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LA PENTECÔTE JUIVE

18 août, 2014

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LA PENTECÔTE JUIVE

La fête de Pentecôte vient du judaïsme…
La fête de Pentecôte vient du judaïsme. Elle est liée à la célébration de Pâques, autrement dit à la sortie d’Égypte. Mais quel est son sens ? Est-il resté le même jusqu’à la Pentecôte chrétienne ?
En Israël, le passage d’un mode de vie nomade à un mode de vie sédentaire a provoqué de profonds changements dans la société et dans le culte. Par définition, le culte nomade ne peut pas être associé à des lieux fixes, comme des sanctuaires; tout doit pouvoir se transporter. Cependant, même dans la religion d’un peuple nomade il faut des lieux fixes qui ont un rôle symbolique fort. Il en est ainsi de la montagne du Sinaï, et de plusieurs autres sites dans le désert.

Trois grandes fêtes annuelles
Lors du passage à une vie sédentaire, vers la fin du 2° millénaire avant Jésus Christ, le culte se célèbre essentiellement dans des sanctuaires fixes. C’est à ce moment-là que le cycle des fêtes est adopté. Israël instaure trois grandes fêtes annuelles qui suivent le calendrier agricole.
Il y a d’abord la fête des pains sans levain (matsoth) au début de la moisson, qui sera combinée plus tard à la Pâque pour ne plus faire qu’une seule fête se référant à la sortie d’Égypte.
Il y a ensuite la fête des Moissons, appelée aussi fête des Semaines, qui est célébrée à la fin des moissons.
Il y a enfin la fête des vendanges qui clôture le cycle annuel des récoltes. Ces grandes fêtes annuelles sont des fêtes de pèlerinage. Leur célébration rappelle les grandes étapes de l’histoire du peuple et les réactualise.

Cinquante jours après Pâques : la Pentecôte
La fête des Semaines, ou fête du « Cinquantième » jour était appelée ainsi parce qu’elle était célébrée par les Israélites sept semaines après l’offrande des prémices de la moisson (en grec le mot Pentecôte signifie cinquante).
Le Livre du Deutéronome, au chapitre 16 décrit ces trois fêtes de pèlerinage.

Pour la fête des Semaines, il dit ceci :
Tu compteras sept semaines; c’est à partir du jour où on se met à faucher la moisson que tu compteras les sept semaines. Puis tu célébreras la fête des Semaines pour le Seigneur ton Dieu… .

Le Livre du Lévitique précise les modalités de la fête :
Vous compterez sept semaines à partir du lendemain du sabbat… jusqu’au lendemain du septième sabbat, vous compterez cinquante jours, et vous présenterez au Seigneur une offrande de la nouvelle récolte. (Lev 26, 15).
Le Livre décrit le déroulement de cette fête. On offrait deux pains de farine nouvelle, cuite avec du levain. La relation à la Fête de Pâques est évidente. Au début de la moisson, on mange des pains sans levain en signe de renouveau; à la fin de la moisson des blés, on offre du pain levé, qui est le pain quotidien des sédentaires. Le temps de la moisson est terminé, et, avec son produit, on reprend la vie ordinaire. La Pentecôte était la célébration de clôture de la Pâque, cinquante jours après.

Le don de la Loi au Sinaï
Les fêtes juives sont liées aux grandes étapes de l’histoire du salut. La Pâque étant devenue la célébration de la sortie d’Égypte, la fête des Semaines a été reliée assez naturellement à la promulgation de la Loi sur le mont Sinaï :
Le troisième mois après leur sortie d’Égypte, aujourd’hui même (= le jour de la Pentecôte), les fils d’Israël arrivèrent au désert de Sinaï (Exode 19,1).
Utilisant cette référence, les Israélites firent de la fête des Semaines, qui existait déjà, la commémoration de l’Alliance. La Pentecôte était la fête la plus importante pour la communauté des Esséniens (qui s’appelait elle-même la « Communauté de la Nouvelle Alliance »). Ils la célébraient comme la Fête du renouvellement de l’Alliance.

Du Temple à la maison du croyant
La fête prend une signification différente selon l’évolution du mode de vie des israélites : d’une vie nomade à une vie sédentarisée, de lieux mouvants à des lieux fixes. Les récits bibliques, faits d’ajouts rédigés à des époques différentes, donnent le sens de ces fêtes. Ils traduisent bien cette ambiguïté, en mélangeant souvent les deux modes de vie. Même si le Temple de Jérusalem est doté un statut particulier, de nombreux épisodes de l’Ancien testament privilégient encore le nomadisme. La fête de Pentecôte qui rappelle le don de la Loi à la montagne du Sinaï, a peut-être été célébrée au Temple de Jérusalem, pour aboutir, après la destruction du Temple, à la maison de chaque croyant.
Dieu ne peut plus être attaché à un lieu, fut-il sacré. Cette évolution ne correspond à une conviction : le croyant, homme en mouvement, disponible, ne doit avoir d’autre attachement que Dieu.

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