Archive pour la catégorie 'Saints: mémoire optionnelle'

LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)

27 mai, 2013

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LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)

MOINE BÉNÉDICTIN ET ARCHEVÊQUE

Aux Ve et VIe siècles, l’île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l’invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d’avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l’aide et l’appui d’un évêque gallo-franc. L’âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.
Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l’évangélisation de l’Angleterre qu’il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome. On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s’arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.
À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu’on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d’Augustin, qu’ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d’un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi Ethelbert n’autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s’en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s’avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.
Ethelbert n’abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s’appelle encore Stable Gate : la porte de l’Hôtellerie, et ordonna qu’on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l’oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu’ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu’ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L’innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.
Charmé comme tant d’autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d’un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu’il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d’une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 597, étant désormais à la tête d’une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d’y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.
De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l’Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.
En le nommant primat d’Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d’autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d’avoir formé la nouvelle Église d’Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d’Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d’ordonner d’autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu’il lui ordonna d’ériger dans l’Angleterre méridionale.
Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l’Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l’Ouest refusèrent d’entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d’avanies et d’outrages et allèrent jusqu’à attenter à leur vie afin de les éloigner.
Au début de l’an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.
Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l’église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

Boll., Paris, éd. 1874, tome 6, p. 193-199 — Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 277-279 — l’Abbé J. Sabouret, édition 1922, p. 199-200

22 MAI : SAINTE RITA DE CASCIA

22 mai, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/05/22.php

22 MAI : SAINTE RITA DE CASCIA

SOMMAIRE :
 BIOGRAPHIE
 LITANIES

Biographie
Sainte Rita naquit en Italie, à Rocca Poréna, petit hameau de Cascia[1], le 22 mai 1381. Ses parents[2] l’avaient longtemps demandée au Seigneur et, alors que tout espoir semblait perdu, sa mère avait reçu de Dieu l’assurance que sa prière était exaucée. Selon une inspiration céleste, l’enfant du miracle fut appelée Rita, diminutif de Margarita, ce qui signife « perle précieuse. »
Peu de temps après son baptême, tandis que Rita reposait paisiblement dans une corbeille d’osier, sous la garde de ses parents qui travaillaient aux champs, un essaim d’abeilles vint bourdonner autour de son berceau. Entrant dans la bouche entr’ouverte de Rita, les abeilles y déposèrent leur miel sans lui faire aucun mal. Loin de gâter leur fille unique par une éducation sans fermeté, les vieux parents s’appliquèrent à la former à la vertu. Obéissante et courageuse, Rita travaillait de bon cœur, aidant ses parents dans les soins du ménage.
Ne voulant se faire remarquer que de Dieu seul, Rita sacrifiait dans sa toilette les frivolites qui auraient pu la rendre plus gracieuse. Sa douceur, sa charité envers les pauvres, étaient remarquables. Rita ne savait guère lire ni écrire mais elle savait regarder et comprendre son crucifix. Seule dans sa chambre, elle priait longuement devant l’image de Jésus. En son cœur grandissait le désir de mener une vie de pénitence et ses yeux se tournaient avec ardeur vers le monastère de Cascia.
Tandis que Rita se disposait à entrer au cloître, ses parents recevaient pour elle une demande en mariage. Le prétendant, Paul de Ferdinand, dit « Ferdinando », était un homme violent. Craignant de s’attirer des représailles par un refus, les parents promirent la main de leur fille. Consternée, Rita supplia Dieu de mettre obstacle à ce projet. Les voies de Dieu sont impénétrables : en la chargeant de cette croix, mais Dieu voulait donner aux épouses malheureuses un éclatant modèle de patience. Ferdinando fut pour son épouse un véritable tyran. Dominé par un esprit de méchanceté, faisant de son foyer un enfer. Jamais content, se fâchant pour un rien, il accablait d’injures la timide Rita qui frémissait de peur. Il avait la boisson mauvaise et sa pauvre femme dut subir ses fureurs et ses brusques colères[3].
Qu’aurait fait une épouse ordinaire avec un tel mari ? Mais Rita avait contemplé Jésus dans sa Passion : injuriée, elle ne répondait pas ; frappée, elle souffrait en silence. Sa patience était si héroïque, que ses voisines l’appelaient « la femme sans rancune. » Elle gravissait son calvaire en priant pour la conversion de son indigne époux. Après dix-huit ans, le miracle se produisit : touché par 1a grâce, Ferdinando se jeta aux pieds de sa vertueuse épouse, lui demanda pardon et promit de se corriger. Il tint parole. Alors commença pour Rita une vie nouvelle. Néanmoins, Ferdinando s’était créé beaucoup d’ennemis qui, sachant que le nouveau converti sortait désormais sans armes, en profitèrent pour assouvir leur vengeance. Un soir qu’il rentrait à Rocca Paréna par un sentier désert, Ferdinando fut attaqué et lâchement poignardé[4]. La douleur de Rita fut extrême, pourtant elle puisa dans sa foi la force de pardonner aux meurtriers de son mari.
Ses deux grands fils qui ne ressemblaient pas à leur mère, prirent la résolution de venger leur père. Les ayant en vain supllié de ne pas verser le sang, Rita se tourna vers Dieu et fit cette prière héroïque : « Seigneur, prenez les plutôt que les laisser devenir criminels. » Peu de temps après les jeunes gens tombaient malades et mouraient à peu d’intervalle l’un de l’autre, après s’être reconciliés avec Dieu.
Restée seule, Rita qui songeait à réaliser son désir de vie religieuse, alla frapper à la porte du mon.astère de Cascia, mais comme jamais encore une veuve n’avait été admise dans la communauté, l’abbesse la refusa. Par deux fois elle renouvela sans succès sa démarche, puis s’adressa à Dieu et « la Sainte des Impossibles » fut miraculeusement exaucée.
Une nuit qu’elle veillait en priant, elle s’entendit appeler ; elle se leva et ouvrit la porte derrière laquelle elle vit les saints qu’elle avait invoqués : saint Jean-Baptiste, saint Augustin et saint Nicolas de Tolentino. Comme dans un rêve, elle les suivit, parcourant les ruelles désertes et sombres qui la menèrent devant le couvent. Comme manœuvrée par une main invisible, la porte s’ouvrit pour la recevoir. Les saints compagnons disparurent et Rita se retrouva seule à l’intérieur de la chapelle où la trouvèrent les religieuses. Le miracle était si évident qu’on la reçut cette fois-ci avec joie.
Pour mettre la bonne novice à l’épreuve, l’abbesse lui ordonna d’arroser matin et soir un arbre mort situé a l’entrée du couvent. Voyant dans cet ordre l’expression de la volonté de Dieu, Rita accomplissait avec soin ce travail inutile et ridicule en apparence. Dieu allait montrer d’une manière éclatante combien cet acte d’obéissance lui était agréable. Un beau matin les sœurs ouvrirent des yeux étonnés : la vie était revenue dans ce bois aride. Des feuilles naissantes apparurent et une belle vigne se développa donnant en temps voulu des raisins exquis.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. » Ces paroles de Jésus avaient dans l’âme de Rita une résonance profonde. Son ardent désir de compatir à la Passion du Sauveur était si véhément qu’on la trouvait souvent en larmes devant la Croix, souffrant en son âme le martyre du Christ. Un jour qu’elle était prosternée devant l’image du crucifix, elle supplia Notre Seigneur de lui faire prendre part à ses douleurs et de ressentir en sa chair la souffrance de ses blessures.
Une épine de la couronne se détacha du crucifix et vint se planter violemment au front de Rita qui tomba évanouie. La plaie resta toujours ouverte, devint purulente et l’odeur nauséubonde qui s’en dégageait obligea Rita à se retirer dans une cellule complètement à l’écart de la communauté où elle resta quinze ans.
En 1450 le pape Nicolas V accorda l’indulgence du Jubilé que l’on gagnait en allant à Rome pour vénérer les reliques de la Passion du Seigneur. Rita sollicita la permission de se joindre a ses sœurs pour le pèlerinage, mais l’abbesse refusa à cause de la plaie au front. Rita demanda à Jésus la grâce de cicatriser sa blessure jusqu’à son retour de Rome, tout en conservant la douleur. La plaie se ferma et Rita put partir pour Rome.
Au retour Rita tomba gravement malade. Sa plaie, ouverte à nouveau, la faisait beaucoup souffrir, son estomac délabré par des jeûnes rigoureux ne pouvait supporter aucune nourriture, hormis l’hostie. Elle restait étendue tout le jour sur sa dure paillasse. Ses jours semblaient comptés. Elle resta pourtant ainsi entre la vie et la mort pendant quatre ans.
Ces longues années de douleurs intolerables achevèrent de graver en son âme les traits du divin crucifié.
Un jour qu’une de ses parentes venue la visiter lui demandait ce qui pourrait lui faire plaisir, Rita répondit : « Je voudrais que tu me cueilles une rose dans le jardin de mes parents. » Or, on était au cœur de l’hiver et la campagne était sous la neige. La cousine alla toute même à Rocca Poréna où, en pénétrant dans le jardin, elle aperçut sur les branches épineuses, une rose splendide qu’elle cueillit et qu’elle porta à la mourante. « Puisque tu as été si aimable, retourne au jardin et, cette fois, rapporte m’en deux ligues fraîches. » Sans plus d’hésitation la messagère sortit en courant et trouva sur le figuier du jardin les deux figues.
Rita attendait dans la paix l’heure de Dieu. Un jour sa chambre fut innondée de lumière où apparurent Jésus et Marie qui lui annoncèrent son départ vers le ciel. Trois jours après cette apparition, Rita, serrant sur son cœur le crucifix qu’elle avait tant aimé, rendit son âme à Dieu (22 mai 1457). Elle avait soixante-seize ans. Son visage émacié prit un air de beauté incomparable, l’horrible plaie se changea en un rubis éclatant, exhalant un suave parfum. Pour annoncer sa mort, les cloches du monastère s’ébranlèrent d’elles-mêmes, et la foule accourue défila devant sa dépouille glorieuse.
Vêtu de l’habit des religieuses de l’ordre de Saint-Augustin, le corps de Sainte Rita repose dans une châsse en verre en l’église de Cascia où il est encore intact. En 1628, lors des fêtes de la béatification, on vit les yeux s’ouvrir pendant quelques instants. D’autres fois, comme il est attesté par un document officiel du 16 mai 1682, conservé aux archives de Cascia, le saint corps se souleva jusqu’à toucher le plafond de la châsse. Souvent aussi, dit la bulle de canonisation, un parfum suave s’exhalait de la dépouille pour embaumer le monastère et les pélerins.
En 1900, le pape Léon XIII, après l’examen minutieux de nombreux miracles, plaça la bienheureuse Rita au nombre des saints et composa lui même un office spécial en son honneur.

NOTES
[1] Cascia, aujourd’hui dans le diocèse de Norcia (depuis 1820), était alors dans le diocèse de Spolète.
[2] On ne peut dire avec une certitude absolue qui étaient les parents de sainte Rita. Si l’on ne peut répondre avec une certitude absolue à cette question, cela vient de ce que, à cette époque, les registres paroissiaux des baptêmes n’étaient pas tenus pour le bon peuple et que seule la naissance des très grands personnages laissait sa trace certaine dans des documents écrits du temps. Pourtant, comme Rita figurait, au couvent de Cascia, sous le nom de « Rita d’Antonio », nous sommes portés à croire que son père se nommait Antonio, ou Antoine. Dans un autre document écrit, non pour sa naissance mais, à la demande de son monastère, pour la constatation notariée d’un de ses nombreux miracles, après sa mort, on la nomme « Rita d’Antonio Mancini ». De nos jours encore, la maison où elle passa son enfance, en son village natal, est connue sous le nom de « Casa Mancini ». Dans le même document, la mère de sainte Rita est appelée « Amata ». Les parents de sainte Rita étaient de très modestes cultivateurs, en un pays de très pauvre culture.
[3] Lors de son mariage, sainte Rita avait probablement dix-huit ans, et l’on peut le situer en 1399.
[4] Si l’on considère que sainte Rita s’est mariée en 1399, l’assassinat de Ferdinando qui se situe dix-huit ans plus tard, serait donc en 1417.

LITANIES DE STE RITA
Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
O Christ, ayez pitié de nous. O Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
 Père du Ciel qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
 Sainte Marie Immaculée Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Marie, Reine et réconfort des affligés, priez pour nous.
Marie, Reine de tous les saints,  priez pour nous.
Marie,protectrice aimante de sainte Rita,  priez pour nous.
Sainte Rita, notre avocate toute puissante, priez pour nous.
Sainte Rita don choisi du ciel, priez pour nous.
Sainte Rita prédestinée à 1a gloire, priez pour nous.
Sainte Rita, admirable dès l’enfance, priez pour nous.
Sainte Rita, désireuse de la solitude, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle de pureté, priez pour nous.
Sainte Rita, exemple d’amabilité, priez pour nous.
Sainte Rita, miroir d’obéissance, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle des épouses et des mères, priez pour nous.
Sainte Rita invincible dans la patience, priez pour nous.
Sainte Rita,admirable d’énergie, priez pour nous.
Sainte Rita, héroïque dans le sacrifice, priez pour nous.
Sainte Rita, généreuse dans le pardon, priez pour nous.
Sainte Rita, martyre de pénitence, priez pour nous.
Sainte Rita, veuve trés sainte, priez pour nous.
Sainte Rita, magnifique pour les pauvres, priez pour nous.
Sainte Rita, prompte à suivre la sainte vocation, priez pour nous.
Sainte Rita, miraculeusement appelée au cloître, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle de vie religieuse, priez pour nous.
Sainte Rita, miracle de mortification, priez pour nous.
Sainte Rita, vase de myrrhe odorante, priez pour nous.
Sainte Rita, jardin choisi de toutes les vertus, priez pour nous.
Sainte Rita, pleine d’amour pour le Crucifié, priez pour nous.
Sainte Rita, transpercée par une épine de Jésus, priez pour nous.
Sainte Rita, fille aimante de Marie, priez pour nous.
Sainte Rita, languissante d’amour divin, priez pour nous.
Sainte Rita, reçue avec joie au Ciel, priez pour nous.
Sainte Rita, parée de gloire sublime, priez pour nous.
Sainte Rita, marguerite du Paradis, priez pour nous.
Sainte Rita, gloire de l’Ordre Augustinien, priez pour nous.
Sainte Rita, pierre précieuse de l’Ombrie, priez pour nous.
Sainte Rita, d’une extraordinaire puissance, priez pour nous.
Sainte Rita, astre bienfaisant des égarés, priez pour nous.
Sainte Rita, sûr réconfort des éprouvés, priez pour nous.
Sainte Rita, ancre de salut, priez pour nous.
Sainte Rita, protectrice des malades, priez pour nous.
Sainte Rita, secours dans les dangers, priez pour nous.
Sainte Rita, sainte des impossibles, priez pour nous.
Sainte Rita, avocate des cas désespérés, priez pour nous.
Sainte Rita, secours pour tous, priez pour nous.
Sainte Rita, merveille du monde, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur

Jésus-Christ, écoutez-nous Jésus-Christ, écoutez-nous
Jésus-Christ, exaucez-nous Jésus-Christ, exaucez-nous

Priez pour nous, sainte Rita.
- Afin que nous soyons dignes des promesses du Christ.

O Dieu, qui avez daigné donner à sainte Rita la grâce d’aimer ses ennemis, et de porter en son cœur et sur son front les marques de votre Amour et de votre Passion, donnez-nous, nous vous en supplions par son intercession et ses mérites, de pardonner aussi à nos ennemis et de contempler les douleurs de votre Passion, afin d’obtenir les récompenses que vous avez promises à ceux qui sont doux et éprouvés. Vous qui vivez et règnez dans l’unité du Père et du Saint-Esprit. – Amen.

9 MAI: SAINT PACÔME

10 mai, 2013

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20130509&id=3927&fd=0

SAINT PACÔME

SOLDAT PAÏEN CONVERTI ET ABBÉ

(292-348)

Pacôme naquit en 292, en Égypte, dans la Haute-Thébaïde, au sein de l’idolâtrie, comme une rose au milieu des épines. À l’âge de vingt ans, il fut enrôlé de force dans les troupes impériales, quand l’hospitalité si charitable des moines chrétiens l’éclaira et fixa ses idées vers le christianisme et la vie religieuse. À peine libéré du service militaire, il se fit instruire, reçut le baptême et se rendit dans un désert, où il pria un solitaire de le prendre pour son disciple. « Considérez, mon fils, dit le vieillard, que du pain et du sel font toute ma nourriture ; l’usage du vin et de l’huile m’est inconnu. Je passe la moitié de la nuit à chanter des psaumes ou à méditer les Saintes Écritures ; quelquefois il m’arrive de passer la nuit entière sans sommeil. » Pacôme, étonné, mais non découragé, répondit qu’avec la grâce de Dieu, il pourrait mener ce genre de vie jusqu’à la mort. Il fut fidèle à sa parole. Dès ce moment, il se livra généreusement à toutes les rudes pratiques de la vie érémitique.
Un jour qu’il était allé au désert de Tabenne, sur les bords du Nil, un Ange lui apporta du Ciel une règle et lui commanda, de la part de Dieu, d’élever là un monastère. Dans sa Règle, le jeûne et le travail étaient proportionnés aux forces de chacun ; on mangeait en commun et en silence ; tous les instants étaient occupés ; la loi du silence était rigoureuse ; en allant d’un lieu à un autre, on devait méditer quelque passage de l’Écriture ; on chantait des psaumes même pendant le travail. Bientôt le monastère devint trop étroit, il fallut en bâtir six autres dans le voisinage. L’œuvre de Pacôme se développait d’une manière aussi merveilleuse que celle de saint Antoine, commencée vingt ans plus tôt.
L’obéissance était la vertu que Pacôme conseillait le plus à ses religieux ; il punissait sévèrement les moindres infractions à cette vertu. Un jour, il avait commandé à un saint moine d’abattre un figuier couvert de fruits magnifiques, mais qui était pour les novices un sujet de tentation : « Comment, saint Père, lui dit celui-ci, vous voulez abattre ce figuier, qui suffit à lui tout seul à nourrir tout le couvent ? » Pacôme n’insista pas ; mais, le lendemain, le figuier se trouvait desséché : ainsi Dieu voulait montrer le mérite de la parfaite obéissance. Le saint abbé semblait avoir toute puissance sur la nature : il marchait sur les serpents et foulait aux pieds les scorpions sans en recevoir aucun mal ; lorsqu’il lui fallait traverser quelque bras du Nil pour la visite de ses monastères, les crocodiles se présentaient à lui et le passaient sur leur dos. Sur le point de mourir, il vit son bon Ange près de lui.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

13 MARS: MARTYRS DE CORDOUE (m.o.)

12 mars, 2013

http://it.wikipedia.org/wiki/Martiri_di_Cordova

13 MARS: MARTYRS DE CORDOUE

Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.

(Google traduction de l’italien)

Dans un contexte de l’image fantaisiste de Murillo de Roderigo, un prêtre de Cabra, qui fut martyrisé à Cordoue
Sous le nom de martyrs de Cordoue décrire les mozarabes chrétiens (qui a rejeté l’assimilation culturelle avec les Arabes musulmans) qui, au cours des émirs d’al-Andalus ʿ Abd al-Rahman II, ont été condamnés à mort par les autorités islamiques pour ont publiquement dénigré, dans la Grande Mosquée de Cordoue, insulté le Coran et le Prophète Muhammad, sachant qu’une disposition particulière puni de mort les auteurs de ces actes.
Eulogio était le plus important des martyrs »de Cordoue » avec Sancho, Rodrigo et de Salomon. Ripped aux Wisigoths par les Arabes en 771, Cordoue atteint son apogée dans la culture du Xe siècle, avant d’être repris en 1236 par Ferdinand III de Castille. Les musulmans n’ont pas montré persécuteurs des chrétiens plus amères, parfois simplement imposer de ne pas témoigner de leur foi en public et de payer tribut comme le magazine «dhimmi», si cela a causé l’esprit d’indépendance des chrétiens, plus sensibles qu’ils ne pouvaient pas tolérer une sorte d’hibernation religieuse. D’où des réactions sporadiques à la domination, qui ont été réprimées par la répression immédiate.
L’une de ces réactions ont été les protagonistes Rodrigo, Salomon et Euloge. Ce fut un prêtre, ne pouvait pas accepter la responsabilité des chrétiens se sont exprimés contre le Coran. Emprisonné une première fois, a été publié en 851. Ayant rencontré en prison sainte Flore et Martha (Marie) qui ont ensuite été décapité en train de mourir au nom de la foi chrétienne, saint Euloge prix pour sa libération, survenue quelques jours après leur martyre, leur intercession de ces deux femmes, contribuant ainsi à leur sanctification. Nommé évêque de Tolède, ne pouvait être ordonné parce que lui aussi a été décapité le 11 Mars 859. La législation islamique a prévu la peine de mort, coupable de blasphème et insulte à la religion du Coran.
La protestation flashy chrétienne, régulièrement puni par la peine de mort encourue pour les infractions de blasphème contre le prophète Mahomet, a pris fin lorsque les autorités islamiques à Cordova tourné – préoccupés par le maintien de l’ordre public – les autorités ecclésiastiques chrétiens d’intervenir parce que mettre un terme à une action qui a impliqué, comme il était connu de tous, la peine de mort.
Il y avait des pourparlers entre Cordova, Saint Jacques de Compostelle et de Rome elle-même [citation nécessaire], et un conseil extraordinaire, tenue à Cordoue en 852 et présidée par le Recafredo, métropolitain de Séville, avec la présence dell’exceptor (c.-à-collecteur impôts) Comes, un officier chrétien de la cour omeyyade a décidé – avec l’opposition de l’évêque de Cordoue seulement, Saul – que ces actions dès lors ne devrait pas être interprété comme « saint martyr » d’attestation de la vraie foi mais comme des formes non orthodoxes de suicide, si irrémédiablement condamné par la foi chrétienne, même sans tenir compte du fait que ces martyres sont pas le produit d’une persécution, menées partout par des païens, et qu’aucune manifestation miraculeuse avait annoté de la sainteté de ces « martyrs » .
Les décisions du Conseil de Cordoue n’ont jamais été reconnus par l’Église de Rome, qui vénère encore comme des saints, les martyrs de Cordoue [1], mais il faut dire que les martyrs ont été exécutés avant a décidé de se réconcilier et, par conséquent, pourraient être considérés comme des martyrs pleine aussi de l’église chrétienne locale.
Quatorze condamnations à mort et les exécutions de chrétiens a continué jusqu’à environ all’859, dans de nombreux cas, les frais réels ou supposés de l’apostasie, qui prévoit la peine de mort charia du délinquant, sauf si vous pouvez prouver sa folie ou se le repentir de l’apostat. L’exécution, cependant, Eulogio – première mise en liberté émir Muhammad Ier, mais emprisonné de nouveau en 859 en raison de sa combustion continue à prêcher anti-islamique et décapité le 11 Mars 859 – mettre un terme aux manifestations flagrantes de l’hostilité envers le gouvernement islamique d’al-Andalus.

7 Mars: Saintes Perpétue et Félicité

6 mars, 2013

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/768/Saintes-Perpetue-et-Felicite.html

7 Mars: Saintes Perpétue et Félicité

Martyres à Carthage (✝ 203)

Perpétue est une jeune patricienne, Félicité une jeune esclave. Elles avaient toutes deux demandé le baptême à l’évêque de Carthage. L’empereur Septime Sévère ayant interdit le christianisme, le groupe des catéchumènes, dont elles faisaient partie, est arrêté, avec Sature, Saturnin, Révocat et Secondule. Pendant plusieurs mois, ils connurent la prison dans des conditions très dures, d’autant qu’ils étaient dans l’incertitude du sort exact qui les attendait. Félicité était enceinte et Perpétue, jeune mariée, allaitait son enfant. Le père de la jeune femme tenta en vain de la faire sacrifier aux dieux au nom de l’amour maternel. Quant à Félicité, elle mit au monde une petite fille dans sa prison. Trois jours après la naissance, elle était martyrisée et l’enfant fut adoptée par une chrétienne de la ville. Comme leurs compagnons, Perpétue et Félicité furent livrées aux bêtes du cirque, enveloppées dans un filet, et livrées à une vache furieuse. Elles attirèrent la pitié des spectateurs devant ces jeunes mères torturées. On les acheva en les égorgeant. Selon les « acta » de leur martyre, des témoins disaient : »Leur visage était rayonnant et d’une grande beauté. Il était marqué non de peur mais de joie. » Le culte des deux jeunes femmes connut très vite une grande popularité : leur jeunesse, leur situation de mère de famille, leur courage, le fait qu’elles soient des catéchumènes les font figurer en tête des martyres mentionnées dans la première prière eucharistique de la liturgie latine.
Un internaute nous signale: « Sainte Perpétue est la patronne de la ville de Vierzon dans le Cher. »
Sainte Perpétue de Carthage à Vierzon…
Chaque année le dimanche le plus proche du 7 mars, un pèlerinage est organisé à Vierzon par la Fraternité Sainte Perpétue. Voir aussi Sainte Perpétue de Carthage à Vierzon…
Le 7 mars, au martyrologe romain, mémoire des saintes martyres Perpétue et Félicité. En 203, sous l’empereur Septime Sévère, elles furent arrêtées à Carthage avec de jeunes catéchumènes. Perpétue était l’une d’elles, patricienne d’environ vingt-deux ans, mère d’un enfant à la mamelle; Félicité était une esclave; comme elle était enceinte, elle devait, d’après les lois, attendre d’avoir enfanté; elle gémissait dans les douleurs à l’heure de l’enfantement, mais se réjouissait d’être exposée aux bêtes. Elles s’avancèrent de la prison à l’amphithéâtre, le visage radieux, comme pour le ciel.

Martyrologe romain

14 JANVIER (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE

14 janvier, 2013

http://www.pagesorthodoxes.net/saints/meres-spirituelles/sainte-macrine.htm

14 JANVIER  (mf): VIE E MORT DE SAINTE MACRINE

par saint Grégoire de Nysse

(je mets seulement la synthèse , sur le site il ya l’histoire , je pense tout à fait complète )

Sainte Macrine naquit vers 327, l’aînée de dix enfants d’une vieille famille chrétienne de Cappadoce dont la foi fut mise à l’épreuve pendant la grande persécution de Dioclétien (284-305) – un de ses aïeux maternels avait gagné la palme du martyre – et également sous Maximin (306-310, dont la persécution obligea ses grands-parents maternels de se réfugier dans les montagnes du Pont pendant sept ans. Sa grand-mère paternelle fut sainte Macrine l’Ancienne, disciple de saint Grégoire le Thaumaturge, évêque de Néo-Césarée dans le Pont, élève d’Origène à Césarée de Palestine. Ses parents, Basile l’Ancien et Émélie, bien que non mentionnées dans les synaxaires byzantins, sont célébrés en Occident le 30 mai. Parmi les frères de Macrine figurent quatre saints de l’Église : Basile le Grand et Grégoire de Nysse (deux des trois grands théologiens cappadociens) ; ainsi que Pierre, évêque de Sébaste (Synaxaire, 9 janvier), et saint Naucrace (8 juin). Moins connue que ses illustres frères, sainte Macrine est néanmoins considérée le « véritable chef spirituel de la famille » (Synaxaire, 1er janvier) : c’est elle qui, après le décès du père, convainquit sa mère de renoncer à la jouissance de la fortune familiale, de libérer leurs esclaves et servantes, et de transformer la maison familiale en monastère. Macrine dirigeait le monastère des femmes et son frère Pierre, celui des hommes.
En 379, après le décès de la mère, de Naucrace et de Basile (fin 378), et après de longues années de persécution et de division à l’intérieur de l’Église dues à l’hérésie arienne, Grégoire de Nysse, de retour d’un synode à Antioche, rend visite à sa sœur, malade et mourante. Après son décès, Grégoire écrit la Vie de sainte Macrine, qui passe en revue l’histoire de la famille et le rôle de Macrine ; il y décrit en particulier ses entretiens avec Macrine, son dernier jour et son ensevelissement. Les extraits de la Vie de sainte Macrine qui suivent portent sur la fondation du monastère, la vie de la communauté et les entretiens de Grégoire et Macrine.

11 DÉCEMBRE: SAINT DANIEL LE STYLITE (m.o.)

10 décembre, 2012

http://www.histoire-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/daniel_stylite.html

SAINT DANIEL  LE STYLITE

24 décembre à l’est,  / 11 décembre , à l’ouest. 

Daniel était originaire du petit village de Mératha, près de Sarnosate en Syrie. Sa mère, restée longtemps stérile, l’obtint par ses prières, à la suite d’une vision lumineuse, signe de la gloire réservée à son enfant. Parvenu à l’âge de cinq ans, il fut conduit par ses parents dans le monastère voisin pour être consacré à Dieu comme le Prophète Samuel. Il reçut alors le nom de Daniel, après avoir, sur l’ordre du supérieur, tiré au hasard le Livre du Prophète Daniel qui se trouvait placé devant l’Autel; mais il ne fut pas accepté dans le monastère, à cause de son trop jeune âge. Quand il eut atteint ses douze ans, il entendit sa mère lui dire: «Mon enfant, je t’ai consacré à Dieu». Sans plus attendre, il se rendit de lui-même dans un monastère des environs et obtint par ses instantes supplications d’être reçu parmi les frères, malgré les réticences de l’Higoumène. Il fit de tels progrès dans la voie de Dieu et montra une telle ardeur aux combats de la vertu, qu’au bout de peu de temps, le supérieur le tonsura et le revêtit de l’habit angélique, en présence de ses parents au comble de la joie, puis il en fit son disciple préféré.
Appelé un jour à une réunion d’Archimandrites convoquée par l’Archevêque d’Antioche, son supérieur prit Daniel pour compagnon de voyage et lui donna ainsi l’occasion de réaliser son plus cher désir: vénérer les Lieux Saints et rendre visite à l’illustre Saint Syméon le Stylite (mémoire le ler septembre), dont l’ascèse si peu commune attirait l’admiration des uns et les critiques des autres. Parvenus aux pieds de la colonne du Saint, le spectacle d’un combat si héroïque mené pour le Christ et le rayonnement de la charité du grand Ancien frappa de stupeur tous ceux qui avaient mis en doute sa sainteté. Daniel fut le seul à surmonter la crainte qui paralysait tous les Higoumènes qu’il accompagnait, et, au moyen d’une échelle, il monta prendre la bénédiction du Saint qui lui dit: «Courage, Daniel, prends force et patience, car tu auras à supporter pour Dieu bien des fatigues. Mais j’ai confiance dans le Seigneur que je sers, qu’Il te fortifiera et se fera ton compagnon de route».

Quelque temps après, son Higoumène ayant été rappelé vers le Seigneur, Daniel, alors âgé de 37 ans, fut désigné pour le remplacer. Après avoir éprouvé les capacités de son second, il se rendit à nouveau, pour deux semaines, auprès de Saint Syméon; puis il se mit en route pour enfin visiter les Saints Lieux et s’enfoncer dans la solitude du désert de Palestine. Sur la route, un vieillard ayant l’apparence de Saint Syméon, lui apparut soudain et le persuada de ne pas s’exposer inutilement au danger des rebelles Samaritains, mais de prendre le chemin de Constantinople, la «nouvelle Jérusalem», illustrée par la présence de tant de précieuses Reliques et de si nombreux sanctuaires, et aux environs de laquelle on pouvait aisément trouver la quiétude du désert.

Parvenu aux abords de la ville impériale, dans un endroit appelé Anaple, Daniel se retira d’abord pendant sept jours dans une chapelle de Saint-Michel l’Archange pour y prier; puis, à l’exemple des vaillants héros de la foi: Antoine, Paul et tant d’autres, il pénétra avec audace dans un temple païen infesté de démons qui maltraitaient beaucoup de voyageurs, revêtu de l’armure de Dieu, du bouclier de la foi et du glaive de la prière. Indifférent aux cris sauvages qui perçaient le silence de la nuit et aux jets de grosses pierres, 1′athlète du Christ persévéra dans la prière, nuits et jours, et mit en fuite les esprits impurs par le feu de la vivifiante Croix. Enfermé dans ce temple, il ne communiquait avec les visiteurs, qui affluèrent bientôt attirés par sa réputation, que par une étroite ouverture. Pris de fureur devant une telle renommée, le démon excita la jalousie de quelques Clercs de Saint-Michel, qui allèrent dénoncer le serviteur de Dieu à l’Archevêque Anatole, en l’accusant d’hérésie. Après avoir une première fois repoussé les calomniateurs, le sage prélat fit enlever Daniel et amener à Byzance. Mais, grandement édifié par sa pure confession de foi et plein de reconnaissance après avoir été délivré d’une grave maladie par la prière du saint ascète, l’Archevêque devint l’un de ses plus fervents admirateurs et se résolut difficilement à le laisser regagner sa retraite, accompagné par une foule en liesse.

Neuf années plus tard, âgé de 51 ans, Daniel tomba un jour en extase et vit Saint Syméon le Stylite debout devant lui, au sommet d’une immense colonne de nuée, entouré de deux hommes à l’apparence lumineuse qui, sur l’ordre du vieillard, vinrent prendre Daniel pour l’amener auprès de lui. Celui-ci l’embrassa paternellement et disparut dans le ciel, en laissant son fils spirituel sur la colonne, en compagnie des deux Anges. Cette vision fut bientôt confirmée par l’arrivée d’un des disciples du grand Stylite, le moine Serge, qui venait annoncer le trépas de Saint Syméon à l’empereur Léon Ier (457-474) et lui remettre la cuculle de peau du Saint. Mais l’entrevue avec le souverain tardant, il remit finalement la précieuse Relique à Daniel, devenu ainsi, comme un nouvel Elisée, héritier de la mélote d’Elie après son départ vers le ciel.

Confirmé par ces signes et averti du moment propice par un songe, Daniel, aidé de quelques pieux amis, décida de sortir du temple pour suivre de Saint Syméon et monter sur une colonne, haute de la taille de deux hommes, qu’une colombe blanche, envoyée par Dieu, avait désignée au Saint et à ses amis. Le propriétaire des lieux, Gèlanios, un familier de l’empereur, irrité de cette intrusion,voulut chasser Daniel; mais à la suite orage soudain qui détruisit ses vignes et devant le spectacle de l’endurance du stylite, il changea d’avis et, dans son enthousiasme pour l’héroïque combattant du Christ, il fit même construire à côté une nouvelle colonne, plus haute, aux pieds de laquelle Serge s’installa afin d’assurer la direction des disciples en nombre sans cesse croissant. Exposé devant les hommes et les Anges comme le Christ sur la Croix, Daniel restait immobile, vivant que pour le ciel, et en retour Dieu utilisait sa colonne comme un canal déversant à profusion Sa grâce sur les fidèles. Miracles, signes, guérisons, paroles de salut et de sagesse céleste attirèrent bientôt auprès du solitaire un grand nombre de visiteurs, parmi lesquels se trouvaient les personages les plus illustres du temps: le consul Cyrus, dont les deux filles furent guéries par le Saint, l’impératrice Eudocie à son retour d’Afrique, et l’empereur Léon lui-même, qui obtint un héritier grâce à la prière de Daniel et qui en témoignage de gratitude, fit jeter les bases d’une troisième colonne.

Dévorés par le démon de la jalousie, des hérétiques envoyèrent alors au bienheureux une célèbre prostituée pour le dévoyer; mais celle-ci fut soudain assaillie et cruellement tourmentée par un démon. Elle en fut finalement délivrée par la prière de Daniel, à la confusion des intrigants qu’elle dénonça en public.

Devant une telle renommée, le pieux empereur pressa l’Archevêque Gennade (458-471) d’ordonner Prêtre l’homme de Dieu, malgré ses réticences. Mais une fois le Hiérarque et sa suite sur les lieux, Daniel, devinant leur projet, ne les laissa pas monter jusqu’à lui. Gennade prononça alors la prière d’ordination à distance, demandant au Christ d’imposer d’en-haut invisiblement la main sur son disciple, pendant que la foule criait : «Il est digne! » Daniel finit par céder et ordonna qu’on pose l’échelle pour que l’Evêque monte vers lui. Après s’être embrassés, ils reçurent tous deux l’un de l’autre la Sainte Communion, entre le ciel et la terre.

Peu après l’installation de Daniel sur la troisième colonne, la capitale fut ravagée pendant une semaine par un terrible incendie (ler septembre 465), qui avait été prédit par le Saint, mais l’empereur et sa cour n’en avaient pas tenu compte. On vint alors en foule, le souverain lui-même et son épouse en tête, pour lui demander pardon et le supplier d’intercéder pour le peuple de Dieu en détresse. Peu après, un violent orage se déchaîna et le vent ébranla la colonne qui avait été mal ajustée, de sorte qu’elle oscillait de droite à gauche sous des trombes d’eau, en mettant à tout moment en danger la vie du solitaire, sous le regard effrayé de ses disciples. Une autre fois, en hiver, le vent emporta sa tunique de peau, et il resta toute la nuit exposé nu à la neige. Lorsque, bien tard, ses disciples vinrent à lui, ils le trouvèrent inanimé et couvert de glace. Après l’avoir ranimé avec de l’eau chaude, ils apprirent avec stupeur que pendant tout ce temps le Saint avait été transporté en esprit dans un lieu de repos, où il s’était entretenu avec Saint Syméon le Stylite. A la suite de cet incident, l’empereur exigea que l’on construisit un petit abri au-dessus de la colonne pour protéger Daniel des intempéries.

L’empereur Léon était si admiratif devant la conduite du Saint stylite qu’il se fit construire une demeure à proximité et emmenait tous ses visiteurs étrangers lui rendre visite, rois, empereurs ou ambassadeurs. C’est ainsi que Daniel joua le rôle de médiateur entre Léon et le roi des Lazes, Goubazios, pour régler leurs différends politiques. A maintes autres occasions, l’homme de Dieu mit son esprit prophétique, sa sagesse et le pouvoir de sa prière au service du bon droit et de la justice.

Lorsque Basilisque usurpa le pouvoir et chassa l’empereur Zénon (475), prenant la défense des monophysites, il voulut rejeter les décisions du Saint Concile de Chalcédoine et menaça le pieux Archevêque Acace qui dut trouver refuge à Sainte-Sophie, entouré par les moines de la capitale. Après avoir repoussé les avances de Basilisque, qui cherchait à le mettre de son côté, Saint Daniel, confirmé par un signe divin, résolut de descendre de sa colonne et de se rendre en ville, comme Saint Antoine autrefois, pour venir au secours à l’Eglise en détresse, Porté par une foule immense et enthousiaste, qui grandissait d’autant plus que les guérisons se multipliaient sur son passage, le Saint se rendit d’abord à la Grande Eglise (Sainte-Sophie) pour y prêcher la Foi Orthodoxe, puis il poursuivit sa marche triomphale jusqu’au palais de l’Hebdomon, où s’était réfugié l’usurpateur. En signe de malédiction, il secoua alors devant la porte la poussière de ses pieds, selon la parole évangélique, imité par la foule. Basilisque, effrayé devant ce déploiement de force, fut convaincu lorsque la tour du palais s’écroula à l’arrivée du Saint, et il décida de rentrer à la capitale, où il fit profession d’orthodoxie et se réconcilia avec Acace en présence de tout le peuple. De retour sur sa colonne, après d’autres nombreux Miracles sur le chemin, Daniel prédit la mort prochaine de Basilisque et le retour au pouvoir de Zénon (476-491), lequel lui porta une haute vénération, ainsi que son successeur Anastase (491-518).

La colonne du Saint était devenue un des lieux les plus vénérés de la région de Constantinople, on y accourait de toutes parts; et, malgré les objections de Daniel, l’empereur y fit construire une vaste hôtellerie, à côté d’une église où étaient déposées les Reliques de Saint Syméon le Stylite, venues d’Antioche. Tel un ange terrestre, le cúur et les yeux constamment tournés vers Dieu, le saint homme demeurait inaccessible à la vaine gloire ou à l’orgueil. Au contraire, ses innombrables miracles étaient pour lui l’occasion de progresser dans l’humilité car il ne les attribuait jamais à sa propre vertu, mais demandait à ceux qui venaient vers lui d’aller vénérer les Reliques de Saint Syméon ou de s’oindre avec l’huile des veilleuses qui brûlaient près du tombeau du Saint.

Cette humilité admirable, il la montra jusque dans la mort. En effet, avoir prédit son prochain départ vers le ciel, Daniel tomba malade; et comme son admirateur l’empereur Anastase préparait de somptueuses funérailles, il lui fit promettre d’enterrer son corps profondément et de déposer au-dessus les Reliques des Saints Ananie, Azarie et Misaël (mémoire le 17 décembre), récemment transférées de Babylone à Constantinople, de sorte que si quelqu’un voulait vénérer sa tombe, il attribuât aux Saints Martyrs la satisfaction de ses demandes.

Quelques jours avant sa dormition, il assembla ses nombreux disciples, pour leur livrer son dernier enseignement et demander l’assistance de leurs prières. Puis, alors que le foule venue de la capitale grandissait sans cesse pour assister à ses derniers instants, il tomba en extase de nuit et contempla l’assemblée de tous les Saints qui, après l’avoir salué comme lun des leurs, l’engagèrent à célébrer avec eux la Divine Liturgie. Après être revenu à lui, il communia aux Saints Mystères et s’endormit en paix, le lendemain,
en délivrant un possédé d’un esprit impur, au moment même où il rendait son dernier soupir. Avec bien des difficultés, on réussit à descendre la dépouille du saint homme du haut de sa colonne où il se tenait recroquevillé depuis trente-trois ans et, après l’avoir présenté à la vénération du peuple, on l’ensevelit en présence de tous les plus grands personnages de la capitale. C’était le 11 décembre 493, et le Saint avait atteint l’âge de 84 ans.

6 décembre: Saint Nicolas de Myre, évêque

5 décembre, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/06.php

6 décembre: Saint Nicolas de Myre, évêque

Né à Patare en Lycie1 vers 270 de parents chrétiens : son père, Euphémius, était un homme riche, pieux et charitable ; sa mère, Anne, était la sœur de Nicolas l’Ancien, évêque de Myre.  Nicolas fit présager dès l’enfance sa fidélité à la pratique du jeûne : les imagiers médiévaux ont reproduit sur nos vitraux le nourrisson repoussant d’un geste décidé le sein maternel. nombreux sont les traits analogues qui ont rendu saint Nicolas si populaire. La peste ayant enlevé ses parents et l’ayant laissé jeune à la tête d’un riche héritage, Nicolas consacra sa fortune à de bonnes œuvres. Un homme veuf de son voisinage ayant trois filles nubiles et, par suite de revers de fortune, ne pouvant leur assurer une honnête situation, résolut de les prostituer ; Nicolas se fit à leur égard l’instrument de la Providence en leur procurant une riche dotation. On dit que son oncle l’ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère de Sainte-Sion, près de Myre.
Quand l’évêque de Myre vint à mourir, Dieu fit connaître aux évêques de la province que Nicolas était l’homme de son choix pour cet office. Contraint d’accepter l’épiscopat, Nicolas réalisa tout ce qu on attendait de l’évêque en ces temps primitifs ; il fut le guide doctrinal de son peuple, son défenseur dans les périls des persécutions, le sage administrateur des biens de la communauté chrétienne, un organisateur zélé des œuvres charitables. Jeté en prison durant les dernières années de la persécution de Dioclétien, il fut délivré à l’avènement de Constantin et revint à Myre. L’idolâtrie était encore vivace : l’évêque la combattit, renversant le temple de Diane qui était le centre de la réaction païenne dans la ville de Myre ; en un temps de famine, il s’ingénia pour procurer les vivres nécessaires à son peuple.
Parmi les miracles nombreux qui lui sont attribués, il faut mentionner celui que les artistes ont le plus fréquemment reproduit. Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l’évêque et l’avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés. Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort. Se souvenant de ce qu’avait fait l’évêque de Myre, ils .s’adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur. Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut I’innocence des condamnés et les fit remettre en liberté. Tel est le thème que les artistes du Moyen Age ont représenté sous le titre des « trois tribuns sauvés de la mort. » Un trouvère du XII° siècle a narré dans un de ses poèmes l’histoire de « trois clercs allant à l’école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l’hospitalité, puis ressuscités par le saint évêque de Myre. La légende des « trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs » s’ancra profondément dans la croyance populaire : représentée et chantée en Occident elle contribua a l’extension du culte rendu à saint Nicolas. Il faut en dire autant du miracle de la tempête apaisée par l’intercession de saint Nicolas.
Enfin Nicolas, au cours de son épiscopat, combattit les erreurs d’Arius, et fut l’un des 318 évêques qui condamnèrent l’arianisme au premier concile de Nicée. Sa mort arriva peu de temps après, vers 325, et de son tombeau s’écoula une huile miraculeuse. Vers 1087, comme la ville de Myre était au pouvoir des Turcs, des marchands de Bari furent assez heureux pour enlever les saintes reliques et les apportèrent dans leur ville où une église magnifique fut construite en l’honneur de saint Nicolas.
Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et  son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.
Un très grand nombre de corporations ont pris saint Nicolas pour protecteur et pour patron, ce qui s’explique par les très nombreux miracles qui lui sont attribués.
La tempête apaisée explique que saint Nicolas soit réclamé par les marins, les bateliers, les pécheurs, les voyageurs et les pèlerins. Les mal jugés se souviennent qu’il a obtenu de Constantin la grâce de trois officiers condamnés sur de faux témoignages. Pour les tonneliers, c’est saint Nicolas qui fit sortir vivants d’un tonneau ou d’un cuvier les trois enfants mis à mort par un cruel boucher. Les écoliers et écolières sont des protégés de prédilection : s’ils se conduisent bien, s’ils sont obéissants et studieux, saint Nicolas, le 5 décembre, veille de sa fête, remplit leurs souliers ou leurs bas de friandises ; mais s’ils sont paresseux ou indociles, il leur apporte un martinet. En Alsace, le 5 décembre au soir, les petits garçons se réunissent et parcourent les rues du village avec une clochette qu’ils agitent, puis ils crient : « Les petits enfants sont-ils couchés ? Saint-Nicolas va passer ! » Avant de se coucher les enfants ne manquent pas de placer dans la cheminée un sabot pour recevoir le cadeau de saint Nicolas. En Angleterre, les enfants de chœur avaient saint Nicolas pour patron : le 6 décembre, ceux des cathédrales et des collégiales élisaient l’un d’entre eux pour évêque : ce devait être le plus sage, le plus pieux, le plus zélé ; durant un mois, jusqu’au jour des Rois, des honneurs lui étaient rendus. La dotation des filles de son pauvre voisin font de saint Nicolas le protecteur des filles à marier.
Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.
Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Saint Nicolas est le patron de Hambourg.
Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.
En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.
A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.
Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l’église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d’établir une chapelle et un cimetière, ce fut l’hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l’office à Saint-Nicolas-des-Champs.
Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.
Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry (début du XVI° siècle), une statue en bois (XVII° siècle), dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise, et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.

Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et  son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.
Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.
Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Il est le patron de Hambourg.
Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.
En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.
A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.
Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l’église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d’établir une chapelle et un cimetière, ce fut l’hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l’office à Saint-Nicolas-des-Champs.
Saint Nicolas de Myre, patron des clercs, des filles à marier et des enfants, était aussi celui des bateliers, des pêcheurs au filet, des débardeurs, des commerçants de blé et de vin, des pharmaciens, des épiciers et des drapiers.
Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.
Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry, daté du début du XVI° siècle, une statue en bois du XVII° siècle, dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise (VII°), et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.
Au tympan du portail sud de l’église Saint-Martin de Colmar, saint Nicolas est debout entre trois pucelles et trois clergeons (XII° siècle) ; à la même époque, on peignit la fresque romane de Saint-Jacques-des-Guérets, dans le vendômois, et l’on sculpta le bas-relief de l’église de Saint-Nicolas de Civray . On voit saint Nicolas sur plusieurs vitraux, tels ceux du XIII° siècle des cathédrales de Chartres, d’Auxerre, de Bourges, du Mans et de Tours et tel celui de l’église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) et de l’église Saint-Pierre de Dreux ; c’est à la même époque que l’on doit les bas-reliefs du tympan du portail sud du transept de la cathédrale de Chartres. Au XIV° siècle, saint Nicolas est représenté sur un vitrail de l’église Saint-Gengoult de Toul ; c’est à de même époque que date le rétable de pierre du Mesnil-sur-Oger (Marne). Le XV° siècle a laissé quelques belles statues de pierre, comme celle du Moutier-Saint-Jean (Côte-d’Or) et celle d’Ervy-le-Châtel (Aube), un saint Nicolas représenté par Jean Fouquetdans les Heures d’Etienne Chevalier, à Chantilly, et les fresques de l’église alsacienne d’Hunawihr. On doit au XVI° siècle les vitraux de l’église Saint-Nicolas de Vézelise, en Lorraine, une statue de l’église Saint-Pantaléon de Troyes, un vitrail de l’église Saint-Etienne de Beauvais, une statuette reliquaire en argent de l’église d’Avesnes-le-Comte, en Artois. Dans la cathédrale de Sens, on voit un bas-relief en marbre, sculpté au XVIII° siècle par Etienne Gois.
1 La Lycie est une ancienne région située au sud de l’Asie-Mineure, bordée au nord-ouest par la Carie, à l’ouest et au sud par la Méditerranée, à l’est par la Pamphylie et au nord-est par la Pisidie. Les principales villes de Lycie sont Telmissus, Xanthe, Myre, Limyre et Patare.

5 décembre: Saint Sabas Abbé, (439-531)

5 décembre, 2012

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20121205&id=137&fd=0

Saint Sabas Abbé, (439-531)

Sabas, né près de Césarée, en Cappadoce, de parents nobles et pieux, fut mis, à l’âge de cinq ans, sous la tutelle d’un oncle fort méchant ; il s’enfuit et se réfugia dans un couvent. C’était la Providence qui avait conduit ses pas ; il embrassa généreusement toutes les saintes rigueurs de la vie monastique. Dix ans plus tard, le désir de visiter les lieux sanctifiés par la vie mortelle du Sauveur le conduisit à Jérusalem. Ayant fait son pèlerinage, il résolut de se fixer au milieu des célèbres anachorètes de la Palestine et vécut jusqu’à l’âge de trente ans sous la direction du saint solitaire Théoctiste. Mais il lui semblait que Dieu demandait de lui davantage, et, croyant n’avoir encore rien fait, il s’enfonça dans la solitude voisine pour y vivre avec Dieu seul.
Renfermé dans une petite grotte, il y passait cinq jours de la semaine sans prendre aucune nourriture, uniquement appliqué à la prière, au chant des psaumes et au travail manuel. Chaque samedi, il apportait au monastère qu’il avait habité tous les paniers qu’il avait tressés, passait le dimanche avec ses frères et revenait à son ermitage. Plus tard, il se retira sur les bords du Jourdain, où le démon le tourmenta par des spectres horribles, des hurlements affreux, des menaces, des coups, et surtout des apparitions séduisantes. Le saint, armé de la prière, remporta autant de victoires qu’il eut à livrer de combats, jusqu’à décourager son redoutable ennemi.
Sabas, toujours poussé par le désir d’une solitude de plus en plus profonde, se retira sur des rochers abrupts ; il y établit, pour monter et pour descendre, un gros câble à nœuds qui lui servait de rampe. Il lui fallait aller chercher de l’eau à deux lieues de là et la monter sur ses épaules. Sa nourriture consistait uniquement en racines sauvages ; mais, en revanche Dieu nourrissait son âme de l’abondance de ses consolations.
Sabas fut découvert par la vue de la corde qui pendait du rocher, et dès lors sa solitude se changea en affluence énorme de pèlerins qui venaient lui demander communication des biens célestes dont il était rempli. Beaucoup demeuraient ses disciples, et il groupa dans la vallée un grand nombre de petites cellules pour les recevoir. De grands saints, attirés par la renommée de ses vertus, vinrent eux-mêmes le visiter. Il s’arrachait parfois à sa solitude, quand la gloire de Dieu le demandait, et plusieurs fois la cour de Constantinople fut édifiée de ses vertus.

Pape Benoît: Saint Jean Damascène – mf 4 Décembre

4 décembre, 2012

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090506_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 6 mai 2009

Saint Jean Damascène – mf 4 Décembre

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd’hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l’histoire de la théologie byzantine, un grand docteur dans l’histoire de l’Eglise universelle. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l’Empire byzantin, à la culture de l’islam, qui s’est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Jean, né dans une riche famille chrétienne, assuma encore jeune la charge – remplie déjà sans doute par son père – de responsable économique du califat. Mais très vite, insatisfait de la vie de la cour, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de Saint-Saba, près de Jérusalem. C’était aux environs de l’an 700. Ne s’éloignant jamais du monastère, il consacra toutes ses forces à l’ascèse et à l’activité littéraire, ne dédaignant pas une certaine activité pastorale, dont témoignent avant tout ses nombreuses Homélies. Sa mémoire liturgique est célébrée le 4 décembre. Le Pape Léon XIII le proclama docteur de l’Eglise universelle en 1890.
En Orient, on se souvient surtout de ses trois Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, qui furent condamnés, après sa mort, par le Concile iconoclaste de Hiéria (754). Mais ces discours furent également le motif fondamental de sa réhabilitation et de sa canonisation de la part des Pères orthodoxes convoqués par le second Concile de Nicée (787), septième Concile œcuménique. Dans ces textes, il est possible de retrouver les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.
Jean Damascène fut, en outre, parmi les premiers à distinguer, dans le culte public et privé des chrétiens, l’adoration (latreia) de la vénération (proskynesis):  la première ne peut être adressée qu’à Dieu, suprêmement spirituel, la deuxième au contraire peut utiliser une image pour s’adresser à celui qui est représenté dans l’image même. Bien sûr, le saint ne peut en aucun cas être identifié avec la matière qui compose l’icône. Cette distinction se révéla immédiatement très importante pour répondre de façon chrétienne à ceux qui prétendaient universel et éternel l’observance de l’interdit sévère de l’Ancien Testament d’utiliser des images dans le culte. Tel était le grand débat également dans le monde islamique, qui accepte cette tradition juive de l’exclusion totale d’images dans le culte. Les chrétiens, en revanche, dans ce contexte, ont débattu du problème et trouvé la justification pour la vénération des images. Damascène écrit:  « En d’autres temps, Dieu n’avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais le créateur de la matière, qui s’est fait matière pour moi et a daigné habiter dans la matière et opérer mon salut à travers la matière. Je ne cesserai donc pas de vénérer la matière à travers laquelle m’a été assuré le salut. Mais je ne la vénère absolument pas comme Dieu! Comment pourrait être Dieu ce qui a reçu l’existence à partir du non-être?… Mais je vénère et respecte également tout le reste de la matière qui m’a procuré le salut, car pleine d’énergie et de grâces saintes. Le bois de la croix trois fois bénie n’est-il pas matière? L’encre et le très saint livre des Evangiles ne sont-ils pas matière? L’autel salvifique qui nous donne le pain de vie n’est-il pas matière?…. Et, avant tout autre chose, la chair et le sang de mon Seigneur ne sont-ils pas matière? Ou bien tu dois supprimer le caractère sacré de toutes ces choses, ou bien tu dois accorder à la tradition de l’Eglise la vénération des images de Dieu et celle des amis de Dieu qui sont sanctifiés par le nom qu’ils portent, et qui, pour cette raison, sont habités par la grâce de l’Esprit Saint. N’offense donc pas la matière:  celle-ci n’est pas méprisable; car rien de ce que Dieu a fait n’est méprisable » (Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed; Kotter, pp. 89-90). Nous voyons que, à cause de l’incarnation, la matière apparaît comme divinisée, elle est vue comme la demeure de Dieu. Il s’agit d’une nouvelle vision du monde et des réalités matérielles. Dieu s’est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. C’est pourquoi, les sollicitations du Docteur oriental sont aujourd’hui encore d’une très grande actualité, étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l’Incarnation, pouvant devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l’homme avec Dieu. Jean Damascène reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l’un des aspects les plus caractéristiques de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit toutefois d’une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s’est fait chair et s’est rendu visible. L’enseignement de saint Jean Damascène s’inscrit ainsi dans la tradition de l’Eglise universelle, dont la doctrine sacramentelle prévoit que les éléments matériels issus de la nature peuvent devenir un instrument de grâce en vertu de l’invocation (epiclesis) de l’Esprit Saint, accompagnée par la confession de la foi véritable.
Jean Damascène met également en relation avec ces idées de fond la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints chrétiens, ayant participé de la résurrection du Christ, ne peuvent pas être considérés simplement comme des « morts ». En énumérant, par exemple, ceux dont les reliques ou les images sont dignes de vénération, Jean précise dans son troisième discours en défense des images:  « Tout d’abord (nous vénérons) ceux parmi lesquels Dieu s’est reposé, lui le seul saint qui se repose parmi les saints (cf. Is 57, 15), comme la sainte Mère de Dieu et tous les saints. Ce sont eux qui, autant que cela est possible, se sont rendus semblables à Dieu par leur volonté et, par l’inhabitation et l’aide de Dieu, sont dits réellement dieux (cf. Ps 82, 6), non par nature, mais par contingence, de même que le fer incandescent est appelé feu, non par nature mais par contingence et par participation du feu. Il dit en effet:  Vous serez saint parce que je suis saint (Lv 19, 2) » (III, 33, col. 1352 A). Après une série de références de ce type, Jean Damascène pouvait donc déduire avec sérénité:  « Dieu, qui est bon et supérieur à toute bonté, ne se contenta pas de la contemplation de lui-même, mais il voulut qu’il y ait des êtres destinataires de ses bienfaits, qui puissent participer de sa bonté:  c’est pourquoi il créa du néant toutes les choses, visibles et invisibles, y compris l’homme, réalité visible et invisible. Et il le créa en pensant et en le réalisant comme un être capable de pensée (ennoema ergon) enrichi par la parole (logo[i] sympleroumenon) et orienté vers l’esprit (pneumati teleioumenon) » (II, 2, PG, col. 865A). Et pour éclaircir ultérieurement sa pensée, il ajoute:  « Il faut se laisser remplir d’étonnement (thaumazein) par toutes les œuvres de la providence (tes pronoias erga), les louer toutes et les accepter toutes, en surmontant la tentation de trouver en celles-ci des aspects qui, a beaucoup de personnes, semblent injustes ou iniques (adika), et en admettant en revanche que le projet de Dieu (pronoia) va au-delà des capacités cognitives et de compréhension (agnoston kai akatalepton) de l’homme, alors qu’au contraire lui seul connaît nos pensées, nos actions et même notre avenir » (II, 29, PG, col. 964C). Du reste, Platon disait déjà que toute la philosophie commence avec l’émerveillement:  notre foi aussi commence avec l’émerveillement de la création, de la beauté de Dieu qui se fait visible.
L’optimisme de la contemplation naturelle (physikè theoria), de cette manière de voir dans la création visible ce qui est bon, beau et vrai, cet optimisme chrétien n’est pas un optimisme naïf:  il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par une liberté de choix voulue par Dieu et utilisée de manière impropre par l’homme, avec toutes les conséquences d’un manque d’harmonie diffus qui en ont dérivées. D’où l’exigence, clairement perçue par le théologien de Damas, que la nature dans laquelle se reflète la bonté et la beauté de Dieu, blessées par notre faute, « soit renforcée et renouvelée » par la descente du Fils de Dieu dans la chair, après que de nombreuses manières et en diverses occasions Dieu lui-même ait cherché à démontrer qu’il avait créé l’homme pour qu’il soit non seulement dans l’ »être », mais dans le « bien-être » (cf. La foi orthodoxe, II, 1, PG 94, col. 981°). Avec un enthousiasme passionné, Jean explique:  « Il était nécessaire que la nature soit renforcée et renouvelée et que soit indiquée et enseignée concrètement la voie de la vertu (didachthenai aretes hodòn), qui éloigne de la corruption et conduit à la vie éternelle… C’est ainsi qu’apparut à l’horizon de l’histoire la grande mer de l’amour de Dieu pour l’homme (philanthropias pelagos)… ». C’est une belle expression. Nous voyons, d’une part, la beauté de la création et, de l’autre, la destruction accomplie par la faute humaine. Mais nous voyons dans le Fils de Dieu, qui descend pour renouveler la nature, la mer de l’amour de Dieu pour l’homme. Jean Damascène poursuit:   » Lui-même, le Créateur et le Seigneur, lutta pour sa créature en lui transmettant à travers l’exemple son enseignement… Et ainsi, le Fils de Dieu, bien que subsistant dans la forme de Dieu, abaissa les cieux et descendit… auprès de ses serviteurs… en accomplissant la chose la plus nouvelle de toutes, l’unique chose vraiment nouvelle sous le soleil, à travers laquelle se manifesta de fait la puissance infinie de Dieu » (III, 1. PG 94, coll. 981C-984B).
Nous pouvons imaginer le réconfort et la joie que diffusaient dans le cœur des fidèles ces paroles riches d’images si fascinantes. Nous les écoutons nous aussi, aujourd’hui, en partageant les mêmes sentiments que les chrétiens de l’époque:  Dieu veut reposer en nous, il veut renouveler la nature également par l’intermédiaire de notre conversion, il veut nous faire participer de sa divinité. Que le Seigneur nous aide à faire de ces mots la substance de notre vie.

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