Archive pour la catégorie 'saints – biographie'

31 juillet – Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites (1491-1556) (m)

31 juillet, 2009

du site:

http://www.mariedenazareth.com/2397.0.html?&L=0

31 juillet – Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites (1491-1556) (m)

Fondateur de la Compagnie de Jésus, saint Ignace naquit au château de Loyola, en Espagne. Il fut d’abord page du roi Ferdinand V ; puis il embrassa la carrière des armes. Il ne le céda en courage à personne, mais négligea complètement de vivre en chrétien, dirigé uniquement par l’orgueil et l’amour des plaisirs.

De ce chevalier mondain, Dieu allait faire l’un des premiers chevaliers chrétiens de tous les âges

Au siège de Pampelune, un boulet de canon brisa la jambe droite du jeune officier, qui en peu de jours fut réduit à l’extrémité et reçut les derniers sacrements. Il s’endormit ensuite et crut voir en songe saint Pierre, qui lui rendait la santé en touchant sa blessure. A son réveil, il se trouva hors de danger, quoique perclus de sa jambe. Pour se distraire, il demanda des livres ; on lui apporta la Vie de Jésus-Christ et la Vie des Saints. Il les lut d’abord sans attention, puis avec une émotion profonde.

Il se livra en lui un violent combat ; mais enfin la grâce l’emporta, et comme des hommes de cette valeur ne font rien à demi, il devint, dans sa résolution, un grand saint dès ce même jour. Il commença à traiter son corps avec la plus grande rigueur ; il se levait toutes les nuits pour pleurer ses péchés. Une nuit, il se consacra à Jésus-Christ par l’entremise de la Sainte Vierge, refuge des pécheurs, et Lui jura une fidélité inviolable.

Marie lui apparut une nuit, confirmant sa conversion

Une autre nuit, Marie lui apparut environnée de lumière, tenant en Ses bras l’Enfant Jésus. Peu après, Ignace fit une confession générale. Puis à la façon des chevaliers de l’époque, ce sera la veillée d’armes à l’autel de Notre-Dame de Montserra. Ensuite, il et se retira à Manrèze, pour s’y livrer à des austérités qui n’ont guère d’exemple que dans la vie des plus célèbres anachorètes : vivant d’aumônes, jeûnant au pain et à l’eau, portant le cilice, il demeurait tous les jours six ou sept heures à genoux en oraison. Le démon fit en vain des efforts étonnants pour le décourager. C’est dans cette solitude qu’il composa ses Exercices spirituels, l’un des livres les plus sublimes qui aient été écrits par la main des hommes.

Passons sous silence son pèlerinage en Terre Sainte et différents faits merveilleux de sa vie, pour rappeler celui qui en est de beaucoup le plus important, la fondation de la Compagnie de Jésus (1534), que l’on pourrait appeler la chevalerie du Christ et le boulevard de la chrétienté. Cette fondation est assurément l’une des plus grandes gloires de l’Église catholique ; sciences profanes et sciences sacrées, enseignement, apostolat, rien ne devait être étranger à la Compagnie d’Ignace : « Ad majorem Dei gloriam! « A la plus grande gloire de Dieu! » 

(« Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950).

SAINT JACQUES LE MAJEUR (biographie)

24 juillet, 2009

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/100.htm

SAINT JACQUES LE MAJEUR *
 

Cet apôtre fut appelé Jacques, fils de Zébédée, Jacques, frère de Jean, Boanergès, c’est-à-dire fils du tonnerre, et Jacques le Majeur. On appelle Jacques, fils de Zébédée; non pas seulement parce qu’il fut son fils selon la chair, mais pour faire comprendre son nom. Zébédée signifie donnant ou donné, et saint Jacques se donna lui-même à J. C. par sa mort qui fut un martyre; et il a été donné de Dieu pour être notre patron ** spirituel. On l’appelle Jacques, frère de Jean, parce qu’il fut son frère et, selon la chair et selon la ressemblance de la cou-: duite. Tous les deux en effet eurent le même zèle, le même désir de savoir, et firent les mêmes souhaits. Ils eurent le même zèle pour venger le Seigneur ; en effet comme les Samaritains ne voulaient pas recevoir J -C., Jacques et Jean dirent: « Voulez-vous que nous commandions que le feu du ciel descende et qu’il consume ces gens-là ? » Ils eurent le même goût pour apprendre : ce furent eux principalement qui interrogèrent J.-C. au sujet du jour du jugement et des autres choses a venir. Ils firent les mêmes souhaits, car tous les deux voulurent avoir leur place pour s’asseoir l’un à la droite et l’autre à la gauche de J.-C. On l’appelle fils du tonnerre, en raison du bruit que faisaient ses prédications, parée qu’il effrayait les méchants, il excitait les paresseux, et il s’attirait l’admiration générale par la profondeur de ses paroles. II en fut de lui comme de saint Jean; dont Bède dit: «  Il a retenti si haut 

* Pour la légende de saint Jacques, on peut consulter les notes de Bivar sur la Chronique de Dexter. Les traditions des églises d’Espagne s’y trouvent exposées fort au long.

** Le lecteur se rappelle que l’auteur s’appelle Jacques.

que s’il eût retenti un peu plus, le monde entier n’aurait pu le contenir. » On l’appelle Jacques le Majeur comme l’autre est appelé le Mineur : 1° en raison de vocation; car il fut appelé le premier par J.-C. 2° en raison de familiarité; car J.-C. parait avoir été plus familier avec lui qu’avec l’autre ; on en a la certitude, puisque le Sauveur l’admettait dans ses secrets ainsi il l’admit à la résurrection de, la jeune fille, et à sa glorieuse transfiguration; 3° en raison de sa passion; car ce fut le, premier des apôtres qui souffrit le martyre. De même qu’on l’appelle majeur pour avoir été le premier à l’honneur de l’apostolat, de même on peut l’appeler majeur pour avoir été appelé le premier à la gloire de l’éternité.

Saint Jacques, apôtre, fils de Zébédée, après l’ascension du Seigneur, prêcha en Judée et dans le pays de Samarie ; il vint enfin en Espagne, pour y semer la parole de Dieu; mais comme il voyait que ses paroles ne profitaient pas, et qu’il n’y avait gagné que neuf disciples, il en laissa deux seulement pour prêcher, dans le pays, et il revint avec les autres en Judée. Cependant maître Jean Beleth dit qu’il ne convertit qu’un seul homme en Espagne. Pendant qu’il prêchait en Judée ,la parole de Dieu, un magicien nommé Hermogène,d’accord avec les Pharisiens, envoya à saint Jacques un de ses disciples, nommé Philétus, pour prouver à l’apôtre que ce qu’il annonçait était faux. Mais l’apôtre l’ayant convaincu devant une foule de personnes par des preuves évidentes, et opéré en sa, présence de nombreux, miracles, Philétus revint trouver Hermogène, en justifiant la doctrine de saint Jacques : il raconta en outre les miracles opérés par le saint, déclara vouloir devenir son disciple; et l’exhorta lui-même à l’imiter. Mais Hermogène en colère, le rendit tellement (270) immobile par sa magie qu’il ne pouvait remuer un seul membre : « Nous verrons, dit-il, si tort Jacques te déliera. » Philétus informa Jacques de cela par son valet, l’apôtre lui envoya son suaire et dit : «Qu’il prenne ce suaire et qu’il dise : « Le Seigneur relève, ceux qui sont abattus ; il délie ceux qui sont enchaînés (Ps. CXLV). » Et aussitôt qu’on eut touché Philétus avec le suaire, il fut délié de ses chaînes, se moqua des sortilèges d’Hermogène et se hâta d’aller trouver saint Jacques. Hermogène irrité convoqua les démons, et leur ordonna de lui amener Jacques garrotté avec Philétus, afin de se venger d’eux et qu’à l’avenir les disciples de l’apôtre n’eussent plus l’audace de l’insulter. Or, les démons qui vinrent vers Jacques se mirent à hurler dans l’air en disant : « Jacques, apôtre, ayez pitié de nous; car nous brûlons dès avant que notre temps soit venu. » Saint. Jacques leur dit : « Pourquoi êtes-vous venus vers moi? » Ils répondirent : « C’est Hermogène qui nous a envoyés pour vous amener à lui, avec Philétus ; mais à peine nous dirigions-nous vers vous que l’ange de Dieu nous a liés avec des chaînes de feu et nous a beaucoup tourmentés. » « Que l’ange du Seigneur vous délie, reprit l’apôtre; retournez à Hermogène et amenez-le moi garrotté, mais sans lui faire de’ mal. » Ils s’en allèrent donc prendre Hermogène, lui lièrent les mains derrière le dos et l’amenèrent ainsi garrotté à saint Jacques, en disant : « Où tu nous as envoyés, nous avons été brûlés et horriblement tourmentés. » Et les démons dirent à saint Jacques : « Mettez-le sous notre puissance, afin que nous nous vengions des injures (271) que vous avez reçues et du feu qui nous a brûlés. Saint Jacques leur dit : « Voici Philétus devant vous, pourquoi ne le tenez-vous pas? » Les démons répondirent : « Nous ne pouvons même pas toucher de la main une fourmi qui est dans vôtre chambre. » Saint Jacques alors dit à Philétus . « Afin de rendre le bien , polir le mal, selon que J.-C. nous l’a enseigné, Hermogéne vous a liés; vous, déliez-le. » Hermogène libre resta confus et saint Jacques lui dit : « Va librement oit tu voudras ; car nous n’avons pas pour principe de convertir quelqu’un malgré soi. » Hermogène répondit : « Je connais trop la rage- des démons : Si vous ne me donnez un objet que je porte avec moi, ils me tueront. » Saint Jacques lui donna son bâton : alors Hermogène alla chercher tous ses livres de magie et les apporta à l’apôtre pour que celui-ci les brûlât. Mais saint Jacques, de peur que l’odeur de ce feu n’incommodât ceux qui n’étaient point sur leur garde, lui ordonna de jeter les livres dans la mer. Hermogène, à son retour, se prosterna aux pieds de l’apôtre et lui dit : « Libérateur des âmes, accueillez un pénitent plue vous avez épargné jusqu’ici, quoique envieux et calomniateur.» Dès, lors il vécut dans la crainte de Dieu, au point qu’il opéra une foule de prodiges. Alors les Juifs, transportés de colère en voyant Hermogène converti, vinrent trouver saint Jacques et lui reprochèrent de prêcher Jésus crucifié. Mais il leur prouva avec évidence par les Écritures la venue du Christ et sa passion, et plusieurs crurent*.

* On peut voir, dans le transept sud de la cathédrale d’Amiens, des hauts reliefs reproduisant ce récit.

Or, Abiathar, qui était grand-prêtre cette année-là, excita une sédition parmi le peuple; il fit conduire à Hérode Agrippa l’apôtre, une corde au cou. Le prince ordonna de décapiter saint Jacques et un paralytique couché sur le chemin lui cria de le guérir: Saint Jacques lui dit: « Au nom de J.-C. pour la foi duquel on va me couper la tête, lève-toi guéri, et bénis ton créateur. » A l’instant il se leva guéri et bénit le Seigneur. Or, un scribe appelé Josias, qui avait mis la cordé au coi de l’apôtre et qui le tirait, à la vue de ce miracle, se jeta à ses pieds, lui adressa des excuses et demanda à se faire chrétien. Abiathar à cette vue le fit empoigner et lui dit: « Si tu ne maudis le nom du Christ, tu seras décapité en même temps que Jacques. » Josias reprit : « Maudit sois-tu toi-même, maudites soient tes années, mais que le nom du Seigneur J.-C. soit béni dans les siècles.» Alors Abiathar lui fit frapper la bouche à coups de poing et envoya demander à Hérode l’autorisation de le décapiter avec Jacques*. Tous les deux allaient être décapités quand saint Jacques demanda au bourreau un vase plein d’eau, et baptisa Josias, immédiatement. L’un et l’autre consommèrent leur martyre,un instant après, en ayant la tête tranchée.

Saint Jacques fut décollé le 8 des calendes d’avril **, le jour de l’Annonciation du, Seigneur; son corps fut transporté à Compostelle, le 8 des calendes d’août ***
 

* Ou bien, selon une autre version, le fit décapiter sans en demander l’autorisation à Hérode.

** 25 mars.

*** 25 juillet.
 

et enseveli le 3 des calendes de janvier *, parce que la construction de son tombeau dura de août à janvier. L’Église établit qu’on célébrerait universellement sa fête au 8 des calendes d’août, qui est un temps plus convenable. Or, après que saint Jacques eut été décollé, ainsi que le rapporte Jean Beleth, qui a écrit avec soin l’histoire de cette translation , ses disciples enlevèrent son corps pendant 1a nuit par crainte des Juifs, le mirent sur un vaisseau; et abandonnant à la divine Providence le soin de sa sépulture, ils montèrent sur ce navire dépourvu de gouvernail ; sous la conduite de l’ange de Dieu, ils abordèrent en Galice, au royaume de Louve. Il y avait alors en Espagne une reine qui portait réellement ce nom et qui le méritait. Les disciples déchargèrent le corps, et le posèrent sur une pierre énorme, qui, en se fondant comme de la cire sous le corps, se façonna merveilleusement en sarcophage. Les disciples vinrent dire à Louve : « Le Seigneur J.-C. t’envoie le corps de son disciple, afin que tu reçoives mort celui que tu n’as pas voulu recevoir vivant. » Ils lui racontèrent alors le miracle par lequel il avait abordé en son pays sans gouvernail; et lui demandèrent un lieu convenable pour sa sépulture. La reine entendant cela; toujours selon Jean Beleth, les adressa, par supercherie, à un homme très cruel, ou bien, d’après d’autres auteurs, au roi d’Espagne, afin d’obtenir là-dessus son consentement; mais ce roi les lit mettre en prison. Or, pendant qu’il était à table,

* 30 décembre.

** Chap. CXL.  

l’ange du Seigneur ouvrit la prison et les laissa s’en aller en liberté. Quand le roi l’eut appris, il envoya à la hâte des soldats pour les ressaisir. Un pont sur lequel passaient les soldats vint à s’écrouler, et tous furent novés dans le fleuve. A cette nouvelle, le roi, qui regrettait ce qu’il avait fait et qui craignait pour soi et pour les siens, envoya prier, les disciples de revenir chez lui et leur permit de lui demander tout ce qu’ils voudraient. Ils revinrent donc et convertirent à la foi tout le peuple de la cité. Louve fut très chagrinée en apprenant ces: faits; et quand les disciples la vinrent trouver pour lui présenter l’autorisation du roi, elle répondit : « Prenez mes boeufs qui sont en tel endroit ou sur la montagne ; attelez-les à un char, portez le corps de votre maître, puis dans le lieu qu’il vous plaira, bâtissez à votre goût. » Or, elle parlait en louve, car elle savait que ces boeufs étaient des taureaux indomptés et sauvages ; c’est pour cela qu’elle pensa qu’on ne pourrait ni tes réunir, ni les atteler, ou bien que si on pouvait es accoupler; ils courraient çà et là, briseraient le char, renverseraient le corps et tueraient les conducteurs eux-mêmes. Mais il n’y a point de sagesse contre Dieu (Prov., XXI). Ceux-ci, ne soupçonnant pas malice, gravissent la montagne, où ils rencontrent un dragon qui respirait du feu ; il allait arriver sur eux, quand ils firent le signé de la croix pour se défendre et coupèrent ce dragon par le milieu du ventre. Ils firent aussi le signe de la croix sur les taureaux qui, instantanément, deviennent doux comme des agneaux ; on les attelle ; et on met sur le char le corps de saint Jacques avec la pierre sur (275) laquelle il avait été déposé. Les boeufs alors, sans que personne les dirigeât, amenèrent le corps au milieu du palais de Louve qui, à cette vue, resta stupéfaite. Elle crut et se fit chrétienne. Tout ce que les disciples demandèrent, elle le leur accorda; elle dédia en l’honneur de saint Jacques son palais pour en faire une église qu’elle dota magnifiquement; puis elle finit sa vie dans la pratique des bonnes oeuvres. — Le pape Calixte dit qu’un, homme du diocèse de Modène, nommé Bernard, était captif et enchaîné au fond d’une tour ; constamment il invoquait saint Jacques. Le saint lui apparut : « Viens, lui dit-il, suis-moi en Galice » ; puis il brisa, ses chaînes et disparut; alors le prisonnier suspendit ses chaînes à son cou, monta au haut de la tour d’où il ne fit qu’un saut sans se blesser, bien que la tour eût soixante coudées de hauteur. — Un homme, dit Bède, avait commis à plusieurs reprises un péché énorme; or, l’évêque, peu rassuré en l’absolvant en confession, envoya cet homme à Saint-Jacques en lui donnant une cédule sur laquelle ce péché avait été écrit. Le pèlerin posa, le jour de la fête du saint, la cédule sur l’autel et pria saint Jacques de lui remettre le péché par ses mérites; après quoi il ouvrit la cédule et trouva tout effacé ; il rendit grâces à Dieu et à saint Jacques et raconta publiquement le fait à tout le monde. — Trente hommes de la Lorraine, au rapport de Hubert de Besançon, allèrent vers l’an 1080 à Saint-Jacques, et se donnèrent l’un à l’autre, un seul excepté, la promesse de s’entr’aider. Or, l’un d’eux étant tombé malade, ses compagnons l’attendirent pendant 15 jours; mais enfin tous l’abandonnent à l’exception de celui-là (276) seul qui ne s’était pas engagé. Il le garda au pied du mont Saint-Michel ; mais sur le soir le malade mourut: Or, le survivant eut une grande peur occasionnée par la solitude de l’endroit, par la présence du cadavre, par la nuit qui menaçait d’être noire, enfin par la férocité des barbares du pays; à l’instant saint Jacques lui apparut, sous la figure d’un chevalier et le consola en disant : « Donne-moi ce mort, et toi, monte derrière moi sur le cheval. » Ce fut ainsi que, cette nuit-là avant le lever du soleil, ils firent quinze journées de chemin et arrivèrent à Montjoie qui n’est qu’à une demi-lieue de Saint-Jacques. Là le saint les mit à terre et commanda de convoquer les chanoines de Saint-Jacques pour ensevelir le pèlerin qui était mort, et de dire à ses compagnons, que, pour avoir manqué à leur promesse, leur pèlerinage ne vaudrait rien. Le pèlerin accomplit ces ordres, et ses compagnons furent très saisis et pour le chemin qu’il avait fait, et des paroles qu’il leur rapporta avoir été dites par saint Jacques.

D’après le pape Calixte , un Allemand, allant avec son fils à Saint-Jacques, vers l’an du Seigneur 1090, s’arrêta pour loger à Toulouse chez un hôte qui l’enivra et cacha une coupe d’argent dans sa malle. Quand, ils furent partis le lendemain, l’hôte les poursuivit comme des voleurs et leur reprocha d’avoir volé sa coupe d’argent. Comme ils lui disaient qu’il les fît punir s’il pouvait trouver la coupe sur eux, on ouvrit leur malle

* On parait douter si l’opuscule sur les miracles de saint Jacques appartient au pape Calixte. Il est tiré tout entier de Vincent de Beauvais : Spécula Hist., liv. XXVII. — Césaire d’Hesterhach récite le fait qui suit, liv. III, ch. LVIII.

et on trouva l’objet : on les traîna de suite chez le. juge. Il y eut un jugement qui prononçait que tout leur avoir fût adjugé à l’hôte, et que l’un des deux serait pendu. Mais comme le ‘père voulait mourir à la place du fils et le fils à la place du père, le fils fut pendu et le père continua, tout chagrin, sa route vers Saint-Jacques. Or, vingt-six jours après, il revint, s’arrêta auprès du corps de son fils et il poussait des cris lamentables; quand voici que le fils attaché à la potence se mit à le consoler en disant : « Très doux père, ne pleure pas; car je n’ai jamais été si bien; jusqu’à ce jour saint Jacques  m’a sustenté, et il me restaure d’une douceur céleste. » En entendant cela, le père courut à la ville, le peuple vint, détacha le fils du pèlerin qui ‘était sain et sauf, et pendit l’hôte. — Hugues de Saint-Victor raconte qu’un pèlerin allait ,à Saint-Jacques, quand. le démon lui apparut sous la figure de ce saint et lui rappelant toutes les misères de la vie présente, il ajouta qu’il serait heureux s’il se tuait en sort honneur. Le pèlerin saisit une épée et se tua tout aussitôt. Et comme celui chez lequel il avait reçu l’hospitalité- passait pour suspect et craignait beaucoup de mourir, voilà que, à l’instant, le mort ressuscite, et dit qu’au moment où le démon, à la persuasion duquel il s’était donné la mort, le conduisait au supplice, le bienheureux Jacques était, venu, l’avait arraché des mains du démon et l’avait mené au trône du souverain juge; et là, malgré les accusations du démon, il avait obtenu d’être rendu à la vie. — Un jeune homme du territoire de Lyon, selon le récit de Hugues, abbé de Cluny, avait coutume d’aller (278) souvent à Saint-Jacques et avec dévotion. Une fois, qu’il y voulait aller, il tomba, cette nuit-là même, dans le péché de fornication. Il partit donc; et une nuit, le diable lui apparut sous la figure de saint Jacques et lui dit : « Sais-tu qui je suis? » Le jeune homme lui demanda qui il était, et le diable lui dit : « Je suis l’apôtre Jacques que tu as coutume de visiter chaque année. Tu sauras que je me réjouissais beaucoup de ta dévotion, mais dernièrement, en sortant de ta maison, tu as commis une fornication et sans t’être confessé, tu as eu la présomption de t’approcher de moi, comme si ton pèlerinage pût plaire à Dieu et à moi. Cela n’est pas convenable : car quiconque désire venir à moi en pèlerinage doit d’abord s’accuser de ses péchés, en confession et ensuite faire le pèlerinage pour expier ses péchés. » Après avoir dit ces mots; le démon disparut. Alors le jeune homme tourmenté se disposait à revenir, chez lui, à se confesser, et ensuite à recommencer son voyage. Et voici que le diable lui apparaissant de nouveau, sous la figure de l’apôtre, le dissuada complètement de son projet, en l’assurant que jamais son péché ne lui serait remis, s’il ne se coupait radicalement les membres qui servent à la génération, qu’au reste il serait plus heureux, s’il voulait se tuer et être martyr en son honneur et nom. Pendant la nuit, et quand ses compagnons dormaient, le jeune homme prit une épée, se coupa les membres de la génération, ensuite il se perça le ventre avec le même instrument. Ses compagnons à leur réveil, voyant cela, eurent grande peur, et prirent aussitôt la fuite de crainte de passer pour coupables de cet (279) homicide. Néanmoins pendant qu’on préparait sa fosse, celui qui était mort revint à la vie. Tout le monde s’enfuit épouvanté, et le pèlerin raconta ainsi ce qui lui était arrivé : « Quand je me fus tué a la suggestion du malin esprit, les démons me prirent ; et ils me conduisaient vers Rome, quand voici saint Jacques qui accourut après nous, en reprochant vivement ces tromperies aux démons. Et après s’être disputés longtemps, saint Jacques les y forçant, nous vînmes dans un pilé où la sainte Vierge s’entretenait avec un grand nombre de saints. Jacques t’ayant implorée pour moi, la sainte Vierge adressa des reproches sévères aux, démons et ordonna que je revinsse à la vie. Alors saint Jacques me prit et me ressuscita, comme vous voyez. Et trois jours, après il ne lui restait de ses blessures que des cicatrices ; après quoi il se remit en route, et quand il eut rejoint ses compagnons, il leur raconta tout ce qui s’était passé.

Un Français, ainsi que le raconte le pape Calixte, allait, en l’an 1100, avec sa femme et ses fils, a Saint Jacques, tant pour éviter la mortalité sévissant en France, que pour accomplir le désir de visiter saint Jacques. Arrivé à Pampelune, sa femme mourut, et son hôte s’empara, de tout son argent et du, cheval qui servait de monture à ses enfants. Il s’en alla désolé portant plusieurs de ses enfants sur ses épaules,. et menant les autres par la main: Un homme avec un âne le rencontra et touché de compassion, il lui prêta son âne, afin que les enfants montassent dessus. Quand le pèlerin fut arrivé à Saint-Jacques, pendant qu’in veillait et priait, le saint apôtre lui apparut et lui (280) demanda s’il le connaissait: et il répondit que non : alors le saint lui dit : « Je suis l’apôtre Jacques qui t’ai prêté mon âne et je te le prête encore pour tort, retour : mais tu sauras d’avance que ton hôte mourra en tombant de l’étage de sa maison ; tu recouvreras alors tout ce qu’il t’avait volé. » Les choses étant arrivées ainsi, cet homme revint joyeux à sa maison; et quand il eut descendu ses enfants de dessus l’âne, cet animal disparut. — Un marchand, injustement dépouillé par un tyran, était détenu en prison, et invoquait saint Jacques à son secours. Saint Jacques lui apparut. en présence de ses gardes et le conduisit jusqu’au haut de la tour qui s’abaissa aussitôt de telle sorte que le sommet était au niveau de la terre : il en descendit sans faire un saut et s’en alla délivré. Les gardes qui le poursuivaient passèrent auprès de lui, sans le voir. — Hubert de Besançon raconte que trois militaires, du diocèse de Lyon, allaient à Saint-Jacques. L’un d’eux, à la prière d’une pauvre femme qui le lui avait demandé pour l’amour de saint Jacques, portait sur son cheval un petit sac qu’elle avait plus loin, il rencontra un homme malade et qui n’avait plus la force de continuer sa route, il le mit encore sur son cheval ; quant à lui, il portait le bourdon du malade avec le sac de la femme en suivant l’animal : mais la chaleur du soleil et la fatigue du chemin l’ayant accablé, à son arrivée en Galice, il tomba très gravement malade : et comme ses compagnons l’intéressaient au salut de son âme, il resta muet pendant trois jours; mais au quatrième, alors que ses compagnons attendaient le moment de son trépas, il poussa un long soupir et (281) dit: « Grâces soient rendues à Dieu et à saint Jacques, aux mérites duquel je dois d’être délivré. Je voulais bien faire ce que vous me recommandiez, mais les démons sont venus  m’étrangler si violemment que je ne pouvais rien prononcer qui eût rapport au salut de mon âme. Je vous entendais bien, mais je ne pouvais nullement répondre. Cependant saint Jacques vient d’entrer ici portant à la main gauche le sac de la femme, et à sa droite le bâton du pauvre auxquels j’avais prêté aide en chemin, de sorte qu’il avait le bourdon en guise de lame et le sac pour bouclier, il assaillit les diables comme s’il eût été en colère, et en levant le bâton, il les effraya et les mit en fuite. Maintenant c’est grâce à saint Jacques que je suis délivré et que la parole  m’a été rendue. Appelez-moi. un prêtre, car je ne puis plus être longtemps en vie. » Et se tournant vers l’un deux; il lui dit : « Mon ami, ne reste plus davantage au service de ton maître, car il est vraiment damné et dans peu il- mourra de malemort. » Quand cet homme eut été enseveli, le soldat. rapporta à son maître ce qui avait été dit : celui-ci n’en tint compte, et refusa de s’amender : mais peu de temps après il mourut percé d’un coup de lance dans une bataille *.

Le pape Calixte rapporte qu’un homme de Vézelai, dans un pèlerinage qu’il fit à Saint-Jacques, se trouvant à court d’argent, avait honte de mendier. En se reposant sous un arbre, il songeait que saint Jacques le nourrissait. Et à son réveil, il trouva près de sa tête tin pain cuit sous la cendre, avec lequel il vécut quinze

* Saint Anselme, t. II, p. 335. 

jours, tant qu’il arriva citez lui. Chaque jour il en mangeait deux fois suffisamment, et le jour suivant, il le retrouvait entier dans son sac. — Le pape Calixte raconte que vers l’an du Seigneur 1100, un citoyen de Barcelone, venu à Saint-Jacques, se contenta de demander de né plus tomber à l’avenir dans les mains des ennemis. En revenant par la Sicile, il fut pris en mer par les Sarrasins et vendu plusieurs fois dans les marchés, mais toujours les chaînes qui le liaient se brisaient. Ayant été vendu pour la treizième fois, il fut garrotté avec des chaînes doubles. Alors il invoqua saint Jacques qui lui apparut et lui dit : « Quand tu étais dans mon église, tu as demandé la délivrance du corps au préjudice du salut de ton âme ; c’est pour cela que tu es tombé dans ces périls; mais parce que le Seigneur est miséricordieux, il  m’a envoyé pour te racheter. » A l’instant ses chaînes se rompirent, et passant à travers le pays et les châteaux des Sarrasins, emportant avec lui une partie de sa chaîne pour témoigner du miracle,. il arriva dans son pays, au vu et à l’admiration de tous. Lorsque quelqu’un le voulait prendre; il n’avait qu’à montrer sa chaîne et l’ennemi s’enfuyait : et quand les lions et autres bêtes féroces voulaient se jeter sur lui, en passant dans les déserts, seulement en voyant sa chaîne, ils étaient saisis d’une grande terreur et s’éloignaient. — L’an du Seigneur 1238, la veille de saint Jacques, en un château appelé Prato situé entre Florence et Pistoie, un jeune homme, déçu, par une simplicité grossière, mit le feu aux blés de son tuteur qui voulait usurper son bien. Pris et convaincu, il fut condamné à être brûlé, après avoir (283) été traîné à la queue d’un cheval. Il confessa son péché et se dévoua à saint Jacques. Après avoir été traîné en chemisé sur un terrain pierreux, il ne ressentit aucune blessure sur le corps et sa chemise ne fut pas même déchirée. Enfin on le lie au poteau, on amasse du bais autour; le feu est mis, le bois et les liens brûlent ; mais comme il ne cessait d’invoquer saint Jacques, aucune tache de feu ne fut trouvée ni à sa chemise, ni à son corps. On voulait le jeter une seconde fois dans le feu, le peuple l’en arracha, et Dieu fut loué magnifiquement dans la personne de son saint apôtre.

SAINTE BRIGITTE de SUÈDE (23 juillet, f)

23 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20090723&id=5496&fd=0

SAINTE BRIGITTE de SUÈDE

Veuve, Fondatrice d’Ordre

(1302-1373)

Sainte Brigitte naquit en Suède, de famille royale. Sa mère avait été sauvée d’un naufrage en considération de l’enfant qu’elle portait dans son sein. Bien qu’à sa naissance un saint personnage eût reçu de la Sainte Vierge l’assurance que cette enfant ferait entendre sa voix dans tout l’univers, Brigitte fut muette, jusqu’à l’âge de trois ans; mais, ce temps écoulé, elle parla tout à coup aussi bien qu’une grande personne.

A l’âge de dix ans, elle fut singulièrement touchée d’un sermon sur la Passion du Sauveur. La nuit suivante, elle vit le divin Crucifié tout couvert de plaies et de sang, et L’entendit dire: « Regarde, Ma fille, comme J’ai été traité. – Et qui Vous a traité si cruellement? dit-elle. – Ce sont ceux qui Me méprisent et sont insensibles à Mon amour pour eux. » À partir de cette époque, la seule pensée des mystères de la Passion faisait couler ses larmes.

Une nuit qu’elle était en prière, sa tante, chargée de son éducation après la mort de sa mère, la surprit et voulut la frapper; mais la verge se rompit entre ses mains. Brigitte, tout enfant, était souvent assaillie par le démon qui prévoyait en elle une grande ennemie; mais elle trouvait un secours assuré en courant dans sa chambre se jeter aux pieds du crucifix qui lui avait parlé.

Malgré son goût pour la virginité, Brigitte accepta le mariage par obéissance; elle et le prince, son mari, se préparèrent par un an de prières et de bonnes oeuvres aux obligations de leur état. Dieu donna à ces pieux époux huit enfants. Brigitte fut le modèle des mères par sa sollicitude envers sa famille; elle éloignait de sa maison tout ce qui n’y aurait pas apporté l’édification et la vertu: « Après la lecture de la Bible, répétait-elle à ses enfants, n’ayez rien de plus cher que la Vie des Saints. »

A la mort de son mari, elle s’adonna aux saintes oeuvres avec plus de liberté que jamais, apprenant à ses enfants à laver les pieds des pauvres, à soigner les plaies des malades, à soulager toutes les misères. Mais la grande mission de sa vie, Brigitte l’accomplit pendant ses dernières années, qu’elle passa dans la pénitence et la contemplation de Jésus Crucifié. Ses révélations étonnantes ont fait d’elle la merveille de son siècle.

C’est à Rome, où elle aimait à séjourner près des tombeaux des Saints, que le Sauveur lui fit connaître l’heure de sa mort prochaine; elle rendit le dernier soupir en prononçant avec amour les dernières paroles de Jésus expirant: « Mon Père, je remets mon âme entre Vos mains. »

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

22 juillet – Sainte Marie-Madeleine

22 juillet, 2009

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22 juillet – Sainte Marie-Madeleine

Biographie

Marie-Madeleine, ainsi nommée en l’évangile selon saint Luc[1] parmi les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée, se retrouve dans les récits de la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la pécheresse[2] est depuis toujours discutée. Si la chose était de nature à pouvoir être parfaitement éclaircie, elle devrait l’être à présent, puisque tant d’habiles personnages l’ont traitée.

1° La pécheresse

Invité chez un pharisien, Jésus, la Sagesse de Dieu[3], accueille les pécheurs. Sa parole révèle la puissance de l’amour et la grâce du pardon à l’homme trop préoccupé de soi et peu conscient de son médiocre amour. L’attitude de Simon se caractérise par une triple inaction, alors que la pécheresse multiplie les gestes de repentir et d’amour qui, loin d’être pour Jésus une cause de scandale, manifestent une profonde contrition ; d’elle-même elle dénoue sa chevelure[4] et vénère les pieds du Maître avec une intense émotion. L’onction des pieds est un geste extraordinaire, signe d’un amour d’une intensité exceptionnelle. Le pharisien doute du caractère prophétique de Jésus qui se laisse toucher par une pécheresse au détriment de sa propre pureté, mais Jésus connaît le cœur de cette pénitente et, délicatesse suprême, il ne lui révèle la connaissance de ses péchés qu’au moment de les lui pardonner.

Ce texte fonde la nécessité de la contrition parfaite pour la rémission des péchés et son antériorité par rapport à elle, bien que cette contrition est elle-même le fruit de la grâce prévenante du Dieu de pardon. Il souligne l’importance de la foi dans le salut du pécheur, message si utile dans la maison du pharisien. Tandis qu’elle s’en va en paix, elle porte en elle le royaume de Dieu.

2° Disciple de Jésus.

En l’évangile selon saint Luc[5], Marie, appelée la Magdaléenne, est la première nommée des femmes qui assurent la subsistance de Jésus et des Douze. Ces femmes, étroitement associées à la vie du Maître, sont avec lui, ce qui est le propre de la vocation apostolique[6], mais leur présence est un acte permanent de reconnaissance envers celui qui les a guéries d’esprits mauvais et de maladies. Marie-Madeleine est privilégiée, puisqu’elle a été libérée de sept démons[7]. Le passé n’est mentionné que dans la mesure où il est vaincu par Jésus, et où l’être racheté se trouve désormais intimement lié à lui. Peut-on l’assimiler à la pécheresse ? La possession démoniaque n’est pas, de soi, synonyme de péché, mais en l’évangile selon saint Jean[8], l’équivalence est établie entre être pécheur et avoir un démon.

On la retrouve dans les récits de la Passion et peut-être avant, si on l’identifie à Marie de Béthanie. On remarque que Marie de Béthanie, comme la pécheresse et Marie de Magdala, se complait aux pieds de Jésus et connaît en même temps de grands élans d’amour ; on ne peut interpréter le deuxième verset du onzième chapitre de l’évangile selon saint Jean comme une allusion à la seule onction de Béthanie. L’unification des trois donne une cohérence certaine aux récits de la Passion. La relation entre l’onction et la mort apparaît plus étroite, si la femme qui pose un geste prophétique de grande portée, souligné par Jésus, est assimilée à celle qui est présente au pied de la croix et au tombeau.

Saint Marc[9] et saint Matthieu[10] signalent sa présence à quelque distance de la Croix, en tête des femmes qui ont suivi et servi Jésus depuis la Galilée ; l’évangile selon saint Jean[11] la place au pied de la croix près de Marie et de la femme de Cléophas. Les synoptiques la montrent au sépulcre regardant où l’on dépose le corps[12]. Elles furent, pour l’Église primitive, les témoins de la réalité de cet ensevelissement et les garantes d’une connaissance exacte de l’emplacement du tombeau de Jésus. Comparée à l’attitude des apôtres au cours de la Passion[13], la présence des femmes au Calvaire témoigne d’une fidélité sans faille et d’une communion persévérante aux épreuves du Christ. Ce sont elles qui accomplissent la parole de Jésus aux disciples : Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves[14].

3° Apôtre des apôtres[15]

Les évangiles de Pâques notent la présence de Marie-Madeleine au tombeau. Marc et Luc soulignent le côté négatif de son attitude : perplexité, crainte devant le vide du tombeau. Marc achève par leur étonnant silence, tandis que Matthieu montre leur grande joie, leur hâte à remplir leur mission, et décrit une rapide apparition de Jésus : et elles de s’approcher et d’étreindre ses pieds en se prosternant devant lui[16], détail qui permet de rendre compte de la réaction de Jésus en l’évangile selon saint Jean (XX 17). Saint Marc dit qu’il est d’abord apparu à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons.

Ici, En l’évangile selon saint Jean, Marie quitte deux fois le tombeau pour aller vers les disciples : la première fois, d’elle-même, pour annoncer la disparition du Seigneur ; la seconde fois, envoyée en mission pour révéler la présence du Ressuscité auprès du Père et de ses frères. Son amour pour le Christ apparaît dans toute son intensité : ses pleurs, mentionnés quatre fois, révèlent la profondeur du vide qu’elle ressent et l’épaisseur de son ignorance du mystère. Elle est si préoccupée de retrouver le corps qu’elle est incapable de reconnaître le Vivant. Sa foi ne s’éveille qu’à l’écoute de son nom : Marie. Un retournement total s’opère, elle retrouve son Maître avec le désir de ne plus le quitter. Mais Jésus l’invite à dépasser l’ordre du sensible pour devenir l’annonciatrice du mystère pascal. La relation de Marie-Madeleine à son Seigneur subit ici une véritable mutation, une transfiguration dans le feu de l’Esprit : Marie est appelée à le rejoindre là où il va, auprès du Père et dans l’Eglise, avec les frères.

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[1] Evangile selon saint Luc, VIII 2.

[2] Evangile selon saint Luc, VII, 36-50.

[3] Evangile selon saint Luc, VII, 34-35.

[4] Livre des Nombres, V 11-31.

[5] Evangile selon saint Luc, VIII 1-3.

[6] Evangile selon saint Marc, III 14.

[7] Evangile selon saint Luc, XI 24-26.

[8] Evangile selon saint Jean, VIII 46-49.

[9] Evangile selon saint Marc, XV 40-41.

[10] Evangile selon saint Matthieu, XXVII 55-56.

[11] Evangile selon saint Jean, XIX 25.

[12] Evangile selon saint Marc, XV 47 ; évangile selon saint Matthieu, XXVII 61 ; évangile selon saint Luc, XXIII 55 et XXIV 10.

[13] Evangile selon saint Matthieu, XXVI, 56.

[14] Evangile selon saint Luc, XXII, 28.

[15] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII 1-10 ; évangile selon saint Marc, XVI 1-11 ; évangile selon saint Luc, XXIV 1-11 ; évangile selon saint Jean, XX 1-18.

[16] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII, 9.
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Morceaux choisis

Ne me touchez pas, parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père. O Sainte femme qui avez saisi les pieds du Seigneur pour qu’il vous emporte vers le Père ! C’est une race nouvelle qu’il emportera : Eve qui désormais ne s’égare plus, mais saisit de toutes ses forces l’arbre de vie. Après cela le Christ l’envoie comme apôtre aux apôtres. O merveilleux renversement : Eve devient apôtre.

SaintHippolyte de Rome.

Puisque c’est par une femme que fut inaugrée la séparation d’avec Dieu par la désobéissance, il convenait qu’une femme fût aussi le premier témoin de la Résurrection, afin que la catastrophe qui avait résulté de la désobéissance fût redressée par la foi dans la Résurrection.

SaintGrégoire de Nysse.

De même qu’au début la femme fut l’instigatrice du péché pour l’homme, l’homme consommant l’erreur ; de même à présent celle qui avait goûté la première à la mort a vu la première la Resurrection. Selon l’ordre de la faute, elle fut la première au remède ; elle compense le désastre de l’antique déchéance par l’annonce de la Résurrection. Les lèvres de la femme avaient autrefois donné passage à la mort, les lèvres de cette femme rendent la vie.

SaintAmbroise de Milan.

Il y a trois saints qui m’ont agréé par-dessus tous les autres : sainte Marie, ma mère, saint Jean-Baptiste et sainte Marie-Madeleine.

Notre-Seigneur à Sainte Brigitte de Suède.

Sa pénitence est amour, son désert est amour, sa vie est amour, sa solitude est amour, sa croix est amour, sa langueur est amour et sa mort est amour. Je ne vois qu’amour en Madeleine. Je ne vois que Jésus en son amour, je ne vois que Jésus et amour dans son désert.

Le cardinal de Bérulle.

Marie Madeleine, après être venue au tombeau sans y trouver le corps du Seigneur, crut qu’on l’avait enlevé et porta cette nouvelle aux disciples. Une fois venus, ceux-ci constatèrent et ils crurent qu’il en était comme elle l’avait dit. L’Évangile note aussitôt : « Après cela, les disciples rentrèrent chez eux. » Puis il ajoute : « Mais Marie restait là dehors, à pleurer. »

A ce sujet, il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »

Elle a donc commencé par chercher, et elle n’a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c’est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s’est produit, c’est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’étaient pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David dit-il : « Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? » Aussi l’Église dit-elle encore dans le Cantique des cantiques : « Je suis blessée d’amour. » Et plus loin : « Mon âme a défailli. »

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, et qu’en nommant celui qu’elle cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui. Jésus lui dit : « Marie. » Après qu’il l’eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d’une façon particulière. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l’appelle aussitôt « Rabboni, c’est-à-dire maître », parce que celui qu’elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher.

Saint Grégoire le Grand

15 juillet – Saint Bonaventure

15 juillet, 2009

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15 juillet – Saint Bonaventure
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Biographie

Jean de Fidanza et de Ritella naît en 1221, à Bagnorea (entre Viterbe et Orvieto), dans une noble et opulente famille. Enfant, à la prière de sa mère, il est guéri d’une grave maladie par l’intercession de saint François. Ayant commencé ses études au couvent de Bagnorea, il les contine à Paris où il entre au noviciat des Franciscains et prend le nom de Bonaventure. Il étudie la théologie, l’Ecriture sainte et la patristique latine. En 1248, il débute dans l’enseignement, à l’université de Paris, comme bachelier biblique et commence à écrire des commentaires des livres saints.

En 1253, il fait un commentaire du « Livre des Sentences » ; dans de doctes tournois contre les ennemis des ordres nouveaux, il rompt des lances pour l’honneur de Dame Humilité, reine de tous les religieux, de Dame Pauvreté, la reine des Mendiants, et de ses sœurs Chasteté et Obéissance. Au chapitre de Rome, il est élu ministre général des Mineurs (2 février 1257), charge qu’il occupe jusqu’au 20 mai 1273. Il est comme le second fondateur de l’ordre qu’il préserve des excès des relâchés comme de ceux qui visent à un idéal intenable. En 1260, au chapitre de Narbonne, il promulgue des Constitutions.

Après enquête, il rédige la « Vie » officielle de saint François où il voit une montée en six étapes marquées par six apparitions du crucifix et qui s’achève par les stigmates. « Alors est réalisée ta première vision annonçant que tu serais un chef dans la chevalerie du Christ, et que tu porterais des armes célestes marquées du signe de la Croix. Au début de ta conversion, la vision de Jésus crucifié avait transpercé ton âme d’un glaive de douloureuse compassion ; tu avais entendu une voix tombant de la croix, comme du trône sublime du Christ et d’un autel sacré ; tu l’avais affirmé de ta bouche sacrée, et c’est pour nous maintenant une vérité incontestable. Plus tard, quand tu progressais en sainteté, le F. Sylvestre vit une croix sortant miraculeusement de ta bouche et le saint F. Pacifique aperçut deux glaives croisés qui transperçaient ton corps. Alors que saint Antoine prêchait sur le titre de la croix, l’angélique Monaldus te vit élevê dans les airs, les bras en croix. Toutes ces merveilles n’étaient pas des effets de l’imagination, mais une révélation céleste ; telle est la vérité que nous croyons et affirmons. Enfin, cette vision qui te montra tout ensemble, vers la fin de ta vie, l’image d’un séraphin sublime et celle de l’humble Crucifié, qui embrasa ton âme d’amour, imprima les stigmates dans ton corps et fit de toi un autre ange montant de l’Orient et portant le signe du Dieu vivant (Apocalypse, VII 2 ), cette vision corrobore la vérité de celles qui l’ont précédée et reçoit d’elles un surcroît d’authenticité. Par sept fois, la croix du Christ apparut merveilleusement à tes yeux ou en ta personne aux diflérentes époques de ta vie. Les six prernières apparitions étaient comme autant de degrés pour arriver à cette septième où tu trouverais enfin le repos. En effet, la croix du Christ qui t’est apparue et que tu as embrassée au début de ta conversion, que tu as portée continuellement dans la suite en toi-même par une vie très parfaite et que tu as présentée comme un modèle aux autres, nous a appris, avec une évidence incontestable, que tu étais enfin parvenu au sommet de la perfection évangélique. Et cette manifestation de la sagesse chrétienne imprimée dans la poussière de ta chair, nul homme vraiment dévot ne la rejettera. »

Pour que prospèrent tous les bercails de l’ordre franciscain, il faut l’œil du maître. Bonaventure, qui n’est pas robuste, s’impose les fatigues d’inspections fréquentes et de prédications nombreuses. Il parle aux Mineurs – près de cent fois – il parle aux Prêcheurs, aux bénédictins de Cluny et de Saint-Denis, à des clarisses, à des moniales, à des béguines et au peuple fidèle. Il s’adresse parfois à la Curie romaine et au clergé des cathédrales. Des pubIications ascétiques et mystiques portent au loin la pensée du grand contemplatif : opuscules sur la légende et l’ascèse franciscaines, petits traités spirituels. Peu avant 1257, il donne le Breviloquium que Gerson regardera comme le joyau de la théologie médiévale. En 1259, paraît son livre médité longuement sur l’Alverne, la plus belle sans doute des œuvres mystiques du XIII° siècle, l’Itinerarium mentis in Deum qui achemine l’âme vers Dieu ; l’amour s’y appuie sur la philosophie et la théologie, il s’élève par six degrés des créatures au Créateur, partant humblement du monde des sens : « Pour ce passage des créatures à Dieu, la nature ne peut rien et la science très peu de chose; il faut donner peu au travail de l’intelligence et beaucoup à l’onction ; peu à la langue et beaucoup à la joie intérieure ; peu à la parole et aux livres et tout au don de Dieu, c’est-à-dire au Saint-Espnt ; peu ou rien à la créature et tout au Créateur, Père, Fils et Saint-Esprit. Interrogez la grâce et non la science ; le désir et non l’intelligence; les gémissements de la prière et non l’étude livresque ; l’époux et non le maître ; Dieu et non l’homme ; l’obscurité et non la clarté ; non la lumière qui brille, mais le feu qui embrase tout entier et transporte en Dieu. »

Le pape Clément IV veut le nommer archevêque d’York (24 novembre 1265) mais Bonaventure esquive cette gloire. En 1271, après une vacance de trois ans, à Viterbe, il réussit à faire élire pape Grégoire X qui le crée cardinal-évêque d’Albano. Il meurt à Lyon le 14 juillet 1274.

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L’itinéraire de l’âme vers Dieu

Le Christ est le chemin et la porte, l’échelle et le véhicule ; il est le propitiatoire posé sur l’arche de Dieu et le mystère caché depuis le commencement.

Celui qui tourne résolument et pleinement ses yeux vers le Christ en le regardant suspendu à la croix, avec foi, espérance et charité, dévotion, admiration, exultation, reconnaissance, louange et jubilation, celui-là célèbre la Paque avec lui, c’est-à-dire qu’il se met en route pour traverser la mer Rouge grâce au bâton de la croix. Quittant l’Égypte, il entre au désert pour y goûter la manne cachée et reposer avec le Christ au tombeau, comme mort extérieurement mais expérimentant dans la mesure où le permet l’état de voyageur ce qui a été dit sur la croix au larron compagnon du Christ : « Aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis. »

En cette traversée, si l’on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle. Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit », que nul ne reçoit sauf celui qui le désire, et que nul ne désire, sinon celui qui au plus profond est enflammé par l’Esprit Saint que le Christ a envoyé sur la terre. Et c’est pourquoi l’Apôtre dit que cette mystérieuse sagesse est révélée par l’Esprit Saint.

Si tu cherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir, ton aspiration profonde et non pas ton intellect, le gémissement de ta prière et non ta passion pour la lecture ; interroge l’Époux et non le professeur, Dieu et non l’homme, l’obscurité et non la clarté ; non point ce qui luit mais le feu qui embrase tout l’être et le transporte en Dieu avec une onction sublime et un élan plein d’ardeur. Ce feu est en réalité Dieu lui-même dont « la fournaise est à Jérusalem. » C’est le Christ qui l’a allumé dans la ferveur brûlante de sa Passion. Et seul peut le percevoir celui qui dit avec Job : « Mon âme a choisi le gibet, et mes os, la mort. » Celui qui aime cette mort de la croix peut voir Dieu ; car elle ne laisse aucun doute, cette parole de vérité : « L’homme ne peut me voir et vivre. »

Mourons donc, entrons dans l’obscurité, imposons silence à nos soucis, à nos convoitises et à notre imagination. Passons avec le Christ crucifié de ce monde au Père. Et quand le Père se sera manifesté, disons avec Philippe : « Cela nous suffit » ; écoutons avec Paul : « Ma grâce te suffit » ; exultons en disant avec David : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir : le roc de mon cœur et mon héritage, c’est Dieu pour toujours. Béni soit le Seigneur pour l’éternité, et que tout le peuple réponde : Amen, amen ! »

St Bonaventure

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Prière

Transpercez mon âme, très doux Seigneur Jésus, dans tout ce qu’elle a de plus profond et de plus intime ; transpercez-la du dard tout suave et tout salutaire de votre amour, de ce dard de la véritable et pure charité, de cette charité très sainte qu’a eue votre apôtre saint Jean ; en sorte que mon âme languisse et se fonde sans cesse d’amour et de désir pour vous seul. Qu’elle soupire après vous et se sente défaillir à la pensée de vos tabernacles ; qu’elle n’aspire qu’à sa délivrance et à son union avec vous. Faites que mon âme ait faim de vous qui êtes le pain des anges, aliment des âmes saintes, notre pain quotidien supersubstantiel ayant en lui toute douceur et toute suavité délectable. O vous que le désir des anges est de contempler, puisse mon coeur être toujours affamé et toujours se nourrir de vous, mon âme être remplie jusque dans ses profondeurs de la suavité de vos délices. Que mon coeur ait toujours soif de vous, source de vie, source de sagesse et de science, source d’éternelle lumière, torrent de délices, abondance de la maison de Dieu. Qu’il n’aspire jamais qu’à vous, ne cherche et ne trouve que vous ; qu’il tende vers vous et parvienne jusqu’à vous ; qu’il ne pense qu’à vous, ne parle que de vous, et qu’il accomplisse toutes choses pour l’honneur et la gloire de votre nom, avec humilité et discernement, avec amour et plaisir, avec facilité et affection, avec persévérance jusqu’à la fin. Soyez toujours mon seul espoir et toute ma confiance, mes richesses et mes délices, mon plaisir et ma joie, mon repos et ma tranquillité, ma paix et ma suavité, mon parfum et ma douceur, ma nourriture et ma force, mon refuge et mon secours, ma sagesse et mon partage, mon bien et mon trésor. Qu’en vous seul, mon esprit et mon coeur soient à jamais fixés, affermis et inébranlablement enracinés. Amen.

Saint Bonaventure

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Liber de ligno viate, XXX

Afin que l’Eglise fût formée du côté du Christ pendant son sommeil sur la Croix et afin que fût accomplie la parole de l’Ecriture : Ils regarderont vers celui qu’ils auront transpercé (Zacharie XII 10), Dieu a disposé qu’un soldat ouvrît ce côté sacré en le perçant de sa lance et que, dans cet écoulement de sang et d’eau, fût versé le prix de notre salut : en jaillissant des profondeurs de ce Coeur, il donnerait aux sacrements de l’Eglise la vertu de conférer la vie de la grâce et désormais ceux qui vivraient dans le Christ auraient là une source d’eau vive jaillissant pour la vie éternelle. Lève-toi donc, âme qui aime le Christ ; ne cesse pas de te tenir attentive ; applique là ta bouche ; tu y boiras aux sources du Sauveur.

Saint Bonaventure

11 juillet Saint Benoît

11 juillet, 2009

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11 juillet Saint Benoît
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Biographie

La fête de saint Benoît, célébrée le 11 juillet, est celle de la translation de ses reliques. Le corps de saint Benoît reposa d’abord au Mont Cassin qui, après le passage des Lombards, resta vide de moines. En 672, l’abbé de Fleury, Mummolus, envoya au Mont Cassin une troupe de moines, sous la conduite d’Aigulphe, pour récupérer les reliques de saint Benoît. Petronax ayant restauré le Mont Cassin, le pape Zacharie, en 750, demanda la restitution du corps de saint Benoît dont l’abbé de Fleury ne rendit qu’une part, entre 755 et 757.

La naissance de saint Benoît ne devrait pas être pour nous un simple fait d’une histoire fort ancienne, tant l’esprit de saint Benoît est toujours présent et à l’œuvre dans l’Eglise. La Règle qu’il nous a laissée et dont on a pu dire qu’elle nous donnait un reflet particulièrement pur de l’Evangile, comme le témoignage de sa vie sont pleinement actuels non seulement pour ses fils et ses filles, les moines et les moniales, mais aussi pour tous les fidèles. C’est, pour chacun d’entre nous une invitation à la prière, à la médiation des textes saints et à la charité fraternelle.

Plutôt que sur la naissance de Benoît à Nursie (vers 480), attardons-nous sur sa mort, c’est-à-dire sur sa naissance à la vie qui ne finit pas, et transportons-nous en esprit en l’an 547, sur le Mont-Cassin où Benoît s’était établi près de vingt ans auparavant après avoir été contraint de quitter ses fondations de Subiaco.

Ecoutons le saint pape Grégoire-le-Grand : Six jours avant son trépas, il ordonna d’ouvrir sa tombe, et bientôt il fut pris d’une fièvre qui l’épuisa. Le mal s’aggravant de jour en jour, le sixième il se fit porter à l’oratoire par ses disciples, et là il reçut le corps et le sang du Seigneur pour en munir son départ. Puis, appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, il se mit debout, les mains levées au ciel, et dans son dernier souffle murmurait des prières. Ce jour-là, deux frères, l’un en cellule, l’autre plus loin, eurent la même apparition d’une vision identique. ils virent une voie jonchée de tapis et brillant d’innombrables feux, qui, droit vers l’Orient, allait de la cellule de Benoît jusqu’au ciel. Un homme d’aspect surnaturel s’y tenait, étincelant, et leur demanda quel était ce chemin. Les disciples avouèrent ne pas le savoir ; alors il leur dit : « C’est la voie par laquelle Benoît, précieux au Seigneur, est monté au ciel. » (Dialogue, XXXVII.)

Saint Benoît a donc vécu sa mort comme une célébration de la venue et de la rencontre du Seigneur, résumé et couronnement de sa vie. Lui, qui avait fait don de toute sa vie, va recevoir la couronne de vie (Apocalypse II 10). Dans l’Office divin, Benoît avaient, chaque semaine, repris ce verset du psalmiste : Je veux te bénir en ma vie, à ton Nom élever les mains (Psaume LXIII), parole qu’il vivait en plénitude ; corps et âme tendus vers son Seigneur, au moment de la Rencontre, il incarnait le dernier des psaumes des montées qui accompagnaient le pèlerinage à Jérusalem, figure de la vie terrestre : Voici maintenant le moment de bénir le Seigneur, vous tous, les serviteurs du Seigneur, ous qui vous tenez dans la Maison du Seigneur, dans les parvis de la Maison de notre Dieu. Au long des nuits, levez vos mains vers le Sanctuaire et bénissez le Seigneur (Psaume 134).Voilà le terme de la route où Benoît attend la parole que le Seigneur avait jadis dite à Moïse : Voici une place près de moi (Exode XXXIII, 21)

Benoît meurt les bras levés et soutenus par ses disciples, attitude qui rappelle ce passage du Livre de l’Exode où Moïse sur la montagne intercédait pour Josué et tout le peuple combattant dans la plaine contre les Amlécites : Moïse, Aaron et Hur étaient montés sur le sommet de la colline. Or, tant que Moïse tenait ses bras levés, Israël était le plus fort. Quand il les laissait retomber, Amalek avait l’avantage. Comme les bras de Moïse étaient engourdis, ils prirent une pierre et la déposèrent sous lui. Il s’assit dessus tandis qu’Aaron et Hur lui soutenaient les bras, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les bras de Moïse ne fléchirent plus juqu’au coucher du soleil. Josué décima Amalek et ses gens par le fil de l’épée (Exode XVII 10-13).

Ce texte, traditionnellement, sert de référence lorsqu’on veut évoquer le rôle des contemplatifs, et ce n’est pas un hasard si saint Grégoire a retenu le récit du miracle de la source jaillie de la montagne : trois monastères perchés sur la montagne n’avaient pas de source, Benoît qui, après avoir longuement prié, avait disposé trois pierres et dit aux frères : Allez ; vous trouverez sur un rocher trois pierres superposées. Creusez un peu, et vous verrez que le Dieu Tou-Puissant sait tirer de l’eau, même au sommet de la montagne, pour vous épargner ce chemin difficile. Nul doute que, pour saint Grégoire, saint Benoît soit un nouveau Moïse. Moïse, guidé par Dieu, n’avait-il pas fait jaillir, dans le désert, l’eau du rocher (Nombres, XX, I sq.) ?Or Benoît n’est un nouveau Moïse, que parce que, disciple du Christ, il possède en plénitude l’Esprit Saint qui avait animé Moïse et tous les prophètes.

Ce geste coutumier des orants qui fut celui de saint Benoît au moment de sa mort est aussi un rappel de la croix qui nous sauve. C’est le geste du Christ qui étendit les mains à l’heure de sa passion, afin que soit brisée la mort, et que la Résurrection soit manifestée.

Ce dernier épisode de la vie terrestre de saint Benoît est riche de plusieurs enseignements. Il nous apprend tout d’abord, que c’est à chaque instant que nous avons à préparer, amoureusement, notre rencontre avec le Seigneur et que, pour ce faire, il nous faut prier sans cesse, comme nous y invite saint Paul, pour être dans la joie et dans la paix. Cependant, saint Benoît, Sachons que nous serons exaucés non dans un flot de paroles, mais dans la pureté du cœur… (Règle, XX) et encore : Hâtons-nous de faire maintenant ce qui doit nous avancer pour l’éternité. Saint Benoît, par sa mort, nous enseigne aussi à ne pas être pleins de tristesse comme ceux qui n’ont pas d’espérance (1 Thessaloniciens IV, 13). Le Seigneur est affranchit de la mort, et dans le mystère de sa Résurrection, chaun de nous est déjà ressuscité.

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Prière de sainte Gertrude
en l’honneur de saint Benoît

Je vous salue par le Coeur de Jésus,

grand saint Benoît !

Je me réjouis de votre gloire

et je rends grâces à Notre Seigneur

de tous les bienfaits dont il vous a comblé.

Je le loue et le glorifie

et vous offre en accroissement de joie et d’honneur,

le Coeur très pacifique de Jésus.

Daignez donc,

ô Père bien-aimé,

prier pour nous afin que nous devenions selon le Coeur de Dieu.

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Prière de Jean-Paul II
en l’honneur de saint Benoît

O saint Patriarche, nous vous invoquons : levez vos bras paternels largement ouverts vers le Très Sainte Trinité et priez pour le monde, pour l’Eglise, et particulièrement pour l’Europe, pour votre Europe dont vous êtes le patron céleste : pour que celle-ci n’oublie pas, ne refuse pas, ne rejette pas l’extraordinaire trésor de la foi chrétienne qui, pendant des siècles a animé et fécondé l’histoire et le progrès moral, civil, culturel, artistique de ses différentes nations ; que, par la vertu de sa matrice chrétienne, elle soit porteuse et génératrice d’unité et de paix parmi les peuples du continent et ceux du monde entier ; qu’elle garantisse à tous ses citoyens la sérénité, la paix, le travail, la sécurité, les droits fondamentaux, comme ceux qui concernent la religion, la vie de famille, le mariage.

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Prière

Benoît, aimé du Seigneur,
s’étant fortifié
par la réception du Corps et du Sang de Jésus-Christ,
était debout dans l’église,
appuyant ses membres défaillants
sur les bras de ses disciples.
Les mains élevées vers le ciel,
il exhala son âme dans les paroles de la prière ;
et on le vit monter au ciel
par une voie couverte de riches tapis
et resplendissante de l’éclat d’innombrables flambeaux.
Vous avez apparu en pleine gloire
en la présence du Seigneur ;
- Et c’est pour cela que le Seigneur vous a revêtu de beauté.

O Dieu, qui avez honoré de tant et de si glorieux privilèges la précieuse mort du très saint Père Benoît, daignez à accorder à nous qui honorons sa mémoire, la grâce d’être protégés contre les embûches de nos ennemis, à l’heure de notre mort, par sa bienheureuse présence. Par le Christ, notre Seigneur.

- Amen.

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Prologue de la règle de St Benoît

Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends. Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n’aura pas sujet, un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite. Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d’employer à son service les biens qu’il a mis en nous, que non seulement il n’ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur heritage, mais encore qu’il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la gloire. Levons-nous donc enfin, l’Écriture nous y invite : l’heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C’est moi », Dieu te réplique: Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien; recherche la paix et poursuis-la. Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant méme que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici. Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ; Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie. Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres; sous la conduite de l’Évangile, avançons dans ses chemins, afin de mériter de voir un jour Celui qui nous a appelés dans son royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce royaume, sachons qu’on n’y parvient que si l’on y court par les bonnes actions.

Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire : Ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances. Ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit. Ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres. Nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui. Ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle. Ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour : ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère. Ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.

5 juillet – Saint Antoine-Marie Zaccaria – Fondateur des Barnabites (+ 1539)

5 juillet, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/05.php

5 juillet – Saint Antoine-Marie Zaccaria

Fondateur des Barnabites (+ 1539)

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Biographie

Né d’une famille noble, vers la fin de 1502 au au début de 1503, à Crémone, en Lombardie, Antoine-Marie Zaccaria devint vite orphelin de père ; sa mère, restée veuve à dix-huit ans, l’éleva dans une piété fervente et une charité active.

Antoine-Marie, après avoir étudié la philosophie à Pavie, fit des études de médecine à l’université de Padoue où il fut reçu docteur en 1524 ; il exerça dans sa ville natale avec un grand désintéressement en même temps qu’il se chargeait d’enseigner la doctrine chrétienne aux enfants dans la petite église Saint-Vital qui était près de chez lui.

Des adultes étant venus se joindre aux enfants qu’il catéchisait, il se mit à étudier la théologie et finit par abandonner la médecine pour le sacerdoce à quoi il fut ordonné en 1528 ; lors de sa première messe, on vit des anges qui entouraient l’autel. Il avait fait tant de bien à Crémone que la ville lui donna le titre de Père de la patrie.

En 1530, il entra, à Milan, dans la confrérie de la Sagesse Eternelle où il rencontra Barthélemy Ferrari et Jacques-Antoine Morigia avec qui il fonda, sous la règle de saint Augustin, une congrégation de clercs réguliers pour la réforme du clergé et du peuple, approuvée par Clément VII le 18 février 1533 sous le titre de Clercs Réguliers de la congrégation Saint-Paul ; après leur installation dans le vieux couvent Saint-Barnabé de Milan (1538-1545), le peuple les appela les Barnabites. En 1534, Antoine-Marie Zaccaria donna à ses premiers disciples l’habit de religion qui était le costume ordinaire des prêtres séculiers, couleur de tannin, avec le bonnet rond des ecclésiastiques lombards.

Paul III approuva définitivement la congrégation le 15 janvier 1535. Antoine-Marie Zaccaria écrit une ébauche de règle mais les constitutions définitives seront rédigées par saint Charles Borromée et approuvées par Grégoire XIII (1579). La congrégation se développa lentement : si elle comptait quarante membres en 1540, elle ne doubla ses effectifs qu’en 1579 ; elle comprendra trois cent vingts membres en 1608 et plus de huit cents en 1788. Les Barnabites fourniront des missionnaires à la Birmanie, l’Indochine et la Chine, organiseront des collèges (soixante-douze en Italie) et fonderont une province et France et une autre en Allemagne en plus de leurs quatre provinces italiennes.

Antoine-Marie Zaccaria fonda les conférences pour les ecclésiastiques et des associations pour les gens mariés, il prêcha dans les églises et sur les places publiques, organisa des visites aux malades dans les hôpitaux. Premier supérieur général, il fit élire à sa place Jacques-Antoine Morigia (15 avril 1536) qui ne fit rien sans le consulter. Le fondateur se fit missionnaire à Vicence et à Guastalla.

Tombé gravement malade, il rentra à Crémone où il dit à sa mère en larmes : « Ah ! douce mère, ne pleurez plus ! Bientôt vous jouirez avec moi de cette gloire éternelle où j’espère entrer maintenant. » Il mourut dans la maison de sa mère où il s’était retiré, le samedi 5 juillet 1539, à l’heure de vêpres. Antoine-Marie Zaccaria dont l’héroïcité des vertus fut proclamée sous Pie IX (1849), fut béatifié par Léon XIII le 3 janvier 1890 et canonisé le 27 mai 1897.

Saint Antoine-Marie Zaccaria ne publia aucun de ses textes, mais on a depuis publié un choix de ses ecrits dont ses meilleures lettres et quelques sermons. Son action personnelle et directe ne s’est exercée que dans l’ltalie du Nord où elle prépara la réforme de saint Charles Borromée. On lui doit, sinon l’institution des Quarante heures, du moins leur forme solennelle et leur diffusion. C’est à lui aussi que l’on doit la coutume de sonner les cloches le vendredi à trois heures en souvenir de la mort de Notre-Seigneur.

Les grandes dévotions de saint Antoine-Marie Zaccaria furent l’Eucharistie et le Crucifix ; cette dernière dévotion s’éleva en lui comme une véritable passion dont témoignent ses lettres. On doit y joindre la dévotion à saint Paul, qu’il appelle « notre Père et Maître. » Sa direction, exercée avec une grande tendresse envers ses « doux fils dans le Christ », conduisait cependant les âmes directement jusqu’à l’action décisive, coûte que coûte. Son zèle ardent lui faisait écrire : « Courrons comme des fous non seulement à Dieu, mais aussi au prochain, qui est l’intermédiaire à qui nous donnons ce que nous ne pouvons donner à Dieu. » La finesse de son esprit lui fournissait des observations originales, comme lorsqu’il décrit le côté providentiel de l’inconstance humaine. Son caractère pratique et son bon sens resplendissent dans deux célèbres chapitres de ses Constitutions ; l’un traite des signes de la décadence des mœurs, parmi lesquels la multiplication des préceptes sous peine de péché, le grand nombre des clefs et des serrures, etc. ; l’autre concerne les qualités du reformateur et on y retrouve tracé inconsciemment le portrait moral du Saint.

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Sermon à ses confrères

Nous sommes fous à cause du Christ ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur. Ceux qui s’opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu’ils attirent sur eux la colère divine ; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr. Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l’Apôtre, c’est-à-dire leur prodiguer des témoignages d’affection. C’est ainsi qu’en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l’amour envers Dieu.

Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l’espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves.

« Voyez bien quelle est votre vocation », frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu’elle exige. Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. »

Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d’exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie. Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père.

Antoine-Marie Zaccaria

Josémaria Escriva de Balaguer – 26 juin (mf)

26 juin, 2009

du site:

http://fr.be.opusdei.org/sec.php?s=38

Josémaria Escriva de Balaguer – 26 juin (mf)

Saint Josémaria Escriva a ouvert de nouveaux chemins de sainteté dans l’Église, rappelant que tous peuvent trouver la sainteté en accomplissant leur travail et leurs tâches quotidiennes avec un esprit chrétien.

ENFANCE ET JEUNESSE

Josémaria Escriva de Balaguer est né à Barbastro (province de Huesca, Espagne) le 9 janvier 1902. Ses parents s’appelaient José et Dolores. Il eut cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui moururent étant encore enfants. Le couple Escriva donna à ses enfants une profonde éducation chrétienne.

En 1915, l’entreprise commerciale de son père ferma ses portes, et il dût s’installer à Logroño, où il trouva un autre travail. Dans cette ville, Josémaria perçut pour la première fois que Dieu l’appelait : après avoir vu des traces de pieds nus dans la neige laissées par un religieux, il compris que Dieu attendait quelque chose de lui, sans savoir quoi exactement. Il pensa alors qu’il pourrait mieux le découvrir en devenant prêtre ; il commença à s’y préparer tout d’abord à Logroño et plus tard au séminaire de Saragosse. Il poursuivit aussi des études de droit civil, comme auditeur libre.

LA FONDATION DE L’OPUS DEI

Son père mourut en 1924, et il devint alors comme le chef de la famille. Le 28 mars 1925, il fût ordonné prêtre et il commença à exercer son ministère dans une paroisse rurale dans les environs de Saragosse. En 1927, il s’installa, avec la permission de son évêque, à Madrid, pour pouvoir achever un doctorat en droit. Là, le 2 octobre 1928, durant des exercices spirituels, il vit ce que Dieu lui demandait et il fonda l’Opus Dei. Dès lors, il commença à travailler à cette fondation, en même temps qu’il exerçait son ministère sacerdotal, spécialement dans les milieux déshérités, auprès des pauvres et des malades. En outre, il prolongea ses études à l’Université de Madrid et dispensa des cours pour subvenir aux besoins de sa famille.

LA CROISSANCE DE L’OPUS DEI

En 1946, il fixa sa résidence à Rome. Il obtint le doctorat en Théologie à l’Université du Latran. Il fût nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l’Académie Pontificale de Théologie et prélat d’honneur de Sa Sainteté. Depuis Rome, il voyagea à de nombreuses occasions dans différents pays d’Europe — et en 1970 au Mexique —, pour établir et consolider l’Opus Dei dans ces régions du monde. Animé de la même ambition, il entreprit, en 1974 et en 1975, deux grands voyages en Amérique centrale et du Sud, où il tînt des réunions catéchétiques avec de très nombreuses personnes.

Saint Josémaria mourut à Rome le 26 juin 1975. Des milliers de personnes, dont plus d’un tiers de l’épiscopat mondial, sollicitèrent du saint-siège l’ouverture de son procès en béatification et en canonisation.

BÉATIFICATION ET CANONISATION

Depuis sa mort, des milliers de lettres furent adressées à Rome pour demander au pape l’ouverture de sa cause en béatification et en canonisation. Parmi elles, celles de 69 cardinaux et près de 1300 évêques (plus d’un tiers de l’épiscopat mondial). Plusieurs miracles ont été attribués à l’intercession du saint, incluant quelques guérisons, médicalement inexpliqués.
Le miracle retenu pour la béatification de Mgr Escriva fut celui de la guérison, en 1976, d’un carmélite de la Charité, la sœur Concepción Boullón Rubio, qui, malade, était au bord de la mort.

Après un examen exhaustive de la vie et de l’œuvre de Mgr Escriva – un procès de 10 ans – le pape le béatifia le 17 mai 1992 sur la Place Saint-Pierre. La béatification de Mgr Escriva, aux côtés de la bienheureuse Joséphine Bakhita, eut lieu devant une des plus grandes foules réunie sur cette place au cours du XXème siècle, soit quelques 300 000 personnes dont 34 cardinaux et 200 évêques. Dans son homélie, Jean-Paul II dit aux fidèles : « Avec une intuition surnaturelle, le bienheureux Josémaria a prêché inlassablement l’appel universel à la sainteté et à l’apostolat.

Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui éloignent les hommes de Dieu, le nouveau bienheureux nous rappelle que ces réalités concrètes, créés par Dieu et par le génie de l’homme, si l’on s’en sert correctement pour la gloire du Créateur et au service de nos frères, peuvent être un chemin qui conduit les hommes à rencontrer le Christ. »

Jean-Paul II a canonisé Josémaria Escriva de Balaguer le 6 octobre 2002 sur la place Saint-Pierre.

Jean Marie Vienney, via du saint Curé

17 juin, 2009

du site:

http://www.arsnet.org/111.php

SANCTUAIRE D’ARS

SAINT JEAN-MARIE VIANNEY [1786-1859]
- Une vie sous le regard de Dieu –

Vie du Saint Curé

Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l’amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l’église du village, et il recevra l’absolution d’un prêtre clandestin.

Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d’une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l’appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s’oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.

Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l’abbé Balley, Curé d’Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis. Il est obligé de devenir déserteur lorsqu’il est appelé à entrer dans l’armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l’Abbé Balley saura l’aider pendant ces années d’épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d’abord vicaire à Écully.

En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : « La Providence » et prend soin des plus pauvres.

Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l’amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d’amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour. Sa pauvreté n’était pas feinte. Il savait qu’il mourrait un jour comme « prisonnier du confessionnal ». Il avait par trois fois tenté de s’enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu’il était plus un écran à la bonté de Dieu qu’un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j’ai fait l’enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l’évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.

Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus), il sera proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l’univers”. Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986.
Aujourd’hui Ars accueille 450000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l’école de « Monsieur Vianney ». Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux !

13 juin – Saint Antoine de Padoue, biographie

12 juin, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/06/13.php

13 juin – Saint Antoine de Padoue

Biographie

L’enthousiasme des peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque l’égal du fondateur de l’Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu’il y est mort et que ses reliques y sont conservées.

Fils de Martin de Bouillon et de Maria Tavera, il naquit à Lisbonne, en Portugal, le 15 août 1195, et reçut au baptême le prénom de Fernando. A dix ans, il entra à l’école de la cathédrale pour étudier le latin, l’histoire ecclésiastique, la liturgie et le chant sacré. A quinze ans, il fut admis chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin, à Saint-Vincent de Fora, et deux ans plus tard, passa au monastère de Sainte-Croix de Coïmbe où, pendant huit ans, il fit, sous d’habiles maîtres, des études de philosophie, de théologie, d’Écriture Sainte et de patristique, étonnant ses confrères par ses progrès dans la science et la sainteté. Dès cette époque, il fut l’objet de plusieurs faveurs miraculeuses : ce fut probablement pendant ce laps de temps qu’il fut ordonné prêtre.

En 1220, la translation des reliques de cinq frères mineurs récemment martyrisés, orienta définitivement sa vie, vers l’Ordre franciscain. Il voulut lui aussi devenir franciscain pour aller prêcher la foi aux infidèles. Admis dans l’ordre sous le nom de frère Antoine d’Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d’une fièvre violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en Espagne. Le vaisseau qui le ramenait, assailli par une violente tempête, fut jeté sur les côtes de Sicile. Apprenant que saint François avait convoqué à Assise un chapitre général pour la Pentecôte 1221, Antoine s’y rendit. Quand tout fut terminé et que l’on procéda à la distribution des charges, comme personne n’avait réclamé cet étranger inconnu, Gratien, provincial de Romagne, consentit à le prendre au couvent de Montepaolo, près de Forli. Antoine passa environ dix mois dans cette retraite, inconnu du monde, ignoré même de ses frères : il partageait son temps entre la contemplation et les humbles emplois du couvent.

En 1222, il accompagna son supérieur à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains devaient recevoir les saints ordres. Comme chacun se récusait pour adresser quelques mots d’édification aux ordinands, Antoine dut, par obéissance, prendre la parole, et manifesta tant de science et d’éloquence que François d’Assise en fut informé et l’envoya prêcher aux peuples. Ainsi, à vingt-sept ans, l’humble religieux inaugura un ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l’erreur, pour ranimer la foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent décerner le titre d’Apôtre et de Thaumaturge. Partout où il parut, les foules se pressaient pour le voir et l’entendre, si bien que les églises étaient trop étroites et qu’il dut souvent prêcher en pleine campagne. Les pécheurs se convertirent, les hérétiques eux-mêmes abjurèrent leurs erreurs, ce qui valut à Antoine le surnom de Marteau infatigable des hérétiques. Plus tard, le pape Grégoire IX, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, lui donnera le titre d’Arche du Testament.

Après avoir prêché en Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où l’on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d’un étang (le lac de Saint-Antoine). Pour la fête de l’Assomption, il était à Toulouse où il resta jusqu’à la fin de 1225, époque où il fut nommé gardien au couvent du Puy. Durant son séjour dans cette ville, il fit deux prophéties. En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule : soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de Jésus-Christ dans l’eucharistie, il obtint qu’une mule, privée de nourriture depuis trois jours, se prosternât à deux genoux devant l’hostie consacrée au lieu de manger l’avoine qu’on lui présentait ; à ce spectacle, l’hérétique se convertit et se déclara sur-le-champ catholique. De Châteauroux où il était allé en quittant Bourges, Antoine descendit en Arles pour assister au chapitre de Provence (septembre 1226) qui le nomma custode de Limoges où il opéra d’autres prodiges.

En 1227, à la nouvelle de la mort de saint François, Antoine repartit pour l’Italie. A Rome, d’innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les paroles d’Antoine aussi nettement que s’il eut parlé la langue de chacun d’eux. A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses exhortations et, en leur présence, parlaa aux poissons. Il prêcha ensuite à Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise et Venise. Il donna le carême à Padoue, puis visita Vérone, Florence, Milan, Verceil … En 1230, il était à Assise pour la translation du corps de saint François. Après le chapitre général, il reparut à Padoue pour le carême de 1231. Ce fut l’apogée de son apostolat et de sa popularité. Épuisé de fatigue, il se retira au début de juin, avec deux compagnons, dans l’ermitage de Campo Sanpietro. Sentant ses forces l’abandonner, il demanda à être transporté au couvent de Padoue, pour y mourir ; mais quand on arriva à l’entrée de la ville, on dut le déposer au monastère des clarisses de l’Arcela, près duquel les frères mineurs avaient une modeste habitation. Le vendredi 13 juin, Antoine se confessa et communia ; dans le transport de sa joie, il chanta d’une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son hymne favorite. Puis il expira doucement, le 13 juin 1231. Il n’était âgé que de trente-six ans.

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