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SAINT AUGUSTIN: DE LA FOI AUX CHOSES QU’ON NE VOIT PAS.

1 juillet, 2007

Je sens comme un devoir de parler de Saint Augustin, je reçois beaucoup réconforte et enseignement de le sien écrits, de sœurs augustinienne, d’une image de
la Mère de Dieu que j’ai acheté pour ma chambre et que je ne savais pas qu’elle est l’image de la famille augustinienne, la « Mater Boni consilii ora pro nobis », je place un des écrits apologétiques d’Augustine qui me semble belle, et certain ! Et utile :
 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/comecr2/foichnv.htm

DE LA FOI AUX CHOSES QU’ON NE VOIT PAS.

Opuscule traduit par M. l’abbé DEVOILLE.

Croire aux choses que nous ne voyons pas de nos yeux, ce n’est pas, pour nous autres chrétiens, témérité blâmable, mais foi digne d’éloge.

CHAPITRE PREMIER. DANS LES CHOSES MÊME NATURELLES, ON CROIT SOUVENT SANS VOIR. NOUS NE VOYONS PAS LA BONNE VOLONTÉ D’UN AMI ET NOUS Y CROYONS. VOIT-ON L’AMITIÉ ?

1. Plusieurs pensent qui il faut rire de la religion chrétienne plutôt que l’embrasser, parce qu’an lieu de mettre sous les yeux ce qu’on peut voir, elle oblige it croire ce qu’on ne voit pas. Pour réfuter ces. hommes qui s’estiment sages en ne rien croyant de ce qu’ils ne peuvent voir, nous ne pouvons sans doute découvrir aux regards humains les objets divins de notre foi; du moins nous leur démontrons que, même dans l’ordre des choses humaines, il faut croire beaucoup de choses sans les voir. Et tout d’abord à ces insensés, tellement esclaves de leurs sens qu’ils estiment ne devoir croire que ce que les sens leur découvrent, disons que non-seulement ils croient, mais qu’ils connaissent une multitude de choses que les yeux du corps ne peuvent voir. Notre âme renferme en grand nombre des objets invisibles par nature. Pour n’en donner qu’un exemple : qu’y a-t-il de plus simple, de plus clair, de plus certain pour la vue intérieure de l’âme, que la foi même qui nous fait croire, oui que l’assurance que nous croyons une chose ou que nous ne la croyons pas, bien que cette assurance soit tout à fait étrangère à notre vue corporelle ? Comment donc ne rien croire de ce que nous ne voyons pas des yeux du corps, quand nous voyons avec certitude que nous croyons ou que nous ne croyons pas, même alors que la vue du corps ne joue aucun rôle?

2. Mais, dit-on, nous n’avons pas besoin de connaître par les yeux du corps ce qui se passe dans l’âme, puisque nous pouvons le voir dans l’âme elle-même; tandis que ce que vous voulez nous faire croire, vous ne nous le montrez ni au dehors pour nous le faire voir des yeux, du corps, ni au dedans de notre âme Pour nous le faire voir par, la pensée. Voilà ce qu’ils disent: comme si on exigeait la foi pour tout objet qui peut être présenté aux sens. Nous devons certainement croire à certaines choses temporelles que nous ne voyons pas, pour mériter de voir les choses éternelles que nous croyons. Mais, qui que lu sois, toi qui ne veux croire que ce que tu vois, voilà que tu connais les corps présents par les yeux du corps, et par ton esprit, les volontés et les pensées de ton esprit : mais dis-moi, je te prie, de quels yeux vois-tu les dispositions de ton ami envers toi? Car il est impossible de voir une volonté par les yeux du corps. Est-ce par ton esprit que tu vois ce qui se passe dans l’esprit d’un autre? Or si tu ne le vois pas, comment réponds-tu parla bienveillance à la bienveillance d’un ami, puisque tu ne crois à rien de ce que tu ne vois pas? Diras-tu, par hasard, que tu vois la volonté d’un autre par ses actes? Soit: tu verras les actes, tu entendras les paroles, mais tu croiras seulement à la volonté de ton ami, laquelle ne peut ni se voir ni s’entendre. Car cette volonté n’est pas une couleur ou une figure qui puisse frapper les yeux, ni un son ou un chant qui pénètre dans les oreilles; elle n’est point ta volonté non plus, et tune saurais la sentir dans ton propre coeur. Il ne te reste donc qu’à croire ce que tu ne vois pas, ce que tu n’entends pas, ce que. tu ne découvres point en toi-même, si tu ne veux ni vivre dans l’abandon et l’isolement, faute d’ami, ni manquer de payer de retour l’affection qu’on te témoigne. Où est maintenant ce que tu disais tout à l’heure: que tu ne dois croire que ce que tu vois, ou extérieurement des yeux du corps, ou intérieurement dés yeux de l’âme? Voilà que de tout ton coeur tu crois à un coeur qui n’est point le tien, et que ta foi aperçoit ce que ne peuvent découvrir ni les yeux de ton (538) corps, ni ceux de ton esprit. Tu vois par ton corps la figure de ton ami; tu vois ta propre fidélité par ton âme, mais tu ne peux aimer la fidélité de ton ami si tu n’as en retour la foi qui te fait croire à ce tu ne vois pas en lui. Du reste un homme peut tromper en feignant la bienveillance, en dissimulant sa malice; ou s’il ne songe pas à nuire, et qu’il espère tirer de toi quelque profit, il peut simuler l’amitié, parce qu’il na pas la charité.3. Mais tu dis que si tu crois

à ton ami, bien que tu ne puisses voir son coeur, c’est parce que tu l’as vu à l’oeuvre dans les épreuves, et que tu as connu son affection pour toi au milieu des périls,où il test resté fidèle. Faut-il donc, selon toi, souhaiter d’être malheureux, pour nous assurer de l’attachement de nos amis? Pour goûter avec certitude le bonheur d’avoir des amis, il faudra donc être en proie à ladversité ? On ne jouira d’une amitié éprouvée, qu’au prix de la douleur et de la crainte ? Et comment ne pas redouter plutôt, que désirer, un bonheur, qui a le malheur pour pierre de touche? Et cependant il est vrai qu’on peut voir un véritable ami dans la prospérité, mais qu’on n’en est sûr que dans l’adversité.

Certainement tu ne te jetterais pas dans le danger pour éprouver un ami, si tu n’avais la foi; et si tu ty engages pour l’éprouver, cest parce que tu crois dabord et avant l’épreuve même. En effet si nous ne devons pas croire aux choses que nous ne voyons pas, bien que nous croyions au coeur dun ami qui n’a, pas encore été éprouvé; même quand nous avons fait cette épreuve à nos dépens, nous croyons encore à la bienveillance plutôt que nous ne la voyons; à moins qu’on ne dise alors que la foi est si grande que nous nous imaginons voir par ses yeux ce que nous croyons au lieu que nous devons croire parce que nous ne pouvons voir.

CHAPITRE II. SANS LA FOI QUE DEVIENT LA FAMILLE, LA SOCIÉTÉ HUMAINE ?

4. Que cette foi disparaisse de la société humaine, et il nest personne qui ne voie quelle perturbation, quelle horrible confusion en sera la conséquence. Sil ne faut croire qu’à ce quon voit, que deviendra laffection mutuelle puisque l’amour est invisible ? C’en sera donc fait de l’amitié, laquelle n’est autre chose que l’affection réciproque. En effet quel témoignage d’affection peut ou recevoir d’un homme, quand on ne croit pas qu’il en ait donné ? Or, l’amitié disparaissant, les liens du mariage, de la parenté ou de l’affinité disparaîtront aussi; car ils reposent également sur une affection réciproque. L’époux ne pourra plus aimer son épouse, puisqu’il ne croira pas en être aimé. Vu que l’amour est invisible, ils ne désireront plus ni l’un ni l’autre avoir des enfants, convaincus,d’avance qu’ils n’auraient rien à attendre. Que si des enfants naissent et grandissent, ils aimeront encore bien moins leurs parents : car,ils ne verront pas lamour caché au fond de leurs coeurs, parce qu’il est invisible, et que c’est, dit-on, non une foi digne d’éloge, mais une témérité blâmable de croire à ce qu’on ne voit pas. Que dire des autres relations de frères, de soeurs, de gendres, de beaux-pères, de consanguinité on d’affinité, si laffection est incertaine, la bonne volonté douteuse, et chez les enfants envers les parents, et chez les parents,envers les enfants : si on ne rend pas bienveillance pour bienveillance, si on ne croit pas la devoir, vu qu’on n’admet pas son existence chez les autres dès lors quon ne la voit pas?

Or, croire qu’on n’est pas aimé parce qu’on ne voit pas l’amour, ne pas rendre affection pour affection parce qu’on sen croit dispensé, ce nest pas là un acte de sagesse, mais une réserve odieuse ; et si nous ne croyons pas à ce que nous ne voyons pas, si nous nions les volontés des hommes, parce qu’elles échappent à nos yeux, il en résultera un tel trouble dans la société que tout sera renversé de fond en comble. Je ne parle pas de tout ce que croient ceux qui nous reprochent de croire sans voir ; de ce qu’ils croient, sur la foi de la renommée, sur la foi de lhistoire, au sujet des lieux qu’ils n’ont jamais vus ; sans être tentés de dire: « Nous n’avons pas vu, nous ne croyons pas. Sils le disaient, ils seraient forcés de douter même,de leurs parents; puisqu’ici ils n’y croient que sur la foi des autres, qui ne sauraient leur montrer un fait passé, et dont eux-mêmes n’ont pas gardé le moindre souvenir. Et cependant ils n’élèvent aucun doute sur la parole, de ces témoins ; autrement, pour échapper à la témérité de croire sans voir, il faudrait montrer une incrédulité criminelle à l’égard de ses propres parents.

538

CHAPITRE III. MOTIFS DE CROIRE AU CHRISTIANISME. PROPHÉTIES RESPECTIVES AU CHRIST ET A L’EGLISE.

Si donc les liens qui unissent les hommes, si la société elle-même disparaissent, dès qu’on ne croit plus à ce que l’on ne peut voir; à combien plus forte raison devons-nous croire aux choses diverses, quoique nous ne les voyions pas, puisque l’absence de cette foi détruit, non plus l’amitié de quelques hommes, mais notre sublime religion, et entraîna par là , le plus grand des malheurs

5. Mais, diras-tu, si je ne puis voir la bienveillance d’un homme à mon égard, je puis du moins men assurer par bien des preuves, tandis que vous ne pouvez m’en donner aucune des choses que vous voulez nous faire croire sans que nous les voyions. C’est déjà quelque chose que tu sois forcé de convenir qu’il faut croire, d’après certaines preuves, à ce qu’on ne voit pas : car il en résulte qu’on ne peut pas refuser de croire à tout ce qui ne se voit pas, et cette proposition qu’on ne doit croire que ce qu’on voit tombe sous la clarté de l’évidence et le poids du mépris. Mais c’est une grande erreur que de penser que nous croyons au Christ sans preuves.En effet, y a-t-il des preuves plus claires que les pr

édictions que nous voyons accomplies? Vous qui pensez qu’il n’y a pas de preuves qui vous obligent à croire du Christ des choses que vous navez pas vues, faites, je vous prie, attention à ce qui se passe sous vos yeux. C’est l’Eglise qui va vous parler dans sa tendresse maternelle Moi, dont vous admirez les fruits et les progrès dans le monde entier, je n’ai pas toujours été telle que vous me voyez; mais il était écrit : « Toutes es nations seront bénies en Celui qui sortira de toi (1). » Quand Dieu bénissait Abraham, c’était moi qu’il promettait; car je suis répandue chez toutes les nations, par la bénédiction du Christ. La suite des générations démontre que le Christ est de la race d’Abraham. Pour le prouver en deux mots : Abraham a engendré Isaac, Isaac a engendré Jacob, Jacob a engendré douze fils, qui sont la souche du peuple d’Israël; car Jacob a porté le nom d’Israël. Parmi ces douze fils se trouve Juda, qui a donné sors nom aux Juifs; et des Juifs est née la vierge Marie, qui a enfanté le Christ. Vous voyez avec étonnement

1 Gen. XXII, 18.

toutes les nations bénies dans le Christ, c’est-à-dire dans la race d’Abraham; et vous hésitez encore à croire en Celui en qui vous devriez trembler de ne pas croire!

Hésitez-vous, vous refusez-vous à croire qu’une vierge ait enfanté, quand vous devriez plutôt croire qu’une telle naissance convenait à un Homme-Dieu? Sachez d’ailleurs que cela avait été prédit en ces termes par un prophète : « Voilà que la vierge concevra et enfantera un Fils, et qu’il sera appelé Emmanuel : mot qui signifie: Dieu avec nous (1). » Vous n’hésiterez donc point à croire à l’enfantement d’une vierge, si vous voulez croire à la naissance d’un Dieu, d’un Dieu qui ne discontinue point de gouverner le monde et se fait chair pour descendre jusqu’à l’homme, qui rend sa mère féconde sans lui ôter sa virginité. Cest ainsi que , éternellement Dieu, il devait naître comme homme, afin de devenir notre Dieu en naissant ainsi. Voilà pourquoi le prophète dit encore de lui: « Votre trône, ô Dieu est un trône éternel ; le sceptre de l’équité est le sceptre de votre empire. Vous aimez la justice et vous haïssez l’iniquité; c’est pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a sacré d’une onction de joie, au-dessus de tous ceux qui doivent y participer. » Cette onction est l’onction spirituelle dont un Dieu a consacré un Dieu, c’est-à-dire le Père son Fils; et nous savons que c’est de cette onction, khrisma, qu’est dérivé le nom de Christ.Je suis l’Eglise dont il est dit dans le m

ême Psaume, et en prédiction de l’avenir : « La Reine est restée debout, à votre droite, vêtue d’or, et d’habits aux couleurs variées: » c’est-à-dire ornée des mystères de la sagesse et enrichie du don des langues. Là on me dit : « Ecoute, ma fille, vois et prête une oreille attentive, et oublie ton peuple et la maison de ton père ; car le Roi a été épris de ta beauté. C’est lui qui est le Seigneur ton Dieu. Les filles de Tyr viendront avec des présents pour l’adorer, et les grands de la terre imploreront tes regards. Toute la gloire de la fille du Roi vient du dedans ; ses vêtements sont resplendissants d’or et de broderie. A sa suite on amènera des vierges au Roi; ses compagnes vous seront présentées; elles viendront avec joie et avec allégresse, on les introduira dans le temple du Roi. Pour vous servir de pères, il vous est né des enfants; vous les établirez princes sur

1. Is. VII, 14.

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toute la terre. Ils se souviendront de votre nom dans foule la suite des siècles: pour cela les peuples vous glorifieront dans les siècles (1). »

6. Si vous ne voyez pas cette reine, donnant par sa fécondité des enfants au Roi; si elle ne voit pas à son tour l’accomplissement de la promesse qui lui fut faite, au jour où on lui dit : « Ecoute, ma fille, et vois; » si elle n’a pas quitté les anciens rites du siècle, suivant l’ordre donné Oublie ton peuple et la maison de ton père; » si elle ne confesse pas partout le Seigneur, le Christ, elle à qui on a dit : « Le Roi a été épris de ta beauté, parce qu’il est le Seigneur ton Dieu; » si elle ne voit pas les cités des Gentils adresser des prières, offrir des présents au Christ, dont il est dit : « Les filles de Tyr viendront avec des présents pour l’adorer; » si les riches ne déposent pas leur orgueil, n’implorent pas le secours de l’E lise, comme il est écrit : « Tous les grands de la terre imploreront tes regards; » si on ne reconnaît pas la fille du Roi, à qui elle a reçu ordre de dire: « Notre Père, qui êtes aux cieux (2); » si de jour en jour elle n’est renouvelée à l’intérieur clans ses saints (3), elle dont il est dit : « Toute la gloire de la. fille du Roi vient du dedans, » et qui frappe les yeux des étrangers par l’éclat de ses prédicateurs, prêchant clans les diverses langues et formant comme l’or et les broderies de ses vêtements; si on n’amène pas, quand elle a répandu partout sa bonne odeur, des vierges pour les consacrer au Christ, suivant ce qui est écrit: « A sa suite on amènera des vierges au Roi; ô Roi, « ses compagnes vous seront présentées; » et suivant ce qui est écrit encore, pour qu’elles n’aient pas l’air de captives qu’on traîne en prison : « Elles viendront avec joie et allégresse; on les introduira dans le temple du Roi ; » si elle n’enfante pas des fils, parmi lesquels elle choisit des pères, à qui elle confie partout son propre gouvernement, selon le texte : « Pour vous servir de pères, il vous est né des enfants; vous les établirez princes sur toute la terre; » si tout à la fois supérieure et inférieure, elle ne se recommande pas à leurs prières, ce qui fait qu’on ajoute : « Ils se souviendront de ton nom dans toute la suite des siècles ; » si la prédication de ces mêmes pères, où son nom est sans cesse rappelé, n’amène pas dans son sein de grandes multitudes, qui lui rendent de perpétuelles actions de grâces dans leur langue propre, toujours

1 Ps. XLIV, 7-18. 2 Matt. VI, 9. 3 II Cor. IV, 16.

conformément à la prophétie : « Pour cela les peuples vous glorifieront dans les siècles et dans les siècles des siècles: » si tout cela n’est pas parfaitement clair, au point que nos ennemis, de quelque côté qu’ils tournent les yeux, sont frappés de l’éclat de la lumière et forcés de confesser la vérité; vous aura peut-être raison de dire qu’on ne vous montre aucune preuve qui vous détermine à croire ce que vous n’avez pas vu. Mais si ce que vous avez sous les yeux à été prédit longtemps d’avance, et s’est si évidemment réalisé; si la vérité se montre à vous par des faits passés et présents, ô retardataires de l’infidélité, rougissez de ce que vous voyez pour croire à ce que vous ne voyez pas !

CHAPITRE IV. CE QUE NOUS VOYONS ACCOMPLI DOIT NOUS ENGAGER A CROIRE CE QUE NOUS N’AVONS PAS VU.

7. Regardez-moi, vous dit l’Eglise, regardez-moi : moi que-vous voyez, tout en voulant ne pas me voir. Car les Juifs fidèles de ce temps-là ont appris, comme fait actuel, le merveilleux enfantement d’une vierge; ils ont assisté à la passion, à la résurrection, à l’ascension du Christ; ils ont entendu ses divines paroles; ils ont été témoins de ses actions. Vous n’avez pas vu tout cela, et voilà pourquoi vous refusez d’y croire. Du moins regardez, étudiez, réfléchissez à ce que vous voyez, à des choses qu’on ne vous raconte pas comme passées, qu’on ne vous annonce pas comme futures, mais qu’on vous montre comme présentes. Est-ce donc pour vous chose vaine et sans importance, n’est-ce point un miracle ou n’est-ce qu’un miracle médiocre , que le monde entier marche au nom d’un homme crucifié ?Vous n’avez pas vu s’accomplir la prophétie faite sur la naissance humaine du Christ: « Voilà qu’une vierge concevra et enfantera un fils; » mais vous êtes témoins de l’accomplissement de la promesse faite à Abraham : « Toutes les nations seront bénies en Celui qui sortira de toi. » Vous n’avez pas vu les miracles du Christ, que le prophète annonçait en ces termes: « Venez et voyez les oeuvres du Seigneur, les prodiges ,qu’il a faits sur la terre (1); » mais vous voyez ce qui a été prédit: « Le Seigneur m’a dit: « Tu es mon Fils, je fat engendré aujourd’hui; demande-moi et je te donnerai les nations pour

1 Ps. XLV ,9.

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héritage et la terre pour empire (1). » Vous n’avez pas vu ce qui a été prédit et réalisé de la Passion:du Christ : « Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os; ils m’ont regardé, ils mont considéré attentivement; ils se sont partagé mes vêtements; ils ont tiré ma robe au sort; » mais vous voyez réalisée la prédiction que le même psaume ajoute : «Toutes les contrées de la terre se souviendront du Seigneur et se tourneront vers lui, toutes les nations se prosterneront en sa présence parce que l’empire appartient au Seigneur et il règnera sur les nations (2). » Vous n’avez pas vu s’accomplir la prédiction relative à la résurrection du Christ, celle où le psalmiste le fait d’abord ainsi parler du traître Judas et des Juifs persécuteurs : « Ils sortaient et s’entretenaient tous ensemble ; tous mes ennemis murmuraient contre moi ; ils méditaient à mon endroit des paroles injustes; » où il ajoute ensuite, pour prouver quils nont abouti à rien en mettant à mort celui qui devait ressusciter . « Est-ce que celui qui dort ne se réveillera pas? » et peu après, quand il a prédit du traître précisément, ce qu’en raconte l’Evangile : « Celui qui mangeait à ma table , lève le talon contre moi , » c’est-à-dire me foule aux pieds ; il ajoute aussitôt : « Mais vous, Seigneur, ayez pitié de moi , ressuscitez-moi et je me vengerai d’eux. » Tout cela s’est accompli ; le Christ s’est endormi, puis il s’est réveillé, c’est-à-dire il est ressuscité comme il l’avait prédit par le même prophète dans un autre psaume: « Je me suis. endormi, jai été plongé dans le sommeil, et je me suis réveillé parce que le Seigneur est mon appui, (4). », Non, vous n’avez pas vu cela ; mais vous voyez son Eglise dont il a été dit ce qui s’est accompli : « Seigneur, mon Dieu, les nations viendront à vous des extrémités de la terre et elles diront : Vraiment nos pères ont adoré des simulacres menteurs, qui ne sont d’aucune utilité. » Bon gré, malgré, voilà ce que vous voyez; et si vous vous imaginez encore que les idoles sont ou ont jamais été de quelque utilité, certainement vous avez ouï dire que des peuples innombrables ont abandonné, renversé, brisé ces vaines images, en disant : « Vraiment nos pères ont adoré des simulacres menteurs, qui ne sont daucune utilité; et si l’homme :se fait des dieux, ce ne sont pas des dieux (5). » Mais ne vous figurez pas

1 Ps. II, 7, 8. 2 Ib. XXI, 17, 19, 28, 29. 3 Ib. XL, 7-11 ; Jean, XIII, 18. 4 Ps. III. 5 Jer. XVI, 19, 30.

que les peuples dont il est question doivent se rendre en un seul lieu, habité par le Seigneur, parce qu’il est dit : « Les nations viendront à vous des extrémités de la terre. » Comprenez, si vous le pouvez, que ce n’est pas en se déplaçant, maïs en croyant, que les peuples viennent au Dieu des chrétiens, au Dieu souverain et véritable. Cest ce qu’un autre prophète a prédit en ces termes : « Le Seigneur l’emportera sur eux, et il anéantira tous les dieux de la terre, et toutes les îles l’adoreront , chacune en son lieu (1). » Ce que l’un exprime ainsi : « toutes les mitions viendront à vous, » l’autre le rend de cette façon : « Toutes les îles l’adoreront, chacune en son lieu. » Les peuples viendront donc à lui sans changer de place, parce qu’en croyant en lui ils le trouveront dans leur coeur. Vous n’avez pas vu ce qui avait été prédit et ce qui s’est accompli dans l’ascension : « Elevez vous, ô Dieu, au-dessus des cieux, mais vous voyez ce que le Prophète ajoute : « Et que votre gloire brille sur toute la terre (2). » Vous n’avez pas vu tout ce qui s’est fait et réalisé dans.la personne du Christ ; mais vous ne pouvez nier que vous voyez ce qui se passe dans son Eglise. Nous vous faisons voir que ces deux espèces de faits ont été prédits; mais nous ne pouvons vous les mettre également sous les yeux, attendu que nous ne pouvons rendre présent le passé.

CHAPITRE V. LE PRÉSENT AUTORISE À CROIRE LE PASSÉ ET L’AVENIR.

8. Mais,de même quon croit, sur indices et sans les,voir, aux dispositions bienveillantes de ses amis; ainsi l’Eglise que nous voyons maintenant est la garantie de toutes les choses passées et à venir que nous ne voyons pas, mais qui nous sont montrées dans les Ecritures où elles ont été prédites. Au moment de la prédiction , il n’était pas possible de voir ni le passé devenu invisible, ni ce qui est aujourd’hui présent et qu’on ne peut pas même voir tout entier. Mais quand les prédictions ont commencé à s’accomplir, à partir de ce qui s’est. réalisé jusquaux faits qui se passent aujourd’hui, alors ce qui avait été prédit du Christ et de l’Eglise est arrivé successivement et dans son ordre ; et à cet ordre se rattache ce qui a été prédit sur le jour du jugement, sur la résurrection des morts, sur la 1 Soph. II, 11. 2. Ps. CVII, 6.

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punition éternelle des impies en compagnie du démon, et sur la récompense éternelle des justes en société du Christ. Pourquoi donc ne pas croire au passé et à l’avenir que, nous ne voyons pas, quand nous avons au milieu, le présent que nous voyons, et quand nous avons, entendu ou que nous avons lu que les livres prophétiques ont annoncé le commencement, le milieu et la fin.? Les infidèles s’imaginaient-il que ces prophéties ont été écrites par les chrétiens pour donner plus de poids à ce qu’ils admettaient déjà, en faisant croire que cela était annoncé d’avance ?

CHAPITRE VI. LE CHRISTIANISME PROUVÉ PAR LES JUIFS.

9. Si c’est là la pensée de nos adversaires, qu’ils étudient les livres des Juifs nos ennemis ; qu’ils y lisent ce que nous venons de dire : les prédictions sur le Christ en qui nous croyons et sur lEglise que nous voyons subsister, depuis le laborieux établissement de la foi jusqu’au jour de l’éternelle béatitude du ciel. Or, en lisant ces livres, qu’ils ne s’étonnent pas que ceux, qui les possèdent n’y comprennent rien, aveuglés qu’ils sont par la haine. Ces mêmes prophètes avaient prédit cet aveuglement; et comme toutes les autres, cette prophétie devait s’accomplir ; il fallait que, par un juste et secret jugement de Dieu, les Juifs subissent le châtiment qu’ils méritaient. Sans doute celui qu’ils ont crucifié, à qui ils ont donné du fiel et du vinaigre, bien qu’il fût suspendu au gibet, a dit à son Père pour ceux qu’il devait amener des ténèbres à la lumière : « Pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font (1); » cependant, en vue des autres qu’il devait abandonner pour des raisons plus mystérieuses, il avait dit longtemps d’avance, par le prophète : « Ils m’ont donné du fiel pour nourriture, ils m’ont présenté du vinaigre pour étancher ma soif; « que leur table soit pour eux un piège, une punition et une écueil ; que leurs yeux s’obscurcissent pour qu’ils ne voient pas, et faites que leur dos soit toujours courbé (2). » Ils errent ainsi de tous côtés, en aveugles, avec les témoignages les plus clairs en faveur de notre cause, afin de servir eux-mêmes de.démonstration aux prophéties qui les réprouvent.

Si donc ce peuple n’a pas été détruit jusqu’à entière extinction, mais dispersé sur toute la surface 1 Luc; XXIII, 34.

2 Ps. LXVIII, 22 24.

de la terre, c’est pour nous être utile, en répandant les pages où les prophètes annoncent le bienfait que nous avons reçu, et qui sert à affermir la foi chez les infidèles. Or ce que je dis ici a été aussi prophétisé : « Ne les exterminez pas, de peur qu’on oublie votre loi; mais dispersez-les par un effet de votre puissance (1). » Ils ne sont donc pas tués, en ce sens qu’ils n’ont pas oublié les Ecritures qu’on lisait et qu’on entendait lire chez eux. Si en effet ils oubliaient tout à fait les saintes Ecritures, qu’ils ne comprennent pas du reste, ils seraient mis à mort d’après le rite judaïque même; parce que, ne connaissant plus la loi ni les prophètes, ils nous deviendraient inutiles. Ils n’ont donc pas été exterminés, mais dispersés; afin que nayant pas la foi qui pourrait les sauver, ils nous fussent du moins utiles par leurs souvenirs. Nos ennemis par le coeur, ils sont par leurs livres, nos soutiens et nos témoins.

CHAPITRE VII. MERVEILLEUSE CONVERSION DU MONDE ENTIER À LA FOI DU CHRIST.

10. Mais, à défaut de toute prophétie sur le Christ et sur l’Eglise, qui ne serait porté à croire qu’une lumière d’en haut a subitement éclairé le genre humain, en voyant les faux dieux abandonnés, leurs simulacres partout brisés, leurs temples, renversés ou adaptés à d’autres usages, tant de rites superstitieux abolis malgré la puissance d’une habitude invétérée, et le vrai bien seul invoqué par tous ? Et quand tout cela s’est fait par un seul homme, jouet de ses semblables, saisi, garrotté, flagellé, dépouillé, couvert dopprobres, crucifié, mis à mort ; quand sa résurrection et son ascension sont annoncées par ses disciples, homme obscurs, ignorants, pêcheurs, publicains, qu’il a choisis pour enseigner sa doctrine, qui affirment avoir été témoins de ces faits, et qui, remplis du Saint-Esprit, font retentir l’Evangile dans les langues qu’ils n’ont point apprises; quand, parmi ceux qui les entendent, les uns ajoutent foi à leur parole, les autres restent incrédules et font aux prédicateurs une cruelle opposition; et, que fidèles et combattant pour la vérité jusqu’à la mort, non en rendant le mal, mais en le souffrant, ceux-ci remportent la victoire, non en donnant la mort, niais en la recevant ? C’est ainsi

1 Ps. LVIII, 12.

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que le monde adopta cette religion; tous se convertirent à cet Evangile, hommes et femmes, jeunes et vieux, savants et ignorants, sages et insensés, forts et faibles, nobles et plébéiens, grands et petits ; et l’Église s’étendit chez toutes les nations au point que pas une secte opposée à la foi catholique, pas une sorte d’erreur ne s’élève, assez ennemie de la vérité chrétienne pour ne pas affecter et ambitionner de se couvrir du nom du Christ. Or le Christianisme parviendrait-il à se répandre ainsi sur la terre, si la contradiction elle-même ne faisait ressortir la pureté de la véritable doctrine?

Comment ce crucifié aurait-il acquis tant de puissance, s’il n’eût été un Dieu incarné, quand même il n’eût point fait prédire un tel avenir par ses prophètes ?Mais comme ce grand myst

ère a eu ses prophètes et ses hérauts, qui l’ont prédit par l’inspiration divine, et qu’il s’est accompli comme il avait été prédit; qui sera assez insensé pour dire que les apôtres ont menti en prêchant le Christ dont ils ont annoncé la venue comme les prophètes l’avaient prédite ? Et ces apôtres eux-mêmes, les prophètes en avaient aussi parlé d’avance, conformément à la vérité ; car c’est d’eux qu’ils ont dit: « Il n’est point de discours, point de langage, dans lequel on n’entende leurs voix ; le bruit s’en est répandu dans tout l’univers, il a retenti jusqu’aux extrémités de la terre (1). » C’est ce que nous voyons certainement réalisé dans le monde, bien nous n’ayons pas encore vu le Christ dans sa chair. De quelle étrange folie faut-il donc être aveuglé, ou quelle incroyable obstination, quelle âme de fer ne faut-il pas pour refuser de croire aux saintes Écritures qui ont prédit cette conversion de l’univers entier ?

1 Ps. XVIII, 4, 5.

CHAPITRE VIII. EXHORTATION A PERSÉVÉRER DANS LA FOI.

11. Quant à vous; mes bien-aimés, qui possédez cette foi ou qui venez de la recevoir, paisse-t-elle se développer et s’accroître en vous? Comme les évent monts prédits pour le temps se sont accomplis, ainsi se réaliseront les promesses éternelles. Ne vous laissez tromper ni par les superstitieux païens, ni par les Juifs menteurs, ni par les perfides hérétiques, ni même par les mauvais chrétiens qui vivent au sein de l’Église catholique, et sont d’autant plus coupables qu’ils sont des ennemis domestiques. Du reste pour ne pas laisser s’ébranler les faibles, la prophétie divine n’est point restée muette sur ce point : car, dans le Cantique des cantiques, l’époux parlant à l’épouse, c’est-à-dire le Christ à l’Église, lui dit : « Comme le lis au milieu des épines, ainsi ma bien-aimée s’élève au dessus des jeunes filles (1). » Il ne dit pas : au milieu des étrangères, mais : « au milieu des jeunes filles. Entende, celui qui a des oreilles pour entendre, » et pendant qu’on tire au rivage, c’est-à-dire à la fin des siècles, le filet qui a été.jeté à la mer et qui recueille toute espèce de poissons, qu’on ait soin de s’éloigner des poissons mauvais; de s’en séparer, non de corps, mais de coeur, non en brisant les saints filets, mais en réformant ses moeurs; de peur qu’en se croyant maintenant des hommes éprouvés mêlés aux réprouvés, on n’aboutisse aux châtiments éternels, et non à l’éternelle vie, quand la séparation dernière se fera sur le rivage (2).

1 Cant. II, 2. 2 Matt, XIII, 9, 47-50.

Opuscule traduit par M. l’abbé DEVOILLE.

Que celui qui possède l’amour en Christ accomplisse les commandements du Christ ! Le lien de l’amour de Dieu, qui l’expliquera ?

30 juin, 2007

pour la memoire facultative d’aujourd’hui, du site:

http://groups.google.com.mx/group/fr.soc.religion/browse_thread/thread/fb3ab799fa9fe28f

Clément de Rome, Lettre aux Corinthiens, 49-50:

Que celui qui possède l’amour en Christ accomplisse les commandements du
Christ !
Le lien de l’amour de Dieu, qui l’expliquera ?
Sa sublime beauté qui l’exprimera avec justesse ?
La hauteur à laquelle l’amour nous élève est ineffable.

L’amour nous unit étroitement à Dieu.
L’amour couvre une multitude de péchés (1 P 4, 8).
L’amour supporte tout,
L’amour patiente en tout.

Rien de vil dans l’amour,
Rien d’orgueilleux.
L’amour ne sème pas la division,
Il ne fomente pas la sédition.
Il accomplit tout dans la concorde.

Dans l’amour, tous les élus de Dieu sont amenés à la perfection.
Sans amour, rien n’est agréable à Dieu.

C’est dans l’amour que le Maître nous a pris à lui ;
c’est à cause de l’amour qu’il a eu pour nous,
que Notre Seigneur Jésus-Christ a donné son sang pour nous, selon la
volonté de Dieu,
sa chair pour notre chair, son âme pour nos âmes.

Voyez, bien-aimés, combien l’amour est grand et admirable. Sa perfection
ne peut être explicitée.

Qui peut être trouvé en lui, sinon celui que Dieu aura rendu digne ?

Prions-le donc, et implorons sa miséricorde afin que nous soyons trouvés
dans l’amour, sans partialité humaine, irréprochables.

Depuis Adam jusqu’à ce jour, toutes les générations ont passé, mais ceux
qui ont été trouvés dans l’amour, selon la grâce de Dieu, posséderont le
séjour des saints, lesquels seront manifestés lors de la manifestation
de la royauté du Christ. De fait, il est écrit : Entrez dans vos
chambres un instant, jusqu’à ce que soient passées ma colère et ma
fureur ; et je me souviendrai d’un jour favorable, et je vous relèverai
de vos tombeaux (Is 26, 20 ; Ez 37, 12).

Bienheureux sommes-nous, bien-aimés, si nous accomplissons les
commandements de Dieu dans la concorde de l’amour, pour que nos péchés
nous soient remis à cause de l’amour. Car il est écrit : Bienheureux
ceux dont les iniquités ont été remises, et les péchés couverts.
Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’impute son péché et dont la
bouche est sans fraude (Ps 31,1-2).
Cette béatitude a été composée pour ceux qui ont été élus de Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire pour les siècles des
siècles. Amen.

SAINT BERNARD -PREMIER SERMON POUR LE JOUR DE LA CONVERSION DE SAINT PAUL. –

29 juin, 2007

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome03/homsaints/saints001.htm

Saint Bernard

PREMIER SERMON POUR LE JOUR DE LA CONVERSION DE SAINT PAUL.

 Comment nous devons nous convertir à son exemple.

24 janvier

1. C’est avec raison, mes bien chers frères, que toutes les nations célèbrent aujourd’hui avec des transports d’allégresse, la fête de la conversion du Docteur des nations. Que de rameaux, en effet, sont sortis de ce tronc! Paul converti devient la conversion du monde entier. Il convertit bien des hommes quand il vivait, et maintenant encore, quoiqu’il ait cessé de vivre sur la terre, il en convertit toujours beaucoup à Dieu, par le ministère de la prédication ; et, bien qu’il mène à présent en Dieu une vie bien plus heureuse qu’autrefois, il ne cesse pas, dans son sein, de convertir encore les hommes, et cela par son exemple, par ses prières et par sa doctrine. Si donc, la mémoire de sa conversion est un jour de fête pour les hommes, c’est qu’elle est encore une source de biens pour ceux qui en conservent le souvenir. En effet, dans ce souvenir, le pécheur conçoit l’espoir du pardon, et se trouve ainsi porté à faire pénitence; quant à celui qui déjà se repent de ses fautes, il trouve la forme d’une conversion parfaite. Qui est-ce qui désormais pourrait se laisser aller au désespoir, à la pensée de la grandeur de ses fautes, quand il entend raconter comment Saul fut tout à coup changé en un vase d’élection, au moment même où il ne respirait que menaces et carnage contre les disciples du Seigneur? Quel homme, sous le poids de ses iniquités, pourra dire maintenant : je ne saurais m’élever à de meilleurs sentiments, en voyant au milieu de la route que parcourait le plus cruel persécuteur du nom chrétien, cet homme, le coeur débordant de rage, changé tout à coup en un prédicateur fidèle? Cette seule conversion nous montre à tous, dans un jour, la grandeur de la miséricorde et l’efficacité éclatante de la grâce de Dieu.

2. Saint Luc nous dit : « Tout à coup une lumière du ciel l’environna de toutes parts (Act. IX, 4). » O faveur vraiment inestimable de la bonté divine ! Elle inonde de l’éclat d’une lumière céleste le corps de celui qui n’est pas même encore capable d’ouvrir les yeux de l’âme aux rayons de cette lumière, elle répand sur lui la clarté qu’elle ne pouvait pas encore répandre en lui. « En même temps une voix se faisait entendre. » Les témoignages que rendent la lumière et la parole sont bien dignes de foi, et il n’y a point lieu de douter de la vérité quand elle entre dans notre âme en même temps par nos yeux et par nos oreilles. C’est ainsi, oui, c’est de la même manière que précédemment, sur les bords du Jourdain, une colombe apparut et une voix se fit entendre sur la tête du Seigneur; c’est ainsi encore que sur une montagne, quand Jésus-Christ se transfigura devant ses disciples, ils entendirent la voix du Père. « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Saul est pris sur le fait; il ne peut ni feindre, ni nier. Il tient à la main les lettres de sa cruelle mission, de son autorité exécrable, de l’injuste pouvoir qui lui est donné. « Pourquoi me persécutes-tu ? » dit la voix. Mais quoi, est-ce le Christ qu’il persécutait en massacrant ses membres sur la terre ? Est-ce que si ceux qui ont attaché son corps sacré à la croix ont persécuté Jésus-Christ, celui qui était transporté d’une haine inique contre son corps qui est l’Eglise, car l’ Eglise est, le corps de Jésus-Christ, ne. 1e persécutait pas aussi lui-même ? Enfin, s’il a donné son propre sang pour prix de la rédemption des âmes, ne vous semble-t-il pas que celui qui, poussé par la méchanceté, détourne de lui, par de pernicieux exemples et par le scandale, les âmes qu’il a rachetées, lui fait endurer une persécution beaucoup plus cruelle encore que celle des Juifs mêmes qui ont fait couler son sang.

3. Reconnaissez , mes frères , et redoutez l’alliance de ceux qui mettent obstacle au salut des âcres. C’est un sacrilège horrible qui l’emporte en quelque sorte sur le crime même de ceux qui ont porté des mains impies sur le Seigneur de majesté. Il semblait que le temps des persécutions était passé, mais, vous le voyez, elles ne font défaut ni au chrétien, ni au Christ lui-même. Et ce qu’il y a de plus grave, c’est que ce sont ceux qui ont reçu du Christ le nom de chrétiens qui le persécutent aujourd’hui. Oui, mon Dieu, ce sont vos proches et vos amis qui fondent sur vous et se lèvent contre volis. On dirait que tous les chrétiens, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, se sont concertés contre vous ; le mal a envahi le. corps fout entier, et n’ pas laissé une place intacte depuis la tête jusqu’aux pieds, et même il a pris naissance parmi les anciens de votre peuple, parmi vos vicaires sur la terre, parmi ceux-là mêmes qui semblent établis pour régir votre peuple. On ne peut plus dire avec le proverbe : « Tel peuple, tel prêtre, » car le prêtre et le peuple sont loin de se ressembler. Hélas, hélas ! Seigneur Dieu ! Les premiers à vous persécuter sont précisément ceux qui recherchent avec amour les premières places dans votre Eglise et y tiennent le premier rang! Ils se sont emparés de la citadelle de Sion et de tousses remparts; et maintenant ils promènent librement et comme il leur plait l’incendie dans la cité tout entière. Leur genre de vie est misérable, mais le bouleversement de votre peuple est bien plus misérable encore. Et plût au ciel qu’ils bornassent là le mal qu’ils font ! Peut-être s’en trouverait-il qui, prévenus et prémunis par les avertissements du ciel, se donneraient garde de faire ce qu’ils font, tout en pratiquant ce qu’ils enseignent, suivant ces paroles : « Faites ce qu’ils vous disent, mais ne regardez pas ce qu’ils font (Matt. XXIII, 3). » De nos jours, les ordres sacrés sont un moyen de faire des gains honteux, on spécule sur la piété. On trouve des gens d’un empressement excessif à recevoir ou plutôt à prendre des fonctions à charge d’âmes. Mais cette charge est pour eux le moindre de leurs soucis, le salut des âmes est la dernière de leurs préoccupations. Pouvait-on soulever une persécution plus grave contre le Sauveur des âmes ? Le reste des hommes agit mal envers Notre-Seigneur, et on peut bien dire que, de nos jours, il y a beaucoup d’antéchrists. Toutefois, on peut bien leur dire que, eu égard aux bienfaits et au pouvoir que ses ministres reçoivent de lui, leur persécution lui est plus cruelle et il la ressent plus vivement, bien que, à côté d’eux, il y en ait beaucoup qui agissent en mille manières différentes et en mille occasions diverses contre le salut du prochain. Voilà ce que le Christ a sous les yeux, et il garde le silence; voilà ce qu’il souffre, et il fait comme si de rien n’était. Aussi, devons-nous fermer également les yeux, et garder le silence, d’autant plus qu il s’agit de nos prélats et des chefs de nos églises. Oui, il le faut, et d’ailleurs ils aiment mieux eux-mêmes qu’il en soit ainsi, et échapper au jugement des hommes, au risque de subir un jour le terrible jugement réservé à ceux qui sont placés à la tête des autres, et de recevoir les châtiments rigoureux réservés à ceux qui ont eu la puissance en main.

4. J’ai peur, mes très-chers frères, qu’il ne se trouve un persécuteur du Christ jusque parmi nous; car la raison même nous dit que nuire au salut, c’est persécuter le Sauveur. Quelles actions de grâces, pour le salut de mon âme, puis-je rendre à celui de mes frères qui me verse le breuvage empoisonné de la détraction fraternelle ? C’est avec raison que les détracteurs sont représentés comme des êtres odieux à Dieu même (Rom. I, 31). Mais que dirons-nous, aussi, de celui qui, par son exemple, prêche le relâchement aux autres, les trouble par sa singularité, les inquiète par sa curiosité, et les fatigue par son impatience et ses murmures, de celui enfin qui contriste l’esprit de Dieu dont ils sont remplis, en scandalisant le moindre de ceux qui croient en lui? N’est-ce pas là manifestement persécuter le Seigneur? Aussi, mes frères, pour que le nom et le crime de persécuteurs du Christ soient à jamais loin de nous, je vous en prie, mes bien-aimés, montrons-nous constamment tous pleins de bienveillance et de douceur, supportons-nous les uns les autres avec patience, et excitons-nous mutuellement à ce qu’il y a de mieux et de plus parfait. Quel est le serviteur de Dieu qui croira avoir fait assez de ne le point persécuter, si, de plus, il ne se conduit point envers lui en véritable serviteur ? Quelle récompense pourrions-nous espérer si nous nous bornions à ne point lui résister sans songer à l’assister? D’ailleurs, s’il y avait un cœur assez faible pour se tenir satisfait de n’être pas contre Dieu, s’il n’est pas pour lui, qu’il écoute ce que le Christ lui-même a dit : « Celui qui n’est point avec moi, est contre moi; et celui qui n’amasse point avec moi, dissipe (Matt. XII, 30). »

5. « Saul , Saul, pourquoi me persécutez-vous? Il répondit : Seigneur, qui êtes-vous (Act. IX, 4 et 5) ? » On voit, à ces mots , qu’en effet, la lumière d’en haut n’était que répandue autour de lui et n’avait pas encore pénétré dans son âme. En effet, Paul entendait la parole du Seigneur, mais il ne voyait pas sa face, parce qu’il n’en était encore qu’à entendre pour croire, car, comme il le dit plus tard, « la foi vient de l’ouïe (Rom. X, 17). » Qui êtes-vous, dit-il? Car il ne connaissait point celui qu’il persécutait, et voilà pourquoi il obtint miséricorde, c’est parce qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Apprenez, par là, mes frères, combien Dieu est un juste juge, et qu’il considère non-seulement ce que nous faisons, mais encore dans quelles dispositions d’âme nous le faisons, et prenez bien garde de ne point regarder comme petit, quelque petit que ce soit en effet, le mal que vous faites sciemment. Ne dites point dans votre cœur : c’est peu de chose, je n’ai pas besoin de m’en corriger, il n’y a pas grand mal pour moi à demeurer dans ces péchés véniels sans gravité. Parler ainsi, mes frères bien-aimés, c’est de l’impénitence, c’est un blasphème contre le Saint-Esprit, un blasphème irrémissible. Paul blasphéma aussi, mais non point contre le Saint-Esprit, parce qu’il blasphémait sans le savoir. Et comme son blasphème n’était point contre l’Esprit-Saint, il en obtint le pardon.

6. « Qui êtes-vous, Seigneur? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus de Nazareth que vous persécutez (Ibidem, 5). » Je suis le Sauveur que vous persécutez à votre perte; je suis celui dont votre loi a dit : « Il sera appelé le Nazaréen (Matt. II, 23), » et vous ignorez que cette prédiction est accomplie. Mais lui : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse (Ibidem)? » Voilà, mes frères, le modèle d’une vraie conversion. « Mon cœur est prêt, dit-il, Seigneur, mon cœur est prêt (Psal. CVII, 2). » Je suis tout prêt et sans trouble dans l’âme pour garder vos commandements. Seigneur , que voulez-vous que je fasse ? Parole courte, mais pleine de sens, mais vive et efficace, mais digne d’obtenir un bon accueil (1 Tim. I, 15) ! Combien peu font preuve d’une telle obéissance, font une telle abnégation de leur propre volonté, au point de ne se réserver pas même leur propre coeur, et de ne rechercher constamment qu’une seule chose, non point leur volonté, mais la volonté de Dieu, et de s’écrier sans cesse : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? » Ou avec Samuel : « parlez Seigneur, votre serviteur écoute (I Reg. III, 10), » hélas ! nous avons bien plus d’imitateurs de l’aveugle de l’Évangile que de ce nouvel apôtre ! Le Seigneur avait dit à un aveugle : « Que voulez-vous que je fasse pour vous (Luc. XVIII, 41) ? » Quelle bonté, Seigneur, quel honneur et quelle grâce! Est-ce donc ainsi que le Seigneur s’informe de la volonté de son esclave pour la faire ? En vérité, cet aveugle était bien aveugle, pour n’avoir point vu cela, pour ne s’en être point ému, et ne s’être point écrié : Dieu me préserve de vous le dire, Seigneur, dites-moi plutôt ce que vous voulez que je fasse, car l’ordre exige, non que vous vous informiez de ma volonté, mais que je m’inquiète de la vôtre. Vous voyez, mes frères, combien il était nécessaire qu’il se fit là une vraie conversion. Il est encore de même aujourd’hui, telle est la faiblesse et la perversité de plusieurs qu’on est obligé de leur demander quelle est leur volonté, et de leur dire aussi, que dois-je faire pour vous? au lieu de dire eux-mêmes : « Seigneur, que voulez-vous- que je fasse? » Les ministres et les vicaires du Christ sont dans la nécessité de chercher ce que ces hommes veulent qu’on leur commande, non point quelle est la volonté du maître. L’obéissance de ces gens-là n’est pas complète, ils ne sont point disposés à obéir en toute chose, ils n’ont point l’intention de suivre partout celui qui n’est pas venu sur la terre pour faire sa volonté mais celle de son père. Ils distinguent, jugent et décident en quoi ils doivent obéir à ceux qui leur commandent quelque chose, que dis-je, en quoi ils doivent obéir? C’est en quoi leur supérieur doit faire leur volonté que je devrais dire. Que ceux qui sont dans ces dispositions, tout en voyant qu’on les supporte, qu’on condescend et qu’on se prête à leur faiblesse, ne restent point dans l’état où ils sont; qu’ils rougissent, je les en prie, d’être toujours comme des enfants; s’ils ne veulent s’entendre dire un jour Qu’ai-je du faire pour vous que je n’aie pas fait? Et si, après avoir abusé de la patience et de la bienveillance de leurs supérieurs, ils craignent que toute l’indulgence dont ils ont été l’objet ne mette le comble à leur trop juste condamnation.

7. « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? Et le Seigneur lui répondit : Levez-vous, entrez dans la ville, et là, on vous dira ce que vous avez à faire (Act. IX, 7). » O Sagesse qui disposes et règles tout, en effet, avec douceur ! Tu adresses à un homme, pour connaître de lui ta volonté, celui à qui tu parles toi-même, afin de lui faire apprécier les avantages de la vie commune et pour que, une fois qu’il aura été instruit par un. homme, il sache lui-même venir en aide à ses semblables, dans la mesure des grâces qu’il aura reçues. « Entrez dans la ville. » Voue voyez, mes frères, que ce n’est pas sans une disposition particulière de Dieu, que vous êtes vous-mêmes entrés dans la cité par excellence? du Seigneur des vertus, pour y apprendre quelle est la volonté de Dieu. Certainement celui qui vous a rempli d’une crainte salutaire, ô mon frère, et a tourné votre coeur vers le désir de votre sainte volonté vous a dit aussi : « Levez-vous, et entrez dans la cité. » Mais remarquez combien dans les lignes suivantes la simplicité et la douceur chrétiennes nous sont particulièrement recommandées. « Ayant ouvert les yeux, il ne voyait point, et les gens de sa suite le conduisaient par la main (Act. IX, 8). » O heureuse cécité que celle qui frappe de ténèbres salutaires, pour les convertir, ceux dont les veux n’étaient jadis ouverts que pour le mal. Je pense que dans les trois jours que Paul passe sans manger, dans une prière continuelle, il faut voir une règle de conduite donnée à ceux qui, venant de renoncer au siècle, ne respirent pas encore dans les consolations du ciel. Ils doivent aussi attendre le Seigneur en toute patience, prier sans relâche, chercher, demander et frapper, et leur Père des cieux finira par les exaucer en un temps opportun. Il ne les oubliera point pour toujours, il viendra à eux et y viendra même sans trop tarder. Si vous êtes avec le Seigneur plein de bonté et de miséricorde, pendant trois jours entiers, sans manger, vous pouvez être sûrs qu’il ne vous renverra point à jeûn.

8. Après cela, Ananie reçoit l’ordre d’imposer les mains à Saul : mais il ne s’y prête point sans résistance, car il est bien éclairé. Remarquez que c’est la conduite que plus tard saint Paul lui-même recommande de suivre à l’un de ses disciples, en lui disant : « N’imposez pas trop vite les mains à personne (I Tim. V, 22). » Il vit, dit notre Évangéliste, (a) un homme qui lui imposa les mains, pour lui faire recouvrer la vue (Act, IX, 12). » Or, mes frères, bien que Paul eût eu cette vision, il ne recouvra point encore pour cela la vue. Pensez-vous qu’il n’attendit point que Ananie vînt lui imposer les mains, parce qu’il ne connut peut-être qu’en songe qu’il devait venir? Si je vous fais cette réflexion, mes frères, c’est parce que je crains qu’il n’y en ait parmi vous qui se noient éclairés, bien qu’ils ne l’aient encore été qu’en songe, et qui, au lieu de permettre qu’on les conduise par la main, se posent en guides pour les autres, car lorsqu’on n’a point encore reçu la charge d’administrer les choses, quand on n’est pas encore établi pour en être le dispensateur, enfin lorsqu’on n’a pas encore reçu l’ordre de voir et de prévoir, pour ceux qui, bien que ayant les yeux ouverts, ne voient rien, osent présumer de leurs forces, dans de pareilles entreprises, c’est avoir l’esprit rempli de pensées vaines, et se nourrir de vains songes. Gardons-nous de ce défaut,. mes frères, autant qu’il dépendra de nous; préférons être sans honneur, et conduits par la main, à l’école de l’humble et doux Jésus, Notre-Seigneur, à qui est l’honneur et la gloire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

a Saint Bernard désigne ici l’Évangéliste saint Luc par le mot Seigneur; toutefois il est hors de doute que les paroles qu’il rapporte ici sont de saint Luc, non point de Notre-Seigneur.

Le témoignage historique le plus ancien du martyre de Pierre et de Paul

29 juin, 2007

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens, 5-7 (trad. cf. bréviaire)

Le témoignage historique le plus ancien du martyre de Pierre et de Paul

Laissons ces exemples [de persécution dans l’Ancien Testament] pour en venir aux athlètes les plus proches de nous ; évoquons les exemples vaillants de notre génération. La jalousie et l’envie ont déchaîné les persécutions contre les piliers de l’Église les plus hauts et les plus justes, qui ont lutté jusqu’à la mort. Regardons les saints apôtres : Pierre, à cause d’une jalousie injuste, a subi, non pas une ou deux, mais de nombreuses souffrances ; après avoir rendu ainsi son témoignage, il s’en est allé au séjour de gloire qu’il avait mérité. La jalousie et de la discorde ont permis à Paul de montrer comment on remporte le prix réservé à la constance. Sept fois emprisonné, banni, lapidé, devenu prédicateur de l’Évangile en Orient et en Occident, il a reçu la renommée qui correspondait à sa foi. Après avoir enseigné la justice au monde entier jusqu’aux limites de l’Occident, il a rendu son témoignage devant les autorités ; c’est ainsi qu’il a quitté ce monde pour s’en aller au séjour de la sainteté. Suprême modèle de courage ! A ces hommes qui ont mené une vie sainte est venue se joindre une grande foule d’élus qui, par suite de la jalousie, ont subi toutes sortes de mauvais traitements et de supplices, et qui ont donné parmi nous un exemple magnifique…

Nous vous écrivons tout ceci, mes bien-aimés, non seulement pour vous avertir, mais pour nous exhorter nous-mêmes. Car nous sommes dans la même arène ; le même combat nous attend. Laissons donc nos vains soucis inutiles pour suivre la règle glorieuse et vénérable de notre tradition. Ayons les yeux fixés sur ce qui est beau, ce qui est agréable aux yeux de celui qui nous a faits, ce qui est propre à le toucher. Fixons nos regards sur le sang du Christ et comprenons combien il a de valeur pour Dieu son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a apporté au monde entier la grâce de la conversion.

L’Église fondée sur les pierres vivantes : les Apôtres et les prophètes.

26 juin, 2007

du site libanese:

http://www.ayletmarcharbel.org/lecture12.htm

L’Église fondée sur les pierres vivantes : les Apôtres et les prophètes.

S’il s’agit de pierres vivantes, quelles sont les pierres placées dans les fondations ? Ce sont les Apôtres et les prophètes, suivant l’enseignement de saint Paul : Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus, notre Seigneur. Pour vous préparer plus activement, vous qui m’écoutez, à la construction de cet édifice, pour être une des pierres les plus voisines du fondement, vous devez savoir que c’est le Christ lui-même qui est le fondement de cet édifice que nous décrivons. Mais dans cette édifice, il faut aussi un autel. Aussi, je crois que tous ceux qui parmi vous, comme des pierres vivantes, sont capables de le devenir et sont résolus à vaquer à la prière, à offrir à Dieu nuit et jour leurs implorations et à immoler les victimes de leurs supplications c’est avec eux que Jésus bâtit son autel. Ces pierres intactes et sans souillures pourraient être les saint Apôtres, qui ne forment tous qu’un seul autel, à cause de l’union de leurs âmes et de leurs cœurs. On nous rapporte, en effet, que d’un seul cœur ils  participaient à la prière.

Nous aussi, de notre côté, devons-nous nous efforcer d’avoir tous un même langage, le même amour, les mêmes sentiments, de n’être jamais intrigants ni vantards, d’être en parfaite harmonie de pensées et de sentiments, afin d’essayer, nous aussi, de devenir des pierres pour l’autel.

Origène

 

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE – Marie exalte le Seigneur

31 mai, 2007

du site:

http://www.prieravecleglise.fr/

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

 (Editeur : Orval)


Marie exalte le Seigneur

Mon âme exalte le Seigneur; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Le sens premier de ces mots est certainement de confesser les dons que Dieu lui a accordés, à elle, Marie, spécialement; mais elle rappelle ensuite les bienfaits universels dont Dieu ne cesse jamais d’entourer la race humaine.
L’
âme glorifie le Seigneur quand elle consacre toutes ses puissances intérieures à louer et à servir Dieu; quand, par sa soumission aux préceptes divins, elle montre qu’elle ne perd jamais de vue sa puissance et sa majesté
.
L’esprit exulte en Dieu son Sauveur, quand il met toute sa joie à se souvenir de son Créateur dont il espère le salut éternel.Ces mots, sans doute, expriment exactement ce que pensent tous les saints, mais il convenait tout spécialement qu’ils soient prononcés par la bienheureuse Mère de Dieu qui, comblée d’un privilège unique, brûlait d’un amour tout spirituel pour celui qu’elle avait eu la joie de concevoir en sa chair. Elle avait bien sujet, et plus que tous les saints, d’exulter de joie en Jésus – c’est-à-dire en son Sauveur – car celui qu’elle reconnaissait pour l’auteur éternel de notre salut, elle savait qu’il allait, dans le temps, prendre naissance de sa propre chair, et si véritablement qu’en une seule et même personne serait réellement pré

sent son fils et son Dieu. Car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom! Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient en eux-mêmes.Et c’est bien à propos qu’elle ajoute: Saint est son nom

, pour exhorter ses auditeurs et tous ceux auxquels parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. C’est le nom dont elle vient de dire: Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Aussi est-ce un usage excellent et salutaire, dont le parfum embaume la Sainte Basile, que celui de chanter tous les jours, à vêpres, le cantique de la Vierge. On peut en attendre que les âmes des fidèles, en faisant si souvent mémoire de l’incarnation du Seigneur, s’enflamment d’une plus vive ferveur, et que le rappel si fréquent des exemples de sa sainte Mère les affermisse dans la vertu. Et c’est bien le moment, à vêpres, de revenir à ce chant, car notre âme, fatiguée de la journée et sollicitée en sens divers par les pensées du jour, a besoin, quand approche l’heure du repos, de se rassembler pour retrouver l’unité de son attention.

Éphrem le Syrien : Crucifixion – Hymne VII

1 avril, 2007

j’ai mis, dejà, un texte du Saint Ephrem, c’est vraiment beau ce que le Père écrit, je mets encore un hymne, aujourd’hui c’est un jour de silence et reflexion je croix:

http://www.patristique.org/article.php3?id_article=51

Éphrem le Syrien : Crucifixion

HYMNE VII

QuAvril de ses bourgeons Lui fasse une couronne !
Pour les foules il a fait un tapis d
herbe : elles ont mangé
tout leur saoul.
Merveille que cette bombance sur une autre bombance
é
tendue !
L
Avril visible à linvisible a fait un beau dé
cor !
Les victoires aux fleurs se m
ê
lent,
Et les lis des champs, dans toute leur splendeur,
Aux signes
é
clatants que fait Notre-Seigneur.

Refrain :
En Avril ils ont tu
é
L
Agneau et Lont mangé
,
L
Agneau de Dieu qui vit
Et qui donne la Vie !
Avril avait commenc

é : il a conclu, il a fini ;
De ses fleurs il a couronn
é
le Peuple indigne
Qui mangeait et prisait plus que tout un agneau transitoire ;
Au lieu d
herbes amères, ce sont épines quils ont glanés, ces égaré
s,
Pour tourner en d
érision lAgneau vé
ritable,
Pour couronner le Roi dans une com
é
die
Et pour tuer le Juste ; oh ! quelle vilenie !

Que Moïse des justes Toffre la couronne,
Lui qui tressa aussi les ossements des justes, rassembl
é
s ;
Au tonnerre de Ta voix, les fleurs s
ouvrirent, s’é
panouirent !
Au mois d
Avril, ce fut un vrai printemps en Enfer !
Le visage des morts s
est éclairé
,
Leurs os tout dess
échés, les voilà
mis en liesse,
Et leur gr
âce fanée, la voilà
qui rayonne !Le soleil en pleines t

énèbres Ta fait belle couronne !
En se retirant il l
a tressée, en trois heures il la achevé
e,
Pour couronner les trois jours de Sa mort ;
Il a proclam
é quavec la Mort Il avait maille à
partir ;
Parce que sur la croix tout homme
à
la Mort succombe,
Il a saisi la croix et par elle a vaincu la Mort,
Comme p
érit Goliath, tué par sa propre épé
e.

De Lui le soleil proclame quIl est invisible et visible,
Que Son corps s
est habillé de souffrance, Sa Nature é
tant impassible ;
Selon Son corps Il a p
â
ti, selon Sa Force Il a relui.
Ô soleil visible, de lInvisible endeuillé
!
Ô luminaire, de la Lumiè
re tout marri !
Consol
é, il sest levé, nous a consolé
s,
Car du tombeau Lui s
est levé pour Son É
glise.Le soleil s

est caché là-haut, la lune tout en bas,
Et les justes ont fui de tous c
ôté
s vers un refuge, un abri ;
Le soleil correspond aux anges, la lune aux ensevelis ;
Au milieu, les imposteurs d
éboussolé
s, meurtriers de leur Seigneur.
Le soleil a paru, comme les anges envoy
é
s ;
La lune s
est levée avec les morts réveillé
s :
Au pi
è
ge, au beau milieu, les crucifieurs sont pris !

Que lOrient de sa droite Lui offre une couronne
Tress
ée avec les symboles et les figures de l
Arche,
Des fleurs que sur les Monts Qardu il a cueillies !
Car c
est de là que viennent Noé
, Sem et le Chef du monde,
De l
à
Abraham au grand nom,
Et les Mages b
énis, et puis l’É
toile encore,
Et puis son glorieux voisin, le Paradis !
Que l

Occident Lui offre deux couronnes magnifiques
Dont le parfum s
en va en tout point cardinal,
L
Occident où les deux Luminaires ont sombré
!
Les deux Ap
ôtres ensevelis là
-bas continuent de darder
Leurs rayons qui jamais n
ont connu de couchant :
Le soleil ? Voil
à
que Simon le surpasse,
Tandis que par l
Apôtre la lune est éclipsé
e !

Que du Parân le Sud Lui offre une couronne !
Il a bourgeonn
é, il a fleuri de fleurs hébraï
ques !
La redoutable Loi jamais accomplie par quiconque
Est la couronne de Notre-Seigneur : Il l
a accomplie, Lui, bouclé
e.
En prenant de l
’âge, elle sest calmé
e, assoupie,
Et c
est en témoignage seulement qu
on la cite,
Cette a
ïeule fourbue entré
e en son repos.Le Nord

était trop dur et sa terre sans fleurs…
Rien que neiges et glaces, rien que violentes bises ;
(les aquilons figurent le paganisme grec.)
Mais voil
à
que de fleurs nouvelles il offre une couronne
Au Soleil de l
Amour qui la rendu fé
cond !
Voil
à qu
exultent chez lui les ossements des martyrs,
Que les vierges en fleur, radieuses, s
’é
panouissent !

LEn Haut, lEn Bas, Seigneur, Te couronnent eux aussi :
Voil
à les six Côtés qui T
offrent leurs guirlandes,
Puisque le sixi
ème jour on Ta tressé une couronne d’é
pines.
Qu
ils Te couronnent, et Ton Pè
re par Toi !
Le corps d
Adam par Toi triomphait :
Grande humiliation lorsqu
il fut vaincu !
Sa dette, sous les fleurs Tu l
as ensevelie.Au Né du Sixième Âge, merci de tous côtés !
Parfait, le nombre Six : il n
est rien qui lui manque ;
Couronne en la main droite : tel est le nombre Cent.
En guise de couronne, notre droite offre des hymnes !
De s
é
nestre, par son symbole, sauve-nous,
Et par ce qu
il représente conduis-nous à
la Dextre,
L
à où le nombre Cent en guirlande est tressé !

« L’espérance de la vie nouvelle en Jésus-Christ » Saint Ephrem

1 avril, 2007

aujourd’hui, dimanche de rameaux, je mets seulement deux écrit de saint Ephrem, à demain pour l’Homélie du Pape Benoît, du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010424_sant-efrem_fr.html

L’espérance de la vie nouvelle en Jésus-Christ

« Chasse les ténèbres nocturnes de notre esprit, Seigneur, par la lumière diurne de ta connaissance, pour que notre esprit ainsi éclairé te serve par son renouvellement dans la pureté.

Lorsque le soleil entreprend sa course, les mortels commencent leur travail; fais de nos esprits, Seigneur, une belle demeure pour ce jour qui ne connaît pas de déclin. Accorde-nous de voir en nous-mêmes la vie apportée par la résurrection, et que rien ne détourne nos esprits de tes beautés. Imprime en nous, Seigneur, la trace de ce jour, qui ne dépend pas du mouvement et de la course du soleil, en nous donnant de te chercher assidûment. Par tes sacrements puissions-nous t

embrasser chaque jour en te recevant dans notre corps. Rends-nous capables dexpérimenter en nous-mêmes la résurrection que nous espérons. Nous avons caché ce trésor dans notre corps avec la grâce du baptême; que ce trésor senrichisse encore à la table de tes sacrements. Donne-nous la joie de ta grâce. Nous recevons ton mémorial dan ton banquet spirituel; puissions-nous le posséder effectivement lors du renouvellement futur.

Puissions-nous comprendre à quelle beauté nous sommes appelés, en découvrant cette beauté spirituelle que ta volonté immortelle fait éclore au sein de la mortalité elle-même. Ton crucifiement, ô notre Sauveur, a mis fin à ta vie corporelle; accorde-nous de crucifier notre esprit pour préfigurer la vie de lEsprit. Que ta résurrection, ô Jésus, confère sa grandeur à notre homme spirituel; que la contemplation de tes sacrements soit le miroir dans lequel nous le connaîtrons. Ton plan divin, ô notre Sauveur, préfigure le monde de lEsprit; accorde-nous de le parcourir comme il convient à lhomme spirituel. Ne prive pas notre

âme, Seigneur, de ta manifestation spirituelle et n’éloigne pas de nos membres la chaleur de ton amour. La mortalité qui se cache dans notre corps répand en nous la corruption; que l’épanchement de ton amour spirituel purifie notre cœur des effets de cette condition mortelle. Accorde-nous, Seigneur, de nous hâter vers notre cité et de la contempler pour en prendre possession, comme Moïse du haut de la montagne.« 

Dune homélie de saint Ephrem, diacre (Sermo 3, De fine et admonitione 2. 4-5: Oeuvres, Editions Lamy 3, 216-222)

Prière

Chaque année, Seigneur, tu nous fais revivre le mystère pascal où lhomme, rétabli dans sa dignité, trouve lespérance de la résurrection; donne-nous de toujours accueillir avec amour ce que nous célébrons dans la foi. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

« Préparé par le Département de Théologie Spirituelle
de L’Université Pontificale de la Sainte-Croix »

« Moi non plus, je ne te condamne pas… Moi, je suis la lumière du monde » (Jn 8,11-12)

25 mars, 2007

du site EAQ: 

Saint Syméon le Nouveau Théologien (vers 949-1022), moine orthodoxe
Hymne 45 (trad. SC 196, p. 103s)

« Moi non plus, je ne te condamne pas… Moi, je suis la lumière du monde » (Jn 8,11-12)

O mon Dieu qui aimes à pardonner, mon Créateur,
fais grandir sur moi l’éclat de ton inaccessible lumière
pour emplir de joie mon coeur.
Ah! ne t’irrite pas! ah! ne m’abandonne pas!
mais fais resplendir mon âme de ta lumière,
car ta lumière, ô mon Dieu, c’est toi…

Je me suis écarté de la route droite, de la route divine,
et je suis tombé lamentablement de la gloire qui m’avait été donnée.
J’ai été dépouillé de la robe lumineuse, la robe divine,
et, tombé dans les ténèbres, je gis maintenant dans les ténèbres,
et je ne sais pas que je suis privé de lumière…
Car si tu as brillé d’en haut, si tu es apparu dans l’obscurité,
si tu es venu dans le monde, ô Miséricordieux, si tu as voulu
vivre avec les hommes, selon notre condition, par amour pour l’homme,
si…tu t’es dit la Lumière du monde (Jn 8,12)
et que nous, nous ne te voyons pas,
n’est-ce pas que nous sommes totalement aveugles
et plus malheureux que des aveugles, ô mon Christ ?…

Mais toi, qui es tous les biens, tu les donnes sans cesse
à tes serviteurs, à ceux qui voient ta lumière…
Qui te possède, réellement possède en toi toute chose.
Que je ne sois pas privé de toi, Maître ! que je ne sois pas privé de toi, Créateur !
Que je ne sois pas privé de toi, Miséricordieux, moi l’humble étranger…
Je t’en prie, place-moi avec toi,
même si j’ai multiplié les péchés plus que tous les hommes.
Reçois ma prière comme celle du publicain (Lc 18,13),
comme celle de la prostituée (Lc 7,38), Maître, même si je ne pleure pas comme elle…
N’es-tu pas source de pitié, fontaine de miséricorde
et fleuve de bonté : à ce titre, aie pitié de moi !
Oui, toi qui as eu les mains, toi qui as eu les pieds cloués sur la croix,
et ton côté percé par la lance, Très Compatissant,
aie pitié de moi et arrache-moi au feu éternel…
Qu’en ce jour je me tienne sans condamnation devant toi
pour être accueilli au dans ta salle des noces
où je partagerai ton bonheur, mon bon Maître,
dans la joie inexprimable, pour tous les siècles. Amen

suite e fin de la Didaché

23 mars, 2007

suit e e fin de la Didaché:

IV
1. – Mon enfant, souviens-toi nuit et jour de celui qui t’annonce la parole de Dieu; tu l’honoreras comme le Seigneur, car là d’où est annoncée la parole du Seigneur, là est le Seigneur. Tu rechercheras chaque jour la compagnie des saints, afin de te trouver un appui dans leurs paroles.
2. – Tu ne désireras pas la division, mais tu apaiseras ceux qui se disputent; tu jugeras avec droiture, tu ne feras pas acception de personne quand il s’agira de convaincre quelqu’un de transgression; tu n’auras pas le coeur partagé entre les suites de tes décisions.
3. – N’aie pas les mains tendues pour recevoir et fermées pour donner. Si tu as des moyens, tu donneras de tes mains le rachat de tes péchés.
4. – Tu n’hésiteras pas à donner et tu ne murmureras pas en donnant, car tu connaîtras quel est le bon rémunérateur qui te récompensera.
5. – Tu ne te détourneras pas de celui qui est dans le besoin, mais tu auras tout en commun avec ton frère et tu ne diras pas que cela t’appartient en propre; en effet, si vous participez en commun à ce qui est immortel, combien plus aux choses périssables !
6. – Ne retire pas ta main de dessus ton fils ou de dessus ta fille, mais dès la jeunesse enseigne-leur la crainte de Dieu.
7. – Ne donne pas tes ordres avec aigreur à ton esclave ou à ta servante qui espèrent dans le même Dieu, de peur qu’ils ne cessent de craindre le Dieu qui règne sur toi comme sur eux, car Il ne vient pas appeler les hommes selon l’apparence, mais ceux que l’Esprit a rendus prêts.
8. – Quant à vous, serviteurs, vous serez soumis à vos maîtres avec respect et crainte comme à l’image de Dieu.
9. Tu haïras toute hypocrisie et tout ce qui n’est pas agréable au Seigneur. Tu n’abandonneras pas les commandements du Seigneur, mais tu garderas ce que tu as reçu sans y rien ajouter ni en rien retrancher.
10. – Dans (devant) l’assemblée, tu confesseras tes transgressions et tu ne viendras pas à la prière avec une mauvaise conscience. Tel est le chemin de la vie.

V
1. – Mais voici le chemin de la mort. Avant tout il est mauvais et plein de malédictions : meurtres, adultères, convoitises, impudicités, vols, idolâtries, pratiques magiques, bénéfices, rapines, faux témoignages, hypocrisies, mauvaise foi, ruse, orgueil, méchanceté, arrogance, cupidité, langage obscène, jalousie, présomption, dédain, forfanterie.
2. – Persécuteurs des bons, gens haïssant la vérité, aimant le mensonge, ne connaissant pas la récompense de la justice, qui ne s’attachent pas au bien ni au jugement juste, qui veillent non pour le bien mais pour le mal.
3. – Qui sont loin de la bonté et de la patience, qui aiment les vanités, qui courent après la rétribution, qui n’ont pas pitié du pauvre, qui n’ont pas compassion de l’être accablé, ceux qui ne connaissent pas Celui qui les a créés, les meurtriers d’enfants, les corrupteurs de l’oeuvre de Dieu, ceux qui se détournent de celui qui est dans le besoin, qui accablent celui qui est dans les tribulations, les avocats des riches, les juges iniques des pauvres, coupables de tous les péchés. Enfants, fuyez tous ces gens-là.VI
1. – Veille à ce que personne ne te détourne du chemin de cet enseignement, car il t’enseignerait ce qui est en dehors de Dieu. Si donc tu peux porter le joug du Seigneur tout entier, tu seras parfait; mais, si tu ne le peux pas, fais ce que tu peux.
2. – Quant aux aliments, porte ce que tu pourras, mais abstiens-toi strictement de ce qui a été sacrifié aux idoles, car c’est un culte rendu à des dieux morts.VII
1. Quant au baptême, baptisez ainsi : après avoir proclamé tout ce qui précède, baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit dans de l’eau vive (courante).
2. – Mais, si tu n’as pas d’eau vive, baptise dans une autre eau; si tu ne peux pas (baptiser) dans l’eau froide, que ce soit dans l’eau chaude. Si tu n’as ni l’une ni l’autre (en quantité suffisante), verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
3. – Avant le baptême, que celui qui administre le baptême et celui qui le reçoit se préparent par le jeûne et, si d’autres personnes le peuvent (qu’elles fassent de même); en tous cas tu commanderas à celui qui va être baptisé de jeûner un ou deux jours auparavant.VIII
1. – Que vos jeûnes ne soient pas en même temps que ceux des hypocrites : car ils jeûnent le deuxième et le cinquième jour de la semaine; mais vous, jeûnez le quatrième et le jour de la préparation (au sabbat).
2. – Ne priez pas non plus comme les hypocrites, mais comme le Seigneur l’a ordonné dans Son Evangile. Priez ainsi :
3. – Notre Père qui es au Ciel,
que Ton Nom soit sanctifié,
que Ton règne arrive,
que Ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel;
donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien
et remets-nous notre dette comme nous remettons (la leur) à nos débiteurs
et ne nous induis pas dans la tentation,
mais délivre-nous du mal, car à Toi appartiennent la puissance et la gloire pour les siècles.
4. – Priez ainsi trois fois par jour.IX
1. – Quant à l’eucharistie, faites ainsi vos actions de grâce. D’abord pour la coupe :
2. –  » Nous Te rendons grâce, notre Père,
pour la sainte vigne de David Ton serviteur
que Tu nous a fait connaître par Jésus Ton Enfant.
A Toi la gloire pour les siècles.  »
3. – Pour la fraction du pain :
 » Nous Te rendons grâces, notre Père,
pour la vie et la connaissance que Tu nous a révélés par Jésus Ton Enfant.
A Toi la gloire pour les siècles.
4. – De même que ce pain rompu était dispersé sur les collines
et que, rassemblé, il est devenu un (seul tout),
qu’ainsi soit rassemblée ton Eglise des extrémités de la terre dans Ton Royaume.
Car à Toi sont la gloire et la puissance
par Jésus-Christ pour les siècles.  »
5. – Que personne ne mange ni ne boive de votre eucharistie sinon ceux qui ont été baptisés au nom du Seigneur; car c’est à ce sujet que le Seigneur a dit : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens.X
1. – Après vous être rassasiés (1), rendez grâces ainsi :
 » Nous te rendons grâces, Père saint,
pour ton saint Nom
que tu as fait habiter dans nos coeurs
et pour la connaissance et la foi et l’immortalité
que tu nous as révélées par Jésus Ton Enfant.
A Toi la gloire pour les siècles.
2. – C’est Toi, Maître tout puissant, qui a créé toutes choses à cause de Ton Nom,
qui as donné la nourriture et le breuvage aux hommes pour qu’ils en jouissent,
afin qu’ils te rendent grâces.
Mais à nous tu as daigné accorder
une nourriture et un breuvage spirituels
et la vie éternelle par Ton Enfant.
Avant toutes choses nous Te rendons grâces
parce que Tu es puissant;
à Toi la gloire pour les siècles.
3. – Souviens-Toi, Seigneur, de Ton Eglise,
pour la délivrer de tout mal et la rendre parfaite dans Ton amour
et rassemble-la des quatre vents,
elle que tu as sanctifiée,
dans Ton royaume que Tu lui as préparé,
car à Toi sont la puissance et la gloire pour les siècles.
4. – Que la grâce arrive et que ce monde passe !
Hosanna au Fils de David !
Si quelqu’un est saint, qu’il vienne;
s’il ne l’est pas, quil se repente.
Maran atha. (2)
Amen.  »

(1) : Il s’agit donc d’un véritable repas.
(2) : Ces deux mots signifient : Seigneur, viens ! (Marana Tha), ou Le Seigneur vient (Maran Atha).

XI
1. – Si donc quelqu’un vient et vous enseigne tout ce qui vient d’être dit, recevez-le. Seulement, si ce docteur se dévoie et vous donne un autre enseignement de manière à renverser (celui que vous avez reçu), ne l’écoutez pas; d’autre part, s’il enseigne de manière à confirmer la justice et la connaissance du Seigneur, recevez-le comme le Seigneur.
2. – Quant aux apôtres (1) et aux prophètes, agissez ainsi, selon le précepte de l’Evangile. Que tout apôtre venant à vous soit reçu comme le Seigneur. Mais il ne restera qu’un jour, deux s’il est besoin; s’il reste trois jours, c’est un faux prophète. En partant, que l’apôtre ne prenne rien, sinon le pain suffisant pour atteindre l’endroit où il passera la nuit; s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète.
3. – Tout prophète qui parle en esprit, ne le mettez pas à l’épreuve et ne le jugez pas, car tout péché sera remis, mais ce péché-là ne sera pas remis.
4. – Cependant tout homme qui parle en esprit n’est pas prophète, à moins qu’il n’ait les manières d’être du Seigneur. C’est donc à leur conduite qu’on reconnaîtra le faux prophète et le vrai.
5. – Et aucun prophète qui dit en esprit de dresser la table n’en doit manger; s’il en mange, c’est un faux prophète. Tout prophète qui enseigne la vérité, s’il ne fait pas ce qu’il enseigne, est un faux prophète.
6. – Tout prophète éprouvé, véridique, agissant en vue du mystère terrestre de l’Eglise, mais n’enseignant pas aux autres à faire tout ce qu’il fait lui-même ne sera pas jugé parmi vous, car c’est à Dieu qu’il appartient de le juger; les anciens prophètes ont également fait des choses semblables.
7. Mais si quelqu’un vous dit, parlant en esprit : Donne-moi de l’argent ou autre chose, ne l’écoutez pas. Cependant, si c’est pour d’autres personnes qui sont dans l’indigence qu’il a dit de donner, que personne ne le juge.

(1) : Le mot apôtres désigne ici les prophètes itinérants, et non pas les douze apôtres mentionnés dans le titre de la Didachè.

XII
1. – Que quiconque vient au nom du Seigneur soit reçu. Puis, après l’avoir mis à l’épreuve, vous le connaîtrez, car vous aurez l’intelligence de la droite et de la gauche (1).
2. – Si l’arrivant est de passage, aidez-le autant que vous pouvez; mais il ne restera chez vous que deux ou trois jours, s’il y a nécessité.
3. – S’il veut, ayant un métier, se fixer parmi vous, qu’il travaille et qu’il mange; s’il n’a pas de métier, veillez selon votre intelligence à ce qu’un chrétien ne vive pas parmi vous sans rien faire.
4. – Mais, s’il ne veut pas agir ainsi, c’est un trafiquant du Christ; tenez-vous en garde contre de tels gens.

(1) : Du bien et du mal.

XIII
1. – Tout prophète véridique qui veut se fixer parmi vous est digne de sa nourriture. De même un docteur véridique est digne, lui aussi, comme l’ouvrier, de sa nourriture.
2. – Tu prendras donc toutes les prémices de ton pressoir et de ton aire, de tes boeufs et de tes brebis pour les donner aux prophètes, car ce sont eux qui sont vos grands prêtres. Mais, si vous n’avez pas de prophète, donnez-les aux pauvres. Si tu fais un pain, prends-en les prémices et donne-les selon le commandement.
3. – De même, si tu ouvres une amphore de vin ou d’huile, prends-en les prémices et donne-les aux prophètes; de l’argent aussi et du vêtement et de tous les biens (que tu possèdes) prends les prémices comme bon te semblera et donne-les selon le commandement.XIV
1. – Chaque dimanche, vous étant assemblés, rompez le pain et rendez grâces, après vous être mutuellement confessé vos transgressions, afin que votre sacrifice soit pur.
2. – Mais que quiconque a un dissentiment avec son prochain ne se joigne pas à vous jusqu’à ce qu’ils se soient réconciliés, afin que votre sacrifice ne soit pas profané. Car voici l’(offrande) dont a parlé le Seigneur :
3. –  » En tout temps et en tout lieu on me présentera une offrande pure, car je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon Nom est admirable parmi les nations.  » (Malachie)XV
1. – Elisez-vous donc des évêques et des diacres dignes du Seigneur, hommes doux et désintéressés, véridiques et éprouvés, car pour vous ils remplissent, eux aussi, l’office de prophètes et de docteurs.
2. – Ne les méprisez donc pas, car ils doivent être honorés parmi vous en communauté avec (au même titre que) les prophètes et les docteurs.
3. – Reprenez-vous les uns les autres, non pas en colère mais en paix, comme vous en avez l’ordre dans l’Evangile et celui qui manque à son prochain, que nul d’entre vous ne lui parle ni ne l’écoute jusqu’à ce qu’il se soit repenti.
4. – Mais vos prières et vos aumônes et toutes vos actions, faites-les comme vous en avez l’ordre dans l’Evangile de notre Seigneur. XVI
1. – Veillez sur votre vie. Que vos lampes ne s’éteignent pas et que vos reins ne se déceignent pas, mais soyez prêts, car vous ne savez pas l’heure où notre Seigneur viendra.
2. – Réunissez-vous fréquemment, cherchant ce qui convient à vos âmes, car tout le temps de votre foi ne vous servira de rien si au dernier moment vous n’êtes pas devenus parfaits.
3. – Car dans les derniers jours les faux prophètes et les corrupteurs se multiplieront, les brebis se changeront en loups et l’amour se changera en haine; car, l’iniquité ayant augmenté (les hommes) se haïront les uns les autres et se persécuteront et se trahiront.
4. – Alors paraîtra le Séducteur du monde (se donnant) comme fils de Dieu et il fera des signes et des prodiges et la terre sera livrée entre ses mains et il commettra des forfaits tels qu’il n’y en a point eu depuis l’origine des temps.
5. – Alors toute la création humaine entrera dans le feu de l’épreuve et beaucoup succomberont et périront; mais ceux qui auront persévéré dans leur foi seront sauvés de cet anathème.
6. – Et alors paraîtront les signes de la vérité; d’abord le signe de l’ouverture du ciel, puis le signe du son de la trompette et troisièmement la résurrection des morts, non de tous, il est vrai, mais comme il est dit :  » Le Seigneur viendra et tous les saints avec Lui !  »
7. – Alors le monde verra le Seigneur venant sur les nuées du Ciel.

XI

1. – Si donc quelqu’un vient et vous enseigne tout ce qui vient d’être dit, recevez-le. Seulement, si ce docteur se dévoie et vous donne un autre enseignement de manière à renverser (celui que vous avez reçu), ne l’écoutez pas; d’autre part, s’il enseigne de manière à confirmer la justice et la connaissance du Seigneur, recevez-le comme le Seigneur.
2. – Quant aux apôtres (1) et aux prophètes, agissez ainsi, selon le précepte de l’Evangile. Que tout apôtre venant à vous soit reçu comme le Seigneur. Mais il ne restera qu’un jour, deux s’il est besoin; s’il reste trois jours, c’est un faux prophète. En partant, que l’apôtre ne prenne rien, sinon le pain suffisant pour atteindre l’endroit où il passera la nuit; s’il demande de l’argent, c’est un faux prophète.
3. – Tout prophète qui parle en esprit, ne le mettez pas à l’épreuve et ne le jugez pas, car tout péché sera remis, mais ce péché-là ne sera pas remis.
4. – Cependant tout homme qui parle en esprit n’est pas prophète, à moins qu’il n’ait les manières d’être du Seigneur. C’est donc à leur conduite qu’on reconnaîtra le faux prophète et le vrai.
5. – Et aucun prophète qui dit en esprit de dresser la table n’en doit manger; s’il en mange, c’est un faux prophète. Tout prophète qui enseigne la vérité, s’il ne fait pas ce qu’il enseigne, est un faux prophète.
6. – Tout prophète éprouvé, véridique, agissant en vue du mystère terrestre de l’Eglise, mais n’enseignant pas aux autres à faire tout ce qu’il fait lui-même ne sera pas jugé parmi vous, car c’est à Dieu qu’il appartient de le juger; les anciens prophètes ont également fait des choses semblables.
7. Mais si quelqu’un vous dit, parlant en esprit : Donne-moi de l’argent ou autre chose, ne l’écoutez pas. Cependant, si c’est pour d’autres personnes qui sont dans l’indigence qu’il a dit de donner, que personne ne le juge.

(1) : Le mot apôtres désigne ici les prophètes itinérants, et non pas les douze apôtres mentionnés dans le titre de la Didachè.
XII

1. – Que quiconque vient au nom du Seigneur soit reçu. Puis, après l’avoir mis à l’épreuve, vous le connaîtrez, car vous aurez l’intelligence de la droite et de la gauche (1).
2. – Si l’arrivant est de passage, aidez-le autant que vous pouvez; mais il ne restera chez vous que deux ou trois jours, s’il y a nécessité.
3. – S’il veut, ayant un métier, se fixer parmi vous, qu’il travaille et qu’il mange; s’il n’a pas de métier, veillez selon votre intelligence à ce qu’un chrétien ne vive pas parmi vous sans rien faire.
4. – Mais, s’il ne veut pas agir ainsi, c’est un trafiquant du Christ; tenez-vous en garde contre de tels gens.

(1) : Du bien et du mal.

XIII

1. – Tout prophète véridique qui veut se fixer parmi vous est digne de sa nourriture. De même un docteur véridique est digne, lui aussi, comme l’ouvrier, de sa nourriture.
2. – Tu prendras donc toutes les prémices de ton pressoir et de ton aire, de tes boeufs et de tes brebis pour les donner aux prophètes, car ce sont eux qui sont vos grands prêtres. Mais, si vous n’avez pas de prophète, donnez-les aux pauvres. Si tu fais un pain, prends-en les prémices et donne-les selon le commandement.
3. – De même, si tu ouvres une amphore de vin ou d’huile, prends-en les prémices et donne-les aux prophètes; de l’argent aussi et du vêtement et de tous les biens (que tu possèdes) prends les prémices comme bon te semblera et donne-les selon le commandement.
XIV

1. – Chaque dimanche, vous étant assemblés, rompez le pain et rendez grâces, après vous être mutuellement confessé vos transgressions, afin que votre sacrifice soit pur.
2. – Mais que quiconque a un dissentiment avec son prochain ne se joigne pas à vous jusqu’à ce qu’ils se soient réconciliés, afin que votre sacrifice ne soit pas profané. Car voici l’(offrande) dont a parlé le Seigneur :
3. –  » En tout temps et en tout lieu on me présentera une offrande pure, car je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon Nom est admirable parmi les nations.  » (Malachie)
XV

1. – Elisez-vous donc des évêques et des diacres dignes du Seigneur, hommes doux et désintéressés, véridiques et éprouvés, car pour vous ils remplissent, eux aussi, l’office de prophètes et de docteurs.
2. – Ne les méprisez donc pas, car ils doivent être honorés parmi vous en communauté avec (au même titre que) les prophètes et les docteurs.
3. – Reprenez-vous les uns les autres, non pas en colère mais en paix, comme vous en avez l’ordre dans l’Evangile et celui qui manque à son prochain, que nul d’entre vous ne lui parle ni ne l’écoute jusqu’à ce qu’il se soit repenti.
4. – Mais vos prières et vos aumônes et toutes vos actions, faites-les comme vous en avez l’ordre dans l’Evangile de notre Seigneur. XVI

1. – Veillez sur votre vie. Que vos lampes ne s’éteignent pas et que vos reins ne se déceignent pas, mais soyez prêts, car vous ne savez pas l’heure où notre Seigneur viendra.
2. – Réunissez-vous fréquemment, cherchant ce qui convient à vos âmes, car tout le temps de votre foi ne vous servira de rien si au dernier moment vous n’êtes pas devenus parfaits.
3. – Car dans les derniers jours les faux prophètes et les corrupteurs se multiplieront, les brebis se changeront en loups et l’amour se changera en haine; car, l’iniquité ayant augmenté (les hommes) se haïront les uns les autres et se persécuteront et se trahiront.
4. – Alors paraîtra le Séducteur du monde (se donnant) comme fils de Dieu et il fera des signes et des prodiges et la terre sera livrée entre ses mains et il commettra des forfaits tels qu’il n’y en a point eu depuis l’origine des temps.
5. – Alors toute la création humaine entrera dans le feu de l’épreuve et beaucoup succomberont et périront; mais ceux qui auront persévéré dans leur foi seront sauvés de cet anathème.
6. – Et alors paraîtront les signes de la vérité; d’abord le signe de l’ouverture du ciel, puis le signe du son de la trompette et troisièmement la résurrection des morts, non de tous, il est vrai, mais comme il est dit :  » Le Seigneur viendra et tous les saints avec Lui !  »
7. – Alors le monde verra le Seigneur venant sur les nuées du Ciel.

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