Archive pour la catégorie 'Saint Paul'

Jean Paul II: Lecture: Ep 4, 1-6 (25 janvier: conversion de Saint Paul)

24 janvier, 2011

du site:

http://w:ww.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/2000/documents/hf_jp-ii_aud_20001122_fr.html

JEAN-PAUL II  

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 22 novembre 2000

Lecture:  Ep 4, 1-6

1. La foi, l’espérance et la charité sont comme trois étoiles qui brillent dans le ciel de notre vie spirituelle pour nous guider vers Dieu. Elles sont, par excellence, les vertus « théologales »:  elles nous mettent en communion avec Dieu et nous conduisent à Lui. Elles composent un tryptique dont le sommet est la charité, l’agape, chantée de façon remarquable par Paul dans un hymne de la première Epître aux Corinthiens:  « Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité » (13, 13).
Dans la mesure où elles animent les disciples du Christ, les trois vertus théologales les poussent à l’unité, selon l’indication des paroles pauliniennes que nous avons écoutées en ouverture:  « Il n’y a qu’un Corps [...] un seul Seigneur, une seule foi [...], un seul Dieu et Père » (Ep 4, 4-6). En continuant à réfléchir sur la perspective oecuménique abordée dans la précédente catéchèse, nous voulons aujourd’hui approfondir le  rôle des vertus théologales sur le chemin  qui conduit à la pleine communion avec Dieu Trinité et avec nos frères.
2. Dans le passage mentionné de l’Epître aux Ephésiens, l’Apôtre Paul exalte tout d’abord l’unité de la foi. Cette unité a sa source dans la Parole de Dieu, que toute les Eglises et Communautés ecclésiales considèrent comme une lumière pour leur propres pas sur le chemin de leur histoire (cf. Ps 119, 105). Ensemble, les Eglises et Communautés ecclésiales professent la foi en « un seul Seigneur », Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, et en « un seul Dieu et Père de tous » (Ep 4, 5.6). Cette unité fondamentale, en même temps que celle constituée par l’unique baptême, ressort clairement des multiples documents du dialogue oecuménique, même lorsque demeurent, sur un point ou sur un autre, des motifs de réserve. C’est ainsi que l’on lit, par exemple, dans un document du Conseil oecuménique des Eglises:  « Les chrétiens croient que l’unique « vrai Dieu », qui s’est fait connaître à Israël, s’est révélé de façon suprême en « celui qu’il a envoyé », Jésus-Christ (Jn 17, 3); qu’en Christ, Dieu a réconcilié le monde avec lui (2 Co 5, 19) et que, à travers son Esprit Saint, Dieu apporte une vie nouvelle et éternelle à tous ceux qui, à travers le Christ, se remettent à lui » (CEC, Confesser une seule foi, 1992, n. 6).
Toutes ensemble, les Eglises et Communautés ecclésiales font référence aux antiques Symboles de la foi et aux définitions des premiers Conciles oecuméniques. Cependant, demeurent certaines divergences doctrinales qu’il faut surmonter, afin que le chemin de l’unité de la foi parvienne à la plénitude indiquée par la promesse du Christ:  « Elles écouteront ma voix; et il y aura un seul  troupeau,  un  seul  pasteur »  (Jn 10, 16).
3. Paul, dans le texte de l’Epître aux Ephésiens que nous avons choisi comme emblème de notre rencontre, parle également d’une seule espérance à laquelle nous avons été appelés (cf. 4, 4). Il s’agit d’une espérance qui s’exprime dans l’engagement commun, à travers la prière et une cohérence de vie active, pour l’avènement du Royaume de Dieu. Au sein de ce vaste horizon, le mouvement oecuménique s’est orienté vers des buts fondamentaux qui se mêlent entre eux, comme objectifs d’une unique espérance:  l’unité de l’Eglise, l’évangélisation du monde, la libération et la paix dans la communauté humaine. Le chemin oecuménique a également tiré profit du dialogue avec les espérances terrestres et humanistes de notre temps, et également avec l’espérance cachée, apparemment vaincue, des « sans espérance ». Face à ces multiples expressions de l’espérance de notre époque, les chrétiens, bien que connaissant des tensions entre eux et éprouvés par la division, ont été poussés à découvrir et à témoigner « une raison commune d’espérance » (CEC, Commission « Faith and Order » Sharing in One Hope, Bangalore 1978), en reconnaissant dans le Christ le fondement indestructible. Un poète français a écrit:  « Espérer est une chose difficile… se désespérer est ce qui est facile et c’est la grande tentation » (Charles Péguy, Le portique des mystères de la seconde vertu, éd. de la Pléiade, p. 538). Mais, pour nous chrétiens, demeure toujours valable l’exhortation de saint Pierre à rendre raison de l’espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).
4. Au sommet des trois vertus théologales se trouve l’amour, que Paul compare presque à un lien en or qui rassemble en parfaite harmonie toute la communauté chrétienne:  « Et puis, par dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection » (Col 3, 14). Le Christ, dans la prière solennelle pour l’unité des disciples, en révèle le substrat théologique profond:  « Que l’amour dont tu m’as aimé (ô Père) soit en eux et moi en eux » (Jn 17, 26). C’est précisément cet amour, accueilli et cultivé, qui compose en un unique corps l’Eglise, comme nous l’indique encore Paul:  « Mais, vivant selon la vérité et dans la charité, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ, dont le corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l’actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité » (Ep 4, 15-16).
5. L’objectif de la charité et, dans le même temps, sa source intarissable, est l’Eucharistie, communion avec le corps et le sang du Seigneur, anticipation de l’intimité parfaite avec Dieu. Malheureusement, comme je l’ai rappelé dans les précédentes catéchèses, dans les relations entre les chrétiens divisés, « à cause des divergences dans la foi, il n’est pas encore possible de concélébrer la même liturgie eucharistique. Nous aussi, nous avons le désir ardent de célébrer ensemble l’unique Eucharistie du Seigneur, et ce désir devient déjà une louange commune et même une imploration. Ensemble, nous nous tournons vers le Père et nous le faisons toujours plus « d’un seul coeur »" (Ut unum sint, n. 45). Le Concile nous a rappelé que « ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l’unité d’une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines ». Nous devons donc placer toute notre espérance « dans la prière du Christ pour l’Eglise, dans l’amour du Père à notre égard, et dans la puissance du Saint Esprit » (Unitatis redintegratio, n. 24).

La croix du Christ, mon seul titre de gloire – Lectio sur Gal 2, 19-21 et 6, 14-18

6 août, 2010

du site:

http://www.sdssm.org/avecpaul6.html

Avec Paul, apôtre du Christ

Lectio divina…
vendredi 13 mars 2009

La croix du Christ, mon seul titre de gloire
 
Lectio sur
Gal 2, 19-21 et 6, 14-18

avec frère Giacomo

Nous vous conseillons de prier l’ensemble
des versets dans votre Bible

————————————————–

« Pour moi,
que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
 reste mon seul orgueil! »
 
Galates 6, 14

* * *

Lire, si possible, l’épître aux Galates, pour bien situer les deux textes qui formeront l’objet de notre lectio divina commune : Galates 2, 19 21  et  6, 14-18.

* * *

Voici des textes qui peuvent nous aider :

« Hébreux, fils d’Hébreux; pour ce qui est de la Loi, Pharisien…; j’ai été empoigné par Christ Jésus… Je suis fixé à la croix de Christ, et pourtant je vis – non plus moi, c’est Christ qui vit en moi » Ainsi parle Paul. Quelle revanche fut jamais plus complète? Imaginez cet homme (nous pouvons bien l’imaginer; n’était-il pas là, au moins en esprit), imaginez cet homme parmi ces juifs fanatiques qui ne voulaient pas entrer dans le prétoire de Pilate « afin de ne pas se souiller », mais qui restaient là dehors à hurler à mort contre le Charpentier-Prophète qui avait osé défier la majesté de leur Loi vénérable. Puis voyez-le céder totalement au charme de cette Croix à laquelle lui ou les siens avaient attaché le Rejeté. Voilà une vraie victoire!

(tiré de Saint Paul Aujourd’hui, de Charles-Harold Dodd)

* * *

Lorsque nous célébrons notre commun Maître pour toutes sortes d’autres raisons, ne le célébrons-nous pas surtout en lui rendant gloire parce que nous sommes frappés de stupeur devant la croix, devant cette mort couverte de malédictions? Paul à tout propos ne donne-t-il pas, comme signe de son amour pour nous, sa mort? Sa mort pour les hommes tels qu’ils sont? (…) « Voici (dit-il aux Romains) comment Dieu a prouvé son amour à notre égard : alors que nous étions pécheurs, le Christ est mort pour nous. »

Celui-là même qui a supporté ces souffrances appelle le supplice sa « gloire »!  « Père, dit-il, l’heure est venue, glorifie ton Fils! » (Jn 17, 1). Et le même disciple qui a écrit ces paroles disait : « L’Esprit Saint n’était pas encore venu en eux, parce que Jésus n’était pas encore glorifié » (Jn 7, 39). C’est la croix qu’il appelait gloire. D’ailleurs, lorsqu’il voulut montrer l’amour du Christ, de quoi parla-t-il? de ses miracles? de ses merveilles? de certains prodiges? Pas du tout. Jean cite la croix, et dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne soit pas perdu, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). Paul dit encore : « Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a donné pour nous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute choses? » (Rm 8, 32). Et lorsqu’il nous invite à l’humilité, c’est de là qu’il tire son exhortation, en disant : « Ayez entre vous les mêmes pensées que le Christ Jésus (…) : il s’est abaissé en se faisant obéissant jusqu’à la mort, la mort de la croix. » Et que conseille Paul, pour réaliser la bonne entente entre les femmes et leurs maris? « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Église, et s’est livré pour elle » (Ep 5, 25).
(de saint Jean Chrysostome)

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Action de grâce dans la persécution

« Vous serez haïs de tous à cause de mon Nom, mais celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » (Mt 10, 22)

Je te rends grâce, Seigneur, je te rends grâce. (…) Toi l’impassible, tu as voulu souffrir injustement de la part des injustes, pour me donner, à moi le condamné, l’impassibilité dans l’imitation de tes souffrances, ô mon Christ. Oui, juste est ton jugement ainsi que le commandement que tu nous as demandé d’observer, dans ta miséricorde. Ce commandement, c’est d’imiter ton humilité. (…)
Tu as été traité de possédé, tu as passé pour fou aux yeux des impies, pour ennemi de Dieu et transgresseur de la Loi. Tu as été arrêté comme un brigand et, enchaîné, tu as été entraîné tout seul, abandonné par tous tes disciples et tes amis. Tu as comparu devant ton juge comme un condamné, toi, ô Verbe, et tu as accueilli la condamnation portée contre toi. Tu as aussi pour tes paroles reçu un soufflet d’un valet, et pour ton silence tu as été aussitôt condamné à mort. Car tes paroles étaient des glaives pour les criminels et ton silence, ô Roi, la cause de ta condamnation. (…)
Quelle importance pour moi, si à mon tour je subis ce que toi en personne, toi qui est sans péché, tu as souffert pour le monde, ô Maître, oui, pour sauver le monde. (…) Ce qui est important pour moi, ou plutôt ce qui dépasse toute gloire, c’est de participer à ta gloire indicible par la communauté des souffrances, l’imitation de tes œuvres. L’humilité, en effet, procure la divinité à ceux qui la recherchent en pleine connaissance.

(de Syméon le Nouveau Théologien)

Paul à Athènes, Le texte biblique, Les frères qui escortaient Paul l’accompagnèrent jusqu’à Athènes.

13 juillet, 2010

du site:

http://cetadnet.cef.fr/meditation_paul-a-athenes.html

Paul à Athènes

Le texte biblique

Les frères qui escortaient Paul l’accompagnèrent jusqu’à Athènes.

(extrait)

Quand ils s’en retournèrent, Paul les chargea de dire à Silas et à Timothée de le rejoindre le plus tôt possible. Pendant que Paul les attendait à Athènes, son esprit était tourmenté en voyant la ville livrée aux idoles. Il discutait donc à la synagogue avec les Juifs et ceux qui adoraient le vrai Dieu, et sur l’Agora chaque jour avec les passants. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens venaient aussi parler avec lui. Certains disaient : « Ce perroquet, que peut-il bien vouloir dire ? » Et d’autres : « On dirait un prêcheur de divinités étrangères » ; ils disaient cela parce que son Évangile parlait de « Jésus » et de « Résurrection ». Ils vinrent le prendre pour le conduire à l’Aréopage en lui disant : « Pouvons-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu exposes ? Tu nous emplis les oreilles de choses déroutantes ; nous voulons donc savoir ce que cela veut dire. » Car tous les Athéniens, ainsi que les étrangers qui résidaient dans la ville, ne trouvaient le temps de rien faire d’autre que de dire et d’écouter la dernière nouveauté. Alors Paul, debout au milieu de l’Aréopage, fit ce discours : « Citoyens d’Athènes, je constate que vous êtes, en toutes choses, des hommes particulièrement religieux.  En effet, en parcourant la ville, et en observant vos monuments sacrés, j’y ai trouvé, en particulier, un autel portant cette inscription : ‘Au dieu inconnu’. Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qu’il contient, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas les temples construits par l’homme,  et ne se fait pas servir par la main des hommes. Il n’a besoin de rien, lui qui donne à tous la vie, le souffle et tout le reste. A partir d’un seul homme, il a fait tous les peuples pour qu’ils habitent sur toute la surface de la terre, fixant la durée de leur histoire et les limites de leur habitat ; il les a faits pour qu’ils cherchent Dieu et qu’ils essayent d’entrer en contact avec lui et de le trouver, lui qui, en vérité, n’est pas loin de chacun de nous.  En effet, c’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister ; c’est bien ce que disent certains de vos poètes : Oui, nous sommes de sa race. Si donc nous sommes de la race de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité ressemble à l’or, à l’argent ou à la pierre travaillés par l’art et l’imagination de l’homme. Et voici que Dieu, sans tenir compte des temps où les hommes l’ont ignoré, leur annonce maintenant qu’ils ont tous, partout, à se convertir. En effet, il a fixé le jour où il va juger l’univers avec justice, par un homme qu’il a désigné ; il en a donné la garantie à tous en ressuscitant cet homme d’entre les morts. »  Quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns riaient, et les autres déclarèrent : « Sur cette question nous t’écouterons une autre fois. » C’est ainsi que Paul les quitta. Cependant quelques hommes s’attachèrent à lui et devinrent croyants. Parmi eux, il y avait Denis, membre de l’Aréopage ; il y eut aussi une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux. Après cela, Paul partit d’Athènes pour se rendre à Corinthe.

Actes 17,15-18,1 Le commentaire du texte On le sait, à, cette époque Athènes était toujours un brillant centre culturel du monde hellénistique et Paul y prend la parole. Déambulant dans les rues de la ville, il réfléchit et son esprit s’irrite en contemplant les idoles présentées partout, la situation religieuse n’est pas caractérisée par le manque, mais par le trop-plein ! Quelle place pourra trouver son message dans ce paganisme foisonnant ? Mais Paul, l’évangélisateur ne se décourage pas.

Comme partout, Paul va d’abord à la synagogue discuter avec le Juifs et ceux qui adorent le vrai Dieu. Puis il s’adresse à toute la population assemblée sur la place publique. A la religion spectacle, il oppose sa parole nue et réussit à captiver l’intérêt de quelques philosophes, épicuriens et stoïciens, représentants des deux principales écoles en vogue, nées toutes les deux à Athènes. Cette élite cultivée de l’humanisme grec lui réserve des réactions un peu méprisantes, le traitant de perroquet, de jacasse ! Mais il a piqué la curiosité de certains qui l’assimilent à un prêcheur de divinités étrangères, comme il y en avait beaucoup à l’époque à Athènes. Des divinités ? Ils entendaient Jésus et la Résurrection ! Ce dernier terme « Anastasie » était compris comme le nom d’une déesse « parèdre », épouse de ce Jésus inconnu d’eux !

Puis tous se dirigent vers l’aréopage, une colline proche ou plutôt une assemblée qui y siège.
Alors Paul reprend son discours et s’efforce de captiver l’attention de son auditoire composé surtout de philosophes, les félicitant de leur religiosité remarquable. Il fait part de sa découverte d’un autel dédié à un dieu inconnu, et ce dieu inconnu existe il vient leur annoncer. Paul prend la liberté d’interpréter cette dédicace au dieu inconnu comme le signe d’une sorte d’attente plus ou moins consciente, comme un vide que sa parole va combler.
Dans son argumentaire Paul utilise habilement une terminologie biblique, des concepts philosophiques ou encore des références de poètes grecs, familiers à ses auditeurs.

Puis Paul change brusquement de ton. La complaisance vis à vis des intuitions des philosophes ou poètes grecs est terminée. Le Dieu qu’il vient annoncer n’est pas un Dieu qui plane dans le ciel des idées éternelles, mais c’est Dieu lui-même qui parle maintenant et qui appelle les hommes à se convertir, à changer de mentalités et de comportements. Cette conversion est indispensable et urgente, car Dieu qui a établi le temps de la vie humaine, a fixé le jour où il doit juger le monde. Et ce jugement s’accomplira par un homme qu’il a établi, comme il en a donné la garantie en ressuscitant cet homme d’entre les morts.

 C’est cette notion de résurrection qui paraît ridicule aux païens, elle est complètement étrangère à leur système de pensée. Paul est alors interrompu et même congédié sine die. Cependant l’auteur des Actes souligne que quelques uns s’attachèrent à Paul et devinrent croyants, Denis et Damaris. L’échec n’est pas total ! Et même prometteur d’avenir! L’Esprit Saint fera son œuvre.

dimanche 11 juillet 2010 – Deuxieme lecture: Colossiens 1,12-20 – texte et commentaire

10 juillet, 2010

du site:

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

dimanche 11 juillet 2010

DEUXIEME LECTURE – Colossiens 1 , 12 – 20

15 Le Christ est l’image du Dieu invisible,
le premier-né par rapport à toute créature,
16 car c’est en lui que tout a été créé
dans les cieux et sur la terre,
les êtres visibles
et les puissances invisibles :
tout est créé par lui et pour lui.
17 Il est avant tous les êtres,
et tout subsiste en lui.
18 Il est aussi la tête du corps,
c’est-à-dire de l’Eglise.
Il est le commencement,
le premier-né d’entre les morts,
puisqu’il devait avoir en tout la primauté.
19 Car Dieu a voulu que dans le Christ,
toute chose ait son accomplissement total.
20 Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui,
sur la terre et dans les cieux,
en faisant la paix par le sang de sa croix.

Je commence par la dernière phrase qui est peut-être pour nous la plus difficile : « Dieu a voulu tout réconcilier par le Christ et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. » Paul ici compare la mort du Christ à un sacrifice comme on en offrait habituellement au Temple de Jérusalem. Il existait en particulier des sacrifices qu’on appelait « sacrifices de paix ».

Paul sait bien que ceux qui ont condamné Jésus n’avaient aucunement l’intention d’offrir un sacrifice : tout d’abord parce que les sacrifices humains n’existaient plus en Israël depuis fort longtemps ; ensuite parce que Jésus a été condamné à mort comme un malfaiteur et exécuté hors de la ville de Jérusalem. Mais il contemple une chose inouïe : dans sa grâce, Dieu a transformé l’horrible passion infligée à son fils par les hommes en œuvre de paix ! On pourrait lire « Dieu a bien voulu tout réconcilier par le Christ et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. » Pour le dire autrement, c’est la haine des hommes qui tue le Christ, mais, par un mystérieux retournement, parce que Dieu accomplit cette oeuvre de grâce, ce paroxysme de haine des hommes est transformé en un instrument de réconciliation, de pacification.

Et pourquoi sommes-nous réconciliés ? Parce qu’enfin, nous connaissons Dieu tel qu’il est vraiment, pur amour et pardon, bien loin du Dieu punisseur que nous imaginons parfois. Et cette découverte peut transformer nos coeurs de pierre en coeurs de chair (pour reprendre l’expression d’Ezéchiel) si nous laissons l’Esprit du Christ envahir nos coeurs. Dans cette lettre aux Colossiens, nous lisons la même méditation que développe également saint Jean et qui est inspirée par Zacharie. De la part de Dieu, le prophète annonçait : « En ce jour-là, je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication. Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé… ils pleureront sur lui. » (Za 2, 10). En d’autres termes, c’est Dieu qui nous inspire de contempler la croix et, de cette contemplation, peut naître notre conversion, notre réconciliation.

Paul nous invite donc à cette même contemplation : en levant les yeux vers le transpercé (comme dit Zacharie) nous découvrons en Jésus l’homme juste par excellence, l’homme parfait, tel que Dieu l’a voulu. Dans le projet créateur de Dieu, l’homme est créé à son image et à sa ressemblance ; la vocation de tout homme, c’est donc d’être l’image de Dieu. Or le Christ est l’exemplaire parfait, si l’on ose dire, il est véritablement l’homme à l’image de Dieu : en contemplant le Christ, nous contemplons l’homme, tel que Dieu l’a voulu. « Il est l’image du Dieu invisible », dit Paul. « Voici l’homme » (Ecce homo) dit Pilate à la foule, sans se douter de la profondeur de cette déclaration !

Et c’est pour cela que Paul peut parler d’accomplissement : « Dieu a voulu que dans le Christ, toute chose ait son accomplissement total. » Je reprends le début du texte : « Le Christ est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c’est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui. »

Mais Paul va plus loin : en Jésus, nous contemplons également Dieu lui-même : dans l’expression « image du Dieu invisible » appliquée à Jésus-Christ, il ne faudrait pas minimiser le mot « image » : il faut l’entendre au sens fort ; en Jésus-Christ, Dieu se donne à voir ; ou pour le dire autrement, Jésus est la visibilité du Père : « Qui m’a vu a vu le Père » dira-t-il lui-même dans l’évangile de Jean (Jn 14, 9). Un peu plus bas dans cette même lettre aux Colossiens, Paul dit encore : « En Christ habite toute la plénitude de la divinité » (Col 2, 9). Il réunit donc en lui la plénitude de la créature et la plénitude de Dieu : il est à la fois homme et Dieu. En contemplant le Christ, nous contemplons l’homme… en contemplant le Christ, nous contemplons Dieu.

Reste un verset, très court, mais capital : « Il est aussi la tête du corps, c’est-à-dire de l’Eglise. » Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, puisqu’il devait avoir en tout la primauté. » C’est peut-être le texte le plus clair du Nouveau Testament pour nous dire que nous sommes le Corps du Christ. Il est la tête d’un grand corps dont nous sommes les membres. Dans la lettre aux Romains (Rm 12, 4-5) et la première lettre aux Corinthiens (1 Co 12, 12), Paul avait déjà dit que nous sommes tous les membres d’un même corps. Ici, il précise plus clairement : « Le Christ est la tête du corps qui est l’Eglise ». (Il développe la même idée dans la lettre aux Ephésiens : Ep 1, 22 ; 4, 15 ; 5, 23).

Evidemment, il dépend de nous que ce Corps grandisse harmonieusement. A nous de jouer, donc, maintenant, si j’ose dire : la Nouvelle Alliance inaugurée en Jésus-Christ s’offre à la liberté des hommes ; pour nous, baptisés, elle est (ou elle devrait être) un sujet sans cesse renouvelé d’émerveillement et d’action de grâce ; un peu plus haut, l’auteur commençait sa contemplation par : « Rendez grâce à Dieu le Père qui vous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière, à l’héritage du peuple saint ». Il s’adressait à ceux qu’il appelle « les saints », c’est-à-dire les baptisés. L’Eglise, par vocation, c’est le lieu où l’on rend grâce à Dieu. Ne nous étonnons pas que notre réunion hebdomadaire s’appelle « Eucharistie » (littéralement en grec « action de grâce »).
 
Louange, action de grâce rendue à Dieu.Bienveillance de Dieu pour les hommes.Personne inspirée par Dieu pour être son porte parole.Harmonie retrouvée. Acte par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant.

La communion avec Pierre est une garantie de liberté pour l’Eglise, selon le pape

30 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24864?l=french

La communion avec Pierre est une garantie de liberté pour l’Eglise, selon le pape

Face aux pouvoirs du monde

ROME, Mercredi 30 juin 2010 (ZENIT.org) – La communion avec Pierre et avec ses successeurs « est une garantie de liberté pour les pasteurs de l’Eglise et pour les communautés qui leur sont confiées », a affirmé le pape Benoît XVI.

Le pape a présidé hier la messe solennelle à l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul, saints patrons de Rome, au cours de laquelle, comme c’est la tradition, il a imposé le pallium aux archevêques métropolitains nommés dans l’année.

La communion avec le pape, a-t-il expliqué dans son homélie, est une garantie de liberté pour l’Eglise à la fois au sens historique et au sens spirituel.

Du point de vue historique « l’union avec le Siège apostolique assure aux Eglises particulières et aux Conférences épiscopales la liberté par rapport aux pouvoirs locaux, nationaux et supra-nationaux, qui peuvent dans certains cas faire obstacle à la mission de l’Eglise ».

Ceci est très important « dans le cas d’Eglises persécutées ou soumises à des ingérences politiques ou à d’autres épreuves difficiles ».

Mais ces situations, a souligné le pape, « malgré les souffrances qu’elles provoquent, ne constituent pas le danger le plus grave pour l’Eglise ».

« Le plus grand préjudice, en effet », a poursuivi le pape, vient de « ce qui pollue la foi et la vie chrétienne de ses membres et de ses communautés, en portant atteinte à l’intégrité du Corps mystique, en affaiblissant sa capacité de prophétie et de témoignage, en troublant la beauté de son visage ».

Le pape a expliqué ensuite que la deuxième signification du pallium est plus profonde. Il signifie que « le ministère pétrinien est une garantie de liberté au sens de la pleine adhésion à la vérité, à l’authentique tradition, pour que le peuple de Dieu soit préservé d’erreurs concernant la foi et la morale ».

C’est le cas des communautés qui subissent « l’influence de doctrines qui sont source d’égarement, ou de tendances idéologiques et pratiques contraires à l’Evangile ».

Ces dangers spirituels, a-t-il signalé, peuvent être « certains problèmes de division, d’incohérence, d’infidélité à l’Evangile qui menacent sérieusement l’Eglise » mais aussi les « comportements négatifs qui appartiennent au monde et peuvent contaminer la communauté chrétienne : l’égoïsme, la vanité, l’orgueil, l’attachement à l’argent, etc. ».

Le joug léger

Le signe du pallium, a expliqué le pape est « un gage de liberté, comme le ‘joug’ de Jésus, qu’Il invite chacun à prendre sur ses épaules ».

« De même que le commandement du Christ – certes exigeant – est ‘doux et léger’ et, au lieu de peser sur celui qui le porte, le soulève, ainsi, le lien avec le Siège apostolique – certes contraignant – soutient le Pasteur et la portion de l’Eglise confiée à ses soins, en les rendant plus libres et plus forts ».

Pour ce qui concerne le rite de l’imposition du pallium, Benoît XVI a expliqué qu’il faut comprendre le fait que chaque année les nouveaux évêques métropolitains viennent à Rome pour le recevoir des mains du pape « comme un geste de communion ».

« Il y a donc une garantie de liberté assurée par Dieu à l’Eglise, une liberté aussi bien par rapport aux liens matériels qui tentent d’en empêcher ou d’en forcer la mission, que par rapport aux maux spirituels et moraux, qui peuvent porter atteinte à son authenticité et sa crédibilité ».

Oecuménisme

Le pape s’est également adressé à la délégation fraternelle du patriarcat de Constantinople présente à la célébration, en rappelant la promesse du Christ que « les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle » (l’Eglise).

Benoît XVI a expliqué que ces paroles peuvent aussi avoir un sens oecuménique étant donné que « l’un des effets typiques de l’action du Malin est précisément la division à l’intérieur de la Communauté ecclésiale ».

Quoi qu’il en soit, a-t-il ajouté, « la parole du Christ est claire ». « L’unité de l’Eglise est enracinée dans son union avec le Christ, et la cause de la pleine unité des chrétiens – toujours à rechercher et renouveler, de génération en génération – est aussi soutenue par sa prière et sa promesse ».

Le pape a conclu en reconnaissant « les progrès dans les relations oecuméniques entre catholiques et orthodoxes », en invitant ces derniers à renouveler « l’engagement de répondre généreusement à la grâce de Dieu, qui nous conduit à la pleine communion ».

Anciennement, le mot « pallium » désignait un manteau de laine exclusivement attribué au souverain pontife, puis il devint un signe liturgique d’honneur, symbole d’un lien de communion particulier avec le successeur de Pierre pour les évêques à la tête de juridictions métropolitaines.

Aujourd’hui, le pallium se présente sous la forme d’une bande de laine d’agneau blanche portée autour du cou, dont les pans retombent devant et derrière sur les habits liturgiques.

Symbole de la brebis perdue, recherchée, sauvée et placée par le Bon Pasteur sur ses épaules, l’agneau est aussi celui du Christ crucifié, selon le titre donné au Christ par saint Jean-Baptiste.

Les palliums, de 5 centimètres de large, sont ornés de 6 petites croix de soie noire, symbole des plaies du Christ.

Une fois terminés, les palliums sont placés dans une urne de bronze, placée dans une niche, sous l’autel de la « confession de Pierre », au plus près de la tombe de l’apôtre, jusqu’au 29 juin, jour où ils sont remis aux archevêques métropolitains qui ont été ordonnés dans l’année.

Homélie pour la fête de St Pierre et St Paul – 29 juin

28 juin, 2010

du site:

http://www.stherese-ndtoutesjoies.com/spip.php?article173

29 juin Sts Pierre et Paul

Homélie pour la fête de St Pierre et St Paul

Frères et sœurs, c’est une chance pour nous de célébrer la fête des apôtres Pierre et Paul un dimanche, car la messe de ces deux colonnes de l’Eglise est porteuse d’un message très fort. Et vivre cette fête le jour de l’ordination d’un prêtre et d’un diacre dans notre Eglise de Nantes nous ouvre les yeux sur la mission de toute l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui.
Un message fort, vous disais-je ! Je le trouve dans la seconde lecture, où l’apôtre Paul donne son testament à son disciple Timothée. Paul est alors à Rome, en prison ; « le moment de mon départ est venu », écrit-il. Son départ, ce sera sa mort, comme martyr. A Timothée qui devra poursuivre sa mission, il dit sa foi : « Le Seigneur m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes ». Le message, c’est que, si l’annonce de l’Evangile a été toute sa vie, Paul a bien conscience que le premier acteur, c’est le Seigneur Jésus, qui l’a appelé et lui a donné la force nécessaire pour remplir sa mission.
Je retrouve ce même message dans la première lecture : l’apôtre Pierre est alors prisonnier du pouvoir politique ; le roi Agrippa a en effet découvert que les Juifs appréciaient qu’il maltraite les membres de l’Eglise naissante. Mais cette Eglise prie, consciente que Dieu l’entend et qu’il va intervenir en sauvant Pierre pour qu’il puisse continuer d’annoncer Jésus Christ. Le psaume chantait cette confiance : « de toutes leurs épreuves, Dieu délivre ses amis. » Une fois délivré, Pierre dit en effet : « maintenant je me rends compte que c’est vrai : le Seigneur a envoyé son Ange, et il m’a arraché aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif ». C’est le Seigneur qui l’a délivré pour qu’il continue sa mission d’annonce de l’Evangile.
Message fort : l’annonce de l’Evangile, c’est d’abord l’œuvre du Seigneur Jésus ; n’avait-il pas annoncé qu’il serait avec ses disciples jusqu’à la fin des temps ?
Jeudi dernier je participais à une rencontre de prêtres, religieuses et laïcs missionnaires originaires de notre diocèse de Nantes et actuellement en congés ; en écoutant leurs témoignages, je reconnaissais cette même conviction : dans la mission, nous ne sommes pas seuls , le Seigneur nous précède..
Nous sommes en droit de nous demander comment cela devient possible : quelle est la condition première pour que des hommes et des femmes puissent ainsi engager toute leur existence, à la suite des apôtres Pierre et Paul, dans l’annonce de l’Evangile ? Le récit de la profession de foi de Pierre nous aide à comprendre. Jésus, seul cette fois avec ses disciples, leur a posé deux questions :
1. «  le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » Autrement dit : « les autres, que disent-ils de moi ? »
2. « et vous, que dites-vous, pour vous, qui suis-je ? »
Dans la réponse des autres, rien de nouveau : Jésus est vu comme « résurgence » d’hommes du passé : Jean-Baptiste, Elie, Jérémie, un des prophètes.
Au contraire, dans sa réponse personnelle, Pierre affirme la nouveauté de Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Il reconnait en Jésus l’envoyé de Dieu que tout le monde juif attend. C’est sur cette foi, en laquelle Jésus reconnait un cadeau de Dieu, que Jésus s’appuie pour lui confier sa mission : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ».
Au passage, on reconnait que la mission est bien son œuvre : « je bâtirai mon Eglise ». L’apôtre pourra l’accomplir parce que sa foi est solide comme pierre, comme le roc ; on apprendra plus tard qu’elle demeurera fragile à l’arrestation de Jésus ; elle sera renouvelée avec la question de Jésus ressuscité : « Pierre, m’aimes-tu ? M’aimes-tu plus que ceux-ci ? »
Dans la mission, Jésus demeure le premier acteur. Des hommes et des femmes peuvent collaborer à l’annonce de l’Evangile parce qu’ils croient profondément en Jésus Christ.
Dans une famille, on me posait récemment la question : « pourquoi y a-t-il moins de vocations de prêtres, de religieux et de religieuses aujourd’hui qu’il y a quelques années ? ». Je pense que la réponse est relativement simple :
* du côté du Seigneur Jésus, aucun changement : il continue d’appeler des hommes et des femmes qui consacreront toute leur vie à le faire connaitre et aimer.
* c’est de notre côté qu’il y a eu changement : qui aura une foi suffisamment solide pour choisir de consacrer toute sa vie pour l’annonce de l’Evangile ?
Tout en portant cette question, je pense qu’il nous faut aujourd’hui rendre grâce pour ceux qui choisissent de se lancer dans l’aventure : pour Guillaume Danno qui va être ordonné prêtre ; pour Collin Underwood qui va être ordonné diacre et qui continuera de se préparer à être ordonné prêtre l’an prochain dans son pays des Iles Seychelles. Rendre grâce aussi pour ceux qui, aujourd’hui, acceptent des responsabilités dans notre communauté chrétienne locale, dans notre paroisse.
Rendre grâce encore pour ceux qui acceptent la charge d’évêque : ce dimanche, ordination du nouvel évêque de Luçon ; bientôt celle du nouvel évêque d’Angers… Rendre grâce ; commencer notre prière par des « merci ».
Mais aussi demander : demandons au Seigneur Jésus, et si possible en famille, en couple, d’aider des enfants, des jeunes, des hommes et des femmes de chez nous à entendre l’appel au don total d’eux-mêmes . Avec les ordinations d’aujourd’hui, notre évêque lancera une année de l’appel. Et nous conduirons cette année diocésaine de l’appel au cours d’une année sur les pas de Saint Paul, à laquelle nous invite le pape Benoit XVI : que, regardant son parcours, chacune et chacun de nous puisse un jour reconnaitre, comme St Paul : « je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout la course, je suis resté fidèle ».
Comme baptisés, confirmés, chacun dans la place qui est la nôtre en Eglise, entrons dans la prière d’action de grâce pour ceux qui s’engagent aujourd’hui, pour ceux qui s’efforcent de vivre fidèlement leur mission ; et demandons à Dieu de fortifier la foi de tous les chrétiens, pour que son appel à tout quitter pour lui soit entendu et accueilli, y compris dans notre communauté de N.D. de Toutes-Joies. Amen.

P. Gaby Allain

13° dimanche du Temps ordinaire (27 juin 2010) (commentaire aux Galates)

26 juin, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/377.html

13° dimanche du Temps ordinaire (27 juin 2010)

(deuxième lectures)

Galates 5,1..18

À une communauté perturbée et divisée au sujet du salut, Paul rappelle fermement que seule la croix du Christ est la source du salut. Ce ne sont pas les pratiques anciennes du judaïsme (notamment la circoncision) qui libèrent l’homme mais l’accueil gratuit du don de Dieu manifesté en Jésus et répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint.

« En vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi. » Pour l’homme, la vraie liberté est de se laisser conduire par l’Esprit, ainsi il échappe au sectarisme d’une application littérale de la Loi, et au laxisme séduisant mais destructeur.

Lorsqu’on vit selon l’Esprit, on ne devient plus esclave de la Loi, de sa lettre, mais on vit la Loi autrement, selon ce qu’elle est réellement. Ce passage, Paul veut que les Galates le fassent pour vivre réellement en enfants de Dieu. Le but de Paul est de faire d’eux des hommes libres : ce n’est pas en se soumettant à la Loi qu’ils se libèrent de leur égoïsme, mais de ce qu’ils doivent se libérer en réalité.

1 Co 15 : le premier  »Credo »

11 avril, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/448.html

1 Co 15 : le premier  »Credo »

Paul a fondé la communauté de Corinthe en 50-51. Vers 55, il écrit cette lettre pour répondre à des questions posées et conforter la foi des Corinthiens, notamment à propos de la résurrection du Christ, que certains chrétiens jugent impossible et même absurde.

Vue d’ensemble
- 1-3a : Paul a transmis l’Évangile aux Corinthiens
- 3b-5 : la proclamation de foi ou kérygme (en grec,  »kerussein » = proclamer ;  »kerugma » = proclamation)
- 6-8 : les autres apparitions du Ressuscité
- 9-11 : le témoignage personnel de Paul, apôtre

Une histoire où Paul est entré
Jésus proclamait le Royaume de Dieu. L’Église désormais proclame Jésus Christ, Messie d’Israël, Sauveur du monde, vainqueur de la mort. Dans le  »kérygme » chrétien, une sorte d’histoire se dessine : «Christ est mort… a été enseveli… est ressuscité… est apparu…». Le Christ ressuscité est à la fois dans le message (comme élément de l’histoire) et au-delà (Jésus demeure vivant aujourd’hui et cela donne sens à la proclamation). Nous sommes là devant un récit fondateur, tout comme l’est, d’une autre manière, l’Exode.

Or, dans cette histoire, Paul est lui-même entré en dernier lieu et son destin est désormais inséparable de l’Évangile. Il y est entré par le biais de l’événement pascal, plus exactement par le biais d’une  »apparition » où le Christ Ressuscité s’est montré à lui (comment ? difficile à dire : lui-même ne décrira jamais le fait et les Actes des Apôtres racontent trois versions à la fois semblables et différentes : Ac 9, 22, 26). «L’histoire racontée à la troisième personne (le récit fondateur) a rencontré l’histoire de celui qui la raconte» (Jean Delorme). Le rappel historique ou  »anamnèse » rejoint l’autobiographie : en confessant le cœur de la foi, le croyant Paul entre dans l’histoire confessée (confesser signifie : déclarer en adhérant à ce que l’on dit).

Cette histoire commence avec les Écritures, trouve son point focal dans la mort et l’ensevelissement du Christ et se déploie ensuite dans la résurrection et les apparitions (le  »nous » renvoie à l’ensemble de ceux à qui le Christ Ressuscité est apparu). Il y a là comme un mini- »Credo ». On pourrait dire que l’histoire se continue par l’annonce pascale, la foi et le salut. L’annonce pascale entretient ainsi un lien très fort avec l’événement pascal lui-même. Non seulement elle témoigne de l’événement, mais elle est, elle aussi, un événement. Même non accueillie, elle installe les auditeurs dans une situation nouvelle : l’évangile reçu (dans le passé), les Corinthiens y sont attachés (dans le présent) et seront sauvés (dans le futur) s’ils le retiennent tel que Paul l’a annoncé (v. 1.2.).

Soyez toujours dans la joie! (1Th 5,16)

2 mars, 2010

du site:

http://www.placide.over-blog.fr/article-le-careme-n-ote-pas-la-joie-45565626-comments.html

« Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. Rendez grâces en toute chose; car c’est là ce que Dieu veut que vous fassiez tous en Jésus-Christ. »

Soyez toujours dans la joie!

On objectera peut-être qu’on ne se réjouit pas à volonté, quand on a des peines de cœur, d’esprit ou de corps à supporter; on ne secoue pas le chagrin comme on veut, surtout s’il est profond et s’il atteint l’âme dans ce qu’elle a de plus intime.

Cependant l’Apôtre dit encore ailleurs : Gaudete et iterum dico gaudete, réjouissez-vous et je vous le repète, soyez dans la joie (Philip., IV, 4).

Il faut que cela soit possible, puisqu’il le recommande si instamment. C’est qu’il y a deux sortes de joie comme deux sortes de tristesse (2 Cor., VII, 10), l’une dans les sens et selon le monde, l’autre dans l’esprit et selon Dieu, et cette dernière peut se goûter même au milieu des souffrances du corps et des douleurs du cœur, si dans le feu de la tribulation on reste patient, calme, résigné, abandonné entre les mains de Dieu dont on adore la providence, même quand on n’en comprend pas les desseins, avec la confiance qu’il ne nous laissera pas charger au delà de nos forces, et que sa grâce soutiendra notre faiblesse.  

2° L’Apôtre nous indique les moyens d’obtenir cette joie du ciel, qui vient ranimer notre âme au milieu des orages de la terre. C’est d’abord de ne point se relâcher dans la prière : ce qui arrive trop souvent aux personnes affligées, se laissant aller au découragement parce qu’elles n’ont point été exaucées comme elles l’entendaient, et que l’épreuve qu’elles redoutaient ne leur a point été épargnée.

C’est une des tentations les plus dangereuses pour les âmes adonnées à la piété. Tant qu’elles en goûtent les douceurs, les consolations, elles prient volontiers et semblent marcher avec confiance et allégresse sous le vent du ciel et dans la voie chrétienne. Mais si l’horizon se trouble et qu’une tempête éclate sur elles ou sur ce qu’elles ont de plus cher, qu’un désastre ou une grande douleur s’ensuivent, elles sont prêtes à laisser la prière comme .inutile ou impuissante, parce qu’elle ne les a point préservées du malheur, comme si Dieu devait satisfaire tous nos désirs, même les plus légitimes, comme si ce qu’elles ont demandé avec tant d’instance, et qui leur a été refusé, n’eût pas été peut-être la cause de malheurs plus grands encore.  

Prions donc sans cesse, et surtout quand nous avons le plus à souffrir; car c’est alors que nous avons le plus besoin de secours.

Mais pour prier comme l’Apôtre le veut, il n’est pas nécessaire d’y avoir toujours l’esprit tendu, ni de réciter sans relâche des oraisons. Les paroles ne sont que les signes ou le corps de la prière, qui peut être vive, ardente et continue, sans que l’esprit combine des pensées et que la bouche articule des mots. C’est la prière intérieure ou mentale qui est l’âme de la prière extérieure ou orale.

La conversion habituelle de l’âme vers Dieu, faisant tout en sa présence et lui offrant tout ce qu’elle fait, le désir incessant de lui obéir en toutes choses et de lui plaire par tous les moyens, ne voulant que ce qui est conforme à sa loi, et repoussant ce qui lui est contraire avec la disposition de se remettre entre ses mains, quoi qu’il arrive; voilà le fond de la prière intérieure, la source où elle prend son cours et qui l’alimente sans cesse.

Et alors, quoi qu’on fasse et en quelque situation qu’on se trouve, un mot, une exclamation, un regard vers le ciel, un mouvement du cœur suffisent pour en exciter le courant et l’entretenir ; ce qui donne à l’âme affligée un calme tout particulier et cette joie intime dont parle l’Apôtre, parce qu’elle se sent comme suspendue au trône de Dieu par le lien de la prière et sous l’égide de sa bonté toute-puissante.  

3° Le second moyen indiqué par saint Paul pour avoir la joie du cœur au milieu des peines de cette vie, c’est de rendre grâces à Dieu en toutes choses et de tout ce qui nous arrive ; ce qui n’est possible, comme il le dit, qu’en Jésus-Christ et par sa .grâce.

Il est écrit ailleurs (1 Cor.X,31) : « Soit que vous buviez, soit que vous mangiez, » c’est-à-dire même dans les choses qui semblent le moins importantes, « faites tout pour la gloire de Dieu ». Ici l’Apôtre nous conseille d’accepter tout comme venant de sa main, soit qu’il veuille en effet ce qui arrive pour nous éprouver, soit qu’il le permette seulement, comme dans beaucoup de tentations. Ce qui ne doit pas nous empêcher de repousser vigoureusement les attaques du mal ; car nous sommes alors dans le cas de la défense naturelle, et souvent notre position nous impose le devoir de nous opposer, autant qu’il est en nous, au succès de l’iniquité et de travailler au triomphe du bien.

Mais quand nos efforts sont infructueux, et que la cause de la vérité et de la justice semble vaincue et l’iniquité prévaloir, tout en dégageant notre responsabilité et acquittant notre conscience par une lutte persévérante, sachons supporter ce que nous n’avons pu empêcher et ne nous indignons pas, ne nous irritons pas de paraître opprimés; car alors l’amour propre aurait plus de part dans notre douleur que la conscience de la justice violée, et le sentiment du bien.

Rendons grâces à Dieu, même dans notre défaite, non pas de ce que le mal a prévalu, ce qui est toujours un malheur; mais de ce qu’il nous accorde la patience pour le subir et surtout la charité pour le diminuer.

De cette manière le mal se tourne en bien dans notre cœur, et comme Dieu seul peut opérer cette heureuse transformation au dedans de nous comme au dehors, c’est à sa main miséricordieuse que nous devons la paix, même au milieu des tribulations, et la joie céleste qui la suit.

abbé Louis Marie Eugène Bautin.

2me lecture du dimanche 31 janvier, saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13, Père Cantalamessa

30 janvier, 2010

2me lecture du dimanche 31 janvier, du site:

http://www.zenit.org/article-14567?l=french

« Si je n’ai pas la charité… » : Méditation du père Cantalamessa

Homélie sur la deuxième lecture du dimanche 28 janvier

ROME, Vendredi 26 janvier 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de la deuxième lecture de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13

Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ;
elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ;
elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.
Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
La charité ne passe jamais. Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra.
Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.
Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.
Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.
Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d’une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.
Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.

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« Si je n’ai pas la charité »

Nous consacrons notre réflexion à la deuxième lecture qui contient un message très important. Il s’agit du célèbre hymne de saint Paul à la charité. « Charité » est le terme religieux signifiant « amour ». Il s’agit donc d’un hymne à l’amour, peut-être le plus célèbre et le plus sublime ayant jamais été écrit.

Lorsque le christianisme apparut sur la scène du monde, divers auteurs avaient déjà chanté l’amour. Le plus célèbre était Platon qui avait écrit un traité entier sur ce thème. Le nom commun de l’amour était alors eros (d’où viennent nos termes « érotique » et « érotisme »). Le christianisme sentit que cet amour passionnel de recherche et de désir ne suffisait pas pour exprimer la nouveauté du concept biblique. Il évita donc complètement le terme eros et le remplaça par celui de agape, qui devrait se traduire par « amour spirituel » ou par « charité », si ce terme n’avait pas désormais acquis un sens trop restreint (faire la charité, œuvre de charité).

La principale différence entre les deux amours est la suivante : l’amour de désir, ou érotique, est exclusif ; il se consume entre deux personnes ; l’ingérence d’une troisième personne signifierait sa fin, la trahison. Parfois l’arrivée même d’un enfant parvient à mettre en crise ce type d’amour. L’amour de don, ou agape embrasse en revanche toute personne, il n’en exclut aucune, pas même l’ennemi. La formule classique du premier amour est celle que nous entendons sur les lèvres de Violetta dans la Traviata de Verdi : « Aime-moi Alfredo, aime-moi autant que je t’aime ». La formule classique de la charité est celle de Jésus qui dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit d’un amour fait pour circuler, pour se diffuser.

Il existe une autre différence : l’amour érotique, dans sa forme la plus typique qui est l’état amoureux, ne dure pas, de par sa nature, ou ne dure qu’en changeant d’objet, c’est-à-dire en tombant successivement amoureux de différentes personnes. Saint Paul dit en revanche que la charité « demeure », que c’est même la seule chose qui demeure éternellement, et qui demeurera même lorsque la foi et l’espérance auront disparu.

Entre ces deux amours – celui de recherche et de don – il n’existe toutefois pas de séparation nette et d’opposition, mais plutôt un développement, une croissance. Le premier, l’eros est pour nous le point de départ, le deuxième, la charité est le point d’arrivée. Entre les deux existe tout un espace pour une éducation à l’amour et pour grandir dans l’amour. Prenons le cas le plus commun qui est l’amour du couple. Dans l’amour entre deux époux, au début dominera l’eros, l’attrait, le désir réciproque, la conquête de l’autre, et donc un certain égoïsme. Si, chemin faisant, cet amour ne s’efforce pas de s’enrichir d’une dimension nouvelle, faite de gratuité, de tendresse réciproque, de capacité à s’oublier pour l’autre et se projeter dans les enfants, nous savons tous comment il se terminera.

Le message de Paul est d’une grande actualité. L’ensemble du monde du spectacle et de la publicité semble s’être aujourd’hui engagé à enseigner aux jeunes que l’amour se réduit à l’eros et l’eros au sexe ; que la vie est une idylle permanente, dans un monde où tout est beau, jeune, sain, où la vieillesse et la maladie n’existent pas, et où tous peuvent dépenser autant qu’ils le désirent. Mais ceci est un mensonge colossal qui génère des attentes disproportionnées qui, déçues, provoquent des frustrations, des rébellions contre la famille et la société et ouvrent souvent la voie au crime. La parole de Dieu nous aide à faire en sorte que le sens critique ne s’éteigne pas complètement chez les personnes, face à ce qui leur est servi quotidiennement.

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