Archive pour la catégorie 'saints historique'

Le sermon de Saint Antoine de Padoue aux poissons

12 juin, 2009

du site:

http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lirarticle-83937-454157.html

Le sermon de Saint Antoine de Padoue aux poissons

Livre des Fiorettis de Saint François d’Assise, chapître 40

Du miracle que Dieu fit lorsque Saint Antoine, étant à Rimini, prêcha aux poissons de la mer

Le Christ béni voulant montrer la grande sainteté de son très fidèle serviteur Saint Antoine, et combien dévotement il fallait entendre sa prédication et sa sainte doctrine, se servit une fois entre autres des animaux sans raison, c’est-à-dire des poissons, pour reprendre la sottise des infidèles hérétiques (les Cathares), à la manière dont il vait jadis, dans les Vieux Testament repris par la bouche de l’anesse, l’ignorance de Balaam. 

Saint Antoine était donc une fois à Rimini où il y avait une grande multitudes d’hérétiques, et il voulait les ramener à la lumière de la vraie Foi et dans le chemin de la Vérité: pendant plusieurs jours il leur prêcha et disputa avec eux de la Foi du Christ et de la Sainte Ecriture; mais non seulement ils ne se rendaient point à ses saints discours, mais même, comme endurcis et obstinés, ils ne voulaient pas l’écouter; aussi, un jour, par divine inspiration, Saint Antoine s’en alla à l’embouchure du fleuve au bord de la mer; et se tenant sur la rive entre la mer et le fleuve, il commença, comme s’il prêchait, par dire aux poissons de la part de Dieu: « Ecoutez la parole de Dieu, vous poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques refusent de l’entendre. » A peine eut-il ainsi parlé qu’il vint aussitôt vers lui, à la rive, une telle multitude de poissons, grands, petits et moyens, que jamais dans cette mer et dans ce fleuve on en avait vu une si grande quantité; et tous se tenaient la tête hors de l’eau et demeuraient attentifs tournés vers le visage de Saint Antoine, tous en très grande paix, en très grand calme, en très grand ordre; car au premier rang et le plus près de la rive se tenaient les plus petits poissons, et derrière eux les poissons moyens, et en arrière encore, où l’eau était plus profonde, les plus grands poissons. 

Les poissons étant donc ainsi rangés en tel ordre et disposition, Saint Antoine commença à leur prêcher solennellement; il parla ainsi: « Mes frères les poissons, vous êtes fort obligés, selon votre pouvoir, de rendre grâce à votre Créateur, qui vous a donné un si noble élément pour votre habitation, en sorte qy’à votre choix vous avez des eaux douces et des eaux salées; Il vous a donné beaucoup de refuges pour éviter les tempêtes; Il vous a donné encore un élément clair et transparent et la nourriture qui vous permette de vivre. Dieu votre Créateur courtois et plein de bonté, quand Il vous céa, vous donna l’ordre de croître et de vous multiplier, et vous donna Sa Bénédiction. Puis, au déluge universel, alors que mouraient tous les autres animaux, Dieu vous consevar seuls sans dommage. Ensuite, Il vous a donné des nageoires pour pouvoir aller çà et là partout où il vous plaît. A vous il fut accordé, par le commandement de Dieu, de garder le Prophète Jonas et après trois jours de le rejeter à terre sain et saulf. Vous avez offert le cens à Notre Seigneur Jésus-Christ qui, comme un petit pauvre, n’avait pas de quoi payer. Par un mystère singulier, vous avez été la nourriture de l’éternel Roi Jésus-Christ avant et après Sa Résurrection. Pour tout cela, vous êtes extrêmement obligés de louer et de bénir Dieu, qui vous a donné tant de bienfaits de plus qu’aux autres créatures. »

A ces paroles et enseignements, et autres semblables de Saint Antoine, les poissons commencèrent à ouvrir la bouche et à incliner la tête, et par cs signes de respect et d’autres encore, ils louaient Dieu comme il leur était possible. Alors Saint Antoine, voyant un tel repsect des poissons envers leur Créateur, se réjouit en esprit et dit à haute voix: « Béni soit le Dieu éternel, parce que les poissons des eaux L’honorent plus que ne le font les honnes hérétiques, et que les animaux sans raison écoutent mieux Sa Parole que les hommes infidèles ». Et plus Saint Antoine prêchait, plus croissait la multitude des poissons, et pas un ne quittait la place qu’il avait prise. 

A ce miracle, les gens de la ville commencèrent d’accourir et, parmi eux, y vinrent même les susdits hérétiques, qui, voyant le miracle si merveilleux et manifeste, le coeur touché de componction, se jetèrent tous aux pieds de Saint Antoine pour entendre sa prédication. Alors Saint Antoine commenca de prêcher sur la Foi Catholique et prêcha si noblement sur ce sujet qu’il convertit tous ces hérétiques et les fit retourner à la vraie Foi du Christ; tous les fidèles en demeurèrent en grande allégresse, réconfortés et fortifiés dans la Foi. Cela fait, Saint Antoine congédia les poissons avc la bénédiction de Dieu, et tous s’en allèrent donnant de merveilleux signes d’allégresse; et le peuple fit de même. 

Puis Saint Antoine resta à Rimini pendant nombre de jours, prêchant et produisant beaucoup de fruits spirituels dans les âmes.

SAINTE RITA DE CASCIA – (MF) 22 MAI – LA VIE

22 mai, 2009

du site:

http://www.sainte-rita.org/

SAINTE RITA DE CASCIA – (MF) 22 MAI

La vie de Sainte Rita :
Avocate des causes désespérées

Sainte Rita

C’est une étonnante et admirable histoire que celle de Sainte Rita qui fut épouse, mère de famille et religieuse.

L’Ombrie où elle va naître en 1381 est un monde à part, pays montagnard fermé à l’extérieur, isolé par les montagnes et, plus encore, par sa langue et ses coutumes, ses particularités religieuses et son comportement typique.

Pour parvenir à son hameau natal de Roccaporena il faut cheminer longuement par des sentiers ardus. C’est à 700 mètres d’altitude que vit la famille de Rita.

Cet isolement est encore renforcé par la crise religieuse et morale de cette époque. En France le Roi perd de plus en plus son pouvoir, la Guerre de Cent Ans ruine les provinces, dans toute l’Europe sévit la terrible peste noire qui fera des centaines de milliers de victimes. L’Eglise est déchirée, après l’exil d’Avignon, le Pape Grégoire XI est revenu mourir à Rome. Urbain VI son successeur doit faire face à de nombreux problèmes, celui de la prolifération de nombreuses sectes, celui du Grand Schisme d’Occident avec ses deux, puis ses trois papes…

C’est le combat sans merci que se livrent les deux prétendants à la papauté. Ils sont cupides, cruels, sanguinaires. Chacun se disant le seul légitime et n’hésitant pas à voler, torturer, piller sans merci…

L’on va jusqu’à la sorcellerie, jusqu’aux voults avec des statuettes de cire pour tenter d’asseoir ce pouvoir pontifical : Urbain VI et Clément VII ont oublié tout esprit chrétien dans leur soif de pouvoir.

C’est une époque terrible que traverse l’Eglise de Rome et Rita en prend conscience. En France Jeanne d’Arc fera le même constat pour son pays.

Rappelons que Rita naît 31 ans avant Jeanne d’Arc et qu’elle meurt 26 ans après. Quand Jeanne d’Arc entend ses voix, Rita est déjà moniale à Cascia. Deux vies extraordinaires qui resteront légendaires.

Longtemps désirée, Rita naquit en 1381 au mois de mai à Roccaporena en Ombrie pas très loin de Cascia, en Italie, d’où son nom de sainte RITA de CASCIA. Son père : Antonio Mancini, sa mère : Aimée Lotti. A cet enfant qui vient de naître, on donne le nom de Margarita dont le diminutif RITA lui est resté.

Alors que ses parents travaillaient dans les champs et qu’ils avaient déposée la jeune Rita dans son berceau, un essaim d’abeilles entra dans sa bouche, sans lui faire aucun mal. Ce fait quasi miraculeux laissait présager pour cette enfant un avenir extraordinaire… Ce fait miraculeux fut connu dans la région et laissait présager pour Rita un avenir hors du commun.

Elevée très chrétiennement par ses parents, Rita aimait se retirer à l’écart pour prier. Elle construisit une petite chapelle de branchage et lorsque sa mère s’inquiétait de savoir ou était Rita, elle allait tout de suite au fond du jardin, sûre de pouvoir y trouver son enfant en prière.

C’est ainsi que peu à peu naquit en elle, le désir de se consacrer entièrement à Dieu.

Mais ses parents voyaient surtout la sécurité pour l’avenir de leur fille et ils avaient un autre projet pour elle. Ils souhaitaient la marier à un beau parti. Justement dans la région, Antonio Ferdinando était bien connu. C’était un solide gaillard qui avait la réputation d’être un valeureux guerrier. Il avait été en relation avec d’anciens chefs de bande pendant les années de trouble. Le point noir était son caractère irascible et son penchant pour l’alcool. Etait-ce vraiment le mari idéal pour Rita ?

Ses parents voyaient surtout la sécurité pour l’avenir de leur fille et ils décidérent de la marier.

Rita fut bouleversée. Elle qui ne songeait qu’à se consacrer à Dieu !

Elle supplia ses parents de lui épargner cette épreuve, mais en vain. En ce temps là, on ne demandait pas l’avis de la jeune fille ; les mariages étaient l’affaire des parents qui organisaient les alliances selon leurs intérêts.

Rita avait 16 ans, elle dut se soumettre. Cependant cette contraiété dans sa vocation n’atteint pas sa confiance en la providence. Elle se demanda si précisément ce n’était pas dans cette voie, qu’elle allait progresser dans la charité, qui est le secret de la vraie perfection chrétienne.

Mais Rita souffrit beaucoup de cette situation, d’autant plus que Ferdinando repris peu à peu ses mauvaises habitudes et ses dangereuses fréquentations. Son mari allait jusqu’à la frapper dans ses moments d’ivresse. Par contre dans ses beaux jours, il savait être aimable. Rita décida de le convertir par la douceur, la prière et le dévouement.

Elle eut des jumeaux, deux fils. Peu à peu Ferdinando se radoucit, il cessa de fréquenter ses mauvais amis, et perdit l’habitude de boire avec excès. Gagné par la douceur de Rita, il décida de ne plus porter d’armes sur lui. Les jumeaux grandissaient, mais très vite ils avaient hérité de leur père une certaine agressivité que Rita avait bien du mal à combattre.

Un soir, un voisin vint prévenir Rita qu’une agression venait d’avoir lieu à cinq lieux d’ici dans le couloir de la Vesina, réputé dangereux parce que fréquenté par des bandits. Il en avait été le témoin et avait pu s’approcher Ferdinando qui lui avait dit quelques mots avant de mourir. Il pardonnait à ses agresseurs et remerciait Rita de tout ce qu’elle avait fait pour lui. Rita avait gagné la conversion de son mari. Il était sauvé.

Cependant ses deux fils jurèrent de le venger, et cela malgré les objurgations de leur mère. Rien n’y fit. Ils rencontrèrent un soir les meurtriers de leur père et engagèrent le combat. Ils furent victimes de leur témérité. Appelée près de ses deux fils agonisants, elle obtint leur conversion et ils moururent en paix. Rita avait obtenu du ciel leur conversion.

Restée seule, elle pouvait désormais espérer retrouver sa vocation religieuse et entrer chez les sœurs Augustines de Cascia. Mais son entrée fut refusée. On ne voulait pas d’une veuve. N’avaient le droit d’être religieuses que des jeunes filles.

Rita aurait pu, à ce moment là, douter une fois de plus de la providence. A quoi bon prier, aurait-elle pu se dire ? Mais elle ne se découragea pas. Elle pria avec ferveur. Elle multiplia les œuvres de charité envers les pauvres. Elle comprenait leur souffrance et leur détresse, parce qu’elle avait elle-même beaucoup souffert.

On l’aimait énormément à Cascia, on la sentait habitée par la présence et l’amour du Christ. C’était un personnage qui jouissait d’une grande renommée de sainteté.

Jésus, j’ai confiance en toi

Un soir de Noël, alors qu’elle entrait dans l’Eglise du monastère, une sœur lui fit signe, contre toute attente, de prendre place dans le chœur avec les moniales. Ainsi sa prière était enfin exaucée. Elle allait pouvoir devenir religieuse. Rita devenait vraiment l’avocate des causes désespérées.

On la mit à l’épreuve de différentes manières pour voir si sa vocation était solide. On lui ordonna d’arroser une rose et un olivier complètement desséchés. Ils refleurirent ; le rosier donna des fleurs et l’olivier des fruits. Son obéissance exemplaire avait fait ce miracle.

Très connue dans la région de Cascia, on venait la consulter de partout. Elle avait l’expérience de la vie et savait comprendre toutes les situations difficiles et toutes les misères humaines. A tous, elle apportait le réconfort de sa foi et de sa prière. Chose étonnante : tout s’arrangeait lorsqu’on s’adressait à Rita. Sa prière était entendue du ciel. Le bouche à oreille fit le reste. Elle devint vraiment l’avocate des causes désespérées.

On venait de partout voir la sainte et lui confier ses problèmes. La communauté n’apprécia pas cette publicité qui suscita une certaine jalousie parmi les sœurs. Pourquoi venait-on consulter tout particulièrement la veuve de Ferdinando et pas les autres sœurs ? Rita le comprit et vint un soir, s’agenouiller devant le grand crucifix de l’autel et elle lui demanda de l’associer davantage à sa passion pour rétablir la paix dans la communauté. Elle voulait aider à sauver les âmes de tous ceux qui s’adressaient à elle. Sa prière fut exaucée.

Une épine de la couronne du Christ se détacha mystérieusement et vint se figer sur le front de Rita. Peu de jours après, une odeur pestilentielle se dégagea de la plaie. Il n’en fallut pas davantage, pour que la communauté considéra que cette épreuve était une punition du ciel pour la vie passée de Rita qui cependant avait été exemplaire. Mais à cette époque, la renommée de Ferdinando, son mari assassiné et le meurtre de ses deux fils, ne passaient pas pour être une vie exemplaire et sans histoires.

Finalement, on la relégua dans une cellule par peur de la contagion. Rita accepta tout dans un esprit de sacrifice admirable.On lui passait sa nourriture par une petite ouverture pour ne pas être contaminé. Un matin du 22 mai 1457 une odeur extraordinaire de rose se répandit dans tout le monastère, ainsi qu’un lumière particulière : Rita venait de mourir. Son visage avait retrouvé une beauté toute surnaturelle. La communauté se rendit compte alors qu’elle avait eu une sainte parmi elle. Elle lui rendit hommage en diffusant sa vie et son œuvre.

Rita devint rapidement célèbre dans toute l’Italie et bientôt dans le monde entier. Elle fut connue et invoquée comme l’avocate des causes désespérées. Elle fut béatifiée en 1626 par le Pape Urbain VIII et canonisée en 1900 par le Pape Léon XIII . Son corps, dans un état de conservation parfaite, repose dans l’Eglise de Cascia en Italie.

14 mai – Saint Matthias apôtre

14 mai, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/05/14.php

14 mai – Saint Matthias apôtre

Fondée sur des textes apocryphes, la Tradition rapporte que Matthias, de trois plus jeune que Jésus, serait né à Bethléem d’une illustre et noble famille de la tribu de Juda ; il aurait reçu une savante éducation de Syméon qui fut grand prêtre[1]. Matthias est l’abréviation de Mattathias qui signifie don de Dieu. Invité aux noces de Cana, Matthias aurait été choisi par le Seigneur comme un des 72 disciples.

Quoi qu’il en fût, il apparaît dans les « Actes des Apôtres », entre l’Ascension et la Pentecôte, lorsqu’il s’agit de remplacer Judas (I 15-26).

Et en ces jours-là, Pierre[2], se levant au milieu des frères, dit (le nombre des personnes réunies était d’environ cent vingt[3]) : Frères[4], il fallait que s’accomplît l’Ecriture qu’a prédite l’Esprit Saint, par la bouche de David, au sujet de Judas, lequel s’est fait le guide de ceux qui ont saisi Jésus. Il était, en effet, compté parmi nous et un lot de ce service lui était échu. Cet homme donc a acquis un domaine avec le salaire de son injustice et, tombant la tête en avant, a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues. Et la chose a été connue de tous les habitants de Jérusalem, en sorte que ce domaine a été appelé dans leur langue Hakeldamach, c’est-à-dire Domaine du Sang. Il est écrit en effet au livre des Psaumes :  » Que son campement devienne désert et que personne n’y habite[5]  » ; et :  » Que sa charge, un autre la prenne[6] « . Il faut donc[7] que, parmi les hommes qui nous ont accompagnés pendant tout le temps que le Seigneur Jésus est allé et venu parmi nous, depuis le baptême de Jean jusqu’au jour où il a été enlevé d’auprès de nous, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection[8]. Et ils en présentèrent deux, Joseph appelé Barsabbas, qui avait été surnommé Justus[9], et Matthias. Et ils firent cette prière : Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel de ces deux-là tu as choisi pour prendre dans ce service apostolique la place dont Judas s’est retiré pour s’en aller à sa place à lui. Et on les fit tirer au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut compté parmi les onze Apôtres.
 

Les Saintes Ecritures ne disent rien de plus à propos de saint Matthias, mais Clément d’Alexandrie (150-215) qui l’identifie à Zachée[10], le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait ferme contre la chair. Il lui attribue un « Livre des Traditions », et Origène (185-253) parle d’un « Evangile » écrit par Matthias. On a perdu ces textes que le pape Innocent I° (401-417) a tous condamnés comme apocryphes.

Lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l’Évangile, Matthias, selon les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée, passa en Egypte et alla jusqu’en Ethiopie où il resta près de trente-trois ans. De retour à Jérusalem, les juifs ameutèrent contre lui les populations qui l’assommèrent par lapidation avant de le décapiter devant le Temple, vers l’an 63. D’autres dirent qu’il resta en Palestine où, en 61, à Giscala, il fut dénoncé au Grand-Prêtre Ananias qui, après l’avoir interrogé, le fit lapider et achever à la hache. Enfin, on le situa en Macédoine et dans quelques autres pays au-delà du Pont-Euxin.

Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, rapporta son corps à Rome, déposa une partie de ses reliques dans la basilique Sainte-Marie Majeure, et donna une bonne part du reste au saint évêque Agrice de Trêves qui les mit dans l’’glise Saint-Eucher, hors les murs de la ville, depuis nommée Saint-Matthias.  Padoue, Prague et Cologne disent posséder de ses reliques. Un morceau de sa tête, vénéré à Barbezieux (Saintonge) fut brûlé par les protestants. Jean Eck, le docte adversaire de Luther, affirmait qu’une part des reliques aurait été déposée à Augsbourg.

Patron de Trêves et de Goslar (Hanovre), il est aussi, à cause de la hache de son martyre, celui des charpentiers, des taillandiers et des bouchers ; on ne sait trop pourquoi, il est encore le patron des buveurs et des viveurs repentants en même temps que des personnes atteintes de la petite vérole et de la coqueluche.

Il est assez rarement représenté car, pour compléter le collège des apôtres après la trahison de Judas, les artistes ont souvent préféré introduire saint Paul. Son attribut est la hache à laquelle on substitue parfois une hallebarde, une lance ou une épée.

——————————————————————————–

[1] Le « Livre des Condamnés », traduit de l’hébreux par un moine de Trèves au XII° siècle

[2] Le rôle de saint Pierre est d’exprimer la situation, pour que tous en prennent conscience, et de faire place au rôle de la communauté qui aura à choisir celui qu’elle jugera digne de remplir les fonctions définies par Pierre d’après la volonté de Dieu ; on retrouvera le même procédé pour l’élection des premiers diacres (Actes des Apôtres VI, 3). La communauté était d’ailleurs « unanime, assidue à la prière » (Actes des Apôtres, I 14), donc prête à réussir ce choix selon Dieu. Pierre agit en chef, c’est lui qui prend l’initiative : « Le troupeau lui ayant été confié par le Christ et étant le premier du chœur, il est toujours le premier à parler » (saint Jean Chrysostome).

[3] Il ne faut pas chercher un symbole dans le mombre cent vingts, puisque le mot environ (à peu près) lui enlève tout absolu.

[4] L’appellation de « Frères », si belle en sa simplicité est, à l’époque, nouvelle de la part d’un supérieur parlant à ses inférieurs.

[5] Psaume LXVIII 26.

[6] Psaume CVIII 8.

[7] Le rôle des Ecritures est ici d’indiquer (ou de confirmer) que Dieu souhaite le remplacernent de Judas. Très clairement, on dit que c’est l’Esprit-Saint qui parle par les auteurs bibliques (pour les Psaumes on ne nommait que David). Un tel emploi théologique de l’Ecriture est légitime certes à propos de Jésus-Christ (but de l’ensemble de l’Ancien Testament) et des actions essentielles qu’il a accomplies pour L’Eglise, comme la création de la fonction d’Apôtre avec les dons spirituels préparés pour chacun d’eux. La mort de Judas a réalisé la première prophétie : « Que son campement devienne désert et que personne n’y habite »  (Psaume LXVIII 26) ; il faut que la seconde s’accomplisse pareillement : « Que sa charge passe à un autre » (Psaume CVIII 8).

[8] Le rôle d’un apôtre est d’être témoin, ce qui suppose une très bonne connaissance de tout ce que Jésus a fait et a dit (I 1) durant sa vie publique, donc de son Baptéme à son Ascension. Et surtout qu’on ait alors fait partie du groupe accompagnant sans cesse Jésus, à la façon des disciples suivant leur maître. Les évangiles disent souvent les conditions requises pour « suivre » Jésus (évangile selon saint Luc, IX 23 et 57-62) et aussi les privilèges des disciples (évangile selon saint Luc, X 23 s ; XII 22-32 ; XVIII 23-30). Mais ne peuvent être apôtres que ceux qui ont été du petit nombre de ceux auxquels le Ressuscité s’est manifesté.

[9] Saint Jean Chrysostome loue l’humble douceur avec laquelle Joseph Barsabbas accepta le choix du Saint-Esprit. D’après Eusèbe de Césarée, Joseph Barsabbas aurait été un des soixante-douze disciples. Encore d’après Eusèbe de Césarée, Papias, renseigné par les filles de l’apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n’en éprouva aucun mal » (Histoire Ecclésiastique, III 39). Adon (860) l’introduit dans les martyrologes latins au 20 juillet.

[10] Clément d’Alexandrie : « Stromates », IV 6, 35.

25 avril – Saint Marc l’évangéliste – Historique

24 avril, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php

25 avril – Saint Marc l’évangéliste

Historique

L’auteur du deuxième évangile ne se nomme pas, mais certains ont cru pouvoir l’identifier au jeune homme qui s’enfuit lors de l’arrestation du Seigneur : Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l’arrête, mais lui, lâchant le drap s’enfuit tout nu (évangile selon saint Marc XIV 51-52).

D’après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (évêque d’Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du II° siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :

Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l’interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.

Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l’évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n°106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc III 16-17).

Saint Irénée (vers 180) dit qu’après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre(Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1).

Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V).

La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d’Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné- et saint Jérôme – Marc, interprète de l’apôtre Pierre et premier évêque d’Alexandrie).

Les anciens l’ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l’on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I 23), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII 1) ; il serait le fils d’une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII 12) ; celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV 10) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII 25), puis se sépara deux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII 13) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV 39) ; on le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon 24) qui le charge d’une mission en Asie Mineure (Colossiens IV 10) et finalement l’appelle auprès de lui (II Timothée IV 11) ; la mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l’apôtre Pierre (I Pierre V 13) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu’il se mit à son service après la mort de Paul.

Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l’Eglise d’Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d’Egypte, avec celle d’Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s’occupait de l’Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l’Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu’un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude (41) et saint Jérôme la troisième (43) ; Eusèbe dit qu’il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron (62).

L’attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l’animal du désert (Evangile selon saint Marc I 12-13).

26 janvier – Saint Timothée et Tite

27 janvier, 2009

26 janvier

Sommaire :

 Saint Timothée -  Saint Tite

Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Eglise d’Ephèse et l’autre l’Eglise de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.

Saint Timothée

Né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres. Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Ephèse dont il fut le premier évêque. La tradition dit qu’il fut massacré à coups de massue et de pierres dans une émeute populaire, pour avoir voulu dissuader le peuple de se mêler aux désordres d’une fête païenne. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Ephèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).

——————————————————————————–

Saint Tite

Né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Ecritures des Hébreux. Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.

Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Ephèse. Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint-Marc.

21 janvier – Sainte Agnès

22 janvier, 2009

du site:

http://missel.free.fr/calendrier.php?mois=1&annee=2009

21 janvier – Sainte Agnès


Historique

A propos de sainte Agnès, la tradition latine a pour fondement le De Virginibus de saint Ambroise. Prononcé pour la fête de la sainte, en janvier 375 ou 376, le sermon donne la plus ancienne représentation du martyre de date certaine :

A douze ans, Agnès accomplit son martyre ; détestable cruauté qui n’épargna point cet âge si jeune ou plutôt admirable puissance de la foi qui jusque dans cet âge sut trouver un témoin.

En un si petit corps, y eut-il place pour la blessure ? Et pourtant, n’ayant pas où recevoir le glaive, elle eut de quoi vaincre le glaive.

Les filles de cet âge ne peuvent soutenir le regard irrité de leurs parents, une piqûre d’aiguille les fait pleurer, comme si c’était une blessure ; Agnès, intrépide entre les mains sanglantes des bourreaux, immobile au milieu des lourdes chaînes qu’on tire avec fracas, offre tout son corps à la pointe du glaive que le soldat brandit contre elle avec fureur.

Sans savoir encore ce qu’est la mort, elle est prête à la subir. Si, malgré elle, on la traîne aux autels, à travers leurs feux elle tend les mains vers le Christ ; sur les foyers sacrilèges, elle forme le signe victorieux de la croix du Seigneur. Au carcan et aux menottes de fer, elle passe son cou et ses deux mains ; mais il n’en était pas qui pussent serrer des membres si délicats.

Martyre d’un genre inconnu, elle n’a point l’âge requis pour le supplice et elle est capable d’en triompher. À grand’peine elle peut être admise à combattre et, sans peine, elle ravit la couronne. Elle est maîtresse consommée en fait de courage, elle qui en était dispensée par son âge. L’épousée n’irait pas aussi allègrement à la salle nuptiale que la vierge alla, joyeuse de son succès, hâtant le pas vers le lieu de son supplice, ayant pour orner sa tête non la coiffure bien tressée, mais le Christ, ayant pour couronne non les fleurs, mais les vertus.

Tous pleuraient, elle seule était sans larmes.

On s’étonnait qu’elle fût si facilement prodigue de sa vie, qu’elle la donnât sitôt, non encore goûtée, comme si elle en était rassasiée déjà. Chacun s’émerveillait de la voir se présenter déjà en témoin de la divinité, à un âge où l’on ne peut encore disposer de soi.

Elle fit tant qu’on accepta, quand il s’agissait de Dieu, son témoignage qu’on n’aurait pu recevoir s’il se fût agi d’un homme ; ce qui dépasse la nature ne dénote-t-il pas l’auteur de la nature.

Quel appareil de terreur employa le juge pour l’intimider, que de douces paroles pour la persuader ! Combien lui exprimèrent le vœu de l’obtenir pour épouse ! Mais c’est faire injure à mon fiancé, dit-elle, que s’attendre à me plaire. Celui-là m’aura pour sienne qui le premier m’a choisie. Pourquoi, bourreau, tant de retards ? Périsse un corps qui peut être aimé par des yeux auxquels je me refuse !

Elle se tient droite, elle prie, elle infléchit le cou. Le juge frémit comme s’il était le condamné. Le bourreau sentit sa main trembler, son visage pâlir ; il redoutait pour Agnès ce qu’Agnès ne redoutait pas pour elle-même.

Vous avez donc en une seule victime un double martyre : celui de la pudeur et celui de la religion. Agnès est restée vierge et elle a obtenu le martyre.

Ambroise aime ici à répandre des fleurs sur son sujet ; il se soucie des antithèses beaucoup plus que des faits ; il suppose que son auditoire connaît l’histoire ou la légende de son héroïne ; il se réclame de la tradition dont les points essentiels se ramènent aux suivants :

1. Agnès accomplit son martyre à douze ans ; la naissance de la sainte a pu varier entre 240 et 290, le martyre entre 254 et 304 ; les auteurs, ici, ne sont pas d’accord ;

2. Agnès était vierge et elle a dû lutter pour rester vierge ;

3. Agnès a péri percée par le glaive ; elle est allée spontanément au martyre.

D’autre part, dans la composition de son hymne, Agnes beatæ virginis, le même saint Ambroise a mis en lumière quelques traits laissés ici dans l’ombre ; ainsi, la modestie de la vierge mourante : curam pudoris præstitit, de l’avant-dernière strophe ; mais les différences ne portent que sur des particularités. Les données de la tradition ambrosienne restent donc plausibles.

 De Virginibus de saint Ambroise

——————————————————————————–

Les reliques et les églises de Rome en son honneur

Lorsque le martyre d’Agnès fut consommé, ses restes furent recueillis et portés dans une villa de la famille, non loin de la voie Nomentane ; on a cru retrouver cette villa dans le monastère de Sainte-Agnès-hors-les-Murs.

Quand la paix fut donnée à l’Église, les malades affluèrent au tombeau. Constance, qu’on a dite fille de Constantin le Grand fut guérie par l’intercession de sainte Agnès. Au tombeau de cette sainte, le pape Libère fit mettre des tables de marbre, sur l’une de ces tables, saint Damase inscrivit les louanges d’Agnès et y mentionna le nom de Constance. Cette princesse avait, en 321, résolu d’élever une basilique sur le tombeau : ce fut Sainte-Agnès-hors-les-Murs.

Vers 410, Innocent I° mit la basilique et son cimetière sous la juridiction du prêtre titulaire de Saint-Vital. Les récits du V° siècle font allusion à la conservation du corps sous l’autel majeur de Sainte-Agnès-hors-les-Murs. Il y eut des réparations, sous Symmaque, Honorius I° ; des dévastations par les Lombards en 755, puis des réparations sous Adrien I°, en 773.

Près de la basilique se trouvait un monastère de religieuses basiliennes grecques auxquelles Léon III fit des dons magnifiques pour l’ornementation de l’église. En somme, jusqu’au IX° siècle, les reliques de sainte Agnès restèrent intactes dans le tombeau où l’on avait placé aussi le corps de sainte Émérentienne (23 janvier) ; sous Pascal I° (817-824), les religieuses grecques furent remplacées par des bénédictines ; le corps de sainte Émérentienne fut tiré du tombeau, son chef resta à la basilique de la voie Nomentane, mais sans être placé sous l’autel. Le corps de sainte Agnès resta dans le tombeau, sous l’autel majeur ; le chef en fut détaché pour être porté dans la chapelle du palais pontifical du Latran, appelée Sancta sanctorum. En 877, Jean VIII pouvait emporter dans ses voyages le chef de sainte Agnès ; de là diverses translations et repositions pendant les XIV° et XVI° siècles. Il était dans un reliquaire donné par Honorius III, on en a fait une reconnaissance en 1903.

Quant au corps de sainte Agnès, la reconnaissance qui en fut faite l’an 1605 en constate la présence à Sainte-Agnès-hors-les-Murs.

Une pratique annuelle observée dans cette basilique a quelque rapport symbolique avec sainte Agnès elle-même. Chaque année, après la messe solennelle du 21 janvier, l’abbé de Saint-Pierre-ès-Liens bénit deux agneaux qui ont été donnés à titre de redevance au chapitre de Saint-Jean-de-Latran ; les chanoines de ce chapitre desservent maintenant la basilique de Sainte-Agnès-hors-les-Murs ; ils offrent au pape ces deux agneaux bénits dont le soin est confié aux religieuses du couvent de Saint-Laurent in Panisperna ; elles en recueillent et tissent la laine pour la confection des palliums.

Outre la basilique de Sainte-Agnès-hors-les-Murs, Rome possédait plusieurs églises construites en l’honneur de sainte Agnès dont deux ont disparu : celle du Transtevere et S. Agnese ad duo furna ; en revanche, il existe encore, place Navonne, S. Agnese in Agone, à l’endroit même où s’élevaient les arcades du stade de Domitien, là où la tradition latine place l’exposition et le supplice de sainte Agnès.

A Paris, au début du XIII° siècle, sainte Agnès possédait une chapelle, près des Halles, qui fut plus tard érigée en église paroissiale sous le vocable de Saint-Eustache où Augustin de Saint-Aubin a dessiné la châsse de sainte Agnès, telle qu’il la voyait, vers 1779, dans le recueil de Stockholm ; Lepautre sculpta une sainte Agnès sur le banc d’oeuvre.

12