Archive pour la catégorie 'liturgie'

DOM GUERANGER : XI JANVIER. LE SIXIEME JOUR DANS L’OCTAVE DE L’EPIPHANIE.

5 janvier, 2010

pour moi l’Epiphanie est demain et alor…, du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/noel/noel02/008.htm

DOM GUERANGER

XI JANVIER. LE SIXIEME JOUR DANS L’OCTAVE DE L’EPIPHANIE.

Les Mages ne se contentèrent pas d’adorer le grand Roi que Marie présentait à leurs hommages. A l’exemple de la Reine de Saba qui vint honorer le Roi pacifique, en la personne du sage et opulent fils de David, les trois Rois de l’Orient ouvrirent leurs trésors et en tirèrent de riches offrandes. L’Emmanuel daigna agréer ces dons mystérieux; mais, à l’exemple de Salomon son aïeul, il ne laissa point partir les Princes sans les combler lui-même de présents qui dépassaient infiniment en richesse ceux qu’il avait daigné agréer. Les Mages lui présentaient les offrandes de la terre ; et Jésus les comblait des dons célestes. Il confirmait en eux la foi, l’espérance et la charité; il enrichissait, en leurs personnes, son Eglise tout entière qu’ils représentaient ; et les paroles du divin Cantique de Marie recevaient leur accomplissement sur eux, et aussi sur la Synagogue qui les avait laissés seuls marcher à la recherche du Roi d’Israël: « Ceux qui avaient faim, il les a remplis de biens ; et ceux qui étaient opulents, il les a renvoyés dans la disette. »

Mais considérons ces présents des Mages, et reconnaissons, avec l’Eglise et les Pères, les Mystères qu’ils exprimaient. Ces dons étaient au nombre de trois, afin d’honorer le nombre sacré des Personnes dans l’Essence divine ; mais le nombre inspiré trouvait une nouvelle application dans le triple caractère de l’Emmanuel. Ce Fils de Dieu venait régner sur le monde : il convenait de lui offrir l’Or qui marque la puissance suprême. Il venait exercer le souverain Sacerdoce, et réconcilier, par sa médiation, le ciel et la terre : il convenait de lui présenter l’Encens qui doit fumer dans les mains du Prêtre. Sa mort pouvait seule le mettre en possession du trône préparé à son humanité glorieuse ; cette mort devait inaugurer le Sacrifice éternel de l’Agneau divin : la Myrrhe était là pour attester la mort et la sépulture d’une victime immortelle. L’Esprit-Saint qui inspira les Prophètes avait donc dirigé les Mages dans le choix de ces mystérieuses offrandes; et c’est ce que nous dit éloquemment saint Léon, dans un de ses Sermons sur l’Epiphanie : « O admirable foi qui mène à la science parfaite, et qui n’a point été instruite à l’école d’une sagesse terrestre, mais éclairée par l’Esprit-Saint lui-même ! Car où avaient-ils découvert la nature inspirée de ces présents, ces hommes qui sortaient de leur patrie, sans avoir encore vu Jésus, sans avoir puisé dans ses regards la lumière qui dirigea si sûrement le choix de leurs offrandes ! Tandis que l’Etoile frappait les yeux de leur corps, plus pénétrant encore, le rayon de la vérité instruisait leurs cœurs. Avant d’entreprendre les fatigues d’une longue route, ils avaient déjà connu Celui à qui étaient dus, par l’Or, les honneurs de Roi ; par l’Encens, le culte divin ; par la Myrrhe, la foi dans sa mortalité. » Si ces présents représentent merveilleusement les caractères de l’Homme-Dieu, ils ne sont pas moins remplis d’enseignements par les vertus qu’ils signifient, et que le divin Enfant reconnaissait et confirmait dans l’âme des Mages. L’Or signifie pour nous, comme pour eux, la charité qui unit à Dieu ; l’Encens, la prière qui appelle et conserve Dieu dans le cœur de l’homme; la Myrrhe, le renoncement, la souffrance, la mortification, par lesquels nous sommes arrachés à l’esclavage de la nature corrompue. Trouvez un cœur qui aime Dieu, qui s’élève à lui par la prière, qui comprenne et goûte la vertu de la croix : vous aurez en ce cœur l’offrande la plus digne de Dieu, celle qu’il agréera toujours.
Nous ouvrons donc aussi notre trésor, ô Jésus! et nous mettons à vos pieds nos présents. Après avoir confessé votre triple gloire de Dieu, de Prêtre et d’Homme, nous vous supplions d’agréer le désir que nous avons de répondre par l’amour à l’amour que vous nous témoignez ; nous osons môme vous dire que nous vous aimons, ô Dieu ! ô Prêtre ! ô Homme ! Augmentez cet amour que votre grâce a fait naître. Recevez aussi notre prière, tiède et imparfaite, mais cependant unie à celle de votre Eglise. Enseignez-nous à la rendre digne de vous, et proportionnée aux effets que vous voulez qu’elle produise; formez-la en nous, et qu’elle s’élève sans cesse de notre cœur, comme un nuage de parfums. Recevez enfin l’hommage de nos cœurs contrits et pénitents, la volonté que nous avons d’imposer à nos sens le frein qui les règle, l’expiation qui les purifie.
Illuminés par les hauts mystères qui nous révèlent la profondeur de notre misère et l’immensité de votre amour, nous sentons qu’il nous faut, plus que jamais, nous éloigner du monde et de ses convoitises, et nous attacher à vous. L’Etoile n’aura pas lui en vain sur nous ; elle ne nous aura pas en vain conduits jusqu’à Bethléhem, où vous régnez sur les cœurs. Quand vous vous donnez vous-même, ô Emmanuel ! quels trésors pourrions-nous avoir que nous ne devions être prêts à déposer à vos pieds ?
Protégez notre offrande, ô Marie ! Celle des Mages, accompagnée de votre médiation, fut agréable à votre Fils ; la nôtre, présentée par vous, trouvera grâce, malgré son imperfection. Aidez notre amour par le vôtre ; soutenez notre prière par l’intervention de votre Cœur maternel ; fortifiez-nous dans la lutte avec le monde et la chair. Pour assurer notre persévérance, obtenez-nous de ne jamais oublier les doux mystères qui nous occupent présentement ; qu’à votre exemple, nous les gardions toujours gravés dans notre cœur. Qui oserait offenser Jésus dans Bethléhem? qui pourrait refuser quelque chose à son amour, en ce moment où, sur vos genoux maternels, il attend notre offrande ? O Marie ! ne nous laissez jamais oublier que nous sommes les enfants des Mages, et que Bethléhem nous est toujours ouverte.
Pour épancher les sentiments de joie et d’admiration que nous causent de si ineffables merveilles, empruntons la voix de la Liturgie ; et chantons d’abord cette Hymne de la Naissance que nous a laissée le saint Evêque de Poitiers, Venance Fortunat :

HYMNE.
 

Que le monde entier se réjouisse en apprenant l’arrivée de Celui qui est la récompense de vie; après le joug d’un ennemi farouche , la rédemption nous apparaît.
Ce qu’avait chanté Isaïe, s’accomplit dans la Vierge: l’Ange lui a annoncé le mystère ; l’Esprit-Saint l’a remplie de sa vertu.
Marie conçoit dans ses entrailles ; sa foi dans la parole a été féconde ; Celui que le monde entier ne peut contenir est contenu au sein d’une Vierge.
La tige de Jessé a fleuri, la branche a porté son fruit ; la Mère féconde a mis au jour son Fils, et la Vierge a gardé son intégrité.
Il s’est laissé placer dans une crèche, Celui qui est l’auteur de la lumière ; avec son Père il a créé les cieux ; la main de sa Mère l’a enveloppé de langes.
Celui qui donna la Loi au monde,Celui qui promulgua les dix préceptes, a daigné, devenu homme, se placer sous le joug de la Loi.
La souillure du vieil Adam, le nouvel Adam l’a lavée ; ce que le premier, dans son orgueil, avait renversé, le second, dans son humilité, le relève.
La lumière et le salut viennent de naître, la nuit s’enfuit, la mort est vaincue ; venez, nations, visiter avec foi le Dieu que Marie nous enfante.
Amen.

A propos du dimanche de « Gaudete »

13 décembre, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Annee_C/avent/gaudete.html

A propos du dimanche de « Gaudete »

Au VIII° siècle, et encore au XII° siècle, lorsque les quatre dimanches de l’Avent étaient considérés comme les étapes d’un temps d’allégresse, tout à la joie de la venue prochaine du Rédempteur, le troisième dimanche était le point culminant de cette montée joyeuse vers Bethléem. Il porte le nom de « Gaudete » (ce qui signifie : « soyez joyeux ») en raison du premier mot de l’Introït[1]. Certes, parce qu’il est par excellence l’hymne de Noël, le « Gloria in excelsis Deo » ne réapparaît pas encore ; la liturgie romaine qui suspend les exercices pénitentiels le dimanche mais y célèbre cependant, depuis le début de l’Avent, en ornements violets et sans fleurs, tempère aujourd’hui ses rappels pénitentiels en prenant les ornements roses. « Par sa couleur, le symbole de la joie de l’Eglise, dont l’odeur figure les bonnes œuvres de la personne à honorer, alors que la rose elle-même, produite de la racine de Jessé, est mystiquement la fleur des champs et le lys de vallées dont parle l’Ecriture, c’est-à-dire Jésus né de Marie. »

Jadis, la station se faisait à Saint-Pierre de Rome où, pour l’occasion, le pape séjournait, y célébrait solennellement et y octroyait une gratification. Au milieu de la nuit, le pape et toute sa cour venaient à Saint-Léon pour se rendre à Saint-Grégoire où l’on encensait le maître-autel ainsi que les autels dédiés à saint Sébastien, à saint Tiburce et aux saints apôtres Simon et Jude, puis on se rendait vénérer le linge de sainte Véronique où, sur le chemin de la Croix, le Seigneur daigna imprimer sa face, et on encensait l’autel dédié à Marie. On montait ensuite, près de l’arc triomphal au Saint-Pasteur que l’on encensait, avant que de descendre encenser le tombeau de saint Pierre.

Les fiançailles de ceux qui se devaient marier après Noël étaient bénies au dimanche de Gaudete ainsi que les oriflammes et les bannières. Enfin, quand l’occasion se présentait, on sacrait ou couronnait les princes chrétiens.

Il ne reste souvent dans nos célébrations que l’emploi de la couleur rose. Les premiers chrétiens avaient boudé cette couleur parce que la fleur qu’elle rappelle avait une place de choix dans les cultes païens. Plus tard, le rose finit par entrer dans les symboles chrétiens, comme une image du martyr (saint Cyprien de Carthage, saint Jérôme) et de la pudeur (saint Jérôme). Si Tertullien et Clément d’Alexandrie avaient condamné les roses, saint Basile et saint Ambroise les montrèrent sans épines dans le paradis terrestre. Si Prudence loue sainte Eulalie d’avoir toujours méprisé les couronnes de roses, les ornements d’ambre et les colliers d’or, il affirme que, au ciel, les vierges cueillent « l’une des violettes et l’autre des roses » ; cette idée se trouve déjà dans la passion de sainte Perpétue : « dans la patrie des justes, la terre est toute embaumée de rosiers aux fleurs empourprées qui la couvrent, et, arrosée par des sources vives, elle y produit de brillants soucis, de molles violettes et le tendre safran ». Fortunat de Poitiers, montrant le jardin de la reine Ultrogothe, veuve de Childebert, parle « du parfum des roses du Paradis[2] » ; il félicite sainte Radegonde et l’abbesse Agnès de réserver les roses pour orner les églises. Charlemagne fit mettre des roses dans tous les jardins de ses résidences et métairies, tandis qu’Alcuin les cultivait dans le jardinet de sa cellule, peu avant que Walafrid Strabon la déclarât « fleur des fleurs[3]. »

Utilisée au troisième dimanche de l’Avent (Gaudete) et au quatrième dimanche du Carême (Lætare), la couleur rose, couleur de l’aurore, marque, au milieu des temps de pénitence, une pause où l’Eglise vise à mieux faire entrevoir la joie qu’elle prépare (Noël ou Pâques), à donner courage pour les dernières étapes à parcourir,  et à rendre grâce pour les œuvres déjà accomplies :  « Aux armes des religieuses l’ont met une couronne composée de branches de rosier blanc avec ses feuilles, ses roses et ses épines, qui dénote la chasteté qu’elles ont conservée parmi les épines et les mortifications de la vie[4]. »

Jadis, où l’on était plus attentif qu’aujourd’hui à conformer l’environnement du culte à l’esprit de la liturgie célébrée, on pouvait, les dimanches roses (Gaudete etLætare), contrairement aux autres dimanches de l’Avent et du Carême, parer l’autel de fleurs, sonner toutes les cloches et toucher les orgues alors que les diacres et les sous-diacres prenaient la tunique et dalmatique qu’ils avaient abandonnées au début de l’Avent ou du Carême.

La couleur rose emprunte sa signification au rouge, symbole de l’amour divin, et au blanc, symbole de la sagesse divine, dont la combinaison signifie l’amour de l’homme régénéré par la pénitence pour la sagesse divine reçue dans la Révélation ; « couleur agréable, odeur réconfortante, aspect qui donne la joie[5]. »

De fait, c’est moins la fleur qui inspire ici le symboliste que la rosée, l’eau tombée du ciel, que les juifs regardaient comme un signe de bénédiction. Sans doute faut-il rappeler que les vents de la mer, soufflant de l’Ouest, apportent vers la Palestine un air humide qui, les nuits d’août à octobre où il ne pleut pas, permet la croissance des végétaux ; la rosée est donc un symbole de prospérité et signe de bénédiction, ainsi qu’en témoigne souvent l’Ancien Testament : « Que Dieu te donne avec la rosée du ciel et de gras terroirs, abondance de froment et de vin nouveau[6] » ; « Béni de Yahvé, son Pays ! A lui le don exquis du ciel en haut (la rosée) et de l’abîme qui s’étale en bas (les sources[7]) »; « C’est comme le rosée de l’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion, car c’est là que Yahvé a établi la bénédiction, la vie à jamais[8] »; « Je serai comme la rosée pour Israël, il fleurira comme le lys, il enfoncera ses racines comme le peuplier.[9] »

En revanche, l’absence de rosée est un signe de châtiment comme on peut le voir, par exemple, chez le prophète Agée : « Réfléchissez sur votre sort : vous attendiez beaucoup et il n’y a eu que peu. Et ce que vous avez ramené à la maison, j’ai soufflé dessus ! A cause de quoi ? – oracle de Yahvé des armées – à cause de ma maison qui, elle, est en ruine, alors que vous courez chacun pour sa maison. Voilà pourquoi le ciel a retenu la rosée, et la terre a retenu sa récolte[10]. » La rosée est aussi le symbole de la Parole divine reçue par les fidèles  qui, s’ils s’y conforment, leur communique la sagesse et leur ouvre le salut par les voies de la justice, ainsi que le note le Deutéronome : Que ma parole s’épande comme la rosée[11]. » Pendant tout le temps de l’Avent, nous chantons : « Rorate cæli de super et nubes pluant justum ! » (Cieux, versez votre rosée et que les nuées fassent pleuvoir le juste !)

Le chevalier Morini qui, au temps de Grégoire XVI (1831-1846), fut un des officiers de la cour pontificale, écrivait[12] que la couleur rose est considérée comme tenant le milieu entre le pourpre et le violet ; figurant la joie que l’Eglise ressent aux approches de Noël et de Pâques, parce que la rose a trois propriétés : l’odeur, la couleur et le goût, que l’on peut considérer comme représentant la charité, la joie et la satiété spirituelle qui sont la figure du Christ, ainsi, saint Bède le Vénérable dit[13] qu’au VII° siècle, le tombeau du Christ était peint d’une couleur mélangée de blanc et de rouge.

Les habitués des Litanies de Lorette qui se souviendront que la Vierge Marie y est honorée et priée comme la Rose mystique pourront la prier ainsi : « O Rose parfumée, vermeille et pudique, qui avez toujours été épanouie  et  ornée  de couleurs  plus belles que l’arc-en-ciel, ô Rose bénie entre toutes les fleurs qui embaument la jardin mystique de l’Eglise, ô Rose, délice et ornement de la cour céleste, force et secours des faibles mortels qui sont attirés par l’odeur de votre piété à vous aimer et à vous invoquer comme leur protectrice spéciale dans tous leurs besoins, fortifiez, je vous en supplie, la vertu chancelante de mon cœur languissant par vos parfums, par la douce vivacité de vos couleurs et par l’abondante rosée des grâces dont vous êtes remplie, afin qu’animé par le désir de bénéficier de vos mérites, je m’efforce d’imiter vos vertus.

O Rose mystique, ô Mère et Vierge d’une chaste et incomparable fécondité, inspirez-moi un ardent amour pour la pureté de cœur, pour la mortification de mes passions pour la garde de mes sens intérieurs et extérieurs, afin que je puisse vous ressembler et vous plaire. Donnez-moi des mœurs pures et une volonté forte pour remplir mes devoirs envers Dieu, envers le prochain et envers moi-même. Que, par votre toute-puissante intercession, je plaise aux regards purs de Dieu et que j’en sois béni. J’obtiendrai infailliblement cette grâce si vous m’attirez fortement par la suave odeur de vos vertus et si vous m’animez par l’efficacité de votre puissant secours. O Vierge et Mère, candide et vermeille Rose de Dieu, priez pour moi qui ai recours à vous. »

——————————————————————————–

[1] « Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete » (soyez toujours joyeux dans le Seigneur ; encore une fois, soyez toujours joyeux).
[2] Saint Fortunat : « Carmina » (VI 6), « De horto Ultrogothonis reginæ ».
[3] Walafrid Strabon : « Hortulus ad Grimaldum. »
[4] Le « Palais de l’Honneur ».
[5] « Ordo Romanus », XIV 81.
[6] Livre de la Genèse, XXVII 28.
[7] Livre du Deutéronome, XXXIII 13.
[8] Psaume CXXXIII 3.
[9] Livre du prophète Osée, XIV 6.
[10] Livre du prophète Agée, I 8-10.
[11] Livre du Deutéronome, XXII 2.
[12] Morini : « Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica ».
[13] Saint Bède le Vénérable : « Histoire de l’Angleterre »,  V 16.

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE

10 décembre, 2009

du site:

http://www.jcrelations.net/fr/?item=3009

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE

Le 29 juin 2008, le Cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, adressait aux conférences épiscopales une lettre sur l’usage du Nom de Dieu (YHWH) dans le culte liturgique catholique romain. Réagissant à la «nouvelle pratique» de prononcer ce nom (ce dont s’abstient la communauté juive), le préfet rappelle qu’il doit plutôt être traduit dans chaque langue, comme l’ont fait autrefois les traductions grecque (la Septante) et latine (la Vulgate). Bien qu’elle ne soit pas adressée directement à la communauté juive, cette directive peut aussi être comprise comme un signe de respect envers elle, d’où l’intérêt de la porter à l’attention des personnes et groupes engagées dans le dialogue entre juifs et chrétiens.1

CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS
Prot. N. 213/08/L
LETTRE AUX CONFÉRENCES ÉPISCOPALES CONCERNANT LE « NOM DE DIEU »
Éminence, Excellence,

En réponse à une directive du Saint Père, en accord avec la Congrégation pour la doctrine de la Foi, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements estime qu’il est pertinent de communiquer aux conférences épiscopales quelques précisions et directives concernant la traduction et la prononciation, dans un cadre liturgique, du Nom divin signifié dans le tétragramme sacré.

I – Exposé

1) Les paroles des Saintes Écritures contenues dans l’Ancien et le Nouveau Testament expriment une vérité qui transcende les limites imposées par le temps et l’espace. Elles sont la Parole de Dieu exprimée en paroles humaines. À travers ces paroles de vie, l’Esprit Saint introduit les fidèles dans la connaissance de la vérité tout entière et ainsi le Verbe du Christ vient habiter chez les fidèles dans toute sa richesse (voir Jean 14,26; 16,12-15). Pour que la Parole de Dieu, inscrite dans les textes sacrés, puisse être conservée et transmise d’une manière intégrale et fidèle, toute traduction moderne des livres de la Bible cherche à être une transposition fidèle et exacte des textes originaux. Un tel effort littéraire exige que le texte original soit traduit de la façon la plus fidèle et la plus exacte possible, sans omission ni ajout eu égard au contenu, et sans introduction de gloses ou de paraphrases explicatives qui n’appartiennent pas au texte sacré lui-même.

En ce qui concerne le Nom sacré de Dieu lui-même, les traducteurs doivent le traiter avec grande fidélité et de manière extrêmement respectueuse. En particulier, comme l’affirme l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» (Liturgicam authenticam, n° 41)2:

[…] en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans […] la version des Septante, le nom du Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le mot Dominus, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de même signification. [(...) iuxta traditionem ab immemorabili receptam, immo in (…) versione «LXX virorum» iam perspicuam, nomen Dei omnipotentis, sacro tetragrammate hebraice expressum, latine vocabulo «Dominus» in quavis lingua populari vocabulo quodam eiusdem significationis reddatur.]

Une norme aussi claire n’a pas empêché ces dernières années l’introduction d’une pratique nouvelle, la prononciation du nom propre du Dieu d’Israël, connu comme le saint ou divin tétragramme, formé de quatre consonnes de l’alphabet hébraïque,(YHWH). On le vocalise de différentes façons, aussi bien dans la lecture des textes bibliques tirés du Lectionnaire, que dans l’utilisation de prières et d’hymnes, ce qui donne plusieurs variantes écrites ou orales telles que: «Yahweh», «Yahvé», «Jahwè», «Javé», «Jéhovah», etc. La présente lettre vise donc à établir certains faits essentiels, sous-jacents à la norme sus-mentionnée, et à poser certaines directives qui doivent être observées en cette matière.

2) La vénérable tradition des Saintes Écritures, appelée Ancien Testament, emploie une série d’appellations divines, parmi lesquelles le nom sacré de Dieu, révélé comme le tétragramme(YHWH). Tenu pour une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu, il était considéré comme imprononçable, et on le remplaçait donc, pendant la lecture des Saintes Écritures, par un nom substitutif, Adonai, qui signifie «Seigneur».

La traduction grecque de l’Ancien Testament, appelée la Septante, qui remonte aux derniers siècles avant l’ère chrétienne, rendait régulièrement le tétragramme hébraïque par le terme grec Kyrios, qui signifie «Seigneur». Comme la Septante constituait la Bible de la première génération de chrétiens parlant le grec, langue dans laquelle ont été rédigés tous les livres du Nouveau Testament, ces chrétiens, depuis le début, n’ont jamais prononcé non plus le tétragramme divin. Un phénomène semblable s’est produit chez les chrétiens de langue latine, dont la littérature a commencé à émerger à partir du deuxième siècle, comme l’attestent d’abord la Vetus Latina, et, plus tard, la Vulgate de saint Jérôme: dans ces traductions également, le tétragramme a été remplacé par le mot latin «Dominus», qui correspondait à la fois à l’Adonai hébreu et au Kyrios grec. La même démarche prévaut dans la version latine récente, la Néo-Vulgate, que l’Église utilise pour sa liturgie.

Ce fait a eu des incidences importantes pour la christologie même du Nouveau Testament. Lorsque saint Paul écrit, eu égard à la crucifixion, «Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom» (Philippiens 2,9), il ne réfère à aucun autre nom que celui de «Seigneur», puisqu’il poursuit en disant «et que toute langue proclame, de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur» (Philippiens 2,11). L’attribution de ce titre au Christ ressuscité correspond exactement à la proclamation de sa divinité. De fait, ce titre devient interchangeable entre le Dieu d’Israël et le Messie de la foi chrétienne, même si, en fait, il ne s’agit pas de l’un des titres utilisés pour le Messie d’Israël. Au sens strictement théologique, le titre se trouve déjà, par exemple, dans le premier Évangile canonique (voir Matthieu 1,20: «L’ange du Seigneur apparut à Joseph en songe.») et il semble être la règle en usage pour toutes les citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau (voir Actes 2,20: «Le soleil se changera en ténèbres … avant que vienne le Jour du Seigneur» [Joël 3,4]; 1 Pierre 1,25: «La Parole du Seigneur demeure pour l’éternité» [Is 40. 8]). En ce qui a trait au sens proprement christologique, en dehors du texte de Philippiens 2,9-11 déjà cité, nous pouvons encore évoquer Romains 10,9 («si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé»), 1 Corinthiens 2,8 («s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire»), 1 Corinthiens 12,3 («nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’, si ce n’est sous l’action de l’Esprit Saint») et la formule fréquente à propos du chrétien qui vit «dans le Seigneur» (Romains 16,2; 1 Corinthiens 7,22; 1 Thessaloniciens 3,8; etc.).

3) La pratique d’éviter de prononcer le tétragramme du nom de Dieu dans l’Église a donc ses fondements. Elle est motivée non seulement par un argument d’ordre purement philologique, mais aussi par une volonté de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale qui, depuis les origines, veut que le tétragramme sacré ne soit jamais prononcé en contexte chrétien ni traduit dans aucune des langues de traduction de la Bible.

II – Directives

À la lumière de ce qui vient d’être exposé, les directives suivantes devront être observées:

Dans les célébrations liturgiques, dans les chants et les prières, le nom de Dieu ne doit être ni employé ni prononcé sous la forme du tétragramme YHWH.
Pour la traduction du texte biblique en langues modernes en vue de leur usage liturgique dans l’Église, ce qui est déjà prescrit par la disposition n° 41 de l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» doit être observé; c’est-à-dire que le tétragramme divin doit être rendu par les équivalents des termes Adonai/Kyrios: «Seigneur», «Lord», «Signore», «Herr», «Señor», etc.
Lorsque l’on traduit, dans un contexte liturgique, des textes où se trouvent, dans cet ordre, le terme hébraïque Adonai ou le tétragramme YHWH, il faut traduire Adonai par «Seigneur» et le tétragramme YHWH par «Dieu», comme cela est le cas dans la traduction grecque des Septante et dans la traduction latine de la Vulgate.
De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 29 juin 2008.

+ Cardinal Francis Arinze, Préfet

Introduction à l’Avent

27 novembre, 2009

du site:

http://www.portstnicolas.org/introduction-a-l-avent.html

Introduction à l’Avent

1. L’Avent déformé – Un recentrage à faire
Pâques est la fête centrale de la liturgie, avec sa préparation, le Carême, et son extension, le Temps pascal. Assez vite cependant un deuxième cycle, de moindre importance bien sûr, se forma autour de Noël-Épiphanie, avec une préparation analogue, l’Avent, du latin adventus : la venue, l’arrivée – connotée de gloire, de joyeuse entrée. La place centrale de Pâques n’est pas évidente pour tous, car la fête de Noël est plus populaire, surtout dans les régions nordiques. Elle parle davantage au sentiment. Mais il ne faudrait jamais oublier que la crèche n’est que l’étape préparatoire au grand événement sauveur qu’est la mort du Christ en croix et sa résurrection glorieuse.

Cette première étape vers Pâques, la voici donc devant nous. Avant la grande ascension, voici la première montée, l’Avent.

Un deuxième recentrage est à faire, cette fois-ci pour le cycle de Noël lui-même. Beaucoup célèbrent ce temps dans le simple souvenir d’un événement qui, pour eux, est littéralement du passé. Ils condamnent ainsi Noël et sa préparation à l’insignifiance. Car enfin, que faut-il attendre alors et préparer ? Tout au plus une fête de famille, un Noël pour enfants : poupon sur paille fraîche, bergers et moutons, mages et dromadaires – avec, pour les adultes, une larme au souvenir de leur propre enfance (encore du passé !).

Or la naissance de Jésus a, non seulement laissé des traces (sans elle il n’y aurait pas d’Église chrÉtienne), mais elle veut agir dans notre aujourd’hui. Pour la simple raison que la liturgie actualise Jésus pour nous, le fait entrer dans notre vie et dans notre temps. Il nous faut donc réaliser la paix, la réconciliation dont la liturgie de l’Avent et de Noël est pleine. Les reculer jusqu’au paradis est une pieuse malhonnêteté. Jésus a transformé tout de suite; et nous, après lui, il nous faut transformer notre temps. Si, du moins, nous nous y attachions avec autant de sincérité que bien des hommes hors-Église !

Enfin cet aujourd’hui est en vue d’un proche avenir, celui de notre propre naissance à la vie plénière en Dieu. Demain, dans quelques petites années, l’aujourd’hui de la terre sera relayé par la joie d’une présence dévoilée. Bien sûr, il y a aussi la préparation à la fête de Noël. Mais cette préparation fait office de grandes manoeuvres. L’Avent liturgique nous « exerce » à traverser notre mort et à attendre un Avent grandiose, la venue glorieuse de Jésus. Et voici que la liturgie nous coince bien heureusement : Pour quoi, pour qui vis-tu ? Quel est ton avenir ? Et comment vois-tu l’avenir de l’humanité ? En catastrophe ? Ou comme entrée de tous tes frères et soeurs dans la joie de Dieu ? Ne sais-tu pas que tu es celui qui tient le flambeau de l’attente en lieu et place de tant d’hommes résignés, que tu le tiens pour le porter au-delà des mythes du progrès et des lendemains qui chantent ? Ces perspectives n’ont-elles pas de quoi t’exalter ?

Sois adulte. Vis une liturgie responsable.

2. Un temps pluri-dimensionnel
L’Avent est un amalgame de plusieurs temps préparatoires à Noël :
L’un plus ascétique, une espèce de « Carême de Noël », préparant aux baptêmes conférés le jour de l’Épiphanie (d’influence gallo-égyptienne).
L’autre plus historique : la préparation joyeuse à la fête de la naissance du Christ (d’influence romaine).
Un troisième plus eschatologique, orienté vers la venue finale du Christ en gloire (d’influence irlandaise).

L’Avent est riche de ces trois apports qui se sont fusionnés en un tout harmonieux. La liturgie les présente dans un intelligent pèle-mêle où un évangile plus austère est compensé par un chant de joie, où l’ardeur mystique du désir se fait réaliste par le patient engagement dans les tâches quotidiennes. On ne célèbre bien l’Avent qu’en ayant ces trois aspects continuellement présents à l’esprit.

Il y a cependant une progression dans les thèmes : les deux premiers dimanches sont marqués par l’avènement glorieux du Christ; ils sont en continuité frappante avec la fin de l’année liturgique qui nous parle, elle aussi, de la fin des temps. Les deux derniers dimanches sont marqués par la préparation joyeuse à la fête de Noël. Cette progression se retrouve dans les deux préfaces officielles, la première plus eschatologique : « Il reviendra de nouveau revêtu de sa gloire »; la deuxième évoquant le prophète Jean Baptiste et la Vierge et nous faisant « entrer déjà dans le mystère de Noël ».

Les quatre dimanches de l’Avent se célèbrent avec des ornements violets (un reste de la ligne pénitentielle ascétique). L’Avent est cependant une attente joyeuse, et l’on chante l’Alléluia. Si le Gloria est omis, c’est pour que le chant des anges à Noël « sonne comme quelque chose de neuf » (Missel romain).

Mais comment célébrer honnêtement l’enfant de la crèche sans devenir humble et sans mener une vie simple ? Comment attendre véritablement le retour du Christ sans nous détacher de tout ce qui nous sépare de lui ? Comment vivre l’Avent avec le minimum d’authenticité sans faire nôtre le grand désir des hommes, le désir de plus de justice, de paix ? Chrétien, tu es celui qui porte l’attente des hommes vers ses plus hauts sommets. En as-tu conscience ? Vis de telle sorte que d’autres se mettent à désirer avec toi.

Alors la liturgie ne sera pas seulement une célébration, un rite; le Christ naîtra dans ton coeur, il entrera avec puissance dans ta vie. Ce sera Noël, Épiphanie pour de vrai.

La Parousie
Mot grec que l’on trouve un peu chez Matthieu, beaucoup chez Paul. Il se traduit le mieux par Avènement. Il désignait l’arrivée solennelle d’un roi dans une ville, entrée qui s’accompagnait de réjouissances et de jugements.

Les premiers chrétiens ont adopté ce terme, parce que il leur était une image parlante du Christ quand il viendra dans sa gloire pour combler ceux qui l’avaient attendu avec foi. Cette venue sera un jugement : Dieu accomplira sa « justice », il réalisera pleinement son dessein. Ce sera le jour de la plénitude. Dieu avait fait habiter corporellement dans le Christ toute la plénitude de sa divinité. Jésus nous avait racheté avec abondance. Cette plénitude-abondance qui est dans le Christ, elle va maintenant se réaliser dans toute l’humanité.

Tu ne désires cette venue en plénitude que si tu as conscience de ton « manque », que si tu as déjà « goûté au Christ » de telle sorte que tu attends avec impatience qu’il vienne dans toute sa plénitude.

Petite théologie de la Liturgie des heures

18 novembre, 2009

du site:

http://www.societaslaudis.org/index.php?option=com_content&task=view&id=15&Itemid=8

Petite théologie de la Liturgie des heures       

Écrit par Abbé Thomas Diradourian    
17-12-2008 
Causerie donnée à la paroisse Sainte-Marguerite du Vésinet
le dimanche 30 novembre 2008

Chers Amis,

Osons une comparaison. De même qu’on attribue volontiers la crise de la société contemporaine à la perte de valeurs fondamentales, et la perte de ces valeurs à l’incurie du système éducatif, de même pourrait-on attribuer la crise que traversent les Églises occidentales à la perte de l’esprit de prière, et imputer cette perte à la déficience grave de l’enseignement de la prière.

C’est alors que la liturgie des Heures, qui nous rassemble ce soir, peut nous apparaître comme un remède inattendu, si l’on veut bien regarder cette liturgie, ainsi que le déclare le liturgiste américain Robert Taft, comme « l’école de prière de l’Église »…

Introduction : La liturgie des Heures, « école de prière de l’Église »

La prière des Heures peut offrir, en effet, à celui qui la pratique fidèlement, non seulement une initiation mais encore une formation permanente à la prière.

Le chanoine Martimort relève ainsi trois raisons très actuelles pour lesquelles la prière des Heures peut être dite une « école de prière » pour l’Église :

Le souci de spontanéité et de sincérité qui caractérise les générations de notre temps semble faire renaître parfois la tendance à opposer la prière personnelle, où le chrétien s’exprime tel qu’il est dans son horizon familier, et la liturgie des Heures, qui lui est proposée toute faite, avec sa trame biblique et sa structure héritée de tant de siècles de la vie de l’Église.

C’est alors qu’il prend conscience concrètement de la vraie nature de la liturgie, parce qu’elle lui demande d’entreprendre un triple dépassement.

a) La liturgie des Heures l’oblige à dépasser son goût personnel pour adopter la prière de l’Église ; même s’il la célèbre seul, c’est bien la voix de l’Église, de la catholica. (…)

b) (…) La liturgie des Heures est une prière qui médite sans cesse l’économie du salut. Cette dimension historique ne permet pas de limiter la perspective au moment présent.

c) Certes l’histoire du salut est pleine des combats du Peuple de Dieu, de ses souffrances, de ses cris d’appel au secours ; et la prière ne cesse de demander la lumière, la force, la vision de Dieu sur la terre des vivants ; mais la liturgie des Heures est primordialement prière d’action de grâce, émerveillement gratuit devant les grandeurs de Dieu, son œuvre de création, sa miséricorde et ses prévenances.

Je voudrais approfondir quelque peu ces trois points qui font de la prière des Heures, pour autant qu’on s’y adonne fidèlement, la véritable école de prière de l’Église :

1. La liturgie des Heures est par essence « prière de l’Église », prière catholique, c’est-à-dire de tout le Corps mystique du Christ. Elle nous libère de l’individualisme, ou du solipsisme spirituel, qui est le poison de la vie spirituelle.

2. La liturgie des Heures inscrit notre prière dans une histoire sainte qui nous dépasse, dans un temps sacré (« kairos ») qui transcende le temps humain, chronologique (« chronos »)  où nos soucis quotidiens risquent bien souvent de nous confiner.

3. La liturgie des Heures, en lien avec la Messe, nous forme à l’action de grâce (« eucharistia ») et à la libre offrande de nous-même, qui sont la vraie réponse gratuite que Dieu attend de nous dans la prière.

1. La liturgie des Heures, « prière de l’Église »

On désigne volontiers la liturgie des Heures par l’expression de « prière de l’Église ». Cette expression revêt deux significations immédiates, qui sont assez bien connues :

Tout d’abord, la prière de l’Église est évidemment la prière qui est donnée toute réglée par l’Église : c’est la prière « telle que l’Église l’entend pour nous ».

Ensuite, la « prière de l’Église » est la prière officielle de ceux qui sont mandatés par l’Église pour acquitter sa prière de louange, parce qu’ils représentent visiblement l’Église priante : les clercs et les religieux.

Cependant, le Concile Vatican II nous invite à aller plus en profondeur. Voici comment la Constitution liturgique Sacrosanctum Concilium, au numéro 84, nous parle de la louange des Heures :

Lorsque cet admirable cantique de louange est accompli selon la règle par les prêtres ou par d’autres, députés à cela par institution de l’Église, ou par les fidèles priant avec le prêtre selon la forme approuvée, alors c’est vraiment la voix de l’Épouse elle-même qui s’adresse à son Époux ; et mieux encore, c’est la prière du Christ que celui-ci, avec son Corps, présente au Père.

Ici, deux figures mystiques sont requises : l’Épouse et le Corps du Christ. Ces deux évocations méritent que l’on s’y arrête un instant. 

1.1. Prière au Christ ou prière du Christ ?

Le Concile emploie en premier lieu l’image du cantique chanté par l’Épouse à son Époux pour lui préférer ensuite, semble-t-il, celle de la prière adressée par le Christ total à son Père. Ces deux manières de nous situer dans la prière sont enrichissantes.

En évoquant le dialogue entre l’Épouse et l’Époux, la prière au Christ, SC 84 fait sienne la manière de prier de la primitive Église. Celle-ci avait conscience que les psaumes qu’elle chantait s’adressaient au Christ, comme l’affirmera encore saint Augustin : « Oratur a nobis ut Deus noster »

Néanmoins, l’image du Corps du Christ semble finalement prévaloir. La prière des Heures apparaît ici comme la prière du Christ total à son Père. Cela semble en cohérence avec l’idée majeure de la Constitution conciliaire sur la liturgie, à savoir la centralité liturgique du culte sacerdotal du Christ.

La Constitution rappelle ainsi que le Christ demeure l’Acteur principal qui poursuit par l’Église son œuvre de salut, en particulier dans la grande prière de l’Office. Cette insistance christocentrique implique, notons-le bien, une conscience vive de la présence du Christ dans le mystère liturgique, en l’occurrence lorsque l’Église chante les psaumes.

1.2. La prière de toute l’Église

Pourtant, à la suite du Concile qu’elle approfondit sur ce point d’une manière notable, la Liturgia Horarum va reprendre et déployer le sens spirituel de la prière de l’Épouse, renouant avec la manière antique de concevoir la prière liturgique : la prière de l’Épouse à l’Époux.

Son Introduction générale situe en effet l’origine de la liturgie des Heures non plus d’abord dans l’office sacerdotal du Christ, mais dans la pratique historique de la prière de la primitive Église, telle que la rapportent les Actes des Apôtres.

Si la liturgie de Heures est dite « prière de l’Église », c’est en premier lieu parce qu’elle concerne tous les membres de l’Église, qu’elle est la prière accomplie par tous les membres de l’Église orante. La vraie nature de l’Église se révèle ainsi dans l’assemblée en prière, dans l’Ecclesia orans.

La même introduction affirme alors que toute l’Église, en vertu du sacerdoce baptismal de chacun de ses membres, est responsable de la liturgie des Heures, avec une insistance propre à dérouter les chrétiens enracinés dans l’idée que cette prière est l’apanage des clercs et des religieux :

La louange de l’Église, ni par son origine, ni par sa nature propre, ne doit être réservée aux moines et aux clercs : elle appartient à toute la communauté chrétienne.

Paul VI expliquait ainsi que :

[La liturgie des Heures] manifeste la vraie nature de l’Église priante (Ecclesiæ orantis) et en est le signe merveilleux, spécialement lorsqu’une communauté se réunit à cet effet. (…) La prière chrétienne est avant tout la prière de toute la communauté que le Christ rassemble. Chacun participe à cette prière, qui est la prière propre d’un corps unique.

Autrement dit, toute l’Église est, par essence, Ecclesia orans, communauté en prière. 

De cela, il découle une exigence concrète : la prière de l’Église doit être, autant que faire se peut, une célébration commune. C’est pourquoi la liturgie des Heures restaurée par Vatican II invite à donner toute sa place à l’expression communautaire, paroissiale, cathédrale, de cette prière :

La liturgie des Heures (…) concerne tout le corps de l’Église, elle le manifeste et elle l’affecte tout entier. Sa célébration ecclésiale apparaît avec le maximum de clarté – et c’est donc ce qu’on recommande avec la plus grande insistance – quand elle est accomplie par une Église particulière.

En résumé, la liturgie des Heures est donnée à tous les chrétiens, à tous ceux qui veulent apprendre l’art chrétien de la prière, comme le « laboratoire » premier et fondamental de la « prière de l’Église » ou, mieux, de l’Église en prière.

Ayant dépassé une conception individualiste de la prière, nous pouvons envisager un deuxième dépassement auquel nous porte aussi la prière des Heures : la dilatation de notre temps humain aux dimensions sacrées du temps de Dieu.

2. La liturgie des Heures et la sanctification du temps

C’est une règle absolue de la prière chrétienne – héritée de la tradition juive – que le fidèle doit « prier Dieu sans cesse », et que ce commandement que fait le Seigneur, et saint Paul à sa suite, de prier toujours, s’exprime de manière concrète par la sanctification des grandes heures de la journée, en particulier le matin et le soir. Déjà dans les Actes des Apôtres, nous voyons les premiers chrétiens monter au Temple aux Heures définies de la prière.

En priant les heures, nous sommes ainsi invités à « sanctifier le temps ». Revenons sur cette expression décisive pour l’art de la prière, dont la liturgie des Heures se veut être l’école.

2.1. Du temps consacré et offert à Dieu

« Sanctifier le temps » : cette expression, nous devons la comprendre déjà en son sens littéral. Quand nous prions à telle ou telle heure de la journée, nous faisons de ce temps une Heure sainte, puisque nous la mettons en présence de Dieu. Nous faisons de cet instant de notre temps humain un instant d’éternité, au contact de Dieu.

Souvent, il nous en coûte de cesser notre activité pour dire le bréviaire, ou nous mettre à prier : nous avons l’impression que ce temps de prière ou de lecture est pris sur le temps de notre activité légitime de prêtre ou de fidèle laïc, sur le temps imparti à notre devoir d’état, premier lieu de notre sanctification.

« Sanctifier le temps » prend alors un sens plus profond, plus spirituel : celui d’un vrai sacrifice. Étymologiquement, « sanctifier » signifie « mettre à part pour Dieu », « consacrer à Dieu quelque chose en la soustrayant à son usage ordinaire ».

Il en va ainsi du temps que nous sanctifions : nous mettons à part – et c’est la nature même d’un sacrifice – un peu de notre temps d’activité nécessaire, nous le soustrayons à son emploi ordinaire, pour le consacrer à Dieu. Et, comme dans tout sacrifice, plus ce temps-là nous est précieux, plus ce temps-là est rare, plus le sacrifice que nous en faisons acquiert de la valeur.

Sanctifier le temps, c’est donc nous voler à nous-mêmes, chaque jour, pour l’offrir à Dieu, un peu de temps, sacrifier volontairement quelques instants de notre précieux temps, pour le rendre à Dieu qui en est l’Auteur. C’est pourquoi, il est nécessaire que la récitation de notre « liturgie des Heures » nous coûte chaque jour le prix d’un petit sacrifice de temps, un sacrifice joyeux dont le fruit sera une grâce d’abandon confiant au rythme de la Providence.

Nous pouvons en trouver une application concrète chaque semaine, dans notre manière de comprendre et d’exercer la sanctification du Jour du Seigneur. Allons-nous faire, en famille, le sacrifice d’un peu de notre temps si précieux, pour l’offrir gratuitement au Seigneur en venant à l’Église pour chanter sa louange du soir, aux vêpres ?

2.2. Du temps des hommes au temps de Dieu

Cependant, la prière des Heures va beaucoup plus loin. En effet, parce qu’elle est une forme du mystère liturgique, elle a la capacité de transformer notre temps. Expliquons-nous.

Que se passe-t-il lorsque nous « sanctifions le temps » par la liturgie des Heures ? Il se passe que notre temps, notre histoire concrète, changent de nature.

Car il existe deux sortes de temps : un temps « chronologique » ou « cosmique » (en grec : « chronos »), qui est la succession naturelle des heures, des jours et des événements, et d’autre part un temps « théologique », un temps assumé par Dieu, un temps possédé par la présence de Celui qu’une Préface appelle le « Maître du temps et de l’Histoire » (en gr. « kairos »).

Or la liturgie des Heures a pour effet de convertir le temps-chronos en temps-kairos, d’insérer le temps naturel et profane de l’activité humaine dans le temps surnaturel et sacré de l’Histoire du salut, et en particulier de rapporter chaque moment de notre vie à l’événement unique, central et totalisant de l’Histoire du monde qu’est le Mystère Pascal de la Mort et de la Résurrection du Christ.

C’est de cette manière que la liturgie des Heures nous fait « transporter en Dieu » les moments que nous lui consacrons pour acquitter cette prière, et surtout qu’elle nous fait transporter en Dieu le monde où nous vivons, avec ses souffrances et ses aspirations, comme aussi le monde intérieur de notre âme, avec ses joies, ses peines et ses pesanteurs.

3. L’Office divin comme prière « eucharistique »

Enfin, la liturgie des Heures nous invite à un troisième dépassement : elle nous oblige à entrer dans la prière gratuite de louange et d’action de grâces.

La prière des Heures exprime la prière de l’Église parvenue à maturité. Elle outrepasse  les demandes singulières et temporaires que l’homme peut adresser à Dieu, pour le faire entrer dans l’action de grâces et l’offrande de soi, qui constituent le cœur de la vie chrétienne : la grande Eucharistie qui consiste dans l’offrande de soi du Christ à son Père.

3.1. Les Heures, « complément nécessaire » de l’Eucharistie

Plusieurs auteurs ont montré comment la liturgie des Heures développait le thème majeur de la prière eucharistique qu’est le « sacrifice d’action de grâces ». Ainsi, certaines expressions, telles « sacrificium laudis », « hostia laudis » ou « gratiarum actio » sont appliquées par la liturgie tant au sacrifice eucharistique qu’à la liturgie des Heures.

La place centrale de l’autel, vers lequel on se tourne et que l’on encense aux Offices majeurs, révèle aussi ce lien très étroit entre l’Eucharistie de la Messe et l’Eucharistie des Heures.

À travers ces similitudes, il apparaît que la prière des Heures prolonge l’Eucharistie qui est le mouvement d’action de grâces envers Dieu pour son œuvre de création et de salut.

Ce lien organique entre la célébration eucharistique et l’Office divin a été décrit de diverses manières complémentaires. La Constitution Laudis Canticum exprime ainsi le rôle de « necessarium complementum » de la liturgie des Heures en regard de l’Eucharistie.

En effet, cette dernière contient en elle-même la plénitude du culte divin à laquelle il n’est rien à ajouter, mais que la prière des Heures est chargée d’étendre à chaque heure de la vie des hommes.

C’est le sens de l’image classique du soleil et des astres, qui peut s’entendre de deux manières : à l’instar des étoiles qui éclairent le ciel d’une lumière identique à celle du soleil, les Heures constellent la journée chrétienne de l’unique lumière de grâce qui resplendit dans l’Eucharistie.

Telles des planètes qui réfléchissent la lumière du soleil, les Heures de l’Office sont aussi comme autant de points de réflexion, au long de la journée, de la lumière qu’elles reçoivent du mystère central de l’Eucharistie.

C’est l’une des thèses principales de la belle étude de théologie de la liturgie des Heures du P. de Reynal que de montrer comment « la liturgie des Heures répercute au long de la journée l’écho de la grande prière eucharistique, en en reprenant les grandes orientations et en les amplifiant dans le climat de louange et d’intercession qui lui est propre » (p. 155).

3.2. La « forme eucharistique » de la vie et de la prière chrétiennes

Ce qu’il faut comprendre, au fond, c’est que la prière de l’Office est une forme de prière eucharistique, en tant qu’elle nous permet, heure après heure, unis au mystère du Christ, de consacrer et d’offrir notre être à Dieu :

Comme orants, nous poursuivons avec d’autres mots à chaque moment de la prière des Heures, cette offrande de nous-même que nous accomplissons avec le Christ en chaque Eucharistie.

Cette offrande de soi au long de la journée fournit leur couleur particulière aux prières d’intercession des Laudes, qui sont moins une prière universelle qu’un acte d’offrande de la journée.

On peut dire ainsi que l’Office divin est la prière qui nous permet de vivre vraiment cette « forme eucharistique de la vie chrétienne » dont parle le pape Benoît XVI dans l’Exhortation Sacramentum Caritatis.

Le Pape cite le passage de l’épître aux Romains (12, 1) qui définit le vrai sacrifice spirituel : « Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à Lui offrir vos corps en sacrifice saint : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre. »

Et il commente en disant qu’ici « apparaît l’image du culte nouveau comme offrande totale de la personne en communion avec toute l’Église (…). Le culte agréable à Dieu devient ainsi une nouvelle façon de vivre toutes les circonstances de l’existence où [chaque activité particulière] est exaltée en tant qu’elle est vécue en relation avec le Christ et offerte à Dieu. »

Ce pourrait être, pour finir, une belle définition intérieure de l’Office divin, mais surtout une puissante invitation à renouer avec lui et à le célébrer ensemble chaque jour, chaque dimanche : la liturgie des Heures permet à chacun la célébration continue et persévérante du culte intérieur qui plaît à Dieu, du vrai sacrifice de louange par lequel notre vie est exaltée, considérée comme une bénédiction divine et un objet d’action de grâce.

Thomas Diradourian, prêtre

4 OCTOBRE 2009, OFFICES DES LECTURES, DEUXIÈME LECTURE

3 octobre, 2009

DIMANCHE 4 OCTOBRE 2009

OFFICE DES LECTURES

DEUXIÈME LECTURE

DE LA RÈGLE PASTORALE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND (Editeur : P. Roguet)
Parler avec audace et discernement

Le supérieur soit garder le silence avec discernement et parler de façon utile : il ne doit ni divulguer ce qu’il faut taire, ni taire ce qu’il faut divulguer. Car une parole étourdie peut entraîner dans l’erreur, tout comme un silence mal avisé laisse dans l’erreur ceux qu’on aurait dû éclairer. Souvent des supérieurs, manquant de sagesse et craignant de perdre la bienveillance des hommes, ont peur de dire franchement ce qui est bien ; mais selon une parole de la Vérité en personne, ils n’accomplissent plus leur service, qui est de garder le troupeau avec le zèle des pasteurs mais, comme des mercenaires, ils s’enfuient à l’arrivée du loup lorsqu’ils se cachent dans le silence.

C’est pourquoi le Seigneur les blâmes, par la bouche du Prophète, en les traitant de chiens muets, incapables d’aboyer. Et il s’en plaint encore lorsqu’il dit : Vous n’êtes pas montés à l’assaut, vous n’avez pas construit un rempart pour la maison d’Israël, afin de tenir fermes dans le combat, au jour du Seigneur. Monter à l’assaut, c’est s’opposer aux puissances de ce monde par une parole hardie pour défendre le troupeau. Et tenir ferme dans le combat, au jour du Seigneur, c’est résister à des adversaires déloyaux par amour de la justice.

Pour un pasteur, craindre de dire ce qui est bien, n’est-ce pas la même chose que de prendre la fuite pas son silence ? Celui qui s’expose pour son troupeau construit un rempart pour la maison d’Israël contres ses ennemis. C’est pourquoi Dieu dit encore à son peuple pécheur : Tes prophètes ont eu pour toi des visions fausses et sottes, ils n’ont pas révélé ton péché pour te provoquer à la conversion. Dans l’Écriture Sainte, on appelle parfois prophètes les maîtres qui, en signalant la présence de signes fugitifs, découvrent l’avenir. La parole divine leur reproche d’avoir des visions fausses, parce qu’en craignant de blâmer les fautes ils flattent vainement les coupables en leur promettant la sécurité, et ils ne révèlent pas l’indignité des pécheurs parce qu’ils gardent le silence au lieu de les blâmer.

La clé de cette révélation, c’est le discours de réprimande, parce que, en blâmant la faute, on la découvre, alors que souvent elle est ignorée même de son auteur. Aussi saint Paul disait : Qu’il soit capable d’exhorter dans la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. Et il est dit dans Malachie : Les lèvres du prêtre doivent garder le savoir et c’est de sa bouche qu’on recherche l’instruction, parce qu’il est le messager du Seigneur de l’univers. Le Seigneur donne aussi cet avertissement par la bouche d’Isaïe : Crie à pleine voix sans relâche, élève ta voix comme une trompette.

Celui qui accède au sacerdoce reçoit l’office du héraut, qui est de proclamer la venue du juge redoutable qui le suit. Si donc le prêtre ne sait pas prêcher, comment criera-t-il, ce héraut muet ? C’est pour cela que sur les premiers pasteurs l’Esprit Saint s’est reposé sous l’apparence de langues : en effet, ceux qu’il remplit, il en fait aussitôt par lui-même des gens qui parlent.

OFFICE DE LECTURES DE SAINT BARTHÉLEMY – 2me lecture (24 Août)

24 août, 2009

du site:

http://lamitiespirituelle.typepad.com/liturgie-des-heures/2009/08/office-des-lectures-saint-barth%C3%A9lemy-ap%C3%B4tre.html#more

OFFICE DE LECTURES DE SAINT BARTHÉLEMY (24 Août)

HOMÉLIE DE S. JEAN CHRYSOSTOME
SUR LA 1ère LETTRE AUX CORINTHIENS (Editeur : P. Roguet)

La croix a gagné les esprits au moyen de prédicateurs ignorants, et cela dans le monde entier. Il ne s’agissait pas de questions banales, mais de Dieu et de la vraie foi, de la vie selon l’Évangile, du jugement futur. Elle a donc transformé en philosophes des rustres et des illettrés. Voilà comment la folie de Dieu est plus sage que l’homme, et sa faiblesse, plus forte.

Comment est-elle plus forte? Parce qu’elle s’est répandue dans le monde entier, qu’elle a soumis tous les hommes à son pouvoir et qu’elle a résisté aux innombrables adversaires qui voulaient faire disparaître le nom du Crucifié. Au contraire, ce nom s’est épanoui et propagé ; ses ennemis ont péri, ont disparu; les vivants qui combattaient un mort ont été réduits à l’impuissance. Aussi, quand un Grec dit que je suis fou, il manifeste que lui-même l’est au maximum, puisque moi qu’il juge fou, je me montre plus sage que les sages; s’il me traite de faible, il se montre lui-même plus faible encore. En effet, ce que des publicains et des pécheurs ont pu réussir par la grâce de Dieu, les philosophes, les rhéteurs, les tyrans, bref la terre entière, dans toute son étendue, n’a même pas été capable de imaginer. ~

C’est en pensant à cela que Paul disait: La faiblesse de Dieu est plus forte que tous les hommes. Que la prédication soit l’oeuvre de Dieu, c’est évident ici. Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une pareille entreprise, eux qui vivaient auprès des lacs et des fleuves, et dans le désert? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière? Ils étaient craintifs et sans courage: celui qui a écrit sur eux le montre bien, lui qui n’a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C’est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il donc à leur sujet? Quand le Christ fut arrêté, après avoir fait d’innombrables miracles, la plupart s’enfuirent, et celui qui était leur chef de file ne resta que pour le renier.

Ces hommes étaient incapables de soutenir l’assaut des Juifs quand le Christ était vivant. Et lorsqu’il fut mort et enseveli, alors qu’il n’était pas ressuscité, qu’il ne leur avait donc pas adressé la parole pour leur rendre courage, d’où croyez-vous qu’ils se seraient mobilisés contre la terre entière? Est-ce qu’ils n’auraient pas dû se dire: « Qu’est-ce que cela? Il n’a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait? Quand il était vivant, il n’a pas pu se défendre, et maintenant qu’il est mort il nous tendrait la main? Quand il était vivant, il n’a pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom? Comment ne serait-il pas déraisonnable, non pas même de le faire, mais seulement d’y penser?»

La chose est donc évidente: s’ils ne l’avaient pas vu ressuscité et s’ils n’avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n’auraient pas pris un risque pareil.

CATHOLIQUE – LA CONFESSION (respectez la confession!)

23 juin, 2009

du site:

http://qe.catholique.org/confession/8080-comment-bien-preparer-une-confession

CATHOLIQUE – LA CONFESSION

Comment bien préparer une confession ?

« Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : ’Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’ » ( Jn 20,22-23 ).

A quoi ça sert, la confession ?

La confession est un rendez-vous d’amour avec Dieu. Dieu ne condamne jamais. C’est sans doute une des caractéristiques les plus flagrantes de Jésus dans l’Evangile : à la différence des pharisiens, il ne condamne JAMAIS les pécheurs. Au contraire, c’est à eux qu’il offre en premier son amitié. La confession est donc d’abord une réconciliation entre Dieu et nous.

Mais il y a plus dans ce sacrement : Pour faire pousser une plante, le jardinier doit non seulement veiller à mettre les bons ingrédients (lumière, chaleur, eau…) mais il doit aussi retirer les mauvaises herbes. La confession c’est ça : retirer les mauvaises herbes qui font obstacles à notre épanouissement personnel. C’est le délicat travail du Christ dans notre âme.

Parfois, nous avons peur de nos péchés. Nous pensons que Dieu est comme nous… et donc nous avons du mal à réaliser qu’il peut vraiment nous pardonner. Au lieu d’être docile, nous « faisons de la résistance » à Dieu. C’est un peu comme si on serrait très fort un mauvais tesson de verre tranchant dans la paume de notre main… Ainsi sommes nous quand nous avons peur de Dieu : remarquez comme cette réaction est absurde, car Dieu ne veut pas nous punir… mais nous soigner !

Comment se déroule une confession ?

Pour qu’une confession soit valide, il faut accomplir quelques conditions nécessaires, qui prouvent notre véritable désir de conversion :

  La contrition : Parmi les actes du pénitent, la contrition vient en premier lieu. Elle est « une douleur de l’âme et une détestation du péché commis avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir » Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un examen de conscience fait à la lumière de la Parole de Dieu. Les textes les plus adaptés à cet effet sont à chercher dans la catéchèse morale des Evangiles et des lettres apostoliques : Sermon sur la montagne, les enseignements apostoliques (cf. Rm 12-15 ; 1Co 12-13 ; Ga 5 ; Ep 4-6 ).

   La confession des péchés : La confession des péchés (l’aveu), même d’un point de vue simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face les péchés dont il s’est rendu coupable ; il en assume la responsabilité et par là, il s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Eglise afin de rendre possible un nouvel avenir. L’aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement de Pénitence : « Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s’être examinés sérieusement, même si ces péchés sont très secrets. » Il ne faut pas cacher certaines fautes, car « si le malade rougit de découvrir sa plaie au médecin, la médecine ne soigne pas ce qu’elle ignore » (S. Jérôme, Eccl. 10,11). L’Eglise recommande en outre de se confesser au moins une fois par an et de ne pas recevoir l’eucharistie si on a conscience d’avoir commis un péché grave.

   La satisfaction : Beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut faire le possible pour le réparer (par exemple restituer des choses volées, rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des blessures). La simple justice exige cela. Mais en plus, le péché blesse et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et avec le prochain. L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché a causés. Relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer ses péchés : il doit « satisfaire » de manière appropriée ou « expier » ses péchés. Cette satisfaction s’appelle aussi « pénitence ».

Comment bien préparer sa confession ?

Pour nous aider à éclairer notre conscience, un bon examen s’impose. Voici un petit guide pour vous aider à vous examiner :

  1. Est-ce que Dieu est toujours à la première place dans ma vie ou suis-je comme ces hypocrites qui mettent toujours des conditions : « Que ta Volonté soit faite… à condition qu’elle corresponde à la mienne » ? Me suis-je confessé au moins une fois pendant l’année ? Ai respecté les jeûnes indiqués par l’Eglise ? Ai-je aidé l’Eglise dans ses besoins ?

  2. Ai-je manqué de respect à Dieu : dans l’Eglise, par exemple, me suis-je mal tenu ?

  3. Suis-je conscient que le dimanche ainsi que les jours de fête d’obligation appartiennent à Dieu ? Ai-je répondu à son appel en étant présent à la messe ? Me suis-je bien préparé pour recevoir la communion ?

  4. Ai-je manqué de respect ou d’amour envers mes parents ?

  5. Ai-je tué quelqu’un ? Ai commis ou encouragé quelqu’un à commettre un avortement ?

  6. Ai-je commis des actes impures seul (masturbation) ou avec un autre (fornication) ?

  7. Ai-je volé ? Ai-je consciemment outrepassé des règles imposés par la sécurité et les services d’ordre de mon pays ?

  8. Ai-je menti ? Ai-je arrangé les choses à ma manière ? Ai-je caché la vérité ?

  9. Ai-je souillé mon imagination et mon cœur avec des pensées impures ? Ai-je regardé des images obscènes ?

  10. Ai-je laissé grandir en moi de la jalousie pour les biens des autres.

Le Temps Ordinaire (liturgie)

1 juin, 2009

du site:

http://lyon.catholique.fr/?Le-Temps-Ordinaire

Le Temps Ordinaire (liturgie)

On nomme aussi le Temps ordinaire parfois « Temps de l’Eglise ». Il se déploie à partir de la fin du temps de Noël (le baptême du Seigneur) au début du Carême (mercredi des Cendres) et
reprend de la Pentecôte à la fin de l’année liturgique.

Ce temps liturgique très long est une sorte de retour au quotidien. Attention toutefois ! Non pas un quotidien rendu à sa banalité, mais un quotidien redécouvert et renouvelé.

Durant cette période l’Eglise continue à célébrer, dimanche après dimanche, le mystère de la mort et de la résurrection du Christ.
 

Pourquoi l’appellation
« Temps ordinaire » ?

Une telle appellation, bien que pouvant surprendre, a une signification chrétienne très riche.  Le mot « ordinaire » ne veut pas dire « sans importance ».  La plupart et la plus grande partie de nos journées, de nos mois,de nos années sont ordinaires.
Le mot « ordinaire » désigne ce qui fait le tissu habituel de notre vie, avec sa monotonie, ses contraintes, sa grisaille, ses luttes, ses souffrances, et aussi,
heureusement, ses petites ou grandes joies, ses éclaircies, ses réussites.
Il indique la trame habituelle de l’histoire humaine, de cette histoire dont il n’est pas question dans les livres d’histoire. 

Du côté de la liturgie

Pendant le Temps Ordinaire, la liturgie met aussi en valeur la vie ordinaire si peu valorisée par ailleurs. L’année liturgique qui comprend des temps forts (Noël, Carême, Pâques…) nous rappelle et nous rend présent les grands Mystères, c’est-à-dire les grandes interventions de Dieu par Jésus Christ dans l’Esprit Saint pour le salut et la vie du monde.

Si tout est réalisé du côté du Christ en qui le Père a accompli son dessein de salut et par qui il a envoyé son Esprit Saint ; en même temps ces célébrations des Mystères du salut nous disent que la Vie éternelle dont ils sont la source doit être reçue par les hommes. Dieu nous invite donc à « être grand dans les petites choses pour pouvoir être grand dans les grandes. » (Saint François-Xavier).

C’est là qu’est le sens du Temps liturgique Ordinaire. Le Temps Ordinaire, c’est le temps de l’accueil du salut dans notre vie et notre histoire, le temps où l’Esprit Saint nous apporte et intériorise en nous la vérité, la vie, l’amour, la liberté, la sainteté du Christ et fait de nous l’Église en marche au milieu des consolations et des tribulations de l’histoire humaine.

Par là le temps liturgique nous révèle la valeur de la vie ordinaire aux yeux de Dieu. Il nous dit que Dieu a voulu et réalisé les Mystères du salut par amour pour l’homme ordinaire et que celui-ci a à les recevoir et les vivre dans sa vie ordinaire et au sein de ses relations ordinaires. L’humilité de Dieu se manifeste non seulement dans le fait que son Fils a pris les chemins de pauvreté pour sauver le monde, mais aussi en ce qu’il a aimé les hommes dans leur vie ordinaire, qu’il a sauvé le temps ordinaire, qu’il a sanctifié les hommes dans leur réalité la plus ordinaire. Pour aimer Dieu, pour devenir des saints, pour être témoins du salut, il n’est pas nécessaire de faire des choses extraordinaires. Il faut vivre dans l’Esprit Saint tous les aspects de la vie ordinaire.

Dans l’année liturgique, le Temps Ordinaire n’est donc pas un temps mineur. Même s’il est entouré de teintes moins brillantes, il est ainsi comme pour mieux s’insérer dans la trame de la vie quotidienne !

Prier avec « la vie ordinaire »

Nous autres, gens des rues

Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne retire pas du monde. Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires. Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires. Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires. Ce sont des gens de la vie ordinaire. Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue. Ils aiment la porte qui s’ouvre sur la rue, comme leurs frères invisibles au monde aiment la porte qui s’est refermée sur eux. Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné.

Madeleine Delbrêl
Extrait tiré de « L’Evangile au coin de la rue »

Mai 2004

Ascension du Seigneur (21 mai 2009) (biblique)

21 mai, 2009

du site:

http://www.bible-service.net/site/377.html

Ascension du Seigneur (21 mai 2009)

« …et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. » Le Christ ressuscité n’est pas seulement tiré de la mort par le Père, il est glorifié par lui et siège à sa droite. Désormais, l’humanité est présente dans la très sainte Trinité par l’un des siens, le Fils éternel du Père, né de la Vierge Marie. Quelle merveilleuse union de l’homme et de Dieu ! Elle est exprimée dans la prière que prononce le prêtre en mêlant l’eau au vin : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » On donnera aujourd’hui du relief à cet article de notre profession de foi.

La première page du livre des Actes des Apôtres raconte l’ “ enlèvement ” de Jésus. Relevé d’entre les morts, Jésus est enlevé par Dieu et exalté par lui comme Christ et Seigneur. Il peut désormais combler tout l’univers, écrit Paul. Cette ascension du Christ concerne tout l’univers. “ Tous les peuples battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie, chante le psaume. ”

         • Actes 1,1-13

Le début des Actes des Apôtres reprend, mais d’une autre manière, la fin de l’évangile de Luc. Aux yeux de ses disciples, Jésus est enlevé par Dieu. L’expression fait allusion au 2° livre des Rois et au passage de témoin entre le prophète Élie et son disciple Élisée. À Élisée qui lui demande d’être son héritier spirituel, Élie répond : “ Si tu me vois pendant que je serai enlevé loin de toi, alors il en  sera ainsi pour toi, sinon cela ne sera pas. ” Élie est enlevé au ciel dans un char de feu et Élisée voit, signe qu’il hérite des pouvoirs prophétiques de son maître (2 Rois 2,9-12) Dans la tradition d’Israël, Élie reviendra inaugurer le Règne de Dieu. Pour l’auteur du livre des Actes des Apôtres, Jésus est ce nouvel Élie. Venu inaugurer le Règne de Dieu, il quitte maintenant ses disciples en leur confiant l’héritage.

L’ascension des Jésus marque le point de départ d’une nouvelle étape dans l’histoire du salut. Bien que disparu aux yeux de ses disciples, le Christ ressuscité reste présent au milieu d’eux grâce au don de son Esprit. Devant vivre et se développer sans la présence visible de Jésus, la communauté chrétienne naissante a besoin d’un certain temps pour s’adapter aux nouvelles réalités. En langage biblique, le nombre 40 évoque ce temps indéterminé. Il rappelle les 40 années d’errance dans le désert, quand Dieu a préparé son peuple à prendre possession de la terre promise

         • Psaume 46

Ce psaume a une belle couleur universaliste. Alors que dans le psaume précédent, le psaume 45, les peuples se révoltaient et “ mugissaient ” contre le Seigneur, ici, ils sont invités à l’acclamer parce que sa domination s’étend sur l’univers entier. Dieu est qualifié de Très-Haut. Le psaume évoque une intronisation royale, avec la liesse du peuple et la sonnerie triomphale des cors.

À la lumière de Pâque, ce psaume prend une saveur nouvelle. Il devient un chant triomphal en l’honneur de Jésus, mort et ressuscité, élevé à la droite de Dieu pour être le Seigneur des morts et des vivants.

         • Éphésiens 4,1-13

Faisant à son Église le don de l’unité, la rassemblant en un seul corps par l’unique Esprit, l’unique baptême, la même foi, la constituant comme famille d’un même Père, le Christ ressuscité lui fait aussi le don du ministère. Les ministres lui sont donnés pour que se réalisent l’unité, la croissance et le témoignage. Le Christ donne à son Église tout ce qu’il lui faut pour qu’elle soit vraiment son corps sur la terre et que tous coopèrent à la mission qu’il lui confie. Le passage facultatif de cette lecture peut nous indiquer l’esprit d’humilité dans lequel tout cela doit être accompli : « Celui qui est monté est d’abord descendu », évoquant l’hymne de l’épître aux Philippiens : « Le Christ … s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… C’est pourquoi Dieu l’a exalté… »

         • Marc 16,15-20

Dans la liturgie de ce jour, les dernières phrases de l’évangile de Marc font écho aux premières phrases des Actes des Apôtres, avec le même vocabulaire : “ Jésus fut enlevé au ciel ”. Le verbe au passif, appelle cela un passif théologique, désigne discrètement mais clairement l’action de celui qui enlève, c’est-à-dire Dieu. Il exalte son Fils et l’intronise dans sa gloire divine. Jésus s’assoit à la droite de Dieu.

Désormais absent aux yeux de ses disciples, le Christ reste pourtant présent à leurs côtés et il les pousse à annoncer une bonne nouvelle au monde. La communauté chrétienne doit en effet devenir une communauté de salut. Par sa parole et par son action, elle doit signifier au monde que le mal est vaincu. L’annonce faite par Dieu au jardin des origines se réalise. Le serpent, symbole du mal, mord la poussière.

L’évangile de Marc s’achève sur une note optimiste. Par la résurrection et l’exaltation de Jésus, Dieu donne un signe de salut au monde. À nous de savoir l’accueillir.

1...56789...16