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Pange lingua – Tantum ergo sacramentum : hymne au Très Saint-Sacrement

9 juin, 2007

 du site:

http://www.inxl6.org/article2929.php

http://www.inxl6.org/article2929.php

Pange lingua – Tantum ergo sacramentum : hymne au Très Saint-Sacrement

Cete prière écrite par Saint Thomas d’Aquin, est par excellence le chant du Jeudi saint, jour de l’Institution de la Cène. Centrée sur la contemplation du corps et du sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin, l’hymne s’achève par le « Tantum ergo sacramentum », qui vient en action de grâce et insiste sur la nouveauté radicale de ce sacrement.


Saint Thomas d’Aquin
05/04/2007 

Pange lingua gloriosi
Corporis mysterium,
Sanguinisque pretiosi,
Quem in mundi pretium
Fructus ventris generosi,
Rex effudit gentium. 

Nobis datus, nobis natus
Ex intacta Virgine
Et in mundo conversatus,
Sparso verbi semine,
Sui moras incolatus
Miro clausit ordine. 

In supremae nocte cenae
Recum bens cum fratribus,
Observata lege plene
Cibis in legalibus,
Cibum turbae duodenae
Se dat suis manibus 

Verbum caro, panem verum
Verbo carnem efficit:
Fitque sanguis Christi merum,
Et si sensus deficit,
Ad firmandum cor sincerum
Sola fides sufficit. 

Tantum ergo Sacramentum
Veneremur cernui:
Et antiquum documentum
Novo cedat ritui:
Praestet fides supplementum
Sensuum defectui. 

Genitori, Genitoque
Laus et iubilatio,
Salus, honor, virtus quoque
Sit et benedictio:
Procedenti ab utroque
Compar sit laudatio. Amen. 

 

 

Chante, ô ma langue, le mystère
De ce corps très glorieux
Et de ce sang si précieux
Que le Roi de nations
Issu d’une noble lignée
Versa pour le prix de ce monde 

Fils d’une mère toujours vierge
Né pour nous, à nous donné,
Et dans ce monde ayant vécu,
Verbe en semence semé,
Il conclut son temps d’ici-bas
Par une action incomparable : 

La nuit de la dernière Cène,
A table avec ses amis,
Ayant pleinement observé
La Pâque selon la loi,
De ses propres mains il s’offrit
En nourriture aux douze Apôtres. 

Le Verbe fait chair, par son verbe,
Fait de sa chair le vrai pain;
Le sang du Christ devient boisson;
Nos sens étant limités,
C’est la foi seule qui suffit
pour affermir les coeurs sincères. 

Il est si grand, ce sacrement !
Adorons-le, prosternés.
Que s’effacent les anciens rites
Devant le culte nouveau !
Que la foi vienne suppléer
Aux faiblesses de nos sens ! 

Au Père et au Fils qu’il engendre
Louange et joie débordante,
Salut, honneur, toute-puissance
Et toujours bénédiction !
A l’Esprit qui des deux procède
soit rendue même louange.
Amen

Litanies du Saint-Esprit

27 mai, 2007

du site: 

http://www.spiritualite-chretienne.com/stesprit/esprit-4.html

Litanies du Saint-Esprit

Seigneur, ayez pitié de nous.
J
ésus-Christ, ayez pitié
de nous.
Seigneur, ayez piti
é
de nous.
J
ésus-Christ, é
coutez-nous.
J
é
sus-Christ, exaucez-nous.
P
ère céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié
de nous.
Fils, R
édempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié
de nous.
Esprit-Saint, qui
êtes Dieu, ayez pitié
de nous.
Trinit
é Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié
de nous.
Esprit, qui proc
édez du Père et du Fils, ayez pitié
de nous.
Esprit du Seigneur, qui, au commencement du monde, planiez sur les eaux et les avez rendues f
écondes, ayez pitié
de nous.
Esprit, par l’inspiration duquel les saints hommes de Dieu ont parl
é, ayez pitié
de nous.
Esprit dont l’onction nous apprend toutes choses, ayez piti
é
de nous.
Esprit, qui rendez t
émoignage de Jésus-Christ, ayez pitié
de nous.
Esprit de V
érité, qui nous instruisez de toutes choses, ayez pitié
de nous.
Esprit qui
êtes survenu en Marie, ayez pitié
de nous.
Esprit du Seigneur qui remplissez toute la terre, ayez piti
é
de nous.
Esprit de Dieu, qui
êtes en nous, ayez pitié
de nous.
Esprit de Sagesse et d’Intelligence, ayez piti
é
de nous.
Esprit de Conseil et de Force, ayez piti
é
de nous.
Esprit de Science et de Pi
été, ayez pitié
de nous.
Esprit de Crainte du Seigneur, ayez piti
é
de nous.
Esprit de Gr
âce et de miséricorde, ayez pitié
de nous.
Esprit de Force, de dilection et de sobri
été, ayez pitié
de nous.
Esprit de Foi, d’Esp
érance, d’Amour et de Paix, ayez pitié
de nous.
Esprit d’humilit
é et de chasteté, ayez pitié
de nous.
Esprit de bont
é et de douceur, ayez pitié
de nous.
Esprit de toutes sortes de gr
âces, ayez pitié
de nous.
Esprit qui sondez m
ême les secrets de Dieu, ayez pitié
de nous.
Esprit qui priez pour nous par des g
émissements ineffables, ayez pitié
de nous.
Esprit qui
êtes descendu sur Jésus-Christ sous la forme d’une Colombe, ayez pitié
de nous.
Esprit par lequel nous prenons une nouvelle naissance, ayez piti
é
de nous.
Esprit qui remplissez nos c
œurs de charité, ayez pitié
de nous.
Esprit d’adoption des enfants de Dieu, ayez piti
é
de nous.
Esprit qui avez paru sur les disciples sous la figure de langues de feu, ayez piti
é
de nous.
Esprit dont les ap
ôtres ont été remplis, ayez pitié
de nous.
Esprit qui distribuez vos dons
à chacun selon votre volonté, ayez pitié
de nous.
De tout mal, d
é
livrez-nous, Seigneur.
De tout p
éché, dé
livrez-nous, Seigneur.
Des tentations et des emb
ûches du démon, dé
livrez-nous, Seigneur.
De la r
ésistance à la Vérité connue, dé
livrez-nous, Seigneur.
De l’obstination et de l’imp
énitence, dé
livrez-nous, Seigneur.
De toute souillure de corps et d’esprit, d
é
livrez-nous, Seigneur.
De l’esprit de fornication, d
é
livrez-nous, Seigneur.
De tout mauvais esprit, d
é
livrez-nous, Seigneur.
Par votre
éternelle procession du Père et du Fils, dé
livrez-nous, Seigneur.
Par la conception de J
ésus-Christ qui s’est faite par votre opération, dé
livrez-nous, Seigneur.
Par votre descente sur J
ésus-Christ dans le Jourdain, dé
livrez-nous, Seigneur.
Par votre descente sur les disciples, d
é
livrez-nous, Seigneur.
Dans le grand jour du Jugement, d
é
livrez-nous, Seigneur.
Pauvres p
écheur, nous vous prions, é
coutez-nous,
Afin que, vivant par l’Esprit, nous agissions aussi par l’Esprit, nous vous prions,
é
coutez-nous.
Afin que, nous souvenant que nous sommes temple du Saint-Esprit, nous ne le profanions jamais, nous vous prions,
é
coutez-nous.
Afin que, vivant selon l’esprit, nous n’accomplissions pas les d
ésirs de la chair, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que nous mortifiions les
œuvres de la chair, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que nous ne Vous contristions pas, Vous qui
êtes le Saint-Esprit de Dieu, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que nous ayons soin de garder l’unit
é de l’esprit dans le lien de la paix, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que nous ne croyions pas facilement
à tout esprit, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que nous
éprouvions les esprits, s’ils sont de Dieu, nous vous prions, é
coutez-nous.
Afin que Vous renouveliez en nous l’esprit de droiture, nous vous prions,
é
coutez-nous.
Afin que Vous nous fortifiiez par votre Esprit souverain, nous vous prions,
é
coutez-nous.
Agneau de Dieu, qui
ôtez les péché
s du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui
ôtez les péché
s du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui
ôtez les péchés du monde, ayez pitié
de nous.

Oraison. – Nous vous supplions, Seigneur, de nous assister sans cesse par la vertu de votre Esprit-Saint, afin que, purifiant par sa miséricorde les taches de nos cœurs, il nous préserve encore de tous les maux. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

Lecture de Pentecôte et commentaire

26 mai, 2007

du site: 

http://www.cef.fr/catho/prier/commentaire.php

PREMIERE LECTURE – Actes des Apôtres 2, 1-11

1 Quand arriva la Pentecôte, (le cinquantième jour après Pâques)
ils se trouvaient r
é
unis tous ensemble.
2 Soudain il vint du ciel un bruit pareil
à
celui d’un violent coup de vent :
toute la maison o
ù
ils se tenaient en fut remplie.
3 Ils virent appara
î
tre comme une sorte de feu qui se partageait en langues
et qui se posa sur chacun d’eux.
4 Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint :
ils se mirent
à
parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
5 Or, il y avait, s
éjournant à Jé
rusalem, des juifs fervents,
issus de toutes les nations qui sont sous le ciel.
6 Lorsque les gens entendirent le bruit,
ils se rassembl
è
rent en foule.
Ils
étaient dans la stupé
faction
parce que chacun d’eux les entendait parler sa propre langue.
7 D
éconcertés, émerveillé
s, ils disaient :
« Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des Galilé
ens ?
8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?
9 Parthes, M
è
des et Elamites,
habitants de la M
ésopotamie, de la Judé
e et de la Cappadoce,
des bords de la mer Noire, de la province d’Asie,
10 de la Phrygie, de la Pamphylie,
de l’Egypte et de la Libye proche de Cyr
ène, Romains ré
sidant ici,
11 Juifs de naissance et convertis, Cr
é
tois et Arabes,
tous, nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu.
»

COMMENTAIRE

Première chose à retenir de ce texte : Jérusalem est la ville du don de lEsprit : elle nest pas seulement la ville où Jésus a institué lEucharistie, la ville où il est ressuscité, elle est aussi la ville où lEsprit a été répandu sur lhumanité.
A l
’époque du Christ, la Pentecôte juive était très importante : c’était la fête du don de la loi, lune des trois fêtes de lannée pour lesquelles on se rendait à Jérusalem en pèlerinage. La première ligne du texte daujourdhui nous le rappelle : « Quand arriva la Pentecôte, ils se trouvaient réunis tous ensemble »
.

Bien sûr, Luc ici parle des disciples ; mais la suite du texte dit bien que la ville de Jérusalem grouillait de monde venu de partout, des milliers de juifs pieux venus parfois de très loin : « il y avait, séjournant à Jérusalem, des juifs fervents issus de toutes les nations qui sont sous le ciel »… On est donc très nombreux à Jérusalem lannée de la mort de Jésus : jai dit intentionnellement « la mort » de Jésus, sans parler de sa résurrection ; car celle-ci pour linstant est restée confidentielle. Ces gens venus de partout nont probablement jamais entendu parler dun certain Jésus de Nazareth ; cette année-là est comme toutes les autres, cette fête de Pentecôte sera comme toutes les autres. Mais déjà, ce nest pas rien ! On vient à Jérusalem dans la ferveur, la foi, lenthousiasme dun pèlerinage pour renouveler lAlliance avec Dieu. Pour les disciples, bien s

ûr, cette fête de Pentecôte, cinquante jours après la Pâque de Jésus, celui quils reconnaissent comme « Christ », cest-à-dire « Messie », celui quils ont vu entendu, touché… après sa résurrection… cette Pentecôte ne ressemble à aucune autre ; pour eux plus rien nest comme avant… Ce qui ne veut pas dire quils sattendent à ce qui va se passer !
Pour bien nous faire comprendre ce qui se passe, Luc nous le raconte ici, dans des termes qu
il a de toute évidence choisis très soigneusement pour évoquer au moins trois textes de lAncien Testament : ces trois textes, ce sont premièrement le don de la Loi au Sinaï ; deuxièmement une parole du prophète Joël ; troisièmement l’é
pisode de la tour de Babel …

Commençons par le Sinaï : les langues de feu de la Pentecôte, le bruit « pareil à celui dun violent coup de vent » suggèrent que nous sommes ici dans la ligne de ce qui s’était passé au Sinaï, quand Dieu avait donné les tables de la loi à Moïse ; on trouve cela au livre de lExode (chap. 19) : « Le troisième jour, quand vint le matin, il y eut des voix, des éclairs, une nuée pesant sur la montagne et la voix dun cor très puissant ; dans le camp, tout le peuple trembla. Moïse fit sortir le peuple à la rencontre de Dieu hors du camp, et ils se tinrent tout en bas de la montagne. La montagne du Sinaï n’était que fumée, parce que le Seigneur y était descendu dans le feu ; sa fumée monta comme le feu dune fournaise, et toute la montagne trembla violemment … Moïse parlait et Dieu lui répondait par la voix du tonnerre ». En s

inscrivant dans la ligne de l’événement du Sinaï, Saint Luc veut nous faire comprendre que cette Pentecôte, cette année-là, est beaucoup plus quun pèlerinage traditionnel : cest un nouveau Sinaï ; comme Dieu avait donné sa loi à son peuple pour lui enseigner à vivre dans lAlliance, désormais Dieu donne son propre Esprit à son peuple… et là on réentend les paroles dEzéchiel par exemple : « Je mettrai en vous mon propre esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes…vous serez mon peuple et je serai votre Dieu ». Désormais la loi de Dieu (qui est le seul moyen de vivre vraiment libres et heureux, il ne faut pas loublier) désormais cette loi de Dieu est écrite non plus sur des tables de pierre mais sur des tables de chair, le coeur de lhomme.

euxièmement, Luc a très certainement voulu évoquer une parole du prophète Joël : on la trouve au chapitre 3 : « Je répandrai mon esprit sur toute chair », dit Dieu (« toute chair » cest-à-dire tout être humain) : l’énumération des nationalités représentées à Jérusalem cette année-là et la précision quil sy trouvait « des juifs, venus de toutes les nations qui sont sous le ciel » nous montrent que la prophétie de Joël est accomplie. Troisi

èmement, l’épisode de Babel : vous vous souvenez de lhistoire de Babel : en la simplifiant beaucoup, on peut la raconter comme une pièce en deux actes : Acte 1, tous les hommes parlaient la même langue : ils avaient le même langage et les mêmes mots. Ils décident dentreprendre une grande oeuvre qui mobilisera toutes leurs énergies : la construction dune tour immense… Acte 2, Dieu intervient pour mettre le holà : il les disperse à la surface de la terre et brouille leurs langues. Désormais les hommes ne se comprendront plus… Nous nous demandons souvent ce quil faut en conclure ?… Si on veut bien ne pas faire de procès dintention à Dieu, impossible dimaginer quil ait agi pour autre chose que pour notre bonheur… Donc, si Dieu intervient, cest pour épargner à lhumanité une fausse piste : la piste de la pensée unique, du projet unique ; quelque chose comme « mes petits enfants, vous recherchez lunité, cest bien ; mais ne vous trompez pas de chemin : lunité nest pas dans luniformité ! La véritable unité de lamour ne peut se trouver que dans la diversité ». e récit de la Pentecôte chez Luc sinscrit bien dans la ligne de Babel : à Babel, lhumanité apprend la diversité, à la Pentecôte, elle apprend lunité dans la diversité : désormais toutes les nations qui sont sous le ciel entendent proclamer dans leurs diverses langues l’unique message : les merveilles de Dieu.

PSAUME 103

Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes oeuvres, Seigneur !
La terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent

à leur poussière.
Tu envoies ton souffle ; ils sont cr
éé
s ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se r
é
jouisse en ses oeuvres !
Que mon po
ème lui soit agré
able ;
moi, je me r
éjouis dans le Seigneur.

COMMENTAIRE

Il faudrait pouvoir lire ce psaume en entier ! Trente-six versets de louange pure, d’émerveillement devant les oeuvres de Dieu. Jai dit des « versets », parce que cest le mot habituel pour les psaumes, mais jaurais dû dire trente-six « vers » car il sagit en réalité dun poème superbe. On n

est pas surpris quil nous soit proposé pour la fête de la Pentecôte puisque Luc, dans le livre des Actes, nous raconte que le matin de la Pentecôte, les Apôtres, remplis de lEsprit-Saint se sont mis à proclamer dans toutes les langues les merveilles de Dieu.
Vous me direz : pour s
’émerveiller devant la Création, il ny a pas besoin davoir la foi ! Cest vrai, et on trouve certainement dans toutes les civilisations des poèmes magnifiques sur les beautés de la nature. En particulier on a retrouvé en Egypte sur le tombeau dun Pharaon un poème écrit par le célèbre Pharaon Akh-en-Aton (Aménophis IV) : il sagit dune hymne au Dieu-Soleil : Aménophis IV a vécu vers 1350 av. J.C. , à une époque où les Hébreux étaient en Egypte ; ils ont peut-être connu ce poè
me.

Entre le poème du Pharaon et le psaume 103 il y a des similitudes de style et de vocabulaire, cest évident : le langage de l’émerveillement est le même sous toutes les latitudes ! Mais ce qui est très intéressant, ce sont les différences : elles sont la trace de la Révélation qui a été faite au peuple de lAlliance .La premi

ère différence, et elle est essentielle pour la foi dIsraël, Dieu seul est Dieu ; il ny a pas dautre Dieu que lui ; et donc le soleil nest pas un dieu ! Nous avons déjà eu loccasion de le remarquer au sujet du récit de la création dans la Genèse: la Bible prend grand soin de remettre le soleil et la lune à leurs places , ils ne sont pas des dieux, ils sont uniquement des luminaires, cest tout. Et ils sont des créatures, eux aussi : un des versets dit nettement « Toi, Dieu, tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît lheure de son coucher ». Je ne vais pas en parler longtemps car il sagit de versets qui nont pas été retenus pour la fête de la Pentecôte, mais plusieurs versets présentent bien Dieu comme le seul maître de la création ; le poète emploie pour lui tout un vocabulaire royal : Dieu est présenté comme un roi magnifique, majestueux et victorieux. Par exemple, le mot « grand » que nous avons entendu est un mot employé pour dire la victoire du roi à la guerre. Manière bien humaine, évidemment, pour dire la maîtrise de Dieu sur tous les éléments du ciel, de la terre et de la mer.

Deuxième particularité de la Bible : la création nest que bonne ; on a là un écho de ce fameux poème de la Genèse qui répète inlassablement comme un refrain « Et Dieu vit que cela était bon ! »… Et dailleurs, ce nest certainement pas un hasard si ce psaume 103 est bâti sur le même schéma que ce texte de la Genèse : il reprend un à un les éléments des six jours de la création, dans le même ordre , et lui aussi, il met au sommet lhomme qui est rempli du souffle de Dieu ; et cest bien ce souffle de Dieu en nous, qui nous fait vibrer en sa présence, qui nous fait entrer en résonance avec Lui.D

un bout à lautre, donc, le ton de ce psaume tout entier nest qu’émerveillement. « Je veux chanter au Seigneur tant que je vis, jouer pour mon Dieu tant que je dure… moi, je me réjouis dans le Seigneur ».

Pour autant le mal nest pas ignoré : puisque lavant-dernier verset souhaite sa disparition : « Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies nexistent plus ! » Mais les hommes de lAncien Testament avaient bien compris que le mal nest pas loeuvre de Dieu puisque la création tout entière est bonne. Et on sait quun jour il le fera disparaître de la terre : le roi victorieux des éléments vaincra finalement tout ce qui entrave le bonheur de lhomme.
Troisi
ème particularité de la foi dIsraël : la Création nest pas un acte du passé : comme si Dieu avait lancé la terre et les humains dans lespace, une fois pour toutes. Elle est une relation persistante entre le Créateur et ses créatures ; quand nous disons dans le Credo « Je crois en Dieu tout-puissant, créateur du ciel et de la terre », nous naffirmons pas seulement notre foi en un acte initial de Dieu, mais nous nous reconnaissons en relation de dépendance à son égard : le psaume ici le dit très bien : « Tous comptent sur toi… Tu caches ton visage, ils s’épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle, ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre »
. Autre particularit

é, encore, de la foi dIsraël, autre marque de la révélation faite à ce peuple : au sommet de la création , il y a lhomme ; créé pour être le roi de la création, il est rempli du souffle même de Dieu ; il fallait bien une révélation pour que lhumanité ose penser une chose pareille ! Et cest bien ce que nous célébrons à la Pentecôte : cet Esprit de Dieu qui est en nous vibre en sa présence : il entre en résonance avec lui . Et cest pour cela que le psalmiste peut dire : « Que Dieu se réjouisse en ses oeuvres ! … Moi, je me réjouis dans le Seigneur ».
Enfin, et c
est très important : on sait bien quen Israël toute réflexion sur la création sinscrit dans la perspective de lAlliance : Israël a dabord expérimenté loeuvre de libération de Dieu et seulement ensuite a médité la création à la lumière de cette expérience. Dans ce psaume pré
cis, on en a des traces :
D
abord le nom de Dieu employé ici est le fameux nom en quatre lettres, YHVH, qui est la révélation précisément du Dieu de l
Alliance.
Ensuite, vous avez entendu tout
à lheure lexpression « Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! » Lexpression « mon Dieu » avec le possessif est toujours un rappel de lAlliance puisque le projet de Dieu dans cette Alliance était précisément dit dans la formule « Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu ». Cette promesse-là, cest dans le don de lEsprit « à toute chair », comme dit le prophète Joël, cest-à-dire à tout homme, quelle s
accomplit

DEUXIEME LECTURE – Romains 8, 8 – 17

Frères,
8 sous l’emprise de la chair, on ne peut pas plaire
à
Dieu.
9 Or vous, vous n’
ê
tes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous l’emprise de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
10 Mais si le Christ est en vous,
votre corps a beau
être voué à la mort à cause du péché
,
l’Esprit est votre vie,
parce que vous
ê
tes devenus des justes.
11 Et si l’Esprit
de celui qui a ressuscit
é Jé
sus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscit
é Jé
sus d’entre les morts
donnera aussi la vie
à
vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
12 Ainsi donc, fr
è
res, nous avons une dette,
mais ce n’est pas envers la chair ;
nous n’avons pas
à
vivre sous l’emprise de la chair.
13 Car si vous vivez sous l’emprise de la chair,
vous devez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les d
ésordres de l’homme pé
cheur,
vous vivrez.
14 Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-l
à
sont fils de Dieu.
15 L’Esprit que vous avez re
ç
u
ne fait pas de vous des esclaves,
des gens qui ont encore peur ;
c’est un Esprit qui fait de vous des fils ;
pouss
é
s par cet Esprit,
nous crions vers le P
ère en l’appelant « Abba ! »

16 C’est donc l’Esprit Saint lui-m
ê
me
qui affirme
à
notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
17 Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses h
é
ritiers ;
h
é
ritiers de Dieu,
h
é
ritiers avec le Christ,
à
condition de souffrir avec lui
pour
être avec lui dans sa gloire.

COMMENTAIRE

- La grosse difficulté de ce texte est dans le mot « chair » : chez Saint Paul, il na pas le même sens que dans notre français courant daujourdhui. Nous, nous sommes tentés dopposer deux composantes de l’être humain que nous appelons le corps et l’âme et nous risquons donc de faire un épouvantable contresens : quand Paul parle de chair et desprit, ce nest pas du tout cela quil a en vue. Ce que Saint Paul appelle « chair », ce nest pas ce que nous appelons le corps ; ce que Paul appelle lEsprit, ce nest pas ce que nous appelons l’âme. Dailleurs Paul précise plusieurs fois quil sagit de lEsprit de Dieu, ou encore il dit « lEsprit du Christ ».

- Et encore, si on y regarde de plus près, il noppose pas deux mots « chair » et « Esprit », mais deux expressions « vivre selon la chair » et « vivre selon lEsprit ». Pour lui, il faut choisir entre deux modes de vie ; ou pour dire autrement, il faut choisir nos maîtres, ou notre ligne de conduite, si vous préférez.- Et l

à, on retrouve le thème des deux voies, très habituel pour le Juif quest Saint Paul, les deux voies, au sens de deux routes, bien sûr. A nous de choisir : pour mener notre existence, pour prendre des décisions, pour réagir devant les difficultés ou les épreuves, il y a deux attitudes possibles : la confiance en Dieu, ou la méfiance… la certitude quil ne nous abandonne jamais, ou le doute… la conviction que Dieu ne veut que notre bonheur, ou le soupçon quil voudrait notre malheur… la fidélité à ses commandements parce quon lui fait confiance, ou la désobéissance parce quon croit mieux savoir…

- Devant les épreuves quotidiennes de la vie au désert, et en particulier devant l’épreuve de la soif, le peuple avait soupçonné Dieu de labandonner et avait fait un véritable procès dintention à Dieu et à Moïse ; vous avez reconnu l’épisode de Massa et Meriba au livre de lExode. Devant la limite opposée à ses désirs, Adam soupçonne Dieu et désobéit ; cest l’épisode de la chute au Paradis terrestre ; jai parlé au présent, parce que nous sommes tous Adam à certaines heures ; cest l’éternel problème de la confiance, « la question de confiance », si vous préférez, problème tellement fondamental dans nos vies quon lappelle « originel ». - A l

opposé de cette attitude de soupçon, de révolte contre Dieu, lattitude du Christ est de confiance et donc de soumission : puisquil sait que la volonté de Dieu nest que bonne, il sy plie volontiers. Même et y compris devant la souffrance et la mort.

- Il y a donc deux attitudes opposées et ce sont ces deux attitudes que Paul appelle « vivre selon la chair » ou « vivre selon lEsprit » ; et au verset qui précède juste le passage que nous lisons aujourdhui, il avait lui-même dit « le mouvement de la chair est révolte contre Dieu ».- Et Paul d

éveloppe cette opposition en nous proposant deux synonymes : « vivre selon la chair » cest se conduire vis-à-vis de Dieu en esclaves : lesclave na pas confiance en son maître, il se soumet par obligation et par peur des représailles ; lautre attitude, « vivre selon lEsprit », il la traduit par « se conduire en fils » : et il entend par là une relation de confiance et de tendresse.

- Enfin, il dit deux choses : premièrement, seule lattitude dictée par lEsprit de Dieu, lattitude de confiance et damour, à lexemple du Christ, cette attitude-là est porteuse de vie ; tandis que la méfiance et le soupçon mènent à la mort ; « Si vous vivez sous lemprise de la chair, (sous-entendu lattitude de méfiance et de désobéissance envers Dieu), vous devez mourir : mais si, par lEsprit, vous tuez les désordres de lhomme pécheur, vous vivrez. » je traduis : ce qui, en chacun de vous, est attitude desclave, est destructeur ; ce qui, en chacun de vous, est attitude filiale, confiante, est chemin de paix et de bonheur.- Deuxi

èmement, nous dit Paul, dores et déjà, lEsprit de Dieu est en vous, vous êtes des fils, vous appelez Dieu « Abba-Père » : « LEsprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; cest un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en lappelant Abba ! »

- Le jour où lhumanité tout entière reconnaîtra en Dieu son Père, ce jour-là, le projet de Dieu sera accompli et nous pourrons tous ensemble entrer dans sa gloire ; quelques versets plus loin, Paul dit : « la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. »

- Il reste la dernière phrase du texte daujourdhui : « Puisque nous sommes les enfants de Dieu, nous sommes aussi ses héritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, à condition de souffrir avec lui pour être avec lui dans sa gloire. » Cette phrase peut se lire de deux manières ; le contresens, lattitude desclave, ce serait dimaginer un Dieu qui met des conditions à lhéritage ! Au contraire, si nous écoutons lEsprit de Dieu, qui nous fait voir en Dieu un Père plein damour, nous comprenons que nous sommes invités une fois de plus à demeurer dans la confiance, surtout quand nous abordons la souffrance : comme pour le Christ, les souffrances sont inévitables pour ceux qui sengagent à sa suite sur le chemin du témoignage ; mais vécues avec lui et comme lui dans la confiance, elles sont chemin de résurrection. En fait, « à condition de souffrir avec lui » veut dire « à condition de rester greffés sur lui à tout moment, y compris dans la souffrance inévitable ».

EVANGILE – Jean 14, 15-16. 23b-26

A l’heure o
ù Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait
à
ses disciples :
15
«
Si vous m’aimez,
vous resterez fid
èles à
mes commandements.
16 Moi, je prierai le P
è
re,
et il vous donnera un autre D
é
fenseur
qui sera pour toujours avec vous.

23 Si quelqu’un m’aime,
il restera fid
èle à ma parole ;
mon P
è
re l’aimera,
nous viendrons chez lui,
nous irons demeurer aupr
è
s de lui.
24 Celui qui ne m’aime pas
ne restera pas fid
èle à
mes paroles.
Or, la parole que vous entendez
n’est pas de moi :
elle est du P
ère qui m’a envoyé
.
25 Je vous dis tout cela
pendant que je demeure encore avec vous ;
26 mais le D
é
fenseur,
l’Esprit Saint que le P
è
re enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
»

COMMENTAIRE

Nous avons déjà lu cet évangile il y a quinze jours, mais il prend bien sûr aujourd’hui un nouvel éclairage par les autres textes qui nous sont proposés pour la fête de la Pentecôte. Par exemple, il est intéressant que, pour la fête du don de l’Esprit, l’évangile qui nous est proposé ne nous parle que d’amour ! Souvent, nous sommes tentés de penser à l’Esprit Saint en termes d’inspiration, d’idées, de discernement, d’intelligence en quelque sorte ; Jésus nous dit ici : lEsprit de Dieu, cest tout autre chose, cest lAmour personnifié ; pas étonnant, me direz-vous, puisque, comme dit Saint Jean, « Dieu est Amour ».

Cela veut dire que, le matin de la Pentecôte, à Jérusalem, quand les disciples ont été remplis de lEsprit Saint, cest lamour même qui est en Dieu qui les a envahis. Et de même, nous aussi, baptisés, confirmés, notre capacité damour est habitée par lamour même de Dieu. « Tu envoies ton souffle, ils sont créés » dit le psaume 103 (104) de cette fête du don de lEsprit : effectivement, créés à limage de Dieu, appelés à lui ressembler toujours plus, nous sommes constamment en train d’être modelés par lui à son image ; regardez le potier en train de façonner son vase, celui-ci saffine de plus en plus dans les mains de lartisan… Nous sommes cette poterie dans les mains de Dieu : notre ressemblance avec lui saffine de plus en plus au fur et à mesure que nous laissons lEsprit damour nous transformer.Dans le passage de la lettre aux Romains que nous lisons pour cette f

ête de Pentecôte, il est plutôt question de notre relation à Dieu ; on pourrait le résumer par la phrase : nous ne sommes plus des esclaves, nous sommes des fils de Dieu. Dans cet évangile, Jésus fait le lien entre notre relation à Dieu et notre relation à nos frères : « Si vous maimez, vous resterez fidèles à mes commandements », et son commandement, nous savons bien ce quil est : « mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34) ; et nous avions vu lautre jour que cette expression fait référence au lavement des pieds, cest-à-dire une attitude résolue de service.

Si bien quon peut traduire « Si vous maimez, vous resterez fidèles à mes commandements » par « Si vous maimez, vous vous mettrez au service les uns des autres ». Lamour de Dieu et lamour des frères sont inséparables, tellement inséparables que cest à la qualité de notre mise au service de nos frères que lon peut juger de la qualité de notre amour de Dieu. Du coup on peut retourner la phrase « Si vous maimez, vous resterez fidèles à mes commandements » : elle veut dire « Si vous ne vous mettez pas au service de vos frères, ne prétendez pas que vous maimez » ! Un peu plus loin, J

ésus reprend une expression tout à fait semblable mais il développe encore : « Si quelquun maime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père laimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. » Cela ne veut évidemment pas dire que notre Père du ciel pourrait ne pas nous aimer si nous ne nous mettons pas au service de nos frères ! En Dieu, il ny a pas de marchandages, pas de conditions ! Au contraire, la caractéristique de la miséricorde, cest de se pencher encore plus près des miséreux, et miséreux, nous le sommes sur le plan de lamour et du service des autres.

Mais ce que veut dire cette phrase, cest quelque chose que nous connaissons bien : la capacité daimer est un art et tout art sapprend en sexerçant ! Lamour du Père est sans mesure, infini ; cest notre capacité daccueil de cet amour qui est limitée et qui grandit à mesure que nous lexerçons. Si bien que lon pourrait traduire : « Si quelquun maime, il se mettra au service des autres. Et peu à peu son coeur s’élargira et lamour de Dieu lenvahira de plus en plus et il pourra encore mieux servir les autres… et ainsi de suite jusqu’à linfini… » jusqu’à linfini au vrai sens du terme.Pour terminer, revenons sur le mot

« Défenseur » : il est vrai que nous avons besoin dun Défenseur… mais pas devant Dieu, bien sûr ! Saint Paul nous la bien dit dans la lettre aux Romains (qui est notre seconde lecture de cette fête) : « LEsprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; cest un Esprit qui fait de vous des fils ». Nous navons donc plus peur de Dieu, nous navons pas besoin de Défenseur devant lui. Mais alors devant qui ? Jésus dit bien : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Nous avons besoin dun Défenseur, dun avocat pour nous défendre devant nous-mêmes, devant nos réticences à nous mettre au service des autres, devant nos timidités du genre « Quest-ce que si peu de pains et de poissons pour tant de monde ? » Nous avons bien besoin de ce Défenseur qui constamment, plaidera en nous pour les autres. Et ce faisant, cest nous en réalité quil défendra, car notre vrai bonheur, cest de nous laisser modeler chaque jour par le potier à son image.


Pentecôte (27/5) : Commentaire

22 mai, 2007

du site:

http://www.portstnicolas.org/spip.php?article2898

 Pentecôte (27/5) : Commentaire 

Introduction à la fête 

Pentecôte c’est encore Pâques – et plus que jamais. C’est Pâques à son dernier sommet. Car au dernier jour de la grande fête éclate avec magnificence ce qui s’était accompli dans le divin silence du matin de
la Résurrection. 

Le « Je viendrai à vous », commencé presque discrètement par les apparitions pascales dans le secret de la chambre-haute, au crépuscule du soir à Emmaüs, sur le rivage solitaire du lac, ce « Je viendrai » se réalise maintenant dans le tourbillon et le feu. Votre coeur se réjouira. Cette joie amorcée à Pâques – encore timidement : ils n’osaient y croire, ils se retranchaient dans leurs maisons – voici que cette joie fuse en un enthousiasme tel qu’on croit les disciples pris de vin. 

Vous me verrez vivant et vous connaîtrez (expérimenterez) que je suis a mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous (Jn 14,20). Voilà que cette lente expérience va devenir une foi inébranlable. Les apôtres vont être littéralement « habités » ; la communauté elle-même et non plus le temple de Jérusalem sera le lieu de la présence divine. Cette foi, cette expérience, cette présence, ils vont les communiquer aux quatre coins du monde. Après la naissance pascale, voici la maturité spirituelle. Ce qui est né dans les eaux du baptême,
la Nuit de Pâques, va être, au grand jour, affermi, confirmé dans le feu. C’est toujours Pâques, c’est l’accomplissement pascal. Et le soleil du matin de la résurrection brille maintenant à son midi. 

Inversement Pâques était déjà une fête de l’Esprit. L’Esprit de Jésus était déjà venu et l’envoi missionnaire déjà ordonné le soir du premier jour (Jn 20,19-22). 

Mais comment s’exprimer : Jésus lui-même, le Jésus pascal est un Christ dans l’Esprit Saint. L’Esprit a transformé le corps mortel du Christ en un corps glorifié, ressuscité (Rm 8,11 ; 1 Co 15,45), Jésus est rempli de l’Esprit du Père. 

Pâques et Pentecôte ne sont donc pas, à proprement parler, deux fêtes différentes, elles célèbrent le Ressuscité transformé par l’Esprit et l’Esprit envoyé par le Ressuscité. Non deux étapes à la manière d’un train qui rejoint des endroits où il n’était pas encore ; il faudrait plutôt parler de mûrissement ; tout est déjà dans le bourgeon pascal, mais le bourgeon a gonflé, maintenant il éclate. 

Cinquante jours pour une seule grande fête pascale dominée par l’Esprit, fête étalée dont c’est aujourd’hui le dernier jour ! 

Mais un dernier jour qui est, lui aussi, un sommet : « Dieu, tu accomplis le mystère pascal dans l’événement de
la Pentecôte » (Oraison, messe de la veille au soir). Et l’Eglise, sortie du Christ en croix comme un enfant du sein de sa mère, la voici debout, dans sa mûre jeunesse, déjà le pied sur le seuil pour annoncer au monde les merveilles dont elle a été le témoin. 

Cette imbrication de Pâques et de Pentecôte nous aidera à ne pas dissocier le Christ et son Esprit. Comme si le Christ était le Dieu de Pâques et l’Esprit celui de Pentecôte ! Un seul Dieu se manifeste de manières diversifiées, éminemment personnalisées. Le Christ m’envoie son Esprit et l’Esprit me met en communion avec Jésus. 

Saint Jean condense le mystère pascal en un seul épisode. Il en a une vue globale encore plus serrée. Pour lui, tout est accompli déjà sur la croix (Jn 19,30). Jean voit
la Résurrection déjà réalisée avec la mort de Jésus ; avec un de ces jeux de mots dont il a le secret, il dit que le Fils de l’Homme doit être élevé ; ce mot, qui fait penser à l’élévation en Croix, signifie aussi l’élévation dans la gloire, puisqu’alors il attirera tout à lui (Jn 12,32). Autre mot génial au double sens : Jésus sur la croix remit l’esprit (Jn 19,30.34) : il remet son esprit au Père, Il donne l’Esprit au monde. 

Ici Croix, Résurrection et Pentecôte sont vues comme en un seul acte. Pour notre « éducation » saint Luc – et la liturgie avec lui – l’étalent dans le temps. 

Historique 

Pentecôte – du grec : pentecostè, cinquante – le cinquantième jour après Pâques, était, chez les Juifs, avec Pâques et la fête des Tentes, une des trois grandes fêtes de pèlerinage. Une fête de la récolte du blé, plus tard commémoration de l’Alliance du Sinaï. Certains éléments de la fête juive ont été retenus par la liturgie ; ainsi le thème de l’Alliance, à la messe du samedi soir (deuxième lecture) Mais, alors que Pâques et Pentecôte n’avalent pas de rapport direct dans le culte juif, la liturgie chrétienne les a unies. 

Pendant les premiers siècles, on n’a jamais considéré le jour de
la Pentecôte comme une fête à part, mais comme le dernier jour de la grande fête de Pâques. Peu-à-peu cependant, Pentecôte se détacha du cycle pascal pour constituer finalement, assez tard d’ailleurs, un cycle de particulier de huit jours, en imitation de l’octave de Pâques dont elle avait repris certains traits. 

La réforme conciliaire a fort heureusement rétabli l’ancien ordre. Le lien avec Pâques est particulièrement visible dans l’évangile du jour qui rapporte une apparition le soir de Pâques. 

Quelques-uns déplorent la suppression de l’octave, craignant que la dévotion à l’Esprit Saint y perde encore de son impact déjà faible. C’est oublier que tout le temps pascal est le temps fort de l’Esprit. 

C’est le dernier jour où brûle le cierge pascal pendant la messe. 

Messe du jour 

Comme les apôtres rassemblés dans la chambre haute. nous voici rassemblés, attendant l’Esprit de Jésus. Le moment est particulièrement solennel. Nous voici Église comme jamais, et l’Esprit veut nous le faire devenir encore davantage. L’Esprit veut nous « confirmer », nous affermir, nous unir avant de nous envoyer aux frontières. C’est le maximum de concentration avant le grandiose éclatement. 

Nous nous sentons aujourd’hui plus qu’à l’ordinaire, l’Eglise une et sainte : unie et sanctifiée par l’Esprit. Catholique : universelle, composée de ces hommes issus de toutes les nations qui sont sous le ciel. Apostolique : fondée sur le roc des apôtres et comme eux, envoyée aux quatre coins du monde (première lecture). 

Il vient maintenant, pendant cette eucharistie, l’Esprit que Jésus avait promis à la dernière cène, puis communiqué aux apôtres dès le jour de Pâques (évangile). C’est dans l’eucharistie que nous recevons, avec le plus de réalisme et d’intensité, le « Christ spirituel » : Quand nous serons nourris de son corps et de son sang et remplis de l’Esprit Saint (prière eucharistique III). 

L’ayant reçu, vivons-en et développons en nous les fruits de l’Esprit que nous détaille Paul dans la deuxième lecture. 

Viens, Esprit Saint. Remplis le coeur de tes fidèles (séquence). 

Une de ces liturgies riches et denses qu’il nous faut vraiment « célébrer », vivre intensément, et jusque dans le rouge-feu des couleurs liturgiques, la profusion des lumières, le langage des fleurs, les variations du chant tantôt grave, mystique, tantôt impétueusement joyeux, et surtout dans la chaleureuse participation de chacun. 

Première lecture : Ac 2,1-11 

Une méditation d’une portée extraordinaire, bien que fort éloignée d’un reportage sensationnel. Il importe de dépasser la description matérielle pour saisir sa signification spirituelle. 

Voici donc les frères, non seulement les apôtres mais toute la communauté, réunis tous ensemble. Le texte insiste : la communauté, l’Eglise, tous furent remplis de l’Esprit-Saint. Cette Pentecôte, réalité spirituelle impossible à photographier, est traduite en des signes visibles :
Le violent coup de vent qui renverse les routines, les barrières légalistes, qui nous entraîne et nous emporte dans le dynamisme de la foi.
Le feu de l’amour qui purifie les motivations et embrase le coeur. Le feu semble actuellement le moins bien partagé, en regard d’un essoufflement, d’une espèce de fatigue généralisée. L’Esprit est bouillonnement, effervescence, parole brûlante. Les langues : le feu se partagea en langues et se posa sur chacun d’eux… alors ils se mirent à parler en langues. Ne t’arrête pas au côté spectaculaire de l’événement. Ce dont il s’agit pour toi, c’est de recevoir de l’Esprit le don du « langage » qui puisse atteindre le coeur et le remuer. Sans ce don pas d’évangélisation. Les différentes langues expriment encore l’universalité de l’Eglise faisant craquer les cadres racistes et nationaux. 

L’effet de cette plénitude de l’Esprit Saint est visible : les frères, jusque-là timides, se mirent à parler, à proclamer les merveilles de Dieu, chacun selon le don particulier de l’Esprit. Ils n’ont pas reçu ce don uniquement pour eux-mêmes, mais pour proclamer les merveilles. Inversement on ne donne que ce que l’on a, on ne peut rayonner Dieu que si on en est rempli. 

Il se réalise aux débuts de l’Eglise ce qui s’était déjà accompli aux débuts de la mission de Jésus. Alors l’Esprit Saint était venu sur lui pendant son baptême (Lc 3,22), alors Jésus disait, dans son premier grand sermon : « L’Esprit de Dieu repose sur moi, il m’a envoyé proclamer la bonne nouvelle » (Lc 4,18). Maintenant les apôtres sont baptisés dans le feu de l’Esprit, ils sont envoyés. Le rapprochement montre à l’évidence que les apôtres doivent continuer l’oeuvre du Christ, et l’Esprit agit en eux de la même manière qu’en Jésus. 

C’est bien d’un baptême qu’il s’agit dans cette Pentecôte, d’un baptême d’envoi. J’ai reçu ce baptême de l’Esprit par les sacrements du baptême et de la confirmation. Simples rites ou baptême de feu ? Ce feu couve sous la cendre. Viens, Esprit Saint, ranime à nouveau le feu de ton amour ! 

Psaume : Ps 103 

Hymne au Dieu créateur. 

Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Fais action de grâce. Quelle profusion dans tes oeuvres dont la plus merveilleuse est la résurrection de Jésus et l’envoi de ton Esprit ! La terre qu’est ton Église s’emplit de tes biens, des dons de ton Esprit. Toi qui as créé le monde par ton souffle, envoie ce souffle pour recréer, renouveler la terre qu’est ta communauté. Elle est usée. Rends-la fraîche, jeune. Fais du neuf en elle. 

Deuxième lecture : Rm 8,8-17 

Paul oppose chair et esprit. Ici les mots n’ont pas le même sens que dans nos dictionnaires. Chair évoque, chez Paul, la nature humaine marquée par le péché ; esprit désigne la vie avec Dieu, parfois, comme ici, l’Esprit Saint lui-même. 

Vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit. Paul qui vient de montrer quelques fruits de chacune de ces deux manières de vivre, insiste maintenant sur le fruit final : Si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort, vous ne mourrez pas, car l’Esprit est votre vie. Et si l’Esprit de celui (du Père) qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, ce Père donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit. Je désire vivre. Non seulement quelques courtes années. Il y a en moi un profond besoin de survie. Dieu me l’a donné. Il veut aussi le réaliser. Mais il ne le réalisera que si je le laisse faire, que si je me laisse conduire par son Esprit. Et Paul d’insister : Si vous vivez sous l’emprise de la chair, vous devez mourir (définitivement) ; mais si, par l’Esprit, vous tuez le désordre de la chair, de l’homme pécheur, vous vivrez. 

Se laisser conduire par l’Esprit mène à une momie de liberté. L’Esprit ne fait pas de vous des esclaves qui obéissent parce que c’est commandé, des gens qui agissent sous le coup de la peur, de la sanction, qui affichent le prix juste quand ils flairent un contrôle et le font monter dès qu’est passé le danger, qui rejettent l’avortement parce qu’il est interdit par la loi, puis le pratiquent sans scrupule parce que la loi ne le punit plus. Spiritualité de gendarmerie. 

Vous, marchez droit, poussés de l’intérieur. Parce que vous êtes des fils et des filles de Dieu. Agissez parce que vous aimez, grâce à l’Esprit qui fait de vous des fils. 

Poussés intérieurement par cet Esprit, nous nous adressons à Dieu comme à notre Père. Nous avons avec lui une relation de tendresse, jusqu’à employer le mot délicieux du patois de Jésus, Abba, papa. 

Alors il n’y a plus de place pour cette frousse paralysante et ces angoisses qui empoisonnent la vie spirituelle de tant d’âmes dites pieuses. Puisque nous sommes les enfants de Dieu, nous sommes aussi ses héritiers : Nous avons droit au ciel ! A condition, évidemment, de vivre les exigences de l’amour, et de souffrir avec le Christ pour être avec lui dans la gloire. 

Résumons. Tu es sous l’emprise de l’Esprit Saint. C’est lui qui est ta vie. C’est lui qui te fait enfant du Père. C’est lui qui te délivre de la morale d’esclave et te fait passer de la peur à la tendresse avec ton papa. C’est lui qui te ressuscite pour être avec Jésus dans la gloire. 

Et tu le connais si mal ! Comme s’il était inexistant pour toi ! Allons ! Laisse-toi conduire par l’Esprit ! 

Séquence 

Une séquence est une suite chantée (le Moyen Age en faisait un abondant usage). Elle est à l’origine de nos cantiques populaires. La liturgie conciliaire en a gardé quelques-unes : Le Victimae pascali de Pâques, le Lauda Sion de
la Fête-Dieu, le Dies irae… 

La séquence de Pentecôte Veni Sancte Spiritus est une extension du cri initial : Viens Esprit Saint ! Sa manière simple mais chaleureuse, sa fraîcheur et son feu, sa force et sa douceur ont fait d’elle la prière préférée et parfois journalière de beaucoup. 

Evangile : Jn 14,15-16,23b-26 

A l’heure de passer de ce monde à son Père, de réaliser sa Pâque (Pâque égal passage), Jésus promet l’Esprit Saint : Je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur. Moi je vous ai défendu des scribes et des pharisiens. Maintenant que je passe au Père, c’est l’Esprit qui vous défendra. Je ne suis resté avec vous que trois petites années, ce Défenseur sera pour toujours avec vous. 

C’est un Défenseur autre, différent de Jésus, mais si intimement uni à lui et à son Père qu’il en est inséparable. Jésus ne dit-il pas, dans le même souffle : Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons à lui, nous irons demeurer auprès de lui ! C’est ce que veut réaliser l’Esprit : nous unir au Christ et au Père, les faire demeurer en nous. Il vous enseignera tout, vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Ce sera un enseignement par le dedans, le coeur, la conviction profonde, la joie. Ce qui vous paraissait obscur deviendra lumière. Vous me connaîtrez, m’expérimenterez en profondeur. 

Si vous m’aimez ! Si vous restez fidèles à ma parole ! Voilà la condition. Aimons, soyons fidèles. Ouvrons-nous. Pas de résistance aux appels intérieurs. Alors l’Esprit, à son tour, sera notre force d’aimer. Viens, Esprit Saint, fais-nous aimer, brûle nos coeurs au feu de ton amour ! 

La prière et l’Esprit 

Il est expressément noté qu’au baptême de Jésus, l’Esprit Saint descendit sur lui « pendant qu’il priait » (Lc 3,21) – et sur les apôtres après que, neuf jours durant, ils avaient été « assidus à la prière » (Ac 1,14). Paul dit que l’Esprit prie en nous « avec des gémissements inexprimables » (Rm 8,26). 

Il y a donc, selon l’Ecriture, une relation bien nette entre la prière et l’Esprit. C’est moins à l’Esprit que l’on s’adresse que dans l’Esprit que nous prions ; mieux : c’est lui que nous laissons prier en nous, car « nous ne savons que demander pour prier comme il faut, l’Esprit lui-même intercède pour nous » (Rm 8,26). Mais qu’est-ce à dire : laisser prier l’Esprit, sinon être disponible à Dieu, abandonné sans vouloir lui imposer nos plans ? Jésus nous l’apprend dans le Notre Père qui est moins une formule à rabâcher qu’une indication d’attitudes fondamentales. L’Esprit nous les suggère et elles « correspondent aux vues de Dieu » (Rm 8,27). 

Les sept dons de l’Esprit 

Le point de départ en est un texte d’Isaïe (11,1) annonçant un messie sur lequel reposera l’esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d’intelligence, de conseil et de force, de connaissance et de crainte. Cette dernière étant dédoublée (piété et crainte) dans la traduction des Septante et de
la Vulgate, on obtient le chiffre sept. 

Comme quelqu’un a le don de la musique ou des mathématiques, le chrétien, s’il est ouvert au souffle de l’Esprit de Jésus, reçoit le goût des choses de Dieu et la facilité à s’y mouvoir. Les sept dons sus-indiqués ne sont pas une liste exhaustive, le chiffre sept est un chiffre de plénitude. 

Il est difficile de détailler avec précision l’action de chacun des sept dons. D’une façon plus générale on peut dire qu’ils nous permettent d’expérimenter Dieu dans une foi vive, ardente, joyeuse. et de nous conduire dans la vie selon les inspirations de l’Esprit. Ils courent dans les deux dimensions que nous retrouvons dans les Béatitudes : l’union à Dieu, le service du frère. 

Qu’il soit simplement précisé que le don de crainte n’a rien à vair avec une frousse quelconque. C’est la crainte de l’amour, de l’amour qui craint de faire de la peine à Dieu. C’est la crainte biblique devant sa Majesté. 

La liturgie fait explicitement mention des sept dons de l’Esprit dans le sacrement de confirmation, dans la prière consécratoire du diacre et, implicitement, dans les prières consécratoires du prêtre et de l’évêque. Cette prière se fait toujours avec une imposition des mains. 

« Viens, Esprit saint, remplis de tes dons le coeur de tes fidèles. Allume en eux celui qui les résume tous : le feu de ton amour ! » 

 

Dimanche 13 mai 2007, Homélie de Mgr André Vingt-Trois

19 mai, 2007

quand je cherche quelque document intéressant ou édifiant ou autre qui me plaît je trouve souvent plus choses, autres fois j’en trouve moins et il me fuit quelque chose, comme dans le cas de cette homélie du dimanche dernier VI de Pâques, la mets aujourd’hui, du site:

http://catholique-paris.cef.fr/vingttrois/homelies/13-mai-2007.php

Homélie de Mgr André Vingt-Trois,
Archevêque de Paris

Dimanche 13 mai 2007,
Messe de l’Oeuvre d’Orient en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Excellences, Messeigneurs, chers amis ! Pendant le temps pascal, nos liturgies nous conduisent à lire, écouter et méditer, le récit des Actes des Apôtres qui est une sorte de chronique de la naissance de l’Église et de son extension. Or, tout au long de ce récit, – nous venons de lentendre particulièrement dans l’épisode qui vient d’être lu à propos de Paul et Silas, – nous découvrons comment lexpansion de l’Église, la propagation de l’Évangile, la manifestation de la puissance de Dieu, sont étroitement liées aux péripéties, aux hésitations, aux résistances, aux agressions qui frappent la communauté chrétienne. Depuis le moment où Pierre et Jean ont été interdits de parole par les autorités du Temple jusqu’à lexécution de Pierre et de Paul à Rome, lensemble du parcours apostolique dans le bassin méditerranéen et au-delà est marqué par des périodes de rejet, des périodes d’échec, des périodes demprisonnement, des périodes de persécutions. Chaque fois, déjà quand Pierre et Jean étaient prisonniers, à nouveau pour lemprisonnement de Paul et de Silas, la puissance de Dieu délivre les prisonniers de leurs chaînes, leur rend la liberté et en fait des témoins de l’Évangile.Il serait naïf de notre part de croire que cette action puissante de Dieu efface ou abolit les conflits qui ont marqué la vie de la première Église. Il serait naïf de notre part de croire que cette manifestation de la puissance de Dieu fasse passer par profits et pertes les souffrances endurées. Paul, dans certaines de ses épîtres, évoquera ses tribulations apostoliques, non pas comme une partie de plaisir mais vraiment comme une épreuve que le Christ lui impose pour parvenir à accomplir sa mission. Que le gardien de la prison soit converti et quil demande le baptême ne peut pas faire oublier que Paul et Silas ont été fouettés et emprisonnés. Ce nest donc pas une légende dorée qui se substituerait à la réalité, mais cest un déchiffrement de lhistoire qui fait ressortir comment les événements difficiles, pénibles et parfois mortels auxquels les témoins de Dieu sont soumis, sont transformés par la puissance de Dieu lui-même en tremplin pour lannonce de la foi, en semence de la fécondité de la parole : « les martyrs sont semences de croyants ».Si nous entendons cette histoire de l’Église primitive comme une sorte de prologue à lhistoire entière de l’Église, et il faudrait dire aujourdhui de toutes nos Églises, comment ne pourrions-nous pas, chacun selon nos traditions, nos cultures, nos histoires nationales, comment ne pourrions-nous pas voir monter de notre mémoire collective le souvenir de telle ou telle période de lhistoire où lon avait pu croire un temps, – mais vous le savez, un temps cela peut être long -, que le christianisme était définitivement éradiqué et doù la puissance de Dieu, le dynamisme de lannonce de l’Évangile, sur les décombres de communautés parfois jadis très florissantes, a fait surgir à nouveau de nouvelles pousses et entrepris une diffusion nouvelle de l’Église.Nous le savons, vous le savez mieux que tous : les communautés chrétiennes dOrient, quil sagisse de lEurope Centrale, du Moyen-Orient ou de lAsie, ont souvent été soumises à des pressions, à des contraintes ou à des persécutions au cours des siècles écoulés, y compris le siècle passé. Comment oublier ce qui advint des Eglises grecques sous lEmpire soviétique ? Comment oublier ce qui advint de nos frères arméniens ? Comment oublier ce qui advient aujourdhui à certains chrétiens dans certains États de lInde ? Comment oublier quaujourdhui encore, à travers le monde, des hommes et des femmes sont persécutés pour la foi ? Que nous croyions que cette persécution peut être la source dun renouveau pour l’Église napaise pas leur souffrance. Que nous souhaitions que, là où vivaient jadis des communautés prospères, les Églises ne se réduisent pas à un petit reste, nempêche pas les gens de fuir. Mais soyons capables, à travers ces événements conditionnés largement par lhistoire politique des pays où sont implantés les chrétiens, de nourrir lespérance parce que nous sommes convaincus que la foi au Christ nest liée ni à une terre ni à une langue ni à une culture.La foi au Christ est liée à la personne de Jésus de Nazareth et, depuis son Ascension que nous allons célébrer dans quelques jours, Jésus de Nazareth aujourdhui présent en tous lieux de la terre, en toutes communautés, par son Esprit répandu au cœur des disciples et diffusé dans l’Église entière et à travers elle sur lhumanité. Là où deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu deux. Il est au cœur de chaque croyant : quil puisse vivre et manifester publiquement sa foi ou quil soit réduit à lexercer dans le secret de sa maison la puissance du Ressuscité est à l’œuvre.Cette espérance, cette foi qui habite nos cœurs s’alimente au récit des signes, des signes accomplis par le Christ dans l’évangile tel celui de la guérison de laveugle-né que nous venons dentendre. Là où la foule qui lentoure voudrait ne voir que supercherie ou tromperie, lui dont les yeux ont été ouverts revient vers celui qui la guéri et lui dit : « Seigneur, qui est-il pour que je crois en lui ? » Combien de fois dans l’évangile selon saint Jean voyons-nous cette question apparaître au terme dun chapitre : « qui est-il Seigneur que je crois ? » ou ce cri : « Seigneur, je crois en toi ». Notre foi, notre foi chrétienne, notre foi au Christ Ressuscité est le seul point dappui, le seul ressort, qui permette de traverser les épreuves de lhistoire humaine.Chers amis, amis de l’Œuvre dOrient et vous tous qui les avez rejoints aujourdhui, cette foi se nourrit non pas seulement par la parole, mais encore par la charité vécue concrètement entre les chrétiens des différentes communautés. Comment nos frères des communautés orientales si éprouvées au cours du siècle écoulé, si menacées aujourdhui encore, tellement dispersées par les flux de la migration, pourraient-ils espérer un lendemain fécond et riche sils ne pouvaient sappuyer sur la fraternité de l’Église dont vous êtes lun des instruments ? Aujourdhui, nous rendons grâce pour la générosité de ceux et de celles qui soutiennent avec persévérance les œuvres des communautés orientales ; nous rendons grâce pour la foi qui vous anime quand vous espérez que les chrétiens ne disparaîtront ni de lEurope Centrale, ni du Proche-Orient, ni de lAsie. Nous rendons grâce quand lespérance de Dieu nous conduit à soutenir les œuvres qui manifestent la volonté des chrétiens de senraciner dans leur peuple et dans leur terre. Nous rendons grâce pour la fécondité de l’Évangile qui fleurit là où les disciples du Christ supportent avec persévérance, constance et sérénité l’é preuve de la foi.Amen.+ André Vingt-Trois
Archev
ê
que de Paris

une prière pour moi…le lecture de ce matin

15 mai, 2007

aujourd’hui après-midi je dois aller faire l’électrocardiogramme ne crois pas qu’aujourd’hui après-midi je pourrai écrire quelque chose, espère pouvoir mettre, ce soir, l’évangile et le commentair à l’évangile de demain ; je ne crois pas qu’ils trouveront des choses importantes dans les analisi, mais si vous voulez priées pour moi, je poste seulement les lectures de l’ « Ufficio »de ce matin, soutous pour vous laisser quelque chose de moi parce que celle-ci est ma vie, c’est-à-dire la prière, pour lire le psume au site sous cité, même si vous êtes silencieux j’espère qu’une pensée vous me le tournerez, merci,

Gabriella

du site:

http://www.prieravecleglise.fr/

Première lettre de saint Jean (1Jn 2, 2-17)
La foi du croyant face au monde
Connaître celui qui est dès le commencement, faire sa volonté, c’est demeurer à jamais.

car il est, lui, victime d’expiation pour nos péchés; et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.
Et à ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements.
Celui qui dit: « Je le connais », mais ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est pas en lui.
Mais celui qui garde sa parole, en lui, vraiment, l’amour de Dieu est accompli; à cela nous reconnaissons que nous sommes en lui.
Celui qui prétend demeurer en lui, il faut qu’il marche lui-même dans la voie où lui a marché.
Mes bien-aimés, ce n’est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous avez depuis le commencement; ce commandement ancien, c’est la parole que vous avez entendue.
Néanmoins, c’est un commandement nouveau que je vous écris – cela est vrai en lui et en vous – puisque les ténèbres passent et que déjà luit la lumière véritable.
Celui qui prétend être dans la lumière, tout en haïssant son frère, est toujours dans les ténèbres.
Qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a rien en lui pour le faire trébucher.
Mais qui hait son frère se trouve dans les ténèbres; il marche dans les ténèbres et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.
Je vous l’écris, mes petits enfants: « Vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom à lui, Jésus. »
Je vous l’écris, pères: « Vous connaissez celui qui est dès le commencement. » Je vous l’écris, jeunes gens: « Vous êtes vainqueurs du Mauvais. »
Je vous l’ai donc écrit, mes petits enfants: « Vous connaissez le Père. » Je vous l’ai écrit, pères: « Vous connaissez celui qui est dès le commencement. » Je vous l’ai écrit, jeunes gens: « Vous êtes forts, et la parole de Dieu demeure en vous, et vous êtes vainqueurs du Mauvais. »
N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui,
puisque tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et la confiance orgueilleuse dans les biens – ne provient pas du Père, mais provient du monde.
Or le monde passe, lui et sa convoitise; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais.

(Traduction oecuménique de la Bible)

R/Qui fait la volonté de Dieu, alléluia,
demeure éternellement, alléluia, alléluia !
L’herbe sèche et la fleur se fane :
le monde passe avec ses convoitises.
Si quelqu’un aime le monde,
l’amour du Père n’est pas en lui.
Si quelqu’un aime son frère,
il marche dans la lumière.
COMMENTAIRE DE SAINT CYRILLE D’ALEXANDRIE
SUR L’ÉVANGILE DE JEAN
(Editeur : P. Roguet)
Le mystère de l’unité.Nous bénéficions d’une union même corporelle avec le Christ, nous qui participons à sa chair sacrée. Saint Paul en témoigne lorsqu’il dit à propos du mystère de la piété:
Ce mystère, Dieu ne l’avait pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il l’a révélé maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres et à ses prophètes. Ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse dans le Christ.
Si nous formons tous entre nous un même corps dans le Christ, et non pas seulement entre nous, mais avec lui, puisque évidemment il est en nous par sa propre chair, comment donc notre unité entre nous et dans le Christ n’est-elle pas déjà visible? Car le Christ est le lien de unité, étant en lui-même Dieu et homme.Quant à l’unité dans l’Esprit, nous suivrons le même chemin et nous dirons encore qu’ayant tous reçu un seul et même Esprit, je veux dire l’Esprit Saint, nous sommes en quelque sorte mêlés intimement les uns avec les autres et avec Dieu. En effet, bien que nous soyons une multitude d’individus, et que le Christ fasse demeurer en chacun de nous l’Esprit de son Père qui est le sien, il n’y a cependant qu’un seul Esprit indivisible, qui rassemble en lui-même des esprits distincts les uns des autres du fait de leur existence individuelle, et qui les fait apparaître pour ainsi dire comme ayant tous une seule existence en lui.De même que la vertu de la chair sacrée fait un seul corps de tous ceux en qui elle est venue, de la même manière, à mon avis, l’Esprit de Dieu un et indivisible qui nous habite nous conduit tous à l’unité spirituelle. C’est pourquoi saint Paul nous exhortait ainsi: Supportez-vous les uns les autres avec amour; rassemblés dans la paix, ayez à coeur de garder l’unité dans un même Esprit, comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous, et en tous. Si l’unique Esprit habite en nous, le Dieu unique, Père de tous, sera en nous, et il conduira par son Fils à l’union mutuelle et à l’union avec lui tout ce qui participe de l’Esprit.

Que nous soyons unis au Saint-Esprit par une participation, cela aussi est visible, et voici comment. Si nous abandonnons une vie purement naturelle pour obéir une bonne fois aux lois de l’Esprit, ne sera-t-il pas évident pour tous qu’après avoir pour ainsi dire renoncé à notre vie propre, et réalisé l’union avec l’Esprit, nous avons obtenu une condition céleste, si bien que nous avons comme changé de nature? Nous ne sommes plus seulement des hommes, mais en outre nous sommes des fils de Dieu, des hommes célestes, puisque nous sommes devenus participants de la nature divine.

Tous, nous sommes donc un seul être dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Un seul être, dis-je, dans une identité d’état, ~ un seul être dans un progrès conforme à la piété, par notre communion à la chair sacrée du Christ, par notre communion à l’unique Esprit Saint.
R/Un seul troupeau, un seul berger !Le Seigneur va rassembler ses enfants dispersés,
il en fera une seule nation,
et un seul roi régnera sur eux.
Le Christ, notre paix, a détruit les séparations :
en un seul corps,
il nous rassemble par la croix.

Oraison : Garde à ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse; tu nous as rendu la dignité de fils de Dieu, affermis-nous dans l’espérance de la résurrection.

Que le Seigneur nous bénisse,
qu’il nous garde de tout mal,
et nous conduise à la vie éternelle. Amen.

lien pour le lecture de la vigile pascal, aussi:

7 avril, 2007

lien pour le lecture de la vigile pascal, aussi: Le 7 lecture de A. T. e le 3 de le N.T. de la vigile pascal sur le site

http://www.portstnicolas.org/spip.php?article2087

mais l’evangile est du Luc, 24,1-12 parce que dans l’année A il se lit Mt; l’année B Mc  et l’Année C (cet année) Lc;

sur le site:

http://www.bibel.lu/spip.php?article741&l=Lc&r=24,1-12

Office des Lectures (Psaume et lecture) du samedi 07 avril 2007

7 avril, 2007

Office des Lectures (Psaume et lecture) du samedi 07 avril 2007
Samedi saint, du site:

http://www.prieravecleglise.fr/

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/
Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
AMEN

Hymne Auteur : D. Rimaud / Éditeur : CNPL

Veilleurs, tenez-vous en éveil,
Chantez à pleine voix, chantez !
Le jeune lion est prisonnier :
Qui pourrait dormir ?

Par amour le Père a voulu
Envoyer au monde son Fils,
Et les méchants l’ont crucifié !
Qui pourrait dormir ?

Ils l’ont jugé, l’ont condamné,
Jeté en prison, flagellé ;
A coup de roseau l’ont frappé !
Qui pourrait dormir ?

Sur son visage ils ont craché,
Un serviteur l’a souffleté ;
Ils l’ont tourné en dérision !
Qui pourrait dormir ?

Des chiens, en rage, l’ont cerné ;
Ils ont cerné le jeune lion ;
Comme un coupable, il n’a rien dit !
Qui pourrait dormir ?

Les épines qu’ils ont tressées
Ont couronné de sang son front ;
Ils l’ont injurié, bafoué !
Qui pourrait dormir ?

Ils ont fait descendre aux enfers
Le soleil de tous les soleils :
La porte est sur lui verrouillée…
Qui pourrait dormir ?

Antienne : En toute paix, je me couche et je m’endors, car tu me fais vivre, Seigneur, dans ta seule confiance.
PSAUME 4

2Quand je crie, réponds-moi,
Dieu, ma justice !

Toi qui me libères dans la détresse,
pitié pour moi, écoute ma prière !

3Fils des hommes,
jusqu’où irez-vous dans l’insulte à ma gloire, *
l’amour du néant et la course au mensonge ?

4Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle,
le Seigneur entend quand je crie vers lui.

5Mais vous, tremblez, ne péchez pas ;
réfléchissez dans le secret, faites silence.

6Offrez les offrandes justes
et faites confiance au Seigneur.

7Beaucoup demandent :
« Qui nous fera voir le bonheur ? » *
Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !

8Tu mets dans mon coeur plus de joie
que toutes leurs vendanges et leurs moissons.

9Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, *
car tu me donnes d’habiter, Seigneur,
seul, dans la confiance.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen
Antienne : Tu ne peux m’abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption.

PSAUME 15

1Garde-moi, mon Dieu :
j’ai fait de toi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. »

3Toutes les idoles du pays,
ces dieux que j’aimais, +
ne cessent d’étendre leurs ravages, *
et l’on se rue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le sang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !

5Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
6
La part qui me revient fait mes délices ;
j’ai même le plus bel héritage !

7Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon coeur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

9Mon coeur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

11Tu m’apprends le chemin de la vie : +
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices !

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen
Antienne : Elevez-vous, portes éternelles : qu’il entre, le roi de gloire !

PSAUME 23

1Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
2
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

3Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
4
L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles
(et ne dit pas de faux serments).

5Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
6
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !

7portes, levez vos frontons, +
élevez-vous, portes éternelles :
qu’il entre, le roi de gloire !

8Qui est ce roi de gloire ? +
C’est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.

9Portes, levez vos frontons, +
levez-les, portes éternelles :
qu’il entre, le roi de gloire !

10Office des Lectures (Psaume et lecture) du samedi 07 avril 2007 dans liturgie Image70Qui donc est ce roi de gloire ? +
C’est le Seigneur, Dieu de l’univers ;
c’est lui, le roi de gloire.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen

V/Lève-toi, Seigneur, défends ta cause,
que ta parole me fasse vivre.

Lettre aux Hébreux (He 4, 1-16)
Hâtons-nous d’entrer dans le repos de Dieu
Qui entrera dans ce repos de Dieu? qui entendra la Parole pénétrante qui juge toute créature? qui suivra celui qui a passé au-delà des cieux?

Craignons donc, alors que subsiste une promesse d’entrer dans son repos, craignons que quelqu’un d’entre vous ne soit convaincu d’être resté en retrait.
Car nous avons reçu la bonne nouvelle tout comme ces gens-là, mais la parole qu’ils avaient entendue ne leur fut d’aucun profit, car les auditeurs ne s’en sont pas pénétrés par la foi.
Nous qui sommes venus à la foi, nous entrons dans le repos, dont il a dit: Car j’ai juré dans ma colère: On verra bien s’ils entreront dans mon repos! son ouvrage, assurément, ayant été réalisé dès la fondation du monde,
car on a dit du septième jour: Et Dieu se reposa le septième jour de tout son ouvrage,
et de nouveau dans notre texte: s’ils entreront dans mon repos.
Ainsi donc, puisqu’il reste décidé que certains y entrent, et que les premiers à avoir reçu la bonne nouvelle n’y entrèrent pas à cause de leur indocilité,
il fixe de nouveau un jour, aujourd’hui, disant beaucoup plus tard, dans le texte de David déjà cité: Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs.
De fait, si Josué leur avait assuré le repos, il ne parlerait pas, après cela, d’un autre jour.
Un repos sabbatique reste donc en réserve pour le peuple de Dieu.
Car celui qui est entré dans son repos s’est mis, lui aussi, à se reposer de son ouvrage, comme Dieu s’est reposé du sien.
Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que le même exemple d’indocilité n’entraîne plus personne dans la chute.
Vivante, en effet, est la parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu’aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu’à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du coeur.
Il n’est pas de créature qui échappe à sa vue; tout est nu à ses yeux, tout est subjugué par son regard. Et c’est à elle que nous devons rendre compte.
Ayant donc un grand prêtre éminent, qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme la confession de foi.
Nous n’avons pas, en effet, un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses; il a été éprouvé en tous points à notre ressemblance, mais sans pécher.
Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être aidés en temps voulu.

(Traduction oecuménique de la Bible)

R/Dieu a fixé de nouveau un jour : aujourd’hui !

Celui qui est entré dans son repos
s’est mis, lui aussi, à se reposer de son ouvrage !

Le Père ne peut abandonner son Christ à la mort,
ni laisser son ami voir la corruption.

Dieu se lève pour juger,
pour sauver les humbles de la terre !

HOMELIE ANCIENNE POUR LE GRAND ET SAINT SAMEDI (Editeur : P. Roguet)
«Eveille-toi, ô toi qui dors»

Que se passe-t-il? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler.

C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui. c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, l’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres: « Mon Seigneur avec nous tous!  » Et le Christ répondit à Adam:  » Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes: Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres: Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis: Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts: moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, oeuvre de mes mains; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils; c est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin.

Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues: je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur; je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu.~

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »

Près de la tombe scellée – Stance
l
es gardes veillent ;
et pourquoi, si la vie est vaincue ?
Mais en ton coeur, Vierge Marie,
quelle espérance veille ?
Comme jadis dans le Temple,
retrouveras-tu, au troisième jour,
celui que tu appelles dans la nuit :
« Lève-toi, bien-aimé,
montre-moi ton visage. »

R/Lève-toi, bien-aimé,
montre-nous ton visage.

J’ai cherché celui que mon coeur aime,
je l’ai cherché sans le trouver.

Avant que souffle la brise du jour,
que les ténèbres disparaissent, reviens !

Réveille-toi, mon bien-aimé,
voici l’heure de ton bon plaisir.

Oraison : Dieu éternel et tout-puissant, dont le Fils unique est descendu aux profondeurs de la terre, d’où il est remonté glorieux : accorde à tes fidèles, ensevelis avec lui dans le baptême, d’accéder par sa résurrection à la vie éternelle. Lui qui règne.

Que le Seigneur nous bénisse,
qu’il nous garde de tout mal,
et nous conduise à la vie éternelle. Amen.

 

Office du Soir – Conversion de saint Paul, Apôtre

25 janvier, 2007

Je ne peut pas mettre l’homélie du Pape, pourtant, je mets le Vespre de ce soir, ce que le Pape à priès et que est fini il y a peu minutes, de 17,30 à 18,30, Vespre  du site:

http://www.prieravecleglise.fr/

Office du Soir du jeudi 25 janvier 2007
Conversion de saint Paul, Apôtre 

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/
Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
AMEN ALLELUIA

 Hymne  Auteur : D.R.-J.G.  /  Éditeur : CNPL Un grand vent s’est levé Stance
dans la maison des Apôtres :
en toute langue
on entend publier les merveilles de Dieu.
Peuples, comprenez et chantez :

R/
Béni sois-tu, Esprit créateur,
qui renouvelles tout l’univers (alléluia) ! Royaumes de la terre, chantez pour Dieu,
jouez pour le Seigneur :C’est lui qui donne à son peuple
force et puissance :

Antienne : Je me glorifierai de ma faiblesse afin qu’habite en moi la puissance du Christ.


PSAUME 115

10 Je crois, et je parlerai,
moi qui ai beaucoup souffert,
11
moi qui ai dit dans mon trouble :
«  L’homme n’est que mensonge.  »12 Comment rendrai-je au Seigneur
 tout le bien qu’il m’a fait ?
13
j’élèverai la coupe du salut,
     j’invoquerai le nom du Seigneur.
14
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple !

15
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
16
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
ton serviteur, le fils de ta servante, *
moi, dont tu brisas les chaînes ?17
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
18
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple,
19
à l’entrée de la maison du Seigneur,
au milieu de Jérusalem !Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen

Antienne : Celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien. Dieu seul compte, qui donne la croissance.


PSAUME 125 

1 Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,*
      nous étions comme en rêve !
2
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie ; +
alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles
fait pour eux le Seigneur ! » *
3
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! 4 Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.

5
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie : +
6
il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ; *
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen

Antienne : Pour moi, vivre, c’est le Christ, et mourir est un gain : la croix de Jésus Christ est ma seule gloire.


CANTIQUE (Ep 1).

3 Qu’il soit béni, le Dieu et Père
de notre Seigneur, Jésus, le Christ !Il nous a bénis et comblés
des bénédictions de l’Esprit, *
au ciel, dans le Christ.

4
Il nous a choisis, dans le Christ,
avant que le monde fût créé, *
pour être saints et sans péchés devant sa face
grâce à son amour. 5
Il nous a prédestinés
à être, pour lui, des fils adoptifs *
par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté,
6
à la louange de gloire de sa grâce, *
la grâce qu’il nous a faite
dans le Fils bien-aimé.

7
En lui, par son sang, *
nous avons le rachat,
le pardon des péchés.

8
C’est la richesse de sa grâce
dont il déborde jusqu’à nous *
en toute intelligence et sagesse.

9
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, *
selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ : 10 pour mener les temps à leur plénitude, +
récapituler toutes choses dans le Christ, *
celles du ciel et celles de la terre.  
La Parole de Dieu : 1 Co 15, 9_10 

Moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile : je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi.

 R/ Une grande lumière m’entoure :
*
Seigneur, que veux-tu que je fasse ?
V/
La voix me dit : je suis celui que tu persécutes. *

V/ Tu seras témoin devant tous les hommes. R/ 

Antienne : Paul, Apôtre des nations, prédicateur de la vérité, intercède pour nous auprès de Dieu qui t’a choisi.


Le Cantique de Marie
(Lc 1) 
47 Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

48
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

49
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

50
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent;

51
Déployant la force de son bras,
      il disperse les superbes.

52
Il renverse les puissants de leurs trônes,
 il élève les humbles.53 Il comble de biens les affamés,
 renvoie les riches les mains vides.

54
Il relève Israël, son serviteur,
 il se souvient de son amour,

55
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen 

L’intercession

Prenons appui sur la foi qui nous vient des Apôtres et prions Dieu pour son peuple saint :

 R/ Souviens-toi de ton Église, Seigneur. Père, tu as voulu que ton Fils ressuscité se manifeste à ses Apôtres,
– fais de nous les témoins de sa Résurrection.
Toi qui as envoyé ton Fils porter aux pauvres la Bonne Nouvelle,
– donne-nous d’annoncer l’Évangile.
Toi qui as envoyé ton Fils semer la parole,
– envoie des ouvriers à ta moisson.

Toi qui as envoyé ton Fils réconcilier le monde avec toi par son propre sang,
– fais de nous des instruments de paix.

Toi qui as fait asseoir ton Fils à ta droite dans les cieux,
– accueille nos morts dans la joie du Royaume.

 (intentions libres) 

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal.


Oraison : Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l’Apôtre saint Paul dont nous célébrons aujourd’hui la conversion, accorde-nous d’aller vers toi en cherchant à lui ressembler, et d’être, dans le monde, les témoins de ton Évangile.

 Que le Seigneur nous bénisse,
qu’il nous garde de tout mal,
et nous conduise à la vie éternelle.
Amen. 

Homélie du dimanche 21 janvier 2007

20 janvier, 2007

Homélie du dimanche 21 janvier 2007 Par le Père Jacques Fournier (Infocatho)

du site:

http://www.cef.fr/catho/prier/homelie.php 

Références bibliques :
Lecture du livre de Néhémie : 8. 1 à 10 : “Ce jour est consacré à notre Dieu ! la joie du Seigneur est votre rempart.”
Psaume 18 : “ Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur.”
Saint Paul. 1ère lettre aux Corinthiens : 12. 12 à 30 : “ Tous nous avons été désaltérés par l’Unique Esprit.”
Evangile selon saint Luc : 1. 1 à 4 : “ Les témoins oculaires devenus les serviteurs de
la Parole.” 
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Le choix des lectures de ce dimanche semble ne pas relever pas d’une logique rationnelle. Pourtant ce choix n’est pas arbitraire. Nous pouvons les relier entre elles par la vision de l’Eglise, qui se dégage des trois textes, en particulier celui de saint Paul, en ce dimanche au cœur de la « Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens ». - Edification de la communauté juive au retour de l’exil, axée sur les paroles de
la Loi.
- Unité de l’Esprit dans les différences non seulement entre chaque baptisé, mais aussi entre chaque Eglise qui donnent forme et vie « l’oikuménè » de Dieu :” Ceux que Dieu a placés dans l’Eglise”.
- Enfin les témoins de
la Parole dont le Christ est “le prototype” à la synagogue de Nazareth car “l’Esprit repose sur Lui.” 

Ce dimanche nous invite à fêter
la Parole vivante issue du Livre dont la communauté accueille l’expression une et diverse selon le charisme et la vocation de chacun des fidèles. 

LA LITURGIE DE
LA PAROLE 

Le contexte historique Le livre de Néhémie nous place dans un des moments “fondateurs” du judaïsme. Néhémie est un laïc juif, échanson à la cour du roi de Perse au temps de l’exil. Il obtient une première mission officielle pour se rendre à Jérusalem. Nommé gouverneur de la région de Juda, il relève les murs de la ville, veille à la justice sociale entre les habitants et organise son repeuplement par le retour des exilés. 

Dix ans plus tard, si l’on accepte une certaine chronologie, il revient et procède avec autorité au rétablissement du sabbat, au respect des lévites, à la réglementation cultuelle. Et c’est là que se situe l’épisode que la liturgie de ce dimanche relate. Au terme d’un travail dont Esdras est la cheville ouvrière, les traditions orales sont recueillies et transmises par écrit pour qu’elles ne se perdent pas comme ce fut le risque au cours de l’exil. Esdras est “un scribe versé dans
la Loi de Moïse” (Esdras 7. 1 à 5), “interprète des commandements de Yahvé et de ses lois concernant Israël” (Esdras 7. 10 et 11). Il était d’ailleurs secrétaire pour les affaires juives à la cour du roi de Perse. La lecture solennelle de
la Loi qu’il introduit dans la communauté, prend le relais des “ Tables de
la Loi” qui ont été détruites. Pendant l’exil, les Juifs dispersés se sont regroupés non plus au Temple, centre de leur ancien petit royaume, mais dans des synagogues pour rester fidèles à
la Parole de Dieu reçue au Sinaï et transmise par Moïse et ses successeurs. 

Le sens de cette liturgie Le fait de lire selon un certain rituel confère au Livre de
la Parole de Dieu une valeur symbolique. Le Livre de l’Exode et le Livre des Nombres rattachaient toute la constitution du Peuple d’Israël à la révélation sur le Sinaï. Esdras constitue le Peuple Juif également autour de
la Parole de Dieu, non pas nouvelle, mais permanente. 

Comme Moïse a présenté les tables du Décalogue, nous retrouvons ici une présentation du Livre, une mise en valeur du lecteur, un accueil préalable par la prière qui est bénédiction du Seigneur et enfin une attitude spirituelle et corporelle (“amen”, debout, prosterné) du peuple qui écoute et ratifie. 
LA LITURGIE DE NAZARETH 

Le début de l’évangile selon saint Luc explique ses motivations. L’épisode de Nazareth situe les paroles de Jésus dans ce cadre, avec une insistance particulière sur la puissance de l’Esprit qui est en oeuvre. Le livre ancien que le Christ reçoit pour faire la lecture du prophète Isaïe a été écrit pour être lu à l’office synagogal. Il a été écrit jadis. Et Jésus le referme. Le livre neuf que saint Luc vient d’écrire est destiné lui aussi à être “lu” dans l’Eglise, par ceux qui sont devenus les serviteurs de
la Parole. Luc ne veut ni réaliser une oeuvre littéraire, ni rédiger une histoire chronologique, même si les premiers chapitres comportent des repères qui attestent cet aspect de l’oeuvre. Sa visée est d’affermir la foi. 

Saint Jean dira de même au terme de son évangile. Il a écrit “pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.” (Jean 20. 31) Les premiers versets de saint Luc nous donnent les signes distinctifs des apôtres et de ceux qu’ils associent à leur tâche. Quand il faudra remplacer Judas, Pierre cherchera parmi ceux qui les “ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a marché à leur tête” (Actes 1. 21), parce que la tâche de l’apôtre est d’être le témoin de
la Résurrection et le messager de
la Parole. Les premiers chapitres des Actes nous montrent d’ailleurs les apôtres prêchant, enseignant, expliquant, appelant à la conversion. (Actes 4. 29 à 31) 

C’est à sa manière ce que saint Paul rappelle aux Corinthiens, chacun, selon sa vocation spécifique annonce l’Evangile. Pour lui comme pour les rédacteurs des quatre évangiles, les écrits ne sont pas des “outils” de propagande, mais plutôt des soutiens de la catéchèse. C’est ce terme qui est utilisé ici : “catéchètès”, non pas avec la précision technique qu’il a maintenant, mais au sens “tu as reçu”. (Luc. 1. 4), la transmission présente d’un enseignement. Dans le prologue des Actes, saint Luc dira : “ce que Jésus a commencé à faire et à enseigner”, “poïev kai didaskeiv”. (Actes 1. 1) L’Evangile n’est pas d’abord dans l’écrit, mais dans “l’agir” de Dieu qui ressuscite Jésus comme Christ et Seigneur et, par Lui, nous donne l’Esprit-Saint. Certes cet agir de Dieu s’est inscrit dans l’histoire. Mais il n’appartient pas qu’au seul passé. Cet agir est présentement. Quand
la Parole est annoncée et que les sacrements sont célébrés, l’Esprit nous communique aujourd’hui la vie du Christ, la vie du Fils, la vie de fils. 

Quand l’Ecriture est lue, plus encore quand elle est proclamée en Eglise, les événements de la vie de Jésus prennent pour nous leur pleine actualité. Ils sont actuels. Ils s’accomplissent pour nous qui sommes son corps. (Saint Paul aux Corinthiens) Jésus le dit à Nazareth. Après avoir replié le rouleau du prophète de l’Ancien Testament, nous pouvons entendre en vérité
la Parole du Christ dans le Nouveau Testament. “Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.” (Luc 1. 21) 


LA PORTEE DE L’EVANGILE DE LUC 
L’introduction que saint Luc a jugé utile d’inscrire dès les premières lignes de son évangile, peut être aussi l’objet d’une réflexion sur la place de l’Ecriture dans l’Eglise actuelle, tout particulièrement en cette semaine de l’Unité. 

Saint Luc ne mentionne pas son nom, mais depuis toujours la tradition des premiers écrivains chrétiens lui attribue le troisième évangile et les Actes des Apôtres. Il est nommé trois fois parmi les collaborateurs de saint Paul, l’apôtre des païens. (Colossiens 4. 14 – 2ème à Timothée 4. 11 – Lettre à Philémon 25). Il est grec et la langue grecque est sa langue maternelle. Il est dans la situation de tout païen du monde hellénique, qui n’avaient pas la possibilité de rencontrer des témoins directs du ministère de Jésus. Les chrétiens d’origine juive qui habitaient en Palestine pouvaient le faire auprès des auditeurs de Jésus en Judée ou Galilée. Il s’adresse à Théophile, “un ami de Dieu” et lui précise qu’il n’est pas un apôtre, qu’il n’est même pas un témoin immédiat. Pourtant son oeuvre est “apostolique” par la source principale qu’il cite : ceux qui, dès le début, furent témoins oculaires et sont devenus serviteurs de
la Parole. Il le fait avec rigueur, avec soin (Luc 1. 3) 

Nous voyons qu’entre ces témoins privilégiés et lui-même, une activité, que nous appellerions “littéraire”, avait commencé de se déployer. Les mots employés ne permettent pas de préjuger de la nature orale ou écrite de ces documents. Fait-il référence aux autres évangiles que nous connaissons, dans leur état actuel ou dans leur état antérieur ? Fait-il référence à d’autres textes que nous ignorons aujourd’hui parce qu’ils n’ont pas été retenus par l’Eglise comme inspirés ? Il est impossible de le dire. En tout cas, il a rencontré les témoins. Il suggère même un témoin privilégié :”Marie retenait avec toutes ces choses en son coeur.” (Luc 2. 19) 

Saint Luc témoigne ainsi de cet entre-deux qui trouble souvent le chrétien aujourd’hui : que s’est-il passé entre les événements et la rédaction des évangiles tels que nous les possédons ? Thème que les medias contemporains aiment à remettre à l’ordre du jour. Cela nous renseigne aussi sur les premiers écrivains sacrés. Luc ne prétend pas avoir reçu la révélation directe de ce qu’il devait mettre par écrit et de la manière dont il devait composer son oeuvre. Il a mené une enquête d’une rigoureuse authenticité. Il a choisi les faits et gestes du Christ significatifs de la révélation divine et non pas pour le pittoresque anecdotique. ”Pour que tu te rendes bien compte de la solidité des paroles que tu as reçues.” (Luc 1. 4) Il prend ses responsabilités par rapport au choix qu’il fait en nous donne le sens de sa liberté. Il insiste sur le sérieux de son travail. 


La Bible a Dieu pour auteur, ce qui n’empêche pas chaque auteur sacré d’agir aussi en véritable auteur. Dieu n’a pas dicté. Il a inspiré, laissant à chaque auteur sa personnalité. Ceci demanderait une longue réflexion et un long développement, car cela distingue la révélation judéo-chrétienne de la transmission du message coranique. 
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C’est à l’homme d’entendre ce que Dieu lui inspire dans
la Parole qui est lu ou entendu. “Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur.” (Psaume 18) C’est aussi à cet homme de parler et de révéler ce qui le fait vivre. Jésus nous le dit à Nazareth; saint Luc nous le suggère dans son introduction. 

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