aussi ce « Père » du Désert fait partie de mes lectures, soit de beaucoup d’ans il y a, soit de relectures, je vous le présente, ou je représente, si vous l’avez déjà lu; je ne sais pas bien avec quel critère je propose ces pensées sur le Blog, je suis en train de tâcher peut-être de mettre en ordre les belles choses de ma vie, du site:
http://www.canto-deo.fr/Saint_Ephrem_le_Syrien.htm
Qui est Saint Ephrem le Syrien ? On appelait ce mystique :
» la harpe du Saint-Esprit. »
La biographie de Saint-Ephrem a été écrite peu de temps après sa mort survenue le 9 juin 373, car Grégoire de Nysse et Palladius la connaissent déjà. Nous n’en possédons plus la rédaction primitive, mais des recensions postérieures surchargées d’anecdotes miraculeuses. Le peu de renseignements historiques que fournit cette biographie s’explique par la vie retirée que mena Saint-Ephrem. Né à Nisibe (Nesaybin actuellement en Turquie) dans la province romaine de Mésopotamie, il fut chassé de la maison par son père, païen intolérant qui était prêtre d’une idole appelée Abnil (var. Abizal), à cause de ses « fréquentations chrétiennes ». Accueilli par saint Jacques, évêque de Nisibe, il s’y attacha, comme disciple, mais il est peu probable qu’il ait accompagné cet évêque au concile de Nicée. Il en devint le fils spirituel, selon l’historien saint Grégoire de Tours, il se convertit au christianisme à l’âge de 18 ans. C’est par ses miracles, dit-on, que Sapor fut obligé en 338 de lever le siège qu’il avait mis devant Nisibe. Pendant son séjour à Nisibe, Éphrem s’était fait connaître par des hymnes sur les sièges subis par cette ville et, sur les évêques qui l’administrèrent, Jacques, Babou et Vologèse. Ces hymnes sont conservées dans un recueil qui est intitulé » Tome des hymnes de Nisibe composées par le Bienheureux Mar Éphrem « . Le titre n’est pas très exact, car des soixante-dix-sept hymnes de ce volume les vingt-une premières seules furent écrites à Nisibe, les autres le furent à Édesse . Ordonné diacre, il voulut le rester par humilité. Il fonda à Nisibe une école théologique de grand rayonnement. Mais à cause de l’invasion perse qui a envahi cette région, il préféra franchir la frontière et s’installer, avec son école, à Edesse dans l’empire romain. Au physique, saint Éphrem était d’un aspect peu avenant : » Depuis son entrée dans la vie monastique, rapporte son biographe, jusqu’à la fin de sa vie, il ne mangea que du pain d’orge et des légumes secs, quelquefois des légumes verts. Il ne buvait que de l’eau; son corps était desséché sur ses os, semblable à un tesson d’argile. Son vêtement était formé de nombreux morceaux, couleur de ftimier. Il était petit de taille; son visage était toujours sévère; jamais il ne riait; il était chauve et imberbe. » On vantait sa charité dont il donna de touchants exemples pendant une famine à Édesse. Ephrem est un nom hébreu qui veut dire : qui porte du fruit.
Lorsque, vers 363, le vieux diacre Ephrem arrive à Edesse (actuelle Urfa, au sud de la Turquie, près de la frontière syrienne), il y trouve des chrétiens particulièrement fervents. Evangélisée à l’aube du christianisme par l’Apôtre saint Thomas, cette ville du patriarcat d’Antioche est l’héritière directe de Jérusalem.A Edesse, Ephrem d
écouvre découvre aussi toute l’ampleur des controverses théologiques qui secouent la jeune Eglise.Il fut un grand défenseur de la doctrine christologique et trinitaire dans l’Eglise syrienne d’Antioche. Il observe notamment qu’ici, dans le berceau même de la langue syriaque où on nourrit une passion pour la poésie, un gnostique, pour gagner les esprits à sa doctrine hérétique et les détourner de l’orthodoxie, enchante les fidèles par ses cantiques et ses mélodies.
Aussi Ephrem va-t-il user du même procédé que son adversaire. Il écrit avec talent des poèmes disposés en strophes sur les mystères de la Trinité, de l’Incarnation, de la Vierge Marie, des sacrements, des saints… destinés à être chantés par des choeurs. Le diacre travaille à enraciner la foi sans se préoccuper des controverses. Bientôt, toute la ville participe aux offices liturgiques qu’il propose. Il composa de nombreux ouvrages, commenta toute la Bible, écrit des poèmes qui remplacèrent les chants des fêtes populaires et répondaient aux chansons des hérétiques qui répandaient ainsi leurs thèses erronées.
« Dimanche et fête, évoque un compatriote, il se tenait au milieu des vierges et les accompagnait de sa harpe. Toute la ville alors se réunissait autour de lui. »
Ses hymnes inaugurèrent la pratique du chant liturgique. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des plus grands poètes de langue syriaque.Le po
ète puise les trésors de ses images dans l’Ecriture ou la vie quotidienne et imprime à l’hymne liturgique un caractère qu’il conservera des siècles.
Ecrivain d’une rare fécondité, il écrit, en outre, des commentaires (en prose) de livres de la Bible, des discours, des lettres et des homélies versifiées. Non pas élevé dans les sciences des grecs, celui-ci, qui ne parle que le syriaque, est néanmoins l’héritier de trois traditions culturelles fort différentes: celles de la Mésopotamie, de Jérusalem et de la Grèce. Elles trouvent en lui un point de rencontre inégalé chez les écrivains chrétiens primitifs.Sa charit
é, son sens du service, lui valent d’être ordonné diacre. Sans être moine au sens strict, il a été associé à une forme de vie consacrée qui existe alors chez les chrétiens syriens.
Très humble, il met en Dieu toute son espérance et fuit les compliments. Prompt à louer son Seigneur avec ferveur, il brise les coeurs les plus endurcis.
Éphrem vécut dix ans à Édesse, et ces dix années furent consacrées aux publications qui forment la majeure partie de ses oeuvres. Ses premiers travaux dans la capitale de l’Osrhoène semblent être les commentaires bibliques qui lui valurent une chaire à l’École des Perses, où il eut de nombreux disciples, dont quelques uns sont connus. Il est même admissible que saint Ephrem et les docteurs qui l’accompagnèrent en quittant Nisibe, furent les fondateurs de la célèbre école d’Édesse. Le nom sous lequel cette école est désignée (École des Perses), favorise cette conjecture, car les Syriens occidentaux désignaient sous le nom de Perses leurs coreligionnaires dans l’empire des Sassanides. L’enseignement de ce.Père comprenait, outre l’exégèse biblique, l’explication des dogmes, et c’est à l’occasion de cet enseignement qu’il fit paraître ses hymnes contre les hérétiques et les sceptiques.
Ephrem meurt en 373 à Edesse. Il est nommé docteur de l’Eglise en 1920. Fêté chez les catholiques le 09 Juin en mémoire facultative et le 29 Janvier dans les églises d’Orient. Il est le saint patron des directeurs spirituels et des guides spirituels.
Le Poème de Saint Ephrem le Syrien:
Celui qui lit ce poème d’Ephrem croira lire un écrivain de notre temps. Ces observations et critiques pertinentes notées il y a plus de mille six cents années, témoignent d’un véritable génie. Voici ce poème traduit de l’araméen, langue de l’auteur ; elle fut la langue du Christ, de sa Mère et de ses Apôtres. Elle est parlée jusqu’à nos jours dans certaines régions de la Syrie, de l’Iraq et de la Turquie. Elle est la langue des prières orthodoxes.
Sur le jugement des hommes
Si quelqu’un s’adonne à des livres et des lectures, ils diront de lui un homme livresque et de littérature !
S’il cherche la science avec assiduité, ils diront de lui un fureteur de secrets.
S’il est actif et dynamique, il sera attaqu
é par la jalousie et la malice.
Si c’est lui qui porte la responsabilité, il sera la cible de leurs flèches.
S’il est simple et humble, ils le jugeront ignorant et naïf.
S’il est ardent dans quelque désir, ils diront de lui un homme obstiné et dangereux.
S’il se montre indulgent et patient, ils diront qu’il est imbécile et stupide.
S’il aime fréquenter quelqu’un, ils l’appelleront libertin et dévergondé.
S’il ne fréquente personne, c’est un misanthrope et qu’il a la société en dégoût
S’il est frugal et qu’il jeûne, il est fourbe et hypocrite.
S’il soigne sa table et manifeste son plaisir, c’est un gourmand et un viveur.
S’il s’abstient de manger, c’est un difficile et orgueilleux.
Bienheureux est celui qui s’éloigne du monde et de ses malices.
Bienheureux est celui qui considère ses défauts et ses fautes, et s’assied pour pleurer sa vie.
Ce Poème suppose une règle de vie très stricte et assez retirée du monde, cependant, la prière qui suit est pleine de douceur et d’amour pour Dieu et le prochain. Il faut savoir que Saint Ephrem avait l’esprit tourmenté par ses fautes de jeunesse. Il fallait qu’il soit inspiré par l’Esprit pour composer des hymnes qui réussisent à détourner les chrétiens de la gnose.
La Prière de Saint Ephrem (v.306-373)
Seigneur Jésus-Christ, Roi des rois,
qui a puissance sur la vie et sur la mort ;
tu connais ce qui est secret et caché,
ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi.
Guéris mes menées, j’ai fait le mal en ta présence.Voici que ma vie d
écline de jour en jour,
et mes péchés ne font que croître.
O Seigneur, Dieu des esprits et des corps,
tu connais l’extrême fragilité de mon âme et de ma chair.
Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse,
et soutiens-moi dans ma misère.
Tu sais que j’ai été pour beaucoup un sujet d’étonnement,
tu es mon puissant soutien.
Donne-moi une âme reconnaissante ;
que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits,
Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la m
émoire de mes nombreux péchés,
mais pardonne toutes mes forfaitures.
Seigneur, ne dédaigne pas ma prière
- une prière de misérable -
conserve-moi ta grâce jusqu’à la fin ;
qu’elle me garde comme par le passé.
C’est elle qui m’a enseigné la sagesse :
bienheureux ceux qui empruntent ses chemins,
car ils recevront la couronne de gloire.Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité,
parce que ta miséricorde à mon égard n’a pas eu de borne.
Tu as été pour moi aide et protection.
Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !
A toi, ô notre Dieu, la gloire !
Saint Ephrem le Syrien : modèle liturgique de l’Ensemble Vocal Canto Deo de Châtellerault