Archive pour la catégorie 'saint Paul'

Audience générale du 8 octobre : Paul et la vie terrestre de Jésus

9 octobre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-19006?l=french

Audience générale du 8 octobre : Paul et la vie terrestre de Jésus Texte intégral

ROME, Mercredi 8 octobre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.

* * *

Chers frères et sśurs,Au cours des dernières catéchèses sur saint Paul, j’ai parlé de sa rencontre avec le Christ ressuscité, qui a changé profondément sa vie, puis de sa relation avec les douze Apôtres, appelés par Jésus – en particulier avec Jacques, Céphas et Jean – et de sa relation avec l’Eglise de Jérusalem. Il reste à présent la question de ce que saint Paul a su du Jésus terrestre, de sa vie, de ses enseignements, de sa passion. Avant d’entrer dans cette question, il peut être utile d’avoir à l’esprit que saint Paul lui-même distingue deux façons de connaître Jésus et plus généralement deux façons de connaître une personne. Il écrit dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens : « Ainsi donc, désormais nous ne connaissons personne selon la chair. Même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant ce n’est plus ainsi que nous le connaissons » (5, 16). Connaître « selon la chair », de manière charnelle, cela veut dire connaître de manière seulement extérieure, avec des critères extérieurs : on peut avoir vu une personne plusieurs fois, en connaître ainsi l’aspect et les divers détails de son comportement : comment il parle, comment il bouge, etc. Toutefois, même en connaissant quelqu’un de cette manière on ne le connaît pas réellement, on ne connaît pas le noyau de sa personne. C’est seulement avec le cśur que l’on connaît vraiment une personne. De fait, les pharisiens et les saducéens ont connu Jésus de manière extérieure, ils ont appris son enseignement, beaucoup de détails sur lui, mais ils ne l’ont pas connu dans sa vérité. Il y a une distinction analogue dans une parole de Jésus. Après la Transfiguration, il demande aux apôtres : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » (Mt 16, 13) et « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15). Les gens le connaissent, mais de manière superficielle ; ils savent plusieurs choses de lui, mais ils ne l’ont pas réellement connu. En revanche, les Douze, grâce à l’amitié qui fait participer le cśur, ont au moins compris dans la substance et ont commencé à savoir qui est Jésus. Cette manière différente de connaître existe aussi aujourd’hui : il y a des personnes savantes qui connaissent Jésus dans ses nombreux détails et des personnes simples qui n’ont pas connaissance de ces détails, mais qui l’ont connu dans sa vérité : « le cśur parle au cśur ». Et Paul veut dire essentiellement qu’il faut connaître Jésus ainsi, avec le cśur et connaître de cette manière essentiellement la personne dans sa vérité ; puis, dans un deuxième temps, d’en connaître les détails.

Cela dit, une question demeure toutefois : qu’a connu saint Paul de la vie concrète, des paroles, de la passion, des miracles de Jésus ? Il semble confirmé qu’il ne l’a pas rencontré pendant sa vie terrestre. A travers les apôtres et l’Eglise naissante il a assurément connu aussi les détails sur la vie terrestre de Jésus. Dans ses Lettres, nous trouvons trois formes de référence au Jésus pré-pascal.

En premier lieu, des références explicites et directes. Paul parle de l’ascendance davidique de Jésus (cf. Rm 1, 3), il connaît l’existence de ses « frères » ou consanguins (1 Co 9, 5; Ga 1, 19), il connaît le déroulement de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 23), il connaît d’autres paroles de Jésus, par exemple, sur l’indissolubilité du mariage (cf. 1 Co 7, 10 avec Mc 10, 11-12), sur la nécessité que celui qui annonce l’Evangile soit nourri par la communauté dans la mesure où l’ouvrier est digne de son salaire (cf. 1 Co 9, 14 et Lc 10, 7) ; Paul connaît les paroles prononcées par Jésus lors de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 24-25 et Lc 22, 19-20) et il connaît aussi la croix de Jésus. Telles sont les références directes à des paroles et des faits de la vie de Jésus.

En deuxième lieu, nous pouvons entrevoir dans certaines phrases des Lettres pauliniennes plusieurs allusions à la tradition attestée dans les Evangiles synoptiques. Par exemple, les paroles que nous lisons dans la première Lettre aux Thessaloniciens, selon lesquelles « le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit » (5, 2), ne s’expliqueraient pas comme un renvoi aux prophéties de l’Ancien Testament, car la comparaison avec le voleur nocturne ne se trouve que dans l’Evangile de Matthieu et de Luc, donc elle est tirée précisément de la tradition synoptique. Ainsi, quand nous lisons que : « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Jésus a choisi… » (1 Co 1, 27-28), on entend l’écho fidèle de l’enseignement de Jésus sur les simples et sur les pauvres (cf. Mt 5, 3; 11, 25; 19, 30). Il y a ensuite les paroles prononcées par Jésus dans la joie messianique « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). Paul sait – c’est son expérience missionnaire – combien ces paroles sont vraies, c’est-à-dire que ce sont précisément les simples qui ont le cśur ouvert à la connaissance de Jésus. La mention de l’obéissance de Jésus « jusqu’à la mort », que l’on trouve dans Ph 2, 8, ne peut également que rappeler la totale disponibilité du Jésus terrestre à l’accomplissement de la volonté de son Père (cf. Mc 3, 35 ; Jn 4, 34). Paul connaît donc la passion de Jésus, sa croix, la manière dont il a vécu les derniers moments de sa vie. La croix de Jésus et la tradition sur cet événement de la croix sont au centre du Kerygme paulinien. Un autre pilier de la vie de Jésus connu par saint Paul est le Discours de la Montagne, dont il cite certains éléments presque à la lettre, quand il écrit aux Romains : « Aimez-vous les uns les autres… Bénissez ceux qui vous persécutent… Vivez en paix avec tous… Vainc le mal par le bien… ». Donc, dans ses lettres, on trouve un reflet fidèle du Discours de la Montagne (cf. Mt 5- 7).

Enfin, on peut trouver une troisième manière dont sont présentes les paroles de Jésus dans les Lettres de Paul : lorsqu’il opère une forme de transposition de la tradition pré-pascale à la situation d’après la Pâque. Le thème du Royaume de Dieu est un cas typique. Il se trouve sans aucun doute au centre de la prédication du Jésus historique (cf. Mt 3, 2 ; Mc 1, 15 ; Lc 4, 43). Chez Paul on trouve une transposition de cette thématique, parce qu’après la résurrection il est évident que Jésus en personne, le ressuscité, est le Royaume de Dieu. Le Royaume arrive donc là où Jésus arrive. Et ainsi, nécessairement, le thème du Royaume de Dieu, où était anticipé le mystère de Jésus, se transforme en christologie. Toutefois, les mêmes dispositions demandées par Jésus pour entrer dans le Royaume de Dieu sont tout à fait valables pour Paul en ce qui concerne la justification au moyen de la foi : autant l’entrée dans le Royaume que la justification exigent une attitude de grande humilité et disponibilité, libre de présomptions, pour accueillir la grâce de Dieu. Par exemple, la parabole du pharisien et du publicain (cf. Lc 18, 9-14) donne un enseignement que l’on retrouve tel quel chez Paul, lorsqu’il insiste sur le fait de devoir exclure toute vanterie à l’égard de Dieu. Les phrases de Jésus sur les publicains et les prostituées, plus disponibles que les pharisiens à accueillir l’Evangile (cf. Mt 21, 31 ; Lc 7, 36-50), et son choix de partager la table avec eux (cf. Mt 9, 10-13 ; Lc 15, 1-2) se retrouvent elles aussi entièrement dans la doctrine de Paul sur l’amour miséricordieux de Dieu envers les pécheurs (cf. Rm 5, 8-10 ; et aussi Ep 2, 3-5). Ainsi le thème du Royaume de Dieu est reproposé sous une forme nouvelle, mais toujours dans une pleine fidélité à la tradition du Jésus historique.

Un autre exemple de transformation fidèle du noyau doctrinal tel que l’entendait Jésus se trouve dans les « titres » qui lui sont attribués. Avant Pâques, il se qualifie lui-même de Fils de l’homme ; après la Pâque, il devient évident que le Fils de l’homme est aussi le Fils de Dieu. Par conséquent, le titre préféré par Paul pour qualifier Jésus est Kyrios, « Seigneur » (cf. Ph 2, 9-11), qui indique la divinité de Jésus. Avec ce titre le Seigneur Jésus apparaît dans toute la lumière de la résurrection. Sur le Mont des Oliviers, au moment de l’extrême angoisse de Jésus (cf. Mc 14, 36), les disciples avant de s’endormir avaient entendu comment il parlait avec le Père et l’appelait « Abbà-Père ». C’est un terme très familier, équivalent à notre « papa », utilisé uniquement par les enfants en communion avec leur père. Jusqu’à ce moment-là il était impensable qu’un juif utilise une parole semblable pour s’adresser à Dieu ; mais Jésus, étant vrai Fils, en ce moment d’intimité, parle ainsi et dit : « Abbà, Père ». Dans les Lettres de saint Paul aux Romains et aux Galates, de manière surprenante ce terme « Abbà », qui exprime le caractère exclusif de la filiation de Jésus, apparaît dans la bouche des baptisés (cf. Rm 8, 15; Ga 4, 6), parce qu’ils ont reçu l’« esprit du Fils » et à présent ils portent en eux-mêmes cet Esprit et ils peuvent parler comme Jésus et avec Jésus en vrais fils de leur Père, ils peuvent dire « Abbà » parce qu’ils sont devenus fils dans le Fils.

Et enfin, je voudrais évoquer la dimension salvifique de la mort de Jésus, que nous trouvons dans la phrase évangélique selon laquelle « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45 ; Mt 20, 28). Le reflet fidèle de cette parole de Jésus apparaît dans la doctrine paulinienne sur la mort de Jésus comme rachat (cf. 1 Co 6, 20), comme rédemption (cf. Rm 3, 24), comme libération (cf. Ga 5, 1) et comme réconciliation (cf. Rm 5, 10; 2 Co 5, 18-20). C’est là le centre de la théologie paulinienne, qui se fonde sur cette parole de Jésus.

En conclusion, saint Paul ne pense pas à Jésus en tant qu’historien, comme à une personne du passé. Il connaît assurément la grande tradition sur la vie, les paroles, la mort et la résurrection de Jésus, mais il ne traite pas de tout cela comme d’une chose du passé ; il le propose comme réalité du Jésus vivant. Pour Paul, les paroles et les actions de Jésus n’appartiennent pas au temps historique, au passé. Jésus vit maintenant et parle maintenant avec nous et vit pour nous. Telle est la vraie manière de connaître Jésus et d’accueillir la tradition le concernant. Nous devons nous aussi apprendre à connaître Jésus non selon la chair, comme une personne du passé, mais comme notre Seigneur et Frère, qui est aujourd’hui avec nous et nous montre comment vivre et comment mourir.

Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :

Chers frères et sśurs,

Après avoir parlé de la rencontre de Paul avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas, regardons quelle fut sa connaissance de l’existence terrestre de Jésus. Il l’a connu surtout à travers la première communauté chrétienne. Nous pouvons distinguer chez Paul trois formes de références au Jésus terrestre. Il y a en premier lieu des références explicites à certains événements, comme la dernière Cène, le rôle de Pierre, ou encore des citations de paroles de Jésus. En deuxième lieu, dans certains passages des Lettres de Paul, nous pouvons entrevoir des allusions à la tradition attestée dans les Évangiles synoptiques. Enfin il y a aussi d’importantes consonances entre la pensée de Paul et la prédication de Jésus, comme sur le thème du Règne de Dieu. À propos de l’identité de Jésus, nous pouvons remarquer que Paul ne parle pas de lui comme Fils de l’homme et il ne le qualifie pas de Maître ou de Prophète comme dans les Évangiles. Pour lui Jésus est beaucoup plus que tout cela. Il est « Seigneur ». En définitive, saint Paul ne pense pas à Jésus comme à une personne du passé. Pour lui, Jésus Christ est avant tout la vie de notre vie, ici et maintenant. Puissions nous en faire aussi notre propre trésor !

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française, particulièrement les servants de messe du Jura pastoral, dans le diocèse de Bâle. Que par son enseignement saint Paul vous aide à mettre la personne du Christ au cśur de votre vie et à reconnaître en elle le salut de Dieu offert à tous ! Avec ma bénédiction apostolique !

Page à lire : Paul, une vie donnée

1 octobre, 2008

je vous présente ce teste tiré en tant d’un site d’études bibliques, on agit de San Paul, en tant que ce site, même j’étudie quelque chose, ce que j’ai oublié ou ce que je ne connais pas assez ; en plus je cherche à traduire en italien, au moins, quelque chose pour mon Blog sur Saint Paul, du site :

http://www.bible-service.net/site/556.html

Page à lire : Paul, une vie donnée

Il ne fait aucun doute que la rencontre du Christ sur la route de Damas a bouleversé la vie de Paul. À travers le Christ qu’il persécutait, et qui s’offrait à lui, Paul a découvert, en effet, le vrai visage du Dieu qu’il avait toujours cherché. En se reconnaissant aimé et sauvé par celui-là même qu’il persécutait, il a fait, comme nul autre, l’expérience de la grâce de Dieu.

De cette expérience dé
couleront l’attachement de Paul à la personne du Christ et un changement radical de vie. Lui, le pharisien zélé et persécuteur de la foi chrétienne, il abandonnera ses certitudes et ses quêtes passées pour saisir Celui qui l’a un jour saisi : Jésus le Christ. Car rien d’autre ne comptera plus désormais pour lui (cf. Ph 3,8-9). Parce qu’il a été rejoint sur sa route par l’amour rédempteur de Dieu (Ga 2,20), il a découvert que tout ce qu’il considérait jusqu’alors comme des avantages (naissance dans le peuple de la promesse, appartenance au courant pharisien, connaissance et observances des préceptes de la Loi, etc ), tout cela n’était rien au regard de la connaissance de Jésus-Christ mort et ressuscité. Alors qu’il courait après un salut incertain, à la mesure de ses efforts et de son orgueil, il a compris que la Loi de Moïse ne pouvait plus être la référence première de son existence. Il a aussi compris que Dieu, en ressuscitant Jésus, avait eu raison de l’usage que l’on faisait de la Loi. Bref, le Dieu dont il a fait l’expérience sur le chemin de Damas n’est plus le Dieu de la Loi, mais le Dieu du Crucifié.

Ce renversement de l’image de Dieu éclaire la compréhension que Paul aura désormais de la croix comme un des lieux majeurs de la Révélation divine (1 Co 1,18-31). A la lumière de la croix, Paul saisira, en effet, que la toute-puissance de Dieu se donne à voir dans la fragilité la plus extrême. Mieux, il comprendra que, loin d’être tyrannique et solitaire, Dieu se fait solidaire de chaque être humain, en l’accueillant et en l’aimant pour lui-même, indépendamment de ses mérites ou de son péché, de son appartenance ethnique ou de son sexe, de son rôle dans la société ou dans la communauté religieuse.

Comme nous le verrons, située au cœur de l’Évangile proclamé Paul, cette découverte peut expliquer le fait que Paul se soit efforcé de mener ensemble travail missionnaire et travail manuel, ainsi que la manière dont il affrontera les échecs et les épreuves liés à son apostolat.

Renversé sur le chemin de Damas

De tous les évé
nements de sa vie mouvementée, Paul ne retiendra comme fondamental que celui de sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas.

Sur les circonstances précises de cette rencontre avec le Christ, Paul, à la différence de Luc (cf. Ac 9, 22 et 26), est très discret. Il évoque en 1 Co 15,8-10 une apparition personnelle du Ressuscité, mais il nen fait le récit que dans la seule lettre aux Galates. Paul envoie cette lettre vers l’an 56 ou 57. Il vient d’apprendre que les Galates, peuplade dAsie Mineure, ont délaissé l’Évangile qu’il leur avait annoncé et qu’ils sont retournés à leurs pratiques passées. Pire, poussés par des judaïsants, ils semblent mettre en cause son autorité apostolique. Devant la gravité da la situation, Paul écrit. Il raconte comment, sur le chemin de Damas, de pharisien-persécuteur de l’Église, il est devenu apôtre du Christ :  » Vous avez entendu parler de mon Comportement naguère dans le judaïsme, avec quelle frénésie, je persécutais l’Église de Dieu, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères. Mais, lorsque Celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce, a jugé bon de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens, aussitôt, loin de reCourir à aucun Conseil humain ou de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie…  » (Ga 1,13-17).

 » Il a jugé bon de révéler en moi son Fils  »

Un mot est à souligner : révéler. Plus que celui de conversion, il résume bien la nature profonde de la rencontre de Paul avec le Christ : c’est une révélation émanant du libre choix de Dieu. Pour lui,  »Dieu a ôté le voile qui l’empêchait de voir sa gloire sur le visage du Christ Jésus » (P.Bony). Il lui a donné de comprendre que celui qu’il persécutait n’était pas, comme il le croyait, maudit de Dieu, mais qu’il était son Fils, un Fils parfaitement obéissant qu’il a élevé au rang de Seigneur de l’univers (Ph 2,8-11).

En rencontrant le Christ sur le chemin de Damas, Paul s’est vu révéler le sens profond de la croix comme lieu de l’amour extrême de Dieu et manifestation de sa toute-puissance. Dans cette rencontre avec Celui qui  »l’avait aimé et s’était livré pour lui » (Ga 2,20), il a compris que la Loi de Moïse ne pouvait pas lui donner le salut auquel il aspirait de toute son énergie. Il a pris conscience de la vacuité de tout ce qu’il recherchait jusqu’alors :  » Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. » (Ph 3,7). Enfin, parce qu’il lui a été révélé que la Passion était l’expression parfaite de l’amour du Christ pour son Père et pour l’humanité, c’est en elle qu’il a décidé de ne jamais cesser de le chercher :  » J’ai décidé de ne rien savoir parmi vous sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié  » (1 Co 2,2 cf. Ga 2,20).

 » Afin que je l’annonce parmi les païens  »

À la grâce de la révélation sur le chemin de Damas s’en ajoute une seconde : celle de l’ annonce. Paul lui-même le reconnaît : par sa grâce, Dieu l’a mis à part dès le sein de sa mère pour l’envoyer annoncer son Fils (Ga 1,16). S’il est devenu croyant et apôtre, Paul le doit donc à la pure et gratuite initiative de Dieu qui lui a révélé son Fils et l’a appelé à témoigner, lui, l » avorton  » (1 Co 15,8). La mission qui lui a été confiée n’est liée ni à sa décision personnelle, ni à une quelconque initiative humaine, et encore moins à sa formation ou à son comportement. Elle est un don gratuit de Dieu. De ce don, Paul ne cessera de s’émerveiller :  » Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu, et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous : non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi  » (1 Co 15,9-10).

Une fois encore, il faut noter l’insistance de Paul sur la grâce, trois fois nommée dans ces deux versets. Car cette expérience fondatrice de la grâce divine totalement imméritée est à l’origine de la manière dont Paul percevra son ministère apostolique : il est un don de Dieu dans lequel la puissance divine celle-là même qui avait ressuscité Jésus-Christ s’est déployée, lui communiquant une force qui le rend désormais capable de toutes les audaces. Toute sa vie, Paul sera traversé par cette tension entre la grandeur de la mission qui lui a été confiée et sa faiblesse qu’il ne cesse d’expérimenter, entre le trésor précieux qu’il a reçu et le  » vase d’argile  » qu’il est (2 Co 4,7).

Cette tension, comme il l’écrira souvent, lui évitera de s’enorgueillir. Elle le conduira à creuser le mystère de la puissance de Dieu qui donne toute sa mesure dans la faiblesse reconnue de ses ministres :  » Mais il m’a déclaré : ‘Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse’. Aussi mettrai-je mon orgueil bien plus dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ  » (2 Co 12,9).

Pierre Debergé, Cahier Évangile n° 126 (décembre 2003) pages 8-10

Dédicace de Saint Pierre Saint Paul (une prière émouvant, pour moi)

25 septembre, 2008

È une prière que j

ai trouvé sur le site : « La Fraternité de Jerusalem », cette prière me semble vraiment très belle et émouvant et, pour un fois, je vous en prie de la lire, pour Saint Pierre e Paul e, aussi, un peu pour moi, parce que les apôtre Pierre et Paul sont « mon amour » :

http://jerusalem.cef.fr/pages/24homelies/index.php?hid=205

Dédicace de Saint Pierre Saint Paul

Frère Pierre-Marie

Rien «dans la vie», comme on dit,
ne prédisposait ces deux hommes
que la liturgie rapproche aujourd’hui dans une même fête,
à se rencontrer
et moins encore à œuvrer ensemble.
Un point commun cependant, au départ :
tous deux sont de race juive.
Un grand point commun à l’arrivée :
tous deux meurent en apôtres de Jésus Christ.

*

Le premier s’appelle Simon
du nom du second fils de l’ancêtre Jacob.
Le second porte le nom de Saül
comme le premier roi concédé par Dieu au peuple d’Israël.

Simon est un pêcheur de Bethsaïde
et passe le plus clair de son temps
sur les eaux du lac de Tibériade.
C’est un Galiléen, plongé au cœur de cette terre,
carrefour des nations païennes.
Viens à ma suite, je ferai de toi un pêcheur d’hommes.
Laissant là l’épervier, il part aussitôt à la suite de Jésus.
Il devient son disciple.
Quelques temps après, au terme de toute une nuit en prière,
sur les flancs de la montagne, Jésus l’appelle à nouveau
et le place en tête des Douze,
et il reçoit alors comme eux le nom d’apôtre.

De même que celui qui vous a appelés est saint,
écrira-t-il un jour dans sa première lettre
aux étrangers de la diaspora,
devenez saints vous aussi dans toute votre conduite (1,17).
Prêchant le premier d’exemple,
en bon pasteur et modèle du troupeau de Dieu (3,2),
le disciple Simon, l’apôtre Pierre
deviendra, tout simplement : saint Pierre.

Quel itinéraire :
la Galilée, la Samarie, Jérusalem,
avec cette nuit mémorable et terrible,
celle de l’agonie de son Seigneur,
où, voulant marcher, lui aussi, à sa suite,
sur les eaux de la mort,
il prend peur tout à coup, car le vent avait tourné,
une fois encore,
et était devenu contraire (Mt 14,24.30).
Et puis le matin radieux du saint Jour de Pâques.
Le vent fou d’amour, redevenu favorable cette fois,
au plein feu du Jour de Pentecôte (Ac 2,2.47).
Jérusalem encore, Joppé, Césarée Maritime,
Antioche et Rome enfin.
Il sera donc : saint Pierre de Rome.
À l’endroit même de son martyre, on bâtira une église
sous le vocable et à la mémoire de son nom.
Vous donc, comme des pierres vivantes,
prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel (1 P 2,5).

*

— Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?
— Qui donc es-tu, Seigneur ?
— Je suis Jésus que tu persécutes (Ac 9,4-5).
Alors, ce circoncis du huitième jour, de la race d’Israël,
de la tribu de Benjamin, Hébreu, fils d’Hébreu,
quant à la Loi un Pharisien, quant au zèle un persécuteur de l’Église,
quant à la justice que peut donner la Loi,
un homme irréprochable,
se relève (Ph 3,5-6).
Aveuglé de lumière, terrassé en sa chair,
ébranlé en ses certitudes, et se reconnaissant enfin
le premier des pécheurs (1 Tm 1,15) !
Deux ans au désert, Jérusalem, Antioche, Chypre…
La Cilicie, la Galatie, la Lydie, la Mysie, la Macédoine….
Éphèse, Philippes, Thessalonique, Athènes, Corinthe…
Tout le nord du Bassin méditerranéen parcouru
en de multiples voyages missionnaires
et, pour finir, pour lui aussi, la ville de Rome.
Il y mourra également martyr du Christ.

*

Près de la colline vaticane,
à l’emplacement du cirque de Néron,
l’apôtre Pierre est crucifié.
Sur la route d’Ostie, hors des remparts,
l’apôtre Paul est décapité.

Nous fêtons aujourd’hui, frères et sœurs,
la Dédicace de ces deux églises,
dressées au cœur de la capitale de l’Empire,
devenue la ville d’où l’évêque de Rome, le Pape
préside à la charité de toutes les Églises :
la Basilique de Saint-Pierre-de-Rome
et la Basilique de Saint-Paul-hors-les-murs.

Donnés de tout cœur à l’annonce de l’Évangile
voici ces deux hommes que tout aurait pu séparer,
à jamais unis dans le don de leur sang.
De leur sang venant féconder la terre de la ville
la plus païenne du monde,
pour en faire le berceau, après Jérusalem où l’Église est née,
de toute la chrétienté !

*

Frères et sœurs,
louons Pierre et Paul
pour l’exemple inoubliable de leurs vies.
Nous aussi, malgré tant de diversités, d’itinéraires multiples,
nous voici profondément unis
par la même foi en Jésus Christ,
le Sauveur de tous les hommes,
et l’appartenance à son Église universelle
par laquelle il a plu à Dieu de faire passer le salut.

Quelle grâce d’appartenir à cette Jérusalem nouvelle
où tout ensemble fait corps !
Le salut vient des Juifs,
avait dit Jésus à une femme païenne de Samarie.
À présent, avec Pierre et Paul, nous pouvons le redire :
Nous sommes tous fils de Dieu par la foi au Christ Jésus.
Vous tous en effet, baptisés en Christ,
vous avez revêtu le Christ.
Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre,
ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un
dans le Christ (Ga 3,27-28).
Mais si vous appartenez au Christ,
vous êtes donc de la descendance d’Abraham,
héritiers selon la promesse.
Vraiment les dons et les appels de Dieu
sont sans repentance et ses promesses
de toujours à toujours !

Comme le dit l’oraison de la messe
de cette fête de la Dédicace,
nous pouvons refaire cette prière :
«Garde ton Église, Seigneur,
sous la protection des apôtres Pierre et Paul.
Puisqu’elle reçut par eux,
la première annonce de l’Évangile,
qu’elle en reçoive jusqu’à la fin des temps
la grâce dont elle a besoin pour grandir !»

Saint Pierre et saint Paul de Rome,
priez avec nous ! priez pour nous !

29 JUIN – SAINT PIERRE E PAUL APÔTRE, SOLENNITÉ – OFFICE DES LECTURES

29 juin, 2008

29 JUIN  – SAINT PIERRE E PAUL APÔTRE, SOLENNITÉ

Office des Lectures du dimanche 29 juin 2008

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (Ga 1, 15-24; 2, 1-10)

Mais, lorsque celui qui m’a mis

à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce a jugé bon de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens, aussitôt, loin de recourir à aucun conseil humain ou de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie, puis je suis revenu à Damas. Ensuite, trois ans après, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas et je suis resté quinze jours auprès de lui, sans voir cependant aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur. Ce que je vous écris, je le dis devant Dieu, ce n’est pas un mensonge. Ensuite, je me suis rendu dans les régions de Syrie et de Cilicie. Mais mon visage était inconnu aux Églises du Christ en Judée; simplement, elles avaient entendu dire: « celui qui nous persécutait naguère annonce maintenant la foi qu’il détruisait alors », et elles glorifiaient Dieu à mon sujet. Ensuite, au bout de quatorze ans, je suis monté de nouveau à Jérusalem avec Barnabas; j’emmenai aussi Tite avec moi. Or, j’y montai à la suite d’une révélation et je leur exposai l’Évangile que je prêche parmi les païens; je l’exposai aussi dans un entretien particulier aux personnes les plus considérées, de peur de courir ou d’avoir couru en vain. Mais on ne contraignit même pas Tite, mon compagnon, un Grec, à la circoncision; ç‘aurait été à cause des faux frères, intrus qui, s’étant insinués, épiaient notre liberté, celle qui nous vient de Jésus Christ, afin de nous réduire en servitude. A ces gens-là nous ne nous sommes pas soumis, même pour une concession momentanée, afin que la vérité de l’Évangile fût maintenue pour vous. Mais, en ce qui concerne les personnalités – ce qu’ils étaient alors, peu m’importe: Dieu ne regarde pas à la situation des hommes – ces personnages ne m’ont rien imposé de plus. Au contraire, ils virent que l’évangélisation des incirconcis m’avait été confiée, comme à Pierre celle des circoncis, – car celui qui avait agi en Pierre pour l’apostolat des circoncis avait aussi agi en moi en faveur des païens – et, reconnaissant la grâce qui m’a été donnée, Jacques, Céphas et Jean, considérés comme des colonnes, nous donnèrent la main, à moi et à Barnabas, en signe de communion, afin que nous allions, nous vers les païens, eux vers les circoncis. Simplement, nous aurions à nous souvenir des pauvres, ce que j’ai eu bien soin de faire.

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA FÊTE DES APÔTRES PIERRE ET PAUL


Le martyre des saints Apôtres Pierre et Paul a fait pour nous de ce jour un jour sacré. Nous ne parlons pas de quelques martyrs obscurs: Ce qu’ils proclament a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde. Ces martyrs ont vu ce qu’ils ont prêché, après avoir vécu selon la justice, en proclamant la vérité, en mourant pour la vérité. C’est le bienheureux Pierre, le premier des Apôtres, celui qui aimait fougueusement le Christ, qui a eu le bonheur de s’entendre dire: Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre. Car lui-même venait de dire: Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Et le Christ lui dit alors: Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Sur cette pierre je bâtirai la foi que tu viens de confesser. Sur cette parole que tu viens de dire: Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant, je bâtirai mon Église. Car tu es Pierre. Le nom de Pierre vient de la pierre, et non l’inverse. Le nom de Pierre vient de la pierre, comme «chrétien» vient de Christ. Ainsi que vous le savez, le Seigneur Jésus, avant sa passion, choisit ses disciples, et leur donna le nom d’Apôtres. Parmi eux, c est Pierre qui, presque en toute circonstance, mérita de personnifier toute l’Église à lui seul. C’est parce qu’il personnifiait l’Église à lui seul qu’il a eu le bonheur de s’entendre dire : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. En effet, ce n’est pas un homme seul, mais l’Église dans son unité, qui a reçu ces clefs. Ceci met en relief la prééminence de Pierre, car il a représenté l’universalité et l’unité de l’Église lorsqu’il lui fut dit: Je te confie, alors que c’était confié à tous. En effet, pour que vous sachiez que c’est l’Église qui a reçu les clefs du Royaume des cieux, écoutez ce que le Seigneur dit à tous ses Apôtres dans un autre endroit: Recevez l’Esprit Saint. Et aussitôt: Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. Et c’est encore à juste titre que le Seigneur, après sa résurrection, confia à Pierre en personne la charge de faire paître ses brebis. Car il n’est pas le seul parmi les disciples qui méritait de faire paître les brebis du Seigneur; mais Si le Christ parle à un seul, c’est pour mettre en valeur l’unité. Et il s’adresse en premier à Pierre parce que Pierre est le premier parmi les Apôtres. ~ Ne sois pas triste, Apôtre, d’être interrogé trois fois: réponds une fois, réponds deux fois, réponds trois fois. Que ta confession soit victorieuse trois fois par l’amour, parce que ta présomption a été trois fois vaincue par la crainte. Il faut délier trois fois ce que tu avais lié trois fois. Délie par l’amour ce que tu avais lié par la crainte. Et cependant le Seigneur, une fois, deux fois, et trois fois, a confié ses brebis à Pierre. En un même jour, on célèbre la passion de deux Apôtres! Mais ces deux ne faisaient qu’un: bien qu’ils aient souffert à des jours différents, ils ne faisaient qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Nous célébrons le jour de fête de ces Apôtres, consacré pour nous par leur sang. Aimons leur foi, leur vie, leurs labeurs, leurs souffrances, ce qu’ils confessaient, ce qu’ils prêchaient.

Pourquoi lire saint Paul ?

27 juin, 2008

sur: CROIRE.COM… 

un site que pense à Saint Paul, à lire: 

 

http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2340204&rubId=48500 

 

 

Pourquoi lire saint Paul ? 

 

Découvrir l’auteur des épîtres, c’est possible ! 

 

« Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. 

Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine » Première Epître aux Corinthiens 

 

 

Architecte du christianisme, missionnaire et épistolier inlassable, comment parler de Saint Paul sans passion ? Au cours de périples épuisants dans toutes les grandes villes d’Asie Mineure et de Grèce, Paul n’a eu de cesse de propager la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus, mort crucifié à Jérusalem. Ce Jésus, qu’il n’a pas connu, il s’est totalement mis à son service. Sa joie ? L ‘annoncer et vivre pour lui. Son rêve ? Souffrir et mourir pour lui…Toute son existence sera marquée par le désir immense d’annoncer le Christ aux incroyants. Il le fera avec audace et courage, trouvant les mots qu’il fallait pour expliquer et convaincre. Paul avait le feu des convertis et un amour profond du mystère chrétien. Avec lui, l’évangile s’est propagé comme une traînée de poudre. 

 Le persécuteur des chrétiens 

 

Paul en est né à Tarse, ville située au sud de l’actuelle Turquie, au début de l’ère chrétienne. Elevé dans un strict judaïsme, élève du grand rabbin Gamaliel auquel sa famille l’a envoyé à Jérusalem, Paul est aussi un excellent théologien. Il est intelligent et cultivé. Quand il apparaît dans le récit des Actes des Apôtres, il a 30 ans. Les persécutions contre ceux qui affirment que Jésus, leur chef, aurait ressuscité après avoir été crucifié, commencent. Paul se montre un ennemi acharné des premiers chrétiens. Il participe à la lapidation d’Etienne, un disciple de ce Jésus ( Actes des Ap7, 22) Les jours suivants il poursuit les autres disciples de Jésus : « allant de maison en maison, il arrachait hommes et femmes et les jetait en prison »(Ac 8, 3) 

 

 La conversion de Paul 

 

Mais la destinée de Paul va être bouleversée. Alors qu’il s’apprête à anéantir les derniers amis de Jésus, advient un événement qui le marquera à vie. Sur la route de Damas, il est ébloui par une lumière venue du ciel, saisi par une voix, violemment jeté à terre : « Paul, Paul, pourquoi me persécutes-tu ? » A plusieurs reprises, Paul parlera de cet épisode, au cours duquel il « voit » la gloire du Seigneur ressuscité . Aveugle, il est relevé par ses compagnons, conduit chez un chrétien du nom d’Ananie. La, il reste « trois jours sans boire ni manger » (Act 9, 9) avant d’être baptisé , d’entrer dans la communauté chrétienne et …de retrouver la vue. Sa vie change d’un coup : le Christ devient son maître ! 

 

l’étude continue sur le site

 

Saint Paul

26 juin, 2008

Saint Paul dans images sacrée

http://www.flickr.com/

cette photo l’ai faite je, l’image se trouvée dans le point d’entrée latéral de la Basilique de St.. Giovanni in Laterano, en haut sur le plafond, beaucoup de personne, je crois, ne le pensent pas de regarder en haut, l’image c’est en haut et distant, avec mon appareil photographique je ne pourrais pas la faire mieux, 

LA CONVERSION DE SAINT PAUL, APÔTRE

26 juin, 2008

du site: 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/031.htm

LA CONVERSION DE SAINT PAUL, APÔTRE

La conversion de saint Paul eut lieu lannée même que J.-C fut crucifié et que saint Etienne fut lapidé, non pas dans lannée, selon la manière ordinaire de compter, mais dans lintervalle d’une année; car J.-C. fut crucifié le 8 avant les calendes d’avril (25 mars), saint Étienne fut lapidé le 3 août de la même année et saint Paul fut converti le 8 avant les calendes de février (25 janvier). Maintenant pourquoi célèbre-t-on sa conversion plutôt que celle des autres saints : on en assigne ordinairement trois raisons. La première pour lexemple ; afin que personne, quelque grand pécheur qu’il soit, ne désespère de son pardon, quand il verra (226) celui qui a été si coupable dans sa faute, devenir dans la suite si grand parla grâce. La seconde pour la joie; car autant l’Église à ressenti de tristesse à cause de sa persécution, autant elle reçoit d’allégresse à cause de sa conversion. La troisième pour le miracle que le Seigneur manifesta en lui; quand du plus barbare persécuteur il fit le plus fidèle prédicateur. En effet, sa conversion fut miraculeuse du côté de celui qui la faite, du côté de ce qui ly a disposé, et du côté de celui qui en est le sujet. Celui qui fit cette conversion, c’est J.-C. ; en cela il montra: 1° son admirable puissance, quand il lui dit: « Il vous est dur de regimber contre laiguillon; » et quand il le changea si subitement, ce qui lui fit alors répondre: «Seigneur, que voulez-vous que je fasse? » Sur ces paroles saint Augustin s’écrie : «L’agneau tué par les loups a changé le loup en agneau, déjà il se prépare à obéir, celui qui auparavant était rempli de la fureur de persécuter; » 2° il manifesta en cela son admirable sagesse ; car il abattit lenflure de son orgueil, en lui inspirant les bassesses de lhumilité, mais non les splendeurs de la majesté. « C’est moi, dit-il qui suis ce Jésus de Nazareth que tu persécutés. » La glose ajoute : « Il ne dit pas qu’il est Dieu, ou même le Fils de Dieu, mais : accepte les bassesses de mon humilité et dépouille-toi des écailles dont te couvre ton orgueil. » 3° Il lui témoigne une clémence extraordinaire; ce qui est évident puisque, au moment où Paul était dans lacte et dans la volonté de persécuter, Dieu opère sa conversion. En effet, quoique avec une affection désordonnée; puisqu’il ne respirait que menaces et carnage, quoique se livrant à des essais criminels, puisqu’il vint (227) trouver le grand’ prêtre, comme s’il s’immisçait de

lui-même en cela, quoique dans le fait même d’un acte coupable, puisqu’il allait chercher les prisonniers pour les amener à Jérusalem, et qu’ainsi le but de sa démarche fut détestable, cependant ce pécheur-là même est converti par la divine miséricorde. Secondement, cette conversion fut miraculeuse du côté de ce qui ly disposa, savoir, la lumière. En effet, cette lumière fut subite, immense, et venant du ciel : « Et il fut tout d’un coup environné d’une lumière qui venait du ciel, » dit lEcriture (Actes, IX). Car Paul avait en lui trois vices : le premier, c’était laudace; ces paroles des Actes en font foi : « Il vint trouver le grand prêtre » et la glose porte: « Personne ne ly avait engagé, c’est de lui-même, c’est son zèle qui le pousse. » Le second, c’est lorgueil ; et on en a la preuve par ces paroles: « Il ne respirait que menaces et carnage. » Le troisième, c’était lintelligence charnelle qu’il avait de la loi. Ce qui fait dire à la glose sur ces paroles : « Je suis Jésus. Je suis le Dieu du ciel ; c’est ce Dieu qui te parle, ce Dieu que tu crois, comme les juifs, avoir éprouvé la mort. » Donc cette lumière divine fut subite, pour frapper d’épouvante cet audacieux; elle fut immense, pour abîmer ce hautain, ce superbe, dans les profondeurs de lhumilité : elle vint du ciel pour rendre céleste cette intelligence charnelle. Ou bien encore, trois moyens disposèrent ce prodige : 1° la voix qui appelle; 2° la lumière qui brille et 3° la force toute puissante. Troisièmement, cette conversion fut miraculeuse du côté de celui qui en est le sujet, c’est-à-dire, du côté de Paul lui-même qui fut converti. Dans sa (228) personne, il y eut trois miracles: opérés extérieurement son renversement, et son aveuglement, et son jeûne de: trois jours, car il est renversé, pour être relevé de cet état d’infirmité où il gisait. Saint Augustin dit : « Paul fut renversé pour être aveugle; il fut aveuglé pour être changé ;,il fut changé pour être envoyé ; il fut envoyé pour que la vérité se fît jour.» Le même père dit encore : « Le cruel fut écrasé et devint croyant ; le loup fut abattu et il se releva agneau le persécuteur fut renversé et il devint prédicateur; le fils de perdition fut brisé et il est changé en un vase d’élection. Il est aveuglé pour être éclairé, dans son intelligence pleine de ténèbres. » Aussi est-il dit que, pendant ces trois jours, il resta aveugle, parce qu’il fut instruit de lEvangile. En effet il n’a pas reçu lEvangile de la bouche d’un homme, ni par le moyen de lhomme; il lassure lui-même; mais il la reçu de J.-C. même qui le lui révéla. Augustin dit ailleurs : « Paul, je te proclame le véritable athlète de J.-C. qui la instruit, qui l’a oint de sa substance avec lequel il a été crucifié; et qui se glorifie en lui. II eut sa chair meurtrie, pour que cette même chair fût disposée à embrasser les généreux desseins: En effet, dans la suite, son corps fut parfaitement apte à toutes sortes de bonnes oeuvres; car il savait vivre et dans la pénurie et dans, labondance; il avait éprouvé de tout, et il supportait volontiers toutes les adversités. Saint Chrysostome dit: « Il regardait comme des moucherons les tyrans et les peuples qui ne respiraient. que la fureur; la mort, les tourments, et des milliers de supplices, il les prenait pour jeux d’enfants. Il les accueillait de son plein gré, (230) et il retirait plus de gloire des chaînes dont il était lié, que s’il eût été couronné de précieux diadèmes. Il recevait les blessures avec plus de bonne grâce que les autres ne reçoivent les présents. » Ou bien encore ces trois états peuvent être opposés aux trois autres états de notre premier père. Celui-ci se leva contre Dieu; saint Paul au contraire fut renversé par terre. Les yeux d’Adam furent ouverts; saint Paul au contraire devint aveugle. Adam mangea du fruit défendu, saint Paul s’abstint de manger une nourriture légale.

Indulgences spéciales pour l’Année Saint-Paul

9 juin, 2008

du site: 

http://www.zenit.org/article-18145?l=french

Indulgences spéciales pour l’Année Saint-Paul

Texte du décret

ROME, Jeudi 5 juin 2008 (ZENIT.org)

 Nous publions ci-dessous le texte du décret signé par le Grand pénitencier de la pénitencerie apostolique concernant les indulgences spéciales qui seront accordées à l’occasion des deux mille ans de la naissance de l’apôtre Paul.

PENITENCERIE APOSTOLIQUE

URBIS ET ORBIS

A l’occasion des deux mille ans de la naissance du saint apôtre Paul, des indulgences spéciales sont accordées.

A l’approche de la solennité liturgique des Princes des apôtres, le Souverain Pontife, mû par une sollicitude pastorale, tient à pourvoir en temps utile aux trésors spirituels à accorder aux fidèles pour leur sanctification, de manière à ce qu’ils puissent renouveler et renforcer, avec une ferveur encore plus grande en cette pieuse et heureuse occasion, des intentions de salut surnaturel déjà à partir des premières vêpres de la solennité commémorée, principalement en l’honneur de l’Apôtre des Nations, dont s’approchent à présent les deux mille ans de la naissance terrestre.

En effet, le don des Indulgences, que le Pontife Romain offre à l’Eglise universelle, ouvre la voie pour parvenir au plus haut degré à la purification intérieure qui, alors qu’elle rend hommage au bienheureux apôtre Paul, exalte la vie surnaturelle dans le cœur des fidèles et les incite avec douceur à porter des fruits de bonnes œuvres.

C’est pourquoi cette Pénitencerie apostolique, à laquelle le Saint-Père a confié la tâche de préparer et rédiger le Décret sur la distribution et l’obtention des Indulgences qui seront valables pendant toute la durée de l’Année paulinienne, avec le présent Décret, émis conformément à la volonté de l’Auguste Pontife, accorde avec bienveillance les grâces qui sont citées ci-dessous:

I. A tous les fidèles chrétiens et à chacun d’eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le Sacrement de la Confession et nourris par la Sainte Communion, qui visiteront pieusement sous forme de pèlerinage la Basilique papale Saint-Paul sur la via Ostiense et prieront selon les intentions du Souverain Pontife, est accordée et donnée l’Indulgence plénière de la peine temporelle pour leurs péchés, une fois obtenu la rémission sacramentelle de ceux-ci et le pardon de leurs manquements.

L’Indulgence plénière pourra être utilisée par les fidèles chrétiens soit pour eux-mêmes, soit pour les défunts, autant de fois que seront accomplies les œuvres prescrites; étant toutefois établie la norme selon laquelle on ne peut obtenir l’Indulgence plénière qu’une fois par jour.

Ensuite, afin que les prières qui sont élevées au cours de ces saintes visites conduisent et invitent plus intensément les âmes des fidèles à la vénération de saint Paul, il est établi et disposé ce qui suit: les fidèles, outre à élever leurs supplications devant l’autel du Très Saint Sacrement, chacun selon sa piété, devront se rendre à l’autel de la Confession et réciter avec dévotion le «Notre Père» et le «Credo», en ajoutant de pieuses invocations en l’honneur de la Bienheureuses Vierge Marie et de saint Paul. Et cette dévotion doit toujours être étroitement unie à la mémoire du Prince des Apôtres, saint Pierre.

II. Les fidèles chrétiens des diverses Eglises locales, ayant accompli les conditions habituelles (Confession sacramentelle, Communion eucharistique et prière selon les intentions du Souverain Pontife), avec le désir de rejeter tout péché, pourront obtenir l’Indulgence plénière s’ils participent pieusement à une sainte fonction ou à un pieux exercice publiquement accomplis en l’honneur de l’apôtre des Nations: les jours de l’ouverture et de la clôture solennelle de l’Année paulinienne, dans tous les lieux sacrés; en d’autres jours déterminés par l’Evêque du lieu; dans les lieux saints consacrés à saint Paul et, pour l’utilité des fidèles, en d’autres lieux désignés par l’Evêque lui-même.

III. Enfin, les fidèles empêchés par des maladies ou d’autres graves causes légitimes, toujours avec l’âme détachée de tout péché et avec l’intention de remplir les conditions habituelles à peine cela sera possible, pourront eux aussi obtenir l’Indulgence plénière, s’ils s’unissent spirituellement à une célébration jubilaire en l’honneur de saint Paul, en offrant à Dieu leurs prières et leurs souffrances pour l’unité des chrétiens.

Ensuite, afin que les fidèles puissent plus facilement recevoir ces faveurs célestes, que les prêtres, approuvés pour l’écoute des confessions par les autorités ecclésiastiques compétentes, soient prêts à les accueillir avec disponibilité et générosité

.Le Décret présent est valable uniquement pendant l’Année paulinienne. Nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, du siège de la Pénitencerie apostolique, le 10 mai, année de l’incarnation du Seigneur 2008, veille de la Pentecôte.

James Francis Card. STAFFORD

Grand Pénitencier

S.Exc. Mgr Gianfranco GIROTTI,

o.f.m. conv.

LE MANTEAU DE L’APÔTRE PAUL

24 mai, 2008

extrait du site:

http://www.bibliquest.org/

LE MANTEAU DE L’APÔTRE PAUL

2 Timothée 4:13

1 Le verset et le contexte

«Quand tu viendras, apporte le manteau que jai laissé en Troade, chez Carpus, et les livres, spécialement les parchemins» (2 Tim. 4:13). Telle était la dernière recommandation du grand apôtre Paul, prisonnier, à son enfant Timothée, au sujet de ses circonstances personnelles. Ce ne sont que quelques mots, qui semblent navoir aucune importance, mais, certainement, ne nest pas sans motif quils nous ont été conservés, bien que la théologie moderne déclare quil est impossible de considérer de telles paroles comme inspirées et comme données de Dieu. Pour le simple croyant, il vaut la peine, même avec de telles expressions, qui semblent navoir eu de valeur que pour le moment dalors, de sarrêter, et den rechercher la signification et le but pour lui-même et pour son temps. Elles acquièrent souvent alors une portée tout à fait inattendue, une profondeur et une plénitude qui montrent leur valeur pour tous les temps.

Il semble à l’écrivain de ces lignes quil en est de même du passage cité plus haut ; oui, il pense que le manteau et les livres de lapôtre Paul peuvent nous donner mainte instruction utile pour le jour actuel.Jetons d

abord un coup doeil sur les circonstances où se trouvait ce fidèle serviteur de Dieu, ainsi que sur tout l’état de loeuvre du Seigneur en ces jours-là. Le chemin et le service du «vase d’élection», que le Seigneur avait appelé dune manière si remarquable «pour porter son nom devant les nations et les rois et les fils dIsraël», tendait à sa fin. En lisant la seconde épître à Timothée, nous avons limpression quun sérieux solennel reposait sur l’âme de lapôtre. Il éprouvait la vérité de cette parole quun serviteur nest pas plus grand que son maître. Il était traité comme les «balayures» du monde. Mais bientôt il devait quitter cette terre, pour être toujours auprès de Jésus dans le paradis de Dieu. Son esprit est donc rempli du «royaume céleste», où la couronne est prête pour lui, quand le combat sera fini.

Paul est tout seul. Lhomme autrefois si estimé et si considéré, qui était assis aux pieds de Gamaliel (ce qui était un privilège particulier), avait renoncé à tout à cause de lexcellence de Jésus Christ, et avait considéré toutes choses comme une perte et des ordures. Il était devenu pauvre en regard de tout ce que ce monde considère comme des biens ; il avait enduré la faim et la soif, le froid et la nudité, la honte et la persécution, à la suite de son Seigneur ; et maintenant, à la fin de sa vie, à la porte de sa patrie, pour ainsi dire, nous le trouvons de nouveau dans la pauvreté. La demande de son manteau et lexhortation à Timothée de venir avant lhiver, où il aurait peut-être un besoin particulier de ce vêtement, semblent faire allusion à son dénuement.

Cependant, malgré sa triste situation, aucun mot de mécontentement n’échappe à sa plume ; ce qui lui arrivait n’était certes, pour lui, rien dinconnu ni dinaccoutumé. Il navait jamais compté trouver sur la terre une position agréable. À la fin de sa première lettre, qui ne peut avoir été écrite que peu dannées avant la seconde, il dit : «La piété avec le contentement desprit est un grand gain. Car nous navons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous nen pouvons rien emporter. Mais ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits» (1 Tim. 6:6-7). Comme nous lavons dit, peut-être lapôtre manquait-il en ce moment de cette dernière chose ; cest pourquoi il demande son manteau. En tout cas, il navait pas seulement exhorté et enseigné les autres, mais aussi, comme un véritable exemple pour le troupeau de Christ, il avait vécu ce quil prêchait, et ce à quoi il exhortait. Par aucune parole, il ne désire un changement dans sa situation. Il ne nomme que le manteau, les livres et les parchemins ; ses désirs personnels ne vont pas plus loin.

Paul, une vie donnée

4 mai, 2008

du site: 

http://www.bible-service.net/site/556.html

Paul, une vie donnée


Il ne fait aucun doute que la rencontre du Christ sur la route de Damas a bouleversé la vie de Paul. À travers le Christ qu’il persécutait, et qui s’offrait à lui, Paul a découvert, en effet, le vrai visage du Dieu qu’il avait toujours cherché. En se reconnaissant aimé et sauvé par celui-là même qu’il persécutait, il a fait, comme nul autre, l’expérience de la grâce de Dieu.

De cette expérience découleront l’attachement de Paul à la personne du Christ et un changement radical de vie. Lui, le pharisien zélé et persécuteur de la foi chrétienne, il abandonnera ses certitudes et ses quêtes passées pour saisir Celui qui l’a un jour saisi : Jésus le Christ. Car rien d’autre ne comptera plus désormais pour lui (cf. Ph 3,8-9). Parce qu’il a été rejoint sur sa route par l’amour rédempteur de Dieu (Ga 2,20), il a découvert que tout ce qu’il considérait jusqu’alors comme des avantages (naissance dans le peuple de la promesse, appartenance au courant pharisien, connaissance et observances des préceptes de la Loi, etc ), tout cela n’était rien au regard de la connaissance de Jésus-Christ mort et ressuscité. Alors qu’il courait après un salut incertain, à la mesure de ses efforts et de son orgueil, il a compris que la Loi de Moïse ne pouvait plus être la référence première de son existence. Il a aussi compris que Dieu, en ressuscitant Jésus, avait eu raison de l’usage que l’on faisait de la Loi. Bref, le Dieu dont il a fait l’expérience sur le chemin de Damas n’est plus le Dieu de la Loi, mais le Dieu du Crucifié.

Ce renversement de l’image de Dieu éclaire la compréhension que Paul aura désormais de la croix comme un des lieux majeurs de la Révélation divine (1 Co 1,18-31). A la lumière de la croix, Paul saisira, en effet, que la toute-puissance de Dieu se donne à voir dans la fragilité la plus extrême. Mieux, il comprendra que, loin d’être tyrannique et solitaire, Dieu se fait solidaire de chaque être humain, en l’accueillant et en l’aimant pour lui-même, indépendamment de ses mérites ou de son péché, de son appartenance ethnique ou de son sexe, de son rôle dans la société ou dans la communauté religieuse.

Comme nous le verrons, située au cœur de l’Évangile proclamé Paul, cette découverte peut expliquer le fait que Paul se soit efforcé de mener ensemble travail missionnaire et travail manuel, ainsi que la manière dont il affrontera les échecs et les épreuves liés à son apostolat.

Renversé sur le chemin de Damas

De tous les événements de sa vie mouvementée, Paul ne retiendra comme fondamental que celui de sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas.

Sur les circonstances précises de cette rencontre avec le Christ, Paul, à la différence de Luc (cf. Ac 9, 22 et 26), est très discret. Il évoque en 1 Co 15,8-10 une apparition personnelle du Ressuscité, mais il nen fait le récit que dans la seule lettre aux Galates. Paul envoie cette lettre vers l’an 56 ou 57. Il vient d’apprendre que les Galates, peuplade dAsie Mineure, ont délaissé l’Évangile qu’il leur avait annoncé et qu’ils sont retournés à leurs pratiques passées. Pire, poussés par des judaïsants, ils semblent mettre en cause son autorité apostolique. Devant la gravité da la situation, Paul écrit. Il raconte comment, sur le chemin de Damas, de pharisien-persécuteur de l’Église, il est devenu apôtre du Christ :  » Vous avez entendu parler de mon Comportement naguère dans le judaïsme, avec quelle frénésie, je persécutais l’Église de Dieu, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères. Mais, lorsque Celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce, a jugé bon de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens, aussitôt, loin de reCourir à aucun Conseil humain ou de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie…  » (Ga 1,13-17).

 » Il a jugé bon de révéler en moi son Fils  »

Un mot est à souligner : révéler. Plus que celui de conversion, il résume bien la nature profonde de la rencontre de Paul avec le Christ : c’est une révélation émanant du libre choix de Dieu. Pour lui,  »Dieu a ôté le voile qui l’empêchait de voir sa gloire sur le visage du Christ Jésus » (P.Bony). Il lui a donné de comprendre que celui qu’il persécutait n’était pas, comme il le croyait, maudit de Dieu, mais qu’il était son Fils, un Fils parfaitement obéissant qu’il a élevé au rang de Seigneur de l’univers (Ph 2,8-11).

En rencontrant le Christ sur le chemin de Damas, Paul s’est vu révéler le sens profond de la croix comme lieu de l’amour extrême de Dieu et manifestation de sa toute-puissance. Dans cette rencontre avec Celui qui  »l’avait aimé et s’était livré pour lui » (Ga 2,20), il a compris que la Loi de Moïse ne pouvait pas lui donner le salut auquel il aspirait de toute son énergie. Il a pris conscience de la vacuité de tout ce qu’il recherchait jusqu’alors :  » Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. » (Ph 3,7). Enfin, parce qu’il lui a été révélé que la Passion était l’expression parfaite de l’amour du Christ pour son Père et pour l’humanité, c’est en elle qu’il a décidé de ne jamais cesser de le chercher :  » J’ai décidé de ne rien savoir parmi vous sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié  » (1 Co 2,2 cf. Ga 2,20).

 » Afin que je l’annonce parmi les païens  »

À la grâce de la révélation sur le chemin de Damas s’en ajoute une seconde : celle de l’ annonce. Paul lui-même le reconnaît : par sa grâce, Dieu l’a mis à part dès le sein de sa mère pour l’envoyer annoncer son Fils (Ga 1,16). S’il est devenu croyant et apôtre, Paul le doit donc à la pure et gratuite initiative de Dieu qui lui a révélé son Fils et l’a appelé à témoigner, lui, l » avorton  » (1 Co 15,8). La mission qui lui a été confiée n’est liée ni à sa décision personnelle, ni à une quelconque initiative humaine, et encore moins à sa formation ou à son comportement. Elle est un don gratuit de Dieu. De ce don, Paul ne cessera de s’émerveiller :  » Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu, et sa grâce à mon égard n’a pas été vaine. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous : non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi  » (1 Co 15,9-10).

Une fois encore, il faut noter l’insistance de Paul sur la grâce, trois fois nommée dans ces deux versets. Car cette expérience fondatrice de la grâce divine totalement imméritée est à l’origine de la manière dont Paul percevra son ministère apostolique : il est un don de Dieu dans lequel la puissance divine celle-là même qui avait ressuscité Jésus-Christ s’est déployée, lui communiquant une force qui le rend désormais capable de toutes les audaces. Toute sa vie, Paul sera traversé par cette tension entre la grandeur de la mission qui lui a été confiée et sa faiblesse qu’il ne cesse d’expérimenter, entre le trésor précieux qu’il a reçu et le  » vase d’argile  » qu’il est (2 Co 4,7).

Cette tension, comme il l’écrira souvent, lui évitera de s’enorgueillir. Elle le conduira à creuser le mystère de la puissance de Dieu qui donne toute sa mesure dans la faiblesse reconnue de ses ministres :  » Mais il m’a déclaré : ‘Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse’. Aussi mettrai-je mon orgueil bien plus dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ  » (2 Co 12,9).

© Pierre Debergé, Cahier Évangile n° 126 (décembre 2003) pages 8-10

1...1011121314