Archive pour la catégorie 'PAPE FRANÇOIS'

PAPE FRANÇOIS : VISITE DE COURTOISIE AUX DEUX GRANDS RABBINS D’ISRAËL

26 mai, 2014

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2014/may/documents/papa-francesco_20140526_terra-santa-visita-rabbini-israele.html

PÈLERINAGE EN TERRE SAINTE À L’OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE DE LA RENCONTRE À JÉRUSALEM ENTRE LE PAPE PAUL VI ET LE PATRIARCHE ATHÉNAGORAS (24-26 MAI 2014)

VISITE DE COURTOISIE AUX DEUX GRANDS RABBINS D’ISRAËL

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Centre Heichal Shlomo, près de la Jerusalem Great Synagogue (Jérusalem), Lundi 26 mai 2014

Estimés Grands Rabbins d’Israël,
Chers frères et sœurs,

Je suis particulièrement heureux de pouvoir être aujourd’hui avec vous : je vous suis reconnaissant pour l’accueil chaleureux et pour les aimables paroles de bienvenue que vous m’avez adressées.
Comme vous le savez, depuis le temps où j’étais Archevêque de Buenos Aires j’ai pu compter sur l’amitié de nombreux frères juifs. Et il y a ici aujourd’hui deux rabbins amis. Avec eux nous avons organisé de fructueuses initiatives de rencontre et de dialogue, et j’ai vécu aussi avec eux des moments significatifs de partage sur le plan spirituel. Dans les premiers mois du pontificat j’ai pu recevoir diverses organisations et différents représentants du judaïsme mondial. Comme déjà pour mes prédécesseurs, ces demandes de rencontre sont nombreuses. Elles s’ajoutent à beaucoup d’initiatives qui ont lieu à l’échelle nationale ou locale, et tout cela montre le désir réciproque de mieux se connaître, de s’écouter, de construire des liens de fraternité authentique.
Ce chemin d’amitié représente un des fruits du Concile Vatican II, en particulier de la déclaration Nostra aetate, qui a eu tant de poids et dont nous évoquerons l’an prochain le 50ème anniversaire. En réalité, je suis convaincu que tout ce qui est arrivé ces dernières décennies dans les relations entre juifs et catholiques a été un authentique don de Dieu, une des merveilles qu’il a accomplies, pour lesquelles nous sommes appelés à bénir son nom : « Rendez grâce au Seigneur des Seigneurs, / éternel est son amour. / Lui seul a fait de grandes merveilles, / éternel est son amour » (Ps 136, 3-4).
Un don de Dieu qui, toutefois, n’aurait pas pu se manifester sans l’engagement de très nombreuses personnes courageuses et généreuses, tant juives que chrétiennes. Je désire en particulier faire mention ici de l’importance qu’a eu le dialogue entre le Grand Rabbinat d’Israël et la Commission du Saint-Siège pour les Relations religieuses avec le Judaïsme. Un dialogue qui, inspiré par la visite du saint Pape Jean-Paul II en Terre Sainte, commença en 2002 et en est désormais à sa douzième année d’existence. J’aime penser, en référence au Bar Mitzvah de la tradition juive, qu’il est maintenant proche de l’âge adulte : j’ai confiance qu’il puisse continuer et qu’il a un avenir lumineux devant lui.
Il ne s’agit pas seulement d’établir, sur un plan humain, des relations de respect réciproque : nous sommes appelés, comme chrétiens et comme juifs, à nous interroger en profondeur sur la signification spirituelle du lien qui nous unit. Il s’agit d’un lien qui vient d’en-haut, qui dépasse notre volonté et qui demeure intact, malgré toutes les difficultés de relations malheureusement vécues au cours de l’histoire.
Du côté catholique, il y a certainement l’intention de considérer pleinement le sens des racines juives de sa propre foi. J’ai confiance, avec votre aide, que se maintienne également du côté juif, et si possible s’accroisse, l’intérêt pour la connaissance du christianisme, également sur cette terre bénie où il reconnaît ses propres origines, et spécialement parmi les jeunes générations.
La connaissance réciproque de notre patrimoine spirituel, l’appréciation pour ce que nous avons en commun et le respect devant ce qui nous divise, pourront servir de guide dans le développement futur de nos relations, que nous remettons entre les mains de Dieu. Ensemble nous pourrons donner une grande contribution à la cause de la paix ; ensemble nous pourrons témoigner, dans un monde en rapide transformation, la signification éternelle du plan divin de la création ; ensemble nous pourrons contrer avec fermeté toute forme d’antisémitisme et les diverses autres formes de discrimination. Que le Seigneur nous aide à marcher avec confiance et force d’âme dans ses voies. Shalom !

 

PAPE FRANÇOIS – VISITE AU MÉMORIAL DE YAD VASHEM

26 mai, 2014

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PÈLERINAGE EN TERRE SAINTE À L’OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE DE LA RENCONTRE À JÉRUSALEM ENTRE LE PAPE PAUL VI ET LE PATRIARCHE ATHÉNAGORAS – (24-26 MAI 2014)

VISITE AU MÉMORIAL DE YAD VASHEM

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Jérusalem, Lundi 26 mai 2014

‘‘Adam, où es-tu ?’’ (cf. Gn 3, 9).
Où es-tu, homme? Où es-tu passé ?
En ce lieu, mémorial de la Shoah, nous entendons résonner cette question de Dieu : ‘‘Adam, où es-tu ?’’.
En cette question il y a toute la douleur du Père qui a perdu son fils.
Le Père connaissait le risque de la liberté ; il savait que le fils aurait pu se perdre…mais peut-être, pas même le Père ne pouvait imaginer une telle chute, un tel abîme !
Ce cri : ‘‘Où te trouves-tu ?’’, ici, en face de la tragédie incommensurable de l’Holocauste, résonne comme une voix qui se perd dans un abîme sans fond…

Homme, qui es-tu ? Je ne te reconnais plus.
Qui es-tu, homme ? Qu’est-ce que tu es devenu ?
De quelle horreur as-tu été capable ?
Qu’est-ce qui t’a fait tomber si bas ?
Ce n’est pas la poussière du sol, dont tu es issu. La poussière du sol est une chose bonne, œuvre de mes mains.
Ce n’est pas l’haleine de vie que j’ai insufflée dans tes narines. Ce souffle vient de moi, c’est une chose très bonne (cf. Gn 2, 7).
Non, cet abîme ne peut pas être seulement ton œuvre, l’œuvre de tes mains, de ton cœur… Qui t’a corrompu ? Qui t’a défiguré ? Qui t’a inoculé la présomption de t’accaparer le bien et le mal ?
Qui t’a convaincu que tu étais dieu ? Non seulement tu as torturé et tué tes frères, mais encore tu les as offerts en sacrifice à toi-même, parce que tu t’es érigé en dieu.
Aujourd’hui, nous revenons écouter ici la voix de Dieu : ‘‘Adam, où es-tu ?’’.

Du sol s’élève un gémissement étouffé : Prends pitié de nous, Seigneur !
A toi, Seigneur notre Dieu, la justice, à nous le déshonneur au visage, la honte (cf. Ba 1, 15).
Un mal jamais survenu auparavant sous le ciel s’est abattu sur nous (cf. Ba 2, 2). Maintenant, Seigneur, écoute notre prière, écoute notre supplication, sauve-nous par ta miséricorde. Sauve-nous de cette monstruosité.
Seigneur tout-puissant, une âme dans l’angoisse crie vers toi. Écoute, Seigneur, prends pitié.
Nous avons péché contre toi. Tu règnes pour toujours (cf. Ba 3, 1-2).
Souviens-toi de nous dans ta miséricorde. Donne-nous la grâce d’avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire, d’avoir honte de cette idolâtrie extrême, d’avoir déprécié et détruit notre chair, celle que tu as modelée à partir de la boue, celle que tu as vivifiée par ton haleine de vie.
Jamais plus, Seigneur, jamais plus !
‘‘Adam, où es-tu ?’’.
Nous voici, Seigneur, avec la honte de ce que l’homme, créé à ton image et à ta ressemblance, a été capable de faire.
Souviens-toi de nous dans ta miséricorde.

 

CHRÉTIENS ET JUIFS APPELÉS À COOPÉRER POUR UN MONDE PLUS JUSTE – Pape François

22 mai, 2014

http://www.zenit.org/fr/articles/chretiens-et-juifs-appeles-a-cooperer-pour-un-monde-plus-juste

CHRÉTIENS ET JUIFS APPELÉS À COOPÉRER POUR UN MONDE PLUS JUSTE

Le Comité juif américain au Vatican (texte intégral)

Rome, 13 février 2014 (Zenit.org) Pape François

« En plus du dialogue, il est aussi important de trouver des voies sur lesquelles juifs et chrétiens puissent coopérer dans la construction d’un monde plus juste et fraternel », déclare le pape François.
Il mentionne « les efforts communs pour servir les pauvres, les personnes marginalisées et celles qui souffrent » : « une responsabilité confiée par Dieu, une véritable obligation religieuse».
Le pape François a en effet reçu une délégation du « Comité juif américain » (« American Jewish Committee », AJC), ce matin, 13 février 2014, au Vatican.
Insistant sur « le patrimoine spirituel » qui unit juifs et chrétiens, il a fait observer que le fondement du dialogue n’était « pas simplement l’expression de respect et d’estime mutuels » mais qu’il était « théologique » et qu’il devait donc être « marqué par la conscience de [la] relation avec Dieu ».

Discours du pape François
Chers amis,
Je vous souhaite la bienvenue ici, en ce jour. Votre organisation, qui a rencontré mes vénérables prédécesseurs à plusieurs reprises, entretient de bonnes relations avec le Saint-Siège et avec de nombreux représentants du monde catholique. Je vous suis très reconnaissant pour la remarquable contribution que vous avez apportée au dialogue et à la fraternité entre juifs et catholiques, et je vous encourage à continuer sur cette voie.
L’année prochaine, nous commémorerons le cinquantième anniversaire de la Déclaration du concile Vatican II, Nostra aetate, qui constitue pour l’Église aujourd’hui le point de référence sûr de nos relations avec nos « frères ainés ». C’est à partir de ce document que notre réflexion sur le patrimoine spirituel qui nous unit et qui est le fondement de notre dialogue s’est développée avec une nouvelle vigueur. Ce fondement est théologique, il n’est pas simplement l’expression de notre désir de respect et d’estime mutuels. Il est donc important que notre dialogue soit toujours profondément marqué par la conscience de notre relation avec Dieu.
En plus du dialogue, il est aussi important de trouver des voies sur lesquelles juifs et chrétiens puissent coopérer dans la construction d’un monde plus juste et fraternel. À cet égard, je rappelle tout particulièrement nos efforts communs pour servir les pauvres, les personnes marginalisées et celles qui souffrent. Notre engagement dans ce service est ancré dans la protection des pauvres, des veuves, des orphelins et des réfugiés telle que l’enseigne l’Écriture sainte (cf. Ex 20,20-22). C’est une responsabilité qui nous est confiée par Dieu, qui reflète sa sainte volonté et sa justice ; c’est une véritable obligation religieuse.
Enfin, afin que nos efforts ne restent pas vains, il est important que nous nous appliquions à transmettre aux jeunes générations l’héritage de notre connaissance réciproque, de notre estime mutuelle et de notre amitié qui s’est développé grâce à l’engagement d’associations comme la vôtre. Par conséquent, je souhaite que l’étude des relations avec le judaïsme se poursuive dans les séminaires et les centres de formation pour les laïcs catholiques, et j’espère également que le désir de connaître le christianisme grandira parmi les jeunes rabbins et au sein de la communauté juive.
Chers amis, dans quelques mois, j’aurai la joie de me rendre à Jérusalem, lieu où nous sommes tous nés, comme le dit le psaume (cf. Ps 87,5), et où tous les peuples se rassembleront un jour (cf. Is 25,6-10). Accompagnez-moi, s’il vous plaît, par vos prières, afin que ce pèlerinage porte des fruits de communion, d’espérance et de paix. Shalom !

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

PAPE FRANÇOIS 3 AVIL 2013 (Dans le Credo)

9 avril, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/audiences/2013/documents/papa-francesco_20130403_udienza-generale_fr.html

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 3 avril 2013

Chers frères et sœurs, bonjour,

Aujourd’hui, nous reprenons les catéchèses de l’Année de la foi. Dans le Credo, nous répétons cette expression : « Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures ». C’est précisément l’événement que nous célébrons : la Résurrection de Jésus, cœur du message chrétien, qui a retenti depuis le début et a été transmis afin qu’il parvienne jusqu’à nous. Saint Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze » (1 Co 15, 3-5). Cette brève confession de foi annonce précisément le Mystère pascal, avec les premières apparitions du Ressuscité à Pierre et aux Douze: la Mort et la Résurrection de Jésus sont précisément le cœur de notre espérance. Sans cette foi dans la mort et dans la résurrection de Jésus, notre espérance sera faible, ce ne sera pas même une espérance, et c’est précisément la mort et la résurrection de Jésus qui sont le cœur de notre espérance. L’apôtre affirme : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi; vous êtes encore dans vos péchés » (v. 17). Malheureusement, souvent on a tenté d’obscurcir la foi dans la Résurrection de Jésus, et parmi les croyants eux-mêmes se sont insinués des doutes. C’est un peu une foi « à l’eau de rose » comme on dit ; ce n’est pas une foi forte. Et cela par superficialité, parfois par indifférence, occupés par mille choses que l’on considère plus importantes que la foi, ou encore en raison d’une vision uniquement horizontale de la vie. Mais c’est précisément la résurrection qui nous ouvre à l’espérance la plus grande, car elle ouvre notre vie et la vie du monde à l’avenir éternel de Dieu, au bonheur total, à la certitude que le mal, le péché, la mort peuvent être vaincus. Et cela conduit à vivre avec davantage de confiance les réalités quotidiennes, à les affronter avec courage et application. La Résurrection du Christ illumine d’une lumière nouvelle ces réalités quotidiennes. La Résurrection du Christ est notre force !
Mais comment la vérité de foi de la Résurrection du Christ nous a-t-elle été transmise ? Il y a deux types de témoignages dans le nouveau Testament : certains sont sous la forme de profession de foi, c’est-à-dire de formules synthétiques qui indiquent le cœur de la foi ; d’autres en revanche sont sous la forme de récit de l’événement de la Résurrection et des faits qui y sont liés. La première : la forme de la profession de foi, par exemple, c’est celle que nous venons d’écouter, ou encore celle de la Lettre aux Romains dans laquelle saint Paul écrit : « Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (10, 9). Dès les premiers pas de l’Église, la foi dans le Mystère de mort et de Résurrection de Jésus est bien établie et claire. Mais aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur la seconde forme, sur les témoignage sous la forme de récit, que nous trouvons dans les Évangiles. Avant tout, nous observons que les premiers témoins de cet événement furent les femmes. À l’aube, elles se rendirent au sépulcre pour oindre le corps de Jésus, et trouvent le premier signe : le tombeau vide (cf. Mc 16, 1). Vient ensuite la rencontre avec un Messager de Dieu qui annonce: Jésus de Nazareth, le Crucifié, n’est pas ici, il est ressuscité (cf. vv. 5-6). Les femmes sont poussées par l’amour et elles savent accueillir cette annonce avec foi : elles croient, et immédiatement la transmettent, elles ne la gardent pas pour elles, elle la transmettent. La joie de savoir que Jésus est vivant, l’espérance qui remplit le cœur, ne peuvent pas être réprimées. Cela devrait également être le cas dans notre vie. Nous ressentons la joie d’être chrétiens ! Nous croyons dans un Ressuscité qui a vaincu le mal et la mort ! Nous avons le courage de « sortir » pour apporter cette joie et cette lumière dans tous les lieux de notre vie ! La Résurrection du Christ est notre plus grande certitude ; c’est le trésor le plus précieux ! Comment ne pas partager ce trésor, cette certitude, avec les autres? Elle n’est pas seulement là pour nous, mais pour la transmettre, pour la donner aux autres, la partager avec les autres. C’est précisément là notre témoignage.
Un autre élément. Dans les professions de foi du Nouveau Testament, seuls des hommes sont rappelés comme témoins de la Résurrection, les apôtres, mais pas les femmes. C’est parce que, selon la loi judaïque de cette époque, les femmes et les enfants ne pouvaient pas rendre un témoignage fiable, crédible. Dans les Évangiles, en revanche, les femmes ont un rôle primordial, fondamental. Nous pouvons ici saisir un élément en faveur de l’historicité de la Résurrection : s’il s’agissait d’un fait inventé, dans le contexte de cette époque, il n’aurait pas été lié au témoignage des femmes. En revanche, les évangélistes rapportent simplement ce qui s’est passé : ce sont les femmes qui sont les premiers témoins. Cela nous dit que Dieu ne choisit pas selon les critères humains : les premiers témoins de la naissance de Jésus sont les pasteurs, des personnes simples et humbles ; les premiers témoins de la Résurrection sont les femmes. Et cela est beau. Et c’est un peu la mission des femmes : des mères, des femmes ! Rendre témoignage aux enfants, aux petits-enfants, que Jésus est vivant, il est le vivant, il est le ressuscité. Mères et femmes, allez de l’avant avec ce témoignage ! Pour Dieu c’est le cœur qui compte, combien nous sommes ouverts à Lui, si nous sommes comme les enfants qui ont confiance. Mais cela nous fait aussi réfléchir sur la manière dont les femmes, dans l’Église et dans le chemin de foi, ont eu et ont aujourd’hui aussi un rôle particulier en ouvrant les portes aux Seigneur, en le suivant et en communiquant sa Face, car le regard de la foi a toujours besoin du regard simple et profond de l’amour. Les apôtres et les disciples ont plus de difficultés à croire. Les femmes non. Pierre court au sépulcre, mais il s’arrête à la tombe vide ; Thomas doit toucher de ses mains les blessures du corps de Jésus. Dans notre chemin de foi aussi, il est important de savoir et de sentir que Dieu nous aime, de ne pas avoir peur de l’aimer : la foi se professe avec la bouche et avec le cœur, avec la parole et avec l’amour.
Après les apparitions aux femmes, d’autres suivent: Jésus se rend présent de manière nouvelle : il est le Crucifié, mais son corps est glorieux ; il n’est pas revenu à la vie terrestre, mais à une condition nouvelle. Au début, ils ne le reconnaissent pas, et ce n’est qu’à travers ses paroles et ses gestes que leurs yeux s’ouvrent : la rencontre avec le Ressuscité transforme, elle donne une force nouvelle à la foi, un fondement inébranlable. Pour nous aussi, il existe de nombreux signes où le Ressuscité se fait reconnaître : l’Écriture Sainte, l’Eucharistie, les autres sacrements, la charité, ces gestes d’amour qui portent un rayon du Ressuscité. Laissons-nous illuminer par la Résurrection du Christ, laissons-nous transformer par sa force, pour qu’à travers nous également, dans le monde, les signes de mort laissent place aux signes de vie. J’ai vu qu’il y a de nombreux jeunes sur la place. Les voilà ! Je vous dis: portez de l’avant cette certitude : le Seigneur est vivant et marche à nos côtés dans la vie. Telle est votre mission ! Portez de l’avant cette espérance. Soyez ancrés à cette espérance : cette ancre qui est dans le ciel ; tenez ferme la corde, soyez ancrés et portez de l’avant l’espérance. Vous, témoins de Jésus, portez de l’avant le témoignage que Jésus est vivant et cela nous donnera de l’espérance, donnera de l’espérance à ce monde un peu vieilli par les guerres, par le mal, par le péché. En avant les jeunes !
Je suis heureux de vous saluer chers amis francophones, particulièrement les jeunes venus de France, de Suisse, de Belgique, ainsi que les jeunes du Liban qui ont préparé les méditations de la Via Crucis. Laissez-vous illuminer par la résurrection du Christ et transformer par sa force pour porter au monde des signes de sa vie ! Bonne semaine pascale à tous!

MESSAGE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2014 – (2Cor 8,9)

27 mars, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/messages/lent/documents/papa-francesco_20131226_messaggio-quaresima2014_fr.html

MESSAGE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2014

Il s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté (cf 2 Cor 8,9)

Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous offrir, à l’occasion du Carême, quelques réflexions qui puissent vous aider dans un chemin personnel et communautaire de conversion. Je m’inspirerai de la formule de Saint Paul : « Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). L’Apôtre s’adresse aux chrétiens de Corinthe pour les encourager à être généreux vis-à-vis des fidèles de Jérusalem qui étaient dans le besoin. Que nous disent-elles, ces paroles de saint Paul, à nous chrétiens d’aujourd’hui ? Que signifie, pour nous aujourd’hui, cette exhortation à la pauvreté, à une vie pauvre dans un sens évangélique ?

La grâce du Christ
Ces paroles nous disent avant tout quel est le style de Dieu. Dieu ne se révèle pas par les moyens de la puissance et de la richesse du monde, mais par ceux de la faiblesse et la pauvreté : « Lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous … ». Le Christ, le Fils éternel de Dieu, qui est l’égal du Père en puissance et en gloire, s’est fait pauvre ; il est descendu parmi nous, il s’est fait proche de chacun de nous, il s’est dépouillé, « vidé », pour nous devenir semblable en tout (cf. Ph 2, 7 ; He 4, 15). Quel grand mystère que celui de l’Incarnation de Dieu ! C’est l’amour divin qui en est la cause, un amour qui est grâce, générosité, désir d’être proche et qui n’hésite pas à se donner, à se sacrifier pour ses créatures bien-aimées. La charité, l’amour, signifient partager en tout le sort du bien-aimé. L’amour rend semblable, il crée une égalité, il abat les murs et les distances. C’est ce qu’a fait Dieu pour nous. Jésus en effet, « a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (Conc. œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et Spes, n. 22 § 2).
La raison qui a poussé Jésus à se faire pauvre n’est pas la pauvreté en soi, mais, – dit saint Paul – [pour que] « … vous deveniez riches par sa pauvreté ». Il ne s’agit pas d’un jeu de mots, ni d’une figure de style ! Il s’agit au contraire d’une synthèse de la logique de Dieu, de la logique de l’amour, de la logique de l’Incarnation et de la Croix. Dieu n’a pas fait tomber sur nous le salut depuis le haut, comme le ferait celui qui donne en aumône de son superflu avec un piétisme philanthropique. Ce n’est pas cela l’amour du Christ ! Lorsque Jésus descend dans les eaux du Jourdain et se fait baptiser par Jean Baptiste, il ne le fait pas par pénitence, ou parce qu’il a besoin de conversion ; il le fait pour être au milieu des gens, de ceux qui ont besoin du pardon, pour être au milieu de nous, qui sommes pécheurs, et pour se charger du poids de nos péchés. Voilà la voie qu’il a choisie pour nous consoler, pour nous sauver, pour nous libérer de notre misère. Nous sommes frappés par le fait que l’Apôtre nous dise que nous avons été libérés, non pas grâce à la richesse du Christ, mais par sa pauvreté. Pourtant saint Paul connaît bien « la richesse insondable du Christ » (Ep 3, 8) « établi héritier de toutes choses » (He 1, 2).
Alors quelle est-elle cette pauvreté, grâce à laquelle Jésus nous délivre et nous rend riches ? C’est justement sa manière de nous aimer, de se faire proche de nous, tel le Bon Samaritain qui s’approche de l’homme laissé à moitié mort sur le bord de la route (cf. Lc 10, 25ss). Ce qui nous donne la vraie liberté, le vrai salut, le vrai bonheur, c’est son amour de compassion, de tendresse et de partage. La pauvreté du Christ qui nous enrichit, c’est le fait qu’il ait pris chair, qu’il ait assumé nos faiblesses, nos péchés, en nous communiquant la miséricorde infinie de Dieu. La pauvreté du Christ est la plus grande richesse : Jésus est riche de sa confiance sans limite envers le Père, de pouvoir compter sur Lui à tout moment, en cherchant toujours et seulement la volonté et la gloire du Père. Il est riche comme est riche un enfant qui se sent aimé et qui aime ses parents et ne doute pas un seul instant de leur amour et de leur tendresse. La richesse de Jésus, c’est d’être le Fils ; sa relation unique avec le Père est la prérogative souveraine de ce Messie pauvre. Lorsque Jésus nous invite à porter son « joug qui est doux », il nous invite à nous enrichir de cette « riche pauvreté » et de cette « pauvre richesse » qui sont les siennes, à partager avec lui son Esprit filial et fraternel, à devenir des fils dans le Fils, des frères dans le Frère Premier-né (cf. Rm 8, 29).
On a dit qu’il n’y a qu’une seule tristesse, c’est celle de ne pas être des saints (L. Bloy) ; nous pourrions également dire qu’il n’y a qu’une seule vraie misère, c’est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ.

Notre témoignage
Nous pourrions penser que cette « voie » de la pauvreté s’est limitée à Jésus, et que nous, qui venons après Lui, pouvons sauver le monde avec des moyens humains plus adéquats. Il n’en est rien. À chaque époque et dans chaque lieu, Dieu continue à sauver les hommes et le monde grâce à la pauvreté du Christ, qui s’est fait pauvre dans les sacrements, dans la Parole, et dans son Église, qui est un peuple de pauvres. La richesse de Dieu ne peut nous rejoindre à travers notre richesse, mais toujours et seulement à travers notre pauvreté personnelle et communautaire, vivifiée par l’Esprit du Christ.
À l’exemple de notre Maître, nous les chrétiens, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères, à la toucher, à la prendre sur nous et à œuvrer concrètement pour la soulager. La misère ne coïncide pas avec la pauvreté ; la misère est la pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espérance. Nous pouvons distinguer trois types de misère : la misère matérielle, la misère morale et la misère spirituelle. La misère matérielle est celle qui est appelée communément pauvreté et qui frappe tous ceux qui vivent dans une situation contraire à la dignité de la personne humaine : ceux qui sont privés des droits fondamentaux et des biens de première nécessité comme la nourriture, l’eau et les conditions d’hygiène, le travail, la possibilité de se développer et de croître culturellement. Face à cette misère, l’Église offre son service, sa diakonia, pour répondre aux besoins et soigner ces plaies qui enlaidissent le visage de l’humanité. Nous voyons dans les pauvres et les laissés-pour-compte le visage du Christ ; en aimant et en aidant les pauvres nous aimons et nous servons le Christ. Notre engagement nous pousse aussi à faire en sorte que, dans le monde, cessent les atteintes à la dignité humaine, les discriminations et les abus qui sont si souvent à l’origine de la misère. Lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage.
La misère morale n’est pas moins préoccupante. Elle consiste à se rendre esclave du vice et du péché. Combien de familles sont dans l’angoisse parce que quelques-uns de leurs membres – souvent des jeunes – sont dépendants de l’alcool, de la drogue, du jeu, de la pornographie ! Combien de personnes ont perdu le sens de la vie, sont sans perspectives pour l’avenir et ont perdu toute espérance ! Et combien de personnes sont obligées de vivre dans cette misère à cause de conditions sociales injustes, du manque de travail qui les prive de la dignité de ramener le pain à la maison, de l’absence d’égalité dans les droits à l’éducation et à la santé. Dans ces cas, la misère morale peut bien s’appeler début de suicide. Cette forme de misère qui est aussi cause de ruine économique, se rattache toujours à la misère spirituelle qui nous frappe, lorsque nous nous éloignons de Dieu et refusons son amour. Si nous estimons ne pas avoir besoin de Dieu, qui nous tend la main à travers le Christ, car nous pensons nous suffire à nous-mêmes, nous nous engageons sur la voie de l’échec. Seul Dieu nous sauve et nous libère vraiment.
L’Évangile est l’antidote véritable contre la misère spirituelle : le chrétien est appelé à porter en tout lieu cette annonce libératrice selon laquelle le pardon pour le mal commis existe, selon laquelle Dieu est plus grand que notre péché et qu’il nous aime gratuitement, toujours, et selon laquelle nous sommes faits pour la communion et pour la vie éternelle. Le Seigneur nous invite à être des hérauts joyeux de ce message de miséricorde et d’espérance ! Il est beau d’expérimenter la joie de répandre cette bonne nouvelle, de partager ce trésor qui nous a été confié pour consoler les cœurs brisés et donner l’espérance à tant de frères et de sœurs qui sont entourés de ténèbres. Il s’agit de suivre et d’imiter Jésus qui est allé vers les pauvres et les pécheurs comme le berger est allé à la recherche de la brebis perdue, et il y est allé avec tout son amour. Unis à Lui, nous pouvons ouvrir courageusement de nouveaux chemins d’évangélisation et de promotion humaine.
Chers frères et sœurs, que ce temps de Carême trouve toute l’Église disposée et prête à témoigner du message évangélique à tous ceux qui sont dans la misère matérielle, morale et spirituelle ; message qui se résume dans l’annonce de l’amour du Père miséricordieux, prêt à embrasser toute personne, dans le Christ. Nous ne pourrons le faire que dans la mesure où nous serons conformés au Christ, Lui qui s’est fait pauvre et qui nous a enrichi par sa pauvreté. Le Carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. N’oublions pas que la vraie pauvreté fait mal : un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand chose. Je me méfie de l’aumône qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal.
Que l’Esprit Saint, grâce auquel nous « [sommes] pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout » (2 Co 6, 10), nous soutienne dans nos bonnes intentions et renforce en nous l’attention et la responsabilité vis-à-vis de la misère humaine, pour que nous devenions miséricordieux et artisans de miséricorde. Avec ce souhait je vous assure de ma prière, afin que tout croyant et toute communauté ecclésiale puisse parcourir avec profit ce chemin de Carême. Je vous demande également de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.

Du Vatican, le 26 décembre 2013

Fête de Saint Étienne, diacre et protomartyr

DIRE « OUI » POUR TOUJOURS ? C’EST POSSIBLE !

12 mars, 2014

http://www.zenit.org/fr/articles/dire-oui-pour-toujours-c-est-possible

DIRE « OUI » POUR TOUJOURS ? C’EST POSSIBLE !

Rencontre avec les fiancés pour la Saint-Valentin (texte intégral)

Rome, 14 février 2014 (Zenit.org) Pape François

A une époque où « faire des choix pour toute la vie semble impossible », le pape livre des recommandations pour que le « oui » et l’amour des mariés « soit stable et pour toujours ».
Le pape François a rencontré quelque 25.000 fiancés qui se préparent au mariage, en provenance du monde entier, ce vendredi 14 février 2014, place Saint-Pierre, pour la Saint-Valentin.
Au cours de la rencontre, organisée par le Conseil pontifical pour la famille, le pape a dialogué avec trois couples de fiancés. Voici notre traduction intégrale de ce dialogue :
Dialogue entre le pape et les fiancés

Première question : La peur de ce « pour toujours »
[Q. Sainteté, nombreux sont ceux qui pensent, aujourd’hui, que se promettre fidélité pour toute la vie est une entreprise trop difficile ; beaucoup pensent que vivre ensemble est un beau défi, fascinant, mais trop exigeant, presque impossible. Nous vous demandons une parole pour nous éclairer sur ce point.]
Pape François – Je vous remercie pour votre témoignage et pour cette question. Je vais vous expliquer : ils m’ont envoyé leurs questions à l’avance… C’est compréhensible… Et comme cela, j’ai pu réfléchir et penser à une réponse un peu plus solide.
C’est important de se demander s’il est possible de s’aimer « pour toujours ». C’est une question qu’il faut se poser : est-il possible de s’aimer « pour toujours » ? Aujourd’hui, beaucoup de personnes ont peur de faire des choix définitifs. Un garçon disait à son évêque : « Je veux être prêtre, mais seulement pour dix ans ». Il avait peur de faire un choix définitif. Mais c’est une peur généralisée, propre à notre culture. Faire des choix pour toute la vie semble impossible. Aujourd’hui, tout change rapidement, rien ne dure longtemps… Et cette mentalité pousse beaucoup de ceux qui se préparent au mariage à dire : « On reste ensemble tant que dure l’amour », et ensuite ? Salut et à bientôt… Et le mariage se termine comme cela. Mais qu’est-ce que nous entendons par « amour » ? Seulement un sentiment, un état psycho-physique ? Bien sûr, si c’est cela, on ne peut pas se construire sur quelque chose de solide. Mais si, en fait, l’amour est une relation, alors c’est une réalité qui grandit, et nous pouvons dire, par analogie, qu’elle se construit comme une maison. Et on construit la maison ensemble, pas tout seul ! Construire, ici, signifie favoriser et aider la croissance.
Chers fiancés, vous êtes en train de vous préparer à grandir ensemble, à construire cette maison, pour vivre ensemble pour toujours. Vous ne voulez pas la fonder sur le sable des sentiments qui vont et viennent, mais sur le roc de l’amour vrai, l’amour qui vient de Dieu. La famille naît de ce projet d’amour qui veut grandir comme on construit une maison pour qu’elle soit un lieu d’affection, d’aide, d’espérance, de soutien. De même que l’amour de Dieu est stable et pour toujours, ainsi nous voulons aussi que l’amour qui fonde la famille soit stable et pour toujours. S’il vous plaît, nous ne devons pas nous laisser vaincre par « la culture du provisoire » ! Cette culture qui, aujourd’hui, nous envahit tous, cette culture du provisoire. Ce n’est pas possible !
Alors, comment peut-on soigner cette peur du « pour toujours » ? On la soigne jour après jour, en se confiant au Seigneur Jésus dans une vie qui devient un chemin spirituel quotidien, fait de pas – des petits pas, des pas de croissance commune –, fait d’engagement à devenir des femmes et des hommes murs dans la foi. Parce que, chers fiancés, ce « pour toujours » n’est pas simplement une question de durée ! Un mariage n’est pas réussi seulement s’il dure, mais c’est sa qualité qui est importante. Le défi des époux chrétiens est d’être ensemble et de savoir s’aimer pour toujours. Il me vient à l’esprit le miracle de la multiplication des pains ; pour vous aussi, le Seigneur peut multiplier votre amour et vous le rendre frais et bon chaque jour. Il en a une réserve infinie ! C’est lui qui vous donne l’amour qui est le fondement de votre union et il le renouvelle, il le fortifie chaque jour. Et il le rend encore plus grand lorsque la famille s’agrandit avec les enfants. Sur ce chemin, la prière est importante, elle est nécessaire, toujours. Lui pour elle, elle pour lui et tous les deux ensemble. Demandez à Jésus de multiplier votre amour. Dans la prière du Notre Père, nous disons : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Les époux peuvent apprendre aussi à prier ainsi : « Seigneur, donne-nous aujourd’hui notre amour de ce jour », parce que l’amour quotidien des époux est le pain, le vrai pain de l’âme, celui qui les soutient pour qu’ils puissent avancer. Et la prière : pouvons-nous faire un essai pour voir si nous la savons ? « Seigneur, donne-nous aujourd’hui notre amour de ce jour ». Tous ensemble ! [les fiancés : Seigneur, donne-nous aujourd’hui notre amour de ce jour]. Encore une fois ! [les fiancés : Seigneur, donne-nous aujourd’hui notre amour de ce jour]. Voilà la prière des fiancés et des époux. Apprends-nous à nous aimer, à nous aimer vraiment ! Plus vous vous confierez en Lui, plus votre amour sera « pour toujours », capable de se renouveler, et il vaincra toute difficulté. Voilà ce que je voulais vous dire, en réponse à votre question. Merci !
Deuxième question : Vivre ensemble : le mariage, un « style de vie »
[Q – Sainteté, c’est beau de vivre ensemble tous les jours, cela donne de la joie, c’est un soutien. Mais c’est un défi à relever. Nous croyons qu’aimer s’apprend. Il y a un « style de vie » du couple, une spiritualité du quotidien, que nous voulons apprendre. Saint-Père, pouvez-vous nous y aider ?]
Pape François – Vivre ensemble est un art, un cheminement patient, beau et fascinant. Cela ne se termine pas une fois que vous vous êtes conquis l’un l’autre… Au contraire, c’est justement à ce moment que ça commence ! Ce cheminement de chaque jour a des règles que l’on peut résumer dans ces trois mots que tu as dits, des mots que j’ai répétés souvent aux familles : « S’il ta plaît / tu permets ? » – ou « je peux ? », comme tu as dit, « merci », et « pardon ».
« Je peux ? – Tu permets ? ». C’est une façon gentille de demander d’entrer dans la vie de quelqu’un d’autre, avec respect et attention. Il faut apprendre à demander : je peux faire cela ? Tu aimes bien que nous fassions cela ? que nous prenions cette initiative, que nous éduquions nos enfants comme cela ? Tu veux que nous sortions ce soir ?… En somme, demander la permission signifie savoir entrer avec courtoisie dans la vie des autres. Mais écoutez bien : savoir entrer avec courtoisie dans la vie des autres. Et ce n’est pas facile, ce n’est pas facile. Parfois, au contraire, on a des manières un peu lourdes, comme avec des chaussures de montagne ! L’amour vrai ne s’impose pas par la dureté et l’agressivité. Dans les Fioretti de saint François, on trouve cette expression : « Sache que la courtoisie est une des propriétés de Dieu… et la courtoisie est la sœur de la charité, qui éteint la haine et conserve l’amour » (Chap. 37). Oui, la courtoisie conserve l’amour. Et aujourd’hui, dans nos familles, dans notre monde, souvent violent et arrogant, il faut beaucoup plus de courtoisie. Et cela peut commencer à la maison.
« Merci ». Il semble que ce soit facile de prononcer ce mot, mais nous savons que ce n’est pas le cas… Pourtant, c’est important ! Nous l’enseignons aux enfants, mais ensuite, nous l’oublions ! La gratitude est un sentiment important ! Une fois, à Buenos Aires, une personne âgée m’a dit : « La gratitude est une fleur qui pousse sur une terre noble ». La noblesse d’âme est nécessaire pour que pousse cette fleur. Vous vous souvenez de l’Évangile de Luc ? Jésus guérit dix malades de la lèpre, et ensuite un seul revient dire merci à Jésus. Et le Seigneur dit : « et les neuf autres, où sont-ils ? Cela vaut pour nous aussi : savons-nous remercier ? Dans votre relation, et demain dans la vie de mariage, il est important de garder une conscience vive que l’autre personne est un don de Dieu et on dit merci pour les cadeaux de Dieu ! Se dire merci, réciproquement, pour tout, dans cette attitude intérieure. Ce n’est pas un mot gentil qu’on utilise avec les étrangers, pour être bien-élevé. Il faut savoir se dire merci, pour avancer ensemble dans la vie matrimoniale.
Le troisième : « Pardon ». Dans la vie, nous nous trompons souvent, nous faisons tant d’erreurs. Nous en faisons tous. Mais peut-être qu’ici, il y a des personnes qui n’ont jamais fait d’erreur ? S’il y a quelqu’un, ici, qu’il lève la main ! Il y a quelqu’un qui n’a jamais fait d’erreur ? Nous en faisons tous, tous. Il n’y a peut-être pas une journée sans que nous ne fassions des erreurs. La Bible dit que le plus juste pèche sept fois par jour. Et donc nous faisons des erreurs… D’où la nécessité d’utiliser ce mot simple : « pardon ». En général, chacun de nous est prêt à accuser l’autre et à se justifier. Cela a commencé avec notre père Adam, quand Dieu lui a demandé : « Adam, tu as mangé de ce fruit ? ». « Moi ? non ! C’est celle que tu m’as donnée ! ». Accuser l’autre pour ne pas dire « pardon », « excuse-moi ». C’est une vieille histoire ! C’est un instinct qui est à la source de tant de désastres. Apprenons à reconnaître nos erreurs et à demander pardon. « Pardon si, aujourd’hui, j’ai haussé le ton », « pardon si je suis passé sans te saluer », « pardon si je suis rentré tard », « si cette semaine, j’ai été si silencieux », « si j’ai trop parlé sans jamais écouter », « pardon, j’ai oublié », « pardon, j’étais en colère et je m’en suis pris à toi »… Tous ces « pardons », nous pouvons les dire tous les jours. C’est aussi de cette façon que grandit une famille chrétienne. Nous savons tous que la famille parfaite n’existe pas, ni le mari parfait, ni la femme parfaite. Sans parler de la belle-mère parfaite ! Nous existons et nous sommes pécheurs. Jésus, qui nous connaît bien, nous enseigne un secret : ne jamais terminer la journée sans se demander pardon, sans que la paix ne soit revenue dans votre maison, dans votre famille. C’est normal de se disputer entre époux, il y a toujours quelque chose, on s’est disputé… Peut-être que vous vous êtes mis en colère, peut-être qu’une assiette a volé, mais s’il vous plaît, rappelez-vous ceci : ne jamais finir la journée sans faire la paix ! Jamais, jamais, jamais ! C’est un secret, un secret pour conserver l’amour et pour faire la paix. Ce n’est pas nécessaire de faire de grands discours… Parfois, un simple geste et… la paix est faite. Ne jamais terminer… parce que si tu termines la journée sans faire la paix, ce que tu as au fond de toi, le lendemain, c’est froid et dur et c’est plus difficile de faire la paix. Souvenez-vous bien de cela : ne jamais finir la journée sans faire la paix ! Si nous apprenons à nous demander pardon et à nous pardonner mutuellement, le mariage durera, il avancera. Lorsque des couples mariés depuis longtemps viennent aux audiences, ou à la messe ici à Sainte-Marthe, des couples qui fêtent leur cinquantième anniversaire, je leur demande : « Qui a supporté qui ? ». C’est beau ! Ils se regardent tous, ils me regardent et ils me disent « Tous les deux ! ». Et ça, c’est beau ! C’est un beau témoignage.
Question 3 : Le style de la célébration du mariage
[Q – Sainteté, ces mois-ci, nous sommes dans tous les préparatifs de notre mariage. Pouvez-vous nous donner quelques conseils pour bien célébrer notre mariage ?]
Faites en sorte que ce soit une véritable fête – parce que le mariage est une fête – une fête chrétienne, pas une fête mondaine ! La raison la plus profonde de la joie de ce jour nous est donnée par l’Évangile de Jean : vous vous souvenez du miracle des noces de Cana ? À un moment, le vin vient à manquer et la fête semble gâchée. Vous imaginez de finir la fête en buvant du thé ? Non, ce n’est pas possible ! Sans vin, ce n’est pas une fête ! Sur la suggestion de Marie, à ce moment-là, Jésus se révèle pour la première fois et il donne un signe : il transforme l’eau en vin et, en faisant cela, il sauve la fête des noces. Ce qui s’est passé à Cana il y a deux mille ans se reproduit en réalité à chaque mariage : ce qui rendra votre mariage plein et profondément vrai sera la présence du Seigneur qui se révèle et qui donne sa grâce. C’est sa présence qui offre le « bon vin », c’est lui le secret de la joie pleine, celle qui réchauffe vraiment le cœur. C’est la présence de Jésus à cette fête. Que ce soit une belle fête, mais avec Jésus ! Pas dans l’esprit du monde, non ! On le sent, quand le Seigneur est là.
Mais en même temps, c’est bien que votre mariage soit sobre et mette en relief ce qui est vraiment important. Certaines personnes se préoccupent davantage des signes extérieurs, du banquet, des photos, des vêtements et des fleurs… Ce sont des choses importantes dans une fête, mais seulement si elles sont capables d’indiquer le véritable motif de votre joie : la bénédiction de votre amour par le Seigneur. Faites en sorte que, comme le vin de Cana, les signes extérieurs de votre fête révèlent la présence du Seigneur et rappellent à vous-mêmes et à tous la source et le motif de votre joie.
Mais tu as dit quelque chose que je veux saisir au vol, parce que je ne veux pas le laisser passer. Le mariage est aussi un travail de tous les jours, je pourrais dire un travail artisanal, un travail de joaillerie, parce le mari a la tâche de rendre son épouse plus femme et la femme a celle de rendre son mari plus homme. Grandir aussi en humanité, comme homme et comme femme. Et c’est entre vous que cela se fait. C’est ce qui s’appelle grandir ensemble. Cela ne tombe pas du ciel ! Le Seigneur le bénit, mais cela vient de nos mains, de vos comportements, de votre mode de vie, de votre manière de vous aimer. Nous faire grandir ! Faire toujours en sorte que l’autre grandisse. Travailler à cela. Et comme cela, je ne sais pas, je pense à toi : un jour tu seras dans ton pays, dans la rue et les gens diront : « Regarde, quelle belle femme, comme elle est forte !… Avec le mari qu’elle a, c’est compréhensible ! » Et aussi, à toi : « Regarde celui-là, comment il est !… Avec la femme qu’il a, c’est compréhensible ! ». C’est cela, parvenir à cela : nous faire grandir ensemble, l’un l’autre. Et vos enfants hériteront de cela, d’avoir eu un papa et une maman qui ont grandi ensemble, se rendant mutuellement davantage homme et femme !

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

MESSAGE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2014

26 février, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/messages/lent/documents/papa-francesco_20131226_messaggio-quaresima2014_fr.html

MESSAGE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2014

Il s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté (cf 2 Cor 8,9)

Chers frères et sœurs,

Je voudrais vous offrir, à l’occasion du Carême, quelques réflexions qui puissent vous aider dans un chemin personnel et communautaire de conversion. Je m’inspirerai de la formule de Saint Paul : « Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). L’Apôtre s’adresse aux chrétiens de Corinthe pour les encourager à être généreux vis-à-vis des fidèles de Jérusalem qui étaient dans le besoin. Que nous disent-elles, ces paroles de saint Paul, à nous chrétiens d’aujourd’hui ? Que signifie, pour nous aujourd’hui, cette exhortation à la pauvreté, à une vie pauvre dans un sens évangélique ?

La grâce du Christ
Ces paroles nous disent avant tout quel est le style de Dieu. Dieu ne se révèle pas par les moyens de la puissance et de la richesse du monde, mais par ceux de la faiblesse et la pauvreté : « Lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous … ». Le Christ, le Fils éternel de Dieu, qui est l’égal du Père en puissance et en gloire, s’est fait pauvre ; il est descendu parmi nous, il s’est fait proche de chacun de nous, il s’est dépouillé, « vidé », pour nous devenir semblable en tout (cf. Ph 2, 7 ; He 4, 15). Quel grand mystère que celui de l’Incarnation de Dieu ! C’est l’amour divin qui en est la cause, un amour qui est grâce, générosité, désir d’être proche et qui n’hésite pas à se donner, à se sacrifier pour ses créatures bien-aimées. La charité, l’amour, signifient partager en tout le sort du bien-aimé. L’amour rend semblable, il crée une égalité, il abat les murs et les distances. C’est ce qu’a fait Dieu pour nous. Jésus en effet, « a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (Conc. œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et Spes, n. 22 § 2).
La raison qui a poussé Jésus à se faire pauvre n’est pas la pauvreté en soi, mais, – dit saint Paul – [pour que] « … vous deveniez riches par sa pauvreté ». Il ne s’agit pas d’un jeu de mots, ni d’une figure de style ! Il s’agit au contraire d’une synthèse de la logique de Dieu, de la logique de l’amour, de la logique de l’Incarnation et de la Croix. Dieu n’a pas fait tomber sur nous le salut depuis le haut, comme le ferait celui qui donne en aumône de son superflu avec un piétisme philanthropique. Ce n’est pas cela l’amour du Christ ! Lorsque Jésus descend dans les eaux du Jourdain et se fait baptiser par Jean Baptiste, il ne le fait pas par pénitence, ou parce qu’il a besoin de conversion ; il le fait pour être au milieu des gens, de ceux qui ont besoin du pardon, pour être au milieu de nous, qui sommes pécheurs, et pour se charger du poids de nos péchés. Voilà la voie qu’il a choisie pour nous consoler, pour nous sauver, pour nous libérer de notre misère. Nous sommes frappés par le fait que l’Apôtre nous dise que nous avons été libérés, non pas grâce à la richesse du Christ, mais par sa pauvreté. Pourtant saint Paul connaît bien « la richesse insondable du Christ » (Ep 3, 8) « établi héritier de toutes choses » (He 1, 2).
Alors quelle est-elle cette pauvreté, grâce à laquelle Jésus nous délivre et nous rend riches ? C’est justement sa manière de nous aimer, de se faire proche de nous, tel le Bon Samaritain qui s’approche de l’homme laissé à moitié mort sur le bord de la route (cf. Lc 10, 25ss). Ce qui nous donne la vraie liberté, le vrai salut, le vrai bonheur, c’est son amour de compassion, de tendresse et de partage. La pauvreté du Christ qui nous enrichit, c’est le fait qu’il ait pris chair, qu’il ait assumé nos faiblesses, nos péchés, en nous communiquant la miséricorde infinie de Dieu. La pauvreté du Christ est la plus grande richesse : Jésus est riche de sa confiance sans limite envers le Père, de pouvoir compter sur Lui à tout moment, en cherchant toujours et seulement la volonté et la gloire du Père. Il est riche comme est riche un enfant qui se sent aimé et qui aime ses parents et ne doute pas un seul instant de leur amour et de leur tendresse. La richesse de Jésus, c’est d’être le Fils ; sa relation unique avec le Père est la prérogative souveraine de ce Messie pauvre. Lorsque Jésus nous invite à porter son « joug qui est doux », il nous invite à nous enrichir de cette « riche pauvreté » et de cette « pauvre richesse » qui sont les siennes, à partager avec lui son Esprit filial et fraternel, à devenir des fils dans le Fils, des frères dans le Frère Premier-né (cf. Rm 8, 29).
On a dit qu’il n’y a qu’une seule tristesse, c’est celle de ne pas être des saints (L. Bloy) ; nous pourrions également dire qu’il n’y a qu’une seule vraie misère, c’est celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ.

Notre témoignage
Nous pourrions penser que cette « voie » de la pauvreté s’est limitée à Jésus, et que nous, qui venons après Lui, pouvons sauver le monde avec des moyens humains plus adéquats. Il n’en est rien. À chaque époque et dans chaque lieu, Dieu continue à sauver les hommes et le monde grâce à la pauvreté du Christ, qui s’est fait pauvre dans les sacrements, dans la Parole, et dans son Église, qui est un peuple de pauvres. La richesse de Dieu ne peut nous rejoindre à travers notre richesse, mais toujours et seulement à travers notre pauvreté personnelle et communautaire, vivifiée par l’Esprit du Christ.
À l’exemple de notre Maître, nous les chrétiens, nous sommes appelés à regarder la misère de nos frères, à la toucher, à la prendre sur nous et à œuvrer concrètement pour la soulager. La misère ne coïncide pas avec la pauvreté ; la misère est la pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espérance. Nous pouvons distinguer trois types de misère : la misère matérielle, la misère morale et la misère spirituelle. La misère matérielle est celle qui est appelée communément pauvreté et qui frappe tous ceux qui vivent dans une situation contraire à la dignité de la personne humaine : ceux qui sont privés des droits fondamentaux et des biens de première nécessité comme la nourriture, l’eau et les conditions d’hygiène, le travail, la possibilité de se développer et de croître culturellement. Face à cette misère, l’Église offre son service, sa diakonia, pour répondre aux besoins et soigner ces plaies qui enlaidissent le visage de l’humanité. Nous voyons dans les pauvres et les laissés-pour-compte le visage du Christ ; en aimant et en aidant les pauvres nous aimons et nous servons le Christ. Notre engagement nous pousse aussi à faire en sorte que, dans le monde, cessent les atteintes à la dignité humaine, les discriminations et les abus qui sont si souvent à l’origine de la misère. Lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage.
La misère morale n’est pas moins préoccupante. Elle consiste à se rendre esclave du vice et du péché. Combien de familles sont dans l’angoisse parce que quelques-uns de leurs membres – souvent des jeunes – sont dépendants de l’alcool, de la drogue, du jeu, de la pornographie ! Combien de personnes ont perdu le sens de la vie, sont sans perspectives pour l’avenir et ont perdu toute espérance ! Et combien de personnes sont obligées de vivre dans cette misère à cause de conditions sociales injustes, du manque de travail qui les prive de la dignité de ramener le pain à la maison, de l’absence d’égalité dans les droits à l’éducation et à la santé. Dans ces cas, la misère morale peut bien s’appeler début de suicide. Cette forme de misère qui est aussi cause de ruine économique, se rattache toujours à la misère spirituelle qui nous frappe, lorsque nous nous éloignons de Dieu et refusons son amour. Si nous estimons ne pas avoir besoin de Dieu, qui nous tend la main à travers le Christ, car nous pensons nous suffire à nous-mêmes, nous nous engageons sur la voie de l’échec. Seul Dieu nous sauve et nous libère vraiment.
L’Évangile est l’antidote véritable contre la misère spirituelle : le chrétien est appelé à porter en tout lieu cette annonce libératrice selon laquelle le pardon pour le mal commis existe, selon laquelle Dieu est plus grand que notre péché et qu’il nous aime gratuitement, toujours, et selon laquelle nous sommes faits pour la communion et pour la vie éternelle. Le Seigneur nous invite à être des hérauts joyeux de ce message de miséricorde et d’espérance ! Il est beau d’expérimenter la joie de répandre cette bonne nouvelle, de partager ce trésor qui nous a été confié pour consoler les cœurs brisés et donner l’espérance à tant de frères et de sœurs qui sont entourés de ténèbres. Il s’agit de suivre et d’imiter Jésus qui est allé vers les pauvres et les pécheurs comme le berger est allé à la recherche de la brebis perdue, et il y est allé avec tout son amour. Unis à Lui, nous pouvons ouvrir courageusement de nouveaux chemins d’évangélisation et de promotion humaine.
Chers frères et sœurs, que ce temps de Carême trouve toute l’Église disposée et prête à témoigner du message évangélique à tous ceux qui sont dans la misère matérielle, morale et spirituelle ; message qui se résume dans l’annonce de l’amour du Père miséricordieux, prêt à embrasser toute personne, dans le Christ. Nous ne pourrons le faire que dans la mesure où nous serons conformés au Christ, Lui qui s’est fait pauvre et qui nous a enrichi par sa pauvreté. Le Carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. N’oublions pas que la vraie pauvreté fait mal : un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand chose. Je me méfie de l’aumône qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal.
Que l’Esprit Saint, grâce auquel nous « [sommes] pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout » (2 Co 6, 10), nous soutienne dans nos bonnes intentions et renforce en nous l’attention et la responsabilité vis-à-vis de la misère humaine, pour que nous devenions miséricordieux et artisans de miséricorde. Avec ce souhait je vous assure de ma prière, afin que tout croyant et toute communauté ecclésiale puisse parcourir avec profit ce chemin de Carême. Je vous demande également de prier pour moi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde.

Du Vatican, le 26 décembre 2013

Fête de Saint Étienne, diacre et protomartyr

POURQUOI LE PAPE FRANCIS AMOUR LE CRI DE LA CROIX DE CHAGALL BLASPHÉMATEUR

19 décembre, 2013

http://www.donboscoland.it/articoli/articolo.php?id=130883

( traduction Google de l’italien , le site Don Bosco de Turin )

POURQUOI LE PAPE FRANCIS AMOUR LE CRI DE LA CROIX DE CHAGALL BLASPHÉMATEUR

Le sujet semble conçu pour déplaire à la fois les chrétiens et les juifs . On pourrait dire que le doux Chagall a tout et veut offenser tout le monde. Les chrétiens représentent un Christ martyrisé non seulement en tant que Juif et sans la compagnie de sa mère Marie et le disciple bien-aimé Jean , mais même … Un pape qui a préféré à la peinture blanche Crucifixion par Marc Chagall besoin d’être un grand conformiste . Ne vous laissez pas berner style naïf , calme et nature synonyme de fuite de l’histoire : l’ un peint en 1938 par le peintre d’origine biélorusse et la religion juive est l’une des représentations les plus scandaleuses du Christ crucifié sur dossier L’ingéniosité des chiffres , qui appartient à tous les naïfs , souligne le contraste avec la tragédie de narration visuelle et la provocation que le cadre intellectuel et théologique contient . La crucifixion de Chagall , réalisés dans l’année de la Nuit de Cristal , placez la croix avec sa victime dans un paysage marqué que par la violence à ce moment-là ils sont venus contre les juifs européens : synagogues en feu , les gens fuyant individuellement et en groupe , maisons à l’envers, brûlé les rouleaux de la Torah . Christ est clairement condamné à mort parce que Juif : l’eau ne sont pas couverts par le tissu blanc d’habitude, mais à partir d’un talith , le châle de prière juif , et écrit avec la conviction que surmonte la croix est mis exclusivement en caractères hébraïques . Au pied de la croix , aucun des chiffres dans l’iconographie chrétienne , mais une menorah , le chandelier sacré , qui propage de la même lumière blanche , surnaturel , qui investit du crucifix . Aucun chiffre montre l’attention sur l’agonie du Christ , tous ont leurs dos engagés dans un vol pour la survie montrent que certains chiffres battant d’émotion en suspension dans le ciel au-dessus de la crucifixion : ils sont les rabbins et les autres caractères attribués à l’Ancien Testament . Le sujet semble conçu pour déplaire à la fois les chrétiens et les juifs . On pourrait dire que le doux Chagall a tout et veut offenser tout le monde. Les chrétiens représentent un Christ martyrisé non seulement comme un Juif – et donc pas pour le juif subverti l’ordre – et sans la compagnie de sa mère Marie et le disciple bien-aimé Jean , remplacé par des caractères non spécifiés dans l’Ancien Testament . Mais même offre sa réabsorption dans la révélation de l’Ancien Testament : la lumière blanche divine , qui rompt le gris de plomb du paysage , en investissant en diagonale de la croix , est le même qui fait halo autour de la menorah et qui émane des flammes qui brûlent quelques rouleaux loi – tandis que les autres flammes peintes en jaune. Tout est offensant pour les juifs pratiquants , considérés coupables de sa mort , au nom de la croix du Christ ont été discriminés et persécutés pendant des siècles , et ici dans les débuts de la pire de toutes les persécutions dont ils sont victimes d’un artiste soudaine et théologien le sacrifice de Jésus riebraicizza , et offre comme un symbole de la souffrance juive . Mais pour faire bonne figure , le Christ lui-même n’échappe pas à la levée de boucliers de la peintre . Plus de morts, Jésus , apparemment endormi sur la croix évoque Christ dormir dans le bateau dans une tempête sur le lac de Tibériade . Les signes de torture sur ses jaunâtre du corps sont minimes , il ne semble pas souffrir tout le monde autour de lui brûle ou s’enfuit . Même la croix est adossée à une échelle , presque à penser qu’il descende et intervenir en aide à ceux qui sont en train de perdre tout . Les symboles de Chagall se prêtent à de nombreuses lectures , et certains pourraient proposer des interprétations différentes de ces derniers. Il ya ceux dans les flammes de ce qui est riche dans la peinture qu’il voulait voir une référence aux fours crématoires , qui n’existaient pas certainement en 1938 . Qui a parlé un parallèle entre la persécution anti-juive des nazis ( identifié dans le caractère qui détruit le mobilier de la synagogue ) et celles des bolcheviks , représenté par le drapeau rouge avec des soldats près du village inversée . En fait , la citation du rouge symbolise probablement l’espoir humain unique et insuffisante et rachat dans le visage de la résistance à la vague antisémite , plutôt qu’un facteur de persécution . Chagall a été commissaire de la technique pour la région de Vitebsk , à la suite de la révolution bolchevique , avant d’émigrer en France, et en 1943 , a émigré aux Etats-Unis temporairement , a permis de recueillir une aide pour les forces armées soviétiques qui ont combattu l’invasion nazie  Certainement Francis pape n’ignore pas toutes ces complexités huile sur toile de Chagall . Nous ne savons pas qui de jugements esthétiques et le contenu est basé préférence pour ce travail . Le contraste entre le crucifix calme et paisible et le monde autour déchiré et secoué , l’ apparente réconciliation de Jésus sur la croix et son peuple au moment de la plus grande persécution de celle-ci , à son tour , crucifié , et l’ensemble inisistita discrète et insistante invocation au Christ de descendre de la croix , il faut bien frappé . Être un pasteur des âmes , de le frapper plus aurait été au-dessus du blasphème cri et artiste très humain . Dans le coeur du Pape Francis a pas de place pour les hommes aussi exaspérés .

Pape François : Catèchèse sur le Credo: la « mort dans le Christ »

5 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/catechese-sur-le-credo-la-mort-dans-le-christ

Catèchèse sur le Credo: la « mort dans le Christ »

Audience générale du mercredi (texte intégral)

Rome, 27 novembre 2013 (Zenit.org) Pape François

« Si on la comprend comme la fin de tout, la mort effraie, terrifie, elle devient une menace qui brise tout rêve, toute perspective, qui casse/rompt toute relation et interrompt tout chemin », reconnaît le pape François. Or, ajoute-t-il il y a en même temps « un instinct puissant en nous qui nous dit que notre vie ne finit pas avec la mort ». Il explique que « la résurrection de Jésus ne donne pas seulement la certitude de la vie au-delà de la mort, mais elle éclaire aussi le mystère même de la mort de chacun de nous ». Le pape a en effet consacré sa catéchèse, ce mercredi 27 novembre, place Saint-Pierre, à la foi dans la résurrection de la chair, en commençant par le sens de la mort chrétienne, dans Christ. Voici notre traduction intégrale de la catéchèse donnée en italien. A. B.

Catéchèse du pape François en italien Chers frères et sœurs, bonjour et félicitations parce que vous êtes courageux, avec ce froid sur la place. Je vous félicite !  Je désire conclure les catéchèses sur le « Je crois en Dieu », données au cours de l’Année de la foi qui s’est conclue dimanche dernier. Dans cette catéchèse, et dans la suivante, je voudrais réfléchir au thème de la résurrection de la chair, en en saisissant deux aspects tels que les présente le Catéchisme de l’Église catholique, c’est-à-dire notre mort et notre résurrection en Jésus-Christ. Aujourd’hui, je m’arrête sur le premier aspect, la « mort dans le Christ ». 1. Il y a en général entre nous une manière erronée de regarder la mort. La mort nous concerne tous, et elle nous interroge profondément, surtout lorsqu’elle nous touche de près, ou lorsqu’elle touche les petits, ceux qui sont sans défense, d’une manière qui nous apparaît comme « scandaleuse ». Je me suis toujours posé la question : pourquoi les enfants souffrent-ils ? Pourquoi les enfants meurent-ils ? Si on la comprend comme la fin de tout, la mort effraie, terrifie, elle devient une menace qui brise tout rêve, toute perspective, qui casse/rompt toute relation et interrompt tout chemin.   C’est ce qui se passe lorsque nous considérons notre vie comme un temps renfermé entre deux pôles : la naissance et la mort, lorsque nous ne croyons pas dans un horizon qui va au-delà de celui de la vie présente, lorsqu’on vit comme si Dieu n’existait pas. Cette conception de la mort est typique de la pensée athée, qui interprète l’existence comme si nous nous trouvions par hasard dans le monde et que nous marchions vers le néant. Mais il existe aussi un athéisme pratique, qui consiste à vivre uniquement pour ses propres intérêts et vivre uniquement pour les choses terrestres. Si nous nous laissons prendre par cette vision erronée de la mort, nous n’avons pas d’autre choix que d’occulter la mort, de la nier, ou de la banaliser, pour qu’elle ne nous fasse pas peur. 2. Mais devant cette fausse solution, le « cœur » de l’homme – son désir d’infini, qui est en chacun de nous, sa nostalgie de l’éternité, qui est en chacun de nous – se rebelle. Alors, quel est le sens chrétien de la mort ? Si nous regardons les moments les plus douloureux de notre vie, lorsque nous avons perdu une personne qui nous était chère – nos parents, un frère, une sœur, un époux, un enfant, un ami – nous nous rendons compte que, même dans le drame que représente cette perte, même déchirés par cet éloignement, il monte du cœur la conviction que ce n’est pas possible que tout soit fini, que le bien donné et reçu n’a pas été inutile. Il y a un instinct puissant en nous qui nous dit que notre vie ne finit pas avec la mort. Cette soif de vie a trouvé sa réponse réelle et fiable dans la résurrection de Jésus-Christ. La résurrection de Jésus ne donne pas seulement la certitude de la vie au-delà de la mort, mais elle éclaire aussi le mystère même de la mort de chacun de nous. Si nous vivons unis à Jésus, si nous lui sommes fidèles, nous serons capables aussi d’affronter avec espérance et sérénité le passage de la mort. L’Église, en effet, prie ainsi : « Si la certitude de devoir mourir nous attriste, la promesse de l’immortalité future nous console ». C’est une belle prière de l’Église ! Une personne a tendance à mourir comme elle a vécu. Si ma vie a été un chemin avec le Seigneur, un chemin de confiance dans son immense miséricorde, je serai préparé à accepter le moment ultime de mon existence terrestre comme un abandon confiant et définitif dans ses mains accueillantes, dans l’attente de contempler son visage face à face. C’est ce qui peut nous arriver de plus beau : contempler face à face ce visage merveilleux du Seigneur, le voir tel qu’il est, beau, plein de lumière, plein d’amour, plein de tendresse. Nous marchons pour arriver là : voir le Seigneur. 3. Dans cette perspective, on comprend l’invitation de Jésus à être toujours prêts, vigilants, sachant que la vie dans ce monde nous est donnée pour préparer l’autre, la vie avec le Père céleste. Et pour cela, il existe une voie sure : bien se préparer à la mort, en restant proche de Jésus. Voici la certitude : je me prépare à la mort en restant proche de Jésus. Et comment être proche de Jésus ? Par la prière, les sacrements et aussi par la pratique de la charité. Rappelons-nous que Jésus est présent dans les plus faibles et les plus démunis. Il s’est lui-même identifié à eux, dans la fameuse parabole du jugement final, où il dit : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir… dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35-36.40). Par conséquent, une voie sûre c’est de retrouver le sens de la charité chrétienne et du partage fraternel, de soigner les plaies corporelles et spirituelles de notre prochain. La solidarité qui fait compatir aux souffrances et donner de l’espérance est une prémisse et une condition pour recevoir en héritage le Royaume préparé pour nous. Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Pensez bien à cela : celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Vous êtes d’accord ? Disons-le ensemble pour ne pas l’oublier ! Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Et pourquoi ne craint-il pas la mort ? Parce qu’il la regarde en face dans les blessures de ses frères, et il la surmonte avec l’amour de Jésus-Christ. Si nous ouvrons la porte de notre vie et de notre cœur aux plus petits de nos frères, alors notre mort aussi deviendra une porte qui nous introduira dans le ciel, la patrie bienheureuse, vers laquelle nous nous dirigeons, aspirant à demeurer pour toujours avec notre Père, avec Jésus, Marie et les saints.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS – 3 DÉCEMBRE 2013

3 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/le-plus-beau-des-cadeaux-c-est-de-rencontrer-jesus

ROME, 3 DÉCEMBRE 2013 (ZENIT.ORG) PAPE FRANÇOIS

« La vie est une marche pour rencontrer Jésus » et personne n’en est exclu, même les pécheurs, car « le plus beau des cadeaux c’est la rencontre avec Jésus », souligne le pape François. L’évêque de Rome s’est rendu en visite pastorale à la paroisse Saint-Cyrille d’Alexandrie, dans le secteur Est du diocèse de Rome, pour le premier dimanche de l’Avent, 1er décembre 2013. Après avoir rencontré des malades et divers groupes de la paroisse, le pape a célébré la messe, au cours de laquelle il a administré le sacrement de confirmation à neuf jeunes garçons (cf. Zenit du 1er décembre 2013).

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Dans la première lecture, nous avons entendu que le prophète Isaïe nous parle d’une marche, et dit qu’à la fin de cette marche, la montagne du Temple du Seigneur sera placée à la tête des montagnes. Et cela, pour nous dire que notre vie est une marche : nous devons passer par cette marche pour arriver  à la montagne du Seigneur, à la rencontre avec Jésus. La chose la plus importante qui puisse arriver à une personne est de rencontrer Jésus : cette rencontre avec Jésus qui nous aime, qui nous a sauvés, qui a donné sa vie pour nous. Rencontrer Jésus. Et nous marchons pour rencontrer Jésus. Nous pouvons nous demander : Mais quand est-ce que je rencontre Jésus ? Seulement à la fin ? Non, non ! Nous le rencontrons tous les jours. Mais comment ? Dans la prière, quand vous priez vous rencontrez Jésus. Quand vous faites la communion, vous rencontrez Jésus, dans les sacrements. Quand vous amenez votre enfant pour le faire baptiser, vous rencontrez Jésus, vous trouvez Jésus. Et vous, aujourd’hui, vous qui recevez la Confirmation, vous rencontrerez vous aussi Jésus ; et puis vous le rencontrerez dans la Communion. «  Et ensuite, Père, après la Confirmation, adieu ! », car ils disent que la Confirmation s’appelle « le sacrement de l’adieu ». C’est vrai ou pas ? Après la Confirmation on ne va jamais à l’église : c’est vrai ou pas ?… C’est comme ça… ! Mais après la Confirmation, toute la vie est une rencontre avec Jésus : dans la prière, quand nous allons à la messe, et quand nous faisons de bonnes actions, quand nous visitons les malades, quand nous aidons un pauvre, quand nous pensons aux autres, quand nous ne sommes pas égoïstes, quand nous sommes aimables … dans toutes ces choses nous rencontrons toujours Jésus. Et le chemin de la vie c’est précisément cela : marcher pour rencontrer Jésus. Et aujourd’hui, pour moi aussi cela est une joie de venir vous trouver, car tous ensemble, aujourd’hui, lors de la messe nous rencontrerons Jésus, et faisons un bout de chemin ensemble. Rappelez-vous : la vie est une marche. C’est une marche. Une marche pour rencontrer Jésus. A la fin, et toujours. Une marche où nous ne rencontrons pas Jésus n’est pas un cheminement chrétien. Le propre du chrétien est de toujours rencontrer Jésus, se laisser regarder par Jésus, car Jésus nous regarde avec amour, nous aime tant, nous aime vraiment et nous regarde toujours. Rencontrer Jésus c’est aussi vous laisser regarder par Lui. « Mais, père, vous savez – pourrait me dire quelqu’un – vous savez que ce chemin pour moi n’est pas un bon chemin, car je suis tellement pécheur, j’ai fait tant de péchés … comment puis-je rencontrer Jésus? ». Mais vous savez que les personnes  que Jésus recherchait le plus étaient les plus pécheurs; et il est réprimandé pour cela, et les gens – les personnes qui se croyaient justes – disaient: mais celui-là, celui-là, n’est pas un vrai prophète, regardez quelle belle compagnie il a ! Il était avec les pécheurs … Et Lui disait: Je suis venu pour ceux qui ont besoin de santé, besoin de guérison, et Jésus guérit nos péchés. Et sur le chemin nous aussi – tous les pécheurs, tous, tous, nous sommes des pécheurs – quand nous nous trompons, quand nous commettons un péché, Jésus vient et nous pardonne. Et ce pardon que nous recevons dans la Confession est une rencontre avec Jésus. Nous rencontrons toujours Jésus. Et nous avançons dans la vie comme cela, comme dit le prophète, vers la montagne, jusqu’au jour où il y aura la rencontre définitive, où nous pourrons voir ce si beau regard de Jésus, si beau. La vie chrétienne c’est cela: marcher, avancer, unis, comme des frères, en s’aimant les uns les autres. Rencontrer Jésus. Vous êtes d’accord, vous, les Neuf ? Voulez-vous rencontrer Jésus dans votre vie ? Oui ? Cela est important dans la vie chrétienne. Vous aujourd’hui, avec le sceau de l’Esprit Saint, vous aurez plus de force pour cette marche, pour rencontrer Jésus. Soyez courageux, n’ayez pas peur! La vie est ce cheminement. Et le plus beau des cadeaux c’est cette rencontre avec Jésus. Allez, courage! Et maintenant continuons par le sacrement de la Confirmation.

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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