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L’ANGE, LA LUMIÈRE ET LA GLOIRE – G. RAVASI

17 décembre, 2015

http://www.parrocchiacolombella.it/articoli-rassegna-stampa/1936-langelo-la-luce-e-la-gloria-g-ravasi

L’ANGE, LA LUMIÈRE ET LA GLOIRE – G. RAVASI

(traduction de Google de l’italien)

Bergers et moutons dans l’Écriture par le sacrifice d’Abel aux Évangiles de l’enfance

Gianfranco Ravasi

« Le troupeau avançait derrière un mâle adulte; à un moment donné un mouton enceinte est devenu agité, il a arrêté, pris du recul, vaincu par les douleurs du travail Le pasteur a passé son indifférents Il savait que l’accouchement serait rapide et que, puisque ceci est un.. animal grégaire, le mouton serait hâtif de revenir rapidement au groupe. naissance vient de donner, en fait, les moutons lécha le nouveau-né, puis a sauté et couru trascinandoselo derrière. Seulement alors le pasteur, il revint sur ??ses pas et a pris l’agneau tremblant et l’apporta près du feu pour se réchauffer « . Nous lisons cette scène étrange de la vie pastorale parmi les notes de Jacob Becker, un Juif d’Odessa a fui en Palestine au début du siècle dernier pour échapper à un tsaristes pogroms: venir à Hébron, la ville des patriarches bibliques, il avait fait du bénévolat comme assistant pasteur un Bédouin. De ces pages apparaissent des souvenirs difficiles et la représentation du monde des Bédouins arabes (pour «nomade») est désabusé, amer, marqué par la pauvreté, la soif, de la chaleur et mortelle de nuits froides. Pour ces hommes qui, souvent, l’espace de Jérusalem une dizaine de kilomètres, mais pour des siècles coutumes et traditions, la patrie, arrêt la vie, la maison sont tous dans le désert qui est une grande partie d’Israël, mais surtout la Jordanie et surtout Sinaï. Dans cette steppe rocheuse, qui au printemps pour quelques jours est enveloppée de vert, mais qui est également parsemé d’oasis presque miraculeux comme celui de Jéricho (5 km de diamètre), les pasteurs nomades qui se déplacent en respectant registres territoriaux seulement « orales » , transmis à travers les siècles. Migration, à commencer par la grande transhumance de printemps, jamais au hasard, mais suit des chemins fils mystérieux encore précise, sous un ciel qui laissent tersissimi chaleur de la pluie et de la lumière (la température de jour d’été peut fluctuer entre 40 ° et 50 ° à ‘ombre). Skies que seule l’eau de la chute de l’hiver, mais cette offre le berger montres lune cosmique et les étoiles. Le portrait le plus frappant du nomade et son troupeau est encore dans cette belle lyrique de prière qui est le Psaume 23: « Pastor verts pâturages, il rafraîchit son troupeau, les eaux reste en tête, rafraîchit, conduire sur le droit chemin Si. Les moutons ont été de passer par la sombre vallée, ne crains aucun mal, car avec lui est le pasteur. Sa tige et ses confort du personnel donnent la sécurité « . Mais si la Bible – comme nous le verrons – est friand de la vie pastorale dans un, conscient de ses racines dactylographiée nomade nostalgique dans les patriarches Abraham, Isaac et Jacob, mais aussi dans Moïse et David, il est tout aussi vrai que les bergers ont toujours été considérés avec mépris et de la terreur par sédentaire, un peu comme nous le sommes aujourd’hui considéré comme les gitans. Ainsi, dans les pasteurs de littérature mésopotamienne ils sont appelés «rien de ce qui vient de la steppe »; sumérien nous a laissé cet aspect du nomade: «Ils ont l’apparence des hommes, mais leur voix est celle du chien de prairie »; Scythes les appelaient «dragons des montagnes », tandis que d’autres cultures leur comparavano à des voleurs ou des sauterelles affamées insatiables. Les Egyptiens, qui ont été conquis et soumis vers 1700 avant l’ère chrétienne par les nomades Hyksos, la Bible rappelle le rejet de déjeuner avec les bergers: «Pour eux, cette est une abomination» (Genèse 43,32). En effet, la Bible elle-même dans une de ses premières pages raconte l’haine tragique d’un sédentaire, l’agriculteur Caïn, contre le berger bédouin Abel (Genèse 4). Trois sont les trésors du pasteur. Le premier est le rideau dans la langue akkadienne est appelé «la maison du désert » et en arabe « maison de cheveux ». Quand l’humanité a construit ce qui est peut-être la première ville de l’histoire entre 9000 et 7000 avant de la droite chrétienne dans l’oasis de Jéricho, il a modelé la maison sur la tente circulaire de bergers. En outre, quand Israël a prévu son premier temple, l’arche de l’alliance, le sanctuaire Exodus mobile, selon le schéma décrit la tente des bergers. En fait, la description de l’arche offert par Exodus correspond visuellement sa principale expression avec laquelle il est défini: la «tente de la rencontre» entre Dieu et son peuple. Le deuxième trésor est l’eau du puits (peut gagner jusqu’à 13.000 litres d’eau de source), qui étaient au centre de social, culturel, «diplomate», des tribus nomades, comme cela est souvent attestée par la Bible, qui, parmi les ‘ une autre, nous conservons une très vieille chanson des creuseurs de puits: «Monte, ainsi, le chantez bien que les princes ont creusé, que les nobles du peuple forés avec le sceptre, avec leurs bâtons» (Nombres, de 21,17 à 18 ). Il est, cependant, que peu combiné de la fosse qui est une peau où l’eau est maintenue presque comme une perle dans le coffre au trésor. Superbe est l’image nomade du Psaume 56: «Les traces de mes pérégrinations vous enregistrez, mes larmes stockés dans votre choix. » Le Seigneur est dépeint comme un berger qui recueille nell’otre larmes des hommes de sorte que pas un seul est perdu. Le troisième trésor, le plus précieux, est le troupeau. Le pasteur est non seulement la direction de la brebis, mais il est surtout le compagnon constant, il est presque le père; le troupeau fait partie de sa famille, les moutons reçoivent noms auxquels ils répondent, avec le pasteur ils se tiennent la chaleur et la soif plus ardente, avec eux se réunissent dans la soirée pour surmonter les basses températures nocturnes. Un Nuzi en Mésopotamie, venu à la lumière d’un sac d’argile de ya 3500 ans avec cette inscription: « 48 pierres pour ovins et caprins: moutons 21 laitière, six agneaux, les agneaux 8 adultes, 4 agneaux, chèvres laitières 6 , 1 bec, 2 femelles. Seal (c.-à-signature) à Ziqarru, pasteur ». Dans beaucoup de peau ou d’argile cailloux puis ils ont été détenus pendant plusieurs comptes d’animaux du troupeau. Dans la Bible, cette pratique est appliquée à Dieu, le « grand pasteur de nos âmes», qui peut recueillir dans sa poitrine la vie de ses créatures, mais malheureusement, leurs trahisons: « Vous avez scellé dans votre sac pour mes erreurs», exclame emploi (14,17). Le berger devient ainsi l’un des signes les plus courants de la vie au Moyen-Orient, une sorte de symbole mondial qui attirent trop sédentaire, peut-être un sentiment de nostalgie pour les grands espaces et la pauvre vie, oui, mais Gratuit. Ainsi, le dieu soleil Shamash de Babylone est invoqué comme «pasteur du peuple», et avec le même titre que le célèbre roi de Babylone le code d’Hammourabi est présenté. Même Homer appelé le roi poimènes Laon, «bergers du peuple. » Cependant, seulement dans la Bible que nous rencontrons un véritable répertoire d’images pastorales. Le Psaume 23 cité est peut-être le sommet de cette symbologie appliquée d’abord à Dieu, «pasteur» pour l’excellence. Il suffit de parcourir l’Ancien Testament à venir à travers des phrases comme celle-ci: «Guide-nous et nous soutenir pour toujours (…) Tu as conduit ton peuple comme un troupeau (…) Il était un berger et les a guidés avec la main habile (…) O berger d’Israël, écoutez, vous qui menez Joseph comme un troupeau (…) Nous sommes le troupeau de son pâturage (…) Je me réunirai mes moutons des régions où ils avaient été chassés et les ramener à leur pâturages (…) amener Israël dans son pâturage, pâturages du Carmel, et les montagnes de Basan, Ephraïm et Gilead seront satisfaits.  » Mais l’étape la plus importante est l’ensemble du chapitre 34 d’Ézéchiel dans laquelle faux bergers, qui est, les rois et les princes et les prêtres d’Israël qui ont profité du troupeau de Dieu et ne sont pas pris en charge quand elle a été blessé et vagabond, Il oppose le nouveau et parfait berger, David, symbole du Messie: «Je vais mettre en place leur un berger qui fera paître, mon serviteur David. » Un autre prophète Zacharie dans le chapitre 11 de son livre sera appelé par Dieu à «dramatiser» dans sa personne la figure du Bon Pasteur et le mercenaire. Dans cet horizon marqué par la lumière, il est placé au-dessus de la figure du Christ Pasteur, peinte dans une page célèbre de John (10,1 à 21). Jésus parle peut-être dans la cour où ils se situent les bâtiments monumentaux du Temple d’Hérode, le siège du berger d’Israël, le Seigneur. À côté de lui se dresse la Porte dite moutons (ou porte des Brebis), à travers lequel les fidèles, le troupeau de Dieu, l’accès à la réunion avec leur pasteur de culte. Sur les lèvres de Jésus émerger ces mots jugés blasphématoires par ses auditeurs: «Je suis le bon berger (…) Je suis la porte des brebis (…) Le mouton suivez-moi et je sais ma voix, et je donne ma vie pour les moutons. Le mercenaire, quand il voit venir le loup, abandonne les brebis et prend la fuite « . Ainsi apparaît un portrait de Jésus que Matthieu et Luc avaient déjà esquissé dans la parabole de la brebis perdue (Matthieu, Luc et de 18,12 à 14 de 15,1 à 7). Ce portrait du «grand berger des brebis» (Hébreux 13:20) est modélisé, la physionomie des bergers qu’il envoie. Jésus dit aux apôtres: «Parlez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » Peter était sur ??la côte de la mer de Galilée, Jésus répète trois fois: « Pais mes brebis» (Jn 21,15-17). Dans le testament de Paul aux dirigeants de l’Eglise d’Ephèse, nous lisons: « Prenez garde à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis gardiens, pour paître l’Eglise de Dieu » (Actes 20:28). Peter les chefs d’églises dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, en Asie Mineure et de la Bithynie écrit: «paître le troupeau de Dieu qui vous est confié (…) non pas comme maîtres à ceux dans votre charge, mais en étant les modèles le troupeau »(1 Pierre, 5,2-3). Il est sur ??cette base que le symbole du Bon Pasteur en chrétien entre: 120 fresques de cimetières chrétiens romains des premiers siècles et 150 sculptures prennent cela. Mais ce symbolisme pastorale nous a conduit lentement loin de la dure vie que les fils de bergers palestiniens et nous avons souligné au début. Pourtant, il ya un passage dans l’Evangile, le seul Nouveau Testament, où la scène des bergers sont encore authentique et non bergers symboliques (Luc de 2,1 à 19). Il est cette fameuse histoire que nous entendons chaque année dans la liturgie du réveillon de Noël. Une nuit de fées que la tradition a essayé de déchirer son réalisme quotidien. Il en fait plongé dans un appel d’offres, sentimentale et stéréotypés; confiée aux chiffres, les mousses, feuilles de la crèche qui a été mis directement sur ??une nuit de Noël froid de 1223 à Greccio par Francesco, un homme qui était, cependant, vraiment pauvre que ces bergers qui dépeint dans son premier berceau . Cet évangile a également été enveloppé dans les filets de la musique douce « pastoral », souvent extraordinaire que la belle Concerto grosso n. 8 pour le réveillon de Noël de Corelli ou la symphonie de l’Oratorio de Noël de Bach (1 734) ou la page de Noël merveilleux du Messie de Haendel (1 742) ou comme la célèbre Couperin pastoral, ou comme l ‘«Adoration bergers »dans l’oratorio Christus de Liszt ou l’Enfance du Christ de Berlioz (1850-1854) et surtout les milliers et des milliers de Gloria in excelsis des masses élevées. Une histoire qui est devenue peinture sur toile infinie dans les siècles qui ont ravivé l’adoration des bergers à l’enfant Jésus. En fait, une étude plus attentive de la vie historique et culturel d’Israël au cours de ces années serait d’effacer une grande partie de ce seul, même suggestive. Paragraphe 25b du Sanhédrin du Talmud, le document le plus célèbre des traditions juives, nous apprenons, par exemple, que les bergers ne pouvaient pas être élus juges et même pourraient être mis en avant en tant que témoins dans un procès parce qu’ils sont considérés comme impure à cause de leur coexistence avec les animaux et malhonnête en raison de leurs violations des limites territoriales. Leurs conditions de vie étaient beaucoup moins «Géorgiques» et idyllique que nous avons l’habitude de penser Virgile; leur existence était précaire et même cette nuit décisive pour l’humanité, il est probable que le froid de la nuit était juste le dernier cauchemar d’une journée dure éternellement. Mais essayez un instant de recomposer l’horizon topographique cette nuit. Nous sommes dans la campagne de Bethléem, la ville de le berger David, situé à 777 mètres de haut et serré autour du désert de Juda. « Il y avait dans les mêmes bergers contrée des la nuit montre de conservation sur leur troupeau, » écrit-il, l’ouverture de son compte, Luke (2,1 à 20). Courant de la tradition chrétienne mène à trois kilomètres de Bethléem, dans le village arabe de Bet-Sahur. Archéologue franciscaine Virgilio Corbo a souligné à cet endroit un monastère byzantin des quatrième et cinquième siècles qui avait intégré certaines grottes utilisées autrefois par les bergers pour leurs veillées nocturnes. Maintenant, à côté d’eux, il se dresse une église moderne, construite en 1953, en lui l’architecte Antonio Barluzzi qui a construit la plupart des sanctuaires de Terre Sainte Franciscains, voulait imiter la forme de la tente bédouine et a attiré un dôme qui permet à la lumière du ciel presque dans un jeu d’étoiles. L’autel soutenu par quatre pasteurs prient est le travail des artistes chrétiens Bethléhemites. Revenons toutefois sur Luc. Il est un récit construit avec goût. Le schéma est classique dans la Bible, les signalisations (dans le premier chapitre de son évangile, Luc avait déjà introduit deux annonces, l’une à Zacharie, le père de Jean-Baptiste, et que Marie). Le premier élément est représenté par la angélique apparence, un signe de la révélation divine qui perce la vie quotidienne pauvres (v. 9). L’ange, la lumière, la gloire de Dieu, la peur sont les composants typiques de la rencontre avec le mystère divin. Le message (vv. 10-11) est la deuxième des données. Luke dans l’original grec appelle «bonnes nouvelles», un terme particulièrement significatif pour les connotations christologiques qu’il évoque. Il est le cœur théologique de la scène. Il ouvre avec un « Aujourd’hui », un esprit qui est chronologique, mais qui est ouvert en permanence au salut offert par Dieu à l’humanité: « Il vous est né dans la ville de David, un Sauveur. » Infant professent trois titres qui représentent une sorte de petite I: Sauveur, le Christ (Messie =), Seigneur (= Dieu). Même Paul, écrivant aux chrétiens de Philippes, cite ce Credo: « Nous attendons le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ» (3:20). L’enfant est déjà entrevu la glorieuse «Seigneur» ressuscité, proclamée par la foi de Pâques de l’Eglise.

(L’Osservatore Romano, le 25 Décembre 2011)

LA LUMIÈRE, SYMBOLE RELIGIEUX ENTRE IMMANENCE ET TRANSCENDANCE – GIANFRANCO RAVASI

22 septembre, 2015

http://www.cultura.va/content/cultura/fr/organico/cardinale-presidente/texts/lux.html

LA LUMIÈRE, SYMBOLE RELIGIEUX ENTRE IMMANENCE ET TRANSCENDANCE

Card. GIANFRANCO RAVASI

La lumière, archétype symbolique universel
Dans toutes les civilisations, la lumière est perçue non seulement comme un phénomène physique mais aussi comme un archétype symbolique doté d’un spectre infini de radiations métaphoriques, par dessus tout à caractère religieux. La première est de nature cosmologique : l’entrée de la lumière marque l’incipit absolu de l’être et de l’existence de tout le créé. Le commencement de la Bible, qui demeure encore le « grand code » de la culture occidentale, est en ce sens emblématique : Wayy’omer ʼelohȋm: Yehȋ ʼôr. Wayyehȋ ʼôr, « Dieu dit : “Que la lumière soit !” et la lumière fut ! » (Genèse 1,3). Un événement divin retentissant, une sorte de Big Bang transcendant génère une épiphanie lumineuse : le silence et les ténèbres du néant se déchirent pour permettre le fleurissement de la création.
Dans l’antique culture égyptienne elle-même, l’irisation de la lumière accompagne l’aube cosmique originelle. Elle est marquée par un grand nymphéa qui sort des eaux primordiales et enfante le soleil. Et cet astre deviendra le cœur même de la théologie pharaonique, en particulier à travers les divinités solaires d’Amon et Aton, lequel deviendra, avec Aménophis IV – Akhenaton (XIVème sc. av. Jésus-Christ), le centre d’une espèce de réforme monothéiste exaltée par le pharaon lui-même dans son splendide Hymne à Aton, le disque solaire.
D’une manière similaire, la théologie indienne archaïque du Rig-Veda considérait la divinité créatrice Prajapati comme un son primordial explosant en une myriade de lumières, de créatures, d’harmonies. Ce n’est pas un hasard si, dans un autre mouvement religieux provenant de la même région, son fondateur assumera le titre sacré de Bouddha, qui signifie précisément « l’illuminé ». Et pour en arriver à une époque historique plus proche de la nôtre, l’Islam lui-même choisira la lumière comme symbole théologique. Cela est d’autant plus vrai qu’une entière « sourate » du Coran, la XXIVème, a pour titre An-nûr, « la Lumière ». Un de ses versets connaîtra un énorme succès et une exégèse allégorique de grande profondeur dans la tradition « soufie » (en particulier chez le penseur mystique al-Ghazali du XI-XIIème)
Il s’agit du verset 35 qui clame ainsi : « Dieu est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une lampe posée sur une niche. La lampe est dans un cristal, semblable à un astre de grand éclat et son combustible vient d’un olivier béni… Dieu est lumière sur lumière. Dieu guide celui qu’il aime vers Sa lumière. » Nous pourrions continuer longtemps cette liste d’exemples en nous référant aux multiples expressions culturelles et religieuses de l’Orient et de l’Occident qui adoptent, comme charnière théologique, un donné qui est à la racine commune de toute expérience humaine existentielle. La vie, en effet, est une « entrée dans la lumière » (c’est ainsi que de nombreuses langues définissent la naissance) ; elle consiste à vivre à la lumière du soleil, ou à être guidé dans la nuit par la lumière de la lune et des étoiles.

La lumière comme symbole “théo-logique”
Etant données les limites de notre analyse, nous nous contenterons maintenant de deux observations essentielles dans le but d’aider à percevoir la complexité de l’élaboration symbolique qui s’est construite sur cette réalité cosmique. D’un côté, nous approfondirons la dimension « théo-logique » de la lumière qui en fait une analogie pour parler de Dieu ; d’un autre coté, nous examinerons la dialectique « lumière-ténèbres » avec sa valeur morale et spirituelle. Nous illustrerons nos propos à partir de la Bible qui a produit, pour la culture occidentale, un « lexique » conceptuel et iconographique fondamental. Elle nous offre un paradigme systématique et général tout à fait exemplaire, doué d’une cohérence interne particulièrement significative. Les Ecritures judéo-chrétiennes ont été, entre autres, une référence culturelle capitale durant des siècles entiers, ce que reconnaissait un témoin irrécusable, le philosophe Friederich Nietzsche : « Entre ce que nous ressentons à la lecture des Psaumes et ce que nous éprouvons à la lecture de Pindare et Pétrarque, disait-il, il y a la même différence qu’entre la patrie et la terre étrangère… » (“Matériel préparatoire” pour Aurore).
A la différence des autres civilisations qui, dit d’une manière simplifiée, identifient la lumière (surtout solaire) avec la divinité elle-même, la Bible introduit une distinction significative : la lumière n’est pas Dieu, mais Dieu est lumière. Elle exclut ainsi une interprétation panthéiste réaliste, et elle introduit une perspective symbolique qui conserve la transcendance tout en affirmant une présence de la divinité dans la lumière, tout en demeurant cependant « œuvre de ses mains ». C’est ainsi que doivent être comprises les affirmations parsemées dans les écrits néotestamentaires attribuées à l’évangéliste Jean. Il y est dit : ho Theòs phôs estín, « Dieu est lumière » (1 Jn 1,8). C’est ainsi du reste que Christ lui-même s’autoproclame : egô eímì to phôs tou kósmou, « Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12). Le chef d’œuvre littéraire et théologique qu’est le prologue de l’Evangile de Jean, va dans le même sens quand il présente le Lógos, le Verbe-Christ, comme « la véritable lumière qui illumine tout homme » (1,9).
Cette dernière expression est significative. La lumière est prise comme symbole de la révélation de Dieu et de sa présence dans l’histoire. D’un côté, Dieu est transcendant, ce qui est exprimé par le fait que la lumière est externe à nous, qu’elle nous précède, nous excède et nous dépasse. Dieu, cependant, est aussi présent et actif dans la création et dans l’histoire humaine, il s’y montre immanent, et ceci est illustré dans le fait que la lumière nous enveloppe, nous distingue, nous réchauffe et nous envahit. Voici pourquoi le fidèle lui-même devient lumineux : que l’on pense à Moïse irradié de lumière après avoir dialogué avec Dieu sur le sommet du Sinaï (Ex 34, 33-35). Le juste lui-même devient source de lumière une fois qu’il s’est laissé envelopper par la lumière divine, ainsi que Jésus l’affirme dans son célèbre « discours sur la montagne » : « Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière brille aux yeux des hommes » (Mt 5, 14.16).
Toujours dans cette même ligne, si la tradition pythagoricienne imaginait que les âmes des justes défunts se transformaient dans les étoiles de la Voie lactée, le livre biblique de Daniel assume peut-être cette intuition mais la libère de son réalisme immanentiste en la transformant en une métaphore éthico-eschatologique : « Les sages resplendiront comme la splendeur du firmament, eux qui ont rendu la multitude juste, comme les étoiles à tout jamais » (12,3). Dans le christianisme romain des premiers siècles – après que la date du 25 décembre ait été choisie pour fêter la naissance du Christ (cette date était celle de la fête païenne du dieu Soleil qui avait lieu au solstice d’hiver, au commencement de la croissance de la lumière, après son humiliation par l’obscurité hivernale) – on commencera à définir le chrétien, sur les inscription funéraires, comme un eliópais, un « fils du Soleil ». La lumière irradiée par le Christ-Soleil était, ainsi, destinée à envelopper aussi le chrétien.
Dans la tradition chrétienne successive, au contraire, une sorte de système solaire théologique va être élaboré : le Christ est le soleil ; l’Eglise est la lune qui brille d’une lumière réfléchie ; les chrétiens sont les astres, non dotés cependant d’une lumière propre mais illuminés par la lumière céleste suprême. Qu’il s’agisse d’une vision essentiellement symbolique et destinée à exalter la révélation et la communion entre la transcendance divine et la réalité humaine historique, apparaît évident dans un passage surprenant mais cohérent du dernier des livres de la Bible, l’Apocalypse. Une description de la cité idéale d’un futur eschatologique parfait y est faite à travers l’image de la Jérusalem nouvelle et céleste, et il y est proclamé : « Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur répandra sur eux sa lumière » (22, 5). La communion de l’humanité avec Dieu sera alors totale et les symboles disparaîtront pour laisser place à la vérité de la rencontre dans le face à face éternel.

La dialectique lumière-ténèbres
Il est intéressant de noter que, dans le texte cité, il est fait mention de la fin de la nuit, et donc du rythme circadien. Il s’agit d’un tópos caractéristique de l’eschatologie (c’est-à-dire de la fin des temps), comme on le lit dans le livre du prophète Zacharie qui, quand il décrit l’achèvement de l’histoire, la représente comme « un jour unique : il n’y aura plus de jour et de nuit, mais à l’heure du soir brillera la lumière ». Actuellement, dans le cours de l’histoire, le rythme quotidien entre lumière et obscurité demeure, et il devient lui aussi un signe de nature éthico-métaphysique. Nous entendons parler de la dialectique de la lumière et des ténèbres qui apparaît déjà dans le texte déjà cité du livre de la Genèse. L’acte divin créateur, exprimé à travers l’image de la « séparation », met de l’ordre dans le « désordre » du néant : « Dieu vit que la lumière était chose bonne/belle, et Dieu sépara la lumière de la ténèbre. Dieu appela la lumière jour, et la ténèbre il l’appela nuit. »
La définition de la lumière comme réalité tôb est significative. Tôb est un adjectif hébraïque qui est tout à la fois éthique, esthétique et pratique, et il désigne pour cela quelque chose de bon, de beau et d’utile. Par contraste, dès lors, la ténèbre apparaît comme la négation de l’être, de la vie, du bien et de la vérité. Pour cette raison, alors que le zénith paradisiaque est immergé dans la splendeur de la lumière, le nadir infernal est enveloppé d’obscurité. C’est ce que l’on peut lire dans le livre biblique de Job où les enfers sont décris comme « le pays de ténèbre et d’ombre de mort, le pays où l’aurore est nuit noire, où l’ombre de mort couvre le désordre et la clarté y est nuit noire » (10, 21-22).
Pour la même raison, l’antithèse lumière-ténèbres se transforme en un paradigme moral et spirituel. C’est ce qui apparaît dans de nombreuses cultures et atteint son sommet dans l’hymne-prologue de l’Evangile de Jean déjà cité, où la lumière du Verbe divin « brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas vaincue » (1,5). Un peu plus loin, dans ce quatrième Evangile, il est écrit : « La lumière est venue dans le monde, mais les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière… Quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière… Quiconque fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3, 19-21). Et provenant de la communauté juive du Ier sc. av. J.C., un texte que l’on a découvert à Qumran le long des rives occidentales de la Mer morte, décrit « la guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres », suivant un modèle symbolique constant pour définir le contraste entre le bien et le mal, entre les élus et les réprouvés.
Ce dualisme se reflète aussi dans l’opposition anges et démons, ou dans les principes opposés du yang et du yin, dans les divinités qui luttent entre elles comme le Marduk créateur et la Tiamat destructrice de la cosmologie babylonienne, come Ormuzd (ou Ahura Mazda) et Ahriman du culte mazdéen chez les Perses, ou encore comme Deva et Asura de l’hindouisme. Cette même dialectique acquiert une nouvelle forme dans l’horizon mystique, si l’on songe au thème de la « nuit obscure » introduit par le grand auteur mystique et poète espagnol du XVIème, saint Jean de la Croix. Dans ce cas, le tourment, l’épreuve et l’attente de la nuit de l’esprit sont comme le sein fécond qui précède la génération de la lumière de la révélation et de la rencontre avec Dieu.
En synthèse, nous pouvons partager l’affirmation d’Ariel, dans le Faust de Goethe : Welch Getöse bringt das Licht!, « Quel vacarme apporte la lumière ! » (II, acte I, v. 4671). Celle-ci, en effet, est un signe glorieux et vital, il est une métaphore sacrée et transcendante, mais il n’est pas inoffensif parce qu’il génère des tensions avec son contraire, la ténèbre, en se transformant en un symbole de la lutte morale et existentielle. Son irradiation, donc, du cosmos perce dans l’histoire, de l’infini descend dans le fini ; et c’est pour cela que l’humanité aspire à la lumière, comme dans le cri final que l’on attribue à ce même Goethe, Mehr Licht!, « plus de lumière » : en un sens physique à cause du fait de se voiler les yeux dans l’agonie, mais aussi dans un sens existentiel et spirituel d’aspiration à une épiphanie suprême de lumière. C’est ce qu’invoque l’antique poète juif des Psaumes : « Car chez toi est la fontaine de la vie, à ta lumière nous voyons la lumière ! » (Ps 36, 10).

CARDINAL RAVASI : « OUVRONS-NOUS AUX NON-CROYANTS », Apr 02, 2011

27 mai, 2015

http://www.cardinalrating.com/cardinal_266__article.htm

CARDINAL RAVASI : « OUVRONS-NOUS AUX NON-CROYANTS »

Apr 02, 2011

Alors que le Vatican lance à Paris le parvis des Gentils, structure de rencontre entre catholiques et non-croyants, entretien exclusif avec le président du Conseil pontifical pour la culture en charge du projet.
« Je pense que l’Église devrait aujourd’hui ouvrir une sorte de parvis des Gentils, où les hommes puissent d’une certaine manière s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir trouvé l’accès à son mystère. » La confidence est de Benoît XVI, lors de ses vœux de Noël 2009. Un parvis des Gentils ? L’expression, très cryptée, n’a rien à voir avec la gentillesse. Elle fait référence à l’existence, au sein de l’antique Temple de Jérusalem, d’une zone qui était réservée aux non-juifs (les « gentils », c’est-à-dire les ressortissants des « nations », d’après le mot latin gens, signifiant nation) qui souhaitaient s’approcher du lieu le plus sacré du judaïsme. Transposée au XXIe siècle, l’idée de Benoît XVI est de créer une zone de contact entre les catholiques et les non-croyants de bonne volonté. Le parvis des Gentils est d’abord un lieu où les interlocuteurs ne devront jamais se sentir récupérés ou enrégimentés, mais plutôt stimulés. Il comble une sorte de vide entre, d’un côté, la mission d’évangélisation de l’Église catholique et, de l’autre, son dialogue avec les autres religions.
Le pape a confié la réalisation de ce projet ambitieux au cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, qui est chargé de faire vivre cette structure pérenne du Vatican avec des manifestations régulières à travers le monde. Cet Italien de 68 ans, déjà identifié comme un sérieux papabile, a déjà organisé en novembre 2009 la rencontre de 300 artistes avec le pape sous les voûtes de la chapelle Sixtine. Il nous explique l’ampleur de ce projet, qui sera lancé officiellement à Paris les 24 et 25 mars prochain:

Quel est le principe du parvis des Gentils ?
Nous souhaitons nous confronter, en tant que chrétiens, à ceux qui ont une vision du monde cohérente mais antithétique de la nôtre, et discuter ensemble des questions fondamentales qui concernent l’humanité. Ce sont les grandes interrogations sur la vie et la mort, la vérité et le mensonge, l’amour et la douleur, le bien et le mal, etc. Notre tentative est simplement de dialoguer avec des personnes intelligentes et de bonne volonté, et qui sont les porteurs de systèmes de pensée élaborés et établis, comme la psychanalyse ou le marxisme. Je pense à la psychanalyste Julia Kristeva, par exemple. C’est pourquoi, et bien que nous ayons été poussés à le faire, nous avons décidé de ne pas dialoguer avec les représentants de l’athéisme national-populaire comme Michel Onfray, Piergiorgio Odifreddi (Italie), Christopher Hitchens (Angleterre). Nous avons choisi de nous situer à un niveau plus élevé. Il y a des athées qui s’intéressent sérieusement à la question de la transcendance, parfois bien plus que certains croyants. Je pense à une prière de Zinoviev, qui s’adresse ainsi à Dieu : « Seigneur, je te supplie d’exister. »

Quels sont les domaines privilégiés du dialogue ?
Il y a deux domaines principaux : c’est le rapport entre la foi et l’art, et celui entre la foi et la science. En ce qui concerne la foi et l’art, nous sommes face à une évidence. Si la foi chrétienne n’avait pas existé, l’art européen n’aurait pas eu cette source qui l’a irrigué en toutes sortes de domaines, de l’architecture à la musique. Et cela continue. Je pense ici à ces grands architectes contemporains qui se montrent si inspirés quand ils construisent des lieux de culte : je pense à Tadao Ando, Renzo Piano, Mario Botta, Richard Meier, Santiago Calatrava.
Entre la foi et la science, les convergences sont moins évidentes. Il y a plutôt des conflits, non ?
Je vois deux domaines où les scientifiques, même athées, se retrouvent immédiatement confrontés à la transcendance : la médecine et la bioéthique. Et même un troisième : l’économie. Sans oublier les neuro­sciences. Les chercheurs dans ce domaine sont demandeurs du discours de l’Église sur l’âme humaine… Mais les disciplines plus fondamentales sont aussi concernées. À Cambridge, le cosmologue et mathématicien John Barrow fait intervenir le concept d’un « multivers ». Son propos consiste à dire qu’il faut dépasser la voie expérimentale pour se projeter dans la transcendance. Selon lui, la raison doit postuler qu’il existe un autre monde que l’on ne peut pas atteindre par les outils de la rationalité. Quant au paléontologue américain Stephen Jay Gould, disparu en 2002, il posait le principe du No-Ma (Non Overlapping Magisteria), à savoir qu’il y a « des magistères qui ne se chevauchent pas ». Foi et science se situent comme sur deux parallèles… qui peuvent entrer en résonance.
Si la science peut démontrer le comment des choses, la philosophie et les religions sont situées du côté de leur pourquoi. La science se propulse sur le niveau des phéno­mènes expérimentaux, selon un horizon calibré, mais Gould dit que ce niveau n’est pas celui de la connaissance ultime de l’homme. Notre pari du parvis des Gentils est de tenter de montrer que les disciplines par elles-mêmes ne sont pas exhaustives, que le réel est plus complexe qu’on ne l’imagine. C’est vrai aussi pour la théologie. La convocation des autres visions est nécessaire. La tentation d’exalter une vie de foi par elle-même, sans l’intelligence et la raison, mène à une impasse.
Votre dialogue ne s’intéresse donc qu’aux élites ? Que faites-vous pour les catholiques confrontés à l’incroyance et à l’athéisme dans leur vie quotidienne ?
L’objection est de taille. Il y a une demande forte pour aller dans ce sens. Je pense notamment à ce que disent les évêques du Celam, qui représentent les Églises de l’Amérique latine, qui nous demandent une approche plus populaire et pastorale. Même si notre choix est de partir du dialogue avec la culture, nous souhaitons aussi que la question soit reprise à la base, dans les paroisses, les diocèses. Avec les jeunes, en particulier. Par exemple, dans un domaine comme la question de l’évolution des espèces, l’école explique souvent les choses de façon à ridiculiser la foi, alors que l’on peut s’y prendre autrement. Mais je suis conscient des enjeux que pose l’athéisme populiste ou le fondamentalisme scientiste. En vue du prochain congrès eucharis­tique à Ancône, en Italie, des athées veulent établir une analyse scientifique du pain et du vin après la consécration, pour prouver que l’Église ment aux gens !
Croyez-vous vraiment que, dans le très grand public, les non-croyants s’intéressent au christianisme ?
Oui. C’est mon expérience. Je continue mon émission de télévision du dimanche matin à 9 heures, car les producteurs ne m’ont pas laissé partir. J’y parle toujours de la Bible ; les indices d’audience sont en hausse et, d’après les enquêtes, 25 % du public est non croyant. Je suis optimiste pour l’avenir. Nous portons une tradition énorme sur nos épaules, un héritage qui doit être relancé à nouveaux frais et peut répondre aux attentes des gens en matière de transcendance. Celle-ci n’est pas d’abord un concept théologique, mais une aspiration commune de l’humanité. Regretter l’absence de Dieu – ce que font tant de gens qui disent ne pas croire – n’est pas exactement la même chose que de postuler son inexistence. Dieu est l’Absent. Mais l’absence est bien différente du vide. L’absence est un signe de la transcendance… Nous allons vers l’éternité. L’homme ne peut jamais rester prisonnier de ce qu’il connaît de façon immanente.

http://www.lavie.fr/hebdo/2011/3417/cardinal-ravasi-ouvrons-nous-aux-non-croyants-23-02-2011-14289_202.php

Le Christ et la culture : les deux grandes passions de Mgr Ravasi

10 décembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22906?l=french

Le Christ et la culture : les deux grandes passions de Mgr Ravasi

Confessions du président du Conseil pontifical de la culture

ROME, Jeudi 10 décembre 2009 (ZENIT.org) – Le président du Conseil pontifical de la culture, Mgr Gianfranco Ravasi a une si grande mémoire que si on lui demande comment il a découvert sa vocation au sacerdoce, il remonte jusqu’aux premières années de vie.

Né en 1942, Mgr Ravasi se souvient d’un épisode vécu alors qu’il n’avait que quatre ans et demi. La Seconde Guerre mondiale venait tout juste de finir. Il voit le soleil se cacher derrière une colline et entend un train qui passe, le sifflement de la vapeur… « Ce son a quelque chose de mélancolique : il renvoie à ton esprit cette idée de départ », confesse-t-il à ZENIT.

« Et je me souviens très clairement de cette sensation profonde que j’ai eue de la fragilité des choses. C’était quelque chose qui me faisait comprendre le sens de la mort ou, du moins, le fait de ne pas être totalement en sécurité ici. Je crois que cet élément fut un élément important dans ma recherche de Dieu », ajoute-t-il.

Puis, discernant sa vocation et entrant au séminaire, il commence à déchiffrer et à comprendre cette sensibilité et cette nostalgie de l’infini qu’il avait toujours senties comme un appel à participer et à faire participer les autres à l’Eternité, à travers sa vocation au sacerdoce.

« A l’époque, je sentais désormais que choisir Dieu était comme choisir le sens ultime de la vie », explique-t-il.

La foi au travers de la culture

Mgr Ravasi a hérité de sa mère sa passion pour la lecture. Très jeune il lisait déjà Platon, saint Augustin, Pascal, Kierkegaard, Dostoïevski, entre autres auteurs. « Fondamentalement, on voit une ligne de ceux qui exaltent l’intuition, l’illumination plus que l’acquisition ».

Mgr Ravasi est aussi un grand mélomane. Il écoute en particulier Bach et Mozart, de la musique baroque et contemporaine.

Il découvre aussi ce lien très fort qui unit l’art et la spiritualité dont, selon lui, « le but ultime est de faire découvrir à travers des instruments finis la parole, les images, les sons, et de représenter l’infini ».

« Si je veux mieux comprendre la passion du Christ, avec ‘La passion selon Matthieu’ de Bach j’entre en profondeur dans une dimension spirituelle », souligne-t-il.

Mgr Ravasi ne cache pas non plus son admiration pour l’art, bien qu’il dise ne pas savoir en créer ou produire : « J’ai tellement de respect et d’admiration pour le génie que je ne peux pas, je ne veux pas imiter, ça serait faire quelque chose de disgracieux ».

L’art d’écrire (à la main)

Mgr Ravasi a désormais perdu le compte des livres qu’il a écrits. Il estime en avoir écrit à peu près 150. Il aime écrire la nuit : « je dors peu, quatre heures me suffisent et je me sens reposé comme si j’en avais dormi huit ».

Il écrit toujours à la main, n’utilise jamais l’ordinateur. Pas très porté pour les travaux manuels, il pense que c’est justement pour cela qu’il ne s’y connaît pas beaucoup en nouvelles technologies (même si un groupe de ses admirateurs est sur Face book). C’est un grand chercheur mais il n’utilise jamais « Google » comme outil.

Il a par contre besoin de références bibliographiques ; il est capable de se souvenir à quelle page se trouve une chose qu’il a lue 10 ans auparavant et d’aller la rechercher. « Les personnes cherchent sur Google quelque chose sur l’espérance et trouvent 58.000 possibilités. Comment font-ils ? Moi je n’en ai peut-être que 300, mais je sais lesquelles choisir et où », commente-t-il.

Parmi ses livres, il dit avoir surtout aimé écrire « 500 curiosités de la foi », « Brève histoire de l’âme » et les commentaires des psaumes et du Cantique des Cantiques, ainsi que des articles pour le journal « Avvenire ».

Appelé par Dieu

Le président du Conseil pontifical de la culture, ordonné prêtre dans le diocèse de Milan, dit avoir vécu sa vocation sacerdotale en trois étapes : dans sa jeunesse, lorsqu’il a enseigné pendant 20 ans à la Faculté théologique du nord de l’Italie ; puis lorsqu’il a été préfet de la Bibliothèque ambrosienne de Milan et enfin, aujourd’hui, dans sa fonction actuelle.

Pendant 22 ans, ce grand bibliste a dirigé les cycles de rencontres de lectio divina au centre d’études San Fedele de Milan. En général, cela se passait durant le Carême ou l’Avent de chaque année.

C’est aussi un ami des moyens de communication : il écrivait quotidiennement, sauf le lundi, un article sur « Avvenire », le journal de la Conférence épiscopale italienne, et a dirigé et animé sur la chaîne de télévision privée italienne Canale 5 une émission appelée « Les frontières de l’Esprit ». « J’ai commencé à recevoir des lecteurs ou des auditeurs, dont 20% de non croyants, 5.000 lettres par an », rapporte-t-il.

Pour Mgr Ravasi, avoir été nommé par le Saint-Siège au poste de président du Conseil pontifical de la culture fut une grande joie. « Je ne suis pas un homme de curie, un homme de carrière. C’est une nouvelle perspective, non plus de l’Italie mais de l’Eglise universelle ».

Quand on lui demande quels éléments ne peuvent manquer dans la vie d’un prêtre, Mgr Ravasi renvoie à des lieux symboliques que tous ceux qui sont appelés à cette vocation ne doivent jamais perdre de vue.

Le premier est l’agenouillement, car « l’invocation, la prière, la primauté de la grâce est fondamentale ». Puis il y a la «  table de travail », où le premier livre posé doit toujours être la Bible.

Mgr Ravasi confesse qu’il est de caractère plutôt pessimiste et insatisfait de la fragilité humaine, mais déclare que le service du Christ par la culture est une mission qui le comble et un excellent outil pour dialoguer avec le monde laïc.

Aussi juge-t-il son sacerdoce « très serein, très joyeux, en dépit de toute difficulté ».

Propos recueillis par Carmen Elena Villa

Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié

Chemin de la Croix au Colisèe: méditation de Gianfranco Ravasi 2007, 13me station

20 février, 2008

du site Vatican:

http://www.vatican.va/news_services/liturgy/2007/via_crucis/fr/station_13.html

CHEMIN DE CROIX
AU COLISÉE

PRÉSIDÉ PAR LE SAINT-PÈRE
BENOÎT XVI

VENDREDI SAINT 2007

MÉDITATIONS DE
Mgr GIANFRANCO RAVASI

TREIZIÈME STATION
Jésus meurt sur la Croix

/V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
/R. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

De l’Évangile selon saint Luc 23, 44-47

Il était déjà presque midi ; l’obscurité se fit dans tout le pays jusqu’à trois heures, car le soleil s’était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Et après avoir dit cela, il expira. À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendait gloire à Dieu : « Sûrement, cet homme, c’était un juste ».

MÉDITATION

Au début de notre itinéraire, c’était le voile de la nuit qui enveloppait Gethsémani ; maintenant, cest lobscurité dune éclipse qui s’étend comme un linceul sur le Golgotha. La « domination des ténèbres » (39) semble donc vaincre la terre où Dieu meurt. Oui, le Fils de Dieu, pour être vraiment homme et notre frère, doit aussi boire le calice de la mort, de la mort qui est la véritable carte didentité de tous les fils dAdam. Cest ainsi que le Christ devient « en tout semblable à ses frères » (40) , il devient pleinement lun de nous, présent avec nous aussi en cette extrême agonie entre la vie et la mort. Une agonie qui se répète aussi peut-être en ce moment même pour un homme ou une femme, ici à Rome et dans tant dautres villes et villages du monde.

Ce nest plus le Dieu gréco-romain, impassible et lointain comme un empereur relégué dans les cieux dorés de son Olympe. Dans le Christ qui meurt, se révèle maintenant le Dieu passionné, amoureux de ses créatures au point de semprisonner librement dans leurs limites de souffrance et de mort. Cest pour cela que le Crucifié est le signe humain universel de la solitude de la mort, comme de linjustice et du mal. Mais il est aussi le signe divin universel despérance pour les attentes de chaque centurion, cest-à-dire de toute personne inquiète et en recherche. En effet, m

ême lorsquil est là, mourant sur le gibet, tandis que son souffle s’éteint, Jésus ne cesse pas d’être le Fils de Dieu. À ce moment-là, toutes les souffrances et toutes les morts sont traversées et prises par la divinité, elles sont irradiées d’éternité, un germe de vie éternelle est déposé en elles, et sur elles brille une étincelle de lumière divine.

Alors, sans rien perdre de son caractère tragique, la mort révèle un visage inattendu, elle a les yeux mêmes du Père céleste. Cest pourquoi Jésus, en cette heure extrême, prie avec tendresse : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Nous aussi, nous nous associons à cette invocation en empruntant la voix poétique et priante dune femme : « Père, que tes doigts me ferment les paupières, à moi aussi. / Toi qui es Père pour moi, tourne-toi vers moi aussi comme Mère de tendresse, / au chevet de son petit enfant qui rêve. / Père, tourne-toi vers moi et accueille-moi dans tes bras ». (41)

Tous:

Pater noster, qui es in cælis:
sanctificetur nomen tuum;
adveniat regnum tuum;
fiat voluntas tua, sicut in c
æ
lo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie;
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris;
et ne nos inducas in tentationem;
sed libera nos a malo.

Vidit suum dulcem Natum
morientem desolatum,
cum emisit spiritum.

Elle vit son enfant très cher
mourir dans la d
é
solation
alors qu’il rendait l’esprit.


(39) Lc 22, 53.
(40)
He
2, 17.
(41) Marie No
ël, Les chansons et les heures
(1930).

RÉFLEXION DE MONSIGNOR RAVASI SULLA NOUVELLE PRIÈRE POUR LES HÉBREUX

15 février, 2008

je me suis risquée à traduire – avec « Babel-fish » et quelque correction un article très intéressant de Gianfranco Ravasi, la traduction ne rend pas la manière de s’exprimer et cette profondeur d’entendre que souvent vien des mots, mais, je crois, que vaille le coup d’il lit également cette traduction, imparfaite, 

 

14/02/2008 

 

http://www.zenit.org/article-13495?l=italian 

 

RÉFLEXION DE MONSIGNOR RAVASI SULLA NOUVELLE PRIÈRE POUR LES HÉBREUX 

CITTA ‘du VATICAN, jeudi, 14 février 2008 (ZENIT.org). – Nous publions la réflexion de l’Archevêque Gianfranco Ravasi, Président du Pontifical Conseil de la Culture, environ la modification, voulue de Benoît XVI, à la prière pour les hébreux qui se récitait dans la liturgie du Vendredi Saint avant Concilie Vatican II. L’articule est apparu sur « l’Observateur Romain » du 15 février. 

 

 * * * 

de Gianfranco Ravasi 

 

Un jour Kafka à l’ami Gustav Janouch qui le questionnait sur Jésus de Nazaret répondit : « Celui-ci est un abîme de lumière. Il faut fermer les yeux pour ne pas vous tomber « . Le rapport entre les Hébreux et ceci ils « frère majeur », comme il lui avait curieusement appelé le philosophe Martin Buber, a été toujours intense et tourmenté, en réfléchissant même la bien plus complexe et tourmentent relation entre ebraisme et christianisme. Peut-être soit aussi dans la simplification de la formule suggestive elle est battue de Shalom Bien Chorin dans son sage de titre emblématique Frère Jésus (1967) : « La foi de Jésus unit les chrétiens, mais la foi en Jésus nous divise ». Nous avons voulu recréer ce fond, en réalité beaucoup plus vaste et bariolé, pour vous placer en mode plus cohérente le nouvel Oremus et au profit d’Iudaeis pour la Liturgie du Vendredi Saint. Il n’y a pas besoin de répéter qu’il s’agit d’une intervention sur teste déjà codifié et de l’emploie spécifie, concernant la Liturgie du Vendredi Saint selon les Missale Romanum dans la rédaction promulguée de Bienheureux Giovanni XXIII, avant la réforme liturgique de Concilie Vatican II. Le teste, donc, déjà cristallisé dans sa rédaction et circonscrit dans le sien emploie actuel, second les maintenant connues dispositions contenues dans le motu vraiment papal Summorum Pontificum du Juillet passé. À l’intérieur, donc, du rapport qui unit intimement l’Israël de Dieu et de l’Église nous cherchons à déterminer les caractéristiques théologiques de cette prière, dans dialogue même avec les réactions sévères qu’elle a suscité en domaine du hébreu. La première est une considération « texturale » en sens étroit : souvenirs, en effet, que le vocable textus renvoie à l’idée de « tissu » qu’est élaboré avec des fils différents. Subséquemment, la trentaine de mots latins substantiels de l’Oremus est totalement conséquence d’un « tissage » d’expressions néotestamentaire. Il s’agit, donc, d’un langage qui appartient à l’Écriture Sacrée, étoile de référence de la foi et de l’oraison chrétienne. On invite avant tout à prier parce que Dieu « éclaire les cœurs », ainsi que même les Hébreux « reconnaisse Jésus Christ comme Sauveur de tous les hommes ». Maintenant, que Dieu Père et Christ puissent « éclairer les yeux et les menthes » est un auspice qui Saint Paul déjà destine aux mêmes chrétiens d’ Ephese de matrice soit juif soit païen (1.,18 ;.5, 14). La grande profession de foi en « Jésus Christ Sauveur de tous les hommes » est en sertissage dans la première lettre à Timothée (4, 10), mais même elle est réaffirmée en formes analogues d’autres auteurs néotestamentaire, comme, par exemple, Luc, des Actes des Apôtres, qui met en bouche à Pierre ce témoignage devant le Sanhédrin : « Dans aucun autre il y a salut ; il ne vous est pas en effet autre nom donné aux hommes sous le ciel dans lequel il soit établi que nous pouvons être sauvé » (4, 12). À ce point voilà l’horizon qui la prière véritable délinée : il se demande à Dieu, à « auquel il veut que tous les hommes soient blanc et arrivent à la connaissance de la vérité », de faire en sorte « que, avec l’entrée de la plénitude des gens dans l’Église, même tout Israël soit sauf ». En haut levier la solennelle épiphanie de Dieu tout-puissant et eternel dont amoure il est comme un manteau qui s’élargit sur l’entière humanité : il, en effet loi s’ancre dans la première lettre à Timothée (2, 4) « il veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à la connaissance de la vérité ». Aux pieds de Dieu on bouge, par contre, comme des grandiose procession planétaire, qui sont faites de chaque nation et culture et que voit Israël presque dans file privilégiée, avec une présence nécessaire. Il est encore l’apôtre Paul qui conclut les célèbre section de son chef-d’œuvre théologique, la Lettre aux Romains, dédiée à peuple du hébreu, l’olive naturel sur lequel nous avons été greffés, avec cette vision la description duquel est « bourrée » sur des citations prophétique et psalmique : l’attente de la plénitude du salut « est en cours jusqu’à qu’elles seront entrées toutes les gens ; alors tout Israël sera sauvé comme a été écrit : De Sion il sortira le libérateur, il enlèvera l’impiété de Jacob. Elle sera celle-ci mon alliance avec eux lorsque je détruirai leurs péchés « (11, 25-27). Une oraison, donc, qu’il répond à la méthode de composition classique dans la christianité : « tisser » les invocation sur la base de la Bible ainsi à tresser intimement croire et prier (est une interaction entre les soi-disant lex orandi et lex credendi). À ce point nous pouvons proposer une seconde réflexion …. L’Église prie pour avoir auprès d’elle dans l’unique communauté des croyants en Christ même l’Israël fidèle. Il a ce qui attendait comme grande espoir eschatologique, il y comme j’aboutis achève de l’histoire, Saint Paul dans les chapitres de la Lettre aux Romains (chapitres 9-11) auxquels sur nous faisions signe. Il est ce que le même que concilie Vatican II proclamait lorsque, dans la constitution sur l’Église, il affirmait que « ceux qu’ils n’ont pas encore accueilli l’Évangile en diverses modalités ils sont ordonnés à être peuple de Dieu, et pour premier ce le peuple auquel ils furent donnés les testaments et les promesses et dont est né Christ en second lieu la chair, le peuple en vertu de l’élection très cher a. raison de ses pères, parce que les dons et la vocation de Dieu sont irrévocables » (Lumen gentium, n. 16). Cette intense espoir est évidemment sa de l’Église qui a à centre, comme source de salut, Jésus Christ. Pour chrétien lui il est le Fils de Dieu et est marque visible et efficace de l’amour divin, parce que comme il avait dit cette nuit Jésus « à un chef des Juif, Nicodème « Dieu a beaucoup aimé le monde à donner à son Fils Unique-Engendré, et il ne l’a pas envoyé pour juger le monde mais parce que le monde soit sauver par son entremise » (cfr Jean, 3, 16-17). Il est, donc, de Jésus Christ, fils de Dieu et fils d’Israël, qui prolonge la vague purificatrice et fécondatrice du salut, pour lequel on peut même dire en il y à derniers analyse, comme le Christ de Jean, qui « le salut vient des Juif » (4, 22). l’estuaire de l’histoire espéré de l’Église est, donc, enraciné dans cette source. Nous le répétons : celle-ci est la vision chrétienne et est l’espoir de l’Église qui prie. Elle n’est pas une proposition programmatique d’adhésion théorique né une stratégie missionnaire de conversion. Elle est l’attitude caractéristique des invocation orante en second lieu lequel on souhaite même les personnes qui se considèrent des voisines, chères et significatives, une réalité qui on retiennent précieuse et une salvifique. Il écrivait un important exposant de la culture française des Neuf cents, Julien Green, qui « est toujours beau et légitime souhaiter à autre ce qui est pour toi bien ou une joie : si tu penses offrir un vrai don, ne pas freiner ta main « . Certes, ceci doit se produire toujours dans le respect de la liberté et des différentes parcours qui l’autre adopte. Mais elle est expression d’affection souhaiter même au frère ce que tu considères un horizon de lumière et de vie. Il est dans cette perspectif que même l’Oremus en question aussi dans sa étroitesse de l’emploie et dans sa spécificité il peut et doit confirmer notre lien et le dialogue avec « ce peuple avec lequel Dieu s’est daigné de serrer l’Ancienne Alliance », en nous nourrissant « de sa racine d’olive bon sur lequel ils sont greffés les branches de l’olive sauvage qu’il est nous Gentilles » (nostra aetate, n. 4). Et comme elle priera l’Église dans le Vendredi prochain Saint en second lieu la liturgie des Missel de Paolo VI, la commune et la dernière espoir est que « le peuple premier-né de l’alliance avec Dieu puisse arriver à la plénitude des rétention ». 

 

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi

4 septembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16077?l=french

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi un bibliste italien

ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a accepté la renonciation à la charge de président du Conseil pontifical de la Culture que lui a présentée le cardinal Paul Poupard, selon les normes du droit canon sur la limite d’âge. Le cardinal Poupard avait atteint la limite d’âge il y a deux ans, mais Benoît XVI l’avait confirmé à ce poste qu’il occupait depuis avant la fondation du conseil pontifical. Il est le plus ancien cardinal en poste dans un dicastère romain, lui qui voit la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille ».

Un bibliste pour recevoir le témoin
Pour lui succéder, le pape nomme un bibliste italien, Mgr Gianfranco Ravasi, jusqu’ici préfet de la Bibliothèque ambrosienne, de Milan, le nommant également président des commissions pontificales des Biens culturels de l’Eglise et d’archéologie sacrée, l’élevant à la dignité d’archevêque.

Benoît XVI avait chargé ce bibliste familier des media italiens de rédiger les textes des méditations du Chemin de Croix au Colisée lors du vendredi saint de cette année.

Alors que Benoît XVI vient de publier avec succès la première partie de son livre « Jésus de Nazareth », la nomination de Mgr Ravasi confirme cet auteur dans son choix exégétique de ne jamais séparer dans l’enseignement ou la prédication Jésus Christ vrai homme et vrai Dieu.

A la télévision italienne, il offre des commentaires bibliques pour un large public, dans son émission « Les frontières de l’esprit ». Il est également connu pour son commentaire des Psaumes.

Mgr Ravasi est né en 1942 à Merate, au nord de Milan. Il a fait ses études d’exégèse à Rome, à l’Institut biblique pontifical.

En 1989, Mgr Ravasi est devenu préfet de la Bibliothèque ambrosienne, fondée en 1607 par le cardinal Federigo Borromeo. Elle renferme des chefs-d’œuvre comme le « Codex Atlantique » de Léonard de Vinci ou la « Nature morte » du Caravage. De célèbres cardinaux en ont été préfets, dont un certain Achille Ratti, archevêque de Milan en 1921, et pape sous le nom de Pie XI l’année suivante.

Pour le cardinal Poupard, la culture, « un vrai champ de bataille »
En 2004, à l’occasion d’un double jubilé (prêtre depuis 50 ans et évêque depuis 25 ans), le cardinal Poupard estimait retirer de ces années d’expérience que la foi est l’espérance en l’amour et que l’intelligence de la foi est donnée aux pauvres : « Je comprends la joie de sainte Thérèse lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite », affirmait-il.

Le cardinal français, président du conseil pontifical de la Culture et naguère encore président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, a été un proche collaborateur de Jean XXIII, de Paul VI, de Jean-Paul II et de Benoît XVI. « Ma foi a grandi de manière telle que j’oserais donner cette définition, certes pas théologique mais du coeur : la foi, pour moi, est de plus en plus l’espérance en l’amour, même à travers la souffrance », confiait-il lors de ce double jubilé en la basilique Santa-Maria in Trastevere.

« Je comprends de mieux en mieux la joie de sainte Thérèse de Lisieux, lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite. Que peut-elle faire ? Elle comprend que l’échelle de la vie est trop dure pour une fille aussi petite. Elle prendra donc l’ascenseur, c’est-à-dire les bras de Jésus. J’essaie de faire la même chose », avait confié le cardinal Poupard.

Il disait alors mieux comprendre également les Béatitudes : « Maintenant j’ai touché du doigt une béatitude paradoxale, c’est-à-dire que l’intelligence de la foi est donnée, comme dit Jésus, aux pauvres, aux pauvres en esprit, aux affligés, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux coeurs purs et aux artisans de paix. La joie est vraiment le premier et le dernier mot de l’Evangile et notre monde en a tant besoin ».

« Je ne cesse d’apprendre de mes collaborateurs, des personnes que je rencontre, de tous les évêques du monde et surtout des malades », ajoutait-il.

Le cardinal disait voir la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille, où il n’y a aucune cohérence, et surtout où l’on trouve tout et son contraire ». « Mais dans l’Evangile nous avons le fil conducteur », ajoutait-il.

Le cardinal Poupard avait conclu en affirmant que le christianisme a bel et bien quelque chose à dire au monde : « Plus que jamais aimer Jésus Christ », car « personne ne peut vivre sans aimer et sans être aimé ».

Le cardinal Poupard est né en France, à Bouzillé (diocèse d’Angers), le 30 août 1930. Il a obtenu une licence en théologie et en histoire à la Sorbonne. Après un an au Centre National de Recherche Scientifique il était devenu official à la Secrétairerie d’Etat du Vatican, en 1959.

Recteur de l’Institut catholique de Paris, où il avait accueilli Jean-Paul II, il était nommé évêque auxiliaire de Paris en 1979 et, en 1980 Jean-Paul II le nommait président du Secrétariat pour les non-croyants et deux années plus tard président du conseil pontifical pour la Culture, qui venait d’être créé. Benoît XVI l’avait confirmé dans ces fonctions, lui demandant aussi d’assumer pour un temps la responsabilité du Dialogue interreligieux. Il vient de passer le témoin au cardinal Jean-Louis Tauran, le 25 juin dernier. Il est cardinal depuis le 25 mai 1985.

Le 10 septembre 2006, le cardinal Poupard a reçu les Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, au siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, à Rome.

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