Archive pour la catégorie 'fête de Marie'

22 août : Sainte Marie Reine

22 août, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/22.php

22 août : Sainte Marie Reine

A propos de Marie, Reine
Prière à la Vierge Marie

A propos de Marie, Reine

On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus mère que reine, et il ne faudrait pas faire croire (comme je l’ai souvent entendu dire) qu’à cause de ses prérogatives elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil, à son lever, fait disparaître les étoiles. Mon Dieu, que cela est étrange ! Une mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Prière à la Vierge Marie
par saint Ephrem
diacre et docteur de l’Eglise
(mort en 373)

O Marie,
Mère de mon Dieu,
vous êtes la Reine du ciel et de la terre,
l’espérance des affligés.
Vous êtes entourée d’une auréole
plus radieuse que le soleil ;
vous êtes couronnée
de plus d’honneur que les chérubins,
de plus de sainteté que les séraphins ;
vous êtes plus élevée que toutes les créatures célestes.
Vous avez été l’unique espérance de nos pères,
la joie des prophètes,
la consolation des apôtres,
la gloire des martyrs,
l’honneur de tous les saints.
O Vierge,
qui apportez aux hommes
la lumière et la consolation !
O la plus accomplie,
la plus sainte des créatures !
A qui pourrai-je vous comparer ?
Vous êtes cet encensoir d’or
d’où s’exhalaient des parfums si doux.
Vous êtes la lampe
qui nuit et jour éclairait le sanctuaire ;
vous êtes l’urne
qui renfermait la manne du ciel,
la table sur laquelle était écrite la loi de Dieu.
Vous êtes l’arche de la sainte alliance ;
vous êtes le buisson ardent
qui brûlait sans se consumer.
Vous êtes la tige de Jessé
qui porte la plus belle de toutes les fleurs,
et cette fleur, c’est votre Fils !
Ce fils est à la fois Dieu et homme,
et vous êtes sa Mère !
C’est par vous,
ô Vierge Mère,
c’est par vous
que nous avons été réconcilés avec notre Dieu.
Vous êtes l’avocate des pécheurs
et l’espoir des âmes découragées ;
vous êtes le port assuré contre le naufrage ;
vous êtes la consolation du monde,
l’asile des orphelins,
la rançon des captifs,
le soulagement des malades,
le baume des infirmes,
le salut de tous.
En vous le solitaire trouve son repos,
et l’homme du monde son appui.
Nous venons donc,
ô sainte Mère de Dieu !
nous réfugier sous vos ailes protectrices.
Couvrez-nous de votre miséricorde ;
ayez pitié de nous.
Oui, les yeux baignés de larmes,
nous vous supplions d’obtenir,
par votre intercession bénie,
que votre divin Fils,
notre clément Sauveur,
ne nous rejette point à cause de nos péchés,
et ne nous condamne point comme des arbres stériles.
Amen.

MESSE DE L’ASSOMPTION, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI, 15 AOÛT 2012

17 août, 2012

http://www.zenit.org/article-31600?l=french

MESSE DE L’ASSOMPTION, HOMÉLIE DE BENOÎT XVI, 15 AOÛT 2012

« En Dieu, il y a de la place pour l’homme »

ROME, jeudi 16 août 2012 (ZENIT.org) – « Dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme », déclare Benoît XVI. Et plus encore : « dans l’homme, il y a de la place pour Dieu ».
Le pape a présidé la messe de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie ce mercredi 15 août 2012 à Castel Gandolfo, dans la paroisse Saint Thomas de Villeneuve.
Il a rappelé aux fidèles présents que la présence de Dieu dans les cœurs, si nécessaire pour le monde, était le fruit de la foi.
Homélie de Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Le 1ernovembre 1950, le vénérable pape Pie XII proclamait comme dogme que la Vierge Marie, « au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps ». Cette vérité de foi était connue de la Tradition, affirmée par les Pères de l’Eglise, et c’était surtout un aspect important du culte rendu à la Mère du Christ. C’est justement l’élément cultuel qui a constitué, pour ainsi dire, la force motrice qui détermina la formulation de ce dogme : le dogme apparaît comme un acte de louange et d’exaltation à l’égard de la Sainte Vierge. Cela émerge du texte même de la Constitution apostolique, où l’on affirme que le dogme est proclamé « en l’honneur du Fils, pour la glorification de sa Mère et la joie de toute l’Eglise ». Fut ainsi exprimé, dans sa forme dogmatique, ce qui avait déjà été célébré dans le culte et la dévotion du peuple de Dieu comme la glorification la plus haute et la plus stable de Marie : l’acte de proclamation de Celle qui a été enlevée au ciel, se présenta ainsi presque comme une liturgie de la foi. Et, dans l’Evangile que nous venons d’entendre, Marie prononce de manière prophétique certaines paroles qui orientent dans cette perspective. Elle dit en effet : « Désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1, 48). C’est une prophétie pour toute l’histoire de l’Eglise. Cette expression du Magnificat, rapportée chez saint Luc, indique que la louange rendue à la Vierge Marie, Mère de Dieu, intimement unie au Christ son fils, concerne l’Eglise de tous les temps et de tous les lieux. Et la citation de ces paroles par l’évangéliste présuppose que la glorification de Marie était déjà présente à l’époque de saint Luc et qu’il considérait que c’était un devoir et un engagement de la communauté chrétienne vis-à-vis de toutes les générations. Les paroles de Marie disent que c’est un devoir, pour la foi de l’Eglise, de se souvenir de la grandeur de la Vierge. Cette solennité est donc une invitation à louer Dieu et à regarder la grandeur de Marie parce que c’est sur le visage de ses enfants que nous reconnaissons qui est Dieu.
Mais pourquoi Marie est-elle glorifiée par son Assomption dans le ciel ? Saint Luc, nous l’avons entendu, voit la racine de l’exaltation et de la louange rendue à Marie dans l’expression d’Elisabeth : « bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Et le Magnificat, ce chant au Dieu vivant et agissant dans l’histoire, est un hymne de foi et d’amour, qui jaillit du cœur de la Vierge Marie. Elle a vécu avec une fidélité exemplaire ; elle a conservé au plus intime de son cœur les paroles adressées par Dieu à son peuple, les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob, et en a fait le contenu de sa prière : dans le Magnificat, la parole de Dieu était devenue celle de Marie, lumière sur sa route, au point de la rendre disponible pour accueillir en son sein le Verbe de Dieu fait chair. La page de l’Evangile d’aujourd’hui rappelle cette présence de Dieu dans l’histoire et à travers les événements ; elle contient en particulier une référence au chapitre six du Second livre de Samuel (6, 1-15), dans lequel David transporte l’Arche sainte de l’Alliance. Le parallèle que fait l’Evangéliste est clair : Marie, qui attend la naissance de son fils Jésus, est l’Arche sainte qui porte en elle la présence de Dieu, une présence qui est source de consolation, d’une joie qui comble. Jean, en effet, danse dans le sein d’Elisabeth, tout comme David dansait devant l’Arche. Marie est « la visite » de Dieu qui apporte la joie. Dans son chant de louange, Zacharie le dira de manière explicite : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et délivré son peuple » (Lc 1, 68). La maison de Zacharie a fait l’expérience de la visite de Dieu avec la naissance inattendue de Jean-Baptiste, mais surtout par la présence de Marie qui porte en son sein le Fils de Dieu.
Mais nous nous demandons maintenant : qu’est-ce que l’Assomption de Marie apporte à notre chemin, à notre vie ? La première réponse est la suivante : dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme, Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures dont parle Jésus (cf. Jn 14, 2) ; Dieu est la maison de l’homme, en Dieu il y a l’espace de Dieu. Et Marie, en s’unissant, en étant unie à Dieu, ne s’éloigne pas de nous, elle ne va pas sur une galaxie inconnue ; au contraire celui qui va à Dieu se rapproche, parce que Dieu est proche de nous tous, et Marie, unie à Dieu, participe de la présence de Dieu, elle est plus proche de nous, de chacun de nous. Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer aussi à Marie : saint Grégoire le Grand dit que le cœur de saint Benoît est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur. Cela est encore plus vrai pour Marie : Marie, entièrement unie à Dieu, a un cœur si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur, et les ex-voto partout sur la terre le démontrent. Marie est proche, elle peut écouter, elle peut aider, elle est proche de chacun de nous. En Dieu, il y a de l’espace pour l’homme, Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un cœur aussi large que celui de Dieu.
Mais il y a encore un autre aspect : non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. Cela aussi nous le voyons en Marie, l’Arche sainte qui porte la présence de Dieu. En nous, il y a de l’espace pour Dieu, et cette présence de Dieu en nous, si importante pour illuminer le monde plongé dans la tristesse et dans les problèmes, se réalise par la foi : par la foi, nous ouvrons les portes de notre être pour que Dieu puisse entrer en nous, pour que Dieu puisse être la force qui donne vie à notre être et nous ouvre un chemin. En nous, il y a de l’espace, ouvrons-nous, comme Marie, en disant : « Que ta volonté soit faite, je suis la servante du Seigneur ». En nous ouvrant à Dieu, nous ne perdons rien. Au contraire, notre vie s’enrichit et grandit.
Ainsi, foi et espérance se rejoignent. On parle beaucoup aujourd’hui d’un monde meilleur qui devrait venir : ce serait cela notre espérance. Si ce monde meilleur doit venir, et quand, nous ne le savons pas, je ne le sais pas. Mais il est sûr qu’un monde qui s’éloigne de Dieu ne devient pas meilleur, mais pire. Seule la présence de Dieu peut garantir un monde bon. Mais ne parlons pas de cela.
Il y a une chose, une espérance qui est certaine : Dieu nous attend, il nous espère, nous n’avançons pas dans le vide, nous sommes attendus. Dieu nous attend et, en allant dans l’autre monde, nous trouvons la bonté d’une Mère, nous retrouvons nos proches, nous trouvons l’Amour éternel. Dieu nous attend : voilà la grande joie et la grande espérance de cette fête. Marie nous visite, elle est la joie de notre vie et la joie est espérance.
Que dire de plus ? Un cœur grand, la présence de Dieu dans le monde, un espace pour Dieu en nous et un espace en Dieu pour nous, l’espérance, être attendus : voilà la symphonie de cette fête, le signe que nous donne la méditation de cette solennité. Marie est l’aurore et la splendeur de l’Eglise triomphante ; elle est consolation et espérance pour le peuple encore en chemin, dit la Préface de ce jour. Confions-nous à son intercession maternelle, afin qu’elle nous obtienne du Seigneur la grâce d’une foi plus forte dans la vie éternelle ; qu’elle nous aide à bien vivre dans l’espérance le temps que Dieu nous donne. Une espérance chrétienne, qui n’est pas seulement une nostalgie du Ciel, mais un désir de Dieu vivant et actif, dans notre monde aujourd’hui, désir de Dieu qui fait de nous des pèlerins infatigables et qui alimente en nous le courage et la force de la foi, qui sont aussi courage et force de l’amour. Amen.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

La fille de Sion. Considérations sur la foi mariale de l’Église: Joseph Ratzinger

14 août, 2012

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=232

Joseph Ratzinger

La fille de Sion. Considérations sur la foi mariale de l’Église

P. Francis de Chaignon

Traduction, présentation et annotations par Sophie BINGELLI, Paris, Éd. Parole et Silence, coll. « Cahiers de l’École Cathédrale », n° 55, 2002.

Esprit & Vie n°72 / décembre 2002 – 2e quinzaine, p. 13-14.

Ce récent Cahier de l’École Cathédrale est la traduction de trois conférences de théologie mariale données en 1975 par Joseph RATZINGER, peu avant sa nomination comme archevêque de Munich (le texte allemand en avait été publié deux ans plus tard puis réédité en 1990).
L’auteur évalue, tout d’abord, la situation de la mariologie dans la théologie catholique et propose comme piste de réflexion de rechercher « dans l’Ancien Testament les éléments par lesquels le Nouveau Testament interprète théologiquement la figure de Marie ». Il s’agit de trois motifs vétérotestamentaires qui dessinent une théologie de la femme : la figure d’Ève, les figures de mères (fécondes ou stériles), les figures de femmes salvatrices (telles Déborah, Judith, Esther). À travers ces motifs s’élabore, en fait, une théologie du peuple que ces femmes incarnent et donc une théologie de l’Alliance ; nous accédons de la sorte à la révélation de Dieu lui-même. Dans les textes plus tardifs apparaît la figure de la sagesse, présentée comme créature de Dieu et pure réponse à son action. Or, cette figure de la sagesse demande à être réinterprétée, non seulement, de façon christologique mais également de façon mariale. La sagesse trouve son accomplissement à la fois dans le Christ, Verbe incarné, et dans l’accueil fécond de cette Parole en Marie.
Il est ainsi clairement montré que « la figure de la femme est indispensable à la cohérence de la foi biblique » (p. 43). Or, un tel principe trouve sa réalisation personnelle en Marie. Sans elle, sans le caractère marial de la foi, la création est niée, la grâce ne respecte pas la liberté humaine, le Dieu de l’Alliance est méconnu.
Le deuxième chapitre s’intéresse alors à la foi mariale de l’Église. Certes, les dogmes mariaux ne peuvent être déduits de textes isolés du Nouveau Testament. Mais ce que le premier chapitre a établi nous permet de comprendre que ces dogmes expriment l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament, grâce au recours à l’exégèse typologique. Sans cela, nous l’avons vu, on dissocie l’unité de l’Écriture et l’on compromet la vérité de la création et de la grâce. Nous pouvons donc voir dans la mariologie un critère d’équilibre de la théologie.
L’auteur vérifie cela sur chacun des trois dogmes mariaux fondamentaux : la maternité virginale, la conception immaculée, l’Assomption. Concernant le premier dogme, il convient de rappeler que, d’une part, l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ a nécessairement une signification mariologique et que, d’autre part, la maternité divine de Marie a nécessairement une signification christologique (on sera attentif ici à la note 26, p. 94, qui constitue une retractatio de la position tenue par l’auteur dans Foi chrétienne hier et aujourd’hui, paru en 1969, et qui ne soulignait pas avec assez de précision la correspondance profonde entre la conception virginale et l’affirmation que la personne du Christ est celle du Fils de Dieu, de sorte que Jésus n’a que Dieu pour Père). Cette réflexion sur une vérité très contestée saisit le lien entre le biologique et le spirituel, par-delà nos tentations de les dissocier. D’ailleurs, note l’auteur, le nœud du refus de la conception virginale n’est pas, en dernier ressort, celui de l’historicité des récits évangéliques mais un présupposé implicite, une vision du monde et de Dieu qui interdit à ce dernier, au nom de notre raison scientifique, d’intervenir dans le monde. Mais c’est là régresser à une philosophie païenne…
La conception immaculée, quant à elle, éclaire la compréhension catholique de la grâce. Il n’y a pas opposition entre la Parole de Dieu et l’homme, ni irruption purement verticale, il y a un dialogue, une réponse et une correspondance. À la question du fondement scripturaire d’une telle affirmation dogmatique, il faut à nouveau répondre par le recours à la typologie. Or, ce type n’est pas abstrait mais se réalise dans une personne, celle de Marie. On lira avec soin les pages pénétrantes (spécialement p. 75-77) qui relient la question de l’immaculée conception à celle du péché originel, lui aussi intelligible uniquement grâce au recours à la typologie, à la suite de saint Paul. Dans un cas comme dans l’autre, on n’accède au fait que par la typologie qui unit Ancien et Nouveau Testament.
La dogmatisation de l’Assomption, enfin, est à comprendre comme l’acte le plus haut de vénération de Marie reflétant à nouveau l’unité des Testaments et la réalisation personnelle en Marie de ce que l’Église attend pour elle-même : la victoire définitive sur la mort, la participation de tous et de chacun non seulement à la Résurrection mais aussi à l’Ascension du Christ.
On l’aura compris, ces pages lumineuses sont d’une réelle pénétration théologique. Si elles demandent au lecteur d’être un tant soit peu familiarisé avec les grands thèmes de la théologie mariale, elles ne sont pas excessivement ardues. On regrettera seulement que la traduction soit souvent trop proche du texte allemand, d’où des obscurités qu’une réécriture aurait dû dissiper. Notons l’originalité de l’introduction qui met en perspective les propos de Joseph RATZINGER et l’anthropologie d’Edith STEIN. La troisième annexe, qui est le texte de la « Déclaration christologique commune entre l’Église catholique et l’Église assyrienne de l’Orient », datée du 11 novembre 1994, pourra surprendre. Elle n’est accompagnée d’aucun commentaire.

Homélie la fête de l’Assomption de la Vierge Marie

14 août, 2012

http://christopheferey.over-blog.net/article-homelie-la-fete-de-l-assomption-de-la-vierge-marie-55411476.html

Homélie la fête de l’Assomption de la Vierge Marie

(par Christophe FEREY, prêtre)

Toute l’histoire de Marie est une Visitation. Se laisser visiter, tout un art ! Ouvrir sa maison pour y laisser entrer quelqu’un qui ne vous quittera jamais ! Marie à eu ce génie de savoir ouvrir la porte et de ne jamais avoir peur de celui qu’elle accueillait dans sa vie. La visite est un art pour celui qui entre . Car Dieu ne veut pas seulement passer, il veut demeurer en nous. Dieu n’a jamais aimé l’amour à la sauvette. Son amour se donne et se livre sans aucun calcul. Il est sans retour. En Marie, Dieu a trouvé la demeure idéale. Une demeure où il était sur que tout l’espace serai disponible. Chez Marie il n’y a pas un recoin qui ne soit inaccessible à la présence de Dieu. Elle est en quelque sorte une icône où resplendi la Gloire de Dieu. Cette Gloire c’est d’habiter chez celui qui veut bien accueillir la présence de Dieu dans sa vie. En Marie nul obstacle à cette Présence. Sa vie fut un immense oui à la présence de Dieu. Marie devient ainsi créature et mère, en Jésus, d’un Dieu qui veut s’offrir à tout homme qui veux bien l’accueillir. Marie nous est offerte comme mère pour que son fils puisse naître en chacun de nous. Car Marie s’est tellement laisser façonner par Dieu qu’elle ne retient rien. Elle offre tout. Si elle retient son fils dans ses bras, c’est pour mieux l’offrir à cette humanité blessée et meurtrie par le péché. Contempler Marie c’est voir l’homme tel que Dieu l’a créé. Alors mettons nous à l’école de Marie. Il ne s’agit pas de l’idolâtrer mais à travers elle, de célébrer son Créateur et notre Sauveur. Marie a accueilli l’inattendu de Dieu malgré les risques. Nous aussi soyons attentif lorsque Dieu nous fait signe et soyons prêts à répondre. Bien souvent l’appel du Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n’aurions jamais imaginés. Ayons confiance ! Sur ces chemins, il y a le Seigneur qui marche à nos cotés, à notre rythme. Comme Marie, nous sommes invités à être intelligents. « Comment cela va-t-il se faire ? » demande la jeune fille à l’Ange. Nous sommes invités à la suite de Marie à ne pas nous contenter de réponses toutes faites, de formules de catéchisme mais bien à rendre intelligente notre foi. Nous n’aurons jamais fini de comprendre le mystère de Dieu. Osons questionner notre foi. N’ayons pas peur de ce travail car il nous rapproche de Dieu. Mieux nous le connaîtrons et mieux nous l’aimerons en nos frères. Être à l’école de Marie, c’est se mettre en route avec Jésus. Ne pas être à la remorque mais à ses cotés. Être le témoin de son œuvre de Salut. Avec Jésus nous sommes capable de passer de grands cols. C’est ce que fait Marie en allant chez sa cousine Elisabeth. Rien n’est infranchissable avec Jésus. Et pourtant Marie à du passer un col infranchissable : celui de la mort de son fils. Malgré la douleur insupportable de voir son Fils en croix, elle reste debout. Quel mystère ! C’est celui d’un Dieu qui nous veut debout. Avec Dieu nous ne sommes pas enfermez dans une boite de coton. Nous ne sommes pas surprotégés. Dieu désir que nous puissions faire face aux épreuves de la vie et aimer malgré tout. Marie n’est pas une superwouman. Elle a simplement laisser Dieu vivre en elle. Elle a refusé que la haine ou la douleur puissent l’envahir et ne plus laisser un seul espace en elle. Marie n’est pas une sorte de femme aseptisée sans défaut et sans limites. Elle est une femme qui a répondu oui à Dieu avec ses limites et ses fragilités. Un oui qui à pu s’épanouir sur une terre bien préparée où le péché n’a pas eu de prise. Cette terre a été préparé par Dieu mais aussi par tout un peuple. Marie est l’héritière d’une foi multi-séculaire. Nous même notre terre a été travaillée jusqu’à présents pour pouvoir vivre de Dieu dans notre présent. Et vous parents, grands parents, éducateurs comment prenez vous soins de la terres de vos enfants ? Nous avons a facilité le travail de Dieu en vivant nous même l’Évangile. Ce travail c’est de se laisser peu à peu transformer par une parole touchant notre cœur. Sur une parole Marie fait confiance et dit oui. Et quelle réponse allons nous apporter à cette parole ? Lorsque Marie retourne vers Dieu c’est toute l’humanité qui avait perdu le chemin de Dieu qui retourne vers lui. Tout homme est invité à la suite de Marie à dire une seule parole qui lui ouvre le ciel : OUI. Alors vivons dans la confiance sur que tout homme peut dire oui à Dieu lorsqu’il le verra tel qu’il est non comme il aurai pu l’imaginer.
Marie est désormée au ciel, partageant la Gloire de Dieu. Pourtant elle n’est pas absente de notre vie. Dieu nous l’a donnée pour quelle soit notre mère et marche à nos cotés. Alors n’ayons jamais peur de nous tourner vers elle. Elle est le plus sur chemin pour retrouver Dieu lorsque nous nous égarons. Marie apprends-nous à chanter et à vivre ton cantique d’Action de grâce pour que notre vie soit toujours un don que nous recevons de Dieu. « Mon âme exalte le Seigneur, Exulte en Dieu mon Sauveur ».

Éloges funèbres de la Mère de Dieu, Église de Jerusalem, rite grec-orthodoxe

13 août, 2012

http://www.mariedenazareth.com/14360.0.html?&L=0

Éloges funèbres de la Mère de Dieu, Église de Jerusalem, rite grec-orthodoxe

L’ordre grec du Saint Sépulcre veille sans arrêt sur le sépulcre de la Vierge à Gethsémani et célèbre avec grande pitié la mémoire de la Dormition de Notre Dame la Très sainte et Toute bénie Mère de Dieu et Toujours vierge Marie.

Voici un extrait de leur liturgie :

Deuxième stance, t. 5

Il est vraiment digne et juste, o Mère de Dieu, de te glorifier toi qui es le grand trésor de toutes les vertus et de toutes les grâces dont te comble notre Dieu.
Comme le buisson brûlait sans se consumer sur le Sinaï, Moïse le visionnaire t’a contemplée (cf. Ex 3, 3) ; en effet le feu divin a pris place en ton sein ,o Vierge, sans le consumer.
A tous ceux qui veulent moissonner les gerbes du salut divin, la terre vénérée à Gethsémani s’est toujours montrée terre féconde, o Virginale Mère.
Il est clair, o Vierge, il est pour nous évident que personne n’est capable, sans ta médiation, de marcher droit et de suivre comme on le doit les pas et les traces de ton Fils notre Dieu.
Les apôtres réunis en chœur et l’armée des anges ont formé ici un cercle pour te célébrer, virginale Mère, et nous nous trouvons là aussi.
Vivifie, o Vierge Toute immaculée, les fidèles qui près de toi se réfugient, en faisant usage de ton pouvoir de médiation auprès de ton Fils, le divin Maître Tout-Puissant.
Tu as obtenu sur la nature la victoire qui manquait au genre humain, étant donné que sans semence tu as conçu le Christ; mais tu meurs, en obéissant à la loi de la nature.
O merveille vraiment prodigieuse : une vierge pure allaite un enfant, et parmi les morts la Mère de la vie languit dans une tombe, préservée de la corruption.
Vierge mère, guide-nous vers le port serein et le refuge du salut, nous que submerge la marée déchaînée de crimes terribles qui menacent notre âme.
Ton sépulcre, o Vierge Toute immaculée, est pour nous l’escalier qui amène vers Dieu les fidèles qui chantent, pleins de foi, et qui glorifient ta Dormition. [...]
Virginale Epouse de l’unique Dieu, tu es la porte apparue sur la terre pour introduire l’Orient venu d’en haut en faveur des fidèles.
Les orateurs les plus adroits et les anges ne sont pas dignement capables, virginale Mère, de te célébrer toi qui es la Souveraine honorée plus que tous.
Ton corps et ton âme, tu les as conservés dans une condition cristalline irrépréhensible, o Vierge glorieuse et toute immaculée, et le Maître a été séduit par ta beauté.
Toi, le livre nouveau, le rouleau nouveau dans lequel le Verbe fut écrit par le Père, intercède pour que soient inscrits dans le livre de la vie ceux qui te chantent, o Vierge immaculée. [...]

Église de Jérusalem, patriarcat orthodoxe de Jérusalem, Éloges funèbres de la Mère de Dieu.
Le texte n’est pas dans les livres liturgiques grecs, mais il circule à Jérusalem sur des feuilles et des fascicules pour suivre le rite.
Cité dans : : G. Gharib e E. Toniolo (ed) Testi mariani del secondo Millennio. 1. Autori orientali, Città nuova Roma 2008, p. 738-739

La dormition de Marie – by Frédéric Manns

13 août, 2012

http://jerusalem-dialogue.blogspot.it/2009/08/la-dormition-de-marie.html

La dormition de Marie

Posted 14th August 2009 by Frédéric Manns

Le terme technique de Dormition désigne dans la tradition chrétienne les derniers instants de la vie terrestre de Marie. En effet, la tradition juive parlait des justes qui s’endormaient et qui étaient réunis avec leurs Pères. L’icône de la Dormition est justement célèbre: au centre figure Marie étendue sur son lit de mort. Elle est entourée des douze apôtres qui se retrouvent curieusement autour d’elle. Le Christ en gloire, enveloppé dans une mandorle, apparaît auprès de sa mère et prend dans ses bras l’âme de Marie représentée par un petit enfant vêtu de linges blancs. Pour comprendre la théologie de l’icône il n’y a pas d’autre choix que de se référer à l’apocryphe connu sous le nom de Dormition de Marie.
Cet apocryphe traduit en différentes langues est très ancien. Il provient des milieux judéo-chrétiens de Jérusalem et pourrait dater de la fin du second siècle après J.-C. Des études basées sur les critères internes et externes ont permis d’arriver à la conclusion que la version grecque de l’apocryphe provenant de la bibliothèque du Vatican (Vatican grec 1982) est la plus ancienne. C’est sur ce texte que nous appuyons nos citations et nos commentaires. L’Apocryphe décrit les derniers instants de Marie sous la forme littéraire du Testament. De plus, il a recours à de nombreux symboles qu’il importe de décoder si l’on veut comprendre le message contenu dans l’Apocryphe. Le Pape Jean-Paul II a cité cet apocryphe dans son homélie de l’assomption, lui donnant ainsi un certain crédit.

L’annonce de la mort
« Quand Marie entendit de la part du Seigneur qu’elle allait sortir du corps, le grand Ange se rendit auprès d’elle et lui dit: « Marie lève-toi; prends cette palme que m’a donnée celui qui a planté le Paradis et transmets-la aux apôtres, afin que, la portant devant toi, ils chantent des hymnes, car d’ici trois jours tu déposeras ton corps. Voici que j’enverrai tous les apôtres auprès de toi et ils feront tes funérailles. Ils ne te quitteront plus jusqu’à ce qu’ils t’aient amenée au lieu où tu seras dans la gloire » (2).
« … Va au Mont des Oliviers et là tu connaîtras mon nom, car je ne le prononce pas au milieu de Jérusalem pour qu’elle ne soit pas totalement ruinée, mais tu l’entendras sur le Mont des Oliviers… » (3).
 » Marie se rendit au Mont des Oliviers. La lumière de l’Ange la précédait. Dans sa main elle tenait la palme. Quand elle arriva au Mont des Oliviers, celui-ci tressaillit avec tous les arbres qui s’y trouvaient, de sorte qu’ils inclinèrent leurs têtes et adorèrent la palme qui était dans sa main » (4).
« Lorsque Marie le vit, elle pensa que c’était Jésus et elle demanda: Seigneur n’es-tu pas mon seigneur? C’est pour cela que tant d’arbres t’ont adoré. Je dis en effet que personne ne peut faire tant de miracles de gloire sinon mon Seigneur. L’ange lui dit… Quand tu sortiras du corps c’est moi qui viendrai à lui le quatrième jour et je t’enlèverai le quatrième jour… » (5).

La palme
Le symbole de la palme revient douze fois dans l’Apocryphe. C’est le grand Ange qui n’est autre que le Christ qui vient l’apporter à sa mère pour qu’elle la transmette aux apôtres. Celui qui a planté le Paradis a chargé l’Ange de cette mission. En effet, dans la tradition juive la palme est l’arbre de vie du Paradis. Le livre d’Hénoch éthiopien 24,3-4 en témoigne. Plusieurs textes affirment que l’arbre de vie nourrira les élus: « Il y a là des arbres de sagesse: ceux qui en mangent possèdent une grande sagesse », affirme 1 Hénoch 32,3. Le Messie avait reçu la mission d’ouvrir les portes du Paradis, d’enlever l’épée menaçant Adam et de donner à manger aux justes de l’arbre de vie, selon le Testament de Lévi 18,10-11.
La fête des Tentes met à l’honneur la branche de palmier. En effet, tous les pèlerins qui montaient à Jérusalem pour la fête des Tentes devaient apporter avec eux une branche de palmier, une branche de saule, un rameau de myrte et un fruit appelé etrog. L’interprétation de ces symboles varie dans le judaïsme. Souvent un sens anthropologique leur est donné. Philon d’Alexandrie voit par contre dans la célébration de la fête qui exigeait du pèlerin d’habiter sous des tentes pendant une semaine le symbole du voyage mystique, de la migration du monde de la matière au monde de l’Esprit (Spec II, 204-213).
La palme, comme tous les symboles, a de nombreuses valences qui peuvent se compléter. Elle évoque la victoire en 1 Mac 13,37 et 2 Mac 14,4. Elle signifie aussi le juste pour souligner son sort dans le monde à venir : « De même que le palmier ne projette son ombre qu’à une certaine distance, de même le juste ne reçoit sa récompense qu’après un certain temps, souvent même il ne la reçoit que dans le monde à venir », déclare le midrash Nombres Rabbah 3,1.
La littérature judéo-chrétienne avait repris ce symbole comme trophée de victoire. Dans le Pasteur d’Hermas, Similitude 8,2 les justes sont couronnés de palmes. Dans la Passion de Perpétue 10,9 le Christ apparaît tenant dans ses mains un rameau vert où pendent des pommes d’or. Didyme l’Aveugle, dans son commentaire de Zacharie 5,168, écrit: « De ce palmier dont il faut prendre les branches pour orner la tente, l’épouse chante au Cantique des Cantiques: J’ai dit: Je monterai sur le palmier, j’en saisirai les extrémités (Ct 7,9) ». La branche de palmier reçoit un supplément de sens: elle est rapprochée du Cantique des cantiques.
L’apocryphe de la Dormition exploite ce même symbolisme lorsqu’il évoque la prière de Marie rentrée chez elle après sa visite au Mont des Oliviers: « Je te bénis parce que j’ai été trouvée digne du baiser de ta chambre nuptiale que tu m’avais promis. Je te bénis pour que je sois trouvée digne de participer à l’eucharistie parfaite et à ton offrande de parfum suave qui est le partage de toutes les nations » (10).
Pour l’auteur de l’Apocryphe de la Dormition Marie va entreprendre la migration de ce monde à l’autre dans trois jours. Inutile d’insister sur le symbole bien connu des trois jours. Elle reçoit de la part de son fils qui est présenté comme le grand Ange la certitude de la victoire finale. Par contre la Jérusalem infidèle sera mise à l’épreuve et sera jugée à cette occasion.

Le symbole des nuées
Après avoir reçu la visite de l’Ange, Marie fit appeler ses parents et connaissances pour leur annoncer son départ dans trois jours. Elle les invita à prier. Après la prière, ils s’assirent en discutant entre eux des merveilles de Dieu, des signes et des prodiges que Dieu avait réalisés par sa mère.
Soudain arriva sur un nuage l’apôtre Jean (15). Marie, troublée en son esprit, éclata en sanglots et fit des reproches à celui qui avait reçu du Seigneur l’ordre de la prendre chez lui. Jean se justifie: il a laissé auprès de Marie son diacre pour lui préparer la nourriture et n’a pas voulu enfreindre l’ordre du Seigneur de partir en mission.
Il appelle familièrement Marie « soeur et mère des douze rameaux » (16). Ce titre s’inspire à nouveau du Cantique des Cantiques. Marie confie la palme à Jean pour qu’il la porte devant elle. Puis arrivent, portés sur des nuées, des extrémités de la terre les autres apôtres et avec eux Paul, compté au nombre des apôtres. Pierre les invite à prier pour qu’ils découvrent pourquoi Dieu les a réunis. La prière se termine par l’invocation au Christ « vainqueur de la mort, notre repos, qui a déraciné la mort, Manuel, Manuel, Maranatha » (25). Jean raconte aux disciples comment il fut emporté sur un nuage du milieu des disciples de Sardes. Durant les funérailles de Marie, Jésus et les anges, assis sur la nuée, précédaient le cortège d’une certaine distance. Enfin, c’est sur une nuée que le corps de Marie sera déposé au Paradis.
Dans la Bible, la nuée est considérée comme le véhicule de Dieu. Dieu est défini comme le « chevaucheur des nuées ». Lors du passage de la mer Rouge la colonne de nuée qui guidait le peuple se déplaça de l’avant à l’arrière, où elle se tint (Ex 14,19). L’Apocalypse de Jean 1,7 se souvient de ces textes lorsqu’elle décrit la venue du Christ escorté des nuées. De même, en Ap 14,14 l’auteur se réfère à Daniel 7 pour décrire le Fils de l’homme assis sur la nuée blanche et venant pour le jugement.
La tradition juive évoque le don de sept nuées de gloire dans le désert du Sinai lorsque les Juifs sortis d’Egypte arrivèrent à la localité de Succot. La version synagogale du livre de l’Exode 12,37 affirme que quatre nuées devaient protéger le peuple sur les quatre côtés, une au-dessus d’elle; une au-dessous d’elle et une allait au-devant d’eux pour aplanir les vallées et abaisser les montagnes. Le don de ces nuées fut rapproché rapidement de la fête des Tentes, appelée en hébreu Succot.
La tradition judéo-chrétienne n’hésitera pas à reprendre ce symbole. C’est avec des nuées de gloire que seront revêtus les justes, affirme 5 Esdras 2,23. La Didachè 16 affirme que lors du retour du Christ le monde verra le Seigneur venant sur les nuées du ciel.
L’auteur de l’apocryphe de la Dormition qui voit dans les nuées les véhicules des apôtres et qui met ces nuées en rapport avec le Paradis provient d’un milieu où les traditions juives étaient encore connues. Marie désigne sa maison par le terme grec de skênoma, qui signifie « tente ». C’est toujours dans le contexte de la fête des Tentes que l’auteur se meut.

Le symbole de la lampe
Avant sa mort Marie demande à tous les assistants de prendre une belle lampe et de ne pas l’éteindre pendant trois jours. Pierre profite de l’occasion pour commenter la parabole des dix vierges en orchestrant le symbolisme anthropologique de la lampe: « Tous mes frères et vous tous qui êtes entrés dans ce lieu, en cette heure, par gentillesse envers notre mère Marie, et vous qui avez allumé les lampes qui brillent du feu de la terre visible, vous avez rendu un beau service. Je désire que chaque vierge prenne sa lampe dans le firmament immatériel du ciel. C’est la lampe à trois becs de l’homme plus glorieux, qui est notre corps, l’âme et l’esprit. Si ces trois parties brillent du vrai feu pour lequel vous luttez, vous n’aurez pas de honte quand vous entrerez aux noces et vous vous reposerez avec l’époux. Ainsi est-il arrivé à Marie. La lumière de sa lampe a rempli l’univers et elle ne s’éteindra pas jusqu’à la fin des temps pour que tous ceux qui veulent prennent d’elle courage » (31).
Deux usages juifs de la lampe sont mis ici en évidence: l’usage de la lampe lors des funérailles et son usage lors des noces.
La lampe est le symbole du juste et de l’âme dans le livre des Proverbes 13,9. Le même livre, au chapitre 20,27, établit une relation entre la lampe de Yahve et l’esprit de l’homme. Job 21,17 affirmait de son côté que la lampe des impies s’éteindra. Le livre d’Hénoch éthiopien 104,2 donne aux justes l’assurance qu’ils brilleront comme des luminaires du ciel. La liturgie juive de la fête des tentes donne une grande importance à la cérémonie de l’illumination de la cour des femmes chaque soir. Quatre grands chandeliers illuminaient le Temple dans la cour des femmes. Tout Jérusalem se réjouissait à cette occasion.
La littérature judéo-chrétienne reprend ces symboles. L’âme de l’homme est comparée à une lumière dans les Odes de Salomon 11,10-16. La cérémonie du lucernaire avec le chant du Phôs hilaron (joyeuse lumière) voit dans le Christ qui illumine et fait entrer dans l’immortalité l’époux qui vient la nuit. Clément d’Alexandrie réfère le symbole de la lampe allumée à l’âme qui recherche la vérité au milieu des ténèbres (Stromates 5,3,17,3). Méthode d’Olympe introduit dans son commentaire de la parabole des dix vierges une note originale: la lampe des vierges devient symbole de chasteté. Dans son neuvième discours, Méthode revient sur le symbolisme de la lampe des vierges ornée par les bonnes oeuvres dans un contexte qui évoque la fête des tentes et la résurrection : « Je célèbre en toute légitimité la fête qui est dédiée. J’ai donné à mon tabernacle, à ma chair, la parure des bonnes oeuvres, comme tout à l’heure les vierges s’étaient parées de leur lampes à cinq flammes ».
L’auteur de l’Apocryphe de la Dormition prolonge la réflexion entreprise par le judaïsme et le judéo-christianisme. Son interprétation anthropologique de la lampe comme signifiant l’âme est en harmonie avec les anciens commentaires de la Parabole des dix Vierges. La lampe de Marie qui a rempli l’univers fait allusion probablement à la coutume juive d’allumer une lampe auprès du défunt. Marie est la nouvelle Eve qui a permis au nouvel Adam d’être la lumière du monde.

Le symbole du parfum
L’Apocryphe exploite plusieurs valences de ce symbole: le parfum est associé au sacrifice tout d’abord: un sacrifice agréé est un sacrifice de parfum suave. Marie bénit le Seigneur pour qu’elle soit trouvée digne de participer à l’eucharistie parfaite et à son offrande de parfum suave (10). Enfin, au moment de la mort de Marie, une odeur de parfum se répandit, de façon à ce que tous les participants s’endorment, excepté les trois vierges:
« Vers la troisième heure du jour un grand tonnerre se fit entendre et une odeur de parfum se répandit de façon que, par l’abondance du parfum, tous s’endormirent profondément, excepté les trois vierges. En effet, le Seigneur les fit veiller, afin qu’elles puissent témoigner des funérailles de Marie, la mère du Seigneur et de sa gloire. Et voici que subitement le Seigneur Jésus arriva sur les nuées de gloire avec un nombre incalculable de saints anges » (33).
« Alors Marie, ouvrant la bouche, bénit en ces termes: Je te bénis car tu as fait ce que tu as promis et tu n’as pas attristé mon esprit… Voici qu’il m’est advenu selon ta parole. Qui suis-je moi la pauvre pour être jugée digne d’une telle gloire? Après avoir dit cela, elle compléta sa carrière, avec le visage souriant vers le Seigneur » (34).
« Le Seigneur l’ayant embrassé prit son âme et la mit dans les mains de Michel en l’enveloppant de peaux dont on ne peut décrire en vérité la gloire » (35).
A noter que Marie meurt comme Myriam dans la tradition juive. Dieu ne permit pas que les leaders de l’exode connaissent la corruption du tombeau. La tradition juive affirme que Myriam mourut dans un baiser de Dieu. Marie, nouvelle Myriam, a ce même privilège.
La liturgie juive exploite le symbole du parfum lorsqu’elle demande à chaque fidèle de se présenter avec l’étrog parfumé. Elle avait interprété ce symbole en l’appliquant aux bonnes oeuvres qui parfument la vie. La tradition chrétienne reprend le même symbole. Dans la lettre de Barnabé 2,10 le coeur qui loue Dieu est un parfum. Le juste qui est ouvert à l’Esprit de Dieu répand la bonne odeur de l’Esprit. L’Ascension d’Isaïe 6,17 répète l’expression: « Les magistrats étaient des ouvriers de justice et ils avaient la bonne odeur de l’Esprit ». Le récit du martyre de Polycarpe 15,2 fait appel au symbole: « Et nous sentions un parfum pareil à une bouffée d’encens ou à quelque autre précieux aromate ».
L’auteur de l’Apocryphe rappelle que le Christ en personne vint auprès de sa mère. On se rappelle que l’épouse du Cantique assimile la présence du Bien-aimé à du nard, à un sachet de myrrhe (Ct 1,12), tandis que l’époux l’appelle « ma myrrhe, mon baume » (Ct 5,1).
En évoquant les principales valences des symboles de la palme, des nuées de gloire, de la lampe et du parfum nous avons montré leur lien avec la fête des Tentes. Pour comprendre le message de l’Apocryphe il faut scruter le sens de cette fête au premier siècle de l’ère chrétienne.
La fête des tentes est devenue synonyme de la fête de la joie en Dt 16,14. De fait, Marie accueille la mort le visage souriant. Elle défend aux apôtres de pleurer lors de ses funérailles. Ces derniers chanteront le Hallel en accompagnant son corps qui sera déposé dans un tombeau dans la vallée du Cédron où il reposera trois jours avant que le Christ ne vienne le prendre, tandis que son âme fut emportée immédiatement au ciel par Michel, l’archange.
Philon d’Alexandrie avait défini la fête comme celle de la transition du monde matériel au monde immatériel. Elle évoquait l’espoir d’immortalité, la révélation de la lumière cosmique et la migration du monde présent au monde immatériel.
La littérature rabbinique verra dans la tente une préfiguration du jour eschatologique et le symbole de la demeure des justes dans l’au-delà. Le midrash Pesiqta de Rav Kahana, Supplément 2,3-4 en témoigne. Le psaume 114,1: Quand Israël sortit d’Egypte que les apôtres chantent en accompagnant le corps de Marie est appliqué par les rabbins à la fête des Tentes pour commémorer le salut passé, tandis que les autres versets du psaume font allusion au salut futur. Le midrash Lévitique Rabbah 30,5 en témoigne.
Origène, dans son Homélie sur les Nombres 23,11 voit dans les tentes un symbole de la vie présente qui est un lieu de passage, en attendant la terre où coulent le lait et le miel. Dans son Homélie sur l’Exode 9,4 il s’attache au symbolisme des différentes branches que portaient les participants à la fête: la palme symbolise la victoire de l’Esprit sur la chair; le peuplier et le saule la chasteté, et l’arbre feuillu la vie éternelle. La réflexion la plus fouillée sur la fête des Tentes vient de Méthode d’Olympe qui y a consacré plusieurs passages de son Banquet. Après le rappel de l’interprétation matérielle que donnent les Juifs à la fête, Méthode donne la sienne qu’il tient des judéo-chrétiens: la fête signifie la résurrection et la fixation de notre tente tombée en terre: « Songez-y, cette fête des Tentes, c’est la résurrection; songez-y les matériaux qu’on prend pour l’érection des tabernacles, ce sont les oeuvres de justice » (243). Seuls ceux qui ont pratiqué les vertus célébreront la fête et ressusciteront. Ils entreront dans la terre promise.
Le but de l’auteur de l’Apocryphe était de rapporter la dernière célébration de la fête des Tentes de Marie. Elle se rend au Mont des Oliviers, anticipant l’accomplissement de la prophétie de Zacharie. Le symbolisme de la fête se prêtait à merveille pour illustrer l’idée principale de l’auteur : la mort, la résurrection et l’assomption de Marie.
Si cette hypothèse est fondée, il est permis d’en tirer une conclusion. L’auteur de l’Apocryphe provient d’un milieu où la fête des Tentes est encore célébrée ou du moins à l’honneur.
Nous avons parlé, avec l’auteur de l’Apocryphe, de la mort de Marie. On sait que la définition du dogme de l’assomption de la Vierge n’a pas voulu se prononcer sur ce problème. Pour l’auteur de l’Apocryphe Marie n’a pas eu un privilège supérieur à celui de son fils. Puisque le corps du Christ reposa au tombeau trois jours, celui de Marie connut le même sort. L’existence du tombeau traditionnel de Marie dans la vallée du Cédron a obtenu de nouvelles lettres de créance depuis les fouilles archéologiques de 1972 dues à une inondation providentielle. Les archéologues ont la certitude que la tombe vénérée de Marie à Jérusalem est une tombe taillée dans le rocher qui remonte au premier siècle. Bien plus, elle fait partie d’un complexe de trois chambres funéraires. Or, la version syriaque de l’Apocryphe fait mention des trois chambres. Le silence des pierres invite les archéologues à reprendre en mains le dossier de la littérature assomptioniste, car monument et document doivent s’éclairer réciproquement.
Le dogme de l’assomption n’a trouvé sa formulation définitive dans l’Eglise latine qu’au vingtième siècle. Mais l’Eglise pré-nicéenne, que nous appelons l’Eglise judéo-chrétienne, avait pressenti que Marie fut emportée au ciel en son corps et en son âme. C’est avec des catégories bibliques et juives qu’elle exprima cette conviction en ayant recours au genre littéraire du testament de Marie. « Toutes les générations me diront bienheureuse ». Cette prophétie de Marie s’est vérifiée même pour la proclamation de son Assomption au ciel qui fut proclamée en fait par de nombreuses générations avant le vingtième siècle.
Terminons en reproduisant la finale de l’Apocryphe de la Dormition de Marie:
« Les apôtres transportèrent Marie à sa tombe. Ils déposèrent son corps et s’assirent ensemble attendant le Seigneur comme il le leur avait ordonné… Voici que nous demeurons ici trois jours comme le Seigneur l’a demandé » (45).
« Ils discutaient entre eux de l’enseignement, de la foi, et de beaucoup d’autres sujets, assis devant la porte du tombeau, quand soudain arriva des cieux le Seigneur Jésus-Christ avec Michel et Gabriel. Il s’assit au milieu des disciples… » (46)
« Il donna alors un signal à Michel avec la voix propre des anges et les nuées descendirent vers lui. Le nombre des anges dans chaque nuée qui chantaient était de mille anges devant le Sauveur. Le Seigneur dit à Michel de prendre le corps de Marie sur la nuée tout près de lui. Quand ils furent montés dans la nuée, ils chantaient des hymnes avec des voix d’ange. Le Seigneur ordonna aux nuées de partir vers l’Orient, vers les régions du Paradis » (47).
« A peine arrivés au Paradis, ils déposèrent le corps de Marie sous l’arbre de vie. Michel apporta son âme sainte et ils la déposèrent dans son corps. Et le Seigneur envoya les apôtres dans leurs contrées pour (proclamer) la conversion et le salut des hommes. A lui conviennent la gloire, l’honneur et le pouvoir pour les siècles des siècles » (48).
La réflexion mariologique de cet apocryphe, pour simple qu’elle apparaisse au premier regard, est déjà poussée. Marie a droit aux titres bibliques de chaste colombe et de soeur provenant du Cantique des Cantiques. Elle est appelée « mère des douze rameaux » par Jean qui traduit ainsi sa fonction ecclésiale. Autant dire qu’elle est la mère de l’Eglise. Elle rassemble les douze avant de mourir : elle est la vigne fructueuse au milieu des apôtres rassemblés (29). Enfin, elle est définie comme nouveau Temple et arche de l’alliance par le grand prêtre juif qui dans un premier moment voulait brûler son corps. La mariologie de l’apocryphe est une relecture de Jean 19,27. C’est dans les cercles judéo-chrétiens johanniques que ce texte a vu le jour. L’Apocryphe de la Dormition qui a inspiré les artistes byzantins mérite d’être lu, à condition d’être remis dans son vrai contexte littéraire.

Louis XIII consacre la France à Notre Dame de l’Assomption

6 août, 2012

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Louis XIII consacre la France à Notre Dame de l’Assomption

Le roi de France, Louis XIII, pour proclamer sa reconnaissance ainsi que celle de tout son royaume à Marie après la naissance d’un héritier – le futur Louis XIV – et pour lui prouver sa confiance absolue, formule un vœu de consécration de lui-même, de sa famille et de la France, à Notre Dame de l’Assomption.
Ce vœu a été publié sous la forme de l’édit du 10 février 1638 et prononcé le 15 août 1638.

Voici le texte intégral :
« Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l’esprit qu’il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d’effets merveilleux de sa bonté, que d’accidents qui nous pouvaient perdre.
Lorsque nous sommes entrés au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d’en troubler la tranquillité; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause, que l’on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l’artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice. La rebellion de l’hérésie ayant aussi formé un parti dans l’Etat, qui n’avait d’autre but que de partager notre autorité, il s’est servi de nous pour en abattre l’orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.
Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu’à la vue de toute l’Europe, contre l’espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.
Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets
Tant de grâces si évidentes font que pour n’en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous proternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l’accomplissement des mystères de notre rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils rabaissé jusqu’à nous et à ce Fils par sa Mère élevée jusqu’à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n’étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c’est chose bien raisonnable qu’ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que, soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l’Eglise cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne en ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix et où nous serons représentés aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse
Nous admonestons le sieur archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand’messe qui se dira en son Eglise cathédrale et qu’après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite Eglise à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s’observe aux processions générales les plus solennelles; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourgs et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse; entendant qu’à la dite cérémonie les Cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de ville y soient présents ; et d’autant qu’il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevesques et évesques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites Eglises pour y être faite la dite cérémonie et d’y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d’admonester tous nos Peuples d’avoir une dévotion particulière a la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu’il jouisse largement d’une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre plaisir.

16 juillet – Notre Dame du Mont Carmel

16 juillet, 2012

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/16.php

16 juillet – Notre Dame du Mont Carmel

Sommaire :

Historique
Ave Maris Stella

Historique

Les religieux du Carmel, appelés à leur origine les Ermites de Sainte Marie du Mont-Carmel[1] (premier ordre à porter officiellement dans les bulles pontificales le nom de Marie) ne séparaient pas le service du Seigneur de celui de la Vierge Marie sa Mère. En Marie, les Carmes voyaient leur Sœur, à cause de sa virginité, et leur Mère qui avait donné vie à leur Ordre ; ainsi professaient-ils le culte de Marie, l’imitation de Marie et la consécration totale à Marie.
Le chapitre général que les Carmes tinrent à Messine, en 1259, promulgua des constitutions pour « l’ampliation de l’office divin » à partir de quoi Sibert de Beka (provincial d’Allemagne) composa un nouvel ordinal qui fut approuvé par le chapitre général de Londres, en 1312. Les Carmes célébraient déjà solennellement, comme toute l’Eglise latine, les quatre principales fêtes de la Vierge (Nativité, Purification, Annonciation, Assomption) mais, outre qu’ils accordaient plus de solennité que d’autres à l’Annonciation, ils célébraient solennellement la messe en commémoration de la Vierge Marie chaque samedi libre (usage que l’Eglise romaine connaît dès le X siècle) ou, à défaut, un autre jour libre de la semaine ; aussi, de même que les Cisterciens, ils célébraient chaque jour une messe en l’honneur de Notre-Dame. Les Carmes qui prétendront, au XIV° siècle, avoir été fondés par le prophète Elie, n’imaginaient pas avoir une autre fête patronale qu’une fête de la Vierge et, comme le Mont-Carmel est assez proche de Nazareth, ils semblent avoir d’abord choisi l’Annonciation à quoi d’ailleurs sont consacrés la plupart des couvents qu’ils fondèrent en Europe ; ils firent aussi, plus tard, le choix de l’Immaculée Conception (1340) ou de l’Assomption (1367).
A la fin du XIV° siècle, les Carmes firent une fête olennelle (16 juillet) pour commémorer les faveurs qu’ils avaient reçues par l’intercession de Notre-Dame[2], dont les premières traces se rencontrent en Angleterre[3]. En 1585, Sixte Quint accorde un office entièrement propre dont l’hymne est l’Ave Maris Stella. La messe actuelle du missel romain, dite « Gaudeamus », est celle du missel imprimé à Rome en 1587 ; en 1726, Benoît XIII étend la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à l’Eglise universelle.
[1] En 1247, ils reçoivent officiellement le nom de Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.
[2] Le Bienheureux Simon, cassé de vieillesse, affaibli par l’austérité de sa vie pénitente, passait très-souvent les nuits en prières, gémissant dans son cœur des maux dont ses frères étaient affligés. Il arriva qu’un jour étant en prières, il fut comblé d’une consolation céleste, dont il nous fit part, en communauté, comme il suit : « Mes très-chers frères, béni soit Dieu, qui n’a pas abandonné ceux qui mettent en lui leur confiance et qui n’a pas méprisé les prières de ses serviteurs. Bénie soit la très-sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressouvenant des anciens jours et des tribulations dont le poids a paru trop lourd et trop accablant à quelques-uns d’entre vous (ne faisant pas assez d’attention que ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, doivent s’attendre à souffrir la persécution), vous adresse aujourd’hui, par mon ministère, des paroles de consolation, que vous devez recevoir dans la joie du Saint-Esprit. Je prie cet Esprit de vérité qu’il dirige ma langue, afin que je parle convenablement, et que je manifeste avec la plus exacte fidélité l’œuvre de Dieu, et la faveur que nous avons reçue du Ciel. Lorsque j’épanchais mon âme en la présence du Seigneur, moi qui ne suis que cendre et poussière, et que je priais avec toute confiance la Vierge sainte, ma Souveraine, que puisqu’elle avait daigné nous honorer du titre spécial de Frères de la bienlieureuse Vierge Marie elle voulut aussi se montrer notre mère, notre protectrice, en nous délivrant de nos calamités, et en nous procurant de la considération et de l’estime, par quelque marque sensible de sa bienveillance, auprès de ceux qui nous persécutaient, lorsque je lui disais avec de tendres soupirs : ‘ FIeur du Carmel, Vigne fleurie, splendeur du Ciel, ô Mère-Vierge incomparable ! ô Mère aimable et toujours Vierge, donnez aux Carmes des privilèges de protection, Astre des mers ! ’ la bienheureuse Vierge m’apparut en grand cortège, et tenant en main l’habit de l’Ordre, elle me dit : ‘ Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre, comme le signe distinctif et la marque du privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel ; c’est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d’une paix et d’une protection spéciale jusqu’à la fin des siècles. Ecce signum salutis, salum in periculis. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera préservé des feux éternels.’ Et comme la glorieuse présence de la Vierge sainte me réjouissait au-delà de tout ce qu’on peut se figurer, et que je ne pouvais, misérable que je suis, soutenir la vue de sa majesté, elle me dit, en disparaissant, que je n’avais qu’à envoyer une députation au pape Innocent, le vicaire de son Fils, et qu’il ne manquerait pas d’apporter des remèdes à nos maux » (16 juillet 1251 : témoignage du R.P. Pierre Swayngton, compagnon, secrétaire et confesseur de saint Simon Stock, troisième prieur général latin de l’Ordre des Carmes).
[3] « Calendrier Astronomique » de Nicolas de Lynn, en 1386 ; « Bréviaire » de Zimmerman, en 1399 ; « Missel » des Carmes de Londres, en 1393 ; « Missel » de Kilcornic, en 1458.

Ave Maris Stella
Par Honorat de Bueil, marquis de Racan (1589-1670)

O la plus claire des étoiles,
Qui parut au travers des voiles
Dont la nuit du péché nous offusquait les yeux,
Reçois nos vœux et nos suffrages
Et nous sauve de ces orages
Au port que tes bontés nous préparent aux cieux.
Si la créance trop légère
Qu’eut Eve à la voix mensongère
Nous avait tous rendus esclaves des enfers,
Ta foi, par un contraire échange, Croyant aux paroles de l’ange, Brisa de nos aïeux les prisons et les fers.
O bel astre, fais que ta flamme
Puisse encore éclairer mon âme
Dans l’asile où Jésus nous conduit au trépas ;
Chasse l’ennemi qui nous menace
Et fais que le fruit de sa grâce
Nous donne au ciel la gloire et la paix ici-bas.
Si jadis tes chastes entrailles
Contenaient ce Dieu des batailles
Dont le pouvoir s’étend du nord jusques au sud,
Usant de ton pouvoir de mère,
Apaise la juste colère
Du fils que dans tes flancs ta seule foi conçut.
Vierge chaste, Vierge féconde,
Fais que nous puissions en ce monde
Conserver la blancheur de notre pureté,
Et qu’en suivant ta sainte vie,
Notre âme, dans le ciel ravie,
Te puisse encore suivre en l’immortalité.
Gloire au Père dont la puissance
Est le support de l’innocence !
Gloire au Fils dont le sang fut répandu pour nous !
Gloire à l’Esprit qui nous inspire
L’amour dont notre âme soupire
Jusqu’à ce qu’elle soit unie à son époux.

Coeur Immaculé de Marie Refuge des pécheurs

15 juin, 2012

http://www.serviteurs.org/Coeur-Immacule-de-Marie-Refuge-des.html

Coeur Immaculé de Marie Refuge des pécheurs

(est célébré le samedi de la troisième semaine après la Pentecôte, le lendemain de la solennité du Sacré coeur de Jésus)

par frère Raphaël, sjm

Cadeau de Dieu
Le mystère du cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs est incomparablement au-dessus de ce qu’en peuvent dire les paroles humaines. Il reste un secret entre la Vierge et son Fils.
L’Ecriture, comme dépôt révélé, contient le peu qui en ait été divinement communiqué aux hommes. L’Eglise ose l’interpréter en le célébrant dans la liturgie et en le proposant à notre dévotion. Or, il n’est pas de vocable concernant Marie qui soit aussi difficile à saisir par notre raison. En effet, cette association de termes (« cœur immaculé » / « pécheurs ») recèle une tension apparemment insurmontable. Quel point commun, quel lien entre d’un côté ce qu’il y a de parfait, de saint et de l’autre ce qu’il y a de plus éloigné de Dieu ? La confiance dans l’enseignement de l’Eglise nous invite pourtant à tenir ces deux « extrêmes. » L’Eglise nous propose d’unir ce qu’il y a de premier dans le mystère de Marie (son cœur immaculé) et de dernier du point de vue de l’économie divine (le constituer refuge pour les pécheurs.)
Quelques lieux communs peuvent nous aider à entrer dans l’intelligence de ce mystère. On l’entend souvent : Marie immaculée ne comprend pas le pécheur. Pour comprendre quelqu’un il faut être dans la même situation que lui (principe d’égalité.) Ou encore, Marie parce qu’elle est immaculée ne peut pas comprendre le pécheur ; elle est trop pure, trop grande. Elle est donc trop loin de nous.
Considérons l’amour qui est entre Jésus et Marie. Du côté de Jésus, il ne peut grandir. Il a du premier coup sa pleine et excessive mesure, si haute que rien n’y saurait ajouter. Mais il peut grandir du côté de sa Mère. On le voit cependant admirable dès le premier instant. C’est un composé de ce que l’ordre de la nature (l’amour sensible de Marie pour Jésus) et celui de la grâce (l’amour d’un cœur surnaturellement pur) peuvent offrir de plus merveilleux.`
Il nous faut tenir cet amour de Marie pour Jésus parfait dès son commencement et en même temps un amour appelé à grandir. Sa perfection première est celle du germe, le cœur immaculé comme cadeau de Dieu. La croissance s’achève dans la perfection du fruit, le refuge des pécheurs comme cadeau de Dieu. Ainsi, il nous faut suivre ce chemin pour mieux comprendre ce mystère. Nous partons de l’œuvre gratuite, surabondante de Dieu, le cœur immaculé : c’est notre première partie. Au terme, nous contemplons le chef d’œuvre de Dieu en Marie, le cœur offert comme refuge des pécheurs : notre deuxième partie. Entre les deux, nous contemplerons cette suprême ascension de l’amour chez Marie.

Cœur immaculé de Marie Quelques considérations bibliques
Dans la Bible, le « cœur » ne dit pas « quelque chose » de l’homme mais il signifie l’homme intégral, le « dedans » de l’homme. Le cœur est la partie de l’homme la plus profonde, le siège de sa volonté, de sa pensée.
Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur « 
Matthieu 6, 21. Un texte biblique nous donne des éclairages précieux sur ce cœur de Marie. La prophétie de Siméon (Luc 2, 34-35) lui annonce que son Fils sera « un signe de contradiction » et que son âme, con cœur « sera transpercé d’un glaive. » Marie est sûre désormais d’être divinement associée à la souffrance de son Fils. Elle ignore encore tout de ce glaive, mais elle comprend cette communauté de destin entre Elle-même et son Fils.

Cadeau de la miséricorde du Père
L’Eglise a saisi à fond ces signes visibles que l’Ecriture nous a laissés. Comprenant cette communauté de destins dont nous avons parlée, elle est remontée en amont pour l’expliciter à la lumière de la miséricorde prévenante du Père. L’Eglise décrit le cœur de Marie comme très pur, intact, non atteint par le péché, bref un cœur vide de lui-même et plein de Dieu. Car il y a toujours une hâte dans la miséricorde. Elle devance, comme le Père du fils prodigue. Dans sa grande bonté, le Père a devancé le mystère de la croix pour envelopper le cœur de Marie de sa miséricorde.
Il a constitué son cœur immaculé pour pouvoir être la digne mère de Jésus. Grâce à ce cadeau, Marie peut être tournée vers Jésus d’un cœur sans partage, vivre le mystère de sa maternité dans la limpidité de la contemplation. Il fallait un cœur immaculé pour qu’elle soit la première à contempler ce mystère de Dieu fait homme, qu’il n’y ait rien d’elle-même et de la faute originelle qui fasse écran au dessein de Dieu. Le cœur de Marie est immaculé pour pouvoir pleinement vivre le mystère de la croix. Au pied de la croix, la douleur de Marie est vécue dans la contemplation. Ecrasée de douleur, elle est cependant retenue par le « fil » de la foi, confiance totale en Dieu qui tient ses promesses. Elle sait qu’elle est à sa place. Sa douleur n’est pas repli sur soi, elle est tout absorbée dans ce regard de foi. Elle lui est, pour ainsi dire, soumise. Par son cœur immaculé Marie est unie à ce point au sacrifice de son Fils.

Conséquences
Marie s’est employée à faire fructifier ce trésor que Dieu avait déposé en elle. Nous le voyons au calvaire, Dieu lui demande plus qu’à tous les autres. Et c’est ainsi qu’il fera grandir en elle l’amour. Cette ascension de l’amour est la réponse à la docilité totale de la Vierge. Cette docilité, voilà la part de Marie dans cette relation.
Saint Jean de la Croix a parlé de la ressemblance ultime du cœur, la transfixion, comme d’une grâce concédée aux âmes fidèles jusqu’au bout à l’amour. Le cœur est comme percé pour que les flots de la grâce s’en échappent et se répandent sur les autres. C’est en ce sens que les souffrances de Jésus sur la croix sont mêlées à celles de Marie et comptées avec les siennes pour compenser notre iniquité.
Pour nous, ce mystère nous fait découvrir quelque chose de nouveau de la miséricorde du Père. En effet, elle enveloppe tout, elle est capable de se servir de toutes les conséquences du péché pour réaliser une intimité plus profonde avec Lui. Nous avons contemplé Marie comme chef d’œuvre de la miséricorde du Père en tant qu’elle vit de cette miséricorde pour elle. Pouvons-nous dire de Marie qu’elle exerce cette miséricorde pour les hommes ?

Messe du 16 janvier
Refuge des pécheurs Quelques considérations bibliques
Nous l’avons vu, l’Ecriture ne présente qu’implicitement ce mystère du cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs. L’Eglise en extrait le sens ; elle sait mieux que personne que les seules paroles inspirées, quand elles sont reçues par la foi vive nous font entrer de manière privilégiée jusqu’au cœur du mystère. Aussi, elle privilégie le recours aux termes même de l’Ecriture pour exprimer ce qu’elle célèbre dans la liturgie. Dans la Bible, le refuge est d’abord appliqué à Dieu (psaumes.) Pour notre sujet, une autre mention du refuge est éclairante : celle des « villes refuge ».

La ville Refuge dans la BIBLE :
Cette institution visait à rompre l’enchaînement automatique des vengeances après un crime. Tout meurtrier pouvait trouver dans ces villes (Sichem, Hébron…) un asile provisoire contre la vengeance de sang. Il passait en jugement devant la communauté qui devait estimer la gravité du fait. Ces villes de refuge étaient en même temps des villes lévitiques, ce qui assurait dans leur tribunal la présence d’hommes religieux, gage d’une meilleure justice.
Pour notre propos, il est intéressant de relever que le terme de refuge dans la Bible est un lieu où nous nous trouvons en sûreté à condition d’y demeurer.

La miséricorde de Marie
Une mauvaise compréhension de la prévenance de Dieu affirme que la part de l’homme dans cette relation est nulle puisque Dieu fait tout. Marie n’aurait donc aucun mérite ; pourquoi parler de sa miséricorde puisque tout revient à celle de Dieu ? La miséricorde du Père veut que nous apportions quelque chose de nous. Il nous faut laisser toute la place à Dieu, cela implique toute notre personne. Ainsi, la miséricorde de Dieu peut se déployer en nous après des luttes, des arrachements successifs. Il en est ainsi chez Marie. Dans l’Evangile, quand Jésus rencontre sa mère, c’est souvent pour briser quelque chose en elle. Il semble que Jésus la traite avec une dureté étonnante, inconcevable. Le secret des duretés surprenantes dont Jésus use envers elle paraît à découvert dans l’Evangile. L’épisode de la Cananéenne (Mt. 15, 22-28) est éclairant. « Elle criait en disant : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » « Mais il ne lui répondit pas un mot. » Les disciples sont touchés et intercèdent pour elle. « Mais lui répondant, dit : »Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël« . Voilà donc Jésus plus dur que ses disciples ? »Mais elle, étant venue, se tenait prosternée devant Lui, en disant : Seigneur, viens à mon secours ! Répondant, il dit : il n’est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens !« C’est un affront. Mais elle insiste : »Seigneur ! Les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leur maître.« Où donc ce cœur offensé, apparemment dédaigné puise-t-il tout l’amour qui inspire cette réplique ? N’est-ce pas Jésus qui fait grandir progressivement en la repoussant, l’amour de cette femme, à la manière dont on barre un fleuve pour en multiplier la puissance ? Oui, c’est Jésus qui opère en elle. Et c’est pourquoi la foi en elle est merveilleuse. A ce point que l’artiste admire ce qu’il a fait et devient captif en quelque sorte de la beauté de son œuvre :
O femme, ta foi est grande ! Qu’il te soit fait comme tu veux. »
C’est en ce sens que nous pouvons saisir le ressort de l’apparente dureté de Jésus envers sa mère, la part de Marie et finalement sa puissance d’intercession.

Conséquences
Marie ayant fait aussi loin cette expérience de la miséricorde, étant entrée aussi profondément dans cette pédagogie divine n’a plus qu’un seul désir : nous faire partager son bonheur, nous donner cette vie divine. A qui ? A ceux qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire à nous tous les pécheurs. Et rien n’arrête Marie dans cette proximité à l’égard des pécheurs. C’est la proximité d’une mère. La mère est celle qui porte la vie, qui porte plus qu’elle ne devrait porter. Ce n’est pas au nom de la justice (comme les villes refuges) mais au nom de l’Amour que Marie exerce cette proximité. Et l’Amour va toujours plus loin. Refuge pour les pécheurs, Marie ne les protège pas seulement ; elle porte leurs misères car elle connaît leur malheur plus profondément qu’eux-mêmes ne le connaissent. Elle les accueille, les protège, leur donne la vie divine pour leur permettre de repartir.
Cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs
Considérons le chemin parcouru. Nous sommes partis de la contemplation du cœur immaculé de Marie pour aboutir à sa compassion pour le pécheur. Nous avons vu que tout l’entre deux était celui d’une configuration progressive à son fils. Nous pouvons à présent unir ces deux extrêmes et dans une certaine mesure en balbutier l’intelligibilité.
Le cœur est immaculé pour être le refuge des pécheurs Il s’agit de saisir que plus on s’élève vers les principes, plus on est capable de comprendre ce qui en dépend. Plus nous nous élevons vers le mystère de Dieu, plus nous sommes capables de comprendre ce qui est loin de Dieu, le péché. Comprenons : c’est quand nous avons aimé que nous saisissons avec acuité ce que représente le manque d’amour et, alors, celui-ci nous blesse. Il faut donc être dans une profonde intimité avec Dieu pour pénétrer l’opacité du péché. N’est-ce pas là la mission de Marie ? Marie sans être affectée par le péché est donc liée à l’opacité du pêché. Si Marie est immaculée, c’est donc pour être le refuge des pécheurs. Dans la lumière de la sagesse de Dieu, il fallait un cœur absolument exempt de toute trace du péché pour pouvoir être proche du pécheur.

Entrer dans ce regard de Marie
Au terme de ce parcours, nous pouvons puiser de nombreux enseignements dans cette docilité de Marie. Marie n’est-elle pas la préfiguration de ce que chaque Chrétien est appelé à être ? Comme pour elle, notre miséricorde doit jaillir de la surabondance de notre amour pour Son Fils. Elle nous apprend à dépasser notre regard instinctif de justice. En effet, nous divisons facilement l’humanité entre les « bons » et les « méchants ». Avec Marie, nous sommes appelés à ne plus diviser. Dans notre cœur, tous doivent occuper la même place et être présentés pareillement à Jésus.
Marie nous enseigne aussi par son exemple à plaider la cause des pécheurs auprès de Jésus. Il n’y a pas là de pieuse condescendance ; c’est une attitude que nous devons recevoir d’elle. Elle nous apprend à envelopper d’amour les plus déshérités. Bien plus, elle nous apprend à leur pardonner. Un pardon divin qui consiste à se mettre à la place du pécheur et à porter en face de Dieu et des hommes la responsabilité du pécheur : à se servir des conséquences du péché pour donner davantage.

Magnificat ánima mea Dominum (latin/français)

31 mai, 2012

http://salveregina.over-blog.com/article-5934985.html

Magnificat ánima mea Dominum

Et exsultávit spiritus meus,
in Deo salutári meo ;

Quia respéxit humilitátem ancillæ suæ :
ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes.

Quia fecit mihi magna qui potens est :
et sanctum nomen ejus ;

Et misericórdia ejus a progénie in progénies
timéntibus eum.

Fecit poténtiam in bráchio suo ;
dispérsit supérbos mente cordis sui.

Depósuit poténtes de sede,
et exaltávit húmiles.

Esuriéntes implévit bonis :
et divites dimísit inánes.

Suscépit Israel púerum suum,
recordátus misericórdiæ suæ.

Sicut locútus est ad patres nostros,
Abraham et sémini ejus in sæcula.

Amen

Version française

Mon âme exalte le Seigneur,
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Il s’est penché sur son humble servante,
Désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles,
Saint est son nom.

Son amour s’étend d’âge en âge,
Sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras,
Il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leur trône,
Il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,
Renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur,
Il se souvient de son amour.

De la promesse faite à nos pères,
En faveur d’Abraham et de sa race à jamais.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
Pour les siècles des siècles. Amen.

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