Archive pour la catégorie 'prière'

Prière pour des poètes de mon pays

10 avril, 2008

du site: 

http://www.biblisem.net/meditat/audrappp.htm

Prière pour des poètes
de mon pays

Seigneur, dans mon pays on naime
Que rarement la po
é
sie,
H
élas ! Vous en souffrez vous-mê
me
Qui voyez les
â
mes choisies

Par vous pour chanter la couleur
Des mondes, p
âlir et puis blê
mes,
Donner voix, plus bas, aux po
è
mes
Exaltant le pommier en fleurs

Et lombre du clocher dardoise
Qui s
allonge avec son é
glise
Tandis que l
air sent la framboise
Et que terre et ciel s
’é
galisent.

Seigneur, je connais des poètes
Dont la tristesse est d
’être né
s,
Puisqu
il ny a jamais de fê
te
Pour eux qui sont insoup
çonné
s…

Que faire, afin quils soient heureux
Une heure, des lauriers au front ?
Je ne demande rien pour eux
Qu
une heure, et que les pommiers ronds

Laissent tomber toutes leurs fleurs
Avec tendresse, avec ampleur
Sur eux, pour que, devenus roses
De joie
et leur âme assouvie

Ils voient comme jamais, les choses
Briller, et qu
ils aiment la vie…

Alliette AUDRA.

Extrait de Le lendemain des jours, Rodez.

La puissance de la prière

9 avril, 2008

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20020213_teresa-bambino-gesu_fr.html

La puissance de la prière

« Qu’elle est donc grande la puissance de la Prière! on dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande. Il n’est point nécessaire pour etre exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance; s’il en était ainsi… hélas! que je serais à plaindre! … En dehors de l’office Divin que je suis bien indigne de réciter, je n’ai pas le courage de m’astreindre à chercher dans les livres de belles prières, cela me fait mal à la téte, il y en a tant!.. et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres… Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases et toujours Il me comprend… Pour moi la prière, cest un élan du coeur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’áme et m’unit à Jésus.Je ne voudrais pas cependant, ma Mère bien-aimée, que vous croyiez que les prières faites en commun au choeur, ou dans les ermitages , je les récite sans dévotion. Au contraire jaime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s’assemblent en son nom, je sens alors que la ferveur de mes soeurs supplée à la mienne, mais toute seule (jai honte de lavouer) la récitation du chapelet me coute plus que de mettre un instrument de pénitenceJe sens que je le dis mal, jai beau mefforcer de méditer les mystères du rosaire, je narrive pas à fixer mon espritLongtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m’étonnait, car jaime tant la Sainte Vierge quil devrait metre facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et quelle sen contente.« 

Prière

O mon Dieu! Je vous demande pour moi et pour ceux qui me sont chers la grace daccomplir parfaitement votre sainte volonté, daccepter pour votre amour les joies et les peines de cette vie passegère afin que nous soyons un jour réunis dans les Cieux pour toute l’étenité.

Ainsi soit-il.

(S. Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face

, Manuscrit C, Oeuvres Complètes, DDB- Cerf, Paris 1997, pp. 268-269; Id. Prières, p.968)

Préparé par la Pontificale Université du Latran

« Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs »

31 mars, 2008

 

du site: 

 http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010328_massimo-confessore_fr.html

« Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs »

« Les prédicateurs de la vérité, ceux qui sont les officiants de la grâce divine, nous ont appris, depuis le commencement et chacun à son époque jusqu’à la nôtre, que Dieu veut notre salut. Et ils nous disent que Dieu n’aime, ne désire rien davantage que de voir les hommes se tourner vers lui par une véritable conversion.

Et le Verbe divin de Dieu le Père a voulu montrer qu’un tel désir était beaucoup plus divin que tout autre. Bien plus, il est lui-même le premier et incomparable témoignage de la bonté infinie. Par un abaissement en notre faveur qui défie toute expression, il a daigné partager notre vie par l’Incarnation. Par ses actes, ses souffrances, ses paroles, adaptés à notre condition, il nous a réconciliés avec Dieu le Père, alors que nous étions des ennemis en guerre avec lui ; et alors que nous étions exilés de la vie bienheureuse, il nous y a ramenés.

En effet, il ne s’est pas contenté de guérir nos maladies par ses miracles, en prenant sur lui nos souffrances et nos faiblesses; non seulement, en acceptant la mort comme s’il y était astreint, lui qui est sans péché, il a payé notre dette et nous a libérés de nos fautes nombreuses et redoutables. En outre, il nous a instruits de mille manières pour que nous ayons une bonté pareille à la sienne et il nous a invités à un parfait amour mutuel.

C’est pourquoi il s’écriait: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, pour gu’ils se convertissent. Et aussi: Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Il a dit aussi qu’il était venu chercher et sauver ce qui était perdu. Et aussi qu’il avait été envoyé aux brebis perdues de la maison d’Israël. Il a encore suggéré par la parabole de la drachme perdue qu’il était venu récupérer l’effigie royale souillée par l’ordure des vices. Et il a dit encore : Vraiment, je vous le dis, on se réjouira dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit.

C’est pourquoi l’homme qui était tombé sur des bandits, qui avait été dépouillé de tous ses vêtements, et qui avait été abandonné à demi-mort, du fait de ses blessures, il l’a réconforté avec du vin, de l’huile, et lui a fait des pansements; après l’avoir mis sur sa monture, il l’a confié à une auberge et, après avoir pourvu à ses besoins, il lui promit de régler à son retour les dépenses supplémentaires. C’est pour cela encore qu’il nous montre le Père très bon se penchant vers son fils prodigue de retour, l’embrassant alors qu’il revient vers lui par la conversion, pour lui rendre toutes les parures de la gloire paternelle, sans lui faire aucun reproche pour le passé.

C’est pour cela qu’il a ramené au bercail la brebis qui avait abandonné le troupeau divin, après l’avoir trouvée errante par les montagnes et les collines; sans la chasser devant lui, sans l’épuiser de fatigue, mais en la mettant sur ses épaules, il la réintroduit miséricordieusement parrnï ses pareilles.

C’est pourquoi il a crié: Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, dont le eceur est accablé, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug. Ce qu’il appelle joug, ce sont les commandements, c’est une vie conforme à l’Evangile ; il appelle fardeau ce qui semble pesant dans la pénitence: Oui, dit-il, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger.

En outre, en montrant la justice et la bonté divines, il prescrit: Soyez saints, soyez parfaits, soyez miséricordieux comme votre Père des cieux. Et aussi : Pardonnez, et vous serez pardonnés. Et enfin: Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. »

Lettre de Saint Maxime le Confesseur

Prière

Notre Père

Dieu qui réponds à la pénitence en récompensant les justes et en pardonnant aux pécheurs, prends pitié de nous, écoute-nous: que l’aveu de nos fautes nous obtienne la grâce de ton pardon.

Préparé par l’Institut de Spiritualité:
Université Pontificale Saint Thomas
d’Aquin

« Ceux qui avaient été ses compagnons étaient dans le deuil et les larmes… Il leur dit : ‘ Allez dans le monde entier, proclamer la Bonne Nouvelle ’ »

29 mars, 2008

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/marie/priere_2.html#Hymne

 

O Vierge Marie, si vous êtes irritée, c’est contre le péché et l’auteur du péché.
Vous aurez une vie supérieure à la nature, mais vous ne vivrez pas pour vous, car ce n’est pas pour vous que vous êtes née. Cette vie, vous la consacrerez tout entière à Dieu, car c’est Lui qui vous a introduite dans le monde, pour servir au salut du genre humain, pour accomplir le plan de Dieu , c’est-à-dire l’Incarnation de votre Fils et notre déification.
Votre cœur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie qui a donné son fruit au moment prédit : le Dieu incarné, la vie de toutes choses….
Votre cœur très pur, exempt de toute souillure, contemplera toujours le Dieu de toute pureté et brûlera de désir pour lui.
Votre sein sera la demeure de Celui qu’aucun lieu ne peut contenir. Votre lait, dans le petit enfant Jésus, nourrira Dieu. Vous êtes la porte de Dieu, éclatante d’une perpétuelle virginité. Vos mains porteront Dieu ; vos genoux seront pour lui un trône plus sublime que celui des Chérubins….
Vous êtes le temple du Saint-Esprit, la cité de Dieu vivant, que réjouissent les fleuves abondants de la grâce divine. Vous êtes toute belle, toute proche de Dieu, plus haute que les Chérubins et les Séraphins, très proche de Dieu lui-même.
Salut, Marie, douce enfant d’Anne ! De nouveau l’amour m’amène jusqu’à vous. Comment pourrai-je décrire votre démarche pleine de sérieux, votre vêtement ; le charme de votre visage, cette sagesse que donne l’âge unie à la jeunesse du corps ?
Votre vêtement était plein de modestie, sans luxe comme sans mollesse. Votre démarche était grave, sans précipitation comme sans nonchalance. Votre conduite était austère, quoique tempérée par la joie, mais n’attirant jamais l’attention des hommes. Ce qui le prouve, c’est votre crainte devant la visite inattendue de l’ange. Vous étiez soumise et docile à tes parents. Votre âme restait humble au milieu des contemplations les plus sublimes. Votre parole était agréable, car elle traduisait la douceur de votre âme.
Quelle demeure aurait été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, remarquable honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, l’espoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. C’est par vous que l’honneur de la virginité s’est partout répandu. Que soient bénis ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu, maudits ceux qui ne le veulent pas. 

Jean Damascène (v.650-v.749)

La prière parapluie

18 mars, 2008

 du site:

http://users.skynet.be/prier/textes/PR0353.HTM

 

La prière parapluie
Auteur : Olivier Fabre
 

 

Ferme ton parapluie, mon frère,
la prière n’est pas un parapluie;
Dieu ne vend pas de parapluie, ma soeur,
il aime trop le vent!

J’avais peur de me mouiller
je me croyais à l’abri
sous ma prière parapluie;
mais tu m’as éclaboussé
par dessous, Seigneur;
la rafale est venue de côté,
et le parapluie troussé!

J’avais cru, sous le parapluie
que tu te tenais toi aussi,
toi le maître de l’Esprit…
Un p’tit coin d’parapluie
un p’tit coin de paradis
c’était ma chance…

J’ai ouvert les yeux,
personne sous le parapluie.
Personne que moi,
un homme au sec,
un homme sec,
doigts crispés sur le manche
de la prière parapluie.

Viens!
maître du vent et de l’Esprit,
emporte aux quatre coins du vent
mon ridicule parapluie
et ma prière paravent!

Toi, le Dieu des sans-parapluie
pousse-moi dehors,
dans le vent,
mouille-moi, Seigneur!

Mais donne-moi, en même temps
le joie et la force
de ceux que tu trempes
de l’Esprit! 

 

Michel Evdokimov: Prier de tout son être

8 mars, 2008

 du site:

http://users.skynet.be/prier/textes/PR1091.HTM

 

Prier de tout son être
Auteur : Michel Evdokimov 

 

Accorde-moi, Seigneur, de vivre
en harmonie avec mon coeur,
de sentir la présence de ta Loi vivante,
sentir ta Loi écrite sur mon coeur.
Tu nous as mis en garde :
c’est du fond du coeur
que jaillissent les mauvaises pensées,
orgueil, déraison, méchancetés,
qui sont toutes causes de mes souffrances.

Accepte, ô Dieu, de renouveler ton alliance
avec moi, jour après jour,
pour libérer mon coeur de ses souillures,
pour l’habiller de vêtements de lumière
si c’est Toi, Seigneur, qui y inscris ta Loi,
si c’est Toi, Seigneur, qui y fais ta demeure.
Apprends-moi à ouvrir mon coeur à mon frère,
pour le rencontrer à travers Ta Présence
et les mots que Tu poseras sur mes lèvres.
Chasse de moi toute mauvaise pensée
pour vivre en harmonie avec mon coeur.
 

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme.

29 février, 2008

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/prieres/priere_5.html

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme.

Pour lui, l’autre est toujours plus et mieux que ce à quoi les idées reçues, même des sages et des docteurs de la Loi, tendent à le réduire.
Il voit toujours en celui ou celle qu’il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un extraordinaire possible, un être appelé, par delà ses limites, ses péchés, et parfois ses crimes, à un avenir tout neuf.
Il lui arrive même d’y discerner quelque merveille secrète dont la contemplation le plonge dans l’action de grâce !

Il ne dit pas : « Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme ». Il lui demande un verre d’eau et il engage la conversation.

Il ne dit pas : « Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlise dans son vice ». Il dit : « Elle a plus de chance pour le Royaume des Cieux que ceux qui tiennent à leurs richesses ou se drapent dans leurs vertus et leur savoir ».

Il ne dit pas : « Celle-ci n’est qu’une adultère ». Il dit : « Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus ».

Il ne dit pas : « Cette vieille qui met son obole ans le tronc sur les œuvres du Temple est une superstitieuse ». Il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement.

Il ne dit pas : « Ces enfants ne sont que des gosses ». Il dit : « Laissez-les venir à moi, et tâchez de leur ressembler ».

Il ne dit pas : « Cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux qui s’enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres ». Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut.

Il ne dit pas, comme son entourage : « Cet aveugle paie sûrement ses fautes ou celles de ses ancêtres ». Il dit que l’on se trompe à son sujet et il stupéfie en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la faveur de Dieu : « Il faut que l’action de Dieu soit manifestée en lui ».

Il ne dit pas : « Le centurion n’est qu’un occupant ». Il dit : « Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël ».

Il ne dit pas : « Ce savant n’est qu’un intellectuel ». Il lui ouvre la voie vers la renaissance spirituelle.

Il ne dit pas : « Cet individu est un hors-la-loi ». Il lui dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».

Il ne dit pas : « Ce Judas ne sera jamais qu’un traître ». Il accepte son baiser et lui dit : « Mon ami ».

Jésus n’a jamais dit : « Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celle-là, dans ce milieu-ci… ». De nos jours, il n’aurait jamais dit : « Ce n’est qu’un intégriste, un moderniste, un gauchiste, un fasciste, un mécréant, un bigot ». Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu. Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. Il est unique. Il est le Fils unique, de celui qui fait briller le soleil sur les bons et sur les méchants.

Seigneur Jésus, fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs !

Mgr Albert Decourtray

Lectures patristiques du Pater

29 février, 2008

du site: 

http://www.bible-service.net/site/635.html

Lectures patristiques du Pater

L’exégèse patristique du Pater, du IIe au VIe siècle, est d’une grande richesse mais aussi d’une grande unité. Sa dimension théologique est loin d’être négligeable, même si elle privilégie la dimension morale du texte, son caractère de règle de vie chrétienne.

La prière du chrétien et de l’Eglise. L’oraison dominicale ( » oratio dominica  ») : telle est l’appellation donnée par les Pères de l’Eglise au  » Notre Père  ». Elle en souligne l’origine : c’est la prière du Seigneur ( » Dominus  »), la seule que le Maître ait un jour enseignée à ses disciples. Elle était donc appelée à devenir la prière par excellence du chrétien et de l’Eglise. Avec le  » Credo  », elle constitue le second élément du dépôt de foi confié à chaque catéchumène au moment du baptême. Cela fait du  » Notre Père  » une prière spécifiquement chrétienne. Elle appartient en propre aux baptisés ; les catéchumènes ont à l’apprendre et à en pénétrer le sens au cours de leur initiation, mais ils ne pourront s’y associer qu’après leur baptême. Jusque-là, en effet, demeurant exclus de la liturgie eucharistique, ils le sont aussi de la récitation du  » Pater  » qui précède le rite de communion. Dans sa double dimension de prière communautaire et liturgique, et de prière personnelle du chrétien en son particulier,  » dans le secret de sa chambre  » (cf. Mt 6,5-8), le  » Notre Père  » est donc au cœur de la vie de tout baptisé ou, pour le dire avec le vocabulaire contemporain de la génétique, un  » marqueur  » de son identité chrétienne.Les commentaires patristiques C’est pourquoi le  » Pater  » est l’un des textes de l’Evangile les plus commentés par les Pères, et sous différentes formes. L’une des plus habituelles était naturellement celle des catéchèses baptismales, puisque le commentaire du  » Pater  » était un élément fondamental de l’initiation chrétienne : nous en avons conservé plusieurs, celles notamment de Cyrille de Jérusalem et de Théodore de Mopsueste (IVe s.). Il faut y ajouter le petit traité  » Sur les sacrements  », attribué à Ambroise de Milan (IVe s.), d’autant qu’il présente un certain nombre de ressemblances avec les  » Catéchèses mystagogiques  » de Cyrille et qu’il constitue, comme elles, une catéchèse post-baptismale, destinée à expliquer aux nouveaux baptisés le sens des sacrements qu’

ils viennent de recevoir.

Plus anciens toutefois sont les traités entièrement consacrés à un commentaire continu du  » Pater  » ou les traités sur la prière, qui lui réservent toujours une place importante. Le plus ancien de tous les traités sur le  » Pater  » qui nous sont parvenus est celui de Tertullien, rédigé à l’aube du IIIe s. Quelques décennies plus tard, Cyprien de Carthage s’en inspire largement pour écrire à son tour un traité sur L’Oraison dominicale (vers 252). Les deux traités exerceront une influence considérable en Occident, celui de Cyprien surtout dont Augustin faisait grand cas et dont sa propre explication du  » Pater  » porte la marque, alors que le passage de Tertullien au montanisme et sa rupture avec la Grande Eglise ont nui à la diffusion de son traité. Néanmoins, relayée par celle d’Augustin (IVe-Ve s.), c’est bien fondamentalement l’explication du  » Pater  » donnée par les deux premiers Africains qui demeure à la source de presque toute l’exégèse latine jusqu’au moyen âge et même au-delà.Près de vingt ans avant Cyprien, vers 233-234, le grand exégète grec Origène, à la demande de son mécène et ami Ambroise, compose un traité sur la prière ( » Peri euchè  »s), dont les chapitres 22 à 30 forment un long commentaire du  » Pater  ». Comme celui de Tertullien pour l’exégèse latine, il joue pour l’exégèse grecque le rôle d’un texte fondateur et de référence, et son influence se fera sentir jusqu’en Occident. Au VIIe siècle, un grand théologien grec, Maxime le Confesseur, rédige à son tour un  » Commentaire du Pater  ».

De nombreux autres commentaires se présentent sous la forme d’homélies ou de sermons. Il peut s’agir d’homélies consacrées à l’explication intégrale de l’Evangile de Matthieu – celles, par exemple, de Jean Chrysostome, de Jérôme ou de Chromace d’Aquilée (IVe s.) – ou de l’Evangile de Luc — celles de Titus de Bostra (IVe s.), dont ne sont conservés que des fragments, ou celles de Cyrille d’Alexandrie (Ve s.), transmises dans une version syriaque. On peut aussi avoir affaire à des sermons adressés à des catéchumènes ou à de nouveaux baptisés, comme ceux d’Augustin, de Chromace ou de Pierre Chrysologue (Ve s.), ou encore à une série d’homélies destinées à raviver la foi et l’ardeur à la prière d’anciens baptisés, comme le sont peut-être celles de Grégoire de Nysse (IVe s.). L’explication du  » Pater  » peut aussi, comme chez Jean Cassien (Ve s.) avec ses  » Conférences  », revêtir la forme d’une instruction faite aux moines ; telle est encore celle que présente  » La Règle du Maître  » (VIe s.).Ajoutons à ces écrits, qui offrent tous un commentaire intégral du  » Pater  », les multiples références à un verset particulier contenues dans d’autres homélies ou traités, et on verra que la prière du Seigneur occupe une place centrale dans la pensée et la réflexion des Pères pour la raison même qu’elle est au centre de toute vie chré

tienne.

Une grande unité. Une impression de grande unité ressort de la lecture de ces commentaires. Dès Tertullien en Occident et Origène en Orient, les traits généraux de l’exégèse du Pater paraissent fixés pour ne plus varier. Sans doute, selon les Pères et selon les époques, on note des différences d’accent, tel père privilégiant le caractère ecclésial et liturgique de la prière, tel autre insistant plutôt sur son caractère d’enseignement théologique ou moral, tel autre encore choisissant d’en proposer une lecture spirituelle et mystique. Toutefois, malgré le statut particulier que confère à son exégèse du  » Pater  » ce dernier type de lecture, on voit bien que l’interprétation d’un Grégoire de Nysse ou d’un Maxime le Confesseur s’inscrit dans un schéma général depuis longtemps fixé et commun à tous les Pères. Il servira en partie à structurer notre exposé.Avant d’aborder leur explication des différentes demandes du  » Pater  », il nous a paru important, dans une première partie, de mettre en évidence le caractère de prière spécifiquement chrétienne rconnu par les pères. On appréciera l’attention qu’ils portent à la structure de cette prière, à la fois si brève et si dense, et leur intérêt, le plus souvent très limité, pour la critique textuelle, malgré les différences notables que présente le texte du  » Pater  » chez Matthieu et chez Luc. La deuxième partie de notre étude s’attachera à la dimension théologique et doctrinale que les Pères reconnaissent au  » Pater  », principalement dans l’invocation initiale et les trois premières demandes. Pour la clarté de l’exposition, nous laisserons de côté, momentanément, l’enseignement moral qu’ils tirent, pour y revenir dans une troisième partie qui traitera des quatre dernières demandes. Cela permettra de mieux comprendre l’importance que les Pères accordent au  » Pater  », non seulement en tant que prière par excellence du chrétien, mais plus encore comme règle de vie de tous les baptisés.

La prière chrétienne par excellence : la nouveauté de la prière du  » Pater  »

La plupart des commentaires patristiques soulignent en premier lieu le caractère de nouveauté de la prière enseignée par le Christ. Tel est le cas notamment de celui de Tertullien pour qui le  » Notre Père  » introduit, dans la manière de s’adresser à Dieu, un changement aussi radical que celui opéré dans l’histoire du salut par l’Incarnation et l’accomplissement des prophéties. L’ouverture majestueuse, pareille à celle d’une symphonie, que constituent les premières lignes du traité, où la poésie le dispute à la rhétorique, a pour effet de rendre sensible au lecteur ce caractère de surprenante nouveauté.

 

Tertullien,  » La Prière  » 1,1

Esprit de Dieu et parole de Dieu et sagesse de Dieu, parole de la sagesse et sagesse de la parole, et esprit de l’une et l’autre, Jésus-Christ, notre Seigneur, a fixé pour des disciples nouveaux d’un testament nouveau une forme nouvelle de prière. Car il fallait que, dans ce cas-là aussi, le vin nouveau fût mis dans des outres nouvelles et qu’un pan nouveau fût cousu au vêtement nouveau*. Du reste, tout ce qui existait auparavant a été ou bien changé, comme la circoncision, ou bien conduit à sa perfection, comme le reste de la Loi, ou bien accompli, comme la prophétie, ou bien achevé, comme la foi elle-même.

Traité de Tertullien sur la prière : L’offrande spirituelle.

28 février, 2008

28 Février 2008 

Liturgie des Heures – Office de Lecture 

deuxième lecture 

 

Traité de Tertullien sur la prière  

L’offrande spirituelle.

La prière est le sacrifice spirituel qui a supprimé les anciens sacrifices. A quoi bon, dit le Seigneur, m’offrir tant de sacrifices? Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’en veux plus. Qui donc vous a demandé de m’apporter tout cela?

Ce que Dieu réclame, l’Evangile nous l’enseigne. L’heure vient, dit Jésus, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. En effet, Dieu est Esprit, et c’est pourquoi il cherche de tels adorateurs.

Nous sommes les vrais adorateurs et les vrais sacrificateurs. En priant dans l’Esprit, c’est par l’Esprit que nous offrons en sacrifice la prière, victime qui revient à Dieu, qui lui plaît, qu’il a recherchée, qu’ il s’est destinée.

C’est elle, offerte de tout cœur, nourrie de la foi, guérie par la vérité, gardée parfaite par l’innocence, purifiée par la chasteté, couronnée par l’amour, c’est elle, la prière, que nous devons conduire jusqu’à l’autel de Dieu, avec la procession des bonnes œuvres, parmi les psaumes et les hymnes; c’est elle qui obtiendra tout de Dieu en notre faveur.

En effet, qu’est-ce que Dieu peut refuser à la prière qui procède de l’esprit et de la vérité, lui qui l’exige? Les grandes preuves de son efficacité, nous les lisons, nous les entendons, nous les croyons!

La prière de jadis délivrait du feu, des bêtes, de la famine, et pourtant elle n’avait pas reçu du Christ sa perfection.

D’ailleurs combien la prière chrétienne est plus amplement efficace! Elle ne place pas au milieu de la fournaise un ange porteur de rosée ; elle ne ferme pas les gueules des lions; elle n’apporte pas aux affamés le repas des moissonneurs. Elle n’écarte aucune souffrance par un bienfait particulier: elle forme par la patience ceux qui pâtissent, qui souffrent et qui s’affligent, elle développe la grâce par son efficacité pour que la foi sache ce qu’elle peut obtenir du Seigneur, en comprenant qu’elle souffre pour le nom de Dieu.

Autrefois la prière infligeait des calamités, mettait en déroute les armées ennemies, arrêtait les bienfaits de la pluie, mais maintenant la prière de justice détourne toute colère divine, monte la garde en faveur des ennemis, supplie pour les persécuteurs. Est-il étonnant qu’elle ait su obtenir de force les eaux du ciel, puisqu’elle a pu en faire tomber le feu? C’est la prière seule qui triomphe de Dieu; mais le Christ n’a pas voulu qu’elle produise aucun mal, toute la vertu qu’il lui a conférée est pour le bien.

Aussi tout ce qu’elle sait faire, c’est rappeler les âmes des défunts du chemin qui conduit droit à la mort, fortifier les faibles, guérir les malades, délivrer les possédés, ouvrir les prisons, défaire les chaînes des innocents. C’est elle encore qui lave les fautes, repousse les tentations, arrête les persécutions, réconforte les timides, adoucit les magnanimes, guide les voyageurs, apaise les flots, paralyse les bandits, nourrit les pauvres, modère les riches, relève ceux qui sont tombés, retient ceux qui trébuchent, raffermit ceux qui restent debout.

Tous les anges prient, toutes les créatures prient; les bêtes domestiques et les bêtes sauvages fléchissent les genoux, et, lorsqu’elles sortent de leurs étables ou de leurs repaires, elles regardent vers le ciel, non sans motif, en faisant frémir leur souffle, chacune à sa manière. Quant aux oiseaux, lorsqu’ils se lèvent, ils se dirigent vers le ciel et ils étendent leurs ailes, comme nous étendons les mains, en forme de croix, et ils font entendre ce qui apparaît comme une prière.

Que dire encore sur la fonction de la prière? Le Seigneur lui-même a prié, à qui soient honneur et puissance pour les siècles des siècles. 

Simple Prière

12 février, 2008

du site

http://www.spiritualite-chretienne.com/poesie/poesie-1.html

Simple Prière

Maître que je pressens et que j’aime déjà,
Que j’écoute parfois parler à voix très basse,
Tout au fond de mon cœur, au milieu du silence,
Maître plein d’indulgence : écoute ma prière !
Tu connais ma faiblesse et mon besoin extrême
D’aide et de réconfort ; tu sais toutes mes chutes,
Mes douloureux efforts vers un noble idéal
Et tu n’ignores pas les obstacles nombreux
Dont les Pouvoirs mauvais ont semé le chemin
Qui monte vers les Cieux… Voilà pourquoi, bon Maître,
Je viens te demander, très humblement, vois-tu,
D’étendre sur ton fils l’aile de ton amour,
De venir protéger, quoiqu’il en soit indigne,
L’enfant qui ne sait point encore bien marcher
Et dont le pied peu sûr trébuche trop souvent !…
Je veux m’abandonner entre tes bras puissants,
Mettre en Toi mon espoir, faire ta volonté,
Devenir un Disciple attentif et soumis,
Au but semblable au tien ! Mais, hélas ! ma faiblesse
M’épouvante et me navre et je sens le Karma,
Comme une lourde chaîne alourdir tous mes pas…
Aussi tournant vers Toi mon regard attristé,
Je T’implore, ô Seigneur. Viens, prends-moi par la main
Et puis, en cheminant sur le sentier divin
Que tu foulas jadis : mène-moi vers la Vie.

L. Pourrain

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