Archive pour la catégorie 'Saints Évangéliste'

18 OCTOBRE: SAINT LUC

17 octobre, 2012

http://apotres.amour.free.fr/page4/luc.htm

SAINT LUC

L’Evangéliste
(Patron des peintres et des médecins)

fêté le 18 octobre

LUC naquit à Antioche en Syrie. Il était grec de naissance et médecin de profession.
Luc fut un des premiers à être convertis. Plus tard, il devint le compagnon missionnaire de saint Paul pendant une partie de son deuxième et troisième voyage. Il prit soin de Paul lors de son incarcération à Césarée et à Rome. Paul en parle comme étant « le plus attentionné des médecins » et comme étant aussi « un travailleur acharné ». Avec Paul, il s’embarqua sur un bateau les menant de Troas à la Macédoine et demeura pendant sept ans à Philippes, partageant les naufrages et les périls du voyage jusqu’à Rome. En lisant les épîtres de Paul, nous apprenons que Luc est demeuré son compagnon fidèle.
Luc est l’auteur du troisième Evangile écrit avant l’an 63. Il a aussi écrit les Actes des Apôtres. Son symbole est le boeuf car celui-ci représente l’animal du sacrifice et on le retrouve dans son Evangile avec l’histoire de Zacharie le prêtre, offrant le sacrifice à Dieu. Luc parle de la prêtrise du Christ. Il mentionne aussi les oeuvres merveilleuses de Dieu lors de la construction de son Eglise et des événements et miracles qui eurent lieu de par saint Paul et auxquels il fut lui-même témoin.

Les icônes de Saint Luc (Biographie selon le Monastère Orthodoxe des Saints Elie et Elisée)
(voir le site, certaines des icônes )

D’après la tradition, ce fut Saint Luc qui, le premier, exécuta trois Images de la sainte Mère de Dieu portant dans ses bras l’Enfant Dieu. Il les soumit à l’approbation de la Sainte Vierge, alors qu’elle était encore en vie. Celle-ci accueillit avec joie ces Saintes Images et dit: « Que la grâce de Celui qui a été enfanté par moi, soit en elles! ». Par la suite, Saint Luc, représenta en Image les Saints Apôtres et transmit à l’Eglise cette pieuse et Sainte Tradition de la vénération des Icônes du Christ et de ses Saints.
Saint Luc était originaire de la ville d’Antioche la Grande. De noble naissance, il excellait en particulier dans les domaines de la science médicale et de l’art pictural. Sous le règne de l’empereur Claude (vers 42 ap. J.C.), alors qu’ils dispensait ses soins aux malades de la région de Thèbes en Béotie, il rencontra l’Apôtre Paul, dont les paroles de feu le convainquirent que la vérité absolue qu’il recherchait depuis tant d’années se trouvait effectivement chez les disciples de Jésus-Christ. Après avoir été séparé de son maître, Luc retourna en Grèce pour y proclamer l’Evangile. Il se fixa à nouveau dans la région de Thèbes, où il mourut dans la paix à l’âge de quatre-vingts ans.
Voulant rendre gloire à son fidèle serviteur, Dieu fit couler de son tombeau un liquide miraculeux, qui guérissait les maladies des yeux de ceux qui s’en oignaient avec foi. C’est ainsi que même après sa mort, Saint Luc continua d’exercer la médecine. De longues années plus tard (3 mars 357), l’empereur Constance, fils du Grand Constantin fit transporter la Relique du Saint à Constantinople par l’intermédiaire de Saint Artémios, duc d’Egypte, et la fit déposer sous l’Autel de l’église des Saints-Apôtres, auprès des Saintes Reliques des Apôtres André et Timothée.

Selon des traditions, Saint Luc a peint à trois reprises la Vierge, ouvrant la voie aux icônes peintes. C’est à l’une de ces icônes, acquise en Palestine par la femme de Théodose II et rapportée à Constantinople, que remonterait le type, très populaire, de la « Vierge Hodigitria », Vierge qui indique la Voie (le Christ enfant sur le bras gauche, la main droite ramenée devant le buste, désignant le Christ).
Plusieurs icônes sont traditionnellement attribuées à Saint Luc. Entre autres, les icônes Russes de la Vierge de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk, ainsi que, en Pologne, la Vierge de Czestochowa. Les icônes russes de la Vierge correspondent à des compositions iconographiques différentes. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ic%C3%B4ne_(religion))

25 avril: Saint Marc l’évangéliste

25 avril, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php

25 avril: Saint Marc l’évangéliste

Historique

L’auteur du deuxième évangile ne se nomme pas, mais certains ont cru pouvoir l’identifier au jeune homme qui s’enfuit lors de l’arrestation du Seigneur : Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l’arrête, mais lui, lâchant le drap s’enfuit tout nu (évangile selon saint Marc XIV 51-52).
D’après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (évêque d’Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du II° siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :
Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l’interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.
Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l’évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n°106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc III 16-17).
Saint Irénée (vers 180) dit qu’après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre(Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1).
Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V).
La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d’Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné- et saint Jérôme – Marc, interprète de l’apôtre Pierre et premier évêque d’Alexandrie).
Les anciens l’ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l’on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I 23), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII 1) ; il serait le fils d’une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII 12) ; celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV 10) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII 25), puis se sépara deux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII 13) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV 39) ; on le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon 24) qui le charge d’une mission en Asie Mineure (Colossiens IV 10) et finalement l’appelle auprès de lui (II Timothée IV 11) ; la mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l’apôtre Pierre (I Pierre V 13) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu’il se mit à son service après la mort de Paul.
Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l’Eglise d’Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d’Egypte, avec celle d’Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s’occupait de l’Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l’Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu’un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude (41) et saint Jérôme la troisième (43) ; Eusèbe dit qu’il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron (62).
L’attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l’animal du désert (Evangile selon saint Marc I 12-13).

18 ottobre – Saint Luc, évangéliste – Homélie

18 octobre, 2011

du site:

http://viechretienne.catholique.org/homelie/21606-Saint-Luc-evangeliste

Homélie

18 ottobre – Saint Luc, évangéliste

Nous fêtons aujourd’hui saint Luc évangéliste. Sa personnalité est mal connue. Papias de Hiérapolis en Asie Mineure vers 120, qui nous renseigne sur les évangiles et leurs auteurs, demeure muet à son sujet. Le canon de Muratori nous donne sur lui quelques informations générales : « Le 3ème livre de l’Evangile est selon saint Luc. Luc est ce médecin, qui après l’ascension du Christ, fut emmené par Paul comme compagnon de ses voyages et qui écrivit en son nom selon la pensée ; cependant, il ne vit pas lui-même le Seigneur en chair ; pour cela, il commença son récit à partir de la naissance de Jean, comme il put l’atteindre. » Irénée, Tertullien et Origène confirment ces données et y apportent même quelques éléments supplémentaires sans pour autant être exhaustifs. On apprend d’eux notamment que Luc était syrien de culture païenne et que dans son évangile, il entend s’adresser aux grecs. Il est donc bien « l’évangéliste des païens ». En ce sens, l’évangile de ce jour qui nous décrit l’envoi des soixante-douze disciples – soixante-douze faisant référence aux soixante-douze nations de Genèse 11 qui peuplent l’ensemble de la terre – s’applique tout particulièrement à lui.
Si Luc n’a pas de son vivant croisé la route de Jésus, il a pourtant dans la foi fait l’expérience personnelle d’une rencontre avec lui qui a bouleversé sa vie et qui fit de lui son disciple. Luc accueillit la seigneurie du Christ c’est-à-dire la réalité d’un Dieu venu jusqu’à lui pour le sauver de son péché. « Seigneur » est d’ailleurs un des titres favoris qu’il utilise pour désigner Jésus. Ne peut être envoyé en mission que celui qui a reconnu Jésus comme tel et l’a reçu comme tel au cœur de son histoire : « Parmi ses disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze » (Cf. Evangile). Ne portera du fruit que celui qui aura fait l’expérience de ce Père qui le sauve en son Fils, de ce Dieu qui vient à sa rencontre pour le prendre sur ses épaules et le ramener à lui, la source de vie. Les paraboles de la miséricorde du chapitre quinze de saint Luc en sont le témoignage éloquent ! Dante Alighieri l’avait bien compris, lui qui appelait saint Luc le « scribe de la mansuétude du Christ », « scriba mansuetudinis Christi ».
L’œuvre de saint Luc témoigne aussi qu’il a fait cette expérience de Jésus Seigneur et Sauveur « en Eglise » et non pas de façon isolée ou solitaire. A travers son évangile et le récit des Actes, il nous montre que la rencontre avec le Christ se fait à travers des communautés de témoins concrètes et variées, animées par le dynamisme de l’Esprit Saint.
« Seigneur, ravive en nous la mémoire de ce jour où nous t’avons reçu comme le Seigneur de nos vies. Merci pour ceux que tu as mis sur notre route et qui nous ont conduits jusqu’à toi. Seigneur, que devant l’abîme de ta miséricorde nos yeux s’ouvrent sur la profondeur de notre misère. Car nous ne pourrons être des témoins authentiques de toi que dans la mesure où nous recevrons ton Amour qui tout en nous comblant nous dépouillera de ce qui nous rendait grands (Lc 9,46) à nos propres yeux. »

25 avril -Saint Marc l’évangéliste

25 avril, 2011

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/04/25.php

25 avril -Saint Marc l’évangéliste

Historique

L’auteur du deuxième évangile ne se nomme pas, mais certains ont cru pouvoir l’identifier au jeune homme qui s’enfuit lors de l’arrestation du Seigneur : Et un jeune homme le suivait, un drap jeté sur son corps nu. Et on l’arrête, mais lui, lâchant le drap s’enfuit tout nu (évangile selon saint Marc XIV 51-52).
D’après Jean le Presbytre dont le témoignage rapporté par Papias (évêque d’Hiérapolis en Phrygie vers le premier quart du II° siècle) est cité par Eusèbe de Césarée dans un passage de son Histoire ecclésiastique (Livre III, chapitre XXXIX, 15) :
Voici ce que le presbytre disait : Marc, qui avait été l’interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre de ce que le Seigneur avait dit ou fait, car il n’avait pas entendu le Seigneur et n’avait pas été son disciple, mais bien plus tard, comme je disais, celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins, sans se proposer de mettre en ordre les discours du Seigneur. De sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit certaines choses selon qu’il se les rappelait. Il ne se souciait que d’une chose : ne rien omettre de ce qu’il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable.
Saint Justin (vers 150) cite comme appartenant aux Mémoires de Pierre un trait qui ne se trouve que dans l’évangile selon saint Marc (Dialogue avec Tryphon, n°106) : surnom de Boarnergès (fils du tonnerre) donné à Jacques et Jean, fils de Zébédée (Saint Marc III 16-17).
Saint Irénée (vers 180) dit qu’après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre(Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1).
Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V).
La tradition le désigne donc comme un disciple de Pierre et son interprète authentique (Saint Clément d’Alexandrie, Origène – selon ce que Pierre lui avait enseigné- et saint Jérôme – Marc, interprète de l’apôtre Pierre et premier évêque d’Alexandrie).
Les anciens l’ont identifié avec le Marc ou le Jean-Marc des Actes des Apôtres et des épîtres pauliniennes : son nom hébreux aurait été Jean et son surnom romain aurait été Marc (Marcus qui a donné le grec Marcos), usage que l’on rencontre pour Joseph, surnommé Justus (Actes des Apôtres I 23), ou pour Simon, surnommé Niger (Actes des Apôtres XIII 1) ; il serait le fils d’une Marie, probablement veuve, chez qui se réunissait la première communauté chrétienne de Jérusalem et chez qui saint Pierre se réfugia après sa délivrance de la prison (Actes des Apôtres XII 12) ; celui-ci accompagna Paul et Barnabé, son propre cousin (Colossiens IV 10) dans un premier voyage (Actes des Apôtres XII 25), puis se sépara deux à Pergé en Pamphylie (Actes des Apôtres XIII 13) avant de repartir pour Chypre avec Barnabé (Actes des Apôtres XV 39) ; on le retrouve à Rome près de saint Paul prisonnier (Billet à Philémon 24) qui le charge d’une mission en Asie Mineure (Colossiens IV 10) et finalement l’appelle auprès de lui (II Timothée IV 11) ; la mention à Rome de Marc comme le fils très cher de l’apôtre Pierre (I Pierre V 13) fait penser que Marc a été baptisé par Pierre et qu’il se mit à son service après la mort de Paul.
Eusèbe de Césarée rapporte que Marc aurait été le fondateur de l’Eglise d’Alexandrie : Pierre établit aussi les églises d’Egypte, avec celle d’Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s’occupait de l’Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l’Egypte (Histoire ecclésiastique Livre II, chapitre XVI), ce qu’un texte arménien fixe à la première année du règne de Claude (41) et saint Jérôme la troisième (43) ; Eusèbe dit qu’il établit son successeur, Anien, la huitième année du règne de Néron (62).
L’attribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est l’animal du désert (Evangile selon saint Marc I 12-13).

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix: « Nous savons que son témoignage est vrai » (Fête de Saint Jean, apôtre et évangéliste )

26 décembre, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20101227

Fête de Saint Jean, apôtre et évangéliste : Jn 20,2-8

Commentaire du jour
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Méditation pour le 6 janvier 1941 (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 272-3)

« Nous savons que son témoignage est vrai »

      Près de sa crèche, le Sauveur désire également la présence de celui qui lui était particulièrement cher pendant sa vie : Jean, le disciple que Jésus aimait (Jn 13,23). Nous le connaissons bien comme figure de la pureté virginale. Parce qu’il était pur, il a plu au Seigneur. Il a pu reposer sur le Cœur de Jésus et y être initié aux mystères du Cœur divin (Jn 13,25). Comme le Père céleste a rendu témoignage à son Fils en proclamant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » (Mc 9,7), de même l’Enfant divin semble aussi nous désigner son disciple bien-aimé et nous dire : « Nul encens ne m’est plus agréable qu’un cœur pur qui se donne avec amour. Écoutez celui qui a pu voir Dieu parce qu’il avait un cœur pur » (Mt 5,8).

      Nul n’a pu plonger plus profondément que lui dans la contemplation des abîmes cachés de la vie divine. C’est pourquoi il nous annonce le mystère de l’engendrement éternel du Verbe divin… Il a partagé les combats de son Seigneur comme seule peut le faire une âme qui aime d’un amour sponsal… Il nous a fidèlement conservé et transmis les témoignages que le Sauveur rendait lui-même à sa propre divinité devant ses amis et ses ennemis… Par lui nous savons à quelle participation à la vie du Christ et à la vie du Dieu-Trinité nous sommes destinés…

      La présence de Jean à la crèche du Seigneur nous dit : voyez ce qui est préparé pour ceux qui s’offrent à Dieu d’un cœur pur. Toute la plénitude inépuisable de la vie à la fois humaine et divine de Jésus leur est royalement accordée en échange. Venez et buvez aux sources de l’eau de la vie, que le Seigneur fait couler pour les assoiffés et qui jaillissent en vie éternelle (Jn 7,37; 4,14). Le Verbe est devenu chair et il est couché devant nous sous l’aspect d’un enfant nouveau-né.

27 décembre, St Jean, apôtre et évangéliste (+ c. 103)

26 décembre, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20101227&id=680&fd=0

lundi 27 décembre 2010
St Jean, apôtre et évangéliste (+ c. 103)

 Les autres Saints du jour…

SAINT JEAN
Apôtre et Évangéliste

(† c. 103)        

        Dans l’Évangile et au sein du collège apostolique, saint Jean occupe une place de choix. Représentant l’amour, il marche à côté de Pierre, qui symbolise la doctrine. Jésus semble avoir réservé à cet Apôtre les plus tendres effusions de son Cœur. Plus que tout autre, en effet, Jean pouvait rendre amour pour amour au divin Maître. Le Sauveur prit plaisir à multiplier les occasions de témoigner envers son cher disciple une prédilection singulière : il le fit témoin de la résurrection de la fille de Jaïre ; il lui montra sa gloire sur le Thabor, au jour de sa transfiguration merveilleuse ; mais surtout la veille de sa Passion, à la dernière cène, il lui permit de reposer doucement la tête sur son Cœur divin, où il puisa cette charité et cette science des choses de Dieu, qu’il répandit dans ses écrits et au sein des peuples auxquels il porta le flambeau de l’Évangile.
        Une des gloires de saint Jean fut d’être le seul, parmi les Apôtres, fidèle à Jésus dans ses souffrances ; il Le suivit dans l’agonie du calvaire ; il accompagna dans ces douloureux instants la Mère du Sauveur. Jésus, ayant vu sa Mère au pied de la croix, abîmée dans sa tristesse, et près d’elle saint Jean, il dit à Marie : « Femme, voilà ton fils !  » Ensuite il dit au disciple : « Voilà ta mère ! « . L’Apôtre, en cette circonstance, nous disent les saints docteurs représentait l’humanité tout entière ; en ce moment solennel Marie devenait la Mère de tous les hommes, et les hommes recevaient le droit de s’appeler les enfants de Marie.
        Il était juste que saint Jean, ayant participé aux souffrances de la Passion, goûtât l’un des premiers les joies pures de la résurrection. Le jour où le Sauveur apparut sur le rivage du lac de Génésareth, pendant que les disciples étaient à la pêche, saint Jean fut le seul à Le reconnaître.  « C’est le Seigneur,  » dit-il à saint Pierre. Jean était donc bien, tout l’Évangile le prouve, le disciple que Jésus aimait.

Brève introduction aux Actes des Apotres, L’oeuvre de l’Evangéliste Luc

18 octobre, 2010

du site:

http://arras.catholique.fr/page-19071.html

Brève introduction aux Actes des Apotres

L’oeuvre de l’Evangéliste Luc

Luc a écrit une œuvre en deux parties : Evangile et Actes des Apôtres. Nos bibles séparent l’œuvre en deux pour mettre ensemble les 4 évangiles. Avec les Actes, nous espérons connaître l’histoire des premiers chrétiens, mais le lecteur moderne acceptera-t-il de se laisser dérouter par l’objectif et le langage de Luc, écrivain du premier siècle ? Luc témoigne, à sa manière à lui, de l’essor de la Parole : “La Parole de Dieu croissait et se multipliait.” Ac. 6,7. En présentant un itinéraire de Jérusalem à Rome, cœur de l’empire, Luc laisse de côté l’annonce au Sud (en Egypte, à Alexandrie), ou à l’Est (en Mésopotamie, à Babylone, l’actuel Irak).
Luc, chrétien de la 3ème génération, écrit vers 80, après la destruction de Jérusalem et la mort des premiers chrétiens dont Pierre, Paul, Jacques. A Rome, l’empereur Néron en a persécutés, mais Luc n’en dit rien. Nous découvrirons le groupe des Douze, des Sept, Pierre et Jean, Etienne, Paul, Barnabé, etc. Il nous faudra une carte pour situer des villes : Antioche, Ephèse, Lystres, Philippes ou Thessalonique, Corinthe ou Rome. A travers quelques récits ciblés et de nombreux discours, Luc justifie que des communautés de croyants parlent d’un Dieu présent au cœur de l’histoire ; ils proclament Jésus comme Christ et Seigneur : “Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins”.
Luc parle le langage religieux de son époque, évoque sans complexe la présence de l‘Esprit Saint quand il s’agit de proclamer le Christ ou de rendre grâce à Dieu. Ses héros parlent et agissent au “Nom de Jésus”, jamais pour eux-mêmes. Parmi les alliés, nombre de Romains dont certains haut placés ; parmi les opposants, des gens de la Synagogue. Les Actes témoignent que le salut de Dieu est adressé à tous, Juifs et païens.

Les Actes et l’histoire.
 
Une première lecture en continu est objet de découvertes et provoque à mémoriser le contenu des récits et des discours. Notre esprit sera sollicité par chaque détail “pour mieux comprendre”. C’est utile mais s’arrêter à tout instant peut empêcher de garder à l’esprit le fil de la pensée de l’auteur.
En lisant les Actes dans leur ensemble, nous ouvrons une porte sur un monde partiellement connu mais souvent surprenant. Luc écrit un “récit des commencements”. Il fait œuvre de justification pour son temps : la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus a poursuivi son chemin jusqu’aux extrémités de la terre. Si l’annonce a été rejetée par les Juifs, les païens, eux, écouteront, Ac 28,28. Evitons de chosifier les récits en demandant : comment cela s’est-il passé ? Demandons-nous surtout : Comment et pourquoi Luc témoigne de la première annonce de l’Evangile ?
 
Les Actes de apôtres. Selon Luc 
Saint Paul à Athènes

Les maisons d’Evangile.
 
Quatre intuitions sont à l’origine de l’initiative :
 La lecture de l’ensemble d’un livre ;
la lecture ensemble, en Eglise ;
oser prendre la parole à partir du texte de la Bible ;
devenir familier de l’Ecriture.
Découvrir et comprendre le témoignage de Luc, le recevoir, c’est porter attention à ce qu’il a écrit, avec les mots qu’il a utilisés, sans trop laisser notre esprit dévier par les multiples débats d’idées, certes utiles, mais qui risquent de nous éloigner du dialogue que Dieu veut entretenir avec nous comme avec des amis.

Les discours, dans les Actes
 
Les Actes sont composés pour un tiers de discours. Or, dans la primitive Eglise, aucun secrétaire n’a pris en notes les propos des apôtres. Ces propos ont été reconstitués par Luc. C’est conforme au modèle des historiens de l’Antiquité qui aimaient placer des discours sur les lèvres de leurs héros. Mais personne n’avait pris de notes. Ces historiens suivaient le principe adopté par Thucydide : “J’ai exprimé ce qu’à mon avis ils auraient pu dire qui répondit le mieux à la situation.”
Ainsi Luc se représente Pierre s’adressant aux Juifs à Jérusalem ou Paul aux habitants d’Athènes. Plus que les idées, il importe de repérer dans quelles circonstances et comment s’établissent –ou non- les relations entre les personnes en vue d’annoncer le Christ Jésus. Nous serons cependant troublés par la logique (la rhétorique) de Luc qui n’est pas la nôtre, étonnés aussi par son univers de symboles. Dans les discours aux Juifs, le renvoi à l’Ancien Testament est systématique. Par exemple, qui sait que la Pentecôte est la fête juive de l’Alliance au Sinaï entre Dieu et son peuple libéré ?
Dans les discours aux païens, à Athènes par exemple, Paul cherche une ouverture à partir de leur culture. C’est un essai d’inculturation. Est-ce réussi ou non ? Toujours est-il que le nom de Jésus a été proclamé jusqu’à nous qui, à notre tour, sommes appelés à faire entendre le nom de Jésus, à chacun dans sa langue maternelle.
Au fil de la lecture, bien des questions jailliront. Elles pourront faire l’objet d’explications à l’aide des fiches de lecture, sans pour autant transformer les maisons d’Evangile en groupes de formation. Ce n’est pas l’objectif du projet et le temps de rencontre est limité à une heure ½ : il comprend le temps de la lecture, de l’échange et de la prière. La fiche 00 propose un déroulement-type. On peut toujours solliciter le service diocésain à propos des questions apparues : Maison d’Evangile BP 1016 62008 Arras cedex, ou
hennart-eh@orange.fr

Abbé Emile Hennart et l’équipe de préparation

Saint Luc, évangéliste, Homélie (lundi 18 octobre 2004)

18 octobre, 2010

du site: 

http://www.homelies.fr/homelie,saint.luc,689.html

Saint Luc, évangéliste

lundi 18 octobre 2004

Famille de saint Joseph

Homélie-Messe  

L’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui la fête de Saint Luc. Comme pour beaucoup de fête de saints apôtres ou évangélistes, la liturgie nous invite à méditer sur l’identité du disciple et les exigences qui lui sont liées. A ce titre, le récit de l’évangile du jour est particulièrement évocateur puisqu’il nous relate précisément l’envoi en mission des soixante-douze disciples choisis par Jésus.

Soixante-douze, ce nombre n’est pas sans nous rappeler les soixante-douze nations de Genèse 11 qui peuplent l’ensemble de la terre. A travers lui, c’est à la fois l’universalité du salut mais aussi l’universalité de l’appel du Seigneur à porter ce salut qu’il nous faut lire. Saint Luc, compagnon de route de saint Paul, a contribué lui aussi à ce que ce salut puisse être entendu de beaucoup. Derrière la manière dont il nous relate l’essor de l’Eglise au lendemain de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres, nous sentons tout le souffle évangélique qui l’animait.

L’annonce du salut passe chez saint Luc par l’exaltation de la bonté et de la miséricorde du Seigneur. Cet aspect semble l’avoir profondément impressionné. En effet, sans son évangile, nous ne connaîtrions pas la parabole du bon samaritain, ni celle de la brebis perdue, nous ne connaîtrions pas l’existence de Zachée, ni celle du bon larron, nous aurait échappé le fait que Jésus était accompagné et soutenu par un groupe de disciples, et surtout nous n’aurions pas cette page merveilleuse et éclatante de l’évangile, celle de ces deux fils célèbres, le premier qui revient après avoir claqué la porte de chez lui et le second, l’aîné, en colère contre l’attitude d’un Père qui nous révèle le véritable visage de Dieu.

Dante Alighieri appelait saint Luc « Scriba mansuetudinis Christi », le scribe de la mansuétude du Christ. Habitué aux capricieuses divinités païennes, Luc a du être foudroyé par la prédication de saint Paul et son cœur a sans doute été immédiatement rempli par ce sourire et ce regard de tendresse du Seigneur qu’il n’avait, tout comme nous, pas connu de son vivant.
C’est ce sourire et cette tendresse de Dieu qu’il nous partage dans son évangile. Et c’est en cela qu’il se révèle véritable disciple du Seigneur. Le disciple transmet ce qu’il a reçu au contact du maître et avec saint Luc nous nous rendons compte qu’il n’y a pas besoin d’avoir vécu avec le Seigneur pour en être son disciple.

Qu’en ce jour saint Luc nous aide à redécouvrir le visage de compassion et de miséricorde de notre Dieu, ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à lui, la source de vie. N’est-ce pas ce qu’à notre tour nous aurons de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde ? Nous faire les porteurs de cette Bonne Nouvelle n’est-ce pas nous faire les porteurs du salut et devenir ainsi à notre tour de véritables disciples du Seigneur ?
Frère Elie
 

LE XXI SEPTEMBRE. SAINT MATTHIEU, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE. (Dom Guéranger)

20 septembre, 2010

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote05/028.htm

Dom Guéranger

LE XXI SEPTEMBRE. SAINT MATTHIEU, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE.
 
GÉNÉALOGIE de Jésus-Christ fils de David, fils d’Abraham  (1). A la suite de l’Aigle et du Lion levés les premiers au ciel de la sainte Liturgie, l’Homme paraît, en attendant que se complète, au mois prochain, le glorieux quadrige promenant le char de Dieu par le monde (2), entourant son trône dans les deux (3). Etres mystérieux, aux six ailes de séraphins, dont les yeux sans nombre fixent l’Agneau debout sur le trône et comme immolé (4), dont la voix répète jour et nuit : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu tout-puissant, qui était, et qui est, et qui doit venir (5) . Jean les voit donnant le signal de l’acclamation des élus au Créateur (6) et Rédempteur (7); et quand toute créature, au ciel, sur la terre, sous la terre, a reconnu prosternée les titres de l’Agneau vainqueur à la divinité, à la gloire, à l’empire dans les siècles sans fin (8), c’est encore eux qui scellent de leur témoignage pour l’éternité l’hommage du monde, disant : Amen ! il est ainsi (9) !
Il est donc grand et tout insigne l’honneur des Evangélistes. Matthieu, le donné, mérita son beau nom du jour où, à la parole de Jésus : Suis-moi,
 
1. Matth. I, 1. — 2. Ezech. I. — 3. JOHAN. Apoc. IV. — 4. Ibid. V, 6. — 5. Ibid. V, 8. — 6. Ibid. 9-11. — 7. Ibid. V, 8-12.  — 8. Ibid. 13. — 9. Ibid. 14.
 
il se leva et le suivit (1) ; mais le don de Dieu au publicain des bords du lac de Tibériade dépassa celui qu’il faisait lui-même. Le Très-Haut, dont les regards atteignent d’au delà des cieux Ce qu’il y a de plus bas sur la terre, aime à choisir parmi les humbles les princes de son peuple (2). Au plus bas rang social, Lévi l’était par sa profession, décriée du juif, méprisée du gentil ; mais plus humble encore apparut-il en son cœur, lorsque, n’imitant pas la délicate réserve à son endroit des autres narrateurs sacrés, il inscrivit devant l’Eglise son titre honni d’autrefois à côté de celui d’apôtre (3).
C’était relever la miséricordieuse magnificence de Celui qui est venu pour guérir les malades et non les forts, pour appeler, non les justes, mais les pécheurs (4) ; c’était, en exaltant l’abondance de ses grâces, en provoquer la surabondance: Matthieu fut appelé à écrire le premier Evangile. Sous le souffle de l’Esprit, il écrivit, dans cette inimitable simplicité qui parle au cœur, l’Evangile du Messie attendu d’Israël et que les Prophètes avaient annoncé; du Messie docteur et sauveur de son peuple, descendant de ses rois, roi lui-même de la fille de Sion ; du Messie enfin venu, non pour détruire la Loi (5), mais pour la conduire au plein épanouissement de l’alliance universelle et éternelle.
Ce fut à l’occasion du banquet offert par la simplicité de sa reconnaissance au bienfaiteur divin, qu’on entendit Jésus, prenant la défense de Lévi autant que la sienne, répondre au scandale qu’y cherchaient plusieurs : Est-ce que les fils de l’Epoux peuvent gémir, tant que l’Epoux est avec eux ? Mais viendront des jours où l’Epoux leur
 
1. Matth. IX, 9 — 2. Psalm. CXII, 4-8. —3. Matth. X, 3, — 4. Ibid. IX, 12-13. — 5. Ibid. V, 17.
 
sera enlevé, et alors ils jeûneront (1). Clément d’Alexandrie atteste par la suite, en effet, l’austérité de l’Apôtre qui ne vivait que de légumes et de fruits sauvages (2). Mais la Légende nous dira aussi son zèle pour Celui qui s’était si suavement révélé à son cœur, sa fidélité à lui garder les âmes enivrées du vin qui fait germer les vierges (3). Ce fut son martyre ; le témoignage du sang fut pour lui d’affirmer les devoirs et les droits de la virginité sainte. Aussi, jusqu’à la fin des temps, l’Eglise, consacrant ses vierges, reprendra pour chacune la bénédiction qu’il prononça sur l’Ethiopienne, et que le sang de l’Apôtre-Evangéliste a pénétrée de sa vertu pour jamais (4).
 
1. Matth. IX, 15. — 2. Clem. Al. Pœdag. II, 1. — 3. Zach. IX, 17. — 4. Pontificale rom. De benedict. et consecrat. Virginum : Deus plasmator corporum, afflator animarum.
 
L’Eglise nous donne ce court récit d’une vie moins connue des hommes que de Dieu.
Matthieu, nomme encore Lévi, fut Apôtre et Evangéliste. Le Christ l’appela comme il était assis à son bureau de collecteur d’impôts, et aussitôt il le suivit ; c’était à Capharnaüm. Il fit à cette occasion un festin au Maître et à ses autres disciples. Après la résurrection du Seigneur, Matthieu fut le premier qui écrivit l’Evangile de Jésus-Christ ; il le fit en hébreu, pour les fidèles venus de la circoncision, étant encore en Judée et avant de se rendre dans la province échue à son apostolat. Gagnant bientôt après cette province, qui était l’Ethiopie, il y prêcha l’Evangile et confirma sa prédication par beaucoup de miracles.
Le  moindre ne fut pas celui par lequel  il ressuscita la fille du roi d’entre les morts, prodige qui fît embrasser la foi du Christ au roi son père, à l’épouse de celui-ci, à tout le pays. Mais le roi mort, Hirtacus, son  successeur, prétendant à la main d’Iphigénie  la princesse royale, et celle-ci, qui avait consacré à Dieu sa virginité entre les mains de  l’Apôtre,  persévérant I grâce à lui dans sa résolution sainte, le prince  le fit tuer à l’autel où il célébrait les Mystères. Ce fut le onze des calendes d’octobre qu’il couronna son apostolat de la gloire du martyre. Son corps, transporté a Salerne, y fut plus tard, au temps du Souverain   Pontife   Grégoire VII, placé dans une église dédiée sous son nom ; il y est  honoré pieusement par un grand  concours de peuple.
Combien votre humilité plut au Seigneur ! C’est elle qui vous mérite d’être aujourd’hui si grand dans le royaume des cieux (1) ; c’est elle qui fit de vous le confident de l’éternelle Sagesse incarnée. Cette Sagesse du Père qui se détourne
 
1. Matth. XVIII, 1-4.
 
des prudents et se révèle aux petits  (1), renouvela votre âme dans sa divine intimité et la remplit du vin nouveau de sa céleste doctrine (2). Si pleinement vous aviez compris son amour, qu’elle vous choisit pour premier historien de sa vie terrestre et mortelle. Par vous l’Homme-Dieu se révélait à l’Eglise. Magnifiques enseignements que les vôtres (3), ne se tient pas de dire l’Epouse dans l’auguste secret des Mystères, où elle recueille l’héritage de celle qui ne sut comprendre ni le Maître adoré, ni les Prophètes qui l’annoncèrent!
Mais il est une parole entre toutes que ceux-là seuls comprennent, des élus mêmes, à qui est donné de la comprendre (4) ; de même qu’au ciel tous ne suivent point l’Agneau partout où il va (5), que tous non plus ne chantent pas le cantique réservé à ceux-là seuls dont les affections ici-bas ne furent point divisées (6). Evangéliste de la virginité (7) comme vous en fûtes l’hostie, veillez sur la portion choisie du  troupeau du Seigneur.
N’oubliez cependant, ô Lévi, nul de ceux pour qui vous nous apprenez que l’Emmanuel a reçu son beau nom de Sauveur (8). Le peuple entier des rachetés vous vénère et vous prie. Par la voie qui nous reste tracée grâce à vous dans l’admirable Sermon sur la montagne (9), conduisez-nous tous à ce royaume des cieux dont la mention revient sans fin sous votre plume inspirée .
 
1. Matth. XI, 25. — 2. Ibid. IX, 17. — 3. Secrète de la fête. — 4. Matth. XIX, 10-12. — 5. Apoc. XIV, 3-4. — 6. I Cor. VII, 33. — 7. Matth. XXV, 1-13. — 8. Ibid. 1, 21, 23. — 9. Ibid. V-VII.
 

SAINT LUC, ÉVANGÉLISTE

17 octobre, 2009

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm

SAINT LUC, ÉVANGÉLISTE

Luc veut dire s’élevant ou montant, ou bien il vient de Lux, lumière. En effet il s’éleva au-dessus de l’amour du monde, et il a monté jusqu’à l’amour de Dieu. II fut la lumière du monde qu’il éclaira tout entier : « Vous êtes la lumière du monde », dit J.-C. (Math., V), or, la lumière du monde est le soleil lui-même. Cette lumière est située en haut (Eccl., XXVI): « Le soleil se lève sur le monde au haut du trône de Dieu » ; elle est agréable à voir (Eccl., XI) : « La lumière est douce, et l’oeil se plait à voir le soleil, elle est rapide dans sa course» (III, Esdras, c. IV, p. 34) : La terre est grande, le ciel est élevé et la course du soleil est rapide. » Elle est utile en ses effets , parce que, d’après le Philosophe, l’homme engendre l’homme, et le soleil en fait autant. De même saint Luc eut cette élévation par la contemplation des choses célestes; par sa douceur dans sa (200) manière de vivre, par sa rapidité dans sa fervente prédication et par l’utilité de la doctrine qu’il a écrite.

Luc, Syrien de nation, originaire d’Antioche, médecin de profession, fut, selon quelques auteurs, un des soixante-douze disciples du Seigneur. Puisque saint Jérôme dit, avec raison, qu’il fut disciple des apôtres et non du Seigneur, et comme la Glose remarque (sur l’Exode, XXV) qu’il ne s’attacha pas à suivre le Seigneur dans sa prédication, mais qu’il ne vint à la foi qu’après sa résurrection, il vaut mieux dire qu’il ne fut pas un des soixante-douze disciples, malgré l’opinion de certains auteurs. Sa vie fut si parfaite qu’il remplit exactement ses devoirs envers Dieu, envers le prochain, envers soi-même, et conformément à son ministère. En raison de ces quatre qualités, il est peint sous quatre faces, celle de l’homme, du lion, du boeuf et de l’aigle. « Chacun des animaux, dit Ezéchiel (I), avait quatre faces et quatre ailes. » Et pour mieux comprendre cela, figurons-nous un animal quelconque ayant une tête carrée, comme un carré de bois sur chacun de ses côtés figurons-nous une face, sur le devant celle d’un homme, à droite celle d’un lion, à gauche celle d’un veau, et par derrière la face d’un aigle. Or, comme la face de l’aigle s’élevait au-dessus des autres en raison de la longueur de son cou, c’est pour cela qu’on dit que l’aigle était par dessus. Chacun de ces animaux avait quatre ailes ; car comme nous nous figurons chaque animal comme un carré et que dans un carré il se trouve quatre angles, à chaque angle se trouvait une aile. Par ces quatre animaux, (201) d’après quelques saints, on entend les quatre Évangélistes dont chacun eut quatre faces dans ses écrits, savoir : celles de l’humanité, de la passion, de la résurrection et de la divinité; cependant on attribue plus spécialement à chacun d’eux la face d’un seul animal, D’après saint Jérôme, saint Mathieu est représenté sous la figure d’un homme, parce qu’il s’appesantit principalement sur l’humanité du Sauveur; saint Luc sous celle d’un veau, car il traite du sacerdoce du Christ ; saint Marc, sous celle d’un lion, évidemment parce qu’il a décrit la résurrection. Les lionceaux, dit-on, restent morts trois jours en venant au monde, mais ils sont tirés de cet engourdissement le troisième jour; par les rugissements du lion. En outre, saisit Marc commence son évangile par la prédication de saint Jean-Baptiste. Saint Jean est représenté sous la figure d’un aigle, parce qu’il s’élève plus haut que les autres, quand il traite de la divinité du Christ. Or, J.-C. dont les évangélistes ont écrit la vie eut aussi les propriétés de ces quatre animaux : il fut homme en tant que né d’une vierge, veau dans sa passion, lion dans sa résurrection, et aigle dans son ascension. Par ces quatre faces sous lesquelles est désigné saint Luc, aussi bien que chacun des évangélistes, on a voulu montrer les quatre qualités qui le distinguent. En effet par la face d’homme, on montre quelles furent ses qualités envers le prochain qu’il a dû instruire par la raison, attirer par la douceur et encourager par la libéralité ; car l’homme est une créature raisonnable, douce et libérale. Par la face d’aigle on montré ses dispositions par rapport à Dieu ; parce qu’en lui, l’oeil (202) de l’intelligence regarde Dieu par la contemplation, son affection s’aiguise par la méditation, comme le bec de l’aigle par l’usage qu’il en fait, et il se dépouille de sa vieillesse en prenant un nouvel état de vie. L’aigle en effet a la vue perçante, en sorte qu’il regarde le soleil sans que la réverbération des rayons de cet astre lui fasse fermer les yeux; et quand il est élevé au plus haut des airs, il voit: les petits poissons dans la mer. Son bec est très recourbé pour qu’il ne soit pas gêné pour saisir sa proie, qu’il écrase sur les pierres de manière qu’elle peut lui servir de nourriture. Brûlé ensuite par l’ardeur du soleil, il se précipité avec grande impétuosité dans une fontaine et se dépouille de sa vieillesse. La chaleur du soleil dissipe les ténèbres qui obscurcissent ses yeux et fait muer son plumage. — Par la face du lion, on voit qu’il fut parfait en soi, car il posséda la générosité dans sa conduite, la sagacité nécessaire pour échapper aux embûches des ennemis, et des habitudes de compassion envers les affligés. Le lion en effet est un animal généreux, puisqu’il est le roi des animaux : il a la sagacité, puisque dans sa fuite, il détruit avec sa queue les vestiges de ses pas afin que personne ne le trouve, il a l’habitude des souffrances, car il souffre de la fièvre quarte. Par la face de veau ou de boeuf, on voit qu’il remplit avec exactitude les fonctions de son ministère, qui consista à écrire son évangile. Il procéda dans ce livre avec circonspection; en commençant par la naissance du Précurseur, celle du Christ et son enfance, et il décrit ainsi avec enchaînement toutes les actions du Sauveur jusqu’au dernier sacrifice. Son récit est fait avec (203) discernement, parce qu’écrivant après deux évangélistes, il supplée ce qu’ils ont omis et il omet les faits sur lesquels ils ont donné des renseignements suffisants. Il s’appesantit sur ce qui regarde le temple et les sacrifices ; ce qui est évident dans toutes les parties qui composent son livre. Le boeuf est, en effet, un animal lent, aux pieds fendus, ce qui désigne le discernement dans les sacrificateurs.

Au reste, il est aisé de s’assurer d’une manière plus exacte encore que saint Luc eut les quatre qualités dont il vient d’être question, pour peu qu’on examine soigneusement l’ensemble de sa vie. En effet, il eut les qualités qui lui étaient nécessaires par rapport à Dieu. Elles sont au nombre de trois, d’après saint Bernard : l’affection, la pensée et l’intention. 1° L’affection doit être sainte, les pensées pures, et l’intention droite. Or, dans saint Luc, l’affection fut sainte, puisqu’il fut rempli du Saint-Esprit. Saint, Jérôme, dans son prologue de l’évangile de saint Luc, dit de lui qu’il mourut en Béthanie, plein du Saint-Esprit. 2° Ses pensées furent pures ; car il fut vierge de corps et d’esprit, ce qui démontre évidemment la pureté de ses pensées. 3° Son intention fut droite, car, dans tous ses actes, il recherchait l’honneur qui est dû à Dieu. Ces deux dernières vertus font dire dans le prologue sur les Actes des Apôtres : « Il se préserva de toute souillure en restant vierge » ; voici pour la pureté de ses pensées ; « il aima mieux servir le Seigneur », c’est-à-dire, pour l’honneur du Seigneur, ce qui a trait à la droiture de ses intentions. Venons à ses qualités par rapport au prochain : Nous remplissons nos devoirs à son (204) égard quand nous accomplissons envers lui ce à quoi le devoir nous oblige. Or, d’après Richard de Saint Victor, nous devons au prochain notre pouvoir, notre savoir et notre vouloir, qui engagent à un quatrième devoir, les bonnes oeuvres. Nous lui devons notre pouvoir en l’aidant, notre savoir en le conseillant, notre vouloir en concevant en sa faveur de bons désirs, et nos actions en lui rendant de bons offices. Or, saint Luc eut ces quatre qualités. Il donna au prochain ce qu’il put pour le soulager : ce qui est évident par sa conduite envers saint Paul auquel il resta constamment attaché dans toutes les tribulations du Docteur des Gentils, qu’il ne quitta jamais, mais auquel il vint en aide dans la prédication. « Luc est seul avec moi », dit saint Paul à Timothée (I, IV). Et quand il dit ces mots « avec moi » il veut dire que saint Luc l’aide, le défend, fournit à ses besoins. Quand il dit : « Luc est seul », saint Paul montre qu’il lui est constamment attaché. Saint Paul dit encore dans la IIe Ep. aux Corinthiens (VIII), en parlant de saint Luc : « Il a été choisi par les Églises pour nous accompagner dans nos voyages. » Il donna au prochain son savoir, par les conseils, lorsqu’il écrivit, pour l’utilité du prochain, ce qu’il avait appris de la doctrine des apôtres et de l’Évangile. Il se rend à lui-même ce témoignage, dans son prologue, quand il dit : « J’ai cru, très excellent Théophile, qu’après avoir été informé exactement de toutes ces choses depuis leur commencement, je devais aussi vous en représenter par écrit toute la suite, afin que vous reconnaissiez la vérité de ce qui vous a été annoncé. » Il servit le prochain de ses conseils, (205), puisque saint Jérôme dit en son prologue, que ses paroles sont des remèdes pour les âmes languissantes. Il fut plein de bons désirs, puisqu’il souhaita aux fidèles le salut éternel (Coloss., IV) : « Luc, médecin, vous salue » — il vous salue, c’est-à-dire qu’il souhaite le salut éternel. 4° Ses actions étaient de bons services chose évidente par cela qu’il reçut chez lui Notre-Seigneur qu’il prenait pour un voyageur. Car il était le compagnon de Cléophas qui allait à Emmaüs, au dire de quelques-uns; ainsi le rapporte saint Grégoire, dans ses Morales, bien que saint Ambroise dise que ce fut un autre, dont il cite même le nom, (Saint Ambroise, in Luc.)

Troisièmement il posséda les vertus requises pour sa propre sanctification. Trois vertus disposent l’homme à la sainteté, dit saint Bernard : la sobriété dans la manière de vivre, la justice dans les actes, et la piété du coeur; chacune de ces qualités se subdivise encore en trois, toujours d’après saint Bernard. C’est vivre sobrement que de vivre avec retenue, politesse et humilité : les actes seront dirigés par la justice s’il existe en eux droiture, discrétion et profit : droiture dans l’intention qui doit être bonne, discrétion s’il y a modération, et profit par l’édification : il y aura piété de coeur, si notre foi nous fait voir Dieu souverainement puissant, souverainement sage, et souverainement bon : en sorte que nous croyons notre faiblesse soutenue par sa puissance, notre ignorance rectifiée par sa sagesse, et, notre iniquité détruite par sa bonté. Or, saint Luc posséda toutes ces qualités. 1° Il y eut sobriété dans sa manière de vivre, en trois (206) choses : a) en vivant dans la continence ; car saint Jérôme dit de lui en son prologue sur saint Luc, qu’il ne se maria point, et qu’il n’eut pas d’enfants; b) en vivant avec politesse, comme on l’a vu tout à l’heure en parlant de Cléophas, supposé qu’il eût été l’autre disciple : « Deux des disciples de Jésus allaient ce jour-là à Emmaüs. » Il fut poli, ce qui est indiqué par le mot « deux » ; c’étaient des disciples, donc c’étaient des personnes bien disciplinées et de bonne conduite; c) en vivant avec humilité, vertu insinuée en cela qu’il cite Cléophas son compagnon, mais sans se nommer lui-même. D’après l’opinion de quelques auteurs, il ne se nomme pas par humilité. 2° Il y eut justice en ses actes et chacun d’eux procéda d’une intention droite; vertu indiquée dans l’oraison de son office où il est dit que, « pour la gloire du nom du Seigneur, il a continuellement porté sur son corps la mortification de la Croix. » : il y eut discernement dans sa conduite calme; aussi est-il représenté sous la face du boeuf qui a la corne du pied fendue, c’est le signe de la vertu de discernement. Ses actes produisirent des fruits d’édification; car il était grandement chéri de tous. Ce qui le fait appeler très cher par saint Paul en son épître aux Colossiens (IV) : « Luc, notre très cher médecin, vous salue. » 3° Il eut des sentiments pieux, car il eut la foi; et dans son évangile il proclama la souveraine puissance de Dieu, comme sa souveraine sagesse, et sa souveraine bonté. Les deux premiers attributs de Dieu sont énoncés clairement au chap. IV: « Le peuple était tout étonné de la doctrine de J.-C., parce qu’il parlait avec autorité. » Le troisième est (207) énoncé dans le ch. XVIII : « Il n’y a que Dieu seul qui soit bon. » 4° Enfin, il remplit exactement les fonctions de son ministère qui était d’écrire l’Évangile. Or, son évangile est appuyé sur la vérité, il est rempli de choses utiles, il est orné de beaux passages, et confirmé par de nombreuses autorités. I. Il est appuyé sur la vérité. Il y en a de trois sortes : la vérité de la vie, de la justice et de la doctrine. La vérité de la vie est l’équation qui s’établit entre la main et la langue; la vérité de la justice est l’équation de la substance à la cause; la vérité de la doctrine est l’équation qui s’établit entre la chose perçue et l’intellect. Or, l’évangile de saint Lue est appuyé sur ces trois sortes de vérités qui y sont enseignées, car cet évangéliste montre que J.-C. posséda ces trois sortes de vérités et les enseigna aux autres; d’abord par le témoignage de ses adversaires : « Maître, est-i1 dit dans le chap. XX nous savons que vous ne dites et n’enseignez rien que de juste » : voici la vérité de la doctrine , « et que vous n’avez point d’égard aux personnes » : voilà la vérité de la justice, « mais que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité » : voilà la vérité de la vie. La voie qui est bonne s’appelle la voie de Dieu. Saint Luc montre dans son évangile que J.-C. a enseigné cette triple vérité : 1° la vérité de la vie qui consiste dans l’observation des commandements de Dieu. Au chapitre X il est écrit : « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu, de tout votre coeur… Faites cela et vous vivrez. » Au chapitre XXIII, « un homme de qualité demanda à J.-C. : « Bon maître, que faire pour que j’obtienne « la vie éternelle? » Il lui est répondu : « Vous savez (208) les commandements : « Vous ne tuerez point, etc… » 2° La vérité de la doctrine. Le Sauveur dit en s’adressant à certaines personnes qui altéraient la vérité de la doctrine : « Malheur à vous, pharisiens, qui payez la dîme, c’est-à-dire qui enseignez qu’il faut payer la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes sortes d’herbes, et qui négligez la justice et l’amour de Dieu. (XI) » Il dit encore au même endroit : « Malheur à vous, docteurs de la loi, qui vous êtes saisis de la clef de la science, et qui n’y étant point entrés vous-mêmes, l’avez encore fermée à ceux qui voulaient y entrer. » 3 ° La vérité de la justice est énoncée au chapitre XX : « Rendez donc à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. » Au chapitre XIX : « Quant à mes ennemis, qui n’ont point voulu  m’avoir pour roi, qu’on les amène ici, et qu’on les tue en ma présence. » Au chapitre XIII, où il est question du jugement, quand J.-C. doit dire aux réprouvés: « Retirez-vous de moi, vous tous qui faites des oeuvres d’iniquité. »

II. Son évangile est d’une grande utilité. Aussi fut-il médecin pour nous montrer qu’il nous prépara une médecine très salutaire. Or, il y a trois sortes de médecine: la curative, la préservative et l’améliorative. Saint Luc montre dans son évangile que cette triple médecine nous a été préparée par le céleste médecin. La médecine curative guérit des maladies; or, c’est la pénitence qui guérit toutes les maladies spirituelles. C’est cette médecine que saint Luc dit nous avoir été offerte par le céleste médecin, dans le chapitre IV : «J’ai été envoyé par l’Esprit du Seigneur (209) pour guérir ceux qui ont le coeur brisé; pour annoncer aux captifs qu’ils vont être délivrés, etc. Je ne suis pas venu appeler tes justes, mais les pécheurs (V). » La médecine qui améliore fortifie la santé, et c’est l’observance des conseils qui rend l’homme meilleur et plus parfait. C’est elle que le grand médecin nous a préparée, quand il dit (ch. XVIII) : « Tout ce que vous avez, vendez-le et le donnez aux pauvres. » « Si quelqu’un prend votre manteau, laissez-lui prendre aussi votre robe. » (ch. VI.) La médecine préservative prévient la chute, et c’est la fuite des occasions du péché et des mauvaises compagnies qui nous est, enseignée au chapitre XII : « Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l’hypocrisie » ; par où il nous apprend à fuir la compagnie des méchants. On peut dire encore que l’Evangile de saint Luc est fort utile, en ce sens que tous les principes de la sagesse y sont renfermés. Voici comme en parle saint Ambroise : « Saint Luc embrasse toutes les parties de la sagesse, dans soli évangile. Il y enseigne ce qui a rapport à la nature, lorsqu’il attribue au Saint-Esprit l’Incarnation de N.-S. » David avait aussi enseigné cette sagesse naturelle, quand il dit: « Envoyez votre Esprit et ils seront créés. » Ce que saint Luc fait encore, en parlant des ténèbres qui accompagnèrent la Passion de J.-C., des tremblements de terre et du soleil qui retira ses rayons. Il enseigna la morale, puisqu’il donna une règle de moeurs dans le récit des Béatitudes. Son enseignement est conforme à la raison, quand il dit : « Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera dans les grandes. » Sans cette triple science, la (210) naturelle, la morale et la rationnelle, point de foi, point de mystère de la Trinité possible. » (Saint Ambroise.)

III. Son évangile est embelli par toutes sortes de grâces : son style, en effet, et son langage sont fleuris et fort clairs. Or, pour qu’un écrivain atteigne à cette grâce et à cet éclat, trois qualités sont nécessaires, d’après saint Augustin, plaire, éclairer et toucher. Pour plaire, il faut un style orné ; pour éclairer, il le faut clair; pour toucher, il faut. parler avec feu.. Qualités que saint Luc posséda dans ses écrits et dans sa prédication. Lés deus premières, d’après ce témoignage de la II° aux Corinthiens : « Nous avons envoyé avec lui un frère (La Glose entend par ce frère saint Barnabé ou saint Luc) qui est devenu célèbre dans toutes les églises par son évangile. » Par ces mots « qui est devenu célèbre », saint Paul fait entendre que son style est orné. Par ceux-ci « dans toutes les églises », on voit qu’il a parlé avec clarté. Qu’il ait parlé avec feu, cela est évident, parce qu’il posséda un coeur ardent, selon qu’il le dit lui-même « Notre cour n’était-il pas embrasé en nous, lorsqu’il nous parlait dans le chemin et qu’il nous expliquait les Ecritures ? »

IV. Son évangile a été confirmé par de nombreuses autorités : 1° par celle du Père, qui dit dans Jérémie (XXXI) : « Le temps vient, dit le Seigneur,où je ferai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et la maison de Juda ; non selon l’alliance que je fis avec leurs pères, mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après que ce temps-là sera venu, dit le Seigneur : j’imprimerai ma loi dans leurs entrailles (211) et je l’écrirai dans leur coeur. »  A la lettre, il parle ici de la doctrine évangélique. 2° Il a été corroboré par l’autorité du Fils, qui dit an chapitre XXI : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » 3° Son évangile fut inspiré par l’Esprit-Saint, d’après ces paroles de saint Jérémie dans son prologue sur saint Luc : « Par le mouvement du Saint-Esprit, il a écrit son évangile dans l’Achaïe. » 4° Il fut figuré d’avance par les anges ; c’est à ce sujet qu’il est dit dans l’Apocalypse (XIV) : « Je vis l’ange de Dieu qui volait par le milieu du ciel, portant l’Evangile éternel. » Or, cet Evangile est appelé éternel, parce qu’il a nue origine éternelle, c’est-à-dire J.-C. qui est éternel, dans sa nature, dans sa fin et dans sa durée.

V. Il a été annoncé par les prophètes. En effet, le prophète Ezéchiel a en vue l’évangile de saint Luc; quand il dit qu’un des animaux avait une face de veau. Le même prophète veut en parler encore (II), quand il raconte avoir vu un livre écrit en dedans et en dehors, et dans lequel on avait écrit des plaintes lugubres, des cantiques et des malédictions. Ce qui a rapport à l’évangile de saint Luc, qui est écrit, en dedans par les mystères qu’il renferme, et en dehors, par le récit historique. On y trouve encore les plaintes de la Passion, le cantique de la Résurrection et les malédictions de la Damnation éternelle, dans le chapitre XI, où se rencontrent beaucoup d’imprécations.

VI. Il a été expliqué et manifesté par la Sainte Vierge, qui en conservait toutes les particularités dans son cour et les ruminait, est-il dit en saint Luc (II), afin de pouvoir les faire connaître dans la suite aux (212) écrivains sacrés; d’après ce que dit la Glose : « Tout ce qu’elle savait des actions et des paroles du Seigneur, elle le recueillit dans sa mémoire, afin qu’au moment de prêcher et d’écrire les circonstances de l’Incarnation, elle prît expliquer, d’une manière satisfaisante, à qui le demanderait, tolet ce qui s’était passé. C’est ce qui fait que saint Bernard, expliquant pourquoi l’ange annonça à la Sainte Vierge la grossesse d’Elisabeth, dit : « Si la conception d’Elisabeth est découverte à Marie, c’est afin que la venue du Sauveur et celle du Précurseur étant connues, elle pût, en conservant dans son esprit la suite et l’enchaînement des faits, en révéler, dans la suite la vérité aux écrivains et aux prédicateurs, puisque, dès le principe, elle fut pleinement instruite miraculeusement de tous ces mystères. » Aussi croit-on que les évangélistes lui demandaient bien des renseignements, sur lesquels elle les éclairait.

On a pensé de saint Luc en particulier qu’il eut recours à elle comme à l’arche du Testament, et qu’il en apprit avec certitude bien des faits, surtout ceux qui la concernaient personnellement, comme l’Annonciation de l’ange, la naissance de J.-C. et autres semblables dont saint Luc est le seul qui fasse état.

VII. L’Evangile lui fut notifié par les apôtres. Puisque saint Luc ne fut pas témoin de toutes les actions et des miracles de J.-C. if fut obligé d’écrire son évangile selon les données et le rapport des apôtres qui avaient été présents : il le donne à entendre dans son prologue quand il dit : « J’ai écrit sur le rapport que nous en ont fait ceux qui dès le commencement ont (213) vu ces choses de leurs propres yeux et qui ont été les ministres de ta parole. » Comme on a coutume de rendre témoignage soit de ce que l’on a vu, soit de ce que l’on a entendu, dit saint Augustin; c’est pour cela que le Seigneur a voulu avoir deux témoins qui l’eussent vu, savoir saint Mathieu et saint Jean, et deux qui eussent entendu, savoir saint Marc et saint Luc. Mais parce que le témoignage de ce qu’on a vu est plus sûr et plus certain que celui de ce qu’on a entendu, c’est pour cette même raison, ajoute saint Augustin, que les deux évangélistes qui ont vu sont l’un au commencement et l’autre à la fin, et les deux qui ont entendu sont placés au milieu, afin que, tenant le milieu comme les plus faibles, ils soient protégés et défendus par ceux qui se trouvent au commencement et à la fin comme étant plus certains.

VIII. Il fut merveilleusement approuvé par saint Paul, qui, en preuve de ce qu’il disait, apportait le témoignage de l’évangile de saint Luc. Ce qui fait (lire à saint Jérôme, dans son livre des Hommes illustres, que plusieurs estiment que si saint Paul parle ainsi dans ses épîtres : « Selon mon évangile », il veut parler de l’ouvrage de saint Luc. Saint Paul approuvait encore merveilleusement l’évangile de saint Lire quand il écrit aux Corinthiens (II, c. VIII) que « saint Luc est devenu célèbre dans toutes les églises par son évangile. » — On lit dans l’Histoire d’Antioche que les chrétiens qui habitaient cette ville s’étant livrés à d’affligeants et nombreux désordres, furent assiégés par les Turcs, et en proie à une grande misère et à la famine. Mais étant revenus tout à fait (214) au Seigneur par la pénitence, il apparut à quelqu’un qui veillait dans l’église de Sainte-Marie de Tripoli un personnage éclatant de lumière et revêtu d’habits blancs ; et quand l’homme qui veillait eut demandé à celui-ci qui il était, il lui fut répondu, qu’il était saint Luc, venu d’Antioche, où le Seigneur avait convoqué la milice céleste, avec les apôtres et les martyrs, afin de combattre pour ses serviteurs. Alors les chrétiens, pleins d’ardeur, taillèrent en pièces l’armée entière des Turcs.

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