20 mai – Saint Bernardin de Sienne
19 mai, 2012http://missel.free.fr/Sanctoral/05/20.php
20 mai – Saint Bernardin de Sienne
Sommaire :
Biographie
Les sept paroles de Marie
Sermon sur le Nom glorieux du Christ
Biographie
Bernardin Albizeschi, né le 8 septembre 1380, à Massa Marittima, dans la Maremme toscane, entra chez les Frères Mineurs (8 septembre 1402) et fit la plus grande partie de son noviciat, près de Sienne, au couvent de Colombaio. Ordonné prêtre, le 7 septembre 1404, il se consacra à la prédication où il se révéla un orateur de grand talent et plein d’originalité. Pendant vingt-cinq ans, il parcourut toute l’Italie et répandit la dévotion au saint Nom de Jésus dont il fit peindre partout le monogramme I H S (Jésus Sauveur des hommes). Il mourut à Aquila le 20 mai 1444 et fut canonisé le 24 mai 1450.
Les sept paroles de Marie
Sept paroles seulement nous sont rapportées de la Très bénie Mère du Christ, comme pour manifester mystiquement qu’elle était pleine de grâce septiforme.
Avec l’ange, elle n’a pris la parole que deux fois :
- Comment cela se pourra-t-il faire puisque je ne connai pas d’homme ? (S. Luc I 34)
- Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ! (S. Luc I 38).
Avec Elisabeth deux fois aussi,
d’abord pour la saluer (S. Luc I 40), ensuite pour louer, lorsqu’elle dit :
- Mon âme magnifie le Seigneur (S. Luc I 46)
Avec son Fils deux fois encore.
La première dans le temple :
- Mon Fils pourquoi nous as-tu fait cela ? (S. Luc II 48).
La seconde, aux noces :
- Ils n’ont pas de vin (S. Jean II 3).
Aux serviteurs une fois seulement :
- Faire tout ce qu’il vous dira (S. Jean II 5).
En tous ces cas, elle a toujours très peu parlé, sauf lorsqu’elle s’est dilatée dans la louange de Dieu et l’action de grâces, quand elle a dit :
- Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte dans le Dieu de mon Salut. Alors ce n’est plus avec un homme qu’elle s’entretient, mais avec Dieu.
Ces sept paroles sont proférées, selon les sept actes de l’amour, avec une progression et un ordre admirable. On dirait sept flammes de la fournaise de son cœur. L’âme aimante, qui les considère et les rumine, s’écrie avec le prophète : Combien douces à mon palais (c’est-à-dire toute mon affectivité) sont vos paroles ! Cette douceur que l’âme aimante éprouve en ces paroles de la Bienheureuse Vierge, est l’ardeur d’un pieux amour qu’elle éprouve en elle, par expérience. Qu’elle dise donc, l’âme aimante :
- Combien douces à mon palais sont vos paroles (Psaume CXIX)
Distinguons par ordre ces sept flammes d’amour des paroles de la Vierge bénie.
- La première est la flamme de l’amour séparant.
- La seconde, de l’amour transformant.
- La troisième, de l’amour communiquant.
- La quatrième, de l’amour jubilant.
- La cinquième, de l’amour savourant.
- La sixième, de l’amour compatissant (…).
- La septième, de l’amour consumant.
La première flamme est celle de l’amour séparant, car la nature du véritable amour est de s’éloigner de ce qui est contraire à l’aimé (…). Cet éloignement apparaît dans la première parole de la Vierge (…) répondant, stupéfaite :
- Comment cela se fera-t-il car je ne connais point d’homme (S. Luc I 34).
La seconde flamme est celle de l’amour transformant, dont l’acte est d’unir souverainement l’aimant à l’aimé, et réciproquement. Bien que cette flamme soit radicalement la première de toutes, elle est néanmoins la seconde, pour l’accomplissement et l’expérience, car jamais elle n’est pleinement ressentie, ni possédée en acte, tant que l’on ne s’est d’abord exercé parfaitement à fuir ou haïr tout ce qui peut contrarier ou entraver la pleine possession de l’aimé : de sa grâce et de sa complaisance. Voyez comme cette flamme éclate dans la seconde parole de la Vierge, qui consent à la Conception du Fils de Dieu. Elle dit à l’ange :
- Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole (S. Luc I 38).
Car l’union amoureuse de l’âme avec Dieu lui-même doit, de la part de l’âme, être totalement humble, soumise et prompte et servante, c’est-à-dire empressée en tout. C’est pourquoi la Vierge commence par se montrer telle à Dieu en disant :
- Voici la servante du Seigneur.
car elle doit être pleine à la fois de crainte et de confiance, désirer avec douceur et instance.
Et cela, ni en deçà, ni au-delà de la mesure à elle par Dieu fixée. C’est pourquoi elle ajoute : Qu’il me soit fait selon ta parole.
St Bernardin de Sienne
Sermon sur le nom glorieux de Jésus
Le nom de Jésus est la gloire des prédicateurs, parce qu’il fait annoncer et entendre sa parole dans une gloire lumineuse. Comment crois-tu que se soit répandue dans le monde entier une clarté de foi si grande, si rapide et si fervente, sinon parce qu’on a prêché Jésus ? N‘est-ce pas par la clarté et la saveur de ce nom que Dieu nous a appelés à son admirable lumière ? A ceux qui ont été illuminés et qui voient la lumière dans cette lumière, l’Apôtre peut bien dire : Autrefois, vous n’étiez que ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière.
Par conséquent, il faut faire connaitre ce nom pour qu’il brille, et ne pas le passer sous silence. Cependant, il ne doit pas être proclamé dans la prédication par un cœur impur ou une bouche souillée, mais il doit être conservé puis proclamé par un vase choisi. C’est pourquoi le Seigneur dit au sujet de saint Paul : Cet homme est le vase que j’ai choisi afin qu’il porte mon Nom auprès des nations paiennes, auprès des rois, et des fils d’lsraël. Le vase que j’ai choisi, dit-il, est celui où se montre un liquide très doux et de grand prix, pour qu’on ait envie de le boire parce qu’il brille et resplendit dans des vases de choix : afin qu’il porte mon nom, dit le Seigneur.
Lorsqu’on allume un feu pour nettoyer les champs, les buissons et les épines, sèches et stériles, se mettent à brûler ; lorsque les ténèbres sont chassées par les rayons du soleil levant, les voleurs, les vagabonds nocturnes, les cambrioleurs vont se cacher. C’est ainsi que la prédication de saint Paul, comme un fracas de tonnerre, comme un incendie violent, comme le soleil à son aurore, faisait disparaître l’incroyanee, dissipait l’erreur, mettait en lumière la vérité, à la manière dont la cire se liquéfie sous un feu intense.
En effet, il mettait partout le nom de Jésus : dans ses paroles, ses lettres, ses miracles et ses exemples. Il louait le nom de Jésus continuellement, il le chantait dans son action de grace.
De plus, l’Apôtre portait ce nom auprès des rois, des nations païennes et des fils d’Israël, comme une lumière dont il illuminait les nations du monde, et partout il s’écriait : La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le ombat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on fait en plein jour. Il montrait à tous la lampe ardente, posée sur le lampadaire, annonçant en tout lieu Jésus, le crucifié.
Aussi l’Église, épouse du Christ, toujours appuyée sur son témoignage, exulte-t-elle en disant avec le Prophète : Mon Dieu, tu m’ as instruit dès ma jeunesse et je redirai tes merveilles jusqu’à présent, c’est-à-dire toujours. Le prophète y exhorte aussi en disant : Chantez le Seigneur en bénissant son nom, de jour en jour proclamez son salut, c’est-à-dire Jésus le Sauveur.
Saint Bernardin de Sienne