Archive pour la catégorie 'Biblique: Nouveau Testament'

COMME DES BREBIS SANS BERGER – MARC 6, 30-34 – Fr. Jean-Christian Lévêque, o. c. d.

17 juillet, 2015

http://www.carmel.asso.fr/16eme-Dimanche-T-O-Marc-6-30-34.html

COMME DES BREBIS SANS BERGER – MARC 6, 30-34

Fr. Jean-Christian Lévêque, o. c. d.

Tout joyeux, les Douze reviennent de leur première mission. Selon les consignes de Jésus ils étaient partis deux par deux pour proclamer partout qu’il fallait se convertir, pour chasser les démons et guérir des malades. Et les voilà de retour, heureux de la confiance que Jésus leur a faite, mais harassés de fatigue après cette longue tournée.
Se reposer sur place est impossible : les gens vont et viennent sans arrêt pour voir Jésus et causer avec lui. Mais Jésus, en vrai chef, a vu le problème, et il prend les devants :« Venez dans un lieu désert pour vous reposer un peu ». Et tous ensemble partent, en barque, vers un lieu tranquille à l’écart de la foule.
Une journée de repos en communauté avec Jésus, voilà bien une grâce à ne pas manquer ! Jésus le premier se réservait des moments de gratuité pour la prière, et il semble bien qu’il ait voulu en inculquer l’habitude aux disciples.
À y bien réfléchir, ces initiatives de Jésus se reposant ou faisant reposer ses disciples cachent une sorte de mystère, qui rejoint celui de l’Incarnation. Jésus est entouré, serré, harcelé du matin au soir ; les disciples n’ont même pas le temps de manger, pour faire face à toutes les visites ; les gens, les pauvres, les malades sont là, qui se pressent et qui attendent, et Jésus s’en va, emmenant sa petite troupe avec lui ! Donc Jésus accepte les contraintes de la prudence élémentaire. Il sait par expérience qu’il faut tenir longtemps et que les forces hu­maines ont des limites ; et sagement, pour mieux assurer la mission, il fait repos ses missionnaires.
Mais ce ne sera pas un repos banal, une simple détente où l’on oublie tout souci et toute peine.
Ce sera le repos avec Lui, pour l’écouter et pour lui confier tout, le repos qu’il promet à tous les hommes qui se tournent vers lui avec confiance.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11,28s).
Et nous retrouvons les douze disciples dans la barque, à l’école de Jésus, se reposant en l’écoutant et en lui racontant tout ce qu’il ont fait, tout ce qu’ils ont enseigné.
Mais sur les collines avoisinant le lac, les pauvres n’ont pas quitté des yeux la barque de Jésus qui s’éloignait. En voyant quelle direction elle prenait, beaucoup ont compris en quel endroit Jésus menait son équipe. Et quand il débarque avec les siens, au lieu de trouver la tranquillité, la paix, le silence reposant, il découvre sur la côte une foule de gens venus à pied de toute la région, des malades et des pauvres accourus pour être guéris ou soulagés, et aussi des hommes et des femmes arrivés rien que pour entendre Jésus parler du Royaume de Dieu.
En voyant ces milliers d’assoiffés, Jésus éprouve pour eux une immense pitié. Et ce qui le bouleverse surtout, c’est que tous ces gens n’ont personne pour les prendre en charge, personne pour les guider, personne pour prévoir leur bonheur et pour organiser leurs efforts, personne pour penser l’avenir avec eux. Il les voit tous, là sur la berge, comme des brebis sans berger, avec, dans les yeux et dans le cœur, une immense espérance.
Et Jésus se rappelle les textes des Prophètes où Dieu promettait à son peuple des pasteurs dignes de ce nom : « Je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis, je les ramènerai dans leurs prairies. Je susciterai sur elles des pasteurs qui les feront paître. Elles n’auront plus ni crainte ni terreur, et aucune n’ira se perdre ! » (Jér 23,3s)
Puis Jésus, Berger modèle, commence sur place à leur donner la nourriture essentielle : sa parole. Longuement il leur parle du Père, de son amour et de sa volonté. Et à la fin de la journée, parce qu’il a pitié de leur fatigue et de leur faim, il les nourrit tous en multipliant cinq petits pains et deux poissons séchés. Quant aux disciples, ils reprennent du service. Cinq mille hommes à nourrir, sans compter les femmes et les enfants : cela fait plus de quatre cents personnes par Apôtre ! Quelle journée, Seigneur ! Ils se croyaient en vacances avec Jésus, et Jésus lui-même les remet au travail, comme s’il voulait leur faire comprendre ses propres soucis de Berger : « le bon Berger donne sa vie pour ses brebis ».
Ainsi la retraite n’aura duré que quelques heures, juste le temps d’une traversée, juste le temps de se reprendre et de se refaire avec Jésus, auprès de Jésus, entre une mission harassante et une autre encore plus urgente.
Il en va de même, mes Soeurs, de notre vie contemplative. Les haltes de paix, Jésus nous les donne de loin en loin, comme il veut, quand il veut, mais sans interrompre vraiment notre vie d’humilité, de dévouement, de service fraternel. Et quand il nous accorde ainsi des moments de reprise et de joie, c’est pour nous fortifier en vue du témoignage qu’il nous demande.
Cette Eucharistie que nous allons maintenant célébrer, c’est la traversée que le Seigneur nous offre, entre deux journées de service intensif ; c’est un moment fraternel d’accueil de la parole, d’ouverture à la vie de Dieu ; c’est l’heure privilégiée où Jésus vient refaire nos forces.
Cette assemblée, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son amour. Mais dans quelques instants, nourris du pain de Dieu, nous accosterons dans notre quotidien, et Jésus aura besoin de nos bras et de notre cœur.

L’EAU CHEZ SAINT JEAN – FRÉDÉRIC MANNS

14 juillet, 2015

http://www.interbible.org/interBible/ecritures/symboles/2010/sym_100528.html

L’EAU CHEZ SAINT JEAN – FRÉDÉRIC MANNS

PREMIÈRE PARTIE : LE SYMBOLE BIBLIQUE DE L’EAU

Le quatrième évangile [2] ne pouvait pas ignorer ce symbole fondamental associé d’une part au Jourdain et à la mer de Galilée, d’autre part aux piscines de Béthesda et de Siloé. En effet il apparaît dans huit chapitres du livre des signes, et une fois dans le livre de l’heure. L’ajout du chapitre 21 le mentionne une fois. Une progression caractérise ce symbole : dans les chapitres 1 et 5 l’eau signifie ce qui est préparation; dans les chapitres 4-12 l’eau est élevée au rang de symbole christologique; dans les chapitres 9-19 elle signifie le salut eschatologique apporté par Jésus.
Au chapitre 1 Jésus est baptisé dans les eaux du Jourdain. L’eau du baptême de Jean est opposée au baptême de Jésus dans l’Esprit. Je suis venu baptiser dans l’eau, affirme Jean et plus loin : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. Et moi j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Élu de Dieu (1,33-34). La scène se passe à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain! Le baptême dans l’eau évoque sans doute la purification précédant la nouvelle alliance annoncée par les prophètes Jérémie et Ézéchiel. C’est le Baptiste et ses disciples qui introduisent le symbole de l’eau dans le quatrième évangile.
Au chapitre 2, dans la scène des noces de Cana en Galilée, l’eau des jarres de purification [3] est opposée au vin. Le maître du repas ne sait pas d’où vient l’eau changée en vin. La scène est localisée en Galilée. L’eau devient un symbole qui annonce une réalité sacramentelle [4]. Le vin, œuvre du travail de l’homme, est symbole de justice et de joie eschatologique, tandis que l’eau, don gratuit de Dieu, exprime la piété divine. L’eau a une double fonction : elle permet la manifestation de la gloire de Jésus et transforme les disciples qui voyant ce signe croient en Jésus.
Au chapitre 3, dans le dialogue avec Nicodème, un maître en Israël, il est question à nouveau de la naissance de l’eau et de l’Esprit. À moins de renaître d’eau et d’Esprit nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (3,3). Le chapitre se termine par une mention du baptême de Jésus. L’entretien de Jésus avec Nicodème se situe à Jérusalem. Ici encore l’eau, associée à l’Esprit, est un symbole sacramentel [5].
Au chapitre 4, le dialogue avec la Samaritaine oppose l’eau du puits de Jacob à l’eau vive que donne Jésus. Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive (4,10). C’est à Sycar en Samarie que la scène se situe. Après l’entretien de Nicodème avec Jésus la nuit, Jésus rencontre la Samaritaine en plein jour. Généralement les femmes venaient puiser l’eau le matin et le soir. Ici c’est en plein jour que la femme vient étancher sa soif. C’est auprès des puits que de nombreuses alliances furent scellées dans le premier Testament. Jésus fatigué révèle sa propre faiblesse. L’évangéliste comme d’habitude joue sur le double sens des expressions qui atteste le vocabulaire distinct de la communauté. Le dialogue débouche sur le problème du culte authentique qui doit être un culte en Esprit et en Vérité. Le salut qui vient des Juifs passe par la loi et les prophètes, mais également par la soif de connaître la révélation.
Au chapitre 5, lors de la guérison du paralytique à la piscine de Béthesda, il est question de l’eau agitée qui guérit. Le premier à entrer dans l’eau après qu’elle avait été agitée se trouvait guéri, quel que fût son mal (5,4). C’est à Jérusalem que la scène a lieu. L’eau a une vertu thérapeutique.
Au chapitre 6, après le signe de la multiplication des pains, Jésus marche sur les eaux du lac de Galilée. La scène évoque le passage de la mer Rouge qui dans la tradition juive symbolisait le baptême des Pères (1 Co 10,2).
Au chapitre 7, dans le contexte de la fête des Tentes, il est question de l’eau qui étanche la soif et de l’eau vive qui sortira du sein du Christ ou du croyant. Si quelqu’un a soif qu’il vienne et qu’il boive celui qui croit en moi. Selon le mot de l’Écriture : de son sein couleront des fleuves d’eau vive. Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui (7,37-38). C’est au temple, dans le contexte de la fête des Tentes, après la procession qui remontait de la piscine de Siloé où l’eau avait été puisée, que Jésus fait cette déclaration. Plusieurs textes de l’Écriture trouvent ici leur accomplissement [6]. La Tosephta Succot admettait que l’eau de Siloé qui était versée en libation sur l’autel résumait toutes les eaux du monde, depuis les eaux de la création jusqu’aux eaux qui devaient jaillir de sous le Temple selon la prophétie de Zacharie. À l’eau de Siloé était associé l’Esprit du sanctuaire.
Au chapitre 9, dans la scène de la guérison de l’aveugle-né à Jérusalem, il est question de l’eau de Siloé. Or ce dernier terme devient un titre christologique. Les deux piscines de Jérusalem sont situées par rapport au Temple de Jérusalem [7].
Dans le livre de l’heure, l’eau associée au sang jaillit du côté du Christ en croix. Certains exégètes y ont vu la réalisation de la prophétie d’Éz 47, d’autres de la scène de Moïse qui frappe le rocher. Dans les deux hypothèses il s’agit d’eau vive que donne le Christ.
Au total des références sont faites à l’eau dans dix chapitres de l’Évangile de Jean. Les chiffres dix et un sont symboliquement identiques. Dans la dizaine le multiple revient à l’unité. Il est plus parfait que tous les nombres parfaits. La création avait été faite avec dix paroles. Noé apparaît à la dixième génération et était parfait parmi ceux de sa génération (Gn 6,9). Les dix plaies d’Égypte attestent la puissance de Dieu. Moïse avait reçu les dix paroles de Dieu au Sinaï.
Jésus fut baptisé par Jean, il fut immergé dans le Jourdain. On peut en déduire que l’humanité n’était pas encore totalement immergée et renouvelée ni en Noé, ni en Moïse et son peuple. Jésus, par contre, l’homme nouveau, (Jr 31,31-32) est capable de réaliser les prophéties de Jérémie et d’Ézéchiel, en créant une humanité régénérée par le bain du baptême, renouvelée avec un cœur et un esprit nouveau (Ez 36,26). Jésus est totalement purifié par l’eau vive. Son œuvre est de faire une nouvelle création.
En marchant sur les eaux Jésus manifeste sa puissance par rapport au cycle des eaux qui reconduisent sans cesse au préforme et au déluge. Il maitrise aussi les forces hostiles qui habitent la mer (Ap 13,1). Il est aussi capable d’apaiser la tempête (Lc 8,22-25) et les forces du mal qui habitent la mer. Avec le Christ on passe par la mort : c’est le sens du baptême (Rm 6,4-6). On se dépouille du vieil homme définitivement et on revêt l’humanité nouvelle du Christ ressuscité. La mort physique est la réalisation plénière et concrète du rite de l’immersion baptismale. D’où l’importance du rite d’immersion totale au baptême car lui seul symbolise vraiment la plénitude du symbole de renaissance par la mort. On ne peut pas rester immergé sous l’eau sans mourir. Le Christ fera disparaître les forces hostiles, la mer (Ap 21,1), mais, par contre, il donne de devenir en lui source jaillissante de vie éternelle (Jn 4,14).
Origène aborde dans ses Homélies sur la Genèse le thème privilégié du puits où les bergers des Patriarches abreuvaient leurs troupeaux. Il souhaite que l’eau du puits se transforme en source d’intelligence spirituelle pour tout homme, le juif et le chrétien :
L’outre est la lettre de la loi dont boit le peuple charnel pour en tirer quelque intelligence; cette lettre lui fait souvent défaut et ne peut avoir d’explication car en bien des points l’interprétation historique n’en peut. L’Église, elle, boit aux sources évangéliques et apostoliques qui ne tarissent jamais et qui se répandent sur les places publiques car elles sont abondantes et coulent toujours dans la largeur de l’interprétation spirituelle… Nous sommes souvent à côté du puits d’eaux vives, c’est-à-dire des divines Écritures, nous trompant sur elles. Nous possédons les livres et nous les lisons, mais nous n’allons pas jusqu’au sens spirituel. C’est pourquoi il faut des larmes et des prières incessantes pour que le Seigneur nous ouvre les yeux.

[2] Jones, L.P., The symbol of water in the Gospel of John. Sheffield 1977.
[3] Sur l’aspect historique de ces jarres de purification, voir Y. Magen-O. Rimon, Purity’ Broke Out in Israel. Stone Ves­sels in the Late Second Temple Period, University of Haifa : Haifa, 1994.
[4] O. Cullmann, Les sacrements dans l’Évangile johannique : la vie de Jésus et le culte de l’Église primitive (Études d’histoire et de philosophie religieuses 42), Presses universitaires de France : Paris 1951.
[5] O. Cullmann, Les sacrements dans l’Évangile johannique : la vie de Jésus et le culte de l’Église primitive (Études d’histoire et de philosophie religieuses 42), Presses universitaires de France : Paris, 1951.
[6] G. Bienaimé, « L’annonce des fleuves d’eau vive en Jean 7,37-39 », Revue théologique de Louvain 21 (1990) 281-310; 417-454.
[7] L. Devillers, « Une piscine peut en cacher une autre : à propos de Jean 5,1­9a. », Revue biblique 106 (1999) 175-205.

Source : La Terre Sainte 603 (septembre-octobre 2009).

JESUS EST LA LUMIERE

6 juillet, 2015

http://www.info-bible.org/legrand/1.5.htm

JESUS EST LA LUMIERE

Fernand Legrand

Le premier verset de la Bible nous présente Dieu, le Père, dans la création de l’univers.  » Au commencement Dieu créa les cieux et la terre « . Le deuxième verset présente Dieu, le Saint Esprit, dans son travail silencieux au sein des ténèbres.  » La terre était informe et vide et il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux « . Le troisième nous présente Dieu, le Fils, dans sa victoire sur les ténèbres.  » Dieu (la Parole) dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut « . Ces trois premiers versets nous expliquent déjà, dans un raccourci saisissant l’histoire d’un monde déchu et l’annonce de son rétablissement. Dieu n’a pas créé la terre pour qu’elle soit couverte de ténèbres, ni informe  » ni pour être vide « , c’est ce que dit Esaïe 45:18. Le mot hébreu est  » Tohu-Bohu « , qui se retrouve en littérature et qui veut dire le chaos. Je conseille à ceux qui le peuvent de lire les commentaires Scofield de la Bible qui porte son nom ; ils donnent un éclairage intéressant sur le sujet. Pourquoi le verset 2 parle-t-il de chaos, de ténèbres, de vide et d’abîme ? Parce que entre le verset 1 et le 2 aurait eu lieu la tragédie de l’intrusion du péché dans l’univers. Et le jugement de Dieu sur le péché fut un cataclysme qui plongea notre globe dans un état chaotique. Et à partir de ce moment on trouve les trois personnes de la Trinité à l’œuvre pour créer sur la terre des conditions favorables à la vie. Les mêmes trois personnes, la même puissance créatrice sont à l’œuvre aujourd’hui pour produire le même résultat, c’est-à-dire faire passer des hommes perdus des ténèbres de leurs péchés à la lumière de l’Evangile. De même que Dieu n’a pas créé la terre informe, vide, ténébreuse et chaotique, il n’a pas non plus créé l’homme pécheur. Il l’a créé innocent, libre de ses mouvements et responsable de ses décisions. C’est ce que dit la Bible dans Ecclésiaste 7 : 29: » Dieu a fait les hommes droits mais ils ont cherché beaucoup de détours « . Dieu par sa Parole avait dit à l’homme :  » Le jour où tu pécheras, tu mourras certainement « , mais en couple ils ont préféré la parole de l’adversaire qui leur a soufflé le contraire :  » Vous ne mourrez pas mais vous serez comme des dieux…  » Et depuis lors la situation de l’homme est sans espoir, d’où une cascade de textes dont en voici deux :  » …le dieu de ce siècle a aveuglé leur intelligence afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile …  » (2 Cor.4:4) ;  » …ils se sont égarés dans leurs pensées et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres  » (Romains 1:21). Mais si l’homme, quant à son âme, est séparé de la source naturelle de la lumière qu’est Dieu, il voudra de la lumière à tout prix et il remplacera celle qu’il a perdue par de l’artificielle comme le soir nous suppléons le manque de soleil par de la lumière électrique. Mais quelque utile que soit cette dernière, qui voudrait vivre constamment dans la lumière artificielle ? Qui voudrait vivre sous un ciel noir que trouerait seulement la lumière du projecteur ? Qui voudrait vivre 24 heures sur 24 dans une ville lumière, dans un palais éblouissant de clarté fabriquée ? Personne ne le voudrait et personne d’ailleurs ne le pourrait ; le monde dépérirait rapidement comme une plante qui s’étiole. Dans le domaine spirituel les mêmes lois sont en vigueur. Notre âme a été créée pour vivre dans la lumière de son Créateur et hors de sa clarté elle s’étiole et dépérit et aucun substitut ne la remplacera. Des millions d’hommes aujourd’hui laissent se faner leur âme sous un ciel d’encre. La nuit de leurs péchés les séparent du jour vivifiant et ils n’ont pour toute lumière que le réverbère papillotant de la raison, le projecteur fascinant des richesses, le néon spasmodique du plaisir, le flambeau fumeux du savoir, les cierges fondants de la religiosité, les allumettes éphémères de la célébrité et avec ces pauvres luminaires, ils s’acheminent en tâtonnant vers le sombre tombeau où les attend l’obscurité plus opaque de ce que Jésus appelait les ténèbres du dehors. La situation de l’homme coupé de Dieu est sans issue, et elle le resterait si Dieu n’intervenait pas en sa faveur. La clarté dont nous avons besoin pour nos âmes ne viendra pas d’une illumination intérieure quelconque mais de Dieu qui a dit :  » Que la lumière soit ! Et la lumière fut « , et de Jésus-Christ dont il est dit :  » Sur ceux qui étaient assis dans la région de l’ombre et de la mort, la lumière s’est levée  » (Matthieu 4 :16).

La Lumière fait trois choses.  1.Elle dissipe les ténèbres. 2.Elle donne la vie. 3.Elle reflète la lumière.

I. La lumière dissipe les ténèbres.  La lumière que Dieu donne n’est pas simplement une puissance de rayonnement, pas plus que la résurrection n’est qu’une date dans l’histoire ou que le chemin qui mène à Dieu n’est qu’un code à appliquer. Non, la Lumière, comme la Résurrection et le Chemin, c’est une Personne. Jésus a dit  » Je suis la lumière du monde « . Et si vous voulez voir la vraie lumière, celle de Dieu, c’est à Christ et à Christ seul qu’il faut aller car le prologue de l’évangile de Jean dit :  » Cette lumière est la véritable lumière qui en venant dans le monde éclaire tout homme  » (Jean 1 :9). Mais ici, une question capitale se pose : Comment voir cette lumière, les hommes sont aveugles ! ! C’est ce que dit le texte que je vous ai déjà cité :  » …l’Evangile est encore voilé pour ceux qui périssent…dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence pour qu’ils ne voient pas briller la splendeur de la gloire de Christ qui est l’image de Dieu « . (2 Cor 4 :4) Or, un aveugle ne peut pas voir la lumière. Un des prodiges de la science médicale est la greffe de la cornée transparente qui maintenant rend la vue chaque année à des milliers de personnes. La cécité peut survenir par l’obscurcissement de la cornée ; la chirurgie savait comment enlever une section de la cornée opaque et insérer à sa place un morceau de la cornée d’un œil sain. Mais rarement on trouvait le tissu vivant nécessaire à l’opération. Il devait venir d’une personne dont l’œil accidenté devait être enlevé ou de l’œil d’une personne décédée qui avait au préalable fait don de ses yeux à la science. Une banque des yeux a ainsi été créée, vers laquelle sont acheminées les cornées enlevées immédiatement après la mort et elles doivent être employées dans les deux jours. Un chirurgien dans une grande maternité eut le devoir d’annoncer à un homme la mort de son enfant qui n’avait vécu que quelques heures. Cet homme répondit qu’il avait lu le récit de la greffe de la cornée et il a demandé si les yeux de son enfant pouvaient être employés pour redonner la vue à un autre. Après formalité, les yeux de l’enfant furent mis dans une solution stérile et le lendemain employés dans deux opérations qui rendirent la vue à un père d’une grande famille aveuglé dans un accident d’usine, et l’autre à une jeune mère aveuglée par l’explosion d’un réchaud à alcool. Ainsi, par la générosité de cet homme et par les yeux de cet enfant deux personnes recouvrèrent la vue. Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ? Parce qu’il y a 20 siècles, un autre enfant est né dans ce monde de ténèbres et de péché. Il est venu apporter la lumière du ciel car il était la lumière du monde. Il est venu nous faire voir le Père. Il a dit de lui-même, celui qui m’a vu a vu le Père. Hélas, les hommes étaient aveugles. Il fallait plus qu’une lumière qui resplendit, il fallait une opération divine, une greffe céleste que la Bible appelle la nouvelle naissance ou la conversion. Christ a donné sa vie ; encore fallait-il qu’il nous ouvre les yeux de la foi pour en saisir la signification. Quand une vitre sale ne laisse plus passer qu’une lumière diffuse, il ne suffit pas d’augmenter l’éclairage, il faut une opération de nettoyage, il faut laver la vitre. Et pour nous, il faut aussi une opération de nettoyage, il faut l’opération intérieure du Saint Esprit que la Bible appelle la nouvelle naissance. C’est ce que Jésus a dit au théologien Nicodème :  » Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut pas voir le royaume de Dieu  » et s’il ne peut même pas le voir, combien moins encore y entrer (Jean 3 :3). Quand ce petit garçon, à la demande de sa mère lava la vitre de la cuisine, il nettoya l’extérieur avec soin mais il oublia l’intérieur jusqu’à ce que sa mère lui fit remarquer qu’il avait beau frotter le dehors, c’était aussi le dedans encrassé par les vapeurs d’huile de cuisine qu’il fallait récurer. Bon nombre de personnes se revêtent d’un extérieur de respectabilité ; leur savoir-vivre est parfait, leur politesse exquise, leur mine avenante et leur mise soignée. Ils sont honorables quant au dehors, mais la lumière de l’évangile n’a jamais pénétré au dedans ; le sang de Jésus-Christ qui purifie de tout péché n’est jamais passé à l’intérieur de leur vie ; et le résultat c’est que la vitrine est engageante mais l’arrière-boutique est crasseuse. A Londres, à Hyde Park, il y a un endroit de ce parc très fréquenté qui est appelé le coin des prédicateurs où n’importe qui peut s’exprimer librement et publiquement. Un évangéliste venait de terminer son message, quand un homme profitant de la place libre sortit de la foule, monta sur la caisse qui servait d’estrade et s’adressa à elle en ces mots :  » Ladies and Gentlemen, Mesdames et Messieurs, vous venez d’entendre cet homme vous parler de Dieu, du ciel, de Jésus-Christ ; il a aussi beaucoup parlé de la mort, du péché du diable et de l’enfer. J’espère que vous n’en croyez rien ; je refuse de croire à ce que je ne vois pas. Sur ce ton il continua de ridiculiser le christianisme dans ses articles de foi. Mais il n’allait pas s’en tirer si tirer si facilement. Comme il terminait sa harangue, un autre homme se frayait un passage à travers la foule et il s’adressa à elle en ces termes : Chers amis, j’entends dire que près d’ici coule une rivière, je n’en crois rien ! Beaucoup disent que l’herbe des alentours est d’un beau vert tendre, je n’en crois rien ! Certains disent que le long de ces promenades il y a de beaux buissons fleuris qui plaisent à l’œil ; je le déclare à nouveau, je n’en crois rien ! Je sais que vous tous ici qui m’écoutez, vous pensez : Cet homme parle comme un insensé ! Et pourtant je suis sérieux ; je n’ai jamais vu la rivière, je n’ai jamais vu l’herbe verte, je n’ai jamais regardé les belles fleurs car je suis aveugle-né. Et plus je vous parle de ces choses, plus il vous devient évident qu’à moins que ma vue soit restaurée, je ne verrai jamais les choses dont je parle. Mais cela ne justifie pas mon insistance à ne pas croire en ce que je ne vois pas, certainement pas. Se tournant alors dans la direction de celui qui avait parlé il dit : Monsieur, par vos dénégations vous ne démolissez pas ce qui est. La seule chose à laquelle vous êtes arrivés, c’est à prouver que vous étiez aveugle – aveugle spirituellement – et qu’en cela est la raison de votre incompréhension de ce que d’autres savent être la vérité. Ce que l’aveugle que Jésus a rencontré sur le chemin avait besoin, ce n’était pas un plus haut standing de vie, ni un autre vêtement, ni aucune autre chose sinon recouvrer la vue. Il le demanda à Jésus et il fut exaucé à l’instant. Un monde nouveau qu’il n’avait jamais soupçonné s’ouvrait devant ses yeux émerveillés. Ce dont le monde a besoin aujourd’hui, c’est que les yeux de sa foi s’ouvrent pour voir. Celui qui dit :  » Je suis la lumière du monde et celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres « . Si je transpose cela dans ma vie personnelle, cela veut dire que le jeune homme que j’étais à l’époque vivait dans les ténèbres ; je cherchais ma voie à tâtons comme un aveugle, je tournais en rond comme dans une partie de colin-maillard, le diable avait mis sur mon âme le bandeau des péchés qu’il m’avait poussés à commettre. Mais maintenant les choses ont changé : comme Dieu fait briller la lumière dans les cœurs et sépare la lumière d’avec les ténèbres, il m’a séparé des choses qui m’aveuglaient et me perdaient, il m’a séparé de certains amis dont la compagnie ne pouvaient m’être profitable, il m’a séparé de certaines habitudes négatives, d’un certain langage déplacé, de certaines passions qui dominaient sur moi et dont je n’avais pas le contrôle, de certains spectacles mondains autant que frivoles et légers qui souillaient mon âme, de certains regards que je posais sur les autres, de la concupiscence ambiante comme des propos scabreux et des histoires grivoises et d’une kyrielle d’autres choses plus obscures les unes que les autres. Et il a mis dans mon cœur de nouveaux sentiments, de nouvelles aspirations, une autre dimension de vie, il me fait fuir les miasmes de l’enfer et respirer l’air pur des sommets de la communion avec lui. Mais, me direz-vous, cette joie, cette paix, ce bonheur, cette lumière, c’est pour plus tard, pour l’après-vie ? Mais pas du tout, si vous continuez la lecture, de 2 Corinthiens 4 que j’ai abondamment citée, l’apôtre Paul sur sa lancée dit au verset 7 :  » Ce trésor, nous le possédons dans des vases de terre « . C’est une réalité présente, cette glorieuse lumière supra-terrestre brille dans le cœur de tout racheté, non pas une heure par semaine le dimanche matin, mais tous les jours, à chaque instant parce que le Seigneur est venu faire son habitation dans les cœurs. Vous nous mettez l’eau à la bouche mais, demandera quelqu’un, comment puis-je moi aussi être pénétré de cette lumière qui donnera un sens à ma vie ? Voilà, quand vous rentrerez ce soir chez vous, vous trouverez la maison plongée dans l’obscurité, pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’installation électrique chez vous ? Non. Parce qu’il y a une coupure générale de courant ? Non. Parce qu’il n’y a pas de lampe chez vous ? Non. Mais parce qu’en quittant la maison, vous avez éteint les lumières en actionnant l’interrupteur, vous avez ainsi mis l’installation hors circuit. Eh bien ça, c’est notre état spirituel. Je vous l’ai dit, nous sommes coupés de Dieu, nous sommes hors circuit avec Dieu et même en court-circuit avec lui, Nous avons perdu le contact avec lui. La Bible dit :  » Ce sont vos péchés qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu  » (Esaïe 59 :2). Le résultat c’est qu’on est dans l’obscurité comme lorsqu’on a tout éteint en quittant l’appartement.

Que faut-il faire pour retrouver la lumière ? Trois choses : 1. Savoir où est l’interrupteur. 2. Croire que si vous appuyez sur le bouton la lumière reviendra 3. Appuyer sur le bouton.

De même pour retrouver la lumière de l’âme il faut : 1. Reconnaître que vous êtes hors circuit avec Dieu et coupé de lui par vos péchés. 2. Croire que si vous en appelez à Jésus-Christ, la lumière du pardon vous illuminera. 3. Passer à l’acte (pousser sur le bouton si vous préférez) c’est-à-dire le recevoir dans votre cœur comme votre Sauveur personnel et en un éclair la lumière jaillira dans votre vie.

Nous venons de voir le premier point : la lumière dissipe l’obscurité. Voici le deuxième. II. La lumière donne la vie Portez les yeux partout et vous verrez que la lumière et la vie sont indissociables. La lumière appelle la vie. La graine de haricot que l’on enfouit dans le jardin ne s’enfonce pas dans la terre, il monte en surface vers la lumière. Les fleurs se ferment la nuit et s’ouvrent à la clarté du matin. Les enfants qui vivent aux grand air sont roses et joufflus, ceux qui sont séquestrés sont pales et falots. Des pommes de terre de conservation tenues dans l’obscurité de la cave poussent des germes blancs de plus d’un mètre vers le soupirail d’où filtre un rayon de lumière. L’aspiration à la lumière est universelle. Au chapitre 9 du livre des Actes des apôtres, on rencontre un nommé Saul de Tarse qui respire la haine et le meurtre contre les premiers chrétiens. Muni de lettres qui lui donnent plein pouvoir, escorté de la troupe, il monte vers Damas pour ravager l’Eglise naissante qu’il considère comme une secte qu’il faut faire disparaître. Partout où il passe, le tigre cruel qui avait donné son suffrage au meurtre d’Etienne le premier martyr chrétien, emmène d’innocentes victimes liées vers les prisons. A Jérusalem comme à Damas on tremble mais on prie. Et tandis que Saul de Tarse brûle les étapes, dans le ciel un événement stupéfiant se prépare, le branle bas de combat sonne ; ce n’est pas un ange puissant qui se prépare à défendre des agneaux sans défense, ni un archange, ni les armées des cieux, mais c’est Jésus lui-même qui se lève alors qu’il vient à peine de rentrer dans le ciel après son ascension. Stupeur dans le ciel, étonnement sur la face des anges. Celui qui est la lumière du monde descend avec gloire sur le chemin de Damas. L’intense rayonnement de son apparition éclipse celle du soleil, plaque Saul de Tarse au sol et la voix du Seigneur tonne :  » Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?  » Frappé d’aveuglement on le conduira dans une maison à Damas où pendant trois jours il va se mettre à prier. Ces longues heures de tête à tête avec le Seigneur sont un terrain sacré. C’est pendant qu’il était là aveugle que la lumière douce de l’Evangile fit son chemin dans son cœur endurci et que des écailles lui tombèrent des yeux, lui prouvant à quel point il était aveugle. Ce que je veux que vous voyiez, c’est que dans la maison où on l’a conduit : il est entré aveugle, il en est sorti voyant clair ; il est entré tigre, il en est sorti agneau ; il est entré fils du diable, il en est sorti enfant de Dieu ; il est entré pharisien orgueilleux, il en est sorti humble esclave de Jésus-Christ ; il est entré Saul de Tarse, il en est sorti Paul le prince des apôtres, il est entré mort dans ses péchés, il en est sorti vivant pour Dieu, la vie et la lumière de Christ étaient en lui. Ces trois jours ont marqué sa vie et façonné son ministère au point que plus tard dans sa défense devant une cour royale composée du roi Agrippa, de Bérénice et du gouverneur Festus il redira les paroles qu’il avait entendues de la bouche du Seigneur à cette occasion :  » Je t’ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers lesquels je t’envoie, pour que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils reçoivent par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec les sanctifiés « .

Nous en arrivons ainsi à notre troisième point. III. La lumière reflète la lumière. Recevoir Christ comme lumière de vie, c’est recevoir la responsabilité qu’il nous transmet lorsqu’il dit :  » On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau (on dirait aujourd’hui sous un capuchon), mais on la met sur un chandelier et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux  » (Matt.5 :14,15). Chaque jour le soleil descend sur l’horizon et disparaît. Le désespoir nous éteindrait s’il ne devait plus réapparaître le lendemain. Ce serait pour le monde entier une lente agonie. En peu de temps notre globe se figerait au zéro absolu. Mais Dieu nous a laissé un signe irréfutable qui nous prouve que, même absent, il continue de briller et que bientôt l’astre de vie sera de nouveau là. Nous tournons les regards vers une autre partie du ciel et nous voyons cette oblongue capsule, la blonde amie de Cyrano de Bergerac qui nous fait un clin d’œil complice pour nous dire qu’il est toujours là et que bientôt Chantecler avec le frère d’or du haut de son clocher pourra chanter son hymne au soleil ! La lune est un astre mort en lui-même qui n’a pas de lumière propre mais qui fidèlement reflète la lumière du soleil disparu et nous garanti que quoique invisible à nos yeux, il brille toujours du même éclat. De même, pendant l’absence de son Seigneur, le chrétien est appelé à refléter dans sa vie l’éclat lumineux de ses perfections comme la lune reflète l’éclat du soleil. Bien sûr qu’on n’aura jamais un coup de soleil en regardant la lune ! Mais un chrétien authentique par sa vie atteste que le Seigneur est toujours là et que bientôt il va revenir. Lorsque le Seigneur a guéri les dix lépreux, il ne les a pas envoyés prêcher un sermon, il les a envoyés vivre un sermon en leur disant :  » Allez vous montrer aux sacrificateurs (prêtres)  » (Luc 17 :14). Avez-vous déjà entendu la Bonne Nouvelle demanda un jour un missionnaire à un Chinois qui lui répondit : Non, mais je l’ai vu ! Je connais un homme qui était une terreur dans tout le district. Il était parfois féroce comme un animal sauvage et il fumait l’opium. Quand il accepta la religion de Jésus-Christ, il fut tout changé. Maintenant il est humble, il n’est plus mauvais et il a abandonné son opium. J’ai vu par là que la Bonne Nouvelle de l’évangile et le service de Jésus-Christ sont bons. Un prédicateur termina son message par un appel pressant. Dans la bonne vingtaine de personne qui répondirent ouvertement à l’appel, se trouvait une dame riche et distinguée. Elle demanda la permission de dire quelques mots à l’auditoire :  » Je veux que vous sachiez pourquoi je me suis avancée avec les autres pour me convertir à Jésus-Christ. Ce n’est à cause d’aucune parole prononcée par le prédicateur. Je me tiens ici par l’influence d’une pauvre femme assise devant moi. Ses doigts sont devenus calleux par la rudesse des tâches. Le travail de bien des années l’a courbée ; elle n’est qu’une pauvre et obscure femme de peine qui a travaillé chez moi pendant de nombreuses années. Je n’ai jamais vu en elle de mouvements d’humeur ou dire un mot désagréable ou faire une action déshonnête. Je connais ses nombreux petits gestes d’amour désintéressés qui ornent sa vie. Avec honte je dois dire que je me suis ouvertement moquée de sa foi et que j’ai ri de sa fidélité envers Dieu. Mais quand ma petite fille mourut, ce fut cette femme qui m’a fait regarder par delà la tombe et qui m’a fait verser ma première larme d’espérance. Le doux magnétisme de sa vie m’a amenée à Jésus-Christ. A la demande du prédicateur cette humble femme fut conviée à venir devant et il la présenta en ces termes :  » Je vous présente le vrai prédicateur de ce soir !  » L’audience toute entière se leva dans un silence respectueux non exempt de quelques larmes. Les lampes ne parlent pas, elles éclairent ; les phares ne font pas de bruit ils illuminent ! Vous donc mes amis qui ne connaissez pas encore Christ comme votre Sauveur personnel mais qui en ce moment assistez à la prédication de sa Parole, tandis que la lumière de l’Evangile parcours encore le monde, tournez-vous vers lui avant que ne vienne les jours sombres prophétisés par le Seigneur :  » Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde, mais la nuit vient où personne ne peut plus travailler  » (Jean 9.5,4). Nous terminons par une courte prière que je vous invite à suivre et même à vous approprier en la redisant silencieusement de tout votre cœur à Dieu :  » Dieu, merci pour ta Parole qui a été méditée aujourd’hui ; je m’y suis reconnu, surtout dans les zones d’ombre ; j’ai souvent tourné le dos à la lumière de ton Fils et ma propre ombre était là devant moi, à mes pieds ; je n’ai aucune excuse à te présenter ; j’ai presque toujours préféré les ténèbres à ta lumière parce que mes œuvres étaient mauvaises. J’acquiesce à ton diagnostic, je me repens et je te demande pardon. Je me range à tes raisons, je fais demi-tour et je m’expose pleine face à la lumière de ton salut; je veux marcher à ta lumière et je te reçois dans mon cœur ; je veux rester fidèle à l’engagement que je prends solennellement aujourd’hui. Seigneur aide-moi à le tenir jusqu’au bout. Amen.

COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, 5 JUILLET 2015 – 2 Co 12,7-10

3 juillet, 2015

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/

COMMENTAIRES DE MARIE-NOËLLE THABUT, 5 JUILLET 2015

DEUXIEME LECTURE – 2 Co 12,7-10

Frères, 7 les révélations que j’ai reçues sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. 8 Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. 9 Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. 10 C’est pourquoi j’accepte de grand coeur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.

LES SOUFFRANCES DE L’APOTRE PAUL

Comme Ezéchiel (voir première lecture, Ez 2), Paul a bénéficié de visions et révélations exceptionnelles ; l’un comme l’autre y ont puisé la force de poursuivre leur mission. Pas question de devenir orgueilleux pour autant, leurs auditeurs se chargeant de les ramener sans cesse à l’humilité. « Nul n’est prophète en son pays » est un dicton connu et vécu en Israël bien avant la venue de Jésus-Christ. Mais Paul avait apparemment une autre raison, meilleure encore, de rester humble : si l’on en croit ce texte, il portait en lui-même un rappel permanent de sa petitesse : « Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. » Nous ne saurons jamais ce qu’était concrètement « l’écharde dans la chair » qui faisait tant souffrir Paul : toutes les hypothèses ont été proposées, mais lui ne le précise jamais. On peut néanmoins en énumérer quelques-unes : lui-même, pour commencer, reconnaît avoir été malade : « Vous le savez bien, ce fut à l’occasion d’une maladie que je vous ai, pour la première fois, annoncé la bonne nouvelle ; et, si éprouvant pour vous que fût mon corps, vous n’avez montré ni dédain, ni dégoût. Au contraire, vous m’avez accueilli comme un ange de Dieu, comme le Christ Jésus. » (Ga 4, 13-15). Une autre source de souffrance fut incontestablement pour lui le rejet de la bonne nouvelle par ses frères de race ; il en parle longuement dans la lettre aux Romains (chapitres 9 à 11) : « En Christ je dis la vérité, je ne mens pas, par l’Esprit Saint ma conscience m’en rend témoignage : j’ai au coeur une grande tristesse et une douleur incessante. Oui, je souhaiterais être anathème, être moi-même séparé du Christ pour mes frères, ceux de ma race selon la chair… » (Rm 9, 1-3). On peut aussi imaginer une autre source de souffrance secrète, intarissable : la culpabilité, le remords d’avoir été, dans un premier temps, le persécuteur des Chrétiens de la première heure. Impossible, peut-être pour lui, de faire table rase de ce passé honteux. Cette persécution qu’il a pratiquée (cf les Actes des Apôtres : Ac 7, 58 ; 9, 1 ; 22, 4), il l’endure lui-même à son tour et tout ce qu’il subit désormais, dans la fierté de souffrir pour le Christ, réveille en même temps sa honte. Une seule issue, reconnaître humblement sa faiblesse et se mettre tel quel à la disposition du Christ pour l’oeuvre d’évangélisation. A ce prix, il expérimente combien la force du Christ est puissante dans ceux qui s’y abandonnent : « J’accepte de grand coeur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » D’autre part, il est mieux placé que quiconque pour savoir que la persécution est à peu près inévitable pour les Apôtres ; là encore, il peut parler d’expérience : dès sa conversion et ses premières prédications à Damas, il a été attaqué physiquement et il a fallu pour le sauver lui faire quitter la ville en le descendant dans une corbeille le long de la muraille (Ac 9, 20-25). Un peu plus loin, dans cette même lettre aux Corinthiens que nous lisons aujourd’hui, il récapitule tout ce qu’il a dû subir à cause de sa prédication : « Des Juifs, j’ai reçu cinq fois les trente-neuf coups, trois fois j’ai été flagellé, une fois lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit sur l’abîme. Voyages à pied, souvent, dangers des fleuves, dangers des brigands, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur mer, dangers des faux frères ! Fatigues et peines, veilles souvent ; faim et soif, jeûne souvent ; froid et dénuement ; sans compter tout le reste, ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Eglises. » (2 Co 11, 24-28). Vu le ton, on a l’impression qu’il s’en vanterait presque : et c’est vrai puisque les épreuves sont le lieu même où se manifeste aux yeux de tous la vraie source de sa force, non pas en lui-même, mais dans le soutien permanent de la présence du Christ en lui. ACCUEILLIR LA FORCE DE DIEU Ce contraste que l’on pourrait appeler « faiblesse et force » des Apôtres ne peut que tourner à la gloire de Dieu, puisque dans l’extrême faiblesse des apôtres et grâce à elle, la force de résurrection du Christ est manifestée. Ainsi, paradoxalement, Paul se glorifie de sa faiblesse : « S’il faut s’enorgueillir, je mettrai mon orgueil dans ma faiblesse. » (2 Co 11, 30). Il y revient souvent dans cette lettre (cf 2 Co 4, 8-11, lecture du 9ème dimanche), dès le début par exemple : « Le péril que nous avons couru en Asie (à Ephèse) nous a accablés à l’extrême, au-delà de nos forces, au point que nous désespérions même de la vie. Oui, nous avions reçu en nous-mêmes notre arrêt de mort, ainsi notre confiance ne pouvait plus se fonder sur nous-mêmes, mais sur Dieu qui ressuscite les morts. » (2 Co 1, 8 – 9). Puis au chapitre 6 : « Nous nous recommandons en tout comme ministres de Dieu par une grande persévérance dans les détresses, les contraintes, les angoisses, les coups, les prisons, les émeutes, les fatigues, les veilles, les jeûnes… Dans la gloire et le mépris, dans la mauvaise et la bonne réputation ; tenus pour imposteurs et pourtant véridiques, inconnus et pourtant bien connus, moribonds et pourtant nous vivons, châtiés sans être exécutés, attristés mais toujours joyeux, pauvres, et faisant bien des riches, n’ayant rien, nous qui pourtant possédons tout ! » (2 Co 6, 4… 10). Notre texte de ce dimanche est dans cette ligne : extraordinaire bonne nouvelle, une fois encore ! Notre faiblesse n’est pas une entrave à l’évangélisation ! C’est peut-être même le contraire… Lorsque Paul a prié, par trois fois, comme son maître à Gethsémani, pour que cette souffrance s’éloigne de lui : « Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi », le Seigneur lui a simplement répondu : « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. »

 

LE PÈRE ET SES DONS. ASPECTS THÉOLOGIQUES, CHRISTOLOGIQUES ET ÉTHIQUES DES RÉFÉRENCES À DIEU PÈRE EN MT 5–7

3 juin, 2015

http://www.biblico.it/tesi/gabati.html

Thèses de doctorat

GABATI KIBETI Gabriel

LE PÈRE ET SES DONS. ASPECTS THÉOLOGIQUES, CHRISTOLOGIQUES ET ÉTHIQUES DES RÉFÉRENCES À DIEU PÈRE EN MT 5–7

(Mod.: Prof. Klemens STOCK)

L’importance qu’assume dans le vocabulaire théologique de Matthieu la désignation de Dieu comme Père nous oblige à examiner attentivement les textes évangéliques relatifs à ce lexique, en particulier ces textes où Jésus parle de Dieu comme le père des hommes à qui il révèle cette paternité divine, car cette désignation comme Père des hommes est plutôt rare dans l’évangile de Marc, de Luc et de Jean. La plupart des textes matthéens relatifs à cette désignation (“votre Père”, “ton Père”, “notre Père”) se trouvent en Mt 5-7 (16 références sur les 21 attestées dans cet évangile). Ces références à Dieu comme Père des hommes sont présentes dans tout le discours sur la montagne qui se conclut néanmoins par une référence à Dieu comme Père de Jésus (“mon Père” en Mt 7,21), l’unique de Mt 5-7. En insérant cette révélation de Dieu comme Père des disciples et des foules auditeurs de Jésus dans le contexte de l’annonce éthique de Mt 5-7, Matthieu montre que les exigences impératives présentées dans ce discours s’enracinent dans cette relation des disciples avec Dieu qui, par Jésus, devient “votre Père”. En effet, après avoir développé dans le prologue de son évangile le thème de la filiation divine de Jésus, Matthieu présente cette paternité divine à l’égard des hommes comme le don que Jésus, le Fils, fait à ses auditeurs en Mt 5-7.
En relevant les éléments qui caractérisent Dieu comme Père dans ce discours et en définissant le statut de celui qui le révèle comme Père (cf. Mt 11,27) et de ceux à qui il est révélé comme tel, cette thèse cherche de restituer à la relation établie par Jésus entre le Père et ses disciples son absolue centralité comme proposition d’une vie qui est expérimentée comme don et dans laquelle s’enracinent les exigences requises aux disciples destinataires de cette révélation. Les éléments littéraires et sémantiques pris en compte dans l’analyse de ces références à Dieu comme Père montrent que les exigences impératives relatives à l’agir des disciples ne se trouvent pas en Mt 5-7 en un contexte isolé, ou présentées pour elles-mêmes. Il y a toujours un don du Père qui précède l’agir des disciples, qui accompagne les disciples dans le présent et dans le futur, en leur indiquant le mode juste pour accueillir ce don et le rendre effectif dans leur vie.
En effet, au centre de ce discours dominé par les impératifs de l’agir requis aux disciples, Matthieu a placé l’enseignement sur la prière que les disciples doivent adresser à Dieu comme Père (Mt 6,9-13), prière accompagnée de la certitude de l’exaucement (Mt 6,8 ; 7,7-11). Lorsque l’orant cherche la relation avec Dieu dans la prière, il le rencontre comme Père. Prier le Père, c’est faire place à ses dons dans sa propre vie pour féconder l’agir requis. En Mt 5-7, la désignation de Dieu comme Père est avant tout la révélation faite aux disciples sur la bonté immense, sur l’amour et la sollicitude de Dieu qui s’est approché des disciples comme leur Père. Cette sollicitude du Père est exprimée entre autre dans l’exemple que le Père donne à ceux qui sont appelés à devenir ses fils, particulièrement en situation conflictuelle, d’où la présentation de Dieu comme le Père parfait (Mt 5,48). Ce faisant, le Père ouvre le chemin sur lequel les disciples doivent marcher. Enfin, par la sollicitude créative qui le caractérise, Dieu est un père qui prend soin des disciples et qui prévient leurs besoins (Mt 6,8 ; 6,26.32.33 ; 7,11).
Interpellés par les exigences qui naissent de cette relation avec Dieu comme leur Père, les disciples sont invités pour cela à être “transparents” du Père (Mt 5,16). En effet, comme “fils du Père”, ils trouvent dans leur Père le modèle (Mt 5,45.48), le motif (Mt 6,1-18) et la finalité (Mt 6,33) de la justice qui leur est requise, mais en même temps celui qui sanctionne leur agir (Mt 6,14.15 ; etc.). Les dons du Père obligent. C’est pour cela que la relation du disciple avec le Père ne s’épuise pas dans l’établissement d’une proximité spirituelle ou dans l’accomplissement d’une responsabilité éthique. Cette relation est suspendue tout entière au prononcé d’un verdict par lequel le Père communiquera par son Fils Jésus (Mt 7,21) la sentence d’accueil ou du rejet dans son royaume selon l’attitude que le disciple assume envers la volonté du Père que Jésus révèle dans ce discours (Mt 7,13-27).
En définitive, à travers cette étude des références à Dieu Père en Mt 5-7, cette dissertation doctorale cherche de montrer que l’accentuation éthique qui anime le premier évangile et que l’on peut voir en particulier dans l’insistance impérative de Mt 5-7, doit être comprise non point sur le mode d’une théologie des œuvres qui présenterait l’accueil dans la communion avec le Père comme la récompense de l’obéissance, mais fondamentalement à la manière d’une théologie de l’alliance qui allie l’exigence au don. De la sorte, seule l’obéissance peut bénéficier du don et permettre à celui-ci de porter des fruits pour la glorification du Père céleste.

ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MARC 14,12-16.22-26.

4 mai, 2015

http://www.jardinierdedieu.com/article-mc-14-12-16-22-26-prends-nos-vies-seigneur-106598868.html

(Je choisis un commentaire à cet épisode parce que ces jours je méditais à moi-même)

 ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MARC 14,12-16.22-26. 

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Il envoie deux disciples : « Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : ‘Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? ‘Il vous montrera, à l’étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent en ville ; tout se passa comme Jésus le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque. Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible -

Nous sommes maintenant pleinement revenus dans le temps ordinaire. La Parole de Dieu retentit sur le fond de notre quotidien. L’enjeu pour nous est de savoir vivre cet « aujourd’hui » dans la perspective de la Pâque du Seigneur, Pâque à laquelle nous pouvons participer, comme nous l’a montré tout le déploiement du temps pascal. Nous en connaissons le terme : l’entrée dans la vie trinitaire. Aujourd’hui, nous en revisitons le moyen privilégié, celui de notre communion à l’offrande eucharistique que le Seigneur a fait et fait de lui-même. Aussi nous considérerons dans notre commentaire d’évangile notre propre position, nous prenons la place des disciples…
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Voilà la question que nous pouvons adresser au Seigneur en considérant notre propre vie, où veux-tu que ta présence vienne prendre, porter notre existence… Ce lieu en nous où nous éprouvons le besoin ou le désir de ta présence, pour qu’il croisse, pour qu’il résiste, pour qu’il devienne le lieu d’un plus grand amour, pour que je passe à toi parce que je m’y éprouve trop attaché à moi-même ou à des choses qui ne sont pas vraiment vivantes… Je ne puis rencontrer le Seigneur si je ne vais pas à lui avec ce qui me constitue… alors je te dis où je désire que se prépare ton repas pascal en ma vie sans peur de ton jugement.
« Jésus prit du pain » Le Seigneur s’est offert et nous donne la possibilité en toutes nos situations, d’entrer nous-mêmes dans ce mouvement. Le Seigneur, au terme de son existence terrestre, a posé ce geste commun à l’humanité : prendre de sa nourriture pour l’offrir, pour signifier son existence, et aussi pour se donner à nous, nous pénétrer, nous nourrir, nous animer. Le premier de ses gestes est celui de la bénédiction : dire du bien, reconnaître ce qui est. Le Seigneur reprend ce que nous lui apportons, accuse réception du don que nous lui faisons, en dit toute la valeur, le poids d’humanité, que cela nous semble beau ou moins beau à offrir… Depuis le temps du sang versé, nous savons bien que nous pouvons nous adresser à lui pleinement pour toute notre existence… Ce qu’il reçoit, ce qu’il prend, il nous le redonne… et nous le recevons, porté de lui, nous pouvons le prendre différemment, entrer nous-mêmes dans une nouvelle offrande, une nouvelle manière de recevoir ce que nous avons offert… nous entrons dans la vraie liberté, celle qui considère la relation entre le Seigneur et nous…
« Je ne boirai plus du fruit de la vigne » Il y a cette rupture, ce moment ne retombera pas dans le quotidien, il monte vraiment vers Dieu, il s’arrache, il quitte… En chacun de nos moments de vie, il y a une partie caduque qui retourne à la terre et il y a une partie appelée à subsister, à devenir étoffe de notre être. C’est celle qui passe avec le Seigneur, c’est celle qui a valeur. Jésus nous donne de passer à lui, dans le quotidien de nos jours, il nous propose, il nous appelle à son passage, à nous rapporter justement à notre vie, à faire que tout soit ordonné à la relation avec Lui, à l’ouverture à l’amour, jour après jour. Il nous aide à voir autrement, à choisir à partir de ce qui compte vraiment, à ce qui va subsister, cette capacité de relations avec Lui, avec tous les autres vivants, tous ceux qui sont appelés… Nous aussi nous sommes appelés au banquet. Chaque instant, selon la manière dont nous le vivons, nous oriente vers le banquet. Comme le dit une oraison de l’avent, se forme la manière dont nous t’aimerons toujours « Fais fructifier en nous l’Eucharistie qui nous a rassemblés : c’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement »… Ce mystère est grand qui nous fait passer à Dieu dans l’épaisseur de nos jours… Chaque jour est appel pour vivre ce passage, chaque jour le Seigneur vient épouser nos vies pour les aider à passer en Eux. Et pour cela, il s’agit pour nous d’offrir le lieu du repas, du passage, de quitter ce qui doit être quitté, il fera le reste, n’en doutons pas…

Père Jean-Luc

LES PHARISIENS

27 avril, 2015

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2000/clb_000901.htm

LES PHARISIENS

Question
Dès les premiers chapitres de l’évangile de Marc, on remarque une vive opposition entre Jésus et les Pharisiens. Dans l’évangile de Matthieu, Jésus n’est pas tendre à leur égard. Que peut-on reprocher aux Pharisiens et d’où vient ce groupe religieux?

Réponse
Le parti politico-religieux des Pharisiens voit son apparition peu après la révolte des Maccabées qui débuta en 165 av. J.-C. Plus tard, lorsque Jean Hyrcan, un des fils de Simon Maccabée, prend le pouvoir (de 134 à 104 av. J.-C.), les Pharisiens réagissent sévèrement contre ses politiques modernisantes. En raison de leur opposition, Jean Hyrcan les exclut du plus haut tribunal et conseil juif : le Sanhédrin. Les Pharisiens deviennent alors une secte juive; d’où leur nom, peroushim, mot hébreu qui se traduit « les séparés ». L’Ancien Testament ne fait pas mention de ce groupe de personnes. Toutefois, Flavius Josèphe, un historien juif du Ier siècle, les mentionne pour la première fois vers 150 avant J.-C.
Après avoir exercé des activités politiques pendant 150 ans, les Pharisiens se centrent sur l’obéissance de la Loi. Ainsi, au temps de Jésus, ils cherchent à accomplir la Loi de façon minutieuse. Selon eux, la personne croyante se doit d’observer à la fois la Loi écrite ou Torah (composée des cinq livres suivants : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) et les traditions orales. En tout, voilà donc 613 préceptes à respecter! En ce qui concerne leurs croyances, ils admettent l’immortalité de l’âme, la résurrection des morts, le jugement dernier, l’existence des anges et celle des esprits. Enfin, ils insistent principalement sur l’observation du sabbat et les différentes purifications rituelles.
Personnes imbues du savoir religieux, les Pharisiens se consacrent à l’étude et à l’enseignement de la Loi. Spécialistes de la Loi, ils exercent une grande influence sur les gens en les aidant à incarner la Loi dans leur vie de tous les jours. Leur importance est d’autant plus grande qu’au début du premier siècle, ils forment le groupe le plus nombreux, soit 6000 personnes.
Malheureusement, la stricte observance de la Loi leur fait commettre des excès. En effet, par souci d’un respect minutieux de la Loi, ils mépriseront les pauvres gens qui ne connaissent pas cette Loi. Les Pharisiens iront même jusqu’à empêcher les gens de fréquenter les pécheurs. Dans ce sens, ils limitent la miséricorde de Dieu. Il devient alors facile de comprendre l’opposition qui régna entre eux les Pharisiens et Jésus. Pour un bon nombre d’entre eux, Jésus est un imposteur car il semble ne pas obéir à la Loi: non seulement Jésus violait le sabbat, mais il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu (Jn 5,18). Bien que certains Pharisiens se voient traités par Jésus « d’hypocrites » et de « sépulcres blanchis » (Mt 23,27), d’autres se montrent favorables à Jésus. Pensons ici à Nicodème.

L’AGNEAU DE DIEU (ES. 22 : 8)

23 mars, 2015

http://www.bible-notes.org/article-314-l-agneau-de-dieu.html

L’AGNEAU DE DIEU (ES. 22 : 8)

L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde
L’Agneau dans le livre de l’Apocalypse

Parmi les nombreux titres de gloire de Christ, celui qui le désigne comme l’Agneau de Dieu touche tout particulièrement nos affections.
L’agneau devait être sacrifié et mangé par l’Israélite. Il ne devait avoir aucun défaut. Son sang, placé sur l’encadrement des portes, constituait l’unique protection contre l’ange destructeur. De même, le croyant est sauvé par le sang de Christ, l’Agneau sacrifié à la croix. Nos pensées et notre adoration pour Christ sont stimulées par le Saint Esprit (Jean 16 : 14), en particulier pendant le souper du Seigneur, lorsque nous sommes occupés de l’Agneau de Dieu. « Notre pâque, Christ, a été sacrifiée » (1 Cor. 5 : 7). Ce repas est un avant-goût de la joie qui sera la part de tous les rachetés du Seigneur, lors des noces de l’Agneau.
Ce titre de l’Agneau de Dieu n’apparaît pas dans les écrits de l’apôtre Paul. Par contre, Jean s’en sert abondamment, en particulier dans le livre de l’Apocalypse. Déjà dans son Evangile, on trouve les premières mentions qui attirent notre attention sur sa Personne et sur l’oeuvre qu’Il est venu accomplir.

L’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde
Jean Baptiste devait préparer le chemin du Seigneur et l’annoncer au peuple. Quand il Le voit venir vers lui pour être baptisé, il s’écrie : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 29). C’est l’Agneau « sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde » (1 Pier. 1 : 20). Celui qui avait dit : « Voici je viens », se présentait afin de s’offrir à Dieu en sacrifice.
« Le lendemain encore Jean se tint là et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1 : 35-36). Qu’elle était belle sa démarche, sûre et ferme ! (Es. 52 : 7). Les traces indélébiles de l’amour et de la vérité y sont inscrites et chacun des siens est invité à les reproduire.
Aucun des nombreux sacrifices présentés à Dieu par les hommes ne pouvait ôter et effacer un seul péché (Héb. 10 : 1-4). Christ seul est l’Agneau de Dieu, venu accomplir toute justice ; Il est Celui sur lequel le ciel s’est ouvert, tandis que la voix de Dieu se faisait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Il est la réponse parfaite à cette question capitale posée par Isaac à son père, dès le livre de la Genèse : « Mais où est l’agneau pour l’holocauste ? ». Abraham, dans sa foi, avait répondu : « Mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste » (Gen. 22 : 7-8).
Il est venu du ciel, il s’est anéanti, subissant tous les outrages, objet d’une haine tenace de la part de sa créature. Il est allé à la croix, son coeur rempli d’amour, prenant la place des coupables sous le jugement divin. Immolé une fois pour toutes, Il est ressuscité et glorifié.
Notre privilège est de contempler cette Personne adorable sous ses multiples et merveilleux aspects et de pouvoir méditer à son sujet !

L’Agneau dans le livre de l’Apocalypse
Dans l’Apocalypse, les titres de gloire donnés au Seigneur sont nombreux. Toutefois, celui qui les domine tous, c’est l’Agneau, avec vingt-neuf références dans le texte. Ce livre est donc son livre par excellence.
On y relève, par exemple, cette expression surprenante : « La colère de l’Agneau » (Apoc. 6 : 16). On s’étonne, à première vue, de trouver la colère ainsi liée à l’Agneau, chez lequel pourtant tout parle de douceur et d’humilité ! Mais il faut d’abord s’arrêter sur la description si précieuse d’Esaïe le prophète, au chapitre 53 de son livre. L’étendue de la souffrance que l’Agneau de Dieu a dû supporter est mise particulièrement en évidence : « Il a été amené comme un agneau à la boucherie (v. 7 ; Jér. 11 : 19). Il ne fait aucun usage ici de ses cornes, symbole de puissance. Il endure sans se plaindre les outrages, les crachats, le fouet. Il traverse tout cela pour notre salut. Il subit la haine de la part des hommes qu’Il était venu sauver, mais surtout, insondable mystère, il rencontre la colère de la part de Dieu : « Il plut à l&rsq