Archive pour la catégorie 'liturgie'

commentaire du site « Bible service à les lectures de la messe de demain 28 Septembre

27 septembre, 2008

commentaire du site « Bible service à les lectures de la messe de demain, lien:

http://www.bible-service.net/site/378.html

Ézéchiel 18,25-28

Suite au prophète Jérémie, le prophète Ézéchiel développe la notion de la responsabilité personnelle face à Dieu. Jusqu’à présent la foi d’Israël était collective. Dans le cadre de la théologie de l’Alliance, Israël méditait et célébrait les relations de Dieu avec son peuple. Quand il y avait des événements graves comme l’invasion du pays par les troupes ennemies, la prise de Jérusalem ou la destruction du Temple il les interprétait comme une juste punition de Dieu contre un peuple qui n’avait pas respecté les clauses de l’Alliance.

Mais les gens disaient :  » La génération de nos pères et celle d’avant était au moins aussi coupable que nous. Pourquoi la punition est-elle tombée sur nous ? Est-il normal que les dents des enfants soient agacés parce que leurs parents ont mangé des raisins verts ? Dieu n’est pas juste.  » Le prophète Ézéchiel invite son auditoire à ne pas éluder ses propres responsabilités et à ne pas rejeter les fautes sur la génération précédente.

Et il pousse la réflexion plus loin en abordant la responsabilité personnelle de chaque croyant. Que chacun se regarde lui-même avant de s’en prendre à Dieu. Personnel ne veut pas dire individuel. On ne vit pas sa foi tout seul. Le prophète invite à la vie fraternelle. Que chacun pratique  » le droit et la justice « .

Philipppiens 2,1-11

Paul vient d’exhorter la communauté de Philippes à mener une vie digne du Christ et à tenir bon dans la foi malgré les épreuves. De même que lui, du fond de sa prison, témoigne de l’Évangile, les Philippiens doivent s’engager personnellement et accepter les souffrances inhérentes à la proclamation du Christ. Toute leur existence doit devenir témoignage de leur amour pour leur Seigneur. C’est ainsi que les sentiments d’unité, de compassion, d’humilité, de respect qui doivent les habiter ne prennent leur véritable sens que dans la contemplation du mystère du Christ mort sur la croix et ressuscité, exalté à la droite de Dieu.

L’hymne, une confession de foi sans doute antérieure à Paul, met en lumière le mouvement de dépossession de soi du Fils par amour pour son Père et le mouvement d’élévation que le Père donne au Fils en reconnaissance de cet amour qui ramène à lui toute l’humanité.

C’est dans le comportement du Christ vis-à-vis de son Père, exemplaire pour les croyants, que les rapports au sein de la communauté trouvent leur sens et leur fondement.commentaire du site
 
Psaume 24

Les mots  » voies « ,  » route  » et  » chemin  » ainsi que les verbes  » enseigner  » et  » diriger  » encadrent le texte. Un croyant demande à Dieu de lui indiquer la bonne route afin de marcher droit sur les chemins de la vie. L’enseignement qu’il souhaite n’est pas quelque chose d’abstrait mais une sagesse pratique qui lui permet d’échapper aux pièges du mal. Le Dieu en qui il met sa confiance est le Dieu qui sauve. Bien qu’il se reconnaisse pécheur, il demande à Dieu de ne pas l’oublier. Il en appelle à sa  » tendresse  » et à son  » amour  » qui sont  » de toujours « . Il évoque sa bonté et sa droiture, deux autres caractéristiques divines. Image225 dans liturgie
 
Matthieu 21,28-32

À l’approche de la passion, Jésus s’adresse à l’aristocratie religieuse et laïque du Temple qui complote contre lui pour le faire mourir. À l’aide d’une parabole, il leur pose une question limpide à laquelle les interlocuteurs répondent aisément. Comme d’habitude, la parabole est habilement composée. Elle montre l’insolence du premier fils qui s’oppose à son père :  » Je ne veux pas « . Et l’obséquiosité du second :  » Oui, Seigneur « . Il est rare qu’on parle ainsi à son père. Or le premier fils se repent. Il ne change pas simplement d’avis, mais entreprend une démarche de conversion qui se traduit en actes. Le second fils, au contraire, montre qu’il n’aime son Seigneur de père qu’en parole. Ses actes dévoilent ses vraies relations avec son père. Il ne l’aime pas.

Les interlocuteurs de Jésus, qui ont répondu correctement à sa question, se sentent-ils concernés par la parabole ? Peut-être pas. Jésus entreprend alors d’éclairer leur comportement avec des paroles qui font mouche. Il dévoile leur attachement factice à Dieu qui contraste avec la démarche sincère des pécheurs. Ceux-ci ne se considèrent pas comme des justes mais ils se laissent ajuster par Dieu. Dieu leur donne la première place dans son Royaume, au détriment des chefs du peuple qui pratiquent une religion de façade. On comprend la stupeur et la fureur des interlocuteurs de Jésus. Ils feront tout pour se débarrasser de lui. Le prophète a dit la vérité, il doit être exécuté, comme dit la chanson.

25° dimanche du Temps ordinaire (commentaire biblique)

21 septembre, 2008

du site: 

http://www.bible-service.net/site/377.html

25° dimanche du Temps ordinaire (21 septembre 2008)

Dieu est toujours prêt à nous embaucher ! Il a besoin de nous ! Quelle que soit l’heure à laquelle nous acceptons de travailler avec lui pour faire fructifier sa vigne, le même accueil généreux nous est réservé. Telle est, fondée sur la bonté du Maître de la vigne la justice du Royaume qui nous est promise. 


Philipppiens 1,20-24.27

Lorsqu’il écrit aux habitants de la ville de Philippes, en Macédoine, Paul est prisonnier. Mais, loin de faire obstacle à la diffusion de l’Évangile, cette incarcération renforce son désir d’annoncer le Christ. Attendant sans doute un jugement et ses conséquences de vie ou de mort, il sait qu’il n’a rien d’autre à faire que de rendre compte de sa foi. Où qu’il soit, il reste le témoin de la Bonne Nouvelle : toute sa personne comme telle témoigne de la grandeur du Christ.

S’il dit  » Pour moi, vivre c’est le Christ « , c’est que sa vie est tout entière livrée à la découverte du Christ et au partage de cette découverte avec tous ceux qu’il rencontre ; c’est aussi qu’il a acquis la certitude qu’en mourant il sera avec le Seigneur, dans un face-à-face désiré.

Pourtant, le plus urgent et le meilleur pour la communauté est qu’il reste en vie pour continuer à proclamer le Christ. Ainsi, en choisissant le bien de la communauté, Paul ne renonce pas à ce qui est, pour lui, fondamental :  » être avec le Christ « .

Il se tourne alors vers la communauté pour l’interpeller directement : elle doit avoir une conduite digne de la Bonne Nouvelle, en conformité avec la parole annoncée, selon l’exemple de l’engagement de Paul. 25° dimanche du Temps ordinaire (commentaire biblique) dans biblique Image206
Image207 dans liturgie
Matthieu 20,1-16

Cette parabole des  » ouvriers de la dernière heure  » est le dernier enseignement sur le Royaume que Jésus donne à ses disciples avant d’entrer, peu après, à Jérusalem. Faisant suite à son affirmation que  » beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers premiers « , elle en est l’illustration concrète comme le confirme la reprise du même propos, au v. 16.

Conformément au genre littéraire de la parabole, l’histoire est à la fois banale et insolite : d’un côté, l’embauche des ouvriers à la saison des vendanges pour un salaire journalier minimum ou laissé au bon vouloir du patron, de l’autre, un cas choquant d’injustice sociale.

À la justice sociale revendiquée par les premiers ouvriers, sur fond de jalousie :  » ils n’ont fait qu’une heure et tu les traites comme nous ! « , se substitue une autre justice, venue du c

śur de Dieu pour manifester sa tendresse envers les pécheurs. C’est cette justice-là que l’égalité de traitement pour tous met en lumière. Comme le fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue, les ouvriers de la première heure sont invités à comprendre qu’en accueillant les  » petits « , Dieu ne leur enlève rien de l’amour qu’il a pour eux.Image206
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Une Parole pour aujourd’hui

Nous pouvons entendre l’appel du prophète Isaïe à  » chercher le Seigneur  » au-delà de nos habitudes et nos certitudes, dans des  » pensées qui ne sont pas nos pensées  » et des  » chemins qui ne sont pas nos chemins « , ainsi que l’appel de l’apôtre Paul à mener  » une vie digne de l’Évangile du Christ  » comme une sérieuse invitation à relire notre vie. La  » conversion  » à laquelle ils nous exhortent l’un et l’autre n’est pas faite de culpabilité ni de volontarisme mais de la confiance mise en la  » Bonne Nouvelle du Christ  » : celle du pardon et de la tendresse de Dieu.

On trouvera l’introduction à la première lecture (Isaïe 55,6-9), et au Psaume 144(145)2-3,8-9,17-18, dans la revue Célébrer n° 361 (juillet-août 2008). Ceux qui préparent la liturgie y trouveront aussi des idées pour une mise en śuvre

le « Stabat Mater » histoire et textes, litin et français

15 septembre, 2008

du site:

http://missel.free.fr/calendrier.php?mois=9&annee=2008

Stabat mater, histoire

L’auteur présumé, mais probable, du Stabat Mater est un assez curieux personnage surtout connu pour cent deux petits poèmes en dialecte ombrien, rythmés comme des chansons, tour à tour doctrinaux, hagiographiques, liturgiques et mystiques, encore que les plus célèbres sont des satires terribles.

Jacome de’ Benedetti, que nous connaissons généralement sous le nom de Jacopone de Todi, naquit, vers 1236, d’une bonne famille bourgeoise de Todi, dans la province ombrienne de Pérouse, où, après de solides études de droit à l’université de Bologne, il remplit avec succès les fonctions de procureur légal et notarial.

La tradition veut qu’il mena une vie frivole et bien peu chrétienne jusqu’à ce que sa jeune épouse, la belle Vanna di Bernardino di Guidone, issue de la famille des puissants comtes de Coldimezzo, mourût écrasée sous le plancher d’une salle de bal (1268). Veuf inconsolable qui avait trouvé un cilice sur le corps de sa femme, il resta dans le siècle où, après avoir distribué ses biens aux pauvres, il vécut en pénitent pendant dix ans. Incroyablement original, il se plaisait, par toutes sortes de farces grossières, à dénoncer les vanités du monde ; en même temps, il prêchait au petit peuple des campagnes pour l’éveiller aux merveilles de l’amour de Dieu : 0 Amour, Amour divin, Amour qui n’est pas aimé ! D’abord admis dans le Tiers-Ordre franciscain, il finit par être accepté comme frère convers par le gardien du couvent des Franciscains de San Fortunato, de Todi (1278), mais, malgré ses désirs, il dut, par obéissance, accepter l’ordination sacerdotale.

Lorsque le pape Boniface VIII revint, au profit des Franciscains conventuels, sur les privilèges que son prédécesseur, Célestin V, avait accordé aux Franciscains spirituels, Jacopone de Todi se lança dans la bataille avec toute l’ardeur que l’on imagine. Les Franciscains spirituels, rejetant tous les autres textes, fussent-ils pontificaux, entendaient rester fidèles à la première règle de saint François d’Assise et à son testament dans une intégrale pauvreté ; il étaient opposés à la vie conventuelle des villes au profit d’une vie érémitique dans la nature et rejetaient les études au profit de l’humilité : Paris a détruit Assise, écrivit Jacopone de Todi. En 1294, Célestin V sépara les Spirituels de l’Ordre franciscain et leur permit de former une congrégation nouvelle, appelée les pauvres ermites du pape Célestin, qu’il mit sous la protection du cardinal Napoléon Orsini et de l’abbé général des Célestins. Lorsque que Célestin eut abdiqué (1294), son successeur, Boniface VIII, abolit ses prescriptions et, les Spirituels, privés d’existence légale, entrèrent d’autant mieux en opposition avec le Pape que leur cardinal protecteur en était l’ennemi ; Jacopone de Todi signa le manifeste des cardinaux Colonna qui exigeaient la déposition de Boniface VIII dont ils contestaient la légitimité (10 mai 1297). Jacopone de Todi fit tant et si bien, par des vers fougueux et irrévérencieux, que Boniface VIII, l’ayant en son pouvoir après la prise de Palestrina, le fit enfermer dans un cachot et l’excommunia pour qu’il fût privé des sacrements (septembre 1298). Un jour, dit-on, que Boniface VIII visitant ses prisons lui demanda : Quand sortiras-tu de là ? Jacopone répondit : Quand tu me remplaceras ! Jacopone eut beau faire amende honorable dans des vers admirables d’humilité, il ne fut libéré qu’après la mort du terrible pontife (1303) ; il fut l’objet de la sollicitude des Clarisses de San Lorenzo a Collazzone, près de Todi, où il mourut saintement le jour de Noël 1306. Longtemps après, en 1433, son corps fut transporté au couvent des Franciscains de San Fortunato qui, en 1596, le placèrent dans leur crypte avec l’inscription suivante : Reliques du bienheureux Jacopone de Benedictis, de Todi, frère de l’ordre des Mineurs. Sa folie pour le Christ fut une ruse inédite pour piper le monde et ravir le ciel.

Stabat Mater latin-français

Stabat Mater dolorosa
Juxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filius.

Debout, la Mère douloureuse
Serrait la Croix, la malheureuse,
Où son pauvre enfant pendait.

Cujus animam gementem,
Contristatam et dolentem,
Pertransivit gladius.

Et dans son âme gémissante,
Inconsolable, défaillante,
Un glaive aigu s’enfonçait.

O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti !

Ah ! qu’elle est triste et désolée,
La Mère entre toutes comblée !
Il était le Premier-Né !

Quae moerebat et dolebat
Pia Mater, dum videbat
Nati poenas inclyti.

Elle pleure, pleure, la Mère,
Pieusement qui considère
Son enfant assassiné.

Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio ?

Qui pourrait retenir ses pleurs
A voir la Mère du Seigneur
Endurer un tel Calvaire ?

Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
Dolentem cum Filio ?

Qui peut, sans se sentir contrit,
Regarder près de Jésus-Christ
Pleurer tristement sa Mère ?

Pro peccatis suae gentis,
Vidit Jesum in tormentis,
Et flagellis subditum.

Pour les péchés de sa nation,
Elle le voit, dans sa Passion,
Sous les cinglantes lanières.

Vidit suum dulcem natum
Moriendo desolatum,
Dum emisit spiritum.

Elle voit son petit garçon
Qui meurt dans un grand abandon
Et remet son âme à son Père.

Eia Mater, fons amoris,
Me sentire vim doloris
Fac, ut tecum lugeam.

Pour que je pleure avec toi,
Mère, source d’amour, fais-moi
Ressentir ta peine amère !

Fac, ut ardeat cor meum
In amando Christum Deum,
Ut sibi complaceam.

Fais qu’en mon coeur brûle un grand feu,
L’amour de Jésus-Christ mon Dieu,
Pour que je puisse lui plaire !

Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo valide.

Exauce-moi, ô sainte Mère,
Et plante les clous du Calvaire
Dans mon coeur, profondément !

Tui nati vulnerati,
Tam dignati pro me pati,
Poenas mecum divide.

Pour moi ton Fils, couvert de plaies,
A voulu tout souffrir ! Que j’aie
Une part de ses tourments !

Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolore,
Donec ego vixero.

Que je pleure en bon fils avec toi,
Que je souffre avec lui sur la Croix
Tant que durera ma vie !

Juxta Crucem tecum stare,
Et me tibi sociare
In planctu desidero.

Je veux contre la Croix rester
Debout près de toi, et pleurer
Ton fils en ta compagnie !

Virgo virginum proeclara,
Mihi jam non sis amara,
Fac me tecum plangere.

O Vierge, entre les vierges claire,
Pour moi ne sois plus si amère :
Fais que je pleure avec toi !

Fac, ut portem Christi mortem,
Passionis fac consortem,
Et plagas recolere.

Fais que me marque son supplice,
Qu’à sa Passion je compatisse,
Que je m’applique à sa Croix !

Fac me plagis vulnerari,
Fac me Cruce inebriari,
Et cruore Filii.

Fais que ses blessures me blessent,
Que je goûte à la Croix l’ivresse
Et le sang de ton enfant !

Flammis ne urar succensus,
Per te, Virgo, sim defensus
In die judicii.

Pour que j’échappe aux vives flammes,
Prends ma défense, ô notre Dame,
Au grand jour du jugement !

Christe, cum sit hinc exire,
Da per Matrem me venire
Ad palmam victoriae.

Jésus, quand il faudra partir,
Puisse ta Mère m’obtenir
La palme de la victoire.

Quando corpus morietur,
Fac, ut animae donetur
Paridisi gloria.

Et quand mon corps aura souffert,
Fais qu’à mon âme soit ouvert
Le beau paradis de gloire !

Nativité de la Vierge Marie, Saint Andre de Crete : La joie entre dans le monde

8 septembre, 2008

8 septembre

NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

LITURGIE DES HEURES – OFFICES DES LECTURES – DEUXIÈME

HOMELIE DE S. ANDRE DE CRETE POUR LA NATIVITE DE LA SAINTE MERE DE DIEU (Editeur : P. Roguet)

La joie entre dans le monde

Le Christ est l’achèvement de la Loi ; car il nous éloigne de la terre, du fait même qu’il nous élève vers l’Esprit. Cet accomplissement consiste en ce que le législateur, après avoir tout déterminé, a rapporté la lettre à l’esprit, en récapitulant toutes choses en lui, en vivant d’une loi qui est la grâce. Après avoir réduit la loi en servitude, il y a joint harmonieusement la grâce. Il n’a pas mélangé ni confondu les propriétés de l’une avec celles de l’autre ; mais, d’une façon divine, il a changé ce qu’il pouvait y avoir dans la loi de pénible, de servile et de tyrannique, en ce qui est léger et libre dans la grâce. Ainsi nous ne vivons plus sous l’esclavage des éléments du monde, comme dit l’Apôtre, nous ne sommes plus asservis au joug de la lettre de la loi.

En effet, c’est en cela que consiste l’essentiel des bienfaits du Christ ; c’est là que le mystère se manifeste, que la nature est renouvelée : Dieu s’est fait homme et l’homme assumé est divinisé. Il a donc fallu que la splendide et très manifeste habitation de Dieu parmi les hommes fût précédée par une introduction à la joie, d’où découlerait pour nous le don magnifique du salut. Tel est l’objet de la fête que nous célébrons : la naissance de la Mère de Dieu inaugure le mystère qui a pour conclusion et pour terme l’union du Verbe avec la chair. ~ C’est maintenant que la Vierge vient de naître, qu’elle est allaitée, qu’elle se forme, qu’elle se prépare à être la mère du Roi universel de tous les siècles. ~

C’est alors que nous recevons du Verbe un double bienfait : il nous conduit à la Vérité, et il nous détache de la vie d’ esclavage sous la lettre de la loi. De quelle manière, par quelle voie? Sans aucun doute, parce que l’ombre s’ éloigne à l’avènement de la lumière, parce que la grâce substitue la liberté à la lettre. La fête que nous célébrons se trouve à cette frontière, car elle fait se rejoindre la vérité avec les images qui la préfiguraient, puisqu’elle substitue le nouveau à l’ancien. ~

Que toute la création chante et danse, qu’elle contribue de son mieux à la joie de ce jour. Que le ciel et la terre forment aujourd’hui une seule assemblée. Que tout ce qui est dans le monde et au-dessus du monde s’unisse dans le même concert de fête. Aujourd’hui, en effet, s’élève le sanctuaire créé où résidera le Créateur de l’univers; et une créature, par cette disposition toute nouvelle, est préparée pour offrir au Créateur une demeure sacrée.

 

L’eucharistie, secret du martyre des chrétiens d’Algérie, selon le card. Barbarin

2 septembre, 2008

du site: 

http://www.cardinalrating.com/cardinal_9__article_7175.htm

L’eucharistie, secret du martyre des chrétiens d’Algérie, selon le card. Barbarin

Jun 20, 2008
Intervention au Congrès eucharistique international.

ROME, Jeudi 19 juin 2008 (ZENIT.org) – L’eucharistie n’est pas un souvenir du passé, c’est la présence réelle du Christ qui en même temps explique le don de soi des martyrs, a expliqué le cardinal Philippe Barbarin, en citant les martyrs de ces dernières années en Algérie.

L’archevêque de Lyon et primat des Gaulles a présenté au congrès eucharistique international de Québec (15-22 juin) le sacrifice de 19 catholiques d’Algérie, assassinés dans les années 90, victimes de la violence islamiste.

Le cardinal Barbarin a cité le témoignage des moines du monastère de Tibhirine, assassinés au printemps 1996, en soulignant que c’est l’eucharistie qui les a conduits à donner leur vie, alors qu’ils auraient pu quitter cet endroit pour un refuge plus sûr.

« Leur présence était une offrande, simple, discrète et comprise de tous. Et leur sacrifice a touché le monde entier. Présenter le christianisme sans la croix ou parler du sacrifice eucharistique sans dire jusqu’où il peut nous conduire serait un mensonge », a-t-il expliqué.

Mgr Henri Teissier lui-même, récemment encore archevêque d’Alger, était depuis plus de quinze ans quotidiennement en danger, a-t-il souligné.

« C’est dans ce climat spirituel qu’il célèbre l’eucharistie chaque jour. Les martyrs chrétiens d’Algérie ont donné leur vie à cause d’une fidélité évangélique à un peuple que Dieu les a envoyés servir et aimer », a-t-il ajouté.

Le cardinal Barbarin a cité le prieur de Tibhirine, le père Christian de Chergé, qui avait écrit : « S’il m’arrivait un jour d’être victime du terrorisme, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille se souviennent que ma vie était donnée à Dieu et à ce pays (l’Algérie). »

« On imagine qu’il devait souvent penser aux Algériens, lorsqu’il prononçait les paroles de la consécration : ‘Ceci est mon corps livré pour vous’ », a ajouté le cardinal Barbarin.

« Ils avaient tous appris l’arabe ; le frère Luc, moine et médecin, le plus âgé de la

communauté de Tibhirine, soignait gratuitement les malades de la région. Quand
l’atmosphère est devenue dangereuse, ils ont choisi de rester », a-t-il précisé.

« C’est ce qu’avait expliqué monseigneur Pierre Claverie, l’évêque d’Oran, peu avant d’être assassiné à l’automne de cette même année 1996 : ‘Pour que l’amour l’emporte sur la haine, il faudra aimer jusqu’à donner sa propre vie dans un combat quotidien dont Jésus lui-même n’est pas sorti indemne’ », a-t-il expliqué.

« Après son assassinat, aucune religieuse, aucun prêtre, aucun laïc n’a quitté son poste dans le diocèse d’Oran. Et cela était bien conforme à ce qu’il avait un jour écrit : ‘Nous avons noué ici des liens avec les Algériens que rien ne pourra détruire, pas même la mort. Nous sommes en cela les disciples de Jésus, et c’est tout’ », a-t-il rappelé.

« Quand on aime un peuple, on continue de le servir même s’il va mal ; voilà la vérité de l’amour : il comporte toujours cette dimension d’offrande et de sacrifice. Cette attitude des disciples, vingt siècles plus tard, nous aide à comprendre l’eucharistie du Seigneur », a expliqué l’archevêque de Lyon.

« Jésus attirait les foules, quand il guérissait les malades et multipliait les pains ;
le peuple était suspendu à ses lèvres, lorsqu’il enseignait chaque jour dans le Temple (cf. Lc 19, 48). Mais rien n’a arrêté le mouvement de son amour, ni l’adversité ni le refus ni les complots et la jalousie, qui ont fini par le conduire à la mort ignoble de la Croix », a-t-il précisé.

« Accablés par la mort si injuste de cet Innocent sur la Croix, les disciples ont été
encore plus bouleversés par la Résurrection. Voilà la réponse que Dieu donne au péché des hommes ; il ouvre les portes du Royaume à son Fils bien-aimé, et nous promet que nous sommes aussi attendus dans cette demeure où Jésus est parti nous ‘préparer une place’ (Jn 14, 2) », a-t-il ajouté.

« Et, dans chaque Eucharistie, habités par cette espérance, ‘nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne’ », a poursuivi le cardinal.

« La vérité, c’est que lorsque Dieu nous aime, il nous associe à la grande aventure du salut du monde. Notre mission, c’est d’aimer. Voilà ce que nous apprenons de la vie du Seigneur, et tout spécialement du sacrifice de son eucharistie », a-t-il conclu.

Saint Bède le Vénérable: Homélie sur l’Evangile, II 23

29 août, 2008

29 AOÙT 2008

MARTYRE DE SAINT JEAN BAPTISTE

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/29.php

Homélie sur l’Evangile, II 23

Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (dans sa mort) un courage digne d’attirer les regards de Dieu. Comme dit l’Ecriture, « Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l’immortalité. » Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui, par sa passion, a rendu lui-même ce jour solennel en l’illustrant par la pourpre de son sang. Nous vénérons dans la joie la mémoire de celui qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu’il rendait au Seigneur.

n’y a en effet aucun doute que Jean Baptiste a subi la prison pour le Rédempteur qu’il précédait par son témoignage, et qu’il a donné sa vie pour lui. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c’est cependant pour le Christ qu’il est mort. Le Christ a dit en effet : « Je suis la vérité. » Puisque c’est pour la vérité qu’il a répandu son sang, c’est bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître, en prêchant que le Christ allait prêcher, en baptisant qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir.

Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l’effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l’obscurité d’un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d’être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ. Par son propre sang est baptisé celui à qui fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d’entendre la voix du Père s’adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n’était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d’endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l’accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L’Apôtre l’a bien dit : « Il nous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » Et s’il dit que souffrir pour le Christ est un.don de celui-ci à ses élus, c’est parce que, comme il le dit ailleurs : « Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler ennous. »

Saint Bède le Vénérable

Sermon de Saint Bernard: « Celui qui va naître de toi sera appelé Fils de Dieu »

19 août, 2008

19 AOÛT – LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES

DEUXIÈME LECTURE

SERMON DE SAINT BERNARD
A LA LOUANGE DE LA VIERGE MERE

« Celui qui va naître de toi sera appelé Fils de Dieu »

Na

ître dune vierge était la seule naissance digne de Dieu ; et donner le jour à Dieu était le seul enfantement qui puisse convenir à une vierge. Aussi le Créateur des hommes, pour se faire homme en prenant naissance dans lhumanité, dut, entre tous les humains, se choisir ou plutôt se préparer une mère dont il sût quelle serait digne de lui et quelle lui plairait.

Il voulut donc quelle fût vierge, afin de naître sans tache dune femme immaculée, lui qui allait laver de leurs taches tous les hommes. Il a voulu de même que soit humble celle dont il naîtrait doux et humble de cœur, lui qui allait être, de ces vertus, lexemple dont tous avaient besoin pour être sauvés. Il donna donc à la Vierge denfanter, lui qui avait déjà inspiré en elle le vœu de virginité et lui avait dispensé par avance cette valeur précieuse quest lhumilité.

Autrement, comment lange, par la suite, pourrait-il la déclarer comblée de grâce, sil y avait en elle quoi que ce soit dimparfait, qui ne viendrait pas de la grâce ? Ainsi, pour que fût sainte de corps celle qui devait concevoir puis enfanter le Saint des saints, elle reçut le don de la virginité, et le don de lhumilité pour être sainte en son esprit.

Parée des joyaux de ces deux vertus, la Vierge royale, resplendissante dun double éclat, celui de lesprit et celui du corps, et connue jusquau ciel pour son éclat et sa beauté, attira sur elle les regards des habitants de la cité céleste ; cest pourquoi elle éveilla même lattention du Roi, qui se mit à la désirer et dépêcha den haut vers elle un messager céleste. ~

L’ange, dit l’Évangile, fut envoyé par Dieu à une Vierge, vierge de corps, vierge desprit, vierge aussi par décision et engagement bref la vierge telle que la décrira lApôtre : sainte d’esprit et de corps. Elle ne fut pas trouvée au dernier moment ni par hasard, mais elle avait été choisie dès lorigine, comme davance par le Très-Haut, qui lavait préparée pour lui ; les anges lavaient gardée, les patriarches lavaient annoncée en figure, les prophètes lavaient promise.

Liturgie des Heures, Saint Grégoire le Grand: Sur le livre de Job

18 août, 2008

dans cette période je travaille plus peu sur le Blogs parce que j’ai besoin de se reposer, néanmoins, comme vous voyez, je me fais quelquefois sentir, aujourd’hui j’ai mis cette belle lecture de la liturgie des heures, je dis très beau, avant tout parce que, objectivement elle est, et en plus parce que, quand je l’ai lue elle est m’est semblé qu’elle a été tourné à moi dans chemin particulier, je suis heureux alors que m’arrive quelque chose que je comprend vraiment aussi « pour moi »,

LUNDI 18.8.2008

 LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES

COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND
SUR LE LIVRE DE JOB

 Le double combat de l’Apôtre

 On nous rapporte que les saints entraînés dans le combat des épreuves combattent simultanément certains de leurs ennemis en les frappant, et d’autres en les persuadant; à ceux-ci ils opposent le bouclier de la patience, contre ceux-là ils brandissent les javelots de l’enseignement. Et ils réussissent merveilleusement dans la pratique de ces deux genres de combat. Au-dedans, ils instruisent sagement ceux qui sont égarés; au dehors, ils méprisent, courageusement ceux qui les attaquent. Ils corrigent ceux-ci par l’enseignement; ils découragent ceux-là par la constance. Par la patience, ils peuvent regarder sans crainte les ennemis menaçants; mais, par la compassion, ils amènent au salut leurs concitoyens qui faiblissent. Ils résistent à ceux-là, pour les empêcher d’entraîner les autres; ils craignent que ceux-ci ne s’écartent radicalement de la voie droite.

Regardons le soldat de l’armée divine se battre des deux côtés. Il dit: Luttes au-dehors, craintes au-dedans. Il énumère les guerres qu’il endure au-dehors en disant: Dangers des fleuves, dangers des bandits, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur mer, dangers des faux frères. Dans cette guerre, il doit ajouter les flèches qu’il lance contre l’adversaire : Fatigues et peines, veilles fréquentes, faim, soif; jeûnes fréquents, froid et dénuement.

Mais alors qu’il est entraîné dans tous ces combats, il va dire comment il va encore être vigilant pour protéger son camp. Car il ajoute aussitôt: Sans compter tout le reste, ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Eglises. Voilà comment il soutient courageusement les combats et se dépense avec miséricorde pour protéger ses proches. Il raconte les maux qu’il souffre, il y ajoute les bienfaits qu’il dispense.

Comprenons donc quel labeur c’était pour lui de supporter les assauts au-dehors, et en même temps de protéger la faiblesse du dedans. Au-dehors, il souffre des combats parce qu’il est déchiré par les fouets, lié par les chaînes; au-dedans, il éprouve la peur: il redoute que ce qu’il souffre ne fasse du tort, non pas à lui. mais à ses disciples. C’est pourquoi il écrit à ceux-ci: Que personne ne soit ébranlé au milieu des épreuves présentes, car vous savez bien que nous y sommes destinés. Dans sa propre passion, ce qu il craignait, c’était la chute des autres; il craignait que ses disciples, en apprenant qu’il avait été fouetté pour la foi, ne refusent de professer leur propre foi.

Tendresse d’une infinie charité! Il méprise sa propre souffrance, et il veille à ce que ses disciples ne souffrent dans leur coeur aucun dommage d’une suggestion mauvaise. Il dédaigne pour lui-même les blessures corporelles, et il remédie chez les autres aux blessures spirituelles. Les justes se reconnaissent à cela: accablés de douleurs par l’épreuve, ils ne cessent pas de se soucier de l’intérêt d’autrui ; alors qu’ils souffrent des malheurs qui les atteignent eux-mêmes, ils veillent par leur enseignement à fournir autrui du nécessaire; c’est ainsi qu’ils sont de grands médecins tout en étant frappés par la maladie. Eux-mêmes sont déchirés de blessures, et ils portent aux autres les remèdes qui leur rendront la santé.

Christ est lumière, paix, sanctification

14 août, 2008

1. 8 2008 – Liturgie des Heures, Office des Lecturers 

TRAITÉ DE SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE
SUR LA PERFECTION CHRÉTIENNE

Christ est lumière, paix, sanctification

C’est lui, le Christ, qui est notre paix, des deux il a fait un seul peuple. Puisque nous comprenons ainsi que le Christ est notre paix, nous montrerons quelle est la véritable définition du chrétien si, par cette paix qui est en nous, nous montrons le Christ dans notre vie. En sa personne, il a tué la haine, comme dit l’Apôtre. Ne la faisons donc pas revivre en nous, mais montrons par notre vie qu’elle est bien morte. Puisqu’elle a été magnifiquement tuée par Dieu pour notre salut, ne la ressuscitons pas pour la perte de nos âmes; en cédant à la colère et au souvenir des injures, n’ayons pas le tort d’accomplir la résurrection de celle qui a été magnifiquement mise à mort.

Mais puisque nous avons le Christ, qui est la paix, à notre tour tuons en nous la haine, afin de réussir dans notre vie ce que notre foi nous montre réalisé en lui : il a fait tomber le mur qui séparait les deux peuples, il a créé en lui-même un seul homme nouveau, et il a établi la paix. De même nous: amenons à la réconciliation non seulement ceux qui nous font la guerre à l’extérieur, mais encore ceux qui soulèvent des contestations en nous-mêmes ; que la chair n’oppose plus ses désirs à ceux de l’esprit, que l’esprit ne s’oppose plus à la chair; mais, la prudence charnelle étant soumise à la loi de Dieu, soyons en paix en nous-mêmes pour édifier, à partir de cette double réalité, l’homme nouveau, unifié et pacifié.

Telle est en effet la définition de la paix: l’harmonie de ceux qui étaient désunis. Aussi, lorsque s’arrête la guerre civile qui règne dans notre nature et que nous établissons la paix en nous, a notre tour nous devenons en nous-mêmes paix, et nous montrons que cette appellation donnée au Christ s’applique véritablement à nous.

Si nous considérons, d’autre part, que le Christ est la lumière véritable, étrangère à tout mensonge, nous comprenons que notre vie aussi doit s’illuminer des rayons de la vérité. Les vertus sont les rayons du Soleil de justice qui jaillissent pour nous éclairer, afin que nous rejetions les activités des ténèbres et que nous nous conduisions honnêtement, comme on le fait en plein jour. Refusons les dissimulations honteuses, faisons tout à la lumière alors nous deviendrons lumière nous-mêmes, de façon à éclairer les autres, ce qui est le propre de la lumière.

Et si nous considérons que le Christ est notre sanctification, nous nous abstiendrons de toute action et de toute pensée profane et impure; ainsi nous montrerons que nous participons vraiment à son nom, en professant par notre vie, c’est-à-dire par la pratique et non seulement en parole, son pouvoir de sanctification.

HOMÉLIE D’ANASTASE DU SINAÏ POUR LA TRANSFIGURATION

6 août, 2008

Liturgie des Heures, Office des Lecture

2me lecture: 

HOMÉLIE D’ANASTASE DU SINAÏ
POUR LA TRANSFIGURATION
«Il nous est bon d’être ici»

Jésus montra ce mystère à ses disciples sur le mont Thabor. Tandis qu’il cheminait au milieu d’eux, il les avait entretenus de son règne et de son deuxième avènement dans la gloire. Mais parce qu’ils n’étaient peut-être pas suffisamment certains de ce qu’il leur avait annoncé au sujet de son règne, il voulut qu’ils finissent par être très fermement convaincus au fond de leur coeur, et que les événements présents les aident à croire aux événements à venir. C’est pourquoi, sur le mont Thabor, il leur fit voir une merveilleuse manifestation divine, comme une image préfigurative du royaume des cieux. C’est exactement comme s’il leur disait: « Pour que le retard n’engendre pas en vous l’incrédulité, dès maintenant, immédiatement, vraiment, je vous le dis, il y en a parmi ceux, qui sont ici qui ne connaîtront pas la mort avant qu’ils voient venir le Fils de l’homme dans la gloire de son Père.

Et, voulant montrer que la puissance du Christ s’accorde avec sa propre volonté, l’évangéliste ajoute : Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux, son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements, blancs comme la neige. Et voici que leur apparurent Moïse et Elie, qui s’entretenaient avec lui.

Telles sont les merveilles divines de la présente solennité; tel est le mystère, accompli pour nous sur la montagne aujourd’hui, mystère qui est en même temps un acte sauveur. Car ce qui nous réunit est en même temps initiation au mystère du Christ et rassemblement pour sa célébration. Afin donc que nous pénétrions dans les mystères sacrés et inexprimables avec ceux qui ont été choisis parmi les disciples inspirés par Dieu, écoutons la voix divine et très sainte qui, comme d’en haut et du sommet de la montagne, nous convoque de la façon la plus persuasive. ~

C’est donc vers la montagne qu’il faut nous hâter, j’ose le dire, comme l’a fait Jésus qui, là comme dans le ciel, est notre guide et notre avant-coureur. Avec lui nous brillerons pour les regards spirituels, nous serons renouvelés et divinisés dans les structures de notre âme et, avec lui, comme lui, nous serons transfigurés, divinisés pour toujours et transférés dans les hauteurs. ~

Accourons donc, dans la confiance et l’allégresse, et pénétrons dans la nuée, ainsi que Moïse et Élie, ainsi que Jacques et Jean. Comme Pierre, sois emporté dans cette contemplation et cette manifestation divines, sois magnifiquement transformé, sois emporté hors du monde, enlevé de cette terre ; abandonne la chair, quitte la création et tourne-toi vers le Créateur à qui Pierre disait, ravi hors de lui-même: Seigneur, il nous est bon d’être ici.

Certainement, Pierre, il est vraiment bon d’être ici avec Jésus, et d’y être pour toujours. Qu’y a-t-il de plus heureux, qu’y a-t-il de plus sublime, qu’y a-t-il de plus noble que d’être avec Dieu, que d’être transfiguré en Dieu dans la lumière? Certes, chacun de nous, possédant Dieu dans son coeur, et transfiguré à l’image de Dieu doit dire avec joie: Il nous est bon d’être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout, dans notre coeur, est paisible, calme et imperturbable, où l’on voit Dieu : là il fait sa demeure avec le Père et il dit, en y arrivant: Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. Là tous les trésors des biens éternels sont présents et accumulés. Là sont présentées comme dans un miroir les prémices et les images de toute l’éternité à venir.

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