Archive pour la catégorie 'Spiritualité'

LES HOMMES SONT DES CADEAUX

25 septembre, 2014

http://www.spiritualite-chretienne.com/moderne/XXsiecle.html#Dream

LES HOMMES SONT DES CADEAUX

Du moins ainsi pensait Jésus :  » Père, je veux que ceux que tu m’as donnés soient là où je serai… « 
Je partage l’avis de Jésus et je veux que ceux que le Père m’a donnés soient là où je serai.
Les gens sont des cadeaux que le Père a enveloppés pour nous les envoyer.
Certains sont magnifiquement enveloppés.
Ils sont très attrayants dès le premier abord.
D’autres sont enveloppés de papier très ordinaire.
D’autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu’il y ait une « distribution spéciale ».
Certains sont des cadeaux dont l’emballage laisse à désirer ;
d’autres dont l’emballage est bien fait.
Mais l’emballage n’est pas le cadeau !
C’est si facile de faire une erreur et nous rions quand les enfants prennent l’un pour l’autre.
Parfois le cadeau est difficile à ouvrir. Il faut se faire aider.
Peut-être parce que les autres ont peur ?
Parce que ça fait mal ?
Ils ont peut-être déjà été ouverts et rejetés !
Ou se pourrait-il que le cadeau ne me soit pas destiné ?

Je suis une personne et donc, moi aussi, je suis un cadeau !
Un cadeau pour moi-même d’abord.
Le Père m’a donné à moi-même.
Ai-je été regarder à l’intérieur de l’emballage ?
Ai-je peur de le faire ?
Peut-être ai-je jamais accepté le cadeau que je suis…
Pourrait- il se faire qu’il y ait à l’intérieur quelque chose de différent de ce que j’imagine ?
Je n’ai peut-être jamais vu le cadeau merveilleux que je suis.
Les cadeaux du Père pourraient-ils être autre chose que magnifiques ?
J’aime les cadeaux que je reçois de ceux qui m’aiment,
pourquoi pas les cadeaux du Père ?
Je suis un cadeau pour les autres.
Est-ce que j’accepte d’être donné par le Père aux autres ?
Un homme pour les autres ?
Les autres doivent-ils se contenter de l’emballage ?
Sans jamais pouvoir apprécier le cadeau ?

Toutes les rencontres sont des échanges de cadeaux.
Mais un cadeau sans quelqu’un qui le donne n’est pas un cadeau ;
c’est une chose privée des liens avec celui qui le donne ou celui qui le reçoit.
L’amitié est une relation entre les personnes qui se voient comme elles en vérité…
Les cadeaux du Père les uns envers les autres, pour les autres, pour des frères !
Un ami est un cadeau pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres à travers moi.
Quand je regarde mon ami, quand je me l’approprie, je détruis sa nature de cadeau.
Si je le mets de côté pour moi, c’est alors que je le perds ;
si je le donne aux autres, je le garde.
Les gens sont des cadeaux reçus ou donnés…
comme le Fils.
L’amitié est une réponse de personnes – cadeaux au Père qui donne.
L’amitié est Eucharistie, action de grâce !

Georges B. Wintemann
Document du MEJ (mouvement eucharistique des jeunes)
Transmis par Aude Bernhart

 

4. L’ENFANCE DE MARIE

9 septembre, 2014

http://voiemystique.free.fr/mieux_connaitre_marie_04.htm

4. L’ENFANCE DE MARIE

Les Évangiles ne nous disent rien de l’enfance de la Saine Vierge. Aussi, des auteurs inconnus, pour contenter de pieuses curiosités, l’ont-il racontée en donnant d’aimables détails sur sa venue, enfant, au Temple de Jérusalem. Le principal de ces textes vient du Protévangile de Jacques. Ce texte, présenté comme l’œuvre de Jacques le Mineur, fut utilisé par Origène qui s’y réfère explicitement dans son Commentaire de S. Matthieu. Étonnant! Officiellement nous ne savons rien de l’enfance de la Vierge Marie, et pourtant nos esprits sont très imprégnés d’images candides montrant la toute petite Marie qui monte l’escalier conduisant dans le Temple de Jérusalem. À partir de ces images, notre imagination peut travailler. Ce qui en sortira ne sera jamais dogme de foi; mais peu importe, l’essentiel étant de s’imprégner des pensées de Marie qui, dès son plus jeune âge, se donne à son Seigneur, sans aucune restriction.

Marie, Joachim et Anne, ses parents
La petite Marie est donc confiée aux maîtres et maîtresses du temple pour y être éduquée conformément aux exigences de la Loi d’Israël. Marie est pensionnaire dans « l’école des filles » du Temple. Que va-t-elle y apprendre? Certainement les prières et le chant des psaumes. Apprendra-t-elle à lire et à écrire? On peut le supposer, mais on n’en aura jamais la pleine certitude. Et ses connaissances littéraires seront toujours très élémentaires compte tenu des habitudes de cette époque concernant les femmes. Par contre, Marie apprendra à coudre, à filer, à tisser, et à se débrouiller dans toutes les compétences que les femmes, futures mères de famille, devaient obligatoirement connaître. Et puis, Marie priait…
Marie priait. Mais comment priait-elle? Il est certain qu’elle ne se faisait pas remarquer; au milieu de ses compagnes, elle était l’une d’elles. Avec elles, elle chantait les psaumes et tous les cantiques liés à la liturgie du Temple. Avec elles, elle devait réciter de nombreuses prières et aussi prier dans son cœur et retrouver son Seigneur quand elle était seule. Que pouvait-elle dire à Dieu? Son amour, c’est sûr; le désir de faire toujours sa sainte Volonté. Certainement. Et puis, elle devait prier aussi pour la venue du messie que l’on croyait toute proche. Comme elle le désirait ce Messie qui sauverait son peuple et qui délivrerait les hommes du péché! Mais comment le voyait-elle, ce messie? Comme un grand roi qui délivrerait Israël de l’occupation romaine, ainsi que l’imaginaient tous les juifs d’alors? Ou bien comme un grand prophète qui revivifierait la foi de tous les peuples en un Dieu unique et bon? Nous ne saurons jamais.
Nous ne connaîtrons jamais la teneur et le contenu de la prière de Marie enfant ou adolescente. Nous savons seulement qu’elle avait voué à Dieu sa virginité, chose inexplicable, car la seule raison d’être de toutes les femmes juives, c’était de donner la vie. Marie savait-elle qu’un jour une Femme écraserait la tête du dragon? Probablement, mais dans son humilité, elle ne pouvait pas imaginer que cette Femme, ce serait elle. Marie savait aussi qu’on la marierait un jour, mais elle avait tellement confiance en Dieu qu’elle savait que quelque chose se passerait et qu’elle pourrait garder sa virginité. Marie baignait dans la foi, dans la confiance en Dieu, dans l’humilité et dans l’amour pour Dieu qui la conduisait à faire seulement ce qui était la volonté de Dieu.

MON ENFANT, Ton Père qui t’aime, Dieu tout puissant

10 juin, 2014

http://www.connaitredieu.com/lettre-d-amour-de-dieu-le-pere/lettre-amour-version-texte/

MON ENFANT,

Je regarde jusqu’au fond de ton cœur et je sais tout de toi. (Psaume 139.1)
Je sais quand tu t’assieds et quand tu te lèves. (Psaume 139.2)
Je te vois quand tu marches et quand tu te couches.
Je connais parfaitement toutes tes voies. (Psaume 139.3)
Même les cheveux de ta tête sont comptés. (Matthieu 10.29-31)
Tu as été créé à mon image. (Genèse 1.27)
Je suis le mouvement, la vie et l’être. (Actes 17.28)
Je te connaissais même avant que tu sois conçu. (Jérémie 1.4-5)
Je t’ai choisi au moment de la création. (Ephésiens 1.11-12)
Tu n’étais pas une erreur. (Psaume 139.15)
Tous tes jours sont écrits dans mon livre. (Psaume 139.16)
Je détermine la durée des temps et les bornes de tes demeures. (Actes 17.26)
J’ai fait de toi une créature merveilleuse. (Psaume 139.14)
Je t’ai tissé dans le ventre de ta mère. (Psaume 139.13)
C’est moi qui t’ai fait sortir du sein de ta mère. (Psaume 71.6)
Mon image a été déformée par ceux qui ne me connaissent pas. (Jean 8.41-44)
Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis l’expression parfaite de l’amour. (1 Jean 4.16)
C’est mon amour de Père que je répands sur toi. (1 Jean 3.1)
Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. (1 Jean 3.1)
Je t’offre plus que ton père terrestre ne pourrait jamais te donner. (Matthieu 7.11)
Car je suis le Père parfait. (Matthieu 5.48)
Toute grâce que tu reçois vient de ma main. (Jacques 1.17)
Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins. (Matthieu 6.31-33)
Mon plan pour ton avenir est toujours rempli d’espérance. (Jérémie 29.11)
Parce que je t’aime d’un amour éternel. (Jérémie 31.3)
Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les grains de sables. (Psaume 139.17-18)
Je me réjouis de tes louanges et de ton adoration. (Sophonie 3.17)
Je n’arrêterai jamais de te bénir. (Jérémie 32.40)
Tu fais parti du peuple que j’ai choisi. (Exode 19.5)
Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve. (Jérémie 32.41)
Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et merveilleuses choses. (Jérémie 33.3)
Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras. (Deutéronome 4.29)
Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton cœur désire. (Psaume 37.4)
Car c’est moi qui t’ai donné ces désirs de me plaire. (Philippiens 2.13)
Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne pourrais probablement l’imaginer. (Ephésiens 3.20)
Car je suis ta plus grande source d’encouragement. (2 Thessaloniciens 2.16-17)
Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes peines. (2 Corinthiens 1.3-4)
Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. (Psaume 34.18)
Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon cœur. (Esaïe 40.11)
J’effacerai toute larme de tes yeux. (Apocalypse 21.3-4)
Et je porterai toute la douleur que tu as subie sur cette terre. (Apocalypse 21.4)
Je suis ton père et je t’aime de la même façon que j’aime mon fils Jésus. (Jean 17.23)
Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. (Jean 17.26)
Il est la représentation exacte de mon être (Hébreux 1.3)
Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. (Romains 8.31)
Et te dire que je ne compte plus tes péchés. (2 Corinthiens 5.18-19)
Jésus est mort pour que toi et moi puissions être réconciliés. (2 Corinthiens 5.18-19)
Sa mort est l’expression suprême de mon amour pour toi. (1 Jean 4.10)
J’ai renoncé à tout ce que j’aime pour gagner ton amour. (Romains 8.32)
Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. (1 Jean 2.23)
Et rien ne te séparera de mon amour. (Romains 8.38-39)
Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un pécheur qui se change de vie. (Luc 15.7)
J’ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. (Ephésiens 3.14-15)
Ma question est : Veux-tu être mon enfant ? (Jean 1.12-13)
Je t’attends. (Luc 15.11-32)

Ton Père qui t’aime,

Dieu tout puissant

DE L’ASCENSION VERS LA DEMEURE DE DIEU

5 juin, 2014

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/textes/demeure.htm

DE L’ASCENSION VERS LA DEMEURE DE DIEU

Monseigneur Stephanos de Tallinn et de toute l’Estonie

Que tes tabernacles sont aimés,
Seigneur des Puissances !
… tes autels, Seigneur des Puissances,
mon Roi et mon Dieu !

Nous pouvons acheter le ciel, et nous négligeons de le faire ! Nous pourrions donner un pain et obtenir en retour le paradis. Faire don de la mortalité et recevoir en échange l’immortalité. Que suscite à notre entendement l’approche de Dieu ? La joie, la terreur, la contrition ? Ce Dieu que nous avons rencontré hier sera-t-il encore celui qui pourrait se révéler à nous demain ?
Affirmer la présence de Dieu ou même croire en Lui, est une chose plus ou moins simple et même facile dans une certaine mesure ; mais le connaître et l’accepter comme Seigneur par l’Esprit en est une autre, beaucoup plus difficile. Loin de moi donc l’idée de sous-estimer la force de la négation moderne contre la foi, tout comme celle de fermer les yeux devant ces valeurs de désir, d’espérance de foi, d’affirmation si réelle qui sommeillent au plus profond de la négation de l’homme moderne : la grâce et l’Esprit Saint ne côtoient-ils pas ainsi les passions et les négations ?

Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison,
Dans les siècles des siècles ils te loueront.
Pour le monde qui s’idolâtre, l’Eglise demeure une blessure. Elle reste aussi la seule promesse de vie, à cause de la Résurrection. A l’heure actuelle où l’homme moderne n’a plus d’accès facile à la réalité transcendante l’Eglise devient minoritaire, moins certes dans le sens numérique que dans celui de la valorisation que fait d’elle la société environnante. Cela la ramène à juger elle-même ses engagements passés, à se détacher d’un certain cadre de civilisation pour une présence plus libre et plus simple à elle-même et aux autres.
Jetée dans une société avec laquelle elle risque d’avoir de moins en moins d’attaches historiques elle se présente dans un sens, ici ou là, comme un commencement absolu.
Elle n’a plus le sentiment d’être une embarcation bien solide mais elle ne perd pas de vue que son Seigneur marche sur les eaux. Elle sait que c’est en jetant du lest qu’elle ne périra pas.
Elle est actuellement consciente d’une vulnérabilité qui l’apparente au monde dans son angoisse. Elle n’est plus l’organisme qui sait tout, qui dit tout, mais elle écoute aussi la voix de l’Esprit qui se fait entendre dans toutes les manifestations de la recherche humaine.

Elle est comme ces « jeunes gens dans la fournaise ». Et de la fournaise naquit une doxologie qui s’éleva coudée par coudée, au-dessus des flammes.
Et les trois jeunes gens chantèrent le Seigneur : « Béni sois-tu Dieu de nos Pères ; loué es-tu et glorifié dans les siècles… » Et l’Ange du Seigneur descendit jusqu’à eux et de trois ils devinrent quatre et ils se mirent à danser au milieu des flammes !

Et il y aura à nouveau une nouvelle Pentecôte, et l’écorce ancienne éclatera, et elle assurera l’équilibre et la santé et l’orthodoxie de tout notre renouveau théologique et biblique, de toute réforme de la vie de l’Eglise et de toute notre « praxis » sociale.

Seigneur, Dieu des Puissances, exauce ma prière,
Prête l’oreille, Dieu de Jacob.
Comment invoquer le Père, vivre dans l’Eglise en tant que fils, et garder l’audace ? Comment préserver le mystère et en même temps le communiquer ? Comment introduire le monde dans le secret de Dieu, dans la chambre nuptiale, sans l’attacher à son dynamisme propre ? Terrible est donc ici notre responsabilité, qui nous impose de témoigner dans la joie que « Christ est ressuscité » !
Terrible oui, notre responsabilité devant cet appel tragique de l’homme moderne qui n’est plus sensible, dans l’ascèse, à l’idée de « l’exploit » , cette nécessité de chercher une vision globale, une morale de vie pour le monde ; cette nécessité de dépasser les exigences de ses problèmes intérieurs pour dire l’essentiel au-delà des mythes et des peurs.

… prête l’oreille, Dieu de Jacob.
L’homme, disait le patriarche Athénagoras, porte en lui un dramatique univers intérieur. Qu’il trouve donc dans l’Eglise son lieu véritable, près de Dieu. Qu’il apprenne à réaliser avec Dieu une synergie, une ascèse créatrice capable de susciter une authentique culture, de maîtriser la vie en la spiritualisant […] L’homme a besoin, plus que n’importe qui d’autre de l’Eglise et de la liturgie […] Il a besoin de faire l’expérience de la présence du Christ en lui, et de sortir du sanctuaire porteur du témoignage du Christ […] Il a besoin d’être possédé par un désir constant de transfiguration, en aspirant à un monde renouvelé… » (Sofia, 12 novembre 1967).

Car un jour dans tes tabernacles
En vaut plus que mille ;
J’ai préféré la dernière place dans la maison de mon Dieu
Plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs.
Telle est la signification de l’autel très saint qui transforme toute théologie en expérience ; qui sanctifie et illumine l’amour de façon indestructible, qui permet d’être sauvé même à celui qui, trop faible pour se repentir vraiment, toutefois est prêt, patiemment, humblement et avec joie, à porter tout le poids des conséquences de ses péchés.

… j’ai préféré la dernière place…
Dans son humilité, ce pécheur-là est agréable à Dieu. Parce que pour lui « fut plantée la Croix sur terre qui s’élève jusqu’aux cieux non par la hauteur de son bois, mais parce qu’en Elle le Seigneur accomplit toute chose ».

Aujourd’hui, tout témoignage ne peut être valable que d’homme à homme. Par conséquent, le nôtre se voudra inséparable d’une certaine manière d’aimer qui ne soit jamais possession, mais uniquement prière et service afin que l’autre soit reçu et reste pleinement lui-même dans sa voie unique vers la déification.

Et puisque les trois branches de la croix « nous sont une image de l’unique Trinité », comment oublier qu’une personne ne peut être véritablement connue sinon dans une véritable Révélation ?

Car le Seigneur aime la miséricorde et la vérité,
il donnera la grâce et la gloire.
« Le Père est l’Amour qui crucifie ; le Fils est l’Amour crucifié et l’Esprit Saint est la force invisible de la Croix » (Philarète de Moscou). Mais au lieu d’une religion d’Amour, de l’Amour crucifié, ne proposons-nous pas une religion de la loi, du châtiment, de l’obsession ? Une sorte de religion terroriste où l’Evangile se réduit bien plus à un système moraliste qui oscille entre un Père tyran et redoutable et un Père patriarche bonasse et rassurant ? Elles sont dures pour nous ces paroles d’Origène : « Ainsi arrive-t-il parfois que celui qui est à l’intérieur est dehors. »

Seigneur des Puissances,
bienheureux l’homme qui met en toi son espérance !
Pourtant, nous ne sommes pas sans solution. « Nous ne savons pas ce qu’il faut demander pour prier comme il faut, dit saint Paul, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous » ; car toutes les solutions passent nécessairement par la voie de la prière.

Prier, ce n’est pas être seul. Prier, c’est respirer l’air d’un espace qui n’est pas celui de ce monde mais celui du Royaume de Dieu. Prier, c’est sans doute traverser le monde en crucifié, mais c’est aussi établir entre les hommes ces seules véritables relations évangéliques qui dépassent le droit et la force. Prier, c’est se remettre sans cesse en question afin d’ébranler toutes ces fausses sécurités derrière lesquelles on s’abrite et qui n’ont rien de l’Evangile.

Prier enfin, c’est devenir réellement présent dans l’œuvre commune des hommes (art, science, technique, politique, organisation de la cité…) par le fait de se situer dans une perspective de transfiguration et de sainteté.

… bienheureux l’homme qui met en toi son espérance !
Cet homme pécheur conscient et pécheur pardonné ; cet homme humble et inconnu multiplicateur d’amour, de justice, de beauté et de paix qui parle à travers la densité de sa vie crucifiée et ressuscitée.
Il témoigne, cet homme, que l’événement de la nouveauté, c’est bien cette Vie qui n’est pas notre vie mêlée de mort, mais l’Amour plus fort que la mort.

 

 

DE L’ASCENSION VERS LA DEMEURE DE DIEU

Monseigneur Stephanos de Tallinn et de toute l’Estonie

Que tes tabernacles sont aimés,
Seigneur des Puissances !
… tes autels, Seigneur des Puissances,
mon Roi et mon Dieu !

Nous pouvons acheter le ciel, et nous négligeons de le faire ! Nous pourrions donner un pain et obtenir en retour le paradis. Faire don de la mortalité et recevoir en échange l’immortalité. Que suscite à notre entendement l’approche de Dieu ? La joie, la terreur, la contrition ? Ce Dieu que nous avons rencontré hier sera-t-il encore celui qui pourrait se révéler à nous demain ?
Affirmer la présence de Dieu ou même croire en Lui, est une chose plus ou moins simple et même facile dans une certaine mesure ; mais le connaître et l’accepter comme Seigneur par l’Esprit en est une autre, beaucoup plus difficile. Loin de moi donc l’idée de sous-estimer la force de la négation moderne contre la foi, tout comme celle de fermer les yeux devant ces valeurs de désir, d’espérance de foi, d’affirmation si réelle qui sommeillent au plus profond de la négation de l’homme moderne : la grâce et l’Esprit Saint ne côtoient-ils pas ainsi les passions et les négations ?

Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison,
Dans les siècles des siècles ils te loueront.
Pour le monde qui s’idolâtre, l’Eglise demeure une blessure. Elle reste aussi la seule promesse de vie, à cause de la Résurrection. A l’heure actuelle où l’homme moderne n’a plus d’accès facile à la réalité transcendante l’Eglise devient minoritaire, moins certes dans le sens numérique que dans celui de la valorisation que fait d’elle la société environnante. Cela la ramène à juger elle-même ses engagements passés, à se détacher d’un certain cadre de civilisation pour une présence plus libre et plus simple à elle-même et aux autres.
Jetée dans une société avec laquelle elle risque d’avoir de moins en moins d’attaches historiques elle se présente dans un sens, ici ou là, comme un commencement absolu.
Elle n’a plus le sentiment d’être une embarcation bien solide mais elle ne perd pas de vue que son Seigneur marche sur les eaux. Elle sait que c’est en jetant du lest qu’elle ne périra pas.
Elle est actuellement consciente d’une vulnérabilité qui l’apparente au monde dans son angoisse. Elle n’est plus l’organisme qui sait tout, qui dit tout, mais elle écoute aussi la voix de l’Esprit qui se fait entendre dans toutes les manifestations de la recherche humaine.

Elle est comme ces « jeunes gens dans la fournaise ». Et de la fournaise naquit une doxologie qui s’éleva coudée par coudée, au-dessus des flammes.
Et les trois jeunes gens chantèrent le Seigneur : « Béni sois-tu Dieu de nos Pères ; loué es-tu et glorifié dans les siècles… » Et l’Ange du Seigneur descendit jusqu’à eux et de trois ils devinrent quatre et ils se mirent à danser au milieu des flammes !

Et il y aura à nouveau une nouvelle Pentecôte, et l’écorce ancienne éclatera, et elle assurera l’équilibre et la santé et l’orthodoxie de tout notre renouveau théologique et biblique, de toute réforme de la vie de l’Eglise et de toute notre « praxis » sociale.

Seigneur, Dieu des Puissances, exauce ma prière,
Prête l’oreille, Dieu de Jacob.
Comment invoquer le Père, vivre dans l’Eglise en tant que fils, et garder l’audace ? Comment préserver le mystère et en même temps le communiquer ? Comment introduire le monde dans le secret de Dieu, dans la chambre nuptiale, sans l’attacher à son dynamisme propre ? Terrible est donc ici notre responsabilité, qui nous impose de témoigner dans la joie que « Christ est ressuscité » !
Terrible oui, notre responsabilité devant cet appel tragique de l’homme moderne qui n’est plus sensible, dans l’ascèse, à l’idée de « l’exploit » , cette nécessité de chercher une vision globale, une morale de vie pour le monde ; cette nécessité de dépasser les exigences de ses problèmes intérieurs pour dire l’essentiel au-delà des mythes et des peurs.

… prête l’oreille, Dieu de Jacob.
L’homme, disait le patriarche Athénagoras, porte en lui un dramatique univers intérieur. Qu’il trouve donc dans l’Eglise son lieu véritable, près de Dieu. Qu’il apprenne à réaliser avec Dieu une synergie, une ascèse créatrice capable de susciter une authentique culture, de maîtriser la vie en la spiritualisant […] L’homme a besoin, plus que n’importe qui d’autre de l’Eglise et de la liturgie […] Il a besoin de faire l’expérience de la présence du Christ en lui, et de sortir du sanctuaire porteur du témoignage du Christ […] Il a besoin d’être possédé par un désir constant de transfiguration, en aspirant à un monde renouvelé… » (Sofia, 12 novembre 1967).

Car un jour dans tes tabernacles
En vaut plus que mille ;
J’ai préféré la dernière place dans la maison de mon Dieu
Plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs.
Telle est la signification de l’autel très saint qui transforme toute théologie en expérience ; qui sanctifie et illumine l’amour de façon indestructible, qui permet d’être sauvé même à celui qui, trop faible pour se repentir vraiment, toutefois est prêt, patiemment, humblement et avec joie, à porter tout le poids des conséquences de ses péchés.

… j’ai préféré la dernière place…
Dans son humilité, ce pécheur-là est agréable à Dieu. Parce que pour lui « fut plantée la Croix sur terre qui s’élève jusqu’aux cieux non par la hauteur de son bois, mais parce qu’en Elle le Seigneur accomplit toute chose ».

Aujourd’hui, tout témoignage ne peut être valable que d’homme à homme. Par conséquent, le nôtre se voudra inséparable d’une certaine manière d’aimer qui ne soit jamais possession, mais uniquement prière et service afin que l’autre soit reçu et reste pleinement lui-même dans sa voie unique vers la déification.

Et puisque les trois branches de la croix « nous sont une image de l’unique Trinité », comment oublier qu’une personne ne peut être véritablement connue sinon dans une véritable Révélation ?

Car le Seigneur aime la miséricorde et la vérité,
il donnera la grâce et la gloire.
« Le Père est l’Amour qui crucifie ; le Fils est l’Amour crucifié et l’Esprit Saint est la force invisible de la Croix » (Philarète de Moscou). Mais au lieu d’une religion d’Amour, de l’Amour crucifié, ne proposons-nous pas une religion de la loi, du châtiment, de l’obsession ? Une sorte de religion terroriste où l’Evangile se réduit bien plus à un système moraliste qui oscille entre un Père tyran et redoutable et un Père patriarche bonasse et rassurant ? Elles sont dures pour nous ces paroles d’Origène : « Ainsi arrive-t-il parfois que celui qui est à l’intérieur est dehors. »

Seigneur des Puissances,
bienheureux l’homme qui met en toi son espérance !
Pourtant, nous ne sommes pas sans solution. « Nous ne savons pas ce qu’il faut demander pour prier comme il faut, dit saint Paul, mais l’Esprit lui-même intercède pour nous » ; car toutes les solutions passent nécessairement par la voie de la prière.

Prier, ce n’est pas être seul. Prier, c’est respirer l’air d’un espace qui n’est pas celui de ce monde mais celui du Royaume de Dieu. Prier, c’est sans doute traverser le monde en crucifié, mais c’est aussi établir entre les hommes ces seules véritables relations évangéliques qui dépassent le droit et la force. Prier, c’est se remettre sans cesse en question afin d’ébranler toutes ces fausses sécurités derrière lesquelles on s’abrite et qui n’ont rien de l’Evangile.

Prier enfin, c’est devenir réellement présent dans l’œuvre commune des hommes (art, science, technique, politique, organisation de la cité…) par le fait de se situer dans une perspective de transfiguration et de sainteté.

… bienheureux l’homme qui met en toi son espérance !
Cet homme pécheur conscient et pécheur pardonné ; cet homme humble et inconnu multiplicateur d’amour, de justice, de beauté et de paix qui parle à travers la densité de sa vie crucifiée et ressuscitée.
Il témoigne, cet homme, que l’événement de la nouveauté, c’est bien cette Vie qui n’est pas notre vie mêlée de mort, mais l’Amour plus fort que la mort.

 

FIDÉLITÉ DE DIEU ET GRANDEUR DE L’HOMME. RETRAITE À TIMADEUC

5 mai, 2014

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=2967

FIDÉLITÉ DE DIEU ET GRANDEUR DE L’HOMME. RETRAITE À TIMADEUC

Sr Marie-Pascale Gounon

Esprit & Vie n°231 – janvier 2011, p. 23-25.

Maurice Zundel (1897-1975), prêtre suisse méconnu de son vivant, est l’un des grands spirituels de notre temps, à la fois poète, mystique, théologien, philosophe. D’une immense culture, il n’appartient à aucune école. Proche de François d’Assise, il puise dans tous les courants théologiques, philosophiques et les avancées scientifiques contemporains. Tout cela assimilé pour délivrer un message original aux chercheurs de Dieu.
Cet ouvrage est la transcription inédite d’une retraite prêchée aux trappistes de Timadeuc en 1973, après celle au Vatican l’année précédente : Quel homme et quel Dieu, publiée à la demande de Paul VI. En cette période de turbulences, l’abbé Zundel ne s’appesantissait pas sur les problèmes de l’heure, mais posait deux questions : « De quel homme parlons-nous ? et de quel Dieu ? » Serons-nous « toujours davantage, un simple regard d’amour vers Lui », pour être et vivre comme Dieu-Trinité ? On a là l’essentiel de la doctrine de Zundel : fidélité de Dieu et grandeur de l’homme dans sa recherche de vérité, de pauvreté, de liberté sans oublier qu’il a prêché d’exemple.
Pour lui, l’homme devient homme en prenant conscience de son inviolabilité fondée dans la révélation par Dieu de sa vie trinitaire. Cette inviolabilité, c’est Dieu au-dedans de nous, mais on ne l’y rencontre « qu’en entrant jusqu’au fond du silence », dans un engagement de tout l’être à sortir de soi, à tendre « notre oreille vers le cœur de Dieu qui bat dans le nôtre ». « Dieu est Amour, c’est que Dieu trouve dans son intimité l’Autre à qui se donner. […] Dieu ne se possède pas : il se donne […]. Il est tout dans l’Être parce qu’il n’a rien dans l’avoir. »
Zundel aborde les problèmes existentiels, le regard toujours tourné vers la Trinité.
L’enfer ? Il ne s’agit pas de notre sort, mais de la vie de Dieu en nous, de la fragilité de son amour lié à notre réponse. « Aimer Dieu, c’est vouloir Le protéger contre nous-mêmes » (p. 76). Le mal ? L’humilité de Dieu laisse à l’homme la possibilité de « se faire origine », c’est-à-dire oui ou non à son amour, leitmotiv de cette retraite. Ses différentes approches lèvent totalement l’ambiguïté parfois reprochée à Zundel : « En créant Dieu s’est fait l’esclave de la création et Il a traité les créatures intelligentes comme si chacune était son dieu. » Dans tout malheur, il se trouve du côté des victimes totalement innocent de ce qui arrive. La croix et l’agonie de notre Seigneur sont les seules réponses : « Ce sommet qui est l’Incarnation définitive et indépassable en Jésus de Nazareth. […] La désappropriation infinie qui constitue la personnalité du Verbe. » Elle est inouïe, insensée à qui n’est pas chrétien et pourtant chemin normal des communications de « Dieu réellement présent dans une humanité qui le laisse transparaître ».
La Rédemption ? « Nous ne connaissons Dieu que dans la mesure où nous entrons dans la réalité de notre être sous ses auspices […] et, en l’entraînant avec nous, nous ne sommes plus qu’un élan vers Lui. » La rédemption, c’est notre Seigneur qui écrit dans l’histoire cette équation sanglante : « Au regard de Dieu, l’homme égale Dieu !… » Dieu en Christ pèse la vie humaine au poids de sa propre Vie à cause du lien nuptial tissé par Dieu entre lui et l’humanité mais qui a été rompu par le péché. « La Rédemption ne signifie pas une rançon payée à quelqu’un, mais signifie que Dieu lui-même va faire contrepoids, par son amour, à tous les refus d’amour. » Dans la croix du Christ où Dieu s’est fait péché pour nous, éclate de manière incomparable l’éternelle pauvreté de Dieu « qui est la Vie de la Très Sainte Trinité », qui nous rend à la vie par notre libération.
Marie ? Inséparable de Joseph « en ces deux silences affrontés chez ces deux êtres qui vivent le plus grand amour du monde ». Marie « est née de Jésus avant qu’Il naisse d’elle ». L’aube de la Rédemption éclate dans l’Immaculée Conception et Marie « trace la voie à cette humanité qui ne sait plus qu’elle est sa fin ; elle lui trace la voie de sa grandeur ». Et lui révèle le sens de la maternité de Dieu dont elle tient la sienne.
Morale et fidélité
En abordant la question de la sexualité, Zundel établit une ligne de visée pour des hommes voués à la chasteté dans le célibat pour Dieu, permettant de vivre la sexualité sans la subir et d’envisager l’amour au niveau de l’esprit. Peut-être étrangère à la mentalité actuelle, sa réflexion au plan physique, psychique et spirituelle est riche de sens au niveau de la personne, de sa dignité, de « tout ce monde qui nous est confié ; c’est toute cette histoire que nous avons à réassumer pour l’achever, aujourd’hui, dans une offrande d’amour qui transfigure les vivants et qui ressuscite les morts ».
« Il s’agit de savoir ce qu’est l’homme, ce que nous avons à faire de nous-mêmes, si nous avons à nous créer ou pas ! […] une mystique, puisque c’est au cœur de la Trinité que notre liberté a son suprême secret. » Notre vie doit montrer « que nous sommes passionnés de grandeur humaine, et que cette passion coïncide avec notre passion pour Dieu ». Il faut prendre acte qu’une morale collective n’existe plus. Les deux guerres ont fait sauter tous les garde-fous, mais « rien n’est perdu, en ce sens que ces structures qui s’effondrent ne faisaient pas corps avec l’Évangile », cette nouveauté qui nous ramène toujours à l’origine, à notre devenir dans l’amour du Seigneur. « C’est ici, maintenant, dans le silence que nous avons à faire de nous un Bien universel. »
« Atteindre Dieu, vivre de Dieu, c’est vivre l’humanité par le sommet. » Affirmer la présence de Dieu dans une fidélité intégrale, réalise dans la même mesure la grandeur humaine. Pour étayer cette parole le prédicateur recourt à des exemples concrets tous pris en dehors du monde monastique illustrant la « voie de l’expérience » et concluant par cet axiome : « Il n’y a qu’une seule manière d’exister, c’est d’aimer ; d’aimer en donnant tout, et en commençant d’abord par se donner. »
Moine et prêtre
Pour M. Zundel, la vie monastique est une « sorte de synthèse entre le sacerdoce universel de toute l’Église et le sacerdoce ministériel ». Le moine exerce une mission apostolique par sa vie donnée, consacrée dans le silence qui de lui-même doit parler d’une Présence, d’une Vie qui ouvre le monde à Dieu. Le silence doit d’abord ordonner notre inconscient, l’évangéliser pour ôter les bruits parasites qui font obstacle à la présence de Dieu à la liberté intérieure qui permet à la vie monastique d’exercer sa mission jusqu’à être une vivante eucharistie qui révèle le secret d’amour que l’on porte en soi sans le savoir.
Jusqu’à la Pentecôte la personne de Jésus est l’Église. Depuis lors l’Église est sacrement de Jésus, signe de sa présence et qui la communique. Le sacerdoce qui reçoit la mission de donner Jésus en personne est une démission radicale du prêtre lui-même le faisant participer à la joie de la divine pauvreté.
Comme le dit la quatrième de couverture : « Avec son talent oratoire, son style inimitable, la force de ses convictions puisées dans le silence intérieur et la méditation, Zundel offre dans cette retraite un parcours passionnant sur la vie chrétienne. »

PARDONNE-NOUS COMME NOUS PARDONNONS…

8 avril, 2014

http://www.spiritualite-chretienne.com/misericorde/pardon-01.html

(sont 6 parties, je mets le premier, l’autre au lien)

PARDONNE-NOUS COMME NOUS PARDONNONS…

« Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs… »
Mat 6, 12

Un frère libyen vint un jour chez abba Sylvain à la montagne de Panepho et lui dit : « Abba, j’ai un ennemi qui m’a fait beaucoup de mal ; car il m’a volé mon champ quand j’étais dans le monde, il m’a souvent tendu des embûches et voici qu’il a soudoyé des gens pour m’empoisonner ; je veux le livrer au magistrat ». L’ancien lui dit : « Fais comme cela te soulage, mon enfant ». Et le frère dit : « N’est-ce pas, abba, s’il est châtié, son âme en aura évidemment grand profit ? » L’ancien dit : « Fais comme bon te semble, mon enfant ». Le frère dit à l’ancien : « Lève-toi, père, faisons une prière et je pars chez le magistrat ». L’ancien se leva et ils dirent le « Notre Père ». Comme ils arrivaient aux mots « remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs », l’ancien dit : « ne nous remets pas nos dettes, comme nous ne remettons pas à nos débiteurs ». Le frère dit à l’ancien : « Pas comme cela, père ». Mais l’ancien dit : « Oui, comme cela, mon enfant. Car assurément, si tu veux aller chez le magistrat pour te venger, Sylvain ne fait d’autre prière pour toi ». Et le frère se repentit et pardonna à son ennemi.
Apophtegmes des Pères du désert.

Vous savez ce que nous dirons à Dieu dans la prière avant d’en arriver à la communion : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Préparez-vous intérieurement à pardonner, car ces paroles, vous allez les rencontrer dans la prière. Comment allez-vous les dire ? Peut-être ne les direz-vous pas ? Finalement, telle est bien la question : direz-vous ces paroles, oui ou non ? Tu détestes ton frère, et tu prononces « Pardonne-nous comme nous pardonnons » ? – J’évite ces mots, diras-tu. Mais alors, est-ce que tu pries ? Faites bien attention, mes frères. Dans un instant, vous allez prier ; pardonnez de tout votre cœur !
Regarde le Christ pendu sur la croix ; écoute-le prier : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Lc 23,34). Tu diras sans doute : lui pouvait le faire, pas moi. Je suis un homme, et lui, il est Dieu. Tu ne peux pas imiter le Christ ? Pourquoi alors l’Apôtre Pierre a-t-il écrit : « Le Christ a souffert pour vous, il vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (1P 2,21) ? Pourquoi l’Apôtre Paul nous écrit-il : « Soyez les imitateurs de Dieu comme des fils bien-aimés » (Ep 5,1) ? Pourquoi le Seigneur lui-même a-t-il dit : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29) ? Nous biaisons, nous cherchons des excuses, quand nous prétendons impossible ce que nous ne voulons pas faire… Mes frères, n’accusons pas le Christ de nous avoir donné des commandements trop difficiles, impossibles à réaliser. En toute humilité, disons-lui plutôt avec le Psalmiste : « Tu es juste, Seigneur, et ton commandement est juste » (Ps 118,137).
Saint Césaire d’Arles (470-543), Sermon Morin 35 ; PLS IV, 303s (trad. En Calcat).

« Il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité. » (Ps 95,13) Quelle justice et quelle vérité ? Il rassemblera auprès de lui ses élus (Mc 13,27) ; les autres, il les séparera, car il mettra ceux-ci à sa droite, et ceux-là à sa gauche (Mt 25,33). Qu’y aura-t-il de plus juste, de plus vrai que cela ? Ils n’attendront pas du juge la miséricorde, ceux qui n’ont pas voulu exercer la miséricorde avant la venue du juge. Ceux qui ont voulu exercer la miséricorde seront jugés avec miséricorde (Lc 6,37). Car il dira à ceux qu’il aura mis à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde ». Et il leur attribue des actes de miséricorde : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire », et toute la suite (Mt 25,31s)…
Parce que tu es injuste, le juge ne sera pas juste ? Parce qu’il t’arrive de mentir, la vérité ne sera pas véridique ? Si tu veux rencontrer un juge miséricordieux, sois miséricordieux avant qu’il vienne. Pardonne, si l’on t’a offensé ; donne les biens que tu possèdes en abondance… Donnes ce que tu tiens de lui : « Que possèdes-tu que tu n’aies reçu ? » (1Co 4,7) Voilà les sacrifices qui sont très agréables à Dieu : miséricorde, humilité, reconnaissance, paix, charité. Si c’est cela que nous apportons, nous attendrons avec assurance l’avènement du juge, lui qui « jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité ».
Saint Augustin (354-430), Discours sur le Psaume 95, 14-15 (trad. bréviaire).

Nous devons donc être prêts à pardonner toutes les fautes que l’on commet contre nous si nous voulons que Dieu nous pardonne. Oui vraiment, si nous considérons nos péchés et passons en revue les fautes que nous avons commises, je ne sais pas si nous pourrions nous endormir sans sentir peser tout le poids de notre dette. Voilà pourquoi chaque jour nous présentons à Dieu nos demandes, chaque jour nos prières frappent à ses oreilles, chaque jour nous nous prosternons en disant : « Remets-nous nos dettes comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient ». Quelles dettes veux-tu te faire remettre ? Toutes, ou une partie ? Tu vas répondre : Toutes. Fais donc de même pour ton débiteur.
Saint Augustin (354-430), Sermon 83.

L’ÉCOLOGIE DES OLIVIERS DE GETHSÉMANI …ET SA RÉSONANCE SPIRITUELLE :

19 mars, 2014

http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/10/24/une-etude-scientifique-des-oliviers-de-gethsemani.html

L’ÉCOLOGIE DES OLIVIERS DE GETHSÉMANI

…ET SA RÉSONANCE SPIRITUELLE :

Patriarcat latin de Jérusalem – 22/10

<< Les explications données aux pèlerins sur le Jardin des oliviers de Gethsémani (l’un des sites les plus sacrés des chrétiens, mémoire vivante de l’agonie de Jésus avant son arrestation) vont pouvoir être plus précises : les résultats des recherches scientifiques menées sur les huit arbres millénaires du jardin sont enfin disponibles. Elles avaient été commandées par la Custodie de Terre Sainte qui nous partage les résultats.
<< Les recherches, qui ont débutées en 2009, ont duré trois ans. Elles ont été menées par une équipe de chercheurs du Conseil national italien de recherches (CNR), et diverses universités italiennes. L’étude a été présentée aujourd’hui à 11h30 dans les locaux de Radio Vatican à Rome. Les responsables des recherches sont le Fr. Massimo Pazzini, doyen du Franciscanum Studium Biblicum de Jérusalem, le Pr Giovanni Gianfrate, coordinateur du projet, agronome et spécialiste de l’histoire de l’olivier en Méditerranée et le Pr Antonio Cimato, coordinateur de recherche et premier chercheur de l’Institut pour la valorisation du bois et des espèces ligneuses (IVALSA) / CNR de Florence. Ils en ont expliqué les résultats et le sens à la presse, en présence du Custode, Fr Pierbattista Pizzaballa.
Les recherches datent le tronc de trois des huit oliviers (les seuls pour lesquels il est techniquement possible de procéder à l’étude) du milieu du XIIe siècle. Par conséquent, les arbres ont environ neuf cents ans d’âge. Il convient toutefois de préciser une chose : la date indiquée se réfère uniquement à la partie aérienne des arbres, ou pour être plus précis à la partie émergée de l’arbre, composée du tronc et du feuillage. En fait, la même recherche a montré que la partie souterraine des arbres, à savoir les racines, est certainement plus ancienne.
Les résultats des recherches doivent aussi être confrontés aux chroniques des pèlerins des temps anciens. D’après ces chroniques, la deuxième basilique de Gethsémani a été construite entre 1150 et 1170 (période durant laquelle les croisés étaient engagés dans la reconstruction des grandes églises de Terre Sainte et de Jérusalem en particulier). Lors de la construction de la basilique, le jardin a probablement été réaménagé ; on serait intervenu pour récupérer les oliviers présents à ce moment-là.
Un autre résultat très intéressant est apparu lorsque les chercheurs ont travaillé sur le patrimoine génétique des huit arbres. L’analyse de régions spécifiques de l’ADN montre «des profils génétiques similaires» : cette conclusion indique que les huit oliviers sont, pour utiliser une métaphore, “jumeaux”. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : que les huit oliviers sont tous « fils » d’un même arbre. Ainsi, on peut soutenir qu’à un moment donné de l’histoire – au XIIe siècle, et probablement bien avant -, ont été plantés dans le jardin de Gethsémani des portions de branches plus ou moins grande (boutures) provenant d’un arbre unique. Comme le font encore les jardiniers palestiniens. Il faut alors se demander quand, au cours des siècles, ont été plantées ces boutures. Dans les évangiles, au temps de Jésus Christ, les oliviers étaient déjà là. Adultes. L’existence continue d’oliviers en ce lieu est attestée par une étude comparative des descriptions du lieu saint par les historiens et les pèlerins au fil des siècles.
Fr Pierbattista Pizzaballa, qui a présenté les résultats des recherches, a noté que « pour chaque chrétien, les oliviers du jardin de Gethsémani sont une référence “vivante” à la Passion du Christ. Ils sont le témoignage de l’obéissance absolue du Christ au Père, au sacrifice de sa personne pour le salut de l’homme, de tous les hommes. Ils sont également une indication et un rappel pour l’homme. Qui doit être disponible “à faire la volonté de Dieu”. Car c’est ce qui caractérise le croyant. En ce lieu, le Christ a prié le Père, et s’en est remis à lui pour surmonter l’angoisse de la mort, l’Agonie, la Passion et la terrible exécution de la croix. Confiant en la victoire finale : la Résurrection et la Rédemption des hommes… Ces oliviers pluriséculaires incarnent la « racine » et la « continuité générationnelle » de la communauté chrétienne de l’Église Mère de Jérusalem. Comme ces arbres qui au fil de l’histoire ont été plantés, brûlés, détruits et ont encore germés sur une souche “inépuisable”, la première communauté chrétienne en dépit des obstacles et des persécutions survit, vigoureuse et animée par l’Esprit de Dieu ».
Carlo Giorgi >>

http://www.terrasanta.net/tsx/index.jsp

LES BÉATITUDES, EN GÉNÉRAL

19 février, 2014

http://www.ssccjm.org/spiritualite/beatitudes/beatitudes_general.html

LES BÉATITUDES, EN GÉNÉRAL

Sr Lise Marsan, ss.cc.j.m

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Introduction
Les Béatitudes
Visage de Jésus Christ
En résumé, les béatitudes
Temps d’intégration
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Introduction
Matthieu, en présentant dès le début de son Évangile le Sermon sur la montagne, nous propose le projet de Jésus pour l’humanité: le Royaume qui doit amener la personne à vivre selon son esprit.
Jésus veut aller plus loin que la « Loi Ancienne » qui s’exprime en des termes négatifs : < Tu ne feras pas ceci ou cela…> Les orientations de la « Loi Nouvelle » font appel à la liberté de la personne. Jésus spécifie :
< Vous avez appris…, et moi, je vous dis >
Le sermon sur la Montagne décrit bien la mentalité de l’Évangile; dans la première partie il présente, sous forme de Béatitudes, les interpellations promettant le Royaume à des personnes bien précises, celles qui développent les attitudes intérieures nécessaires pour suivre Jésus.
Cet esprit des Béatitudes, que nous tenterons d’explorer, Jésus le rappelle tout au long de sa vie publique, soit dans ses paroles, ses paraboles, ses discours plus directs ou dans ses gestes. Les Béatitudes nous disent quelque chose de Jésus. Pourquoi ? Parce qu’elles sont paroles vécues, expérimentées par celui-là même qui les a prononcées…par celui qui a dit : < JE SUIS LE CHEMIN >
L’objectif de tout chrétien est :
FORMER JÉSUS EN NOUS POUR ÊTRE UN AUTRE JÉSUS EN LA TERRE…
St Jean Eudes a approfondi cette phrase de St Paul : « Mes petits enfants que, dans la douleur j’enfante à nouveau, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous ». (Gal. 4,19)
POUR FORMER JÉSUS – la route sûre à prendre : LA ROUTE DES BÉATITUDES
Les Béatitudes sont riches de la Présence de Jésus parce qu’elles nous tracent son portrait dans ses attitudes, dans sa relation à Dieu et aux autres; devant telle ou telle circonstance de la vie : (afflictions – deuils – persécutions) …
Les Béatitudes sont : LE COEUR DE L’ÉVANGILE à la condition de retrouver Jésus Christ vivant à travers chaque parole.

Les Béatitudes :
UNE PERSONNE À RENCONTRER plutôt que des conseils à entendre, des valeurs morales à suivre…;
Portrait de Jésus Christ et Portrait de Dieu < Qui me voit, voit le Père >…
Les Béatitudes, quand elles sortaient de la bouche même de Jésus, parlaient de Dieu et disaient les secrets de son Règne, du Royaume… c’est la Mission de Jésus ? Elles nous révèlent que Dieu est pauvre, qu’il est doux… etc.
En mettant ensemble chacun de leurs traits, les Béatitudes dessinent aussi le portait des chrétiens que nous sommes appelés à être …
Programme actif qui débouche sur la vie de tous les jours.
Mœurs de Dieu, code de nos vies pour former Jésus en nous.
Par les Béatitudes, Jésus bousculait les valeurs des Juifs en apportant un enseignement nouveau.
Nous retrouvons, dans l’Évangile, DEUX VERSIONS ou 2 adaptations du texte original
1.- Les Béatitudes écrites à la manière de Luc 6, 20-26;
<Levant alors les yeux …> on voit déjà que le lieu de la proclamation est la plaine…
Luc présente 4 bénédictions ou 4 Bienheureux et 4 Malédictions …
Luc retranche ce qui était trop judaïque; (ce qui concerne les lois ou les pratiques juives).
Luc apostrophe l’auditoire (vous)… il parle à des grecs chrétiens de sa communauté.
Les béatitudes à la manière de Luc: deviennent « exigence sociale du service des pauvres ».
2.- Les Béatitudes écrites à la manière de Matthieu Mt 5, 1-12
< Voyant les foules Jésus gravit la montagne >
Lieu de la proclamation : la montagne, lieu de la rencontre de Dieu.
Maintenant, sur une autre montagne, Jésus proclame la loi nouvelle qui porte l’ancienne à sa perfection.
adresse un enseignement pour une communauté chrétienne juive, il s’adresse à des gens déjà saisis par la grâce du Fils; il ajoute au texte original d’autres paroles prononcées par Jésus ;
il présente l’esprit nouveau du Royaume; la charte « du vivre ensemble » des disciples du Royaume;
il est un catéchète préoccupé de la manière d’agir des chrétiens, il veut préciser la ligne de conduite que le Maître attend de ses disciples;
Matthieu parle à la 3e personne (Luc apostrophe: vous)
En d’autres mots les Béatitudes, à la manière de Matthieu, c’est :
un message centré sur les attitudes spirituelles ;
un programme de vie vertueuse avec promesse de récompense céleste.
Luc parlait des pauvres tout court, ceux qui sont en manque matériellement. Matthieu « spiritualise » il parle des pauvres « en esprit ». Luc parlait de ceux qui ont faim. athieu ajoute: « faim et soif de justice ». Luc veut supprimer la pauvreté.
Matthieu dit comment on supprime la pauvreté: par la douceur, en pardonnant, en purifiant son coeur, en servant la paix. C’est alors que la justice est accomplie et que ceux qui pleurent sont consolés. Si Matthieu spiritualise, cela ne veut pas dire qu’il affaiblit, qu’il dilue, qu’il passe à la mièvrerie… Il donne au contraire les moyens pour que les béatitudes, à la manière de Luc, se réalisent. Il paraît probable, dit Dom Dupont, dont l’étude fait autorité, que Jésus, dans le sermon sur la Montagne, a magnifié la classe religieuse des humbles plutôt que l’état social de pauvreté.
Nous pouvons dire que les Béatitudes sont huit Paroles qui forment le code de l’Alliance nouvelle entre Dieu et les hommes – ces huit paroles, Jésus va les incarner surtout durant ses trois ans de vie publique.
Dans les béatitudes, il n’y en a pas une plus importante que l’autre, une première et une dernière il n’y a ni maîtresse parole, ni parents pauvres, ni hiérarchie. Les béatitudes s’impliquent l’une dans l’autre, se complètent, se conditionnent, bref elles communiquent entre elles à la manière des océans…
Dans les Béatitudes il n’y a aucune défense. L’AMOUR ne peut interdire… car si j’interdis, je perds l’Amour. « AIME ET FAIS CE QUE TU VEUX », dit St-Augustin.
Les huit Béatitudes de Matthieu sont toutes positives – aucune prescription négative. Les Béatitudes constituent le code de l’Amour, à la lumière desquelles nous pouvons examiner nos manques… nos incohérences. Par les Béatitudes, Jésus nous propose la charte de notre parcours vers Dieu et de notre combat pour la personne. C’est un programme actif qui débouche directement sur la vie pratique de tous les jours. Un programme réaliste qui nous donne le goût de nous y mettre… peut-être n’y avons-nous que rêver !
La vie publique de Jésus de Nazareth ne fut qu’une longue marche dans les chemins des béatitudes. Il invite ses disciples à avancer, eux aussi, dans cette route des béatitudes. Nous pouvons parcourir les Béatitudes dans l’ordre présenté par les Évangélistes qui est un ordre linéaire; nous pouvons aussi les approfondir par un regroupement:
les Béatitudes décrivent nos attitudes dans notre relation à Dieu;
les Béatitudes détaillent nos attitudes dans notre relation aux autres; et exposent les attitudes devant certaines situations pointues de notre vie : afflictions, deuils, persécutions etc.

Visage de Jésus Christ
À force de les répéter, on voit se dégager des huit Béatitudes, une certaine personne, un certain visage qui prend le nom de JÉSUS CHRIST.
Le chrétien est un autre Christ… les Béatitudes sont un appel à lui ressembler, nous qui sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu … « À la semblance de Dieu », comme dirait Jean Eudes.
Lire les béatitudes, c’est d’abord lire le coeur de Dieu comme Jésus, en les disant, décrivait le coeur de Dieu. Quand il propose aux gens, qui sont là devant lui, ses Béatitudes, Jésus leur livre son secret, ce qui lui a été donné de plus cher: le coeur même de Dieu.
Il faut commencer par là, sous pine de faire des Béatitudes ce qu’elles ne sont pas: un poème sentimental ou un programme moral. Qu’elles touchent notre coeur et notre esprit, oui; qu’elles nous invitent à changer nos façons de vivre, oui; mais surtout qu’elles nous permettent de reconnaître le Dieu dont elles nous parlent dans ses agirs, dans ses attitudes.
Le message des Béatitudes est un appel répété à un < va plus loin … va plus profond…> au cœur de la personne qui l’entend et le place au cœur de sa vie.
C’est une invitation à entrer dans un dynamisme enthousiasmant, mais décapant et exigeant… Les Béatitudes sont là pour être vécues dans l’ordinaire de la vie… les occasions de les vivre sont quotidiennes… Elles nous permettent de répondre à l’invitation du Seigneur des Béatitudes :
< SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE PÈRE CÉLESTE EST PARFAIT > Mt 5,48
Les béatitudes, une fois qu’elles ont pris racine dans le cœur d’une personne, se développent et en viennent à produire des fruits porteurs de l’empreinte ou de la couleur de la personne qui les cultive. Mais il ne faut pas perdre de vue le sens premier et profond, de même que l’originalité de ce message proclamé par Jésus… Il faut y revenir régulièrement…
Bernard Rérolle dans son livre : Dynamique des Béatitudes, écrit :
< Entrez dans la cohorte de ceux et celles qui se laissent transformer par le Christ. L’herbe et les pierres de la colline vous attendent comme au premier jour. Après vous être assis un moment au pied du Maître, vous n’aurez rien de plus important à faire que de vous mettre en marche et de faire que les Béatitudes portent désormais vos couleurs personnelles. Qu’elles témoignent de votre être essentiel. Et revenez vous asseoir un moment, aussi souvent qu’il le faudra: ne vous laissez pas égarer…>

EN RÉSUMÉ, LES BÉATITUDES…
un discours qui résonne dans les cœurs;
des paroles qui éveillent des harmoniques dont les vibrations ont traversé les siècles;
une révélation qui continue aujourd’hui même de bouleverser et de provoquer des changements de vie;
une manière nouvelle d’envisager la relation à Dieu et avec le prochain;
une grande bouffée d’air frais qui fait virevolter les feuilles séchées d’un légalisme décourageant;
un appel au mouvement, à la transformation.
La formulation des Béatitudes d’André Chouraqui exprime très bien cette invitation à la conversion:
EN MARCHE … LES HUMILIÉS DU SOUFFLE (pauvres de cœur)
EN MARCHE … LES AFFAMÉS ET ASSOIFFÉS DE JUSTICE;
EN MARCHE … LES CŒURS PURS;
EN MARCHE … LES HUMBLES (les doux);
EN MARCHE … LES MATRICIELS;
EN MARCHE… LES FAISEURS DE PAIX;
EN MARCHE … LES ENDEUILLÉS;
EN MARCHE… LES PERSÉCUTÉS POUR LA JUSTICE.

C’est à vous, lecteur, lectrice de décider de vous mettre en marche sur la route des Béatitudes.

LE CHRIST EST MORT POUR QUE NOUS AYONS LA VIE

10 février, 2014

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010420_omelia-pasquale_fr.html  

LE CHRIST EST MORT POUR QUE NOUS AYONS LA VIE

« Saint Paul, rappelant l’heureux événement de notre salut restitué, s’écrie: «De même que par Adam la mort est entrée dans le monde, c’est ainsi que par le Christ le salut a été rendu au monde». Et encore: «Pétri de terre, le premier homme vient de la terre. Le deuxième homme, lui, vient du ciel». Et il ajoute: «De même que nous portons l’image de celui qui est pétri de terre», c’est-à-dire de l’homme ancien, pécheur, «de même nous porterons l’image de celui qui vient du ciel», c’est-à-dire que nous posséderons dans le Christ le salut de l’homme adopté, racheté, restauré et purifié. Car le même Apôtre dit: «En premier, le Christ», c’est-à-dire l’auteur de la résurrection et de la vie, «ensuite ceux qui seront au Christ», c’est-à-dire ceux qui vivent selon son modèle de pureté: ils auront en toute sécurité l’espérance de la résurrection, car ils posséderont avec lui la gloire promise par Dieu. En effet, le Seigneur a dit dans l’Évangile: «Celui qui me suivra ne périra pas, mais il passera de la mort à la vie».  Ainsi, la passion du Christ, c’est le salut de la vie humaine. Car c’est pour cela qu’il a voulu mourir pour nous: afin que, croyant en lui, nous ayons la vie sans fin. Il a voulu devenir pour un temps ce que nous sommes, afin qu’ayant reçu la promesse de l’éternité, nous vivions sans fin avec lui. Telle est la grâce des mystères célestes, tel est le don de la Pâque, telle est cette fête annuelle, si désirable, telle est l’aurore du monde nouveau.  C’est pourquoi les nouveau-nés, mis au monde par cet enfantement qu’est le baptême de vie donné par la sainte Église, régénérés dans la simplicité des enfants, font retentir les accents de l’innocence. C’est pourquoi des pères chastes et des mères pleines de pudeur engendrent par la foi une innombrable descendance nouvelle. C’est pourquoi, sous l’arbre de la foi, du sein d’une source pure, brille l’éclat des cierges. C’est pourquoi ces enfants sont sanctifiés par le don d’une grâce céleste et sont nourris par le mystère d’un sacrement célébré dans l’Esprit. C’est pourquoi, une troupe de frères, élevée sur les genoux de la sainte Église pour former un seul peuple, adorant la nature de la divinité unique et le nom de sa puissance en trois personnes, s’unit au Prophète pour chanter le psaume de la solennité annuelle: «Voici le jour que fit le Seigneur: qu’il soit pour nous jour de fête et de joie». Quel est donc ce jour? Celui qui a donné naissance à la vie, qui a fait éclore le jour, l’auteur de la lumière, c’est-à-dire le Seigneur Jésus-Christ en personne, qui a dit lui même: «Moi, je suis le jour; celui qui marche de jour ne trébuche pas». Autrement dit: celui qui suit le Christ en toute chose, parviendra sur ses traces au trône de l’éternelle lumière. C’est ainsi qu’aux derniers jours de sa vie mortelle lui-même a prié le Père pour nous en disant: «Père, je veux que là où je suis, ceux qui ont cru en moi soient aussi; comme tu es en moi et moi en toi, qu’ils demeurent en nous». » 

D’une homélie pascale ancienne (Sermo 35, 6-9; PL 17 [ed. 1879], 696-697)  

Prière  Dieu qui nous donnes chaque année la joie de fêter la résurrection du Seigneur, ouvre-nous, à travers ces fêtes d’ici-bas, le chemin vers la joie éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

« Préparé par le Département de Théologie Spirituelle de l’Université Pontificale de la Sainte-Croix »

 

DIEU EST MULTIPLE

4 février, 2014

http://www.agi-ivoiriens.com/spiritualite_religion/dieu_multiple.html

DIEU EST MULTIPLE

Parler de DIEU ou à DIEU n’a réellement de sens que si on sait de qui il s’agit. Alors, qui est DIEU ? Comment peut-on le définir ?

DIEU ne se réduit pas à une définition simple et unique. Car DIEU est multiple et complexe. Connaître DIEU, c’est chercher à comprendre ses différents aspects et pouvoirs.

DIEU est trop complexe pour être parfaitement compris de l’homme
DIEU est une entité complexe. Il a créé l’homme ; il est donc plus que l’homme. Il a créé les étoiles et les planètes ; il est donc plus les astres. Il a créé la vie ; il est donc plus que la vie. DIEU est plus grand, plus achevé et plus complexe que toute la création, puisque la création est issue de lui. DIEU est plus structuré et plus abouti que toutes les lois de la physique, puisque c’est lui qui les a établies.
C’est pourquoi il est difficile de comprendre DIEU. Il ne nous est pas possible de le concevoir dans sa globalité. Nos aptitudes humaines nous permettent seulement de le comprendre de façon partielle.
Cela n’a rien d’étonnant. Comprendre une simple personne humaine nous est déjà difficile ! Chaque personne possède une multitude de facettes différentes. La personnalité se construit à partir de dispositions naturelles et d’expériences vécues. C’est ce qu’on appelle l’inné et l’acquis. De plus, la personnalité s’exprime différemment selon les circonstances. C’est la capacité d’adaptation. Elle peut même se modifier avec le temps. C’est la capacité d’évolution. Comment peut-on affirmer connaître parfaitement une personnalité humaine dans ces conditions ? On a déjà du mal à bien se connaître soi-même parfois. Il est donc naturel qu’on ne puisse pas connaître parfaitement DIEU.
DIEU se définit de multiples façons
DIEU se fait connaître à l’homme. De tous temps, il a cherché à révéler certains aspects de sa personnalité multiple. Ce qu’il manifeste peut varier selon les circonstances. Chacune de ces facettes nous permet de mieux le comprendre.
DIEU est la Sagesse infinie. Il a la connaissance absolue. Et il sait utiliser la connaissance pour le bien de la création. Il est dans la vérité.
DIEU est l’Intelligence infinie. Sa capacité de logique et de raisonnement a structuré la Création. Il voit tout et comprend tout de manière évidente.
DIEU est l’Amour illimité. Il porte toute la Création dans son cœur. Il aime infiniment l’homme, quoi qu’il fasse. Il n’exclut et ne rejette rien ni personne.
DIEU est la Bonté sans fin et incomparable. Il n’agit que pour le Bien. Il pardonne à sa créature, car il la sait perfectible.
DIEU est le Tout Puissant. Toute autre volonté ou tout pouvoir lui est soumis. Rien ne peut arriver qui ne soit permis par lui.
DIEU est le Créateur de toute chose. Il a conçu et fait exister tout ce que nous voyons et ne voyons pas. Toute création est d’abord voulue ou autorisée par lui.
DIEU est plus encore que tout cela. Ces multiples attributs rendent DIEU complexe à concevoir pour l’homme. Mais il est possible de s’adresser à chacune de ses composantes. La prière est l’occasion de faire appel au côté de DIEU dont nous avons le plus besoin.
Toute perception de DIEU est valable
Chaque personne peut avoir une vision individuelle de DIEU. Toute conception de DIEU peut être juste. Des compréhensions différentes de DIEU peuvent être complémentaires, et pas forcément contradictoires. Elles peuvent toutes apporter un éclairage sur qui est DIEU. Car DIEU ne peut être compris que de façon partielle par les hommes. Ne cherchez donc pas à imposer votre propre image de DIEU. Respectez la vision des autres. Et faites votre propre recherche sur votre compréhension de DIEU.
Dans la prière, vous pouvez vous tourner vers l’aspect de DIEU de votre choix. Faites appel à l’amour de DIEU, à sa sagesse, à sa puissance ou à tout autre attribut, selon votre besoin. DIEU est tout cela. Il répondra en fonction de votre demande.

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