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LA PRIÈRE DU SEIGNEUR – ΠΑΤΕΡ ΗΜΩΝ – COMMENTAIRE PAR ST MAXIME LE CONFESSEUR

14 avril, 2014

 http://priere-orthodoxe.blogspot.it/p/la-priere-du-seigneur.html

LA PRIÈRE DU SEIGNEUR – ΠΑΤΕΡ ΗΜΩΝ  - COMMENTAIRE PAR ST MAXIME LE CONFESSEUR

Πάτερ ἡμῶν ὁ ἐν τοῖς οὐρανοῖς ·

ἁγιασθήτω τὸ ὄνομά σου ·

ἐλθέτω ἡ βασιλεία σου ·

γενηθήτω τὸ θέλημά σου, ὡς ἐν οὐρανῷ καὶ ἐπὶ τῆς γῆς ·

τὸν ἄρτον ἡμῶν τὸν ἐπιούσιον δὸς ἡμῖν σήμερον ·

καὶ ἄφες ἡμῖν τὰ ὀφειλήματα ἡμῶν,

ὡς καὶ ἡμεῖς ἀφίεμεν τοῖς ὀφειλέταις ἡμῶν ·

καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν,

ἀλλὰ ῥῦσαι ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ πονηρο

COMMENTAIRE DU NOTRE PÈRE PAR ST MAXIME LE CONFESSEUR

1. « Notre Père qui es aux cieux, sanctifié soit ton nom, vienne ton règne »

Tout d’abord, par ces mots, le Seigneur enseigne à ceux qui prient de commencer comme il convient par la theologia, et il les conduit au mystère du mode de l’existence de la Cause Créatrice des êtres, lui qui est par essence la cause des êtres. En effet, les mots de la Prière montrent le Père, le Nom du Père et le Règne du Père pour nous enseigner à partir du Principe lui– même à honorer, à invoquer et adorer la Trinité Une. Car le Nom de Dieu le Père qui subsiste essentiellement, c’est le Fils Unique; et le Règne de Dieu le Père qui subsiste essentiellement, c’est l’Esprit Saint. En effet ce qu’ici Matthieu appelle « Règne », un autre évangéliste l’appelle ailleurs Esprit Saint : « Que vienne ton Esprit Saint et qu’il nous purifie. » En effet le Père n’a pas un Nom reçu d’ailleurs, et nous ne devons pas penser le Règne comme une dignité considérée postérieurement à lui. Car il n’a pas commencé à être pour commencer aussi à être Père ou Roi, mais lui qui est toujours il est aussi toujours Père et Roi, n’ayant absolument pas commencé à être, ni à être Père ou Roi. Et si lui qui est toujours, il est aussi toujours Père et Roi, alors aussi toujours le Fils et l’Esprit ont subsisté essentiellement avec le Père; ils sont naturellement à partir de lui et en lui, au delà de la cause et de la raison, mais ils ne sont pas après lui, comme s’ils étaient advenus postérieurement en tant que causés par lui. Car la relation possède la capacité de montrer l’un dans l’autre en même temps ceux dont elle est et est dite relation, en ne permettant pas qu’ils soient considérés l’un après l’autre.

Donc le commencement de cette prière nous conduit à honorer la Trinité coessentielle et suressentielle, en tant qu’elle est la Cause créatrice de notre venue à l’être.

En outre, il nous enseigne aussi à nous annoncer à nous-mêmes la grâce de la filiation, puisque nous sommes dignes d’appeler Père par grâce celui qui par nature nous a créés. Ainsi, par respect pour l’invocation de celui qui nous a fait naître selon la grâce, nous nous empressons de signifier dans notre manière de vivre l’empreinte de celui qui nous a fait naître : nous sanctifions son Nom sur la terre en l’imitant comme un Père, en nous montrant ses enfants par nos actions et en magnifiant par nos pensées et nos actes le Fils du Père par nature qui opère lui– même la filiation.

Nous sanctifions le Nom du Père par grâce dans les cieux en mortifiant évidemment la concupiscence pour la matière et en nous purifiant des passions corruptrices, puisque la sanctification c’est l’immobilité totale et la mortification de la concupiscence des sens. Parvenus à cela, nous assoupissons les aboiements inconvenants de l’agressivité qui n’a plus, pour l’exciter et la persuader de se laisser vaincre par les plaisirs familiers, la concupiscence qui est déjà mortifiée par la sainteté conforme au principe (logos) de nature.

En effet l’agressivité, qui par nature vient à la rescousse de la concupiscence, cesse naturellement de se mettre en furie quand elle a vu la concupiscence mortifiée.

C’est donc à bon droit qu’après le rejet de l’agressivité et de la concupiscence, vient, d’après la Prière, la possession du Règne de Dieu le Père pour ce qui, après les avoir rejetées, sont dignes de dire « Vienne ton Règne », c’est-à-dire ton Esprit Saint. Par le principe (logos) et le mode (tropos) de la douceur, ils sont déjà faits temples de Dieu par l’Esprit (Ep 2/21-22). En effet il est dit: «Sur qui donc me reposerai– je sinon sur celui qui est doux, sur celui qui est humble et qui craint mes paroles? » (Is 66/2). D’où il est visible que le Règne de Dieu le Père appartient aux humbles et aux doux. Car est– il dit, « Bienheureux les doux, car ils hériteront de la terre » (Mt 5/4). Ce n’est pas cette terre qui occupe par nature la place médiane de l’univers que Dieu a promise en héritage à ceux qui l’aiment, s’il dit vrai en disant : « Quand ils ressusciteront des morts, ils ne prendront ni femme ni mari, mais ils seront comme les anges dans le ciel » (Mt 22/30) et : « Venez les bénis de mon Père, vous hériterez du Règne préparé pour vous depuis la fondation du monde » (Mt 25/34). Et ailleurs de nouveau à un autre qui servait avec bienveillance : « Entre dans la joie de ton Seigneur» (Mt 25/21). Et après lui le divin Apôtre: « Car la trompette sonnera, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront les premiers, incorruptibles; ensuite nous les vivants, qui restons encore là, en même temps qu’eux, nous serons ravis dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur » (1 Co 15/52 et 1 Th 4/15-17).

 

Puisque de telles promesses ont été faites à ceux qui aiment le Seigneur, qui donc dirait – s’il a fixé son intellect aux seules paroles, s’il est mû par le Verbe et s’il désire être serviteur du Verbe – que le « ciel », le « Règne préparé depuis la fondation du monde », la joie mystérieusement cachée du Seigneur, le séjour et la demeure continuels et absolument sans interruption de ceux qui sont dignes avec le Seigneur, sont en quelque sorte identiques à la terre ? Au contraire je pense pouvoir dire maintenant que la terre, c’est ce comportement et cette puissance que les doux ont fermement et tout à fait immuablement fixés dans le bien de l’immutabilité : parce qu’ils sont toujours avec le Seigneur, ils portent une joie sans éclipse, ils ont obtenu le Règne préparé depuis l’origine et ont été jugés dignes de se tenir et d’être placés dans le ciel, comme une terre occupant la position médiane de l’univers, c’est-à-dire le principe (logos) de la vertu. Selon ce principe, le doux, au milieu entre le bien et le mal qu’on dit de lui (2 Co 6/8), demeure dans l’apatheia, sans être enflé par ce qu’on dit de bien, ni attristé par ce qu’on dit de mal. Car ce dont par nature elle est libre, après avoir repoussé le désir, la raison (logos) n’est pas sensible à ses assauts quand cela la trouble : elle s’est reposée de toute agitation à ce sujet et elle a amarré toute la puissance de l’âme à l’immobile liberté divine. Voulant en faire don à ses disciples, le Seigneur dit : « Chargez– vous de mon joug et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez le repos pour vos âmes» (Mt II /29). Il appelle repos la possession du Règne divin, en tant qu’elle produit en ceux qui sont dignes une souveraineté débarrassée de toute servitude.

Si la possession inamissible du Règne indestructible est donnée aux humbles et aux doux, qui serait à ce point sans amour et sans désir des biens divins pour ne pas tendre à l’extrême vers l’humilité et la douceur pour devenir – autant qu’il est possible à l’homme – l’empreinte du Règne de Dieu en portant en lui par la grâce la configuration exacte en Esprit au Christ, qui est en vérité naturellement par essence le grand Roi ?

Dans cette configuration, dit le divin Apôtre, « il n’a plus ni mâle ni femelle» (Ga 3/28) : c’est- à- dire ni agressivité ni concupiscence. En effet l’agressivité détruit tyranniquement l’exercice de la raison et fait sortir la pensée de la loi de la nature. Et la concupiscence rend les êtres qui sont après la Cause et Nature unique, seule désirable et impassible, plus désirables que Celle-ci. Par là elle rend la chair plus appréciable que l’esprit et la jouissance de ce qui est visible plus agréable que la gloire et l’éclat de l’intelligence. Par la douceur du plaisir des sens, elle écarte l’intellect de la perception divine des intelligibles qui lui est connaturelle. Mais [dans cette configuration, il n'y a plus] que la raison toute seule, qui s’est dépouillée par un surcroît de vertu de cette tendresse et affection, tendresse et affection qui sont non seulement sans passion mais qui sont également naturelles pour le corps. L’esprit est alors parfaitement maître de la nature et persuade l’intellect d’abandonner la philosophie morale quand il doit s’unir au Verbe suressentiel par la contemplation simple et indivise (même si la raison pratique contribue naturellement à ce que l’intellect se coupe facilement de ce qui s’écoule dans le temps et le dépasse). Ce dépassement accompli, il n’est pas raisonnable d’imposer comme une mélote (lourd manteau) le fardeau du mode de vie selon la morale à celui qui s’est montré détaché des choses sensibles.

Et c’est ce mystère que montre clairement le grand Élie en en donnant en figure l’exemple dans ses actions (2 R 2/11). D’une part pendant son rapt, il donne à Élisée sa mélote (je veux dire la mortification de la chair par laquelle il a affermi la magnificence de la bonne ordonnance morale) pour qu’elle s’allie avec l’Esprit dans le combat contre toute puissance adverse et pour qu’il en frappe la nature instable et fluente (figurée par le Jourdain) afin que le disciple ne soit pas empêché de traverser en direction de la Terre sainte et ne soit pas englouti par le côté trouble et glissant du penchant pour la matière. D’autre part, quant à lui, il s’avance vers Dieu, libéré, n’étant soumis à absolument aucune relation aux êtres, simple en son désir et sans composition en son libre vouloir; il fixe son séjour auprès de Celui qui est simple par nature, à travers les vertus générales gnostiquement attelées les unes aux autres comme des chevaux de feu. Il savait en effet qu’il faut au disciple du Christ se tenir à l’écart des dispositions inégales dont les différences prouvent l’hostilité (car la passion de concupiscence produit un épanchement de sang autour du cœur et un mouvement d’agressivité produit évidemment le bouillonnement de ce sang). Parvenu à avoir la vie, le mouvement et l’être en Christ (Ac. 17/28), il avait éloigné de lui l’origine discordante des inégalités et il ne portait plus en lui les dispositions contraires – disais– je – de ces passions, à l’instar de (l’opposition] mâle– femelle. Ainsi la raison n’est pas asservie par elles, étant demeurée étrangère à leurs changements instables. En elle a été naturellement infusée la majesté de l’image divine pour persuader l’âme de se transformer par son libre vouloir à la ressemblance de Dieu et d’appartenir au grand Règne qui subsiste essentiellement avec le Dieu et Père de toutes choses; elle devient une habitation toute resplendissante de l’Esprit Saint qui reçoit – s’il est permis de le dire et selon qu’elle est capable – le pouvoir tout entier de connaître la nature divine. Par ce pouvoir est écartée l’origine de ce qui est inférieur et subsiste naturellement celle de ce qui est supérieur; l’âme pareillement à Dieu gardant intacte en elle par la grâce de sa vocation l’hypostase des biens qu’elle a reçus. Par ce pouvoir, le Christ naît toujours mystérieusement et volontairement, s’incarnant à travers ceux qui sont sauvés; il fait de l’âme qui l’enfante une mère vierge qui – pour parler bref – ne porte pas les marques de la nature soumise à la corruption et à la génération dans la relation entre mâle et femelle.

Que nul ne s’étonne donc d’entendre la corruption placée avant la génération. En effet celui qui examine sans passion et avec une raison droite la nature de ce qui vient à l’être et de ce qui s’en va, trouvera clairement que la génération prend son commencement de la corruption et s’achève dans la corruption. Les passions caractéristiques de cette génération et de cette corruption – comme je le disais – le Christ ne les possède pas (c’est- à-dire le mode de vie – et la raison du Christ et selon le Christ), si du moins est véridique celui qui dit: « Car en Christ, il n’y a ni mâle ni femelle» (Ga 3/28) (montrant évidemment par là les caractéristiques et les passions de la nature soumise à la corruption et à la génération), mais il y a seulement un principe (logos déiforme créé par la connaissance divine et un mouvement unique du libre vouloir qui choisit la seule vertu.

« Ni grec, ni juif» (Ga 3/28). Cela signifie des conceptions (logos) différentes ou – pour parler avec plus de vérité opposées de la notion de Dieu. L’une [la grecque] introduit de façon insensée une multiplicité de principes et partage le principe unique en énergies et puissances opposées : elle se façonne un culte polythéiste plein de dissensions par la pluralité de ce qu’on adore et risible à cause des manières (tropoi) différentes d’adorer. L’autre [la juive] introduit un principe unique, mais mesquin et imparfait, presque inconsistant, comme dépourvu de raison et de vie; par des voies contraires elle tombe dans le même mal que la première conception, l’athéisme: elle limite à une personne unique l’unique principe qui subsisterait sans le Verbe et sans l’Esprit, ou qui serait qualifié par le Verbe et par l’Esprit; elle ne voit pas quel Dieu serait ce Dieu qui n’a point part avec le Verbe et l’Esprit, ni comment il serait Dieu en ayant part avec eux comme avec des accidents, par une participation proche de celle des êtres rationnels soumis à la génération. En Christ il n’y a – comme je l’ai dit – aucune de ces conceptions, mais uniquement une conception de vraie piété, une solide loi de théologie mystique qui refuse de distendre la divinité comme la première conception et n’accepte pas de la comprimer comme la seconde. Ainsi n’y a-t-il pas dissension par une pluralité des natures [à la grecque] ni admission de l’unicité d’hypostase [à la juive], parce que, privé du Verbe et de l’Esprit ou qualifié par le Verbe et par l’Esprit, le divin n’est pas honoré comme Intellect, Verbe et Esprit. [Cette pieuse conception] nous apprend, à nous qui avons été introduits à la parfaite connaissance de la vérité par la vocation de la grâce selon la foi, à connaître qu’unique est la nature et la puissance de la Divinité, et donc qu’il y a un Dieu unique contemplé dans le Père, le Fils et le Saint– Esprit; c’est-à-dire un Intellect unique subsistant essentiellement sans être causé, qui a engendré l’unique Verbe subsistant sans principe selon l’essence, et qui est la source de l’unique Vie subsistant essentiellement de manière éternelle comme Esprit Saint. [Dieu est] Trinité en Unité et Unité en Trinité,

– non une autre en une autre. Car la Trinité n’est pas pour l’Unité comme un accident dans une essence, ni à l’inverse, l’Unité dans la Trinité, car elle n’est qualifiée;

– ni comme une autre et une autre. Car l’Unité ne diffère pas de la Trinité par une différence de nature, puisqu’elle est une nature simple et unique;

– ni comme une autre après une autre. Car la Trinité ne se distingue pas de l’Unité par une diminution de puissance, ni l’Unité de la Trinité. Et l’Unité ne se distingue pas de la Trinité comme quelque chose de commun et de général à des parties qu’on considérerait uniquement par la seule pensée, puisqu’elle est une essence qui existe proprement par elle-même et une puissance qui a réellement sa propre force;

– ni comme une autre à travers une autre. Car il n’y a pas de médiation de relation, comme de l’effet à la cause, entre ce qui est totalement identique et sans relation;

– ni comme une autre à partir d’une autre. Car la Trinité n’est pas produite à partir de l’Unité, puisqu’elle est sans venue à l’être et se produit elle-même au jour.

Au contraire, nous disons et pensons que la même est en vérité Unité et Trinité; Unité selon le principe (logos) de l’essence et Trinité selon le mode (tropos) de l’existence.

La même est tout entière Unité sans être partagée par les Hypostases, et la même est tout entière Trinité en qui l’Unité n’entraîne pas de confusion. Ainsi n’introduit– on pas de polythéisme par un partage, ni d’athéisme par une confusion. Fuyant l’un et l’autre, resplendit la conception [de Dieu] selon le Christ. J’appelle conception chrétienne la proclamation nouvelle de la vérité: « En lui il n’y a ni mâle ni femelle » (CoI3/n) – c’est- à-dire pas de marque ni de passions de la nature soumise à la corruption et à la génération – « ni grec ni juif» – c’est- à-dire pas de conceptions opposées sur Dieu – « ni circoncision ni incirconcision» – c’est-à-dire pas de religions différentes issues de ces conceptions opposées. La religion de la circoncision, à travers les symboles de la Loi, considère comme mauvaise la création visible et accuse le Créateur d’être l’auteur des maux. La religion de l’incirconcision déifie, à cause des passions, la création visible et dresse la créature contre le Créateur. Tous deux ensemble aboutissent au même mal, l’injure à Dieu. «Ni barbare ni Scythe » – c’est-à-dire pas de distension du libre vouloir qui pousse une nature unique à se révolter contre elle- même. Par cette distension s’est introduite parmi les hommes pour les détruire la loi antinaturelle qui les fait s’entretuer. «Ni esclave ni homme libre » – c’est-à-dire pas de division d’une même nature en opposition avec le libre vouloir. Cette division fait mépriser celui qui est par nature digne du même honneur et elle a pour corollaire l’attitude des despotes qui tyrannisent la dignité de l’image [divine]. «Mais le Christ est tout en tous» (Col 3/11), lui qui, par ce qui surpasse la nature et la loi, opère la configuration dans l’Esprit au Royaume sans commencement, configuration naturellement caractérisée – comme il a été montré – par l’humilité et la douceur du cœur. Leur concours fait voir la perfection de l’homme créé selon le Christ (Col 1/28). En effet tout homme humble est aussi tout à fait doux et tout homme doux est aussi tout à fait humble : humble parce qu’il sait que son être lui vient d’un prêt, doux parce qu’il sait utiliser les puissances naturelles qui lui ont été données; parce qu’il les met au service de la raison (logos) pour faire naître la vertu, et parce qu’il réprime parfaitement leur activité sensible. C’est pourquoi cet homme est toujours en mouvement vers Dieu par son intellect ; même s’il fait l’expérience simultanée de tout ce qui peut affliger le corps, il ne se meut nullement selon ses sens et il n’imprime en son âme aucune trace d’affliction pour l’y substituer à une attitude joyeuse, car il ne pense pas qu’une souffrance sensible soit une privation du bonheur. En effet il sait qu’il n’y a qu’un seul bonheur : la vie commune de l’âme avec le Verbe dont la privation est une mutilation éternelle qui circonscrit naturellement tous les âges. Et c’est pourquoi, abandonnant son corps et tout ce qui est du corps, il se porte intensément vers cette vie commune avec Dieu, pensant que le seul dommage – même s’il était maître de tout ce qu’il y a sur la terre – serait d’être frustré de la divinisation de grâce qu’il poursuit.

Purifions-nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit (2 Co 7/1) afin de sanctifier le Nom de Dieu en étouffant la concupiscence qui courtise les passions de manière inconvenante et, par la raison, enchaînons l’agressivité que les plaisirs incitent à une fureur désordonnée. Ainsi nous accueillerons le Règne de Dieu le Père qui vient par la douceur

 

 

PRIÉRE

4 avril, 2014

http://www.spiritualite-chretienne.com/mort/accompagnement.html

PRIÉRE

Jean Paul Dufour
Extrait de « Veillez et Priez » – Recueil de la prière chrétienne

Seigneur Dieu, Père tout-puissant,
Seigneur Jésus-Christ, mon Seigneur,
Marie, ma douce maman,
je sais que je ne suis pas seul,
je veux croire que vous êtes là tout près de moi,
mais je souffre, j’ai mal,
ne m’abandonnez pas dans ma peine,
aidez-moi à ne pas désespérer.
Je vous en supplie, portez ma peine,
venez à mon secours
car l’être que j’aimais n’est plus.
Je ne le vois plus, je n’entends plus sa voix, son pas,
je ne devine plus sa présence près de moi.
Je sais Seigneur que tu es ressuscité des morts,
je sais que tu m’as racheté à la vie éternelle,
je sais que la mort ne s’arrête pas là,
qu’elle n’est qu’un passage.
Je sais que tu es la résurrection et la vie,
je sais que l’être que j’aimais est né d’une nouvelle vie,
près de toi, en toi, pour toujours.
Je sais que tu m’appelleras aussi un jour
près de toi où je retrouverai celui que j’aime
et qui m’aime encore plus fort aujourd’hui.
Je sais que par toi, la vie triomphe de la mort,
que tu ne me veux pas abattu.
Mais je souffre Seigneur, viens à ma rencontre,
aide-moi je t’en supplie à porter la Croix
qui pèse aujourd’hui si lourd sur mes épaules.
Soulage-moi Seigneur, le fardeau est trop lourd,
j’ai peur de défaillir, mon cœur et ma raison se brisent.
Viens à mon secours, Seigneur,
du fond de ma nuit, je t’appelle.
Je t’aime Seigneur.
Garde mon corps, mon âme, mon esprit dans l’espérance ;
j’ai confiance en toi Seigneur Jésus,
je veux avoir confiance en toi.
Fais-moi voir, fais-moi sentir ta lumière,
dans cette nuit qui m’accable.
Reçois, Seigneur Dieu, l’âme de celui que j’aime,
ne regarde pas ses péchés,
écoute mes prières.
O Père très bon et miséricordieux, ne retiens que le bien
qu’il a pu faire quand il était parmi nous.
Tu connais la nature humaine,
faible et pécheresse que Ton Fils a voulu pourtant
épouser pour nous sauver.
O Seigneur, reçois l’âme de …
Pardon et miséricorde, pour lui, pour nous,
je t’en supplie, Seigneur.
Et donne-moi la force,
donne-moi ta force pour poursuivre ma route dans l’épreuve
afin que nous soyons un jour à jamais réunis
dans notre patrie,
en Toi, avec …
en Dieu et avec notre Mère.
Amen.

PRIÈRE POUR OBTENIR LA FOI

25 février, 2014

http://www.jardinierdedieu.com/article-priere-pour-obtenir-la-foi-112795988.html

PRIÈRE POUR OBTENIR LA FOI

Publié le 25 novembre 2012 par Jardinier de Dieu

[…] La foi est une grâce.
« Tous, dit saint Paul, n’ont pas obéi à la Bonne Nouvelle » (Rm 10, 16).
Et alors qu’en sera-t-il de nous ?
Serons-nous parmi les heureux qui auront le don de la foi ?
Oui, répondons-nous ;
mais c’est un don qu’il faut considérer comme précieux,
qu’il faut garder,
dont il faut jouir et vivre.
Et il faut le demander par la prière,
comme cet homme de l’Evangile:
« Oui, je crois Seigneur, mais aide mon incrédulité » (Mr 9, 24).

Voulons-nous prier par exemple comme ceci :
Seigneur, je crois : je veux croire en Toi.

O Seigneur, fais que ma foi soit entière, sans réserves, et qu’elle pénètre dans ma pensée, dans ma façon de juger les choses divines et les choses humaines;
O Seigneur, fais que ma foi soit libre; qu’elle ait le concours personnel de mon adhésion, accepte les renoncements et les devoirs qu’elle comporte et qu’elle exprime le meilleur de ma personnalité: je crois en Toi, Seigneur;
O Seigneur, fais que ma foi soit certaine; forte d’une convergence extérieure de preuves et d’un témoignage intérieur de l’Esprit Saint, forte de sa lumière rassurante, de sa conclusion pacifiante, de son assimilation reposante;
O Seigneur, fais que ma foi soit forte, qu’elle ne craigne pas les contrariétés des problèmes, dont est remplie l’expérience de notre vie avide de lumière, qu’elle ne craigne pas l’adversité de ceux qui la discutent, l’attaquent, la refusent, la nient; mais qu’elle se renforce de la preuve de ta vérité, qu’elle résiste à l’usure des critiques, qu’elle se renforce continuellement en surmontant les difficultés dialectiques et spirituelles dans lesquelles se déroule notre existence temporelle.
O Seigneur, fais que ma foi soit joyeuse et qu’elle donne paix et allégresse à mon esprit, le rende capable de prier avec Dieu et de converser avec les hommes, de telle manière que transparaisse dans le langage sacré et profane la béatitude intérieure de son heureuse possession;
O Seigneur, fais que ma foi soit active et donne à la charité les raisons de son développement, de manière qu’elle soit vraiment amitié avec Toi, et qu’elle soit dans les travaux, dans les souffrances, dans l’attente de la révélation finale, une recherche continue de foi, un témoignage constant, un aliment d’espérance;
O Seigneur, fais que ma foi soit humble et qu’elle ne croit pas se fonder sur l’expérience de mon esprit et de mon sentiment; mais qu’elle rende témoignage à l’Esprit Saint, et qu’elle n’ait d’autre garantie que dans la docilité à la Tradition et à l’autorité du magistère de la Sainte Eglise. Amen.
Et que se conclue ainsi, pour Nous aussi, pour vous tous l’année de la foi avec Notre Bénédiction Apostolique.

JE VOUS SALUE, MARIE : UNE LONGUE HISTOIRE

20 février, 2014

http://www.revue-kephas.org/02/2/Guillaume127-133.html

JE VOUS SALUE, MARIE : UNE LONGUE HISTOIRE

MGR PAUL-MARIE GUILLAUME

Avril-Juin 2002

(beaucoup de notes sur le site)

Comparée à l’histoire du « Notre Père », celle du « Je vous salue, Marie » est beaucoup plus complexe. Pour le Pater, il n’y a pas de problème, même si les Évangiles de Luc et de Matthieu nous en donnent deux expressions un peu différentes, reflets probables des diverses façons dont les communautés chrétiennes primitives l’ont récité.
L’histoire de l’Ave Maria dure quinze siècles environ, et nous ne pouvons la suivre pas à pas car nous la connaissons mal. Mais nous avons assez de points de repère pour nous en faire une idée exacte, même si elle reste incomplète.
Il nous faut d’abord distinguer nettement les deux parties de la prière : la première sous forme de louange et la deuxième sous forme de supplication. La première a existé longtemps toute seule. C’est d’elle qu’il va d’abord être question.

La première partie de l’Ave Maria : sa genèse
À première vue, elle se compose de deux petits extraits de l’Évangile de Luc : la salutation de l’ange (1, 28) et la réponse d’Élisabeth à Marie (1, 42). Seuls les noms de Marie et de Jésus ont été ajoutés. À y regarder de plus près, les références semblent plus complexes !
Vous êtes bénie entre toutes les femmes : qui parle ?
Ces mots sont-ils à mettre dans la bouche d’Élisabeth ou dans celle de l’ange, ou dans l’une et l’autre ?
La plupart des éditions actuelles de l’Évangile les attribuent à Élisabeth. Mais l’édition du Nouveau Testament du Père Merk les introduit en Lc 1, 28, en les mettant toutefois entre parenthèses. Dans son commentaire de saint Luc, le Père Lagrange écrivait que l’attribution à Gabriel avait « d’excellentes autorités, mais qui sont suspectes d’avoir harmonisé avec v. 42. »1
Quelles sont ces autorités qui mettent la bénédiction dans la bouche de l’ange ? Dès le milieu du IIe siècle, le Protévangile de Jacques (11,1) et le Diatessaron de Tatien. Au tournant des IIe et IIIe siècles, Tertullien dans Le Voile des vierges2, puis, au IVe siècle, Eusèbe de Césarée3. Au IVe siècle, en commentant Tatien, Ephrem le Syrien souligne la double bénédiction de l’ange et d’Élisabeth : « Et Élisabeth confirma cette parole, disant une nouvelle fois : Tu es bénie parmi les femmes. »4 Saint Ambroise connaît lui aussi l’attribution à l’ange.5 Cette leçon (= version) se trouve aussi dans le Codex Ephraemi du Ve siècle, dans le Codex Bezae des Ve–VIe siècles, ainsi que dans le Syriaque et la Vulgate. On la retrouve plus tard dans la liturgie en usage à Sainte-Marie Antique à Rome (en 650), ainsi que dans la liturgie byzantine.6
Que conclure ? Il est certain que, même si cette leçon n’est pas originale, elle est « très ancienne ».7 On a souligné que « ce mécanisme de mémoire traduit l’ancienneté plus grande encore du rapprochement de versets évangéliques pour la construction d’une formule de prière ». 8

Le nom de Marie : des usages variables
Dans le salut de l’ange, le nom de Marie n’est pas mentionné. C’est « pleine de grâce » qui est le nom de Marie sur les lèvres de Dieu. Il est bien difficile de saisir à quel moment de l’histoire ce nom a été introduit. Il est probable que, dès l’instant où l’on a utilisé le salut de l’ange comme prière, l’on a ajouté « Marie ».
Le premier témoignage semble être le graffito « Salut, Marie », écrit en grec sur un mur auprès de la grotte de l’Annonciation à Nazareth et datant du IIIe–IVe siècles. Le nom de Marie se trouve aussi sur deux ostraca égyptiens des VIe–VIIe siècles, chez Ildefonse de Tolède au VIIe siècle et chez Pierre Damien au XIe siècle. En revanche, au VIIIe siècle, Jean Damascène prêche longuement sur l’Annonciation en répétant sans cesse : « Salut, pleine de grâce », mais sans jamais y ajouter « Marie ». De même, l’Hymne acathiste (= à chanter sans s’asseoir), si important dans la liturgie byzantine à partir du VIIIe siècle au moins, qui chante plus de cent cinquante fois « Salut », suivi d’un titre marial – une véritable litanie –, ne dit jamais : « Salut, Marie », ni d’ailleurs : « Salut, pleine de grâce », même si toute la prière est un développement de la salutation de Gabriel. Le nom de Marie apparaît une seule fois dans une antienne d’introduction.

L’usage liturgique précoce
C’est dans la liturgie que l’on décèle les premières formules annonciatrices de la première partie de l’Ave Maria.
En Orient, la Liturgie de saint Jacques des IVe–Ve siècles chante « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie parmi les femmes et béni le fruit de ton sein, car tu as engendré le sauveur de nos âmes » (même texte dans la Liturgie de saint Marc).
Les deux ostraca égyptiens sont les humbles témoins de ce qui devait être entendu dans les liturgies. L’un d’eux commence par « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi » et porte, dans les dernières lignes, « Salut, Marie ». Le second commence par « Salut, Marie, pleine de grâce » et porte au verso « Salut, pleine de grâce, Marie; le Seigneur avec toi; tu es bénie parmi les femmes et béni est le fruit de ton sein, car tu as conçu le Christ, le Fils de Dieu, le rédempteur de nos âmes ».
La fête byzantine de l’Annonciation (aux VIe–VIIe siècles), « qui nous fait sans aucun doute entrer le plus avant dans la grande mariologie byzantine » (L. Bouyer9), contient plusieurs textes qui expriment la foi de l’Église dans le rôle de Marie :
« Salut, toute bénie et remplie de la grâce de Dieu. Béni soit le fruit divin et immortel de vos entrailles, Lui qui par vous accorde au monde entier sa grande pitié.
« Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous; vous enfanterez le Fils qui procède du Père avant les siècles et qui sauvera son peuple de ses offenses.
« Salut, toute pleine de grâce, le Seigneur est avec vous; salut, pure Vierge; salut, épouse non épousée; salut, Mère de vie; béni est le fruit de vos entrailles ! »10
Au VIIIe siècle, Jean Damascène a la formule liturgique : « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Tu es béni entre les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. »11 Il ne manque plus que les noms de Marie et de Jésus.
En Occident, la première partie de l’Ave Maria est introduite dans la liturgie latine aux VIe–VIIe siècles, par le pape saint Grégoire le Grand, ou par quelqu’autre personnage moins célèbre. On la trouve en effet au chant d’offertoire du IVe dimanche de l’Avent : Ave Maria, gratia plena : Dominus tecum : benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui. Il peut s’agir d’un remploi de l’antienne d’offertoire du mercredi des Quatre-Temps d’hiver, le jour où l’on lisait l’Évangile de l’Annonciation (les Messes des Quatre-Temps sont parmi les plus anciennes de la liturgie romaine). Quelle qu’en soit l’origine, il convient de remarquer que cette antienne ne s’est jamais terminée par « Jésus ».12
La première partie de l’Ave Maria devient une prière usuelle au Moyen-Âge
Malgré son introduction précoce dans la liturgie, l’Ave Maria met du temps à se populariser13. Certes, au VIIe siècle, Ildefonse, évêque de Tolède, récite plusieurs fois l’Ave Maria lors d’une vision, en se mettant à genoux. Mais il s’agit d’un témoignage exceptionnel. En fait, il faut attendre le XIe siècle pour être assuré, avec le témoignage de saint Pierre Damien († 1072), que l’Ave Maria devient une prière populaire en faveur. Il rapporte d’un clerc qu’il récitait chaque jour l’Ave Maria jusqu’à benedicta tu in mulieribus14.
Au XIIe siècle, qui connaît un grand essor de la piété mariale, Amédée de Lausanne, abbé de l’abbaye cistercienne de Hautecombe († vers 1159), est, semble-t-il, le premier à ajouter le nom de « Jésus ». Cette addition est peut-être due à l’intention d’introduire la doxologie finale de l’homélie qui s’achève ainsi : « Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes, et béni le fruit de ton sein, Jésus Christ, qui est par dessus toutes choses le Dieu béni dans les siècles des siècles. »15 À la même époque, un ermite du Hainaut, saint Albert, disait l’Ave Maria en faisant cent fois par jour des génuflexions.
C’est à Paris que la Salutation angélique est prescrite pour la première fois : en 1198, l’évêque exhorte à la récitation de l’Ave Maria avec le Pater et le Credo. Vers 1210, les statuts synodaux de Paris – qui préparent les décisions du grand concile de Latran IV de 1215 – invitent tous les chrétiens à apprendre et à réciter l’Ave Maria.
Désormais, à partir du XIIIe siècle donc, les points de repère se multiplient. En voici quelques exemples. Vers 1230, un chapitre général des Chartreux demande aux prieurs d’apprendre aux novices convers l’Ave Maria, en plus du Pater et du Credo. En 1261, un chartreux du diocèse de Nevers « avait résolu au fond de son cœur d’offrir à la Vierge, le jour comme la nuit, cent fois l’Ave angélique suivi de la béatification du fruit de son sein. »16 C’est dans un bréviaire des Chartreux de la première moitié du XIVe siècle qu’on aura la première apparition de la récitation de l’Ave Maria avant les Heures.
Un compagnon de saint Dominique était mort en tenant en main une cordelette de nœuds qui lui servait à compter ses Ave. Il en récitait des milliers par jour17. En 1266, le chapitre général des Dominicains demande aux frères convers de dire chaque jour l’Ave Maria en nombre égal à celui du Pater dans leur office. Saint Thomas d’Aquin († 1274) compose un court commentaire de l’Ave Maria jusqu’à benedictus fructus ventris tui. Il n’est donc pas étonnant que, dès 1277, les béguines de Gand, dirigées par les Dominicains, récitent chaque jour trois fois cinquante Ave Maria18. Sainte Mechtilde de Magdebourg († 1280), profondément attachée à l’Ordre dominicain, récite chaque jour trois Ave Maria en l’honneur du Père, du Fils et du Saint Esprit. Au même moment, entre 1200 et 1250, dans les pays du nord de l’Europe, certaines cloches portaient des inscriptions comme celle-ci : « Maître Jacques m’a faite. Il m’a donnée à … pour l’âme de sa chère épouse… Que Dieu bénisse celui qui m’a érigée. Je te salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie entre toutes les femmes. »19
Le témoignage de sainte Gertrude d’Helfta (1256–1302/3) est particulièrement intéressant, car on voit comment la dévotion à la Vierge Marie prépare l’usage du Rosaire et inclut déjà la supplication de la seconde partie de l’Ave Maria.
À la fête de l’Annonciation, au cours de la récitation de l’Invitatoire Ave Maria, « Gertrude vit trois ruisseaux impétueux jaillir de leur source du Père, du Fils et du Saint Esprit, et couler dans le cœur de la Vierge-Mère pour remonter avec la même rapidité à leur source divine (…) À chaque Ave Maria récité dévotement par les fidèles, ces trois ruisseaux venaient cerner de toutes parts la bienheureuse Vierge, traverser son cœur très saint et remonter vers leur source première en produisant d’admirables effets (…) Les fidèles, en répétant cette salutation, sentent se renouveler en eux tout le bien qui leur est venu par le mystère de l’Incarnation. »20 Gertrude apprend de Marie à réciter chaque jour de l’octave de l’Annonciation quarante-cinq Ave Maria, « en mémoire des jours que le Seigneur mit à croître dans son sein. » (p. 143)
Déjà, en récitant cette première partie de l’Ave Maria, Gertrude comprend qu’il faut prier pour les souffrants, pour la persévérance des pénitents, pour le pardon des pécheurs (p. 143). À chaque Ave Maria, il fallait ajouter ces mots, tirés de la Lettre aux Hébreux (1, 3) : « Jésus splendeur de la clarté paternelle et figure de sa substance ». (p. 145)
À la fête de l’Assomption, Gertrude, malade, « ne pouvait malgré son désir réciter autant d’Ave Maria que la bienheureuse Vierge avait passé d’années sur la terre. »21 Pour la Nativité de Marie, elle récite autant d’Ave Maria que de jours de la présence de Marie dans le sein de sa Mère22. À Complies, « elle offrit à la bienheureuse Vierge 150 Ave Maria (…) lui demandant de daigner l’assister à l’heure de la mort avec toute sa tendresse maternelle. » (p. 431) Pour une jeune fille défunte, toutes les Sœurs récitent le Psautier en ajoutant après chaque psaume un Ave Maria.23
La récitation de la première partie de l’Ave Maria s’est donc généralisée en Occident à partir du XIe siècle. Au XIVe siècle, plusieurs synodes des pays nordiques prennent la même mesure que le synode parisien de 1210. Il s’agit peut-être de contraindre des récalcitrants; il s’agit plus sûrement d’entériner une pratique bien enracinée. On avait l’habitude d’entendre les prédicateurs la réciter avant le sermon, on la gravait sur les pierres et sur les cloches des églises, surtout celle destinée à sonner le glas, tout particulièrement dans les pays nordiques.24
Sauf exception (on a vu celle d’Amédée de Lausanne), la prière s’arrête à ventris tui. Le nom de Jésus est omis. Selon de vieux documents, c’est le pape Urbain IV (1261–1264) qui a accordé une indulgence pour l’addition du nom de Jésus Christ. Ensuite cette clausule se répandra assez vite, à la fin du XIVe et au XVe siècle.25
La seconde partie de l’Ave Maria : le cri de la supplication
Dom Capelle écrit : « Incoerciblement, vers la toute-puissance suppliante le peuple chrétien pousse son cri lorsqu’il s’adresse à Marie. Il ne saurait se contenter de la louer. C’est lui qui a fait de l’Ave Maria l’appel des pécheurs. »26
Dès le IIIe siècle, le Sub tuum, découvert en grec sur un papyrus, est une prière de supplication à Marie, Mère de Dieu. Au IVe siècle, saint Augustin achève un sermon en priant Marie pour les différentes catégories de chrétiens.27
Dans la liturgie byzantine de l’Annonciation, louange et supplication se mêlent : « Salut, pleine de grâce ! C’est de vous que nous vient le salut, le Christ notre Dieu qui, ayant assumé notre nature, l’a élevée à la hauteur de la sienne. Priez-le de sauver nos âmes. »28 Au VIIIe siècle, saint André de Crète parle de Marie « par laquelle, pécheurs, nous recevons la faveur de la divinité. »29
Dans la Divine Comédie, Dante († 1321) écrit : « …et le fruit de vos entrailles que je prie de nous garder du mal, Jésus-Christ (…) Priez Dieu pour nous de nous pardonner et de nous donner la grâce de vivre de telle sorte ici-bas qu’il nous donne le paradis à notre mort. » Un peu plus tard, un bréviaire cartusien de 1350 porte : Sancta Maria, ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis, Amen30 et, au siècle suivant, saint Bernardin de Sienne, dans un sermon sur la Passion, est le témoin de la formule : « Sainte Marie, priez pour nous pécheurs. »31
Vers la fin du XIVe siècle on récite donc l’Ave Maria dans sa version longue, au moins dans certaines régions de l’Europe.32 Ce sont les bréviaires du XVIe siècle (celui des Trinitaires de 1514, des Franciscains de 1525, des Chartreux de 1562) qui donnent la formule complète encore en usage aujourd’hui. Elle est introduite dans le bréviaire romain révisé, édité par le pape saint Pie V en 1568.
Entre la salutation de l’ange Gabriel et la consécration officielle de l’Ave Maria, il y a donc une longue histoire de plus de 1500 ans. C’est le lent développement de la prière mariale que nous exprimons lorsque, à longueur de vie, nous égrenons nos « Je vous salue, Marie ». Un mot de saint Grégoire de Nysse (IVe siècle) peut servir de conclusion. Dans une homélie de Noël, il définit la salutation de l’ange comme « les paroles de la mystagogie », c’est-à-dire de l’initiation au mystère de Dieu.33 C’est dire combien la prière de l’Ave Maria n’est pas simplement un acte de piété mais un acte de foi dans le mystère de Dieu avec les hommes, inauguré au jour de l’Annonciation.

PRIÈRES DE JEAN-PAUL II

11 février, 2014

http://www.spiritualite-chretienne.com/Jean-Paul_2/prieres.html

PRIÈRES DE JEAN-PAUL II
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Dernier message de Jean-Paul II : La Miséricorde Divine
Acte d’abandon à la Miséricorde
Prière à la Sainte Famille
Prières à Marie
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Dernier message de Jean-Paul II : La Miséricorde Divine
Le joyeux Alléluia de Pâques résonne encore aujourd’hui. La page de l’Evangile d’aujourd’hui, de Saint Jean, souligne que le ressuscité, le soir de ce jour-là, est apparu aux apôtres et « leur a montré ses mains et son côté » (Jn 20, 20), c’est-à-dire les signes de sa douloureuse Passion, imprimés de façon indélébile dans son corps même après la Résurrection. Ses plaies glorieuses, qu’il a fait toucher à Thomas l’incrédule huit jours plus tard, révèlent la Miséricorde de Dieu, qui « a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils » (Jn 3, 16). Ce mystère d’amour est au centre de la liturgie d’aujourd’hui, en ce dimanche in Albis, dédié au culte de la Miséricorde Divine.
A l’humanité qui parfois semble perdue et dominée par le pouvoir du mal, de l’égoïsme et de la peur, le Seigneur ressuscité offre le don de son amour qui pardonne, réconcilie, et rouvre l’âme à l’espérance. C’est un amour qui convertit les cœurs et donne la paix. Combien le monde a besoin de comprendre et d’accueillir la Miséricorde Divine !
Seigneur, qui par ta mort et ta résurrection révèle l’amour du Père, nous croyons en toi et avec confiance nous te répétons aujourd’hui : « Jésus, j’ai confiance en toi. Aie miséricorde de nous et du monde entier ».
La solennité liturgique de l’Annonciation, que nous célébrerons demain, nous pousse à contempler avec les yeux de Marie, l’immense mystère de cet Amour Miséricordieux qui jaillit du Cœur du Christ. Puissions-nous, aidés par elle, comprendre le vrai sens de la joie pascale, qui se fonde sur cette certitude : celui que la Vierge a porté dans son sein, qui a souffert et qui est mort pour nous, est vraiment ressuscité. Alléluia !
Jean-Paul II
Message posthume pour le Dimanche 3 avril 2005, Fête de la Miséricorde Divine.

ACTE D’ABANDON À LA MISÉRICORDE
Seigneur, voilà plus de soixante-cinq ans que Tu m’as fait le don inestimable de la vie, et depuis ma naissance, Tu n’as cessé de me combler de tes grâces et de ton amour infini.
Au cours de toutes ces années se sont entremêlés de grandes joies, des épreuves, des succès, des échecs, des revers de santé, des deuils, comme cela arrive à tout le monde.
Avec ta grâce et ton secours, j’ai pu triompher de ces obstacles et avancer vers Toi.
Aujourd’hui, je me sens riche de mon expérience et de la grande consolation d’avoir été l’objet de ton amour.
Mon âme te chante sa reconnaissance.
Mais je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, handicapées, impotentes et souvent n’ont plus la force de Te prier, d’autres ont perdu l’usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T’atteindre à travers leur monde irréel. Je vois agir ces gens et je me dis : « Si c’était moi ? »
Alors, Seigneur, aujourd’hui même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T’offre à l’avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux que si l’une ou l’autre de ces épreuves m’arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes. Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide.
Si, un jour, la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration.
Si, un jour, un état d’inconscience prolongée devait me terrasser, je veux que chacune de ces heures que j’aurai à vivre soit une suite ininterrompue d’actions de grâce et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d’amour. Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement.
Jean-Paul II
in Les Annales d’Ars – n° 269

PRIÈRE À LA SAINTE FAMILLE
O Sainte Famille de Nazareth, communauté d’amour de Jésus, Marie et Joseph, modèle et idéal de toute famille chrétienne, nous te confions nos familles.
Ouvre le cœur de chaque foyer domestique à la foi, à l’accueil de la parole de Dieu, au témoignage chrétien, pour qu’il devienne une source de nouvelles et saintes vocations.
Dispose l’esprit des parents, afin que, avec une prompte charité, un soin plein de sagesse et une tendre piété, ils soient pour leurs enfants des guides sûrs vers les biens spirituels et éternels.
Suscite dans l’esprit des jeunes une conscience droite et une volonté libre pour que, grandissant « en sagesse, en âge et en grâce », ils accueillent généreusement le don de la vocation divine.
Sainte Famille de Nazareth, fais que nous tous, en contemplant et en imitant la prière assidue, l’obéissance généreuse, la pauvreté digne et la pureté virginale vécues en ton sein, nous nous disposions à accomplir la volonté de Dieu et à accompagner avec une prévoyante délicatesse tous ceux qui, parmi nous, sont appelés à suivre de plus près le Seigneur Jésus, qui « s’est livré lui-même pour nous ».
Jean-Paul II
Rome, 26 décembre 1993

PRIÈRES À MARIE
Je te salue Marie, Femme pauvre et humble,
bénie du Très-Haut !
Vierge de l’espérance, prophétie des temps nouveaux,
nous nous associons à ton hymne de louange
pour célébrer les miséricordes du Seigneur,
pour annoncer la venue du Règne
et la libération totale de l’homme.
Je te salue Marie, humble servante du Seigneur,
glorieuse Mère du Christ !
Vierge fidèle, sainte demeure du Verbe,
enseigne-nous à persévérer dans l’écoute de la Parole,
à être dociles à la voix de l’Esprit,
attentifs à ses appels dans l’intimité de notre conscience
et à ses manifestations dans les événements de l’histoire.
Je te salue Marie, Femme de douleur,
Mère des vivants !
Vierge épouse auprès de la Croix, nouvelle Ève,
sois notre guide sur les routes du monde,
enseigne-nous à vivre et à répandre l’amour du Christ,
enseigne-nous à demeurer avec Toi
auprès des innombrables croix
sur lesquelles ton Fils est encore crucifié.
Je te salue Marie, Femme de foi,
première entre les disciples !
Vierge, Mère de l’Église, aide-nous à rendre
toujours compte de l’espérance qui est en nous,
ayant confiance en la bonté de l’homme
et en l’amour du Père.
Enseigne-nous à construire le monde, de l’intérieur :
dans la profondeur du silence et de l’oraison,
dans la joie de l’amour fraternel,
dans la fécondité irremplaçable de la Croix.
Sainte Marie, Mère des croyants,
Notre-Dame de Lourdes,
prie pour nous.
Amen.
Jean-Paul II
Prière de conclusion du chapelet, le samedi 14 août 2004, à Lourdes.

1. Reine de la paix, prie pour nous !
En la fête de ton Immaculée Conception
je reviens te vénérer, O Marie,
au pied de cette effigie, qui de la place d’Espagne permet
à ton regard maternel d’embrasser cette antique ville de Rome,
si chère à mes yeux.
Je suis venu ici, ce soir, te rendre l’hommage
de ma sincère dévotion. C’est un geste dans lequel s’unissent à moi
en cette Place, d’innombrables Romains,
dont l’affection m’a toujours accompagné
tout au long des années de mon service sur le Siège de Pierre.
Je suis ici avec eux pour commencer le cheminement
vers le cent cinquantième anniversaire du dogme
que nous célébrons aujourd’hui avec une joie filiale.
2. Reine de la paix, prie pour nous !
Notre regard se tourne vers toi avec une plus grande anxiété,
nous avons recours à toi avec une confiance plus insistante
en ces temps marqués par de nombreuses incertitudes et craintes
pour le destin présent et futur de notre Planète.
A Toi, prémices de l’humanité sauvée par le Christ,
finalement libérée de l’esclavage du mal et du péché,
nous élevons ensemble une supplication sincère et confiante :
entends le cri de douleur des victimes
des guerres et de tant de formes de violence,
qui ensanglantent la Terre.
Dissipe les ténèbres de la tristesse et de la solitude,
de la haine et de la vengeance.
Ouvre l’esprit et le cœur de tous à la confiance et au pardon !
3. Reine de la paix, prie pour nous !
Mère de miséricorde et d’espérance,
obtient pour les hommes et les femmes du troisième millénaire
le don précieux de la paix :
paix dans les cœurs et dans les familles, dans les communautés et entre les peuples ;
paix surtout pour les nations
où l’on continue chaque jour à combattre et à mourir.
Fait que tout être humain, de toutes les races et de toutes les cultures,
rencontre et accueille Jésus,
venu sur la Terre dans le mystère de Noël
pour nous donner « sa » paix.
Marie, Reine de la paix,
donne-nous le Christ, la vraie paix du monde !
Jean-Paul II
Prière du lundi 8 décembre 2003, en la fête de l’Immaculée Conception.

VIERGE MARIE, MÈRE DE L’EGLISE, SOIS LA MÈRE DE NOS FAMILLES.

Que grâce à ton aide maternelle, toute famille chrétienne puisse devenir vraiment une « petite Eglise », dans laquelle se reflète et revive le mystère de l’Eglise du Christ !
Toi qui es la servante du Seigneur, sois l’exemple de l’accueil humble et généreux de la volonté de Dieu !
Toi qui fus la Mère douloureuse au pied de la croix, sois là pour alléger les souffrances et essuyer les larmes de ceux qui sont affligés par les difficultés de leurs familles !
Que le Christ Seigneur, Roi de l’univers, Roi des familles, soit présent, comme à Cana, dans tout foyer chrétien, pour lui communiquer lumière, joie, sérénité et force.
Que toute famille sache apporter généreusement sa contribution à l’avènement de son règne dans le monde.
Au Christ, à toi Marie, nous confions nos familles.
Jean-Paul II
Prière dite le 15 août 1994, dans le cadre du pèlerinage national à Lourdes.

O MÈRE DE L’EGLISE,
Fais que l’Eglise vive dans la liberté et dans la paix pour accomplir sa mission de salut, et qu’à cette fin surgisse en elle une nouvelle maturité de foi et d’unité intérieure.
Nous te prions pour que, grâce à l’Esprit Saint, la foi s’approfondisse et s’affermisse dans tout le peuple chrétien, pour que la communion l’emporte sur tous les germes de division, pour que l’espérance soit ravivée chez ceux qui se découragent.
Nous te prions pour les vocations sacerdotales et religieuses, pour la vitalité de l’Eglise sur place et dans l’entraide missionnaire.
Réconcilie ceux qui sont dans le péché, guéris ceux qui sont dans la peine, relève ceux qui ont perdu l’espérance et la foi.
A ceux qui luttent dans le doute, montre la lumière du Christ.
Amen.
Jean-Paul II
Mai 1991

Vierge Marie, Mère du Christ et Mère de l’Eglise, avec joie et admiration, nous nous unissons à ton Magnificat : ton chant d’amour reconnaissant.
Avec Toi, nous rendons grâce à Dieu, dont « l’amour s’étend d’âge en âge », pour notre splendide vocation de baptisés.
Appelés par Dieu, chacun personnellement, à vivre en communion d’amour avec Lui, nous sommes envoyés pour rayonner la lumière du Christ.
Au seuil de ce nouveau millénaire, Lui seul donne un sens à notre vie. Son Amour nous permet d’avancer sur la route avec confiance.
Ton cœur de Mère se préoccupe sans cesse des nombreux dangers et des souffrances qui, souvent, nous écrasent.
Vierge courageuse, soutiens notre espérance et guide-nous pour que nous vivions toujours comme de véritables fils et filles de l’Eglise, appelés à établir sur la terre la civilisation de la Vérité et de l’Amour, selon le désir de Dieu et pour sa gloire.
Amen.
Jean-Paul II
1996

Notre Mère très sainte, en cette heure de nouvelle évangélisation, prie pour nous le Rédempteur de l’homme ; qu’il nous sauve du péché et de tout ce qui nous rend esclaves ; qu’il nous unisse par le lien de la fidélité à l’Eglise et aux pasteurs qui la guident.
Montre ton amour de Mère aux pauvres, à ceux qui souffrent et à ceux qui cherchent le règne de ton Fils.
Soutiens nos efforts pour construire le continent de l’espérance solidaire dans la vérité, la justice et l’amour.
Jean-Paul II
Chili, 4 avril 1987

 

PRIÈRES POUR LA PAIX -

30 janvier, 2014

http://maisondelapaix-normandie.org/paix-de-quoi-sagit-il/prieres-pour-la-paix/

(nombreuses et belles)

Maison de la Paix, Communauté de Notre Dame de la Paix, Sainte Mère Église, Normandie

PRIÈRES POUR LA PAIX -

Notre Père

Notre Père, qui es aux Cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous soumets pas à la tentation,
Mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire
Pour les siècles de siècles.
Amen

Je vous salue Marie
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Symbole des Apôtres
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli ; est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit-Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Prière à Notre Dame de la Paix
Prière de la Paroisse Notre Dame de la Paix à Sainte Mère Église
Notre Dame de la Paix,
en ce lieu où tant d’hommes ont payé de leur vie pour la liberté et la dignité humaine,
en ce lieu où tant d’hommes viennent marcher sur les traces de l’histoire,
nous vous choisissons comme Sainte Patronne.
Nous vous confions le monde
afin que tous les hommes se reconnaissent différents, mais frères.
Qu’ils sachent vivre dans le respect les uns des autres.
O Notre Dame ici et là vous intervenez pour rappeler la Paix.
Que l’Esprit Saint transforme les cœurs enflammés de haine en force d’amour
et les hommes en serviteurs les uns des autres.
Notre Dame depuis que Jésus vous a choisie pour être notre mère,
nous vous demandons de nous guider dans la paix
en église, en paroisse, en famille et dans chaque lieu où nous vivons.
Notre Dame de la Paix, soutenez nous. Priez pour nous.

Prière de St François d’Assise
Seigneur,
Faites de moi un instrument de votre paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Faites que je ne cherche pas tant à être consolé
que de consoler,
D’être compris que de comprendre.
D’être aimé que d’aimer.
Parce que
C’est en donnant que l’on reçoit,
C’est en s’oubliant soi-même qu’on se retrouve
C’est en pardonnant qu’on obtient le pardon.
C’est en mourant que l’on ressuscite à l’éternelle vie.

Apprends-nous Seigneur…
Père Luc Lesage, Pax Christi Lille
Apprends-nous, Seigneur,
à regarder avec tes yeux, tous les peuples de la Terre.
Aide-nous à y reconnaître chaque jour Ta présence,
afin d’y souligner l’espérance.
Apprends-nous, Seigneur,
à nous réjouir avec ceux qui connaissent la joie,
et à soutenir ceux qui sont dans l’épreuve.
Avec Toi, pour compagnon, notre cœur inondera
le monde de Ta paix.

Le sourire de Ta paix
Acat-Luxembourg
Seigneur Jésus,
aux jours de ta vie terrestre,
Tu as été le visage de la Paix de Dieu parmi les hommes.
Maintenant que Tu t’es rendu invisible,
c’est à nous, tes disciples
qu’il incombe de montrer
ton visage de lumière, d’espérance et de Paix.
A l’heure où Tu m’envoies prier
pour tous ceux qui vivent la folie de la violence
je t’adresse cette prière :
Habite-moi, Seigneur Jésus,
efface-moi en Toi,
rends moi transparent à ta présence.
Inspire-moi constamment
l’attitude à prendre,
les paroles à dire,
les silences à observer.
Apprends-moi à être le sourire de ta Paix.
Alors ma prière deviendra
pour les torturés, les tués, les disparus,
leurs familles ainsi que les bourreaux
un chemin qui les conduit vers Toi.
Amen

Prière pour la Paix
(Initiative « Religieux allemands pour la Paix »)
Dieu, Tu es le Dieu de la Vie, et tu veux que nous ayons la vie en abondance dans ta création.
Nous venons à toi, plein de peur, embarrassés et impuissants face à la violence autour de nous et en nous.
Convertis nos cœurs pour que nous soyons des hommes qui portent ta paix en monde.
Bénis, avec ton Esprit d’imagination créative et de patience, tous ceux qui marchent avec nous sur le chemin, vers ton royaume de Paix.
Envoie ton Esprit dans les cœurs de ceux qui sont pris dans la toile de la violence – en tant qu’auteurs ou victimes – et ne nous laisses jamais abandonner la recherche de dialogue avec eux.
Tu es notre Père et tu nous as montré en notre Frère Jésus Christ, comment nous pouvons vaincre la violence et instaurer la paix.

Les béatitudes de la paix
(Jean Debruynne)
Paix à toi, le pauvre à bout de souffle,
C’est l’Amour qui parle en toi.
Paix à toi, le cœur amoureux,
C’est l’Avenir qui frappe en toi.
Paix à toi qui cries,
C’est l’Espérance qui crie en toi.
Paix à toi qui as mal au ventre de Justice,
C’est le désir qui t’affame et t’assoiffe.
Paix à toi, le cœur battant,
C’est la tendresse qui tisse en toi.
Paix à toi, le veilleur,
C’est le jour qui se lève en toi.
Paix à toi, l’ingénieur de paix,
C’est Dieu qui emprunte ton visage.
Paix à toi, le torturé de Justice.
Tu es libre.
Prière pour gagner la paix
(Cardinal Etchegaray)

Qu’il est difficile de gagner la paix !
Plus difficile que de gagner une guerre. Qu’il est difficile d’être prophète de la paix ! Si je lève le doigt vers un avenir gonflé d’espoirs, les réalistes me traitent d’idéaliste : et si je le baisse sur le présent écrasé d’échecs, les utopistes me taxent de défaitiste.
Seigneur, donne-moi le courage de n’accepter que de Toi la rude vocation de prophète et d’être à tous coups perdant parmi les hommes !
Qu’il est difficile d’être pédagogue de la paix !
Au milieu de sourds qui croisent le fer des menaces, comment faire entendre la voix qui les éloigne tous de cette bordure du gouffre où à tout instant risque de s’engloutir l’humanité ?
Seigneur donne-moi l’adresse de bien expliquer que la paix n’est pas si simple que le cœur ne l’imagine, mais plus simple que la raison ne l’établit !
Qu’il est difficile de croire que la paix est entre mes mains !
Et pas seulement entre les mains des stratèges et des super-grands. Chaque jour, par ma façon de vivre avec les autres plus que par un défilé ou un manifeste, je choisis pour ou contre la paix.
Seigneur, donne-moi la lumière pour découvrir les vraies racines de la paix, celles qui plongent jusqu’au cœur de l’homme réconcilié avec Dieu !
Qu’il est difficile d’accueillir l’Évangile de la Paix !
De quelque côté que l’on se trouve, à l’Ouest comme à l’Est. Dans une jungle de fauves aux dents de fusées, comment faire comprendre que perdre son âme est encore plus dangereux que de laisser sa peau ?
Seigneur, donne-moi la force d’aider ceux qui puisent la sève des Béatitudes à briser la logique absurde et la spirale infernale de la violence !
Seigneur, tous ces crépitements autour de la paix me révèlent que le moindre accroc à la tunique de la paix fait crier l’homme. Toucher à la paix, c’est plus que toucher à un problème, c’est même plus que toucher à l’homme, c’est toucher à Dieu, à Celui que saint Paul nous présente comme étant lui-même la Paix (Ep 2, 14).
Seigneur, apprends-moi à gagner la Paix !
Amen.

Supplique dans ce temps de violence
(Christian Rogez, Pax Christi Paris / Ile de France)
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, nous t’en supplions, ne détourne pas ta face, vois : le monde que tu as créé pour la paix est en proie à la guerre, l’homme que tu as façonné à ton image est défiguré ; là où tu as voulu la vie, triomphe la mort, là où tu as voulu l’amour, triomphe la haine. L’homme qui est un loup pour l’homme peut-il te rendre grâce, chanter l’hymne de ta création ? Pour la gloire de ton Nom, Seigneur, délivre nous de ce mal et donne nous la paix.
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, en ton Fils envoyé parmi nous ton Amour veut nous réconcilier. Par sa passion et par sa mort il a brûlé nos péchés, par la puissance de sa résurrection il a vaincu le mal. Ainsi, parce qu’il est avec nous pour ce temps de violence, tournons-nous vers lui, crions lui notre détresse, qu’il nous en délivre dans l’espérance d’accomplir avec lui la rédemption, qui mène à la vie éternelle.
Dieu tout puissant et miséricordieux, notre Père, que ton Esprit qui est « Accueil absolu de tout don et don de soi en désirant n’être qu’Accueil »*, accorde à toutes les communautés, notamment en Palestine, au Liban, en Irak, en Afrique, en Colombie …, la capacité et le courage de construire contre les forces de la haine, sans cesse à l’œuvre, un mieux vivre en commun permettant au cœur de chacun de s’élargir jusqu’à aimer et à accepter l’autre dans sa différence.
Nous te le demandons par Jésus-Christ Ton Fils Notre Seigneur qui vit et règne avec Toi pour les siècles des siècles. Amen

*Richard de Saint Victor
Si tu veux la paix….
(Grand Rabbin René-Samuel SIRAT)
Si tu veux la paix, prepare…
… Surtout, ne prépare pas la guerre.
Bien au contraire, si tu veux la paix, prépare d´abord la fraternité.
Mais aussi, si tu veux la paix, prépare l´enseignement de l´amour du prochain.
Car, en effet, si tu veux la paix, donne la priorité des priorités à l´éducation.
Mais n´oublie pas : si tu veux la paix, prépare la justice et respecte la dignité de l´adversaire.
Mais aussi, si tu veux la paix, purifie les mémoires.
Si tu veux la paix, prépare la vérité.
Surtout, si tu veux la paix, prépare la solidarité.
Enfin, si tu veux la paix, prépare la miséricorde.
Alors, si tu prépares tout cela, la paix te sera donnée par surcroît.

Prière pour l’Europe
(Cardinal Carlo-Maria Martini)
Père de l’Humanité
Seigneur de l’Histoire,
Regarde ce continent auquel Tu as envoyé des philosophes,
Des législateurs et des sages,
Précurseurs de la foi en ton Fils mort et ressuscité.
Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul,
Par les prophètes, les moines et les saints,
Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs et touchées
Par la voix des réformateurs.
Regarde les peuples unis par de multiples liens et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l’esprit,
Fondée non seulement sur les accords économiques,
Mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles ;
Une Europe capable de réconciliations ethniques et œcuméniques,
Prompte à accueillir l’étranger, respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance notre devoir,
De susciter et promouvoir une entente entre les peuples qui assure, pour tous les continents,
La justice et le pain, la liberté et la paix.

Il faut arriver à se désarmer
(Patriarche Athénagoras)
Il faut mener la guerre la plus dure contre soi-même.
Il faut arriver à se désarmer.
J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible.
Mais je suis désarmé.
Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison,
de me justifier en disqualifiant les autres.
Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J’accueille et je partage.
Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.
Si l’on m’en présente de meilleurs,
ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets.
J’ai renoncé au comparatif.
Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur.
Si l’on se désarme, si l’on se dépossède,
si l’on s’ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles,
alors, Lui, efface le mauvais passé
et nous rend un temps neuf où tout est possible.

Ma paix soit avec vous
(D’après le chant d’offertoire de la messe chaldéenne
pour la fête de la Circoncision du Seigneur)
Ma paix soit avec vous. Gloire à Dieu. Paix et sécurité sur la terre, joie et espérance pour toute l’humanité sans distinction. Telle est la bonne nouvelle de la naissance et de la mission du Christ, hier, aujourd’hui et éternellement.
Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui apportent la bonne nouvelle de la paix ! Le Christ nous appelle à vivre dans l’amour, à nous éloigner des querelles : à ne pas exercer d’oppression, ni à être jaloux, à humilier, à juger. Il nous appelle à agir avec bienveillance, à effacer la discorde. Et le Seigneur récompensera nos efforts. Heureux ceux qui font œuvre de paix !Tel est l’enseignement de Jésus Christ. Il ne peut y avoir de paix sans amitié, sans un dialogue sincère. L’amour, la justice, la vérité et l’égalité sont les garants d’une paix durable.
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Seigneur de paix, puissions-nous vivre en nous respectant les uns les autres, dans un esprit de vérité et d’engagement, rejetant toute jalousie, en surmontant le mal par la patience, en l’effaçant par le pardon et en instaurant le règne de la paix par la bonté.

O Dieu notre Père, Tu es source de tout don
(Mgr Joseph Rozier, évêque de Poitiers (1973-1994)
O Dieu notre Père
Tu es source de tout don.
De Toi vient la lumière, la vie, l’amour,
De Toi vient la Paix.
La Paix est notre désir, notre rêve.
Elle manque tellement à notre monde.
Elle manque à nos cœurs qui se ferment et se révoltent.
Elle manque entre les peuples qui s’opposent et se déchirent.
Elle manque entre les Eglises qui s’ignorent et qui se blessent.
Elle manque dans les familles qui se brisent.
O Père, donne-nous ta Paix.
O Christ, c’est en Toi que la Paix a pris nom et visage.
Tu es notre Paix.
Tu as, dans ta chair, tué la haine et donné le pardon.
Tu as, dans ton message,
brisé l’indifférence et appelé au dialogue.
Tu as, dans ta vie, banni la violence et instauré la tendresse.
Ta croix victorieuse est le signe de cette communion
Toujours offerte à la multitude de tes frères.
Ta naissance et ta résurrection ont fait
resplendir sur le monde la promesse de la Paix.
«Paix sur la terre aux hommes qu’il aime».
«La Paix soit avec vous».
O Christ, donne-nous la Paix.
Esprit Saint, c’est Toi qui inscrits en nous
le Mystère de la Paix.
Tu répands dans nos cœurs
la Paix comme tu y répands l’amour.
Cette communion de vie et d’amour du Père et du Fils,
Tu en es l’expression dans le mystère divin
Tu en es l’effusion dans l’histoire du monde.
De Toi jaillit la source de la Paix
Et son ruissellement dans le monde.
Cette Paix se fait souffle pour renverser les barrières.
Elle se fait feu pour briser les indifférences.
Elle se fait don pour délivrer de la suffisance.
Elle se fait pardon pour éteindre la vengeance.
Elle se fait abandon pour désarmer l’orgueil.
Elle se fait justice pour abolir le mépris.
Cette Paix se fait silence pour nous tourner vers le Père.
Elle se fait amour pour nous donner
le goût et la passion du prochain.
Tu es l’Esprit qui change la face de la terre
Et qui, depuis l’origine, à travers les tourments de l’histoire,
Ne cesse de reconstruire le monde,
Un monde de Paix.
O Saint-Esprit de Dieu donne-nous la Paix.

Prière pour la paix
Entends ma voix, Seigneur
(Prière du pape Jean-Paul II)
Entends ma voix, Seigneur, car c’est celle des victimes de toutes les guerres et de toutes les violences entre les individus et les peuples…
Entends ma voix, car c’est celle de tous les enfants qui souffrent et qui souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et la guerre…
Entends ma voix, quand je te prie d’insuffler dans le coeur de tous les humains la sagesse de la paix, la force de la justice et la joie de l’amitié…
Entends ma voix, car je te parle pour les multitudes qui, dans tous les pays et en tous les temps, ne veulent pas la guerre et sont prêtes à parcourir la route de la paix…
Entends ma voix et donne-nous la force de savoir répondre toujours à la haine par l’amour, à l’injustice par un total engagement pour la justice, à la misère par le partage…
Entends ma voix, ô Dieu, et accorde au monde (spécialement au Moyen-Orient) ta paix éternelle.
Amen.

Marie, Reine de la paix
(Prière du Cardinal Renato R. Martino)

Que tous les fidèles adressent avec instance
des prières à la Mère de Dieu et à la Mère des hommes, elle qui entoura de ses prières les débuts de l’Eglise,
et qui, maintenant, est exaltée
au-dessus de tous les bienheureux et de tous les anges, oui, qu’ils la prient d’intercéder,
en union avec tout les saints, auprès de son Fils,
jusqu’à ce que toutes les familles des peuples,
qu’elles soient marquées du nom chrétien
ou qu’elles ignorent encore leur Sauveur,
soient réunies heureusement dans la paix
et la concorde en un seul Peuple de Dieu
pour la gloire de la très sainte et indivisible Trinité ! -
(Lumen Gentium n°69)

Pour l’Europe de l’Esprit
(Carlo Maria Cardinal MARTINI, ancien Archevêque de Milan)
Père de l’Humanité,
Seigneur de l’Histoire,
Regarde ce continent auquel tu as envoyé des philosophes,
des législateurs et des sages, précurseurs de la foi
en ton Fils mort et ressuscité ;
Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul,
par les prophètes, les moines et les saints ;
Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs
et touchées par la voix des réformateurs ;
Regarde les peuples unis par de multiples liens
et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l’Esprit,
fondée non seulement sur les accords économiques
mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles,
pour une Europe capable de réconciliations
ethniques et oecuméniques,
prompte à accueillir l’étranger,
respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance
notre devoir de susciter
et de promouvoir une entente entre les peuples qui assure,
pour tous les continents, la justice et le pain, la liberté et la paix.

Apprends-nous Seigneur…
(Père Luc Lesage, Pax Christi Lille )
Apprends-nous, Seigneur,
à regarder avec tes yeux, tous les peuples de la Terre.
Aide-nous à y reconnaître chaque jour Ta présence,
afin d’y souligner l’espérance.
Apprends-nous, Seigneur,
à nous réjouir avec ceux qui connaissent la joie,
et à soutenir ceux qui sont dans l’épreuve.
Avec Toi, pour compagnon, notre cœur inondera le monde de Ta paix.

Nous te demandons la Paix
(Gertrud von Lefort (1876-1971)
Prions pour la paix de notre terre
car la paix de la terre est malade à mourir.
Aide-la, douce Vierge Marie,
aide-nous à dire qu’à notre pauvre monde soit la paix.
Qu’à notre pauvre monde soit la paix.
Toi qui fus saluée par l’Esprit de la Paix,
obtiens-nous la paix.
Toi qui reçus en toi le Verbe de la Paix,
obtiens-nous la paix.
Toi qui donnas enfin le Saint Enfant de Paix,
obtiens-nous la paix.
Pour l’angoisse des humains,
nous te demandons la paix.
Pour les petits-enfants dormant dans leur berceau,
nous te demandons la paix.
Pour les vieillards qui veulent tant mourir chez eux,
nous te demandons la paix.
Toi la mère des sans appui,
Toi, l’ennemie des coeurs de pierre,
brillante Etoile dans les nuits du désarroi,
nous te demandons la paix.
Prière pour la Paix
(Pape Paul VI)

Seigneur, Dieu de paix,
toi qui as créé les personnes humaines,
objet de ta bienveillance,
pour être familières de ta gloire,
nous te bénissons et nous te rendons grâce :
car tu nous as envoyé Jésus, ton Fils bien-aimé;
tu as fait de lui, dans le mystère de sa Pâque,
l’artisan de tout salut, la source de toute paix,
le lien de toute fraternité.
Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts,
les réalisations que ton Esprit de paix
a suscitées en notre temps,
pour remplacer la haine par l’amour,
la méfiance par la compréhension,
l’indifférence par le solidarité.
Ouvre davantage encore nos esprits et nos cœurs
aux exigences concrètes de l’amour
de tous nos frères et de toutes nos sœurs,
pour que nous soyons toujours plus
des artisanes et des artisans de paix.
Souviens-toi, Père de miséricorde
de tous ceux et celles qui peinent, souffrent et meurent
dans l’enfantement d’un monde plus fraternel.
Que pour les femmes et les hommes
de toute race et de toute langue
vienne ton Règne de justice, de paix et d’amour.
Et que la terre soit remplie de ta gloire!
Amen.

 

Notre-Dame de la Confiance

29 janvier, 2014

http://www.ndarche.org/priere_Confiance.html

Notre-Dame de la Confiance

O Notre-Dame de la Confiance, avocate des causes désespérées, Mère si pure, si compatissante, Mère du Divin Amour et pleine de lumière divine, je mets entre vos mains si tendres les faveurs que nous implorons de vous.

Regardez nos cœurs, nos besoins spirituels et temporels ; vous pouvez nous exaucer par les mérites de votre Divin Fils, Jésus-Christ.

Nous promettons, si nous sommes exaucés, d’aider à vous faire connaître sous le vocable de NOTRE-DAME DE LA CONFIANCE, et de chercher à répandre votre gloire céleste.

Exaucez-nous près de votre autel, où tous les jours vous donnez tant de preuves de votre puissance et amour pour la guérison de l’âme et du corps.

Nous vous implorons avec confiance : demandez à Jésus notre guérison, notre pardon, notre persévérance finale.

O Notre-Dame de la Confiance, entendez-nous.
O Notre-Dame de la Confiance, guérissez-nous.
O Notre-Dame de la Confiance, exaucez-nous.
Nous avons confiance en Vous.

PRIERE A NOTRE-DAME DE BONNE DELIVRANCE

29 janvier, 2014

http://www.ndarche.org/priere_ndbd.html

PRIERE A NOTRE-DAME DE BONNE DELIVRANCE

Prière

Je vous supplie,
ô très sainte et sacrée Vierge Marie,
digne Mère de Dieu !
d’avoir pitié de moi, pauvre, pécheur,
de m’obtenir de votre très cher Fils, notre Sauveur Jésus-Christ
la sainteté et la santé du corps et de l’esprit,
ainsi qu’il sera convenable
pour sa plus grande gloire et pour mon salut ;
car souvent sa divine Majesté,
par une bonté et miséricorde infinie,
permet qu’il nous arrive des infirmités et des maladies,
afin de nous faire rentrer en nous-mêmes,
et de nous exciter à nous corriger et à nous convertir à lui :
Et comme sa divine Providence a ordonné
que nous vous honorions et invoquions sous divers titres,
et principalement sous celui de
Notre-Dame de Bonne-Délivrance ;
cela fait que j’ai recours à vous, pour vous supplier,
avec toute l’humilité et la confiance qu’il m’est possible,
de me secourir en cette extrême nécessité,
et de m’obtenir principalement une véritable douleur,
contrition et rémission de tous mes péchés,
car ils sont la seule cause de mes infirmités ;
Et ensuite je serai obligé de publier toute ma vie
le crédit et le pouvoir absolu
que vous avez dans le Ciel auprès de Dieu.
A combien de pécheurs désespérés de leur salut
avez-vous obtenu la conversion !
A combien de personnes affligées de maladies incurables
avez-vous rendu la santé !
A combien de justes
avez-vous obtenu le don de persévérance en la grâce !
Et enfin, on n’a jamais entendu dire
que vous eussiez rejeté aucun de ceux qui, avec confiance,
vous ont humblement invoquée,
quelque misérable qu’il ait été.
J’espère aussi, ô Vierge !
que vous m’accorderez la grâce que je vous demande,
et que vous m’obtiendrez le remède
de toutes mes misères spirituelles et corporelles,
et que vous m’assisterez durant ma vie,
et principalement à l’heure de ma mort,
qui peut-être arrivera bientôt.
Amen.

PRIÈRE AU DIEU DIFFÉRENT

17 décembre, 2013

 

http://www.portstnicolas.org/le-rocher/textes-de-priere/article/priere-au-dieu-different

PRIÈRE AU DIEU DIFFÉRENT  

Papa, Père, c’est ainsi qu’il nous a dit de t’appeler ! Tu n’es pas comme nous avions imaginé.

Nous t’avons rêvé Dieu supérieur à tout à l’image de ceux qui nous gouvernent, majestueux et lointains.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un nouveau-né, dans un enfant de réfugiés, né au hasard de la route.

Nous t’avons rêvé maître absolu des espaces et du temps, décidant sans appel du destin des êtres et des choses.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un serviteur, prenant le tablier pour laver les pieds de ses amis.

Nous t’avons rêvé juge des oeuvres bonnes et mauvaises, puissant et récompensant chacun selon un barème bien défini.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un condamné, offrant sa vie pour ses bourreaux et le pardon à ceux qui le tuent. Oui, tu es différent de nos imaginations et ta rencontre nous entraîne ailleurs.

Père, trop souvent, nous avons inversé les rôles ; nous avons voulu te créer à notre façon pour satisfaire nos désirs ou nos faiblesses ou pour justifier nos idées.

Mais c’est toi qui nous crées, non pas comme des êtres tout faits mais comme des êtres à venir. Tu nous crées en nous appelant à devenir autres, et tu nous renouvelles toujours dans cet appel car tu es différent.

Nous avons pensé cette différence comme un éloignement ; par ton Esprit, tu t’es rendu tout proche, souffle de vie au coeur de chacun.

Nous avons pensé cette différence comme un écrasement ; par ton Esprit, tu es celui qui redresse, souffle de liberté dans le monde.

Nous avons pensé cette différence comme une brûlure ; par ton Esprit, tu es celui qui guérit, souffle de renouveau dans nos déserts.

Nous avons pensé cette différence comme une froide solitude ; par ton Esprit, tu es communauté et source de partages, souffle d’Amour pour notre temps et pour toujours !

LA PRIÈRE DE LA GRAND-MÈRE DE L’ÉCRIVAIN MAXIME GORKI

4 décembre, 2013

http://priere-orthodoxe.blogspot.it/2011/09/la-priere-de-la-grand-mere-de-lecrivain.html

LA PRIÈRE DE LA GRAND-MÈRE DE L’ÉCRIVAIN MAXIME GORKI

« Mais parfois, elle prie très longtemps. Je m’endors pour de bon et je ne l’entends pas se coucher. Les journées de peines, de disputes et de querelles se terminent toujours par de longues prières. Je les écoute de toutes mes oreilles. Grand-mère raconte à Dieu tout ce qui s’est passé dans la maison. Quand elle est agenouillée, énorme et lourde, elle ressemble à une montagne. D’abord, j’entends un murmure rapide et indistinct, puis sa voix profonde s’élève: – Tu le sais bien, Seigneur, chacun pense à son avantage. Mikhaïl est l’aîné, c’est lui qui devrait rester en ville. Ça le vexe de partir de l’autre côté du fleuve dans un quartier inconnu : on ne sait pas comment les affaires y marcheront. Le père, lui, il préfère lakov. Est-ce bien de ne pas aimer également ses enfants? … Le vieux est têtu, tu devrais lui faire entendre raison, Seigneur ! Regardant les icônes sombres de ses grands yeux lumineux, elle suggère à son Dieu : – Envoie-lui donc un bon rêve, Seigneur, pour qu’il comprenne comment il faut faire le partage entre les enfants! Elle se signe et se prosterne jusqu’à terre, heurtant le plancher de son grand front. Puis elle se redresse et continue d’un ton persuasif : – Accorde un peu de joie à Varvara. Est-ce qu’elle t’a offensé, est-ce qu’elle est plus coupable que les autres ? C’est une femme jeune, pleine de santé et elle ne connaît que la tristesse. Pense aussi, Seigneur, à Grigori. Sa vue baisse de plus en plus; s’il devient aveugle, il ira mendier, ce n’est pas bien! Il a usé toutes ses forces pour le grand-père et il ne peut même pas compter sur son aide maintenant. Ah! Seigneur, Seigneur !… Elle reste longtemps silencieuse, la tête baissée humblement et les bras pendants, comme si elle était profondément endormie ou raidie par le froid. – Quoi encore ? se demande-t-elle tout haut en fronçant les sourcils. Prends en pitié et sauve tous les orthodoxes.Pardonne à la maudite sotte que je suis. Tu le sais, Ce n’est pas par méchanceté que je pèche, mais par bêtise. Après un profond soupir, elle reprend d’une voix caressante et satisfaite : – Tu sais tout, mon Dieu, tu connais tout, Père. Le Dieu de grand-mère, qui lui était si proche, me plaisait beaucoup et je demandais souvent: – Parle-moi d Dieu! Alors elle se soulevait, s’asseyait, jetait un fichu sur sa tête et se lançait dans un long récit jusqu’à ce que je m’endorme. Elle avait une façon particulière de parler de Dieu, à voix basse, en traînant sur les mots. – Le Seigneur est au paradis, assis sur une colline, au milieu d’une prairie; des tilleuls d’argent abritent son trône de saphir et ces tilleuls sont en fleurs toute l’année, car le paradis ne connaît ni l’automne, ni l’hiver; les fleurs n’y fanent jamais, elles fleurissent sans trêve pour la joie des saints. Autour du Seigneur vole une multitude d’anges. Ils ressemblent à des flocons de neige ou à des essaims d’abeilles. Ils descendent du ciel sur la terre comme des pigeons blancs et ils remontent ensuite raconter à Dieu ce qui se passe chez les hommes: Là-bas, il y a ton ange et le mien et celui du grand-père. Le Seigneur est juste, il a donné un ange à chacun. Le tien raconte au Seigneur: « Alexis a tiré la langue à son grand-père. » Et le Seigneur décide: «Eh bien, que le vieux le fouette! » Et c’est la même chose pour tous. Dieu donne à chacun selon ses mérites, à l’un le chagrin, à l’autre la joie. Il fait si bon là-haut que les anges se réjouissent, battent des ailes et chantent sans trêve: «Gloire à Toi, Seigneur, gloire à toi ! » Et lui, le Bon Dieu, il se contente de sourire comme pour dire: «C’est bien, c’est bien! » Elle-même souriait en secouant la tête. – Tu as vu tout ça ? – Non, mais je le sais, répondait-elle, pensive. Quand elle parlait de Dieu, du paradis et des anges, grand-mère semblait devenir petite et douce. Son visage rajeunissait, ses yeux embués de larmes rayonnaient d’une douce lumière. Je prenais ses lourdes nattes soyeuses et je les enroulais autour de mon cou. Immobile, j’écoutais avec attentiou ses récits. sans jamais m’en lasser. – Il n’est pas donné aux hommes de voir Dieu, ils en perdraient la vue. Seuls, les saints peuvent le contempler. Mais j’ai vu des anges. Ils se montrent à ceux qui ont l’âme pure. Une fois, j’étais dans l’église, à la messe du matin. Il y en avait deux derrière l’iconostase. On aurait dit des nuages, on voyait tout au travers d’eux; Ils étaient lumineux, lumineux, avec des ailes en dentelles et en mousseline qui tombaient jusqu’à terre. Ils tournaient autour de l’autel et ils aidaient le vieux père lIya qui n’y voyait plus. Quand il levait ses bras fatigués pour prier, ils lui soutenaient les coudes. Il est mort peu de temps après. Moi, ce jour-là, quand je les ai vus, j’ai été paralysée par la joie; mon cœur s’est mis à me faire mal et j’ai pleuré. Oh ! c’était beau, Alexis, petite âme bleue. Tout est bien sur terre et dans le ciel, tout est si bien … – Et chez nous aussi, c’est bien ? Grand-mère se signa – Gloire à la Très Sainte Mère de Dieu, tout est bien! Cette réponse me déconcertait. Il était difficile d’admettre que tout allait bien à la maison. Il me semblait que la vie y était de plus en plus insupportable. » (Extrait du livre de Maxime Gorki « Enfance » Ed. français réunis)

(ci-dessous, le noms des points d’interrogation sont en russe)

Maxime ???????, « l’Amer », de son vrai nom ??????? ?????????? ??????, fut un immense écrivain, à la fois hautement honoré par le régime soviétique et constamment surveillé pour ce qui demeurait en lui – malgré ses compromissions et son regrettable soutien de l’impitoyable tyrannie communiste – de capacité à toujours se révolter. On peut de ce fait penser qu’il fut probablement assassiné par les communistes. Il a écrit de très belles pages sur la foi orthodoxe qu’il avait perdue assez tôt certainement..

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