Archive pour la catégorie 'Saint Joseph'

1 MAI : SAINT JOSEPH

30 avril, 2012

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1 MAI : SAINT JOSEPH

ERNEST HELLO (1828-1885)

Les lignes qui suivent sont extraites de Physionomies des saints, au chapitre consacré à saint Joseph.

Saint Joseph, l’ombre du Père ! celui sur qui l’ombre du Père tombait épaisse et profonde, saint Joseph, l’homme du silence, celui de qui la parole approche à peine ! l’Evangile ne dit de lui que quelques mots : « C’était un homme juste ! » l’Evangile, si sobre de paroles, devient encore plus sobre quand il s’agit de saint Joseph. On dirait que cet homme, enveloppé de silence, inspire le silence. Le silence de saint Joseph fait le silence autour de saint Joseph. Le silence est sa louange, son génie, son atmosphère. Là où il est, le silence règne. Quand l’aigle plane, disent certains voyageurs, le pèlerin altéré devine une source à l’endroit où tombe son ombre dans le désert. Le pèlerin creuse, l’eau jaillit. L’aigle avait parlé son langage, il avait plané. Mais la chose belle avait été une chose utile ; et celui qui avait soif, comprenant le langage de l’aigle, avait fouillé le sable et trouvé l’eau.
Quoi qu’il en soit de cette magnifique légende et de sa vérité naturelle que je n’ose garantir, elle est féconde en symboles superbes. Quand l’ombre de saint Joseph tombe quelque part, le silence n’est pas loin. Il faut creuser le sable, qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine ; il faut creuser le sable, et vous verrez jaillir l’eau. L’eau, ce sera, si vous voulez, ce silence profond, où toutes les paroles sont contenues, ce silence vivifiant, rafraîchissant, apaisant, désaltérant, le silence substantiel ; là où est tombée l’ombre de saint Joseph, la substance du silence jaillit, profonde et pure, de la nature humaine creusée.
Pas une parole de lui dans l’Ecriture ! Mardochée, qui fit fleurir Esther à son ombre, est un de ses précurseurs. Abraham, père d’Isaac, représenta aussi le père putatif de Jésus. Joseph, fils de Jacob, fut son image la plus expressive. Le premier Joseph garda en Egypte le pain naturel. Le second Joseph garda en Egypte le pain surnaturel. Tous deux furent les hommes du mystère ; et le rêve leur dit ses secrets. Tous deux furent instruits en rêve, tous deux devinèrent les choses cachées. Penchés sur l’abîme, leurs yeux voyaient à travers les ténèbres. Voyageurs nocturnes, ils découvraient leurs routes à travers les mystères de l’ombre. Le premier Joseph vit le soleil et la lune prosternés devant lui. Le second Joseph commanda à Marie et à Jésus ; Marie et Jésus obéissaient.
Dans quel abîme intérieur devait résider l’homme qui sentait Jésus et Marie lui obéir, l’homme à qui de tels mystères étaient familiers et à qui le silence révélait la profondeur du secret dont il était gardien. Quand il taillait ses morceaux de bois, quand il voyait l’Enfant travailler sous ses ordres, ses sentiments, creusés par cette situation inouïe, se livraient au silence qui les creusait encore ; et du fond de la profondeur où il vivait avec son travail, il avait la force de ne pas dire aux hommes : le Fils de Dieu est ici.
Son silence ressemble à un hommage rendu à l’inexprimable. C’était l’abdication de la Parole devant l’Insondable et devant l’Immense. Cependant l’Evangile, qui dit si peu de mots, a les siècles pour commentateurs ; je pourrais dire qu’il a les siècles pour commentaires. Les siècles creusent ses paroles et font jaillir du caillou l’étincelle vivante. Les siècles sont chargés d’amener à la lumière les choses du secret. Saint Joseph a été longtemps ignoré. Mais voici quelque chose d’étrange : chaque siècle a deux faces, la face chrétienne et la face antichrétienne ; la face chrétienne s’oppose en général à la face antichrétienne par un contraste direct et frappant. Le XVIII° siècle, le siècle du rire, de la frivolité, de la légèreté, du luxe, posséda Benoît-Joseph Labre… Le XIX° siècle est par-dessus tout, dans tous les sens du mot, le siècle de la Parole. Bonne ou mauvaise, la Parole remplit notre air. Une des choses qui nous caractérisent, c’est le tapage. Rien n’est bruyant comme l’homme moderne : il aime le bruit, il veut en faire autour des autres, il veut surtout que les autres en fassent autour de lui. Le bruit est sa passion, sa vie, son atmosphère ; la publicité remplace pour lui mille autres passions qui meurent étouffées sous cette passion dominante, à moins qu’elles ne vivent d’elle et ne s’alimentent de sa lumière pour éclater plus violemment. Le XIX° siècle parle, pleure, crie, se vante et se désespère.
Il fait étalage de tout. Lui qui déteste la confession secrète, il éclate à chaque instant en confessions publiques. II vocifère, il exagère, il rugit. Eh bien ! ce sera ce siècle, ce siècle du vacarme, qui verra s’élever et grandir dans le ciel de l’Eglise la gloire de saint Joseph. Saint Joseph vient d’être choisi officiellement pour patron de l’Eglise pendant le bruit de l’orage. II est plus connu, plus prié, plus honoré qu’autrefois.
Au milieu du tonnerre et des éclairs, la révélation de son silence se produit insensiblement.

(Ernest Hello, Physionomie des saints, Paris, Victor Palmé, 1875, ch.X, pp.139 sq. : « Saint Joseph. »)

Prière à saint Joseph de Léon XIII

20 avril, 2012

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Prière à saint Joseph de Léon XIII

Le pape Léon XIII donna une prière à saint Joseph pour accompagner son encyclique « Quamquam Pluries » qui déclarait saint Joseph patron de l’Eglise. La voici :

Nous recourons à vous dans notre tribulation, bienheureux Joseph, et, après avoir imploré le secours de votre très sainte épouse, nous sollicitons aussi avec confiance votre patronage.
Au nom de l’affection qui vous a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu ; par l’amour paternel dont vous avez entouré l’Enfant Jésus, nous vous supplions de regarder d’un œil propice l’héritage que Jésus-Christ a acquis au prix de son sang et de nous assister de votre puissance et de votre secours dans nos besoins.
Ô très vigilant gardien de la sainte Famille, protégez la race élue de Jésus-Christ ;
Ô Père très aimant, éloignez de nous toute souillure d’erreur et de corruption ;
Ô notre très vaillant et tutélaire protecteur, assistez-nous du haut du ciel dans le combat que nos livrerons à la puissance des ténèbres ;
et, de même que vous avez arraché autrefois l’Enfant Jésus au péril de la mort, défendez aujourd’hui la sainte Eglise de Dieu des embûches de l’ennemi et de toute adversité.
Couvrez-nous tous de votre perpétuel patronage, afin que, soutenus par la puissance de votre exemple et de votre secours, nous puissions vivre saintement, pieusement mourir et obtenir la béatitude éternelle du Ciel.
Ainsi soit-il.

D’où vient la fête de saint Joseph le 19 Mars, ainsi que celle du 1er mai ?

18 mars, 2012

http://www.saintjosephduweb.com/Historique-de-la-fete-de-Saint-Joseph-du-19-mars-et-du-1er-mai_a7.html

Historique de la fête de Saint Joseph du 19 mars et du 1er mai

D’où vient la fête de saint Joseph le 19 Mars, ainsi que celle du 1er mai ?

LES FONDEMENTS.

Les pères de l’Eglise du IVe siècle parlent des vertus de Saint Joseph à l’occasion du mystère de l’Incarnation et de la Virginité de Marie. Dans l’Eglise latine, saint Joseph est mentionné dans les plus anciens martyrologues : dans le calendrier d’Eusèbe de Césarée et dans le Martyrologue de saint Maximin de Trèves ; au IVe et Ve siècles, saint Jérome, saint Augustin et saint Pierre Chrysologue posent quelques bases théologiques que viendront augmenter Bède le Vénérable au VIIIe siècle et Saint Pierre Damien au XIe. Le catalogue des images de Saint Joseph dans l’Art Chrétien des cinq premiers siècles, établi par le comte Rossi au XIXe, prouve que la piété des fidèles vénéraient dès l’origine saint Joseph.

C’est Saint Bernard, au XIIe s. qui ouvrira la voie aux grands théologiens de l’Université de Paris. Il parle de Saint Joseph et développe la théologie mariale. Sur les prémices qu’il a posé, saint Thomas d’Aquin pourra dire :  » En quelque genre que ce soit, plus une chose approche de son principe, plus elle participe à l’effet de son principe. Mais le Christ est le principe de la grâce ; en tant qu’homme, Il en est l’instrument et la source…Or, c’est la Bienheureuse Vierge qui approcha de plus près le Christ selon l’humanité puisque le Christ reçu d’elle la nature humaine… »
Les théologiens devaient tirer la conclusion que nul après la Vierge n’a plus approché le Christ, source de la grâce, que Joseph, donc que nul n’a plus participé que Joseph à la grâce du Christ. On en déduit que saint Joseph est un saint incomparable. Ce raisonnement a été repris par le père Garrigou-Lagrange.
Parti de l’université de Paris, le mouvement en faveur du culte de Saint Joseph ne va plus se ralentir. Saint Albert le Grand, les Franciscains, les Dominicains le répandent par leur prédication en tous lieux et tous pays.
Le Bienheureux Jean Dun Scot, à propos du mariage de la Sainte Vierge et de Saint Joseph montre très justement que tout ce qui concerne le chaste époux de la Vierge Marie dans le décret de predestination ( il s’agit de la théologie de l’Immaculée Conception) a été fait en vue de Marie.
Saint Bonaventure et saint Bernardin de Sienne reviennent souvent sur le sujet de Saint Joseph. Le sermon de Bernardin de Sienne marque une étape dans la maturité de la dévotion à saint Joseph.

LE TOURNANT : DE GERSON A BOSSUET EN PASSANT PAR L’ECOLE FRANCAISE
Chancelier de l’Université de Paris, Gerson ( 1363-1429) deviendra le promoteur des fêtes de Saint Joseph. Il écrivit le 17 Aout 1413 une lettre à toutes les églises pour proposer les fêtes de Saint Joseph, une exposition en trois leçons sur l’Evangile  » exurgens autem Joseph » et une messe propre dont il composa lui-même les morceaux liturgiques ; il obtient progressivement l’établissement en France de fêtes de Saint Joseph. C’est surtout au Concile de Constance qu’il supplia avec succès les pères d’établir et de diffuser un culte public de Saint Joseph. En 1481, le pape Sixte IV étendit le culte de saint Joseph de France à l’Eglise Universelle. Par la suite, les guerres de religion freinent cette expansion et il faudra attendre le XVIIe siècle, grand siècle de saint Joseph en France pour que s’établissent les fêtes et le culte de Saint Joseph tel que nous le connaissons. Le cardinal de Bérulle, Monsieur Ollier, saint Jean-Eudes consacrent à saint Joseph de très belles pages. De nombreuses fondations et institutions, congrégations et confréries se placent sous sa protection. Chez les carmélites, madame Acarie rend plus populaire encore le culte de saint Joseph que leur fondatrice, Thérèse d’Avila, avait inculqué à ses filles. De son côté, Saint François de Sales compose ses « entretiens sur saint Joseph » et parle de lui aux filles de la Visitation. Le 19 Mars 1657, en présence du cardinal Barberini et de vingt-deux évêques, réunis à l’occasion de l’Assemblée du Clergé de france, Bossuet célèbre les gloires de Saint Joseph. le sermon marquera tant qu’il fut répété deux ans plus tard à la cour. Et le 7 juin 1660, Saint Joseph apparaît à Cotignac, apparition reconnue par les autorités religieuses.

L’EXTENSION DU CULTE DE SAINT JOSEPH ET HISTORIQUE DE SES FETES

Les Syriens et les autres Orientaux font la fête de saint Joseph le 20 juillet, mais on la fait le 19 mars dans les églises d’Occident.
La fête de Saint Joseph se place au 19 mars, et elle était très suivie par les artisans (il était charpentier) puis par les ouvriers – Saint Joseph voit son culte prendre de l’ampleur dès le XVIe siècle ; – en 1621 le pape Grégoire XV éleva la fête du de Saint Joseph le 19 mars au rang de fête d’obligation ; – en 1642 le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête ; – en 1661, après l’apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte ; – cette même année 1661 le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille à la suite des apparitions de Cotignac ;
Le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph Patron de l’Eglise universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; – en 1889, le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ; – en 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai) ; – le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.

CITATIONS
Saint Bernard de Clairvaux, au XIIème siècle, découvrait avec justesse la grandeur de saint Joseph : « Celui que de nombreux rois et prophètes ont désiré voir et n’ont pas vu, qu’ils ont désiré écouter et qu’ils n’ont pas entendu, il fut donné à Joseph, non seulement de le voir et de l’entendre, mais encore de le porter, de guider ses pas, de le prendre dans ses bras, de le couvrir de baisers, de lui donner à manger et de veiller sur lui ».
Au XVème siècle, saint Bernardin de Sienne découvre davantage encore la gloire de saint Joseph. Il s’exprimait avec une rare pénétration : « Comment un esprit clairvoyant peut-il penser que le Saint-Esprit ait uni, d’une union si étroite à l’âme d’une Vierge si grande, quelqu’autre âme sans que celle-ci lui fut semblable par la pratique des vertus ? Je crois donc que saint Joseph fut le plus pur des hommes en virginité, le plus profond en humilité, le plus ardent en amour de Dieu et en charité, le plus élevé en contemplation ».
Sainte Thérèse d’Avila, au XVIème siècle, avait choisi saint Joseph pour patron de son ordre. Voici comment elle en parle dans le sixième chapitre de sa vie : « Je choisis le glorieux saint Joseph pour mon patron et me recommande à lui en toutes choses. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rien demandé à Dieu par son intercession que je ne l’aie obtenu. Jamais je n’ai connu personne qui l’ait invoqué sans faire des progrès notables dans la vertu. Son crédit auprès de Dieu est d’une merveilleuse efficacité pour tous ceux qui s’adressent à lui avec confiance ».
Saint François de Sales a employé son dix-neuvième entretien à recommander la dévotion envers saint Joseph et à louer ses vertus, surtout sa virginité, son humilité, sa constance et son courage.
Les Syriens et les autres Orientaux font la fête de saint Joseph le 20 juillet, mais on la fait le 19 mars dans les églises d’Occident. Les Papes Grégoire XV et Urbain VIII ordonnèrent, l’un en 1621 et l’autre en 1642, que cette fête fût d’obligation.

DU 19 MARS AU 1er MAI
Les Papes n’ont pas manqué de nous exhorter à recourir à saint Joseph et le bienheureux Pie IX, qui en 1870 proclama saint Joseph « Patron de l’Eglise Universelle », ne craignait pas d’affirmer : « La dévotion envers saint Joseph est le salut de la société contemporaine ». Léon XIII déclarait que « la divine maison que Joseph gouvernait avec l’autorité du père, contenait les prémices de l’Eglise naissante ». Le Pape Pie XII de glorieuse mémoire, institua en 1955, la fête de saint Joseph Artisan et en fixa la date au 1er mai. Le bienheureux Jean XXIII inséra le nom de notre glorieux Patron au sein même du canon de la messe et Notre Saint Père le Pape Jean Paul II écrit en conclusion de son Exhortation Apostolique Redemptoris Custos : « Je souhaite vivement que la présente évocation de la figure de Joseph renouvelle en nous aussi les accents de la prière que mon prédécesseur, il y a un siècle, le Pape Léon XIII recommanda d’élever vers lui. II est certain en effet, que cette prière et la figure même de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Eglise de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien ».

COTIGNAC
Une apparition de saint Joseph, en Provence, dans le haut pays varois au XVIIème siècle, a été reconnue par l’Eglise : le 7 juin 1660, Gaspard Ricard, un berger de Cotignac, fait paître ses moutons sur les pentes du Bessillon. En ce milieu d’une journée brûlante, il se repose avec ses bêtes, à l’ombre des arbres. Il est très éprouvé par la soif car il a depuis longtemps épuisé sa gourde. Tout à coup, un homme surgit devant lui et, montrant une pierre, lui dit : « Je suis Joseph, enlève-la et tu boiras ».
D’un regard connaisseur, Gaspard évalue le poids de la roche et objecte : « Je ne pourrai, elle est trop lourde ». Mais le mystérieux visiteur réitère son ordre. Le pâtre obéit et il a la stupéfaction de faire basculer le rocher au premier effort. Une eau vive se met alors à ruisseler ! Alertée, la population de Cotignac accourt au lieu du prodige et s’émerveille lorsque huit hommes essaient en vain de déplacer le rocher. La crainte s’empare du berger qui s’écrie : « C’est saint Joseph qui était là, c’est bien lui qui m’en a donné pouvoir ». Son émotion se communique à toute la foule qui s’agenouille et rend grâce à l’Epoux de la Vierge Marie pour ce signe et pour cette source, image des grâces abondantes que le céleste Patriarche désire déverser sur ceux qui l’invoquent.
Les guérisons obtenues par l’application de l’eau de la fontaine attirent les pèlerins sur les flancs du Bessillon et le culte de saint Joseph, inexistant jusqu’alors dans la contrée, prend un essor extraordinaire et se répand au-delà de la Provence. Une chapelle sera rapidement édifiée à l’endroit du miracle et des pères oratoriens prendront en charge la direction spirituelle des pèlerinages.
Le 31 janvier 1661, après enquête, Monseigneur Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte. Cette même année et suite à ces merveilleux événements, le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille. A cette occasion, Bossuet, avec le talent qu’on lui connaît, s’exprimera en ces termes : « Joseph a mérité les plus grands honneurs parce qu’il n’a jamais été touché de l’honneur. L’Eglise n’a rien de plus illustre parce qu’elle n’a rien de plus caché ».

SAINT JOSEPH DANS L’ANCIEN TESTAMENT

13 mars, 2012

 http://voiemystique.free.fr/saint_joseph_01_1.htm

SAINT JOSEPH DANS L’ANCIEN TESTAMENT

1  Les figures de Saint Joseph dans l’Ancien Testament

 Grâce à sa mission auprès de Jésus, Enfant puis Adolescent, Saint Joseph nous fait découvrir le Père, que Jésus nous révélera pleinement plus tard. La Bible nous dévoile parfois l’amour infini de Dieu pour son peuple, même pécheur, mais, si elle laisse entendre qu’Il l’aime encore plus qu’une mère n’aime son enfant, elle reste très discrète sur la paternité de Dieu.
Certains auteurs ont vu, dans le patriarche Noé accueillant, à la fin du déluge, la colombe et son rameau d’olivier, l’image de Joseph, gardien de Marie, la colombe mystique qui nous donne le salut en enfantant Jésus. D’autres ont cité Éliézer, [1] le serviteur de la famille d’Isaac, chargé de veiller sur la fiancée de son maître ; ou encore Moïse, confident des desseins secrets de Dieu. Pour rester avec Moïse, on peut ajouter ici que les chérubins qui protégeaient l’Arche d’Alliance ont parfois été considérés comme le symbole de Marie et de Joseph dans l’attitude d’adoration où ils se tenaient à Bethléem autour du berceau de Jésus, la véritable hostie de propitiation. Quant à Saint Bernard, il considère Joseph, fils de David, comme un autre David.
Les personnages évoqués ci-dessus n’ont cependant donné lieu qu’à peu de commentaires dans le cadre du sujet qui nous intéresse. Par contre, nous nous attarderons davantage sur les quatre personnages bibliques qui nous apparaissent vraiment comme des figures anticipées de Saint Joseph.
Dès la Genèse, l’histoire de Joseph ben Jacob, qui sauvera l’Égypte puis les peuples voisins, donc sa famille, d’une terrible famine, nous montre comment Dieu “sauve” ceux qui seront les aïeux de Jésus. Plus tard, deux livres, — le premier historique : le Livre de Samuel, puis une histoire édifiante : le Livre de Tobie —, nous feront pressentir la sollicitude de Dieu vis-à-vis de ceux qu’Il s’est choisis dès leur plus tendre enfance. Enfin, nous mentionnerons, dans une autre histoire édifiante, dont l’historicité totale n’est pas prouvée, l’action de Mardochée, le protecteur de celle qui devint la Reine Esther, et dont les conseils judicieux conduisirent cette dernière à entreprendre l’action qui sauva son peuple. Nous examinerons successivement la mission de Joseph ben Jacob, puis celle d’Héli auprès de Samuel et celle de l’ange Raphaël auprès du jeune Tobie, et enfin celle de Mardochée auprès de la Reine Esther.

Avertissement
On trouve dans de nombreux documents d’Église, des textes qui cherchent à établir des parallèles entre la vie et la mission de Saint Joseph et celle du patriarche Joseph, fils de Jacob.  Mais on ne trouve que très rarement  l’esquisse d’un rapprochement possible entre Saint Joseph et le prêtre Héli, gardien, protecteur et éducateur du jeune Samuel, rapprochement qui paraît cependant assez logique. De même on ne suggère pas le  rapprochement entre Saint Joseph et l’Ange Raphaël, gardien du jeune Tobie.
Par ailleurs c’est seulement dans les écrits de Marie d’Agreda, la grande mystique du XVIIe siècle qu’il est fait mention du parallélisme entre Mardochée et Saint Joseph.
Dans ce chapitre, seront mis en valeur les éléments de la vie de Joseph fils de Jacob, ainsi que de celle du prêtre Héli, éléments qui sont comme des préfigurations de la mission de Saint Joseph. Puis nous contemplerons longuement la protection qui entoura le jeune Tobie jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge adulte et ait trouvé la femme que Dieu lui avait réservée. Enfin nous méditerons le comportement exemplaire de Mardochée, tuteur de la jeune Esther destinée à devenir la Reine Esther.

Comment le patriarche Joseph préfigure Saint Joseph
L’encyclique “Quamquam pluries” de Léon XIII, indique que “le Joseph des temps anciens, fils du patriarche Jacob, fut la figure du nôtre, et, par son éclat, témoigna de la grandeur du futur gardien de la divine famille.” Outre la similitude de nom : Joseph, qui signifie ” progressant, ou avançant”, il existe entre les deux Joseph des similitudes évidentes.
Le premier Joseph obtint d’abord la faveur de son maître dont il fit croître les biens ; puis grâce à sa situation dans le Royaume d’Égypte, il sut, par sa sagesse, en un temps de disette, pourvoir aux besoins des égyptiens et des pays voisins, de telle sorte que le roi d’Égypte décréta qu’on l’appellerait “sauveur du monde… C’est ainsi que dans cet ancien patriarche il est permis de reconnaître la figure du nouveau. De même que le premier fit réussir et prospérer les intérêts domestiques de son maître, de même le second, destiné à être le gardien de la religion chrétienne, doit être regardé comme le protecteur et le défenseur de l’Église, qui est vraiment la maison du Seigneur et le royaume de Dieu sur la terre.” [2]
De son côté Saint Bernardin de Sienne, dans un de ses sermons sur Saint Joseph, ne craint pas de dire: “Saint Joseph a l’avantage sur le patriarche qu’il ne fournit pas seulement le pain de la vie corporelle aux Égyptiens, mais à tous les élus il a assuré le pain du Ciel qui donne la vie céleste, nourrissant avec le plus grand soin Jésus-Christ, le pain de nos âmes.” [3] Le patriarche Joseph a sauvé son peuple en lui donnant du pain matériel. Saint Joseph a participé au salut du peuple de Dieu en nourrissant Celui qui nous donnera le Pain du Ciel.
On pourrait aller encore plus loin dans la similitude entre Joseph, le Patriarche, et Joseph, le père légal de Jésus. La genèse (Gn. 37, 9 11) raconte comment, dans un songe, le jeune Joseph avait vu le soleil et la lune se prosterner devant lui. Ce songe ne serait-il pas comme un symbole de l’autorité de Joseph envers Jésus et Marie? Saint Grégoire, en effet, ne craint pas d’affirmer : “Pourquoi, je vous prie, Joseph n’aurait-il pas eu une intelligence très éclairée, lui qui vivait entre le Soleil et la Lune?”

Comment le prêtre Héli préfigure Saint Joseph
La Bible nous raconte comment Anne, la femme stérile d’Elqana, de la tribu d’Éphraïm, conçut son fils Samuel, son fils premier-né, celui que le Seigneur lui donna, en réponse à sa prière confiante, et qui, bientôt, lui ôtera la honte de sa stérilité. Dans sa peine, Anne avait longuement prié Yahvé et fait ce vœu : “Yahvé des armées, regarde avec bonté la peine de ta servante, souviens-toi de moi, n’oublie pas ta servante. Si tu donnes à ta servante un petit garçon, je le consacrerai à Yahvé pour le restant  de ses  jours  et le rasoir ne passera pas sur sa tête.”    (1 Samuel 1- 11)
Anne enfanta un fils et, fidèle à son vœu, dès que l’enfant fut sevré, elle monta avec lui à la maison de Yahvé, à Silo, et le confia au prêtre Héli en disant : “… c’est moi la femme qui se tenait ici près de toi pour prier Yahvé. C’est pour cet enfant que j’ai prié et Yahvé m’a donné ce que je demandais. A mon tour je le cède à Yahvé pour le restant de ses jours : il sera donné à Yahvé.” C’est ainsi que Samuel fut confié au prêtre Héli, et qu’il resta au service de Yahvé. “Chaque année Anne montait avec son mari pour le sacrifice annuel. Héli bénit Elqana et sa femme… Et Yahvé se souvint d’elle: elle conçut et enfanta trois autres fils et deux filles.”
Le jeune Samuel grandissait sous le regard de Yahvé, mais sous la garde d’Héli. Les fils d’Héli, “des moins que rien” se conduisirent mal aux yeux de Yahvé qui les rejeta et choisit Samuel pour être son prêtre.”Le jeune Samuel servait Yahvé sous le regard d’Héli. En ce temps-là la parole de Yahvé était chose rare et les visions peu fréquentes.”
Samuel ne connaissait donc pas encore Yahvé. Héli était alors presque aveugle et Samuel couchait dans le sanctuaire de Yahvé, là où se trouvait l’Arche de Dieu. Ce jour-là, la lampe de Dieu n’était pas encore éteinte quand Yahvé appela : “Samuel ! Samuel ! Samuel répondit : “Me voici “ et courut vers Héli et lui dit : “me voici puisque tu m’as appelé.” Mais Héli, qui n’avait pas appelé renvoya Samuel se coucher. Yahvé appela de nouveau, et la même scène se renouvela. Au troisième appel Héli comprit que c’était Yahvé qui appelait Samuel et il dit à l’enfant : “Va te coucher; si on t’appelle, tu répondras: parle, Yahvé, car ton serviteur écoute.” (1Samuel, 3- 9) Yahvé entra et se tint là. Il appela de nouveau Samuel qui répondit : “Parle, Seigneur car ton serviteur écoute.”
Samuel grandit. Yahvé était avec lui et ses paroles ne manquaient jamais de se réaliser. Tout Israël sut que Samuel était le prophète de Yahvé.
La similitude entre Héli et Saint Joseph, au moins pour une certaine période de leur  vie, est évidente : à chacun d’eux furent confiées la garde et l’éducation d’un enfant qui devait juger et sauver le Peuple de Dieu. C’est Samuel qui oindra Saül, le premier roi d’Israël. C’est encore lui qui, après que Yahvé eût rejeté Saül lequel s’était mal conduit, oindra David, roi et messie, David de qui descendra Jésus, le Messie tant attendu. Ben Sirac le sage confirmera la mission de Samuel : “Samuel fut aimé de son Seigneur ; comme prophète du Seigneur il établit la royauté et donna l’onction sainte aux chefs de son peuple.” [4]
On pourrait encore poursuivre la similitude: à la descendance d’Héli fut retirée la garde de l’Arche, ses fils s’étaient mal conduits. Et ce sera Samuel qui après la mort d’Héli assurera cette fonction et conduira le peuple. De même, plus tard, le Temple sera détruit, et c’est Jésus, Temple de Dieu, qui sera le chef de l’Église. Ainsi, comme Héli prépara Samuel à sa mission, une mission qui cependant dépassait de beaucoup tout ce qu’Héli avait pu imaginer, de même, ce fut Saint Joseph qui eut la grande mission de préparer Jésus à son oeuvre immense: la Rédemption du monde, œuvre dont Saint Joseph ne pouvait imaginer ni la grandeur, ni la sublimité.

La mission de l’Ange Raphaël préfiguration de la mission de Saint Joseph
Le Livre de Tobie fait partie des livres deutérocanoniques. C’est une histoire édifiante, un roman à but pédagogique destiné à l’éducation morale et religieuse du Peuple juif. Comme le Livre de Job, le Livre de Tobie pose le problème de la souffrance du juste. Mais il révèle aussi la sollicitude de Dieu, soit envers ceux à qui Il confiera une mission particulière, soit envers des jeunes ayant besoin d’être particulièrement guidés. Nous découvrirons dans le livre de Tobie, deux préfigurations de Saint Joseph à qui sera confiée l’exceptionnelle mission d’être le gardien et l’éducateur du Fils de Dieu, Jésus Enfant et Adolescent.
Le vieux Tobit [5] est le type même du juif fidèle qui, malgré sa fidélité subira de nombreuses tribulations et sera emmené à Ninive, en déportation. L’histoire de sa cécité qui dura quatre ans est bien connue. Découragé par toutes ses épreuves dont il ne comprend pas la raison et les récriminations de sa femme, il adresse une longue et douloureuse prière au Seigneur et demande la mort…
En même temps, loin de là, la jeune Sara, fille de Ragouel, le frère de Tobit, était dans la plus extrême des peines: les sept maris qui lui avaient été donnés étaient tous morts avant de l’avoir connue. Elle aussi priait instamment le Seigneur de faire cesser cette malédiction.
“Leurs prières, à l’un et à l’autre parvinrent en même temps au Dieu de gloire et Raphaël fut envoyé pour les guérir tous les deux.” (Tobie 3, 16-17)
Le vieux Tobit avait un fils, Tobie qui ne devait épouser qu’une femme de sa parenté… et Tobit décida d’envoyer Tobie, dans sa parenté lointaine pour y trouver sa femme.
Ici apparaît, dans ce texte, la première figure de notre Saint Joseph: le vieux Tobit qui avait constamment donné à son fils l’exemple de l’homme fidèle à la Loi de Yahvé, même au péril de sa vie, et qui, au moment de se séparer, même momentanément de son fils, multiplie les conseils de fidélité, enseigne et transmet sa sagesse. Le vieux Tobit fut pour Tobie, un pédagogue modèle et avisé. Il avait compris qu’obéir à Dieu vaut mieux que toutes les richesses : “Ne t’inquiète pas mon fils, de nous voir devenus pauvres: tu possèdes une grande richesse si tu crains Dieu, si tu évites tout péché, et si tu fais ce qui est agréable à Dieu.” (Tobie 4, 21)
En homme avisé, le vieux Tobit veut un compagnon sûr pour son fils désemparé à l’idée d’aller seul dans un pays inconnu et peut-être hostile. L’Ange Raphaël se présente sous la forme d’un serviteur. Accepté comme guide pour Tobie, l’Ange sera pour nous une  autre figure de Saint Joseph. Auprès de ce guide judicieux, le jeune Tobie complètera sa formation. Il saura, en jeune obéissant, recueillir de sages compétences de médecine, (Tobie 6, 3-7) il priera pour que le démon qui tenait Sara liée soit chassé, (Tobie 8,1-3) mais surtout il comprendra que Sara est la femme que Dieu lui a réservée, et que pour construire leur famille, solide et bâtie sur la confiance mutuelle, la maîtrise de soi et un temps de prière préalable est indispensable. “Ainsi se marient les enfants de Dieu.” (Tobie 8, 1-8) De retour auprès de son père, Tobie fit ce que l’ange lui dit de faire, et le vieux Tobit recouvra la vue. L’Ange put alors révéler qui il était et toute la maisonnée rendit gloire à Dieu.
En résumé, le Livre de Tobie a bien mis en évidence deux facettes de ce que sera Saint Joseph pour Jésus :
– Tobie est enseigné par son père Tobit, (ce qui est normal) comme plus tard l’Enfant Jésus sera enseigné par son père légal: Joseph le Charpentier.
– L’Archange Raphaël, l’envoyé de Dieu, enseigne le jeune Tobie, mais il est aussi son serviteur. Jésus est soumis à Joseph qu’il assiste et sert dans son travail. Dans les deux cas c’est le supérieur : l’Ange ou Jésus, qui sert et assiste son inférieur, Tobie ou Joseph, en lui étant soumis.

La similitude entre la mission de Mardochée, protecteur d’Esther et celle de Saint Joseph, protecteur de Marie
Nous nous référons d’abord au tome 2 de la “Cité Mystique de Dieu”, oeuvre de Marie d’Agreda, écrite au XVIIe siècle, traduite de l’Espagnol par Thomas CROSET, religieux Récolet, éditée en 1857, et reproduite intégralement en offset par les Éditions Téqui en 1970.
Au numéro 66 du tome 2 de l’édition de 1857, Marie d’Agreda écrit des paroles révélées par Marie elle-même, à propos des combats victorieux qu’elle (Marie) eut à mener contre le Dragon : “Le combat dura jusqu’à ce qu’elle, (Marie) l’eût privé de son pouvoir tyrannique: et comme le très fidèle Mardochée fut honoré en la place de l’orgueilleux Aman, (Esth VI, 10) ainsi le très chaste et très fidèle Joseph, qui prenait soin de ce qui regardait notre divine Esther (Marie) et qui lui inspirait continuellement de prier pour la liberté de son peuple (car c’était l’occupation ordinaire de cet incomparable Saint (Joseph) et de sa très pure épouse (Marie) fut élevé par son moyen à une si grande sainteté et à une si dignité si excellente, que le suprême Roi lui donna l’anneau de son sceau (Esth VIII, 2) afin qu’il commandât par cette marque d’honneur le même Dieu humanisé, qui lui était soumis, comme l’Évangile le dit.” (Luc II, 51)
Ce texte, qui paraît d’abord assez ambigu, tant il mêle les deux figures: celle de Mardochée et celle de Joseph, nous conduit tout naturellement à nous pencher plus longuement sur le Livre d’Esther, tel qu’il est raconté dans la Bible. [6]
L’histoire se passe durant la captivité du peuple hébreu en Chaldée, au temps du roi Assuérus. La reine Vasthi, disgraciée dut être remplacée par une autre femme d’une grande beauté. “Or, il y avait à Suse, la capitale, un juif nommé Mardochée, de la tribu de Benjamin. Il était le tuteur d’Esther, fille de son oncle, orpheline, et Mardochée l’avait adoptée pour fille.”
Sur les conseils de Mardochée, Esther, qui n’avait dévoilé ni sa race, ni sa famille, fut choisie pour devenir reine à la place de Vasthi. Par ailleurs, Mardochée ayant rendu un insigne service au roi Assuérus, ce dernier demanda à Aman, le deuxième personnage du royaume, d’honorer publiquement et superbement celui qui lui avait sauvé la vie. Aman, qui connaissait la race de Madochée conçut contre lui une haine inexpiable et jura d’exterminer la totalité de la nation juive.
On connaît la suite de l’histoire. Ayant appris la menace qui pesait sur les Hébreux, Mardochée insista auprès d’Esther pour qu’elle intervienne auprès du roi, en faveur de son peuple, disant : “Qui sait si ce n’est point pour une circonstance comme celle-ci que tu es  parvenue à la royauté ?” Esther sauva son peuple, et Mardochée prit la place d’Aman auprès du roi Assuérus. “Il était en grande considération parmi les juifs et il était aimé de la multitude de ses frères. Il recherchait le bien de son peuple et parlait pour le bonheur de toute sa race.”
On voit bien, à travers ce récit, comment Mardochée, d’abord protecteur de la vierge Esther, devint, grâce à elle, le sauveur de son peuple. La similitude entre Mardochée, figure de Saint Joseph, et Joseph peut aller encore plus loin, quand on relit les chapitres 10 et 11 du Livre d’Esther, chapitres moins connus, manquant dans le texte hébreu, et rapportés par Saint Jérôme. Ces chapitres racontent un songe étonnant advenu à Mardochée, grand personnage attaché à la cour du roi, la seconde année du règne d’Assuérus.
Voici la vision de Mardochée, qui faisait partie du nombre des captifs déportés par le roi de Babylone : “Des clameurs soudaines, du fracas, des tonnerres, un tremblement du sol, l’effroi par toute la terre. Puis soudain s’avancèrent deux grands dragons prêts à foncer l’un contre l’autre. Au cri qu’ils jetèrent, les nations s’émurent pour combattre contre la nation des justes. Ce fut un jour d’obscurité et de ténèbres: tribulation, angoisse, détresse et épouvante sur toute la terre. Le peuple entier des justes plein de terreur, craignant tous les malheurs, se crut sur le point de périr, et cria vers Dieu. Pendant qu’ils poussaient des clameurs, voici qu’une petite source prit les proportions d’un grand fleuve, une masse d’eau. La lumière parut, avec le soleil; ceux qui étaient dans  l’humiliation furent exaltés et dévorèrent les nobles.” [7]
Mardochée conserva ce songe dans son esprit, cherchant à en connaître la signification. Saint Jérôme indique qu’il a trouvé ce qui suit dans la Vulgate, écrit en caractères grecs.
Mardochée dit : ”C’est de Dieu qu’est venu tout cela. Je me souviens d’un songe que j’ai eu à ce sujet . Rien n’en a été omis: la petite source devenue fleuve, la lumière, le soleil, la masse d’eau. Le fleuve, c’est Esther que le roi a prise pour femme et qu’il a créée reine. Aman et moi, voilà les deux serpents. Les peuples, ce sont ceux qui se sont assemblés pour détruire le nom des juifs. Ma nation, c’est Israël qui a invoqué le Seigneur et qui a été sauvé; car le Seigneur a sauvé son peuple et nous a délivré de tous les maux. Dieu a fait des prodiges et des merveilles comme il n’en a pas été opéré parmi les nations. Alors le Seigneur a eu souvenance des siens et a fait justice à son héritage.” [8]

Autres figures de Saint Joseph dans l’Ancien Testament
D’une manière plus succincte, on peut citer d’autres personnages, déjà mentionnés plus haut, qui, par certains aspects de leur vie, peuvent être regardés comme présentant certaines facettes préfigurant Saint Joseph.
Ainsi d’Abraham dont il est dit : “Abraham est le père illustre d’une multitude de nations ; (comme Joseph, père légal de Jésus, peut être considéré comme le Père de la multitude des chrétiens) personne n’a jamais égalé sa gloire. Il a observé la Loi du Très-Haut qui l’a fait entrer dans son Alliance. (l’Ancienne Alliance)
Cette Alliance fut inscrite dans sa chair; il resta fidèle au jour de l’épreuve.” [9] D’Abraham toujours, “dont la parfaite obéissance et la foi ne connurent jamais de défaillance, et qui engendra une nombreuse postérité en vertu de la promesse, postérité n’égalant pas pourtant celle de Saint Joseph, père adoptif du Christ, et par lui de tous les chrétiens.” [10]

Ou encore d’Éliezer chargé de protéger la fiancée de son maître Isaac.
Ou bien de Moïse, à cause de sa douceur, de sa fidélité, de son commerce intime avec Dieu, de Moïse “que Dieu fit entrer dans son mystère. Moïse, cet homme fidèle et doux, qu’il avait choisi entre tous. Il lui fit entendre sa voix et l’introduisit dans la nuée obscure. Il lui parla face à face et lui donna les commandements, cette Loi révélée, loi de vie, pour qu’il enseigne à Jacob, l’alliance, à Israël, ses décrets.” [11]
On pourrait aussi citer David, en raison de son humilité et de sa justice, mais surtout par le fait qu’il fut le père de Salomon, nom qui signifie “Pacifique” et lui-même image du Christ, Prince de la Paix.
Enfin, si l’on considère que tout l’Ancien Testament est annonciateur du Christ, on peut mentionner Noé accueillant la colombe qui annonce la fin du déluge, en rapportant dans son bec un rameau d’olivier. “Noé fut trouvé juste, parfait: il fut l’instrument de la réconciliation au temps de la colère ; grâce à lui un reste fut épargné sur la terre lorsque vint le déluge. “ [12]
Certains auteurs ont aussi voulu voir Marie et Joseph figurés par les deux chérubins qui couvraient de leurs ailes le propitiatoire d’or où reposait la majesté de Dieu, ou reconnaître une figure de Joseph dans le voile qui fermait le Saint des Saints où l’on conservait l’Arche d’Alliance, figure de Marie.

[1] Exode (24, 1-66).
[2] Lettre encyclique “Quamquam pluries “ 
[3] Cité par Daniel FOUCHER, dans son livre “Notre père, Joseph le charpentier “ – Éditions de MONTLIGEON.
[4] Le Siriacide (46, 13).
[5] Afin de différencier le père et le fils, certaines éditions de la Bible orthographient différemment les noms de Tobit (le père) et celui de Tobie (le fils). C’est ce qui a été fait ici.
[6] Le Livre d’Esther.
[7] Esther (11, 2-12).
[8] Esther (10, 4-12).
[9] Le Siracide (44, 19-20).
[10]  “Les saints, Saint Joseph”  du Cardinal Dubois -Édité chez Lecoffre, 1927.
[11] Le Siracide (45, 4-5).
[12] Le Siracide (44, 17-18).

Notre cheminement de Carême continue en compagnie de Saint Joseph.

24 février, 2012

http://trinite-sainte-et-mariemamere.over-blog.com/25-categorie-10794582.html

Les DIX Commandement de Dieu, les connaissons-nous ? 1 partie N°1

Introduction du jour :


Notre cheminement de Carême continue en compagnie de Saint Joseph.
Nous allons lui demander de nous aider à nous ouvrir à Dieu.
L’Intervention Divine en nous requiert notre assentiment et collaboration. Et l’étude des Dix Commandements n’est qu’un premier pas que nous devons faire durant notre traversée du désert.
Elle se fera par étape, le but étant de parvenir à l’assimiler progressivement.
Entre temps nous aurons d’autres textes à étudier dont certains faisant référence à Saint Joseph, et ainsi que je vous l’ai déjà dit d’enseignements que j’ai pu bénéficier lors de retraites.
Je remercie Zagara pour l’intérêt manifesté à l’étude des dix Commandements, mais j’apporte une correction à son commentaire : Il ne s’agit point du premier Commandement, mais que de quelques aspects du premier Commandement, dont nous poursuivons l’étude aujourd’hui et la fois prochaine.
Notre société est devenue fort complexe et aberrante. Pour devenir « technicien de surface », il sera bientôt demandé le bac avec mention, mais en ce qui concerne notre Devenir Éternel, nous avons voulu le réduire à la supposée connaissance de textes qui nous régissent en notre qualité de croyant, en les réduisant de plus en plus à leur plus simple expression.
Forcément à la longue, nous ne connaissons plus rien et la question colle à l’heure actuelle c’est de demander à un chrétien de nous énoncer sans y passer la journée les dix Commandements !
Comment alors espérer croître dans notre foi quand déjà nous ne savons pas en quoi consiste le culte à rendre à Dieu et que chacun y va de sa petite cuisine maison ?
Les ouvrages de catéchisme ont suivi le même processus que les manuels scolaires. Les livres sont hyper gros et structurés, mais en fait les enfants sont de plus en plus incultes spirituellement et très souvent ne connaissent aucunes des prières qui dans le temps étaient sues par tout enfant de 7ans. Ils viennent au caté sans avoir, ne serait-ce, qu’ouvert leur manuel avant de se présenter à la séance d’étude. Les parents pour la plus part ne s’en préoccupent pas et souvent n’ont aucune pratique religieuse commune en famille. Comment s’étonner de cette crise de la foi, alors que nous sommes passé à côté du Message Évangélique qui est d’apprendre chacun à connaître Dieu pour parvenir à cultiver la relation, l’aimer, l’adorer et devenir son intime en Sa qualité de Notre Créateur qui par pur Amour désire nous le faire partager , et vise gratuitement notre béatitude éternel  ?

Je vous ai fait part l’an dernier des manifestations de « possessions » qui ont eu lieu lors de l’apparition du 15 Août de la Gospa et bien maintenant c’est de plus en plus fréquent durant les réunions dans les groupes de prières ou lors d’adorations. Et l’on se rend compte alors comment le mal lui est actif parmi nous, parfois même à notre insu.
L’an dernier une jeune qui poursuit ses études en Belgique, durant le voyage pour nous rendre à Medjugorje, m’a fait part d’avoir du mal à prier surtout le Rosaire et de ses difficultés même à se concentrer sur ses études. Lors de l’apparition de 02 Août, je n’étais pas avec elle, mais en allant plus tard à son hôtel, sa sœur m’a informée qu’il s’était « passée des choses » durant l’apparition. Finalement j’ai su plus tard par elles qu’au moment précis où la Madone est arrivée, cette jeune fille a été prise d’une « crise convulsive délirante », par chance un médecin était près d’elle et a dit à sa sœur de prier sans intervenir car manifestement pour lui il s’agissait d’une libération qui était en train de s’opérer.
La jeune fille en question m’a avoué qu’elle avait eu le sentiment d’une présence auprès d’elle et aussitôt avait ressenti que « quel que chose » qui était en elle résistait à s’en aller. Puis ne plus savoir ce qui s’est passé… ensuite s’être senti vidée, mais avec une joie inexplicable en elle. Effectivement c’était une jeune fille particulièrement triste et elle m’apparaissait métamorphosée. Sa sœur m’a dit qu’à son avis, il y avait une malédiction proférée à l’encontre de sa famille par un proche, une succession d’évènements l’avaient conduite à le penser et à venir l’an dernier à Medjugorje comme y attirée et elle en avait tiré bénéfice sur tout ses plans de vie, d’où la raison pour laquelle elle était revenue en compagnie de son fils et de sa sœur, mais … sans supposer que cette dernière subissait elle aussi des contrecoup de manifestations négatives.
Je leur ai dit de faire de façon à ce que l’intrus ne revienne pas avec une cohorte pour faire légion. Je ne sais pas ce qu’elles sont devenues depuis lors…
Il est impératif que nous accordions plus d’intérêt à notre fin dernière et cela passe par un réel approfondissement de notre foi, afin d’éviter que n’importe qui d’infesté, ou pleinement collaborateur du cornu, ne vienne nous induire en erreur en raison de notre inqualifiable faiblesse due souvent à une totale méconnaissance dotée d’une cécité spirituelle.
Si nous voulons apprendre à « AIMER LE SEIGNEUR NOTRE DIEU DE TOUT NOTRE CŒUR, DE TOUTE NOTRE AME ET DE TOUT NOTRE ESPRIT », nous devons comprendre le pourquoi et surtout le comment.
Seule la Parole de vie de Dieu peut nous le permettre, et c’est dans cette direction que nous nous laisserons guidés durant ces 3o jours environ de traversée du désert qui nous reste à aborder dans la plus totale confiance en Dieu si réellement nous faisons route avec Lui.
Comme étude de textes  au cours de cette semaine nous allons faire ce que le Ciel nous propose dans le message à Louise Tomkiel, mais aussi à travers ceux donnés à Père Melvin Doucette.
Durant notre temps de Carême allons entamer Isaie.

Mercredi 19 mars 2003 – Solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Jean Paul II)

18 mars, 2011

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/audiences/2003/documents/hf_jp-ii_aud_20030319_fr.html

AUDIENCE GÉNÉRALE DE JEAN-PAUL II

Mercredi 19 mars 2003

Solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie  

Saint Joseph, patron universel de l’Eglise

1. Nous célébrons aujourd’hui la solennité de la Saint-Joseph, Epoux de Marie (Mt 1, 24; Lc 1, 27). La liturgie nous l’indique comme le « père » de Jésus (Lc 2, 27.33.41.43.48), prêt à réaliser les desseins divins, même lorsque ceux-ci échappent à la compréhension humaine. A travers lui, « fils de David » (Mt 1, 20; Lc 1, 27), les Ecritures se sont accomplies et le Verbe Eternel s’est fait homme, par l’oeuvre de l’Esprit Saint, dans le sein de la Vierge Marie. Saint Joseph est défini dans l’Evangile comme un « homme juste » (Mt 1, 19), et il est pour tous les croyants un modèle de vie dans la foi.
2. Le mot « juste » évoque sa rectitude morale, son attachement sincère à la pratique de la loi et l’attitude de totale ouverture à la volonté du Père céleste. Même dans les moments difficiles et parfois dramatiques, l’humble charpentier de Nazareth ne s’arroge jamais le droit de mettre en discussion le projet de Dieu. Il attend l’appel d’En-Haut et, en silence, il respecte le mystère, se laissant guider par le Seigneur. Une fois sa tâche reçue, il l’exécute avec une responsabilité docile:  il écoute l’ange avec attention lorsqu’il s’agit de prendre la Vierge de Nazareth comme épouse (cf. Mt 1, 18-25), lors de la fuite en Egypte (cf. Mt 2, 13-15) et du retour en Israël (cf. Ibid. 2, 19-23). Les évangélistes le décrivent en quelques lignes, mais de façon significative, comme le gardien plein de sollicitude de Jésus, époux attentif et fidèle, qui exerce l’autorité familiale dans une attitude constante de service. Les Ecritures Saintes ne nous racontent rien d’autre à son propos, mais dans ce silence est contenu le style même de sa mission:  une existence vécue dans la grisaille de la vie quotidienne, mais avec une foi assurée dans la Providence.
3. Chaque jour, saint Joseph dut subvenir aux besoins de sa famille par le dur travail manuel. C’est pourquoi l’Eglise l’indique à juste titre comme le patron des travailleurs.
La solennité d’aujourd’hui constitue donc une occasion propice pour réfléchir également sur l’importance du travail dans l’existence de l’homme, dans la famille et dans la communauté.
L’homme est le sujet et le protagoniste du travail et, à la lumière de cette vérité, on peut bien percevoir le lien fondamental existant entre personne, travail et société. L’activité humaine – rappelle le Concile Vatican II – dérive de l’homme et a l’homme pour objectif. Selon le dessein et la volonté de Dieu, elle doit servir au bien véritable de l’humanité et permettre « à l’homme en tant qu’individu ou membre de la société de cultiver et de réaliser sa vocation intégrale » (Gaudium et spes; n. 35).
Pour mener à bien cette tâche, il est nécessaire de cultiver une « spiritualité éprouvée du travail humain » ancrée, par de solides racines, à l’ »Evangile du travail » et les croyants sont appelés à proclamer et à témoigner la signification chrétienne du travail dans leurs diverses activités professionnelles (cf. Laborem exercens, n. 26).
4. Que saint Joseph, un saint si grand et si humble, soit un exemple auquel les travailleurs chrétiens s’inspirent, en l’invoquant en toute circonstance. Je voudrais aujourd’hui confier au sage gardien de la sainte Famille de Nazareth les jeunes qui se préparent à leur future profession, les chômeurs et ceux qui souffrent du fait des difficultés liées à la crise du chômage, les familles et le monde du travail tout entier avec les attentes et les défis, les problèmes et les perspectives qui le caractérisent.
Que saint Joseph, patron universel de l’Eglise, veille sur toute la communauté ecclésiale et, en tant qu’homme de paix qu’il était, obtienne pour toute l’humanité, en particulier pour les peuples menacées en ces heures par la guerre, le précieux don de la concorde et de la paix.

FRANCE : « ON A TOUS UNE BONNE RAISON DE FÊTER SAINT JOSEPH ! »

15 mars, 2011

du site:

http://www.zenit.org/article-27297?l=french

FRANCE : « ON A TOUS UNE BONNE RAISON DE FÊTER SAINT JOSEPH ! »

Invitation du cardinal Barbarin

ROME, Mardi 15 mars 2011 (ZENIT.org) – « On a tous une bonne raison de fêter saint Joseph ! », annonce le site Internet du diocèse de Lyon.
« En cette année de l’âme et de l’éducation, une messe exceptionnelle sera célébrée par le cardinal Philippe Barbarin, en l’honneur de saint Joseph, samedi 19 mars, à 11h, en la basilique de Fourvière », annonce le communiqué.
« Y sont spécialement invités les pères de famille et les familles, les travailleurs et les chercheurs d’emploi », ajoute la même source qui demande de transmettre cette invitation aux Joseph(s) et Joséphine(s) – José, Giuseppe, Pepe, Pepito, Josip, Jos, Josiane, Josette, Jo – et « à tous ceux qui ont une bonne raison de se placer sous le patronage de saint Joseph. »
Au Vatican, la Saint-Joseph, le 19 mars, est un jour férié, étant donné que saint Joseph est le saint patron du pape Benoît XVI, comme la Saint-Charles était fériée, le 4 novembre, au temps du pape Karol Wojtyla.
Jean-Paul II a consacré à saint Joseph son exhortation apostolique « Redemptoris Custos », du 15 août 1989, sur « La figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise ».
« Que saint Joseph devienne pour tous un maître singulier dans le service de la mission salvifique du Christ qui nous incombe à tous et à chacun dans l’Église: aux époux, aux parents, à ceux qui vivent du travail de leurs mains ou de tout autre travail, aux personnes appelées à vie contemplative comme à celles qui sont appelées à l’apostolat », souhaitait Jean-Paul II.
A propos de « Redemptoris Custos », Benoît XVI a évoqué son saint patron à différentes reprises, par exemple, à l’angélus du 18 décembre 2005 (cf. Zenit du 18 décembre 2005) : « Parmi les nombreux aspects que [Jean-Paul II] met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d’autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu’il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l’unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus ; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence ».
« Il n’est pas exagéré de penser que c’est précisément de son « père » Joseph que Jésus a appris – sur le plan humain – la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la « justice supérieure » qu’Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20) » a ajouté le pape avant de conclure : « Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l’écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie. »
Le pape a de nouveau évoqué saint Joseph lors de l’angélus du 19 mars 2006 (cf. Zenit du 19 mars 2006), mais aussi le 18 mars 2007.
Il a confié tous les prêtres à saint Joseph, en disant, lors de l’angélus du 19 décembre 2010 : « Je désire confier à saint Joseph, patron universel de l’Eglise, tous les pasteurs, les exhortant à offrir ‘aux fidèles chrétiens et au monde entier l’offrande humble et quotidienne des paroles et des gestes du Christ’ », a affirmé le pape au cours de la prière de l’Angélus, ce dimanche place Saint-Pierre » (cf. Zenit du 19 décembre 2010).
Et c’est le jour de la Saint-Joseph qu’a été inauguré le site Internet du Saint-Siège en Chinois, le 19 mars 2009 (cf. Zenit du 16 mars 2009).
Anita S. Bourdin

Marie et Joseph s’aimaient

7 mars, 2011

du site:

http://www.mariedenazareth.com/143.0.html?&L=0

Marie et Joseph s’aimaient

« Marie était parfaite et très belle, Joseph devait l’aimer passionnément. -  Il est probable qu’ils avaient fait très jeunes vœu de virginité et de célibat, pensant hâter ainsi la venue du Messie. – Mariage et consécration, est-ce compatible ? » …
Telles sont quelques unes des nombreuses réflexions suscitées par mes deux chroniques sur « le doute de Joseph » et sur « le mariage de Marie et Joseph » (1 ).
Je ne prétends pas clore le débat, et encore moins être le représentant autorisé de la pensée de l’Église. Sur la vie de Marie et de Joseph avant l’Annonciation, sur la nature du lien qu’ils avaient contracté auparavant, sur les modalités de leur vie commune ensuite, le témoignage du Nouveau Testament est très succinct, voire même inexistant. On sait seulement que Marie est « mariée » à Joseph, qu’ils n’habitent pas encore ensemble, que Joseph va être invité à « prendre chez lui Marie son épouse » (2).
Les évangiles apocryphes ont essayé de compléter ces informations, mais par définition leur témoignage n’engage pas la foi de l’Église, même s’il peut occasionnellement l’éclairer.
Il n’y a pas non plus de définition dogmatique sur ces sujets, en-dehors de l’essentiel : le mystère de l’Incarnation, qui affirme que l’enfant de Marie est le Verbe éternel qui s’est fait chair, et la virginité perpétuelle de Marie. Bref, il faut accepter de ne pas tout savoir.
Pour en savoir davantage, il faut accueillir dans la prière la lumière de l’Esprit Saint et s’instruire auprès des mystiques et des théologiens. Il faut aussi accepter des perceptions différentes du mystère.
Deux extrêmes dans lesquels ne pas tomber
Les deux premières lettres que je cite sont représentatives de deux extrêmes dans lesquels il me semble sage de ne pas tomber.
- D’un côté, il y a la tentation d’un faux mysticisme : on se représente Marie et Joseph comme des êtres qui ne sont pas vraiment de ce monde, ni de leur temps, et qui dès le départ s’engagent dans des voies spirituelles totalement inédites. Le vocabulaire des « vœux », en particulier, est à prendre avec précautions, car on y projette une forme et un contenu qui n’apparaîtront que plus tard dans l’histoire de l’Église.
- D’un autre côté, il y a la tentation d’un faux romantisme : on en reste à un niveau psychologique, totalement reconstruit d’ailleurs, et on projette sur le couple de Nazareth les émotions amoureuses qu’on peut connaître, et qui sont trop souvent empreintes de banalité, d’immaturité, et même d’impureté. Cela a été la source d’un malentendu avec des lecteurs. C’est vrai, j’ai repris à mon compte une idée toute simple et moderne : « Marie et Joseph s’aiment ». Mais j’ai contesté en même temps la traduction « romanesque » que l’on donne de cet amour. Dans mon esprit, ils sont unis par un unis par un lien profond, dans l’ordre de la charité théologale, de la communion, de la mission.
Leur unité de cœur et d’âme dépasse toute expérience humaine, car elle est enracinée dans le choix de Dieu et elle est toute orientée vers l’Enfant. Cela me donne l’occasion de critiquer vertement les images diffusées dans les milieux catholiques sous le titre « la Sainte Famille », qu’il s’agisse de statues ou d’icônes. La famille qu’on y voit n’a rien de sacré. Un homme et une femme plus ou moins enlacés, un enfant porté symétriquement par ses deux parents, cela trahit complètement le mystère de l’Incarnation et choque profondément nos frères orthodoxes. Dans leur rigueur théologique, ils prennent soin de mettre Joseph à distance de la Femme et de l’Enfant. Comment suggérer autrement qu’il n’est ni le concubin de Marie, ni le géniteur de Jésus ?
J’en arrive à la dernière question : n’est-il pas troublant et même contradictoire que Marie soit donnée en exemple à la fois aux personnes consacrées et aux personnes mariées ?
C’est vrai : dans toute la tradition spirituelle, Marie est contemplée comme le modèle et la Reine des vierges et des consacrés. Cela n’empêche pas une tradition plus récente de voir aussi en Marie et Joseph le modèle des époux ; la fête de la Sainte Famille a bien ce sens d’exemplarité. Cet apparent paradoxe confirme qu’il est impossible de réduire le mystère incomparable de Marie (et par conséquent de Joseph) à l’une ou l’autre de nos expériences. Ni d’un côté ni de l’autre nous n’avons à « copier » Marie.
En revanche nous avons tous beaucoup à apprendre auprès d’elle. Reine et mère, elle a le charisme d’inspirer et de former les disciples.
Quelle que soit leur vocation.

Histoire de Joseph le charpentier (Apocryphe)

30 juillet, 2010

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html

APOCRYPHE

Histoire de Joseph le charpentier

(Trois versions de cet apocryphe, deux coptes et une arabe, plus fleuries mais plus tardive. Toutes semblent dériver d’un original grec du IVe siècle, aujourd’hui perdu, et de provenance égyptienne.)
(Il est vrai qu’il y a des textes qui disent que St Joseph etait Veuf avec des enfants mais la croyance orientale officielle dit que Saint Joseph etait resté célibataire et vivait dans la Chastete durant toute sa vie)

PLAN

Les onze premiers chapitres, qui évoquent l’ascendance de Jésus, sa naissance et des détails de sa prime jeunesse, sont influencés par le Protévangile de Jacques. La deuxième partie (chap. 12-32) raconte la maladie, la mort et l’ensevelissement de Joseph. Elle est beaucoup plus originale. C’est le premier document qui témoigne d’un culte rendu à saint Joseph, particulièrement vénéré par les moines coptes d’Égypte. On y décèle, derrière une interprétation chrétienne, de vieux mythes égyptiens et des rites du culte d’Osiris.


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        Ceci est (la relation) du décès de notre père saint Joseph le charpentier, père du Christ selon la chair1, lequel vécut cent onze ans. Notre Sauveur a raconté aux apôtres sa biographie tout entière, sur le mont des Oliviers. Les apôtres eux-mêmes ont écrit ces paroles et les ont déposées dans la bibliothèque à Jérusalem.
Le jour où le saint vieillard abandonna son corps, fut le 26 du mois d’épiphi2. Dans la paix de Dieu, ainsi soit-il !
1. Or il advint un jour que, notre bon Sauveur étant assis sur la colline des Oliviers et ses disciples rassemblés autour de lui, il leur parla en ces termes :
O mes chers frères, fils de mon bon Père, (vous) qu’il a choisis parmi le monde entier, fréquemment, vous le savez, je vous ai avertis que je serai crucifié, que )e goûterai la mort absolument3, que je ressusciterai d’entre les morts, que je vous donnerai la charge de prêcher l’Évangile, afin que vous l’annonciez dans le monde entier ; que je vous investirai d’une force venue d’en haut4 ; que je vous remplirai d’un esprit saint afin que vous prêchiez à toutes les nations, leur disant :  » Faites pénitence, car mieux vaut à l’homme de trouver un verre d’eau dans le siècle à venir, que de posséder tous les biens du monde entier  » ; – et encore :  » L’espace d’une empreinte de pied dans la maison de mon Père vaut plus que toutes les richesses de ce monde  » ; – et encore :  » Une heure des justes qui se réjouissent, vaut mieux que cent ans des pécheurs qui pleurent et se lamentent, sans qu’on essuie leurs larmes ou qu’on s’intéresse aucunement à eux.  » Or donc, ô mes membres glorieux, quand vous irez parmi les peuples, adressez-leur cet enseignement.  » C’est avec une balance juste et un juste poids5 que mon Père réglera votre compte  » ; – et encore :  » Un simple mot plaisant que vous aurez dit, sera examiné6. Comme il n’y a pas moyen d’échapper à la mort, de même personne ne peut échapper à ses actes bons ou mauvais.  » Mais tout ce que je vous ai dit (revient) à ceci : le fort ne peut pas se sauver par sa force7, ni l’homme se sauver par la multitude de ses richesses. Maintenant écoutez que je vous raconte l’histoire de mon père Joseph, le vieux charpentier béni.
2. Il y avait un homme appelé Joseph, qui était de la ville appelée Bethléem, celle des Juifs, qui est la ville du roi David. Il était bien instruit dans la sagesse et dans l’art de la menuiserie. Cet homme (appelé) Joseph épousa une femme dans l’union d’un saint mariage. Elle lui donna des fils et des filles : quatre garçons et deux filles. Voici leurs noms : Jude et Josetos, Jacques et Simon. Les noms des filles étaient Lysia et Lydia. La femme de Joseph mourut selon (qu’il est) imposé à tout homme, et elle laissa Jacques encore en bas âge. Joseph était un juste, qui rendait gloire à Dieu en toutes ses oeuvres. Il allait au dehors exercer le métier de charpentier, lui et ses deux fils, (car) ils vivaient du travail de leurs mains selon la loi de Moïse. Et cet homme juste dont je parle, c’est Joseph, mon père selon la chair, celui à qui ma mère Marie fut unie comme épouse.
3. Or tandis que mon père Joseph vivait dans le veuvage, Marie ma mère, bonne et bénie en toute manière, se trouvait, elle, dans le temple, s’y acquittant de son service dans la sainteté. Elle avait atteint l’âge de douze ans, ayant passé trois années dans la maison de ses parents et neuf dans le temple du Seigneur. Alors les prêtres, voyant que la Vierge pratiquait l’ascétisme et qu’elle demeurait dans la crainte du Seigneur, délibérèrent entre eux et se dirent :  » Cherchons un homme de bien pour la lui fiancer, en attendant la célébration du mariage, de peur que nous ne laissions le cas ordinaire des femmes lui arriver dans le temple et que nous ne soyons coupables d’un grand péché8.  »
4. En ce même temps, ils convoquèrent la tribu de Juda qu’ils avaient choisie parmi les douze (tribus) du peuple (en tirant au sort) les noms des douze tribus d’Israël. Le sort tomba sur le bon vieillard Joseph, mon père selon la chair. Alors les prêtres répondirent et dirent à ma mère, la vierge bénie :  » Allez avec Joseph. Obéissez-lui jusqu’à ce que vienne le temps où nous accomplirons le mariage.  » Mon père Joseph prit Marie dans sa maison. Elle y trouva le petit Jacques dans la tristesse de l’orphelin. Elle se mit à le choyer ; c’est pour cette raison qu’elle fut appelée Marie mère de Jacques.
Or, après que Joseph l’eut prise dans sa maison, il se mit en route (vers un endroit) où il exerçait le métier de charpentier. Dans sa maison, Marie ma mère passa deux années, jusqu’au moment opportun.
5. Or, dans la quatorzième année de son âge, je vins de ma propre volonté, et j’entrai en elle, moi, Jésus, votre vie. Comme elle était enceinte depuis trois mois, le candide Joseph revint de l’endroit éloigné où il exerçait le métier de charpentier. Il trouva que ma mère la Vierge était enceinte. Il fut troublé, il prit peur et songea à la congédier en secret. Et à cause de son chagrin, il ne mangea ni ne but.
6. Au milieu de la nuit, voici que Gabriel, l’archange de la joie, vint à lui dans une vision, sur l’ordre de mon bon Père, et il lui dit :  » Joseph, fils de David, ne crains pas d’admettre près de toi Marie ton épouse, car celui qu’elle enfantera est issu du Saint-Esprit9. On l’appellera Jésus. C’est lui qui fera paître tous les peuples avec un sceptre de fer10,  » Et l’ange s’éloigna de lui. Joseph se leva de sa couche ; il fit comme l’ange du Seigneur lui avait ordonné et reçut Marie près de lui.
7. Ensuite un ordre vint du roi Auguste, pour faire enregistrer (la population de) toute la terre, chacun dans sa ville respective11. Le (vieillard) à la bonne vieillesse se leva ; il conduisit Marie la Vierge ma mère dans sa ville de Bethléem Comme elle était sur le point d’accoucher12, il avait inscrit son nom chez le scribe, à savoir :  » Joseph, fils de David, avec Marie son épouse, et Jésus son fils, issus de la tribu de Juda.  » Et ma mère Marie me mit au monde, sur la route du retour à Bethléem, dans le tombeau de Rachel, femme de Jacob le patriarche, qui fut la mère de Joseph et de Benjamin.
8. Satan donna un conseil à Hérode le Grand, le père d’Archélaüs, celui qui fit décapiter Jean, mon ami et mon parent. A la suite de quoi, celui-ci me rechercha pour me tuer, s’imaginant que mon royaume est de ce monde.
Joseph en fut averti dans une vision, de par mon Père. Il se leva, me prit avec Marie ma mère, sur les bras de laquelle j’étais assis, tandis que Salomé marchait à notre suite. Nous partîmes pour l’Égypte. Là, nous demeurâmes une année, jusqu’au jour où les vers se mirent dans le corps d’Hérode : dont il mourut, à cause du sang des innocents petits enfants, qu’il avait répandu.
9. Après que cet impie Hérode fut mort, nous retournâmes dans une ville de la Galilée, qui s’appelle Nazareth. Mon père Joseph, le vieillard béni, pratiquait le métier de charpentier, et nous vivions du travail de ses mains. Observant la loi de Moïse, jamais il ne mangea son pain gratuitement13.
10. Et après ce long espace de temps, son corps ne s’était pas affaibli ; ses yeux n’avaient pas perdu la lumière ; pas une seule dent ne s’était gâtée dans sa bouche14. Jamais à aucun moment, il ne manqua de jugement ni de sagesse ; mais il était comme un jeune homme, alors que son âge avait atteint, dans une vieillesse heureuse, la cent onzième année.
11. Or, ses deux plus jeunes fils, Josetos et Syméon, prirent femme et s’établirent dans leurs maisons. Ses deux filles aussi se marièrent selon qu’il est permis à tout homme. Joseph, lui, demeura avec Jacques, son plus jeune fils. Depuis que la Vierge m’avait enfanté, j’étais auprès d’eux, dans la complète soumission (qui convient à) la qualité de fils. Car, en vérité, j’ai fait toutes les oeuvres de l’humanité, hormis le seul péché15. Quant à moi, j’appelais Marie :  » ma mère « , et Joseph :  » mon père « . Et je leur obéissais en tout ce qu’ils allaient me dire16. Je ne leur répliquais pas un seul mot, mais je les aimais beaucoup.
12. Ensuite il se fit que la mort de Joseph mon père devint proche, selon qu’il est imposé à tout homme.
Lorsque son corps ressentit la maladie, son ange l’avertit :  » C’est cette année que tu mourras.  » Et comme son âme se troublait, il se rendit à Jérusalem dans le temple du Seigneur ; il se prosterna devant l’autel, et pria de la sorte, en disant :
13. (Ô) Dieu, père de toute miséricorde et Dieu de toute chair, Dieu de mon âme, de mon corps et de mon esprit, puisque les jours de ma vie, que vous m’avez départis en ce monde, sont accomplis, voici que je vous prie, Seigneur Dieu, d’envoyer vers moi l’archange Michel pour qu’il se tienne près de moi, jusqu’à ce que ma pauvre âme soit sortie de mon corps, sans douleur et sans trouble. Car c’est pour tout homme une grande crainte et une grande douleur que la mort : pour l’homme, ou pour l’animal domestique, ou pour la bête sauvage, ou pour le reptile, ou pour l’oiseau, en un mot, pour tout ce qu’il y a sous le ciel de créatures possédant un souffle de vie17, c’est une douleur et une affliction que leur âme se sépare de leur corps. Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre ange se tienne près de mon âme et de mon corps, jusqu’à ce qu’ils se séparent l’un de l’autre sans douleur. Ne permettez pas que l’ange qui me fut attaché depuis le jour où vous m’avez formé, jusqu’à maintenant, tourne contre moi un visage embrasé de colère sur le parcours du chemin, quand je m’en irai vers vous, mais qu’il me traite pacifiquement. Ne laissez pas ceux dont la face est changeante me tourmenter sur le parcours du chemin, quand j’irai vers vous. Ne faites pas arrêter mon âme par les préposés à la porte, et ne me confondez pas devant votre tribunal formidable. Ne déchaînez pas contre moi les flots du fleuve de feu, celui où toutes les âmes se purifient avant qu’elles ne voient la gloire de votre divinité, ô Dieu qui jugez chacun en vérité et en justice.
Maintenant donc, ô mon Seigneur, que votre miséricorde me soit un réconfort, car vous êtes la source de tout bien. A vous la gloire dans l’éternité des éternités. Ainsi soit- il!  »
14. Il advint ensuite qu’il se rendit à Nazareth, la ville qu’il habitait. Et il s’alita de la maladie dont il allait mourir selon la destinée de tout homme. Et sa maladie était plus grave que dans tous les cas où il avait été malade, depuis le jour qu’il avait été mis au monde. Voici les états de vie de mon bien-aimé père Joseph. Il atteignit l’âge de quarante ans. Il prit femme Il vécut quarante-neuf autres années dans le mariage avec sa femme. Puis celle-ci mourut et il passa une année seul. Ensuite ma mère passa deux autres années dans sa maison, après que les prêtres la lui eurent confiée, en lui donnant cette instruction :  » Veillez sur elle, jusqu’au moment d’accomplir votre mariage.  » Au commencement de la troisième année qu’elle demeura chez lui – c’était la quinzième année de sa vie à elle – elle me mit au monde18, par un mystère que personne ne comprend dans l’univers entier excepté moi, mon Père et le Saint-Esprit, qui ne sommes qu’un.

15. Le total des jours de la vie de mon père Joseph, le vieillard béni, fut de cent onze ans, selon l’ordre qu’avait donné mon bon Père. Le jour où il abandonna son corps fut le 26 du mois d’épiphi. Alors cet or affiné qu’était la chair de mon père Joseph, commença de se transmuer, et l’argent, qu’étaient sa raison et son jugement, s’altéra. Il oublia le boire et le manger, et son habileté dans son art tourna à l’erreur. Il arriva donc que ce jour-là, c’est-à-dire le 26 épiphi, quand la lumière commença de se répandre, mon père Joseph s’agita beaucoup sur sa couche. Il ressentit une vive crainte, il poussa un profond gémissement et se mit à crier avec un grand trouble en s’exprimant de la sorte :
16.  » Malheur à moi aujourd’hui ! Malheur au jour où ma mère m’a enfanté en ce monde ! Malheur au sein où j’ai reçu le germe de la vie ! Malheur aux mamelles dont j’ai sucé le lait ! Malheur aux genoux sur lesquels je me suis assis ! Malheur aux mains qui m’ont soutenu jusqu’à ce que j’aie grandi, pour devenir pécheur ! Malheur à ma langue et à mes lèvres, parce qu’elles se sont impliquées bien souvent dans l’injure, dans la détraction, dans la calomnie, dans de vaines paroles de badinage, où abonde la tromperie ! Malheur à mes yeux, parce qu’ils ont regardé le scandale ! Malheur à mes oreilles, parce qu’elles ont aimé à entendre les discours frivoles ! Malheur à mes mains, parce qu’elles ont pris ce qui ne leur appartenait pas ! Malheur à mon estomac et à mes entrailles, parce qu’ils ont convoité des aliments qui ne leur appartenaient pas ! Si celui-là trouve quelque chose, il le dévore pis que (ne fait) la flamme d’une fournaise ardente, jusqu’à le rendre impropre à tout usage ! Malheur à mes pieds, qui ont servi mon corps mal à propos, en le portant dans des voies autres (que les) bonnes19 ! Malheur à mon corps, qui a rendu mon âme déserte et étrangère pour le Dieu qui l’a créée ! Que ferai-je maintenant? Je suis enserré de toutes parts. En vérité, malheur à tout homme qui commettra le péché. En vérité, c’est le grand trouble que j’ai vu s’abattre sur mon père Jacob, lorsqu’il a quitté son corps, c’est le même qui s’empare aujourd’hui de moi, malheureux. Mais c’est Jésus (mon) Dieu, l’arbitre de mon âme et de mon corps, qui accomplit sa volonté en moi.  »
17. Comme Joseph mon père chéri parlait de la sorte, je me levai et j’allai vers lui, qui était couché. Je le trouvai l’âme et l’esprit troublés. Je lui dis :  » Salut, mon père chéri, Joseph, vous dont la vieillesse est à la fois bonne et bénie !  » Il me répondit, avec une grande peur de la mort, me disant :  » Salut un grand nombre de fois, mon fils chéri ! Voici que mon âme s’apaise un peu en moi, depuis que j’ai entendu votre voix. Jésus, mon seigneur ! Jésus, mon véritable roi ! Jésus, mon bon et miséricordieux sauveur ! Jésus le libérateur ! Jésus, le guide ! Jésus, le défenseur ! Jésus, qui êtes tout en bonté ! Jésus, dont le nom est doux à la bouche de chacun et très onctueux ! Jésus, il scrutateur ! Jésus, oreille attentive en vérité ! Ecoutez-moi aujourd’hui, moi votre serviteur qui vous implore et répands mes larmes en votre présence. Vous êtes Dieu en vérité. Vous êtes le Seigneur en vérité, comme l’ange m’a dit souvent, principalement le jour où mon cur fut pris de soupçons, à cause d’une pensée humaine contre la vierge bénie, parce qu’elle était enceinte, et que je me disais : « Je vais la renvoyer en secret. » Comme telles étaient mes réflexions, l’ange se montra à moi dans une vision et me parla en ces termes : « Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir près de vous Marie votre épouse, car celui qu’elle enfantera est (issu) de l’Esprit-Saint. Ne soyez pas en doute au sujet de sa grossesse, car elle enfantera un fils, que vous appellerez Jésus. » Vous êtes Jésus le Christ, le sauveur de mon âme, de mon corps et de mon esprit. Ne me condamnez pas, moi votre esclave et l’ouvrage de vos mains. Je ne connaissais pas, Seigneur, et je ne comprends pas le mystère de votre conception déconcertante. Jamais non plus je n’ai entendu qu’une femme ait conçu sans un homme, ni qu’une vierge ait enfanté tout en gardant le sceau de sa virginité. O mon Seigneur, n’était l’ordonnance de ce mystère, je ne croirais pas en vous ni à votre conception sainte, en rendant gloire à celle qui vous a enfanté, à Marie la vierge bénie. Je me rappelle le jour où le serpent mordit le garçon qui en mourut. Sa famille vous rechercha pour vous livrer à Hérode. Votre miséricorde l’atteignit. Vous ressuscitâtes celui à propos duquel on vous avait calomnié disant : « C’est toi qui l’as tué. » Et il y eut une grande joie dans la maison de celui qui était mort. Aussitôt je vous pris l’oreille en vous disant : « Sois prudent, mon fils. » Aussitôt vous me fîtes un reproche, disant : « Si vous n’étiez pas mon père selon la chair, il ne s’en faudrait pas que je vous apprenne ce que vous venez de faire. » Maintenant donc, ô mon Seigneur et mon Dieu20, si c’est pour me demander compte de ce jour-là que vous m’avez envoyé ces signes terrifiants, je demande à votre bonté de ne pas entrer en contestation avec moi.
Je suis votre esclave et le fils de votre servante. Si vous brisez mes liens, je vous offrirai un sacrifice de louange, c’est-à-dire la confession de la gloire de votre divinité.
Car vous êtes Jésus le Christ, le fils de Dieu en vérité et le fils de l’homme en même temps.  »
18. Comme mon père Joseph disait ces choses, je ne pus rester sans verser des larmes, et je pleurai en voyant que la mort le dominait et en entendant les paroles de détresse qu’il prononçait. Ensuite, ô mes frères, je me souvins de ma mort sur la croix pour le salut du monde entier. Et celle dont le nom est suave à la bouche de tous ceux qui m’aiment, Marie ma mère chérie se leva. Elle me dit avec une grande tristesse :  » Malheur à moi, mon cher Fils ! Va-t-il donc mourir, celui dont la vieillesse est bonne et bénie, Joseph, votre cher et vénérable père selon la chair ?  » Je lui dis :  » O ma mère chérie, quel est enfin, de tous les hommes, celui qui, ayant revêtu la chair, ne goûtera pas la mort? Car la mort est la souveraine de l’humanité, ô ma mère bénie ! Vous-même, il faut que vous mouriez comme tout homme. Mais tant pour Joseph mon père, que pour vous, ma mère bénie, votre mort ne sera pas une mort, mais une vie éternelle et sans fin. Car moi aussi, je dois absolument mourir, à cause de la chair mortelle que j’ai revêtue en vous. Maintenant donc, ô ma mère chérie, levez-vous pour aller vers Joseph le vieillard béni, afin que vous sachiez la destinée qui lui viendra d’en haut.  »
19. Et elle se leva. Elle se rendit dans le lieu où il était couché, et elle le trouva, comme les signes de la mort venaient de se manifester en lui. Moi-même, ô mes amis je m’assis à son chevet et Marie ma mère s’assit près de ses pieds. Lui, leva les yeux sur mon visage. Il ne put parler parce que le moment de la mort le dominait. Alors, il leva les yeux en haut et poussa un grand gémissement. Moi, je tins ses mains et ses pieds durant un temps considérable, tandis qu’il me regardait et m’implorait disant :  » Ne permettez pas qu’ils m’emportent !  » Et j’enfonçai ma main sous son cur et je connus que son âme avait déjà passé dans son gosier, pour être emportée de son corps. Mais le dernier moment n’était pas encore achevé, où la mort devait venir, sinon elle n’aurait plus attendu, car en vérité le trouble la suivait ainsi que les larmes et le désarroi qui la précèdent.
20. Lorsque ma mère chérie me vit palper son corps, elle aussi lui palpa les pieds. Elle trouva que la respiration et la chaleur s’étaient envolées et les avaient quittés. Elle me dit ingénument :  » Merci à vous, mon cher Fils! Depuis le moment où vous avez posé votre main sur son corps, la chaleur l’a quitté. Voilà ses pieds et ses mollets devenus froids comme la glace.  » Moi, j’allai vers ses fils et ses filles et je leur dis :  » Venez pour parler à votre père, car c’est (maintenant) le moment de lui parler, avant que la bouche ne cesse de parler et que la pauvre chair ne soit froide.  » Alors les fils et les filles de Joseph s’entretinrent avec lui. Il était en danger à cause des douleurs de la mort et tout prêt à sortir de ce monde.
Lysia la fille de Joseph répondit et dit à ses frères :  » Malheur à moi, mes frères, si ce n’est pas le mal de notre chère mère, que nous n’avons plus revue jusqu’à maintenant. Il en sera de même pour notre père Joseph que nous ne reverrons plus jamais.  » Alors les fils de Joseph élevant la voix pleurèrent. Moi-même, et Marie la vierge ma mère, nous pleurâmes avec eux, car le moment de la mort était arrivé.
21. Alors je regardai dans la direction du sud, et j’aperçus la mort. Elle entra dans la maison suivie de l’Amenti, qui est son instrument21, avec le diable suivi d’une foule de satellites habilles de feu, innombrables, et dont la bouche lançait de la fumée et du soufre. Mon père Joseph regarda et les vit qui le cherchaient, pleins de colère contre lui, (de cette colère) dont ils ont coutume d’allumer leur visage, contre toute âme qui quitte son corps, spécialement (contre) les pécheurs en qui ils aperçoivent le moindre signe (de possession). Lorsque le bon vieillard les aperçut en compagnie de la mort, ses yeux versèrent des larmes. En ce moment-là, l’âme de mon père Joseph se détacha en poussant un grand soupir, tandis qu’elle cherchait un moyen de se cacher, afin d’être sauvée. Lorsque je vis, au gémissement de mon père Joseph, qu’il avait aperçu des puissances qu’il n’avait encore jamais aperçues, je me levai aussitôt et je menaçai le diable et tous ceux qui étaient avec lui. Ceux-ci s’en allèrent avec honte et en grand désordre. Et de tous ceux qui étaient assis autour de mon père Joseph, personne, pas même Marie ma mère, ne connut rien de toutes les armées terribles qui poursuivent les âmes des hommes. Quant à la mort, lorsqu’elle vit que j’avais menacé les puissances des ténèbres (et) que je les avais jetées dehors, parce qu’elles n’avaient pas de pouvoir sur lui, elle prit peur. Et moi, je me levai à l’instant, je fis monter une prière vers mon Père très miséricordieux, lui disant :
22.  » O mon Père et le père de toute miséricorde, le père de la vérité ! il qui voyez ! Oreille qui entendez ! Écoutez-moi qui suis votre fils chéri, tandis que je vous implore pour l’uvre de vos mains, pour mon père Joseph, (vous priant) de m’envoyer un nombreux chur d’anges, avec Michel le dispensateur de la bonté, avec Gabriel le messager de la lumière. Qu’ils accompagnent l’âme de mon père Joseph, jusqu’à ce qu’elle ait dépassé les sept éons des ténèbres. Qu’elle ne passe point par les voies étroites, celles où il est terrible de marcher, où l’on a le grand effroi de voir les puissances qui les occupent, où le fleuve de feu qui coule là-bas, roule ses flots comme les vagues de la mer. Et soyez miséricordieux pour l’âme de mon père Joseph, qui va vers vos mains saintes, car c’est le moment où il a besoin de cette miséricorde.  » Je vous le dis, ô mes frères vénérables et mes apôtres bénis ; tout homme né en ce monde (et) connaissant le bien et le mal, après qu’il a passé tout son temps suspendu à la concupiscence de ses yeux, a besoin de la pitié de mon bon Père, lorsqu’il arrive au moment de mourir, de franchir le passage, (de paraître devant) le tribunal terrible et de présenter sa défense. Mais je retourne au (récit du) trépas de mon père Joseph, le juste vieillard.
23. Lorsqu’il eut rendu l’esprit, je l’embrassai. Les anges prirent son âme et la mirent dans un fin tissu de soie. Et m’étant approché, je m’assis près de lui, (tandis que) personne de ceux qui étaient assis autour de lui ne savait qu’il était mort. Je fis garder son âme par Michel et Gabriel, à cause des puissances qui étaient sur la route, et les anges chantaient devant elle jusqu’à ce qu’ils l’eurent remise à mon bon Père.
24. Je retournai donc vers le corps de mon père Joseph, qui gisait comme une corbeille. Je m’assis et je lui abaissai les yeux, je les fermai ainsi que la bouche, et je restai à le contempler. Je dis à la Vierge :  » Ô Marie, où sont maintenant tous les travaux de métier qu’il a faits depuis son enfance jusqu’à maintenant ? Ils ont tous passé en un seul moment. C’est comme s’il n’était jamais né en ce monde.  » Lorsque ses fils et ses filles m’eurent entendu dire cela à Marie ma mère, ils me dirent avec beaucoup de larmes :  » Malheur à nous, ô notre Seigneur ! Notre père est-il mort ? Et nous ne le savions pas !  » Je leur dis :  » En vérité, il est mort. Cependant la mort de Joseph mon père n’est pas une mort, mais une vie pour l’éternité. Grands sont les (biens) que va recevoir mon bien-aimé Joseph. Car depuis le moment où son âme a quitté son corps, toute douleur a cessé pour lui. Il s’en est allé dans le royaume (des cieux) pour l’éternité. Il a laissé derrière lui le poids du corps ; il a laissé derrière lui ce monde plein de toute sorte de douleurs et de toute sorte de vains soucis. Il s’en est allé vers la demeure du repos de mon Père qui est aux cieux, cette (demeure) qui ne sera jamais détruite.  » Lorsque j’eus dit ainsi à mes frères :  » Il est mort votre père Joseph, le vieillard béni « , ils se levèrent, déchirèrent leurs habits et pleurèrent pendant longtemps.
25. Alors ceux de la ville de Nazareth tout entière et de la Galilée, lorsqu’ils eurent appris le deuil, se rassemblèrent tous dans le lieu où nous nous tenions, selon la coutume des Juifs. Ils passèrent la journée entière à le pleurer, jusqu’à la neuvième heure. A la neuvième heure du jour, je les fis sortir tous. Je répandis de l’eau sur le corps de mon bien-aimé père Joseph ; je l’oignis avec de l’huile parfumée ; je priai mon bon Père qui est dans les cieux, en des prières célestes que j’ai écrites de mes propres doigts, sur les tablettes des cieux, quand je n’avais pas encore pris chair de la vierge Marie. Et au moment où je dis l’amen de la prière, une multitude d’anges arrivèrent. Je donnai l’ordre à deux d’entre eux de déployer un vêtement. Je leur fis enlever le corps béni de mon père Joseph, pour le déposer dans ces habits et l’ensevelir.
26. Et je plaçai ma main sur son cur en disant :  » Que jamais l’odeur fétide de la mort ne s’attache à toi. Que tes oreilles ne sentent pas mauvais. Que la corruption ne découle jamais de ton corps. Que le linceul de ta chair, (celui) dont je t’ai revêtu, ne soit jamais attaqué par la terre, mais qu’il demeure sur ton corps, jusqu’au moment du banquet des mille années. Que les cheveux de ta tête ne se flétrissent pas ces (cheveux) que j’ai souvent pris dans mes mains, ô mon cher père Joseph ! Et le bonheur t’adviendra. Ceux qui réserveront une offrande, pour la donner à ton sanctuaire le jour de ta commémoration qui est le 26 du mois d’épiphi, je les bénirai moi-même par un don céleste, qui (leur sera fait) dans les cieux. Celui qui, en ton nom, mettra un pain dans la main d’un pauvre, je ne le laisserai manquer d’aucun bien de ce monde, pendant tous les jours de sa vie. Ceux qui mettront une coupe de vin dans la main d’un étranger ou d’une veuve ou d’un orphelin le jour de ta commémoration, je t’en ferai présent pour que tu les amènes au banquet des mille années. Ceux qui écriront le livre de ton décès, avec toutes les paroles qui sont sorties aujourd’hui de ma bouche, (je te jure) par ton salut, ô mon bien-aimé père Joseph, que je t’en ferai présent en ce monde ; et de plus, quand ils quitteront leur corps, je déchirerai la cédule22 de leurs péchés, pour qu’ils ne subissent aucun tourment, sauf l’angoisse de la mort et le fleuve de feu, qui se trouve devant mon Père et qui purifie toute âme.
Et quant à un pauvre homme n’ayant pas (le moyen de) faire ce que j’ai dit, si, lorsqu’il aura engendré un fils, il l’appelle du nom de Joseph pour glorifier ton nom, ni famine ni contagion n’atteindront sa maison, parce que ton nom s’y trouvera.  »
27. Ensuite les grands de la ville se rendirent (à l’endroit) où était déposé le corps de mon père, accompagnés des préposés aux funérailles, à dessein d’ensevelir son corps selon les rites funéraires des Juifs. Et ils le trouvèrent déjà enseveli. Le linceul avait été fixé à son corps, comme si on l’avait fixé avec des agrafes de fer. Et lorsqu’ils le remuèrent, ils ne trouvèrent pas l’ouverture du linceul. Ensuite, ils l’emportèrent vers le tombeau. Et après qu’ils eurent creusé à l’entrée de la caverne pour en ouvrir la porte, et le déposer parmi ses pères, je me rappelai le jour où il était parti avec moi pour l’Égypte, et les grandes tribulations qu’il avait subies pour moi, et je m’étendis sur son corps, et je pleurai sur lui pendant longtemps en disant :
28.  » O mort, qui causes beaucoup de larmes et de lamentations, c’est pourtant celui qui domine toutes choses qui t’a donné ce pouvoir surprenant! Mais le reproche n’atteint pas tant la mort qu’Adam et sa femme. La mort, elle, ne fait rien sans le commandement de mon Père. Il y a eu des hommes qui ont vécu neuf cents ans avant de mourir, et beaucoup (d’autres) ont vécu davantage encore ; personne d’entre eux n’a dit : « J’ai vu la mort », ni « Elle vient par intervalles tourmenter quelqu’un ». Mais elle ne tourmente les (gens) qu’une fois, et cette fois-là, c’est mon bon Père qui l’envoie vers l’homme. Au moment où elle vient vers lui, elle entend la sentence qui vient du ciel. Si la sentence vient dans le trouble et chargée de colère, la mort aussi vient avec trouble et colère remplir l’ordre de mon bon Père, prendre l’âme de l’homme et la conduire à son Seigneur. La mort n’a pas le pouvoir de le conduire dans le feu ou de le conduire dans le royaume des cieux. La mort accomplit l’ordre de Dieu. Adam au contraire n’a pas accompli la volonté de mon Père, mais (il a commis) une transgression. Il l’a commise, au point d’irriter mon Père contre lui, en obéissant à sa femme et en désobéissant à mon bon Père, de sorte qu’il a attiré la mort sur toute âme (vivante). Si Adam n’avait pas désobéi à mon bon Père, il n’aurait pas attiré la mort sur lui. Qu’est-ce donc qui m’empêche de prier mon bon Père pour qu’il m’envoie un grand char de lumière, où je placerais mon père Joseph, sans qu’il goûte aucunement la mort, pour le faire conduire, avec la chair dans laquelle il fut engendré, vers un lieu de repos, où il serait avec les anges incorporels ? Mais à cause de la transgression d’Adam, cette grande douleur est venue sur l’humanité tout entière, avec cette grande angoisse de la mort. Et moi-même, en tant que revêtu de cette chair passible, il faut qu’en elle je goûte la mort, pour la créature que j’ai façonnée, afin de lui être miséricordieux23.  »
29. Tandis que je parlais de la sorte et que j’embrassais mon père Joseph en pleurant sur lui, ils ouvrirent la porte du tombeau et ils y déposèrent son corps auprès du corps de Jacob son père. Sa fin arriva dans (sa) cent onzième année. Pas une seule dent ne fut entamée dans sa bouche et ses yeux ne s’obscurcirent pas24 ; mais sa vue était celle d’un petit enfant. Jamais il ne perdit sa vigueur mais il s’occupa au métier de la charpenterie, jusqu’au jour qu’il s’alita de la maladie dont il devait mourir.
30. Nous, les apôtres, ayant entendu ces choses de la (bouche) de notre Sauveur, nous nous réjouîmes. Nous nous levâmes aussitôt, nous adorâmes ses mains et ses pieds, en nous réjouissant et en disant :  » Nous vous rendons grâces, ô notre bon Sauveur, de ce que vous nous avez rendus dignes d’entendre de vous, ô notre Seigneur, ces paroles de vie. Cependant vous nous étonnez, ô notre bon Sauveur : pourquoi avez-vous accordé l’immortalité à Hénoch et à Elie, et (pourquoi) jusqu’à maintenant se trouvent-ils bien, gardant jusqu’à maintenant la chair dans laquelle ils sont nés ; (pourquoi) leur chair n’a-t-elle pas connu la corruption25, alors que ce vieillard béni, Joseph le charpentier, celui à qui vous avez fait un si grand honneur, (celui) que vous avez appelé votre père et à qui vous obéissiez en toutes choses, (celui) au sujet de qui vous nous avez donné ces ordres, disant : « Quand je vous aurai investis de force26 et quand j’aurai envoyé vers vous celui qui est promis par mon Père, c’est-à-dire le Paraclet, l’Esprit-Saint, pour vous envoyer prêcher le saint Évangile, vous prêcherez aussi mon saint père Joseph » ; et encore : « Dites ces paroles de vie dans le testament de son décès » ; et encore : « Lisez les paroles de ce testament aux jours de fêtes et aux jours sacrés » ; et encore : « Tout homme qui n’a pas bien appris les lettres, lisez-(lui) ce testament aux jours de fête » ; et encore : « Celui qui retranchera quelque chose de ces paroles ou qui y ajoutera, de manière à me compter pour un menteur, je tirerai de lui une prompte vengeance » ; – nous sommes donc étonnés que, depuis le jour où vous êtes né à Bethléem, vous l’ayez appelé votre père selon la chair, et que néanmoins vous ne lui ayez pas promis l’immortalité pour le faire vivre éternellement.
31. Notre Sauveur répondit et nous dit :  » La sentence que mon Père a édictée contre Adam ne sera pas rendue vaine, attendu qu’il a désobéi à ses commandements. Lorsque mon Père décrète sur l’homme qu’il sera juste, celui-ci devient son élu. Lorsque l’homme lui-même aime les oeuvres du diable, par sa volonté de faire le mal, si (Dieu) le laisse vivre longtemps, ne sait-il pas qu’il tombera entre les mains (de Dieu), s’il ne fait pénitence ? Mais quand quelqu’un atteint un grand âge parmi de bonnes actions, ce sont ses oeuvres qui font de lui un vieillard. Chaque fois que Dieu voit quelqu’un pervertir ses voies27, il raccourcit sa vie. Il en est qu’il prend ainsi au milieu de leurs jours. Cependant toute prophétie prononcée par mon Père doit s’accomplir sur le genre humain et se réaliser pour lui en entier. Vous m’avez aussi parlé d’Hénoch et d’Elie, (disant) : « Ils vivent en la chair dans laquelle ils sont nés », et au sujet de Joseph, mon père selon la chair, (disant) : « Pourquoi ne l’avez-vous pas laissé dans sa chair jusqu’à maintenant ? » – (Mais) s’il avait vécu dix mille ans, il lui faudrait cependant mourir.
Je vous le dis, ô mes membres saints, chaque fois qu’Hénoch et Élie pensent à la mort, ils voudraient en avoir fini de la mort, pour être délivrés de cette grande angoisse dans laquelle ils se trouvent. Car ceux-là surtout doivent mourir en un jour de terreur, de trouble, de clameur, de menace et d’affliction. En effet, l’Antéchrist tuera ces deux hommes en répandant leur sang sur la terre, comme un verre d’eau, à cause des affronts qu’ils lui feront subir en le reprenant.  »
32. Nous répondîmes, lui disant :  » Ô notre Seigneur et notre Dieu, quels sont ces deux hommes dont vous avez dit que le fils de la perdition les tuera pour un verre d’eau?  » Jésus, notre Sauveur et notre vie, nous dit :  » C’est Hénoch et Elie.  » Or tandis que notre Sauveur nous disait ces choses, nous nous réjouîmes et nous fûmes dans l’allégresse. Nous le remerciâmes et nous lui rendîmes grâces et louanges, à lui, notre Seigneur et notre Dieu, notre Sauveur Jésus-Christ, celui par qui toute gloire et toute louange convient au Père, et à lui-même et à l’Esprit vivifiant, maintenant et dans tous les temps, et jusqu’à l’éternité de toutes les éternités.

Ainsi soit-il!
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1.  » Père selon la chair  » ne signifie pas que l’auteur nie l’origine divine de Jésus, mais que Joseph est son père aux yeux du monde, et selon la loi.
2. Mois copte situé entre le 25 juin et le 24 juillet.
3. Cf. Hébreux 2, 9.
4. Actes 1, 8.
5. Lévitique 19, 36.
6. Matthieu 12, 36.
7. Psaumes 32, 16.
8. Allusion au précepte du Lévitique 15, 19 s.
9. Cf. Matthieu 1, 20.
10. Psaume 2, 9.
11. Cf. Luc 2, 1-3.
12. Joseph anticipe l’inscription de Jésus, qui n’est pas encore né.
13. Cf. 2 Thessaloniciens 3, 8.
14. Cf. Deutéronome 34, 7
15. Hébreux 4, 15.
16. Littéralement :  » ce qu’ils étaient sur le point de dire  » ; en d’autres termes :  » je prévenais leurs ordres « .
17. Genèse 6, 17.
18. L’autre version copte ajoute cette précision, tacite dans notre texte :  » et dix-huit autres années se passèrent depuis que ma mère m’eut mis au monde « . Jésus avait donc dix-huit ans à la mort de son père.
19. Cf. Isaïe 65, 2.
20. Jean 20, 28.
21. Amenti, nom donné par les Égyptiens au lieu où les âmes se rendaient après la mort et où elles étaient jugées par Osiris. Il est personnifié comme Hadès, à la fois lieu et dieu, cf. p. 154.
22. Colossiens 2, 14.
23. Hébreux 2, 17.
24. Deutéronome 34, 7.
25. Actes 2, 31.
26. Luc 24, 49.
27. Genèse 6, 12.

San Giuseppe

18 mars, 2010

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