Archive pour la catégorie 'fête'

Homélie pour la fête de St Pierre et St Paul – 29 juin

28 juin, 2010

du site:

http://www.stherese-ndtoutesjoies.com/spip.php?article173

29 juin Sts Pierre et Paul

Homélie pour la fête de St Pierre et St Paul

Frères et sœurs, c’est une chance pour nous de célébrer la fête des apôtres Pierre et Paul un dimanche, car la messe de ces deux colonnes de l’Eglise est porteuse d’un message très fort. Et vivre cette fête le jour de l’ordination d’un prêtre et d’un diacre dans notre Eglise de Nantes nous ouvre les yeux sur la mission de toute l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui.
Un message fort, vous disais-je ! Je le trouve dans la seconde lecture, où l’apôtre Paul donne son testament à son disciple Timothée. Paul est alors à Rome, en prison ; « le moment de mon départ est venu », écrit-il. Son départ, ce sera sa mort, comme martyr. A Timothée qui devra poursuivre sa mission, il dit sa foi : « Le Seigneur m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes ». Le message, c’est que, si l’annonce de l’Evangile a été toute sa vie, Paul a bien conscience que le premier acteur, c’est le Seigneur Jésus, qui l’a appelé et lui a donné la force nécessaire pour remplir sa mission.
Je retrouve ce même message dans la première lecture : l’apôtre Pierre est alors prisonnier du pouvoir politique ; le roi Agrippa a en effet découvert que les Juifs appréciaient qu’il maltraite les membres de l’Eglise naissante. Mais cette Eglise prie, consciente que Dieu l’entend et qu’il va intervenir en sauvant Pierre pour qu’il puisse continuer d’annoncer Jésus Christ. Le psaume chantait cette confiance : « de toutes leurs épreuves, Dieu délivre ses amis. » Une fois délivré, Pierre dit en effet : « maintenant je me rends compte que c’est vrai : le Seigneur a envoyé son Ange, et il m’a arraché aux mains d’Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif ». C’est le Seigneur qui l’a délivré pour qu’il continue sa mission d’annonce de l’Evangile.
Message fort : l’annonce de l’Evangile, c’est d’abord l’œuvre du Seigneur Jésus ; n’avait-il pas annoncé qu’il serait avec ses disciples jusqu’à la fin des temps ?
Jeudi dernier je participais à une rencontre de prêtres, religieuses et laïcs missionnaires originaires de notre diocèse de Nantes et actuellement en congés ; en écoutant leurs témoignages, je reconnaissais cette même conviction : dans la mission, nous ne sommes pas seuls , le Seigneur nous précède..
Nous sommes en droit de nous demander comment cela devient possible : quelle est la condition première pour que des hommes et des femmes puissent ainsi engager toute leur existence, à la suite des apôtres Pierre et Paul, dans l’annonce de l’Evangile ? Le récit de la profession de foi de Pierre nous aide à comprendre. Jésus, seul cette fois avec ses disciples, leur a posé deux questions :
1. «  le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » Autrement dit : « les autres, que disent-ils de moi ? »
2. « et vous, que dites-vous, pour vous, qui suis-je ? »
Dans la réponse des autres, rien de nouveau : Jésus est vu comme « résurgence » d’hommes du passé : Jean-Baptiste, Elie, Jérémie, un des prophètes.
Au contraire, dans sa réponse personnelle, Pierre affirme la nouveauté de Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! » Il reconnait en Jésus l’envoyé de Dieu que tout le monde juif attend. C’est sur cette foi, en laquelle Jésus reconnait un cadeau de Dieu, que Jésus s’appuie pour lui confier sa mission : « tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ».
Au passage, on reconnait que la mission est bien son œuvre : « je bâtirai mon Eglise ». L’apôtre pourra l’accomplir parce que sa foi est solide comme pierre, comme le roc ; on apprendra plus tard qu’elle demeurera fragile à l’arrestation de Jésus ; elle sera renouvelée avec la question de Jésus ressuscité : « Pierre, m’aimes-tu ? M’aimes-tu plus que ceux-ci ? »
Dans la mission, Jésus demeure le premier acteur. Des hommes et des femmes peuvent collaborer à l’annonce de l’Evangile parce qu’ils croient profondément en Jésus Christ.
Dans une famille, on me posait récemment la question : « pourquoi y a-t-il moins de vocations de prêtres, de religieux et de religieuses aujourd’hui qu’il y a quelques années ? ». Je pense que la réponse est relativement simple :
* du côté du Seigneur Jésus, aucun changement : il continue d’appeler des hommes et des femmes qui consacreront toute leur vie à le faire connaitre et aimer.
* c’est de notre côté qu’il y a eu changement : qui aura une foi suffisamment solide pour choisir de consacrer toute sa vie pour l’annonce de l’Evangile ?
Tout en portant cette question, je pense qu’il nous faut aujourd’hui rendre grâce pour ceux qui choisissent de se lancer dans l’aventure : pour Guillaume Danno qui va être ordonné prêtre ; pour Collin Underwood qui va être ordonné diacre et qui continuera de se préparer à être ordonné prêtre l’an prochain dans son pays des Iles Seychelles. Rendre grâce aussi pour ceux qui, aujourd’hui, acceptent des responsabilités dans notre communauté chrétienne locale, dans notre paroisse.
Rendre grâce encore pour ceux qui acceptent la charge d’évêque : ce dimanche, ordination du nouvel évêque de Luçon ; bientôt celle du nouvel évêque d’Angers… Rendre grâce ; commencer notre prière par des « merci ».
Mais aussi demander : demandons au Seigneur Jésus, et si possible en famille, en couple, d’aider des enfants, des jeunes, des hommes et des femmes de chez nous à entendre l’appel au don total d’eux-mêmes . Avec les ordinations d’aujourd’hui, notre évêque lancera une année de l’appel. Et nous conduirons cette année diocésaine de l’appel au cours d’une année sur les pas de Saint Paul, à laquelle nous invite le pape Benoit XVI : que, regardant son parcours, chacune et chacun de nous puisse un jour reconnaitre, comme St Paul : « je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout la course, je suis resté fidèle ».
Comme baptisés, confirmés, chacun dans la place qui est la nôtre en Eglise, entrons dans la prière d’action de grâce pour ceux qui s’engagent aujourd’hui, pour ceux qui s’efforcent de vivre fidèlement leur mission ; et demandons à Dieu de fortifier la foi de tous les chrétiens, pour que son appel à tout quitter pour lui soit entendu et accueilli, y compris dans notre communauté de N.D. de Toutes-Joies. Amen.

P. Gaby Allain

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI – SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL – 28 juin 2007

28 juin, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2007/documents/hf_ben-xvi_hom_20070628_vespri_fr.html

CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES
DE LA SOLENNITÉ DES  SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
Jeudi 28 juin 2007

Messieurs les Cardinaux,
vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs!

Au cours de ces Premières Vêpres de la solennité des saints Pierre et Paul, nous commémorons avec gratitude ces deux Apôtres, dont le sang, avec celui de tant d’autres témoins de l’Evangile, a rendu féconde l’Eglise de Rome. Dans leur souvenir, je suis heureux de vous saluer tous, chers frères et sœurs, à commencer par Monsieur le Cardinal-Archiprêtre et par les autres Cardinaux et Evêques présents, par le Père Abbé et par la Communauté bénédictine à laquelle est confiée cette Basilique, jusqu’aux ecclésiastiques, aux religieuses et aux religieux et aux fidèles laïcs réunis ici. J’adresse un salut particulier à la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, qui répond à la présence de la délégation du Saint-Siège à Istanbul, à l’occasion de la fête de saint André. Comme j’ai eu l’occasion de le dire il y a quelques jours, ces rencontres et ces initiatives ne constituent pas simplement un échange de politesses entre Eglises, mais elles veulent exprimer l’engagement commun à faire tout ce qui est possible pour accélérer les temps de la pleine communion entre l’Orient et l’Occident chrétiens. Avec ces sentiments, je me tourne avec respect vers les Métropolites Emmanuel et Gennadios, envoyés par le cher Frère Bartholomaios I, auquel j’adresse une pensée reconnaissante et cordiale. Cette Basilique qui a vu des événements d’une profonde signification œcuménique, nous rappelle combien il est important de prier ensemble pour implorer le don de l’unité, cette unité à laquelle  saint  Pierre et saint Paul ont consacré leur existence jusqu’au sacrifice suprême du sang.
Une très ancienne tradition, qui remonte aux temps apostoliques, raconte que c’est précisément à proximité de ce lieu que se déroula leur dernière rencontre avant le martyre:  ils se seraient embrassés, bénis mutuellement. Et sur la porte principale de cette Basilique, ils sont représentés ensemble, avec les scènes du martyre de chacun d’eux. Dès le début, donc, la tradition chrétienne a considéré Pierre et Paul inséparables l’un de l’autre, même s’ils eurent chacun une mission différente à accomplir:  Pierre fut le premier à confesser la foi dans le Christ, Paul obtint le don de pouvoir en approfondir la richesse. Pierre fonda la première communauté des chrétiens provenant du peuple élu, Paul devint l’apôtre des païens. Avec des charismes différents, ils œuvrèrent pour une unique cause:  l’édification de l’Eglise du Christ. Dans l’Office des Lectures, la liturgie offre à notre méditation ce texte bien connu de saint Augustin:  « Un seul jour est consacré à la fête des deux apôtres. Mais eux aussi ne faisaient qu’un. Bien qu’ils aient subi le martyre en des jours différents, ils ne faisaient qu’un. Pierre précéda, Paul suivit… C’est pourquoi nous célébrons ce jour de fête, consacré pour nous par le sang des apôtres » (Disc. 295, 7.8). Et saint Léon le Grand commente:  « De leurs mérites et de leurs vertus, supérieurs à ce que l’on peut dire, nous ne devons rien penser qui les oppose, rien qui les divise, parce que l’élection les a rendus des pairs, la difficulté des semblables et la fin des égaux » (In natali apostol., 69, 6-7).
A Rome, le lien qui rapproche Pierre et Paul dans la mission a pris, dès les premiers siècles, une signification très spécifique. Comme le couple mythique des frères Romulus et Rémus, auxquels l’on faisait remonter la naissance de Rome, ainsi Pierre et Paul furent considérés comme les fondateurs de l’Eglise de Rome. Saint Léon le Grand dit à ce propos, en s’adressant à la ville:  « Voici tes saints pères, tes vrais pasteurs qui, pour te rendre digne du royaume des cieux, ont édifié beaucoup mieux et avec bien plus de bonheur que ceux qui œuvrèrent à jeter les premières fondations de tes murs » (Homélies 82, 7). Bien qu’humainement différents l’un de l’autre, et bien que la relation entre eux ne fût pas exempte de tensions, Pierre et Paul apparaissent donc comme les initiateurs d’une nouvelle cité, comme la concrétisation d’une manière nouvelle et authentique d’être frères, rendue possible par l’Evangile de Jésus Christ. C’est pourquoi l’on pourrait dire qu’aujourd’hui l’Eglise de Rome célèbre le jour de sa naissance, puisque les deux Apôtres en établirent les fondations. En outre, Rome ressent aujourd’hui avec davantage de conscience quelle est sa mission et sa grandeur. Saint Jean Chrysostome écrit que « le ciel n’est pas aussi splendide lorsque le soleil diffuse ses rayons, que ne l’est la ville de Rome qui rayonne de la splendeur de ces flambeaux ardents (Pierre et Paul) à travers le monde… Telle est la raison pour laquelle nous aimons cette ville… pour ces deux piliers de l’Eglise » (Comm. a Rm 32).
Nous commémorerons l’Apôtre Pierre plus particulièrement demain, en célébrant le Sacrifice divin dans la Basilique vaticane, construite sur le lieu où il subit le martyre. Ce soir, notre regard se tourne vers saint Paul, dont les reliques sont conservées avec une grande vénération dans cette Basilique. Au début de la Lettre aux Romains, comme nous venons de l’entendre, il salue la communauté de Rome en se présentant comme le « serviteur du Christ Jésus, apôtre par vocation » (1, 1). Il utilise le terme serviteur, en grec doulos, qui indique une relation d’appartenance totale et inconditionnée à Jésus, le Seigneur, et qui traduit l’hébreu ‘ebed, faisant ainsi allusion aux grands serviteurs que Dieu a choisis et appelés pour une mission importante. Paul est conscient d’être « apôtre par vocation », c’est-à-dire non en vertu d’une candidature spontanée ni d’une charge qui lui aurait été confiée humainement, mais uniquement par un appel et une élection divine. Dans son épistolier, l’Apôtre des nations répète plusieurs fois que tout dans sa vie est le fruit de l’initiative gratuite et miséricordieuse de Dieu (cf. 1 Co 15, 9-10; 2 Co 4, 1; Ga 1, 15). Il fut choisi « pour annoncer l’Evangile de Dieu » (Rm 1, 1), pour répandre l’annonce de la Grâce divine qui réconcilie en Christ, l’homme avec Dieu, avec lui-même et avec les autres.
Par ses Lettres, nous savons que Paul fut bien plus qu’un habile orateur; il partageait même avec Moïse et avec Jérémie le manque de talent oratoire. « C’est un corps chétif et sa parole est nulle » (2 Co 10, 10), disaient de lui ses adversaires. Les résultats apostoliques extraordinaires qu’il put obtenir ne sont donc pas à attribuer à une brillante rhétorique ou à des stratégies apologétiques et missionnaires raffinées. Le succès de son apostolat dépend surtout d’une implication personnelle dans l’annonce de l’Evangile avec un dévouement total pour le Christ; un dévouement qui ne craignit pas les risques, les difficultés et les persécutions:  « Ni mort ni vie – écrivait-il aux Romains -, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (8, 38-39). Nous pouvons en tirer une leçon plus que jamais importante pour chaque chrétien. L’action de l’Eglise est crédible et efficace uniquement dans la mesure où ceux qui en font partie sont disposés à payer de leur personne leur fidélité au Christ, dans chaque situation. Là où cette disponibilité fait défaut, manque l’argument décisif de la vérité dont dépend l’Eglise elle-même.
Chers frères et sœurs, comme aux commencements, aujourd’hui aussi le Christ a besoin d’apôtres prêts à se sacrifier eux-mêmes. Il a besoin de témoins et de martyrs comme saint Paul:  autrefois violent persécuteur des chrétiens, lorsque sur le chemin de Damas il tomba à terre ébloui par la lumière divine, il passa sans hésitation du côté du Crucifié et il le suivit sans regret. Il vécut et travailla pour le Christ; pour Lui, il souffrit et il mourut. Combien son  exemple  est  aujourd’hui d’actualité!
Et c’est précisément pour cette raison que je suis heureux d’annoncer officiellement que nous consacrerons à l’Apôtre Paul une année jubilaire spéciale du 28 juin 2008 au 29 juin 2009, à l’occasion du bimillénaire de sa naissance, que les historiens situe entre 7 et 10 après Jésus-Christ. Cette « Année de saint Paul » pourra se dérouler de manière  privilégiée à Rome, où depuis vingt siècles est conservé sous l’autel pontifical de cette Basilique le sarcophage qui, selon l’avis concordant des spécialistes et une tradition incontestée, conserve les restes de l’apôtre Paul. Dans l’enceinte de la Basilique pontificale et de l’Abbaye bénédictine homonyme attenante pourront donc avoir lieu une série d’événements liturgiques, culturels et œcuméniques, ainsi que diverses initiatives pastorales et sociales, toutes inspirées à la spiritualité paulinienne. En outre, une attention particulière pourra être accordée aux pèlerins qui, de différents lieux, voudront se rendre dans un esprit de pénitence auprès de la tombe de l’Apôtre pour y trouver un bénéfice spirituel. Des Congrès d’études et des publications spéciales sur des textes pauliniens verront également le jour, pour faire connaître toujours mieux l’immense richesse de l’enseignement qu’ils renferment, véritable patrimoine de l’humanité rachetée par le Christ. En outre, partout à travers le monde, des initiatives analogues pourront être réalisées dans les diocèses, dans les sanctuaires, dans les lieux de culte, par des institutions religieuses, d’étude et d’assistance, qui portent le nom de saint Paul ou qui s’inspirent de sa figure et de son enseignement. Il y a enfin un aspect particulier qui devra être soigné avec une attention particulière au cours de la célébration des divers moments du bimillénaire paulinien:  je veux parler de la dimension œcuménique. L’Apôtre des nations, particulièrement engagé dans l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous les peuples, s’est totalement prodigué pour l’unité et la concorde entre tous les chrétiens. Veuille-t-il nous guider et nous protéger dans cette célébration bimillénaire, en nous aidant à progresser dans la recherche humble et sincère de la pleine unité de tous les membres du Corps mystique du Christ. Amen! 

Messe à Saint-Pierre pour la fête de S. Pétronille, première patronne de France

8 juin, 2010

du site:

http://www.zenit.org/article-24685?l=french

Messe à Saint-Pierre pour la fête de S. Pétronille, première patronne de France

Homélie de Mgr Jean Laffitte

ROME, Lundi 7 juin 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie que Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, a prononcé, au cours de la messe qu’il a présidée, dans la chapelle Sainte-Pétronille de la Basilique Saint-Pierre, le 1er juin, jour de la fête de la sainte, première patronne de France, en présence notamment de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège, M. Stanislas de Laboulaye.
 
Fête de la Sainte Pétronille

Messe à la Basilique Papale de Saint Pierre à Rome

Homélie de S.E. Msgr. Jean LAFFITTE

Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Famille

1er juin 2010

Monsieur l’Ambassadeur,

Excellence,

Chers amis,

Si la tradition de célébrer une messe pour la France à l’autel de Sainte Pétronille a été reprise il y a quelques années seulement, c’est en des temps beaucoup plus anciens que la sainte que nous célébrons aujourd’hui est devenue la figure protectrice symbolisant l’attachement de la France chrétienne au successeur de Pierre. L’occasion nous est ainsi offerte de présenter au Seigneur dans le Saint Sacrifice de la messe nos supplications en faveur de notre pays. Il appartient à tout chrétien de prier pour ceux qui portent sur leurs épaules le joug de la destinée des peuples, et en assument la charge et la responsabilité. D’eux dépendent, au moins en partie, la paix civile, la prospérité des populations et l’ordre naturel de la justice. Au service du bien commun, les baptisés participent par leurs actions mais aussi par leur prière, sachant que la droite de Dieu a aussi pouvoir de guider et juger les nations.

Les textes qui accompagnent la liturgie de ce jour ne passent pas pour les plus aisés à comprendre, ils incitent plutôt à la gravité. Alors que l’Evangile de Matthieu annonce dans la bouche de Jésus tribulations, combats et séparations entre les membres d’une même famille, le deuxième livre des Maccabées, entendu dans la première lecture, évoque le sacrifice héroïque d’une mère de sept enfants qui voit sans faiblir chacun d’entre eux mis à mort en témoignant de la foi de ses pères. En forçant le trait, on dirait que le seul passage un peu moins sombre se situe dans le dernier verset de la deuxième lecture, tiré de la première lettre de Pierre, et qui énonce avec sagesse qu’il vaut mieux souffrir pour le bien, si telle est la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal.

En réalité, ces textes ne visent pas du tout à rendre le chrétien pessimiste ou fataliste. L’Evangile évoque le glaive apporté par Jésus, et qui semble s’opposer à une certaine paix, à la paix telle que les hommes se l’imaginent, une paix qu’ils identifient volontiers avec une tranquillité plus au moins prospère. Les paroles de Jésus que nous avons entendues sont un emprunt que Jésus fait au prophète Michée dénonçant l’injustice universelle après que Dieu eut fait le procès de son peuple. Le prophète déplore que les fidèles aient disparu du pays et s’exclame au bord du désespoir pas un juste parmi les gens! Et il explique: car le fils insulte le père, la fille se dresse contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère, chacun a pour ennemis les gens de sa maison. Toutefois, c’est sur une note d’espérance que se terminent les lamentations du prophète: mais moi, je regarde vers Adonaï, j’espère dans le Dieu qui me sauvera; mon Dieu m’entendra. En reprenant ces versets de Michée, Jésus exprime qu’il n’est pas venu rétablir la paix au sens où l’entendaient les fils d’Israël. Le glaive dont Jésus parle a pour fonction de trancher, de dénouer, et de séparer. Il est un instrument divin de la justice, non pas dans le sens où l’entendent les hommes, qui voient dans le glaive une arme qui tue, mais comme l’instrument qui permet de séparer en tout homme ce qui est de Dieu de ce qui fait obstacle à Lui. C’est la raison pour laquelle c’est à un glaive qu’est comparée la parole de Dieu qui a le pouvoir de s’introduire au plus profond de l’intériorité de l’homme, en ce lieu où se rejoignent son esprit et son cœur, selon l’image de la lettre aux hébreux: Vivante en effet est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur. Le don de la Parole de Dieu est ainsi d’abord une expression de la miséricorde divine, car elle permet que soit tracée en tout homme cette ligne de démarcation qui va l’aider à discerner et d’accomplir ce qui est susceptible de plaire à son Maître.

Les sept frères et leur mère du Livre des Macchabées montrent leur attachement aux lois divines qui finissent ultimement par prévaloir sur l’amour de leur propre vie. Leur attitude est loin d’être une provocation gratuite contre l’ordre établi; le motif de leur témoignage est le refus d’agir contre Dieu en consommant de façon sacrilège les viandes consacrées aux idoles; s’ils l’avaient accompli, leur geste aurait valu reniement de leur foi et trahison de leur peuple. La circonstance publique y aurait ajouté la dimension de scandale et elle aurait sans aucun doute induit une abjuration de toute la nation. Les paroles de leur mère qui, nous dit le texte, mettait sa confiance dans le Seigneur, expriment le choix absolu de ce qu’au Moyen-Age on appellera l’honneur de Dieu: le Créateur du monde…aura pitié de vous et vous rendra le souffle de la vie, puisque vous acceptez maintenant d’en être privés pour rester fidèles à ses lois. Dans les versets suivants, on voit le plus jeune des sept frères ajouter au témoignage du martyre pour Dieu l’intercession pour son peuple: Pour moi je livre comme mes frères mon corps et ma vie pour les lois de mes pères, suppliant Dieu d’être bientôt favorable à notre nation. On ne souligne pas assez combien le sacrifice des sept frères avait aussi le sens d’un service aimant au bien commun. De la mère, le rédacteur dit qu’elle mérite bien qu’on se souvienne d’elle. Du benjamin, il relate sobrement: Ainsi trépassa le jeune homme, sans s’être souillé, et avec une parfaite confiance dans le Seigneur.

Revenons aux paroles de Jésus qui poursuit ainsi son Discours apostolique : celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Le verbe aimer que Jésus utilise philein exprime l’amour naturel par lequel sont illustrés les liens du sang qui, par définition, sont les plus naturels; aussi, on pourrait de prime abord être surpris que Jésus exige pour soi un amour normalement dû à nos plus proches; c’est évidemment par ce paradoxe fort que s’exprime ici la pédagogie du Maître. Jésus ne relativise pas les liens sacrés du sang, mais il les utilise pour évoquer un amour d’une autre nature, qui n’est plus seulement un amour naturel, une philia, mais un amour envers Dieu : en le revendiquant pour soi, il enseigne aux siens que se mettre à sa suite, c’est suivre Dieu; devenir son disciple n’est pas s’inscrire dans la logique d’un amour humain mais se charger de sa croix pour marche à sa suite. L’apparente rigueur des termes est là pour introduire ses amis au véritable passage à un autre amour, une autre vie, un passage par la Croix. Un tel amour ne s’adresse pas seulement à Dieu mais il transfigure toutes les autres affections. Tout disciple véritable est appelé à une telle transformation de ses capacités d’aimer. Seul le Don de l’Esprit de Dieu lui permet d’accéder à cet agapé divin.

De sainte Pétronille nous savons presque tout de l’histoire du culte qui lui est rendu, mais presque rien de la façon dont s’est épanouie sa propre sainteté ; toute une tradition souligne son lien spirituel à saint Pierre dont elle fut la fille très douce, filia dulcissima à en croire l’inscription de son sarcophage dans la Catacombe de Domitille. A défaut de pouvoir le faire chez Pétronille, c’est donc chez Pierre que nous pouvons admirer cette transformation de l’amour. Lorsqu’il a renié Jésus, Pierre a manifesté une peur compréhensible que ne soit mise en danger sa vie après l’arrestation de Jésus. Il avait ainsi pour sa propre existence un attachement bien naturel, commun à tous les hommes, mais qui l’a, à ce moment précis, rendu incapable d’assumer son amitié et son lien avec Jésus et d’en donner, au moins par ses paroles, le simple témoignage. La parole de Jésus entendue quelques heures auparavant va maintenant agir en lui comme un glaive: aujourd’hui, quand le coq chantera, tu m’auras renié trois fois. Il faudra le don de l’Esprit de Dieu promis par Jésus aux siens pour que Pierre devienne enfin capable de cet amour de Dieu qui se déploiera jusqu’à l’offrande de sa propre vie, à la suite du Maître divin.

Il nous est d’un grand réconfort de voir en celui qui a présidé aux destinées du Collège apostolique cette transfiguration de l’amour à laquelle tous les baptisés sont appelés pour ne pas rendre vain le Don qui leur a été fait dans le baptême et qui les conduit, au moment qu’ils ne peuvent prévoir, au choix de Dieu. Tant que la persécution des croyants en Israël ne s’exerçait pas, le choix de ne pas sacrifier aux idoles ne se posait pas aux sept frères de Judas Macchabée. Tant que Pierre accompagnait Jésus sur les routes de la Judée et de la Galilée, la question de se reconnaître son disciple ne se posait pas en termes dramatiques comme en cette soirée du reniement. Personne ne sait à quel moment il sera lui aussi dans sa vie personnelle, familiale, professionnelle, sociale, confronté à cette action en lui de l’Esprit Saint qui soumettra tous ses attachements naturels les plus légitimes à la lumière de l’amour divin. Nombreuses ont été les figures qui dans notre pays ont illustré ce choix coûteux et radical de la justice, de la fidélité aux exigences les plus profondes de sa conscience et ultimement au choix aimant de Dieu. Elles sont demeurées dans la mémoire des hommes. Nous en évoquerons un seul exemple: la figure humble et récemment honorée des bienheureux parents de sainte Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin, eux qui avaient fait le vœu de n’élever leurs neuf enfants qu’en vue du Royaume éternel, laissant leur amour de parents être littéralement transformé par le feu de l’amour divin. Nous leur demanderons de se joindre aujourd’hui à l’intercession de sainte Pétronille : que Dieu fasse de nous les témoins que Son amour désire; qu’il protège et bénisse notre pays bien-aimé. Amen

Pentecôte…ou le cinquantième jour

21 mai, 2010

du site:

http://www.lexilogos.com/calendrier_pentecote.htm

Pentecôte

dimanche 23 mai 2010

Pentecôte ou le cinquantième jour

La Pentecôte vient du grec ancien pe?t???st? [pentèkostè] : cinquantième (jour après Pâques) ; en grec moderne, on prononce [pénticosti].
Au centre de la vie chrétienne, on a la fête de Pâques. Le Carême représente une période de 40 jours (du latin quadragesima : quarantième) de jeûne avant Pâques. Il culmine avec le Vendredi Saint, jour de la crucifixion de Jésus. Puis, le dimanche de Pâques, c’est la bonne nouvelle du Jésus ressuscité que l’on fête avec joie. Opposé au Carême, la période de 40 jours après Pâques commémore le temps de Jésus revenu sur Terre. Ce sont des jours de fête. L’Ascension célèbre les adieux de Jésus qui s’envole dans les cieux. Mais pour nous consoler, la Pentecôte célèbre la venue du Saint Esprit. Si le corps de Jésus n’est plus, son esprit demeure. Pour toujours. Ad vitam æternam.
Pourquoi 50 jours ? Si la période de 40 jours possède un sens symbolique dans la Bible, celui de 50 n’évoque rien de biblique. En réalité, le chiffre symbolique, c’est le chiffre 7 ! Comme les 7 jours de la semaine. Et la Pentecôte a lieu 7 semaines (de 7 jours) après Pâques. Et si on obtient le chiffre 50 (et non 49) c’est dû à la façon antique de compter : le premier jour compte pour un jour. Cette façon de compter se retrouve dans certaines expressions : dans 8 jours, c’est dans 1 semaine ; dans 15 jours c’est dans 2 semaines…
Le dimanche de Pentecôte a lieu le 50e jour après le dimanche de Pâques. Le lundi de Pentecôte, comme le lundi de Pâques, n’a pas de signification en rapport avec la Bible.
Le dimanche de Pâques célèbre le retour du corps de Jésus, le dimanche de Pentecôte célèbre le retour de l’esprit saint de Jésus.

La Pentecôte juive
À l’origine, la Pentecôte est une fête juive, comme Pâques. Une fête agricole devenue aussi une fête religieuse, exactement comme la Paque juive. Elle porte le nom de Shavouôte ou fête des semaines car elle a lieu 7 semaines après Pâque. On l’appelle aussi la fête des prémices, Pâque étant la fête des semences.
Puis, dans un second temps, les Hébreux ont donné un sens religieux à cette fête agricole. Pentecôte célèbre le don de la Torah. Au sens strict, la Torah désigne les cinq premiers livres de la Bible: le Pentateuque ; au sens large, il désigne l’Ancien Testament. La Torah est un livre sacré que Dieu a donné à son peuple. Le judaïsme est une religion du livre. L’islam qui apparaîtra plusieurs siècles plus tard est aussi une religion du livre : le Coran.

La Pentecôte chrétienne
La venue de l’Esprit saint est raconté dans le livre des actes des Apôtres : c’est la seconde partie de l’Évangile de Luc.
Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient.
Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.. (Actes, II)

Matthieu III, 16 :
Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. (…) Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l’eau; et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu’une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur. »

Marc I, 10 :
Et il advint qu’en ces jours-là Jésus vint de Nazareth de Galilée, et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui, et une voix vint des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur. » Et aussitôt, l’Esprit le pousse au désert. Et il était dans le désert durant quarante jours, tenté par Satan. Et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

Luc III, 21 :
Or il advint, une fois que tout le peuple eut été baptisé et au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, que le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix partit du ciel : « Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »

Jean I, 32 :
Et Jean rendit témoignage en disant : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-là m’avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. » Et moi, j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Élu de Dieu.

source : Bible de Jérusalem

L’esprit saint
Les auteurs de la Bible se sont inspirés du judaïsme : ils ont récupéré une fête juive en lui donnant une nouvelle signification. Ce n’est pas le don de la Bible que le christianisme célèbre mais le don de l’esprit saint. Le judaïsme est une religion du livre ; le christianisme est une religion de l’esprit.

La lettre tue, l’esprit vivifie.
Paul de Tarse (2 Corinthiens III, 6)

Celui qui obéit au texte sacré au pied de la lettre peut commettre des crimes. Paul de Tarse montre ainsi que les autorités religieuses ont condamné Jésus parce qu’ils lui reprochaient de ne pas être fidèle à la loi de la Bible.
Il ne s’agit pas de condamner la Bible mais de comprendre que l’esprit est plus important que le livre. Plutôt qu’une religion, le christianisme est avant tout une spiritualité.
Avec le christianisme, on change radicalement la façon de concevoir Dieu. Jésus est l’homme qui fait descendre Dieu sur Terre. Celui qui aime Dieu mais n’aime pas son prochain n’aime pas Dieu. L’amour de Dieu n’est rien sans l’amour du prochain.
L’esprit saint, c’est avant tout l’esprit de fraternité. Un être saint, c’est un être de grande bonté, un être qui aime son prochain plus que tout. L’esprit saint, c’est l’esprit d’amour qui nous anime et nous fait aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Rendre grâce à l’esprit saint, c’est rendre grâce à l’esprit de fraternité. C’est esprit qui doit régner sur Terre comme au Ciel. C’est un esprit d’amour fraternel, amour universel qui agit en nous comme une force extraordinaire. C’est cet amour qui fait transporter des montagnes !
L’essence du christianisme, c’est l’amour du prochain. Pour comprendre l’esprit de Jésus, il suffit de lire la parabole du bon Samaritain. Jésus critique les prêtres, qui disent ce qu’il faut faire mais ne sont pas capables d’aimer leur prochain.
L’esprit saint est en nous! C’est à nous d’aimer l’autre ! C’est à nous de faire le premier pas ! Cessons de réclamer un esprit qui nous vienne du ciel ! Aide-toi et le ciel t’aidera ! Aime et tu seras aimé ! Aime avant de chercher à être aimé !

4° dimanche de Pâques (25 avril 2010), commentaire biblique pour Actes 13, 14…52

24 avril, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/433.html

4° dimanche de Pâques (25 avril 2010)

COMMENTAIRE BIBLIQUE POUR  ACTES 13,14…52

Au cours de son premier voyage en compagnie de Barnabé, Paul arrive à Antioche de Pisidie, au cœur de l’actuelle Turquie. Comme tout juif pratiquant, il se rend à la synagogue le jour du sabbat. En signe d’accueil, on lui donne la parole. Parcourant à grands pas l’histoire de l’Alliance, il affirme : Nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse que Dieu a faite à nos pères, il l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus (v. 32-33 ; ce passage précède celui qui est proposé aujourd’hui par le lectionnaire).

Son discours a du succès auprès des juifs, des convertis au judaïsme et des païens. Tous sont rassemblés le sabbat suivant pour écouter Paul. Certains juifs voient alors d’un très mauvais œil l’afflux des païens. Ils montent une cabale contre les Apôtres dans laquelle ils entraînent des notables et des dames influentes (petit détail qui sonne juste quand on se rappelle que Luc est l’écrivain le plus féministe du Nouveau Testament).

C’est dans ce contexte qu’il faut entendre la déclaration de Paul : Nous nous tournons vers les païens. Placée exactement au milieu du livre des Actes des Apôtres, cette phrase annonce le nouveau terrain d’activité apostolique. Il ne s’agit pas d’un rejet du judaïsme, mais d’une continuité de fond qui est rupture avec les réflexes exclusivistes. Pour preuve, le texte du prophète Isaïe (appelé ici commandement) cité par Paul. L’expression lumière des nations y désigne le peuple d’Israël choisi par Dieu pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre (Is 49,6). Jésus le Christ d’une part et, de l’autre, la communauté qui se réclame de lui accomplissent cette vocation, quitte à être persécutés par ceux qui n’entrent pas dans le projet divin et qui veulent accaparer pour eux-mêmes un salut destiné à tous.

• Psaume 99

La première strophe, par sa tonalité universaliste, prolonge à la fois le texte d’Isaïe interprété par Paul et la joie des nouveaux disciples. La deuxième célèbre le Dieu de l’Alliance considéré implicitement comme un berger dont la troisième énumère les qualités.

De Romanos le Mélode (IVe siècle): Porté sur un ânon

30 mars, 2010

du site:

http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/vivre-la-liturgie/temps-liturgique/la-semaine-sainte/dimanche-des-rameaux/texte-patristique

Texte patristique – Rameaux

De Romanos le Mélode (IVe siècle)

Porté sur un ânon


Porté sur ton trône dans le ciel, ici-bas sur l’ânon, Christ qui es Dieu, tu accueillais la louange des anges et l’hymne des enfants qui te criaient : «Tu es béni, toi qui viens rappeler Adam».

Voici notre roi, doux et pacifique, monté sur le petit de l’ânesse, qui vient en hâte pour subir sa passion et pour enlever les péchés. Le Verbe, monté sur une bête, veut sauver les êtres spirituels. Et l’on pouvait contempler sur le dos d’un ânon celui que portent les épaules des Chérubins. Tu manifestes ta force en choisissant l’indigence. Car c’est en signe de pauvreté que tu t’asseyais sur un ânon, mais par ta gloire tu ébranles Sion. Les vêtements des disciples étaient une marque d’indigence, mais à la mesure de ta puissance étaient l’hymne des enfants et l’affluence de la foule qui criait : «Hosanna — c’est-à-dire : Sauve donc — toi qui es au plus haut des cieux. Sauve, Très-Haut, les humiliés. Aie pitié de nous, par égard pour nos palmes ; les rameaux qui s’agitent remueront ton cœur, ô toi qui viens rappeler Adam».

Ô créature de ma main, répondit le Créateur, je suis venu moi-même. Je suis vendu pour toi, et je te libère ; je suis crucifié à cause de toi, et tu échappes à la mort. Ai-je autant aimé les anges ? Non, c’est toi, le misérable, que j’ai chéri. J’ai caché ma gloire et moi, le Riche, je me suis fait pauvre délibérément, car je t’aime beaucoup. Pour toi, j’ai souffert la faim, la soif, la fatigue. J’ai parcouru montagnes, ravins et vallons en te cherchant, brebis égarée ; j’ai pris le nom de l’agneau pour te ramener en t’attirant par ma voix de pasteur, et je veux donner ma vie pour toi, afin de t’arracher à la griffe du loup. Je meurs et je t’apprends à crier : «Tu es béni, toi qui viens rappeler Adam».

Hymne XXXII, 1, str. 2…12 (Sources Chétiennes, p. 31-47)

COMMENT SE PREPARER A VIVRE LA SEMAINE SAINTE

30 mars, 2010

du site:

http://www.mjleguillou.org/fr/p_sem_ste.html

COMMENT SE PREPARER A VIVRE LA SEMAINE SAINTE

Voici quelques points de réflexion à intérioriser avant d’entrer dans la liturgie des jours saints que sont le Jeudi-Saint, le Vendredi-Saint et la Vigile Pascale :

- Le mystère pascal est la traduction française de  » Sacramentum pascalae « , au sens où le mystère nous engage en lui et fait de nous des transfigurés. Les célébrations de la semaine sainte sont très éclairantes et nous aident à comprendre, au sommet de l’année liturgique, toute la réflexion de l’Eglise pendant le Carême. Ne séparons pas la semaine sainte du Carême.

- Soyons disponibles à l’action de l’Esprit-Saint en nous. La semaine sainte est une semaine de grâces et même de joie car au coeur du vendredi saint, nous savons que la joie éclatera au matin de Pâques. La plénitude du don du Seigneur nous met dans un climat d’action de grâces car le mystère pascal du Christ nous atteint, nous transforme et fait de nous des êtres nouveaux. Voilà pourquoi la joie peut jaillir dans nos coeurs : c’est une joie grave et sereine. Le Seigneur peut nous rendre disponibles et faire de nous ce qui lui plaît.

- Centrons-nous sur le don de Dieu. Nous allons participer à la mort et à la résurrection du Christ. Laissons-nous emporter par ce mouvement même qui mène à la vie. Le visage du Christ nous apparaîtra comme le visage même de Dieu. Notre Dieu est, en vérité, le Dieu de la croix et de la résurrection. La révélation de la Trinité s’est faite sur la croix. La réalité la plus extraordinaire est que le Christ, Fils de Dieu, se soit fait homme et qu’il soit mort sur une croix. Voilà pourquoi, la Pâque, du jeudi saint au dimanche de Pâques est si importante. Nous ne nous appartenons plus : notre vie est au Christ, notre mort est au Christ. Tout lui appartient, nous pouvons donc tout lui donner.
- Ces trois jours saints sont décisifs pour l’histoire de l’humanité. L’action liturgique que nous allons suivre pas à pas est le don total fait par Dieu à tous les hommes. Le seul souhait à faire est celui de Saint Paul : « Entrez par votre plénitude dans toute la plénitude de Dieu  » (Eph 3, 18). C’est vraiment la Pâque qui nous fait passer dans le mystère de Dieu et nous y intègre.

- Si vous le pouvez, certains textes de l’Ecriture sont à lire avant d’aborder les jours saints :

- La lettre aux Hébreux. Elle sera commentée inlassablement, soit pour nous présenter le Christ, soit pour nous appeler à persévérer dans la foi. Le Seigneur nous a parlé une fois pour toutes et il s’est offert pour nous une fois pour toutes.
- L’évangile de Saint Jean. Sa lecture qui se fait dans la liturgie tout au long du Carême sera reprise le vendredi saint avec une magnificence et une sobriété étonnantes.
- Les quatre chants du Serviteur se trouvent dans le prophète Isaïe à partir du chapitre 42 jusqu’au chapitre 53. Ils sont comme le résumé de tout l’ancien testament et ont une place extraordinaire dans la vie de l’Eglise. Le Christ lui-même se présente comme le Serviteur souffrant et l’Eglise le reconnaît sous les traits de ce Serviteur. C’est le coeur de la Parole de Dieu : toutes les prophéties trouvent ici leur accomplissement fondamental. Ce texte nous parle du Christ : il est personnellement celui qui rassemble les hommes et étant tous les hommes, ce qui se passe en lui doit se passer dans ses membres. Ces textes nous donnent la plénitude du sens que l’Eglise place au coeur de la liturgie, le vendredi saint, car il nous dit tout le mystère du Christ :  » Il offre sa vie en expiation…il s’est livré lui même à la mort…il portait le péché de la multitude  » (cf.. Is 53, 10-12)

- Comment lire ces textes de l’Ecriture ? La Parole de Dieu doit être relue, remâchée, reprise inlassablement. Il convient de ruminer tous les textes et de les voir dans l’unité. Nous avons à nous laisser prendre par cette parole qui nous est proposée par l’Eglise et qui, à cause de cela, devient source de salut. Le salut de Dieu se manifeste : nous devons écouter les paroles du Serviteur souffrant comme les prophéties que le Seigneur reprend à son propre sujet. Il en va de même pour les évangiles. Ce que le Seigneur veut, c’est que nous y découvrions son exégèse et son exégèse est celle qui prend tout l’ancien testament et l’éclaire par la réalité de la résurrection.  » Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa Gloire ?  » (Luc 24, 26). Nous sommes des ressuscités qui écoutons le Réssuscité. Dans l’Eglise, la Parole de Dieu est une parole vivante qui pénètre notre coeur, nous met en question et nous invite à aller au plus profond de nous-mêmes. Le Christ nous parle personnellement, nous avons à tendre l’oreille, à l’écouter comme le Serviteur ; cette parole nous concerne tous puisqu’il s’agit de la vie de l’Eglise et que la vie de l’Eglise est nôtre.

- Les célébrations de la semaine sainte n’ont qu’un but, celui de nous introduire davantage dans notre vocation d’ enfants de Dieu en participant à la croix et à la résurrection du Christ. Se préparer à la semaine sainte, c’est préparer son coeur à recevoir le mystère de Dieu. Si l’Eglise prend trois jours pour méditer sur la Passion et la Gloire du Christ, c’est parce que le coeur de sa vie est là. Tout est donné dans ce mystère : le passé et l’avenir sont dans le présent de Dieu. Il s’agit pour nous d’être sacramentellement contemporains de la Passion du Christ. Nous sommes pris dans ce mystère dans lequel le Christ entre librement. Notre attitude principale doit être une écoute active parce que très consciente, très lucide et très disponible.

- A travers tout le mystère célébré, Dieu va se faire plus proche que jamais, pourtant à travers l’ intériorité de sa présence, le sens de sa transcendance nous sera donné. Le visage de Dieu se dévoile comme un visage plein de pitié, de compassion, d’ouverture à tous les hommes. Dieu se révèle au matin de la résurrection comme celui qui a transformé le monde à tout jamais, qui attend le don de notre liberté pour une coopération fructueuse et qu’ainsi se manifeste sa Gloire.

- Comme le Christ est mort pour tous les hommes, nous avons à vivre le mystère pascal pour tous les hommes. La liturgie est un don de Dieu pour que nous nous donnions à lui. Nous recevons les dons du Seigneur, le plus grand est celui de l’Eucharistie. Nous avons à suivre le chemin du Christ, c’est-à-dire à entrer dans son mouvement par lequel il rend grâces à son Père et se livre tout entier à nous. Le visage de Dieu transparaît dans ce mystère qui est vraiment la clé de toute l’Ecriture qui s’accomplit. Pour accueillir ce mystère, il faut demander au Saint-Esprit qu’il mette en nos coeurs le don de sagesse et le don d’intelligence. Saint Paul le demande sans cesse pour ses propres disciples.

- Le don de sagesse nous permet de tout voir dans le mystère de Dieu et de tout reprendre dans ce même mystère. Alors ne nous laissons pas impressionner par les choses extérieures et en conséquence, nous pouvons garder notre liberté intérieure comme le Christ garde sa liberté en entrant dans sa Passion. Nous avons à être dociles au Christ en le laissant nous mener par les chemins qu’il veut, là où il veut, de la manière qu’il veut.

- Remercions l’Eglise de nous avoir donné une telle liturgie qui est un don de Dieu auquel il faut répondre de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toutes nos forces. 

Jean Paul II, dimanche des Rameaux 2002: « Pueri Hebraeorum, portantes ramos olivarum… »

27 mars, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/2002/documents/hf_jp-ii_hom_20020324_palm-sunday_fr.html

CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II

24 mars 2002
XVIIème Journée Mondiale de la Jeunesse

1. « Pueri Hebraeorum, portantes ramos olivarum…

Les jeunes juifs, portant des rameaux d’olivier, / allèrent à la rencontre du Seigneur ».

Voilà ce que chante l’antienne liturgique, qui accompagne la procession solennelle des rameaux d’olivier et de palmier en ce dimanche, précisément appelé des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Nous avons revécu les événements de ce jour-là:  au milieu d’une foule en liesse rassemblée autour de Jésus, qui entrait à Jérusalem sur un ânon, les jeunes étaient très nombreux. Quelques pharisiens auraient voulu que Jésus les fasse taire, mais Il répondit  que, s’ils s’étaient tus, les pierres auraient crié (cf. Lc 19, 39-40).

Aujourd’hui aussi, grâce à Dieu, les jeunes se trouvent en grand nombre ici, sur la Place Saint-Pierre. Les « jeunes juifs » sont devenus des jeunes garçons et des jeunes filles de tout pays, langue et culture. Bienvenus, très chers amis! J’adresse mon salut le plus cordial à chacun de vous. Le rendez-vous d’aujourd’hui nous projette vers la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, qui se déroulera à Toronto, ville canadienne parmi les plus cosmopolites du monde. C’est là que se trouve la Croix des Jeunes qu’il y a un an, à l’occasion du Dimanche des Rameaux, les jeunes italiens remirent à leurs camarades canadiens.

2. La Croix se trouve au centre de la liturgie d’aujourd’hui. Très chers jeunes, par votre participation attentive et enthousiaste à cette célébration solennelle, vous montrez que vous n’avez pas honte de la Croix. Vous ne craignez pas la Croix du Christ. Au contraire, vous l’aimez et vous la vénérez, car elle est le signe du Rédempteur, mort et ressuscité pour nous. Celui qui croit en Jésus crucifié et ressuscité porte la Croix en triomphe, comme preuve indubitable que Dieu est amour. A travers le don total de soi, précisément à travers la Croix, notre Sauveur a définitivement vaincu le péché et la mort. C’est pourquoi nous acclamons le coeur en fête:  « Gloire et louange à Toi, ô Christ, qui à travers ta Croix as racheté le monde! ».

3. « Pour nous le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort, / et à la mort sur la croix. / C’est pourquoi Dieu l’a exalté / et lui a donné le nom qui est au-dessus de tous les noms » (Acclamation lors de la lecture de l’Evangile).

Avec ces paroles de l’Apôtre Paul, qui avaient déjà retenti lors de la deuxième lecture, nous venons d’élever notre acclamation avant le début du récit de la Passion. Elles expriment notre foi:  la foi de l’Eglise.

La foi dans le Christ n’est cependant jamais quelque chose qui va de soi. La lecture de sa Passion nous met face au Christ, vivant dans l’Eglise. Le mystère pascal, que nous revivrons au cours des journées de la Semaine sainte, est toujours actuel. Nous sommes aujourd’hui les contemporains du Seigneur et, comme les habitants de Jérusalem, comme les disciples et les femmes, nous sommes appelés à décider si nous voulons rester avec Lui ou fuir, ou demeurer de simples spectateurs de sa mort.

Chaque année, lors de la Semaine sainte, s’ouvre à nouveau la grande scène où se joue le drame définitif, non seulement pour une génération, mais pour l’humanité tout entière et pour chaque personne.

4. Le récit de la Passion met en lumière la fidélité du Christ, en contraste avec l’infidélité humaine. A l’heure de l’épreuve, alors que tous, y compris les disciples et même Pierre, abandonnent Jésus (cf. Mt 26, 56), Il reste fidèle, prêt à verser son sang pour mener à bien la mission  qui  lui  a été confiée par le Père. A ses côtés, Marie souffre en silence.

Chers jeunes! Tirez une leçon de Jésus et de sa Mère, qui est aussi la nôtre. La véritable force de l’homme se révèle dans la fidélité avec laquelle il est capable de rendre témoignage de la vérité, en résistant aux flatteries et aux menaces, aux incompréhensions et aux chantages, et même à la persécution dure et impitoyable. Voilà la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre.

Ce n’est que si vous êtes disposés à faire cela, que vous deviendrez ce que Jésus attend de vous, c’est-à-dire « sel de la terre » et « lumière du monde » (Mt 5, 13-14). Tel est précisément, comme vous le savez, le thème de la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse. L’image du sel « nous rappelle que, par le Baptême, tout notre être a été profondément transformé, parce qu’il a été « assaisonné » par la vie nouvelle qui vient du Christ (cf. Rm 6, 4) » (Message pour la XVIIème Journée mondiale de la Jeunesse, n. 2).

Chers jeunes, ne perdez pas votre saveur de chrétiens, la saveur de l’Evangile! Gardez-la  vivante,  en méditant constamment le mystère pascal:  que la Croix soit votre école de sagesse. Ne vous vantez de rien d’autre, si ce n’est de cette sublime chaire de vérité et d’amour.

5. La liturgie nous invite à monter vers Jérusalem avec Jésus acclamé par les jeunes juifs. Dans peu de temps, Il « devra souffrir et ressusciter d’entre les morts le troisième jour » (cf. Lc 24, 46). Saint Paul nous a rappelé que Jésus « s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave » (Ph 2, 7) afin d’obtenir pour nous la grâce de la filiation divine. C’est de là que naît la source véritable de la paix et de la joie pour chacun de nous! C’est là que se trouve le secret de la joie pascale, qui naît du tourment de la Passion.

Chers jeunes amis, je souhaite que chacun de vous prenne part à cette joie. Celui que vous avez choisi comme Maître, n’est pas un marchand d’illusions, il n’est pas un puissant de ce monde, ni un calculateur astucieux et habile. Vous connaissez celui que vous avez choisi de suivre:  c’est le Crucifié ressuscité! Le Christ mort pour vous, le Christ ressuscité pour vous.

Et je vous assure que vous ne serez pas déçus. Personne d’autre, en dehors de Lui, ne peut en effet vous donner cet amour, cette paix et cette vie éternelle à laquelle aspire profondément votre coeur. Bienheureux, êtes-vous, vous les jeunes, si vous devenez de fidèles disciples du Christ! Bienheureux êtes-vous si, en toute circonstance, vous êtes disposés à témoigner que cet homme est véritablement le Fils de Dieu (cf. Mt 27, 39).

Que vous guide et vous accompagne Marie, Mère du Verbe incarné, prête à intercéder pour chaque homme qui vient sur la face de la terre.

Dimanche des rameaux et de la Passion (28 mars 2010) (biblique)

26 mars, 2010

du site:

http://www.bible-service.net/site/378.html

Dimanche des rameaux et de la Passion (28 mars 2010)

C’est le dimanche de l’entrée dans la Semaine Sainte, la grande semaine qui célèbre le cœur de la foi chrétienne. Les croyants sont invités à se laisser porter par la Parole de Dieu et la liturgie qui en découle. Mais nous ne sommes pas simplement spectateurs, car l’itinéraire de Jésus pose la question de notre fidélité : de la joie bruyante de ce jour, jusqu’à la Passion que Jésus vivra seul.

La Parole de Dieu de ce dimanche des rameaux nous fait toucher les deux extrêmes de cette semaine, dans une même célébration, et nous rappelle la fragilité et l’inconstance de notre foi : la distance temporelle est courte entre la célébration triomphale de l’entrée de Jésus-Messie à Jérusalem (début de la liturgie, au moment de la bénédiction des Rameaux), et son rejet, son abandon au jour du Vendredi Saint (Lecture de la Passion selon St Luc). La Parole est aussi une nourriture, une contemplation (avec l’hymne aux Philippiens et le psaume) pour traverser ces événements avec le Christ.

Liturgie des Rameaux :

         • Luc 19,28-40

Le périple de Jésus s’achève. Parti de Galilée, il a marché sur la route, vers Jérusalem, ne comptant pas les détours pour annoncer l’Evangile. Le moment est arrivé, la course touche à son but. En tête du groupe des croyants, descendant par le Mont des Oliviers (d’où doit arriver le Messie), il entre dans la ville sainte. Il est accueilli par “ toute la foule des disciples ” qui crie sa joie, en étendant à terre des manteaux (mais sans agiter de rameaux, dans cet évangile de Luc). Cet événement rappelle l’investiture du roi Salomon, racontée dans le 1° Livre des Rois. Oui, Jésus est Roi (comme le nommera l’écriteau surmontant la croix), mais un roi sans armée, sans gloire. Il est monté sur un âne, marquant par-là que sa gloire n’est pas dans la puissance. L’entrée de Jésus à Jérusalem accomplit la prophétie de Zacharie, qui annonçait l’arrivée d’un roi pacifique dans la ville. Mais pour l’heure, même ses proches, tout à la joie de la fin de leur périple, n’imaginent pas ce qui va arriver, parce qu’ils n’ont pas saisi encore que la messianité de Jésus n’est pas de type guerrière. C’est bien la mort et la résurrection qui vont être la clé de compréhension de la foi.

Messe de la Passion

          • Isaïe 50,4-7

Les “ chants du Serviteur ” sont des passages très connus du livre du prophète Isaïe. Ils montrent un mystérieux serviteur, qui est un personnage fidèle au Seigneur, qui fait tout pour respecter et vivre la parole de Dieu, quoi qu’il puisse lui en coûter. Il s’en remet totalement à Dieu, et devient son porte-parole silencieux. Ce passage est le troisième chant du Serviteur. La tension est forte. Ce juste va être l’innocente victime de l’injustice et de l’oppression violente. Ce qui lui arrive est injuste. Et pour la première fois apparaît l’idée que le porte-parole de Dieu accepte sa souffrance, car il sait qu’il est innocent des crimes dont on l’accuse, et il sait que Dieu est du côté de ceux qui le servent fidèlement.

Isaïe 50 décrit ce qu’a vécu ce Serviteur : il est frappé, on se moque de lui, on crache sur lui. Les premiers chrétiens, encore sous le choc d’un Messie qui meurt sur une croix, alors qu’ils attendaient un envoyé guerrier, conquérant, ont scruté les Ecritures pour tenter de comprendre cette tragédie. Les prophètes, et notamment le prophète Isaïe, ont donné des mots pour comprendre ce qui était arrivé. Ces chrétiens ont vu dans la figure du Serviteur souffrant, la figure de Jésus, un modèle de confiance envers Dieu.
      
         • Psaume 21

Les strophes que nous lisons en cette fête des Rameaux font partie du psaume que Jésus a commencé à prier alors qu’il était pendu sur la croix. Psaume de déréliction extrême de celui qui se croit seul pour affronter sa destinée : “ Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” Les versets lus vont dans le même sens. Il s’agit d’un dialogue entre “ moi ” (le psalmiste, mais aussi tout croyant), et “ Dieu ”. Mais c’est un dialogue difficile, balbutié dans une grande souffrance par celui qui prie et qui se sent abandonné de tous, même de Dieu. Et pourtant, il lui parle, pense qu’une solution de salut est possible. La deuxième partie du psaume s’ouvre parc cette parole joyeuse du psalmiste : “ Tu m’a répondu ”. Le psalmiste n’est plus isolé, perdu dans sa douleur, dans le non-sens de ce qui lui arrive. Le Seigneur l’entend et le délivre.

L’évangéliste Luc met dans la bouche de Jésus en croix les premiers mots de ce psaume. Si Jésus a connu l’angoisse liée à la souffrance et à la mort, comme tout homme, il a gardé sa confiance en son Père. N’oublions jamais le mouvement en deux parties de ce psaume, lorsque nous le lisons.

         • Luc 22,14– 23,56

Le récit de la Passion est celui de l’évangéliste de l’année, c’est-à-dire Luc. Si les évangiles diffèrent dans leur contenu pendant le ministère public de Jésus, ils se rejoignent pour les récits de la passion. Pourquoi ? Parce que ces événements (passion-mort-résurrection) constituent le cœur de la foi chrétienne, les évangélistes ont pris moins de liberté avec eux ; et aussi sans doute parce que ces récits ont vraisemblablement été mis par écrit assez vite, pour en garder une mémoire la plus fidèle possible. Cependant, chaque évangéliste rapporte ces événements avec sa sensibilité propre. Quel pourrait être le “ fil rouge ” du récit de Luc ? Sa volonté de montrer que Jésus vit ses derniers jours tragiques avec une certaine paix. Son chemin vers la vie nouvelle est empreint de sérénité, de pardon. Inutile de chercher dans ce récit la flagellation et le couronnement d’épines. L’évangéliste ne s’attarde pas à décrire les souffrances physiques de Jésus. Ce qu’il veut, pour achever la première partie de son œuvre, c’est témoigner comment la miséricorde de Dieu va connaître son sommet dans ces jours tragiques. Ce n’est pas pour rien que l’évangile de Luc est appelé l’évangile de la miséricorde. Paix, pardon, amour miséricordieux Voilà ce qui se dessine derrière le visage douloureux de Jésus.

Quelques exemples :

La paix profonde de Jésus apparaît tout d’abord dans la description de la dernière Cène et de l’atmosphère très intime de ce repas : “ J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous… ” La même paix est présente dans la façon dont il exprime le fait qu’il sait que l’un d’entre eux le livrera : “ La main de celui qui me livre est là, à côté de moi sur la table… ” Et lorsqu’une dispute surgit entre les disciples pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand, il les réprimande, mais avec beaucoup de paix et d’affection.

Pour Luc, la paix de Jésus ne signifie cependant pas qu’il ignore le questionnement et le doute.  Au contraire, il vit une très rude agonie, spirituellement comme physiquement.  Mais en cela aussi il est plein de paix : “ Que ce soit ta volonté et non la mienne ”.

Son dialogue avec Pilate et ses accusateurs est lui aussi empreint de paix – une paix digne et solennelle.  Au sanhédrin qui lui demande : “ Tu es donc le Fils de Dieu ? ”, il répond : “ C’est vous qui le dites. ” À Pilate qui lui demande : “ Es-tu le roi de Juifs ? ”, il répond de même : “ C’est toi qui le dis. ”  Et au larron près de lui sur la croix il promet : “ Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ”.  Mais, par-dessus tout, sa dernière Parole, pleine de sérénité malgré sa profonde douleur : “ Père, entre tes mains je remets mon esprit ”.

Cette paix et ce pardon ne font que mettre en valeur la passion destructrice de ceux qui son dérangés par son message et son attitude. Ils semblent dominer, mais ils ne seront pas vainqueurs. Ce grand récit de la passion laisse entrevoir le sens profond de ce que les disciples vont vivre au cours de cette grande semaine, et qui éclatera dans la nuit de Pâques.

2 novembre – Commémoraison des fidèles défunts

1 novembre, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/11/02.php

2 novembre – Commémoraison des fidèles défunts

Réflexion sur le jour des défunts

Aussitôt après nous avoir invités à célébrer tous ceux qui ont atteint le bonheur de la possession de Dieu, l’Eglise nous remet devant les yeux ceux qui se trouvent dans l’au-delà et qui ne jouissent pas encore de ce bonheur. La fête de la Toussaint est inséparable de la commémoration des défunts. La première célébration est toute de joie; la seconde comporte un aspect de compassion envers ceux qui, étant passés par la mort, souffrent avant d’entrer dans la félicité céleste.

Ce qu’il y a de plus admirable, c’est que cette compassion peut être efficace. Nous avons le pouvoir d’aider, par notre prière, ceux qui ont un intense désir d’entrer pleinement dans l’intimité divine et éprouvent la peine de ne pas pouvoir satisfaire immédiatement ce désir. Il y a là une application extrême du principe de la communion des saints, c’est-à-dire de la solidarité qui fait bénéficier chaque homme de la sainteté de tous ses frères. En vertu de cette communion, nous pouvons contribuer à rendre les autres meilleurs, par le développement de la vie de la grâce en nous, par nos efforts de progrès moral et spirituel. La « communion » de sainteté s’étend jusque dans l’au-delà; la solidarité qui nous unit aux défunts franchit la séparation de la mort.

Nous savons fort peut de chose du sort de ces défunts que l’on décrit comme retenus au purgatoire. Nous nous représentons le purgatoire comme un lieu et nous ne pouvons pas faire autrement, car notre manière de penser sur la terre est liée à l’espace. En fait, le purgatoire est un état de purification. On comprend que l’entrée dans le bonheur céleste requiert des conditions de pureté, qui ne sont pas nécessairement remplies chez ceux qui ont obtenu le pardon de leurs fautes et sont sauvés. Au moment de la mort, quelqu’un peut être foncièrement orienté vers Dieu, dans l’ouverture à sa grâce et dans l’accueil de son pardon, mais ne pas se trouver dans des dispositions personnelles qui conviennent à la possession bienheureuse. Dans ce cas une période de purification est exigée.

Il ne semble pas que cette exigence résulte simplement du nombre de péchés commis ou de la culpabilité qui est impliquée. En effet, le récit évangélique nous fait comprendre que même un passé de nombreuses fautes n’est pas nécessairement un obstacle à l’entrée immédiate dans le bonheur céleste.

« En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 46). Ces paroles sont adressées à un homme qui avait vécu dans la délinquance et qui se reconnaissait justement condamné à mort pour le mal commis. Sa conversion au, dernier moment, a été si profonde, si sincère, qu’elle lui a valu le paradis sans délai. C’est qu’en lui s’étaient formées des dispositions appropriées à la vie éternelle en compagnie du Christ.

Seul le Seigneur voit le fond des consciences et décide, dans chaque cas individuel, si l’âme est suffisamment pure et bien disposée pour recevoir le bonheur de la possession. Rien ne nous est révélé du jugement qui se produit à l’instant de la mort; nous ne pouvons donc pas savoir si un défunt est directement admis au ciel ou doit passer par un temps de purification. En raison de cette ignorance s’impose le devoir de prier pour tous les défunts, de demander pour eux l’accès au bonheur définitif. L’Eglise a toujours encouragé cette prière. En la favorisant, elle garantit son efficacité: la prière pour les âmes de l’au-delà n’a de sens et d’utilité que si elle leur apporte un secours, du moins si elle vient en aide aux défunts qui se trouvent dans un état de souffrance purificatrice. A bon droit on a reconnu dans cette attitude de l’Eglise un signe de l’existence même du purgatoire.

La prière pour les défunts est un témoignage de l’affection que nous leur portons. Il y a certes d’autres signes d’affection; les fleurs qui envahissent les cimetières manifestent l’attachement des vivants à ceux qui les ont quittés. Mais l’amour le plus lucide et le plus efficace se traduit par la prière à l’intention de ceux qui souffrent. Cet amour est animé par l’esprit de foi. Il s’agit de croire à l’effet de la prière, effet impossible à constater. Il suffit de réfléchir quelque peu pour se rendre compte que les défunts désirent par-dessus tout recevoir une aide effective, qui leur permette d’entrer le plus tôt possible dans la communauté heureuse des élus.

Cette aide, comment pourrions-nous la refuser? Nous pouvons la fournir par notre prière et par l’offrande de tout ce qui dans notre vie plaît au Seigneur. Plus particulièrement à ceux que nous avons aimés sur la terre, nous pouvons faire parvenir l’hommage d’un amour qui demeure, et rendre le service qu’ils attendent de nous.

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Vatican II

« Ainsi donc en attendant que le Seigneur soit venu dans sa majesté, accompagné de tous les anges (Mat. XXV 31) et que, la mort détruite, tout lui ait été soumis (I Cor. XV 26-27), les uns parmi ses disciples continuent sur la terre leur pèlerinage, d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin, sont dans la gloire contemplant dans la pleine lumière, tel qu’il est, Dieu un en trois Personnes ». (Lumen Gentium 49)

« La pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse (2 Macc.XII 45) » (Lumen Gentium 50)

« Cette foi vénérable de nos pères en la communion de vie qui existe avec nos frères déjà en possession de la gloire céleste, ou en voie de purification après leur mort, le Saint Concile la recueille avec grande piété ». (Lumen Gentium 51)

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Message de Jean-Paul II

A l’occasion du millénaire de l’institution de la commémoraison des fidèles défunts, Jean-Paul II a adressé un message à Mgr Raymond Séguy, Evêque d’Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon, et Abbé de Cluny :

« En cette année où l’on célèbre le millénaire de la commémoraison des fidèles défunts instaurée par saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, le centenaire de la fondation par votre prédécesseur le Cardinal Perraud, de l’Archiconfrérie de Notre-Dame de Cluny, chargée de prier pour les âmes du purgatoire, et le quarantième anniversaire du bulletin Lumière et vie, qui promeut la prière pour les défunts, je m’associe volontiers par la pensée à tous ceux qui, au cours de cette année, participeront à des célébrations offertes pour ceux qui nous ont précédés. En effet, au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la béatitude; à partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration que saint Odilon a appelée la Fête des Morts, pratique qui est aujourd’hui en vigueur dans l’Eglise universelle.

En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : »La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio millennio adveniente, n. 7)…

Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision béatifique. Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les âmes du purgatoire, l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, l’âme ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42; 62)…

J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et soeurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du Seigneur…

En confiant à l’intercession de Notre-Dame, de saint Odilon et de saint Joseph, patron de la bonne mort, les fidèles qui prieront pour les morts, je leur accorde de grand coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux membres de la communauté diocésaine d’Autun, à ceux qui sont engagés dans l’Archiconfrérie de Notre-Dame de Cluny et aux lecteurs du bulletin Lumière et vie. Je l’étends volontiers à tous ceux qui, au cours de l’année du millénaire, prieront à l’intention des âmes du purgatoire, qui participeront à l’Eucharistie, et qui offriront des sacrifices pour les défunts… »

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Lugentibus in Purgatorio

Que les âmes gémissantes dans le Purgatoire,
où le feu de la justice divine
purifie leurs souillures par les douleurs les plus sensibles,
soient l’objet de votre commisération,
ô Marie !

Vous êtes la source abondante qui lavez les coupables ;
vous les recevez tous et n’en rejetez aucun.
Hâtez-vous de verser vos consolations
sur ces âmes qui ne cessent de souffrir,
ô Marie !

Mère pleine de tendresse et de miséricorde,
les morts soupirent vers vous ;
ils désirent avec ardeur le bonheur de vous voir
et de posséder avec vous le bien éternel,
ô Marie !

Clef de David, qui ouvrez les cieux,
du haut de votre gloire abaissez vos regards
sur des malheureux qui éprouvent de cruels tourments,
et ouvrez les portes de leur prison,
ô Marie !

O vous qui êtes le modèle des saints, la règle des vrais croyants,
le salut assuré de ceux qui mettent en vous leur espoir,
ne cessez d’employer en faveur des morts votre crédit puissant,
auprès d’un Fils qui vous aime,
ô Marie !

Mère de bénédiction,
obtenez par vos mérites
que ces âmes souffrantes renaissent au bonheur ;
acquittez leur dette, et conduisez-les vous-même au repos éternel,
ô Marie !

Dans le compte terrible qu’exigera le juste Juge,
au jour où toutes nos oeuvres subiront un examen sévère,
suppliez votre divin Fils de nous admettre au partage des saints,
ô Marie !

Sous votre protection puissante,
nous verrons sans crainte le Juge suprême
sonder le fond des consciences
et, sans acception de personnes,
prononcer avec équité sur le sort de chacun de nous,
ô Marie!

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Prière

Seigneur Jésus-Christ, Roi de gloire,
délivrez les âmes de tous les fidèles qui sont morts
des peines de l’enfer,
délivrez-les de ce lac de maux et de douleurs :
délivrez-les de la gueule du lion ;
qu’elles ne soient pas englouties dans le puits de l’abîme,
ni précipitées dans les ténèbres ;
mais que le prince des anges, saint Michel, avec son étendard,
les conduise dans le séjour de cette éternelle lumière
que vous avez promise à Abraham et à sa postérité.
Nous vous offrons, Seigneur, ce sacrifice et ces prières.
Acceptez-les pour ceux dont nous faisons mémoire :
faites-les passer, Seigneur, de la mort à la vie,
que vous avez promise à Abraham et à sa postérité.

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