par Sandro Magister: A Lambeth, le cardinal Kasper espère un nouveau Newman
4 août, 2008du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/206069?fr=y
A Lambeth, le cardinal Kasper espère un nouveau Newman
Celui-ci a été le plus illustre des grands convertis à l’Eglise de Rome. L’envoyé du pape à la conférence des évêques anglicans leur demande de revenir au modèle de l’Eglise apostolique. Inaccettable l’épiscopat aux femmes et aux homosexuels. Le texte intégral de son discours
par Sandro Magister
ROMA, le 31 juillet 2008 – Hier, à la Conférence de Lambeth, rendez-vous décennal des évêques de la Communion anglicane du monde entier, le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a pris la parole. On trouvera ci-dessous le texte intégral de son intervention. Kasper a mis en évidence les divergences croissantes entre l’Eglise catholique et la Communion anglicane, spécialement depuis que, dans certaines provinces anglicanes, à partir de 1974, des femmes sont ordonnées prêtres et, à partir de 1989, évê ques.Un autre motif de divergence soulign é par Kasper concerne l’autorisation de bénir les unions homosexuelles et l’ordination épiscopale de personnes qui vivent en couple avec des personnes du même sexe. Ces décisions ont créé de très graves dissensions non seulement avec l’Eglise de Rome, mais surtout au sein de la Communion anglicane. Les oppositions les plus fortes viennent du Sud du monde, notamment d’Afrique. Sur les 44 provinces qui forment la Communion anglicane – a rappelé Kasper – 28 confèrent le sacerdoce à des femmes et 17 admettent également que des femmes soient ordonnées évêques. Pas les autres. Chaque province décide pour elle-même et s’oppose à celles qui prennent une décision différente. Au point que – toujours selon ce qu’a dit Kasper – « un nombre significatif d’évêques anglicans a décidé de ne même pas participer à la Confé rence de Lambeth ».L ’éclatement au sein de la Communion anglicane est telle que Kasper s’interroge: « Dans un telle situation, [...] qui aurons-nous comme interlocuteur? Devons-nous aussi nous engager, et comment, dans des discussions appropriées et transparentes avec ceux qui partagent les points de vue catholiques sur les questions qui donnent actuellement lieu à des controverses, et avec ceux qui sont en désaccord avec certains dé veloppements au sein de la Communion anglicane ou de certaines provinces en particulier? ».En effet, le passage à l’Eglise catholique est un choix fréquent, pour les membres de la Communion anglicane qui n’acceptent pas l’ordination des femmes et la légitimation de l’homosexualité. Mais l’attrait exercé par le catholicisme est aussi plus général. Il est lié à une conception globale de l’Eglise et de la tradition chrétienne depuis les temps apostoliques jusqu’à aujourd’hui, que certains jugent plus fidèlement réalisée dans l’ Eglise catholique.Le cardinal Kasper, dans son discours, a rappel é les « motifs ecclésiologiques » qui ont convaincu le plus célèbre des convertis du XIXe siècle, le cardinal John Henry Newman, de passer au catholicisme. Et il a souhaité que, dans l’anglicanisme d’aujourd’hui, renaisse un nouveau Mouvement d’Oxford, le mouvement de retour à la tradition de l’Eglise apostolique dont Newman fut l’inspirateur. Depuis 1980, date à laquelle l’Eglise de Rome a fixé des règles pour le passage au catholicisme d’hommes qui avaient été ordonnés prêtres ou évêques au sein de la Communion anglicane, on évalue à plus de 80 ceux qui ont accompli ce passage, souvent suivis par des parties significatives de leur diocè se ou paroisse.La plus r écente cérémonie d’accueil d’un ministre anglican au sein de l’Eglise catholique a eu lieu en privé à Rome, le 1er décembre dernier, à la basilique pontificale Sainte-Marie-Majeure. D’un côté, il y avait le cardinal archiprêtre de la basilique, l’américain Bernard Law. De l’autre, l’ancien anglican (ou épiscopalien, comme on dit aux Etats-Unis) Jeffrey Steenson, ancien évêque du diocèse du Rio Grande, qui couvre le Nouveau Mexique et une partie du Texas, accompagné pour la cérémonie par l’archevê que catholique de Santa Fe, Michael J. Sheehan.Steenson, 55 ans, mari é et père de trois enfants, a été de nouveau ordonné prêtre dans l’Eglise catholique, qui ne reconnaît pas comme valides les ordinations anglicanes. Et il enseignera dans les séminaires la patrologie, dont il est expert. Une dizaine d’autres ministres épiscopaliens américains attendent d’être accueillis comme prêtres dans l’Eglise catholique. Parmi eux, trois évêques émérites : John Lipscomb du diocèse du Sud-Est de la Floride, Clarence Pope de Forth Worth et Daniel Herzog d’ Albany.Mais, au sein de la Communion anglicane, les sympathisants de l ’Eglise de Rome sont beaucoup plus nombreux que ceux qui « franchissent le Tibre » et se convertissent. Par exemple, de tels sentiments anglo-catholiques ont été exprimés, à Sydney, par l’évêque anglican Robert Forsyth, qui, accueillant Benoît XVI dans sa ville le 18 juillet a défini l’Eglise de Rome comme « un rocher au milieu des rapides ». Et d’ expliquer: »Sans votre forte insistance sur le Christ comme unique Sauveur du monde, sur la foi catholique, sur la nature du Dieu trinitaire, la divinit é du Christ, la centralité et la suprématie de la Sainte Ecriture et le caractère objectif de la morale chrétienne, la vie des autres Eglises chrétiennes aurait été beaucoup plus difficile, spécialement ici, en Occident ». L’archevêque John Hepworth, Australien lui aussi, est le primat de la Traditional Anglican Communion, une branche de l’anglicanisme qui a proposé formellement au Saint-Siège de former une « unité corporative » avec l’Eglise catholique. Le nonce apostolique en Australie, Giuseppe Lazzarotto, a remis à Hepworth, le 25 juillet, une lettre du cardinal William Levada, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, dans laquelle ce dernier assure que le Saint-Siège examinera la proposition avec « une sé rieuse attention ». La Traditional Anglican Communion compte environ 400 000 membres, dans de nombreux pays.Voici donc le discours que le cardinal Kasper a lu le 30 juillet 2008 à la Conférence de Lambeth: Réflexions catholiques romaines sur la Communion anglicanepar Walter Kasper Je suis très heureux de transmettre à l’archevêque de Canterbury, le Dr. Rowan Williams, à chacun de vous et à tous ceux qui participent à cette très importante conférence de Lambeth, les salutations du pape Benoît XVI et de tout le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. Pendant ces journées nous sommes tous avec vous par la pensée et la prière et nous voulons vous dire toute notre solidarité avec vos joies, mais aussi avec vos pré occupations et vos tristesses.Je voudrais tout d ’abord remercier l’archevêque de Canterbury et l’équipe de coordination des relations œcuméniques à Lambeth Palace et au Bureau de la Communion anglicane, qui m’ont invité à participer à ce grand rassemblement et me permettent de formuler quelques réflexions à propos de nos préoccupations communes. L’une de vos forces, à vous anglicans, c’est que, même dans les moments difficiles, vous avez cherché à savoir ce que pensaient et ce que prévoyaient vos partenaires œcuméniques, même si vous n’avez pas toujours tellement apprécié ce que nous avons dit. Mais, soyez-en sûr, c’est en ami que je vais parler. Quand j’ai vu que vous me proposiez comme sujet ‘Réflexions catholiques sur la Communion anglicane’, j’ai pensé que vous auriez pu trouver plus facile. Ce titre très large englobe bien des questions d’histoire et de doctrine, et je ne peux en aborder que quelques unes. Mais je crois qu’il y a une question caché e dans le titre. Elle porte sur ce que les catholiques pensent non pas tant de la Communion anglicane que de sa situation actuelle. Il y a des questions moins embarrassantes.Mon propos sera divis é en trois parties: d’abord une synthèse de nos relations au cours des dernières années; ensuite des considérations ecclésiologiques à la lumière de la situation actuelle au sein de l’anglicanisme; enfin une réflexion rapide sur les questions sous-jacentes aux débats et sujets de discussion actuels au sein de l’anglicanisme, notamment ceux qui ont aussi influé sur vos relations avec l’Eglise catholique. En conclusion, je répondrai à une question tout à fait imprévue que l’archevêque de Canterbury m’a posée il y a quelques mois et qui m’a beaucoup intrigué. Il m’a demandé quelle sorte d’anglicanisme nous voulions – grande question: j’espère que, de votre côté, vous savez y répondre – et ce que l’Eglise catholique espérait pour la Communion anglicane dans les mois et années à venir. Sur ce second point la réponse est plus facile: nous espérons que nous ne nous éloignerons pas de vous et que nous saurons poursuivre un dialogue sérieux pour parvenir à l’unité complète, pour que le monde puisse croire. I. Description de nos relations au cours des dernières anné esCette premi ère partie vise à nous rafraîchir la mémoire, pour que nous n’oubliions pas nos succès des 40 dernières années et ce qu’ils représentent. Quand Vatican II a évoqué, dans son décret sur l’œcuménisme, les “nombreuses Communions qui se sont séparées du Siège de Rome” au XVIe siècle, il a reconnu que “parmi celles où des traditions et institutions catholiques subsistent partiellement, la Communion anglicane occupe une place particulière ” (Unitatis redintegratio n°13). Cette affirmation est fondée sur une interprétation ecclésiologique selon laquelle, pour les catholiques, la Communion anglicane contient des éléments significatifs de l’Eglise de Jésus-Christ. Dans leur Déclaration Commune de 1977, Donald Coggan, archevêque de Canterbury, et le pape Paul VI ont indiqué quelques uns de éléments ecclésiaux quand ils ont écrit: « Dès lors que l’Eglise catholique romaine et les Eglises de la Communion anglicane ont cherché à progresser dans la compréhension mutuelle et la charité chrétienne, elles en sont arrivées à reconnaître et apprécier, dans un sentiment d’action de grâces, une foi commune en Dieu notre Père, en Jésus-Christ notre Seigneur et en l’Esprit Saint; notre baptême commun dans le Christ; le fait que nous avons en commun les Saintes Ecritures, le Symbole des Apôtres et celui de Nicée, la définition de Chalcédoine et l’enseignement des Pères; l’héritage chrétien qui nous a été commun pendant de nombreux siècles, avec ses traditions vivantes quant à la liturgie, la théologie, la spiritualité et la mission. »Dans ce texte, l ’archevêque Coggan et Paul VI soulignent le terrain commun, source commune et centre de notre unité, déjà existante mais encore incomplète: Jésus-Christ et la mission de L’apporter à un monde qui en a un besoin si désespéré. Ce dont nous parlons, ce n’est pas une idéologie, une opinion personnelle que l’on peut partager ou non; c’est notre fidélité à Jésus-Christ dont les apôtres ont été les témoins, et à son Evangile qui nous a été confié. Dès le départ nous devons donc nous souvenir de ce qui est en jeu quand nous nous mettons à parler de fidélité à la tradition et à la succession apostoliques, quand nous parlons du triple ministère, de l’ordination des femmes et des commandements moraux. Ce dont nous parlons c’est uniquement de notre fidélité au Christ Lui-même, notre maître unique et commun. Et que peut être notre dialogue, sinon une expression de notre intention et de notre désir de ne faire qu’un en Lui, afin d’être totalement unis dans le témoignage de Son Evangile? On l’a souvent dit, mais cela vaut la peine de le répéter: le dialogue est dynamisé par le désir d’être fidèles à la volonté exprimée par le Christ que ses disciples soient un comme il est un avec le Père; et cette unité est directement liée à la mission du Christ et de l’Eglise vis-à-vis du monde: qu’ils soient un pour que le monde croie. Notre témoignage et notre mission ont été gravement perturbés par nos divisions et c’est par fidélité au Christ que nous nous sommes engagés dans un dialogue, fondé sur l’Evangile et les anciennes traditions qui nous sont communes, avec l’unité complète et visible comme objectif. Pourtant l’unité complète n’était et n’est pas une fin en soi, mais un signe et un moyen de recherche de l’unité avec Dieu et de la paix dans le monde.A partir de l à, nous pouvons dire avec confiance, en voyant ce que l’Anglican-Roman Catholic International Commission (ARCIC) a réalisé en près de 40 ans, qu’elle a vraiment donné de bons fruits. Dans une première phase (1970-1981), l’ARCIC s’est occupée de la Doctrine Eucharistique (1971) et du Ministère et de l’Ordination (1973); dans les deux cas elle a affirmé avoir obtenu un accord substantiel. La réponse officielle catholique (1991), bien qu’elle ait demandé un travail supplémentaire sur ces deux sujets, a dit que ces textes constituaient “une étape significative” témoignant “que des points de convergence et même d’accord avaient été trouvés, ce que beaucoup de gens n’auraient pas cru possible avant le début des travaux de la Commission”. Les Clarifications (1993) apportées par les membres de la Commission ont été considérées par les autorités catholiques comme “ayant grandement renforcé l’accord dans ces domaines”. La première phase du travail de l’ARCIC a aussi abouti à deux documents sur la question de l’Autorité dans l’Eglise (1976, 1981), thème qui fut au cœur des divisions du XVIe siècle. Les textes de la deuxième phase du travail de l’ARCIC (1983-2005) n’ont pas été présentés pour recevoir une réponse formelle de l’Eglise Catholique ou de la Communion anglicane et ils n’ont pas conduit à une résolution définitive ou à un consensus complet sur les sujets traités, mais chacun d’eux a suggéré un rapprochement croissant. Salvation in the Church (1986) est en harmonie, de bien des façons, avec la Déclaration Conjointe sur la Doctrine relative à la Justification que l’Eglise Catholique et la Fédération Luthérienne Mondiale ont signée en 1999. Partant de l’interprétation de l’Eglise comme koinonia qui avait été présentée pour la première fois dans l’introduction du Rapport Final de l’ARCIC I, l’ARCIC II a proposé le travail plus abouti de la Commission en matière d’ecclésiologie dans The Church as Communion (1991). Life in Christ (1994) a réussi à dégager une vision partagée et un héritage commun pour l’enseignement de l’éthique, malgré des différences dans les applications pastorales des principes moraux. The Gift of Authority (1999) est revenu sur le thème de l’autorité et a nettement progressé sur la nécessité d’un ministère universel de primauté dans l’Eglise. Mary: Grace and Hope in Christ (2005) a progressé de manière importante et impré vue vers une perception commune de la Vierge Marie.Comme vous le savez, l ’ordination de femmes à la prêtrise dans plusieurs provinces anglicanes, à partir de 1974, et à l’épiscopat, à partir de 1989, a beaucoup compliqué les relations entre la Communion anglicane et l’Eglise catholique. J’y reviendrai le moment venu. Alors que cet obstacle était présent dans nos esprits et que nous cherchions ce qu’on pouvait faire malgré tout afin de poursuivre nos relations, une importante initiative a été mise en œuvre peu après la dernière Conférence de Lambeth. En mai 2000, mon prédécesseur, le cardinal Edward Idris Cassidy, et l’archevêque George Carey ont invité 13 primats anglicans et les présidents des conférences épiscopales catholiques correspondantes, ou leur représentants, à Mississauga, au Canada, pour évaluer ce qui avait été réalisé dans le cadre du dialogue de l’ARCIC et, à la lumière des réussites et des difficultés qui marquaient nos relations, proposer des recommandations tendant à d’éventuels progrès. Ayant assisté à beaucoup de réunions œcuméniques dans ma vie, je suis heureux de dire que c’est l’une des meilleures auxquelles j’aie jamais assisté. L’esprit de prière et d’amitié, la réflexion sérieuse non seulement sur le travail de l’ARCIC mais aussi sur les relations œcuméniques dans chaque région représentée, et le profond désir de réconciliation qui imprégnait cette réunion de Mississauga, ont renouvelé l’espoir de progrès significatifs dans les relations entre la Communion anglicane et l’Eglise catholique. L’un des fruits de la réunion de Mississauga a été la création de l’International Anglican-Roman Catholic Commission for Unity and Mission (IARCCUM), une commission principalement composée d’évêques. La semaine dernière, cette Conférence de Lambeth a étudié le document de l’IARCCUM, Growing Together in Unity and Mission. Ce document, qui fait la synthèse du travail de l’ARCIC, donne l’évaluation par la Commission des progrès que nous avons accomplis dans notre dialogue et identifie les questions restant à traiter.Pendant les 40 derni ères années, nous ne nous sommes pas seulement engagés ensemble dans le dialogue théologique. D’étroites relations de travail se sont développées entre anglicans et catholiques, au niveau non seulement international, mais aussi, bien souvent, régional et local. Comme le pape Benoît XVI et l’archevêque Rowan Williams l’ont indiqué dans leur Déclaration Commune de novembre 2006, “Avec le développement de notre dialogue, beaucoup de catholiques et d’anglicans ont trouvé, les uns chez les autres, un amour du Christ qui nous incite à coopérer et à nous rendre service concrètement. Cette fraternité dans le service du Christ, qu’ont ressentie beaucoup de nos communautés dans le monde, donne un élan supplémentaire à nos relations.” Vraiment, ce que nous avons réalisé n’est pas peu de choses et nous l’avons obtenu grâce aux années de dialogue à l’ARCIC et à l’IARCCUM. Nous sommes reconnaissants à ces commissions pour leur travail et nous, catholiques, ne voulons pas laisser perdre ces succès. Nous voulons vraiment continuer dans cette voie et conduire à son terme la tâche entreprise il y a 40 ans. C’est pourquoi je suis d’autant plus triste de devoir maintenant – dans la fidélité à ce que je crois être la volonté du Christ et avec la franchise que permet l’amitié – étudier les problèmes qui ont surgi et grandi au sein de la Communion anglicane depuis la dernière Conférence de Lambeth ainsi que les répercussions de ces tensions internes sur l’œcuménisme. Dans la deuxième partie de cet exposé, je voudrais aborder plusieurs problèmes ecclésiologiques qui résultent de la situation actuelle de la Communion anglicane et soulever des questions difficiles et profondes. Mais avant de le faire, je voudrais répéter ce que j’ai dit en novembre 2006 quand l’archevêque de Canterbury est venu à Rome voir le pape: “Les questions et les problèmes de nos amis sont aussi les nôtres”. C’est pourquoi je soulève ces questions non pas comme un juge, mais comme un partenaire œcuménique qui a été profondément découragé par les évènements récents et qui souhaite vous apporter une réflexion honnête, dans une perspective catholique, sur cette question: comment et où pouvons-nous aller de l’avant dans le contexte actuel.
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