Archive pour la catégorie 'liturgie'

Hosanna ! Connaissez-vous ce mot ? (pour la dimanche de Rameaux)

27 mars, 2010

du site:

http://www.info-bible.org/perrier/hosanna.htm

Hosanna

Hosanna ! Connaissez-vous ce mot ?

Peut-être que quelques-uns d’entres vous se souviendront que ce mot est un mot propre à la Bible et qu’il rappelle particulièrement une fête : celle des Rameaux ! C’est dans les Evangile que nous en trouvons le récit. Un récit inoubliable pour les disciples. Jésus, monté sur un ânon, chemine en route vers Jérusalem. Les gens de la foule qui se pressent pour le voir passer, se mettent à étendre leurs vêtements sur le chemin ; d’autres coupent des branches d’arbres et en jonchent la route. Toute une cohorte fait aussi route avec lui. Ceux qui le précédent et ceux qui le suivent crient :  » Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !  » (1).

Cette acclamation de la foule en fête nous rappelle quelle était la vraie mission de Jésus, celle pour laquelle Il était venu habiter parmi les hommes. Matthieu, Marc et Jean, rapportent cet événement de la vie du Christ qui précéda la Pâque. C’est cet événement que la tradition chrétienne appelle encore aujourd’hui : « Jour des Rameaux ».

A l’origine, chez les hébreux, le mot « hosanna » avait le sens d’une supplique :  » sauve maintenant  » ; ou encore :  » sauve, nous t’en prions  » ! C’est bien le sens qu’il faudrait lui donner pour cette circonstance particulière. Car Jésus est bien venu  » pour chercher et sauver ce qui était perdu  » (2). Toutefois, le contexte des Evangiles montre que le mot avait quelque peu évolué. Il était alors utilisé beaucoup plus comme une exclamation de joie, ce que nous faisons encore aujourd’hui dans bien des communautés chrétiennes, lorsque nous chantons certains refrains qui emploient ce mot  » Hosanna « . En effet, Jésus est bien le Roi qui mérite d’être acclamé par son peuple, dans l’attente du Royaume éternel de gloire dont Il sera le chef suprême (3).

En voyant Jésus revenir à Jérusalem, la foule exprimait ainsi sa joie débordante. C’était sa façon de lui dire, de manière spectaculaire, qu’Il était le bienvenu et qu’on espérait qu’il allait prendre le pouvoir, chasser l’envahisseur Romain et régner, comme David, sur tout Israël. La foule certes se trompait ; mais elle était certainement sincère en le faisant.

Le récit biblique a son importance car il confirme l’un des multiples liens existant entre le Nouveau et l’Ancien Testament. Matthieu le souligne particulièrement en disant :  » Ceci arriva afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète… » (4). On retrouve, dans ces quelques versets relatant cette journée mémorable (1), pas moins de 11 références, directes ou indirectes, à des textes prophétiques de l’Ancien Testament (5). Ainsi en est-il tout au long des textes qui nous rapportent la vie terrestre de Jésus-Christ. Nous y découvrons l’accomplissement de nombreuses paroles prophétiques le concernant, puisque tout avait bien été annoncé d’avance par Dieu, au moyen de ses prophètes.

La venue du Fils de Dieu dans le monde n’a pas été accidentelle. Elle avait été prévue et voulue par Dieu. L’apôtre Paul le précise en écrivant : « Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils … » (6). « Christ, au temps marqué, est mort pour des impies… » (7).

En matière de prophétie, certains détails peuvent avoir leur importance. Ils nous aident à mieux étayer notre foi. La logique humaine aurait-elle pu imaginer un Roi monté sur un ânon pour entrer triomphalement dans la capitale de son Royaume ? Pourtant, Dieu avait annoncé cet événement insolite par la bouche du prophète Zacharie, près de cinq siècles avant qu’il ne se réalise … à la lettre.

Tout au long des Evangiles une même constatation s’impose : Jésus parle, agit « …afin que s’accomplit ce qui avait été annoncé par le prophète… » Quelles raisons aurions-nous de douter de la Parole de Dieu ? Beaucoup d’évidences semblables à celle de cette histoire d’ânon nous confirment que tout s’est accompli selon les desseins mêmes de Dieu. Tout nous pousse donc à Lui faire confiance, à croire toujours plus en Lui. Avec l’apôtre, ayons cette foi solide qui peut affirmer sans réserve :  » Dieu a accompli de la sorte ce qu’Il avait annoncé d’avance par la bouche de tous ses prophètes… » (8).

La description que fait Matthieu de ce jour des Rameaux est intéressante pour d’autres raisons. En effet, l’évangéliste précise :  » Les disciples allèrent et firent ce que Jésus leur avait ordonné  » (9). Saluons ici leur obéissance. Grâce à elle, la foule pouvait suivre en direct l’accomplissement d’une promesse faite par Dieu bien longtemps à l’avance. N’était ce pas aussi pour cette raison qu’elle criait :  » Hosanna, au Fils de David ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur !  » Pourtant, nous le savons, quelques jours après cette même foule vociférait :  » crucifie-le !  » Comment expliquer un changement d’opinion et de comportement aussi rapide ?

Les disciples avaient obéi à l’ordre de leur Maître, participant ainsi eux-mêmes à l’accomplissement de la prophétie. Ils n’avaient pourtant pas encore compris qui était vraiment Jésus. Pas plus que la foule qui ne voyait en Lui qu’un libérateur politico-socio-religieux, capable de soulever le peuple pour chasser de Palestine l’envahisseur romain. Et les disciple nourrissaient aussi cette espérance ; espérance qui n’était qu’une illusion humaine ! Or, la foule n’était pas interressée par un Messie promis venu simplement sauver les hommes de leurs péchés… En fait, les choses n’ont guère changé, encore aujourd’hui.

Cette ferveur religieuse, le jour des Rameaux, ne fut que de courte durée. Elle céda vite le pas aux pulsions incontrôlées de la nature humaine qui poussent les êtres humains à faire tout le contraire de ce qu’ils espèrent ; au point de crier  » crucifie-le « , après avoir chanté des  » hosannas  » à en perdre haleine.

Quelle contradiction ! N’était-ce pas aussi pour cette même raison qu’à Gethsémané les disciples eux-mêmes abandonnèrent leur Maître ? Mais l’événement, là encore, avait été annoncé par les prophètes (10) .

Mais comment pouvons-nous, nous-mêmes, échapper à une telle contradiction ; sinon en acceptant sans condition la divine et souveraine inspiration de l’ensemble des textes bibliques ? En affirmant : Il est écrit ; je le crois ! La vraie foi en Dieu, c’est la confiance. Si nous adhérons sans restriction à la révélation biblique, elle nous donnera l’assurance et la force pour surmonter nos doute et résister au diable. Avec la foi, la soumission à la Parole de Dieu nous conduit toujours plus loin sur le chemin de la vérité, de la bénédiction et de la vie éternelle. Car Pâques fait suite aux Rameaux ! Avec Jésus ressuscité, tout a pu changer pour les disciples ; et tout peut changer pour nous aussi.

Une dernière remarque : c’est ce même jour des Rameaux que Jésus entra dans le Temple de Jérusalem pour en chasser tous les vendeurs, changeurs et acheteurs qui faisaient leur commerce sous couvert de la religion. En accomplissant là encore la prophétie, Jésus dit :  » Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs  » (11). En tant que chrétiens nous sommes le Temple du Saint-Esprit (12). En ce jour des Rameaux Jésus rappelle à ses disciples et à la foule qui l’entoure que le Temple de Dieu a été construit pour être saint. C’est ce que, nous aussi, nous sommes appelés à être : un temple saint pour le Seigneur ; une maison de prière et non une caverne de voleurs. S’il n’en est pas ainsi, le Saint-Esprit ne peut nous remplir de sa présence bienfaisante. Il ne peut pas non plus accomplir son ministère d’intercession en nous (13).

Le temple de notre corps est-il propre, ou abrite-t-il quelque commerce impur ? Faudrait-il que Jésus y entre avec un fouet, comme dans le Temple de Jérusalem, pour faire le grand nettoyage ? Cela ne sera pas nécessaire si nous nous approchons sans tarder du Seigneur, avec humilité, dans la repentance, afin d’être purifié et de prendre les décisions nécessaires qui permettront un véritable changement dans nos coeurs et dans nos vies. L’enseignement semble clair : il n’y a pas de vie chrétienne victorieuse sans purification et sanctification.

Amis auditeurs, veillons ! Les marchands du Temple, même s’ils ont été chassés au début de notre vie chrétienne, sont parfois bien prompts à se réinstaller. Revenons donc constamment au pied de la croix du Christ, là où nous sommes assurés du pardon et de la victoire.  » Ayant donc de telles promesses, bien­aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu  » (14).

Références Bibliques :

- 1) lire Mat. 21 : 1 à 17 – 2) Luc 19 : 10 – 3) cf. Ap. 11 : 15 – 4) Mat. 21 : 4
- 5) 11 références : v.5 = Zach. 9:9 ; v.8 = Ps. 42:5 ; v.9 = Ps. 118:25-26 et Ps. 148:1 v.12 = Mal. 3:1 et Ps. 69:10 ; v.13 = Es. 56:7 et Jér. 7:11 ; v.14 = Es. 35:5-6 ; v.15 = Es. 12:4-6 ; v.16 = Ps. 8:3).
- 6) Gal. 4 :4 – 7) Rom. 5 : 6 – 8) Act. 3 : 18 – 9) Mat. 21 : 6
- 10) lire Mat. 26 : 31, 54 à 56 – 11) Mat. 21 : 13
- 12) 1 Cor. 3 : 16 et 17 ; 6 : 19 et 20 – 13) Rom. 8 : 26 et 27 – 14) 2 Cor. 7 : 1.

La confession: le sacrement de l’humilité des fidèles

6 mars, 2010

du site:

http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=21423

Archives de 30Jours
La confession: le sacrement de l’humilité des fidèles

par Lorenzo Cappelletti

      «À notre époque, dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter». C’est ainsi que, dans la lettre qu’il avait envoyée à tous les évêques du monde le 10 mars dernier, Benoît XVI a décrit la condition de la foi aujourd’hui. Un peu moins d’un an auparavant, s’adressant aux participants d’un cours annuel organisé par la Pénitencerie apostolique, il avait recouru à des expressions similaires en soulignant que la pratique de la confession risque de «s’éteindre», ce qui est un symptôme de la «désaffection» générale que l’on constate même dans l’Église vis-à-vis de ce sacrement.
      L’évocation de cette image – celle d’une flamme qui «s’éteint», qui s’affaiblit –, est en soi éloquente. Le sacrement de la confession décline lorsque la foi décline.
      La cause de l’affaiblissement de la foi peut être la liberté de l’homme, lorsqu’on dit non, comme le jeune homme riche, à l’attraction amoureuse de la grâce. Il reste en tous cas que devant le fait que la foi risque de s’éteindre dans de vastes régions de la terre, ce qui est demandé avant tout, c’est la prière, car «lorsqu’il s’agit de la foi, c’est Dieu qui est le grand artisan. En effet Jésus a dit: nul ne vient à moi si le Père ne l’attire», disait Jean Paul Ier.
     
      Vu que la principale cause de ce déclin du sacrement de la confession est le déclin de la foi, on peut ajouter que ce qui a aussi contribué à l’affaiblissement de la pratique de ce sacrement est le fait de centrer la vie des communautés chrétiennes plus sur les événements que sur la quotidienneté. Et la quotidienneté est faite de prière («la petite prière du matin» et «la petite prière du soir», comme l’a récemment rappelé le Pape aux enfants) et de pardon de nos fautes. «Quotidie petitores, quotidie debitores» (saint Augustin). Nous devons prier tous les jours, et tous les jours, nous devons être pardonnés. Dans la constitution Lumen gentium, le Concile Vatican II fait allusion au fait que c’est justement «dans l’ambiance où se meuvent la vie de famille et la vie sociale dont leur existence est comme tissée» que les fidèles «manifestent ainsi le Christ aux autres par le rayonnement de leur foi, de leur espérance et de leur charité» (n. 31).
      De même, le fait que soit oubliée la tragique possibilité de commettre le péché de sacrilège lorsqu’on s’approche de la communion sans en être digne (cf. 1Co 11, 27-32) peut constituer une autre occasion du déclin de la pratique de la confession. Nous constatons avec douleur que dans l’Abrégé du Catéchisme de l’Église catholique, l’on ne parle plus du péché de sacrilège qui est commis lorsqu’au cours de la confession, l’on passe sous silence, de manière coupable, quelque péché mortel, et aussi lorsque l’on s’approche de l’Eucharistie sans en être digne, c’est-à-dire en état de péché mortel.
      Lorsque l’on s’accuse de ses propres péchés de manière «humble, entière, sincère, prudente et brève», comme nous l’avons appris tout petits dans le Catéchisme de saint Pie X, dans le sacrement de la confession, en même temps que le pardon, l’on reçoit et l’on apprend aussi la grâce de l’humilité. Ainsi la confession est-elle vécue comme le sacrement de l’humilité des fidèles, qui permet de s’approcher dignement au sacrement de l’humilité du Seigneur, selon la merveilleuse définition que le Pape a donné de l’eucharistie comme «très saint et très humble sacrement».
     
      La rubrique “Nova et vetera” offre à nouveau aux lecteurs l’article que Stefania Falasca a dédié en janvier 1999 au frère capucin Léopold Mandic, saint confesseur.
      Ceux qui se confessaient au père Léopold apprenaient que l’on n’a pas besoin d’ajouter des discours à l’accusation de ses pauvres péchés (les confessions reçues par le père Léopold étaient généralement très brèves): le simple fait de se mettre à genoux pour se confesser sincèrement contient la douleur nécessaire et suffisante pour recevoir l’absolution.

Hymne de la fête de la dédicace d’une église : Urbs Jerusalem beata

3 mars, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100303

Le mercredi de la 2e semaine de Carême : Mt 20,17-28
Commentaire du jour
Liturgie latine des heures
Hymne de la fête de la dédicace d’une église : Urbs Jerusalem beata

« Voici que nous montons à Jérusalem »

O Jérusalem, cité de Dieu, nous t’acclamons « Vision de paix ».
Tu as été construite dans les cieux de pierres vivantes.
Couronnée d’anges et de saints, tu es la Bien-Aimée du Roi.

Descendue toute neuve du Ciel, tu es parée pour ton Epoux.
Avance comme l’Epousée ; viens étreindre ton Seigneur.
Et l’on verra sur tes remparts étinceler l’or de ta joie.

Que s’ouvrent tes portes à deux vantaux ; que resplendisse ta beauté.
Que par la grâce soit sauvé tout homme qui y pénètre.
Que soit accueilli celui qui souffre au nom du Christ et perd courage.

C’est le Christ le maître et l’artisan ; c’est lui qui taille et qui polit.
Il ajuste chaque pierre, la choisit en chaque lieu,
Il la place pour demeurer ce Temple saint où il habite.

(Références bibliques : 1P 2,5; Ap 21,2.18; Co 3,16)

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE

24 février, 2010

du site:

http://www.jcrelations.net/fr/?item=3009

LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE

Le 29 juin 2008, le Cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, adressait aux conférences épiscopales une lettre sur l’usage du Nom de Dieu (YHWH) dans le culte liturgique catholique romain. Réagissant à la «nouvelle pratique» de prononcer ce nom (ce dont s’abstient la communauté juive), le préfet rappelle qu’il doit plutôt être traduit dans chaque langue, comme l’ont fait autrefois les traductions grecque (la Septante) et latine (la Vulgate). Bien qu’elle ne soit pas adressée directement à la communauté juive, cette directive peut aussi être comprise comme un signe de respect envers elle, d’où l’intérêt de la porter à l’attention des personnes et groupes engagées dans le dialogue entre juifs et chrétiens.1

CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS
Prot. N. 213/08/L
LETTRE AUX CONFÉRENCES ÉPISCOPALES CONCERNANT LE « NOM DE DIEU »
Éminence, Excellence,

En réponse à une directive du Saint Père, en accord avec la Congrégation pour la doctrine de la Foi, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements estime qu’il est pertinent de communiquer aux conférences épiscopales quelques précisions et directives concernant la traduction et la prononciation, dans un cadre liturgique, du Nom divin signifié dans le tétragramme sacré.

I – Exposé

1) Les paroles des Saintes Écritures contenues dans l’Ancien et le Nouveau Testament expriment une vérité qui transcende les limites imposées par le temps et l’espace. Elles sont la Parole de Dieu exprimée en paroles humaines. À travers ces paroles de vie, l’Esprit Saint introduit les fidèles dans la connaissance de la vérité tout entière et ainsi le Verbe du Christ vient habiter chez les fidèles dans toute sa richesse (voir Jean 14,26; 16,12-15). Pour que la Parole de Dieu, inscrite dans les textes sacrés, puisse être conservée et transmise d’une manière intégrale et fidèle, toute traduction moderne des livres de la Bible cherche à être une transposition fidèle et exacte des textes originaux. Un tel effort littéraire exige que le texte original soit traduit de la façon la plus fidèle et la plus exacte possible, sans omission ni ajout eu égard au contenu, et sans introduction de gloses ou de paraphrases explicatives qui n’appartiennent pas au texte sacré lui-même.

En ce qui concerne le Nom sacré de Dieu lui-même, les traducteurs doivent le traiter avec grande fidélité et de manière extrêmement respectueuse. En particulier, comme l’affirme l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» (Liturgicam authenticam, n° 41)2:

[…] en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans […] la version des Septante, le nom du Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le mot Dominus, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de même signification. [(...) iuxta traditionem ab immemorabili receptam, immo in (…) versione «LXX virorum» iam perspicuam, nomen Dei omnipotentis, sacro tetragrammate hebraice expressum, latine vocabulo «Dominus» in quavis lingua populari vocabulo quodam eiusdem significationis reddatur.]

Une norme aussi claire n’a pas empêché ces dernières années l’introduction d’une pratique nouvelle, la prononciation du nom propre du Dieu d’Israël, connu comme le saint ou divin tétragramme, formé de quatre consonnes de l’alphabet hébraïque,(YHWH). On le vocalise de différentes façons, aussi bien dans la lecture des textes bibliques tirés du Lectionnaire, que dans l’utilisation de prières et d’hymnes, ce qui donne plusieurs variantes écrites ou orales telles que: «Yahweh», «Yahvé», «Jahwè», «Javé», «Jéhovah», etc. La présente lettre vise donc à établir certains faits essentiels, sous-jacents à la norme sus-mentionnée, et à poser certaines directives qui doivent être observées en cette matière.

2) La vénérable tradition des Saintes Écritures, appelée Ancien Testament, emploie une série d’appellations divines, parmi lesquelles le nom sacré de Dieu, révélé comme le tétragramme(YHWH). Tenu pour une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu, il était considéré comme imprononçable, et on le remplaçait donc, pendant la lecture des Saintes Écritures, par un nom substitutif, Adonai, qui signifie «Seigneur».

La traduction grecque de l’Ancien Testament, appelée la Septante, qui remonte aux derniers siècles avant l’ère chrétienne, rendait régulièrement le tétragramme hébraïque par le terme grec Kyrios, qui signifie «Seigneur». Comme la Septante constituait la Bible de la première génération de chrétiens parlant le grec, langue dans laquelle ont été rédigés tous les livres du Nouveau Testament, ces chrétiens, depuis le début, n’ont jamais prononcé non plus le tétragramme divin. Un phénomène semblable s’est produit chez les chrétiens de langue latine, dont la littérature a commencé à émerger à partir du deuxième siècle, comme l’attestent d’abord la Vetus Latina, et, plus tard, la Vulgate de saint Jérôme: dans ces traductions également, le tétragramme a été remplacé par le mot latin «Dominus», qui correspondait à la fois à l’Adonai hébreu et au Kyrios grec. La même démarche prévaut dans la version latine récente, la Néo-Vulgate, que l’Église utilise pour sa liturgie.

Ce fait a eu des incidences importantes pour la christologie même du Nouveau Testament. Lorsque saint Paul écrit, eu égard à la crucifixion, «Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom» (Philippiens 2,9), il ne réfère à aucun autre nom que celui de «Seigneur», puisqu’il poursuit en disant «et que toute langue proclame, de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur» (Philippiens 2,11). L’attribution de ce titre au Christ ressuscité correspond exactement à la proclamation de sa divinité. De fait, ce titre devient interchangeable entre le Dieu d’Israël et le Messie de la foi chrétienne, même si, en fait, il ne s’agit pas de l’un des titres utilisés pour le Messie d’Israël. Au sens strictement théologique, le titre se trouve déjà, par exemple, dans le premier Évangile canonique (voir Matthieu 1,20: «L’ange du Seigneur apparut à Joseph en songe.») et il semble être la règle en usage pour toutes les citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau (voir Actes 2,20: «Le soleil se changera en ténèbres … avant que vienne le Jour du Seigneur» [Joël 3,4]; 1 Pierre 1,25: «La Parole du Seigneur demeure pour l’éternité» [Is 40. 8]). En ce qui a trait au sens proprement christologique, en dehors du texte de Philippiens 2,9-11 déjà cité, nous pouvons encore évoquer Romains 10,9 («si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé»), 1 Corinthiens 2,8 («s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire»), 1 Corinthiens 12,3 («nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’, si ce n’est sous l’action de l’Esprit Saint») et la formule fréquente à propos du chrétien qui vit «dans le Seigneur» (Romains 16,2; 1 Corinthiens 7,22; 1 Thessaloniciens 3,8; etc.).

3) La pratique d’éviter de prononcer le tétragramme du nom de Dieu dans l’Église a donc ses fondements. Elle est motivée non seulement par un argument d’ordre purement philologique, mais aussi par une volonté de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale qui, depuis les origines, veut que le tétragramme sacré ne soit jamais prononcé en contexte chrétien ni traduit dans aucune des langues de traduction de la Bible.

II – Directives

À la lumière de ce qui vient d’être exposé, les directives suivantes devront être observées:

Dans les célébrations liturgiques, dans les chants et les prières, le nom de Dieu ne doit être ni employé ni prononcé sous la forme du tétragramme YHWH.
Pour la traduction du texte biblique en langues modernes en vue de leur usage liturgique dans l’Église, ce qui est déjà prescrit par la disposition n° 41 de l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» doit être observé; c’est-à-dire que le tétragramme divin doit être rendu par les équivalents des termes Adonai/Kyrios: «Seigneur», «Lord», «Signore», «Herr», «Señor», etc.
Lorsque l’on traduit, dans un contexte liturgique, des textes où se trouvent, dans cet ordre, le terme hébraïque Adonai ou le tétragramme YHWH, il faut traduire Adonai par «Seigneur» et le tétragramme YHWH par «Dieu», comme cela est le cas dans la traduction grecque des Septante et dans la traduction latine de la Vulgate.
De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 29 juin 2008.

+ Cardinal Francis Arinze, Préfet

LES ENSEIGNEMENTS DE JÉSUS SUR LE JEÛNE

18 février, 2010

du site:

http://www.pagesorthodoxes.net/metanoia/jeuner.htm

LES ENSEIGNEMENTS DE JÉSUS SUR LE JEÛNE

L’enseignement de Jésus concernant le jeûne est très important pour nous assurer que nos efforts de jeûne porteront fruit. Car le jeûne n’est pas sans danger ; il peut devenir lui-même occasion de chute et, plutôt que d’être un moyen de s’approcher de Dieu, le jeûne peut même nous en éloigner.

Les juifs pratiquaient le jeûne comme ascèse personnelle et collective, comme nous l’apprennent l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans le Nouveau Testament, nous voyons que les disciples de Jean le Baptiste, ainsi que ceux des Pharisiens, jeûnaient et que Jésus lui-même, avant d’entreprendre sa vie publique a jeûné pendant quarante jours. À la suite de ce jeûne il a été tenté par Satan (Mt 4, 1-11; Lc 4, 1-13). Voilà donc la première leçon à retenir des récits évangéliques concernant le jeûne : Jésus nous enseigne l’importance du jeûne par l’exemple de son propre jeûne avant de commencer sa vie publique. Ce n’est pas par hasard que la première tentation de Jésus concerne justement la nourriture, car le Malin cherche à éprouver Jésus là où il perçoit un point faible, là où Jésus a volontairement affaibli son corps humain ; l’Évangile nous dit qu’après avoir jeûné pendant quarante jours, Jésus « eut faim ». Et le Tentateur suggère à Jésus de combler sa faim en exerçant son pouvoir divin de changer des pierres en pain. La réplique de Jésus pour écarter la tentation est tirée du Deutéronome : Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Dt 8, 3).

Ici, le « pain » ne signifie pas seulement la nourriture dont l’homme a besoin pour la vie de son corps, mais plutôt tout ce qui « nourrit » les sens, tout ce qui convient au corps. Dans son sens plus large le « pain » est également tout ce qui est créé, toute créature, tout ce qui nourrit l’affectivité et l’intellect de l’homme. Bref, tout ce qui n’est pas Dieu lui-même. Ainsi que le corps de l’homme se nourrit d’aliments physiques pour survivre, l’esprit de l’homme, créé à l’image de Dieu, se nourrit de la parole de Dieu, donc de Dieu lui-même. Pour accéder à toute la noblesse de sa nature humaine créée à l’image et faite à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26), l’homme a besoin de la nourriture spirituelle que constitue la parole de Dieu.

La réponse de Jésus à Satan dénonce le mensonge du Malin, que l’homme peut se nourrir des créatures, qu’il peut trouver la vie éternelle pour laquelle il a été créé ailleurs qu’en Dieu lui-même. C’est le même mensonge que le Tentateur proféra à Adam : Vous ne mourrez pas ! Dieu le sait : le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais (Gn 3, 5). Alors qu’Adam, le premier homme, a mangé du fruit interdit à l’invitation du Malin, espérant ainsi trouver la vie éternelle sans Dieu, et qu’il a entraîné la chute de l’humanité, le Christ, le nouvel Adam, refoule le mensonge du Malin et expie la faute d’Adam, rétablissant l’humanité sur la bonne voie, celle voulue par Dieu depuis toute éternité : que l’homme trouve sa nourriture en Dieu lui-même, devenant véritablement « enfant de Dieu », partageant la vie divine.

Les circonstances du jeûne de Jésus nous aident également à comprendre le sens spirituel du jeûne. Le jeûne de Jésus eut lieu « au désert », c’est-à-dire dans un lieu aride, solitaire, éloigné des villes et des hommes, là où il n’y a que peu de végétation et d’eau. Aujourd’hui, on dirait qu’il y a peu de « distractions » – ce qui nous « distrait » de Dieu. C’est ainsi que doit être le « lieu » de notre jeûne, loin des « distractions », nous permettant d’entrer dans le « désert », à la fois le désert physique, ne serait-ce que notre chambre, et le désert spirituel, celui de notre cœur, afin de nous préparer à la rencontre avec Dieu : le désert est le lieu où je suis seul avec Dieu.

Le désert est aussi le lieu de la tentation : le moment le plus propice à la rencontre avec Dieu est aussi le moment où le Malin cherche à nous faire chuter, car il sait que c’est au désert que nous avons la possibilité de rejoindre la grâce divine. Si Jésus a été tenté suite à son jeûne, comment pensons-nous nous échapper de la tentation ? Le jeûne, la privation des plaisirs des sens, est accompagné de tentations, non seulement celle d’abandonner le jeûne, mais d’autres encore – il ne faut pas oublier que Jésus subit deux autres tentations après celle du pain.

Si donc le jeûne entraîne de tels risques, comment pouvons-nous nous préparer pour la lutte inévitable ? Jésus nous donne une réponse dans le texte de l’Évangile de Marc : Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière et le jeûne (Mc 9, 25-29). Jésus nous enseigne ici à associer la prière au jeûne, si nous voulons expulser les « esprits impurs » qui cherchent à s’installer en nous. Nous acquérons les bénéfices du jeûne seulement si le jeûne est complété par la prière, un effort de prière supplémentaire pendant la période du jeûne – se nourrir en Dieu, s’unir à lui par la prière. L’effort ascétique, la maîtrise de soi, de ses « passions » comme diraient les Pères du désert, doit être associé à la prière ; les deux sont essentiels pour le progrès spirituel.

Le deuxième texte de l’Évangile de Matthieu (Mt 6, 16-18), qui fait partie du Sermon sur la Montagne, est une mise en garde concernant une des tentations accompagnant le jeûne. Le jeûne n’est pas un but en soi et de nos jours on pratique le jeûne pour toute sorte de raisons qui ne relèvent pas du domaine spirituel. Le jeûne peut devenir lui-même une occasion de chute. Jésus souligne en particulier le risque de vaine gloire en faisant allusion à ceux qui s’assurent que leur jeûne soit remarqué par les hommes. Notre jeûne doit être un acte devant Dieu et non devant les hommes, pas même nos confrères dans la foi. Celui qui jeûne se place devant Dieu, son jeûne est une offrande à Dieu, et non aux hommes.

Dans le texte de l’Évangile de Luc (Lc 5, 33-35), les Pharisiens essaient d’embarrasser Jésus en lui reprochant que ses disciples ne jeûnent pas, alors que ceux de Jean le Baptiste et des Pharisiens jeûnent souvent. Sans répondre directement, Jésus demande s’il est approprié que les compagnons de l’époux jeûnent pendant que l’époux est avec eux – c’est-à-dire à l’occasion du mariage proche. La réponse qui s’impose est « non », le jeûne n’est pas approprié à ce moment-là, mais, comme l’indique Jésus en disant qu’ils jeûneront lorsque l’époux ne sera plus avec eux. L’époux c’est Jésus lui-même, et pendant qu’il est avec ses disciples, ils sont nourris et rassasiés par sa présence ; ils les comble du pain de vie de sa parole. Quand l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là. Le jeûne n’a de sens que pour celui qui sait ce qui est la nourriture ou y aspire de tout son être, et qui, dans la privation, souffre de l’absence de ce qui le rassasie.

Donc il y a des moments pour jeûner, et des moments pour ne pas jeûner – quand l’époux est avec nous. L’année liturgique étant un rappel de la vie de Jésus, de la Mère de Dieu et des saints, l’Église orthodoxe indique certains jours et certaines périodes pour le jeûne, quand nous sommes dans l’attente de l’Époux, et certaines périodes où le jeûne n’est pas indiqué – quand « l’Époux est avec nous », surtout les jours des grandes fêtes liturgiques, même chaque dimanche, le jour de la Résurrection du Christ. Même pendant le Grand Carême, le jeûne n’est pas total tous les jours, car il y un allégement du jeûne les samedis et dimanches.

L’enseignement le plus important à retenir est peut-être la nécessité d’associer la prière au jeûne, la prière afin de pouvoir accomplir l’effort nécessaire, mais encore plus important, la prière en tant que rapprochement de Dieu – le jeûne nous présente la possibilité de nous unir d’avantage à Dieu par la prière : « La prière est une conversation de l’intelligence avec Dieu » (Évagre le Pontique, Chapitres sur la prière, 3).

Qu’est-ce que le Carême ?

17 février, 2010

du site:

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/paques/careme/quest-ce-que-le-careme-.html

Qu’est-ce que le Carême ? 
 
Le Carême est le temps de préparation à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ.

Le Carême commence le Mercredi des cendres – mercredi 17 février 2010 – et s’achève le Samedi saint au soir, veille de Pâques – samedi 3 avril 2010.

La Semaine sainte – dernière semaine de Carême – qui commence avec le dimanche des Rameaux, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix. Le Samedi saint au soir et le dimanche de Pâques, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ.

Le Carême est un temps de pénitence, entre le mercredi des Cendres et Pâques.

Symbole de pénitence dans le rite de l’imposition des cendres.

Fête chrétienne qui commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem.

Centre de la foi et de l’espérance chrétienne.

Semaine qui précède la Pâque chrétienne.

Un temps de conversion
La durée du Carême – quarante jours sans compter les dimanches – fait en particulier référence aux quarante années passées au désert par le peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise ; elle renvoie aussi aux quarante jours passés par le Christ au désert (Matthieu 4, 1-11) entre son baptême et le début de sa vie publique. Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Le Carême, temps de conversion, repose sur la prière, la pénitence et le partage. La pénitence n’est pas une fin en soi, mais la recherche d’une plus grande disponibilité intérieure. Le partage peut prendre différentes formes, notamment celle du don.
 
Fait entrer le nouveau baptisé dans la communauté de l’Église.

Le Carême est un temps de pénitence, entre le mercredi des Cendres et Pâques.

Conversion de l’esprit et du coeur. Sacrement qui permet de recevoir le pardon des péchés.

Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême
Le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.

Tout en le marquant, le prêtre dit au fidèle : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». L’évangile de ce jour est un passage de saint Matthieu – chapitre 6, versets 1 à 6 et 16 à 18 – qui incite les fidèles à prier et agir, non pas de manière orgueilleuse et ostentatoire, mais dans le secret de leur cœur :
« Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que te donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais en secret (…)
Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret (…) Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dans le secret ».

histoire du mercredi des Cendres

16 février, 2010

du site:

http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2259061&rubId=214

histoire du mercredi des Cendres

Mercredi des Cendres

Le mercredi des Cendres marque l’entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal

Il peut tomber n’importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux de l’année précédente, brûlés pour l’occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Celle coutume de se couvrir la tête de cendres – et à l’origine de se revêtir aussi d’un sac – est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jon 3.5-9 : Jr 6.26 ; 25- 34 ; Mt 1 1,21 ).
Aux commencements du christianisme

Ce rite des cendres n’était pas directement associé au début du Carême. Vers l’an 300. il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d’excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publies de la communauté. Ces personnes s’étaient rendues coupables de péchés ou de scandales « majeurs » : apostasie. hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés « capitaux »).

Au VIIe siècle environ

Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d’abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés a l’évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l’absolution donnée le Jeudi sainl. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l’avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : « Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras » (Gn 3,19). Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d’où l’expression de « quarantaine »). Le « sac » qu’ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l’église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s’abstenir de viande, d’alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d’avoir des relulions sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.

Au cours du Moyen Âge

C’est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d’insistance. Par conséquent, tes traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées a tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd’hui- Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l’imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15).

Dans les Églises de Bretagne insulaire et d’Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l’influence des moines celles. Il s’agissait d’une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer a faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation.

Trois sortes de traditions ont donné au Carême son caractère spécifique

1. celles qui favorisent un climat d’austérité ;
2. les pratiques pénilentielles. surtout en matière de jeûne et d’abstinence
3. les dévotions centrées sur la souffrance de Jésus.
Au cours de ces vingt dernières années, ces traditions ont été associées à des pratiques nouvelles, mettant l’accent sur une dimension plus positive du Carême.

Bon Carême !

commentaire biblique à le lecture du dimanche 7 février

6 février, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/376.html

5° dimanche du Temps ordinaire (7 février 2010)

• Isaïe 6,1-8

Un autre récit de vocation prophétique après celui de Jérémie dimanche dernier. Pas d’objection de sa part, comme Jérémie, qui faisait valoir sa jeunesse, son absence d’autorité. À la question du Seigneur dans une vision :  » Qui enverrai-je ? « , Isaïe répond immédiatement :  » Moi, je serai ton messager, envoie-moi !  » Arrêtons-nous un moment sur la vision grandiose, qui a pour but essentiel, à l’instar des récits mythologiques des civilisations environnantes, de décrire la grandeur et la puissance infinie de Dieu. Il est le roi qui siège au-dessus de tout, entouré d’une cour céleste qui chante sans fin sa louange. Ce récit de la vocation d’Isaïe a inspiré des images du livre de l’Apocalypse, ainsi que la liturgie catholique qui a repris le chant des personnages célestes pour louer Dieu : le trisagion (Saint, saint, saint….). Mais ce Dieu majestueux n’a qu’un souci, c’est celui de se communiquer aux hommes. Il envoie pour cela des messagers, qui ont d’abord été les prophètes, puis son propre fils. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Après la résurrection, ce sont d’autres messagers qui ont porté la Bonne nouvelle jusqu’à nous : les disciples. Les chrétiens, par leur baptême sont faits prophètes.

         • Psaume 137

Psaume de louange, le psaume 137 se tourne vers la sainteté et la gloire de Dieu, une gloire qui dépasse Israël, puisque tous les rois de la terre le chanteront. Comme pour le prophète Isaïe, chacun est invité non seulement à louer la gloire du Seigneur, mais à poursuivre l’action du Seigneur qui est avec nous. Le psalmiste a sans doute connu dans sa vie le salut, il peut ainsi consolider sa confiance dans l’avenir, puisque celui-ci est sous le regard du Seigneur :  » le jour où tu répondis à mon appel…  » Dieu aussi répond aux appels de l’homme.

1 Corinthiens 15,1-11

Ce texte fondateur, sans doute la plus ancienne confession de foi, nous plonge au cœur de l’Évangile et de notre foi. La foi chrétienne n’est pas une spéculation humaine, mais une tradition reçue. Elle repose sur des faits ponctuels : mort, sépulture, résurrection, apparition. La résurrection, elle, déborde l’Histoire dans laquelle elle s’inscrit : Christ est vivant à jamais. Il inaugure un régime nouveau dont témoigneront les apôtres auxquels il se manifeste.

Il faut bien saisir la double fonction de ce passage. Il fonde la réflexion de Paul sur la résurrection des chrétiens, dont nous suivrons le développement les trois prochains dimanches. Il fonde aussi l’apostolat de Paul et, par là, rejoint le thème majeur de ce dimanche.

         • Luc 5,1-11

Un récit d’appel de disciples. Luc construit son récit de manière très adroite. Jésus est au bord du lac, pressé par la foule qui vient l’écouter. C’est pour cette raison qu’il remarque deux barques amarrées. Il embarque avec Simon, et continue d’abord son enseignement. Puis il s’éloigne, en donnant un ordre à Simon :  » Avance au large ! « ,  bien que Simon soit revenu bredouille de la pêche de la nuit. Mais il obéit. Une manière de montrer qu’il fait confiance à une parole dont il a déjà expérimenté l’efficacité, avec la guérison par Jésus de sa belle-mère. Il ne regrettera pas d’avoir obéi à la parole de Jésus, lui le pécheur professionnel qui aurait pu douter de la pertinence de l’ordre de Jésus. Résultat : comme les prophètes Isaïe et Jérémie, les premiers appelés sont saisis de stupeur devant la puissance de Jésus, qui remplit leurs filets alors qu’eux ont peiné toute la nuit sans rien prendre. Cette action miraculeuse de Jésus est le signe que l’engagement à la suite de jésus pour proclamer sa parole portera des fruits, transformera les hommes : de pêcheurs de poissons, ils deviendront pêcheurs d’hommes. Simon-Pierre deviendra même le porte-parole du groupe des apôtres, ayant vaincu ses peurs et ses réticences. Cet évangile montre bien que chacun est responsable de transmettre ce qu’il a reçu. À l’instar des prophètes, les pécheurs appelés quittent tout pour suivre Jésus, en s’appuyant bien sûr sur le signe de la pêche miraculeuse, mais surtout sur une parole à transmettre, dont ils ont fait l’expérience de la puissance.

L’Office des lectures, des vacances liturgiques!

3 février, 2010

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-138.php

CÉLÉBRER LES HEURES
Juillet-Août 2001

L’Office des lectures, des vacances liturgiques!

Denis Gagnon, o.p.
Vacances. Le temps se perd et peut se perdre sans bruit., comme les petits grains de sable qui glissent finement dans le sablier. Vacances. Oublier, l’agenda, les échéances qui vous minent la détente à longueur d’année. Vacances. Le téléphone n’impose plus son insolence d’enfant impatient. Vacances. De longues heures à lire sans dérangement: voyager dans l’imaginaire d’Alexandre Jardin, dévorer les intrigues de Victor-Lévy Beaulieu, inventer son propre roman en tournant les pages de celui des autres. Le paradis!

Tout au long de l’année, livres et revues s’empilent dans un coin de la bibliothèque. Nous n’avons pas le temps de lire. Nous gardons cela pour les vacances. En espérant que les vacances se passeront comme nous les rêvons…

C’est vrai que la vie quotidienne est à ce point chargée que toutes nos activités sont morcelées, bousculées, rognées par les deux bouts. Nous courons beaucoup. Nous nous enchaînons à des engagements qui débordent les uns sur les autres. Le soir venu, nous faisons une croix sur les loisirs et la détente parce qu’il reste du travail à faire. Demain, je prendrai une heure. Belle résolution qui bien souvent n’est pas tenue.

La prière comme des vacances

Peut-être la prière subit-elle le même sort. Et pourtant, elle pourrait être une détente en compagnie de Dieu. Flâner, rêvasser avec Dieu. «C’est le temps que tu perds pour ta rose, disait le renard au petit prince, qui fait que ta rose est importante.»

Dans la Liturgie des Heures, l’Office des lectures ressemble à un temps de vacances. Même si, traditionnellement, il était célébré durant la nuit, aujourd’hui nous pouvons le placer à n’importe quel moment de la journée. Et nous offrir le luxe d’une petite vacance!

À l’Office des lectures, nous prenons la peine d’ouvrir un livre et même nous en ouvrons deux. Aux autres Offices, nous ne lisons que quelques versets bibliques. Ici, deux lectures assez longues nous sont proposées pour chaque jour: un texte biblique et une page d’un auteur spirituel. Aux autres Offices, nous nous contentons d’une pensée qui nous raccroche à Dieu globalement, une sorte de clin d’oeil qui attire l’attention. Ici, nous nous arrêtons, nous entrons dans un texte, nous laissons place à la réflexion, nous permettons à un auteur de s’immiscer dans notre univers intérieur. Bref, la liturgie devient, avec une certaine permanence, un temps de formation.

Bien sûr, nous ne lisons pas, le crayon à la main, comme l’étudiant qui consulte un ouvrage spécialisé. Mais nous prenons le temps de creuser le message, d’entrer en dialogue avec lui ou plutôt nous entrons en dialogue avec Dieu qui s’exprime devant nous et qui s’imprime en nous. L’Office des lectures agit sur nous à la manière de la lectio divina de la tradition monastique: une lecture savoureuse de la Parole de Dieu.

En lecture continue

À première vue, dans l’Office des lectures, nous aurions l’impression de nous retrouver devant un ensemble de morceaux choisis. Au contraire, les différents livres de la Bible se présentent en lecture continue. Ainsi, une bonne partie du prophète Isaïe se retrouve en Avent. Durant le Carême, nous nous attardons sur le livre de l’Exode. Nous lisons les Actes des Apôtres au temps pascal. Deux répartitions des lectures bibliques sont possibles. Une répartition sur deux années nous permet de parcourir la Bible presque entièrement. Une seconde répartition sur une année nous limite aux textes majeurs. De cette façon, nous baignons dans une atmosphère particulière selon les temps liturgiques et nous profitons davantage de la Parole de Dieu qui nous est offerte.

Après la lecture biblique, l’Office des lectures propose le texte d’un auteur spirituel. Les grands écrivains classiques se succèdent tout au long de l’année, avec une place privilégiée pour les Pères de l’Église. Des textes majeurs du trésor de l’Église. Saint Augustin occupe le premier rang, mais d’autres maîtres l’accompagnent. Ceux-ci viennent de toutes les familles spirituelles. Notre formation, notre culture religieuse, nos intérêts s’élargissent pour englober la tradition orthodoxe, la spiritualité ignatienne ou franciscaine, les grandes catéchèses classiques, etc.

Il n’est pas toujours facile d’aborder les Pères de l’Église. Leur culture et leur mode de pensée diffèrent tellement des nôtres. L’effort en vaut la peine cependant. Nous y gagnons à persévérer. Les choix proposés par la liturgie ne sont pas limitatifs. Le Pape a approuvé un second lectionnaire plus fourni et plus diversifié. Ce lectionnaire sera bientôt disponible en français. Il es possible aussi de remplacer la proposition du livre liturgique par la lecture continue d’un bon ouvrage.

En plus des lectures

Chacune des lectures est suivie d’un répons. Le répons est une pièce littéraire plutôt poétique comprenant une suite de phrases qui s’inspirent de la Bible. L’une d’elles sert de refrain. Le répons est une sorte d’évocation, sous forme lyrique, de la lecture qui précède.

Les deux lectures avec leurs répons sont précédées par trois psaumes. On a gardé pour cet Office les psaumes historiques («Nos pères nous ont raconté…»), les longs psaumes et quelques autres inclassables. Ces prières donnent une note particulière aux lectures. Nous ne nous contentons pas d’une banale lecture. Le climat de la célébration nous permet de lire la Bible et les écrivains spirituels dans un dialogue, comme une conversation, comme une prière.

L’Office des lectures commence par une hymne comme les autres offices de la Liturgie des Heures. Ici aussi, l’hymne crée l’assemblée, elle dispose le coeur, elle donne le ton, elle enclenche la prière. Une prière conclut l’ensemble de la célébration. Enfin, aux fêtes et aux solennités, les lectures et leurs répons sont suivis par l’hymne «À toi, Dieu, notre louange» que les moins jeunes connaissent mieux sous le nom Te Deum.

Dans l’ensemble de la Liturgie des Heures, l’Office des lectures n’occupe pas une place centrale. Il est souvent l’enfant négligé ou ignoré, peut-être même un «Mozart» que l’indifférence assassine! Et pourtant, quelle richesse pour la formation personnelle, pour la prière… pour de petites vacances quand les autres sont impossibles.

Le Temps Ordinaire: Introduction

11 janvier, 2010

du site:

http://www.y-mailliet-le-penven.net/LeTempsOrdinaire.html

Le Temps Ordinaire

Introduction

En français, le Temps le plus long de l’année liturgique est appelé « ordinaire ». Cette qualification peut prêter à confusion. Dans l’usage courant, en effet, on désigne ainsi ce qui est banal, ce qui ne présente pas d’intérêt particulier. Mais selon le sens premier du terme, « ordinaire » signifie « qui suit l’ordre des choses », « qui est habituel et en ordre » – ce qui n’implique aucune connotation péjorative. C’est en se référant à ce sens premier du terme que l’on parle du « Temps ordinaire de l’Année liturgique ». 
En effet, durant cette période, la liturgie célèbre « de manière habituelle » le mystère du salut qui se déploie jour après jour, « selon l’ordre normal des choses ».
Quant aux dimanches, ils sont, conformément à la Tradition, célébration hebdomadaire de la Pâque du Seigneur.
L’accent porte donc sur la fidélité indéfectible de l’amour du Père révélé par son Fils, sur l’action discrète mais persévérante et efficace de l’Esprit qui conduit la création entière vers le Jour où le retour glorieux du Christ inaugurera les temps nouveaux. 
Pour les chrétiens et l’Eglise, le temps ordinaire est celui de la fidélité persévérante à l’appel de Dieu, de la longue marche – pas à pas, jour après jour – à la suite du Christ. Au cours de cet exode, chacun a le loisir de découvrir, au fil des années de sa vie, les horizons toujours nouveaux vers lesquels la liturgie, surtout lors des assemblées dominicales, attire l’attention. Croyants et communautés chrétiennes se voient ainsi stimulés à aller sans cesse de l’avant, plus loin, à leur rythme propre, avec confiance et détermination. Au fur et à mesure, on comprend de mieux en mieux la valeur d’une vie chrétienne animée d’un dynamisme régulier. C’est le temps de la foi, de l’espérance et de la charité, de la prière. Avec la grâce quotidienne, « ordinaire », de Dieu, on est ainsi conduit à devenir, progressivement et à tout âge, davantage adulte dans le Christ, membre plus vigoureux de son Corps en continuelle croissance. Vraiment, cette longue suite de semaines et de dimanches est tout le contraire d’une période banale, insignifiante ! 
La liturgie du Temps ordinaire présente, en outre, une caractéristique des plus précieuses. Aux autres temps de l’Année liturgique – qui célèbrent chacun un aspect particulier du Mystère – les textes de l’Ecriture sont sélectionnés à travers toute la Bible. 
Ici en revanche, on lit successivement, dans l’ordre des textes, et presque intégralement, les évangiles synoptiques : selon saint Matthieu (années A), selon saint Marc (années B) et selon saint Luc (années C). 
La première lecture est un texte du Premier Testament choisi en fonction de l’évangile du jour. Ce rapprochement montre la continuité sans faille de la révélation divine, et le déploiement progressif de son action pour le salut de l’humanité. En même temps, il découvre comment la venue de Jésus, par son enseignement, par ses actes, par sa mort et sa résurrection, accomplit les Ecritures et porte toute chose à sa perfection ultime. Les promesses antérieures prennent en lui la plénitude de leur sens.
La lecture (au moins hebdomadaire, lors de la messe dominicale – ou mieux, quotidienne) d’une page du Premier Testament rappelle aux chrétiens que, pour comprendre le Seigneur et son Evangile, il faut se reporter sans cesse aux paroles de Moïse et de tous les prophètes (cf. Lc 24,27), se remémorer les « merveilles » accomplies par Dieu au long des siècles. 
La liturgie dominicale propose en outre une lecture des extraits les plus significatifs des « épîtres apostoliques » : des douze lettres de saint Paul, de celles de saint Jacques, et de l’épître aux Hébreux. 
C’est donc à une « Table de la Parole » abondante et variée que les communautés chrétiennes sont invitées à venir régulièrement s’alimenter, selon leurs besoins « ordinaires » ! Ainsi, les autres temps liturgiques, volontiers qualifiés de « temps forts », puisent-ils dans le « temps ordinaire » leur impulsion et leur dynamisme. Dans le terreau du temps ordinaire, le bon grain germe et grandit sans bruit.
C’est le temps de la longue patience de Dieu, de la vigilance active et quotidienne de l’homme pour que la semence généreusement jetée en terre ne soit pas étouffée par les soucis du monde. Les paraboles du figuier (Lc 13,6-9), du grain de sénevé (Mt 13,31-32), de la lenteur des germinations (Mc 4,26-29) disent le prix inestimable, la grâce de cette longue période de l’année liturgique propice à la maturation des fruits de l’Esprit. 
Bien compris, le Temps ordinaire est, en définitive, le plus en harmonie avec la vie courante de chacun, des communautés chrétiennes, de l’Eglise, du monde en marche vers la rencontre du Seigneur qui est venu, qui vient et qui viendra. Il culmine, le trente-quatrième dimanche, avec la célébration du Christ, Roi de l’univers.  

Sur le Temps ordinaire :

Editorial de Bernadette Mélois, rédactrice en chef de Magnificat.

Connaître l’Inconnaissable.

Après l’effervescence du Temps Pascal, d’aucuns auraient tendance à penser que le « temps ordinaire » va enfin permettre à la vie de s’écouler comme un long fleuve tranquille. On se prend à rêver d’une vie ecclésiale sans excès, juste ce qu’il faut de vie sacramentelle, quelques activités charitables et une bonne conscience. Etrange sentiment qui risque de jaillir dans la torpeur du lundi de Pentecôte.   Mais, dehors, juin fleur bon la douceur printanière. L’heure est à l’éclosion. Quelque chose dérange la nature, quelque chose la pousse à sortir d’elle-même. Une énergie intérieure, impossible à canaliser, bouscule le moindre des bourgeons dont la rondeur porte en germe l’éclat d’un fruit savoureux.   Au souffle de l’Esprit, juin ouvre un chemin d’éclosion spirituelle. Ne faut-il pas l’ardeur de l’Esprit pour oser regarder le mystère de l’amour du Dieu Trinité ? Ne faut-il pas le feu de l’Esprit pour reconnaître Dieu dans le pain de vie nouvelle ? Non, le temps ordinaire n’est pas le temps du repos. Il est donné à l’Eglise pour qu’elle approfondisse sans relâche sa connaissance de Dieu. Et ce lent travail de l’âme est toujours à recommencer car il s’agit d’entrer en amour avec Dieu, non selon nos critères, mais selon les critères de Dieu même. La fête du Sacré-Cœur propose un programme d’apprentissage : se tenir dans cette « fournaise ardente de charité ». Que la prière de l’Eglise nous guide en ce lieu de vie pour que nous en portions les fruits.

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