Archive pour la catégorie ''

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 30 décembre 2020 – Catéchèse – 20. La prière de remerciement

30 décembre, 2020

http://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2020/documents/papa-francesco_20201230_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS – AUDIENCE GÉNÉRALE – 30 décembre 2020 – Catéchèse – 20. La prière de remerciement

fr si

CORNER PRAYER

Bibliothèque du palais apostolique

Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur la prière d’action de grâce. Et je tire mon inspiration d’un épisode rapporté par l’évangéliste Luc. Alors que Jésus est en chemin, dix lépreux viennent à sa rencontre, en implorant: «Jésus, Maître, aie pitié de nous!” (17,13). Nous savons que, pour les malades de la lèpre, l’exclusion sociale et l’exclusion religieuse s’ajoutait à la souffrance physique. Ils étaient exclus. Jésus ne refuse pas de les rencontrer. Parfois, il va au-delà des limites imposées par les lois et il touche le malade – ce qu’on ne pouvait pas faire –, il l’embrasse, il le guérit. Dans ce cas, il n’y a pas de contact. A distance, Jésus les invite à se présenter aux prêtres (v. 14), qui étaient chargés, selon la loi, de certifier la guérison qui avait eu lieu. Jésus ne dit rien d’autre. Il a écouté leur prière, il a écouté leur cri de pitié, et il les envoie immédiatement auprès des prêtres.
Ces dix lépreux ont confiance, ils ne restent pas là jusqu’au moment où ils sont guéris, non : ils ont confiance et ils y vont immédiatement, et pendant qu’ils y vont, ils guérissent, tous les dix. Les prêtres auraient donc pu constater leur guérison et les réadmettre à la vie normale. Mais c’est là que se trouve le point le plus important: de ce groupe, seulement un, avant d’aller chez les prêtres, revient en arrière pour remercier Jésus et louer Dieu pour la grâce reçue. Seulement un, les neuf autres continuent leur chemin. Et Jésus remarque que cet homme était un samaritain, une sorte d’ “hérétique” pour les juifs de ce temps. Jésus commente: «Il ne s’est trouvé, pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet étranger!» (17,18). C’est un récit touchant !
Ce récit, pour ainsi dire, divise le monde en deux: ceux qui ne remercient pas et ceux qui remercient; ceux qui prennent tout comme si cela leur était dû, et ceux qui accueillent tout comme un don, comme une grâce. Le Catéchisme écrit: «Tout événement et tout besoin peuvent devenir offrande d’action de grâces » (n. 2638). La prière d’action de grâce commence toujours par-là: se reconnaître précédés par la grâce. Nous avons été pensés avant que nous apprenions à penser; nous avons été aimés avant que nous apprenions à aimer; nous avons été désirés avant que dans notre cœur ne naisse un désir. Si nous regardons la vie ainsi, alors l’ “action de grâce” devient le fil directeur de nos journées. Très souvent, nous oublions même de dire «merci»
Pour nous chrétiens, l’action de grâce a donné son nom au sacrement le plus essentiels qui soit: l’Eucharistie. En effet, le mot grec signifie précisément cela: remerciement. Les chrétiens, comme tous les croyants, bénissent Dieu pour le don de la vie. Vivre est tout d’abord avoir reçu la vie. Nous naissons tous parce que quelqu’un a désiré la vie pour nous. Et c’est seulement la première d’une longue série de dettes que nous contractant en vivant. Des dettes de reconnaissance. Au cours de notre existence, plus d’une personne nous a regardés avec des yeux purs, gratuitement. Souvent, il s’agit d’éducateurs, de catéchistes, de personnes qui ont accompli leur rôle au-delà de la mesure demandée par le devoir. Et ils ont fait naître en nous la gratitude. Même l’amitié est un don dont il faut toujours être reconnaissants.
Ce “merci” que nous devons dire sans cesse, ce merci que le chrétien partage avec tous, s’ouvre plus encore dans la rencontre avec Jésus. Les Evangiles attestent que le passage de Jésus suscitait souvent la joie et la louange à Dieu chez ceux qui le rencontraient. Les récits de Noël sont peuplés d’orants qui ont le cœur dilaté par la venue du Sauveur. Et nous aussi avons été appelés à participer à cette immense joie. C’est ce que suggère également l’épisode des dix lépreux guéris. Naturellement, ils étaient tous heureux d’avoir retrouvé la santé, pouvant ainsi sortir de cette interminable quarantaine forcée qui les excluait de la communauté. Mais parmi eux, il y en a un qui ajoute la joie à la joie: au-delà de la guérison, il se réjouit pour la rencontre qui a eu lieu avec Jésus. Non seulement il est libéré du mal, mais il possède à présent également la certitude d’être aimé. C’est le centre: quand tu remercies, tu exprimes la certitude d’être aimé. Et c’est un grand pas: avoir la certitude d’être aimés. C’est la découverte de l’amour comme force qui gouverne le monde. Dante dirait: l’Amour «qui meut le soleil et les autres étoiles” (Paradis, XXXIII, 145). Nous ne sommes plus des voyageurs errants qui vagabondent ici et là, non: nous avons une maison, nous demeurons dans le Christ, et de cette “demeure” nous contemplons tout le reste du monde, et celui-ci nous apparaît infiniment plus beau. Nous sommes des enfants de l’amour, nous sommes des frères de l’amour. Nous sommes des hommes et des femmes de grâce.
Frères et sœurs; cherchons donc à être toujours dans la joie de la rencontre avec Jésus. Cultivons l’allégresse. Le démon, en revanche, après nous avoir trompé – avec n’importe quelle tentation –, nous laisse toujours tristes et seuls. Si nous sommes dans le Christ, aucun péché et aucune menace ne pourrons jamais nous empêcher de continuer le chemin avec joie, avec de nombreux compagnons de route.
Ne négligeons surtout pas de rendre grâce: si nous sommes porteurs de gratitude, le monde devient lui aussi meilleur, peut-être seulement un peu plus, mais c’est ce qui suffit à lui transmettre un peu d’espérance. Le monde a besoin d’espérance et avec la gratitude, en ayant cette attitude de dire « merci », nous transmettons un peu d’espérance. Tout est uni, tout est lié, et chacun peut faire sa part là où il se trouve. La voie du bonheur est celle que saint Paul a décrite à la fin de l’une de ses lettres: «En toute condition soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit » (1 Th 5,17-19). Ne pas éteindre l’Esprit, un beau programme de vie! Ne pas éteindre l’Esprit qui est en nous, nous conduit à la gratitude.

Je salue cordialement les personnes de langue française.
Frères et sœurs, que le mystère de Noël que nous avons célébré nous laisse dans la joie de rencontrer Jésus. Que cette rencontre éclaire notre route pour toute l’année qui vient.
Que Dieu vous bénisse !

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – 6 janvier 2013

28 décembre, 2020

http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2013/documents/hf_ben-xvi_hom_20130106_epifania.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – 6 janvier 2013

fr

Basilique Vaticane

Chers frères et sœurs !

Pour l’Église croyante et priante, les Mages d’Orient qui, sous la conduite de l’étoile, ont trouvé la route vers la crèche de Bethléem sont seulement le début d’une grande procession qui s’avance dans l’histoire. À cause de cela, la liturgie lit l’évangile qui parle du cheminement des Mages avec les splendides visions prophétiques d’Isaïe 60 et du Psaume 72, qui illustrent par des images audacieuses le pèlerinage des peuples vers Jérusalem. Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Église des Gentils – les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en Lui le Fils de Dieu et se prosternent devant Lui. L’Église appelle cette fête « Épiphanie » – la manifestation du Divin. Si nous regardons le fait que, dès le début, les hommes de toute provenance, de tous les continents, de toutes les diverses cultures et de tous les divers modes de pensée et de vie ont été et sont en marche vers le Christ, nous pouvons vraiment dire que ce pèlerinage et cette rencontre avec Dieu dans la figure de l’Enfant est une Épiphanie de la bonté de Dieu et de son amour pour les hommes (cf. Tt 3, 4).
Selon une tradition commencée par le Bienheureux Pape Jean-Paul II, nous célébrons aussi la fête de l’Épiphanie comme le jour de l’ordination épiscopale pour quatre prêtres qui, en des fonctions diverses, collaboreront désormais au Ministère du Pape pour l’unité de l’unique Église de Jésus Christ dans la pluralité des Églises particulières. Le lien entre cette ordination épiscopale et le thème du pèlerinage des peuples vers Jésus Christ est évident. En ce pèlerinage, l’évêque a la mission non seulement de marcher avec les autres, mais de précéder et d’indiquer la route. Dans cette liturgie, je voudrais toutefois réfléchir encore avec vous sur une question plus concrète. À partir de l’histoire racontée par Matthieu, nous pouvons certainement nous faire une certaine idée du type d’hommes qu’ont dû être ceux qui, en suivant le signe de l’étoile, se sont mis en route pour aller trouver ce Roi qui aurait fondé un nouveau type de royauté, non seulement pour Israël, mais aussi pour l’humanité entière. Quel genre d’hommes ceux-ci étaient-ils donc ? Et, à partir d’eux, demandons-nous aussi si, malgré la différence d’époque et de missions, on peut percevoir quelque chose de ce qu’est l’évêque et sur la façon dont il doit accomplir sa mission.
Les hommes qui partirent alors vers l’inconnu étaient, en tout cas, des hommes au cœur inquiet. Des hommes poussés par la recherche inquiète de Dieu et du salut du monde. Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale peut-être reconnue. Ils étaient à la recherche de la réalité la plus grande. Ils étaient peut-être des hommes instruits qui avaient une grande connaissance des astres et qui probablement disposaient aussi d’une formation philosophique. Mais, ils ne voulaient pas seulement savoir beaucoup de choses. Ils voulaient savoir surtout l’essentiel. Ils voulaient savoir comment on peut réussir à être une personne humaine. Et c’est pourquoi, ils voulaient savoir si Dieu existe, où et comment il est. S’il prenait soin de nous et comment nous pouvons le rencontrer. Ils voulaient non seulement savoir. Ils voulaient reconnaître la vérité sur nous, sur Dieu et sur le monde. Leur pèlerinage extérieur était une expression de leur cheminement intérieur, du pèlerinage intérieur de leur cœur. Ils étaient des hommes qui cherchaient Dieu et, en définitive, ils étaient en marche vers lui. Ils étaient des chercheurs de Dieu.
Mais avec cela, nous arrivons à la question : comment doit être un homme à qui on impose les mains pour l’ordination épiscopale dans l’Église de Jésus Christ ? Nous pouvons dire : il doit être avant tout un homme dont l’intérêt est tourné vers Dieu, car c’est seulement alors qu’il s’intéresse vraiment aussi aux hommes. Nous pourrions aussi le dire en sens inverse : un évêque doit être un homme à qui les hommes tiennent à cœur, un homme qui est touché par les situations des hommes. Il doit être un homme pour les autres. Toutefois, il peut l’être vraiment seulement s’il est un homme conquis par Dieu. Si pour lui, l’inquiétude pour Dieu est devenu une inquiétude pour sa créature, l’homme. Comme les Mages d’Orient, un évêque ne doit pas aussi être quelqu’un qui exerce seulement son métier et ne veut rien d’autre. Non, il doit être pris par l’inquiétude de Dieu pour les hommes. Il doit, pour ainsi dire, penser et sentir avec Dieu. Il n’est pas seulement l’homme qui porte en lui l’inquiétude innée pour Dieu, mais cette inquiétude est une participation à l’inquiétude de Dieu pour nous. Puisque Dieu est inquiet de nous, il nous suit jusque dans la mangeoire, jusqu’à la Croix. « En me cherchant, tu as peiné ; tu m’as sauvé par ta passion : qu’un tel effort ne soit pas vain », prie l’Église dans le Dies irae. L’inquiétude de l’homme pour Dieu et, à partir d’elle, l’inquiétude de Dieu pour l’homme ne doivent pas donner de repos à l’évêque. C’est cela que nous comprenons quand nous disons que l’évêque doit être d’abord un homme de foi. Car la foi n’est pas autre chose que le fait d’être intérieurement touché par Dieu, une condition qui nous conduit sur le chemin de la vie. La foi nous introduit dans un état où nous sommes pris par l’inquiétude de Dieu et fait de nous des pèlerins qui sont intérieurement en marche vers le vrai Roi du monde et vers sa promesse de justice, de vérité et d’amour. Dans ce pèlerinage, l’évêque doit précéder, il doit être celui qui indique aux hommes le chemin vers la foi, l’espérance et l’amour.
Le pèlerinage intérieur de la foi vers Dieu s’effectue surtout dans la prière. Saint Augustin a dit un jour que la prière, en dernière analyse, ne serait autre chose que l’actualisation et la radicalisation de notre désir de Dieu. À la place de la parole “désir”, nous pourrions mettre aussi la parole “inquiétude” et dire que la prière veut nous arracher à notre fausse commodité, à notre enfermement dans les réalités matérielles, visibles et nous transmettre l’inquiétude pour Dieu, nous rendant ainsi ouverts et inquiets aussi les uns des autres. Comme pèlerin de Dieu, l’évêque doit être d’abord un homme qui prie. Il doit être en contact intérieur permanent avec Dieu ; son âme doit être largement ouverte vers Dieu. Il doit porter à Dieu ses difficultés et celles des autres, comme aussi ses joies et celles des autres, et établir ainsi, à sa manière, le contact entre Dieu et le monde dans la communion avec le Christ, afin que la lumière du Christ resplendisse dans le monde.
Revenons aux Mages d’Orient. Ceux-ci étaient aussi et surtout des hommes qui avaient du courage, le courage et l’humilité de la foi. Il fallait du courage pour accueillir le signe de l’étoile comme un ordre de partir, pour sortir – vers l’inconnu, l’incertain, sur des chemins où il y avait de multiples dangers en embuscade. Nous pouvons imaginer que la décision de ces hommes a suscité la dérision : la plaisanterie des réalistes qui pouvaient seulement se moquer des rêveries de ces hommes. Celui qui partait sur des promesses aussi incertaines, risquant tout, ne pouvait apparaître que ridicule. Mais pour ces hommes touchés intérieurement par Dieu, le chemin selon les indications divines était plus important que l’opinion des gens. La recherche de la vérité était pour eux plus importante que la dérision du monde, apparemment intelligent.
Comment ne pas penser, dans une telle situation, à la mission d’un évêque à notre époque ? L’humilité de la foi, du fait de croire ensemble avec la foi de l’Église de tous les temps, se trouvera à maintes reprises en conflit avec l’intelligence dominante de ceux qui s’en tiennent à ce qui apparemment est sûr. Celui qui vit et annonce la foi de l’Église, sur de nombreux points n’est pas conforme aux opinions dominantes justement aussi à notre époque. L’agnosticisme aujourd’hui largement dominant a ses dogmes et est extrêmement intolérant à l’égard de tout ce qui le met en question et met en question ses critères. Par conséquent, le courage de contredire les orientations dominantes est aujourd’hui particulièrement urgent pour un évêque. Il doit être valeureux. Et cette vaillance ou ce courage ne consiste pas à frapper avec violence, à être agressif, mais à se laisser frapper et à tenir tête aux critères des opinions dominantes. Le courage de demeurer fermement dans la vérité est inévitablement demandé à ceux que le Seigneur envoie comme des agneaux au milieu des loups. « Celui qui craint le Seigneur n’a peur de rien » dit le Siracide (34, 16). La crainte de Dieu libère de la crainte des hommes. Elle rend libres !
Dans ce contexte, un épisode des débuts du christianisme que saint Luc rapporte dans les Actes des Apôtres me vient à l’esprit. Après le discours de Gamaliel, qui déconseillait la violence envers la communauté naissante des croyants en Jésus, le sanhédrin convoqua les Apôtres et les fit flageller. Ensuite il leur interdit de parler au nom de Jésus et il les remit en liberté. Saint Luc continue : « Mais eux, en sortant du sanhédrin, repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. Et chaque jour … ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ Jésus » (Ac 5, 40ss.). Les successeurs des Apôtres doivent aussi s’attendre à être à maintes reprises frappés, de manière moderne, s’ils ne cessent pas d’annoncer de façon audible et compréhensible l’Évangile de Jésus Christ. Et alors ils peuvent être heureux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour lui. Naturellement, nous voulons, comme les apôtres, convaincre les gens et, en ce sens, obtenir leur approbation. Naturellement, nous ne provoquons pas, mais bien au contraire nous invitons chacun à entrer dans la joie de la vérité qui indique la route. L’approbation des opinions dominantes, toutefois, n’est pas le critère auquel nous nous soumettons. Le critère c’est Lui seul : le Seigneur. Si nous défendons sa cause, grâce à Dieu, nous gagnerons toujours de nouveau des personnes pour le chemin de l’Évangile. Mais inévitablement nous serons aussi frappés par ceux qui, par leur vie, sont en opposition avec l’Évangile, et alors nous pouvons être reconnaissants d’être jugés dignes de participer à la Passion du Christ.
Les Mages ont suivi l’étoile, et ainsi ils sont parvenus jusqu’à Jésus, jusqu’à la grande Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde (cf. Jn 1, 9). Comme pèlerins de la foi, les Mages sont devenus eux-mêmes des étoiles qui brillent dans le ciel de l’histoire et nous indiquent la route. Les saints sont les vraies constellations de Dieu, qui éclairent les nuits de ce monde et nous guident. Saint Paul, dans la Lettre aux Philippiens, a dit à ses fidèles qu’ils doivent resplendir comme des astres dans le monde (cf. 2, 15).
Chers amis, ceci nous concerne aussi. Ceci vous concerne surtout vous qui, maintenant, allez être ordonnés évêques de l’Église de Jésus Christ. Si vous vivez avec le Christ, liés à nouveau à lui dans le sacrement, alors vous aussi vous deviendrez des sages. Alors vous deviendrez des astres qui précèdent les hommes et leur indiquent le juste chemin de la vie. En ce moment nous tous ici nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous remplisse de la lumière de la foi et de l’amour. Afin que cette inquiétude de Dieu pour l’homme vous touche, pour que tous fassent l’expérience de sa proximité et reçoivent le don de sa joie. Nous prions pour vous, afin que le Seigneur vous donne toujours le courage et l’humilité de la foi. Nous prions Marie qui a montré aux Mages le nouveau Roi du monde (Mt 2, 11), afin qu’en Mère affectueuse, elle vous montre aussi Jésus Christ et vous aide à être des hommes qui indiquent la route qui conduit à lui. Amen.

 

HOMÉLIE POUR LA FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE ANNÉE B 27 DÉCEMBRE 2020 « LA FAMILLE DE DIEU INCLUT TOUTES LES FAMILLES » TEXTES : GENÈSE 15,1-6; 21,1-3, HÉBREUX 11, 8.11-12.17-19 ET LUC 2, 22-40.

26 décembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-fete-de-la-Sainte-Famille-Annee-B-27-decembre-2020-La-famille-de-Dieu-inclut-toutes-les-familles_a985.html

HOMÉLIE POUR LA FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE ANNÉE B 27 DÉCEMBRE 2020 « LA FAMILLE DE DIEU INCLUT TOUTES LES FAMILLES » TEXTES : GENÈSE 15,1-6; 21,1-3, HÉBREUX 11, 8.11-12.17-19 ET LUC 2, 22-40.

fr

La fête de la Sainte Famille intégrée au calendrier liturgique en 1921 n’est rattachée à la semaine de Noël que depuis 1969. Cette fête se situe pour nous aujourd’hui au lendemain de Noël. Nous la célébrons donc dans la lumière de la Nativité. Nous découvrons ainsi que le signe donné par Dieu aux Bergers dans la nuit, le Fils, lumière du monde, vient réaliser toute la promesse faite à Abraham en s’immergeant dans la condition humaine générale, mais aussi en se liant de façon spéciale à une cellule familiale formée de Lui-même et de Marie et Joseph.

I – Le sens de la fête de la Sainte Famille
Avez-vous remarqué que dans les prières et les invocations nous nommons rarement la Sainte Famille? Nous ne disons pas Très Sainte Famille, priez pour nous, mais bien Jésus, Marie, Joseph priez pour nous, aidez-nous. « J.M.J. A.N. » (pour Jésus, Marie, Joseph aidez-nous) écrivaient autrefois les élèves soigneux au début de leur copie de travaux avec à la fin le « A.M.D.G. » ignatien (pour Ad Majorem Dei Gloriam – Pour la plus grande gloire de Dieu).
« Jésus, Marie, Joseph aidez-nous » n’est-ce pas un indice éclairant pour comprendre la dévotion à la Sainte Famille? En effet, celle-ci nous centre sur des personnes et sur les relations qu’elles entretiennent entre elles. La famille n’est pas une réalité abstraite, mais une réalité vivante. C’est pourquoi elle peut revêtir plusieurs configurations selon les cultures ou selon les époques, mais toujours elle souligne et met en avant la solidarité de personnes qui se lient ensemble pour croître, grandir, se soutenir, s’entraider, s’aimer et se perpétuer dans le temps et l’espace.
Voilà le « mystère » que nous célébrons aujourd’hui.
Ce qui est important ici, c’est de bien voir que la Sainte Famille n’est pas seulement la représentation d’une famille idéale, mais bien plutôt un idéal de relations jamais atteint. Un idéal de relations où tout est possible.

II -La foi qui rend tout possible
Cette Famille, la Sainte Famille, où toutes les avenues demeurent ouvertes, où l’imprévu de la grâce et de l’action de Dieu trouve un terrain d’ancrage particulier : « Qu’il me soit fait selon ta parole », cette Famille, dis-je, nous est présentée par les textes de la célébration d’aujourd’hui sous le signe de la foi au Dieu de l’impossible.
Comme Abraham, Jésus a connu des moments d’hésitations, Marie s’est demandée comment cela se ferait et Joseph a songé à couper les liens avec Marie en apprenant sa grossesse.
Et pourtant, que s’est-il passé? Tous ont plongé dans une foi dépassant leurs certitudes personnelles pour se fier à la Parole d’un Dieu qui s’est fait l’Emmanuel, le Dieu-parmi-nous. Tous ont vécu un abandon total à la volonté de Dieu.
Voilà un message qui aujourd’hui peut nous inspirer.
Dans les conditions qui sont les nôtres au Québec, les avenues d’avenir paraissent bloquées à certains moments, l’élan de la communauté ecclésiale manque de vigueur, le renouvellement du noyau de croyants et croyantes se fait parcimonieusement, et pourtant la force et la puissance de la Parole de Dieu, du Dieu-parmi-nous, ne font pas défaut. Nous sommes renvoyés comme la Sainte Famille, Jésus, Marie et Joseph à une foi qui croit à l’impossible, à une confiance qui ne s’appuie pas sur nos certitudes personnelles, mais sur Celui qui ne nous fait jamais défaut, Celui qui nous accompagne hier, aujourd’hui et demain.

Conclusion
Comment alors ne pas célébrer avec coeur cette fête de la Sainte Famille ? Célébrons dans la foi la présence de Celui qui continue de se faire l’un de nous et qui nous donne de vivre plus près les uns des autres dans un abandon confiant à Dieu.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE 4E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ANNONCIATION À MARIE » TEXTES : II SAMUEL 7, 1-5.8B-12.14-16, ROMAINS 16, 25-27 ET LUC, 1, 26-38.

18 décembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-4e-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-L-annonciation-a-Marie_a983.html

HOMÉLIE POUR LE 4E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ANNONCIATION À MARIE »
TEXTES : II SAMUEL 7, 1-5.8B-12.14-16, ROMAINS 16, 25-27 ET LUC, 1, 26-38.

fr Annunciazione-Gudo-Reni

Annunciazione, Guido Reni

Les lectures de ce dimanche mettent devant nos yeux deux personnages majeurs de l’histoire du salut : David et Marie. Le premier désire construire une demeure pour son Dieu et l’autre est elle-même la demeure que choisit son Dieu.

I – Marie et l’ange de l’Annonciation
Commençons par Marie. La scène de l’Annonciation qui nous est décrite dans le texte de saint Luc a été représentée de multiples façons dans l’art. En général on voit l’ange dans une position debout et Marie agenouillée dans une attitude de prière. Il y a cependant une autre tradition qui inverse les positions. Marie est assise ou même agenouillée, mais l’ange s’approche en mettant un ou deux genoux à terre dans une attitude de vénération pour cette jeune fille devant lui. C’est le cas de la représentation de l’Annonciation par Simone Martini qui accompagne ce texte sur internet.
J’aime beaucoup ce dernier type de représentation de l’Annonciation faite à Marie. Elle tourne nos yeux vers Marie plutôt que vers le messager. Elle met en évidence le mystère d’une présence en elle : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. »
Marie, annonce l’ange, devient la demeure du Fils de Dieu qui prend chair en elle. Elle le sera éternellement. C’est un rôle unique. Elle devient Mère de Dieu comme le proclamera le Concile d’Éphèse en 431.
Noël n’est rien d’autre que l’apparition à la lumière de Celui qui est la Lumière du monde. Porté par Marie pendant neuf mois, il est offert au monde, mais il continuera de demeurer spirituellement en elle jusqu’à la fin de sa vie et même jusque dans la gloire du ciel. Une mère porte toujours son enfant en elle quelque que soit les péripéties de la vie. Marie ne fait pas exception. Elle se retrouvera au pied de la croix, Mère des douleurs qui devient alors notre mère puisque Jésus la donne à toute l’Église en disant à l’apôtre Jean qui nous représente « Voici ta mère » (Jean 19, 27).

II – Une autre demeure

Pour comprendre le caractère unique de ce rôle de Marie, nous pouvons réécouter la première lecture. Dans ce passage du livre de Samuel, on entend Dieu qui parle à David par le prophète Nathan. Il se cherche une demeure chez les humains. David dans un premier temps pense à une demeure de pierre, solide et à l’épreuve du temps. Mais Dieu lui indique qu’il habitera plutôt dans la famille de David. Il veut se bâtir une maison humaine et non une maison de pierre. C’est ce qui est affirmé dans les dernières phrases qui disent : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. »
Qui rendra stable le trône de David ? L’enfant que porte Marie. « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père » dit l’ange à Marie. C’est lui qui siégera sur le trône de David. Il est l’Envoyé promis et le Messie attendu.
Au fil des âges, c’est cette continuité de l’amour de Dieu qui se déploie en Jésus. Saint Paul le proclame en disant aux Romains que l’Évangile qu’il proclame c’est Jésus-Christ, mystère maintenant manifesté et « porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi » comme il est dit dans la deuxième lecture. La célébration de la Nativité de Jésus est l’occasion de le dire avec force aujourd’hui en reprenant le chant des bergers « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » (Luc 2, 14)

III – Application
Le temps de l’Avent nous aide à nous préparer à fêter Noël. Depuis le début du temps de l’Avent nous avons partagé les attentes de Jean-Baptiste, le Précurseur, et, ce matin, nous nous tenons tout près de Marie. Nous sommes nous aussi visités par l’ange qui vient de la part de Dieu nous annoncer que désormais nous sommes choisis comme demeures de Dieu. « Tu es toi-même la demeure où il habite, la retraite où il se cache… » écrit saint Jean de la Croix dans son poème Cantique spirituel. « La seule difficulté, continue-t-il, c’est que tout en résidant en toi, il y demeure caché. » C’est ce qui arrive dans le mystère de Noël : Dieu se cache sous les traits d’un enfant. Dieu se fait petit.
Lorsque nous nous retrouverons à Noël autour de la crèche nous ne ferons pas autre chose que de nous agenouiller devant un enfant qui est le Sauveur du monde, le Fils de Dieu qui établit sa demeure parmi nous : « Emmanuel » Dieu avec nous. Sa faiblesse nous montre comment notre Dieu se penche avec amour sur notre humanité. Il se fait présent dans nos vies sans coups d’éclats, simplement. Il demeure en nous comme dans la crèche et il nous attend comme il a attendu les bergers et les mages à Bethléem.
Le mystère de Noël exprime dans la simplicité d’une naissance la grandeur et la beauté d’un Dieu qui demeure chez nous, avec nous et en nous.

Conclusion
Vous voyez que les lectures de ce matin sont une belle préparation à la fête de Noël. Elles nous ont permis de dégager comme piste de méditation le thème de la demeure de Dieu parmi nous.
Cette demeure a pris un visage humain dans David et dans Marie. Elle peut aussi prendre ton visage ou le mien. Tu es toi-même appelé à être une demeure pour l’enfant qui naitra et ainsi le mystère de Noël sera pour toi celui d’une nouvelle naissance du Verbe de Dieu dans ta vie et dans celles des personnes qui te côtoieront durant le temps des Fêtes. C’est ce que je nous souhaite comme cadeau de Noël cette année!
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE 3E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « LE TÉMOIGNAGE DE JEAN-BAPTISTE » TEXTES : ISAÏE, 60, 1-2.19-28, I THESSALONICIENS 5, 16-24 ET JEAN, 1, 6-8.19-28.

11 décembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-3e-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-Le-temoignage-de-Jean-Baptiste_a982.html

HOMÉLIE POUR LE 3E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « LE TÉMOIGNAGE DE JEAN-BAPTISTE »
TEXTES : ISAÏE, 60, 1-2.19-28, I THESSALONICIENS 5, 16-24 ET JEAN, 1, 6-8.19-28.

fr

Nous retrouvons ce matin Jean-Baptiste un grand prophète qui a précédé Jésus. On le surnomme le Précurseur. Il était le cousin de Jésus et c’est vers lui que Jésus est allé pour se faire baptiser au Jourdain. Jean-Baptiste l’a reconnu alors comme Celui qu’on attendait, comme l’Envoyé de Dieu.
Dans notre préparation à Noël en ce 3e dimanche de l’Avent la liturgie nous met devant les yeux ce témoignage de Jean-Baptiste tel que présenté par l’évangile de saint Jean. Et la façon de le faire est des plus intéressantes.

I – Lumière née de la Lumière
Dans la lecture de l’évangile de ce jour on a intentionnellement unit deux passages du début de l’évangile de saint Jean. Ainsi le témoignage de Jean-Baptiste est situé sur un registre qui lui donne une couleur particulière. Jean-Baptiste est le témoin de la Lumière.
Celui dont il annonce la venue, dont il prépare les voies – comme le souhaitait le prophète Isaïe : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert » – porte en lui quelque chose d’unique, de divin, de transcendant, d’autre. Il est la Lumière née de la Lumière comme le dit si bien le Symbole de Nicée-Constantinople que je cite : « Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu ».
Il ne faut pas restreindre ce terme de « Lumière » ici à une invitation morale, un motif d’action ou une inspiration dans les choix. La « Lumière » dont parle saint Jean ici est à l’origine du monde, elle est Dieu lui-même qui s’est manifesté en Jésus, le Fils unique de Dieu qui s’est fait homme, qui s’est incarné.
Cette présentation de Jean-Baptiste qui « est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui » reflète la foi des premières communautés chrétiennes et la nôtre. Jean-Baptiste a entrevu la réalité du salut se réalisant en Jésus. Nous recevons son témoignage confirmé par celui des apôtres après la résurrection qui proclament « Jésus est Seigneur » et nous affirmons aujourd’hui notre foi en celui qui est la « Lumière du monde ». Jean-Baptiste en est le témoin privilégié.

II – Jean-Baptiste le Précurseur
C »est pour cette raison qu’on lui a donné à juste titre le surnom de « Précurseur ». Son attitude est bien décrite lorsqu’il dit qu’il n’est pas digne de délier la courroie de la chaussure de Celui qui vient : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale ».
L’attitude de Jean-Baptiste se caractérise par l’accueil et l’ouverture. Il précède – c’est ce que veut dire le mot « Précurseur » – Celui qui doit venir. Il invite à se débarrasser de ce qui empêcherait un accueil bienvenu et chaleureux. « Redressez le chemin du Seigneur » proclame-t-il. Concrètement notre réponse à son appel pourrait cette année se traduire durant le temps de l’Avent par une démarche de pénitence en allant recevoir le Sacrement de la Réconciliation. Malgré la pandémie de la Covid-19 plusieurs paroisses offrent un accès au Sacrement de la Réconciliation avec les précautions sanitaires appropriées. Vous ne regretterez pas d’avoir fait la démarche de la Réconciliation, du Pardon.
Le mouvement de préparation à Noël amène à sortir de nous-mêmes pour accueillir le Tout Autre qui s’incarne en Jésus. L’accès à la Lumière commence en sachant reconnaître le Don de Dieu dans l’Enfant de la crèche dont nous célébrerons la naissance à Noël. Dieu se fait l’un de nous. Le Verbe se fait chair, dira saint Jean.

III – Application
Dans le temps de l’Avent cherchons à renouveler notre foi et notre attente de la vraie Lumière. Nous la voulons présente en nous et dans toute notre vie, mais nous savons que ce n’est pas nous qui apportons la Lumière. Nous recevons les rayons de cette Lumière à travers Jésus.
Ce rayonnement de la Lumière de Dieu est présent dans le monde. Nous ne le voyons pas toujours, mais il est là. Croyons-le. L’Esprit de Dieu est toujours à l’oeuvre. Comme Jean-Baptiste nous sommes invités à rendre témoignage à la lumière : « Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. »
Je souhaite que nous devenions tous et toutes des Jean-Baptiste dans le monde d’aujourd’hui.

Conclusion
En ce dimanche de la joie que célèbre saint Paul dans la deuxième lecture, nous pouvons laisser celle-ci déborder en tout temps nous nourrissant de la prière et de l’action de grâces comme il le suggère. : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». Le prophète Isaïe le souhaitait déjà en écrivant ce que nous avons lu dans la première lecture : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu… Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.».
Le don de la joie traduit une présence qui nous habite. Cette présence est au-delà des signes et des mots. Elle est invisible comme la lumière qui passe à travers la vitre de la fenêtre. Nous sommes invités à devenir de plus en plus comme la vitre de la fenêtre, clairs et purs, pour laisser passer toute la Lumière…avec la grâce de Dieu.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ÉVANGILE, UNE BONNE NOUVELLE » TEXTES : ISAÏE, 40, 1-5.9-11, II PIERRE 3, 8-14 ET MARC, 1, 1-8.

4 décembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-2e-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-L-Evangile-une-Bonne-Nouvelle_a981.html

HOMÉLIE POUR LE 2E DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « L’ÉVANGILE, UNE BONNE NOUVELLE »
TEXTES : ISAÏE, 40, 1-5.9-11, II PIERRE 3, 8-14 ET MARC, 1, 1-8.

chemin_dans_le_desert

En ce 2e dimanche de l’Avent, nous commençons à lire l’évangile de saint Marc qui nous accompagnera tout au cours de l’année liturgique en 2020 et 2021. C’est l’évangile qui, selon les spécialistes des Écritures, rapporte ce que saint Pierre donnait dans sa prédication alors que saint Marc le suivait comme compagnon. Cet évangile est le premier en date des quatre évangiles, le plus bref et le plus concret. Nous venons d’en lire les premières phrases sur lesquelles je vais m’arrêter ce matin, car elles nous livrent des aperçus essentiels à toute lecture des évangiles.

I – L’évangile : une Bonne Nouvelle
Il est important de signaler, en premier lieu, le mot employé par saint Marc pour décrire son ouvrage, c’est le mot « Évangile ». Saint Marc présente tout son ouvrage comme un « Évangile ». Il écrit : « Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Le mot « Évangile » formé à partir d’un mot grec signifie « Bonne Nouvelle ». On peut comprendre que la « Bonne Nouvelle » c’est le message qu’a proclamé Jésus ou encore que c’est Jésus lui-même qui est la « Bonne Nouvelle ». Aujourd’hui, cette « Bonne nouvelle » pour plusieurs, hélas! est classée comme « fake news » ou « post-vérité » et, pourtant, elle nous ouvre des chemins inédits et parfois étonnants.
En employant ce mot « Évangile » saint Marc est porté par le témoignage de vie des croyants et croyantes qui l’ont précédé. Il se situe dans la suite des prophètes de l’Ancien Testament qui, comme Isaïe dans l’extrait que nous avons lu dans la première lecture, invitait le peuple d’Israël à accueillir le Seigneur comme une bonne nouvelle : « Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! Il vient avec puissance…Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent. »
Tout au long de son évangile saint Marc aura à cœur de faire retentir comment Jésus et son message sont la vraie « Bonne Nouvelle » dont l’humanité et le monde ont besoin.

II – L’ouverture à la Bonne Nouvelle
En second lieu, saint Marc, au tout début de son évangile nous invite à nous ouvrir à la « Bonne Nouvelle » en mettant devant nos yeux le personnage de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est comme la voix qui crie dans le désert dont parlait le prophète Isaïe « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». C’est l’invitation qui nous est faite à nous ce matin « Préparez le chemin du Seigneur». Dans le temps de l’Avent nous sommes invités à préparer la venue de la « Bonne Nouvelle » par un effort renouvelé d’ouverture.
Cet effort se nourrira des textes des évangiles qui sont, comme vous le savez, au nombre de quatre : l’évangile selon saint Marc, l’évangile selon saint Luc, l’évangile selon saint Mathieu et l’évangile selon saint Jean. Ces évangiles sont faits de paroles et de mots dans lesquels s’est transmise la « Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu ».
Est-ce que nous prenons la peine d’y revenir dans nos pensées et dans nos prières? Est-ce que ces paroles et ces mots viennent éclairer nos choix et nos décisions ? Est-ce que nous y trouvons réconfort et inspiration pour notre vie ? Ce sont des questions qu’on peut se poser à juste titre, car les paroles et les mots des évangiles ne sont pas seulement des mots et des paroles qu’on connaît, qu’on se rappelle, qu’on transmet. Les mots et les paroles des évangiles sont les mots et les paroles de la « Bonne Nouvelle » et celle-ci ne peut s’enfermer dans les mots et les paroles. Elle les déborde. Elle devient vie chez ceux et celles qui la reçoivent avec un cœur et une attitude d’attente et d’ouverture qui va au-delà de la simple compréhension.
La Bonne nouvelle répond à une espérance et à une attente inscrites dans le cœur des êtres humains. C’est saint Augustin qui écrivait au début du récit de sa vie dans le livre intitulé les Confessions : « Tu es grand Seigneur, et très digne de louange… parcelle de ta création, l’être humain veut te louer. Car tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos jusqu’à tant qu’il repose en toi ». Un auteur qui a merveilleusement saisi cela écrit « Le nom propre de mon espérance est la Bonne Nouvelle » (Guy Coq dans Dis-moi ton espérance, p. 95.)

III – Une prise de position nécessaire : conversion
Le temps liturgique de l’Avent nous aidera cette année, j’en suis sûr, à progresser dans cet accueil personnel renouvelé de la « Bonne Nouvelle » que nous avons choisie comme chemin de vie. C’est un choix qui demande ouverture et écoute. Quand je lis l’évangile, je dois le faire avec un désir de lumière sur ma propre vie et aussi dans une démarche de vérité dans mon existence.
C’est ce que Jean-Baptiste dans sa prédication veut favoriser en invitant les personnes qui l’écoutent à se convertir et à le signifier en se laissant verser de l’eau du Jourdain sur la tête. Cette eau pour nous symbolise aussi l’eau du Baptême que nous avons reçu [pour la plupart à notre naissance] auquel Jean-Baptiste réfère lorsqu’il dit : « Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ».
Baptisés dans l’Esprit Saint, nous sommes entrés dans le chemin de la conversion qui, ainsi commencée, dure toujours et se continue tout au cours de notre existence comme le souligne la deuxième lecture : « [Dieu] il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »

Conclusion
Nous ne sommes pas seuls heureusement dans ce parcours. C’est avec nos frères et sœurs, disciples de Jésus, que nous nous retrouvons ensemble comme nous le faisons ce matin pour écouter, méditer et mettre en pratique la Bonne Nouvelle qui éclaire nos vies. D’ici Noël restons éveillés et attentifs aux appels de la « Bonne Nouvelle ». Comme nos Noëls qui se suivent et se ressemblent, mais qui ont toujours quelque chose de particulier, ainsi la « Bonne Nouvelle », toujours la même, nous réserve de bien belles surprises si nous prenons la peine de l’écouter en faisant la vérité en nous.
Que cette Eucharistie où Jésus, Christ, Fils de Dieu nous rejoint personnellement par son Corps et son Sang que nous partageons sous les espèces du Pain et du Vin soit pour nous un moment de vérité, d’accueil et de paix comme le dit si bien le passage de la Lettre de Saint Pierre que nous avons lu il y a un instant et que je vous relis en terminant : « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « VIGILANCE CHRÉTIENNE : TOUT UN PROGRAMME » TEXTES : ISAÏE, 63, 16B-17.19B, 64, 2B-7, I CORINTHIENS 1, 3-9 ET MARC, 13, 33-37.

27 novembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-1er-dimanche-de-l-Avent-Annee-B-Vigilance-chretienne-tout-un-programme_a980.html

HOMÉLIE POUR LE 1ER DIMANCHE DE L’AVENT ANNÉE B « VIGILANCE CHRÉTIENNE : TOUT UN PROGRAMME » TEXTES : ISAÏE, 63, 16B-17.19B, 64, 2B-7, I CORINTHIENS 1, 3-9 ET MARC, 13, 33-37.

fr

Une image m’est revenue en entendant cet appel à la vigilance que nous lance saint Marc, c’est celle de la mère cane au repos sur le quai du lac avec ses cannetons. Je la regardais et je constatais que ce moment de pause elle le vivait en se gardant toujours en éveil. Elle fermait les yeux et baissait la tête un moment, mais elle n’arrêtait pas de la relever et de jeter un regard sur sa progéniture. C’est pour moi l’exemple concret d’une vigilance de tous les instants. C’est le message de la liturgie de ce premier dimanche de l’Avent. Les disciples de Jésus se garderont toujours éveillés.

I – Le récit de l’évangile
Ce message ressort clairement de la parabole de l’évangile que nous raconte saint Marc. L’homme qui part en voyage représente Jésus qui a quitté ses disciples et qui les a laissés seuls avec une mission semblable à celle des serviteurs de l’évangile, celle de se garder éveillés.
Comme ces serviteurs, les disciples de Jésus ont reçu « tout pouvoir ». En effet, par le baptême, en devenant filles et fils de Dieu, sœurs et frères de Jésus, ils ont reçu toutes les richesses de la grâce du Christ comme saint Paul le rappelle aux Corinthiens dans la deuxième lecture lorsqu’il leur écrit : « Je ne cesse de rendre grâces à Dieu à votre sujet pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu… aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. »
Vivre l’attente du passage du Seigneur, de son Retour, de sa Venue est l’affaire de toute une vie. C’est pourquoi, au début de chaque année liturgique, la liturgie de l’Église revient avec les semaines de l’Avent qui nous préparent à accueillir avec un cœur renouvelé le Sauveur dont nous célébrons la nativité dans la nuit de Noël. Le mot « avent » vient d’un mot latin « adventus » qui veut « survenir, arriver ». C’est le temps où nous nous préparons à voir le Christ arriver, survenir dans le monde et dans nos vies. Rester éveillés est toujours d’actualité.

II – Quelques aspects de la vigilance des disciples de Jésus
L’attitude de vigilance sur laquelle insiste la liturgie de ce premier dimanche de l’Avent ne peut se développer en vase clos. La vigilance ne se vit pas dans une attente passive. L’attente eschatologique de la Venue du Christ, de son Retour, de son Passage se doit d’être incarnée dans le concret de nos vies. Se contenter d’attendre patiemment sans rien faire c’est le contraire de la véritable attente, de la vraie vigilance chrétienne.
Celle-ci ne nous éloigne pas du monde où nous vivons. Elle nous y insère encore plus profondément, car elle regarde vers Celui qui viendra, mais qui est déjà venu dans l’histoire il y a 2000 ans et qui est toujours présent. La vigilance chrétienne nous invite à prendre notre place dans notre monde, à en porter les joies et les peines. Elle nous invite à rester proches de ceux et celles qu’on aime. Elle nous envoie vers ceux et celles qui sont dans le besoin. Elle ne s’assoupit jamais comme la cane avec ses petits.
Souhaitons particulièrement que, durant cette année liturgique qui commence marquée par la pandémie de la COVID19, 1) notre vigilance chrétienne sache regarder et voir où sont les véritables défis et les besoins de notre monde, 2) qu’elle nous stimule à chercher de nouveaux moyens de faire connaître la richesse des dons du Seigneur pour que l’Évangile soit annoncé jusqu’au bout de la terre, 3) qu’elle nous enseigne aussi à savoir refuser les tentations d’un monde qui s’éloigne et se sépare de Dieu ce qui se vérifie malheureusement de plus en plus dans notre société québécoise prospère et bien nantie.

III- Une prière fervente
Comment ne pas laisser nos cœurs et nos voix supplier Dieu de se manifester avec éclat comme le fait le prophète Isaïe dans la première lecture? « Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face » supplie le prophète. Cette dernière phrase a donné en latin le fameux répons de l’hymne de l’Avent bien connue : « Rorate caeli desuper ». (On peut écouter cette hymne de l’Avent admirablement chantée par deux jeunes filles en cliquant ici.)
Le temps de l’Avent que nous commençons ce matin est un moment de pause où nous prenons le temps de laisser les grandes réalités de notre salut que nous appelons les mystères de la foi prendre racine en nous : l’Incarnation du Fils de Dieu qui se fait l’un de nous, la Rédemption qui nous apporte le salut, la présence de l’Esprit de Dieu qui vivifie toute chose, l’appel à la vie glorieuse dans l’assemblée des saints et des saintes auprès de Dieu, notre Père, pour l’éternité.

Conclusion
Laissons ces belles réalités de notre foi entrer de plus en plus en nous et demandons au Seigneur que le temps de l’Avent cette année nous permette d’ESPÉRER SA PRÉSENCE comme le propose le thème choisi par le Prions en Église canadien. Que la pandémie de la COVID-19 soit pour nous un stimulant en nous gardant toujours sur le qui-vive comme la mère cane. « Veillez donc, nous dit Jésus, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison… Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

HOMÉLIE POUR LA SOLENNITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST ROI DE L’UNIVERS ANNÉE A « …C’EST À MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT » TEXTES : ÉZÉKIEL 34, 11-12.15-17, 1 CORINTHIENS 15, 20-26.28 ET MATHIEU 25, 31-46.

20 novembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-la-solennite-de-Notre-Seigneur-Jesus-Christ-Roi-de-l-Univers-Annee-A-c-est-a-moi-que-vous-l-avez-fait_a978.html

HOMÉLIE POUR LA SOLENNITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST ROI DE L’UNIVERS ANNÉE A « …C’EST À MOI QUE VOUS L’AVEZ FAIT » TEXTES : ÉZÉKIEL 34, 11-12.15-17, 1 CORINTHIENS 15, 20-26.28 ET MATHIEU 25, 31-46.

fr sisi

Les évangiles donnent à Jésus plusieurs titres. Le plus fréquent est celui de Christ qui veut dire l’Envoyé de Dieu, le Messie. On dit donc couramment Jésus-Christ en parlant de Jésus.
D’autres noms sont aussi utilisés comme Berger, Maître, Serviteur, Fils de l’homme, Fils de Dieu, Agneau de Dieu etc. Aujourd’hui, nous fêtons Jésus sous son titre de Roi. Ce titre il se l’est attribué lui-même lorsque durant sa passion Pilate lui a demandé « Es-tu le roi des Juifs ? » et qu’il lui a répondu : « C’est toi-même qui le dis. » (Marc 15, 2)
La fête du Christ-Roi est donc pour nous une occasion d’entrer plus à fond dans le mystère de Jésus dont nous voulons être des disciples fidèles et sincères.

I – Le sens du titre de Roi dans l’Écriture Sainte
Pour bien recevoir et comprendre le titre de « Roi de l’Univers » appliqué à Jésus, il faut remonter dans le temps et revenir aux rois que le Peuple juif a eus avant Jésus. David et Salomon en sont les plus connus. Jésus se situe dans cette lignée. Il est de la lignée de David dira saint Mathieu au début de son évangile (Mathieu 1, 1 et ss.) C’est dire qu’il en perpétue l’héritage et la mission. Il est le Roi attendu et annoncé par les prophètes.
Dans l’Israël ancien, le Roi est avant tout l’Élu de Dieu. Son pouvoir ne vient pas de lui-même et il ne doit pas l’exercer pour son bénéfice personnel. Le psaume 71 (72) le décrit avec poésie et avec justesse : « Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux… qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur ! Qu’il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. » (versets 4-5 et 12-13)
Ce portrait s’applique parfaitement à la royauté du Christ. Jésus est le Roi parfait. Élu de Dieu, par sa mort et sa résurrection il donne corps au nouveau Peuple de Dieu. Il y établit son Règne et il en fait son Royaume. « Tout sera sous le pouvoir du Fils, comme dit saint Paul dans la deuxième lecture, lui-même se mettra sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.»

II – L’évangile d’aujourd’hui
Ceci étant dit, l’évangile choisi pour cette fête du Christ-Roi en cette année liturgique A nous présente notre Roi sous un jour particulier. Dans son Royaume les « grands » et les « nobles » sont les pauvres et les marginaux, ce que nous illustrent les paroles très connues de l’évangile qui vient d’être lu. « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu 25, 35-36)
Ces paroles mettent au premier rang du Royaume de Jésus les gens dans le besoin, les pauvres, les marginaux etc. Elles retentissent toujours avec force dans nos assemblées. Elles ne peuvent nous laisser indifférents. C’est elles qui ont inspiré des gens comme saint François d’Assise qui a épousé Dame Pauvreté, comme sainte Mère Teresa qui a donné sa vie pour les mourants et les personnes abandonnées.
Les paroles de l’évangile selon saint Mathieu s’adressent à l’Église et à nous tous et toutes. Elles retentissent en cette fête du Christ Roi comme une invitation à ouvrir la porte pour que le Christ entre dans nos vies de chaque jour à travers des gestes simples et à la portée de toutes et de tous : moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète…en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, selon les mots du pape François.

III – Application
Le message à retenir aujourd’hui en cette fête du Christ, Roi de l’Univers, c’est que nous ne pouvons pas célébrer la Royauté du Christ et son Royaume sans mettre devant nos yeux ceux et celles qui sont sa présence réelle dans le monde.
Nous sommes invités à faire l’effort de les reconnaître autour de nous. Pour ce faire, il nous est donné ce matin un critère que l’Église a reconnu comme étant le signe indissociable de la sainteté des disciples de Jésus lorsqu’il s’agit de procéder à une béatification et à une canonisation : reconnaître la présence de Jésus dans l’autre, en particulier dans le plus démuni et le plus pauvre, en d’autres mots, dans le service du prochain. Il nous est peut-être arrivé d’avoir été sourds à ces invitations et même de ne pas avoir voulu reconnaître Jésus dans cette personne importune, ce visiteur non-désiré, ce jeune délaissé, qui sais-je encore ? C’est l’occasion aujourd’hui d’en demander pardon et de nous relancer sur le chemin de l’accueil inconditionnel que nous propose Jésus.
Le pape François reprend souvent ces invitations avec ardeur. Sa préoccupation pour les réfugiés, les pauvres, les gens des périphéries, les laissés pour compte en fait un modèle à suivre dans nos choix personnels comme disciples-missionnaires.

Conclusion
Le passage de l’évangile qui accompagne la Fête du Christ, Roi de l’Univers cette année nous a permis de découvrir une facette parfois ignorée de la Royauté de Jésus. Le titre de Roi qu’on attribue à Jésus ne le place pas au-dessus de ses frères et sœurs, bien au contraire, il indique une proximité à nulle autre pareille.
Que cette Eucharistie en nous unissant au Christ glorieux toujours vivant pour nous sauver nous aide à reconnaître la présence de Jésus dans les personnes que nous rencontrons, dans celles qui s’adressent à nous, dans celles qui dépendent de nous, dans toute personne dans le besoin : enfants, parents âgés, grands-parents, pauvres, handicapés, malades etc.
Chaque fois que nous le ferons, nous entendrons alors le Roi nous dire : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ».
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

PAPE FRANÇOIS -AUDIENCE GÉNÉRALE – 18 novembre 2020 – Catéchèse – 15. La Vierge Marie, femme de prière

18 novembre, 2020

http://www.vatican.va/content/francesco/fr/audiences/2020/documents/papa-francesco_20201118_udienza-generale.html

PAPE FRANÇOIS -AUDIENCE GÉNÉRALE – 18 novembre 2020 – Catéchèse – 15. La Vierge Marie, femme de prière

fr fb - Copia

Bibliothèque du palais apostolique

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans notre chemin de catéchèse sur la prière, nous rencontrons aujourd’hui la Vierge Marie, comme femme de prière. La Vierge priait. Quand le monde l’ignore encore, quand elle est encore une simple jeune fille fiancée à un homme de la maison de David, Marie prie. Nous pouvons imaginer la jeune fille de Nazareth recueillie en silence, en dialogue permanent avec Dieu, qui bientôt devait lui confier sa mission. Elle est déjà pleine de grâce et immaculée depuis sa conception, mais elle ne sait encore rien de sa vocation surprenante et extraordinaire et de la mer en tempête qu’elle devra sillonner. Une chose est certaine: Marie appartient au grand groupe de ces humbles de cœur que les historiens officiels n’insèrent pas dans leurs livres, mais avec lesquels Dieu a préparé la venue de son Fils.
Marie ne dirige pas sa vie de façon autonome: elle attend que Dieu prenne les rênes de son chemin et la guide où Il veut. Elle est docile, et avec cette disponibilité elle prédispose les grands événements auxquels Dieu participe dans le monde. Le Catéchisme nous rappelle sa présence constante et attentive dans le dessein bienveillant du Père et tout au long de la vie de Jésus (cf. CEC, nn. 2617-2618).
Marie est en prière, quand l’archange Gabriel vient lui apporter l’annonce à Nazareth. Son “Me voici”, petit et immense, qui à ce moment-là fait sursauter de joie la création tout entière, avait été précédé dans l’histoire du salut par tant d’autres “me voici”, par tant d’obéissances confiantes, par tant de disponibilités à la volonté de Dieu. Il n’y a pas de meilleure manière de prier que de se mettre, comme Marie, dans une attitude d’ouverture, de cœur ouvert à Dieu: “Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux ”. C’est-à-dire le cœur ouvert à la volonté de Dieu. Et Dieu répond toujours. Combien de croyants vivent ainsi leur prière! Ceux qui sont les plus humbles de cœur prient ainsi: avec l’humilité essentielle, disons-le ainsi; avec une humilité simple: «Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux». Et ces derniers prient ainsi, en ne se mettant pas en colère parce que les journées sont pleines de problèmes, mais en allant vers la réalité et en sachant que dans l’amour humble, dans l’amour offert dans chaque situation, nous devenons des instruments de la grâce de Dieu. Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux. Une prière simple, mais c’est mettre notre vie entre les mains du Seigneur: que ce soit Lui qui nous guide. Nous pouvons tous prier ainsi, presque sans mots.
La prière sait adoucir l’inquiétude: mais, nous sommes inquiets, nous voulons toujours les choses avant de les demander et nous les voulons tout de suite. Cette inquiétude nous fait mal, et la prière sait adoucir l’inquiétude, elle sait la transformer en disponibilité. Quand je suis inquiet, je prie et la prière ouvre mon cœur et me rend disponible à la volonté de Dieu. La Vierge Marie, en ces quelques instants de l’Annonciation, a su repousser la peur, tout en ayant le présage que son “oui” lui aurait procuré des épreuves très dures. Si, dans la prière, nous comprenons que chaque jour donné à Dieu est un appel, alors nous élargissons notre cœur et nous accueillons tout. On apprend à dire: “Ce que Tu veux Seigneur. Promets-moi que tu seras présent à chaque pas de mon chemin”. Cela est important : demander sa présence au Seigneur à chaque pas de notre chemin : qu’il ne nous laisse pas seuls, qu’il ne nous abandonne pas dans la tentation, qu’il ne nous abandonne pas dans les mauvais moments. Le final du Notre Père est ainsi : la grâce que Jésus lui-même nous a enseignée à demander au Seigneur.
Marie accompagne en prière toute la vie de Jésus, jusqu’à la mort et à la résurrection; et, à la fin elle continue, et elle accompagne les premiers pas de l’Eglise naissante (cf. Ac 1,14). Marie prie avec les disciples qui ont traversé le scandale de la croix. Elle prie avec Pierre, qui a cédé à la peur et a pleuré de remords. Marie est là, avec les disciples, parmi les hommes et les femmes que son Fils a appelés pour former sa communauté. Marie ne joue pas le rôle d’un prêtre parmi eux, non ! Elle est la mère de Jésus qui prie avec eux, en communauté, comme une personne de la communauté. Elle prie avec eux et elle prie pour eux. Et, à nouveau, sa prière précède l’avenir qui va se réaliser: par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle est devenue la Mère de Dieu, et par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle devient la Mère de l’Eglise. En priant avec l’Eglise naissante, elle devient la Mère de l’Eglise, elle accompagne les disciples dans les premiers pas de l’Eglise dans la prière, en attendant l’Esprit Saint. En silence, toujours en silence. La prière de Marie est silencieuse. L’Evangile nous raconte seulement une prière de Marie: à Cana, quand elle demande à son Fils, pour ces pauvres gens qui allaient faire une mauvaise impression pendant cette fête. Imaginons: faire une fête de mariage et la finir avec du lait parce qu’il n’y avait plus de vin ! Quelle mauvaise impression! Et Elle prie et demande à son Fils de résoudre ce problème. La présence de Marie est en elle-même une prière, et sa présence parmi les disciples au Cénacle, en attendant l’Esprit Saint, est en prière. Ainsi, Marie fait naître l’Eglise, elle est la Mère de l’Eglise. Le Catéchisme explique: «Dans la foi de son humble servante le Don de Dieu – c’est-à-dire l’Esprit Saint – trouve l’accueil qu’il attendait depuis le commencement des temps.» (CEC, n. 2617).
Chez la Vierge Marie, l’intuition féminine naturelle est exaltée par son union très particulière avec Dieu dans la prière. C’est pourquoi, en lisant l’Evangile, nous remarquons qu’elle semble quelquefois disparaître, pour ensuite réaffleurer dans les moments cruciaux: Marie est ouverte à la voix de Dieu qui guide son cœur, qui guide ses pas là où il y a besoin de sa présence. Une présence silencieuse de mère et de disciple. Marie est présente parce qu’elle est Mère, mais elle est également présente parce qu’elle est la première disciple, celle qui a le mieux appris les choses de Jésus. Marie ne dit jamais: « Venez, je résoudrai les choses». Mais elle dit: «Faites ce qu’Il vous dira», toujours en indiquant Jésus du doigt. Cette attitude est typique du disciple, et elle est la première disciple: elle prie comme Mère et elle prie comme disciple.
«Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur» (Lc 2,19). C’est ainsi que l’évangéliste Luc décrit la Mère du Seigneur dans l’Evangile de l’enfance. Tout ce qui arrive autour d’elle finit par avoir un reflet au plus profond de son cœur: les jours pleins de joie, comme les moments les plus sombres, quand elle aussi a du mal à comprendre par quelles routes doit passer la Rédemption. Tout finit dans son cœur, pour être passé au crible de la prière et être transfiguré par celle-ci. Qu’il s’agisse des dons des Rois mages, ou bien de la fuite en Egypte, jusqu’à ce terrible vendredi de passion: la Mère conserve tout et porte tout dans son dialogue avec Dieu. Certains ont comparé le cœur de Marie à une perle d’une splendeur incomparable, formée et polie par l’accueil patient de la volonté de Dieu à travers les mystères de Jésus médités en prière. Comme il serait beau que nous puissions nous aussi ressembler un peu à notre Mère! Avec le cœur ouvert à la parole de Dieu, avec le cœur silencieux, avec le cœur obéissant, avec le cœur qui sait recevoir la Parole de Dieu et qui la laisse grandir avec une semence du bien de l’Eglise.
Je suis heureux de saluer les personnes de langue française ! Le “oui” de la Vierge Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise, donne à sa prière une valeur incomparable. Demandons la grâce d’être comme elle des hommes et des femmes ouverts à Dieu, afin que le Christ, Roi de l’univers, soit accueilli dans nos cœurs et dans nos vies.

A tous, je donne ma bénédiction !

HOMÉLIE POUR LE 33E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE A « LA PARABOLE DES TALENTS » TEXTES : PROVERBES 31, 10-13.19-20.30-31, 1 THESSALONICIENS 5, 1-6 ET MATHIEU 25, 14-30.

13 novembre, 2020

https://www.hgiguere.net/Homelie-pour-le-33e-dimanche-du-temps-ordinaire-Annee-A-La-parabole-des-talents_a977.html

HOMÉLIE POUR LE 33E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNÉE A « LA PARABOLE DES TALENTS » TEXTES : PROVERBES 31, 10-13.19-20.30-31, 1 THESSALONICIENS 5, 1-6 ET MATHIEU 25, 14-30.ùù

fr

Cette histoire ou parabole de Jésus sur les« talents » nous renvoie encore une fois aux usages de son temps. Pour les québécois du Lac St-Jean le mot « talent » est utilisé dans un sens bien différent. L’expression « grand talent » est souvent employée pour désigner quelqu’un qui croit tout savoir. Ainsi on dira « Il se pense tellement bon celui-là, il se prend pour un ‘grand talent’ » (même signification que Ti-Jos connaissant).
Au temps de Jésus, le mot « talent » réfère à la mesure de poids et unité monétaire la plus répandue dans la Grèce antique qui correspond à une certaine quantité d’or ou d’argent, environ 25,86 kg au temps de Jésus, dit-on. Ce qui représentait une somme très importante.
Ceci étant dit, il est manifeste que pour l’évangéliste saint Mathieu, le mot « talent » est utilisé comme une image. Pour lui cette image s’applique à la Parole de Dieu et à tous les dons que Dieu met en nous. Il désire ainsi nous montrer comment nous comporter vis-à-vis ces dons que Dieu nous fait.

I – La distribution des talents
Dans la parabole racontée par Jésus, on voit le maître qui part en voyage remettre à chacun des serviteurs une partie de ses biens pour qu’il la garde en son absence.
Ce maître représente Dieu qui, par son Fils Jésus, vient nous faire partager l’héritage des enfants de Dieu. Cet héritage nous est venu par la Parole annoncée au cours de l’histoire du salut d’Abraham à Jean-Baptiste en passant par Moïse et les prophètes.
Cette Parole de Dieu est toujours vivante et active. C’est ce cadeau que les serviteurs que nous sommes reçoivent. Il prend diverses formes. Il s’agit en premier lieu du don de la foi qui est au cœur de nos vies, mais il y a aussi tous les « talents » qui l’accompagnent : qualités et dons de toutes sortes dont Dieu nous a enrichi. Le maître part, mais il reviendra. On peut penser que le temps de son périple représente le temps de l’Église que nous vivons dans l’attente du retour du Christ à la fin des temps.
Dans ce temps de l’Église, les dons de Dieu ne font pas défaut, ces dons appelés ici « talents » varient en nombre et en quantité. Comme dans l’Évangile, certaines personnes peuvent reconnaître qu’elles en ont reçu en grande quantité, d’autres en moins grande quantité. Ce qui est à retenir, c’est que dans tous les cas ces « talents » font partie des biens du maître. Ils sont ainsi pour nous des dons de Dieu quels qu’ils soient. Dans nos communautés chrétiennes, ils pourront se transformer en charismes et en ministères si nous savons les cultiver et les faire croître (voir Constitution sur l’Église de Vatican II, n.12).

II – La reddition des comptes
Dans la parabole de l’évangile de saint Mathieu, au retour du voyage du maître, les serviteurs sont convoqués pour rendre compte de ce qu’ils ont fait des « talents » reçus. Le premier et le second des serviteurs sont heureux de faire état d’une croissance importante des sommes qu’ils avaient eues. Grâce à leur initiative et à leur créativité ils les ont doublées. Le troisième quant à lui s’est contenté de conserver la somme en l’enfouissant en terre.
Le maître qui représente Dieu va louer les deux premiers et renvoyer le troisième sans ménagement.
Ainsi pour Jésus, il ne s’agit pas seulement de conserver ses « talents », ses dons. Il est important de les mettre en œuvre. Le salut ne se résume pas à dire « Seigneur, Seigneur ». Les œuvres et les gestes d’amour, de compassion, de partage font partie de la vie du disciple de Jésus autant que les paroles. C’est ainsi que la Parole de Dieu prend corps. Elle ne peut être comme un « talent » que l’on garde pour soi. Elle demande qu’on la répande, qu’on la proclame et qu’on la vive.
La description de la « femme parfaite » tirée du Livre de Proverbes que nous avons dans la première lecture va dans le sens de ce message de la parabole de l’évangile. Elle a fait profiter ses « talents ». On comprend bien ainsi l’invitation à célébrer les fruits de son travail qui termine la lecture.

III – Le sens eschatologique de la parabole
La parabole des talents nous renvoie à nous-mêmes dans la façon de vivre notre vie chrétienne. Elle est une source d’inspiration et de questionnements. Comment développer les dons reçus du Seigneur? Comment incarner dans notre vie la Parole de Dieu? Quels chemins prendre pour aller plus loin dans notre cheminement spirituel? Quel soutien aller chercher pour répondre aux attentes du Maître ? Ce sont autant de questions que les jours qui passent mettent devant nous à une occasion ou l’autre.
Il est important de les laisser monter en nous, même si nous n’avons pas toutes les réponses immédiatement. C’est normal puisque dans le temps de l’Église nous sommes comme des voyageurs en marche vers la demeure où Jésus nous attend : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14, 3). Nous attendons dans la foi le Retour du Christ. Nous avançons tendus vers en avant, poursuivant notre course en mettant en oeuvre les dons reçus du Seigneur, nos « talents ». Alors, comme le dit saint Paul dans la seconde lecture : « Ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants ».
Le maître, le Christ, laisse à chacun et à chacune la liberté de faire ses choix. La réponse appartient à chaque personne.
Rendons grâces à Dieu aujourd’hui dans notre Eucharistie pour tous les « talents » donnés, particulièrement le don de sa Parole et demandons la grâce de savoir les recevoir et les faire fructifier pour sa plus grande gloire.

Conclusion
C’est aujourd’hui la 4e Journée mondiale pour les pauvres fixée par le pape François dans « Misericordia et Misera » au 33ème Dimanche du Temps Ordinaire, et qui est donc célébrée cette année le 15 novembre 2020. Dans son message pour cette journée, le pape propose comme thème « Tends ta main au pauvre » (Siracide 7, 32)

Permettez-moi en terminant de vous lire un passage de ce message :
Tendre la main est un signe : un signe qui rappelle immédiatement la proximité, la solidarité, l’amour. En ces mois où le monde entier a été submergé par un virus qui a apporté douleur et mort, détresse et égarement, combien de mains tendues nous avons pu voir ! La main tendue du médecin qui se soucie de chaque patient en essayant de trouver le bon remède. La main tendue de l’infirmière et de l’infirmier qui, bien au-delà de leurs horaires de travail, sont restés pour soigner les malades. La main tendue de ceux qui travaillent dans l’administration et procurent les moyens de sauver le plus de vies possibles. La main tendue du pharmacien exposé à tant de demandes dans un contact risqué avec les gens. La main tendue du prêtre qui bénit avec le déchirement au cœur. La main tendue du bénévole qui secourt ceux qui vivent dans la rue et qui, en plus de ne pas avoir un toit, n’ont rien à manger. La main tendue des hommes et des femmes qui travaillent pour offrir des services essentiels et la sécurité. Et combien d’autres mains tendues que nous pourrions décrire jusqu’à en composer une litanie des œuvres de bien. Toutes ces mains ont défié la contagion et la peur pour apporter soutien et consolation.
Que le Seigneur continue de nous soutenir pour tendre la main autour de nous et pour que toute l’Église devienne de plus en plus accueillante à ceux et celles qui lui tendent la main.
Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l’Université Laval
Séminaire de Québec

12345...79