La joie chrétienne est donc celle de posséder Dieu et d’être possédé par Lui. Par cette joie, le vrai chrétien doit donner aux autres envie de l’être. Il doit redire souvent ces paroles de l’Ecriture : « Seigneur, dans la simplicité de mon cœur, je vous ai offert toutes choses avec une grande joie, gardez-moi pour toujours dans cette volonté »[12]. La vrai joie est celle de tendre vers la sainteté du ciel, avec la certitude que Dieu, qui ne commande jamais l’impossible, nous offre incessamment des grâces pour y parvenir.

Les saints gardent cette joie spirituelle, sans toujours la sentir sensiblement, ni même spirituellement, et ils la gardent assez pour la donner aux autres, jusque dans leurs épreuves. Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit, par l’affection filiale qu’il leur inspire pour lui, « rend témoignage à leur esprit qu’ils sont enfants de Dieu ». Il leur rappelle aussi que « pour ceux qui aiment Dieu, et qui persévèrent dans cet amour jusqu’à la fin, tout concourt au bien »[13] ; tout, même les maladies, les contradictions, les échecs. Saint Augustin ajoute : même les fautes, à condition de s’en humilier, comme le fit saint Pierre après le triple reniement. Les saints entrevoient de mieux en mieux le bien supérieur pour lequel la Providence permet les maux de la vie présente. Ce bien supérieur, que nous verrons à découvert, on l’entrevoit progressivement, dans la mesure où l’on mérite de l’entrevoir, et on le mérite en mettant en pratique la parole de Dieu au lieu de se contenter de la connaître et de l’admirer.

Saint François d’Assise éprouvait une sainte joie quand il se sentait méprisé et repoussé. Saint Dominique de même lorsqu’il était ridiculisé et maltraité par les hérétiques du Languedoc ; il se sentait devenir plus semblable à Notre-Seigneur, qui a accepté par amour pour nous les humiliations de la Passion. De même saint Benoît-Joseph Labre, le Saint Curé d’Ars, son ami le P. Chevrier de Lyon, saint Jean Bosco, qui gardait dans ses épreuves cette sainte joie, allegria, qu’il apportait à de petits enfants pauvres, qui n’en avaient aucune.

La petite sœur des pauvres, leur apporté cette joie, la petite sœur de l’Assomption, tous les vrais serviteurs et servantes de Dieu.

La Sainte Vierge, notre modèle, est appelée « consolatrice des affligés », « cause de notre joie », et le cœur de Jésus est appelé « les délices des saints ».

Comment donner cette joie aux autresIl faut être attentif d’abord à ne pas leur faire porter notre propre tristesse, et si nous sommes abattus, à ne pas les décourager. Il faut dominer certaine tristesse, comme on résiste à des tentations.

Evitons aussi de leur donner une joie trompeuse, en approuvant leurs erreurs, leurs déviations, leurs compromissions, leur manque de jugement ou d’énergie. Ce serait une fausse charité, de la faiblesse, qui leur donnerait une joie menteuse.

Apportons quelque chose de cette joie spirituelle à ceux qui manquent de pain, à ceux qui n’ont pas de santé, de vitalité, à ceux qui manquent d’affection, à ceux qui manquent de générosité, qui ne cherchent pas assez Dieu ; donnons-leur envie de le chercher. Donnons Dieu à ceux qui ne l’ont pas.

Alors Jésus nous dira au dernier jour : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif, j’étais infirme, j’étais en prison, et vous êtes venu à moi. Chaque fois que vous avez agi ainsi à l’égard du plus humble de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Donnons quelque chose de cette joie à ceux tentés de devenir amers, en nous rappelant cette parole de saint Jean de la Croix :

« Là où il n’y a plus d’amour, mettez-y l’amour, et vous recueillerez l’amour ». Dans les grandes obscurités, une voix nous dit : « Lève-toi et chante ta louange dans la nuit. »

Alors de nos ténèbres bien supportées, la lumière pourra jaillir pour d’autres âmes.

Le Bienheureux Henri Suso, dans le livre de la Sagesse Eternelle[14] a écrit de très belles pages sur les sommets de la joie spirituelle au milieu des épreuves. Elles peuvent se résumer ainsi en se servant de ses propres paroles ; ou plutôt ce sont celles qu’il met dans la bouche du Seigneur :

Autant souffrir est dur, autant il est doux d’avoir souffert… La souffrance, lorsqu’elle est bien supportée, me rend l’homme aimable, car elle le fait semblable à moi. La joie de la souffrance (même si elle n’est pas sentie, mais voulue) est trésor caché que jamais personne ne pourra mériter. Si quelqu’un restait agenouillé devant moi pendant cent ans pour me demander le bonheur de souffrir, il ne l’aurait pas encore mérité. D’un homme terrestre, la souffrance (supportée par amour) fait un homme céleste. Elle fait qu’à celui qui souffre le monde devient étranger, de sorte que ma tendresse l’enveloppe plus étroitement. Les amis du siècle s’éloignent de l’épreuve, et mes grâces l’enveloppent de plus en plus. C’est qu’il doit être complètement renié et abandonné du monde celui que je veux prendre pour (intime) ami… La souffrance résonnera toute l’éternité en un chant très doux, en refrains nouveaux que jamais ne pourrons répéter les anges parce qu’ils n’auront pas souffert.

Si Dieu pouvait être étonné et ravi de quelque chose, ce serait de voir certains de ses enfants, qui par sa grâce arrivent à porter leur croix avec allégresse en suivant le Seigneur Jésus.

Cela doit nous porter à recevoir surnaturellement les manques d’égard et même le mépris, s’il arrive[15]. Il conviendrait en avançant de le recevoir avec une joie sinon sentie, du moins voulue, et de remercier le Seigneur de la grâce qui se trouve cachée dans les humiliations à supporter. Nous oublions souvent de remercier Dieu des croix qu’il nous a envoyées ; elles étaient pourtant bien nécessaires à notre avancement. Nous le voyons pour certaines qui nous ont été très profitables. Puissions-nous ne pas perdre celles qui viendront. Le monde est hélas plein de croix perdues, qui ne servent à rien, comme le fut celle du mauvais larron. La véritable joie spirituelle est celle de tendre effectivement vers la sainteté du ciel, par le chemin que le Seigneur a choisi pour nous, si pénible qu’il soit à certains moments ; c’est la joie de tendre à cette sainteté avec la certitude que Dieu ne commande jamais l’impossible, qu’il nous appelle à la vie de l’éternité et qu’il nous offre incessamment les grâces pour y parvenir.

Fr. Reginald Garrigou-Lagrange, O. P.

[1] Cf. S. Thomas, IIa, IIae, Q. 28.

[2] I Jo. IV, 16.

[3] Jo. XIV, 23.

[4] Rom. VIII, 16.

[5] Jo. XV, 11.

[6] I Jo., 4.

[7] Ps. XXI, 11.

[8] Phil. IV, 4.

[9] II Cor. VII, 4.

[10] Act. V, 41.

[11] Sag. VIII, 16.

[12] I Paralip. XXIX, 17.

[13] Rom. VIII, 28.

[14] 1e P. c. 9 et 10. (En d’autres éditions et traductions Cartier, c. 19).

[15] Lorsque saint Jean de la Croix demandait comme récompense à Notre-Seigneur « de souffrir et d’être méprisé pour lui » (en quoi il fut aussitôt exaucé), c’était une très grande grâce qu’il désirait. Ce n’est pas en effet le mépris pour lui-même qu’il demandait, mais la grâce de le supporter avec amour. Sans cette grâce, le mépris en lui-même ne servirait nullement à grandir dans la charité et à glorifier Dieu.

Saint Joseph – Leçons d’obéissance et de respect de l’autorité

1 mai, 2007

sur « Spiritualité chretienne il y a différents très beaux textes sur Saint Giuseppe, du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/st-joseph/st-joseph.html

 

Mgr JOSEPH MARTIN (né en 1891)

Mgr Martin, archevêque de Rouen, a consacré sa Lettre pastorale de Carême de 1954 à saint Joseph. Trois parties la composent : Histoire de saint Joseph et de la dévotion envers ce saint – Leçons qui découlent de sa vie – Puissance de saint Joseph dans le ciel. Les lignes qui suivent sont extraites de la seconde partie.

Leçons d’obéissance et de respect de l’autorité

Saint Joseph ob
éit aux anges ; il obéit aux hommes, du moins à ceux qui sont accrédités pour parler de la part de Dieu et il nous donne ainsi un grand exemple de respect de l’Autorité.
Son ob
éissance est rapide. Il part en pleine nuit, aussitôt qu’il le faut. Il ne se fait pas répé
ter l’ordre deux fois. Puisque Dieu veut qu’il en soit ainsi, cela suffit.
Il met de la docilit
é à obéir, ce qui rend l’ordre plus aisé et plus agréable pour celui qui commande et l’exécution plus douce pour celui qui obéit. Il aurait pu faire valoir, au moment du recensement, les difficultés du voyage pour Marie et arguer de la situation de son épouse pour essayer de s’en dispenser, mais il nous donne au contraire l’exemple de la bonne volonté
.
II n’attend pas d’avoir compris les raisons de ce qu’on lui commande pour ob
éir. S’il avait été raisonneur, que d’explications il aurait pu demander à l’Ange qui lui portait l’ordre du départ en Egypte à
la veille du massacre des Innocents !
Mais l’ordre venu d’En-Haut lui suffit, car le fondement de l’ob
éissance est dans l’autorité de celui qui commande, et non pas dans l’approbation, par le subordonné
, des raisons qui motivent les ordres.
Sa profonde conviction que l’
« Autorité vient de Dieu » lui donne à lui-même l’assurance dont il avait besoin comme chef de la Sainte Famille. Il était bien inférieur à Jésus et à Marie, et pourtant c’est à lui que l’Ange s’adresse : c’est par lui que Dieu fait passer ses ordres. Sachant que son autorité ne vient pas de lui-même mais de Dieu, Joseph commande et leur confiance n’est jamais trompé
e.
Cette le
çon du respect de l’Autorité, toujours bonne, n’est-elle pas spécialement actuelle de nos jours ? Ah ! si nous savions entendre la voix de Dieu dans la voix de ceux qui commandent, que de désordres évités et que de malheurs épargnés ! Nous demandons à saint Joseph pour nos contemporains et pour nous la grâce d’une vue claire de la notion d’Autorité et celle de la docilité
. Leçon de confiance et de foi

Nous trouvons aussi dans la vie de saint Joseph une le
çon de confiance et de foi.
Qui donc n’a remarqu
é dans l’Evangile que l’Ange avait trouvé saint Joseph endormi toutes les fois qu’il était venu à
lui ?
Tant de gens s’inqui
ètent dans la vie ! Le bon saint Joseph, lui, dormait tranquillement, du sommeil du juste, comme l’on dit ! Saint Paul devait recommander plus tard aux chrétiens de ne se préoccuper outre mesure de rien : Nihil solliciti sitis
(Phil., IV, 6). Sous l’inspiration du Saint-Esprit, Joseph avait, avant l’heure, compris et pratiqué ce conseil.
Son sommeil n’
était pas celui du lâche ou de l’indifférent qui s’endort égoïstement dans l’insouciance de tout, mais il était celui de l’homme de Foi qui sait qu’à chaque jour suffisent sa grâ
ce et sa peine, que rien n’arrive que Dieu n’ait voulu ou permis et que Dieu ne veut ou ne permet rien, en fin de compte, que pour notre plus grand bien.
Oh ! mes fr
ères, dans notre monde bouleversé où les hommes s’inquiètent et s’agitent comme si tout dépendait d’eux, que la leçon de calme et d’abandon de saint Joseph est bonne, bienfaisante et, somme toute, reposante à mé
diter !
Si les hommes avaient plus de foi, il y aurait sur terre moins de trouble, plus de paix et de s
érénité
. Nous prierons pour que la Paix de Dieu gagne sur terre – et tout d’abord en nous – et, par nous, autour de nous – par l’augmentation de la foi.
Leçon de silence

Il sera bon de relever encore et de m
éditer la leçon de silence que nous donne saint Joseph.
Aucun mot n’est rapport
é de lui dans l’Evangile ! Ce n’est pas à dire qu’il ne parlât point. Il aurait été un triste compagnon pour la Sainte Vierge s’il n’avait jamais rien dit ! Mais « juste » en toute chose, il n’était pas « bavard », il disait « juste »
ce qu’il fallait dire, ni plus, ni moins, quand il le fallait et comme il le fallait. Bref, il parlait peu, mais il parlait bien.
L
à encore, quel exemple pour notre siècle où
l’on parle tant !
Un
éminent prélat ne donnait-il pas, il y a quelque temps, à ses diocésains, la consigne de « savoir se taire »
?
Si l’on ne disait que ce que l’on sait, si l’on ne proph
étisait pas à tort et à travers, si l’on ne jugeait que ce qu’on est capable de juger et quand on a autorité pour le faire, le règne de l’erreur et du mensonge, qui relève du prince des ténèbres, serait moins é
tendu sur terre !
Le silence de saint Joseph n’
était pas seulement un silence de réserve et de prudence ; c’était aussi un silence de recueillement et d’union à Dieu. Ayant constamment sous les yeux l’exemple de la sainteté la plus éminente, des vertus les plus sublimes, saint Joseph, comme Marie, conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces merveilles : « Conservabat omnia verba haec in corde suo
» (Luc, II, 51). En les admirant et en les méditant, il concevait un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie. « C’est le silence qui commence les saints, a écrit un pieux auteur ; c’est lui qui les continue ; c’est lui qui les achève. »
Je souhaite à mes diocésains de mettre du silence dans leur vie, un silence qui ressemble à celui de saint Joseph, le silence de la prière, celui des lectures saintes, de la méditation, de la messe et de l’Eucharistie – ces bienfaisants silences pendant lesquels l’âme découvre Dieu, parce que Dieu, qui n’aime pas le bruit, révèle ses splendeurs aux â
mes qui le cherchent, loin des affaires du monde, dans le recueillement de l’esprit.
Je vous livre cette pens
ée d’un auteur contemporain : « Bienheureux ceux dont le silence est la patrie, et la parole un voyage de charité qu’ils font au pays de ceux qui les entourent.
»

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