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PAPE FRANÇOIS: HOMÉLIE POUR LA JOURNÉE « EVANGELIUM VITAE »

17 juin, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/la-vie-du-chretien-genere-la-vie

LA VIE DU CHRÉTIEN GÉNÈRE LA VIE

HOMÉLIE POUR LA JOURNÉE « EVANGELIUM VITAE »

Rome, 16 juin 2013 (Zenit.org) Pape François

« Celui qui se laisse conduire par l’Esprit Saint est réaliste, il sait évaluer et apprécier la réalité, et il est aussi fécond : sa vie génère la vie autour de lui », déclare le pape François.
Le pape a célébré la messe pour la Journée « Evangelium Vitae », dans le cadre de l’Année de la foi, ce dimanche 16 juin 2013, place Saint-Pierre.
Le chrétien n’est pas « une personne qui vit « dans les nuages » » mais « une personne qui pense et agit dans la vie quotidienne selon Dieu, une personne qui laisse sa vie être animée, nourrie par l’Esprit Saint pour qu’elle soit remplie », a-t-il souligné durant son homélie.

Homélie du pape François :
Chers frères et sœurs,
Cette célébration a un très beau nom : l’Évangile de la Vie. Avec cette Eucharistie en l’Année de la foi, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour le don de la vie, dans toutes ses manifestations ; et en même temps, nous voulons annoncer l’Évangile de la Vie.
En partant de la Parole de Dieu que nous avons écoutée, je voudrais vous proposer trois points simples de méditation pour notre foi : d’abord, la Bible nous révèle le Dieu Vivant, le Dieu qui est Vie, et source de la vie ; en second lieu, Jésus-Christ donne la vie, et l’Esprit-Saint nous maintient dans la vie ; troisièmement, suivre le chemin de Dieu conduit à la vie, tandis que suivre les idoles conduit à la mort.
1. La première lecture, tirée du Second livre de Samuel, nous parle de vie et de mort. Le roi David veut cacher l’adultère commis avec la femme d’Urie le Hittite, un soldat de son armée, et pour faire cela, il ordonne de placer Urie en première ligne pour qu’il soit tué dans la bataille. La Bible nous montre le drame humain dans toute sa réalité, le bien et le mal, les passions, le péché et ses conséquences. Quand l’homme veut s’affirmer soi-même, s’enfermant dans son égoïsme et se mettant à la place de Dieu, il finit par semer la mort. L’adultère du roi David en est un exemple. Et l’égoïsme porte au mensonge, par lequel on cherche à tromper soi-même et le prochain. Mais Dieu, on ne peut le tromper, et nous avons entendu comment le prophète dit à David : tu as fait ce qui est mal aux yeux de Dieu (cf. 2S 12,9). Le roi est mis en face de ses œuvres de mort – en vérité ce qu’il a fait est une œuvre de mort, et non de vie -, il comprend et demande pardon : « J’ai péché contre le Seigneur ! » (v.13), et le Dieu miséricordieux qui veut la vie et qui toujours nous pardonne, lui pardonne, lui rend la vie ; le prophète lui dit : « Le Seigneur a pardonné ton péché : tu ne mourras pas ».
Quelle image avons-nous de Dieu ? Peut-être nous apparaît-il comme un juge sévère, comme quelqu’un qui limite notre liberté de vivre. Mais toute l’Écriture nous rappelle que Dieu est le Vivant, celui qui donne la vie et indique le chemin de la vie en plénitude. Je pense au début du Livre de la Genèse : Dieu modèle l’homme avec la poussière du sol, insuffle dans ses narines une haleine de vie et l’homme devient un être vivant (cf. 2,7). Dieu est la source de la vie ; c’est grâce à son souffle que l’homme a la vie, et c’est son souffle qui soutient le chemin de son existence terrestre. Je pense aussi à la vocation de Moïse, quand le Seigneur se présente comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, comme le Dieu des vivants ; et envoyant Moïse au pharaon pour libérer son peuple, il révèle son nom : « Je suis Celui qui est », le Dieu qui se rend présent dans l’histoire, qui libère de l’esclavage, de la mort, et porte la vie au peuple parce qu’il est le Vivant. Je pense aussi au don des Dix Commandements : une route que Dieu nous indique pour une vie vraiment libre, pour une vie pleine ; ils ne sont pas un hymne au « non » – tu ne dois pas faire ceci, tu ne dois pas faire cela, …. Non ! -. Ils sont un hymne au « oui » à Dieu, à l’Amour, à la vie. Chers amis, notre vie atteint sa plénitude seulement en Dieu, parce lui seul est le Vivant !
2. Le passage de l’évangile d’aujourd’hui nous fait faire un pas en avant. Jésus rencontre une femme pécheresse durant un repas dans la maison d’un pharisien, suscitant le scandale de ceux qui sont présents : Jésus se laisse approcher par une pécheresse et même lui remet les péchés, disant : « Si ses nombreux péchés sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre, montre peu d’amour » (Lc 7,47). Jésus est l’incarnation du Dieu vivant, Celui qui porte la vie face à tant d’œuvres de mort, face au péché, à l’égoïsme, à la fermeture sur soi-même. Jésus accueille, aime, soulage, encourage, pardonne et donne d’une façon nouvelle la force de marcher, redonne vie. Dans tout l’évangile, nous voyons comment Jésus, par les gestes et les paroles, porte la vie de Dieu qui transforme. C’est l’expérience de la femme qui oint avec du parfum les pieds du Seigneur : elle se sent comprise, aimée, et répond par un geste d’amour, se laisse toucher par la miséricorde de Dieu et obtient le pardon, elle commence une nouvelle vie. Dieu, le Vivant, est miséricordieux. Etes-vous d’accord ? Disons-le ensemble : Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Tous : Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Une nouvelle fois : Dieu, le Vivant, est miséricordieux !
Cela a été aussi l’expérience de l’apôtre Paul, comme nous avons entendu dans la seconde lecture : « Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi » (Ga 2,20). Quelle est cette vie ? C’est la vie-même de Dieu. Et qui nous introduit dans cette vie ? L’Esprit Saint, don du Christ ressuscité. C’est Lui qui nous introduit dans la vie divine comme vrais fils de Dieu, comme fils dans le Fils Premier-né, Jésus Christ. Nous, sommes-nous ouverts à l’Esprit Saint ? Nous laissons-nous guider par lui ? Le chrétien est un homme spirituel, et cela ne signifie pas qu’il soit une personne qui vit « dans les nuages », hors de la réalité (comme si elle était un fantasme). Non ! Le chrétien est une personne qui pense et agit dans la vie quotidienne selon Dieu, une personne qui laisse sa vie être animée, nourrie par l’Esprit Saint pour qu’elle soit remplie, en véritable enfant ; et cela signifie réalisme et fécondité. Celui qui se laisse conduire par l’Esprit Saint est réaliste, il sait évaluer et apprécier la réalité, et il est aussi fécond : sa vie génère la vie autour de lui.
3. Dieu est le Vivant, Il est le Miséricordieux ! Jésus nous porte la vie de Dieu, l’Esprit Saint nous introduit et nous maintient dans la relation vitale de vrais enfants de Dieu. Mais souvent – nous la savons par expérience – l’homme ne choisit pas la vie, n’accueille pas l’ »Évangile de la Vie », mais se laisse guider par des idéologies et des logiques qui mettent des obstacles à la vie, qui ne la respectent pas, parce qu’elles sont dictées par l’égoïsme, par l’intérêt, par le profit, par le pouvoir, par le plaisir et elles ne sont pas dictées par l’amour, par la recherche du bien de l’autre. C’est l’illusion constante de vouloir construire la cité de l’homme sans Dieu, sans la vie et l’amour de Dieu – une nouvelle Tour de Babel ; c’est penser que le refus de Dieu, du message du Christ, de l’Évangile de la vie conduit à la liberté, à la pleine réalisation de l’homme. Le résultat est qu’au Dieu vivant, on substitue des idoles humaines et passagères, qui offrent l’ivresse d’un moment de liberté, mais qui à la fin sont porteuses de nouveaux esclavages et de mort. La sagesse du Psalmiste dit : « Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard » (Ps 19,9). Rappelons-nous : Dieu, le Vivant, est miséricordieux ! Le Seigneur est le Vivant, il est miséricordieux !
Chers frères et sœurs, regardons Dieu comme le Dieu de la vie, regardons sa loi, le message de l’Évangile comme une voie de liberté et de vie. Le Dieu vivant nous rend libres ! Disons oui à l’amour et non à l’égoïsme, disons oui à la vie et non à la mort, disons oui à la liberté et non à l’esclavage de tant d’idoles de notre temps ; en un mot, disons oui à Dieu qui est amour, vie et liberté, et jamais ne déçoit (cf. 1Jn 4,8 ; Jn 11,25 ; Jn 8,32), à Dieu qui est le Vivant et le Miséricordieux. Seule la foi dans le Dieu Vivant nous sauve ; dans le Dieu qui en Jésus Christ nous a donné sa vie, et par le don de l’Esprit Saint nous fait vivre en vrais enfants de Dieu. Cette foi nous rend libres et heureux. Demandons à Marie, Mère de la Vie, qu’elle nous aide à accueillir et à témoigner toujours de l’ »Évangile de la Vie ». Qu’il en soit ainsi !

PAPE FRANÇOIS: AUDIENCE GÉNÉRALE (question de l’environnement)

6 juin, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/audiences/2013/documents/papa-francesco_20130605_udienza-generale_fr.html

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE (question de l’environnement)

Place Saint-Pierre

Mercredi 5 juin 2013

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la question de l’environnement, comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire en diverses occasions. C’est ce que me suggère également la célébration aujourd’hui de la Journée mondiale de l’environnement, promue par les Nations Unies, qui lance un puissant rappel à la nécessité d’éliminer le gaspillage et la destruction des aliments.
Lorsque nous parlons d’environnement, de la création, ma pensée va aux premières pages de la Bible, au Livre de la Genèse, où l’on affirme que Dieu établit l’homme et la femme sur terre afin qu’ils la cultivent et qu’ils la gardent (cf. 2, 15). Cela suscite en moi les questions suivantes : Que signifie cultiver et garder la terre ? Cultivons-nous et gardons-nous vraiment la création ? Ou bien est-ce que nous l’exploitons et nous la négligeons ? Le verbe « cultiver » me rappelle à l’esprit le soin que l’agriculteur prend de sa terre afin qu’elle porte du fruit et que celui-ci soit partagé : combien d’attention, de passion et de dévouement ! Cultiver et garder la création est une indication de Dieu donnée non seulement au début de l’histoire, mais à chacun de nous; cela fait partie de son projet ; cela signifie faire croître le monde avec responsabilité, en le transformant afin qu’il soit un jardin, un lieu vivable pour tous. Benoît XVI a rappelé à plusieurs reprises que ce devoir qui nous a été confié par Dieu Créateur exige de saisir le rythme et la logique de la création. Au contraire, nous sommes souvent guidés par l’orgueil de dominer, de posséder, de manipuler, d’exploiter; nous ne la « gardons » pas, nous ne la respectons pas, nous ne la considérons pas comme un don gratuit dont il faut prendre soin. Nous sommes en train de perdre l’attitude de l’émerveillement, de la contemplation, de l’écoute de la création; et ainsi, nous ne sommes plus capables d’y lire ce que Benoît XVI appelle « le rythme de l’histoire d’amour de Dieu avec l’homme ». Pourquoi est-ce le cas ? Parce que nous pensons et vivons de façon horizontale, nous nous sommes éloignés de Dieu, nous ne lisons pas ses signes.
Mais « cultiver et garder » ne comprend pas seulement le rapport entre nous et l’environnement, entre l’homme et la création, cela concerne également les relations humaines. Les Papes ont parlé d’écologie humaine, en étroite relation à l’écologie de l’environnement. Nous vivons actuellement un moment de crise ; nous le voyons dans l’environnement, mais surtout, nous le voyons dans l’homme. La personne humaine est en danger : cela est certain, la personne humaine aujourd’hui est en danger, voilà l’urgence de l’écologie humaine ! Et le danger est grave, parce que la cause du problème n’est pas superficielle, mais profonde : ce n’est pas seulement une question d’économie, mais d’éthique et d’anthropologie. L’Église l’a souligné à plusieurs reprises ; et beaucoup disent : oui, c’est juste, c’est vrai… mais le système continue comme avant, parce que ce qui prime, parce que ce qui domine, ce sont les dynamiques d’une économie et d’une finance sans éthique. Ce qui commande aujourd’hui, ce n’est pas l’homme, c’est l’argent, l’argent, le gain commande. Et Dieu notre Père a donné le devoir de garder la terre non pas à l’argent, mais à nous : aux hommes et aux femmes. Nous avons ce devoir ! En revanche, les hommes et les femmes sont sacrifiés aux idoles du profit et de la consommation : c’est la « culture du rebut ». Si un ordinateur se casse, c’est une tragédie, mais la pauvreté, les nécessités, les drames de tant de personnes finissent par faire partie de la normalité. Si une nuit d’hiver, tout près d’ici, via Ottaviano, par exemple, une personne meurt, ce n’est pas une nouvelle. Si dans tant de parties du monde, il y a des enfants qui n’ont rien à manger, ce n’est pas une nouvelle, cela semble normal. Il ne peut pas en être ainsi ! Et pourtant, ces choses entrent dans la normalité : que certaines personnes sans domicile fixe meurent de froid dans la rue, cela n’est pas une nouvelle. En revanche, une baisse de dix points dans les bourses de certaines villes représente une tragédie. Quelqu’un qui meurt, ce n’est pas une nouvelle, mais si les bourses chutent de dix points, c’est une tragédie ! Ainsi, les personnes sont mises au rebut, comme si elles étaient des déchets.
Cette « culture du rebut » tend à devenir une mentalité commune, qui contamine tout le monde. La vie humaine, la personne, ne sont plus considérées comme une valeur primaire à respecter et à garder, en particulier si elle est pauvre ou handicapée, si elle ne sert pas encore — comme l’enfant à naître — ou si elle ne sert plus — comme la personne âgée. Cette culture du rebut nous a rendus insensibles également aux gaspillages et aux déchets alimentaires, qui sont encore plus répréhensibles lorsque dans chaque partie du monde malheureusement, de nombreuses personnes et familles souffrent de la faim et de la malnutrition. Jadis, nos grands-parents faisaient très attention à ne rien jeter de la nourriture qui restait. Le consumérisme nous a poussés à nous habituer au superflu et au gaspillage quotidien de nourriture, à laquelle parfois nous ne sommes plus capables de donner la juste valeur, qui va bien au-delà des simples paramètres économiques. Rappelons-nous bien, cependant, que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture à la table du pauvre, à celui qui a faim ! J’invite chacun à réfléchir sur le problème de la perte et du gaspillage de la nourriture, pour identifier des façons et des moyens qui, en affrontant sérieusement cette problématique, puissent être des instruments de solidarité et de partage avec les personnes le plus dans le besoin.
Il y a plusieurs jours, en la fête du Corpus Domini, nous avons lu le récit du miracle des pains : Jésus donne à manger à la foule avec cinq pains et deux poissons. Et la conclusion du passage est importante : « Ils mangèrent et furent tous rassasiés, et ce qu’ils avaient eu de reste fut emporté : douze couffins » (Lc 9, 17). Jésus demande à ses disciples que rien ne soit perdu: pas de gaspillage ! Puis, il y a ce détail des douze couffins : pourquoi douze ? Qu’est-ce que cela signifie ? Douze est le nombre des tribus d’Israël, il représente de façon symbolique le peuple tout entier. Et cela nous dit que lorsque la nourriture est partagée de façon équitable, avec solidarité, personne ne manque du nécessaire, chaque communauté peut répondre aux besoins des plus pauvres. Écologie humaine et écologie de l’environnement vont de pair.
Je voudrais alors que nous prenions tous l’engagement sérieux de respecter et de garder la création, d’être attentifs à chaque personne, de combattre la culture du gaspillage et du rebut, pour promouvoir une culture de la solidarité et de la rencontre. Merci.
Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement les fidèles venus des Antilles, de l’Île Maurice et de Côte d’Ivoire. Je salue également le groupe d’imams de France engagés dans le dialogue interreligieux. Chers amis, ayons soin de la création, ayons soin de la personne humaine, de sorte que personne autour de nous ne soit privé du nécessaire. Bon pèlerinage à tous !

Pape François: Bienheureux Jean XXIII, un homme pacifié par l’Esprit-Saint

4 juin, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/bienheureux-jean-xxiii-un-homme-pacifie-par-l-esprit-saint

BIENHEUREUX JEAN XXIII, UN HOMME PACIFIÉ PAR L’ESPRIT-SAINT

50E ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE AU CIEL

Rome, 3 juin 2013 (Zenit.org) Pape François

Le bienheureux pape Jean – Angelo Roncalli « était un homme capable de transmettre la paix », mais il « transmettait la paix parce qu’il avait un esprit profondément pacifié, il s’était laissé pacifier par l’Esprit-Saint ; et cette pacification était le fruit d’un long et exigeant travail sur lui-même », déclare le pape François.
A l’occasion du 50e anniversaire de la mort du bienheureux pape Jean XXIII, le pape François a rencontré, à 18h15, en la basilique Saint-Pierre, ce 3 juin 2013, les pèlerins du diocèse de Bergame, accompagnés de leur évêque, Mgr Francesco Beschi, au terme de la messe célébrée par ce dernier à 17h.
Le pape François a tiré de la vie du bienheureux pape « un enseignement pour chacun de nous, mais aussi pour l’Église de notre temps : si nous savons nous laisser conduire par l’Esprit Saint, si nous savons mortifier notre égoïsme pour faire place à l’amour du Seigneur et à sa volonté, alors nous trouverons la paix, alors nous saurons être des bâtisseurs de paix et nous répandrons la paix autour de nous ».

Discours du pape François
Chers amis du diocèse de Bergame,
Je suis heureux de vous donner la bienvenue, ici, sur la tombe de l’apôtre Pierre, en ce lieu qui est la maison de tout catholique. Je salue avec affection votre évêque, Mgr Francesco Beschi, et je le remercie des aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tous (…).
Il y a exactement 50 ans, à cette heure même, le bienheureux Jean XXIII quittait ce monde. Qui, comme moi, a un certain âge, garde un souvenir vivant de l’émotion qui s’est répandue partout ce jour-là: la place Saint-Pierre était devenue un sanctuaire à ciel ouvert, accueillant jour et nuit les fidèles de tout âge et de toute condition sociale, bouleversés et priant pour la santé du pape.
Le monde entier avait reconnu dans le pape Jean un pasteur et un père. Pasteur parce que père. Qu’est-ce qui l’avait fait devenir comme cela? Comment avait-il pu arriver au coeur de personnes si différentes, et même beaucoup de non-chrétiens? Pour répondre à cette question, nous pouvons rappeler sa devise épiscopale: « Oboedientia et pax »: Obéissance et paix. « Ces paroles, commentait monseigneur Roncalli, à la veille de sa consécration épiscopale, sont un peu mon histoire et ma vie » (Journal de l’âme, Retraite préparatoire à la consécration épiscopale, 13-17 mars 1925). Obéissance et paix.
Je voudrais partir de la paix, parce que c’est l’aspect le plus évident, celui que les gens ont perçu chez le pape Jean: Angelo Roncalli était un homme capable de transmettre la paix ; une paix naturelle, sereine, cordiale ; une paix qui, avec son élection au pontificat, s’est manifestée au monde entier et a reçu le nom de bonté. C’est si beau de trouver un prêtre ou un évêque bon, avec de la bonté. Saint Ignace – je ne fais pas de publicité – saint Ignace avait donné aux jésuites les qualités nécessaires pour les supérieurs : il y avait une longue liste de qualités, mais à la fin (….) la bonté est essentielle ; un prêtre avec de la bonté. Cela a été indubitablement un trait distinctif de sa personnalité, qui lui a permis de construire partout de solides amitiés et qui s’est révélé de manière particulière dans son ministère comme représentant du pape, qu’il a exercé pendant presque trente ans, souvent en contact avec des environnements et des mondes qui étaient très loin de l’univers catholique dans lequel il était né et où il s’était formé. C’est précisément dans ces milieux qu’il s’est montré capable de tisser des relations et de promouvoir l’unité de manière efficace, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté ecclésiale, en étant ouvert au dialogue avec les chrétiens d’autres Églises, avec les représentants du monde juif ou musulman et avec beaucoup d’autres hommes de bonne volonté. En réalité, le pape Jean transmettait la paix parce qu’il avait un esprit profondément pacifié, il s’était laissé pacifier par l’Esprit-Saint ; et cette pacification était le fruit d’un long et exigeant travail sur lui-même, travail dont il nous reste des traces abondantes dans le Journal de l’âme. Nous pouvons y voir le séminariste, le prêtre, l’évêque Roncalli en proie à un chemin de purification progressive du cœur. Nous le voyons, jour après jour, attentif à reconnaître et à mortifier les désirs venant de son égoïsme, à discerner les inspirations du Seigneur, se laissant guider par de sages directeurs spirituels et inspirer par des maîtres comme Saint François de Sales et Saint Charles Borromée. En lisant ces écrits, nous assistons vraiment au processus de formation d’une âme sous l’action de l’Esprit-Saint qui agit dans son Église (…).
Et nous en venons au second terme, décisif : « obéissance ». Si la paix a été la caractéristique extérieure, l’obéissance a constitué pour Roncalli la disposition intérieure : l’obéissance, en réalité, a été l’instrument pour atteindre la paix. Elle a eu avant tout un sens très simple et concret : remplir dans l’Église le service que ses supérieurs lui demandaient, sans rien chercher pour soi, sans se soustraire à rien de ce qui lui était demandé, même lorsque cela signifiait quitter sa terre, se confronter à des mondes jusque-là inconnus, rester pendant des années dans des lieux où la présence de catholiques était extrêmement rare.
Se laisser conduire, comme un enfant, voilà ce qui a construit son parcours sacerdotal que vous connaissez bien : d’abord secrétaire de Mgr Radini Tedeschi tout en étant enseignant et père spirituel au séminaire diocésain, puis représentant pontifical en Bulgarie, en Turquie et en Grèce, en France, ensuite pasteur de l’Église de Venise et enfin évêque de Rome. Mais à travers cette obéissance, le prêtre et l’évêque Roncalli a vécu aussi une fidélité plus profonde, que nous pourrions définir, comme il l’aurait fait lui-même, comme abandon à la Providence divine. Il a constamment reconnu, dans la foi, qu’à travers ce parcours de vie apparemment guidé par d’autres, et non inspiré par ses goûts personnels ou sur la base de sa propre sensibilité spirituelle, Dieu dessinait son projet (…).
Mais plus profondément encore, à travers cet abandon quotidien à la volonté de Dieu, le futur pape Jean a vécu une purification qui lui a permis de se détacher complètement de lui-même et d’adhérer au Christ, laissant ainsi apparaître cette sainteté que l’Église a ensuite reconnue officiellement. « Qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera » nous dit Jésus (Lc 9,24). Voilà la véritable source de la bonté du pape Jean, de la paix qu’il a répandue dans le monde, là se trouve la racine de sa sainteté : dans son obéissance évangélique.
Et ceci est un enseignement pour chacun de nous, mais aussi pour l’Église de notre temps : si nous savons nous laisser conduire par l’Esprit Saint, si nous savons mortifier notre égoïsme pour faire place à l’amour du Seigneur et à sa volonté, alors nous trouverons la paix, alors nous saurons être des bâtisseurs de paix et nous répandrons la paix autour de nous. Cinquante ans après sa mort, la conduite sage et paternelle du pape Jean, son amour pour la tradition de l’Église, conscient qu’elle avait constamment besoin d’être améliorée, son intuition prophétique qui lui a fait convoquer le concile Vatican II et offrir sa vie pour la réussite de celui-ci, restent comme des bornes dans l’histoire de l’Église du XXe siècle et comme un phare qui éclaire le chemin devant nous.
Chers habitants de Bergame, vous êtes fiers, à juste titre, du « bon pape Jean », exemple lumineux de la foi et des vertus de générations entières de chrétiens de votre terre. Maintenez son esprit, approfondissez l’étude de sa vie et de ses écrits, mais surtout, imitez sa sainteté. Du ciel, qu’il continue d’accompagner avec amour votre Église qu’il a tant aimée pendant sa vie, et qu’il lui obtienne du Seigneur le don de nombreux et saints prêtres, de vocations à la vie religieuse et missionnaire, ainsi qu’à la vie de famille et à un engagement laïc dans l’Église et dans le monde. Merci pour votre visite au pape Jean ! Je vous bénis de tout cœur.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Avec Anita Bourdin et Anne Kurian

Pape François : La multiplication des pains ou la compassion de Jésus

3 juin, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/la-multiplication-des-pains-ou-la-compassion-de-jesus

La multiplication des pains ou la compassion de Jésus

Angélus du 2 juin 2013

Rome, 2 juin 2013 (Zenit.org) Pape François

Le miracle de la multiplication des pains est avant tout un geste de Jésus par « compassion pour la multitude », pour « nous tous », mais aussi un signe de sa « confiance dans le Père céleste »: « il sait que tout Lui est possible », souligne le pape.
Le pape François a présidé la prière de l’angélus, de la fenêtre du bureau pontifical qui donne place Saint-Pierre, en présence de plus de 100.000 visiteurs, ce 2 juin 2013, fête du Corps et du Sang du Christ (Fête-Dieu) dans de nombreux pays.

Paroles du pape François avant l’angélus (en italien)
Chers frères et sœurs, bonjour !
Jeudi dernier nous avons célébré la fête du Corpus Domini, qui en Italie et dans d’autres pays est reportée à ce dimanche. C’est la fête de l’Eucharistie, Sacrement du Corps et du Sang du Christ.
L’Evangile nous propose le récit du miracle des pains (Lc 9,11-17); je voudrais m’arrêter sur un aspect qui me touche toujours et me fait réfléchir. Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir se fait proche; Jésus se préoccupe pour la foule qui est avec Lui depuis des heures : ils sont des milliers, et ils ont faim. Que faire ? Les disciples aussi se posent la question, et disent à Jésus : « Renvoie la foule » afin qu’elle aille dans les villages proches pour trouver à manger. Jésus au contraire dit : «Donnez-leur vous-mêmes à manger » (v. 13). Les disciples restent déconcertés, et répondent : « Nous n’avons que cinq pains et deux poissons », ce qui signifie : à peine le nécessaire pour nous.
Jésus sait bien quoi faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. Les disciples font preuve d’une attitude humaine, qui recherche la solution la plus réaliste, qui ne crée pas trop de problèmes : Renvoie la foule – disent-ils – que chacun s’arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux : tu as prêché, tu as guéris les malades… Renvoie la foule !
L’attitude de Jésus est complètement différente, elle est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour la multitude, cette pitié de Jésus envers nous tous. Jésus sent nos problèmes, il sent nos faiblesses, il sent nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voici la providence! De ce « peu », Dieu peut tirer le nécessaire pour tous. Jésus fait totalement confiance au Père céleste, il sait que tout Lui est possible. C’est pourquoi il dit aux disciples de faire asseoir la foule par groupes de cinquante – ce n’est pas par hasard, cela signifie qu’ils ne sont plus une foule, mais qu’ils deviennent des communautés, nourries par le pain de Dieu. Puis il prend ces pains et ces poissons, lève les yeux au ciel, récite la bénédiction – la référence à l’Eucharistie est claire –, puis les rompt et commence à les donner aux disciples, et les disciples les distribuent… et les pains et les poissons ne s’épuisent pas, ils ne s’épuisent pas ! Voici le miracle: plus qu’une multiplication c’est un partage, animé par la foi et par la prière. Ils mangèrent tous et il en resta : c’est le signe de Jésus, pain de Dieu pour l’humanité.
Les disciples virent cela, mais ils ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l’enthousiasme du succès. Encore une fois ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, qui est celle du service, de l’amour, de la foi. La fête du Corpus Domini nous demande de nous convertir à la foi en la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne pas nous fermer sur nous-mêmes. Demandons à notre Mère Marie de nous aider dans cette conversion, pour suivre vraiment davantage ce Jésus que nous adorons dans l’Eucharistie. Ainsi soit-il.

Paroles du pape François après l’angélus
(En italien)
Chers frères et sœurs,
Mon inquiétude est toujours vive et souffrante face à la persistance du conflit qui depuis plus de deux ans enflamme la Syrie et touche spécialement la population civile, qui aspire à la paix dans la justice et la compréhension. Cette situation tourmentée de guerre porte en elle des conséquences tragiques : mort, destruction, dommages économiques et environnementaux considérables, mais aussi la plaie des enlèvements. En déplorant ces faits, je désire assurer de ma prière et de ma solidarité pour les personnes enlevées et pour leurs proches, et je fais appel à l’humanité des ravisseurs afin qu’ils libèrent les victimes. Prions toujours pour notre bien aimée Syrie !
Il y a tant de situations de conflits dans le monde, mais il y a aussi tant de signes d’espérance. Je voudrais encourager les récents pas accomplis dans divers pays d’Amérique Latine vers la réconciliation et la paix. Accompagnons-les par notre prière.

Ce matin, j’ai célébré la Sainte Messe avec quelques militaires et avec les parents de personnes tuées lors de missions de paix, qui essaient de promouvoir la réconciliation et la paix dans des pays où tant de sang fraternel est toujours répandu dans des guerres qui sont toujours une folie. « Tout se perd avec la guerre. Tout se gagne avec la paix ». Je demande une prière pour les morts, les blessés et leurs familles. Faisons ensemble, maintenant, en silence, dans notre coeur – tous ensemble – une prière pour les morts, les blessés et leurs familles. En silence.
Je salue avec affection tous les pèlerins présents aujourd’hui: les familles, les fidèles de tant de paroisses italiennes et d’autres pays, les associations, les mouvements.
Je salue les fidèles provenant du Canada et ceux de Croatie et Bosnie Herzégovine, ainsi que le groupe du Piccolo Cottolengo de Gênes, de l’Œuvre de Don Orione.
Je salue tous. A tous bon dimanche et bon déjeuner!

Traduction de Zenit, Anne Kurian

PAPE FRANÇOIS : LA PRIÈRE OBTIENT DES MIRACLES

21 mai, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/la-priere-obtient-des-miracles

LA PRIÈRE OBTIENT DES MIRACLES

HOMÉLIE DU MATIN

Rome, 20 mai 2013 (Zenit.org) Anne Kurian

« Les miracles existent encore », et le chrétien les obtient par « une prière courageuse », une prière de « lutte », a dit le pape en substance, devant les employés de Radio Vatican, lors de la messe de ce 20 mai 2013.
Le pape a médité sur l’Evangile du jour, où Jésus se lamente de l’incrédulité des disciples, qui ne parviennent pas à guérir un enfant possédé : « Tout est possible pour celui qui croit », dit-il (Mc 9,14-29).

Une prière « courageuse »
Pour le pape, cette « incrédulité », c’est « le cœur qui ne s’ouvre pas, le cœur fermé, le cœur qui veut tout avoir sous contrôle », c’est-à-dire le cœur qui ne « donne pas le contrôle des choses à Jésus ». Tout croyant a « une part d’incrédulité en lui », a-t-il fait observer.
« Rien ne peut faire sortir cette espèce-là, sauf la prière », explique aussi Jésus dans l’Evangile. C’est donc « par une prière forte, une prière humble et forte, que Jésus peut faire le miracle ». En d’autres termes, a précisé le pape, « la prière pour demander un miracle, pour demander une action extraordinaire, doit être une prière impliquée », qui « implique » celui qui intercède.
Cette prière « courageuse », a expliqué le pape François, n’est pas « une prière de politesse », comme lorsqu’on dit : « je prierai pour toi » et qui se réduit finalement à « un Notre Père, un Je vous salue Marie » et puis « on oublie ».
« Non, a-t-il poursuivi, [il faut] une prière courageuse, comme celle d’Abraham qui luttait avec le Seigneur pour sauver la cité, comme celle de Moïse qui avait les mains levées et se fatiguait, en priant le Seigneur ; comme celle de tant de personnes, de tant de personnes qui ont la foi et qui prient avec la foi, prient, prient. »

Une prière « de lutte »
 Le pape a raconté une anecdote arrivée en Argentine : une enfant de 7 ans était malade et les médecins ne lui donnaient plus que quelques heures à vivre. Le père, « homme de foi », est « devenu comme fou et dans cette folie » a pris un autobus pour le sanctuaire marial de Lujan, à 70 km.
« Arrivé à 9h du soir, tout était fermé. Et il a commencé à prier la Vierge, les mains sur la grille en fer. Et il priait, il priait, il pleurait, il priait … et il resté là toute la nuit. Mais cet homme luttait : il luttait avec Dieu, pour la guérison de son enfant. A 6h du matin, il a repris le bus et est arrivé à l’hôpital à 9h. Il a trouvé sa femme en larmes. Et il a pensé au pire : « Mais que s’est-il passé ? ». « Les docteurs m’ont dit que la fièvre était tombée, qu’elle respire bien, qu’il n’y a rien ! Elle sortira dans deux jours, mais ils ne savent pas ce qui s’est passé ! ».
« Ceci arrive encore, non ? Les miracles existent encore ! », a poursuivi le pape. Mais pour obtenir des miracles, il faut prier « avec le cœur » : « une prière courageuse, qui lutte pour arriver à ce miracle ».
En résumé, « la prière fait des miracles, mais nous devons croire ! », a insisté le pape, invitant à « prier avec le coeur » à l’intention de ceux « qui souffrent dans les guerres, pour tous les réfugiés, tous les drames actuels », mais aussi à réciter cette prière : « Je crois, Seigneur, aide mon incrédulité ».

(20 mai 2013)

PAPE FRANCOIS: QUE NOUS DIT L’ESPRIT SAINT

10 mai, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/audience-du-mercredi-que-nous-dit-l-esprit-saint

AUDIENCE DU MERCREDI: QUE NOUS DIT L’ESPRIT SAINT?

TEXTE INTÉGRAL DE LA CATÉCHÈSE DU PAPE

Rome, 8 mai 2013 (Zenit.org) Pape François

« Que nous dit l’Esprit-Saint ? »: le pape François répond à cette question au terme de sa catéchèse de ce mercredi, 8 mai, place Saint-Pierre. Le pape a souligné combien le « temps de Pâques », c’est le « temps de l’Esprit Saint ».

Traduction de l’italien de la catéchèse du pape

Chers frères et sœurs, bonjour !
Le temps pascal que nous sommes en train de vivre dans la joie, guidés par la liturgie de l’Église, est par excellence le temps de l’Esprit Saint donné « sans mesure » (cf. Jn 3, 34) par Jésus crucifié et ressuscité. Ce temps de grâce se conclut par la fête de la Pentecôte, où l’Église revit l’effusion de l’Esprit sur Marie et sur les apôtres réunis en prière au cénacle.
Mais qui est l’Esprit-Saint ? Dans le Credo, nous confessons avec foi : « Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie ». La première vérité à laquelle nous adhérons dans le Credo est que l’Esprit-Saint est Kyrios, Seigneur. Cela signifie qu’il est vraiment Dieu comme le sont le Père et le Fils, objet, de notre part, du même acte d’adoration et de glorification que celui que nous adressons au Père et au Fils. L’Esprit Saint, en effet, est la troisième personne de la sainte Trinité ; il est le grand don du Christ ressuscité qui ouvre notre esprit et notre cœur à la foi en Jésus, le Fils envoyé par le Père, et qui nous guide à l’amitié, à la communion avec Dieu.
Mais je voudrais m’arrêter surtout sur le fait que l’Esprit Saint est la source inépuisable de la vie de Dieu en nous. L’homme de tous les temps et de tous les lieux désire une vie pleine et belle, juste et bonne, une vie qui ne soit pas menacée par la mort, mais qui puisse mûrir et grandir jusqu’à atteindre sa plénitude. L’homme est comme un marcheur qui, à travers les déserts de la vie, a soif d’une eau vive, jaillissante et fraîche, capable de désaltérer en profondeur son désir intime de lumière, d’amour, de beauté et de paix. Nous ressentons tous ce désir ! Et Jésus nous donne cette eau vive : c’est l’Esprit-Saint, qui procède du Père et que Jésus répand dans nos cœurs. « Je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante », nous dit Jésus (Jn 10, 10).
Jésus promet à la Samaritaine de donner une « eau vive », en surabondance et pour toujours, à tous ceux qui le reconnaissent comme le Fils envoyé par le Père pour nous sauver (cf. Jn 4, 5-26 ; 3-17). Jésus est venu nous donner cette « eau vive » qu’est l’Esprit-Saint pour que notre vie soit guidée par Dieu, animée par Dieu, nourrie par Dieu. C’est ce que nous voulons dire, lorsque nous disons que le chrétien est un homme spirituel : le chrétien est une personne qui pense et agit selon Dieu, selon l’Esprit Saint. Mais je me pose une question : et nous, est-ce que nous pensons selon Dieu ? Est-ce que nous agissons selon Dieu ? Ou nous laissons-nous guider par beaucoup d’autres choses qui ne sont pas vraiment Dieu ? Chacun de nous doit répondre à cette question au fond de son cœur.
Nous pouvons maintenant nous demander : pourquoi cette eau peut-elle désaltérer en profondeur ? Nous savons que l’eau est essentielle à la vie ; sans eau, on meurt ; l’eau désaltère, lave, féconde la terre. Dans la Lettre aux Romains, nous trouvons cette expression : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné.» (5, 5). L’« eau vive », l’Esprit Saint, Don du Ressuscité qui fait sa demeure en nous, nous purifie, nous éclaire, nous renouvelle, nous transforme parce qu’elle nous rend participants de la vie même de Dieu qui est amour.
C’est pourquoi l’apôtre Paul affirme que la vie du chrétien est animée par l’Esprit et par les fruits de l’Esprit, qui sont « amour, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). L’Esprit-Saint nous introduit dans la vie divine comme « fils du Fils unique ». Dans un autre passage de la Lettre aux Romains, que nous avons rappelé plusieurs fois, saint Paul le synthétise par ces mots : « En effet, tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.. Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : Abba ! Père ! L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui. » (8, 14-17).
Voilà le don précieux que l’Esprit-Saint met dans nos cœurs : la vie même de Dieu, une vie de véritables enfants, une relation de familiarité, de liberté et de confiance dans l’amour et dans la miséricorde de Dieu, qui a aussi pour effet de nous donner un regard nouveau sur les autres, qu’ils soient proches ou lointains, que nous voyons toujours comme des frères et sœurs en Jésus, à respecter et à aimer. L’Esprit Saint nous apprend à regarder avec les yeux du Christ, à vivre notre vie comme le Christ a vécue la sienne, à comprendre la vie comme le Christ l’a comprise.
Voilà pourquoi l’eau vive qu’est l’Esprit Saint désaltère notre vie, parce qu’il nous dit que nous sommes aimés de Dieu comme des enfants, que nous pouvons aimer Dieu comme ses enfants et que, avec sa grâce, nous pouvons vivre en enfants de Dieu, comme Jésus. Et nous, écoutons-nous l’Esprit Saint ? Que nous dit l’Esprit Saint ? Il dit : Dieu t’aime. Il nous dit ceci. Dieu t’aime. Dieu t’aime vraiment. Et nous, est-ce que nous aimons Dieu et les autres, comme Jésus ? Laissons-nous guider par l’Esprit Saint, laissons-le parler à notre cœur et nous dire ceci : que Dieu est amour, que Dieu nous attend, que Dieu est le Père, il nous aime comme un véritable Père, il nous aime vraiment et ceci, seul l’Esprit Saint le dit à notre cœur. Entendons l’Esprit-Saint, écoutons-le et avançons sur ce chemin d’amour, de miséricorde et de pardon. Merci.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

LE PAPE FRANÇOIS ACCUEILLE BENOÎT XVI AU SEUIL DE SA MAISON

2 mai, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-francois-accueille-benoit-xvi-au-seuil-de-sa-maison

LE PAPE FRANÇOIS ACCUEILLE BENOÎT XVI AU SEUIL DE SA MAISON

LE SERVICE DE LA PRIÈRE

Rome, 2 mai 2013 (Zenit.org) Anita Bourdin

Le pape François a accueilli le pape émérite Benoît XVI au Vatican ce jeudi soir, 2 mai, vers 16h45, indique le Vatican. Un retour dans une extrême discrétion: pas de transmission en direct télévisée.
La rencontre a eu lieu à la nouvelle résidence du pape émérite, l’ancien monastère dédié à Marie, Mère de l’Eglise – « Mater Ecclesiae » – dans une « grande cordialité fraternelle » dit le communiqué du Vatican: ils se sont ensuite rendu à la chapelle pour un bref moment de prière.

Le service de la prière
Le pape Benoît XVI avait quitté le Vatican de ce même héliport où il est arrivé ce soir, le jeudi 28 février en fin d’après midi, alors que sa démission de sa charge – et donc la période de vacance du Siège apostolique – commençait le même soir à 20h. Il y a attendu l’aménagement de l’ancien monastère du Vatican en appartement pour lui et les personnes qui l’accompagnent dans sa retraite.

Au cours de ces deux mois, le pape émérite a reçu plusieurs appels du pape François, le 13 mars, jour de son élection, et le 19 mars, jour de la Saint-Joseph. Le pape François lui a aussi rendu visite le samedi 23 mars, lui offrant l’icône russe de la Vierge de l’Humilité, en rendant hommage à cette vertu de Benoît XVI.
Le communiqué du Saint-Siège rappelle que le pape émérite entend, comme il l’a lui-même indiqué le 11 février dernier en annonçant aux cardinaux sa démission, « se consacrer au service de l’Eglise avant tout par la prière ».
Il suit en cela les traces de saint Célestin V, moine, devenu pape en juillet 1294 et redevenu moine en décembre de la même année, après une démission qui faisait encore problème à Dante Alighieri. Les célébrations en l’honneur du VIIe centenaire de sa canonisation ont justement commencé ce 2 mai.
Mais une grande différence entre Célestin V et Benoît XVI est que celui-ci demeure, à l’ombre de la coupole, tout proche de son successeur qu’il soutient par la prière et par sa disponibilité. La transmission d’un pape à l’autre n’est plus désormais laissée aux archives et au personnel mais elle peut se faire de personne à personne, dans la confiance et la discrétion.
Benoît XVI pour sa part peut déjà se réjouir des fruits visibles de son renoncement: la personne du pape François et la façon dont il attire les foules au Christ et à l’Eglise.
Une décision pour l’Eglise et les jeunes
Du balcon de Castelgandolfo, pour sa dernière apparition publique, au soir du 28 février, le pape Benoît XVI avait déclaré sa volonté: « Je ne suis plus qu’un simple un pèlerin qui entame la dernière étape de son pèlerinage sur cette terre. Mais je voudrais encore, avec tout mon cœur, avec tout mon amour, avec ma prière, avec ma réflexion, avec toutes mes forces intérieures, travailler pour le bien commun et le bien de l’Eglise, de l’humanité. »
La veille, lors de la dernière audience générale de son pontificat, il avait expliqué que ses forces le lâchaient:
« Ces derniers mois, j’ai senti que mes forces avaient diminué et j’ai demandé à Dieu de m’éclairer pour prendre la juste décision pour le bien de l’Église. Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église par la prière et la réflexion. »
Il avait confié, dès mars 2012, au cardinal Paul Poupard, à son retour de Cuba et du Mexique, qu’il ne pourrait plus faire de voyages transatlantiques.
Cependant, après l’été, en septembre, il avait voulu maintenir son voyage au Liban pourtant jugé à haut-risque pour des raisons de géopolitique, et il avait voulu que l’affaire vatileaks soit résolue: le procès a en effet été mené tambour battant en octobre.
Il avait répondu à Peter Seewald, dans son livre entretien « Lumière du monde », en 2011, qu’on ne peut démissionner en pensant qu’un autre se chargera de résoudre les problèmes. Mais dans un période « calme », oui, il envisageait la possibilité d’une démission.
Des observateurs estiment à Rome que l’élément décisif pour la démission a été la perpective de la JMJ de Rio de Janeiro en juillet prochain: le pape Benoît XVI voyant qu’il ne pourrait pas être au rendez-vous a voulu qu’un autre aille à la rencontre des jeunes du monde. Lui-même avait commencé les voyages de son pontificat, en août 2005, par la JMJ de Cologne, convoquée par son prédécesseur Jean-Paul II.

La maison du pape émérite
Enfin, le Vatican rappelle que, comme prévu, de Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale, habitera dans la même résidence, ainsi que les femmes consacrées laïques du mouvement Communion et Libération appelées « Memores Domini », qui ont fait partie de la Maison pontificale des dernières années.
Benoît XVI était arrivé en hélicoptère de Castelgandolfo, accompagné de Mgr Gänswein. Il a été accueilli à l’héliport du Vatican par le cardinal doyen, Angelo Sodano, par le Secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, par le président du gouvernorat de la Cité du Vatican, le cardinal Giuseppe Bertello, par le substitut, Mgr Angelo Becciu, par le secrétaire pour les Rapports avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti et par le secrétaire général du gouvernorat, Mgr Giuseppe Sciacca.
Il s’est ensuite rendu en voiture à l’ancien monastère en briques rouges, « Mater Ecclesiae » qui sera désormais sa résidence, au milieu des oliviers et des palmiers des Jardins du Vatican, vraie réserve ornithologique, et actuellement embaumés et parés par le printemps romain.

PAPE FRANÇOIS – LE « COURAGE » DU CHRÉTIEN : « ALLER À CONTRE-COURANT »

29 avril, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/le-courage-du-chretien-aller-a-contre-courant

LE « COURAGE » DU CHRÉTIEN : « ALLER À CONTRE-COURANT »

LE PAPE CONFÈRE LA CONFIRMATION À 44 BAPTISÉS

Rome, 28 avril 2013 (Zenit.org) Anne Kurian

Le pape François exhorte les chrétiens au « courage d’aller à contre-courant », lors de la messe de ce dimanche 28 avril 2013. « Nous avons la force de l’Esprit Saint pour vaincre les épreuves », rappelle-t-il.
Le pape a conféré le sacrement de Confirmation à 44 baptisés du monde entier, ce matin, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, en présence de 70.000 personnes.
Le « courage d’aller à contre-courant »
« Demeurez solides sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur », a exhorté le pape durant son homélie, invitant à « ne pas se décourager » dans les épreuves : « Nous avons la force de l’Esprit Saint pour vaincre ces épreuves ».
En outre, le Seigneur « nous donne le courage d’aller à contre-courant. Aller à contre-courant… cela fait du bien au cœur, mais il nous faut du courage pour aller à contre-courant et lui nous donne ce courage », a-t-il ajouté à l’attention des jeunes. 
Ainsi, a-t-il poursuivi, « il n’y a pas de difficultés, d’épreuves, d’incompréhensions qui doivent nous faire peur si nous demeurons unis à Dieu comme les sarments sont unis à la vigne, si nous ne perdons pas l’amitié avec lui, si nous lui faisons toujours plus de place dans notre vie ».
« Ayons confiance dans l’action de Dieu », a insisté le pape : « Avec lui nous pouvons faire de grandes choses… Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. »
La nouveauté de Dieu
L’espérance et la confiance du chrétien viennent de l’action de l’Esprit Saint, a expliqué le pape également : « il nous apporte la nouveauté de Dieu ; il vient à nous et fait toutes choses nouvelles, il nous change. L’Esprit nous change ! »
Pour le pape, « la nouveauté de Dieu ne ressemble pas aux nouveautés mondaines, qui sont toutes provisoires, elles passent et on en recherche toujours plus. La nouveauté que Dieu donne à notre vie est définitive ».
En ultime analyse, a-t-il ajouté, « la nouveauté définitive » est « la Jérusalem du ciel », c’est-à-dire « l’heureux jour où nous pourrons voir le visage du Seigneur, où nous pourrons être avec lui pour toujours, dans son amour ».
Après l’homélie, les 44 confirmands, venus des cinq continents, se sont approchés du pape tour à tour, dans leurs habits traditionnels, afin de recevoir de ses mains le sacrement. Les appelant par leur nom, le pape les a oints de saint chrême avant de les embrasser chaleureusement : « Le Seigneur soit avec vous ». « Et avec votre esprit », répondaient les confirmands en italien ou dans leur langue maternelle, avant de repartir avec le sourire.
Bain de foule
A la fin de la messe, après la prière du Regina Coeli, le pape a salué les confirmands, puis a fait spontanément un « bain de foule » durant une quinzaine de minutes… au milieu des prêtres présents à la célébration. Dans la joie et l’enthousiasme, c’était à qui lui serrerait la main, l’embrasserait, échangerait quelques mots, ou prendrait une photo.
Remontant dans sa papamobile découverte, le pape a fait ensuite un grand tour de la place Saint-Pierre, ovationné par une foule qui brandissait des drapeaux et des bannières multicolores où étaient inscrits des messages tels que « Nous t’aimons ».
Sous le soleil, il a pris son temps, s’est arrêté de nombreuses fois pour bénir des enfants, échanger quelques mots ou quelques poignées de main avec des groupes. Enfin, il est descendu de voiture pour saluer un groupe de personnes handicapées, qu’il a bénies et embrassées une à une.

PAPE FRANÇOIS: JÉSUS EST L’ »AVOCAT » DE L’HOMME

18 avril, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/jesus-est-l-avocat-de-l-homme

JÉSUS EST L’ »AVOCAT » DE L’HOMME

CATÉCHÈSE DU PAPE FRANÇOIS, 17 AVRIL 2013

ROME, 17 AVRIL 2013 (ZENIT.ORG) PAPE FRANÇOIS

« Nous avons un avocat qui nous défend toujours, qui nous défend des pièges du diable, nous défend de nous-mêmes, de nos péchés ! Chers frères et sœurs, nous avons cet avocat », le « Christ », a déclaré le pape François lors de sa catéchèse, ce 17 avril 2013.
Lors de l’audience générale, place Saint-Pierre, le pape a encouragé à avoir recours à cet « avocat » : « n’ayons pas peur d’aller à lui pour lui demander pardon, lui demander sa bénédiction, sa miséricorde ! Il nous pardonne toujours, il est notre avocat : il nous pardonne toujours ! Ne l’oubliez pas ! ».

Catéchèse du pape François en italien:
Chers frères et sœurs, bonjour ! Dans le Credo, nous trouvons l’affirmation que « Jésus est monté au ciel, est assis à la droite de Dieu ». La vie terrestre de Jésus culmine avec l’événement de l’Ascension, lorsqu’il passe de ce monde à son Père et qu’il est élevé à sa droite. Quelle est la signification de cet événement ? Quelles en sont les conséquences pour notre vie ? Que signifie contempler Jésus assis à la droite du Père ? Laissons-nous guider par l’évangéliste Luc sur ces questions.
Partons du moment où Jésus décide d’entreprendre son dernier pèlerinage à Jérusalem. Saint Luc écrit : « Or il advint, comme s’accomplissait le temps où il devait être enlevé, qu’il prit résolument le chemin de Jérusalem »  (Lc 9, 51). Tout en « montant » vers la Cité sainte, où il accomplira son « exode » de cette vie, Jésus voit déjà le but, le ciel, mais il sait bien que la vie qui le ramène dans la gloire de son Père passe par la Croix, par l’obéissance au dessein divin d’amour de l’humanité. Le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme que « l’élévation sur la croix signifie et annonce l’élévation de l’ascension au ciel » (n. 661). Nous aussi, nous devons avoir clairement à l’esprit, dans notre vie chrétienne, qu’entrer dans la gloire de Dieu exige la fidélité quotidienne à sa volonté, même lorsque cela requiert des sacrifices, ou parfois de changer nos projets. L’ascension de Jésus se réalise concrètement sur le Mont des oliviers, près du lieu où il s’était retiré pour prier avant sa passion, pour demeurer en union profonde avec son Père : une fois encore, nous voyons que la prière nous donne la grâce de vivre dans la fidélité au projet de Dieu.
A la fin de son Évangile, saint Luc raconte l’événement de l’Ascension de manière très synthétique. Jésus conduisit ses disciples « jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait, qu’il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu. » (24, 50-53) : c’est ce que dit saint Luc. Je voudrais relever deux éléments de son récit. Avant tout, pendant l’Ascension, Jésus accomplit le geste sacerdotal de la bénédiction et les disciples expriment certainement leur foi en se prosternant, en s’agenouillant, la tête inclinée. Ce premier point est important : Jésus est le prêtre unique et éternel qui, par sa passion, a traversé la mort et le sépulcre, et est ressuscité et monté au ciel ; il est auprès du Père, où il intercède pour toujours en notre faveur (cf. Hé 9, 24). Comme l’affirme saint Jean dans sa Première lettre, il est notre avocat : comme c’est beau d’entendre cela ! Lorsque quelqu’un est convoqué par le juge ou porte plainte, la première chose qu’il fait est de chercher un avocat pour qu’il le défende. Nous, nous en avons un, qui nous défend toujours, qui nous défend des pièges du diable, nous défend de nous-mêmes, de nos péchés ! Chers frères et sœurs, nous avons cet avocat : n’ayons pas peur d’aller à lui pour lui demander pardon, lui demander sa bénédiction, sa miséricorde ! Il nous pardonne toujours, il est notre avocat : il nous pardonne toujours ! Ne l’oubliez pas ! L’ascension de Jésus au ciel nous fait alors connaître cette réalité, si consolante pour notre route : dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme, notre humanité a été portée auprès de Dieu ; il nous a ouvert le passage ; c’est comme un premier de cordée lorsqu’on escalade une montagne, qui a atteint la cime et qui nous amène à Dieu en nous attirant à lui. Si nous lui confions notre vie, si nous nous laissons guider par lui, nous sommes certains d’être en de bonnes mains, dans les mains de notre sauveur, de notre avocat.
Un second élément : saint Luc rappelle que les apôtres, après avoir vu Jésus monter au ciel, retournèrent à Jérusalem « en grande joie ». Cela nous paraît un peu étrange. En général, lorsque nous sommes séparés de nos proches parents, de nos amis, par un départ définitif et surtout à cause de la mort, il y a en nous une tristesse naturelle, parce que nous ne verrons plus leur visage, nous n’entendrons plus leur voix, nous ne pourrons plus jouir de leur affection, de leur présence. L’évangéliste souligne au contraire la joie profonde des apôtres. Comment est-ce possible ? C’est précisément parce que, avec le regard de la foi, ils comprennent que, bien que Jésus soit soustrait à leurs yeux, il reste avec eux pour toujours, il ne les abandonne pas et, dans la gloire du Père, il les soutient, les guide et intercède pour eux.
Saint Luc raconte aussi le fait de l’Ascension au début des Actes des apôtres, pour souligner que cet événement est comme le maillon qui relie la vie terrestre de Jésus et celle de l’Église. Saint Luc mentionne aussi la nuée qui soustrait Jésus à la vue de ses disciples, restés là à contempler le Christ s’élevant vers Dieu (cf. Ac 1, 9-10). Interviennent alors deux hommes en vêtements blancs, qui les invitent à ne pas rester immobiles à regarder le ciel, mais à nourrir leur vie et leur témoignage de la certitude que Jésus reviendra de la même manière qu’ils l’ont vu s’élever vers le ciel (cf. Ac 1, 10-11). C’est justement une invitation à partir de la contemplation de la seigneurie du Christ, pour recevoir de lui la force de porter l’Évangile et d’en témoigner dans notre vie de tous les jours : contempler et agir, « prie et travaille », comme l’enseigne saint Benoît, l’un et l’autre sont nécessaires dans notre vie de chrétiens.
Chers frères et sœurs, l’Ascension n’indique pas l’absence de Jésus, mais nous dit qu’il est vivant au m