Archive pour la catégorie 'Marie Vierge'

Marie « Salus Infirmorum » pourquoi « Immaculée Conception »

11 février, 2008

du site:

http://www.healthpastoral.org/text.php?cid=328&sec=4&docid=1&lang=fr

 

Marie « Salus Infirmorum » pourquoi « Immaculée Conception »

 

« En la Fête de Notre-Dame de Lourdes, dont le Sanctuaire au pied des Pyrénées est devenu le temple de la souffrance humaine —comme Elle, au Calvaire où se dresse la Croix de son Fils— nous nous approchons des croix, faites de la douleur et de la solitude de tant de frères et sccurs que nous voulons réconforter, dont nous voulons partager la souffrance pour la présenter au Seigneur de la vie, en communion avec toute l’Église.

Que la Vierge Marie « Salut des Infirmes » et « Mère des Vivants » soit notre secours et notre espérance… »[1]

La décision du Saint-Père de fixer la célébration de la Journée Mondiale du Malade en la fête de Notre-Dame de Lourdes, n’est pas à chercher au plan sentimental, nous sommes invités à en découvrir le fondement théologique.

La confiance en Marie « Salus Infirmorum » et « Mère des Vivants » nous révèle que pour le Saint-Père, Lourdes est le signe constant de l’irruption dans notre histoire de Peuple en marche, de Marie dans son Immaculée Conception. La Vierge Immaculée a été voulue par Dieu dans son infinie Bonté, afin « …que de même qu’une femme avait contribué à donner la mort, une femme servit à donner la vie… (Marie) a donné au monde la Vie meme qui renouvelle tout et elle a été enrichie par Dieu de dons correspondant à une si haute fonction ».[2]

« Si la Mère de Jésus, déjà glorifiée en son corps et en son âme, est l’image et le commencement de ce que sera l’Eglise, en sa forme achevée, au siècle à venir, eh bien! sur la terre, jusqu’à l’avènement du Jour du Seigneur, Elle brille, devant le Peuple de Dieu en marche comme un signe d’espérance certaine et de consolation » [.3].

Marie est « Salus Infirmorum » parce que, Immaculée dans sa Conception.Ainsi, depuis touieurs

Dans la communauté des croyants, la Vierge Immaculée a été vénérée et aimée depuis les époques les plus reculées, même si ce titre ne lui a été décerné que dans les siècles qui suivirent.

A Rome, dès la seconde moitié du 3 siècle, la Vierge Marie est saluée ainsi: « Auxilium et solamen nostrae infirmitatis » [4]. Le Pape Etienne l.er, écrivant en 256, à l’éveque de Leòn et Astorga, Mgr Basilide, souligne que « ante lavacrum salutare lapsi omnes sunt et quidem primum fideles absolvuntur Passione Cristi, dei meritis beatae Deiparae: illead unitatem filiorum Dei reduci, haec vero sanitatem ac uniuscuisque sanctitatem redonat ».[5] C’est ainsi que certains Pontifes s’exprimèrent dans les siècles suivants. [6]

Chez les Pères de l’Eglise Latine et de l’Eglise Orientale, sans que la doctrine de l’Immaculée Conception [7] soit encore bien approfondie, nous trouvons Marie, Mère de Dieu, « pleine de grace » (Lc 1, 28), veillant sur la santé de l’homme. [8]

Pierre Chrysologue affirme que « …la Vierge est devenue vraiment la Mère des vivants par grace, Elle qui fut la mère de ceux qui par nature étaient voués à la mort » [9].

Au 5 siècle, Sedulius écrit ceci: « Une seule femme a suffi pour ouvrir la porte d’entrée dans la mort; mais aussi c’est grace à une seule femme que s’est ouverte la voie qui mène à la vie ». [10]

Et dans une de ses hymnes, Venance Fortunato célèbre Marie: « O beauté merveilleuse, o femme, toi qui es l’image du salut, toute puissante, en raison du fruit que tu as engendré, toi qui nous ravis par ta virginité; par toi le salut du monde nous a été donné, il est venu restaurer le genre humain qu’Eve la superbe, avait mis au monde ». [11]

Et avec Fulgence de Ruspe, un des Pères Latins: « …la bonté de Dieu a mis en oeuvre ce plan pour racheter le genre humain: par un homme, né de la femme, la vie a été restituée au genre humain ». [12]

Quelle abondance de textes dans les écrits des Pères de l’Eglise Orientale et dans la Liturgie! Ecoutons Cyrille de Jérusalem: « Par Eve nous est venue la mort; il fallait que d’une Vierge, et d’une vierge seule, nous vienne aussi la vie… ». [13]

Puis du Pseudo Grégoire de Nysse: « …par la Vierge très Sainte a fleuri l’arbre de la vie et de la grâce… La Sainte Vierge est. en effet, devenue source de vie pour nous tous… En Marie seule, Immaculée et toujours Vierge, fleurit pour nous le bourgeon de la vie, car elle seule, fut si pure dans son corps et dans son ame, qu’elle put répondre en toute sérénité à l’ange… ».[14]

Et avec Romain le Mélode: « Joachim et Anne furent délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Eve, de la corruption de la mort, o Immaculée, par ta nativité. C’est elle que ton peuple fête aujourd’hui, lui qui, racheté de l’esclavage du péché, t’acclame ainsi « La stérile engendre la Mère de Dieu, mère nourricière de notre vie »". [15]

Procole de Constantinople s’exclame: « Eve a été restituée… Aussi nous te disons « Bénie es-tu entre toutes les femmes » (Lc 1, 42), toi seule qui as su guérir la douleur d’Eve, toi seule, qui as essuyé les larmes de la tourmentée ». [16]

La Liturgie de l’Eglise Orientale du l.er au 4 siècle est riche en textes, en voici quelquesuns: « Avec Eve, la corruption, avec Toi, l’incorruptibilité; par Eve, la mort, par toi, au contraire, la vie… Le Médecin, Jésus, par toi, nous a été donné pour nous guérir tous et nous sauver, lui, le Seigneur!… Salve, Immaculée et Sainte, salve rempart du monde… ». [17]

« Immaculée, Mère du Christ, gloire des orthodoxes, nous te magnifions… Tu es la Vie, o toute Chaste, toi qui as donné la vie à ceux qui te louent… » [18]. « Ave, par toi la souffrance disparait.. Ave, trésor inépuisable et vie… Ave, toi le remède de mon corps… Ave, salut de mon ame » [19]. « …0 Vierge, jeune fille immaculée, sauve ceux qui cherchent en toi leur refuge » [20].

« Immaculée, Mère du Christ (…) toi qui nous accordes ta protection, toi qui nous libères par ton intercession des périls, nous qui sommes protégés en tout temps par la croix de ton Fils, nous te magnifions comme il se doit, en toute piété… Notre refuge et notre force, c’est toi, 0 Mère de Dieu, secours tout puissant pour le monde. Par ta prière, protège tes serviteurs de tout danger, o toi seule la bénie! » [21].

Concluons notre tour d’horizon sur ces témoignages des premiers siècles de l’Eglise, par un tropaire du recueil des hymnes grecques: « Très Sainte Mère de Dieu, ne m’abandonne pas durant ma vie, ne me confie à aucune protection humaine, toi seule, prends soin de moi et aie pitié de moi » [22].A Lourdes aujourd’hui

Jeudi ll Février 1858, à Lourdes, la Vierge Marie confie à la petite Bernadette Soubirous, un message d’espérance et de lumière pour l’humanité souffrante et malade dans son esprit et dans son corps. Jeudi 11 Février 1993 —c’est aussi un jeudi— le Pape envoie à Lourdes son Représentant Spécial, le Cardinal Fiorenzo Angelini, pour la célébration de la Première Journée Mondiale du Malade. Coincidence?… non! Délicatesse de Dieu qui ponctue ses choix. Signe qui nous invite à remarquer combien la parole inspirée du Saint-Père est en conformité avec le Message de la Belle Dame de la Grotte de Massabielle.

Des conversations de Bernadette avec la céleste apparition, ce qui nous touche davantage est le mode de relation de la Vierge Marie avec l’enfant: « Elle me regardait comme une personne. Elle me vonvoyait. Elle me parlait en dialecte » [23]. Quelle leçon étonnante, venue du Paradis! Toutes les créatures humaines, même les plus simples et le plus incultes, ont droit au respect dû à la personne. Et c’est précisément ce leitmotiv que le Saint-Père reprend dans la Lettre institutionnelle de la Journée Mondiale du Malade [24] et dans le Message en vue de sa Première Célébration [25].

Le Pape, qui dès le premier instant de son ministère de Pasteur a mis l’Homme au coeur de son enseignement, prête sa voix aux isolés et aux souffrants, exigeant pour chacun le respect et la considération due à la personne, intouchable dans ses droits inaliénables.

Pénitence et prière pour les pécheurs, c’est le message de la Vierge à Bernadette. Elle lui fait éprouver tout le poids de la Passion de son Fils. Durant l’apparition du 25 février, elle en ressent les effets. Marie Paihles, qui était à ses cotés, confiera ceci: « Il semblait qu’elle portait toutes les souffrances du monde! » [26]. Bernadette porta dans son corps, jusqu’à sa mort, les souffrances de la Passion, invisibles mais lancinantes. « Je suis moulue comme un grain de blé » dira-t-elle, un jour, à la fin de sa vie [27].

Et Jean-Paul II déclare dans la Lettre institutionnelle: « Lourdes (…) est à la fois le lieu et le symbole de l’espérance et de la grâce sous le signe de l’acceptation et de l’offrande de la souffrance salvifique ». Elle est le lieu où retentit ce message de « L’amour plus fort que la mort » comme le proclame la XV station du Chemin de la Croix, lorsque la pierre fut renversée au matin de la Résurrection.

Au cours de son homélie, en la Basilique Saint Pie X, le 11 février au matin, en présence de 25.000 pèlerins, le Cardinal Représentant Spécial du Pape demandait « que cette Journée soit celle du renouvellement de nos promesses baptismales, qui se résument en la volonté réaffirmée de suivre le Christ en toute fidélité « Lui qui est venu pour servir et non pour être servi » (Mc 20, 28) e pour guérir toute maladie du corps et de l’esprit ».

L’eau qui jaillit du rocher de Massabielle, indiquée par la belle Dame à Bernadette, est « signe du Christ, du coté duquel, jaillirent l’eau et le sang qui nous purifient de notre péché. C’est dans le rappel de notre Baptême et dans la célébration de la Réconciliation que cette eau acquiert son sens plénier » [28]. Le Missel Paroissial de Lourdes proposait pour la Célébration eucharistique de ce jour, la lecture de ce passage de la Passion, Bernadette l’ignorait. La Très Sainte Vierge l’avait amenée à représenter et à vivre la Passion de son Fils pour les pécheurs.

Ce sera au jour de l’Annonciation, le jeudi 25 Mars, que la Dame vêtue de blanc avec une ceinture bleue et une rose jaune sur les pieds, de la meme couleur que son chapelet, révélera son nom « QUE SOY ERA IMACOLADA CONCEPCIOU ».

Comment ne pas penser à un choix déterminé en vue d’établir une relation entre le moment de l’Incarnation en son etre « rempli de grace » et sa venue à Lourdes au milieu d’un Peuple en marche, épuisé, découragé, malade, en déroute?

Des foules immenses de pèlerins sont venues, au cours de ces 135 années, en cette « Cité du oui à la volonté de Dieu » pour implorer la lumière, l’espérance, la santé du corps et de l’âme.

A Lourdes, nous avons reçu la confirmation que Marie est Santé des Infirmes parce qu’Immaculée Conception.

P. Felice Ruffini, M.I.
Sous-Secrétaire du Conseil Pontifical
pour la Pastorale des Services de la Santé.

 

Marie, nouveau mont Sinaï où Dieu descend

9 février, 2008

du site: 

http://www.mariedenazareth.com/526.0.html?&L=0

 

Marie, nouveau mont Sinaï où Dieu descend

La Tradition chrétienne possède une série importante de textes où la Vierge est comparée à un mont en général, et certains saluent en Marie le nouveau mont Sinaï.

Romanos le Mélode écrit (+ 560) : « moi, le doux, je suis enfin descendu des cieux, comme la manne, non plus sur le mont Sinaï, mais dans ton sein. » [1 ] Jacques de Saroug (+ 521), lui, compare le sein de Marie

à lombre de lEsprit Saint au Sinaï recouvert de la nuée.[2 ] « Quand Moïse annonça au peuple que le Sublime devait descendre, à peine furent-ils purifiés que le Père descendit alors sur la montagne ; ainsi le veilleur (Gabriel) apporta lannonce à la fidèle (Marie) et, à peine leut-elle entendue quelle se prépara ; ainsi habita-t-il en elle. » [3 ]
En saint Ephrem (+ 373), on peut lire:
« Comme la montagne du Sinaï je tai reçu, pourtant je nai pas été brûlée par ton feu violent, car tu as dissimulé ce feu qui est le tien pour quil ne me nuise pas ; et ta flamme na pas brûlé, alors que les séraphins ne peuvent regarder. » [4
]

Il faudrait encore citer André de Crête et dautres auteurs

Pourquoi ces auteurs ont-il salué en Marie le nouveau Sinaï ? Les racines de ce parallèle se trouvent dans la Bible.

Au mont Sinaï, l’Ancienne Alliance fut ratifiée

Les auteurs de ce grand événement furent :

  1. Dieu,

  2. Moïse,

  3. le peuple.

  4. Dieu, par l

intermédiaire de Moïse, parla aux tribus dIsraël en manifestant son projet d’établir avec elles un lien très particulier fondé sur laccueil de sa Loi. Et le peuple instruit par Moïse répondit de façon unanime :

« Moïse alors monta vers Dieu. Yahvé l’appela de la montagne et lui dit: « Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, tu déclareras aux Israélites: Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigles et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi.

Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux Israélites. » Moïse alla et convoqua les anciens du peuple et leur exposa tout ce que Yahvé lui avait ordonné, et le peuple entier, d’un commun accord, répondit: « Tout ce que Yahvé a dit, nous le ferons. » Moïse rapporta à Yahvé les paroles du peuple. » (Exode 19,3-8)

« Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de Yahvé et toutes les lois, et tout le peuple répondit d’une seule voix ; ils dirent: « Toutes les paroles que Yahvé a prononcées, nous les mettrons en pratique. » » (Exode 24,3)

A partir de ce jour, Dieu devint lEpoux dIsraël, et Israël épouse de Dieu. (cf. Ez 16,8)

A Nazareth aussi, comme déjà au Sinaï…

Nous avons trois acteurs :

  1. Dieu,

  2. lange,

  3. Marie.

  4. Dieu, par l

intermédiaire de lange Gabriel, fait connaître à Marie la tâche quil allait lui assigner : devenir mère de son Fils divin, en lequel est scellée lAlliance nouvelle et éternelle entre le ciel et la terre. ( Lc 1,26-38).

Et Marie, opportunément instruite par lange, accueille la proposition divine par ces paroles célèbres :

« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ». (Lc 1,38)

A la suite du Fiat de la Vierge, le Fils du Très- Haut sincarna dans son sein et devint le fils de Marie.

Le Sinaï et Nazareth se rejoignent. La montagne majestueuse où commença lantique alliance cède la place maintenant à lhumble bourgade de Galilée, où est inaugurée lalliance nouvelle de Dieu, homme parmi les hommes dans le sein dune femme. Le Verbe vient demeurer en elle comme sur une montagne spirituelle ; Il descend de fa

çon pacifique, douce, miséricordieuse. »

A Nazareth, commença lAlliance nouvelle. Pour se rendre plus proche encore de nous, comme notre

« allié », Dieu imagina de se faire semblable à nous, en prenant notre chair et notre sang, notre visage : en un mot, notre humanité. La scène de lAnnonciation racontée par Luc 1,26-38) révèle la façon par laquelle Dieu demandait son consentement pour donner cours à une telle forme dalliance.

________________

[1 ] Romanos le Mélode, Marie à la croix, strophe 6, Sources Chrétiennes n°128, p. 167

[2

] A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Roma 1953, p. 144 et p. 147 (homelie sur lAnnonciation de la mère de Dieu), p. 212 (Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur) [

3 ] Homélie VI sur la nativité de notre Seigneur traduit du syriaque par A.Vona C., Omelie mariologiche di s. Giacomo di Sarug, Introduzione, traduzione dal siriaco e commento, Roma 1953, p. 209 [4 ] Hymne à la Vierge n° 18, traduit par du Syriaque par G. Ricciotti, Turin, 1939, p. 92

A. SERRA

Cf. Aristide SERRA, La Donna dellAlleanza, Prefigurazioni di Maria nellAntico Testamento, Messaggero di sant

Antonio editrice, Padova 2006, p. 26-28 et p. 64

N.B. on pourra retrouver ces éléments, en langue française, dans :

F. Breynaert, A l’écoute de Marie (préface Mgr Rey), Brive 2007 (diffusion Mediapaul), tome 1.

Marie, aide-nous à devenir simples

29 janvier, 2008

du site:

http://users.skynet.be/prier/textes/PR1135.HTM 

 

Marie, aide-nous à devenir simples
Auteur : Pierre Pythoud
 

 

Marie, quand je te regarde,
et que je contemple ta vie pleine de merveilles,
je suis bien obligé de voir ta simplicité :
tu as aimé ce que tu étais !
Ce que tu avais : une foi ouverte à tous les vents.
Ce que tu étais : une femme prête à servir.
Autrement dit, presque rien aux yeux des hommes,
et carrément tout aux yeux du coeur de Dieu !
Et tu as su aimer ce Dieu ce que Dieu aimait,
et tu as donné chair à cet Amour de Dieu !

Alors, Marie, aide-nous à devenir simples :
en aimant ce que nous avons
et en aimant ce que nous sommes.
Ce que nous avons : la vie avec toutes ses couleurs
et notre corps avec ses beautés et ses laideurs.
Ce que nous sommes : des hommes et des femmes
parfois sans saveur et parfois pleins de flammes,
mais toujours  »bien-aimés » de Dieu, notre Père !

Fais que nous sachions aimer ce que Dieu aime en nous
pour donner chair à cet amour autour de nous !
 

Sainte Marie Mère de Dieu

31 décembre, 2007

Sainte Marie Mère de Dieu dans images sacrée

http://santiebeati.it/immagini/Original/20100/20100BI.JPG

mardi 1 janvier : Messe de la Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

31 décembre, 2007

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu 

Livre des Nombres 6,22-27.

Le Seigneur dit à Moïse :
« Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d’Israël :
‘Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !’
C’est ainsi que mon nom sera prononcé sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »

Psaume 67(66),2-3.5.7-8.

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie, car tu gouvernes le monde avec justice ; tu gouvernes les peuples avec droiture, sur la terre, tu conduis les nations.
La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l’adore !

Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 4,4-7.

Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse
pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils.
Et voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé par Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos coeurs, et il crie vers le Père en l’appelant « Abba ! ».
Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et comme fils, tu es héritier par la grâce de Dieu.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,16-21.

Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
 

aujourd’hui: Notre-Dame de Guadalupe

12 décembre, 2007

du site: 

http://www.spiritualite2000.com/An2004/Aventure/nov_04.htm

 

Notre-Dame de Guadalupe

Le livre des Merveilles

 

Quelle agitation dans les couloirs! Intrigué par tout ce bruit, Juan de Zumarraga, l’évêque de Mexico sort de son bureau. Le 9 décembre 1531, dans les couloirs de la résidence épiscopale, le désordre bat son plein. Un Indien d’une cinquantaine d’années, de condition très modeste, demande à rencontrer l’évêque. Le personnel hésite à mettre à la porte. Tout le monde regarde cet étrange visiteur avec des yeux ronds. L’homme parle si vivement, dans sa langue maternelle, le nahuatl, que l’évêque accepte de le recevoir. Pourquoi donc cet Indien lui demande-t-il un entretien avec autant d’insistance ? On recherche un interprète. Le visiteur attend dans l’anti- chambre. Intimidé, il pénètre enfin dans le bureau de l’ecclésiastique.

- Pourquoi désirez-vous me rencontrer si expressément ? lui demande l’évêque sur un ton paternel.

- Je m’appelle Juan Diego et je suis chrétien, répond-il dans un souffle.

Le modeste paysan raconte calmement et très précisément ce qui lui est arrivé, le jour même, alors qu’il se rendait au couvent franciscain le plus proche pour entendre la messe.

- Je marchais au pied de la petite colline de Tepeyac. Et puis, tout à coup, j’ai entendu un drôle de bruit. Il venait d’en haut… C’était comme un chant d’oiseau très mélodieux. Je me suis arrêté de marcher. J’ai fermé les yeux. J’entendais une voix m’appeler tout doucement : « Juantzin, Juan Diegotz…. » C’est comme ça qu’on m’appelait quand jetais petit. J’étais tellement surpris que j’ai grimpé à toute vitesse sur la colline. Quand je suis arrivé en haut, je n’en croyais pas mes yeux. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Une jeune dame, toute brillante de lumière était là, juste devant moi. Elle portait une longue robe, éclatante comme le soleil. La lumière était si grande que les pierres et les rochers de la colline étincelaient, comme des pierres précieuses. Des arcs-en-ciel inondaient le ciel et la terre de couleurs vives. Je n’osais plus bouger. Mais la jeune dame m’a vite rassuré. Elle me parlait avec beaucoup de douceur. Elle disait «Sache et tiens pour certain, mon fils, le plus petit, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, Mère du Vrai Dieu, de Celui par qui tout vit, le créateur des hommes, le maître du voisinage immédiat et le Seigneur du Ciel et de la Terre. » Puis elle m’a demandé ceci : « Je désire très ardemment, et c’est ma volonté, qu’en cet endroit on me construise mon petit teocali, ma Maison de Dieu. »

L’évêque touché par ce récit reste prudent. Il remercie l’Indien de sa confiance et lui demande de rentrer chez lui : il réfléchira tranquillement à toute cette affaire. Juan Diego ne semble pas surpris par la réaction de l’ecclésiastique. Résigné, il quitte tranquillement la résidence épiscopale

Le lendemain matin le dimanche 10 décembre 1531, on prévient l’évêque que l’Indien est revenu et demande à le voir. Juan de Zumarraga fait prévenir immédiatement l’interprète et reçoit Juan Diego. Celui-ci explique qu’il est retourné sur la colline la veille, après avoir quitté la résidence épiscopale. La jeune femme l’attendait.

- Je lui ai dit qu’elle ferait mieux de demander à une autre personne d’aller voir l’évêque, un riche ou une personne très influente, continue l’Indien. Moi, je ne suis qu’un paysan, le plus pauvre de mon village ! Personne n’a jamais fait attention à moi. Je vois bien que vous ne croyez rien de tout ce que je suis en en train de vous raconter… Mais vous ne savez pas ce qu’elle m’a répondu, avec un merveilleux sourire ? Elle m’a dit : « C’est à toi, le plus petit de mes fils, de me servir et de transmettre ma demande. »

Juan Diego se tait. Il attend la réponse de l’évêque. Celui-ci le questionne longuement sur cette jeune dame, sur ses gestes, ses paroles. Il écoute avec attention l’Indien qui répond calmement à chaque question. Juan de Zumarraga est convaincu que Juan Diego est parfaitement sain d’esprit. Ses propos sont cohérents. Bien qu’il soit très intimidé, son attitude est sereine. Ce qu’il raconte ne comporte rien qui ne soit pas conforme à la doctrine chrétienne. Se pourrait-il alors que ce petit paysan ait vraiment vu la Mère de Dieu ? A-t-il pu être manipulé ? Par mesure de prudence, l’évêque demande à Juan Diego un signe qui prouverait la véracité de ses propos.

L’indien repart donc, sans manifester la moindre impatience. Comment un évêque pourrait-il le croire, lui, Juan Diego, le dernier de son village ?

Persévérant, l’Indien retourne chaque jour sur la colline. Il scrute les branchages. Il épie chaque bruit, chaque murmure du vent dans les feuilles. Il a mal aux yeux à force de regarder le soleil. Pendant deux jours, la jeune femme ne vient pas. Le mardi, le 12 décembre 1531, elle lui apparaît pour la dernière fois. Juan Diego lui explique que l’évêque attend un signe pour le croire et construire l’église. La Vierge demande alors de monter au plus haut de la colline et d’y cueillir des fleurs. C’est l’hiver. Juan Diego s’attend à trouver des chardons et tout au plus quelques résineux au milieu des rochers. Mais il obéit et escalade la colline. Quelle n’est pas sa surprise en arrivant au sommet : une myriade de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres recouvrent, comme un tapis, le sol gelé de la colline. Aussitôt, il en cueille une brassée et la serre sur son cœur, dans son manteau. Pour la troisième fois, Juan Diego demande à rencontrer l’évêque de Mexico. Plus personne ne le fait attendre.

Quand il entre dans le bureau de Juan de Zumarraga, il se contente d’ouvrir son manteau pour lui montrer les fleurs. « Des fleurs en plein hiver, l’évêque n’a jamais vu cela », se dit-il. Le bouquet tombe… Mais l’évêque jette à peine un regard sur les fleurs qui jonchent le sol. Sous ses yeux, une image apparaît comme une peinture sur le tissu blanc du manteau. C’est un dessin d’une extrême finesse. Le visage de la Vierge, car c’est bien celui de la Mère de Dieu, l’évêque en est convaincu, est d’une merveilleuse beauté. Un sourire maternel d’une très grande douceur l’illumine. Elle se tient les mains jointes, la tête légèrement penchée sur la droite, couverte d’un voile constellé d’étoiles d’or qui tombe jusqu’à ses pieds. Soutenue par un ange aux ailes à demi déployées, elle éclipse le soleil au point que ses rayons semblent jaillir de son corps.

Juan de Zumarraga est bouleversé par cette image dont l’origine est à n’en pas douter, miraculeuse. Il demande aussitôt à Juan Diego de le mener sur la colline de Tepeyac. Il est maintenant certain que la Vierge Marie est apparue en ce lieu. Le jour même, il ordonne qu’une chapelle y soit construite pour répondre à la demande de celle qu’il nomme Notre-Dame de Tepeyac.

Mais ce n’est pas ainsi qu’il convient d’appeler celle qui est apparue en ces lieux. Le même jour, la Vierge est aussi apparue à Juan Bernardino, l’oncle de Juan Diego. Atteint d’une grave maladie, il fut aussitôt guéri par celle qui lui demanda qu’on l’honore sous le vocable de Notre-Dame de Guadalupe. À ce moment-là Juan Bernardino ignore qu’en Espagne, dans la région de l’Estremadure, la Vierge est vénérée sous ce nom depuis deux siècles. L’évêque, lui, ne l’ignore pas, et il y voit un signe supplémentaire de la véracité des apparitions.

À partir de ce jour, les Mexicains se convertirent en grand nombre. Et c’est ainsi que Notre-Dame de Guadalupe est honorée depuis cinq siècles par des millions de Mexicains, puis d’Américains, qui viennent se recueillir dans le sanctuaire et lui confier leur prières.

Saint Jean Damascène : Deuxième Homélie sur la Dormition de la Vierge Marie

10 décembre, 2007

du site:

http://www.jesusmarie.com/jean_damascene_homelies_sur_la_dormition_2.html

Saint Jean Damascène – Saint Jean de Damas
Deuxième Homélie sur la Dormition de la Vierge Marie


édition numé
rique par Myriam Stagnaro et www.JesusMarie.com – septembre 2002

DEUXIEME HOMELIE SUR LA DORMITION

DU MÊME, DEUXIEME DISCOURS
SUR L
ILLUSTRE DORMITION.
DE LA TOUTE SAINTE ET TOUJOURS VIERGE MARIE.

1. Il nest entre les hommes personne qui puisse célébrer dignement la migration sacrée de la Mère de Dieu, quand même il aurait mille langues et mille bouches. Que dis-je ? Les langues de tous les hommes dispersés, fussent-elles réunies, ne parviendraient pas à exprimer les louanges qui lui conviennent. Car elle est au-dessus de toute loi du genre laudatif. Mais puisque loffrande est chère à Dieu, qui est faite selon nos forces, par amour, par zèle et par une volonté droite, et que ceci est cher à la Mère de Dieu qui est cher et agréable à son Fils, entreprenons encore une fois ses louanges, pour obéir à vos ordres, pasteurs excellents et très aimés de Dieu, après avoir appelé à notre aide le Verbe qui sest incarné par elle, qui remplit toute bouche souvrant vers lui, et qui seul fut son ornement et son éloge souverainement glorieux. Nous savons quen commençant ses louanges, nous acquittons notre dette, et quaprès lavoir acquittée, nous sommes encore ses débiteurs : ainsi la dette demeure, toujours renouvelée à mesure quelle est acquittée. Puisse nous

être propice celle que nous célébrons, elle qui surpasse toutes les créatures et qui domine toutes les œuvres divines, comme Mère de Dieu, du Créateur et du Démiurge, du Maître universel.

Pardonnez-moi, vous aussi, assemblée désireuse d’écouter les paroles divines ; accueillez ma bonne volonté, applaudissez à mon zèle, mais compatissez à la faiblesse de ma parole. Supposez le prince aux mains de qui Dieu a remis le gouvernail de son peuple, dont la table est toujours abondante et couverte de mets variés, et le palais embaumé de parfums précieux : si quelquun, hors de la saison, vient lui offrir une violette couleur de pourpre, ou une rose, fleur odorante des épines, avec son enveloppe verdoyante, dont elle sort doublement colorée en prenant par degré une belle teinte rouge, et quelque fruit de lautomne à la vive teinte de miel, ce prince, sans faire attention au peu de valeur du cadeau, remarquera sa nouveauté ; il admirera ce quil a dinsolite, en bon juge et en vrai connaisseur ; et il récompensera le paysan des dons les plus abondants et les plus beaux. Ainsi nous, qui dans notre hiver offrons les fleurs de notre éloquence à notre Reine, nous qui préparons notre voix vieillie à affronter les discours dapparat, nous qui, stimulant notre bonne volonté avec notre esprit, comme on frappe une pierre avec le fer, ou pressant, comme une grappe qui nest pas mûre, nos facultés d’élocution, pour vous donner dans ce discours une obscure étincelle et un vin nouveau, à vous qui êtes des lettrés et des auditeurs exigeants, puissions-nous être accueillis bien plus favorablement encore ! Qu

offrir à la Mère de la Parole, sinon notre parole ? Ce qui est semblable plaît au semblable, et ce qui est amical à lami. A présent donc, ouvrons la barrière à notre discours, lâchons un peu les rênes et poussons-le comme un cheval à la course. Mais, ô Parole de Dieu, sois toi-même mon auxiliaire et mon secours : fais éloquente ma pensée sans éloquence ; ouvre à ma parole une carrière unie et dirige sa course vers ton bon plaisir, auquel tendent toute parole et toute pensée du sage.

I. LA MERE DE DIEU DEVAIT TRIOMPHER DE LA MORT.

La mort ne peut retenir la Théotokos, ciel vivant et trésor de la vie

2. Aujourdhui la sainte et lunique Vierge est amenée au temple hypercosmique et céleste, elle qui a brûlé dune telle ardeur pour la virginité, quelle fut transformée en elle comme en un feu très pur. Toute vierge perd sa virginité en enfantant, mais celle-ci, vierge avant l’enfantement, demeure vierge en enfantant et après la naissance. Aujourd

hui larche sacrée et vivante du Dieu vivant, celle qui a porté dans son sein son Auteur, se repose dans le temple du Seigneur non fait de main dhomme, et David, son ancêtre et lancêtre de Dieu, exulte ; et les anges mènent leurs chœurs avec lui, les archanges applaudissent, les Vertus rendent gloire, les Principautés avec lui tressaillent, les Dominations jubilent, les Puissances se réjouissent, les Trônes sont en fête, les Chérubins chantent des louanges, les Séraphins proclament : « Gloire ! ». Car ce nest point pour eux une faible gloire que de glorifier la Mère de la Gloire.

Aujourdhui la colombe toute sacrée, ? l’âme pure et innocente, consacrée par lEsprit divin, ? envolée de larche, je veux dire de son corps, réceptacle de Dieu et source de vie, a trouvé « où reposer ses pieds » : elle est partie pour le monde intelligible, et sest établie sur la terre sans tache de lhéritage den haut. Aujourd

hui, lEden du nouvel Adam accueille le paradis spirituel, où la condamnation est effacée, où larbre de vie est planté, où fut recouverte notre nudité. Car nous ne sommes plus nus et sans vêtements, privés de l’éclat de la divine image, et dépouillés de la grâce abondante de lEsprit. Nous ne déplorons plus lantique nudité, en disant : « Jai quitté ma tunique, comment la remettrai-je ? ». Car dans ce paradis le serpent neut pas dentrée, lui dont nous avons convoité la divinisation mensongère, ce qui nous a valu de ressembler au bétail sans raison. Le Fils unique de Dieu en personne, qui est Dieu et consubstantiel au Père, de cette Vierge et de cette terre pure sest lui-même façonné une nature humaine ». Et je suis devenu dieu, moi qui suis homme ; mortel, je suis immortalisé ; jai dépouillé les tuniques de peau : jai rejeté le manteau de la corruption, je me suis couvert du vêtement de la divinité.

Aujourdhui la Vierge sans tache, qui na pas entretenu daffections terrestres, mais sest nourrie des pensées du ciel, nest pas retournée à la terre » ; comme elle est en réalité un ciel vivant, elle est placée dans les tentes célestes. Qui donc en effet manquerait à la vérité en lappelant un ciel ? A moins de dire peut-être, avec justesse et intelligence, quelle dépasse les cieux mêmes par dincomparables privilèges. Car celui qui a construit les cieux et qui les contient, lartisan de toute la création cosmique et hypercosmique, visible et invisible, qui nest dans aucun lieu, parce quil est lui-même le lieu de tous les êtres ? puisque le lieu, par définition, contient ce qui est en lui ? sest fait lui-même en elle petit enfant, sans semence humaine : il a fait delle la spacieuse demeure de sa divinité qui remplit tout, unique et sans limites ; tout entier ramassé en elle sans samoindrir, et demeurant tout entier en dehors, étant à soi-même son lieu infini. Aujourd

hui le trésor de la vie, labîme de la grâce ? je ne sais comment mexprimer de mes lèvres audacieuses et intrépides ? entre dans lombre dune mort porteuse de vie ; sans crainte elle sen approche, elle qui a engendré son destructeur, si toutefois il est permis dappeler mort son départ plein de sainteté et de vie.
Car celle qui pour tous fut la source de la vraie vie, comment tomberait-elle au pouvoir de la mort ? Mais elle ob
éit à la loi établie par son propre enfant, et comme fille du vieil Adam, elle acquitte la dette paternelle, puisque son Fils même, qui est la vie en personne, ne la pas reniée ». Mais comme Mère du Dieu vivant, il est juste quelle soit emportée auprès de lui. Car si Dieu a dit : « De peur que lhomme », le premier créé, « n’étende la main, ne cueille de larbre de vie, nen goûte et ne vive pour la durée des temps », comment celle qui a reçu la vie elle-même, sans principe et sans terme, affranchie des limites du commencement et de la fin, ne vivrait-elle pas pour la durée illimité
e ?

Eve et Marie devant la mort.

3. Jadis, le Seigneur Dieu frappa les auteurs de la race mortelle, qui s’étaient
gorg
és du vin de la désobéissance, avaient assoupi le regard de leur cœur par livresse de la transgression, appesanti les yeux de leur esprit par lintempérance du péché, et s’étaient endormis dun sommeil de mort ; il les exila et les chassa du Paradis dEden. Mais ici, celle qui a repoussé tout mouvement de passion, qui a produit le germe de lobéissance à Dieu et au Père, linitiatrice de la vie pour la race entière, le Paradis ne la recevra-t-il pas ? Oui, nen doutons pas. Eve, qui prêta loreille au message du serpent, qui écouta la suggestion de lennemi, dont les sens goûtèrent le charme du plaisir mensonger et trompeur, emporte une sentence de tristesse et daffliction ; elle subit les douleurs de lenfantement, elle est condamnée à la mort avec Adam et reléguée aux profondeurs de lHadès. Mais celle-ci, la toute heureuse en vérité, qui sinclina docile à la parole de Dieu, fut remplie de la force de lEsprit et reçut dans son sein, à lassurance de larchange, celui qui était la bienveillance paternelle, elle qui, sans volupté et sans union humaine, conçut la Personne du Verbe de Dieu qui remplit tout, elle qui enfanta sans les douleurs naturelles, elle qui fut unie à Dieu dans tout son être, comment la mort pourrait-elle lengloutir ? lHadès se fermer sur elle ? Comment la corruption oserait-elle sen prendre au corps qui a contenu la vie ? Toutes choses qui répugnent et sont absolument étrangères à l’âme et au corps qui ont porté
Dieu.

La mort recule avec crainte.

A son seul aspect, la mort est saisie deffroi : instruite par sa défaite quand elle sattaqua à son Fils, la leçon de lexpérience la rendue prudente. Non, celle-ci na pas connu les sombres descentes de lHadès, mais la voie vers le ciel, droite, unie et facile, lui a été préparée. Si le Christ, qui est vie et vérité, a dit : « Où je suis, là aussi sera mon serviteur », comment sa Mère, bien davantage, nhabiterait-elle pas avec lui ? Lenfantement avait prévenu les douleurs, sans douleurs aussi fut son départ de cette vie. « La mort des pécheurs est funeste », mais pour celle en qui « laiguillon de la mort, le péché », a été tué, que dirons-nous, sinon que sa mort fut lentrée dans une vie immortelle et meilleure ? Précieuse, en vérité, la mort des saints du Seigneur Dieu des armées : plus que précieuse la migration de la Mère de Dieu.

Cité vivante de Dieu et Jérusalem céleste. Maintenant, que les cieux se r

éjouissent, que les anges applaudissent ! Maintenant, « que la terre exulte », que les hommes bondissent de joie ! Maintenant, que lair retentisse des chants de lallégresse, que la nuit obscure rejette la ténèbre sinistre et son manteau de deuil, mais que, brillante, elle imite l’éclat du jour avec des éclairs de feu. La vivante cité du Seigneur Dieu des armées est élevée dans les hauteurs, et les rois apportent un présent inestimable, du temple du Seigneur, lillustre Sion, dans la Jérusalem den haut, celle qui est libre, celle qui est leur mère : ceux que le Christ a établis chefs de toute la terre ? les Apôtres ? escortent la Mère de Dieu, la toujours Vierge.

II. LA TRADITION DE LEGLISE DE JERUSALEM
CONCERNANT LA DORMITION.
Dans la sainte Sion, centre de toutes les

églises.

4. Et ici, il ne me paraît pas déplacé de décrire par la parole, autant que cela
est possible, d
’évoquer et de faire revivre en un tableau les merveilles qui se sont accomplies à propos de cette sainte Mère de Dieu : cest une tradition dont on peut dire raisonnablement, et dune manière très générale, quelle nous est transmise de père en fils depuis une é
poque ancienne. Je me la repr

ésente, plus sainte que les saints, sacrée entre toutes, vénérable entre toutes, cette douce demeure de la manne, ou plutôt et plus véritablement, sa source, étendue sur un lit de repos, dans la divine et renommée cité de David, dans cette Sion illustre et couronnée de gloire, où fut menée à son terme la loi selon la lettre, et proclamé le nom de lesprit ; où le Christ législateur mit fin à la Pâque typique, et où le Dieu de lancienne et de la nouvelle Alliance a transmis la Pâque véritable ; où lAgneau de Dieu qui porte le péché du monde a initié ses disciples au repas mystique, et pour eux sest immolé comme le veau gras et a foulé la grappe de la vraie vigne. Là le Christ ressuscité des morts se fait voir aux Apôtres, et amène Thomas, et par lui lunivers, à croire quil est Dieu et Seigneur, ayant en lui deux natures, même après sa résurrection, avec deux opérations qui leur correspondent, et des décisions libres qui demeurent pour l’éternité. Cest là la métropole des églises, cest là le séjour des disciples. Là lEsprit très saint est survenu, avec grand bruit, multitude de langues et apparence de feu, et fut répandu sur les Apôtres. Là le héraut de la parole de Dieu, qui avait reçu chez lui la Mère de Dieu, subvenait à ses besoins. Cette demeure, qui est la mère des églises de la terre entière, devint la résidence de la Mère de Dieu après le retour de son Fils dentre les morts. Cest donc là que la bienheureuse Vierge reposait sur son lit trois fois béni.

5. Mais parvenu à ce point de mon discours, sil faut dévoiler mes sentiments
intimes, je suis consum
é dune vive ardeur et dun feu brûlant, saisi dun frisson avec des larmes de joie, comme si jembrassais en réalité ce lit bienheureux et aimable, débordant de merveilles, qui reçut la demeure d’où est sortie la vie, et qui à son contact a participé à sa sainteté. Cette demeure sacrée elle-même, sacro-sainte, digne de Dieu, il me semblait la tenir de mes mains, lentourer de mes bras. Les yeux, les lèvres, le front, le cou, les joues, appliqués à ces membres, j’ai eu le sentiment de toucher le corps comme s’il était présent, et cependant avec toute mon attention je n’ai pu voir de mes yeux ce que je désirais. Comment apercevoir ce qui a été emporté dans les hauteurs vers les parvis célestes Mais en voilà
assez sur ce point. Marie, reine des ap

ôtres, des prophètes et des anges, qui lentourent.

6. Quels honneurs lui furent alors rendus par lauteur de la loi qui prescrit
d
honorer ses parents ! Ceux qui

étaient dispersés sur toute l’étendue de la terre pour leur mission de pêcheurs dhommes, ceux qui, par les harmonies multiples et les langues variées de lEsprit, avec le filet de leur parole, ramenaient les hommes des abîmes de lerreur jusqu’à la table spirituelle et céleste du repas mystique, au festin sacré des noces spirituelles de l’époux céleste, que le Père célèbre avec une splendeur toute royale en lhonneur de son Fils, son égal en puissance et en nature, ? voici que par un ordre divin, la nuée les amenait, à la manière dun filet, vers Jérusalem, elle les pressait et les rassemblait, comme des aigles, des extrémités de la terre. « Là où est le corps, a dit le Christ qui est la vérité, les aigles se rassembleront. » Sans doute cette parole sapplique à la seconde parousie de celui qui la prononcée, parousie grandiose et manifeste, et à sa descente du ciel ; cependant il ne sera pas hors de propos de lemployer ici comme un agrément du discours. Ils étaient donc là, les témoins oculaires et les serviteurs de la Parole, pour servir aussi sa Mère, selon leur devoir, et pour puiser auprès delle la bénédiction, comme un magnifique et précieux héritage. Pour qui, en effet, est-ce une opinion douteuse, quelle soit la source de la bénédiction et la fontaine jaillissante de tous les biens ? Avec eux étaient leurs compagnons et leurs successeurs, pour avoir part à leur service comme à la bénédiction qu’ils en recevaient où le travail est commun, les fruits du travail le sont dans la même proportion. Et pareillement la communauté, élue de Dieu, de tous ceux qui séjournaient à Jérusalem.

Il convenait aussi que les principaux des anciens justes et des prophètes se joignissent à leur escorte, pour prendre part à cette garde sacrée, eux qui avaient annoncé davance que le Dieu Verbe devait naître de cette femme, à cause de nous, et devait prendre chair par amour pour les hommes. Mais l

assemblée même des anges n’était pas exclue. Tout être en effet qui obéissait au désir du Roi et méritait par là lhonneur de lassister, devait escorter aussi sa Mère selon la chair, celle qui est vraiment bienheureuse et bénie, celle qui lemporte sur toutes les générations et sur la création entière. Ils étaient tous auprès delle ; la lumière de lEsprit resplendissait, et ses rayons étincelants les éclairait, tandis quavec respect et crainte, immobiles dans une attitude damour, ils fixaient sur elle le pur regard de leur esprit.
Aucun
être ne faisait exception. Aucun, même parmi les plus élevés de ceux qui ne sont comparables à nul autre, ne refusa de sabaisser et de s
acquitter de tous ces services.

Tous célèbrent les merveilles de lamour divin et de lIncarnation. 7. Alors ce furent des paroles divinement inspir

ées et de divins entretiens.
Alors sans doute des hymnes dignes de Dieu se firent entendre, pour accompagner ce d
épart. Il fallait célébrer une fois de plus, à cette occasion, la bonté plus quinfinie, la grandeur au-dessus de toute grandeur, la puissance qui dépasse sans mesure toute puissance, et la sagesse de Dieu à notre égard, qui défie toute hauteur et toute grandeur, la richesse infinie de la bienveillance incompréhensible, l’abîme insondable de l’amour. Il fallait dire comment, sans abandonner sa propre majesté, le Verbe est descendu jusquau dépouillement doù sortirait son élévation, avec lassentiment bienveillant du Père et de lEsprit ; comment le Suressentiel a pris substance du sein dune femme, selon un mode suressentiel ; comment il est Dieu et sest fait homme, et demeure en même temps lun et lautre ; comment sans quitter la substance de la divinité, à la ressemblance de notre « condition », il a « participé à la chair et au sang » ; comment Celui qui remplit tout et porte lunivers par la parole de sa propre bouche, est venu habiter une étroite demeure ; comment enfin le corps de cette femme admirable, matière fragile et semblable à la paille, reçut le « feu dévorant » de la divinité en restant, comme lor pur, inconsumé. Cest par la volonté de Dieu que ces mystères se sont accomplis. Quand Dieu veut, toutes choses deviennent possibles ; rien nest réalisable si sa volonté s
y oppose.

Là-dessus, tous rivalisèrent de paroles, non pour lemporter les uns sur les autres ? ce qui serait dun esprit avide de vaine gloire, et loin de ce qui plaît à Dieu ?, mais afin que leur ardeur et leur force ne faiblissent en rien pour célébrer Dieu et honorer la Mère de Dieu. Invocations supr

êmes des saints et de toute lEglise.

8. Alors Adam et Eve, alors les ancêtres de notre race, de leurs lèvres
joyeuses, bien haut s
’écrièrent : Heureuse es-tu, ô fille, qui as aboli pour nous la peine de la transgression ! Tu as hérité de nous un corps périssable, et tu as porté dans ton sein, pour nous, un vêtement d’incorruptibilité. Vivre, voilà ce que tu as pris de notre chair, mais vivre heureux, voilà ce quen retour tu nous as donné ; tu as supprimé les douleurs, tu as brisé les liens de la mort. Tu as restauré notre ancienne demeure ; nous avions fermé le Paradis, toi, tu as ouvert à nouveau laccès de larbre de vie. Par notre faute, les biens s’étaient changés en peines : grâce à toi, de ces peines sont sortis, pour nous, de plus grands biens. Comment goûterais-tu la mort, ô toi qui es sans souillure ? Pour toi elle sera un pont qui conduit à la vie, une échelle vers le ciel ; la mort sera un passage à limmortalité. Oui, réellement, tu es heureuse, toi la tout heureuse ! Qui en effet, à moins d’être le Verbe, se fût offert à supporter ce que nous apprenons qu
il a accompli ?
Et tout le ch
œur des saints joignait ses applaudissements : Tu as réalisé nos prédictions, tu nous as apporté la joie attendue, puisque, grâce à toi, nous voilà affranchis des chaînes de la mort. Viens à nous, ô trésor divin et porteur de vie. Viens vers nous, qui te désirons, toi qui as comblé notre dé
sir ! Mais des paroles non moins pressantes la retenaient, celles de la multitude des saints qui l

entouraient, encore vivants dans leurs corps : Demeure avec nous, disaient-ils, toi notre consolation, notre seul réconfort sur la terre. Ne nous laisse pas orphelins, ô Mère, nous qui pour ton Fils compatissant affrontons le danger. Puissions-nous te garder comme repos dans nos peines, comme rafraîchissement de nos sueurs ! Si tu veux rester, tu en as le pouvoir, et si ton désir est de t’éloigner, rien ne tarrête. Si tu ten vas, toi la demeure de Dieu, laisse-nous partir avec toi, nous qui sommes appelés ton peuple à cause de ton Fils. En toi nous possédons la seule consolation qui nous soit laissée sur terre. Heureux de vivre avec toi si tu vis, de te suivre dans la mort si tu meurs ! Mais que disons-nous « si tu meurs » ? Pour toi, même la mort est une vie, et une vie meilleure, préférable, sans comparaison possible, à la vie présente. Mais pour nous la vie est-elle encore une vie, si nous sommes privés de ta compagnie ?

9. Telles étaient, jimagine, les paroles que les Apôtres, avec tout lensemble
de l
Eglise, adressaient à la bienheureuse Vierge. Mais quand ils virent la Mère de Dieu se hâter vers son départ dici-bas, et sy porter de tout son désir, ils se mirent à chanter des hymnes accordés à ce départ, soulevés quils étaient par la grâce divine, et prêtant leur bouche à lEsprit ; et, ravis hors de la chair, aspirant à sen aller avec la Mère de Dieu qui sen allait, ils devançaient leur propre départ, autant quils le pouvaient, par lintensité de leur désir. Lorsquils eurent tous satisfait à leur ferveur comme à leur devoir, et tressé de leurs hymnes sacrés une couronne de fleurs riches et variées, ils obtinrent leur part de bénédiction, comme un trésor venu de Dieu. Ils prononcèrent alors les paroles du départ et de lheure suprême : elles disaient, je le suppose, que la vie présente est fragile et passagère, et mettaient en lumière les mystères cachés des biens à
venir. Les Fils vient

à la rencontre de sa mère. La mort. 10. A ce moment certains faits durent survenir, en accord avec ces
circonstances et r
éclamés par elles, me semble-t-il : je veux dire la venue du Roi vers sa propre mère, pour accueillir, de ses mains divines et pures, sa sainte âme toute claire et immaculée. Et elle, sans doute, dit alors : Dans tes mains, mon Fils, je remets mon esprit. Reçois mon âme, qui test chère, et que tu as préservée de toute faute. A toi, et non à la terre, je remets mon corps ; garde sain et sauf ce corps en qui tu daignas habiter, et dont, en naissant, tu préservas la virginité. Emporte-moi près de toi, afin que là où tu es, toi le fruit de mes entrailles, je sois aussi, pour partager ta demeure ! Je mempresse de retourner à toi, qui descendis vers moi en supprimant toute distance. Quant à mes enfants très aimés, que tu as bien voulu appeler tes frères, console-les toi-même de mon départ. Ajoute à celle quils ont déjà une nouvelle bénédiction par limposition de mes mains. ? Et, levant les mains, on peut croire quelle bénit les assistants réunis. Après ces mots, elle entendit à son tour une voix : Viens ma mère bénie, « dans mon repos ». « Lève-toi, viens, ma bien-aimée », belle entre les femmes : « car voilà lhiver passé, et le temps de la taille des branches est venu. » « Belle est ma bien-aimée, et il ny a pas de défaut en toi. » « Lodeur de tes parfums surpasse tous les aromates ! »

Ces paroles entendues, la Sainte remet son esprit entre les mains de son Fils.

Le corps de la Vierge, source de bénédictions.

11. Et quadvient-il alors ? Je suppose les éléments ébranlés et bouleversés,
des voix, des rumeurs, des fracas, et, ainsi qu
il convient, les hymnes des anges qui précèdent, accompagnent et suivent. Les uns rendaient leurs devoirs et faisaient escorte à l’âme irréprochable de toute sainte, et laccompagnaient dans sa montée au ciel, jusquau trône royal où ils amenèrent la Reine, tandis que dautres se rangeaient en cercle autour du corps divin et sacré, et de leurs chants angéliques célébraient la Mère de Dieu. Quant à ceux qui se tenaient tout auprès de ce corps saint et sacré, avec crainte et ardent amour, avec des larmes dallégresse, ils entouraient ce divin et tout heureux tabernacle, ils lembrassaient, baisaient tous ses membres, ils touchaient ce corps, comblés à son contact de sainteté et de bénédiction. Alors les maladies étaient en fuite, les bandes de démons en déroute, de partout refoulées aux demeures souterraines. Lai, l’éther, le ciel étaient sanctifiés par la montée de lesprit, la terre par la déposition du corps. Leau elle-même ne fut pas exclue de bette bénédiction, car le corps est lavé dune eau pure, qui ne le purifie pas, mais est bien plutôt sanctifiée. Alors louïe était rendue aux sourds dans son intégrité, les pieds des boiteux saffermissaient, les aveugles retrouvaient la vue ; pour les pécheurs qui sapprochaient avec foi, le décret de condamnation était déchiré. Que supposer ensuite ? Dans des linges purs le corps pur est enveloppé, et la Reine est replacée sur un lit. Des flambeaux, des parfums, des chants funèbres lentourent ; dans la langue des anges, un hymne se fait entendre, tel quils peuvent le moduler, tandis que les Apôtres et les Pères tout remplis de Dieu chantent des cantiques divins composés par lEsprit.

« Transfert de larche. »

12. Cest alors que larche du Seigneur, ayant quitté la montagne de Sion,
port
ée sur les épaules glorieuses des Apôtres, est transférée dans le temple céleste par lintermédiaire du tombeau. Et dabord elle est conduite à travers la ville, comme une épouse dune parfaite beauté, ornée de l’éclat immatériel de lEsprit, et ainsi elle est amenée dans lenclos très saint de Gethsémani ; des anges la précèdent, laccompagnent, la couvrent de leurs ailes, avec lEglise en sa plé
nitude. Et comme le roi Salomon, pour faire reposer l

arche dans le temple du Seigneur, quil avait lui-même édifié, convoqua « tous les anciens dIsraël à Sion pour faire monter larche de lalliance du Seigneur, de la cité de David, qui est Sion » ? « et les prêtres portèrent larche et la tente du témoignage, et les prêtres et les lévites la firent monter ; et le roi et tout le peuple sacrifièrent devant larche bœufs et moutons en quantité innombrable ; et les prêtres apportèrent larche de lalliance du Seigneur à sa place, au Dabir du Temple, dans le Saint des saints, sous les ailes des chérubins » ? ainsi maintenant, pour faire reposer larche spirituelle, non de lalliance du Seigneur, mais de la Personne même du Verbe de Dieu, le nouveau Salomon lui-même, prince de la paix et Maître Ouvrier de lunivers, a convoqué aujourdhui les ordres hypercosmiques des esprits célestes et les chefs de la nouvelle alliance : les Apôtres, avec tout le peuple des saints qui se trouvaient à Jérusalem. Par les anges, il introduit l’âme au Saint des saints, dans les archétypes véritables et célestes, sur les ailes mêmes des animaux à quadruple figure, et l’établit près de son propre trône, à lintérieur du voile, où le Christ lui-même, en précurseur, a pénétré corporellement. Quant au corps, il est porté en procession tandis que le Roi des rois le recouvre de l’éclat de son invisible divinité, et que lassemblée entière des saints marche devant lui, pousse de saintes acclamations et offre « un sacrifice de louange », jusquau moment où il est introduit dans le tombeau comme dans une chambre nuptiale, et, à travers lui, dans les délices de lEden et dans les tabernacles célestes.

Légende du profanateur. 13. Des Juifs pouvaient se trouver l

à aussi, de ceux qui navaient pas perdu
tout jugement droit. Il n
est pas déplacé de mêler à notre récit, comme un condiment au repas, lhistoire qui court sur les lèvres dun grand nombre. On raconte quau moment où les porteurs du corps bienheureux de la Mère de Dieu commençaient à descendre la pente de la montagne, un Hébreu esclave du péché et lié par un pacte avec lerreur, imitant le valet de Caïphe qui avait souffleté le visage souverain et divin du Christ notre Dieu, et devenu linstrument du diable, dans un emportement téméraire et insensé, se jeta dun élan démoniaque sur cette demeure toute divine dont les anges sapprochaient avec crainte ; des deux mains saisissant le lit funèbre, dans l’égarement de sa folie, il voulu le faire tomber à terre : une attaque encore de la haine envieuse de lauteur du mal ! Mais le fruit de ses efforts le prévint, et il récolta un raisin amer digne de son entreprise. On raconte quil fut privé de lusage de ses mains, et lon pu voir celui qui de ses propres mains avait commis lindigne attentat, apparaître soudain mutilé, jusquau moment où, cédant à la foi et au repentir, il vint à résipiscence. Aussitôt en effet les porteurs du lit funèbre s’étaient arrêtés, et le malheureux aux mains mutilées, les ayant approchées de ce tabernacle, principe de vie et source de miracles, se retrouva sain et sauf. Cest ainsi que le malheur lui-même est capable denfanter de saines et de salutaires décisions. Mais revenons à notre ré
cit.

Assomption corporelle.

14. Ensuite le corps est porté au lieu très saint de Gethsémani. Ce sont
encore baisers et embrassements, encore louanges et hymnes sacr
és, invocations et larmes ; la sueur de langoisse et de la douleur s’épanche. Et ainsi le corps très saint est placé dans le glorieux et magnifique monument. De là, après trois jours, il est emporté dans les hauteurs vers les demeures cé
lestes.

III. CONVENANCE DE LASSOMPTION.
GRACES QUI DECOULENT DE CE MYSTERE.
Pourquoi l

Assomption ?

Il fallait en effet que cette demeure digne de Dieu, la source non creusée de main dhomme, doù jaillit leau qui remet les péchés, la terre non labourée, productrice du pain céleste, la vigne qui sans être arrosée donna le vin dimmortalité, lolivier toujours verdoyant de la miséricorde du Père, aux fruits magnifiques, ne subît pas lemprisonnement des abîmes de la terre. Mais de même que le corps saint et pur, que le Verbe divin, par elle, avait uni à sa Personne, le troisième jour est ressuscité du tombeau, elle aussi devait être arrachée à la tombe, et la mère associée à son Fils. Et comme il était descendu vers elle, ainsi elle-même, objet de son amour, devait être transportée jusque dans « le tabernacle plus grand et plus parfait », « jusquau ciel lui-même ». Il fallait que celle qui avait donn

é asile au Verbe divin dans son sein, vînt habiter dans les tabernacles de son Fils. Et comme le Seigneur avait dit quil devait être dans la demeure de son propre Père, il fallait que sa mère demeurât au palais de son Fils, « dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. » Car si là est « la demeure de tous ceux qui sont dans la joie », où donc habiterait la cause de la joie ?

Il fallait que celle qui dans lenfantement avait gardé intacte sa virginité, conservât son corps sans corruption, même après sa mort. Il fallait que celle qui avait port

é petit enfant son Créateur dans son sein, vécût dans les tabernacles divins.

Il fallait que l’épouse que le Père s’était choisie vînt habiter au ciel la demeure nuptiale. Il fallait que celle qui avait contempl

é son Fils en Croix et reçu alors au cœur le glaive de douleur qui lavait épargnée dans son enfantement, le contemplât assis auprès de son Père.

Il fallait que la Mère de Dieu entrât en possession des biens de son Fils, et fût honorée comme Mère et servante de Dieu par toute la création. Lhéritage passe toujours des parents aux enfants ; ici cependant, pour emprunter lexpression dun sage, les sources du fleuve sacré remontent vers leur origine. Car le Fils a soumis à sa mère la création tout entière. R

éalisme de lIncarnation et de la maternité divine.

15. Eh bien donc, à notre tour, aujourdhui, célébrons la fête du départ de la
M
ère de Dieu, non point avec des flûtes ni des chants de corybantes, ni par les thiases orgiaques de celle quon appelle la Mère des dieux faussement nommés : les insensés, dans leurs imaginations fabuleuses, lui attribuent beaucoup denfants, alors que la vérité montre quelle nen eut aucun. Ce ne sont que des démons, des fantômes vains comme des ombres, qui feignent sottement ce quils ne sont pas, aidés en cela par la folie qui égare les hommes. Un être sans corps peut-il engendrer ? Comment sunirait-il à un autre ? Et comment appeler un dieu ce qui nexiste pas auparavant, et apparaît par la naissance ? Que la race des dieux, en effet, soit incorporelle, cest l’évidence pour tout homme, même pour ceux dont les yeux spirituels sont aveugles. Car Homère décrit ainsi, en un passage de ses œ
uvres la complexion des dieux qui sont dignes de lui : Ils ne mangent pas le pain, ni ne boivent le vin couleur de feu ; aussi sont-ils exsangues, et appel

és immortels.

Ils ne se nourrissent pas de pain, dit-il, ils ne boivent pas le vin qui donne la chaleur. Voilà pourquoi ils nont pas de sang et on leur donne le nom dimmortels. Il dit très justement : on les appelle. On les dit immortels ; mais ils ne sont pas ce que lon dit, car ils ont péri de male mort. Quant

à nous, comme celui que nous adorons est Dieu, un Dieu qui nest pas venu du non-être à lexistence, mais qui est éternel engendré de l’éternel, qui dépasse toute cause, parole, idée soit de temps soit de nature, cest la Mère de Dieu que nous honorons et vénérons. Nous ne voulons pas dire quil tienne delle la naissance intemporelle de sa divinité ? la génération du Verbe de Dieu est hors du temps et éternelle comme le Père. ? Mais nous confessons une seconde naissance, par incarnation volontaire, et de celle-ci nous connaissons la cause et nous la proclamons : il se fait chair, celui qui est éternellement incorporel, « à cause de nous et à cause de notre salut », pour sauver le semblable par le semblable. Et sincarnant, il naît de cette Vierge sacrée sans union humaine, restant lui-même Dieu tout entier, et tout entier devenu homme ; pleinement Dieu avec sa chair, et pleinement homme avec son infinie divinité. Cest en reconnaissant ainsi cette Vierge comme Mère de Dieu que nous célébrons sa dormition : nous ne lappelons pas une déesse ? loin de nous ces fables de limposture grecque ! ? puisque nous annonçons aussi sa mort. Mais nous la reconnaissons pour la Mère de Dieu incarné.

16. Célébrons-la aujourdhui, par des chants sacrés, nous qui avons été
enrichis au point d
’être le peuple du Christ et de porter ce nom ! Honorons-la par des stations nocturnes ! Réjouissons-la par la pureté de l’âme et du corps, elle qui réellement est plus pure que tous les êtres sans exception après Dieu : car le semblable se plaît au semblable. Rendons-lui hommage par notre miséricorde et notre compassion à l’égard des indigents. Si rien ne fait honneur à Dieu comme la miséricorde, qui contestera que sa Mère soit honorée par les mêmes sentiments, elle qui a mis à notre disposition cet abîme ineffable, l
amour de Dieu pour nous ? M

édiatrice de tous les biens.

Par elle nos hostilités séculaires avec le Créateur ont pris fin. Par elle notre réconciliation avec Lui fut proclamée, la paix et la grâce nous furent données, les hommes unissent leurs chœurs à ceux des anges, et nous voilà faits enfants de Dieu, nous qui étions auparavant un objet de mépris ! Par elle nous avons vendangé le raisin qui donne la vie ; delle nous avons cueilli le germe de lincorruptibilité. De tous les biens elle est devenue pour nous la médiatrice. En elle Dieu sest fait homme, et lhomme est devenu Dieu. Prosopop

ée du tombeau. Grâces et guérisons.

17. Et toi, le plus saint des tombeaux sacrés, du moins après le tombeau
vivifiant du Seigneur, qui fut le berceau de la R
ésurrection ? je madresserai à toi comme à un être vivant ?, où est lor dans alliage que les mains des Apôtres déposèrent en toi comme un trésor ? Où est la richesse inépuisable ? Où est lobjet précieux reçu de Dieu ? Où est la table vivante, le livre nouveau dans lequel, ineffablement, la Parole divine sest inscrite sans le secours de la main ? Où est labîme de la grâce, locéan des guérisons ? Où est la source génératrice de vie ? Où est le corps de la Mère de Dieu, objet de tant de vœux et de tant d
amour ? ? Pourquoi cherchez-vous dans un tombeau celle qui fut

élevée aux
demeures c
élestes ? Pourquoi me demander compte de sa perte ? Je nai pas le pouvoir de mopposer aux ordres divins. Laissant son linceul, le corps saint et sacré, qui ma communiqué sa sainteté, ma embaumé de son parfum et a fait de moi un temple divin, ce corps a été enlevé et sen est allé, escorté des anges, des archanges et de toutes les puissances célestes. Maintenant les anges mentourent. Maintenant en moi la divine grâce réside ? Me voici devenu pour les malades le remède qui chasse tous les maux. Je suis une source éternelle de guérison ; je suis la terreur qui met en fuite les démons ; je suis la ville de refuge pour ceux qui recourent à moi. Approchez avec foi, ô peuples, venez puiser le flot abondant des grâces. Armez-vous dune foi sans hésitation, et approchez. « Vous qui avez soif, venez vers les eaux », selon linvitation dIsaïe, « et vous tous qui navez pas dargent, venez et achetez gratuitement. » A tous jadresse lappel clamé par lEvangile : Celui qui a soif de la guérison des maladies, de la délivrance des passions de l’âme, de labsolution de ses péchés, de l’éloignement des épreuves de toutes sortes, du repos du Royaume des Cieux, avec foi quil avance vers moi, et quil puise les flots tout puissants et tout efficaces de la grâce ! De même en effet que la vertu de leau, comme celle de la terre, de lair, de l’éclatant soleil, tout en étant simple et une, sadapte à la nature différente des objets qui la partagent, et devient dans la vigne le vin, lhuile dans lolivier : ainsi la grâce, simple et une en elle-même, diversement et analogiquement, fait du bien à ceux qui la reçoivent, suivant les besoins de chacun. Ce nest point en vertu de ma nature que je possède la grâce. Tout sépulcre est plein dodeur fétide, cause de tristesse, ennemi de la joie. Mais jai reçu un parfum dun grand prix, et jai eu part à son arôme, parfum si odorant et si puissant quun léger contact en procure une participation impérissable. Oui, vraiment, « les dons de Dieu sont sans repentance. » Jai reçu chez moi une source de joie, et pour toujours jai été
enrichi de son jaillissement.

Extrait de lHistoire euthymiaque. 18. Vous voyez, chers p

ères et frères, tout ce que nous révèle ce tombeau
plein de gloire. Et comme preuve qu
il en est bien ainsi, voici ce qui est écrit en propres termes dans lHistoire euthymiaque, au troisiè
me discours, chapitre 40 :

On dit plus haut comment sainte Pulchérie éleva dans Constantinople de nombreuses églises au Christ. Lune delles est celle qui fut édifiée aux Blachernes au début du règne de Marcien, de divine mémoire. Ces souverains donc, ayant bâti en cet endroit un sanctuaire dédié à la glorieuse et toute sainte Théotokos, Marie toujours Vierge, et layant orné de tout le décor possible, étaient à la recherche de son corps très saint, qui avait reçu Dieu. Ils firent appeler larchevêque de Jérusalem, Juvénal, et les évêques de Palestine, qui se trouvaient alors dans la capitale à cause du concile qui s’était tenu à Chalcédoine, et ils leur dirent : « Nous apprenons quil y a, à Jérusalem, la première église de la toute sainte Théotokos et toujours Vierge Marie, magnifique entre toutes, à lendroit appelé Gethsémani, où le corps de cette Vierge, qui fut le séjour de la vie, fut déposé dans un cercueil. Or nous voulons faire venir ici cette relique pour la sauvegarde de cette capitale. » Prenant la parole, Juv

énal répondit : « Dans la sainte Ecriture inspirée de Dieu on ne raconte pas ce qui se passa à la mort de la sainte Théotokos Marie, mais nous tenons dune tradition ancienne et très véridique quau moment de sa glorieuse dormition, tous les saints Apôtres, qui parcouraient la terre pour le salut des nations, furent assemblés en un instant par la voie des airs à Jérusalem. Quand ils furent près delle, des anges leur apparurent dans une vision, et un divin concert des puissances supérieures se fit entendre. Et ainsi, dans une gloire divine et céleste, la Vierge remit aux mains de Dieu sa sainte âme dune manière ineffable. Quant à son corps, réceptacle de la divinité, il fut transporté et enseveli, au milieu des chants des anges et des Apôtres, et déposé dans un cercueil à Gethsémani, où pendant trois jours persévéra sans relâche le chant des chœurs angéliques. Après le troisième jour, ces chants ayant cessé, les Apôtres présents ouvrirent le cercueil à la demande de Thomas qui seul avait été loin deux, et qui, venu le troisième jour, voulu vénérer le corps qui avait porté Dieu. Mais son corps digne de toute louange, ils ne purent aucunement le trouver ; ils ne trouvèrent que ses vêtements funèbres déposés là, doù s’échappait un parfum ineffable qui les pénétrait, et ils refermèrent le cercueil. Saisis d’étonnement devant le prodige mystérieux, voici seulement ce quils pouvaient conclure : celui qui dans sa propre personne daigna sincarner delle et se faire homme, Dieu le Verbe, le Seigneur de la gloire, et qui garda intacte la virginité de sa Mère après son enfantement, celui-là avait voulu encore, après son départ dici-bas, honorer son corps virginal et immaculé du privilège de lincorruptibilité, et dune translation avant la résurrection commune et universelle.

Etaient présents alors avec les Apôtres, le saint apôtre Timothée, premier évêque dEphèse, et Denys lAréopagite, comme lui-même, le grand Denys, dans ses discours adressés au susdit apôtre Thimothée, au sujet du bienheureux Hiérothée, lui-même alors présent, en témoigne en ces termes :

« Même auprès de nos pontifes inspirés, en effet ? lorsque nous-mêmes, comme tu le sais, et lui et beaucoup de nos saints frères, nous nous réunîmes pour contempler le corps qui fut principe de vie, en présence aussi de Jacques, frère du Seigneur, et de Pierre, la plus haute et la plus ancienne autorité des théologiens, et lorsquon décida, après cette contemplation, que chacun de tous les pontifes célébrerait selon son pouvoir la bonté infiniment puissante de la force théarchique, ? après les théologiens, tu le sais, il dépassait tous les autres initiateurs sacrés, tout ravi, tout transporté hors de lui-même, subissant lemprise profonde de lobjet quil célébrait ; et tous ceux qui lentendaient, qui le voyaient, qui le connaissaient sans quil les reconnût, le tenaient pour un inspiré de Dieu et pour un divin auteur dhymnes. Mais à quoi bon tentretenir de ce qui fut alors dit de Dieu ? Car, si ma propre mémoire ne me trompe, je sais que jai entendu souvent de ta bouche des fragments de ces hymnes inspirés. »

A cette réponse, les souverains demandèrent à larchevêque Juvénal lui-même de leur envoyer, dûment scellé, ce saint cercueil avec les vêtements funèbres de la glorieuse et toute sainte Théotokos Marie, qui sy trouvaient. Layant reçu, ils le déposèrent dans le sanctuaire élevé aux Blachernes en lhonneur de la sainte Théotokos. Tels furent donc les faits. Imitation de la tr

ès sainte Vierge.

19. Et que dirons-nous, à notre tour au tombeau ? Ta grâce est inépuisable et
permanente, mais la puissance divine n
est pas limitée par les lieux, ni les bienfaits de la Mère de Dieu. Sils se bornaient au sépulcre, le don divin natteindrait que peu dhommes. Mais cest en toutes les régions du monde quils sont libéralement distribués. Ainsi donc, faisons de notre mémoire le trésor de la Théotokos. Comment y parvenir ? Elle est vierge, et amie de la virginité ; elle est chaste et amie de la chasteté. Si donc avec le corps nous purifions la mémoire, nous obtiendrons sa grâce qui viendra habiter chez nous. Elle évite toute souillure et se détourne de la fange des passions. Elle exècre lintempérance ; elle a horreur des convoitises de la honteuse fornication, dont elle fuit les impurs propos comme une engeance de vipè
res, elle repousse les paroles et les chants honteux et lascifs, et rejette les parfums des courtisanes. Elle d

éteste lenflure de lorgueil ; elle nadmet pas linhumanité ni les querelles. Elle repousse la vaine gloire qui se fatigue pour le néant. Elle soppose en adversaire au faste de la superbe. Elle déteste le souvenir des injures, cet ennemi du salut. Tous les vices, elle les tient pour poisons mortels, et prend sa joie dans leurs contraires. Car les contraires se guérissent par les contraires. Le jeûne, la maîtrise de soi, les chants des psaumes lui sont agréables. Avec la pureté, la virginité, la sagesse, elle se plaît, entretient avec elles une paix éternelle, les embrasse avec amour. Elle accueille la paix et lesprit de douceur, elle reçoit dans ses bras comme ses enfants, la charité, la pitié, lhumilité. Et pour tout dire en un mot, attristée et irritée par tout vice, elle se réjouit de toute vertu comme de sa grâce propre.

Si donc nous évitons avec courage nos vices passés, si nous aimons de toute notre ardeur les vertus et que nous les prenions pour compagnes, elle multipliera ses visites auprès de ses propres serviteurs, avec, à sa suite, lensemble de tous les biens ; et elle prendra avec elle le Christ son Fils Roi et Seigneur universel, qui habitera en nos cœurs. A Lui gloire, honneur, force, majesté et magnificence, avec le Père sans principe et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

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Marie, « comblée de grâce » dans son Immaculée Conception

7 décembre, 2007

Saint Sophrone de Jérusalem (?-639), moine, évêque
Homélie pour l’Annonciation, 2 ; PG 87, 3, 3241 (trad. bréviaire rev.)

Marie, « comblée de grâce » dans son Immaculée Conception

« Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». Que peut-il y avoir de plus grand que cette joie, ô Vierge Mère ? Que peut-il y avoir au-dessus de cette grâce que tu es la seule à avoir reçue en partage de la part de Dieu ? Que peut-on concevoir de plus joyeux et de plus lumineux ? Tout demeure loin derrière tes merveilles ; tout se trouve au-dessous de ta grâce. Les privilèges les plus certains n’ont que le second rang et ne possèdent qu’un éclat bien moindre.

« Le Seigneur est avec toi ». Qui oserait rivaliser avec toi sur ce point ? Dieu naît de toi. Qui donc ne te céderait la place aussitôt pour te laisser avec joie la première place et l’excellence ? C’est pourquoi, lorsque je te contemple placée au-dessus de toutes les créatures, je proclame hautement tes louanges : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». La joie qui émane de toi n’est pas seulement accordée aux hommes mais aussi à toutes les puissances angéliques du ciel…

Dieu lui-même habite corporellement dans ton sein ; il en sort comme l’Époux (Ps 18,6) pour apporter à tous les hommes la joie et la lumière divines. C’est en toi, ô Vierge, que Dieu, comme dans un ciel très pur et lumineux, « a établi sa demeure » (cf. Ps 75,3). « De toi, il s’élance comme un époux quittant la chambre nuptiale » ; imitant « la course d’un géant, il va parcourir la carrière » de sa vie, qui apportera le salut à tous les vivants. S’étendant « d’une extrémité du ciel à l’autre » comme le soleil (Ps 18,6-7), il remplira toutes choses de son ardeur divine et de sa lumière vivifiante.

l’Immaculée Conception de la Vierge Marie

7 décembre, 2007

l'Immaculée Conception de la Vierge Marie dans Marie Vierge

http://santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=20600&pic=20600BQ.JPG&dispsize=Original&start=40

8 décembre: Immaculée conception, solennité

7 décembre, 2007

du site: 

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/08.htm

 

 

8 décembre 

 

Immaculée conception, solennité 

 

Introduction 

Vous êtes toute belle, ô ma Bien-Aimée ! et il n’y a point de tache en vous !… Voici la fête privilégiée de Marie, celle qu’elle aime entre toutes ses fêtes, celle qu’elle veut voir célébrer par ses enfants avec le plus de ferveur et de zèle, et à laquelle sont attachées les plus précieuses faveurs. 

Marie, devant porter dans son sein l’Auteur même de la sainteté, ne pouvait être souillée d’aucune tache ; il ne convenait pas que le démon eût quelque droit sur celle qui ne venait au monde que pour lui écraser la tête. Non, jamais cet esprit impur n’eut aucun pouvoir sur l’auguste Vierge prédestinée pour être la Mère de Dieu. Il ne lui fut point donné de siéger, même un instant, sur ce trône élevé pour l’adorable Trinité ; jamais il n’entra dans ce sanctuaire préparé pour le Verbe fait chair, pour le Rédempteur du genre humain. Satan fut vaincu de nouveau, comme au jour de sa révolte contre le Tout-Puissant, le jour où Marie a été conçue sans péché. 

La croyance à l’Immaculée Conception, de tout temps autorisée et approuvée, a été déclarée dogme de foi, et l’Église prodigue ses plus riches faveurs à ceux qui l’honorent. Récitez avec ferveur, chaque jour de l’Octave, quelques unes des Prières pour honorer l’Immaculée Conception, et comme hommage spécial, ajoutez-y l’hymne ci-après, imitée du Te Deum. 



Hymne en l’honneur de l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie 

Nous vous louons, ô Marie, et nous proclamons avec joie votre Conception immaculée. 

La terre et les cieux admirent votre pureté divine, ô Vierge, Mère du Sauveur ! 

Dans tous les lieux du monde, les âmes coupables ont recours à vous, ô Marie, refuge des pécheurs ! 

Les Chrétiens de toutes les nations, les cœurs les plus purs s’unissent pour célébrer votre Conception sans tache. 

Ô Immaculée, toujours immaculée ! 

Ô Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu ! 

Vous êtes aimable comme une aurore naissante ; votre clémence est pour les mortels comme un soleil bienfaisant. 

Toute la cour céleste célèbre votre gloire, ô Fille bien-aimée de Dieu le Père ! 

À votre nom l’enfer tremble, ô Mère admirable de Dieu le Fils ! 

Vous abrégez la peine des âmes qui souffrent dans le Purgatoire, ô épouse du Saint Esprit ! 

Tous les enfants de la sainte Église se plaisent à répéter : Salut à vous, Reine des Cieux, Mère de miséricorde ! 

Bienheureuse est votre mère sainte Anne ; saint Joseph, fidèle gardien de votre virginité, est digne de tout respect. 

C’est par vos mains toutes célestes que Dieu répand l’abondance de ses grâces et de ses faveurs. 

C’est en vous, Vierge très pure, que le Fils de Dieu est descendu pour racheter tous les hommes. 

L’archange vous a saluée pleine de grâces, et le Très-Haut a mis en vous toutes ses complaisances. 

C’est près du trône de Dieu même que vous êtes assise, ô Reine du Ciel, et les Séraphins admirent la gloire qui vous environne. 

Vous êtes notre Avocate, et vous demandez miséricorde pour les pécheurs. 

Daignez donc, ô Marie, nous vous en supplions, daignez nous secourir, nous qui célébrons avec joie et amour votre immaculée Conception. 

Obtenez-nous de partager un jour, dans le Ciel, la félicité des Anges et des Saints. 

Protégez votre famille chérie, protégez vos enfants. 

Comblez-les de vos faveurs, enrichissez-les de vos vertus. 

Nous nous réunissons en cette solennité pour vous bénir ; et les siècles futurs rediront vos louanges. 

Nous exaltons le nom de Marie, aimable par-dessus tous les noms ; ce nom est la gloire de la terre et des cieux. 

Daignez, en mémoire de votre Conception sans tache, nous obtenir une inviolable pureté. 

Montrez-vous toujours notre Mère, en vertu des paroles sacrées de votre divin Fils sur la croix. 

Qu’à votre prière, Jésus montre à son Père les plaies qu’il a reçues pour nous. 

Qu’il montre surtout son cœur percé par la lance en faveur des pauvres pécheurs. 

Ô Marie pleine de clémence ! ô Marie notre Mère ! ne nous abandonnez jamais. 

Que tous les esprits, tous les cœurs et toutes les bouches s’unissent pour célébrer le privilège de votre immaculée Conception, ô Marie ! 

Ainsi soit-il. 

  

Vous êtes toute belle, ô Marie ! 

- Et la tache originelle ne fut jamais en vous. 

Prions. Ô Dieu, qui, par l’immaculée Conception de la Vierge Marie, avez préparé à votre Fils une demeure digne de lui, accordez à tous ceux qui célèbreront cette fête sacrée, la prospérité et la paix en cette vie, et donnez-leur, après leur mort, la félicité et la gloire du Paradis : par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous, en l’unité du saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. 



Litanies de l’Immaculée Conception 

Seigneur, ayez pitié de nous, 

Seigneur, ayez pitié de nous 

O Christ, ayez pitié de nous, 

O Christ, ayez pitié de nous 

Seigneur, ayez pitié de nous, 

Seigneur, ayez pitié de nous 

Jésus-Christ, écoutez nous, 

Jésus-Christ, écoutez nous 

Jésus-Christ, exaucez nous, 

Jésus-Christ, exaucez nous 

Père céleste, qui êtes Dieu, 

ayez pitié de nous 

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, 

ayez pitié de nous 

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, 

ayez pitié de nous 

Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, 

ayez pitié de nous 

Sainte Vierge, immaculée entre toutes les vierges, 

priez pour nous 

Vierge immaculée avant, pendant et après votre conception, 

priez pour nous 

Fille immaculée de Dieu le Père, 

priez pour nous 

Mère immaculée de Dieu le Fils, 

priez pour nous 

Epouse immaculée du Saint Esprit, 

priez pour nous 

Temple immaculé de la très-sainte Trinité, 

priez pour nous 

Image immaculée de la sagesse de Dieu, 

priez pour nous 

Aurore immaculée du Soleil du justice, 

priez pour nous 

Arche vivante et immaculée où reposa Jésus-Christ, 

priez pour nous 

Rejeton immaculé de la race de David, 

priez pour nous 

Voie immaculée qui conduisez à Jésus, 

priez pour nous 

Vierge immaculée, qui avez triomphé du péché originel, 

priez pour nous 

Vierge immaculée, qui avez brisé la tête du serpent, 

priez pour nous 

Reine immaculée du ciel et de la terre, 

priez pour nous 

Porte immaculée de la Jérusalem céleste, 

priez pour nous 

Dispensatrice immaculée des grâces de Dieu, 

priez pour nous 

Epouse immaculée de saint Joseph, 

priez pour nous 

Etoile immaculée de la mer, 

priez pour nous 

Tour immaculée, rempart de l’Eglise militante, 

priez pour nous 

Rose immaculée entre les épines, 

priez pour nous 

Olivier immaculé du champ mystique, 

priez pour nous 

Modèle immaculé de toutes les perfections, 

priez pour nous 

Cause immaculée de notre bonheur, 

priez pour nous 

Colonne immaculée de notre foi, 

priez pour nous 

Fontaine immaculée de l’amour divin, 

priez pour nous 

Signe immaculé, signe certain de salut, 

priez pour nous 

Règle immaculée de la parfaite obéissance, 

priez pour nous 

Maison immaculée de pudeur et de chasteté, 

priez pour nous 

Ancre immaculée de notre salut, 

priez pour nous 

Lumière immaculée des Anges, 

priez pour nous 

Couronne immaculée des Patriarches, 

priez pour nous 

Gloire immaculée des Prophètes, 

priez pour nous 

Maîtresse immaculée des Apôtres, 

priez pour nous 

Force immaculée des Martyrs, 

priez pour nous 

Soutien immaculé des Confesseurs, 

priez pour nous 

Pureté immaculée des Vierges, 

priez pour nous 

Joie immaculée de ceux qui espèrent en vous, 

priez pour nous 

Avocate immaculée des pécheurs, 

priez pour nous 

Guerrière immaculée, terreur des hérétiques, 

priez pour nous 

Mère et tutrice immaculée de notre famille, 

priez pour nous 

  

 Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, 

pardonnez-nous, Seigneur. 

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, 

exaucez-nous, Seigneur. 

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, 

ayez pitié de nous, Seigneur. 

  

Priez pour nous, Vierge toujours sainte et immaculée, 

- Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ. 

Prions. O Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la sainte Vierge, avez préparé à votre Fils un sanctuaire digne de lui, ayant préservé cette auguste Vierge de toute souillure en vue de la mort de ce cher Fils ; daignez nous accorder, par son intercession, de parvenir à votre gloire avec un cœur pur. Par le même Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec vous, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. – Amen. 

 

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