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QU’EST-CE QUE LE « DON DES LARMES » ? (interview)

27 février, 2018

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Les larmes de Dieu

QU’EST-CE QUE LE « DON DES LARMES » ? (interview)

Les larmes, c’est d’abord un signe de faiblesse, de souffrance, que l’on cache. Pourtant, la spiritualité médiévale parlait du « don des larmes »… De quoi s’agit-il ? La réponse d’Anne Lécu, religieuse, médecin en prison, auteur de l’essai Des larmes (Cerf).

Les larmes ont-elles toujours la même signification ?
A. L. : Cela dépend des époques. Aujourd’hui, on pleure parfois pour des bêtises, et certains pleurent de joie. Les larmes vont de la tristesse à la joie, et comme Marie Madeleine quand Jésus l’appelle par son nom, on peut passer en un même moment d’un état à l’autre. Le rire a quelque chose de mécanique, tandis que les larmes dessinent une continuité dans la gamme des sentiments.

Vous dites dans votre livre que les larmes sont une sécrétion du corps. Est-ce que c’est à traiter, à soigner ?
A. L. : C’est la question. Aujourd’hui on a tendance à vouloir tout médicaliser, et on peut avoir la tentation de se dire qu’il faut supprimer les larmes, qui sont un signe de souffrance. C’est parfois le cas, mais pas toujours. Pour moi, les larmes sont d’abord un débordement, qui manifeste un excès de quelque chose. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’elles disent de la personne qui pleure, ce qu’elle-même a à entendre de ses propres larmes. On est souvent débordé par ses larmes. Il m’arrive de pleurer alors que je ne le voudrais pas.

Nos larmes sont très liées à ce qui nous arrive, à notre vie personnelle, psychologique ?
A. L. : A notre existence, à notre histoire, à notre passé, à notre manière d’être… Certains pleurent plus que d’autres, qui n’arrivent pas à extérioriser leur souffrance, et qui en souffrent et le disent. J’ai le souvenir d’une personne en prison qui était couverte de grosses plaques suintantes, et qui me disait : « Mon corps qui suinte, c’est mon âme qui pleure. » Il n’arrivait pas à pleurer. C’est plus triste finalement de ne pas arriver à pleurer, que de trop pleurer.

Dans les Ecritures, et même dans l’Ancien Testament, on pleure beaucoup.
A. L. : C’est parce que la Bible raconte notre histoire. Un frère dominicain que je connais dit qu’elle raconte ce qui se passe autour de nous dans un rayon de 5 m. Elle raconte donc forcément les émotions des gens, leurs conflits, leurs joies…
Les larmes de la Bible disent-elles quelque chose de particulier ?
A. L. : Elles disent que Dieu s’incarne dans nos vies, dans nos échecs, dans nos joies, dans nos rencontres…

Parce que Dieu a un rapport avec nos larmes ?
A. L. : Je le crois vraiment. Je crois que Dieu lui-même pleure. Le Christ pleure dans l’Evangile. Jésus s’est fait l’un de nous, aussi j’ai l’impression que nos larmes sont incluses dans les siennes. Il les porte. Quand il pleure, il pleure une fois pour toutes les larmes de tout le monde. Et si Dieu pleure, oui, il y a un rapport entre Dieu et les larmes. Les auteurs du Moyen-Age ne s’y sont pas trompés, puisqu’ils parlent du « don » des larmes.

Qu’est-ce c’est que ce fameux « don des larmes » ?
A. L. : Cela dit d’abord que les larmes sont à recevoir comme un cadeau. Elles sont un cadeau parce qu’elles signifient la présence de quelqu’un. Je pense que l’on ne pleure pas quand on est vraiment seul. Si l’on pleure et qu’on est seul, c’est qu’on pleure devant quelqu’un. Ce quelqu’un peut être Dieu, ce peut être aussi celui auquel on pense et qui s’est absenté ou qui est mort, mais qui est présent sous forme d’absence, si je puis dire. Celui qui est absolument déserté par ses proches ne pleure pas. Nous en avons tous fait l’expérience, quand nous sommes en présence d’une personne de confiance, nous nous mettons à pleurer. Un ami arrive, on se lâche et on se met à pleurer. Les larmes sont donc le signe d’une présence, c’est pourquoi elles sont un cadeau.

Cela veut dire qu’on pleure pour rien ?
A. L. : Ce n’est pas la question. Quand on relit les écrits des auteurs médiévaux, on trouve des larmes de contrition : on regrette ce qu’on a fait.

Les grands saints pleurent beaucoup sur leurs péchés.
A. L. : Sans aller chercher les grands saints, nous savons bien nous-mêmes que quand on a fait quelque chose qu’on aurait préféré ne pas faire et qu’on a blessé quelqu’un qu’on aime, les larmes, au moment où on les verse, sont une forme de libération.

Dans les récits de conversion aussi, de grandes larmes sont versées.
A. L. : Je pense que les larmes de conversion disent encore autre chose. Elles arrivent quand quelque chose dans notre vie est plus grand que nous-mêmes, quand notre vie est touchée par une transcendance. Les larmes de conversion sont des larmes de joie. Sans être de grands saints, et même peut-être hors de la foi, tout le monde peut faire cette expérience, quand on est devant une œuvre d’art qui nous émeut par exemple. Celui qui est amoureux et pleure de joie d’être dans les bras de sa compagne fait la même expérience, il est touché par plus grand que lui.

Cela aussi, on peut l’appeler « le don des larmes » ?
A. L. : Bien sûr ! C’est un cadeau ! Que nous le vivions ou non dans la foi, je pense que tout ce que nous vivons concerne Dieu. Sinon, Dieu ne s’est pas incarné en Jésus Christ.

Est-ce que c’est un don gratuit ?
A. L. : Oui, je crois qu’avec les larmes, on est dans le contraire de l’utile. On les verse quand on ne les cherche pas… Elles peuvent couler de colère, de fatigue, elles peuvent couler abondamment à des moments où l’on n’arrive pas à les retenir, parfois même on ne se rend pas compte qu’on pleure. Elles nous arrivent sans qu’on en ait la maîtrise, et quand on en a la maîtrise, on ne pleure plus ! J’aime parler de cadeau, parce qu’il nous arrive à tous de recevoir la présence de l’autre comme un cadeau. Et ça, c’est la présence de Dieu.

Ignace de Loyola, François d’Assise pleuraient abondamment…
A. L. : Saint Dominique aussi, qui pleurait la nuit parce que le sort des pécheurs l’inquiétait beaucoup. Dans la journée, il essayait d’être joyeux avec ceux qui étaient joyeux, et de pleurer avec ceux qui pleuraient. Ce qui est une belle image de la qualité de présence que nous pouvons avoir les uns pour les autres.
Et de la qualité des larmes aussi…
A. L. : C’est la même chose !

Quand on se sent débordé par ses larmes, sans raison particulière, que faut-il faire ?
A. L. : Rien.

On voit beaucoup de gens qui pleurent à la messe. A l’Eucharistie par exemple.
A. L. : Oui, et si vous leur posez la question, ils vous diront qu’ils sont très contents d’avoir pleuré.

Il y a donc un bienfait des larmes ?
A. L. : J’en suis sûre. Les médiévaux disaient qu’elles lavaient les yeux, elles avaient donc un rôle purificateur. Je crois vraiment que les larmes lavent les yeux. Quand on a la vue troublée par les larmes, on voit des choses qu’on ne verrait pas les yeux secs. C’est une antidote à la transparence.

C’est le médecin qui parle, là ?
A. L. : Non, c’est quelqu’un qui est exaspéré par la transparence ambiante. On imagine aujourd’hui qu’il faudrait tout savoir sur tout le monde, dans le milieu de la prison notamment, et que quand on saurait tout, on pourrait faire des choses pour les gens. Voir, ce serait savoir et donc pouvoir. Je pense que c’est une pure illusion, et je revendique l’opacité. Accepter de ne pas savoir, c’est la première des choses pour entrer en relation avec quelqu’un.

On pleure beaucoup en prison ?
A. L. : On pleure beaucoup et on se cache pour pleurer, par pudeur d’abord. En prison, on est toujours surveillé. On se cache donc aussi par crainte que l’on croie que vous ne vouliez vous suicider, et qu’on vous réveille du coup toutes les deux heures pour être sûr que vous dormez. Il m’est arrivé de recevoir une femme venue pleurer dans mon bureau parce qu’elle ne pouvait pas se permettre de pleurer dans le couloir. Les larmes, ça permet garder entre soi et les autres un certain mystère.

Propos recueillis par Sophie de Villeneuve

LA VRAIE BEAUTÉ DE JÉSUS

6 novembre, 2017

https://www.disciples-de-christ.org/fr/jesus-ce-celebre-inconnu/la-vraie-beaute-de-jesus

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Christ l’Époux

LA VRAIE BEAUTÉ DE JÉSUS

Par Joël Chédru le mardi, 11 décembre 2012.

Une petite fille, qui était assise sur les genoux de sa mamy lui posa cette question pour le moins surprenante : « Mamy, pourquoi ton visage est tout rayé ? » Bien sûr, cette réflexion d’une enfant peut faire sourire. Cette mamy d’un âge très avancé avait un visage sillonné de rides. Sans vouloir vexer qui que ce soit, nous savons très bien que la vieillesse n’embellit personne. Mais, comme l’a dit quelqu’un : « La vraie beauté, c’est celle du cœur ! »
La Bible dit : « Recherchez plutôt la beauté de l’être intérieur, la parure impérissable d’un esprit doux et paisible, qui est d’une grande valeur aux yeux de Dieu » (1 Pierre 3/4 Français courant).
Au gré de leur imagination, bien des artistes ont représenté Jésus au visage rayonnant d’une grande beauté. Mais aucun texte de l’Ecriture, qui est la vérité, ne nous laisse entendre cela. La Bible ne nous dit rien concernant l’aspect physique de Jésus, si ce n’est cette prophétie d’Esaïe qui nous le révèle tel qu’il est apparu à ses contemporains : « Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards et son aspect n’avait rien pour nous plaire » (53/2).
La Bible dit : « Il a paru comme un simple homme » (Philippiens 2/8). Voici ce qui est écrit sur ses contemporains, ceux qui habitaient à Nazareth où Jésus avait été élevé, et qui connaissaient bien sa famille : « Quand ils l’entendirent, ils étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? N’est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? » (Marc 6/3). C’était un homme parmi les hommes, un Juif parmi les Juifs.
Ce n’est pas en compagnie de l’aristocratie et des grands de ce monde que l’on trouve le Fils de Dieu, mais plutôt au milieu de la souffrance et de la détresse humaines. Alors qu’il se trouve dans la synagogue de Nazareth le jour du sabbat, il se lève pour faire la lecture d’un passage des Ecritures :
« Ayant déroulé le livre du prophète Esaïe, il trouva l’endroit où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé ; pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur » (Luc 4/17-19).
Dans le Psaume 45, qui est reconnu comme un Psaume messianique, à cause de sa description prophétique du Messie, et qui entrevoit le futur avènement du Roi des rois, du Messie d’Israël, Chef de l’Eglise et Sauveur du monde, nous lisons ces paroles : « Tu es le plus beau des fils de l’homme » (45/3).
Sa véritable beauté ne résidait pas dans son aspect physique, extérieur et visible de tous, mais dans sa véritable identité, dans sa nature, dans son caractère, dans sa sagesse, dans la noblesse de ses sentiments, dans sa grandeur d’âme, dans les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
La beauté est par définition ce qui éveille un plaisir admiratif. On parlera de la beauté d’un paysage, d’un tableau, d’une œuvre d’art. La beauté, c’est aussi ce qui éveille l’admiration par ses qualités morales et intellectuelles. On parlera de la beauté d’un sentiment, d’un geste, d’une âme. Cette beauté évoque aussi une idée de noblesse, de supériorité morale. C’est en cela que Jésus est « le plus beau des fils de l’homme. »

« Il est saint, innocent, irréprochable, parfait »
(Hébreux 7/26-28).

LA CRÉATION

30 octobre, 2017

http://enseignementsbibliques.over-blog.com/2017/07/la-creation.html

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LA CRÉATION

Publié le 19 juillet 2017 par Pierre-Yves

La création
Dès la première ligne de la Genèse, nous lisons ceci : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ».
Dieu est le commencement de toutes choses. Pour créer le monde et tout ce qui nous entoure, il fallait que Dieu existe déjà. La bible ne nous parle pas de sa naissance, car chose incroyable, Dieu existe de toute éternité. Lorsque tout était néant, et qu’il n’y avait pas d’autres formes de vie, Dieu était déjà là. C’est une réalité qui nous dépasse, mais sur laquelle nous allons revenir dans un prochain article.

Par le pouvoir de sa parole, Dieu a créé le ciel, la terre, et tout ce qu’ils renferment, et chose étonnante, il a caché des indices partout dans la création pour nous aider à remonter jusqu’à lui.
Ainsi, de même qu’il est possible d’authentifier une œuvre d’art grâce à certaines techniques d’analyse, de même nous pouvons aujourd’hui identifier le Dieu créateur en contemplant l’ensemble de sa création. Il a marqué de son empreinte l’œuvre de ses mains.
D’après le psalmiste, « Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains ». Psaumes 19 v. 2
L’immensité du ciel qui s’étend à perte de vue, est un langage qui nous parle, et nous révèle la gloire de Dieu, et son infini grandeur.
Au crépuscule, l’horizon se teinte de rouge, de mauve, et de rose, comme une fête de feux d’artifices, avant de retomber finalement dans la nuance.
La voûte céleste est comme un écran géant sur lequel est projeté le spectacle époustouflant des boules nuageuses bleu-gris qui s’étendent parfois sur plusieurs kilomètres.
La nuit, le ciel change de robe, et s’illumine de milliers d’étoiles pour nous offrir un spectacle hors du commun.
Ces différentes mises en scènes de l’étendue céleste, manifestent la gloire d’un Dieu, artiste créateur, qui sait mélanger les styles avec goût, et avec élégance.
En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Romains 1 v. 20
Dieu a laissé suffisamment d’indices dans l’ensemble de sa création pour nous permettre de voir à l’œil nu sa gloire qui s’étend à perte de vue.
Il y a une parfaite coordination des cycles, des époques, et des saisons. Le soleil sait à quelle heure se lever, et se coucher, les oiseaux savent à quel moment migrer. Chaque chose arrive en son temps, la faune et la flore obéissent à des lois invisibles, et cette harmonie dans l’univers rend possible la vie sur terre. Ecclésiaste 3 v. 11
Il fait toute chose bonne en son temps.
La beauté de la flore sauvage avec son assortiment de couleurs, la diversité des espèces animales, et la variété du monde végétal. Dieu a dessiné les contours, composé les couleurs, et intégré la multiplicité pour réaliser cette toile vivante, et de grandeur nature que nous pouvons admirer partout autour de nous.
L’abondance du sol et les ressources inépuisables de notre planète nous renseignent sur la richesse d’un Dieu qui donne avec largesse. Aggée 2 v. 8
L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées
Malgré pourtant, l’usure du temps, ainsi que les dérèglements et les perturbations climatiques, malgré le déséquilibre de l’écosystème, qui sont les conséquences du péché de l’homme, la terre n’a rien perdu de sa beauté.
Vue de l’espace, notre planète apparaît toute bleue, avec ses continents entourés d’eau. En effet, les océans, les mers, les lacs, les fleuves, et les rivières recouvrent environ 75 % de la surface totale du globe.
Malgré sa taille infime par rapport au reste de l’univers, la planète bleue est l’objet d’une attention particulière de la part du Dieu de la création.
L’immensité de l’univers et les milliards d’étoiles de notre galaxie, révèlent un Dieu créateur, dont l’infini sagesse ne font aucun doute.
D’un bout à l’autre de la bible, Dieu se révèle comme le créateur de toutes choses.
Apocalypse 4 v. 11 : Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance ; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées.
Colossiens 1 v. 16 : Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.

LA PATIENCE, LA PERSÉVÉRANCE ET LA FOI

2 octobre, 2017

https://www.enseignemoi.com/eric-elisee-kouakou/texte/la-patience-la-perseverance-et-la-foi-12402.html

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LA PATIENCE, LA PERSÉVÉRANCE ET LA FOI

Un texte de Eric-Elisée Kouakou

La patience, la persévérance et la foi sont trois vertus qui si elles abondent dans votre vie, feront de vous un homme fait, une femme faite, affermi(e) et prêt(e) à toute bonne oeuvre pour le Seigneur.
La patience, la persévérance et la foi. Voici trois vertus fondamentales dans la vie du véritable chrétien, distinctes mais indissociables l’une de l’autre.

QUE SONT-ELLES ?a
La patience, tout d’abord peut être définie comme l’attitude qui consiste à attendre calmement la réalisation d’une chose. La patience semble dans un premier temps faire allusion à une attitude paisible mais souvent on peut aussi croire qu’elle signifie « absence d’activité ».
Mais imaginez-vous un individu qui soutienne sans faiblir un lourd poids et qui le soutienne longtemps. Même si apparemment aucun geste n’est fait, il est clair qu’il y a grand effort qui est réalisé pour soutenir tout l’ensemble. Il en va de même pour la patience. Extérieurement donc on pourrait croire qu’elle consiste à ne pas agir, mais en réalité la patience est une action, l’action de retenir, l’action de soutenir, l’action de tenir le coup. La patience est donc une force et non pas une faiblesse. Lorsque Dieu nous demande d’attendre le temps de quelque chose ne croyons pas que nos actions pourraient faire mieux et plus rapidement. Car Lui seul sait pourquoi il le demande ainsi. Le chemin peut sembler plus long mais c’est le plus sûr.
La patience c’est donc attendre sans se relâcher mais tout en étant prêt pour l’heure et la circonstance du Seigneur!
La persévérance ne s’oppose pas à la patience mais la complète. Tandis que la patience semblait nous faire comprendre : attends, ne bouge pas, la persévérance elle nous dit : continue ton effort!
La persévérance c’est en réalité le fait de continuer un effort jugé difficile, le continuer malgré une opposition, malgré quelque chose de contraire censé nous faire arrêter notre effort. La persévérance est donc en rapport avec un dépassement de soi pour dépasser un obstacle qui se dresse sur notre chemin et qui légitimement devrait nous faire arrêter notre course. La persévérance permet donc un dépassement de nos limites.
On ne parle de persévérance que lorsqu’il y a effort et on ne parle d’effort que lorsqu’il y a difficulté, limite ou opposition. Ainsi la persévérance n’a de sens que par rapport à une activité contraire à la nôtre. Si Jésus te dit « persévère » c’est parce qu’il y a problème, opposition. On ne parle pas de persévérance s’il n’y a pas problème.

Actes 1 : 14
14 Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.
Colossiens 4 : 2
2 Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces.
Par exemple, ces deux versets veulent nous signifier que quoi qu’on dise prier n’est pas toujours aussi évident et facile à faire. Mais indépendamment des circonstances, il s’agit de persévérer, c’est-à-dire continuer malgré la difficulté.

C’est notamment par la persévérance qu’on obtient l’accomplissement des promesses :
Hébreux 6 : 12
12 en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
Comme dit plus haut, la patience et la persévérance ne s’opposent pas, comme on pourrait le croire de prime abord en pensant aux notions de passivité et activité. Mais nous l’avons dit, la patience n’est pas la passivité, c’est plutôt une attente dynamique. La patience et la persévérance plutôt se complètent.
On peut persévérer tout en étant patient. Par exemple, persévérer dans un effort tout en étant patient quant à la réalisation de la pleine promesse de Dieu !
En réalité, ces deux vertus sont deux produits de la foi et c’est parce qu’on croit qu’on est patient et c’est parce qu’on croit qu’on est persévérant. C’est la foi donc qui les relie entre elles.
La foi est enfin une forme d’illumination de notre esprit et de notre coeur qui nous fait avoir une direction et une conviction fermes vers un but fixé. C’est une détermination, une confiance et une assurance vers un but fixé.
La patience, la persévérance et la foi sont trois vertus qui si elles abondent dans votre vie, feront de vous un homme fait, une femme faite, affermi(e) et prêt(e) à toute bonne oeuvre pour le Seigneur. Reliées entre elles, elles consolident et fortifient notre vie chrétienne.

LA FOI À LA VÉRITÉ DE L’ÉGLISE

16 mai, 2017

http://www.revue-kephas.org/03/2/editorial.html

LA FOI À LA VÉRITÉ DE L’ÉGLISE

Abbé Bruno Le Pivain

L’expression se trouve dans le catéchisme du concile de Trente, qui commente l’article du Credo : « Je crois la sainte Église catholique, la communion des saints. »

L’Église, mystère de foi
Deux « considérations » rappelaient aux pasteurs l’importance de la prédication sur ce neuvième article du Symbole. Les voici, dans le style de l’époque, qui ne s’embarrasse certes pas de circonlocutions :
« La première, c’est que, suivant la remarque de saint Augustin, les prophètes ont parlé plus clairement et plus longuement de l’Église que de Jésus-Christ, car ils prévoyaient qu’il y aurait beaucoup plus d’erreurs volontaires et involontaires sur ce point que sur le mystère de l’Incarnation. En effet, il ne devait point manquer d’impies pour prétendre, à l’imitation du singe qui veut faire croire qu’il est homme, pour prétendre avec autant d’orgueil que de méchanceté, qu’eux seuls sont catholiques, que l’Église catholique est parmi eux, et seulement parmi eux.
La seconde considération, c’est que celui qui aura gravé profondément dans son cœur la foi à la vérité de l’Église, n’aura pas de peine à éviter le terrible danger de l’hérésie. On n’est pas hérétique par le fait seul qu’on pèche contre la foi, mais parce qu’on méprise l’autorité de l’Église, et qu’on s’attache avec opiniâtreté à des opinions mauvaises. »
D’où l’on retient trois éléments essentiels :
1 – L’existence, la nature, les missions de l’Église, avant d’être une réalité accessible à la raison, relèvent essentiellement de la lumière de la foi, laquelle ne contraint pas la raison de l’extérieur (ou ce n’est plus la foi, ni la raison), mais la libère de l’intérieur.
2 – Parmi les articles de foi, le mystère de l’Église tient une place centrale, au point qu’il est médiateur non seulement dans l’ordre de la grâce, par les sacrements, mais dans celui de la connaissance des vérités de foi, en disposant droitement l’intelligence et la volonté.
3 – Ce mystère se situe dans la parfaite continuité de celui de l’Incarnation. Achopper sur l’Église, c’est buter sur le « scandale de l’Incarnation ». L’Église, c’est bien le Christ, « répandu et communiqué ».
On s’interroge un peu partout aujourd’hui dans l’Église sur l’attitude à adopter devant la situation inédite à laquelle l’ont conduite tant les bouleversements de la modernité que sa propre évolution. On suppute à l’envi, sur tous les tons et tous les modes, à propos des « restructurations », des « recompositions », des « réaménagements », des « réévaluations ».
Existe-t-il une crise de la foi dans nos pays d’ancienne chrétienté ? Ce serait naviguer dans les galaxies interplanétaires que d’en nier l’évidence, ou même d’en minimiser la profondeur. On voudrait ici exposer que cette crise se concentre en quelque sorte sur une crise de la foi à la vérité de l’Église, à la vérité sur la nature de l’Église. C’est une pratique malheureusement assez répandue, à l’heure où l’accidentel, le sensationnel, le dramatique font recette, de considérer « le contexte actuel » de l’Église comme déterminant au point de prendre plus d’importance que l’Église elle-même, de considérer la maladie, ou la « crise », plus que le corps lui-même, qui ici reste le Corps mystique. La crise, en effet, n’ayant d’existence que par défaut, c’est l’être lui-même, c’est la personne de l’Église, qu’il faut d’abord considérer. Cet état de fait permet de mieux prendre la mesure du caractère providentiel (de pro-videre, voir en avant) du dernier concile dans son insistance résolue à placer le mystère de l’Église au cœur de sa démarche et de sa réflexion.
Les trois regards
Comment regarder l’Église ? C’est la question que se pose le cardinal Journet dans les premières pages de sa Théologie de l’Église, dont voici les traits essentiels :
« L’Église est une réalité dans le monde. Elle s’offre à la rencontre de tous, mais tous ne la connaissent pas. On peut, en effet, porter sur elle trois regards différents. C’est le troisième seulement qui la révèle. »1 Ici, le grand théologien suisse, à l’instar du passage cité plus haut du catéchisme romain comme de la constitution dogmatique Lumen gentium (Lumière des nations, qui désigne le Christ, et en lui, l’Église), étaye son approche en faisant le lien immédiat avec les « trois façons possibles de regarder Jésus ».
Il distingue en premier lieu ceux qui « l’ont rencontré et n’ont su voir en lui qu’un homme parmi les autres », qui « l’ont croisé sur les chemins de Palestine sans le deviner », et qui, finalement, n’ont pas « dépassé l’écorce des choses »… « N’est-il pas ce Jésus, fils de Joseph dont nous connaissons le père et la mère ? » (Jn 6, 42) Viennent ensuite ceux qui « ont porté sur le Christ un regard plus pénétrant », qui « ont perçu dans son enseignement une sagesse surprenante » et « dans la sainteté de sa vie quelque chose d’unique », qui ont lu « dans les faits dont il était l’auteur, le signe d’une puissance qui n’est pas celle de l’homme. » « Ils ont vu le miracle de Jésus. Mais ils n’ont pas songé au mystère de Jésus. »… « Pour les uns, il est Jean-Baptiste, pour d’autres Elie, pour d’autres encore Jérémie ou l’un des prophètes. » (Mt 16, 13–14) Certains, enfin, « purent lever sur Jésus le regard de la foi surnaturelle. Ils ont cru au mystère du Verbe fait chair. Par surcroît s’est expliqué à leurs yeux le miracle de sa vie. » C’est l’apôtre Pierre, « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! », et c’est Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Ainsi de l’Église. Il y a d’abord « le regard de l’observateur superficiel, du statisticien, de l’historien des religions quand il se borne à faire œuvre descriptive », qui peut, de l’extérieur, « décrire son type de gouvernement, ses structures, son enseignement et ses usages cultuels, son sacrifice, ses sacrements et ses prières liturgiques ou paraliturgiques. » Apparaissent ensuite ceux qui savent « reconnaître la qualité des valeurs qui signalent l’Église catholique », et voient « dans sa constance, dans son unité et son universalité, dans ses effets de sainteté, un ensemble de caractères extraordinaires, en quelque sorte miraculeux. » Et Journet de citer Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion, comme on pourrait le faire de Chateaubriand avec Le génie du christianisme ou bien d’autres. Et puis : « Il y a enfin un troisième regard sur l’Église. Le regard de la foi. L’Église apparaît alors dans son mystère, dans sa réalité profonde, comme le Corps du Christ, habité par l’Esprit-Saint, qui la dirige et demeure en elle comme son Hôte. L’église mystère de foi, voilà ce que l’assemblée des chrétiens proclame chaque dimanche solennellement : Credo unam sanctam catholicam et apostolicam Ecclesiam. A la lumière de la foi s’explique par surcroît le caractère miraculeux extérieurement constatable de cette société religieuse et s’éclaire le paradoxe vivant qu’elle ne cesse d’être pour l’étonnement du monde. »
Faut-il donc, comme parfois le bon éducateur, « pour bien voir, savoir fermer les yeux » ? Faut-il ignorer les statistiques, mépriser le langage de la réalité, cesser de réfléchir, s’abandonner mollement à la tentation récurrente du fidéisme ? C’est inutile. Simplement prendre toute la réalité, à chacun de ses degrés, telle qu’elle est, non telle qu’on la voudrait. « De quoi s’agit-il ? », avait coutume de lancer Foch à ses officiers d’état-major devant la carte déployée.
De trois écueils
Quittons un instant Journet pour voir, a contrario, les écueils qui guettent l’observateur chez le chrétien. On en relèvera trois principaux, en contrepoint de sa triple distinction. La particularité du regard de foi est de pouvoir tout intégrer, y compris les réalités très concrètes, en fournissant à la raison, qui possède le sien propre, un principe de réflexion supérieur, qu’on appelle d’ordinaire le sensus fidei, lequel est mesuré par le sensus Ecclesiae. En effet, le caractère personnel de la foi, l’adhésion à Dieu dans le Christ Jésus, ne va pas sans un deuxième aspect, tout aussi essentiel, ainsi présenté par le Cardinal Ratzinger : « Il n’y a pas de foi sans Église. Henri de Lubac a montré que le ‘Je’ de la confession de foi chrétienne n’est pas le ‘Je’ isolé de l’individu, mais le ‘Je’ collectif de l’Église. Quand je dis ‘Je crois’, cela veut dire que je dépasse les frontières de ma subjectivité pour m’intégrer au ‘Je’ de l’Église, en même temps que je m’intègre à son savoir dépassant les limites du temps. »2 La foi ne va ni sans la Tradition portée et continuée par le magistère vivant, ni sans la communion qui en est le fruit et la garantie d’authenticité.
La nature a horreur du vide : lorsque faiblit le sensus Ecclesiae, un autre principe viendra fortifier la volonté, sinon éclairer la raison. Par commodité, on parlera d’une vision sociologique, d’une vision politicienne (non politique), d’une vision spiritualiste.
Sociologique. Ici, les chiffres sont rois. Comme il faut les faire parler selon un point de vue d’ordinaire prédéterminé, il faut aussi les choisir. Le principe d’autorité reste le magistère médiatique. Les discours du pape sont triés suivant la dialectique droite-gauche, ignorés si l’on éprouve quelque difficulté à les cataloguer. Les « tendances » ou les « courants » sont considérés comme des blocs en opposition dans lesquels il faut à force faire entrer tout événement ou toute prise de position.
Politicienne. La science politique, fort utile dans son ordre propre, peut jouer de mauvais tours quand elle s’aventure en des continents qui lui sont des terra incognita. La tentation est grande de développer toute une argumentation savamment peaufinée sur les tenants et les aboutissants de la crise de l’Église ou au contraire de son embellie significative (vue de ci ou de là, en arrière ou en avant), de gloser sur les perspectives à venir (plutôt que de prêter ses bras aux semailles et à la moisson), de choisir, non plus dans les chiffres (l’approche est plus instruite), mais dans l’histoire, lue « partiellement », l’évidence rassurante de l’acuité singulière de son propre jugement. Le magistère ici, c’est la liberté de conscience au sens des Lumières, qu’aucune autorité, et spécialement pas l’autorité légitime, ne doit contraindre, pour que puissent en profiter ceux qui pensent déjà « bien ». Le cadre, ce ne sont plus les grands media, mais plutôt les groupes de pensée, les « tendances » particulières où fleurissent les maîtres à penser (n’est pas Socrate qui veut) jaloux de leur influence intellectuelle sur des groupes particuliers.
Spiritualiste. Sa devise est maritime : « Pas de vagues ! » Alors que la vision politicienne, intellectualiste, en tient plutôt pour le « Tout va mal, je sais pourquoi et vous l’explique de nouveau », celle-ci préfère le « Tout va bien, je sais pourquoi et ne vous en dis rien ». Ceux-là n’ont en général pas de responsabilités, ou pas celles que devraient leur promettre leurs capacités, ceux-ci portent le faix d’une charge sereinement acceptée qui les oblige au devoir de réserve et leur commande de rassurer les foules. Ce n’est plus tant le jugement propre que l’amour-propre, voire le respect humain, qui paralyse la liberté dans la réflexion.
L’Église, la foi et les vocations
Ce numéro de Kephas vous propose un dossier sur l’Église, la situation de la foi en général, la question des vocations en particulier. Sur ce point, qui niera le caractère d’urgence de la situation, détaillée dans le « cri d’alarme » opportunément lancé par le Fr. T.-D. Humbrecht dans l’hebdomadaire Famille chrétienne,3 qui commence sur ce simple constat : « Cette année en France, le nombre de vocations a baissé de moitié. »
L’esprit de ce dossier tient en trois mots : voir (en détaillant les données, les faits, les statistiques), comprendre (en les analysant, en ayant recours à l’enseignement de l’histoire, en confrontant les points de vue), croire (en laissant en tout la primauté au regard de foi).
Il n’est nul besoin de services de renseignements pour constater, ainsi que le soulignait le Saint-Père en octobre 2000, qu’« aujourd’hui plus que jamais, l’humanité est à la croisée des chemins. » L’Église, en particulier, se trouve dans une situation inédite, très variable suivant les continents, qui laisse présager des bouleversements non négligeables, ou tout au moins une forte évolution, notamment dans les pays au tissu autrefois chrétien. Nous n’avons pas l’ambition ici de jouer les pythies.
Par exemple, qui seront les prêtres de demain dans les diocèses de France ? Viendront-ils de Pologne, d’Afrique ou d’Amérique du sud ? Faut-il « miser » sur le prêtre diocésain et se méfier des communautés nouvelles (qu’elles soient de style plus ancien ou plus charismatique) comme d’une menace pour l’unité ? Faut-il au contraire faire du tissu diocésain table rase et inventer la mission en voyant dans ces communautés l’Arche du salut ? Faut-il encore retrouver les Ordres plus anciens ? Allons-y pour un oracle : dans quelques années, la question ne se posera plus.
Certes, les diocèses, en contrepartie de leur grande stabilité, doivent faire face à l’immobilisme des structures, plus pesant quand les hommes se font plus rares pour les supporter. Certes aussi, les communautés nouvelles de toutes tendances, comme corollaire de leur rapide expansion, connaissent très habituellement des difficultés notables de croissance. Certes enfin, les différences culturelles sont parfois notables, au point de susciter de part et d’autre appréhensions et méfiances dans un « corps de métier » d’ordinaire très conservateur (quel que soit ce qu’on y conserve) et peu aventurier. Ici et là, malgré tout, le nombre n’est pas pléthorique et les chiffres sont têtus.
La communion, vérité de l’Église
Alors ? C’est l’Église, c’est la foi à la vérité de l’Église qui, par-delà toutes les supputations essayées, les éventuelles suspicions ou les blessures, reste toujours d’actualité, d’une brûlante actualité, parce qu’elle est évangélique, parce qu’elle a fait ses preuves et qu’elle demeure en ce domaine la seule vérité que n’atteindra jamais l’injure du temps. Cette vérité, nous la prolongeons dans notre Credo par un mot qui en dit toute la substance : communion. Je crois la sainte Église catholique, la communion des saints. Laquelle communion est essentiellement eucharistique, sacramentelle pour se prolonger en communion de charité : « Il est encore une autre espèce de communion à considérer dans l’Église. La charité en est le principe. […] Pour marquer cette communion de biens dans l’Église, nos saints Livres emploient souvent la comparaison si juste des membres du corps humain. »4
« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jn 17, 21)
En commentant ces mots de la prière sacerdotale du Christ, le pape Jean-Paul II écrivait dans l’exhortation apostolique Christifideles laici : « Cette communion est le mystère même de l’Église, comme le rappelle le Concile Vatican II, par le mot bien connu de saint Cyprien : “L’Église universelle apparaît comme un peuple qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint.”5 »6
Quelques lignes plus loin, cette affirmation sans équivoque : « L’ecclésiologie de communion est l’idée centrale et fondamentale des documents du Concile. » C’est la substance même du mystère de l’Église, tel que l’a mis en lumière le concile Vatican II.

*

En lançant voici deux ans cette revue, nous l’avions placée sous le patronage de sainte Catherine de Sienne. Voici quelques semaines, lors d’un pèlerinage inopiné et bienvenu dans la Ville éternelle, avec les époux Gardeil, voici que nous avons pu présenter Kephas au Saint-Père, l’espace d’un instant. C’était le jour de la sainte Catherine de Sienne. Nous permettez-vous simplement de vous faire part de ce clin d’œil de la Providence pour partager notre action de grâces ?
La croisée des chemins… Nous y sommes depuis que le Christ a étendu les bras sur le bois de la Croix. C’est aussi la Croix qui structure l’Église, depuis qu’elle est née du côté ouvert du Rédempteur. Que conclure ? « Unissons-nous à cette prière de feu de sainte Catherine de Sienne qui invite ceux qui aiment l’Église à former un contrefort de prière autour de ses murs. O très doux amour, écrit-elle, tu as vu en toi la nécessité de la sainte Église, et le remède dont elle a besoin, et tu le lui as donné : c’est-à-dire la prière de tes serviteurs, dont tu veux faire un mur, sur lequel appuyer les murs de la sainte Église et auxquels la clémence de ton Esprit Saint infuse des désirs de feu pour sa réforme. »7

Ch. Journet, Théologie de l’Église, DDB 1958, p. 11. Les citations suivantes sont à suivre aux pages 11–13.
J. Ratzinger, Transmission de la foi et sources de la foi, Conférence du 16 janvier 1983 à Paris.
« Famille chrétienne » no 1319 à 1322, 26 avril au 23 mai 2003.
Catéchisme du concile de Trente.
Vatican II, Constitution dogmatique Lumen gentium, n. 4.
Jean-Paul II, Exhortation apostolique Christifideles laici, 30 décembre 1988, n. 18.
Raniero Cantalamessa, Carême 2003 à Rome.

L’ÂME ET LE CORPS DANS LEUR ÉTROITE UNION SONT EN RAPPORT À DIEU – TERTULLIEN

2 mai, 2017

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20000908_tertulliano_fr.html

L’ÂME ET LE CORPS DANS LEUR ÉTROITE UNION SONT EN RAPPORT À DIEU – TERTULLIEN

La Résurrection de la chair, 8 – 9.

« La chair est l’axe du salut: lorsque l’âme est choisie par Dieu en vue de ce salut, c’est la chair qui fait que l’âme peut être ainsi choisie par Dieu. Mais la chair aussi est lavée pour que l’âme soit purifiée, la chair reçoit l’onction pour que l’âme soit consacrée, la chair est marquée d’un signe pour que l’âme soit protégée ; la chair est couverte de l’ombre de l’imposition des mains pour que l’âme soit illuminée par l’esprit, la chair se nourrit du corps et du sang du Christ pour que l’âme se repaisse de la force de Dieu. On ne peut donc séparer dans le salaire ce que le travail réunit. Car même les sacrifices agréables à Dieu, je veux dire les luttes de la chair et de l’âme, les jeûnes, les repas différés et frugaux, et les haillons qui sont l’accompagnement de tels exercices, c’est la chair qui les offre à son propre préjudice. La virginité également, le veuvage, la continence cachée dans le secret du mariage et une expérience conjugale unique sont des offrandes à Dieu prises sur les biens de la chair.
Et maintenant, que penses-tu d’elle, lorsque, traînée en public et offerte à la haine de tous, elle lutte au nom de la foi, quand, dans les prisons, son existence est tourmentée par la ténébreuse privation de la lumière, l’exil loin du monde, la crasse, les mauvaises odeurs, une nourriture corrompue, sans même la liberté de dormir, liée qu’elle est à son lit, blessée même par sa couche, et quand la voici maintenant en pleine lumière, déchirée par les instruments de torture, et finalement détruite par les supplices, qui s’efforce de payer le Christ de retour en mourant pour lui, et, en vérité, sur la même croix souvent, voire sous les coups d’inventions plus cruelles encore? Très heureuse, et très glorieuse vraiment, cette chair qui peut se présenter devant le Christ, notre Seigneur, avec une dette qui consiste à ne plus lui devoir autre chose que d’avoir cessé d’être en dette avec lui, se trouvant ainsi d’autant plus liée que libérée!
Donc, pour reprendre la question dans son ensemble, cette chair que Dieu a, de ses mains, fabriquée à l’image de Dieu, qu’il a animée de son souffle à la ressemblance de sa propre vitalité, qu’il a mise à la tête de toute sa création pour qu’elle habite avec elle, en recueille les fruits, ait sur elle tout pouvoir, qu’il a revêtue de ses mystères et de ses enseignements, dont il aime la pureté, dont il agrée les mortifications, dont les souf­frances ont du prix à ses yeux, cette chair ne ressuscitera-t-elle pas, elle qui à tant de titres appartient à Dieu ? II est exclu, absolument exclu, que l’ouvrage de ses mains, l’objet de sa sollicitude, le réceptacle de son souffle, la reine de sa création, l’héritière de sa libéralité, le prêtre de son culte, le soldat qui combat pour la défense de sa parole, la sœur du Christ, Dieu l’abandonne à la mort éternelle! Nous savons que Dieu est bon (Matt.19, 17 : Luc18, 19) ; son Christ nous enseigne en outre qu’il est le seul très bon. Celui qui prescrit l’amour, à son égard d’abord, puis à l’égard du prochain, fait aussi ce qu’il enseigne (Matt. 22, 37) : il aime la chair, qui lui est si proche de tant de façons ; il est vrai qu’elle est faible : mais « c’est dans la faiblesse que la force trouve son accomplissement » (II Cor. 12, 9), infirme, « mais seuls les malades ont besoin de médecin » (Luc 5, 31), basse, mais « ce sont ceux qui sont abaissés qu’il faut revêtir des plus grands honneurs » (1 Cor. 12, 23), perdue, mais « Je suis venu, dit-il, pour sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10), pécheresse, mais : « Je préfère, dit-il, le salut du pécheur à sa mort » (Ez. 18, 23), condamnée, mais : « Je le frapperai et je le guérirai » (Deut.32, 39). Pourquoi réprouves-tu dans la chair ce qui est attente de Dieu, ce qui est espérance de Dieu? Car Dieu honore en apportant secours.

J’oserais dire:si ces malheurs n’étaient pas arrivés à la chair, la bonté, la grâce, la miséricorde, toute la puissance bienfaisante de Dieu eussent été sans objet. »

Prière:
Seigneur Dieu, ton Divin Fils s’est incarné dans le sein très pur de la Vierge Marie et a voulu prendre sur Lui toute la faiblesse de la condition humaine excepté le péché. Accorde-nous la grâce de suivre son exemple pour, qu’à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, nous puissions ressusciter à la vie éternelle. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, qui vit et règne avec Toi dans l’unité du Saint Esprit et est Dieu pour les siècles des siècles. Amen

Par l’Athénée Pontifical « Regina Apostolorum »

LA FOI COMME RÉPONSE À UN APPEL

22 février, 2017

http://www.interbible.org/interBible/source/rencontres/2013/ren_130120.html

LA FOI COMME RÉPONSE À UN APPEL

Le cycle des origines ou des récits fondateurs étant clos (Genèse 1-11), commence alors la grande fresque de l’histoire du salut. Dieu entre dans l’histoire et s’adresse à Abraham : Yahvé dit à Abram : Va et quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père, vers le pays que je te ferai voir, de sorte que je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je rendrai grand ton nom pour être une bénédiction, je bénirai ceux qui te béniront et réprouverai qui te maudira de sorte que se béniront par toi tous les clans de la terre. Abram s’en alla comme le lui avait dit Yahvé et Lot s’en alla avec lui (Gn 12, 1-4a).
La tradition interprétera cette intervention divine dans la vie d’Abraham comme un récit de vocation. Mais si on le compare à d’autres récits de vocation (Moïse, Jérémie), on n’y trouve pas d’énoncé de mission ni d’objection de la part de l’appelé. Abraham sera une bénédiction (ce qui peut être associé à une mission), mais celle-ci contient en elle-même son efficacité à la mesure de l’accueil qu’on réservera à Abraham.
Abraham est placé devant la promesse d’un pays et d’une descendance. C’est en fait le rêve de tout semi-nomade : s’établir dans l’espace et établir la pérennité de son nom. Son obéissance ne s’exprime pas en parole mais par une mise en route. L’auteur de la Lettre aux Hébreux saisit bien la nature du rapport d’Abraham avec Dieu : Par la foi, Abraham obéit à l’appel de partir vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait (He 11,8). Abraham est appelé à la foi : telle est sa vocation. On peut en énumérer quatre caractéristiques.
Abraham est appelé comme individu, mais il est mis en relation avec une multitude d’autres personnes: avec son peuple, mais aussi avec le monde en­tier. Toutes les familles de la terre seront bénies en lui. Dans chaque vocation, il y donc un rapport entre le personnel et l’universel. Abraham est appelé pour tous et non en parallèle avec d’autres appelés. Les autres, par contre, seront ap­pelés par Dieu en solidarité avec Abraham, le premier appelé.
La vocation d’Abraham a un caractère générique, du fait qu’elle est une vocation de départ. C’est un début, et comme pour tout début, on ne peut sa­voir d’avance le parcours qui conduira à la réalisation du projet, ni quelle forme il prendra. Il est demandé à Abraham d’avoir confiance et de prendre la route, de cheminer dans la foi sans trop savoir où sa foi le conduira. Il marche sur la seule base de sa confiance en Dieu. Il ne lui est pas demandé de rassembler un peuple, comme Yahvé le demandera à Moïse. Il lui est juste dit qu’un peuple naîtra de sa foi. Abraham ne verra pas cependant le fruit de sa foi.
L’expérience de l’appel d’Abraham est une invitation. Il était libre de partir. S’il n’était pas parti, Abraham aurait probablement poursuivi son petit train-train quotidien. Du point de vue de l’histoire du salut, il n’y aurait pas eu la création d’un peuple croyant, car la situation préalable du monde, décrite par l’auteur yahviste, est plutôt lamentable. Le fossé n’avait cessé de s’élargir entre les hommes et Dieu. Dieu ne menace Abraham d’aucun châtiment, s’il ne part pas. Il lui montre un avenir, mais Abraham est libre de le saisir. Plus tard, avec la conclusion de l’alliance avec Moïse, le caractère obligatoire de l’alliance sera plus apparent, car il y aura un enjeu important: accepter l’alliance, c’est vivre; la refuser, c’est mourir. Il faut choisir et en accepter les conséquences. L’appel que Dieu lance à Abraham, « tend à le rendre responsable au sujet de son avenir et de celui de son peuple », comme l’écrit le cardinal Martini (Bible et vocation, Médiaspaul, p. 41). Abraham est lié au destin d’autres personnes.
L’appel d’Abraham provoque une rupture avec le passé. L’idée d’un re­tour en arrière est exclue de l’expérience d’Abraham. Cette vocation de départ est un aller simple; c’est une marche vers l’avenir avec un détachement de la précédente manière de vivre. Les pérégrinations d’Abraham le conduiront toujours de l’avant. Il ne retournera jamais en Mésopotamie quand la famine se fera sentir en Canaan. Au niveau de son pèlerinage de foi, Abraham ne répétera jamais le passé; sa route est toujours neuve.

Yves Guillemette, ptre

LA COMPRÉHENSION ET LA FOI

7 février, 2017

http://www.lelivredevie.com/les-regles-de-l-existence/la-comprehension-et-la-foi.php

LA COMPRÉHENSION ET LA FOI

(1) Au-dessus de tout, l’homme doit veiller sur l’ensemble des êtres que Dieu a placés sous ses pieds.

Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, dit David,
La Lune et les étoiles que tu as créées :
Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ?
Et le Fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ?
Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu,
Et tu l’as couronné de gloire et de magnificence.
Tu lui as donné la domination sur les oeuvres de tes mains,
Tu as tout mis sous ses pieds,
Les brebis comme les boeufs,
Et les animaux des champs,
Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
Tout ce qui parcourt le sentier des mers.
Éternel, notre Seigneur !
Que ton nom est magnifique sur toute la Terre !

Tirée des psaumes, cette citation exprime la grandeur humaine. Toutefois, vous seuls, les élus, en mesurez les profondeurs. En effet, attribuant le sens de la vie au hasard qui aurait fait évoluer la bête en homme, et croyant que le Seigneur Dieu qui crée toutes choses est une légende, les athées ne peuvent nullement avancer dans la connaissance. Comment alors pourraient-ils savoir que les hommes sont de peu inférieurs aux anges ? Au rang des insensés ils sont, à leur rang ils resteront.

Sur les aptitudes des élus
(2) Vous convenez maintenant qu’il faut peu de réflexions sur l’activité de la matière pour comprendre la formation des satellites, des planètes, du Soleil et de toutes les étoiles. Il est pour cela incontestable que l’homme saint d’esprit peut appréhender le cycle perpétuel de la matière et faire envoler le mystère de l’éternité, comme nous l’avons fait. Après quoi, il sait que l’âme est le fruit du vécu, destinée à des renaissances. Il perçoit l’existence de l’âme comme il perçoit l’existence du Soleil, c’est-à-dire à partir de tout ce qui amène à elle. Ce qui met alors un terme à la mort. Ainsi, devant lui, ne reste que la vie éternelle, qu’il acquiert aisément en s’élevant jusqu’au Créateur.
(3) Veillez alors à ne point vous mésestimer, vous qui faites cette ascension, parce que vous êtes comme moi : ce que je vois, vous le verrez ; ce que je fais, vous le ferez ; et là où je suis, vous y viendrez. Interrogez celui qui escalade une montagne jusqu’à son sommet. Il vous dira que d’en haut et dans la pureté des cimes, il voit toutes choses fort loin. Il en est de même pour celui qui s’élève jusqu’au sommet de la montagne de l’Éternel, depuis lequel il voit d’en haut ce qui ne peut être vu d’en bas. Et c’est là où vous me rejoindrez avant d’aller dans le royaume, car le rachat de votre âme dépend de cette élévation, que chacun de vous, les circoncis, peut effectuer avec facilité.

Sur l’identité des enfants de Dieu
(4) Vous devez aussi savoir que la foi n’est pas suffisante pour ouvrir les yeux et ressusciter, parce que seule la compréhension de la science de Dieu réalise ce prodige. Et c’est après avoir ressuscité que vous irez dans le royaume où vous ne pourrez plus mourir. Si donc vous mourez conformément à ma mort et ressuscitez conformément à ma résurrection, la mort ne pourra plus vous atteindre. Cela aussi l’Écriture en témoigne.
(5) Mais si vous ne parvenez pas à vous convaincre que je suis le premier-né d’entre vous, comment pourrez-vous savoir qui vous êtes sur Terre ? Vous ignorerez alors pourquoi le royaume annoncé arrive aujourd’hui. Et c’est aussi en raison de cela que Jean dit, dans son épître :
Et maintenant, petits enfants (c’est vous), demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui.
Puis il ajoute par ailleurs :
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.

(6) Indépendamment du fait qu’il annonce, là aussi, la venue du Fils, Jean parlerait-il de la sorte s’il avait assisté à l’avènement de Jésus autrement que par l’esprit ? Cet avènement, dont le but est d’emmener les circoncis de coeur sous de nouveaux cieux, ne peut se produire que le jour où l’homme peut saisir sa propre nature. Ceux qui s’éclairent ce jour-là comprennent en effet qu’ils sont semblables au Fils, parce qu’ils voient qu’il est lui-même semblable à tous les hommes et le plus moyen d’entre eux. Faites donc de lui votre bannière et votre salut, parce qu’il est le maître de justice que le monde devait recevoir pour le jour où la Terre serait visitée. Et vous êtes arrivés dans ce jour-là.

(7) Dès le départ, je vous ai fait comprendre que la venue de cet homme (du Schilo) se produit le moment venu dans chaque monde du ciel, sans quoi ce monde périrait. Et, bien qu’il soit placé à la tête du monde par les prophètes, ce fils, que le Très-Haut a oint, est un homme accessible par quiconque.
(8) Si je reparle de vous tous les élus et du Fils, c’est afin que la gloire de Dieu éclate sur la Terre entière ; car sa gloire est la manifestation de son peuple, et la pâque assurément ! J’ai longuement expliqué que la pâque consiste à manger l’agneau et à effectuer le passage du monde de ténèbres dans le monde de lumière qui commence. Voilà pourquoi vous devez manger le pain du ciel que le Fils représente en lui-même (comme si vous mangiez sa chair) et boire ses paroles (comme si vous buviez son sang), car tout est vrai dans sa bouche.
(9) C’est pourquoi, ce n’est nullement pour l’un de ceux qui règnent, ni pour quiconque d’autre, qu’il est écrit dans le quarante-cinquième psaume :

Ton trône, ô Dieu, est à toujours ;
Le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité.
Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté :
C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint
D’une huile de joie, par privilège sur tes collègues.

Effectivement, celui que le prophète appelle Dieu, comme Dieu, aime la justice et hait la méchanceté. Et ceux qu’il vient combattre avec son épée à double tranchant en mesureront les effets. Peut-être sauront-ils alors pourquoi Josué (le chef des hébreux) se prosterne en personne devant cet homme qui se tient soudainement debout devant lui, son épée nue dans la main, et auquel il demande :

Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ? Il répondit : Non, mais je suis le chef
de l’armée de l’Éternel, j’arrive maintenant. Et Josué tomba le visage
contre terre et se prosterna à nouveau.
Certes, je ne vous demande point d’agir de même, vous qui êtes semblables au Fils, car vous connaissez encore mieux que Josué celui qui vient combattre le monde avec son épée. Comprenez seulement le sens de ce qui est montré ici par l’Écriture.

Sur l’homme et la femme
(10) Toutefois, pour que votre résurrection soit accomplie et que le nouveau monde devienne réalité, vous devez également avoir une compréhension parfaite des caractéristiques de l’homme et de la femme que Dieu se choisit. Tout d’abord, pour définir leur nature et leur caractère, revenons momentanément en arrière, pour nous apercevoir qu’ils sont comparables à l’image du courant créatif, composé d’un côté par l’apport et de l’autre par la dépense. En cela, on peut comparer Adam au Soleil qui apporte, et Eve à la planète qui dépense. On reconnaît ainsi les éléments distinctifs propres à chacun d’eux, ainsi que le tout qu’ils forment ensemble et qui leur permet de procréer.
(11) Il a été longuement expliqué que sans dépense il ne peut y avoir d’apport et que sans apport il ne peut y avoir de dépense, et que tous deux sont le principe d’existence des astres et des êtres. Par conséquent, il n’y a aucune supériorité ou infériorité de l’une de ces deux parties de sens contraires et similaires. Il ne faut donc pas voir la femme inférieure à l’homme ou l’homme inférieur à la femme, d’autant que de telles pensées ne peuvent être que la manifestation d’une grande déficience du raisonnement.
(12) Certes, l’homme est supérieur à la femme pour porter des sacs de grains, et la femme est supérieure à l’homme pour faire des ouvrages délicats, car leur rôle dans la vie est complémentaire. Le fameux principe d’existence avec lequel nous avons démontré l’univers, indique à qui veut le voir que, dans leur couple, l’homme est esprit et la femme est vie. C’est d’ailleurs parce qu’il en est bien ainsi que, partout où il n’y a point de femmes, tout semble mort. Mais parce qu’elle est vie, il est naturel qu’elle soit davantage attachée aux choses matérielles dont elle a immédiatement besoin pour sa famille, qu’à l’étude des choses spirituelles qui incombe davantage à l’homme auquel elle se confie. Ainsi, la femme se préoccupe plus des choses immédiates que des choses à venir qui concernent davantage son époux. Ce qui, parfois, peut les entraîner dans quelques petits malentendus…
(13) Remarquez avec attention que l’homme produit ce dont sa famille a besoin (comme le fait le Soleil), et que la femme reçoit ce qu’il lui donne et qu’elle prépare pour tous les siens (comme le fait la terre). On voit ainsi que la femme est le pivot de la famille. C’est pourquoi l’homme produit et apporte, tandis que la femme reçoit et dépense, même pour enfanter. Telle est leur condition. Et tout est bien ainsi, car il s’agit de l’ordre originel dans lequel, à la manière des astres, chacun trouve sa place, son rôle, sa joie.

Sur le polissage des mœurs
(14) Étant Adam que Dieu appelle sur le soir, je connais Eve. C’est pourquoi je dis que la femme n’est vraiment heureuse que lorsqu’elle se trouve sous les regards de l’homme dont elle est éprise et sous l’aile protectrice duquel elle se range pour fonder une famille. Il s’agit là d’un besoin essentiel de la femme, qui découle de l’ordre même du principe d’existence.
(15) Mais, dans ce monde de confusion, j’ai constaté que beaucoup d’hommes employaient parfois des méthodes singulières pour exercer quelque autorité sur leur épouse. Je vis, selon les peuples, les uns enfermer leur femme et leurs filles de peur qu’elles ne s’éloignent, d’autres les couvrir d’un sac de la tête aux pieds pour qu’on ne puisse voir leurs formes et leur visage ; et un très grand nombre, en tous pays, avoir moins de considération pour la femme qu’ils n’en avaient pour le bétail. Je vis cela dans ce monde qui s’achève, et que les femmes se désespéraient de ne point voir leur seigneur dans leur mari.
(16) Si les filles n’étaient pas conduites sur les sentiers de la corruption, mais dans les voies de Dieu, nul n’aurait besoin d’avoir recours à de telles pratiques, car la femme qui craint Dieu est toujours exemplaire dans sa conduite. Vous donc les fils de Sion, vous devez beaucoup changer pour que vos épouses trouvent en vous celui auprès duquel il fait bon vivre. Car vous les entraîniez bien souvent dans ce qui leur occasionnait souffrance et amertume. En obéissant à vos pasteurs de néant et à tous ceux qui gouvernent, vous faisiez mourir leurs enfants sous leurs yeux ; et vous les emmeniez dans les brumes jusqu’à ce qu’elles se retrouvent seules, désespérées et sans devenir. Tout cela augmentait la douleur de leur grossesse, parce qu’elles éprouvaient beaucoup d’angoisse d’enfanter dans un monde de ténèbres, voué à disparaître. Et c’est bien ce que Dieu prédit à Eve au matin du monde, lorsqu’il lui dit qu’il augmenterait les douleurs de ses grossesses pour s’être laissée séduire par les paroles enchanteresses du serpent ; et pour avoir, après cela, entraîné son mari à faire ce qu’il ne faut pas.
(17) C’est pourquoi, vous les femmes insouciantes, si vous aviez écouté Dieu et non ceux qui s’emparent de vos enfants dès leur naissance, aujourd’hui vous n’enfanteriez pas dans la douleur, mais dans la joie. Et pour être constamment à la recherche de ceux qui perdent le monde, vous êtes grandement coupables de ce qui arrive. Cela, parce que vous n’avez d’yeux que pour les riches et ceux qui sont élevés, alors qu’ils sont les pires hommes que la Terre ait enfantés. C’est pourquoi, bien que je vous pardonne vos péchés, sachez que vous n’êtes point étrangères aux malheurs qui s’abattent sur le monde. Ne pouviez-vous lire les psaumes, Ésaïe, les proverbes, et la loi, disant : tu ne mentiras point ? Tu ne convoiteras point ce qui appartient à autrui ? Tu ne commettras point d’adultère ? Apparemment, ce n’est point ce que vous pratiquiez lorsque vous convoitiez les maris de vos semblables, malgré la souffrance que cela occasionnait sur vos soeurs, en faisant de leurs petits enfants des victimes innocentes.
(18) On ne bâtit pas sa demeure sur le malheur d’autrui, femmes, car quiconque fait cela est maudit de Dieu. Je ne vous accable pas. Je montre pourquoi beaucoup d’entre vous sont devenues insensibles aux maux d’autrui, vénales, effrontées, impudiques, orgueilleuses, hautaines, jalouses, médisantes, et desquelles il faut se méfier ! Cupides et insatiables, ces femmes-là ne pensent désormais qu’à l’argent, au paraître, à la séduction et aux plaisirs de la chair. Et bien que je parle ainsi, je ne salis pas vos visages ; je les lave au contraire, parce qu’ils en ont besoin au soir du monde. Si le Fils ne le fait pas, qui le fera ? Et s’il ne le faisait, qu’adviendrait-il de vous ?
(19) La récolte de ce monde n’aura pas lieu, femmes, il n’a aucun fruit à vous donner. Et Ésaïe vous le dit haut et fort :

Femmes insouciantes,
Levez-vous, écoutez ma voix !
Filles indolentes,
Prêtez l’oreille à ma parole !
Dans un an et quelques jours,
Vous tremblerez, indolentes ;
Car c’en est fait de la vendange,
La récolte n’arrivera pas.
Soyez dans l’effroi, insouciantes !
Tremblez, indolentes !
Déshabillez-vous, mettez-vous à nu
Et ceignez vos reins !

(20) Ésaïe est en colère contre vous, et il n’a pas tort. Mais pourquoi dit-il que vous tremblerez dans un an et quelques jours et que c’en est fait de la vendange ? Parce que cette parole, qui fut écrite hier pour être entendue aujourd’hui, indique que vous tremblerez dans les jours qui suivent l’avènement du Fils de l’homme. L’année qui suit ma venue dans le monde, est une année de grâce de la part du Seigneur, une année de calme pour que l’homme lève les yeux de ses travaux et me regarde. C’est après qu’il tremble ; et c’est pour la même raison qu’il est écrit que la Terre tremble lorsque le Fils est crucifié. Et vous les femmes, vous n’y êtes pas étrangères. Je vous pardonne volontiers cependant, parce que vous n’aviez pas conscience de ce que vous faisiez dans ces temps de l’ignorance où personne ne discernait rien. Aussi, ne craignez pas, les prophètes vous gourmandent pour vous faire lever et vous sauver. Ceignez donc vos reins comme Ésaïe vous le demande, et ne persistez pas dans les voies des fils de la perdition. Pensez à la circoncision du coeur de l’homme pour ne plus vous tromper dans vos choix, car tout ce qui n’est pas du domaine du coeur est accessoire.
(21) Pour connaître Dieu, il faut connaître toute la vérité comme je l’enseigne dans le temple. C’est pourquoi beaucoup sont dignes de mon pardon aujourd’hui, même si elles ont mâchuré leurs joues et leur front. Marie est donc le nom de toutes les circoncises de coeur qui, aujourd’hui, naissent de Sion. Si donc vous portez la grâce du Père sur vos visages, en étant douces, discrètes, dévouées, avenantes, zélées, pleines d’allant, croyantes, exemplaires dans le langage, la tenue et la conduite, ne craignez rien d’ici la fin ; vous êtes des filles du ciel que Dieu protège jalousement.
(22) Cependant, il vous faut savoir que le Père se détourne de celles qui ne cultivent pas leur féminité et qui veulent gouverner, car cette façon d’être est contraire au principe d’existence et à son ordre. La planète commande-t-elle le Soleil ? Il n’en est rien. Et cela doit être semblable pour les femmes envers les hommes, sinon elles sont contre nature et vont à la perdition.
(23) Soyez donc comme celles que je décris et qui sont féminines, désireuses d’apprendre, délicates, fidèles, vaillantes, belles à contempler et humbles comme les petits enfants ; parce que c’est ainsi qu’on appartient au peuple de Dieu et au monde des anges ! Eloignez-vous alors de celles qui s’évaluent à un prix fort élevé, et qui sont versatiles, volages, indiscrètes ; et aussi de celles qui commettent l’adultère. Tenez-vous pareillement à l’écart de celles qui affirment qu’on ne vit qu’une fois et qui perdent leur âme avec de telles pensées, car elles croient alors que tout est permis. Ce sont ces femmes-là qui nuisent au monde car, en piétinant les valeurs, elles tarissent les sources du bonheur.

Sur la prière
(24) Ce n’est qu’en sachant ce que l’on est, que l’on sait ce que l’on fait. C’est pourquoi, vous tous qui naissez de Sion derrière moi, je vous montre qui vous êtes et vous place sur la voie avec des commandements simples, afin que vous ne détruisiez plus la Terre et vos âmes. Toutefois, ce n’est pas moi, mais Dieu qui sonde vos coeurs et qui guidera vos pieds jusque dans son royaume. Vous devez alors prier le Père seul, et non son fils ni personne d’autre.
(25) Et quand vous priez Dieu de vous aider à surmonter un moment difficile, faites-le en secret, à l’abri des regards. N’agissez pas comme les hypocrites religieux qui font semblant de prier le Père en remuant les lèvres et en déformant leur visage, pour qu’on les observe et que l’on voit combien est douloureuse leur foi et immense leur souffrance… Ces gens-là, le Fils les méprise et le Père les abomine ! Je vous montre ce qu’il en est pour que Dieu exauce vos prières. Sinon, il ne vous entendra pas, il détournera de vous ses regards, comme il le fait envers ces hypocrites. Mais si vous avez toujours le coeur et l’esprit de votre jeunesse, et si vous aimez Dieu de toute votre âme, alors, avant même que vous lui demandiez quelque chose, vous serez exaucés.
(26) La prière consiste à s’adresser au Père avec déférence, secrètement et sans intermédiaire. Et quand on le sollicite, il faut le faire en silence, sans feindre et avec humilité. Pour cela, il n’existe ni heure, ni jour, ni édifice, ni lieu, ni pays particulier pour prier Dieu. Mais que celui qui ne l’aime pas d’un coeur pur, ne le prie pas, car c’est Sa colère qu’il attirerait sur lui ! Sachez donc que la prière est toujours individuelle et jamais collective, et que seule est entendue celle qui est faite avec sincérité et en secret. C’est pourquoi ceux qui prient en se donnant en spectacle, n’entreront pas dans le royaume d’où ils sont exclus.

Sur les devoirs envers Dieu
(27) Les personnes qui font semblant de prier Dieu, sont aussi celles qui veulent toujours descendre dans les profondeurs de la vie, sans même en connaître la surface ! Vous n’êtes pas sur Terre pour vous abîmer l’esprit dans ce qui est du ressort du Créateur, ni pour connaître la vie qui est en vous, mais pour profiter de tout ce qui est bon. Or, dans ce monde agité et sans lumière, beaucoup s’enferment dans des murs au nom d’une religion ou d’une conviction, pour méditer et servir Dieu, disent-ils ! Mais vous, les élus, écoutez-moi ! Si vous aviez un frère ou une soeur qui s’enferme de la sorte pour servir votre père, en quoi le servirait-il ? Et comment votre père les regarderait-il ? Non, ceux qui se retirent ainsi du monde, en vivant hommes avec hommes et femmes avec femmes, ou qui se retirent du monde pour vivre seuls, ne sont pas des serviteurs de Dieu. Ce sont au contraire des paresseux et des lâches qui préfèrent abandonner les leurs et s’abstenir de tout, plutôt que de fonder une famille pour l’Éternel.
(28) Celui qui veut servir Dieu, commence par épouser l’une de ses filles. Celui-là ne se retire pas loin du monde et ne s’abstient pas d’agir ; car s’il commet une faute il la corrige, s’il pèche il se repent, et s’il commet une mauvaise action par inadvertance, la loi est là pour le redresser. Son âme ne risque pas de se perdre, alors qu’elle se meurt en n’ayant pas à choisir entre le bien et le mal. En effet, avec quel vécu les ermites peuvent-ils former les précieuses écritures de l’âme qui sont destinées à la vie éternelle ? En contemplant leurs souliers ? En chantant des cantiques ? En se parfumant le crâne ? Il les fallait assurément, mais seulement pour que le Fils montre qu’ils font partie du néant et que dans le néant ils resteront. Car, que font-ils d’extraordinaire, et de quoi le Père peut-il leur savoir gré ? Ils se sont retirés, mais pour s’exclure du royaume et de la vie éternelle. Si donc ils persistent et ne se repentent, les portes du royaume leur resteront fermées.
(29) Adam et Eve doivent s’épouser pour fonder une famille. Ne pas le faire, c’est rester seul, dépourvu de toute utilité, jusqu’au point de préférer la mort. Ce qui en conduit beaucoup à dire : Je ne sers à rien sur cette Terre ! Ou bien : Que la vie est difficile ! Ou encore : Comment dois-je vivre ? N’était-ce pas vos cris ? Pour que cela cesse, Dieu m’envoie pour vous éclairer sur le masculin et le féminin, et pour vous donner une loi qui fait descendre la paix sur le monde entier. Acceptez donc ma venue, et ne mésestimez pas les conseils que je vous donne.

TRAITEMENT DE RACINE

30 janvier, 2017

https://centre-biblique.ch/echanges/1995/1995-1-b.htm

TRAITEMENT DE RACINE

Quand une dent est cariée et que la racine est déjà attaquée, le dentiste ne se contente pas de nettoyer la carie et de poser un amalgame. Il traite aussi la racine. Si une jambe cassée est mal remise, un emplâtre ne sert à rien, même s’il est porté longtemps. L’os doit être recassé, puis remis en place correctement. Il en est de même dans le domaine spirituel. Lorsqu’un chrétien commet un péché, un changement de comportement, voire un changement de sentiment, ne rétablit pas la situation.
Contrairement à d’autres livres, la Parole de Dieu ne cherche jamais à atténuer le péché. Il faut traiter le mal à la racine. Abraham en a fait l’expérience. Il a quitté Béthel (la maison de Dieu) pour aller en Egypte, en dehors de la terre promise. Après son aventure malheureuse dans un pays où il n’avait rien à faire, il dût reprendre son pèlerinage au point de départ, à Béthel où il retrouva la communion avec Dieu, pas ailleurs (Gen. 13. 3 et 4). Il vainquit ensuite le roi de Sodome et reçut de grandes promesses.
Après la défaite des Israélites à Aï, Josué a dû tirer au sort pour découvrir Acan, le vrai responsable de la catastrophe, et révéler sa convoitise. Lors d’une nouvelle attaque contre Aï, le peuple put enfin obtenir la victoire (Josué 7 et 8).

Le diagnostic
C’est du plus profond de nous-mêmes que viennent toutes sortes de mauvaises choses. Sans l’aide du Seigneur, nous sommes incapables par nous-mêmes de connaître les motifs qui nous font agir. David l’avait bien compris quand il disait : « Qui est-ce qui comprend ses erreurs ? » (Ps. 19. 12) et « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps 139, 23 et 24).
Nos coeurs peuvent contenir des « racines d’amertume » dont nous n’avons même plus conscience après les avoir longtemps refoulées (Héb. 12. 15). Et même si un premier examen ne révèle rien, nous pouvons demander à Dieu de nous purifier de nos fautes cachées, c’est-à-dire de celles dont nous ne sommes pas conscients (Ps. 19. 12).
Nous savons que la plupart des maladies ont une période d’incubation durant laquelle aucun symptôme ne se manifeste. Il en est de même avec le péché (Jac. 1. 14 et 15). Les dégâts que nous pouvons constater ne sont souvent que la manifestation finale d’un péché qui a travaillé longtemps dans nos coeurs.
Pour juger les causes premières, nous avons besoin d’un examen du coeur. Si un bateau prend une mauvaise direction, le capitaine peut la corriger petit à petit par des coups de barre. Il en va autrement dans le domaine spirituel. Les mauvaises pensées de nos coeurs ne peuvent pas être corrigées par des changements de comportement progressifs.
Mais, direz-vous, le temps s’écoule dans une seule direction, inexorablement ; il est impossible de revenir au point de départ. Cela est vrai dans plusieurs cas. Certains événements sont irréversibles. Par exemple, les paroles, bonnes ou mauvaises, ne peuvent jamais être reprises. Réfléchissons au cas de l’apôtre Pierre. Il a renié son Maître (cela restera toujours écrit dans les évangiles), mais le Seigneur lui a tout pardonné dans sa grâce infinie (cela aussi ne pourra jamais être effacé).
Peut-être direz-vous encore : Comment juger les causes premières si je n’en suis pas responsable ? Le prophète Daniel a connu une telle situation. C’est en étant solidaire des péchés de son peuple et en les confessant qu’il a pu implorer la miséricorde de Dieu. La démarche de Daniel était si juste que l’ange Gabriel vint vers lui pour éclairer son intelligence avant même qu’il eût achevé sa supplication (Dan. 9), comme si Dieu voulait lui épargner une confession complète des péchés de ses pères. Il ne peut y avoir de vraie humiliation sans une juste évaluation de la situation. Il ne peut y avoir de paix sans un juste jugement.
Les pharisiens s’attachaient aux causes secondes (Matt. 23). Ils regardaient au comportement de leurs concitoyens et les jugeaient. Le Seigneur pointe un doigt accusateur sur leur hypocrisie. L’apôtre Jean expose toujours d’une manière admirable les principes fondamentaux. Il résume ainsi le triple péché à la source de tous les autres : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie (1 Jean 2. 16). Que de pensées impures refoulées en prêchant la morale aux autres ! Combien de fois voilons-nous notre orgueil spirituel par une controverse théologique !
Les visites chez un médecin ne sont pas limitées aux cas de maladie. A partir d’un certain âge, les contrôles périodiques de santé s’imposent. L’apôtre Paul écrivait aux Corinthiens : « Que chacun s’éprouve soi-même…Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés » (1 Cor. 11. 28, 31). Mais attention, ne confondons pas un examen de soi-même avec le fait d’être occupé de soi-même.

Le remède
On ne peut lutter contre les mauvaises herbes en arrachant leurs feuilles. Il faut extirper la racine. C’est donc dans le coeur, dans l’être intérieur, que le traitement doit être appliqué.
Confesser ses péchés, mais aussi vouloir changer de direction (se repentir) sont les deux actes nécessaires et indissociables qui permettent d’obtenir la guérison de notre être intérieur. « Veux-tu être guéri ? » demandait Jésus à un malade (Jean 5. 6). Sans notre volonté pour être guéris, le Seigneur ne peut rien faire.
Nous devons confesser nos péchés à Dieu, mais aussi à ceux à qui nous avons fait tort, ce qui est souvent plus difficile. Que de malheurs seraient évités si les péchés entre frères étaient confessés ! Remarquez que, dans son enseignement sur la confession et le pardon (Matt. 18), le Seigneur souligne davantage l’attitude de l’offensé que celle de l’offenseur.
Si nous manquons de force ou de volonté pour nous appliquer ce traitement, nous pouvons en parler à un frère ou à une soeur en qui nous avons toute confiance. Des pasteurs et des aides sont donnés à l’assemblée pour assister ceux qui connaissent des difficultés, par exemple, celle de retrouver la communion avec Dieu.

La guérison
Ce que Dieu veut opérer n’est pas une amélioration de notre condition morale et spirituelle, mais une guérison totale. Dès le début de son ministère, le Seigneur guérissait toute sorte de maladies. Il ne traitait pas quelques maux superficiels, il rétablissait entièrement tous les malades qu’on lui apportait (Matt. 4. 23 et 24).

Conclusion
Considérons bien nos voies (Agg. 1. 5), évaluons la direction que prend notre vie et revenons au point de départ. Avons-nous pris une orientation où l’orgueil, la chair et l’incrédulité se manifestent ? Le Seigneur restaure tous ceux qui sont assez humbles et honnêtes pour demander et recevoir son pardon.

M. Horisberger

 

TRAVAILLER EN CHERCHANT DIEU SEUL – Bienheureux Luigi Orione

7 janvier, 2017

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010731_luigi-orione_fr.html

TRAVAILLER EN CHERCHANT DIEU SEUL

« Hier, je me trouvais dans la chambre d’un bon prêtre et là, mon regard est tombé sur ces paroles: Dieu seul!
Mon regard à ce moment-là était rempli de fatigues et de douleurs, mon esprit repensait à tant de journées d’anxiété comme celles d’hier, et, sur le tourbillon de tant d’angoisses, sur le ton confus de tant de soupirs, cela me semblait être la bonne voix aimable de mon ange: Dieu seul !, âme desolée, Dieu seul!
Sur une fenêtre, il y avait un cyclamen; plus en avant, un couloir où quelques prêtres méditaient pieusement et, encore au-delà, un crucifix, un cher et vénéré crucifix qui me rappelait de belles années inoubliables, et c’est là que s’arrêta mon regard rempli de larmes, aux pieds du Seigneur. Et il me semblait que l’âme se reprenait, et qu’une voix paisible et confortante descendait de ce coeur transpercé et m’invitait à m’élever, à confier mes douleurs à Dieu et à prier.

Quel doux silence plein de paix…! et dans le silence Dieu Seul! Je continuais à me répéter Dieu seul!

Il me semblait percevoir une atmosphère bénéfique et calme entourant mon âme!… Je vis alors derrière moi la raison de mes peines présentes: au lieu de chercher à plaire à Dieu seul! dans mon travail, cela faisait des années que je mendiais la louange des hommes, et j’étais dans une recherche continuelle, dans l’angoisse de trouver quelqu’un qui puisse me voir, m’apprécier, m’applaudir. Je conclus au-dedans de moi: ici aussi, il faut commencer une vie nouvelle: travailler en cherchant Dieu seul!
Le regard de Dieu est comme une rosée qui fortifie, comme un rayon lumineux qui féconde et dilate: travaillons donc sans vacarme et sans trêve, travaillons sous le regard de Dieu, de Dieu seul!
Le regard humain est comme un rayon brûlant qui fait pâlir les couleurs, même les plus résistantes: ce serait dans notre cas comme un souffle de vent gelé qui plie, courbe, endommage la tige encore tendre de cette pauvre petite plante.
Chaque action faite pour faire du tapage et pour être vu, perd sa fraîcheur aux yeux du Seigneur: elle est comme une fleur passée de main en main et qui est à peine présentable. (…)
Dieu Seul! Oh, comme il est utile et consolant de vouloir Dieu seul pour témoin! Dieu seul est la sainteté au degré le plus élevé! Dieu seul est la certitude la plus fondée d’entrer un jour au ciel.
Dieu seul, mes enfants, Dieu seul! »
De “L’oeuvre de la Divine Providence” du Bienheureux Luigi Orione (1872-1940) (3 septembre 1899).

Prière
Fais, ô mon Dieu, que toute ma pauvre vie soit un unique cantique de divine charité sur la terre, parce que je veux qu’elle soit – par ta grâce, ô Seigneur – un unique cantique de divine charité au ciel!

(du Bienheureux Luigi Orione)

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