Archive pour la catégorie 'Hymne'

Hymnes ambrosiennes et : Deus creator omnium (latin français)

20 février, 2011

du site:

http://dugardin.vb.chez-alice.fr/hagio/hymnes.php

Hymnes ambrosiennes

Ces quatre hymnes sont attribuées avec certitude à Ambroise de Milan. L’authentification nous en est donnée soit par Ambroise lui-même, soit par St Augustin. Huit autres hymnes peuvent lui être attribuées avec moins de certitude cependant. Pour de plus amples détails, vous pouvez consulter l’ouvrage : 
La mélodie ne nous est malheureusement pas parvenue.  Toutefois, on peut remarquer que le rythme est identique à celui du  » Veni creator » (mètre latin) ; peut-être les mélodies étaient-elles voisines, malgré les 4 siècles qui séparent les hymnes ambrosiennes du Veni creator. Cependant, le ‘Veni creator’ gréogorien est en « plain chant », c’est à dire à que sa mélodie est portée par les variations d’une seule voix, alors que les hymnes ambrosiennes, à en croire le témoignage direct d’Augustin, utilisaient plusieurs voix qui « se mêlaient ». On ignore si les hymnes d’Ambroise étaient chantées à plusieurs voix (polyphonie) ou à voix alternées. Les récits d’Augustin (voir : Confessions) sont ambigus sur ce point.

Deus creator omnium 
polique rector, uestiens
diem decoro lumine
noctem soporis gratia,

artus solutos ut quies
reddat laboris usuin
mentesque fessas alleuet,
luctusque soluat anxios,

grates peracto iam die
et noctis exortu preces
uoti reos ut adiuues
hymnum canentes soluimus

Te cordis ima concinant
te vox canora concrepet,
te diligat castus amor
te mens adoret sobria

ut cum profunda clauserit
diem caligo noctium
fides tenebras nesciat
et nox fide reluceat

Dormire mentem ne sinas
dormire culpa nouerit
castis fides refrigerans
somni uaporem temperet

Exuta sensu lubrico
te cordis alta somnient
nec hostis inuidi dolo
pauor quietos suscitet.

Christum rogamus et Patrem,
Christi Patrisque Spiritum,
unum potens per omnia ;
foue precantes, Trinita

TRADUCTION

Dieu créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
la nuit des grâces du sommeil

pour que le repos nous détende,
rende nos membres au travail;
soulage nos coeurs fatigués,
dénoue nos chagrins anxieux,

le chant de notre hymne te rend grâce
pour ce jour déjà terminé,
te prie au lever de la nuit ;
aide-nous à tenir nos voeux.

Que le fond des coeurs te célèbre,
que la voix qui chante t’acclame,
que te chérisse un chaste amour
et que l’âme sobre t’adore !

Puisse lorsque la nuit profonde
de sa noirceur clore le jour,
la foi ignorer les ténèbres,
et la nuit resplendir la foi !

Ne laisse point l’âme dormir ;
puisse la faute s’endormir !
la foi chaste et rafraîchissante
tempérer l’ardeur du sommeil !

Dépouillé des pensées mauvaises,
que le fond des coeurs rêve à toi,
sans que la ruse de l’Envieux
éveille, effarés, ceux qui dorment !

Nous prions le Christ et le Père,
et l’Esprit du Christ et du Père
unique puissance en tous points ;
soutiens qui te prie, Trinité.

(SUR LE SITE:
En cliquant sur les icônes animées, vous pourrez écouter un extrait des hymnes ambrosiennes telles qu’elles sont chantées aujourd’hui dans la liturgie des heures.)

PAPE BENOÎT : TE DEUM 2009

29 décembre, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2009/documents/hf_ben-xvi_hom_20091231_te-deum_fr.html

CÉLÉBRATION DES VÊPRES ET DU TE DEUM D’ACTION DE GRÂCE POUR LA FIN DE L’ANNÉE 2009

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Pierre
Jeudi 31 décembre 2009

Chers frères et sœurs!

Au terme d’une année riche d’événements pour l’Eglise et pour le monde, nous nous retrouvons ce soir dans la basilique vaticane pour célébrer les premières vêpres de la solennité de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, et pour élever un hymne d’action de grâce au Seigneur du temps et de l’histoire.
Ce sont, tout d’abord, les paroles de l’apôtre Paul que nous venons d’entendre qui jettent une lumière particulière sur la conclusion de l’année: « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils; il est né d’une femme… pour faire de nous ses fils » (Ga 4, 4-5).
Cet intense passage paulinien nous parle des « temps accomplis » et il nous éclaire sur le contenu de cette expression. Dans l’histoire de la famille humaine, Dieu a voulu introduire son Verbe éternel en lui faisant assumer une humanité comme la nôtre. A travers l’incarnation du Fils de Dieu, l’éternité est entrée dans le temps, et l’histoire de l’homme s’est ouverte à l’accomplissement dans l’absolu de Dieu. Le temps a été — pour ainsi dire — « touché » par le Christ, le Fils de Dieu et de Marie, et il en a reçu des sens nouveaux et surprenants: il est devenu temps de salut et de grâce. C’est précisément dans cette perspective que nous devons considérer le temps de l’année qui se termine et de celle qui commence, pour placer les événements les plus divers de notre vie — importants ou petits, simples ou indéchiffrables, joyeux ou tristes — sous le signe du salut et accueillir l’appel que Dieu nous adresse pour nous conduire vers un objectif qui se trouve au-delà du temps lui-même: l’éternité.
Le texte paulinien veut également souligner le mystère de la proximité de Dieu avec l’humanité tout entière. C’est la proximité propre au mystère de Noël: Dieu se fait homme et la possibilité inouïe d’être un fils de Dieu est offerte à l’homme. Tout cela nous remplit d’une grande joie et nous conduit à élever notre louange à Dieu. Nous sommes appelés à dire, à travers notre voix, notre cœur et notre vie, « merci » à Dieu pour le don de son Fils, source et accomplissement de tous les autres dons avec lesquels l’amour divin comble l’existence de chacun de nous, des familles, des communautés, de l’Eglise et du monde. Le chant du Te Deum, qui retentit aujourd’hui dans les églises de tous les lieux de la terre, veut être un signe de la joyeuse gratitude que nous adressons à Dieu pour ce qu’il nous a offert dans le Christ. Vraiment, « tous nous avons eu part de sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce » (Jn 1, 6).
En suivant une heureuse tradition, je voudrais ce soir rendre grâce au Seigneur avec vous, en particulier pour les grâces surabondantes qu’il a accordées à notre communauté diocésaine de Rome au cours de l’année qui touche à son terme. Je désire tout d’abord adresser un salut particulier au cardinal-vicaire, aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées, ainsi qu’aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés. Je salue également cordialement M. le maire et les autorités présentes. Ma pensée s’étend ensuite à tous ceux qui vivent dans notre ville, en particulier ceux qui se trouvent dans des situations de difficulté et d’épreuves: j’assure tous et chacun de ma proximité spirituelle, soutenue par mon souvenir constant dans la prière.
En ce qui concerne le chemin du diocèse de Rome, je renouvelle mon appréciation pour le choix pastoral de consacrer du temps à analyser l’itinéraire parcouru, dans le but de faire grandir le sens d’appartenance à l’Eglise et de favoriser la coresponsabilité pastorale. Pour souligner l’importance de cette analyse, j’ai voulu moi aussi offrir ma contribution, en intervenant, dans l’après-midi du 26 mai dernier, au Congrès diocésain à Saint-Jean-de-Latran. Je me réjouis car le programme du diocèse avance de manière positive à travers une action apostolique ramifiée, qui se déroule dans les paroisses et dans les divers groupes ecclésiaux dans deux domaines essentiels pour la vie et la mission de l’Eglise, tels que la célébration de l’Eucharistie dominicale et le témoignage de la charité. Je désire encourager les fidèles à participer nombreux aux assemblées qui se dérouleront dans les diverses paroisses, de manière à pouvoir apporter une contribution concrète à l’édification de l’Eglise. Aujourd’hui encore, le Seigneur désire faire connaître son amour pour l’humanité aux habitants de Rome et il confie à chacun, dans la diversité des ministères et des responsabilités, la mission d’annoncer sa parole de vérité et de témoigner la charité et la solidarité.
Ce n’est qu’en contemplant le mystère du Verbe incarné que l’homme peut trouver la réponse aux grandes interrogations de l’existence humaine et découvrir ainsi la vérité sur sa propre identité. C’est pourquoi l’Eglise, dans le monde entier et ici aussi, dans l’Urbs, est engagée dans la promotion du développement intégral de la personne humaine. J’ai donc appris avec joie la programmation d’une série de « rencontres culturelles dans la cathédrale », qui auront pour thème ma récente encyclique Caritas in veritate.
Depuis plusieurs années de nombreuses familles, de nombreux enseignants et les communautés paroissiales se consacrent à aider les jeunes à construire leur avenir sur de solides fondements, en particulier sur le roc qui est Jésus Christ. Je souhaite que cet engagement éducatif renouvelé puisse toujours plus réaliser une synergie féconde entre la communauté ecclésiale et la ville pour aider les jeunes à projeter leur vie. Je forme également des vœux pour que le congrès organisé par le vicariat et qui se tiendra au mois de mars prochain apporte une précieuse contribution dans ce domaine.
Pour êtres des témoins faisant autorité de la vérité sur l’homme, une écoute en prière de la Parole de Dieu est nécessaire. A cet égard, je désire surtout recommander l’antique tradition de la lectio divina. Les paroisses et les différentes réalités ecclésiales, également grâce au document de travail préparé par le vicariat, pourront promouvoir de manière utile cette ancienne pratique, de façon à ce qu’elle devienne une partie essentielle de la pastorale ordinaire.
La Parole, crue, annoncée et vécue, nous pousse à des comportements de solidarité et de partage. En louant le Seigneur pour l’aide que les communautés chrétiennes ont su offrir avec générosité à ceux qui ont frappé à leurs portes, je désire encourager chacun à poursuivre l’engagement de soulager les difficultés dans lesquelles se trouvent aujourd’hui encore de nombreuses familles, touchées par la crise économique et le chômage. Que le Noël du Seigneur, qui nous rappelle la gratuité avec laquelle Dieu est venu nous sauver, en en assumant notre humanité et en nous donnant la vie divine, puisse aider chaque homme de bonne volonté à comprendre que ce n’est qu’en s’ouvrant à l’amour de Dieu que l’action humaine change, se transforme, devient levain pour un avenir meilleur pour tous.
Chers frères et sœurs, Rome a besoin de prêtres qui soient des annonciateurs courageux de l’Evangile et, dans le même temps, qui révèlent le visage miséricordieux du Père. J’invite les jeunes à ne pas avoir peur de répondre par le don total de leur propre existence à l’appel que le Seigneur leur adresse à le suivre sur la voie de la prêtrise ou de la vie consacrée.
Je souhaite dès à présent que la rencontre du 25 mars prochain, 25e anniversaire de l’institution de la Journée mondiale de la jeunesse et 10e anniversaire de celle, inoubliable, de Tor Vergata, constitue pour toutes les communautés paroissiales et religieuses, les mouvements et les associations un moment fort de réflexion et d’invocation pour obtenir du Seigneur le don de nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée.
Alors que nous prenons congé de l’année qui se conclut et que nous avançons vers la nouvelle année, la liturgie d’aujourd’hui nous introduit dans la solennité de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu. La Sainte Vierge est la Mère de l’Eglise et la mère de chacun de ses membres, c’est-à-dire la Mère de chacun de nous, dans le Christ. Demandons-lui de nous accompagner de sa protection attentive aujourd’hui et toujours, pour que le Christ nous accueille un jour dans sa gloire, dans l’assemblée des saints: Aeterna fac cum sanctis tuis in gloria numerari. Amen!

L’HYMNE ET SA FONCTION DANS L’OFFICE

29 décembre, 2010

du site:

http://www.cfc-liturgie.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=395&Itemid=410

L’HYMNE ET SA FONCTION DANS L’OFFICE

« Le Souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s’adjoint toute la communauté des hommes et se l’associe dans ce cantique de louange ».
Ainsi débute le chapitre IV, consacré à l’office divin, de la Constitution conciliaire de Vatican II sur la Liturgie. Si ce Concile prend « la partie pour le tout » et appelle « hymne » l’office divin qui est chanté au ciel, c’est sans doute que cette pièce tient une place et remplit une fonction importante au cœur de la prière officielle de l’Église.

L’hymne dans le dynamisme de l’office

Dans l’office monastique traditionnel, celui pratiqué jusqu’à Vatican II, l’hymne occupe, suivant les heures, une place différente.
Dans un article intitulé : « L’hymne dans une liturgie rénovée1 », et paru en 1967, le Père Gelineau résume ainsi la question de la place de l’hymne :
« Dans l’office divin, à la différence de la Messe, l’hymne intervient comme un des éléments constitutifs à côté de la lecture, de la psalmodie et de la prière. Elle y remplit, selon les cas, trois fonctions :
    a) Fonction d’ouverture. C’est le cas des petites heures et de matines. L’hymne «situe» l’office dans le temps et « lance» la célébration.
    b) Fonction d’approfondissement et d’expression lyrique comme dans les deux grandes heures du matin et du soir, où l’hymne se situe après la lecture… À cette place, l’hymne déploie beau coup plus son efficacité propre qu’elle ne peut le faire au début de l’office.
    c) Fonction de conclusion, comme le Te Deum après les Vigiles. »
La réforme liturgique aura finalement privilégié la fonction d’ouverture de l’hymne. Ce changement de place sera officialisé par l’ « institutio Generalis de Liturgia Horarum » (IGLH), publiée par la S. Congrégation pour le Culte divin le 15 mars 1971, et qui mentionne cela par deux fois :
« La liturgie des heures… est construite de manière à comprendre toujours, après l’hymne d’ouverture, la psalmodie, puis une lecture plus ou moins longue tirée des Saintes Écritures, enfin des prières. » n° 33
« Aussitôt après les versets d’introduction, on chante ou on dit l’hymne qui convient. » n° 42
Dans des célébrations moins codifiées que celles des monastères, par exemple dans des offices paroissiaux, on peut, avec plus de liberté, distinguer des « hymnes d’ouverture » et des « hymnes de réponse à la Parole ». Prenons pour exemple deux hymnes de Patrice de La Tour du Pin. La première : Que cherchez-vous au soir tombant2 aurait tout à fait sa place comme réponse après la lecture de l’Évangile d’Emmaüs durant l’octave de Pâques, alors que la deuxième : Seigneur, au seuil de cette nuit3 est bien mieux en place au début de l’office de vêpres. De même, l’hymne Puisqu’il est avec nous4 de Didier Rimaud, qui est de style exhortatif, répond mieux à la fonction d’approfondissement qu’à la fonction d’ouverture.
L’hymne prend une autre coloration, et par conséquent joue un autre rôle, lorsqu’elle ouvre effectivement l’office ou lors qu’elle vient en réponse à une psalmodie et une écoute de la Parole assez longue. En l’un et l’autre cas l’hymne est un texte qui délivre un message indépendamment de son lieu d’utilisation.
Notons que ce même conflit « sens-fonction » se retrouve pour ces autres compositions poétiques que sont les « Tropaires », et qui peuvent et doivent servir à la fois d’ouverture pour l’Eucharistie et de réponse à la Parole à l’office.

L’hymne et le temps

Dans ces remarques autour de la place de l’hymne dans l’office, nous avons passé sous silence une donnée fort importante, à savoir le lien entre l’hymne et le « mystère » célébré par l’office. La Présentation Générale de l’Office Divin est assez explicite sur ce sujet :
« Le rôle de l’hymne est de donner à chaque heure ou à chaque fête sa tonalité propre, et à rendre plus facile et plus joyeuse l’entrée dans la prière, surtout quand la célébration se fait avec le peuple. » n° 42
« Les hymnes, qui ont leur place dans l’office en vertu d’une tradition fort ancienne, gardent encore maintenant leur place. En vérité, non seulement par leur nature lyrique elles sont destinées expressément à la louange de Dieu, mais elles constituent un élément populaire, et même elles manifestent presque toujours d’emblée, mieux que les autres parties de l’office, le caractère propre des heures ou de chaque fête. » n° 173
C’était déjà une des fonctions des anciennes hymnes latines, les « incipit » étant, sur ce point, très caractéristiques : Nocte surgentes aux vigiles, Ecce jam noctis tenuatur umbra à laudes, Jam lucis orto sidere à prime, jusqu’au Te lucis ante terminum de complies.
Le rapport entre l’hymne et le temps est à prendre à deux niveaux. Il y a d’abord le niveau du temps « cosmologique » avec ses oppositions nuit/jour ; matin/plein-midi/soir. Depuis toujours, l’hymnographie chrétienne a célébré l’apparition de la lumière, l’aurore, en la liant, d’ailleurs, à la personne du Christ et à sa Résurrection à l’aube de Pâques. Dès le début de la réforme liturgique plusieurs compositions ont repris ce thème :

Splendeur jaillie du sein de Dieu,
Lumière née de la Lumière,
Avant que naisse l’univers,
Tu resplendis dans les ténèbres5.

Nous attendons face à l’orient
Les Signes du Jour :
Jésus doit revenir en gloire
Et l’amour seul peut dans nos vies
Gagner sa Pâque6.

De même, le coucher du soleil et les ombres de la nuit ont été, et sont encore une vraie source d’inspiration pour les hymnes de complies.
Aucune de ces hymnes, d’ailleurs, ne célèbre le matin ou le soir pour eux-mêmes, et le temps « cosmologique » n’est qu’une amorce. En effet, il y a un second niveau, où le temps prend une dimension « sotériologique ». Ce temps est celui de l’Histoire du Salut, depuis la création du monde jusqu’à la Parousie, en passant par l’Incarnation, la vie terrestre de Jésus, la naissance de l’Église, etc.… Le Directoire pour l’office bénédictin souligne bien cela :
« Quand on parle de l’office divin, les Heures ne doivent pas s’entendre seulement au sens de divisions du temps chronologique qui s’écoule (« chronos »). Il s’agit, en effet, ici, d’espaces de temps qui, en raison du culte célébré, deviennent des moments de l’Histoire du Salut (« Kairoi ») où il nous est loisible de rencontrer Dieu7 ».
Tout au long de l’année liturgique, les hymnes de chaque « temps » célèbrent les divers aspects de cette Histoire du Salut. Mentionnons, cette hymne déjà ancienne pour le temps du Carême :

Sois fort, sois fidèle, Israël,
Dieu te mène au désert ;
C’est lui dont le bras souverain
Ouvrit dans la mer
Un chemin sous tes pas8.

ou celle-ci pour le temps de la Pentecôte :

Amour qui planais sur les eaux
Et les berças du premier souffle,
Nos âmes dorment :
Prends-les d’un battement nouveau
Qui reflue au Christ vers leur source
Pour déborder parmi les hommes9.

Certaines hymnes, d’ailleurs, couvrent l’ensemble de l’Histoire du Salut, telle celle-ci de Didier Rimaud :

Voici la nuit,
L’immense nuit des origines,
Et rien n’existe hormis l’Amour,
Hormis l’Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l’eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour10.

dont les strophes évoquent, ensuite, la naissance de Jésus, sa mort, sa résurrection, pour terminer avec le temps de l’Église cette « longue nuit où l’on chemine ».
Ce « temps du Salut » se retrouve aussi dans beaucoup d’hymnes du temps ordinaire. Traditionnellement, par exemple, l’heure de tierce a voulu commémorer le don de l’Esprit fait aux Apôtres à la troisième heure. À l’instar de l’hymne grégorienne Nunc Sancte nobis Spiritus, bien des hymnes actuelles de tierce reprennent ce thème. Par exemple :

Flamme jaillie d’auprès de Dieu,
Esprit-Saint, embrase-nous,
Comme brindilles au même feu,
Fais-nous brûler de ton amour11.

Nous pourrions ainsi passer en revue chaque heure liturgique…
Si l’hymne type l’heure et le temps, elle a aussi pour fonction, dans le Sanctoral, de typer la fête et le Saint célébré. L’hymnaire latin comprenait pas mal d’hymnes chantant, de manière fort imagée parfois, les mérites de tel ou tel Saint, à partir d’épisodes concrets de sa vie, fussent-ils légendaires ! Quelques hymnographes s’y sont risqués et l’on en découvrira leurs hymnes sur notre site. Cependant la créations d’hymnes du Commun des saints reste à privilégier, car celles-ci célèbrent ce qui a fait la sainteté de chaque saint en particulier.
Cette fonction de « typer » le temps et la fête justifie bien la place des hymnes au début de l’office. Cette fonction d’ouverture est d’ailleurs accentuée dans les offices où l’on a déplacé l’oraison pour la mettre tout de suite après l’hymne, comme conclusion du rite d’ouverture, retrouvant ainsi la même structure que le début de l’Eucharistie, avec introduction, chant du Gloria et collecte.
Nous pouvons nous demander, à juste titre, si cette fonction « typique » de l’hymne joue aussi bien dans la liturgie en langue vernaculaire que dans l’ancienne liturgie latine et grégorienne. Pour qu’une hymne soit vraiment « attendue » et devienne typique de tel temps liturgique ou de telle fête, il faut qu’elle ait été chantée plusieurs années, assimilée, mise en rapport avec les autres pièces de l’office (antiennes, répons etc.… ). Un bon discernement dans le choix d’un répertoire, aujourd’hui abondant est donc nécessaire, ainsi qu’une certaine stabilité, qui n’est pas immobilisme, dans ce choix.
Autre différence, les hymnes latines étaient fixées une fois pour toutes et l’on n’avait pas beaucoup de choix : ainsi, à chaque jour du Carême, pour les vêpres revenait l’hymne : Audi benigne Conditor, et il était presque obligatoire qu’elle type très fortement ce temps de pénitence. Le fait d’avoir actuellement le choix entre plusieurs hymnes pour chaque heure pousse moins à cette mémorisation « affective » quasi obligée ; par contre, elle apporte une plus grande richesse doctrinale et poétique. Pour ma part, je pense qu’une hymne composée pour une circonstance très déterminée, par exemple l’hymne de Didier Rimaud : Brillez déjà, lueurs de Pâques12, prévue pour la Vigile Pascale, peut se charger très vite d’un poids émotionnel certain.

L’hymne et le chant

Dans son chapitre VI, qui traite de la musique sacrée, la Constitution de Vatican II sur la Liturgie dit ceci :
« L’action liturgique présente une forme plus noble lorsque les offices divins sont célébrés solennellement avec chant, que les ministres sacrés y interviennent et que le peuple y participe activement.13 »
Le Concile met ainsi en lien la solennité de la célébration et la participation active du peuple. Huit ans plus tard, en 1971, un autre document romain qu’est la Présentation Générale de la liturgie des heures reprend cela en l’appliquant aux hymnes :
« Les hymnes pourront aussi nourrir la prière de celui qui récite les heures, si elles ont une valeur doctrinale et artistique : cependant, elles sont, par elles-mêmes, destinées au chant. Il est donc recommandé de les chanter autant que possible dans la célébration communautaire. » n° 280
Dans un autre langage, Joseph Gelineau reprenait cela à son compte et écrivait :
« Les significations fondamentales du chant se rencontrent avec un maximum d’intensité dans la situation que, selon son emploi traditionnel, nous appelons l’hymne. Dans l’expérience commune, en effet, l’hymne est le chant par excellence, le chant que l’on chante ensemble dans une fête et qui devient symbole des sentiments ou de l’idéal du groupe.14 »
Ce point de vue semble bien admis par tous et la pratique concrète montre que l’hymne est effectivement la pièce de l’office qui est chantée en priorité. Si la communauté qui célèbre a peu de moyens, du fait de l’âge, des voix ou du petit nombre, elle récitera tout, mais essayera quand même de chanter l’hymne. Si l’hymne est chantée, ce n’est donc pas simplement pour solenniser l’office, mais c’est bien plutôt pour qu’elle prenne tout son sens et qu’elle joue sa fonction de « sommet lyrique ». Saint-Augustin ne disait-il pas déjà de son temps : « Que le chant manque, et il n’y a point d’hymne » ! Or, le chant requiert un lien organique entre le texte et la musique. L’hymne est un « acte de chant » distinct de la psalmodie et de la proclamation. « L’hymne occupe une situation moyenne (aux frontières flexibles) entre d’une part tous les genres de cantillation, où le texte donne forme au chant, d’autre part les genres plus « musicaux » où la musique est nettement prédominante sur le texte. En gros elle représente une fonction d’équilibre texte-musique, l’un n’étant jamais pensable sans l’autre »15.
Dans la célébration de l’office, la grande majorité des hymnes utilisées sont de forme « strophique » stricte, sans refrain, chantées soit en chœurs alternés, suivant l’ancien usage grégorien, soit, et c’est une tendance qui se généralise, en chorale par tous en même temps. En effet, peu de textes réclament impérativement un dialogue entre deux chœurs ; quand cela se trouve, il faut, bien sûr, faire jouer ce dialogue. Une hymne bien connue de ce type est :

Ouvrez vos cœurs au souffle de Dieu,
Sa vie se greffe aux âmes qu’il touche ;
Qu’un peuple nouveau
Renaisse des eaux
Où plane l’Esprit de vos baptêmes !
Ouvrons nos cœurs au souffle de Dieu
Car il respire en notre bouche
Plus que nous-mêmes.

Alterner systématiquement des hymnes conçues pour être chantées d’une seule coulée peut nuire à la compréhension. Qu’on le veuille ou non, l’attitude envers l’hymne est différente que l’on chante ou que l’on écoute alternativement une strophe sur deux. L’alternance se comprend mieux pour les hymnes à refrain, où ce dernier, pris par tous, réalise l’unité avant de « relancer la balle » à l’autre chœur. Ce type d’hymne est, aussi, bien adapté à des assemblées nombreuses et peu habituées à chanter ensemble, qui peuvent difficilement chanter toutes les strophes, parfois d’ailleurs plus délicates à exécuter musicalement, mais qui entrent très facilement dans la dynamique de l’hymne par le chant du refrain. Dans ce genre d’hymne, la polyphonie est un élément qui peut permettre de « solenniser » l’office, tout en soutenant et étoffant le chant de l’assemblée.
Au terme de ce parcours à travers les hymnes, où nous avons cherché à cerner leurs différentes fonctions, il peut être bon de synthétiser à gros traits le visage de l’hymne dans notre office aujourd’hui. Située au début, après le verset d’introduction et l’invitatoire (quand c’est le premier office de la journée), l’hymne oriente d’emblée notre prière dans le sens de l’heure, du temps ou de la fête célébrés. Son texte, nourri de la Bible et de la tradition ecclésiale, est très rarement une traduction des hymnes anciennes ; il en est parfois une adaptation mais dans la grande majorité des cas c’est une composition contemporaine. Chantée par toute l’assemblée, elle traduit, d’emblée, « une plus profonde union des cœurs dans le service de la louange de Dieu ». Elle marque un sommet lyrique où l’homme, avec ses mots à lui, s’adresse à son Seigneur. Aux deux offices principaux de laudes et vêpres, il y aura, après la psalmodie et l’écoute de la Parole, un autre sommet lyrique, lorsque l’assemblée, par le Benedictus ou le Magnificat, chantera Dieu avec les mots mêmes de Dieu.

En conclusion d’un article sur l’hymnodie, daté de 1966, Didier Rimaud écrivait :

« Il serait bien étrange que Vatican II n’aboutisse pas à une floraison de chants nouveaux. Une vie nouvelle est allée réveiller certains secteurs de notre foi. Sur ces terrains où les théologiens et les pasteurs ont prié et travaillé, il faudrait que des poètes, eux aussi théologiens et pasteurs, prient et travaillent pour que naissent, à côté des psaumes et des cantiques, les hymnes de l’Église d’aujourd’hui.16 »
Force est de constater que son souhait a été bien exaucé et qu’il continue de l’être…

fr. Maurice COSTE
——————————————————————————–
 NOTES
1 : LMD 92 p. 54
2 : Liturgie des Heures, Tome II p. 412
3 : Liturgie des Heures, Tome III p. 677
4 : Liturgie des Heures, Tome III p. 595
5 : Alain Rivière – Liturgie des Heures, Tome III p. 522
6 : CFC, Liturgie des Heures, Tome III p. 356
7 : Thesaurus Liturgiæ Monasticæ, 9
8 : CFC, Liturgie des Heures, Tome II p. 3
9 : Patrice de la Tour du Pin, Liturgie des Heures, Tome II p. 794
10 : Liturgie des Heures, Tome III p. 626
11 : CFC, Liturgie des Heures, Tome III p. 484
12 : Liturgie des Heures, Tome II p. 385
13 : Constitutio de Sacra Liturgia n° 113
14 : Dans vos assemblées (1re édition), Tome I p. 206
15 : Texte de Didier Rimaud, musique de Joseph Gelineau (K 79-1) enregistré sur le disque « Quel est cet Homme », SM 30 289. Ce disque fut une très bonne illustration des différentes possibilités de mise en œuvre musicale d’hymnes de genre assez varié.
16 : Église qui chante N° 68 (mars-avril 1966), p. 28
 
Dernière mise à jour : ( 02-11-2010 ) 

Hymne en l’honneur de l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie

7 décembre, 2010

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/08.php#hymne

8 DÉCEMBRE  IMMACULÉE CONCEPTION DE MARIE

Hymne en l’honneur de l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie

Nous vous louons, ô Marie, et nous proclamons avec joie votre Conception immaculée.
La terre et les cieux admirent votre pureté divine, ô Vierge, Mère du Sauveur !
Dans tous les lieux du monde, les âmes coupables ont recours à vous, ô Marie, refuge des pécheurs!
Les Chrétiens de toutes les nations, les cœurs les plus purs s’unissent pour célébrer votre Conception sans tache.

Ô Immaculée, toujours immaculée !
Ô Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu !

Vous êtes aimable comme une aurore naissante ; votre clémence est pour les mortels comme un soleil bienfaisant.
Toute la cour céleste célèbre votre gloire, ô Fille bien-aimée de Dieu le Père !
À votre nom l’enfer tremble, ô Mère admirable de Dieu le Fils !
Vous abrégez la peine des âmes qui souffrent dans le Purgatoire, ô épouse du Saint Esprit !
Tous les enfants de la sainte Église se plaisent à répéter : Salut à vous, Reine des Cieux, Mère de miséricorde !
Bienheureuse est votre mère sainte Anne ; saint Joseph, fidèle gardien de votre virginité, est digne de tout respect.
C’est par vos mains toutes célestes que Dieu répand l’abondance de ses grâces et de ses faveurs.
C’est en vous, Vierge très pure, que le Fils de Dieu est descendu pour racheter tous les hommes.
L’archange vous a saluée pleine de grâces, et le Très-Haut a mis en vous toutes ses complaisances.
C’est près du trône de Dieu même que vous êtes assise, ô Reine du Ciel, et les Séraphins admirent la gloire qui vous environne.
Vous êtes notre Avocate, et vous demandez miséricorde pour les pécheurs.
Daignez donc, ô Marie, nous vous en supplions, daignez nous secourir, nous qui célébrons avec joie et amour votre immaculée Conception.
Obtenez-nous de partager un jour, dans le Ciel, la félicité des Anges et des Saints.
Protégez votre famille chérie, protégez vos enfants.
Comblez-les de vos faveurs, enrichissez-les de vos vertus.
Nous nous réunissons en cette solennité pour vous bénir ; et les siècles futurs rediront vos louanges.
Nous exaltons le nom de Marie, aimable par-dessus tous les noms ; ce nom est la gloire de la terre et des cieux.
Daignez, en mémoire de votre Conception sans tache, nous obtenir une inviolable pureté.
Montrez-vous toujours notre Mère, en vertu des paroles sacrées de votre divin Fils sur la croix.
Qu’à votre prière, Jésus montre à son Père les plaies qu’il a reçues pour nous.
Qu’il montre surtout son cœur percé par la lance en faveur des pauvres pécheurs.
Ô Marie pleine de clémence ! ô Marie notre Mère ! ne nous abandonnez jamais.
Que tous les esprits, tous les cœurs et toutes les bouches s’unissent pour célébrer le privilège de votre immaculée Conception, ô Marie !

Ainsi soit-il.

Vous êtes toute belle, ô Marie !
- Et la tache originelle ne fut jamais en vous.

Prions. Ô Dieu, qui, par l’immaculée Conception de la Vierge Marie, avez préparé à votre Fils une demeure digne de lui, accordez à tous ceux qui célèbreront cette fête sacrée, la prospérité et la paix en cette vie, et donnez-leur, après leur mort, la félicité et la gloire du Paradis : par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous, en l’unité du saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
——————————————————————————–
Litanies de l’Immaculée Conception

Seigneur, ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous
O Christ, ayez pitié de nous, O Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, écoutez nous, Jésus-Christ, écoutez nous
Jésus-Christ, exaucez nous, Jésus-Christ, exaucez nous
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Vierge, immaculée entre toutes les vierges,
 priez pour nous
Vierge immaculée avant, pendant et après votre conception, priez pour nous
Fille immaculée de Dieu le Père, priez pour nous
Mère immaculée de Dieu le Fils, priez pour nous
Epouse immaculée du Saint Esprit, priez pour nous
Temple immaculé de la très-sainte Trinité, priez pour nous
Image immaculée de la sagesse de Dieu, priez pour nous
Aurore immaculée du Soleil du justice, priez pour nous
Arche vivante et immaculée où reposa Jésus-Christ, priez pour nous
Rejeton immaculé de la race de David, priez pour nous
Voie immaculée qui conduisez à Jésus, priez pour nous
Vierge immaculée, qui avez triomphé du péché originel, priez pour nous
Vierge immaculée, qui avez brisé la tête du serpent, priez pour nous
Reine immaculée du ciel et de la terre, priez pour nous
Porte immaculée de la Jérusalem céleste, priez pour nous
Dispensatrice immaculée des grâces de Dieu, priez pour nous
Epouse immaculée de saint Joseph, priez pour nous
Etoile immaculée de la mer, priez pour nous
Tour immaculée, rempart de l’Eglise militante, priez pour nous
Rose immaculée entre les épines, priez pour nous
Olivier immaculé du champ mystique, priez pour nous
Modèle immaculé de toutes les perfections, priez pour nous
Cause immaculée de notre bonheur, priez pour nous
Colonne immaculée de notre foi, priez pour nous
Fontaine immaculée de l’amour divin, priez pour nous
Signe immaculé, signe certain de salut, priez pour nous
Règle immaculée de la parfaite obéissance, priez pour nous
Maison immaculée de pudeur et de chasteté, priez pour nous
Ancre immaculée de notre salut, priez pour nous
Lumière immaculée des Anges, priez pour nous
Couronne immaculée des Patriarches, priez pour nous
Gloire immaculée des Prophètes, priez pour nous
Maîtresse immaculée des Apôtres, priez pour nous
Force immaculée des Martyrs, priez pour nous
Soutien immaculé des Confesseurs, priez pour nous
Pureté immaculée des Vierges, priez pour nous
Joie immaculée de ceux qui espèrent en vous, priez pour nous
Avocate immaculée des pécheurs, priez pour nous
Guerrière immaculée, terreur des hérétiques, priez pour nous
Mère et tutrice immaculée de notre famille, priez pour nous 

 Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous, Seigneur.

Priez pour nous, Vierge toujours sainte et immaculée,
- Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

Prions. O Dieu, qui, par l’Immaculée Conception de la sainte Vierge, avez préparé à votre Fils un sanctuaire digne de lui, ayant préservé cette auguste Vierge de toute souillure en vue de la mort de ce cher Fils ; daignez nous accorder, par son intercession, de parvenir à votre gloire avec un cœur pur. Par le même Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu qui vit et règne avec vous, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. – Amen.

Fête de Saint Michel : le 29 septembre – Hymne de la Liturgie et Litanies

28 septembre, 2010

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/hierar04.html#hymne

Fête de Saint Michel : le 29 septembre

Hymne de la Liturgie

Victoire de Lumière,
terreur des ténèbres sur la terre,
Michel
au moindre appel
ton cri traverse les sept cieux :
 » Qui est comme Dieu ? « 

Où la force ne peut suffire,
où le danger touche au pire,
tu fais lever en profondeur
la Puissance du Seigneur !

Feu vertical, ton glaive tranche !
C’est au plus sec de la branche
comme à la racine du coeur
la Présence du Seigneur !

Ange de Justice, rappelle
que la mort n’est pas mortelle
si l’homme attend, de son Sauveur
la Sentence du Seigneur !

Les Belles Prières à Saint Michel, 1998
Editions Bénédictines – Rue E. Guinnepain – 36170 Saint-Laurent-du-Sault – France

————————————————————————
Litanies de saint Michel (*)

Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, Reine des Anges, priez pour nous.
Saint Michel Archange, priez pour nous.
Saint Michel, princes très glorieux, priez pour nous.
Saint Michel, fort dans le combat, priez pour nous.
Saint Michel, vainqueur de Satan, priez pour nous.
Saint Michel, terreur des démons, priez pour nous.
Saint Michel, prince de la milice céleste, priez pour nous.
Saint Michel, héraut de la gloire divine, priez pour nous.
Saint Michel, joie des Anges, priez pour nous.
Saint Michel, honoré des Elus, priez pour nous.
Saint Michel, qui présentez au Très-Haut nos prières, priez pour nous.
Saint Michel, défenseur des âmes justes, priez pour nous.
Saint Michel, messager de Dieu, priez pour nous.
Saint Michel, dont la prière conduit aux cieux, priez pour nous.
Saint Michel, soutien du peuple de Dieu, priez pour nous.
Saint Michel, gardien et patron de l’Eglise, priez pour nous.
Saint Michel, bienfaiteur des peuples qui vous honorent, priez pour nous.
Saint Michel, porte-étendard du salut, priez pour nous.
Saint Michel, notre défenseur dans le combat, priez pour nous.
Saint Michel, ange de la paix, priez pour nous.
Saint Michel, introducteur des âmes dans la lumière sainte, priez pour nous.
Saint Michel, prévôt du Paradis, priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.
V./ Priez pour nous, saint Michel Archange.
R./ Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

Oraison

Dieu tout puissant et éternel, qui avez établi saint Michel gardien de l’Eglise et prévôt du paradis, accordez par son intercession, à l’Eglise la prospérité et la paix, à nous la grâce en cette vie et la gloire dans l’éternité. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur.
Ainsi soit-il.

Théophile-Marie, évêque de Coutances et Avranches.
Imprimatur : Coutances, le 9 mars 1929.

(*) : Autorisées pour la récitation privée seulement.

Extrait du Mémoire pour obtenir le renouvellement de la Consécration de la France à Saint-Michel, Marquis de la Franquerie, 1947.

Romanos le Mélode: Premier hymne de l’Épiphanie

2 juin, 2010

du site: 

http://www.spiritualite2000.com/page-2278.php

Premier hymne de l’Épiphanie

Romanos le Mélode

Romanos naquit en Syrie, à Émèse (aujourd’hui Homs), dans une famille d’origine judaïque. Il était diacre quand il vint se fixer à Constantinople, sous le règne d’Anastase 1er (418-518. Selon la tradition, c’est à Constantinople, dans l’église de la Théotokos, que la Vierge Marie lui serait apparue en songe et lui ordonna d’avaler un livre. L’Église orthodoxe grecque a admis au rang de ses saints celui qu’elle considère comme son plus grand hymnographe.

PROOÏMION I

Tu es apparu au monde aujourd’hui, et ta lumière, Seigneur, s’est manifestée sur nous qui, te connaissant, te chantons : «Tu es venu, tu es apparu, lumière inaccessible. »

PROOÏMION II

En te voyant dans les flots du Jourdain quand tu voulus y être baptisé, le grand Précurseur s’écriait avec allégresse, ô Christ : « Tu es venu, tu es apparu, lumière inaccessible. »

1. Dans la Galilée des nations, dans le pays de Zabulon, dans la terre de Nephtali, comme dit le prophète, une grande lumière a brillé : le Christ. Ceux qui étaient dans la nuit ont vu une radieuse clarté qui jaillissait de Bethléem ; ou plutôt le Seigneur né de Marie, le soleil de justice, fait apparaître ses rayons sur le monde entier. Nous donc, les fils d’Adam, qui sommes nus, venons tous le revêtir pour nous réchauffer. Car c’est pour couvrir ceux qui sont nus, illuminer ceux qui sont, dans les ténèbres que tu es venu, que tu es apparu, lumière inaccessible.

2. Dieu n’a pas méprisé celui qui fut dépouillé par ruse dans le paradis et perdit la robe que Dieu lui avait tissée : une fois encore il est venu à lui, de sa voix sainte appelant l’indocile. « Où es-tu, Adam ? Désormais ne te cache plus de moi ; je veux te voir, si nu, si pauvre que tu sois. N’aie pas honte, car je me suis fait semblable à toi. Malgré ton désir, tu n’as pu te faire dieu, mais moi à présent, par ma volonté, je me suis fait chair. Approche-toi donc et reconnais-moi, pour dire :  » Tu es venu, tu es apparu, lumière inaccessible. »

3. Vaincu par mes entrailles, en miséricordieux que je suis, je suis venu vers ma créature, tendant les mains pour t’embrasser. N’aie donc pas honte devant moi : c’est pour toi qui es nu, que je me mets nu et reçois le baptême ; déjà le Jourdain s’ouvre à moi, et Jean prépare mes voies dans les eaux et dans les âmes ». Ayant ainsi parlé à l’homme, non en paroles, mais en actes, le Sauveur vint, comme il l’avait dit, et ses pas le menaient au fleuve, mais du Précurseur il s’approchait sous la forme de la lumière inaccessible.

4. Jean, en voyant le fleuve dans le désert, la rosée dans la fournaise, la pluie sur la Vierge, le Christ dans le Jourdain, fut ému de crainte, de même que son père avait tremblé devant Gabriel. En cette heure furent de plus grandes choses qu’il n’en fut jamais, — en cette heure où le maître des anges venait vers un serviteur pour être baptisé ; aussi le Baptiseur, reconnaissant le Créateur et se mesurant lui-même, dit-il en tremblant : « Arrête, Rédempteur ! Que cela te suffise, n’allons pas plus loin. Je sais qui tu es : la lumière inaccessible.

5. Ce que tu m’ordonnes, Sauveur, si je l’accomplis, j’exalterai ma corne ; et cependant je n’usurperai pas ce qui dépasse mon pouvoir. Je sais qui tu es, et je n’ignore pas ce que tu étais, car je te connais depuis le sein maternel. Comment ne reconnaîtrais-je pas maintenant ta manifestation, à toi que, caché moi-même, j’ai contemplé caché, et j’en ai tressailli d’allégresse ? Arrête donc, Sauveur, et ne m’accable pas : il me suffit d’avoir été jugé digne de te voir, c’est assez beau pour moi que tu m’aies dit ton précurseur : car toi, tu es la lumière inaccessible.

6. Je voudrais-te céder le rôle de baptiseur, car c’est à toi qu’il convient. Moi, j’ai besoin d’être baptisé par toi, mais c’est toi qui viens à moi, et me préviens en me demandant ce que je veux te demander. Que désires-tu de l’homme, ami des hommes ? Pourquoi inclines-tu la tête sous ma main? Car elle n’a pas l’habitude de tenir du feu, elle est pauvre et ne saurait prêter au riche, elle est faible et ne saurait lutter contre le fort. Les pécheurs, voilà ceux qu’elle sert, selon leurs besoins : quant à toi, tu es la lumière inaccessible.

7. Pourquoi es-tu venu vers ces eaux ? Que veux-tu laver, quelle iniquité, toi qui fus conçu et enfanté sans péché ? Tu viens à moi, mais le ciel et la terre guettent pour voir si je serai téméraire. Tu me dis :  » Baptise-moi « , mais de là-haut les anges observent Pour me dire, le moment venu :  » Connais-toi toi-même ! Jusqu’où ira ton audace ?  » Comme disait Moïse, choisis-en un autre pour cela, Seigneur, que tu exiges de moi. Cela me dépasse et j’ai peur. Je t’en prie ! Comment donc baptiserai-je la lumière inaccessible ? »

8. Celui qui prévoit tout, voyant l’effroi du Précurseur, lui répondit : « Tu fais bien, Jean, tu fais bien de me craindre ; mais laisse à présent, car c’est ainsi qu’il convient d’accomplir ce que j’ai décrété d’avance. Laisse à présent, et secoue maintenant cette peur. Tu me dois ton ministère, et il te faut maintenant l’accomplir. Jadis j’ai envoyé Gabriel, et il a bien rempli sa mission à l’occasion de ta naissance. Laisse donc aller, toi aussi, ta main comme un ange pour baptiser la lumière inaccessible.

9. Tu es maintenant frappé de crainte, Baptiseur, et tu trembles devant ta grandeur de cette action : elle est grande en effet. Mais ta parente en a vu une plus grande encore. Regarde Marie et considère comment elle m’a porté. Bien sûr, tu vas me dire :  » Alors tu l’avais voulu. » Eh bien je le veux de même aujourd’hui ! N’hésite pas, baptise-moi, prête-moi seulement ta droite. Ton esprit, je l’habite et je te possède tout entier : pourquoi donc ne me tends-tu pas ta main ? Je suis en toi et hors de toi : pour quelle raison me fuis-tu ? Arrête et prends la lumière inaccessible.

10. Je n’exige pas, Baptiseur, que tu passes les bornes. Je ne te dis pas :  » Dis-moi ce que tu dis aux coupables, ce que tu recommandes aux pécheurs. » Baptise-moi simplement, dans le silence et dans l’attente de ce qui suivra le baptême. Car tu accéderas par lui à une dignité que n’ont pas eue les anges : je te ferai plus grand que tous les prophètes. Aucun d’eux ne m’a vu clairement, mais seulement en figures, en ombres et en songes. Mais aujourd’hui tu vois, tu touches, car elle se tient devant toi selon son vouloir, la lumière inaccessible.

11. Laisse là ce que tu dis, et fais ce que tu entends. Ne porte aucun témoignage sur moi, car j’ai toujours dans le ciel un témoin véridique ; ton témoignage, le peuple qui se tient ici ne le reçoit manifestement pas. Laisse donc le ciel leur enseigner qui je suis né et de qui je suis né, quelle grâce je dois accorder à mes bien-aimés. J’ouvrirai les cieux, je ferai descendre l’Esprit, je le leur donnerai en gage. Viens donc maintenant, approche, pour apprendre d’où rayonne la lumière inaccessible. »

12. A ces paroles mystérieuses et redoutables, le fils de la stérile dit au fils de la Vierge : « Si je parle encore, ne te fâche pas contre moi, Rédempteur, car la nécessité me dispose maintenant à prendre de grandes libertés. Quel besoin, Sauveur, pour qu’ils te connaissent, d’attirer le danger sur ma pauvre main en la mettant dans un four ? Autrefois Ozas étendit la main pour retenir l’arche, et il fut brisé. Et aujourd’hui, si je touche la tête de mon Dieu, comment ne serais-je pas brûlé par la lumière inaccessible ?

13. — O baptiseur, ô disputeur, prépare-toi vite, non pour contredire, mais pour me servir. Car voici que tu vas voir ce que j’accomplis. Je trace ainsi devant toi la figure charmante et splendide de mon Église, accordant à ta droite la même puissance que je donnerai ensuite aux mains de mes disciples et de mes prêtres. Je vais te montrer clairement le Saint-Esprit, et te faire entendre la voix du Père me désignant comme son Fils véritable et clamant : Celui-ci est la lumière inaccessible.»

14. A ce discours redoutable, l’enfant de Zacharie dit au Créateur : « Je ne conteste plus, j’accomplis ton ordre.» Il dit, et alors, s’approchant du Sauveur avec l’humilité d’un esclave, il fixa sur lui son regard, considérant pieusement les membres nus de celui qui ordonne aux nuages d’envelopper le ciel comme un manteau, et regardant encore au milieu des flots celui qui parut au milieu des trois enfants, rosée dans la fournaise et dans le Jourdain feu brillant, jaillissant, lumière inaccessible.

15. Cependant, en voyant ces prodiges, l’enfant de Zacharie, jouant le rôle d’un prêtre, se tient près des flots et impose les mains au Christ, criant aux assistants : « Vous voyez dans le Jourdain la pluie volontaire, le torrent des délices, comme dit l’Écriture, dans le cours des eaux, dans le fleuve la grande mer. Que personne donc ne pense que je suis bien hardi ; je n’agis pas en téméraire, mais en serviteur. Il est le Seigneur et il m’a dit :  » Fais cela. » C’est pourquoi je baptise la lumière inaccessible.

16. J’étais débile comme un mortel, mais lui, comme Dieu de l’univers, m’a donné l’énergie en me disant :  » Impose-moi ta main, et moi je la fortifierai.  » Comment donc pourrais-je, s’il n’y avait pas ce qu’il m’a dit et qui s’est réalisé, comment aurais-je la force de baptiser l’abîme, moi qui suis fait de boue, si je n’avais pas d’abord reçu et pris de là-haut la puissance ? Car je sens, maintenant qu’il est auprès de moi, que je suis plus que ce que j’étais… Non, je suis tout autre : me voici transformé, glorifié d’avoir vu, touché la lumière inaccessible.

17. Je ne dis plus comme avant :  » Je ne délie pas le cordon de ses chaussures  » car voici que, des pieds, je m’avance jusqu’à la tête. Je ne foule plus la terre, mais le ciel lui-même, car mes actes sont célestes. Bien mieux, j’ai surpassé les cieux : ceux-ci portent, mais sans voir celui qu’ils portent ; moi, maintenant, je vois et je porte. Réjouis-toi, ciel, et toi, terre, exulte ; soyez sanctifiées, sources des eaux, car, en paraissant, elle a tout rempli de bénédiction, elle illumine tous les hommes, la lumière inaccessible. »

18. L’enfant de Zacharie, sur l’ordre divin, éleva donc très haut son esprit et, tendant la main, il l’imposa au roi, le baigna dans les flots, et puis ramena à terre le Seigneur de la terre et du firmament que, du haut du ciel, désigna par la voix, comme par le doigt, celui qui clamait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé. » A ce Père, à son Fils baptisé, et à son Esprit je crie : «Brise, Rédempteur, ceux qui oppriment mon âme, mets fin à mes peines, lumière inaccessible. »Romanos le Mélode, Hymnes, tome II, Nouveau Testament, introduction, texte critique, traduction et notes par J. Grosdidier de Matons, Collection Sources Chrétiennes No 110, Éditions du Cerf, Paris 1965.

SAINT NECTAIRE D’EGINE: HYMNE A L’AMOUR DIVIN

4 mai, 2010

du site:

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/spiritualite/hymneStNectaire.htm

SAINT NECTAIRE D’EGINE: HYMNE A L’AMOUR DIVIN

L’Eros (nous employons le mot éros dans le sens des Pères. C’est l’amour opérant, dynamique, qui propulse l’âme sortie d’elle-même, vers Dieu) divin, c’est l’amour parfait pour Dieu, manifesté comme désir insatiable du divin. L’éros divin naît dans le cœur purifié où habite la grâce divine.

L’éros pour Dieu est un don divin. Il est offert à l’âme innocente par la grâce divine qui la visite et se révèle à elle.

L’éros divin ne se lève chez personne sans une révélation divine. L’âme, qui n’a pas reçu de révélation, n’est pas sous l’influence de la grâce et demeure insensible à l’amour divin.

Les amants du divin ont été poussés vers l’amour divin par la grâce de Dieu, révélée à l’âme et qui agit dans le cœur purifié. C’est elle qui les a attirés vers Dieu.

Celui qui s’est épris de Dieu a d’abord été aimé de Dieu. Ce n’est qu’ensuite qu’il a aimé le divin.

L’amant du divin est devenu avant fils de l’amour, ensuite il a aimé le Père Céleste.

Le cœur de celui qui aime le Seigneur ne sommeille jamais ; il veille à cause de l’intensité de son amour.

Si l’homme dort par nécessité de sa nature, le cœur, lui, veille pour la louange de Dieu.

L’âme blessée par l’éros divin ne cherche plus rien en dehors du Bien Suprême; elle se détourne de tout, éprouve pour tout de l’indifférence.

L’âme, éprise de Dieu, se délecte des paroles de Dieu et passe son temps dans Ses tabernacles.

Elle élève la voix pour raconter les merveilles de Dieu et quand elle conserve, elle parle de Sa gloire et de Sa majesté.

Elle chante Dieu et Le loue sans cesse.

Elle Le sert avec zèle.

L’éros divin s’empare de toute cette âme, la change et se l’approprie.

L’âme, amoureuse de Dieu, a connu le divin et cette connaissance a enflammé son divin éros.

L’âme, amoureuse de Dieu, est bienheureuse, car elle a rencontré le Juge divin qui a comblé ses désirs.

Tout désir, toute affection, tout élan étranger à l’amour divin, elle le rejette loin d’elle, comme méprisable et indigne d’elle.

O combien l’amour du divin, porté par l’amour de Dieu, élève dans les airs l’âme amoureuse de Dieu ! Cet amour, telle une nuée légère, s’empare de l’âme et la transporte vers la source éternelle de l’amour, vers l’amour intarissable et la remplit de la lumière éternelle.

L’âme, blessée par l’éros divin, se réjouit en tout temps. Elle est dans l’allégresse, elle tressaille de joie, elle danse, car elle se trouve reposer dans l’amour du Seigneur comme sur une eau tranquille.

Rien de ce qui afflige en ce monde ne peut venir troubler sa quiétude et sa paix, rien de triste ne peut ôter sa joie et son allégresse.

L’amour enlève dans les airs l’âme amante du divin. Etonnée, elle se voit séparée de ses sens corporels, de son corps lui-même. En se livrant totalement à Dieu, elle s’oublie elle-même.

L’éros divin procure la familiarité avec Dieu ; la familiarité procure l’audace, l’audace le goût et le goût la faim.

L’âme, touchée par l’éros divin, ne peut plus penser à autre chose, ni rien désirer.

Elle soupire sans cesse et dit : « Seigneur, quand irai-je à Toi et quand verrai-je ta face ? Mon âme désire aller à Toi, ô Dieu, comme la biche soupire après les courants d’eau. »

Tel est l’éros divin qui fait de l’âme une captive.

O amour, véritable et constant !
O amour, ressemblance de l’image divine !
O amour, douce jouissance de mon âme !
O amour, divine plénitude de mon cœur !
O amour, méditation incessante de mon esprit!

Tu possèdes toujours mon âme, tu l’entoures de prévenances et de chaleur.

Tu la vivifies et tu l’élèves jusqu’à la divine affection.

Tu remplis mon cœur et le fais brûler d’amour divin, tu ranimes mon désir du Juge Suprême.

Par ta puissance vivifiante tu fortifies la force de mon âme ; tu la rends capable d’offrir à l’amour divin le culte qui lui revient.

Tu t’empares de mon esprit et le délivres de ses liens terrestres.
Tu le libères pour qu’il monte sans obstacle jusqu’à l’amour divin dans les cieux.
Tu es le trésor le plus précieux des fidèles, le don le plus. honorable des charismes divins.
Tu es l’éclat déiforme de mon âme et de mon cœur.
Tu es celui qui fait des fidèles des fils de Dieu.
Tu es la parure des croyants et tu honores tes amis.
Tu es le seul bien permanent, car tu es éternel.
Tu es le vêtement de beauté des amis de Dieu, qui se présentent ainsi vêtus devant l’amour divin.
Tu es les agréables délices, car tu es le fruit du Saint-Esprit.
Tu introduis les fidèles sanctifiés dans le royaume des cieux
Tu es le parfum suave des croyants.

Par toi, les fidèles communient au paradis des délices.
Par toi, la lumière du soleil spirituel se lève dans l’âme.
Par toi, s’ouvrent les yeux spirituels des croyants.
Par toi, les croyants participent à la gloire divine et à la vie éternelle.
Par toi, naît en nous le désir des cieux.

C’est toi qui rétablis le royaume de Dieu sur la terre.
C’est toi qui répands la paix sur les hommes.
C’est toi qui fais que la terre ressemble aux cieux.
C’est toi qui unis les hommes aux anges.
C’est toi qui fais monter nos chants harmonieux vers Dieu.
C’est toi qui, en tout, es vainqueur.
C’est toi qui es au-dessus de toute chose.
C’est toi qui en vérité gouvernes l’univers.
C’est toi qui diriges avec sagesse le monde.
C’est toi qui portes et conserves le tout.

TOI, tu ne chutes jamais !

O amour, plénitude de mon cœur !
O amour, image très douce de Jésus le très doux.
O amour, emblème sacré des disciples du Seigneur.
O amour, symbole de Jésus le doux.
Blesse mon cœur par ton désir,
Remplis-le de biens et de bonté, et d’allégresse.
Fais de lui l’habitacle du très Saint Esprit.
Brûle-le tout entier par la flamme divine, afin que ses passions misérables consumées, il soit sanctifié et entraîné à ta louange incessante.

Remplis mon cœur de la douceur de ton amour, afin que je n’aime que Jésus le très doux, le Christ mon Seigneur et que je Lui chante l’hymne sans fin, de toute mon âme, de tout mon cœur, de toute ma force, de tout mon esprit. Amen !

Le chant de l’Exsultet

16 avril, 2010

du site:

http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/vivre-la-liturgie/temps-liturgique/la-semaine-sainte/paques

Pâques

«Ô nuit bienheureuse !»…
«Le Christ est ressuscité !
Le Christ est ressuscité !
Le Christ est ressuscité !» 

Vigiles pascales


Avec le chant de l’Exsultet, dans la pleine lumière du feu nouveau, s’ouvre la plus sainte des nuits, la nuit au centre du temps et de toutes choses : Pâques. Là, tout aboutit et tout commence : la semaine sainte et l’octave, le Carême et les cinquante jours qui mènent à la fête de Pentecôte. Là, en cette heure, en cette nuit, celle du grand passage du Christ de la mort à la vie, tout reçoit son sens ultime. La joie nous est donnée — en plénitude — pour que nous puissions la recevoir et la célébrer : Pâques ! Et monte à nos lèvres, enfin, le chant béni : Alleluia !

L’essence de la veillée pascale, est, par excellence, d’être un office nocturne, la «mère de toutes les saintes veillées» (S. Augustin). C’est la célébration du passage — et c’est ce que signifie le mot Pessah, Pâque en hébreu — de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière. C’est pourquoi cette double symbolique y est si présente. Sans la lumen Christi, qui brille au sommet du cierge pascal pendant les cinquante jours du temps pascal, nous sommes des habitants de la ténèbre. Avec le Christ qui a traversé l’ombre de la mort, nous marchons vers le jour sans déclin, ce que figure la procession d’entrée dans l’église au début de la liturgie. C’est dans la nuit qu’il s’est levé du tombeau et c’est notre nuit qu’il vient illuminer de la joie de sa résurrection. Voilà pourquoi nous le célébrons «au milieu de la nuit» car «un cri se fait entendre : ‘Voici l’époux qui vient, venez à sa rencontre !’» (Mt 25,6).

La vigile pascale est aussi mémoire de l’histoire du salut. La résurrection que nous célébrons n’est pas un événement isolé, mais l’accomplissement du dessein éternel et bienveillant de Dieu : accueillir l’homme dans le partage de la plénitude de la gloire divine. La liturgie se poursuit donc par une longue succession de textes bibliques qui, de la Genèse (1,1-2,2 et 22,1-13.15-18) à la lettre aux Romains (6,3-11), sans omettre le passage de la mer Rouge au livre de l’Exode (14,15-15,1), Isaïe prophétisant la délivrance définitive du peuple de Dieu (54,5-14 et 55,1-11), Baruch (3,9-15.32-4,4), et Ézéchiel (36,16-28), retracent, à la manière du poème judaïque des Quatre nuits, l’histoire des hommes que Dieu vient sauver. Une histoire qui est la nôtre et qui, déjà, nous fait exulter de joie : «Ô nuit qui nous rend la grâce et nous ouvre à la communion des saints, nuit où le Christ brisant les liens de la mort, s’est relevé victorieux des enfers. (…) Ô nuit bienheureuse où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu» (Exsultet de la nuit de Pâques).

Cette union, célébrée et accomplie dans l’eucharistie, sommet de la nuit pascale, est aussi placée sous le signe de la naissance. Illuminés par la résurrection du Christ, intégrés déjà à son corps qui est l’Église, les catéchumènes peuvent s’avancer vers le bain de la régénérescence. Dans l’eau bénie par le célébrant et où le cierge pascal a été le premier plongé, ils renaissent à leur nouvelle identité d’enfant de Dieu. Renés par la grâce du baptême, ils reçoivent un vêtement blanc et un cierge allumé à la flamme pascale. L’assemblée entière s’associe à leur démarche en proclamant sa foi à leur suite et en recevant, par aspersion, l’eau du baptême. «Baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés» (Rm 6,3). Mystère du Christ mort et ressuscité, mystère de l’Église-mère qui donne vie à de nouveaux enfants par la puissance vivifiante de la résurrection du Christ. Tous peuvent alors communier d’une seule âme à sa présence offerte sous la forme du pain et du vin, corps et sang vivants du Christ ressuscité.

Jour de Pâques
La nuit s’achève. Une nuit sans nuit, une nuit sans ténèbres, Une nuit qui illumine comme le jour (Ps 138,12). Car le Christ, notre flambeau, s’est levé des ténèbres du tombeau. Et la flamme du cierge pascal, qui a brûlé toute la nuit, est le signe visible de cette lumière de la Résurrection en ce matin de Pâques. Réjouissons-nous car ce jour est «le jour que fit le Seigneur, jour d’allégresse et de joie» (Ps 117,24). C’est le jour de Pâques, jour de la Résurrection, «la fête des fêtes, la solennité des solennités».

Au petit matin, nos cœurs sont donc prêts pour chanter et louer le Seigneur. Et tout d’abord avec les saintes femmes, porteuses de parfums, qui accourent au tombeau embaumer le corps du Bien-aimé. À peine le message de l’Ange est-il proclamé — «Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité» (Lc 24,5-6) — que les alleluia jaillissent comme en écho. Plus besoin de la myrrhe réservée aux défunts, mais que l’encens brûle en signe de notre action de grâces ; plus de larmes mais des chants de joie ; plus de deuil mais l’or des ornements liturgiques et la lumière qui remplit le chœur. Oui, Christ est ressuscité ! «Jour de la Résurrection, peuples, rayonnons de joie : c’est la Pâque, la Pâque du Seigneur ! De la mort à la vie, de la terre jusqu’au ciel, le Christ notre Dieu nous conduit : chantons la victoire du Seigneur» (tropaire byzantin).

La joie est bien le maître-mot de cet Office de la Résurrection, chanté au matin. La joie de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Des anges aux myrrophores, de Marie Madeleine aux apôtres, du jardinier à la pécheresse pardonnée, la Bonne Nouvelle se répand comme un feu qui embrase toute la terre. Toute la création se laisse entraîner dans cette louange, comme le chantent les psaumes de ce jour : le ciel et la terre, l’oiseau qui vole et les monstres marins, les vieillards et les enfants, tous «louent le nom de Dieu» (Ps 148). Oui, «par tout ce qui vit et respire, louange au Seigneur» (Ps 150,6), car par sa Résurrection, le Christ recrée tout. «Si quelqu’un est dans le Christ, il est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là» (2 Co 5,17).

La louange pour ce jour nouveau que nous sommes, avec et par le Christ glorifié, ne peut que s’élever en action de grâces, c’est-à-dire en eucharistie. En ce dimanche de Pâques, la messe solennelle nous ramène aux sources de notre foi. Chaque geste, chaque signe, chaque parole retrouve son sens plénier. Alors que dans la nuit pascale a été célébré, par la liturgie baptismale, le passage de la mort à la vie, la liturgie du jour commence par le rappel et le renouvellement de la grâce de notre baptême. «Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ» (Ga 3,27). Tandis que l’eau bénie durant la nuit ruisselle sur les visages comme mémorial de notre baptême, la lumière du Christ ressuscité, symbolisé par le cierge pascal, se répand dans toute l’assemblée. «Vous avez été autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur» (Ep 5,8). Quoi de plus manifeste, dans le regard rempli de joie des néophytes qui, revêtus de leur robe baptismale, peuvent désormais communier à la Pâque du Christ, que cette vie nouvelle dont la source a été ouverte pour nous par la résurrection du Christ ?

Si la liturgie de la Parole de ce jour met en lumière les fondements de notre foi, en nous rappelant que nous sommes morts et ressuscités avec le Christ, elle ne fait que préparer le «paschale mysterium». «Car voici que s’avance le roi de gloire…, approchons avec foi afin de participer à la vie éternelle» (Grande Entrée). La tradition chrétienne a toujours fait le lien entre l’eucharistie et la Pâque du Seigneur, qui est mystère à la fois de mort, de résurrection et de présence au monde. Ignace d’Antioche, au IIe siècle, reconnaît dans ce sacrement «la chair de notre sauveur Jésus Christ, chair qui a souffert pour nos péchés et que, dans sa bonté, le Père a ressuscité». Qu’il est grand le mystère de la foi ! Le Christ ressuscité est là, présent au milieu de nous, en nous.

Un tel mystère ne peut se célébrer en un seul jour, aussi l’Église prolonge-t-elle durant toute une octave la fête de Pâques. Un jour qui dure une semaine ! Un avant-goût de l’éternité ! «Oh ! que nous serons heureux de chanter l’alleluia dans le ciel !», nous dit saint Augustin. Mais nos chants, au rythme des alleluia, anticipent cette liturgie céleste. Aujourd’hui le Royaume de Dieu est advenu au milieu de nous. Voici le jour qu’a fait le Seigneur, jour d’allégresse et jour de joie, alleluia !

Saint Grégoire de Nazianze : Venir à la lumière

14 avril, 2010

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100414

Commentaire du jour
Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque et docteur de l’Église
Hymne 32 ; PG 37, 511-512

Venir à la lumière

Nous te bénissons, Père des lumières,
Christ, Verbe de Dieu, splendeur du Père,
Lumière de lumière, et source de lumière,
Esprit de feu, souffle du Fils comme du Père.

Trinité Sainte, lumière indivisée,
Tu dissipas les ténèbres pour créer
Un monde lumineux, d’ordre et de beauté,
Qui porterait ta ressemblance.

De raison et sagesse tu éclairas l’homme,
L’illuminas du sceau de ton Image,
Pour que dans ta lumière, il voie la lumière (Ps 36,10),
Et tout entier devienne lumière.

Tu fis briller au ciel d’innombrables lumières,
Ordonnas au jour et à la nuit
De s’entendre à se partager le temps
Tour à tour, paisiblement.

La nuit met fin au travail du corps fatigué,
Le jour appelle aux oeuvres que tu aimes,
Nous apprend à fuir les ténèbres, à nous hâter
Vers ce jour qui n’aura plus de nuit.

Christ est ressuscité ! Alléluia ! – (Séquence de la Liturgie de Dimanche de Pâques)

4 avril, 2010

du site:

http://lasalette.cef.fr/article.php3?id_article=198

Christ est ressuscité ! Alléluia !

Celui qui est passé par la mort, est vivant et nous donne sa Vie en abandance. Réjouissons-nous !

A la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.

L’Agneau a racheté les brebis ;
Le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.

La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.

« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »

« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.

J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.

Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »

Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.

Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié ! Amen.

(Séquence de la Liturgie de Dimanche de Pâques)

1234567