Archive pour la catégorie 'Marie Vierge'

en attendant l’Assomption de Marie – Pape Benoît 18.12.05

12 août, 2007

 du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2005/documents/hf_ben-xvi_hom_20051218_santa-maria-consolatrice_fr.html

 

VISITE PASTORALE DANS LA PAROISSE ROMAINE
« SANTA MARIA CONSOLATRICE »

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

IV Dimanche de l’Avent, 18 décembre 2005

Chers frères et soeurs,

C’est réellement une grande joie pour moi d’être ici avec vous ce matin et de célébrer la Messe avec vous et pour vous. Ma visite à « Santa Maria Consolatrice », première paroisse dans laquelle je me rends depuis que le Seigneur a voulu m’appeler à être l’Evêque de Rome, est en effet pour moi, véritablement et concrètement, un retour à la maison. Je me rappelle très bien de ce 15 octobre 1977, lorsque je pris possession de mon église titulaire. Le curé était dom Ennio Appignanesi, les vice-curés étaient dom Enrico Pomili et dom Franco Camaldo. Le cérémonier qui m’avait été assigné était Mgr Piero Marini. Voilà, nous sommes tous à nouveau ici ensemble! C’est réellement pour moi une grande joie. Depuis lors, notre lien réciproque est devenu progressivement plus fort, plus profond. Un lien dans le Seigneur Jésus Christ, dont j’ai célébré tant de fois le sacrifice eucharistique et administré les sacrements dans cette église. Un lien d’affection et d’amitié, qui a réellement réchauffé mon coeur et qui le réchauffe encore aujourd’hui. Un lien qui m’a uni à vous tous, en particulier à votre curé et aux autres prêtres de la paroisse. C’est un lien qui ne s’est pas distendu lorsque je suis devenu titulaire du diocèse suburbicaire de Velletri et Segni. Un lien qui a acquis une dimension nouvelle et plus profonde, du fait que je suis désormais Evêque de Rome et votre Evêque. Je suis par ailleurs particulièrement heureux que ma visite d’aujourd’hui – comme dom Enrico l’a déjà dit – s’accomplisse en l’année où vous célébrez le 60 anniversaire de l’érection de votre paroisse, le 50 anniversaire de l’ordination sacerdotale de notre très cher curé, Mgr Enrico Pomili, et, enfin, les 25 ans d’épiscopat de Mgr Ennio Appignanesi. Une année au cours de laquelle nous avons donc des motifs particuliers pour rendre grâce au Seigneur. Je salue précisément maintenant avec affection Mgr Enrico Pomili, et je le remercie des paroles si courtoises qu’il m’a adressées. Je salue le Card. Vicaire Camillo Ruini, le Card. Ricardo María Carles Gordó, titulaire de cette église, et donc mon successeur à ce Titre, le Card. Giovanni Canestri, votre ancien curé bien-aimé, le Vice-gérant, l’Evêque du secteur Est de Rome, Mgr Luigi Moretti; nous avons déjà salué Mgr Ennio Appignanesi, qui a été votre curé, et Mgr Massimo Giustetti, qui fut votre vicaire paroissial. J’adresse un salut affectueux à vos vicaires paroissiaux actuels et aux religieuses de Sainte Marie Consolatrice, présentes à Casal Bertone depuis 1932, précieuses collaboratrices de la paroisse et véritables messagères de miséricorde et de réconfort dans ce quartier, en particulier pour les pauvres et pour les enfants. Avec les mêmes sentiments, je salue chacun de vous, toutes les familles de la paroisse et tous ceux qui se prodiguent à divers titres dans les services paroissiaux. * * * Nous voulons à présent brièvement méditer le très bel Evangile de ce quatrième dimanche de l’Avent, qui est pour moi l’une des plus belles pages de l’Ecriture Sainte. Et je souhaiterais – pour ne pas trop m’étendre – ne réfléchir que sur trois mots de ce riche Evangile. Le premier mot sur lequel que je voudrais méditer avec vous est le salut de l’Ange à Marie. Dans la traduction italienne, l’Ange dit: « Je te salue Marie ». Mais la parole grecque qui est traduite, « Kaire », signifie en soi « réjouis-toi », « sois contente ». Et il y a là un premier élément qui surprend: le salut entre les juifs était « Shalom », « paix », alors que le salut dans le monde grec était « Kaire », « réjouis-toi ». Il est surprenant que l’Ange, en entrant dans la maison de Marie, salue avec le salut des grecs: « Kaire », « réjouis-toi, sois contente ». Et les Grecs, lorsqu’ils lurent cet Evangile quarante ans plus tard, ont pu voir ici un message important: ils ont pu comprendre qu’avec le début du Nouveau Testament, auquel cette page de Luc faisait référence, avait également eu lieu l’ouverture au monde des peuples, à l’universalité du Peuple de Dieu, qui désormais n’embrassait plus seulement le peuple juif, mais également le monde dans sa totalité, tous les peuples. La nouvelle universalité du Royaume du vrai Fils de David apparaît dans ce salut grec de l’Ange. Mais il est opportun de noter immédiatement que les paroles de l’Ange sont la reprise d’une promesse prophétique tirée du Livre du prophète Sophonie. Nous trouvons ici presque littéralement ce salut. Le prophète Sophonie, inspiré par Dieu, dit à Israël: « Réjouis-toi, fille de Sion; le Seigneur est avec toi et prend en toi sa demeure ». Nous savons que Marie connaissait bien les Saintes Ecritures. Son Magnificat est une étoffe tissée de fils de l’Ancien Testament. Nous pouvons donc être certains que la Sainte Vierge comprit immédiatement qu’il s’agissait des paroles du Prophète Sophonie adressées à Israël, à la « fille de Sion », considérée comme demeure de Dieu. A présent, la chose surprenante qui fait réfléchir Marie est que ces paroles, adressées à tout Israël, sont adressées de manière particulière à Elle, Marie. Il lui apparaît ainsi avec clarté que c’est précisément elle la « fille de Sion » dont le prophète a parlé et que le Seigneur a donc une intention spéciale à son égard; qu’elle est appelée à être la véritable demeure de Dieu, une demeure qui n’est pas faite de pierres, mais de chair vivante, d’un coeur vivant; que Dieu entend en réalité prendre précisément elle, la Vierge, comme son véritable temple. Quelle indication! Et nous pouvons alors comprendre que Marie commence à réfléchir avec une intensité particulière sur ce que signifie ce salut. Mais arrêtons-nous à présent sur le premier mot en particulier: « réjouis-toi, sois contente ». C’est la première parole qui retentit dans le Nouveau Testament comme tel, car l’annonce faite par l’ange à Zacharie à propos de la naissance de Jean Baptiste est une parole qui retentit encore sur le seuil entre les deux Testaments. Ce n’est qu’avec ce dialogue de l’Ange Gabriel avec Marie, que commence réellement le nouveau Testament. Nous pouvons donc dire que la première parole du Nouveau Testament est une invitation à la joie: « réjouis-toi, sois contente ». Le Nouveau Testament est véritablement « Evangile », la « Bonne Nouvelle » qui nous apporte la joie. Dieu n’est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux; Dieu est proche de nous, si proche qu’il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu. C’est dans le monde grec qu’a été ressentie cette nouveauté, qu’a profondément été ressentie cette joie, car pour eux il n’apparaissait pas clairement s’il existait un Dieu bon ou un Dieu méchant, ou tout simplement aucun Dieu. La religion de l’époque leur parlait de nombreuses divinités: ils se sentaient donc entourés par des divinités très différentes, en opposition l’une avec l’autre, au point de devoir craindre que si l’on faisait quelque chose en faveur d’une divinité, l’autre pouvait s’offenser ou se venger. Ils vivaient ainsi dans un monde de peur, entourés par des démons dangereux, sans jamais savoir comment se sauver de ces forces en opposition entre elles. C’était un monde de peur, un monde obscur. Et à présent, ils entendaient dire: « Réjouis-toi, ces démons ne sont rien, il y a le Dieu véritable et ce vrai Dieu est bon, il nous aime, il nous connaît, il est avec nous, avec nous au point de s’être fait chair! ». C’est la grande joie que le christianisme annonce. Connaître ce Dieu est vraiment la « bonne nouvelle », une parole de rédemption. Peut-être nous, catholiques, qui le savons depuis toujours, ne sommes-nous plus surpris, ne ressentons-nous plus avec acuité cette joie libératrice. Mais si nous regardons le monde d’aujourd’hui, où Dieu est absent, nous devons constater qu’il est lui aussi dominé par les peurs, par les incertitudes: est-il bon d’être un homme ou pas? Est-il bon de vivre ou pas? Est-il vraiment bon d’exister? Ou tout est-il peut-être négatif? Et les hommes vivent en réalité dans un monde sombre, ils ont besoin d’anesthésie pour pouvoir vivre. Ainsi la parole: « réjouis-toi, le Seigneur est avec toi » est une parole qui ouvre réellement un temps nouveau. Très chers amis, par un acte de foi, nous devons de nouveau accepter et comprendre dans la profondeur de notre coeur cette parole libératrice: « réjouis-toi! ». Lorsque quelqu’un a reçu cette joie, il ne peut pas la garder pour lui; la joie doit toujours être partagée. Une joie doit être communiquée. Marie est immédiatement allée communiquer sa joie à sa cousine Elisabeth. Et depuis qu’elle a été élevée au ciel, elle distribue de la joie dans le monde entier, elle est devenue la grande Consolatrice; notre Mère qui transmet joie, confiance, bonté et qui nous invite nous aussi à distribuer la joie. Tel est le véritable engagement de l’Avent: apporter la joie aux autres. La joie est le véritable don de Noël, et non pas les cadeaux coûteux qui prennent du temps et de l’argent. Nous pouvons communiquer cette joie de manière simple: par un sourire, par un geste de bonté, par une petite aide, par un pardon. Apportons cette joie et la joie donnée nous reviendra en retour. Cherchons en particulier à apporter la joie la plus profonde, celle d’avoir connu Dieu en Christ. Prions pour que dans nos vies transparaisse cette présence de la joie libératrice de Dieu. Le deuxième mot que je voudrais méditer est encore de l’Ange: « Sois sans crainte Marie! », dit-il. En réalité, il y avait lieu d’avoir peur, car porter à présent le poids du monde sur soi, être la mère du Roi universel, être la mère du Fils de Dieu, quel poids cela constituait-il! Un poids au-dessus des forces d’un être humain! Mais l’Ange dit: « Sois sans crainte! Oui, tu portes Dieu, mais Dieu te soutient. N’aie pas peur! ». Cette parole « Sois sans crainte » pénétra certainement en profondeur dans le coeur de Marie. Nous pouvons imaginer comment, en diverses occasions, la Vierge est revenue sur cette parole, l’a écoutée à nouveau. Au moment où Siméon lui dit: « Cet enfant doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même une épée te transpercera l’âme », à ce moment où elle pouvait céder à la peur, Marie revient à la parole de l’Ange, elle en ressent intérieurement l’écho: « Sois sans crainte, Dieu te soutient ». Ensuite, lorsque pendant la vie publique, les contradictions se déchaînent autour de Jésus, et que de nombreuses personnes disent: « Il est fou », elle repense: « Sois sans crainte » et elle va de l’avant. Enfin, lors de la rencontre sur le chemin du Calvaire, puis sous la Croix, alors que tout semble fini, elle entend encore dans son coeur la parole de l’Ange: « Sois sans crainte ». Elle reste ainsi courageusement aux côtés de son fils mourant et, soutenue par la foi, elle va vers la Résurrection, vers la Pentecôte, vers la fondation de la nouvelle famille de l’Eglise. « Sois sans crainte! », Marie nous adresse à nous aussi cette parole. J’ai noté plus haut que notre monde est un monde de peurs: peur de la misère et de la pauvreté, peur des maladies et des souffrances, peur de la solitude, peur de la mort. Dans notre monde, il existe un système d’assurances très développé: c’est un bien qu’elles existent. Nous savons cependant qu’au moment de la souffrance profonde, au moment de la dernière solitude de la mort, aucune assurance ne pourra nous protéger. La seule assurance valable en ces moments est celle qui nous vient du Seigneur, qui nous dit à nous aussi: « Sois sans crainte, je suis toujours avec toi ». Nous pouvons tomber, mais à la fin, nous tombons entre les mains de Dieu et les mains de Dieu sont de bonnes mains. Troisième parole: au terme de l’entretien, Marie répond à l’Ange: « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ». Marie anticipe ainsi la troisième invocation du Notre Père: « Que ta volonté soit faite ». Elle dit « oui » à la grande volonté de Dieu, une volonté apparemment trop grande pour un être humain; Marie dit « oui » à cette volonté divine, elle se place dans cette volonté, elle insère toute son existence à travers un grand « oui » dans la volonté de Dieu et ouvre ainsi la porte du monde à Dieu. Adam et Eve, avec leur « non » à la volonté de Dieu, avaient fermé cette porte. « Que la volonté de Dieu soit faite »: Marie nous invite nous aussi à prononcer ce « oui » qui apparaît parfois si difficile. Nous sommes tentés de préférer notre volonté, mais Elle nous dit: « Sois courageux, dis toi aussi: « Que ta volonté soit faite », car cette volonté est bonne ». Tout d’abord elle peut apparaître comme un poids presque insupportable, un joug qu’il n’est pas possible de porter; mais en réalité, la volonté de Dieu n’est pas un poids, la volonté de Dieu nous donne des ailes pour voler haut, et nous pouvons ainsi aussi oser, avec Marie, ouvrir à Dieu la porte de notre vie, les portes de ce monde, en disant « oui » à sa volonté, en ayant conscience que cette volonté est le vrai bien et nous guide vers le vrai bonheur. Prions Marie, la Consolatrice, notre Mère, la Mère de l’Eglise, pour qu’elle nous donne le courage de prononcer ce « oui », qu’elle nous donne également cette joie d’être avec Dieu et qu’elle nous guide vers son Fils, vers la vraie Vie. Amen!

en attendant l’Assomption: Benoît XVI invoque Marie, « Auxiliatrice », « étoile sur notre chemin »

11 août, 2007

Benoît XVI invoque Marie, « Auxiliatrice », « étoile sur notre chemin » 

vendredi 24.5.2006 

Le pape s’est en effet adressé en italien aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés à la fin de l’audience du mercredi.« Aujourd’hui, disait le pape, ma pensée se tourne spontanément vers la très sainte Vierge Marie, que nous invoquons par le titre d’« Auxiliatrice ». Que ce soit elle l’étoile lumineuse qui éclaire notre chemin chrétien, et que ce soit elle qui nous inspire et nous soutienne à tout moment, dans notre pèlerinage quotidien vers la patrie éternelle ». 

En langue tchèque, le pape disait encore : « Aujourd’hui nous célébrons la mémoire de Marie Auxiliatrice. A elle, je confie mon voyage en Pologne. Accompagnez-moi vous aussi de votre prière ». 

Et en Slovaque, le pape ajoutait : « L’Eglise fait aujourd’hui mémoire de Marie, auxiliatrice du peuple chrétien. A l’exemple de l’apôtre saint Jean, prenez vous aussi Marie chez vous, et faites-lui place dans votre existence quotidienne ». 

Le lien établi par le pape Benoît XVI, entre Marie Médiatrice et Marie Etoile de la Mer, est éclairé par cette réflexion de Louis Réaux dans son ouvrage « Iconographie de l’art chrétien »( t. II, vol. II, p. 65-66), où on lit : « La Sainte Vierge était considérée dans toute la chrétienté comme la plus éloquente, la plus influente des avocates au tribunal de Dieu. « Elle serait capable, écrit un moine cistercien, de faire absoudre le diable et Judas, s’ils se confiaient en sa miséricorde. [...] Elle est surtout la protectrice des marins et des pêcheurs à cause de son surnom d’Étoile de la mer (Stella Maris). De nombreuses chapelles lui sont dédiées par les marins sur les côtes où elle prend le nom de N. D. de la Garde, N. D. du Bon Secours, N. D. de Recouvrance, par les pêcheurs du bord des fleuves (Maria Stiegen sur un bras du Danube, à Vienne) ». 

Ce titre est d’ailleurs à entendre au sens fort. L’auteur précise plus loin : « Des manuscrits grecs ont conservé la légende de la Vierge Marie descendant en Enfer pour tâcher d’adoucir le sort des Damnés » (p. 111). 

Le pape Paul VI donne ce titre d’auxiliatrice à Marie dans son exhortation apostolique « Marialis Cultus » : « Il est important , écrit-il, d’observer comment l’Eglise traduit les multiples rapports qui l’unissent à Marie dans les diverses attitudes effectives du culte : vénération profonde, lorsqu’elle réfléchit sur la dignité éminente de la Vierge, devenue, par l’œuvre de l’Esprit Saint, la Mère du Verbe incarné ; amour ardent, lorsqu’elle considère la maternité spirituelle de Marie à l’égard de tous les membres du Corps mystique ; invocation confiante, lorsqu’elle fait l’expérience de l’intercession de son Avocate et Auxiliatrice (64) ; service d’amour, lorsqu’elle entrevoit dans l’humble servante du Seigneur la Reine de miséricorde et la Mère de la grâce ; imitation active, lorsqu’elle contemple la sainteté et les vertus de celle qui est « pleine de grâce » (Lc 1,28) ; émotion profonde, lorsqu’elle voit en elle, comme dans une image très pure, ce qu’elle-même désire et espère devenir en tous ses membres (65) ; contemplation attentive, lorsqu’elle reconnaît, dans l’Associée au Rédempteur, qui participe désormais pleinement aux fruits du mystère pascal, l’accomplissement prophétique de son propre avenir, jusqu’au jour où purifiée de toute ride et de toute tache (cf. Ep 5,27), elle deviendra comme une épouse parée pour son époux, Jésus-Christ (cf. Ap 21,2) ». 

La note 64 renvoie au concile Vatican II, à la constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium, n. 62 sur Marie « modèle de l’Eglise » qui dit : « La bienheureuse Vierge, par le don et la charge de sa maternité qui l’unissent à son fils, le Rédempteur, et de par les grâces et les fonctions singulières qui sont siennes, se trouve également en intime union avec l’Eglise : de l’Eglise, selon l’enseignement de saint Ambroise, la Mère de Dieu est le modèle dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ (18). « Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse. C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Eglise sous les titres divers comme avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice (16), tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ (17) » 

pour l’Assomption en discours de pape Benoît

10 août, 2007

 du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2005/may/documents/hf_ben-xvi_spe_20050531_rosary-may_fr.html

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI LORS DE LA CÉLÉBRATION MARIALE POUR LA CONCLUSION DU MOIS DE MAI AU VATICAN

Grotte de Lourdes dans les Jardins du Vatican

 Mardi 31 mai 2005 Chers frères et soeurs! C’est avec une grande joie que je m’unis à vous au terme de cette rencontre de prière, organisée par le Vicariat de la Cité du Vatican. Je constate avec plaisir que vous vous êtes réunis nombreux dans les Jardins du Vatican pour la conclusion du mois de mai. En particulier, il y a parmi vous de nombreuses personnes qui vivent ou travaillent au Vatican, avec leurs familles. Je vous salue tous cordialement; notamment Messieurs les Cardinaux et les Evêques, à commencer par Mgr Angelo Comastri, qui a guidé cette rencontre de prière. Je salue ensuite les prêtres, les religieux, les religieuses ici présents, avec également une pensée pour les Soeurs contemplatives du Monastère Mater Ecclesiae qui sont spirituellement unies à nous. Chers amis, vous êtes montés à la Grotte de Lourdes en récitant le Rosaire, répondant en quelque sorte à l’invitation de la Vierge à élever l’Esprit vers le Ciel. La Vierge nous accompagne chaque jour dans notre prière. En cette Année de l’Eucharistie que nous sommes en train de vivre, Marie nous aide avant tout à découvrir toujours mieux le grand sacrement de l’Eucharistie. Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, dans sa dernière Encyclique – Ecclesia de Eucharistia – nous l’a présentée comme « femme eucharistique » tout au long de sa vie (cf. n. 53). « Femme eucharistique » en profondeur, en commençant par son attitude intérieure: depuis l’Annonciation, lorsqu’elle fit le don d’elle-même pour l’incarnation du Verbe de Dieu, jusqu’à la croix et la résurrection; « femme eucharistique » au cours de la période qui a suivi la Pentecôte, lorsqu’elle reçut dans le Sacrement ce Corps qu’elle avait conçu et porté dans son sein. Aujourd’hui en particulier, à travers la liturgie, nous nous arrêtons pour méditer le mystère de la Visitation de la Vierge à sainte Elisabeth. Marie se rend chez sa cousine âgée Elisabeth, que tous disaient stérile et qui en revanche était parvenue au sixième mois d’une grossesse donnée par Dieu (cf. Lc 1, 36), alors qu’elle porte dans son sein Jésus qui vient d’être conçu. C’est une jeune fille qui n’a pas peur, parce que Dieu est avec elle, Dieu est en elle. D’une certaine façon, nous pouvons dire que son voyage a été – nous sommes heureux de le souligner en cette Année de l’Eucharistie – la première « procession eucharistique » de l’histoire. Marie, tabernacle vivant de Dieu fait chair, est l’arche de l’Alliance, dans laquelle le Seigneur a visité et racheté son peuple. La présence de Jésus la comble d’Esprit Saint. Quand elle entre dans la maison d’Elisabeth, son salut déborde de grâce: Jean frémit dans le sein de sa mère, comme percevant la présence de Celui qu’il devra bientôt annoncer à Israël. Les fils exultent, les mères exultent. Cette rencontre imprégnée par la joie de l’Esprit, trouve son expression dans le chant du Magnificat. N’est-ce pas également la joie de l’Eglise, qui sans cesse accueille le Christ dans la sainte Eucharistie et l’apporte dans le monde à travers le témoignage de la charité active, emplie de foi et d’espérance? Oui, accueillir Jésus et l’amener aux autres est la véritable joie du chrétien! Chers frères et soeurs, suivons et imitons Marie, une âme profondément eucharistique, et toute notre vie pourra devenir un Magnificat (cf. Ecclesia de Eucharistia, n. 58), une louange de Dieu. Que ceci soit la grâce qu’ensemble, nous demandons tous à la Très Sainte Vierge, en conclusion du mois de mai. Je vous donne à tous ma Bénédiction.

un Texte pour l’Assomption – BENOÎT XVI EN TURCHIE – MESSE AU SANCTUAIRE « MERYEM ANA EVÌ »

9 août, 2007

un Texte pour l’Assomption, du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20061129_ephesus_fr.html

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE
BENOÎT XVI
EN TURQUIE
(28 NOVEMBRE – 1er DÉCEMBRE 2006)

MESSE AU SANCTUAIRE « MERYEM ANA EVÌ »

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Ephèse
Mercredi 29 novembre 2006

Chers frères et soeurs,

Au cours de cette célébration eucharistique, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour la maternité divine de Marie, un mystère qui fut ici, à Ephèse, lors du Concile oecuménique de 431, solennellement confessé et proclamé. En ce lieu, l’un des plus chers à la Communauté chrétienne, sont venus en pèlerinage mes vénérés prédécesseurs, les Serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II, qui s’arrêta dans ce Sanctuaire le 30 novembre 1979, un peu plus d’un an après le début de son Pontificat. Mais il y a un autre de mes Prédécesseurs qui s’est rendu dans ce pays non pas en tant que Pape, mais comme Représentant pontifical, de janvier 1935 à décembre 1944, et dont le souvenir suscite encore une grande dévotion et sympathie: le bienheureux Jean XXIII, Angelo Roncalli. Il nourrissait une grande estime et admiration pour le peuple turc. A cet égard, j’ai plaisir à rappeler une expression que l’on peut lire dans son Journal de l’âme: « J’aime les Turcs, j’apprécie les qualités naturelles de ce peuple qui a également toute sa place dans la marche de la civilisation » (n. 741). En outre, il a laissé en don à l’Eglise et au monde une attitude spirituelle d’optimisme chrétien, fondé sur une foi profonde et une union constante avec Dieu. Animé par cet esprit, je m’adresse à cette nation et, de manière particulière, au « petit troupeau » du Christ qui vit au milieu de celle-ci, pour l’encourager et lui manifester l’affection de l’Eglise tout entière. Je salue avec une grande affection vous tous, qui êtes ici présents, fidèles d’Izmir, de Mersin, d’Iskenderun et d’Antakya, et ceux qui sont venus de diverses parties du monde; ainsi que ceux qui n’ont pas pu participer à cette célébration, mais qui sont spirituellement unis à nous. Je salue, en particulier, Mgr Ruggero Franceschini, Archevêque d’Izmir; Mgr Giuseppe Bernardini, Archevêque émérite d’Izmir; Mgr Luigi Padovese, les prêtres et les religieuses. Je vous remercie de votre présence, de votre témoignage et de votre service à l’Eglise, sur cette terre bénie où, aux origines, la communauté chrétienne a connu de grands développements, ainsi que l’attestent également les nombreux pèlerinages qui se rendent en Turquie.

Mère de Dieu – Mère de l’Eglise

Nous avons écouté le passage de l’Evangile de Jean qui invite à contempler le moment de la Rédemption, lorsque Marie, unie au Fils dans l’offrande du Sacrifice, étendit sa maternité à tous les hommes et, en particulier, aux disciples de Jésus. Le témoin privilégié de cet événement est l’auteur du quatrième Evangile lui-même, Jean, le seul des Apôtres qui resta sur le Golgotha avec la Mère de Jésus et les autres femmes. La maternité de Marie, qui commença avec le fiat de Nazareth, s’accomplit sous la Croix. S’il est vrai – comme l’observe saint Anselme – qu’ »à partir du moment du fiat, Marie commença à nous porter tous dans son sein », la vocation et la mission maternelle de la Vierge à l’égard des croyants en Christ commença de manière effective lorsque Jésus lui dit: « Femme, voici ton fils! » (Jn

19, 26). En voyant sa Mère du haut de la Croix et le disciple bien-aimé à ses côtés, le Christ mourant reconnut les prémisses de la nouvelle Famille qu’il était venu former dans le monde, le germe de l’Eglise et de la nouvelle humanité. C’est pourquoi il s’adressa à Marie en l’appelant « femme » et non « mère »; un terme qu’il utilisa en revanche en la confiant au disciple: « Voici ta mère! » (Jn 19, 27). Le Fils de Dieu accomplit ainsi sa mission: né de la Vierge pour partager en tout, hormis le péché, notre condition humaine, au moment de son retour au Père, il laissa dans le monde le sacrement de l’unité du genre humain (cf. Const. Lumen gentium, n. 1): la Famille « rassemblée par l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint » (Saint Cyprien, De Orat. Dom. 23: PL 4, 536), dont le noyau primordial est précisément ce lien nouveau entre la Mère et le disciple. Ainsi, la maternité divine et la maternité ecclésiale demeurent soudées de manière indissoluble.

Mère de Dieu – Mère de l’unité

La première Lecture nous a présenté ce que l’on peut définir comme l’ »évangile » de l’Apôtre des nations: tous, même les païens, sont appelés en Christ à participer pleinement au mystère du salut. Le texte contient en particulier l’expression que j’ai choisie comme devise de mon voyage apostolique: « Le Christ, qui est notre paix » (Ep

2, 14). Inspiré par l’Esprit Saint, Paul affirme non seulement que Jésus Christ nous a apporté la paix, mais qu’il « est » notre paix. Et il justifie cette affirmation en se référant au mystère de la Croix: en versant « son sang » – dit-il -, en offrant « sa chair » en sacrifice, Jésus a détruit l’inimitié « en lui-même » et il a créé « en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau » (Ep 2, 14-16). L’Apôtre explique dans quel sens, vraiment imprévisible, la paix messianique a été réalisée en la Personne même du Christ et de son mystère salvifique. Il l’explique en écrivant, alors qu’il est emprisonné, à la communauté chrétienne qui habitait ici, à Ephèse: « au peuple saint qui est à Ephèse, fidèles dans le Christ Jésus » (cf. Ep 1, 1), comme il l’affirme dans l’adresse de la Lettre. L’Apôtre leur souhaite « que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur » (Ep 1, 2). La « grâce » est la force qui transforme l’homme et le monde: la « paix » est le fruit mûr de cette transformation. Le Christ est la grâce; le Christ est la paix. Or, Paul sait qu’il est envoyé pour annoncer un « mystère », c’est-à-dire un dessein divin qui, uniquement dans la plénitude des temps, dans le Christ, s’est réalisé et révélé: c’est-à-dire que « les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » (Ep 3, 6). Ce « mystère » se réalise, sur le plan historique et salvifique, dans l’Eglise, ce Peuple nouveau dans lequel, une fois abattu le vieux mur de division, se retrouvent unis les juifs et les païens. Comme le Christ, l’Eglise n’est pas seulement un instrument de l’unité, mais elle en est également le signe efficace. Et la Vierge Marie, Mère du Christ et de l’Eglise, est la Mère de ce mystère d’unité que le Christ et l’Eglise représentent et construisent inséparablement dans le monde et au cours de l’histoire.

Demandons la paix pour Jérusalem et le monde entier

L’Apôtre des nations remarque que le Christ « des deux, [il] a fait un seul peuple » (Ep

2, 14): une affirmation qui se réfère au sens propre à la relation entre les juifs et les païens en ce qui concerne le mystère du salut éternel; une affirmation qui peut cependant également s’étendre, sur le plan de l’analogie, aux relations entre les peuples et les civilisations présentes dans le monde. Le Christ « est venu annoncer la paix » (Ep 2, 17) non seulement parmi les juifs et les non juifs, mais entre toutes les nations, car tous proviennent du même Dieu, unique Créateur et Seigneur de l’univers. Réconfortés par la Parole de Dieu, d’ici, d’Ephèse, ville bénie par la présence de la Très Sainte Vierge Marie – que nous savons également aimée et vénérée par les musulmans – nous élevons au Seigneur une prière spéciale pour la paix entre les peuples. De cette partie de la péninsule d’Anatolie, pont naturel entre les continents, nous invoquons la paix et la réconciliation, tout d’abord pour ceux qui vivent sur la Terre que nous appelons « sainte », et qui est considérée comme telle par les chrétiens, les juifs et les musulmans: c’est la terre d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, destinée à accueillir un peuple qui deviendra une bénédiction pour toutes les nations (cf. Gn 12, 1-3). Paix pour l’humanité tout entière! Que cette prophétie d’Isaïe puisse se réaliser au plus tôt: « Ils briseront leurs épées pour en faire des socs / et leurs lances pour en faire des serpes. / On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, / on n’apprendra plus à faire la guerre » (Is 2, 4). Nous avons tous besoin de cette paix universelle; l’Eglise est appelée à être non seulement l’annonciatrice prophétique de cette paix, mais, plus encore, à en être « le signe et l’instrument ». C’est précisément dans cette perspective de pacification universelle, que devient plus profonde et intense l’aspiration vers la pleine communion et la concorde entre tous les chrétiens. Les fidèles catholiques de divers Rites sont présents à la célébration d’aujourd’hui, et cela constitue un motif de joie et de louange à Dieu. En effet, ces Rites sont l’expression de l’admirable variété dont l’Epouse du Christ est ornée, à condition qu’ils sachent converger vers l’unité et le témoignage commun. C’est dans ce but que l’unité entre les Evêques au sein de la Conférence épiscopale, dans la communion et le partage des efforts pastoraux, doit être exemplaire.

Magnificat

La liturgie d’aujourd’hui nous a fait répéter, comme refrain du Psaume responsorial, le cantique de louange que la Vierge de Nazareth proclama lors de la rencontre avec sa parente âgée Elisabeth (cf. Lc 1, 39). Les paroles du Psalmiste ont également retenti de manière réconfortante dans nos coeurs: « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 84, v. 11). Chers frères et soeurs, à travers cette visite, j’ai voulu faire ressentir mon amour et ma proximité spirituelle, ainsi que celle de l’Eglise universelle, à la communauté chrétienne qui ici, en Turquie, est véritablement une petite minorité et qui affronte chaque jour de nombreux défis et difficultés. C’est avec une profonde confiance que nous chantons, avec Marie, le « Magnificat » de la louange et de l’action de grâce à Dieu, qui s’est penché sur l’humilité de sa servante (cf. Lc 1, 47-48). Nous le chantons avec joie, même lorsque nous sommes éprouvés par les difficultés et les dangers, comme l’atteste le beau témoignage du prêtre romain Dom Andrea Santoro, que j’ai plaisir à rappeler au cours de cette célébration. Marie nous enseigne que la source de notre joie et notre unique soutien solide est le Christ, et elle nous répète ses paroles: « N’ayez pas peur » (Mc 6, 50), « Je suis avec vous » (Mt 28, 20). Et toi, Mère de l’Eglise, accompagne toujours notre chemin! Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous! Aziz Meryem Mesih’in Annesi bizim için Dua et« . Amen.

dans l’attente de la fête de l’Assomption de Marie

8 août, 2007

Je désire donner quelque texte sur Marie du Pape Benoît avant l’Assomption, non pour faire une série de texte lié l’un a l’autre, mais donné quelque pensée de le Pape sur Marie pour la fête de l’Assomption, du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2005/december/documents/hf_ben_xvi_spe_20051208_piazza-spagna_fr.html

HOMMAGE DU SAINT-PÈRE
À L’IMMACULÉE SUR LA PLACE D’ESPAGNE

PRIÈRE DU PAPE BENOÎT XVI

Jeudi 8 décembre 2005

En ce jour consacré à Marie, je suis venu, pour la première fois, en tant que Successeur de Pierre, au pied de la statue de l’Immaculée ici, Place d’Espagne, en reparcourant en esprit le pèlerinage tant de fois accompli par mes prédécesseurs. Je sens que m’accompagnent la dévotion et l’affection de l’Eglise qui vit dans cette ville de Rome et dans le monde entier. Je porte avec moi les préoccupations et les espérances de l’humanité de notre temps, et je viens les déposer aux pieds de la Mère céleste du Rédempteur.

En ce jour particulier, qui rappelle le 40 anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, je reviens en pensée au 8 décembre 1965 lorsque, précisément au terme de l’homélie de la Célébration eucharistique Place Saint-Pierre, le Serviteur de Dieu Paul VI adressa une pensée à la Vierge « la Mère de Dieu et notre Mère spirituelle… la créature en laquelle l’image de Dieu se reflète avec une absolue limpidité, sans aucun trouble, comme au contraire cela se passe en toute créature humaine ». Le Pape se demandait ensuite: « N’est-ce pas en fixant notre regard sur cette Dame humble, notre soeur et en même temps notre céleste Mère et Reine, miroir net et sacré de l’infinie bonté, que [...] peut commencer notre travail post-conciliaire? Cette beauté de Marie Immaculée ne devient-elle pas pour nous le modèle qui nous inspire? Une espérance réconfortante? ». Et il concluait: « Nous, nous le pensons pour nous et pour vous; et c’est notre salut le plus élevé et, avec la grâce de Dieu, le plus valide! » Paul VI proclama Marie « Mère de l’Eglise » et lui confia pour l’avenir l’application féconde des dé

cisions conciliaires. Nous souvenant des nombreux

événements qui ont marqué les quarante ans qui viennent de s’écouler, comment ne pas revivre aujourd’hui les divers moments qui ont marqué le chemin de l’Eglise en cette période? La Madone a soutenu au cours de ces quatre décennies les Pasteurs et, en premier lieu, les Successeurs de Pierre dans leur ministère exigeant au service de l’Evangile; elle a guidé l’Eglise vers la compréhension fidèle et l’application des documents conciliaires. Pour cela, me faisant la voix de la communauté ecclésiale tout entière, je voudrais rendre grâces à la Très Sainte Vierge et m’adresser à Elle avec les mêmes sentiments qui animèrent les Pères conciliaires, qui consacrèrent précisément à Marie le dernier chapitre de la Constitution dogmatique Lumen gentium, en soulignant le lien inséparable qui lie la Vierge à l’Eglise.

Oui, nous voulons te rendre grâce, Sainte Vierge Mère de Dieu et notre Mère bien-aimée, pour ton intercession en faveur de l’Eglise. Toi qui, accueillant sans réserve la volonté divine, t’es consacrée de toutes tes forces à la personne et à l’oeuvre de ton Fils, enseigne-nous à garder dans notre coeur et à méditer en silence, comme Tu l’as fait, les mystè

res de la vie du Christ. Toi, qui as avanc

é jusqu’au Calvaire, toujours profondément unie à Ton Fils qui, sur la Croix, te donna comme mère au disciple Jean, fais que nous te sentions toujours proche de nous à chaque instant de notre existence, en particulier dans les moments sombres et d’épreuve.

Toi, qui, le jour de la Pentecôte, avec les Apôtres en prière, as imploré le don de l’Esprit Saint pour l’Eglise naissante, aide-nous à persévérer en suivant fidèlement le Christ. Avec confiance, nous tournons notre regard vers Toi, comme vers « un signe d’espérance assuré

e et de consolation devant le peuple de Dieu [...] en attendant la venue du jour du Seigneur » (n. 68). Partout dans le monde, les fidèles t’invoquent avec une prière insistante, Marie, afin que, exaltée dans le ciel parmi les anges et les saints, tu intercèdes pour nous auprès de ton Fils « jusqu’à ce que toute les familles des peuples, qu’ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens, ou qu’ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblées dans la paix et la concorde en un seul peuple de Dieu à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité » (n. 69). Amen

Maria Vergine

1 août, 2007

Maria Vergine dans Marie Vierge 621

http://www.rocciadibelpasso.it/marianelcorano.htm

Visages de la Vierge à Sainte-Marie-Majeure

31 juillet, 2007

 du site:

http://www.revue-kephas.org/02/1/Fux75-80.html

Visages de la Vierge à Sainte-Marie-Majeure

Pierre-Yves Fux *

 À Rome, promeneurs et pèlerins ne manquent pas de remarquer la multitude des madonnine, images de Marie intégrées dans les façades de presque chaque immeuble. La dévotion populaire semble ainsi plus vive pour la Vierge que pour ceux qui ont fait de Rome la capitale de la chrétienté : les Apôtres Pierre et Paul. Et à Rome, les sanctuaires consacrés à Marie sont nombreux : Santa Maria in Trastevere, Santa Maria in Aracoeli, Santa Maria sopra Minerva, Santa Maria degli Angeli, Santa Maria Antiqua, etc. Le principal d’entre eux est Santa Maria Maggiore, Sainte-Marie-Majeure — c’est aussi le plus accessible et souvent le premier ou le dernier que visitent les pèlerins venus en train : la gare centrale est toute proche. Cette basilique, l’une des quatre principales de Rome, a été entièrement restaurée dans les années qui précédèrent le Grand Jubilé.

 Sainte Marie aux Niege

Deux événements sont à l’origine de la construction de cette basilique. Le premier est un miracle survenu le 5 août 356 : une chute de neige au sommet d’une des sept collines de Rome et, durant la même nuit, le songe du pape Libère, qui ordonnera dès lors la construction de « Sainte-Marie-aux-Neiges ». Depuis, c’est le 5 août qu’est célébrée la fête de la dédicace de cette basilique, fête restée inscrite au calendrier universel de l’Eglise. Jadis, la commémoration solennelle de la Dédicace donnait lieu à une Messe durant laquelle, pour évoquer le miracle de la neige, on faisait tomber des hauteurs de la nef des myriades de pétales de fleurs blanches — la tradition revit aujourd’hui chaque 5 août et, dans la touffeur de l’été romain, les fidèles peuvent s’émerveiller de la naïve et poétique représentation des flocons miraculeux. La façade médiévale de la basilique illustre les épisodes de ce miracle, avec des mosaïques contemporaines du premier Jubilé, de cette année 1300 où Dante situe sa Divine Comédie. Il est aujourd’hui difficile de lire ces figures à partir de la rue, mais, depuis quelques années, la loggia construite en 1750 par-devant la façade est accessible au public. On voit alors de très près le moindre détail : le marbre blanc des flocons de neige, çà et là le rouge coq-de-roche, et l’or, partout, dans le ciel comme dans l’architecture géométrique compliquée des scènes terrestres — et enfin, le bleu aux multiples nuances dans les ailes des anges et sur la robe de Marie.

Marie, Mère de Dieu

 Trois générations après le miracle de la neige survient comme un second événement fondateur pour la basilique : le concile œcuménique d’Ephèse, qui définit et proclame en 431 le dogme de la maternité divine de Marie, Theotokos. À cette occasion fut reconstruit le majestueux édifice actuel où le culte n’a jamais cessé depuis. Le pape Sixte III avait fait apposer une inscription dédicatoire en vers, dont voici le début : Virgo Maria tibi Xystus nova tecta dicavi digna salutifero munera ventre tuo. Tu genitrix ignara viri te denique feta visceribus salvis edita nostra salus. (« Vierge Marie, à toi j’ai dédié, moi Sixte, une nouvelle demeure, digne hommage à tes entrailles qui nous ont porté le salut. Tu es une mère qui n’a pas connu d’homme, et finalement enceinte, tu as mis au monde, sans blessure à ta virginité, notre salut. ») Si cette inscription n’a perduré que jusqu’au XVIe siècle, les murs de briques et les colonnades de marbre sont restés les mêmes, et l’or des mosaïques antiques continue d’étinceler sur le grand arc triomphal qui marque la fin de la vaste nef et surplombe l’autel majeur. Sur cet arc sont représentés les mystères de l’Incarnation et de la Nativité du Christ. Les scènes narrées dans les panneaux successifs de cette grande mosaïque sont familières et en même temps étranges, par certains détails qui trahissent leur antiquité : la dignité de Marie est exprimée par son vêtement d’or ou de pourpre, celui d’une impératrice romaine, mais elle n’a pas d’auréole — contrairement à Hérode, qui porte ce qui n’était alors, dans les représentations figurées, qu’un symbole de pouvoir, non de sainteté !

Marie de Bethléem

Au bas de l’arc triomphal sont esquissées deux villes entourées de murailles dorées, avec l’inscription de leur nom : Jérusalem, dont on peut reconnaître la rotonde du Saint-Sépulcre, et Bethléem. Ces villes ne font pas qu’évoquer le début et le terme de la vie terrestre du Christ : à elles deux, elles évoquent l’universalité du salut. Jérusalem représente l’ancienne Alliance et le salut pour les Juifs prêché par saint Pierre; Bethléem, c’est la Nouvelle Alliance, le salut pour toutes les autres nations, annoncé par saint Paul. Les deux Princes des Apôtres meurent martyrs à Rome, qui devient le symbole et le creuset de l’universalité et de l’unité du christianisme. Cité de Pierre et de Paul, Rome est à la fois une Bethléem et une Jérusalem. Ce message est répété dans bien des sanctuaires romains, et les mosaïstes du XIIe siècle reproduiront dans plusieurs églises, dont Saint-Clément, les représentations antiques des deux villes de Terre Sainte de part et d’autre de l’arc triomphal. Pour les Romains et pour les Romées, pèlerins venus dans la Ville éternelle, Sainte-Marie-Majeure est avant tout une Bethléem. La Jérusalem romaine est à chercher dans l’église Sainte-Croix-en-Jérusalem, construite dans les murs mêmes du palais de l’impératrice-mère Hélène, qui y avait apporté les reliques de la Passion. À Sainte-Marie-Majeure sont conservées les reliques du bois de la crèche, exposées sous l’autel principal. C’est aussi dans cette basilique que reposeraient saint Matthieu, l’Evangéliste qui raconte l’adoration des Mages, et saint Jérôme, qui traduisit la Bible en latin dans une grotte de Bethléem. La présence à Rome de la relique de la crèche est évoquée dans l’inscription « parlante » gravée sur le socle d’un obélisque tout proche. Le pape Sixte-Quint, qui l’a érigé derrière l’abside de la basilique, au XVIe siècle, fait dire au monument, prélevé sur un mausolée antique : « J’honore, très joyeux, le berceau du Christ, Dieu vivant pour l’éternité, moi qui étais asservi, malheureux, au sépulcre d’Auguste, un mort » (Christi Dei in æternum viventis cunabula laetissime colo, qui mortui sepulcro Augusti tristis serviebam). Saint François d’Assise fut l’un des premiers à faire honorer le berceau du Christ : un soir de Noël, à Gubbio, en Ombrie, il avait créé une crèche vivante. Depuis, dans toutes les régions du monde, la crèche est devenue inséparable de la célébration de Noël. L’une des crèches les plus anciennes, de peu postérieure aux temps du Poverello, se trouve encore aujourd’hui à Sainte-Marie-Majeure. Les statues de marbre de l’oratoire de la crèche ont été placées dans une crypte, sous le tabernacle monumental de la grande chapelle construite par Sixte-Quint (à droite de l’autel majeur). Le sculpteur Arnolfo di Cambio est l’auteur des statues du prophète Isaïe et du roi David, que l’on voit en entrant dans la crypte. Là, autour de la Vierge à l’enfant (refaite en marbre au XVIe siècle) se trouvent les autres figures de la crèche réalisées par Arnolfo di Cambio : Joseph, les trois Mages, l’âne et le bœuf. C’est dans l’antique chapelle de la crèche que le jour de Noël 1075 les hommes de l’empereur Henri IV tentèrent l’arrestation du Pape Grégoire VII, alors qu’il y disait la Messe. Le peuple romain s’opposa à cette voie de fait et libéra son évêque, qui put retourner dans la chapelle et achever la célébration. L’empereur avait cru pouvoir déposer le Pape — en 1077, il ira à Canossa, en pénitent, demander un pardon et une réconciliation qui seront accordés… ce qui ne l’empêchera pas de reprendre la lutte et, finalement, d’imposer à Grégoire VII un exil où il mourra, en 1085.

Marie, fille éminente de Sion

 Une autre Vierge à l’enfant est esquissée sur un vitrail moderne, dans le mur de façade de la basilique. Jean-Paul II a voulu y faire représenter Marie, « fille éminente de Sion », filia excelsa Sion. Marie, fille de cette Jérusalem figurée à l’autre extrémité de la nef, sur l’antique mosaïque, face à Bethléem. Jésus est né à Bethléem, Marie est née à Jérusalem, tout près du Temple (là où se trouve la basilique Sainte-Anne). Le vitrail de Sainte-Marie-Majeure est exceptionnel, à plus d’un titre. C’est, avec la colombe de l’Esprit-Saint, dans la basilique vaticane, le seul vitrail figuratif à se trouver dans les basiliques majeures de Rome, et c’est l’un des rares éléments contemporains dans le décor des sanctuaires de la ville. Ce vitrail constitue aussi un signe éclatant de la pacification des relations entre christianisme et judaïsme, durant la fin du XXe siècle, en particulier par la volonté des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Trônant au-dessous du vol de la colombe de l’Esprit, la Vierge à l’enfant est flanquée des symboles de l’ancienne et de la nouvelle Alliances : à droite de Marie, la Torah et la Menorah, les tables de la Loi et le chandelier du Temple; de l’autre côté, les symboles de l’Eucharistie (calice et hostie) et de la Croix. Marie, rejeton d’Abraham, mère de Jésus-Christ, est celle qui unit les deux Alliances. Fille de Jérusalem, elle a vu le jour et quitté cette vie dans la Ville sainte, où les basiliques Sainte-Anne, de la Dormition et de l’Assomption sont là pour nous le rappeler. Le chandelier à sept branches dessiné aujourd’hui sur ce vitrail, dans la lumière de Rome, répond étrangement à sa figuration sculptée sur l’arc de Titus, à l’entrée du Forum : son triomphe parachevait la ruine du Temple, prédite et pleurée par le Christ sur les flancs du mont des Oliviers. L’ancienne Alliance n’est pas abolie, mais accomplie : les symboles juifs deviennent aussi des symboles chrétiens, et la Rome victorieuse et pacifiée s’incline devant la Jérusalem du Ciel. Les images du Calice eucharistique et de la Croix, qui sont comme les pendants des symboles de la Loi et du Temple, marquent cet accomplissement dans le Corps que Marie porta en son sein et que, trente ans plus tard, elle reçut, inanimé, défiguré, décroché de l’instrument de son supplice.

Marie, Reine du Ciel

Ce vitrail circulaire exalte Marie qui trône avec l’Enfant divin sur ses genoux. Exactement en face, à l’autre extrémité du sanctuaire, dans le creux de l’abside, se trouve un autre cercle, qui entoure la grande image de Marie assise aux côtés du Christ-Roi en train de la couronner. À Rome les grandes basiliques ne sont pas orientées vers le Levant, mais « occidentées ». C’est donc à l’est que se trouve l’entrée — du côté de Jérusalem, où l’on voit les racines du mystère marial, sur le vitrail moderne; à l’ouest, au Couchant, le regard contemple l’aboutissement de ce mystère dans l’éternité. La belle mosaïque date de la fin du XIIIe siècle et illustre le dernier des mystères glorieux du Rosaire, celui du Couronnement de Marie au Ciel, qui suit son Assomption. Un mystère dont l’Ecriture ne dit rien d’explicite et au sujet duquel Papes et Conciles sont restés presque muets, mais un mystère qui concerne toute l’humanité, toute la Création ainsi exaltée dans son membre le plus éminent, dans la filia excelsa Sion. La liturgie et les artistes chrétiens le disent, jusque dans la légende de cette mosaïque : Maria Virgo assumpta est ad ethereum thalamum in quo rex regum stellato sedet solio. Exaltata est sancta Dei genitrix super choros angelorum ad celestia regna. (« La Vierge Marie a été portée jusqu’à la chambre nuptiale céleste, où le Roi des Rois siège sur son trône étoilé — La sainte Mère de Dieu a été exaltée au-dessus des chœurs angéliques jusqu’aux royaumes célestes »). Marie, Salut du Peuple de Rome Les deux images de Marie et de son Fils en gloire semblent se répondre, de part et d’autre du sanctuaire et par-dessus sept siècles d’histoire humaine. Il est une autre image qui, de manière plus concrète, surpasse en dévotion toutes celles — marbres, bronzes, mosaïques, peintures, de toutes époques — qui ornent la basilique et y sont vénérées : l’icône de Marie, salus populi Romani, « sauvegarde du peuple romain ». Elle est conservée dans une grande chapelle à gauche du chœur. Si les historiens y voient les caractères d’une image médiévale, de type « romain orientalisant », la tradition en fait une œuvre de saint Luc, l’Evangéliste, médecin et peintre, qui aurait représenté là la Mère de Dieu d’après nature ou de mémoire, avec l’aide des anges. Innombrables sont les pèlerins qui durant des siècles ont élevé leurs yeux vers cette icône et fait monter leurs prières vers Marie, salus populi Romani et protectrice, aussi, des pèlerins. Cette icône et quelques autres furent aussi portées en procession à travers la ville, tradition que Jean-Paul II eut à cœur de restaurer, à l’occasion de solennelles et émouvantes liturgies nocturnes sur la place Saint-Pierre. Marie, Reine de tous les Saints Marie est Regina Sanctorum omnium, et la grande basilique romaine qui lui est consacrée a déjà été visitée, pendant plus d’un millénaire et demi, par des foules innombrables de pèlerins, de saints du calendrier et des saints inconnus de la Toussaint. C’est aussi cela, la richesse du pèlerinage romain : non pas seulement la visite au « centre » de la chrétienté autour des tombes apostoliques, mais aussi l’insertion de soi et de ses prières dans la chaîne de ceux qui ont fréquenté ces lieux et ont vécu dans la même fidélité, pour la même espérance, et de la même charité. C’est à Sainte-Marie-Majeure que fut ordonné prêtre saint Méthode, futur évangélisateur des Slaves; c’est là aussi que saint Ignace de Loyola célébra sa première Messe, le jour de Noël de l’an 1538; c’est là enfin que repose la dépouille de saint Pie V, jusqu’à nos jours très vénérée des Romains. Ce Pape qui eut la tâche délicate de faire appliquer la Réforme voulue par le Concile de Trente en publiant Catéchisme, Bréviaire et Missel romains fut aussi le dominicain mystique qui, même élu sur le siège de Pierre, aimait à se retirer dans le calme du couvent de Sainte-Sabine, sur l’Aventin, et tint à garder sa robe blanche de Frère prêcheur — dès lors, les Papes seront vêtus de blanc et non, comme auparavant, de rouge. Hier, aujourd’hui et toujours… Fille éminente de Sion, Sauvegarde du peuple romain et Reine de tous les Saints, la Mère de Dieu sera et est déjà, dans l’éternité, Reine sur le trône du Christ. À tous ces titres, Marie médiatrice est là pour intercéder, maternelle et chaleureuse — c’est ainsi qu’apparaît aux fidèles d’hier et d’aujourd’hui la basilique elle-même, moins monumentale et à bien des égards moins froide que ne peuvent le sembler les autres basiliques majeures de Rome : Saint-Pierre, Saint-Paul et la cathédrale de Rome et du monde, Saint-Jean-de-Latran. La basilique Sainte-Marie-Majeure est ouverte sans interruption du matin à 7h30 au soir à 19h00. Les Messes y sont célébrées, y compris en semaine, presque à toutes les heures du matin et de la fin de l’après-midi. Que le visiteur n’oublie pas de se rendre, à deux pas de là, dans la belle basilique Sainte-Praxède, Santa Prassede, avec sa très ancienne chapelle Saint-Zénon toute en mosaïques, qui abrite aussi la colonne de la Flagellation. Pierre-Yves Fux * Ancien membre de l’Institut suisse de Rome, diplômé de l’Ecole vaticane de paléographie, P.-Y. Fux a soutenu en 1997 une thèse de doctorat consacrée au poète latin Prudence. À l’occasion du Jubilé, il a publié Les Portes saintes aux éditions Ad Solem (1999).

16 juillet – ND du Mont Carmel

16 juillet, 2007

du site: 

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/16.php

16 juillet

ND du Mont Carmel

Historique

Les religieux du Carmel, appelés à leur origine les Ermites de Sainte Marie du Mont-Carmel[1] (premier ordre à porter officiellement dans les bulles pontificales le nom de Marie) ne séparaient pas le service du Seigneur de celui de la Vierge Marie sa Mère. En Marie, les Carmes voyaient leur Sœur, à cause de sa virginité, et leur Mère qui avait donné vie à leur Ordre ; ainsi professaient-ils le culte de Marie, l’imitation de Marie et la consécration totale à Marie.

Le chapitre général que les Carmes tinrent à Messine, en 1259, promulgua des constitutions pour « l’ampliation de l’office divin » à partir de quoi Sibert de Beka (provincial d’Allemagne) composa un nouvel ordinal qui fut approuvé par le chapitre général de Londres, en 1312. Les Carmes célébraient déjà solennellement, comme toute l’Eglise latine, les quatre principales fêtes de la Vierge (Nativité, Purification, Annonciation, Assomption) mais, outre qu’ils accordaient plus de solennité que d’autres à l’Annonciation, ils célébraient solennellement la messe en commémoration de la Vierge Marie chaque samedi libre (usage que l’Eglise romaine connaît dès le X siècle) ou, à défaut, un autre jour libre de la semaine ; aussi, de même que les Cisterciens, ils célébraient chaque jour une messe en l’honneur de Notre-Dame. Les Carmes qui prétendront, au XIV° siècle, avoir été fondés par le prophète Elie, n’imaginaient pas avoir une autre fête patronale qu’une fête de la Vierge et, comme le Mont-Carmel est assez proche de Nazareth, ils semblent avoir d’abord choisi l’Annonciation à quoi d’ailleurs sont consacrés la plupart des couvents qu’ils fondèrent en Europe ; ils firent aussi, plus tard, le choix de l’Immaculée Conception (1340) ou de l’Assomption (1367).

A la fin du XIV° siècle, les Carmes firent une fête olennelle (16 juillet) pour commémorer les faveurs qu’ils avaient reçues par l’intercession de Notre-Dame[2], dont les premières traces se rencontrent en Angleterre[3]. En 1585, Sixte Quint accorde un office entièrement propre dont l’hymne est l’Ave Maris Stella. La messe actuelle du missel romain, dite « Gaudeamus », est celle du missel imprimé à Rome en 1587 ; en 1726, Benoît XIII étend la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à l’Eglise universelle.

[1] En 1247, ils reçoivent officiellement le nom de Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.

[2] Le Bienheureux Simon, cassé de vieillesse, affaibli par l’austérité de sa vie pénitente, passait très-souvent les nuits en prières, gémissant dans son cœur des maux dont ses frères étaient affligés. Il arriva qu’un jour étant en prières, il fut comblé d’une consolation céleste, dont il nous fit part, en communauté, comme il suit : « Mes très-chers frères, béni soit Dieu, qui n’a pas abandonné ceux qui mettent en lui leur confiance et qui n’a pas méprisé les prières de ses serviteurs. Bénie soit la très-sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressouvenant des anciens jours et des tribulations dont le poids a paru trop lourd et trop accablant à quelques-uns d’entre vous (ne faisant pas assez d’attention que ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, doivent s’attendre à souffrir la persécution), vous adresse aujourd’hui, par mon ministère, des paroles de consolation, que vous devez recevoir dans la joie du Saint-Esprit. Je prie cet Esprit de vérité qu’il dirige ma langue, afin que je parle convenablement, et que je manifeste avec la plus exacte fidélité l’œuvre de Dieu, et la faveur que nous avons reçue du Ciel. Lorsque j’épanchais mon âme en la présence du Seigneur, moi qui ne suis que cendre et poussière, et que je priais avec toute confiance la Vierge sainte, ma Souveraine, que puisqu’elle avait daigné nous honorer du titre spécial de Frères de la bienlieureuse Vierge Marie elle voulut aussi se montrer notre mère, notre protectrice, en nous délivrant de nos calamités, et en nous procurant de la considération et de l’estime, par quelque marque sensible de sa bienveillance, auprès de ceux qui nous persécutaient, lorsque je lui disais avec de tendres soupirs : ‘ FIeur du Carmel, Vigne fleurie, splendeur du Ciel, ô Mère-Vierge incomparable ! ô Mère aimable et toujours Vierge, donnez aux Carmes des privilèges de protection, Astre des mers ! ’ la bienheureuse Vierge m’apparut en grand cortège, et tenant en main l’habit de l’Ordre, elle me dit : ‘ Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre, comme le signe distinctif et la marque du privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel ; c’est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d’une paix et d’une protection spéciale jusqu’à la fin des siècles. Ecce signum salutis, salum in periculis. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera préservé des feux éternels.’ Et comme la glorieuse présence de la Vierge sainte me réjouissait au-delà de tout ce qu’on peut se figurer, et que je ne pouvais, misérable que je suis, soutenir la vue de sa majesté, elle me dit, en disparaissant, que je n’avais qu’à envoyer une députation au pape Innocent, le vicaire de son Fils, et qu’il ne manquerait pas d’apporter des remèdes à nos maux » (16 juillet 1251 : témoignage du R.P. Pierre Swayngton, compagnon, secrétaire et confesseur de saint Simon Stock, troisième prieur général latin de l’Ordre des Carmes).

[3] « Calendrier Astronomique » de Nicolas de Lynn, en 1386 ; « Bréviaire » de Zimmerman, en 1399 ; « Missel » des Carmes de Londres, en 1393 ; « Missel » de Kilcornic, en 1458.

Ave Maris Stella
Par Honorat de Bueil, marquis de Racan (1589-1670)

O la plus claire des étoiles,
Qui parut au travers des voiles
Dont la nuit du péché nous offusquait les yeux,
Reçois nos vœux et nos suffrages
Et nous sauve de ces orages
Au port que tes bontés nous préparent aux cieux.

Si la créance trop légère
Qu’eut Eve à la voix mensongère
Nous avait tous rendus esclaves des enfers,
Ta foi, par un contraire échange, Croyant aux paroles de l’ange, Brisa de nos aïeux les prisons et les fers.

O bel astre, fais que ta flamme
Puisse encore éclairer mon âme
Dans l’asile où Jésus nous conduit au trépas ;
Chasse l’ennemi qui nous menace
Et fais que le fruit de sa grâce
Nous donne au ciel la gloire et la paix ici-bas.

Si jadis tes chastes entrailles
Contenaient ce Dieu des batailles
Dont le pouvoir s’étend du nord jusques au sud,
Usant de ton pouvoir de mère,
Apaise la juste colère
Du fils que dans tes flancs ta seule foi conçut.

Vierge chaste, Vierge féconde,
Fais que nous puissions en ce monde
Conserver la blancheur de notre pureté,
Et qu’en suivant ta sainte vie,
Notre âme, dans le ciel ravie,
Te puisse encore suivre en l’immortalité.

Gloire au Père dont la puissance
Est le support de l’innocence !
Gloire au Fils dont le sang fut répandu pour nous !
Gloire à l’Esprit qui nous inspire
L’amour dont notre âme soupire
Jusqu’à ce qu’elle soit unie à son époux.

Très douce Vierge,

11 juillet, 2007

du site:

http://www.ayletmarcharbel.org/priere69.htm

Très douce Vierge,

Ayez mémoire et souvenance,

Très douce Vierge,

Que vous êtes ma Mère et que je suis votre fils ;

Que vous êtes puissante

Et que je suis un pauvre homme vil et faible.

Je vous supplie,

Très douce Mère,

Que vous me gouverniez et me défendiez

Dans toutes mes voies et actions.

Ne dites pas,

Gracieuse Vierge,

Que vous ne pouvez ;

Car votre bien-aimé Fils

Vous a donné tout pouvoir,

Tant au ciel comme en la terre.

Ne dites pas que vous ne devez ;

Car vous êtes la commune Mère

De tous les pauvres humains

Et particulièrement la mienne.

Si vous ne pouviez,

Je vous excuserais disant :

Il est vrai qu’elle est ma mère

Et qu’elle me chérit comme son fils,

Mais la pauvrette manque d’avoir et de pouvoir.

Si vous n’étiez ma Mère,

Avec raison je patienterais disant :

Elle est bien assez riche pour m’assister ;

Mais hélas, n’étant pas ma mère, elle ne m’aime pas.

Puis donc,

Très douce Vierge,

Que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante,

Comment vous excuserais-je

Si vous ne me soulagez

Et ne me prêtez votre secours et assistance ?

Vous voyez,

Ma Mère,

Que vous êtes contrainte d’acquiescer

À toutes mes demandes.

Pour l’honneur et la gloire de votre Fils,

Acceptez-moi comme votre enfant,

Sans avoir égard à mes misères et péchés.

Délivrez mon âme et mon corps de tout mal

Et me donnez toutes vos vertus,

Surtout l’humilité.

Enfin,

Faites-moi présent de tous les dons,

Biens et grâces,

Qui plaisent à la Sainte Trinité,

Père, Fils et Saint-Esprit.

Ainsi soit-il.

Saint François de Sales (1567-1622)

Prière du Temp present – à la Vierge Marie

4 juin, 2007

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/prieres/priere_1.html#Campinas

Prière du Temp present

Journée de ta grâce, journée de ton amour.
Ainsi, Seigneur, il me faut à la fois vivre chacune de mes journées et l’accepter comme ta journée.

Mais par quels moyens, mes journées humaines
Peuvent-elles devenir tes journées ?
Toi seul, ô mon Dieu, tu peux me fournir ce moyen.
Ni la crainte, ni aucune puissance de l’âme, ni même la mort ne m’éviteront de me perdre dans les choses du monde ;
Seul ton amour me libérera :
L’amour pour toi, l’unique but de toutes choses,
L’amour pour Toi, qui te suffis à toi-même et qui seul peux combler nos désirs….

En t’aimant, je retrouve ce qui était perdu ;
Tout redevient chant de louange et d’action de grâces à l’adresse de ton infinie majesté.
Ce qui était divisé, ton amour le ramène à l’unité ;
Ce qui était répandu, tu le ramasses en Toi ;
Ce qui était devenu purement extérieur, ton amour le fait rentrer
« à l’intérieur ».

Mais cet amour qui accepte la vie quotidienne telle qu’elle se présente, qui transforme pourtant chacune de mes journées humaines en une journée de grâce pour la faire aboutir à Toi,
Cet amour, Toi seul tu peux m’en faire don.

Je n’ai qu’une prière à balbutier :
Accorde-moi le don le plus banal et le plus merveilleux qui soit :
Touche mon cœur par ta grâce, accorde-moi ton amour.

Permets qu’en usant des choses de ce monde, dans la joie ou la douleur,
J’arrive à travers elles, à te comprendre et à t’aimer…
Afin qu’un jour, toutes mes journées aboutissent
A l’unique jour de ta vie éternelle.
Karl Rahner

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