Archive pour la catégorie 'saints – biographie'

DOMINIQUE DE GUZMAN – 6 AOÛT

7 août, 2014

http://www.prouilhe.com/dominique.htm

DOMINIQUE DE GUZMAN – 6 AOÛT

Dominique de Guzman est né à Caleruega, non loin de Silos, en Castille, en 1170.
Étudiant à Palencia, il se passionne pour l’Écriture Sainte, non seulement étudiée et méditée, mais mise en œuvre comme lors de cet hiver de famine où il vendit ses livres, ne pouvant plus « étudier sur des peaux mortes quand des hommes meurent de faim. »
En 1199, il rejoint la communauté de chanoines réguliers de la cathédrale d’Osma où, pendant six ans, il s’initie à la vie spirituelle et à la vie commune, sous la règle de saint Augustin en méditant les Conférences de Cassien. C’est là qu’il acquiert une grâce particulière de prière pour les pécheurs et les affligés ; là aussi que s’éveille en lui la passion de la Lumière et de la Vérité, pour lui, pour tous les hommes.
En 1201, il est sous-prieur de ce chapitre et collaborateur du nouvel évêque Diego d’Azevedo. À ce titre, il l’accompagne dans une ambassade dont le roi de Castille, Alphonse IX l’a chargé : ramener la fille du roi du Danemark pour son fils.
Deux expéditions s’avèrent nécessaires (1203-1204 et 1205-1206) au cours desquelles les voyageurs se trouvent confrontés à l’hérésie albigeoise en Languedoc. À Toulouse, Dominique passe la nuit à dialoguer avec son hôte cathare qui, au petit matin, confesse la foi catholique. Dès lors, le projet d’instruire le peuple de la vraie foi se forme dans son esprit.
Pour venir en aide à ceux qui méconnaissent le Christ, Diego demande au pape Innocent III à être déchargé de l’évêché d’Osma. Devant l’échec des cisterciens mandatés contre les hérétiques, le pape accepte en décembre 1206. Diego et Dominique partent alors, accompagnés de quelques légats cisterciens, à la manière des apôtres « deux par deux, à pied, sans bourse ni besace ».

Saint Dominique en Languedoc :
Juin1206, Diego et Dominique arrivent à Carcassonne, puis à Montréal, Fanjeaux, passant près de l’antique sanctuaire de Notre-Dame de Prouilhe.
Au cœur de la Sainte Prédication de Prouilhe, il a rassemblé, à la fin de l’année 1206, quelques femmes, presque toutes issues du catharisme ou de la noblesse de Fanjeaux. Il leur a confié la mission de soutenir par leur prière sa prédication et celle de ses compagnons.
En mars 1207 a lieu à Montréal la plus célèbre des disputes théologiques avec les Cathares auxquelles Dominique participe, selon la méthode de l’époque. Le thème est divisé en questions que prépare chaque protagoniste. Les discussions et conclusions se tiennent en public pour convaincre publiquement et solennellement les cathares d’hérésie. Les débats durent quinze jours. Dans chaque camp, des arbitres transcrivent les points de vue et rendent sentence.
La dispute de Montréal constitue un tournant pour les prédicateurs. À partir de ce moment, les missionnaires catholiques changent de méthode : après avoir d’abord évangélisé dans l’itinérance, chaque prédicateur reçoit en partage un « diète » (portion de territoire à évangéliser) dont il a la charge. Dominique s’établit alors à Prouilhe.
À Fanjeaux, dont il devient curé en 1214, Dominique conserve un pied-à-terre. On peut encore y voir la « maison de saint Dominique » dans le « Borget sant Doumenge », l’église paroissiale (bien que rebâtie vers 1280), le couvent des frères avec la chapelle du miracle, sans oublier le promontoire du « Seignadou ».
Sur le chemin qui mène de Prouilhe à Fanjeaux, la « croix du Sicaire » commémore la force de la foi de Dominique, prêt à mourir pour le Christ.
Trois monuments entre Carcassonne et Montréal attestent le souvenir de ses passages : la stèle du miracle des épis, celle du prodige de l’orage et la fontaine où il venait se désaltérer.
Plusieurs détails historiques permettent d’imaginer Dominique prêchant de village en village. Il est en route dès le matin, accompagné d’un frère. Le bâton à la main, il garde toujours avec lui l’évangile de saint Matthieu et les épîtres de saint Paul. Il porte une tunique grossière et rapiécée, en laine non teinte et marche souvent pieds nus. Il mendie son pain en arrivant dans un village. Quand il se met à prêcher, « il trouvait, dit un témoin, des accents si bouleversants que très souvent il s’émouvait lui-même jusqu’aux larmes et faisait pleurer ses auditeurs ».

Les débuts de l’Ordre et la mort de saint Dominique.
Dominique restera pendant près de dix ans en Lauragais. Bien souvent il prêche seul. Diego est mort en 1207. L’année suivante débute la croisade contre les Albigeois et les cisterciens de la première heure sont repartis dans leurs abbayes. Dominique refuse de convaincre autrement que par la force de la Parole…
Ce n’est qu’en avril 1215 que deux compagnons décident de s’adjoindre à lui en se liant par la profession religieuse. La petite communauté naissante s’installe à Toulouse dans la maison de l’un d’entre eux : Pierre Seilhan, avec l’assentiment de l’évêque Foulques. En janvier 1217, la nouvelle fondation est approuvée par le pape Honorius III qui confirme le nom et la mission des Prêcheurs : Dominique et ses compagnons sont désormais « frères de l’Ordre des Prêcheurs ». Le 15 août de cette même année, Dominique réunit les frères à Prouilhe : dans un geste prophétique, il les envoie deux par deux à travers l’Europe. Passant outre les craintes du petit groupe encore peu affermi, il déclare avec assurance : « Je sais ce que je fais ! Le bon grain porte du fruit quand on le dissémine et pourrit s’il demeure en tas ». De Bologne à l’Espagne, de l’Espagne à Bologne, à pied, prêchant le jour, priant la nuit, encourageant les frères et les sœurs, Dominique épuise ses forces au service de l’Evangile et des communautés qui se multiplient.
En 1220, il rédige les Constitutions qui règleront désormais l’organisation de la vie des frères. Leur mode de vie sera celui des pauvres pour le Christ : « ne parlant que de Dieu ou avec Dieu », ils iront sur les routes, mendiant leur pain, annonçant la Bonne Nouvelle de l’Evangile.
Lui-même rêve de partir encore plus loin, jusque vers les Cumans, ces païens de l’est de l’Europe dont il avait découvert l’existence lors de ses voyages vers le Danemark. Ce rêve, ce sont ses frères qui le réaliseront…
A Rome, au début de l’année 1221, il fonde le monastère de Saint-Sixte pour lequel il fait venir huit moniales de Prouilhe. Après le Chapitre de 1221, au début de l’été, il tombe malade. Il meurt le 6 août, entouré de ses frères, au couvent de Bologne où on l’a transporté. Et c’est là, sous les pieds de ses frères, qu’il est enseveli, selon sa demande.
Le Cardinal Hugolin, futur pape Grégoire IX, célèbre lui-même la sépulture. C’est lui encore qui le canonisera en 1237.
« Dieu lui avait donné une grâce spéciale envers les pécheurs, les pauvres, les affligés : il en portait les malheurs dans le sanctuaire intime de sa compassion. Une de ses demandes fréquentes et singulières à Dieu était qu’il lui donnât une charité véritable et efficace pour le salut de tous les hommes. »
Libellus 12, 13, Jourdain de Sax

 

Saint IGNACE DE LOYOLA – (Fête) le 31 juillet

30 juillet, 2014

http://www.jesuites.com/histoire/saints/ignacedeloyola.htm

Saint IGNACE DE LOYOLA

Fête le 31 juillet

Né à Loyola (Guipuzcoa) en 1491, Ignace vécut d’abord à la cour des Grands, puis se consacra à la vie militaire. Blessé au siège de Pampelune, il se convertit durant sa convalescence, ne brûlant que du désir de suivre les pas du Christ. Retiré à Manrèse, il y vécut une expérience spirituelle dont il a transposé l’essentiel dans le livre des Exercices Spirituels.
Il étudia la théologie à Paris ; c’est là aussi qu’il posa les premières fondations de la Compagnie de Jésus. Ordonné prêtre à Venise en 1537, il se rendit à Rome la même année. Trois ans plus tard, en 1540, il y fonda la Compagnie ; il en fut élu le premier Préposé Général, au début de l’année suivante.
Il contribua de mille manières à la restauration catholique du XVIe siècle et fut à l’origine d’une nouvelle activité missionnaire de l’Église. Il mourut à Rome en 1556 et fut canonisé par Grégoire XV en 1622.

31 juillet
Saint IGNACE DE LOYOLA, prêtre,
FONDATEUR DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS

Solennité (Pour le Jesuites)
DEUXIÈME LECTURE
Extraits des Constitutions de la Compagnie de Jésus.

Ceux qui suivent sérieusement Jésus-Christ notre Seigneur veulent et désirent avec ardeur se revêtir de la robe et des livrées de leur Seigneur.

Saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, travailla infatigablement dans la vigne du Seigneur ; son seul désir fut une plus grande gloire de Dieu et le salut des hommes du monde entier, sous la conduite du Pontife Romain. Il nous a révélé ce qui a inspiré sa vie personnelle dans ce qu’il a magnifiquement écrit de l’esprit qui doit animer les hommes appelés à suivre le Christ dans la Compagnie :
« Il faut qu’ils considèrent attentivement comme un point de très grande importance en la présence de notre Créateur et Seigneur, combien il est utile et avantageux, pour s’avancer dans la vie spirituelle, d’avoir une aversion entière, et non partielle, pour tout ce que le monde aime et embrasse, et d’accepter, et de désirer de toutes ses forces tout ce que Jésus-Christ Notre Seigneur a aimé et embrassé.
Car comme les mondains, qui sont attachés aux choses du monde, aiment et recherchent avec beaucoup d’empressement les honneurs, la réputation et l’éclat d’un grand nom sur la terre, comme le monde le leur enseigne, de même ceux qui s’avancent dans la voie de l’esprit, et suivent sérieusement Jésus-Christ Notre Seigneur, aiment et désirent avec ardeur tout ce qui est contraire aux choses du monde : savoir, de se revêtir de la robe et des livrées de leur Seigneur, pour l’amour et le respect qu’ils lui portent : de sorte que si cela pouvait se faire sans aucune offense de la divine Majesté et sans péché du prochain, ils voudraient souffrir des affronts, des faux témoignages et des injures, être regardés et traités comme des insensés, sans toutefois en avoir donné sujet : tant ils ont le désir de se rendre semblables à notre Créateur et Seigneur Jésus-Christ, de l’imiter en quelque manière, de prendre ses insignes et d’être revêtus de ses livrées, puisque lui-même les a portées pour notre plus grand avancement spirituel, et nous a donné l’exemple, afin qu’en toutes choses, autant qu’il sera possible, avec le secours de la grâce divine, nous tâchions de l’imiter et de le suivre, lui, la voie véritable qui conduit les hommes à la vie. »

( Examen Général , chap. 4, n. 44 ; tr. fr. Uclès 1892, p.31).

17 MARS: SAINT PATRICK

17 mars, 2014

http://saintcyprien.info/Stpatrick.html

17 MARS: SAINT PATRICK

Fête nationale Irlandaise, le 17 mars célèbre la Saint-Patrick, patron de l’Irlande. Cette fête, à l’origine religieuse, est connue depuis le haut Moyen Âge en Irlande, grâce à des écrits ou représentations iconographiques. Puis, avec l’histoire et les migrations, la Saint Patrick s’est progressivement instaurée en Europe Celte – par extension culturelle – aux Etats-Unis, Canada, Australie, et même au Japon, Singapour ou encore en Russie.
Sans nulle doute la seule fête nationale célébrée dans le monde entier la Saint-Patrick (ou Saint-Patrice) est certes une occasion de festoyer mais n’en demeure pas moins un symbole mythique, religieux et surtout patriotique extrêmement fort au sein des communautés Irlandaises du monde entier. La terrible famine de 1845 qui obligea plus d’un million d’irlandais à fuir leur pays, les difficultés d’intégration de cette population longtemps dénigrée et humiliée bien après leur immigration, les dualités protestants / catholiques… Tout cela semble loin et pourtant… Car à l’origine même d’un besoin de maintenir une identité, de préserver et perpétuer un héritage culturel tel que la Saint-Patrick.
Néanmoins, se popularisant, la Saint-Patrick a, dans grand nombre de pays, perdu sa raison d’être originelle, devenant une journée de liesse où tout le monde participe aux diverses manifestations culturelles, musicales, défilés de char et costumes qui animent les rues des villes aux quatre coins du monde: Florence, Montréal, Tokyo, Melbourne, etc.
Et finalement, très peu de personnes savent en l’honneur de qui elles trinquent!! Certes, ce n’est nullement cette ignorance qui vous empêchera de siffler votre pinte… mais un peu de culture générale n’a jamais fait de mal à personne que diable :-)

Tout petit cours d’histoire… Vie et légende de Saint-Patrick:
La vie de saint Patrick est connue par un nombre limité de textes authentiques sur lesquels se sont greffées de nombreuses légendes, diffusées par plusieurs vies et rédigées à des époques différentes.
Patrick est né en Ecosse aux alentours de l’an 390. On lui attribue, selon la légende, le mérite de l’évangélisation et la fondation de la vie chrétienne en Irlande. Thaumaturge, Patrick chasse grâce à un bâton magique les serpents qui infestaient l’île. Il se sert également de la feuille de trèfle afin d’expliquer le mystère de la Trinité aux Irlandais.
Ainsi, la fête de Saint Patrick est également appelée la « fête du Shamrock », c’est-à-dire du trèfle, devenu emblème national de l’Irlande. Apôtre de l’Irlande, on l’invoque également contre les âmes souffrantes du purgatoire et l’enfer (en référence à sa lutte pour convertir les incroyants).

5 DÉCEMBRE. SAINT SABAS DE MUTALASQUE, ABBÉ EN PALESTINE. 531.

5 février, 2014

http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/12/05/5-decembre-saint-sabas-de-mutalasque-abbe-en-palestine-531.html

(j’ai vu sur le calendrier liturgique 5 Février, San Saba, ne pense pas à ce que nous célébrons aujourd’hui – dont il existe peu d’informations – mais à un Saint abbé 5 Décembre, je vous présente maintenant)

5 DÉCEMBRE. SAINT SABAS DE MUTALASQUE, ABBÉ EN PALESTINE. 531.

Pape : Boniface II. Empereur romain d’Orient : Justinien Ier, le Grand.

 » Discite a me quia mitis sum et humilis corde. »  » Apprenez de Moi que je suis doux et humble de coeur. » Matth., XI, 29.

Saint Sabas. Horologium du XVe siècle. L’Eglise Romaine se borne aujourd’hui à l’Office de la Férié ; mais elle y joint la commémoration de saint Sabbas, Abbé de la fameuse laure de Palestine, qui subsiste encore aujourd’hui sous son nom. Ce Saint, qui mourut en 533, est le seul personnage de l’Ordre monastique dont l’Eglise fasse mention en ses Offices dans tout le cours de l’Avent ; on pourrait même dire que parmi les simples Confesseurs, saint Sabbas est le seul dont on lise le nom au Calendrier liturgique en cette partie de l’année, puisque le glorieux titre d’Apôtre des Indes semble mettre saint François-Xavier dans une classe à part. Nous devons voir en ceci l’intention de la divine Providence qui, pour produire une plus salutaire impression sur le peuple chrétien, s’est appliquée à choisir, d’une manière caractéristique, les Saints qui devaient être proposés à notre imitation dans ces jours de préparation à la venue du Sauveur. Nous y trouvons des Apôtres, des Pontifes, des Docteurs, des Vierges, glorieux cortège du Christ Dieu, Roi et Epoux ; la simple Confession n’y est représentée que par un seul homme, par l’Anachorète et Cénobite Sabbas, personnage qui, du moins, par sa profession monastique, se rattache à Elie et aux autres solitaires de l’ancienne Alliance, dont la chaîne mystique vient aboutir à Jean le Précurseur. Saint Sabas, né près de Césarée, en Cappadoce, de parents nobles et pieux, fut mis, à l’âge de cinq ans, sous la tutelle d’un oncle fort méchant ; il s’enfuit et se réfugia dans un couvent. C’était la Providence qui avait conduit ses pas ; il embrassa généreusement toutes les saintes rigueurs de la vie monastique. Dix ans plus tard, le désir de visiter les Lieux sanctifiés par la vie mortelle du Sauveur le conduisit à Jérusalem. Ayant fait son pèlerinage, il résolut de se fixer au milieu des célèbres anachorètes de la Palestine et vécut jusqu’à l’âge de trente ans sous la direction du saint solitaire Théoctiste. Mais il lui semblait que Dieu demandait de lui davantage, et, croyant n’avoir encore rien fait, il s’enfonça dans la solitude voisine pour y vivre avec Dieu seul. Renfermé dans une petite grotte, il y passait cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, uniquement appliqué à la prière, au chant des psaumes et au travail manuel. Chaque samedi, il apportait au monastère qu’il avait habité tous les paniers qu’il avait tressés, passait le dimanche avec ses frères et revenait à son ermitage. Plus tard, il se retira sur les bords du Jourdain, où le démon le tourmenta par des spectres horribles, des hurlements affreux, des menaces, des coups, et surtout des apparitions séduisantes. Le Saint, armé de la prière, remporta autant de victoires qu’il eut à livrer de combats, jusqu’à décourager son redoutable ennemi. Sabas, toujours poussé par le désir d’une solitude de plus en plus profonde, se retira sur des rochers abrupts ; il y établit, pour monter et pour descendre, un gros câble à noeuds qui lui servait de rampe. Il lui fallait aller chercher de l’eau à deux lieues de là et la monter sur ses épaules. Sa nourriture consistait uniquement en racines sauvages; mais, en revanche Dieu nourrissait son âme de l’abondance de Ses consolations. Sabas fut découvert par la vue de la corde qui pendait du rocher, et dès lors sa solitude se changea en affluence énorme de pèlerins qui venaient lui demander communication des biens célestes dont il était rempli. Beaucoup demeuraient ses disciples, et il groupa dans la vallée un grand nombre de petites cellules pour les recevoir. De grands Saints, attirés par la renommée de ses vertus, vinrent eux-mêmes le visiter. Il s’arrachait parfois à sa solitude, quand la gloire de Dieu le demandait, et plusieurs fois la cour de Constantinople fut édifiée de ses vertus.

ORAISON Honorons donc ce grand Abbé, pour lequel l’Eglise grecque professe une vénération filiale, et sous l’invocation duquel Rome a placé une de ses Eglises ; et appuyons-nous de son suffrage auprès de Dieu, en disant avec la sainte Liturgie :  » Que l’intercession, Seigneur, du bienheureux Sabbas nous recommande, s’il vous plaît, auprès de vous ; afin que nous obtenions, par son patronage, ce que nous ne pouvons prétendre par nos mérites. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. »  » Glorieux Sabbas, nomme de désirs, qui, dans l’attente de Celui qui a dit à ses serviteurs de veiller jusqu’à sa venue, vous êtes retiré au désert, de peur que les bruits du monde ne vinssent vous distraire de vos espérances, ayez pitié de nous qui, au milieu du siècle et livrés à toutes ses préoccupations, avons cependant reçu, comme vous, l’avertissement de nous tenir prêts pour l’arrivée de Celui que vous aimiez comme Sauveur, et que vous craigniez comme Juge. Priez, afin que soyons dignes d’aller au-devant de lui, quand il va paraître. Souvenez-vous aussi de l’Etat monastique, dont vous êtes l’un des principaux ornements ; relevez ses ruines au milieu de nous suscitez des hommes de prière et de foi comme aux anciens jours ; que votre esprit se repose sur eux, et qu’ainsi l’Eglise, veuve d’une partie de sa gloire, la recouvre par votre intercession. » Considérons encore la Prophétie du Patriarche Jacob, qui n’annonce pas seulement que le Messie doit être l’attente des nations, mais exprime aussi que le sceptre sera ôté de Juda, à l’époque où paraîtra le Libérateur promis. L’oracle est maintenant accompli. Les étendards de César Auguste flottent sur les remparts de Jérusalem ; et si le Temple a été réservé jusqu’à ce jour, si l’abomination de la désolation n’a pas encore été établie dans le lieu saint, si le sacrifice n’a pas encore été interrompu, c’est que le véritable Temple de Dieu, le Verbe incarné, n’a pas non plus été inauguré ; la Synagogue n’a pas renié Celui qu’elle attendait ; l’Hostie qui doit remplacer toutes les autres n’a pas encore été immolée. Mais Juda n’a plus de chef de sa race, la monnaie de César circule dans toute la Palestine ; et le jour est proche où les chefs du peuple juif confesseront, devant un gouverneur romain, qu’il ne leur est pas permis de faire mourir qui que ce soit. Il n’y a donc plus de Roi sur le trône de David et de Salomon, sur ce trône qui devait durer à jamais.

Saint Jean Damascène se fit moine à la laure de Saint-Sabas. Manuscrit palestinien du XIe.  » Ô Christ ! Fils de David, Roi Pacifique, il est temps que vous paraissiez et veniez prendre ce sceptre arraché par la victoire aux mains de Juda, et déposé pour quelques jours en celles d’un Empereur. Venez ; car vous être Roi, et le Psalmiste, votre aïeul, a chanté de vous :  » Ceignez votre épée sur votre cuisse, Ô très vaillant ! Montrez votre beauté et votre gloire ; avancez-vous, et régnez ; car la vérité, la douceur, la justice sont en vous, et la puissance de votre bras vous produira. Lancées par ce bras vainqueur, vos flèches perceront le cœur des ennemis de votre Royauté, et feront tomber à vos pieds tous les peuples. Votre trône sera éternel ; le sceptre de votre Empire sera un sceptre d’équité ; Dieu vous a sacré. Dieu vous-même, d’une huile de joie qui coule plus abondamment sur vous, Ô Christ ! Qui en tirez votre nom, que sur tous ceux qui jamais s’honorèrent du nom de Roi. » (Psalm. XLIV.). Ô Messie ! Quand vous serez venu, les hommes ne seront plus errants comme des brebis sans pasteur ; il n’y aura qu’un seul bercail où vous régnerez par l’amour et la justice ; car toute puissance vous sera donnée au ciel et sur la terre ; et quand, aux jours de votre Passion, vos ennemis vous demanderont : Es-tu Roi ? Vous répondrez suivant la vérité :  » Oui, je suis Roi. » Ô Roi ! Venez régner sur nos cœurs ; venez régner sur ce monde qui est à vous parce que vous l’avez fait, et qui bientôt sera une fois de plus à vous, parce que vous l’aurez racheté. Ô ! Régnez donc sur ce monde, et n’attendez pas, pour y déployer voire royauté, le jour dont il est écrit :  » Vous brisera contre la terre la tête des Rois. » (Psalm. CIX.). Régnez dès à présent, et faites que tous les peuples soient à vos pieds dans un hommage universel d’amour et de soumission. »

SÉQUENCE POUR LE TEMPS DE L’AVENT Composée au XIe siècle, et tirée des anciens Missels Romains-Français :

 » Vous qui seul, dans la force de votre bras, régnez sur tous les sceptres, Réveillez votre puissance et faites-la éclater sous les yeux de votre peuple ; Accordez-lui les dons du salut. Celui qu’ont annoncé les oracles prophétiques, Envoyez-le du radieux palais d’en haut ; Seigneur, envoyez Jésus sur notre Terre. Amen. »

31 JANVIER – SAINT JEAN BOSCO

30 janvier, 2014

http://missel.free.fr/Sanctoral/01/31.php

31 JANVIER – SAINT JEAN BOSCO

Sommaire :

De l’éducation des enfants
Manière facile d’apprendre l’Histoire Sainte
Brochure sur le centenaire de saint Pierre
Lettre à ses confrères

De l’éducation des enfants

Je consacrerai ma vie aux enfants. Je les aimerai et m’en ferai aimer. Quand ils tournent mal, c’est que personne ne s’est occupé d’eux. Je me dépenserai sans mesure pour eux.
Si vous voulez vraiment faire du bien à l’âme de vos enfants et les plier au devoir, il faut vous rappeler, sans cesse, que vous tenez la place de leurs parents. Si vous vous regardez comme les pères de cette jeunesse, vous en prendrez le cœur… Un cœur, c’est une citadelle inexpugnable, dit saint Grégoire ; seules l’affection et la douceur la peuvent forcer : fermeté à vouloir le bien et empêcher le mal, mais douceur et prudence pour atteindre cette double fin.
Les maîtres qui ne pardonnent rien aux enfants sont ceux qui se pardonnent tout à eux-mêmes. Pour apprendre à commander, commençons par apprendre à obéir, et cherchons à nous faire aimer avant de nous faire craindre.
Avant toute chose, voici ce qui importe : attendez pour punir d’être maître de vous-même.
Second principe aussi important que le premier : ne punissez jamais un enfant à l’instant de sa faute.
Oublier et faire oublier l’heure de la faute est l’art suprême du bon éducateur. Où lisons-nous que Notre Seigneur ait rappelé ses écarts à Marie-Madeleine ? Et avec quelle paternelle délicatesse le Sauveur fit confesser et expier sa faute à Pierre ! Après son pardon, l’enfant veut se persuader que son maître nourrit l’espoir de son retournement : rien ne l’aide autant à reprendre la route du devoir.
Rappelons-nous toujours que la force punit la faute, mais ne guérit pas le coupable. La culture d’une plante ne doit jamais être violente, et l’on n’éduque pas la volonté en l’écrasant sous un joug excessif.
Rappelez-vous que l’éducation est une affaire de cœur : Dieu seul est le maître de cette place forte ; s’il ne nous enseigne l’art de la forcer, s’il ne nous en livre les clefs, nous perdons notre temps.
Saint Jean Bosco>

Manière facile d’apprendre l’Histoire Sainte (1850)

Les adultes qui vivent et meurent séparés de l’Eglise catholique ne peuvent pas se sauver, parce que celui qui n’est pas avec l’Eglise catholique n’est pas avec Jésus-Christ ; et qui n’est pas avec lui est contre lui, dit l’Evangile
Saint Jean Bosco

Brochure sur le centenaire de saint Pierre (1867)

Heureux les peuples qui sont unis à Pierre dans la personne des papes ses successeurs. Ils marchent sur la route du salut. tandis que tous ceux qui se trouvent hors de cette route et n’appartiennent pas à l’union de Pierre n’ont aucun espoir de salut. Car Jésus-Christ nous assure que la sainteté et le salut ne se peuvent trouver que dans l’union avec Pierre, sur qui repose le fondement inamovible de son Eglise.
Saint Jean Bosco

Lettre à ses confrères

Avant tout, si nous voulons nous montrer les amis du vrai bien de nos élèves et les amener à faire leur devoir, nous ne devons jamais oublier que nous représentons les parents de cette chère jeunesse qui fut toujours le tendre sujet de mes occupations, de mes études, de mon ministère sacerdotal, et de notre congrégation salésienne.
Que de fois, mes chers fils, dans ma longue carrière, j’ai dû me persuader de cette grande vérité ! Il est toujours plus facile de s’irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader. Je dirai même qu’il est plus facile, pour notre impatience et pour notre orgueil, de châtier les récalcitrants que de les corriger, en les supportant avec fermeté et douceur.
Je vous recommande la charité que saint Paul employait envers les nouveaux convertis à la religion du Seigneur, et qui le faisait souvent pleurer et supplier quand il les voyait peu dociles et répondant mal à son zèle.
Ecartez tout ce qui pourrait faire croire qu’on agit sous l’effet de la passion. Il est difficile, quand on punit, de conserver le calme nécessaire pour qu’on ne s’imagine pas que nous agissons pour montrer notre autorité ou pour décharger notre emportement.
Considérons comme nos enfants ceux sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Mettons-nous à leur service, comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander. Redoutons ce qui pourrait nous donner l’air de vouloir dominer, et ne les dominons que pour mieux les servir.
C’est ainsi que Jésus se comportait avec ses apôtres, supportant leur ignorance, leur rudesse et même leur manque de foi. Il traitait les pécheurs avec gentillesse et familiarité, au point de susciter chez les uns l’étonnement, chez d’autres le scandale, et chez beaucoup l’espoir d’obtenir le pardon de Dieu. C’est pourquoi il nous a dit d’apprendre de lui à être doux et humbles de cœur.
Puisqu’ils sont nos enfants, éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu’elle semble tout à fait étouffée.
Pas d’agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d’injures sur nos lèvres. Ayons de la compassion pour le présent, de l’espérance pour l’avenir : alors vous serez de vrais pères, et vous accomplirez un véritable amendement.
Dans les cas très graves, il vaut mieux vous recommander à Dieu, lui adresser un acte d’humilité, que de vous laisser aller à un ouragan de paroles qui ne font que du mal à ceux qui les entendent, et d’autre part ne procurent aucun profit à ceux qui les méritent.

SAINT MARTIN, APÔTRE DE LA GAULE ET ÉVÊQUE DE TOURS ( 317-397)

11 novembre, 2013

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/StMartindeTours.htm

(c’est une longue histoire , j’ai raté quelque chose , le site complète l’ histoire avec un autre épisode)

EGLISE ORTHODOXE D’ESTONIE

SAINT MARTIN, APÔTRE DE LA GAULE ET ÉVÊQUE DE TOURS ( 317-397)

Il y a, en France, 237 communes répertoriées qui portent le nom de saint Martin. Pour nous en tenir à notre seule région « Provence Alpes Côte d’Azur », il y a Saint-Martin-de-Crau, dans les Bouches-du-Rhône, près d’Arles ; dans le Var, près de Brignoles, Saint-Martin-de-Pallières ; et Saint-Martin près de Rians ; dans les Alpes Maritimes, Saint-Martin-Vésubie, Saint-Martin-du-Var et, près de Guillaumes, Saint-Martin-d’Entraunes ; dans les Alpes de Haute-Provence, près de Gréoux-les-Bains et de Valensole, Saint-Martin-de-Bromes, Saint-Martin-les-Seyne, près de Selonnet et, près de Manosque, Saint-Martin-les-Eaux ; dans le Vaucluse, Saint-Martin-de-la-Brasque et, près de Viens, Saint-Martin-de-Castillon ; dans les Hautes-Alpes, près de L’Argentière-la-Bessée, Saint-Martin-de-Queyrières.
Plus de 3.600 églises sont dédiées à saint Martin. Et il y a tous les lieux-dits, les hameaux, les abbayes, les fontaines, les ponts appelés du nom de ce saint on ne peut plus populaire chez nous. Dans le monde entier, un nombre considérable de lieux font référence à saint Martin de Tours. Entre le 5ème et le 15ème siècles cinq papes de Rome ont porté le nom de Martin. Chacun sait que Luther se prénommait Martin.
Pourquoi donc cet engouement et cette vénération pour ce saint ? Comment expliquer que sa renommée universelle dure ainsi depuis plus de seize siècles ? Qui était donc saint Martin ? Pour répondre à cette question, il faut lire la Vita Martini, la Vie de Saint Martin écrite par Sulpice Sévère du vivant même de l’évêque de Tours, c’est-à-dire avant le mois de novembre de l’an 397.
Sulpice Sévère, ami de Paulin de Nole, est le contemporain de saint Augustin ( évêque d’Hippone depuis deux ans, il est en train de rédiger ses Confessions ), de saint Jérôme ( installé à Bethléem depuis dix ans ), de saint Ambroise ( qui meurt à Milan cette même année où Martin de Tours va disparaître à l’orée de l’hiver 397 ). Il était issu des rangs de l’aristocratie gallo-romaine d’Aquitaine. Il écrivit la biographie de l’évêque de Tours à Primuliacum, sur la route de Toulouse à Narbonne.
Dans cette biographie, les années d’enfance et de jeunesse de Martin sont dominées par un débat intérieur entre la fidélité aux obligations militaires de ce fils de vétéran et la fidélité à la vocation monastique, entre la fidélité au monde et à César et la fidélité au Christ.
Les chrétiens actuels, notamment les orthodoxes, croient trop facilement qu’il suffit de se donner la peine de naître pour recevoir un nom heureusement baptisé par un saint patron. Mais le saint patron, lui, il a bien fallu qu’il devienne un saint pour baptiser un nom préalablement païen ! C’est ainsi que Martinus est un surnom théophore dérivé du nom du dieu de la guerre : Mars. Avant saint Martin de Tours il y eut un évêque de Vienne ( avant 314 ) et un évêque gaulois qui signe au Concile de Sardique en 343, qui s’appelèrent, eux aussi, Martin. On peut penser que ce prénom martial était particulièrement en honneur dans les milieux d’officiers auxquels appartenait le père de notre futur saint.
En effet, les parents de Martin étaient païens, d’origine mi-slave, mi-celtique. Notre saint naquit en 317 dans une province romaine d’Europe centrale, en Pannonie, c’est-à-dire dans une partie de la Hongrie et de la Moravie actuelles, plus précisément encore à Sabaria, colonie romaine depuis l’empereur Claude, aujourd’hui Szombathely en Hongrie, à une centaine de kilomètres au Sud-Sud-Est de Vienne. D’abord simple soldat, son père devint tribun militaire. A ce titre, il commandait une légion et changeait fréquemment de garnison. C’est en Italie, à Pavie, au sud de Milan, que le jeune Martin reçut sa première éducation. Dès son enfance, il eut le désir de devenir catéchumène et souhaita se consacrer entièrement à Dieu dans la vie monastique. Malheureusement pour lui, son père ne l’entendait pas de la même oreille. Un fils de militaire, dans la société romaine de cette époque, ne pouvait être à son tour que militaire. A dix ans seulement, selon Sulpice Sévère — cum esses annorum decem –, Martin s’enfuit donc du domicile paternel. Il chercha refuge dans une église et demanda à être reçu comme catéchumène. Ici, le biographe enjolive peut-être un fait historique bien réel et qui pourrait être le suivant : une escapade d’enfance aura amené le petit Martin à assister à une célébration liturgique dans une église de la communauté chrétienne de Pavie, peut-être même lors d’une synaxe liturgique spécialement destinée aux catéchumènes. Quoi qu’il en ait été au juste, cette fugue enfantine préfigure sa fuite du monde à l’âge adulte. Cependant, dénoncé par son père, Martin fut arrêté, enchaîné et dut se soumettre aux exigences du Conseil Suprême en revêtant l’uniforme de la légion. Il avait quinze ans : cum esses annorum quindecim. Le père de Martin n’attendit pas que son fils ait atteint l’âge légal, fixé à 19 ans, pour le remettre à l’autorité militaire. A cette époque, le métier militaire était devenu héréditaire. C’est ce qui explique que l’insoumission ait été particulièrement répandue chez les fils de vétérans, condamnés bon gré mal gré à la militia, c’est-à-dire au service militaire, au métier de soldat. Les fils de vétérans tentaient de se soustraire à d’interminables obligations militaires soit en s’enfuyant, soit en se cachant soit même en se mutilant volontairement.
Martin entra donc dans le corps d’élite que constituait alors la garde impériale à cheval, appelée Schola. Notre Martin était éblouissant, avec l’armure de métal souple et brillant, le casque à crête, le bouclier de même éclat, le tout complété pur un immense manteau blanc, la chlamyde, formée de deux pièces d’étoffe dont la partie supérieure doublée de peau de mouton, se portait soit sur les épaules, soit rabattue comme capuchon à la place du casque (Henri Ghéon, St Martin, l’évêque des païens. Ed. Culture et promotion populaire). Ce manteau deviendra célébrissime.
Après son instruction, Martin fut envoyé comme officier en Gaule, notamment à Amiens, l’une des trois grandes villes de la seconde Belgique avec Chalon et Reims. Sous son bel uniforme, Martin demeura fidèle à ses sentiments religieux et à sa vocation première. Il fit donc l’apprentissage de la patience, qualité ô combien nécessaire à un moine ! Il vivait en compagnie d’un serviteur, d’une ordonnance, ainsi qu’il convenait à sa qualité d’officier. Mais Martin renversait les rôles : c’était lui, le maître, l’officier, qui servait son serviteur. Il brossait les chaussures de ce dernier après l’avoir lui-même déchaussé. C’est lui aussi qui faisait le service de la table. Pour dire que l’officier Martin fait le service de la table à la place de son ordonnance, Sulpice Sévère emploie le verbe latin  » ministraret « . Or, il n’est pas sans intérêt de remarquer que la Vulgate, la traduction latine du Nouveau Testament, emploie ce même verbe pour désigner l’activité de service des saintes femmes qui entourent Jésus, par exemple en Lc. 10, 40, lorsque Marthe se plaint auprès de Jésus au sujet de Marie, sa sœur :  » … cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule « ,  » non est tibi curae quod soror mea reliquit me solam ministrare  » ? Ainsi est indiqué que Martin réalise déjà le mode d’existence donné en exemple par le Maître qui s’est fait le serviteur des siens jusqu’à la mort sur la croix. Songeons aussi au lavement des pieds, le soir du jeudi saint au moment où Jésus va pénétrer dans les affres de sa Passion.
Martin demeura ainsi trois ans sous les armes, sans être encore baptisé mais déjà bien plus chrétien que beaucoup de chrétiens de son temps aussi bien que du nôtre. Ses camarades l’aimaient et le respectaient, car sa conduite était à tous égards exemplaire : gentillesse ( benignitas ), amour fraternel ( caritas ), patience (patientia ), sobriété (frugalitatem ) et surtout humilité ( humilitas ). Sans avoir reçu le baptême, Martin vivait déjà selon l’Evangile par ses bonnes œuvres, assistant les malades, secourant les malheureux, donnant de la nourriture et des vêtements aux indigents. Sur sa solde, il ne réservait que de quoi manger chaque jour.
Et c’est dans ce contexte que se produisit l’événement qui allait immortaliser saint Martin jusqu’à nos jours. La mémoire glorieuse de cet événement a été célébrée par l’art chrétien occidental dans la miniature comme dans la statuaire, dans le vitrail aussi bien que dans l’estampe. Notons tout de suite que ce saint n’était pas encore chrétien lorsqu’il acquis ce titre de gloire ! Un soir d’hiver glacial particulièrement rigoureux, n’ayant sur lui que son beau manteau blanc d’officier et ses armes, Martin rencontre à la porte de la ville d’Amiens — in porta Ambianensium civitatis — un pauvre dépourvu de vêtements — pauperem nudum –. Le malheureux avait beau supplier les passants, personne ne s’arrêtait par un temps pareil. Martin comprit aussitôt que ce pauvre lui était réservé, puisque les autres ne lui accordaient aucune pitié, que c’était Dieu lui-même qui avait placé ce pauvre sur son chemin. Mais que faire ? Martin ne possédait que sa prestigieuse chlamyde. Ce mot désigne alors le manteau fendu et fixé sur l’épaule droite par une fibule. C’était, en quelque sorte, la capote d’uniforme des soldats romains. On songe à Eric von Stroheim, en uniforme de commandant de l’armée allemande, dans  » La grande illusion  » de Renoir. Sans hésiter, saisissant son épée, notre fol en Christ partagea en deux son superbe manteau, en donna un morceau au pauvre et remit sur ses épaules l’autre moitié. Les passants furent stupéfaits ! Comme on les comprend ! Que diraient nos contemporains si, à la sortie d’une messe de minuit de Noël, une chrétienne imitait Martin avec son manteau de vison ?
La nuit suivante, s’étant endormi, Martin vit en rêve le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait recouvert le pauvre transi de froid. Et il entendit le Christ dire d’une voix éclatante à la foule des anges : Martin, qui n’est encore que catéchumène, m’a couvert de ce vêtement. Sans doute notre dormeur se souvenait-il dans son rêve des paroles du Seigneur à ses disciples :  » … j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir… En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait  » ( Mt. 25, 35-36 et 40 ). Martin avait vécu l’Evangile à la lettre. C’est bien ce que le philosophe Maurice Blondel appelait la pratique littérale. La rencontre de Martin et du pauvre d’Amiens, c’est la réalisation concrète, tangible de ce que, dans la Cité de Dieu, saint Augustin a appelé admirablement  » amor Dei usque ad contemptum sui  » ( l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi ) que l’évêque d’Hippone oppose à  » amor sui usque ad contemptum Dei (l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu ). Le zèle missionnaire et les miracles de l’évêque / thaumaturge de Tours ont frappé moins vivement la conscience chrétienne occidentale que la fidélité totale à l’Evangile du militaire / catéchumène d’Amiens. Et il faut s’en féliciter.
Quand Martin atteignit l’âge de dix-huit ans, il décida de se faire baptiser, mais il ne renonça pas immédiatement à la carrière militaire. Cependant, sa conscience fut mise à rude épreuve lors de l’invasion de la Gaule par les Barbares. Le César Julien [Flavius Claudius Julianus ( 331-363 ), dit Julien l'Apostat. Neveu de Constantin le Grand, il fut nommé César et gouverneur des Gaules par son cousin Constance en 355, puis proclamé empereur par ses soldats, au palais des thermes, à Lutèce en 361. Elevé dans le christianisme, il l'abjura et tenta de rétablir, en l'épurant, l'ancien polythéisme païen. Pour Julien, le christianisme, religion des pêcheurs de Galilée, est une religion barbare, méprisable comme telle, en face d'un paganisme dont les lettres de noblesse remontent à l'époque homérique. Il périt, à l'âge de 32 ans, dans une expédition contre les Perses, en 363. A l'époque de la jeunesse militaire de Martin, Julien est donc César mais pas encore empereur. A partir de Dioclétien, c'est-à-dire de la fin du troisième siècle, le titre de César désigna spécialement le personnage que chacun des deux empereurs régnants (d'Occident et d'Orient) (Augustus ) désignait comme son successeur en l'associant à son gouvernement] avait concentré son armée près de la cité des Vangions, c’est-à-dire dans la région de l’actuelle ville allemande de Worms, dans le Palatinat. Selon l’usage, le César distribuait lui-même à chaque soldat un donativum, c’est-à-dire une gratification destinée à encourager l’héroïsme des troupes avant le combat. Ce pouvait être aussi, et simultanément, une récompense collective accordée aux troupes pour leur belle conduite et pour les succès remportés sur les barbares au cours des premières opérations en territoire gallo-romain et germain. Lorsque vint le tour de Martin, il refusa de percevoir ladite prime, car il comprit que, s’il acceptait, il perdrait toute liberté et donc toute possibilité de réaliser sa si précoce vocation. Jugeant alors venu le moment de demander son congé, il dit au César :  » Jusqu’ici, j’ai été à ton service : permets-moi maintenant d’être au service de Dieu ; que celui qui a l’intention de combattre accepte ton « donativum  » ; moi, je suis soldat du Christ, je n’ai pas le droit de combattre « . En entendant Martin parler avec une telle audace, Julien se mit en colère, accusant Martin de lâcheté devant la perspective du combat qui devait avoir lieu le lendemain. Mais Martin intrépide et d’autant plus ferme que l’on avait tenté de l’intimider dit alors au César :  » si l’on impute mon attitude à la lâcheté et non à la foi, je me tiendrai demain sans armes devant les lignes, et au nom du Seigneur Jésus, sous la protection du signe de la croix, sans bouclier ni casque, je pénétrerai en toute sécurité dans les bataillons ennemis. Julien le fit emprisonner afin de s’assurer que Martin ne reviendrait pas sur sa décision de s’exposer le lendemain sans armes à l’ennemi. Mais ce dernier envoya le lendemain des messagers pour négocier la paix. Martin n’eut donc pas à courir le risque d’être exposé, les mains nues, aux coups meurtriers de l’ennemi. Le Seigneur supprima la nécessité même de combattre. II n’y eut donc ni effusion de sang, ni mort d’homme. Alors Julien consentit à libérer Martin de ses obligations militaires. Ici s’achève la vie dans le monde de Martin et comme la préhistoire de sa sainteté.
Ainsi donc, simultanément  » miles Caesaris et miles Christi « , soldat de l’empereur et pourtant déjà soldat non-violent du Christ, le militaire exemplaire était entré contre son gré dans une carrière qui s’annonçait brillante, et voici que le martyr militaire obtient son congé de l’empereur Julien après un dramatique affrontement. Loin d’avoir été dans la vie de Martin un temps de péché, les années de service militaire sont présentées comme une étape fructueuse, formatrice, dans son itinéraire spirituel vers la sainteté. Ses premières armes spirituelles, c’est dans la compagnie profane de ses compagnons d’armes, que le jeune soldat du Christ les effectue. Le jeune Martin baptise les trois années de sa vie militaire en faisant d’elles une période de catéchuménat / noviciat au service d’une vocation qui d’emblée ne peut concevoir la vie chrétienne que sous sa forme monastique. Il sait trouver dans la vie militaire le moyen de se préparer d’une manière exemplaire à l’illumination baptismale. Il rayonne dans le milieu de ses compagnons d’armes des vertus chrétiennes qui préfigurent le mode d’existence des moines cénobites.
En quittant l’armée du Rhin, Martin se rendit aux confins de l’Aquitaine, auprès de l’évêque de Poitiers, Hilaire, que Martin admirait pour la fermeté intransigeante de sa foi orthodoxe et son courage dans la résistance aux exigences de l’empereur Constance II, lequel, piqué de théologie, prétendait persécuter la foi de Nicée et obtenir le ralliement inconditionnel des évêques d’Occident à l’arianisme. Ce premier séjour de Martin à Poitiers est à situer entre l’été 356 et le départ d’Hilaire pour l’exil, banni en Orient par Constance pour avoir osé lui tenir tête.
Hilaire aurait voulu ordonner Martin diacre mais, à l’instar d’Ambroise de Milan (la vox populi ayant désigné Ambroise pour succéder à l’évêque Auxence, Ambroise tenta d’abord de se soustraire à l’élection) et d’Augustin d’Hippone (désigné par certains membres de la communauté d’Hippone pour devenir prêtre, Augustin est épouvanté, il se débat désespérément mais en vain. Il succède à l’évêque Valère en considérant son acceptation comme un sacrifice, voire une punition pour ses péchés), de Césaire (élu évêque d’Arles, Césaire s’enfuit et va se cacher dans un tombeau du cimetière des Alyscamps), d’Honorat (ordonné malgré lui par Léonce de Fréjus, élu évêque d’Arles sans avoir été consulté, il refusa son élection et ne se résigna à quitter l’île de Lérins que lorsqu’il eut la certitude que c’était bien la volonté de Dieu) et d’Hilaire (désigné comme son successeur par Honorat, il ne voulut pas devenir évêque d’Arles. Comme jadis Honorat lui-même, il finit par accepter pour se conformer à la volonté divine), évêques d’Arles, de Grégoire de Nazianze (il fut ordonné prêtre contre sa propre volonté, il s’enfuit, fut consacré, malgré sa répugnance, évêque de Sasime par son ami Basile de Césarée, ne prit jamais possession de son siège épiscopal et, lorsqu’il fut devenu archevêque de Constantinople, il démissionna au bout de quelques jours) et de Grégoire de Nysse (il fut consacré évêque contre son gré), Martin refusa en clamant son indignité. Par contre, il consentit à être ordonné exorciste.
Pourquoi une telle acceptation après un tel refus ? C’est que la fonction d’exorciste était considérée à cette époque comme inférieure et humiliante. Nous pouvons comprendre cette mentalité si nous nous souvenons de ce que dit le célébrant orthodoxe au moment de l’office du catéchuménat. En effet, dans le deuxième exorcisme, le célébrant s’adresse au démon en ces termes :  » Je t’adjure donc, esprit tout à fait méchant et impur, souillé et dégoûtant…  » Etre exorciste, c’était avoir un contact quasi physique avec le démon, c’était accomplir la tâche ingrate, la basse besogne de se battre contre lui, notamment en ayant affaire aux possédés, aux malades mentaux, aux aliénés. Il fallait vraiment avoir la foi et être rempli de l’Esprit saint, d’abord pour réussir à mettre en fuite le diable, ensuite afin de ne pas se sentir soi-même souillé au contact du démon par démoniaques interposés.
A quelque temps de là, Martin eut une vision dans son sommeil et il reçut l’ordre de rendre visite à sa famille encore païenne. Il s’en ouvrit à Hilaire qui lui accorda son consentement, tout en lui faisant prendre l’engagement de revenir à Poitiers. Hilaire lui prodigua ses prières et ses larmes, et c’est dans la tristesse que Martin entreprit ce long voyage vers sa Pannonie natale, en Hongrie-Moravie, ne cachant pas à ses frères moines qu’il y subirait bien des épreuves. Les événements qui se produisirent justifièrent ses paroles. Martin franchit sans doute les Alpes par le Petit Saint-Bernard ou par le Mont-Cenis. C’est alors qu’il tomba aux mains de brigands dont l’un voulut l’abattre à coups de hache, outil de bûcheron en ces régions de forestage. Mais le bras du bandit fut heureusement miraculeusement retenu par un compère qui songeait peut-être à retirer quelque argent de la capture au moyen d’une rançon. Les mains liées derrière le dos, il fut emmené en un lieu retiré par son gardien qui le questionna, lui demandant notamment s’il avait peur. Ayant foi en la miséricorde divine qui viendrait le délivrer, Martin lui répondit par la négative. Et il se mit à prêcher la parole de Dieu au bon brigand chargé de sa surveillance. L’homme finit par se convertir au Christ et décida de suivre Martin. Mais on ne peut que conjecturer la suite de la biographie de ce converti inconnu.
Continuant son chemin, et après avoir dépassé Milan (peut-être dans une villa sur la route de Brescia et Vérone), où l’empereur Constance II réside encore, jusqu’en 357, avec sa cour, Martin fut de nouveau arrêté, mais cette fois ce fut par le diable, qui avait pris figure humaine,  » humana specie adsumpta « , le diable incarné, en quelque sorte. Pour Sulpice-Sévère, le biographe de Martin, c’est peut-être une manière de désigner l’empereur pro-arien sous son identité satanique et de faire allusion à une démarche de Martin (demandée par Hilaire ?), fils d’un officier supérieur et ancien garde du palais de Constance, auprès de celui-ci pour le ramener à l’Orthodoxie. Le diable, peut-être l’Antichrist Constance, demanda à Martin où il allait. S’il n’y a pas eu d’entrevue de Martin avec l’empereur, peut-être y a-t-il eu un contrôle de police à la sortie de la capitale impériale. Venant d’auprès de l’évêque de Poitiers bien connu pour son opposition doctrinale à l’empereur, Martin ne pouvait être que suspect à la police impériale. Martin ayant répondu à la fois avec prudence et insolence qu’il allait là où le Seigneur l’appelait, le diable incarné lui dit :  » Où que tu ailles, et quoi que tu entreprennes, tu trouveras le diable devant toi « . A l’instar du Christ dans le désert de Juda (cf. Mt. 4, 1-l let Le. 4, 1-13), Martin lui cloua le bec en citant le verset 6 du psaume 118 ( 117 ) :  » Le Seigneur est pour moi, plus de crainte, que me fait l’homme, à moi ?  » Et aussitôt Satan disparaît. Il semble bien que Sulpice Sévère ait voulu rapporter un incident précis, historique, du voyage de Martin en le transposant.
Arrivé dans sa patrie, Martin, comme il en avait eu l’intention, amena sa mère païenne à se convertir au Christ et à recevoir le baptême, mais son ancien légionnaire de père qui, toute sa vie, n’avait connu que la religion des enseignes impériales et du camp, ne voulut rien entendre. Toutefois, par son exemple et sa foi rayonnante, Martin réussit à convertir d’autres personnes durant son séjour à Sabaria. On peut penser que Martin ne se priva pas de chercher à convertir les Ariens. Cependant, en Pannonie comme ailleurs, l’hérésie arienne avait alors le dessus. Les évêques avaient été persécutés et à son tour Martin eut à subir les pires traitements. Il finit par quitter sa ville et regagna l’Italie.
Là, il apprit qu’Hilaire lui-même avait été contraint à l’exil. Martin s’installa dans un ermitage à Milan. Mais il y fut persécuté avec acharnement par Auxence, l’évêque arien de Milan auquel succédera Ambroise, lequel Auxence finit par faire expulser Martin de la cité. Martin se retira alors, entre 358 et 360, dans la petite île inhabitée de Gallinara près de la côte ligure face à Albenga, à quelque cinquante milles au sud-ouest de Gênes, avec un prêtre qui, semble-t-il, était un homme de grande vertu. Il se nourrissait uniquement de racines. Un jour, ayant avalé de l’hellébore, une plante vénéneuse, peut-être en voulant imiter l’ascèse alimentaire des anachorètes d’Egypte, il ressentit la violence du poison dans son corps et vit sa mort prochaine. Dès ce moment, il entra en prière et le mal le quitta. C’est le premier exemple de triomphe de Martin sur la mort (cf. Mc. 16, 17-18).
Peu de temps après, il apprit, par la rumeur publique ou par un envoyé d’Hilaire, que celui-ci avait été rétabli sur son siège épiscopal, à Poitiers (au printemps de 360) où l’empereur, sans annuler la sentence d’exil, l’assignait à résidence surveillée. Martin essaya de rencontrer Hilaire à Rome. Mais l’évêque de Poitiers avait déjà quitté la ville. Sans perdre une seconde, Martin se remit en route pour rejoindre à Poitiers Hilaire qui l’y accueillit avec grande joie.
Sans doute sous la tutelle et sur les conseils d’Hilaire, il fonda, non loin de la ville épiscopale, d’abord, peut-être, un ermitage, puis rapidement une communauté cénobitique. Cette fondation a très vraisemblablement été installée à l’emplacement de l’actuel monastère bénédictin de Ligugé, sur la rive gauche du Clain, à 8 km au sud de Poitiers. Un catéchumène qui s’était joint à lui tomba gravement malade lors même que Martin avait dû s’absenter, très probablement en visite auprès d’Hilaire plutôt qu’en voyage d’évangélisation dans les campagnes. Sans doute s’agissait-il d’une forte crise de paludisme, dans cette vallée encore marécageuse. A son retour, Martin trouva le catéchumène décédé sans baptême et arriva au beau milieu de la veillée funèbre. Il fit sortir tout le monde de la cellule mortuaire dont il ferma la porte, invoqua le saint Esprit, s’allongea sur le défunt et, durant deux heures, se plongea dans la prière. Il ne fait guère de doute qu’en rédigeant ce passage de sa biographie de saint Martin, Sulpice-Sévère avait présent à l’esprit le récit vétéro-testamentaire de la résurrection par Elisée du fils de la Sunamite (cf. IIRois 4, 33sq.). Les prophètes thaumaturges Elie et Elisée étaient des modèles vénérés pour les anachorètes qui, à partir des traditions ascétiques de l’Orient chrétien, méditaient et tentaient d’imiter leurs vies. Tout à coup, Martin sentit le mort remuer et observa le visage du défunt : ses yeux se dessillèrent et se mirent à clignoter. Alors, Martin se tourna vers le Seigneur en clamant sa louange, et la cellule s’emplit de ses cris d’action de grâce. Entendant cela, les frères restés dehors firent irruption, stupéfaits, et virent en vie celui qu’ils avaient laissé pour mort. Rendu à la vie, le catéchumène fut aussitôt baptisé et le premier il se mit à faire l’éloge des vertus de Martin. La mort et la résurrection biologiques du catéchumène furent immédiatement suivies de sa mort et de sa résurrection baptismales. A partir de ce moment, le renom de Martin, déjà vénéré comme un saint, se répandit dans toute la Gaule. Martin opéra, dans la famille d’un notable  » honorati viri  » du nom de Lupicien, une deuxième résurrection qui prend place parmi les tournées missionnaires de Martin à travers les campagnes du Poitou. Le récit est une réplique abrégée de la scène de Ligugé. Le défunt est un petit esclave qui s’est pendu de désespoir. Emu de compassion, Martin le rend à la vie. C’est cette même compassion qui va arracher notre bon Martin à l’existence paisible et sainte de son ermitage. Car, l’évêque de Tours Litorius étant mort, voilà que la ville avait besoin d’un pasteur. Et le peuple songea immédiatement à Martin. Aux yeux des chrétiens de Tours, il apparaissait le plus digne pour l’épiscopat. Mais comment réussir à le faire sortir de son monastère ? Un certain Rusticus, un notable (son patronyme est purement romain), un des membres influents de la députation qui était sur le point d’échouer, y parvint en suppliant Martin de se rendre au chevet de sa femme qui, disait-il, était mourante. Martin accepta sans hésiter. Cependant, au fur et à mesure qu’ils avançaient, la foule groupée sur les bords de la route acclamait Martin et marchait à sa suite. Dès son entrée dans Tours, ce fut une ovation interminable. Le peuple était unanime : tous avaient le même désir, qu’il accepte de monter sur le siège épiscopal de Tours. Mais, parmi les évêques qui s’étaient déplacés pour l’installation du nouvel évêque, certains s’insurgèrent. Ils disaient de Martin que c’était  » un personnage méprisable, à la mine pitoyable, aux vêtements sales, aux cheveux en désordre, et qu’il n’était pas digne d’être évêque « . Mais le peuple, d’une seule voix, continua à réclamer Martin et entendit bien imposer aux évêques l’ordination d’un moine qui ne leur agréait pas parce qu’il ne payait pas de mine, était trop peu soigné dans sa mise et sa coiffure. Le peuple finit par réussir à tourner en ridicule les mondains qui, en voulant déconsidérer Martin, ne parvenaient qu’à publier ses mérites.
Parmi eux, le principal adversaire de Martin était un évêque, probablement celui d’Angers, dénommé Defensor. Or, le jour de l’intronisation de Martin, le lecteur chargé de lire les textes de la sainte Ecriture au cours de la liturgie d’ordination épiscopale se trouva coincé par la foule massée dans la cathédrale et ne put accéder à l’ambon. L’un des assistants, probablement un clerc habitué au maniement du Psautier, voulant sans doute demander à Dieu une réponse à la mode antique, en se livrant à un tirage de sorts bibliques, ouvrit le Psautier et lut le verset suivant :  » Par la bouche des enfants (à cette époque, le lecteur est généralement un jeune enfant destiné à la cléricature. Sa fonction est de lire les textes bibliques et de psalmodier au cours de l’assemblée liturgique) et des nourrissons tu t’es rendu gloire à cause de tes ennemis pour détruire l’ennemi et le défenseur !  » Il s’agit du verset 3 du psaume 8 dans la version latine, antérieure à celle de saint Jérôme, appelée Vetus latina |le texte latin est le suivant :  » Ex ore infantium et lactantium perfecisti laudem propter inimicos tuos, ut destruas inimicum et defensorem  » ( que saint Jérôme remplace par ultorem ). La traduction à partir de l’hébreu est différente :  » par la bouche des enfants, des tout petits, tu l’établis ( = le Nom de Iahvé ), lieu fort, à cause de tes adversaires pour réduire l’ennemi et le rebelle].
A ces mots, le peuple en liesse fit monter vers le Seigneur clameurs et louanges : la vox populi venait d’être confirmée et la volonté de Dieu manifestée par la voix du psalmiste. La cabale, une minorité de puissants laïcs et quelques évêques, fut confondue. Les clercs de cette époque connaissaient à fond et par cœur leur Psautier. On peut penser qu’à Tours, bien avant l’élection de Martin, le verset 3 du psaume 8 dans la version latine en usage avait fourni la matière de plaisanteries cléricales sur le compte de l’évêque de la cité limitrophe, Angers. La prétendue lecture oraculaire du verset n’a peut-être trompé personne. Auprès d’un public chrétien habitué à la psalmodie, elle a pu remporter le succès d’une plaisanterie éculée, mais renouvelée par l’audace irrévérencieuse, la « parèsia », dirons-nous en grec, de cet à-propos. Déjà, peut-être, en Gaule, à cette époque, le ridicule tuait !
Quant à Martin, si compatissant qu’il fût pour tous les besoins des hommes, si attaché qu’il fût à sa vocation monastique, il consentit à son élection dès lors qu’il vit dans la réussite de la ruse de Rusticius un signe du dessein divin sur lui. Parti pour guérir une malade, il se vit confier la garde de tout un troupeau dont il devint le prisonnier. Ceci se passa probablement le dimanche 4 juillet 370.
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La mort et les funérailles de saint Martin de Tours
Saint Martin sait qu’il va mourir. Son décès a dû se produire dans sa 81ème année et dans la première quinzaine du mois de novembre 397, peut-être le 8. Sulpice Sévère nous parle de cette prescience dans une lettre à sa belle-mère, Bassula, qui résidait à Trèves. Martin dut effectuer une visite pastorale dans la paroisse de Candes,  » car les clercs de cette église se querellaient, et il désirait y restaurer la paix… La paix rétablie entre les clercs, il songeait désormais à revenir à son monastère, quand, soudain, ses forces physiques commencèrent à l’abandonner ; il convoque ses frères et leur fait savoir qu’il est mourant. Mais alors, ce fut chagrin et deuil parmi les assistants ; ils n’ont qu’une seule plainte à la bouche : Père, pourquoi nous abandonnes-tu ? A qui nous laisses-tu, dans notre esseulement ? Sur ton troupeau vont se jeter des loups rapaces ; qui nous gardera de leur morsure, si le pasteur est frappé ? Nous savons bien que ton unique désir est le Christ, mais tes récompenses sont hors de toute atteinte : elles ne diminueront pas pour avoir été retardées. Aie plutôt pitié de nous, que tu abandonnes « . Saint Martin fait alors songer à saint Paul dans son épître aux Philippiens. Saint Paul écrit :  » si vivre dans la chair fait fructifier mon œuvre, je ne sais que choisir. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en retourner pour être avec le Christ, car c’est de beaucoup le meilleur ; mais rester dans la chair est plus nécessaire à cause de vous. Et dans cette conviction, je sais que je demeurerai et que je resterai près de vous tous pour votre progrès et la joie de votre foi, afin que vous ayez en moi un abondant sujet de vous vanter en Christ Jésus, par mon retour auprès de vous  » ( Ph. 1, 22-26 ). A l’instar de saint Paul, Martin de Tours est partagé entre son désir d’être réuni au Christ par la mort, et celui de continuer à le servir en acceptant de poursuivre auprès de ses moines et de ses ouailles son travail apostolique. Et saint Martin, pour sa part, adresse au Christ cette prière :  » c’est un lourd combat que nous menons, Seigneur, en te servant dans ce corps ; en voilà assez des batailles que j ‘ai livrées jusqu’à ce jour. Mais si tu m’enjoins de rester en faction devant ton camp pour continuer d’y accomplir la même tâche, je ne me dérobe point et je n’invoquerai point les défaillances de l’âge. Je remplirai fidèlement la mission que tu me confies. Tant que tu m’en donneras l’ordre toi-même, je servirai sous tes enseignes. Et bien que le souhait d’un vieillard soit de recevoir son congé, sa tâche terminée, mon courage demeure pourtant victorieux des ans et ne sait point céder à la vieillesse. Mais si désormais tu épargnes mon grand âge, c’est un bien pour moi que ta volonté, Seigneur ? Quant à ceux-ci, pour qui je crains, tu les garderas toi-même « .

L’ultime prière de l’évêque de Tours est celle d’un vieux lutteur qui fut un soldat et qui est parvenu au bout de ses forces :  » un lourd combat mené en te servant dans ce corps (gravis corporeae pugna militiae), les batailles que j’ai livrées jusqu’à ce jour (quod hucusque certavi), rester en faction devant ton camp (pro castris tuis stare), je servirai sous tes enseignes (sub signis tuis militabo) « . C’est une profession de fidélité aux ordres de son divin  » imperator « , de son divin général. Finalement, saint Martin de Tours meurt en moine et en pasteur, c’est-à-dire en évêque et non pas, comme ce sera trop souvent le cas jusqu’à nos jours, hélas, en administrateur. En pasteur, puisqu’il meurt dans une de ses paroisses, à Candes, au cours d’une visite pastorale ayant eu pour fin éminemment épiscopale de rétablir la concorde à l’intérieur du  » presbyterium « . En moine allongé dans la cendre, en ascète étendu sur le cilice, refusant d’adoucir ses souffrances de vieillard agonisant en acceptant  » que l’on plaçât du moins sous son corps de misérables couvertures « .
Quant aux funérailles, qui eurent lieu peut-être le 11 novembre 397, elles furent triomphales.  » Tout naturellement, le pasteur menait devant lui ses troupeaux : pâles foules et cohortes en pallium d’une sainte multitude, vieillards aux labeurs émérites ou jeunes recrues qui venaient de prêter leurs serments au Christ. Ensuite venait le chœur des vierges : si, par pudeur, elles s’abstenaient de pleurer, sous quelle sainte joie dissimulaient-elles leur souffrance ! Car la foi eût interdit les pleurs, mais l’affection ne leur en arrachait pas moins des gémissements. Et de fait, il y avait autant de sainteté, dans leur exultation de sa gloire, que de piété dans leur tristesse de sa mort. On pouvait pardonner à leurs larmes, on pouvait se féliciter de leur joie : chacun faisant en sorte de souffrir pour lui-même et de se réjouir pour Martin. Cette troupe escorte donc de la mélodie de ses hymnes célestes le corps du bienheureux jusqu’au lieu de sa sépulture « .
Mais ne nous y trompons pas : le titre de gloire le plus authentique et le plus durable de saint Martin de Tours, est secret et invisible. Ce titre est d’être mort comme il n’avait cessé de vivre depuis qu’il s’était donné tout entier au Christ : comme un pauvre de Iahvé (Cf Albert Gelin. Les pauvres de Yahvé. Paris, 1954), qui, tel le personnage de Lazare dans la parabole lucanienne ( Lc. 16, 19-31), se trouve dans le sein d’Abraham. La vie de saint Martin nous enseigne qu’à l’encontre de la sagesse purement humaine, l’existence chrétienne bien comprise est une folie de la croix selon laquelle, pour pénétrer dans la sphère d’existence de la plénitude divine, l’homme n’a que l’ouverture de son vide à offrir à Dieu, avec l’aveu défaillant de sa misère et de sa faiblesse. La vie toute entière de saint Martin de Tours vérifie et démontre, d’une manière existentielle, vécue, concrète, et non pas discursive et abstraite, intellectuelle, ce fait que, dans ses Béatitudes, Jésus se plait à renverser les normes terrestres de bonheur et à briser l’orgueilleuse fermeture de la perfection humaine enfermée dans son immanence close. La grande leçon de la vie de saint Martin, évêque de Tours, c’est l’affirmation que l’homme n’a pas été créé par Dieu pour être rempli de soi-même, mais afin de n’être qu’un pur réceptacle de Dieu, c’est la proclamation de l’éminente dignité de l’humilité, de la mort vivifiante au vieil homme et de sa résurrection en Christ ressuscité à la vie de l’homme nouveau, de la pauvreté spirituelle chantée par la première Béatitude :  » Bienheureux les pauvres en esprit « , bienheureux les pauvres dans le saint Esprit !
Saint Martin de Tours est commémoré le 12 novembre dans les synaxaires grecs et le 12 octobre dans les documents slaves, mais sa fête est traditionnellement fixée au 11 novembre en Occident, jour de ses funérailles. Lorsque, dans notre cher Midi, l’automne est ensoleillé et chaud, on parle  » d’été de la saint Martin « . Dans la Provence de Frédéric Mistral, la fête de saint Martin était une date pour la location des valets de ferme. La date de cette fête, c’est-à-dire, après les vendanges, explique l’expression provençale de jadis  » faire sant Martin « , c’est-à-dire boucher les tonneaux, et, à cette occasion, monter à califourchon sur les fûts pour goûter le vin nouveau avec un chalumeau. Pour la même raison, on rencontre, dans l’œuvre de Rabelais, l’expression  » martiner « . Dans son  » Tresor dou Felibrige « , Mistral cite de nombreux proverbes provençaux qui relient la fête de saint Martin de Tours aux vendanges. Saint Martin de Tours fut le premier confesseur ( non martyr ) objet d’un culte public en Occident. Ses reliques attirèrent pendant de nombreux siècles des foules de pèlerins, et il est considéré comme le saint protecteur de la France.

Marie Borrély in « Orthodoxes à Marseille »

JEUDI 08 NOVEMBRE 2012 : FÊTE DU BIENHEUREUX JEAN (JOHN) DUNS SCOT, PRÊTRE O.F.M., THÉOLOGIEN († 1308).

7 novembre, 2013

http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/novembre/bienheureux-jean-john-duns-scot-pretre-o-f-m-theologien-1308-fete-le-08-novembre.html

JEUDI 08 NOVEMBRE 2012 : FÊTE DU BIENHEUREUX JEAN (JOHN) DUNS SCOT, PRÊTRE O.F.M., THÉOLOGIEN († 1308).

Jean est son nom de Baptême, Duns, celui de sa famille qui était noble, et Scot, celui de son pays d’origine.
C’est un des trois docteurs les plus célèbres de la scolastique, avec St Thomas d’Aquin et St Bonaventure, auxquels souvent il s’oppose. Il enseigne à Cambridge, Oxford, Paris et finalement à Cologne où il mourut.
« On reste confondu, écrit E. Gilson, devant l’immensité de l’effort accompli par ce maître mort à l’âge de 42 ans. »
Ce fut à lui que la croyance à l’Immaculée Conception dut d’être acceptée dans les écoles, où elle était jusqu’alors universellement combattue.
Il professait que le Verbe se serait incarné, si même Adam n’avait pas péché ; mais dans ce cas, Il n’eût point souffert.

Bienheureux Jean Duns Scott
Frère mineur, théologien (+ 1308)
Franciscain, né en Écosse d’où son surnom « Scot ». Il est avec saint Thomas d’Aquin, Dominicain, et saint Bonaventure, Franciscain, l’un des trois plus grands scolastiques du Moyen Age, même s’il s’oppose à eux.
Il enseigna dans les plus grandes universités de l’époque: Cambridge, Oxford, Paris et Cologne, où il meurt à l’âge de quarante-deux ans, laissant une œuvre considérable. Alors que les doctes de l’époque refusaient la doctrine de l’Immaculée Conception de la sainte Mère de Dieu, il la fit accepter dans les écoles.
Il a été Béatifié le 20 mars 1993 par Jean-Paul II.
Le 7 juillet 2010 – Benoît XVI, Cité du Vatican: Jean Duns Scott, né en Écosse en 1266. Franciscain, il devint Prêtre en 1291. « Sa brillante intelligence le fit surnommer Docteur subtil ». Il enseigna la théologie à Oxford, Cambridge et Paris, qu’il quitta après l’affront fait par Philippe le Bel à Boniface VIII.
Il rentra en France en 1305 puis, toujours comme enseignant, il gagna Cologne où il mourut trois ans plus tard.
Sa réputation de sainteté fit que son culte se développa au sein de son ordre, et Jean-Paul II le proclama Bienheureux en 1993, en le décrivant comme un « chantre du Verbe incarné et défenseur de l’Immaculée Conception, résumant ainsi l’apport notable de Duns Scott à l’histoire théologique ».
Puis le Saint-Père a expliqué que ce théologien, conscient de ce que Le Christ nous a rachetés du péché originel, rappela que « l’Incarnation est la plus haute et la plus belle œuvre de l’histoire du Salut, n’étant conditionnée par aucun autre acte.
Disciple de François, il aimait admirer et prêcher le mystère de la Passion, expression salvifique de l’immense Amour Divin…qui se révèle aussi dans l’Eucharistie que Duns Scott vénérait tant…
Sa vision théologique christocentrique ouvre à la Contemplation et à la gratitude, car le Christ est le cœur de l’histoire et du cosmos, qui donne sens, dignité et valeur à la vie humaine ».
Évoquant ensuite le volet marial des travaux du saint écossais, Benoît XVI a rappelé qu’il défendit que Marie « fut épargnée par le péché dès sa conception » et mit en avant « l’argument de la rédemption préventive.
Selon cet argument, l’immaculée conception est le chef d’œuvre de la rédemption opérée par Le Christ.
La puissance de son Amour et de sa médiation a obtenu que la Mère soit préservée du péché originel.
Cette doctrine, diffusée avec enthousiasme par les Franciscains, fut perfectionnée et défendue, parfois solennellement, par d’autres théologiens ».
Le Pape a alors souligné combien Duns Scott avait travaillé sur le rapport entre liberté, volonté et intelligence.
« L’idée d’une liberté innée et absolue, résidant dans la volonté avant l’intelligence, en Dieu comme dans l’homme, conduirait à celle d’un Dieu non lié à la vérité et au bien…
Originelle, la liberté aide à bâtir la civilisation lorsque l’homme se réconcilie avec la vérité. Détachée de la vérité, la liberté devient un principe tragique de destruction de l’harmonie intérieure de l’être, et la source des pires prévarications et souffrances ».
La liberté « grandit et se renforce, selon Duns Scott, lorsque l’homme s’ouvre à Dieu…lorsqu’on se met à l’écoute de la Révélation, de la Parole.
Alors se manifeste le message qui remplit de lumière et d’espérance la vie et nous libère vraiment.
Le Bienheureux Jean Duns Scott -a conclu Benoît XVI- enseigne que l’essentiel dans la vie est de croire que Dieu nous est proche et qu’il nous aime en Jésus-Christ. Il faut donc cultiver un Amour profond du Seigneur et de l’Église, et en témoigner ici bas ». (source: VIS 20100707 560)
A lire aussi: « Alors que saint Thomas restait mesuré dans l’étude de la sanctification de Marie, Duns Scott appliquait la notion générale de la grâce opérante prévenante pour conclure que Marie était sans péché depuis le premier instant de sa conception. » Commentaire du document ‘Marie : Grâce et Espérance dans le Christ’ de la Commission internationale anglicane–catholique romaine – 2005 – Jared Wicks, s.j. (John Carroll University, Cleveland/Ohio, USA)
Né en Écosse, il enseigna la philosophie et la théologie à Cantorbéry, Oxford et enfin Cologne, maître renommé par son esprit subtil et son admirable ferveur.
Martyrologe romain

Jean Duns Scot
Frère mineur Franciscain, théologien et philosophe, Bienheureux
ca. 1266-1308

Les recherches entreprises au XXe siècle ont permis de déterrer quelques faits concernant la vie de Jean Duns Scot sur laquelle on ne savait jusque là pratiquement rien. Jean (John) naît en 1266 (peut-être fin 1265) dans la petite ville de Duns en Écosse (d’où son surnom de Duns Scot), et commence sa scolarité à l’école de Haddington.
Il entre au couvent Franciscain de Dumfries comme novice puis est admis, en 1280, dans l’ordre des Frères Mineurs.
Il est ordonné Prêtre le 17 mars 1291 à Northampton. Les preuves manquent sur son passage à Paris de septembre 1293 à juillet 1297, pour compléter sa formation, comme sur son installation à Cambridge entre 1297 et 1300 en tant qu’enseignant.
Plus probablement passe-t-il ces années, de 1288 à 1300, dans les collèges de son ordre, puis à l’Université d’Oxford où il a comme maître Guillaume de Ware. Il y enseigne en commentant les Sentences de Pierre Lombard, puis passe peut-être quelque mois à l’Université de Cambridge.
En 1302 (ou 1300) il enseigne à l’Université de Paris comme bachelier. Le milieu universitaire connaît, l’année suivante, une grave crise consécutive à la querelle entre le roi Philippe le Bel et le Pape Boniface VIII (Benedetto Caetani, 1294-1303).
Pour entretenir financièrement ses armées en conflit avec l’Angleterre, Philippe taxe les biens de l’Église. Boniface réplique par l’excommunication.
Philippe tente alors de réunir un Concile pour le déposer : 80 frères, parmi lesquels Duns Scot et son maître Gonzalves d’Espagne, refusent de signer un manifeste anti-papal et doivent prendre le chemin de l’exil.
Pour avoir défendu la doctrine de l’Immaculée Conception de Marie, il est persécuté par les siens.
Après la mort de Boniface et grâce à la diplomatie de son successeur Benoit XI, le roi autorise les exilés à revenir enseigner à Paris.
Duns Scot quitte donc sa retraite d’Oxford (ou de Cambridge ?) vers la fin de l’année 1304, et rentre en France.
Gonzalves d’Espagne recommande au provincial de son ordre « l’excellente science, le très subtil génie » de Duns Scot, dont la réputation grandit auprès de ses pairs.
Il est honoré à Pâques en 1305 docteur en théologie et est promu, l’année suivante, maître régent du studium général du couvent Franciscain de Paris. Il semble qu’il participe à une dispute avec le maître dominicain Guillaume Pierre Godin, à propos du rôle de la matière dans l’individuation.
A la requête du chapitre général de Toulouse, il part en octobre 1307 enseigner à Cologne comme lector principalis.
En fait, la raison de son départ est probablement sa propre sécurité. Sa défense de l’Immaculée Conception provoque l’indignation des Dominicains, et le maître Jean de Pouilly en appelle aux sanctions que mérite ce qu’il qualifie d’hérésie.
De plus, les poursuites consécutives à la condamnation des Templiers par Philippe le Bel mettent en péril Duns Scott, qui avait fait parti des bannis au moment de la crise entre Philippe et Boniface.
Jean Duns Scot meurt à Cologne le 8 novembre 1308.
Il a été Béatifié à Rome, le 20 mars 1993, par le Saint Père Jean Paul II (Karol Józef Wojtyla, 1978-2005).

1 OCTOBRE: SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS

1 octobre, 2013

http://92.catholique.fr/faq/fetes_toussaint_saints_%20sainte%20%20terese.htm#Canonisation

1 OCTOBRE: SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS

VIE DE SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS

La vie de sainte Thérèse de Lisieux a été très courte. Elle comporte deux périodes : 15 ans en famille et 9 ans au Carmel. On a des photos de sainte Thérèse vivant en famille avant son entrée au couvent et des photos de sainte Thérèse au Carmel.

 1. Enfance et vocation
 Elle est née à Alençon en 1873. Elle était la dernière de cinq filles d’une famille très chrétienne. A l’âge de 4 ans, elle perd sa mère et son père s’installe à Lisieux pour se rapprocher d’une partie de la famille. Elle choisit sa sœur Pauline comme seconde maman et elle est très éprouvée à 9 ans lorsque Pauline entre au Carmel. Elle tombe gravement malade. Elle est espiègle, volontaire et entêtée, mais  en 1884, lors de sa première communion, elle se donne à Dieu pour toujours. La nuit de Noël 1886 elle retrouve le joyeux équilibre de son enfance. En 1887, elle obtient par son intercession la conversion d’un condamné à mort, Pranzini. Elle décide d’entrer au couvent des carmélites « pour sauver des âmes ». Avec son père elle va à Rome se jeter aux pieds du pape et finalement en 1888 elle obtient de l’évêque d’y entrer à 15 ans.

 2. Vie au Carmel  (1888-1897)
 Elle choisie le nom de  » Thérèse de l’enfant Jésus et de la sainte Face « . Elle découvre la « petite voie d’enfance ».  Sur la demande de sa supérieure mère Agnès, elle écrit une petite autobiographie spirituelle qui sera publiée après sa mort sous le titre Histoire d’une âme. En 1894 un Père blanc missionnaire est confié à ses prières. En 1895,  elle fait son acte d’offrande à l’Amour miséricordieux. En1896, on lui confie la formation des novices.

 3. Mort à 24 ans
 Elle est attente par la tuberculose et elle entre dans une longue épreuve la douloureuse nuit de la foi, la nuit spirituelle, la dernière année de sa vie. Cette épreuve a duré jusqu’à sa mort. Elle ne peut plus prier : « Je ne Lui dis rien, je L’aime » Avant  sa mort, elle à déclaré qu’elle passerait son ciel à faire du bien sur la terre et qu’elle ferait tomber « une pluie de rose ». Donc elle passera son ciel à faire du bien « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie. » a-t-elle dit aussi. – La mort de sainte Thérèse a eu lieu le 30 septembre 1897 à l’âge de 24 ans. Après sa mort l’enterrement de sainte Thérèse à été fait au cimetière de Lisieux. Son corps a été exhumé du cimetière de Lisieux et finalement transféré en 1923 à la chapelle du carmel. Il repose dans une châsse. Son corps a été exhumé et retiré du cimetière, mais il existe encore la tombe de sainte Thérèse au cimetière de Lisieux

 Tombe de Sainte Thérèse au cimetière de Lisieux
 Ancienne tombe de Sainte Thérèse au cimetière de Lisieux    actuReliqCimetiere00
 Décoration de la tombe de Sainte Thérèse au cimetière de Lisieux       SaintThereseTomb.jpg
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 SPIRITUALITÉ DE SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS

 1. Doctrine spirituelle « La petite voie d’enfance »
 La vie de sainte Thérèse de Lisieux est la source de sa doctrine. Sa spiritualité est caractérisée par « La Petite voie d’enfance », appelée également « Voie d’enfance spirituelle ». Elle est marquée par la simplicité et l’humilité. La petite voie de sainte Thérèse est une voie réservée aux petites âmes, comme elle le dit elle-même. C’est une voie de confiance et d’abandon à la volonté de Dieu et à son amour miséricordieux. Elle est fondée sur l’esprit d’enfance. C’est une voie toute simple qui ouvre le cœur à l’initiative divine. Elle consiste aussi à s’appliquer aux petites choses par amour. La petite voie de sainte de sainte Thérèse est un chemin de sainteté proposé à chacun là où il en est : l’amour qui peut être vécu en plénitude dans le cadre d’une vie ordinaire,
La vie de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus nous montre que l’on peut être missionnaire dans sa prière, par l’intercession et que la prière contemplative est accessible à tous. C’est à cause de sa doctrine spirituelle, qu’elle à été proclamé  » Docteur de l’Église « 

 2. Spiritualité de Sainte Thérèse  L’ histoire d’une âme
 La spiritualité de Sainte Thérèse de Lisieux est exprimée dans L’ histoire d’une âme. Thérèse de L’Enfant Jésus a écrit l’Histoire d’une âme  Ses écrits spirituels ont été publié par les religieuses un an après sa mort en 1898, sous le titre « Histoire d’une âme » Ce texte raconte la vie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. C’est elle même, sur la demande de sa supérieure, qui fait le récit de sa vie. Elle avait donné pour titre à son manuscrit « Histoire printanière d’une petite fleur blanche ».  Comme elle le pressentait, c’est à l’expérience vécue de la tendresse de Dieu qu’est convié chaque lecteur de l’ Histoire d’une âme
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 RAYONNEMENT, CANONISATION, FÊTE

  1. Rayonnement de Sainte Thérèse de Lisieux après sa mort
  Le Rayonnement de Sainte Thérèse de Lisieux a été considérable. En quelques années des millions d’exemplaires de L’histoire d’une âme ont été traduits en 35 langues et actuellement en plus de 50 langues. Le livre a eu beaucoup d’influence dans l’Église. Très vite, les lecteurs de l’Histoire d’une âme viennent en pèlerinage sur sa tombe. Dès son décès, les miracles commencent à se répandre. Son corps a été exhumé du cimetière et finalement transféré en 1923 à la chapelle du carmel. Il repose dans une châsse devant laquelle on vient exprimer ses prières à sainte Thérèse de Lisieux.

 2. Canonisation de Sainte Thérèse de Lisieux
 La canonisation de Sainte Thérèse de Lisieux a été faite par Pie XI en 1925. La cause de béatification avait été introduite en 1914 par Pie X. Elle a été béatifiée en 1923,  et proclamée patronne des missions en 1927. Pie XII en a fait la patronne secondaire de la France en 1944. Jean Paul II  l’a proclamé docteur de l’Église en 1997 consacrant ainsi la spiritualité et la vie de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elle a été appelée par Pie X :  » la plus grande sainte des temps modernes ». Une basilique a été construite à Lisieux dans le style du sacré cœur de Montmartre. Sa construction a commencé en 1929 sous le Pape Pie XI.

 3. Fête de sainte Thérèse de Lisieux  
 Date de la fête
La date de la fête de sainte Thérèse de Lisieux est le 1er octobre et déjà le 30 septembre. La date de la fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a été fixée en lien avec la date de sa mort le 30 septembre 1897. En certains lieux, la célébration de la fête s’étend sur deux jours.

Célébration de la fête
La célébration de la fête de sainte Thérèse de Lisieux est particulièrement faite dans les nombreuses églises qui lui sont consacrées : à Nantes, Rennes, Poitiers, Boulogne-Billancourt, Chatou, Belfort, Metz, Mulhouse, Villeurbanne, Annecy, Toulon, Toulouse …A l’occasion de la fête, les religieuses Carmélites proposent des prières à sainte Thérèse et des conférences pour découvrir son message.
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 PRIÈRES A SAINTE THÉRÈSE DE LISIEUX

  1. Dévotion et prières à sainte Thérèse  
 On fait beaucoup de prières à sainte Thérèse. Cette sainte suscite, depuis sa canonisation, une grande dévotion populaire. Parmi les saints, c’est elle après la sainte Vierge, au moins en France, qui est la plus priée. Bien des gens sont  marqués par sa parole : je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre et je ferai tomber « une pluie de rose ». Sa vie touche les cœurs.  Nombreux disent des prières à sainte Thérèse de Lisieux quand ils ont un problème.
Dans bien des églises, il y a une image de la sainte vénérée à proximité de la statue de la Sainte Vierge. Devant cette image certains posent un petit lampion et font des prières à sainte Thérèse de Lisieux.  Ils mettent une image avec un portrait de la sainte dans leur livre de prières. Bien des gens vont aussi en pèlerinage à Lisieux pour lui adresser leurs prières. Beaucoup de diocèses en France depuis 1994 ont accueilli et vénéré ses reliques. A l’occasion du passage des reliques, les diocèses animent un temps de prières à sainte Thérèse.
Elle est la plus connue à l’étranger des saintes françaises. Dans le monde ses reliques ont parcouru 34 pays. Le Brésil lui voue une grande dévotion et il a fait venir les reliques qui ont suscité une grande ferveur. Les reliques  ont circulé plusieurs fois en Italie. L’ histoire d’une âme est très lue .

5 SEPTEMBRE – MÈRE TERESA DE CALCUTTA (1910-1997)

4 septembre, 2013

http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20031019_madre-teresa_fr.html

 5 SEPTEMBRE – MÈRE TERESA DE CALCUTTA (1910-1997)      

“ Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j’appartiens au monde. Pour ce qui est de mon cœur, j’appartiens entièrement au Cœur de Jésus.”
Petite de stature, avec une foi solide comme le roc, Mère Teresa de Calcutta, se vit confier la mission de proclamer la soif infinie de l’amour de Dieu pour l’humanité, en particulier pour les plus pauvres des pauvres, “Dieu aime toujours le monde et Il nous envoie, vous et moi, pour être son amour et sa compassion auprès des pauvres.” C’était une âme remplie de la lumière du Christ, brûlante d’amour pour lui et consumée d’un seul désir: “apaiser sa soif d’amour et des âmes.”
Cette messagère lumineuse de l’amour de Dieu est née le 26 août 1910 à Skopje, une ville située aux croisements de l’histoire des Balkans. Cadette de Nikola et Drane Bojaxhiu, elle fut appelée Gonxha Agnès ; elle reçut sa première communion à l’âge de cinq ans et demi et fut confirmée en novembre 1916. Le jour de sa première communion, elle fut remplie d’un grand amour pour les âmes. La mort soudaine de son père quand elle avait environ huit ans, laissa la famille dans une condition financière difficile. Drane éleva ses enfants avec amour et fermeté, influençant beaucoup le caractère et la vocation de sa fille. La formation religieuse de Gonxha fut soutenue par la paroisse jésuite très active du Sacré Cœur dans laquelle elle était bien engagée.
A l’âge de dix-huit ans, poussée par le désir de devenir missionnaire, Gonxha quitte sa maison en septembre 1928 pour rentrer à l’Institut de la Vierge Marie, connu sous le nom de Sœurs de Lorette, en Irlande. Là, elle reçut le nom de Sœur Mary Teresa, après Sainte Thérèse de Lisieux. En décembre, elle part pour l’Inde, et arrive à Calcutta le 6 janvier 1929. Après avoir fait ses premiers vœux en mai 1931, Sœur Teresa fut envoyée à la communauté de Loretto Entally à Calcutta et enseigna à l’école de filles, Sainte Marie. Le 24 mai 1937, Sœur Teresa fit ses vœux perpétuels devenant, comme elle disait, “l’épouse de Jésus” pour “toute l’éternité.” A partir de ce moment-là, elle fut appelée Mère Teresa. Elle continua à enseigner à Sainte Marie et en 1944 devint la directrice de l’école. Les vingt années de Mère Teresa à Lorette furent remplies d’une joie profonde, elle était très pieuse, aimant profondément ses sœurs et ses élèves. Remarquée pour sa charité, sa générosité et son courage, sa résistance au travail et douée d’un talent naturel pour l’organisation, elle vécut sa consécration à Jésus, au milieu de ses compagnes, avec joie et fidélité.

Le 10 septembre 1946, en route pour sa retraite annuelle à Darjeeling, Mère Teresa reçut dans le train son “inspiration”, son “appel dans l’appel”. Ce jour-là, d’une manière qu’elle n’expliquera jamais, la soif de Jésus d’aimer et sa soif pour les âmes prit possession de son cœur et le désir de satisfaire cette soif devint la motivation de sa vie. Au cours des semaines et des mois suivants, Jésus lui révéla, par des locutions intérieures et des visions, le désir de son cœur d’avoir“des victimes d’amour”, qui “diffuseraient son amour sur les âmes.” Il la suppliait “Viens, sois ma lumière”. “Je ne peux y aller seul.” Il lui révéla sa douleur devant la négligence envers les pauvres, son chagrin d’être ignoré d’eux et son immense désir d’être aimé par eux. Il demanda à Mère Teresa d’établir une communauté religieuse, les Missionnaires de la Charité, dédiée au service des plus pauvres d’entre les pauvres. Presque deux ans d’épreuves et de discernement passèrent avant que Mère Teresa ne reçoive la permission de commencer. Le 17 août 1948, elle se revêtit pour la première fois de son sari blanc, bordé de bleu et passa les portes de son couvent bien-aimé de Lorette pour entrer dans le monde des pauvres.
Après un stage de courte durée chez les Sœurs de la Mission Médicale à Patna, Mère Teresa retourna à Calcutta et trouva un logement temporaire chez les Petites Sœurs des Pauvres. Le 21 décembre, elle alla pour la première fois dans les bidonvilles. Elle visita quelques familles, lava les plaies de plusieurs enfants, prit soin d’un vieil homme malade allongé dans la rue et d’une femme tuberculeuse mourant de faim. Elle commençait chaque journée en communion avec Jésus dans l’Eucharistie et puis elle sortait, le chapelet à la main, pour le trouver et le servir dans“les rejetés, les mal-aimés, les négligés.” Après quelques mois, ses anciennes élèves la rejoignèrent une par une.
Le 7 octobre 1950, la nouvelle congrégation des Missionnaires de la Charité était officiellement établie dans l’Archidiocèse de Calcutta. Au début des années 60, Mère Teresa commença à envoyer ses sœurs dans d’autres régions de l’Inde. L’approbation accordée par le Pape Paul VI en février 1965 l’encouragea à ouvrir une maison au Venezuela. Ce fut bientôt suivi par des fondations à Rome et en Tanzanie et finalement, sur tous les continents. Commençant en 1980 et continuant à travers les années 90, Mère Teresa ouvrit des maisons dans presque tous les pays communistes, y compris l’ancienne Union Soviétique, l’Albanie et Cuba.
Afin de mieux répondre aux besoins physiques aussi bien que spirituels des pauvres, Mère Teresa fonda Les Frères Missionnaires de la Charité en 1963, en 1976 la branche contemplative des sœurs, en 1979 les Frères Contemplatifs, et en 1984 les Pères Missionnaires de la Charité. Cependant son inspiration n’était pas limitée à ceux qui avaient une vocation religieuse. Elle forma les Coopérateurs de Mère Teresa et les Coopérateurs Malades et Souffrants, personnes de fois et nationalités différentes avec qui elle partageait son esprit de prière, de simplicité, de sacrifice et son apostolat pour les humbles travaux d’amour.Cet esprit inspira plus tard les Laïques Missionnaires de la Charité. En réponse aux demandes de beaucoup de prêtres, en 1981 Mère Teresa commença aussi le mouvement Corpus Christi pour les prêtres, traçantun “petit chemin de sainteté” pour ceux qui désirent partager son charisme et son esprit.
Durant ces années de croissance rapide, le monde commença à tourner son regard vers Mère Teresa et le travail qu’elle avait commencé. Elle reçut de nombreux prix pour honorer son travail, en commençant par le prix indien Padmashri en 1962 et le Prix Nobel de la Paix en 1979, alors que les médias, avec un intérêt grandissant, commençaient à suivre ses activités. Elle reçut tout cela “pour la gloire de Dieu et au nom des pauvres”.
L’ensemble de la vie et de l’œuvre de Mère Teresa témoignent de la joie d’aimer, de la grandeur et dignité de chaque être humain, de la valeur de chaque petite chose faite avec foi et avec amour, et, par-dessus tout, de l’amitié avec Dieu. Mais il y avait un autre côté héroïque de cette grande femme qui fut révélé seulement après sa mort. Cachée aux yeux de tous, cachée même à ses plus proches, sa vie intérieure fut marquée par l’expérience d’un sentiment profond, douloureux et constant d’être séparée de Dieu, même rejetée par lui, accompagné d’un désir toujours croissant de son amour. Elle appela son expérience intérieure, “l’obscurité”. La “ nuit douloureuse ” de son âme qui débuta à peu près au moment où elle commençait son travail pour les pauvres et qui continua jusqu’à la fin de sa vie, conduisit Mère Teresa à une union toujours plus profonde avec Dieu. A travers cette obscurité, elle participa mystiquement à la soif de Jésus dans son désir d’amour douloureux et ardent, et elle partagea la désolation intérieure des pauvres.
Durant les dernières années de sa vie, malgré des problèmes de santé de plus en plus sérieux, Mère Teresa continua à gouverner sa congrégation et à répondre aux besoins des pauvres et de l’Eglise. En 1997, les sœurs de Mère Teresa étaient au nombre d’environ 4000 et étaient établies dans 610 fondations réparties dans 123 pays du monde. En mars 1997, elle bénit la nouvelle supérieure générale des Missionnaires de la Charité récemment élu et elle effectua encore un voyage à l’étranger. Après avoir rencontré le Pape Jean Paul II pour la dernière fois, elle rentra à Calcutta et passa ses dernières semaines à recevoir des visiteurs et à enseigner es sœurs. Le 5 septembre fut le dernier jour de la vie terrestre de Mère Teresa. Elle reçut du gouvernement de l’Inde les honneurs de funérailles officielles et son corps fut enterré dans la Maison Mère des Missionnaires de la Charité. Sa tombe devint rapidement un lieu de pèlerinage et de prière pour les gens de toutes fois, riches et pauvres. Mère Teresa laissa le testament d’une foi inébranlable, d’un espoir invincible et d’une charité extraordinaire. Sa réponse à la cause de Jésus, “Viens sois ma lumière”, fit d’elle une Missionnaire de la Charité, une “mère pour les pauvres”, un symbole de compassion pour le monde et un témoignage vivant de la soif d’amour de Dieu.
Moins de deux ans après sa mort, dû à la réputation de sainteté largement répandue de Mère Teresa et au rapport des faveurs reçues, le Pape Jean Paul II permit l’ouverture de sa cause de canonisation. Le 20 décembre 2002, il approuva les décrets de ses vertus héroïques et miracles.

STE MONIQUE. – 27 AOUT

26 août, 2013

http://casimir.kuczaj.free.fr/Francais/Les%20Saints/monique.htm

STE MONIQUE. – 27 AOUT

Monique (331-387) est la mère de saint Augustin. Lorsque Augustin perdit la foi, les larmes de Monique montèrent vers Dieu comme une prière silencieuse. Sa conversion le remplit de joie. Elle n’avait plus rien désormais à attendre sur terre. Aussi le Seigneur l’appela-t-il à lui alors qu’à Ostie elle se préparait à regagner son Afrique natale.

DES CONFESSIONS DE S. AUGUSTIN
A l’approche de ce jour où ma mère allait sortir de cette vie et tu connaissait ce jour, mon Dieu; nous, nous l’ignorions -il arrive l’effet de tes arrangements mystérieux, à ce que je crois, qu’elle et moi, nous nous trouvions seuls, appuyés à une fenêtre d’où l’on voyait le jardin, dans la maison que nous habitions. C’était à Ostie, à l’embouchure du Tibre. Loin de la foule, après la fatigue d’un long voyage, nous reprenions nos forces en vue de la traversée. Nous causions donc, seuls, avec une grande douceur. Oubliant le passé et tendus vers l’avenir, nous cherchions ensemble, auprès de la Vérité, c’est-à-dire auprès de toi, ce que serait la vie éternelle des saints, que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n ‘a pas entendue, que le coeur n ‘a pu concevoir. Nos coeurs s’ouvraient avidement aux flots célestes de ta source: la source de vie, qui est en toi. C’est de cela que nous parlions, quoique d’une manière et en des termes différents de ceux que j’ai rapportés. Mais, Seigneur, tu le sais, ce jour-là, comme nous causions ainsi, et que le monde, parmi ces propos, perdait pour nous toute valeur, ma mère me dit: « Mon fils, pour moi, il n’y a plus rien qui me donne du plaisir en cette vie. Qu’y ferais-je maintenant? Pourquoi y suis-je encore? Je ne le sais pas. Mon espérance en ce monde est maintenant épuisée. Une seule chose me faisait désirer de m’attarder dans cette vie quelque temps encore, c’était de te voir, avant ma mort, chrétien catholique. Dieu m’a plus que comblée sur ce point, puisque je vois que tu es son serviteur au point de mépriser les joies terrestres. Qu’est-ce que je fais ici?» Je ne me rappelle guère ce que j’ai répondu à ces paroles. En tout cas, environ cinq jours après, ou un peu plus, elle se mit au lit avec la fièvre. Pendant sa maladie, il lui arriva un jour de perdre conscience et de ne plus reconnaître ceux qui l’entouraient. Nous sommes accourus, mais elle a vite repris ses sens; elle nous vit debout près d’elle, mon frère et moi, et elle nous dit, avec l’air de chercher quelque chose: « Où étais-je? »
Puis, nous voyant accablés de tristesse, elle dit: «Vous enterrerez ici votre mère.» Je me taisais en retenant mes larmes. Quant à mon frère, il lui dit quelques mots:
qu’elle ne devait pas souhaiter mourir à l’étranger mais, comme un sort plus heureux, dans sa patrie. En l’entendant, ma mère eut le visage anxieux et lui jeta un regard de reproche pour avoir eu cette pensée. Puis elle me regarda: «Vois ce qu’il dit.» Et, s’adressant à nous deux: « Enterrez mon corps n’importe où; que cela ne vous donne aucun souci. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, partout ou vous serez». Lorsqu’elle eut prononcé cette phrase en cherchant ses mots, elle garda le silence, car la maladie s’aggravait et la faisait souffrir.

Qui nous fera comprendre pourquoi l’homme peine à chercher sans jamais atteindre?
Ce que l’oeil n’a pas vu, ni l’oreille entendu, ce qui n’est pas monté au coeur de l’homme, voilà ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. À nous, Dieu l’a révélé par l’Esprit, car l’Esprit sonde tout, jusqu’aux profondeurs de Dieu.

Entrer dans la joie du Seigneur. (Saint AUGUSTIN)
Nous étions seuls, ma mère et moi, debout, accoudés à une fenêtre; de là, le jardin intérieur de la maison où nous logions se présentait à nos regards c ‘était à Ostie, près des bouches du Tibre, à l’écart des agitations, après les fatigues d’un long voyage; nous y refaisions nos forces pour la traversée. Nous parlions ensemble dans un tête-à-tête fort doux. Oubliant le passé, tendus vers l’avenir, nous nous demandions en présence de la Vérité que tu es, Seigneur, ce que pourrait être cette vie éternelle des saints, que l’oeil n’a vue, ni l’oreille entendue, ni le coeur de l’homme senti monter en lui. Nous disions donc : Si en quelqu’un faisait silence le tumulte de la chair, silence les images de la terre et des eaux et de l’air, silence même les cieux, et si l’âme aussi en soi faisait silence et se dépassait ne pensant plus à soi, silence les songes et les visions de l’imagination; et toute langue et tout signe et tout ce qui passe laissaient silence en quelqu’un absolument – car, si on peut les entendre, toutes ces choses disent : « Ce n’est pas nous qui nous sommes faites mais celui-là nous a faites qui demeure à jamais;»
-cela dit, si désormais elles se taisaient puisqu’elles nous ont dressé l’oreille vers celui qui les a faites, et s’il parlait lui-même, seul, non par elles mais par lui-même, et qu’il nous fît entendre son verbe non par langue de chair, ni par voix d’ange, ni par fracas de nuée, ni par énigme de parabole, mais que lui-même, que nous aimons en elles, lui-même se fit entendre à nous sans elles – comme à l’instant nous avons tendu nos êtres et d’une pensée rapide nous avons atteint l’éternelle sagesse qui demeure au-dessus de tout -si cela se prolongeait et que se fussent retirées les autres visions d’un ordre bien inférieur, et que celle-là seule ravît et absorbât et plongeât dans les joies intérieures celui qui la contemple, et que la vie éternelle fût telle qu’a été cet instant d’intelligence après lequel nous avons soupiré, n’est-ce pas cela que signifie Entre dans la joie de ton Seigneur? Et pour quand, cette joie ? N’est-ce pas le jour où nous ressusciterons tous sans être tous changés ? Ma mère dit alors : « Mon fils, en ce qui me concerne, plus rien n’a de charme pour moi dans cette vie. Que pourrais-je faire encore ici-bas ? Pourquoi y serais-je ? Je ne sais; je n’ai plus rien à espérer de ce siècle. Une seule chose me faisait désirer de rester assez longtemps dans cette vie te voir chrétien catholique avant ma mort. Je suis plus que comblée dans ce que mon Dieu m’a accordé : tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre et je te vois son serviteur. Qu’est-ce que je fais ici? »

PRIÈRE
Dieu très bon, réconfort de ceux qui pleurent, tu accueillais avec amour les larmes de sainte Monique pour la conversion de son fils Augustin. Accorde-nous, à la prière de la mère et du fils, de savoir pleurer nos péchés pour obtenir de toi le pardon.

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