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31 MAI – FÊTE DE LA VISITATION

30 mai, 2016

http://missel.free.fr/Sanctoral/05/31.php

31 MAI – FÊTE DE LA VISITATION

Sommaire :   L’Esprit Saint dans le récit de la visitation   Homélie sur l’Evangile de Luc

L’Esprit Saint dans le récit de la visitation 1. Les textes évangéliques révèlent clairement la vérité sur l’Esprit Saint dans la description de certains moments de la vie et de la mission du Christ. Nous avons déjà réfléchi sur la conception virginale et sur la naissance de Jésus de Marie par l’œuvre de l’Esprit Saint. D’autres pages de l’Évangile de l’enfance méritent toute notre attention car elles mettent particulièrement en relief l’action de l’Esprit Saint. L’une de ces pages est certainement celle où l’évangéliste Luc raconte la visite de Marie à Elisabeth. Nous lisons qu’en ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda (I 39). On considère généralement qu’il s’agit de la localité de Aïn-Karim, à six kilomètres à l’ouest de Jérusalem. Marie s’y rend pour être aux côtés de sa parente Elisabeth, plus âgée qu’elle. Elle s’y rend à la suite de l’Annonciation, dont la Visitation devient presque un complément. En effet, l’Ange avait dit à Marie : Et voici qu’Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile ; car rien n’est impossible à Dieu. (Luc I 36-37). Marie partit en hâte pour se rendre chez Elisabeth, certainement poussée par un besoin intérieur, afin de manifester son affection, comme à une sœur, en ce mois de grossesse avancée. Un sentiment de solidarité féminine naît dans son cœur sensible et bon, solidarité propre à cette circonstance. Mais l’expérience d’une communion toute particulière entre elle et Elisabeth à la suite de l’annonce faite par l’ange, se rattache probablement à ce contexte psychologique : le fils qu’attend Elisabeth sera, en effet, le précurseur de Jésus et celui qui le baptisera dans le Jourdain. 2. Cette communion d’esprit explique pourquoi l’évangéliste Luc s’empresse de mettre en lumière l’action de l’Esprit Saint dans la rencontre entre les deux futures mères : Marie entra chez Zacharie et salua Elisabeth. Et il advint, dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie d’Esprit Saint (I 40-41). Cette action de l’Esprit Saint, vécue par Elisabeth d’une manière particulièrement profonde au moment de sa rencontre avec Marie, se rattache au destin mystérieux de l’enfant qu’elle porte dans son sein. Zacharie, le père de l’enfant, en recevant l’annonce de la naissance de son fils au cours de son service sacerdotal dans le temple, s’était entendu dire : il sera rempli d’Esprit Saint dès le sein de sa mère. (Luc I 15). Au moment de la Visitation, quand Marie franchit le seuil de la maison d’Elisabeth, (et avec elle, Celui qui est déjà le fruit de ses entrailles), la présence de l’Esprit Saint est ressentie par Elisabeth d’une manière expérimentale. Elle le témoigne elle-même dans son salut à la jeune mère qui est venue lui rendre visite. 3. Selon l’Évangile de Luc, en effet, Elisabeth poussa un grand cri et dit : Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! (I 42-45). En peu de mots, l’évangéliste nous révèle le tressaillement joyeux d’Elisabeth, ainsi que celui de l’enfant dans son sein, l’intuition, tout au moins confuse, de l’identité messianique de l’enfant que porte Marie, la reconnaissance de la foi de Marie dans la révélation que le Seigneur lui a faite. Luc utilise dès cette page le titre divin de Seigneur, non seulement pour parler de Dieu qui révèle et promet (les paroles du Seigneur), mais également du fils de Marie, Jésus, auquel dans le Nouveau Testament, le titre est attribué surtout comme ressuscité (cf. Actes II 36 ; Philippiens II 11). Ici il doit encore naître. Mais Elisabeth perçoit, autant que Marie, sa grandeur messianique. 4. Cela signifie qu’Elisabeth, remplie d’Esprit Saint, est introduite dans la profondeur du mystère de la venue du Messie. L’Esprit Saint opère en elle cette illumination particulière, qui s’exprime dans le salut adressé à Marie. Elisabeth parle comme si elle avait participé à l’Annonciation de Nazareth et comme si elle en avait été témoin. Elle définit par ses paroles l’essence même du mystère qui à ce moment-là s’est opéré en Marie ; en disant la mère de mon Seigneur vient à moi, elle appelle, mon Seigneur l’enfant que Marie attend depuis peu de temps. Ensuite, elle proclame Marie bénie entre les femmes et elle ajoute : bienheureuse celle qui a cru, comme si elle voulait faire allusion au comportement de la servante du Seigneur, qui répondit à l’ange par son fiat : qu’il m’advienne selon ta parole ! (Luc I 38). 5. Le texte du Luc manifeste sa conviction que l’action du Saint-Esprit illumine et inspire aussi bien Marie qu’Elisabeth. De même que l’Esprit a fait pressentir à Marie le mystère de la maternité messianique qui s’est réalisée dans la virginité, il donne à Elisabeth la capacité de découvrir Celui que Marie porte dans son sein et ce qu’elle est appelée à être dans l’économie du salut : la Mère du Seigneur. Il lui donne ainsi ce transport intérieur qui la pousse à proclamer cette découverte dans un grand cri (Luc I 42), avec cet enthousiasme et cette joie qui sont également le fruit de l’Esprit Saint. La mère du futur prédicateur et baptiste du Jourdain attribue cette joie à l’enfant qu’elle attend depuis six mois : l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Mais le fils et la mère se trouvent unis dans une sorte de symbiose spirituelle, c’est pourquoi la joie de l’enfant est transmise à celle qui l’a conçu, et voici : Elisabeth laisse éclater le cri qui exprime la joie qui l’unit profondément à son fils, comme le témoigne Luc. 6. Toujours selon le récit de Luc, un chant d’allégresse jaillit du cœur de Marie, le Magnificat, dans lequel elle exprime elle aussi sa joie : mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur (I 47). Elevée comme elle l’était au culte de la Parole de Dieu qu’elle connaissait par la lecture et la méditation de la Sainte Écriture, Marie sentit monter à ce moment-là, du plus profond de son âme, les versets du Cantique d’Anne, mère de Samuel (cf. I Samuel II 1-10) et d’autres paroles de l’Ancien Testament, pour laisser libre cours aux sentiments de la fille de Sion, qui trouvait en elle la plus grande réalisation. C’est ce qu’a bien compris l’évangéliste Luc d’après les confidences reçues directement ou indirectement de Marie. L’une de celles-ci devait être la joie qui unit les deux mères lors de cette rencontre, comme manifestation du fruit de l’amour vibrant dans leur cœur. Il s’agissait de l’Esprit-Amour trinitaire, qui se révélait au seuil de la plénitude du temps (Galates IV 4), inaugurée dans le mystère de l’Incarnation du Verbe. A ce moment bienheureux, ce que Paul dira plus tard se réalisait déjà : le fruit de l’Esprit Saint… est charité, joie, paix (Galates V 22).

Allocution de S.S. Jean-Paul II, au cours de l’audience générale hebdomadaire du 13 juin 1990

Homélie sur l’Evangile de Luc Les meilleurs vont vers les moins bons, pour leur procurer quelque avantage par leur venue. Ainsi, le Sauveur vient près de Jean pour sanctifier son baptême ; et dès que Marie eut entendu l’ange lui annoncer qu’elle allait concevoir le Sauveur et que sa cousine Elisabeth était enceinte, elle partit, se rendit en hâte vers le haut pays et entra dans la maison d’Elisabeth. Car Jésus, dans le sein de Marie, se hâtait de sanctifier Jean, encore dans le sein de sa mère. Avant l’arrivée de Marie et son salut, l’enfant n’avait pas tressailli dans le sein de sa mère ; mais dès que Marie eut prononcé la parole que le Fils de Dieu, dans son sein maternel, lui avait suggérée, l’enfant tressaillit de joie et, dès lors, de son précurseur, Jésus fit un prophète. Marie, tout à fait digne d’être mère du Fils de Dieu, devait, après son entretien avec l’ange, gravir la montagne et demeurer sur les sommets. D’où ces mots : « En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays. » Il lui fallait aussi, parce qu’elle était active et pleine de sollicitude se hâter avec zèle et, remplie de l’Esprit-Saint, être conduite sur les sommets et protégée par la puissance divine, qui l’avait déjà couverte de son ombre. Elle vint donc « dans une ville de Juda ; elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth. Or, dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit.[1] » C’est pourquoi il n’est pas douteux que, si Elisabeth fut alors remplie du Saint-Esprit ce fut à cause de son fils. Car ce n’est pas la mère qui, la première, a mérité le Saint-Esprit ; mais lorsque Jean, encore enfermé dans son sein, eut reçu le Saint-Esprit, alors, Elisabeth, après la sanctification de son fils, fut remplie du Saint-Esprit. Tu pourras le croire, si tu as remarqué une chose semblable à propos du Sauveur… Car Marie fut remplie du Saint-Esprit, quand elle commença à avoir le Sauveur en son sein. En effet, dès qu’elle eut reçu l’Esprit Saint, créateur du corps du Seigneur, et que le Fils de Dieu eut commencé à être dans son sein, Marie aussi fut remplie de l’Esprit-Saint. « Alors Elisabeth poussa un grand cri et dit : Tu es bénie entre les femmes.[2] » Si la naissance du Sauveur n’avait pas été céleste et bienheureuse, si elle n’avait pas eu quelque chose de divin et de supérieur à l’humanité, jamais sa doctrine ne se serait répandue sur toute la terre. S’il y avait eu dans le sein de Marie un homme au lieu du Fils de Dieu, comment pourrait-on expliquer, au temps du Christ comme maintenant, des guérisons de maladies de toutes sortes, non seulement physiques, mais encore morales ?… Avant Jean, Elisabeth prophétise ; avant la naissance du Seigneur notre Sauveur, Marie prophétise. Et de même que le péché a commencé par une femme pour atteindre ensuite l’homme, de même le salut a débuté par des femmes, pour que les autres, oubliant la faiblesse de leur sexe, imitent la vie et la conduite des saintes, surtout de celles que l’Evangile nous décrit maintenant. Voyons donc la prophétie de la Vierge. « Mon âme magnifie le Seigneur, dit-elle, et mon esprit exalte en Dieu mon Sauveur.[3] » Deux principes, l’âme et l’esprit, s’acquittent d’une double louange. L’âme célèbre le Seigneur, l’esprit célèbre Dieu, non pas que la louange du Seigneur soit différente de celle de Dieu, mais parce que Dieu est aussi Seigneur et que le Seigneur est également Dieu. On me demande comment l’ame magnifie (c’est-à-dire agrandit) le Seigneur. Car, si le Seigneur ne peut être ni augmenté ni diminué, s’il est ce qu’il est, comment Marie peut-elle dire maintenant : « Mon âme magnifie le Seigneur » ? Si je considère que le Seigneur notre Sauveur est « l’image du Dieu invisible[4] », si je vois mon âme faite « à l’image du créateur[5] », afin d’être l’image de l’image (car mon âme n’est pas exactement l’image de Dieu, mais elle a éte créée à la ressemblance de la première image) alors voici ce que je comprendrai : à la manière de ceux dont le métier est de peindre des images et d’utiliser leur art à reproduire un seul modèle, le visage d’un roi par exemple, chacun de nous donne à son âme l’image du Christ ; il en trace une image plus ou moins grande, délavée ou ternie, ou, au contraire, claire et lumineuse, ressemblant au modèle. Donc, lorsque j’aurai agrandi l’image de l’image, c’est-à-dire mon âme, lorsque je l’aurai « magnifiée » par mes actions, mes pensées et mes paroles, alors l’image de Dieu grandira et le Seigneur lui-même sera « magnifié » dans mon âme qui en est l’image. De même que le Seigneur grandit dans cette image que nous sommes de lui, de méme, si nous tombons dans le peché, il diminue et décroît… Voilà pourquoi l’âme de Marie magnifie d’abord le Seigneur et ensuite « son esprit exulte en Dieu. » En effet, si nous n’avons pas grandi auparavant, nous ne pouvons exulter. « Parce que, dit-elle, il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante.[6] » Quelle est cette humilité de Marie que le Seigneur a regardée ? Qu’avait d’humble et de bas la mère du Sauveur qui portait en elle le Fils de Dieu ? « Il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante », cela veut dire à peu près : il a jeté les yeux sur la justice de sa servante, sur sa tempérance, sur sa force et sur sa sagesse. D’ailleurs, il est naturel que Dieu regarde les vertus. On me dira peut-être : Je comprends que Dieu regarde la justice et la sagesse de sa servante ; mais il n’est pas évident qu’il fasse attention à son humilité. Celui qui cherche à comprendre doit remarquer que précisement l’humilité est designée dans les Ecritures comme l’une des vertus. Du reste, le Sauveur déclare : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez soulagement pour vos âmes.[7] » « Désormais toutes les générations me diront bienheureuse.[8] » Si je comprends dans le sens le plus simple les mots « toutes les générations », je l’interprète des croyants. Mais si je réfléchis plus profondément, je remarque qu’il vaut bien mieux ajouter : « car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses.[9] » En effet, puisque « tout homme qui s’abaisse sera élevé[10] », Dieu qui a regardé l’humilité de la bienheureuse Marie, a naturellement le Tout-Puissant fait pour elle de grandes choses. « Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge.[11] » La miséricorde de Dieu s’étend non pas sur une, deux, trois, ni même cinq genérations, mais éternellement, d’âge en âge. « Pour ceux qui le craignent, il a déployé la force de son bras.[12] » Si, malgré ta faiblesse, tu approches du Seigneur dans la crainte, tu pourras entendre sa promesse en réponse à ta crainte. Quelle est cette promesse ? Il se fait, dit Marie, la force de ceux qui le craignent. La force ou la puissance est une qualité royale… Si donc tu crains Dieu, il te donne sa force et sa puissance, il te donne son Royaume, afin que, soumis au Roi des rois, tu possèdes le Royaume des Cieux, dans le Christ Jésus. « Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.[13] » S’il a suffi de la venue de Marie chez Elisabeth et de sa salutation pour que l’enfant tressaille de joie et qu’Elisabeth, remplie de l’Esprit-Saint, prophétise ce que rapporte l’Evangile, si une seule heure a apporté de si grandes transformations, il nous reste à imaginer quels progrès Jean a réalisés pendant les trois mois du séjour de Marie près d’Elisabeth. Si en un instant le petit enfant a tressailli et, pourrait-on dire, bondi de joie, et si Elisabeth a été remplie de l’Esprit Saint, il est anormal que, pendant trois mois, ni Jean, ni Elisabeth n’aient pas réalisé de progrès au voisinage de la mère du Seigneur et en la présence du Sauveur lui-même.

 

LA SAINTE RENCONTRE OU PRÉSENTATION DU CHRIST AU TEMPLE

1 février, 2016

http://www.spiritualite-orthodoxe.net/sainte_rencontre_orthodoxie.html

LA SAINTE RENCONTRE OU PRÉSENTATION DU CHRIST AU TEMPLE

Tropaire de la fête: Ton 1: Réjouis-toi, Pleine de grâce, Mère de Dieu et Vierge! De toi a resplendi le Soleil de justice, Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres. Et toi, juste vieillard Siméon sois dans la joie! Car tu as reçu dans tes bras le Libérateur de nos âmes, Celui qui nous donne la Résurrection

Sainte Rencontre Sainte Rencontre -Collection Ourmedia On nomme aussi la fête « la sainte rencontre » ou « hypapanthe » du grec «aller au-devant». La fête est appelée également la chandeleur car elle se fêtait à la lumière des chandelles pour exprimer le témoignage de Siméon sur Jésus-Christ: « lumière pour la révélation aux nations ». On la nomme aussi la fête de la Purification parce que, quarante jours après la naissance du Seigneur, la Vierge vint au Temple se purifier, selon la loi de Moïse. Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph, il rencontra le vieillard Siméon et la prophétesse Anne qui se trouvaient alors dans le Temple. La Sainte Rencontre est celle de Dieu et de son peuple, elle préfigure la rencontre liturgique. « Chaque âme devrait être un Temple de Dieu, où Marie apporte Jésus. Et chacun de nous, comme Siméon, devrait prendre l’enfant dans ses bras et dire au Père: «Mes yeux ont vu ton salut». La prière de Siméon, «laisse ton serviteur s’en aller en paix», ne signifie pas seulement que celui qui a vu Jésus et l’a tenu dans ses bras peut maintenant quitter cette vie, mourir en paix. Elle signifie encore pour nous que, ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pou­vons nous éloigner en paix du royaume du mal. » Extrait de : L’An de grâce du Seigneur, Père Lev Gillet, Editions du Cerf.

La présentation de Jésus au Temple Homélie par S.B. Patriarche Daniel Trois grandes vérités L’Église a fait correspondre le texte de l’Évangile Luc 2:21-36 à la fête nommés la Présentation du Seigneur Jésus-Christ au Temple. Ce texte évangélique nous expose trois grandes vérités: Tout d’abord que les gens ont attendu avec foi pendant des siècles l’arrivée du Messie, dans l’espérance et avec beaucoup de patience. Deuxièmement, l’Évangile nous explique que le juste Siméon a prédit que l’Enfant en bas âge Jésus qui était amené au Temple était « pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction « . Et il dit à la Mère de Dieu que « une épée te transpercera – de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup « . Le juste Siméon prophétise donc sur le Mystère de la Croix du Christ et de Sa Passion, mais aussi sur Sa mère, la Vierge Marie, qui verra son Fils crucifié et tué. Troisièmement, l’Évangile nous montre que nous préparons notre rencontre avec Dieu par le jeûne et la prière. Ceci est l’enseignement que Sainte Anne la prophétesse exprime le mieux. Elle représente les gens Justes qui sont proches de l’Église, qui nuit et jour jeûnent et prient.

Comment l’Esprit saint inspire les justes L’Évangile est très utile spirituellement pour ceux désirant comprendre comment l’Esprit Saint, qui a inspiré le juste Siméon et la prophétesse Anne à attendre pendant des dizaines d’années l’arrivée du Messie, peut aussi agir dans l’âme des fidèles qui patientent pour que s’accomplisse la promesse de salut, de l’union de l’homme avec Dieu. Ainsi, le juste Siméon est nommé « le Destinataire de Dieu « dans le calendrier de notre Église. Il nous montre comment nous pouvons être les destinataires de Dieu aussi. Nous voyons que l’Évangile selon Saint Luc décrit ce serviteur du Temple comme un homme juste, craignant Dieu. Le mot « juste » dans l’Ancien Testament n’était pas appliqué à la justice humaine, mais plutôt à l’homme qui obéit aux paroles de Dieu et accomplit Sa volonté dans sa vie, qui a compris que la parole de Dieu est un guide pour la vie de l’homme. C’est pourquoi les Psaumes disent: « Dieu, j’ai obéi à vos paroles », à savoir aux conseils pour améliorer la vie de l’homme de Dieu. Le Juste est un homme dont la foi est forte et qui vit selon la volonté de Dieu. L’homme fidèle est l’homme Juste. L’homme pieux est aussi l’homme Juste dans les Saintes Écritures. C’est pourquoi le juste Siméon avait l’habitude de passer son temps dans la prière obéissant aux paroles de Dieu et à ses commandements. La tradition de l’Église dit qu’il était un des 70 hommes sages qui ont contribué à la traduction de la sainte Écriture. Cependant, il était aussi un serviteur du Temple qui attendait l’arrivée du Messie, le Christ de Dieu. L’Évangile ne nous dit pas quel âge il avait, mais seulement qu’il était très vieux. Ainsi, nous voyons qu’il vit parce que l’Esprit saint lui a dit qu’il ne mourrait pas jusqu’à ce qu’il ait vu le Christ Notre Seigneur, qu’il ne décéderait pas avant qu’il n’ait rencontré le Dieu-Homme, c’est à dire le Fils de Dieu qui a s’est fait homme par amour pour les hommes. Nous voyons comment la promesse se concrétise pour le juste Siméon , comment l’espérance devient communion ou rencontre avec Dieu.

Les élus qui attendent le Seigneur mais rien du monde Saint Siméon Saint Siméon le juste – Image de la collection Ourmedia Le juste de l’Ancien Testament n’attend pas quelque chose, mais quelqu’un: « le juste Siméon et la prophétesse Anne représentent tous les élus qui attendent le Seigneur, comme le Psaume 40 dit: « j’ai attendu patiemment le Seigneur ». Le Juste de l’Ancien Testament, est représenté par Siméon en raison de sa patience, sa piété, sa foi et son espérance et parce qu’il n’attendait pas quelque chose, mais Quelqu’un: « J’ai attendu patiemment le Seigneur ». Il n’attendait pas que lui sont donné quelque chose de mieux dans ce monde. Ils n’attendait pas un avantage, des dons de Dieu mais Dieu Lui-même, qui est la source de vie et de tous les dons. Ainsi, « j’ai attendu patiemment le Seigneur » signifie que j’attendais pour le rencontrer ». C’est pourquoi quand la promesse de l’Esprit saint se concrétise, le juste Siméon reçoit dans ses bras affaiblis par le temps Celui qui porte l’Univers entier, toutes les galaxies, Dieu le Créateur du ciel et de la terre, comme un enfant en bas âge. Il dit : « Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, celui que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour la révélation aux nations et gloire de ton peuple, Israël ». Comme l’Évangile selon Saint Luc le dit, dès le moment où il a rencontré Dieu il l’a glorifié et a dit: « Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix « . Le juste Siméon prophétise sur la Croix Nous voyons ici que le juste Siméon est un Prophète aussi. Il voit l’avenir de cet enfant qu’il reçoit dans ses bras. Il sait qu’Il est le Sauveur. Jeshoua signifie que Dieu sauve, Jésus signifie que Dieu sauve. « Car mes yeux ont vu ton salut » signifie Celui par qui le salut vient.  » Celui que tu as préparé devant tous les peuples » signifie que Christ, le Seigneur, n’est pas venu seulement pour les gens d’Israël, mais pour toutes les nations. C’est pourquoi il ajoute « devant tous les peuples » ou « lumière pour la révélation aux nations ». Alors il ajoute « et gloire de ton peuple, Israël ». Et il bénit le justes Joseph et la Vierge Marie, la Mère de l’Enfant en bas âge Jésus. Alors, après qu’il eu béni Dieu, il bénit aussi ceux considérés comme les parents de l’enfant. Le juste Joseph était le père adoptif de Jésus, mais la Mère de Dieu était la mère qui a donné naissance. Il les bénit et ensuite il prophétisa que cet Enfant « est pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction » et « une épée te transpercera (la Mère de Dieu) – de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup », à savoir l’épée de la peine, de la souffrance d’une mère qui voit son Fils crucifié et mourir sur la croix. Le juste Siméon associe « la Gloire d’Israël » à la Croix de la Passion, parce que Christ a été condamné, qu’il a été crucifié et qu’il est mort pour les hommes, pour lesquels il est venu. Ainsi, nous voyons dans le juste Siméon un prophète qui lie la gloire et la Croix ensemble parce que la gloire ne peut pas être atteinte sans porter la Croix. La gloire appartient à la Résurrection, mais la Résurrection a été atteinte par la Croix. Ainsi, le juste Siméon représente, comme nous avons déjà dit, la période d’attente des justes et des prophètes de l’Ancien Testament. C’est pourquoi les mots prononcés dans le Temple de Jérusalem font partie des Vêpres Orthodoxes. À la fin de cette office il est dit « Et maintenant Seigneur, tu peux laisser aller en paix ton serviteur, parce que mes yeux ont vu le salut qui vient de toi… », montrant que les Vêpres symbolisent la période d’attente du Messie. Les Matines symbolisent l’aube de l’arrivée de Jésus, Sa Nativité à Bethléem, Son enfance et Sa jeunesse, non connues par les gens jusqu’à Son baptême; tandis que le début de Son économie dans le monde est représentée par la Divine Liturgie. Ainsi, nous voyons une relation entre notre culte et l’histoire du salut. Le culte Orthodoxe représente le temps béni à travers l’attente, la prière et le jeûne.

La prophétesse Anne La prophétesse Anne était une femme qui restait dans le Temple et la prière, comme l’Évangile dit, la nuit et le jour, non jour et nuit. Ainsi, les veilles ont été faites particulièrement la nuit, car tandis que les autres se reposent l’homme fidèle prie. Il se repose dans la prière, dans la communion avec Dieu qui donne le vrai repos à l’homme. Nous voyons dans cette prophétesse, la fille de Fanuel de la nation d’Asher, une représentation de toutes les femmes fidèles, qui prient et jeûnent dans le silence et font beaucoup de bien à l’Église par la prière. Anne se joint à l’éloge que le juste Siméon fait à l’Enfant Jésus, parce que l’Évangile dit qu’elle a aussi parlé de l’Enfant Jésus et du salut qu’Israël attendait. Il est très intéressant que l’Évangéliste Saint Luc révèle son âge, alors qu’il ne le fait pas pour Siméon. Il dit qu’elle a vécu seulement sept ans avec son mari avant qu’il ne meurt, qu’elle ne s’est jamais remariée et qu’elle est alors une veuve âgée de 84. Cette explication est très intéressante parce qu’il montre que la prophétesse Anne était fidèle tant à son mari qu’à Dieu. Elle a tellement aimé son mari que lorsqu’elle est devenue veuve elle n’en a jamais pris un autre, mais a voulu consacrer toute sa vie à Dieu par le jeûne et la prière. Par le Primat de l’Église Orthodoxe roumaine, le Patriarche Daniel, 2 février 2013. © Traduit de l’anglais au français par Spiritualité Orthodoxe © .

Luc 2:21-36. Jésus est présenté dans le temple 21 Quand huit jours furent accomplis, il fut circoncis et on lui donna le nom de Jésus, celui que l’ange avait indiqué avant sa conception. 22 Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, ils l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur – 23 suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle né le premier de sa mère sera consacré au Seigneur – 24 et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes, selon ce qui est dit dans la loi du Seigneur. Syméon et l’enfant Jésus 25 Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit saint était sur lui. 26 Il avait été divinement averti, par l’Esprit saint, qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. 27 Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient l’enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d’après la loi, 28 il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit : 29 Maintenant, Maître, tu laisses ton esclave s’en aller en paix selon ta parole. 30 Car mes yeux ont vu ton salut, 31 celui que tu as préparé devant tous les peuples, 32 lumière pour la révélation aux nations et gloire de ton peuple, Israël. 33 Son père et sa mère s’étonnaient de ce qu’on disait de lui. 34 Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction 35 – et, toi-même, une épée te transpercera – de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup. Anne, la prophétesse 36 Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge. Après avoir vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité, 37 elle était restée veuve ; âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle ne s’éloignait pas du temple et prenait part au culte, nuit et jour, par des jeûnes et des prières. 38 Elle aussi survint à ce moment même ; elle louait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem. 39 Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. 40 Or l’enfant grandissait et devenait fort ; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR 2013 – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

1 février, 2016

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2013/documents/hf_ben-xvi_hom_20130202_vita-consacrata.html

MESSE AVEC LES MEMBRES DES INSTITUTS DE VIE CONSACRÉE ET DES SOCIÉTÉS DE VIE APOSTOLIQUE EN LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR – XVIIe JOURNÉE DE LA VIE CONSACRÉE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique vaticane

Samedi 2 février 2013

Chers frères et sœurs !

Dans son récit de l’enfance de Jésus, saint Luc souligne que Marie et Joseph étaient fidèles à la loi du Seigneur. Avec une profonde dévotion, ils accomplissent tout ce qui est prescrit après la naissance d’un garçon premier-né. Il s’agit de deux prescriptions très anciennes : l’une concerne la mère et l’autre l’enfant nouveau-né. Pour la femme, il est prescrit de s’abstenir des pratiques rituelles pendant quarante jours, et d’offrir ensuite un double sacrifice : un agneau en holocauste, et un pigeon ou une tourterelle pour le péché ; mais si la femme est pauvre, elle peut offrir deux tourterelles ou deux pigeons (cf. Lv 12, 1-8). Saint Luc précise que Marie et Joseph offrirent le sacrifice des pauvres (cf. 2, 24), pour souligner que Jésus est né dans une famille de gens simples, humble mais très croyante : une famille appartenant aux pauvres d’Israël, qui forment le véritable peuple de Dieu. Pour le fils premier-né, qui, selon la loi de Moïse, est la propriété de Dieu, le rachat était en revanche prescrit et établi au moyen de l’offre de cinq sicles, à payer à un prêtre n’importe où. Ceci pour faire éternellement mémoire du fait qu’au temps de l’Exode, Dieu épargna les premiers-nés des juifs (cf. Ex 13, 11-16). Il est important d’observer que pour ces deux actes — la purification de la mère et le rachat de l’enfant — il n’était pas nécessaire d’aller au Temple. Pourtant, Marie et Joseph veulent tout accomplir à Jérusalem, et saint Luc montre comment toute la scène converge vers le Temple, et se concentre ensuite sur Jésus qui y entre. Et voici que, précisément à travers les prescriptions de la Loi, l’événement principal devient un autre, c’est-à-dire la « présentation » de Jésus au Temple de Dieu, qui signifie l’acte d’offrir le Fils du Très-Haut au Père qui l’a envoyé (cf Lc 1, 32.35). Ce récit de l’évangéliste trouve un écho dans les paroles du prophète Malachie que nous avons entendues au début de la première lecture : « “Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu’il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez ; et l’Ange de l’alliance que vous désirez, le voici qui vient !” dit le Seigneur… Il purifiera les fils de Lévi… et ils deviendront pour le Seigneur ceux qui présentent l’offrande selon la justice » (3, 1.3). Il est clair qu’on ne parle pas ici d’un enfant, et pourtant, cette parole trouve un accomplissement en Jésus, parce que « soudain », grâce à la foi de ses parents, Il a été amené au Temple ; et dans l’acte de sa « présentation », ou de son « offrande » personnelle à Dieu le Père, transparaît clairement le thème du sacrifice et du sacerdoce, comme dans le passage du prophète. L’enfant Jésus, qui est tout de suite présenté au Temple, est le même qui, une fois adulte, purifiera le Temple (cf. Jn 2, 13-22 ; Mc 11, 15, 19) et surtout, fera de lui-même le sacrifice et le prêtre suprême de la Nouvelle Alliance. Telle est également la perspective de la Lettre aux Hébreux, dont un passage a été proclamé dans la deuxième lecture, de sorte que le thème du nouveau sacerdoce est renforcé : un sacerdoce — celui inauguré par Jésus — qui est existentiel : « Car du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés » (He 2, 18). Et ainsi, nous trouvons également le thème de la souffrance, très accentué dans le passage de l’Évangile, lorsque Syméon prononce sa prophétie sur l’Enfant et sur la Mère : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même [Marie], une épée te transpercera l’âme ! » (Lc 2, 34-35). Le « salut » que Jésus apporte à son peuple, et qu’il incarne en lui-même, passe par la croix, par la mort violente qu’Il vaincra et transformera avec le sacrifice de la vie par amour. Ce sacrifice est déjà entièrement annoncé dans le geste de présentation au Temple, un geste certainement motivé par les traditions de l’Ancienne Alliance, mais intimement animé par la plénitude de la foi et de l’amour qui correspond à la plénitude des temps, à la présence de Dieu et de son Saint Esprit en Jésus. L’Esprit, en effet, plane sur toute la scène de la Présentation de Jésus au Temple, en particulier sur la figure de Syméon, mais également d’Anne. C’est l’Esprit « Paraclet », qui apporte le « réconfort » d’Israël et anime les pas et les cœurs de ceux qui l’attendent. C’est l’Esprit qui suggère les paroles prophétiques de Syméon et d’Anne, paroles de bénédiction, de louange à Dieu, de foi dans son Consacré, d’action de grâce parce que finalement nos yeux peuvent voir et nos bras embrasser « son salut » (cf. 2, 30). « Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (2, 32) : c’est ainsi que Syméon définit le Messie du Seigneur, au terme de son chant de bénédiction. Le thème de la lumière, qui fait écho au premier et au second poème du Serviteur du Seigneur dans le Deutéro-Isaïe (cf. Is 42, 6 ; 49, 6), est fortement présent dans cette liturgie. En effet, elle s’est ouverte par une procession à laquelle ont participé les supérieurs généraux et les supérieures générales des Instituts de vie consacrée ici représentés, qui ont porté des cierges allumés. Ce signe, propre à la tradition liturgique de cette fête, est très expressif. Il manifeste la beauté et la valeur de la vie consacrée comme reflet de la lumière du Christ ; un signe qui rappelle l’entrée de Marie dans le Temple : la Vierge Marie, la Consacrée par excellence, portait dans ses bras la Lumière même, le Verbe fait chair, venu dissiper les ténèbres de ce monde avec l’amour de Dieu. Chers frères et sœurs consacrés, vous avez tous été représentés dans ce pèlerinage symbolique qui, en l’Année de la foi, exprime encore plus votre rassemblement dans l’Église, pour être confirmés dans la foi et renouveler le don de vous-mêmes à Dieu. A chacun de vous et à vos Instituts, j’adresse avec affection mes salutations les plus cordiales et je vous remercie de votre présence. Dans la lumière du Christ, à travers les multiples charismes de vie contemplative et apostolique, vous coopérez à la vie et à la mission de l’Église dans le monde. Dans cet esprit de reconnaissance et de communion, je voudrais vous adresser trois invitations, afin que vous puissiez entrer pleinement dans cette « porte de la foi » qui est toujours ouverte pour nous (cf. Lettre apost. Porta fidei, n. 1). Je vous invite en premier lieu à alimenter une foi capable d’illuminer votre vocation. Je vous exhorte pour cela à vous rappeler, comme dans un pèlerinage intérieur, du « premier amour » par lequel Seigneur Jésus Christ a réchauffé votre cœur, non par nostalgie, mais pour alimenter cette flamme. Et pour cela, il faut demeurer avec Lui, dans le silence de l’adoration ; et ainsi, réveiller la volonté et la joie d’en partager la vie, les choix, l’obéissance de la foi, la béatitude des pauvres, la nature radicale de l’amour. À partir toujours à nouveau de cette rencontre d’amour, vous quittez tout pour être avec Lui et vous placer comme Lui au service de Dieu et des frères (cf. Exhort. apost. Vita consecrata, n. 1). En second lieu, je vous invite à une foi qui sache reconnaître la sagesse de la faiblesse. Dans les joies et dans peines du temps présent, quand la dureté et le poids de la croix se font sentir, ne doutez pas que la kénose du Christ est déjà victoire pascale. Précisément dans la limite et dans la faiblesse humaine, nous sommes appelés à vivre la conformation au Christ dans une orientation radicale qui anticipe, dans la mesure possible du temps, la perfection eschatologique (ibid., nn. 16). Dans les sociétés de l’efficacité et de la réussite, votre vie marquée par la « minorité » et par la faiblesse des petits, par l’empathie avec ceux qui n’ont pas de voix, devient un signe évangélique de contradiction. Enfin, je vous invite à renouveler la foi qui fait de vous des pèlerins vers l’avenir. De par sa nature, la vie consacrée est un pèlerinage de l’esprit, à la recherche d’un Visage qui parfois se manifeste et parfois se voile, i>«« Faciem tuam, Domine, requiram » (Ps 26, 8). Que cela soit le désir constant de votre cœur, le critère fondamental qui guide votre chemin, tant dans les petites étapes quotidiennes que dans les décisions les plus importantes. Ne vous unissez pas aux prophètes de malheur qui proclament la fin ou le non sens de la vie consacrée dans l’Eglise de nos jours ; mais revêtez-vous plutôt de Jésus Christ et revêtez les armes de lumière — comme exhorte saint Paul (cf. Rm 13, 11-14) — en demeurant éveillés et vigilants. Saint Chromace d’Aquilée écrivait : « Puisse le Seigneur éloigner de nous ce péril, afin que jamais nous ne nous laissions appesantir par le sommeil de l’infidélité ; mais qu’il nous accorde sa grâce et sa miséricorde, afin que nous puissions toujours veiller en Lui étant fidèles. En effet, notre fidélité peut veiller dans le Christ » (Sermon/i> 32, 4). Chers frères et sœurs, la joie de la vie consacrée passe nécessairement par la participation à la Croix du Christ. Il en a été ainsi pour la Très Sainte Vierge Marie. Sa souffrance est la souffrance du cœur qui ne fait qu’un avec le Cœur du Fils de Dieu, transpercé par amour. Que de cette blessure jaillisse la lumière de Dieu, et qu’également des souffrances, des sacrifices, du don d’eux-mêmes que les personnes consacrées vivent par amour de Dieu et des autres, rayonne la même lumière qui évangélise les nations. En cette Fête, je souhaite en particulier à vous, personnes consacrées, que votre vie ait toujours le goût de la parrhésie évangélique, afin qu’en vous, la Bonne nouvelle soit vécue, témoignée, annoncée et resplendisse comme Parole de vérité (cf. Lettre apost. Porta fidei, 6). Amen.

NOTRE-DAME DE GUADALUPE – LES APPARITIONS ET LE MIRACLE 12.12. (M.O)

10 décembre, 2015

  http://www.sancta.org/nican_f.html

NOTRE-DAME DE GUADALUPE – LES APPARITIONS ET LE MIRACLE 12.12. (M.O)

Nican MopohuaRose Tout récit sur les apparitions de Notre Dame de Guadalupe est inspiré du Nican Mopohua, ou Huei Tlamahuitzoltica, écrit en Hahuatl, la langue Aztèque, par l’écrivain Indien Antonio Valeriano autour de la moitié du XVIe siècle. Malheureusement l’origine de son ouvrage n’a jamais été connu. Une première copie fut publiée en Nahuatl par Luis Lasso de la Vega en 1649. Une copie de la couverture est ci-contre.

Voici la traduction française du récit:

Dix ans après la prise de Mexico, la guerre prit fin et la paix régna parmi le peuple; de cette façon la foi commença à éclore, le discernement du vrai Dieu pour qui nous vivons. En ce temps là, en l’année quinze cent trente et un, dans les premiers jours du mois de décembre, vivait un pauvre Indien appelé Juan Diego, connu comme étant un natif de Cuautitlan. A certains égards, , il appartenait spirituellement à Tlatilolco.

PREMIERE APPARITION Un samedi, tout juste avant l’aube, il était en route pour le culte divin et pour ses propres affaires. Lorsqu’il arriva au pied de la colline connu sous le nom de Tepeyacac, le jour parut et il entendit chanter sur la colline, comme un chant de différents beaux oiseaux. Occasionellement la voix des chanteurs s’arrêtait et il semblait que l’écho répondit. Le chant, très doux et délicieux, était plus beau que celui du coyoltotol, du tzintizcan et d’autres beaux oiseaux. Juan Diego s’arrêta pour voir et se dit à lui-même “Par chance, suis-je digne de ce que j’entends? Peut-être suis-je en train de rêver? Suis-je réveillé? Où suis-je? Peux-être suis-je dans ce paradis terrestre dont nous parlaient nos ancêtres? Peut-être suis-je maintenant au ciel?” Il regardait vers l’est, vers le haut de la colline d’où venait ce précieux chant céleste; puis, subitement le chant s’arrêta et le silence régna. Il entendit alors une voix venant de la colline qui lui disait “Juanito, Juan Dieguito” Il s’aventura alors vers l’endroit où on l’appelait. Il n’était pas le moindrement effrayé; au contraire, il jubilait. Il grimpa alors la colline pour voir d’où on l’appelait. Quand il atteignit le sommet il vit une Dame qui s’y tenait debout et qui lui dit de s’avancer. S’approchant d’elle, il s’émerveilla de sa grandeur surhumaine; ses vêtements brillaient comme le soleil; la falaise sur laquelle reposaient ses pieds étincelait de lumière comme entourée d’un bracelet de pierres précieuses, et la terre resplendissait comme un arc en ciel. Les mezquites, nopales et autres mauvaises herbes qui poussent à cet endroit, paraissaient comme des émeraudes, leurs feuillages comme des turquoises, leurs branches et leurs épines brillaient comme de l’or. Il s’inclina devant elle et entendit sa parole, douce et courtoise, comme quelqu’un qui vous charme et vous enchante profondément. Elle lui dit : “Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu?” Il lui répondit “Madame et enfant, Je dois atteindre ton “église à Mexico, Tlatilolco, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées et données par nos prêtres et nos délégués et Notre Seigneur. Elle lui parla alors ainsi: “Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Afin d’accomplir ce qu’exige ma clémence , va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici, sur cette plaine, une église soit construite en mon honneur; tu lui raconteras dans les moindres détails tout ce que tu as vu et admiré et ce que tu as entendu. Sois assuré que je te serai extrêmement reconnaissante et que je te récompenserai, parce que je te rendrai heureux et digne de récompense pour les efforts et la fatigue que tu vas endurer pour cette mission. Voilà, tu as entendu mes instructions, mon humble fils, va et fais tous tes efforts.” A cet instant, il s’inclina devant elle et dit “ Madame, Je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur: Il descendit alors afin de s’acquitter de sa tâche et prit l’allée qui mène tout droit à Mexico.

DEUXIEME APPARITION Ayant pénétré dans la ville,il se rendit directement et sans délais, au palais épiscopal ou venait d’être nommé un nouveau prélat, le Père Juan de Zumarraga, un Religieux Franciscain. A son arrivée, il essaya de le voir; il plaida auprès des serviteurs afin qu’ils annoncent sa visite, et après une longue attente il fut informé que l’évêque avait ordonné de le faire entrer. En entrant, il s’inclina et s’agenouillant devant l’évêque il lui transmit le message de la Dame du ciel. Il lui raconta aussi tout ce qu’il avait admiré, vu et entendu. Après avoir écouté son bavardage et son message l’évêque trouva cela incroyable; il lui dit alors:” Tu repartiras, mon fils et je t’écouterai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et refléchirai sur les voeux et les désirs pour lesquels tu es venu.” Il s’en alla et paraissait triste car le message n’avait pas été accompli sous toutes ses formes. Il rentra le même jour. Il revint directement au haut de la colline et rencontra la Dame du ciel qui l’attendait à la même place où il l’avait vue la première fois. La voyant, il se prosterna devant elle et lui dit “Madame, la plus petite de mes filles, mon Enfant, j’a été là où tu m’as envoyé afin de me conformer à tes instructions. Avec beaucoup de difficultés j’ai pénétré dans le bureau du prélat. Je l’ai vu et lui a fait part de ton message, comme tu me l’avais commandé. Il m’a reçu bienveillamment et m’a écouté attentivement mais sa réponse laissait entendre qu’il ne me croyait pas. Il m’a dit “Tu reviendras et je t’entendrai à mon gré. Je reprendrai tout depuis le début et réfléchirai sur le voeu et le désir qui t’ont amené.” J’ai parfaitement compris de par la façon dont il m’a répondu qu’il pensait que ton désir d’avoir une église qui te soit consacrée est une invention de ma part, et que ce n’est pas ton ordre, aussi je te supplie fortement, Madame, de confier l’accomplissement de ton message à quelqu’un d’important , de connu qui inspire le respect et l’estime, afin qu’on le croie; parce que je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille et toi, mon Enfant la plus petite de mes enfants, ma Dame, tu m’as envoyé à une place que je ne fréquente jamais ni ne m’y repose. Je t’en prie , pardonne moi ce grand desagrément et ne sois pas irritée, Madame. La Vierge Marie répondit:” Ecoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’excécution de mon désir, mais c’est toi précisémenet que je sollicite et demande de m’aider afin que par ta médiation mon voeu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque. Tu y vas en mon nom et tu lui fais connaitre mon voeu intégral selon lequel je lui demande de commencer la construction d’une église. Et dis-lui aussi que c’est Moi, en personne, la toujours-vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu qui t’ai envoyé” Juan Diego répondit: “Madame, mon Enfant, je ne veux pas te faire de la peine. Joyeusement et de plein gré j’obéirai à tes instructions. Sous aucune condition je ne manquerai de le faire; j’irai accomplir ton désir car non seulemnt le chemin est pénible mais peut-être que je ne serai pas écouté avec plaisir, ou si on m’écoute on ne me croira peut-être pas. Demain après-midi, au coucher du soleil, je reviendrai te porter la réponse de ton message au prélat. Je prends maintenant congé de toi, le plus petite de mes enfants, mon Enfant et Madame. Repose-toi entre-temps” Il s’en alla se reposer chez lui.

TROISIEME APPARITION Le jour suivant, il quitta la maison avant l’aube, et prit le chemin de Tlatilolco, afin d’être instruit des choses divines et d’être présent à l’appel, après quoi il irait voir le prélat. Vers dix heures, rapidement, après avoir assisté à la Messe et avoir inscrit sa présence, il s’en alla quand la foule se fut dispersée. Sur l’heure JuanDiego se rendit au palais de l’évêque. A peine fut-il arrivé qu’il essaya ardemment de voir l’évêque. Après encore beaucoup de difficultés il parvint à le voir. Il s’agenouilla à ses pieds. Il s’attrista et pleura pendant qu’il exposait les instructions de la Dame du ciel demandant à Dieu de lui accorder qu’on croie à son message et au voeu de l’Immaculée pour qu’un temple soit construit là où Elle le voulait. L’évêque, afin de se rassurer, lui posa beaucoup de questions, lui demandant où il l’avait vue et comment elle était. Il décrivit le tout à la perfection à l’évêque. Malgré les explications précises de son apparence et de tout ce qu’il avait vu et admiré, qui en soi indiquait qu’elle était la toujours-vierge Sainte Mère du Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, il ne lui accorda néanmoins aucun crédit lui disant que pour sa requête il lui fallait faire ce qui lui était demandé mais de plus qu’un signe était nécessaire afin qu’il puisse croire qu’il était vraiment envoyé par une Dame du ciel. Juan Diego dit alors à l’évêque “Monseigneur,écoutez! Quel doit être le signe que vous demandez? Car j’irai le demander à la Dame du ciel qui m’a envoyé vers vous.” L’évêque voyant qu’il acceptait sans aucun doute et ne se rétractait pas, le renvoya. Il ordonna immédiatement à quelques personnes de son entourage, en qui il pouvait avoir confiance, de le suivre et de surveiller où il allait, qui il voyait et avec qui il parlait. Ceux qui le suivirent le perdirent de vue alors qu’ils traversaient la ravine près du pont de Tepeyac. Ils cherchèrent partout mais ne purent le retrouver. Ils revinrent donc non seulement parce qu’ils étaient fatigués mais aussi parce que leurs desseins avaient été déjoués, et cela les avait mis en colère. Et c’est ce qu’ils racontèrent à l’évêque. Pour l’influençer afin qu’il ne crut pas en Juan Diego, ils dirent à l’évêque que Juan Diego le trompait et inventait ce qu’il racontait ou qu’il avait seulement rêvé ce qu’il racontait et demandait. Finalement ils s’arrangèrent pour que, si jamais il retournait, il fût retenu et durement puni afin qu’ il cessât de mentir et de tromper. Entre temps, Juan Diego était avec la Bienheureuse Vierge lui rapportant la réponse de Monseigneur l’évêque. La Dame, après l’avoir écouté, lui dit:”Très bien, mon petit, tu repartiras la-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain.”

QUATRIEME APPARITION C’est le jour suivant, un lundi, que Juan Diego devait porter un signe pour qu’on le croie, mais il n’y revint pas parce que, en rentrant chez lui, son oncle, Juan Bernardo, était tombé malade et son état était grave. Il appela d’abord un docteur qui l’aida mais c’était trop tard, son état s’empirait. A la tombée de la nuit son oncle lui demanda d’aller à l’aube à Tlatilolco et de ramener un prêtre pour le préparer et entendre sa confession car il était certain qu’il allait mourir et qu’il ne se lèverait plus ni ne guérirait. Le mardi, avant l’aube, Juan Diego partit de sa maison pour Tlatilolco pour ramener un prêtre et comme il s’approchait de la route qui rejoint la pente qui mène au sommet de la colline de Tepeyac, vers l’ouest, et où il avait l’habitude de traverser la route, il se dit “ Si je continue ce chemin, la Dame va sûrement me voir, et je pourrais être retenu afin que je puisse porter le signe au prélat comme convenu; mais notre premier souci est d’aller rapidement appeler un prêtre car mon oncle l’attend certainement” il fit donc le tour de la colline afin qu’il ne puisse être vu par elle qui voit bien partout. Il la vit descendre du haut de la colline et regarder vers là où ils s’étaient . rencontrés précédemment. Elle s’approcha de lui au bas de la colline et lui dit” “Qu’y a-t-il, le moindre de mes fils? Où vas-tu?” Etait-il affligé ou honteux ou effrayé? Il s’inclina devant elle. Il la salua, disant:” Mon Enfant, la plus tendre de mes filles, Madame, que Dieu veuille que tu sois satisfaite. Comment vas-tu ce matin? Est-ce que ta santé est bonne, Madame et mon Enfant? Je vais te faire de la peine. Sache, mon enfant, qu’un des tes serviteurs , mon oncle, est très malade, Il a attrapé la peste et est sur le point de mourir. Je dois me hâter vers ta maison à Mexico afin d’appeler un de tes prêtres, aimé de Dieu, pour qu’il entende sa confession et lui donne l’absolution car, depuis notre naissance, nous sommes venus au monde pour nous préserver des oeuvres de la mort. Mais si je pars, je reviendrai ici rapidement afin d’aller porter ton message. Madame, mon Enfant, pardonne moi, sois patiente avec moi pour le moment. Je ne te decevrai pas, la plus petite des mes filles. Demain je viendrai en toute hâte. Après avoir écouté les paroles de Juan Diego, la Très Sainte Vierge répondit: ”Ecoute moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton coeur ne soit pas troublé. N’aies pas peur de cette maladie, ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein? Que desires-tu de plus? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois affligé pas la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri”. (Et à ce moment son oncle fut guéri comme il devait l’apprendre par la suite) Quand Juan Diego entendit ces mots de la Dame du ciel, il était grandement consolé. Il était heureux. Il la supplia de l’excuser afin qu’il aille voir l’évêque et lui porter le signe ou la preuve afin qu’on le croie. La Dame du ciel lui ordonna de grimper au haut de la colline où ils s’étaient précédemment rencontrés. Elle lui dit: « Grimpe, ô le moindre de mes fils , jusqu’au haut de la colline; là où tu m’as vue et où je t’ai donné des instructions, tu verras différentes fleurs. Coupe les, cueille les, rassembles les et puis viens les porter devant moi.” Juan Diego grimpa sur la colline immédiatement, et comme il atteignait le sommet il fut stupéfait; de voir qu’une telle variété de merveilleux rosiers de Castille étaient en floraison bien avant la saison où les roses devraient bourgeonner car hors de saison elles gèleraient. Elles étaient parfumées et recouvertes des gouttes de rosée de la nuit qui ressemblaient à des perles précieuses. Il commença immédiatement à les cueillir. Il les assembla et les plaça dans son tilma. Le haut de la colline n’était pas une place où pourrait fleurir n’importe quelle fleur car il y avait beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites. Occasionellement de l’herbe poussait mais c’était au mois de décembre quand la végétation n’était pas gelée. Il descendit la colline immédiatement et porta les différentes roses qu’il avait cueillies à la Dame du ciel qui, en les voyant les prit entre ses mains et les plaça à nouveau dans son tilma, lui disant : « ô toi, le moindre de mes fils , cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite.” Après les conseils de la Dame du ciel, il prit le chemin qui mène directement à Mexico, heureux et sûr du succès, portant avec beaucoup de précaution le contenu de son tilma afin que rien ne s’échappe de ses mains et s’enivrant du parfum de cette variété de belles fleurs.

LE MIRACLE DE L’IMAGE Quand il arriva au palais épiscopal, le majordome vint à sa rencontre ainsi que d’autres serviteurs du prélat..Il les supplia de dire à l’évêque qu’il voulait le voir, mais personne ne voulait le faire, ils faisaient semblant de ne pas l’entendre, probablemenet parce qu’il était trop tôt ou parce qu’ils le connaisaient comme étant un importun et qu’il les harcelait; de plus, leurs collègues leur avaient raconté qu’ils l’avaient perdu de vue quand ils l’avaient suivi. Il attendit longtemps. Quand ils virent qu’il avait attendu longtemps debout, abattu, ne faisant rien, attendant d’ête appelé et paraissant avoir quelquechose dans son tilma, ils s’approchèrent de lui afin de savoir ce qu’il portait. Juan Diego voyant qu’il ne pouvait cacher ce qu’il portait et sachant qu’il serait molesté, bousculé, lacéré, ouvrit un peu son tilma là où se trouvaient les fleurs. En voyant cette variété de roses de Castille hors saison, ils furent complètement stupéfaits parce qu’elles étaient si fraiches, en pleine floraison, si parfumées et si belles. Ils essayèrent de s’en emparer et de tirer quelques unes mais ne réussirent à aucune des trois fois qu’ils osèrent le faire. Ils ne réussirent pas parce qu’à chaque fois qu’ils essayaient de les prendre, ils ne purent voir les fleurs réelles. A la place elles paraissaient peintes, imprimées ou cousues sur la toile. Ils allèrent alors dire à l’évêque ce qu’ils avaient vu l’informant que l’Indien qui était venu à plusieurs reprises voulait le voir et qu’il avait sûrement une raison pour l’avoir attendu avec anxiété si lontemps et être si désireux de le voir. En entendant cela l’évêque comprit qu’il avait apporté la preuve pour confimer ses dires afin qu’il se conformât à la requête de l’Indien. Il ordonna de le faire entrer immédiatement. Dès son entrée Juan Diego s’agenouilla devant lui comme à l’accoutumée et raconta à nouveau ce qu’il avait vu et admiré ainsi que le message. Il lui dit” Monseigneur, j’ai fait ce que tu as commandé, je suis allé dire à mon Ama, ma Dame du ciel, Sainte Marie, précieuse mère de Dieu que tu as demandé un signe et une preuve afin que tu puisses croire qu’il faut construire une église là où elle l’a demandé; je lui ai aussi dit que je t’avais donné ma parole que je rapporterais un signe et une preuve de son désir comme tu l’as demandé. Elle se montra condescendante et agréa à ta requête . Tôt ce matin elle m’a envoyé te voir à nouveau; je lui demandais une fois encore le signe afin que tu puisses me croire et elle me dit qu’elle me le donnerait et elle s’y conforma. Elle m’envoya au haut de la colline, là où j’avais l’habitude de la voir, pour cueillir une variété de roses de Castille. Après les avoir cueillies je les lui ai portées, elle les a prises de sa main et les a placées dans mon vêtement afin que je te les porte et te les donne en personne. Même si je savais que le haut de la colline n’était pas un endroit où pousseraient des fleurs car il y a beaucoup de rochers, de ronces, d’épines, de nopales et de mezquites, j’avais encore des doutes. Quand je me suis approché du haut de la colline, je vis que j’étais au paradis où il y avait une variété d’exquises roses de Castille, couvertes de brillante rosée et je les ai cueillies immédiatement. Elle m’a dit que je devais te les porter et je me suis exécuté afin que tu puisses voir en elles le signe que tu m’a demandé et te conformer à son voeu; aussi et mon message soient crédibles. Voilà. Reçois les.” Il déplia son vêtement blanc où il avait mis les fleurs et quand toutes les différentes variétés de roses de Castille tombèrent à terre apparut soudain le dessin de la précieuse Image de la toujours vierge Sainte Marie, Mère de Dieu, comme on la voit aujourd’hui dans l’église de Tepeyac, nommé Guadalupe. Quand l’évêque vit l’image, lui et tous ceux présents tombèrent à genoux. On l’admira beaucoup. Ils se levèrent pour la voir, ils tremblèrent et, avec tristesse, ils démontrèrent qu’ils la contemplaient avec leur coeur et leur esprit. L’évêque, avec des larmes de tristesse, pria et implora son pardon pour n’avoir pas accompli son voeu et sa requête. Quand il se releva, il détacha du cou de Juan Diego le vêtement sur lequel apparaissait l’Image de la Dame du ciel. Il le prit et le plaça dans sa chapelle. Juan Diego demeura un jour supplémentaire à l’évêché à la requête de l’évêque. Le jour suivant l’évêque lui dit: Montre nous où la Dame du ciel désire qu’une église soit construite” Et il invita immédiatement tous ceux présents à s’y rendre.

APPARITION A JUAN BERNARDINO Après que Juan Diego eut montré l’endroit où la dame du ciel voulait que son église soit construite, il demanda la permission de prendre congé. Il voulait rentrer chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était gravement malade quand il l’avait quitté pour aller à Tlatilolco appeler un prêtre afin d’entendre sa confession et lui donner l’absolution. La Dame du ciel lui avait dit que son oncle était guéri. Mais ils ne le laissèrent pas partir seul et l’accompagnèrent jusqu’à chez lui. Comme ils arrivèrent, ils virent que son oncle était heureux et en bonne santé. Il était très stupéfait de voir son neveu ainsi accompagné et honoré, et demandait la raison d’un tel honneur. Son neveu répondit que lorsqu’il partit chercher le prêtre pour entendre sa confession et lui donner l’absolution, la Dame du ciel lui apparut à Tepeyac lui disant de ne pas être triste, que son oncle allait bien, ce qui l’a consolé . Elle l’a envoyé à Mexico voir l’évêque afin que ce dernier lui construise une maison à Tepeyac. L’oncle témoigna de ce que c’était vrai qu’à cette occasion il fut guéri et qu’il l’avait vue de la même manière que son neveu, apprenant d’Elle qu’elle l’avait envoyé à Mexico pour voir l’évêque. La Dame lui dit aussi que, lorsqu’il irait voir l’évêque, il devrait lui révéler ce qu’il avait vu et lui expliquer de quelle façon Elle l’avait guéri miraculeusement et qu’Elle voulait être appelée La toujours vierge Sainte Marie de Guadalupe et que son image bénie soit aussi ainsi connue Juan Bernardino fut conduit en la présence de l’évêque afin qu’il l’en informe et lui donne un témoignage; son neveu et lui furent les invités de l’évêque chez lui jusqu’à ce que l’église consacrée à la Reine de Tepeyac soit construite là où Juan Diego l’avait vue. L’évêque transféra l’image sacrée de la belle dame du ciel de sa chapelle privée à l’église principale afin que tout le peuple puisse voir l’image bénie et l’admirer . La cité tout entière était sous le coup d’une grande émotion. Tous vinrent la voir , admirer l’image pieuse et prier. Ils s’émerveillèrent de son apparition dans ce divin miracle car aucune personne humaine de ce monde n’avait peint cette image précieuse.

HOMMAGE DU PAPE À LA VIERGE SUR LA PLACE D’ESPAGNE – PRIÈRE DU PAPE JEAN-PAUL II

7 décembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/2003/december/documents/hf_jp-ii_spe_20031208_prayer-immaculate.html

HOMMAGE DU PAPE À LA VIERGE SUR LA PLACE D’ESPAGNE

PRIÈRE DU PAPE JEAN-PAUL II

Solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie

Lundi 8 décembre 2003

1. Reine de la paix, prie pour nous!

En la fête de ton Immaculée Conception je reviens te vénérer, ô Marie, aux pieds de cette statue qui, de la Place d’Espagne, permet à ton regard maternel d’étendre la vue sur cette antique ville de Rome, qui m’est si chère.

Je suis venu ici, ce soir, pour te rendre l’hommage de ma dévotion sincère. C’est un geste à travers lequel s’unissent à moi, sur cette Place, d’innombrables Romains, dont l’affection m’a toujours accompagné au cours de toutes les années de mon service au Siège de Pierre. Je suis ici avec eux pour commencer le chemin vers le cent-cinquantième anniversaire du Dogme que nous célébrons aujourd’hui avec une joie filiale.

2. Reine de la paix, prie pour nous!

C’est vers Toi que se tourne notre regard avec la plus grande anxiété, à Toi que nous avons recours avec une confiance plus insistante en ces temps marqués par de nombreuses incertitudes et craintes pour le destin présent et à venir de notre planète.

Vers Toi, source de l’humanité rachetée par le Christ, finalement libérée de l’esclavage du mal et du péché, nous élevons ensemble une supplication pressante et confiante:  Écoute le cri de douleur des victimes des guerres et de tant de formes de violence, qui ensanglantent la terre. Dissipe les ténèbres de la tristesse et de la solitude, de la haine et de la vengeance. Ouvre l’esprit et le coeur de tous à la confiance et au pardon!

3. Reine de la paix, prie pour nous!

Mère de Miséricorde et d’espérance, obtiens pour les hommes et les femmes du troisième millénaire le don précieux de la paix:  la paix dans les coeurs et dans les familles, dans les communautés et entre les peuples; la paix en particulier pour ces nations où l’on continue chaque jour à se battre et à mourir.

Fais que chaque être humain, de toute race et de toute culture, rencontre et accueille Jésus, venu sur la Terre dans le mystère de Noël pour nous donner « sa » paix. Mère, Reine de la paix, donne-nous le Christ, véritable paix du monde!

FÊTE DE LA NATIVITÉ DE MARIE – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI, Mariazell 2007

7 septembre, 2015

http://w2.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2007/documents/hf_ben-xvi_hom_20070908_mariazell.html

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI EN AUTRICHE

À L’OCCASION DU 850 ANNIVERSAIRE

DE LA FONDATION DU SANCTUAIRE DE MARIAZELL

MESSE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Sanctuaire de Mariazell

Samedi 8 septembre 2007

Chers frères et sœurs,

Avec notre grand pèlerinage à Mariazell, nous célébrons la fête patronale de ce Sanctuaire, la fête de la Nativité de Marie. Depuis 850 ans, des personnes de divers peuples et nations se rendent ici, des personnes qui prient en apportant avec elles les désirs de leurs cœurs et de leurs pays, leurs préoccupations et leurs espérances les plus profondes. Mariazell est ainsi devenue pour l’Autriche, et bien au-delà de ses frontières, un lieu de paix et d’unité réconciliée. Nous faisons ici l’expérience de la bonté réconfortante de la Mère; ici, nous rencontrons Jésus Christ, à travers lequel Dieu est avec nous, comme l’affirme aujourd’hui le passage évangélique – Jésus, dont nous avons entendu dire dans la lecture du prophète Michée: Il sera la paix (cf. 5, 4). Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans le grand pèlerinage séculaire. Nous faisons une halte devant la Mère du Seigneur et nous la prions: Montre-nous Jésus. Montre-nous, à nous pèlerins, Celui qui est à la fois le chemin et le but: la vérité et la vie.
Le passage évangélique, que nous venons d’écouter, ouvre encore davantage notre vision. Il nous présente l’histoire d’Israël à partir d’Abraham comme un pèlerinage qui, suivant des montées et des descentes, à travers des voies courtes et des voies longues, conduit enfin au Christ. La généalogie, avec ses figures lumineuses et obscures, avec ses succès et ses échecs, nous démontre que Dieu peut écrire droit également sur les lignes tortueuses de notre histoire. Dieu nous laisse notre liberté et, toutefois, il sait trouver dans notre échec des voies nouvelles pour son amour. Dieu n’échoue pas. Ainsi, cette généalogie est une garantie de la fidélité de Dieu; une garantie que Dieu ne nous laisse pas choir et une invitation à orienter notre vie toujours à nouveau vers Lui, à marcher toujours à nouveau vers le Christ.
Aller en pèlerinage signifie être orientés dans une certaine direction, marcher vers un objectif. Cela confère également au chemin et à ses difficultés une beauté qui leur est propre. Parmi les pèlerins de la généalogie de Jésus, certains avaient oublié l’objectif et voulaient se présenter eux-mêmes comme cet objectif. Mais le Seigneur a toujours suscité à nouveau également des personnes qui se sont laissées entraîner par la nostalgie de l’objectif, en orientant leur propre vie vers lui. L’élan vers la foi chrétienne, le début de l’Eglise de Jésus Christ a été possible, parce qu’existaient en Israël des personnes dont le cœur était en quête – des personnes qui ne se sont pas installées dans l’habitude, mais qui ont regardé au loin, à la recherche de quelque chose de plus grand: Zacharie, Elisabeth, Siméon, Anne, Marie et Joseph, les Douze et beaucoup d’autres. Leur cœur étant en attente, ils pouvaient reconnaître en Jésus Celui que Dieu avait envoyé et devenir ainsi le début de sa famille universelle. L’Eglise des nations est devenue possible car, que ce soit dans la région de la Méditerranée et dans la proche ou la moyenne Asie, là où arrivaient les Messagers de Jésus, il y avait des personnes en attente qui ne se contentaient pas de ce que tous faisaient et pensaient, mais qui cherchaient l’étoile qui pouvait leur indiquer la voie vers la Vérité même, vers le Dieu vivant.
Nous avons besoin de ce cœur inquiet et ouvert. C’est le noyau du pèlerinage. Aujourd’hui aussi, il ne suffit pas d’être et de penser en quelque sorte comme tous les autres. Le projet de notre vie va au-delà. Nous avons besoin de Dieu, de ce Dieu qui nous a montré son visage et ouvert son cœur: Jésus Christ. Jean, à juste titre, affirme qu’Il est le Fils unique de Dieu qui est dans le sein du Père (cf. Jn 1, 18); ainsi, Lui seul, du plus profond de Dieu lui-même, pouvait nous révéler Dieu – nous révéler également qui nous sommes, d’où nous venons et vers où nous allons. De nombreuses et grandes personnalités ont vécu, au cours de l’histoire, des expériences de Dieu belles et émouvantes. Elles restent cependant des expériences humaines, avec leur limites humaines. Lui seul est Dieu et donc Lui seul est le pont, qui met vraiment Dieu et l’homme en contact direct. Et donc, si nous chrétiens l’appelons l’unique Médiateur du salut valable pour tous, qui concerne chacun et dont, en définitive, tous ont besoin, cela ne signifie pas du tout un mépris des autres religions ni une absolutisation orgueilleuse de notre pensée, mais seulement que nous avons été conquis par Celui qui nous a intérieurement touchés et comblés de dons, afin que nous puissions à notre tour faire des dons également aux autres. De fait, notre foi s’oppose décidément à la résignation qui considère l’homme incapable de la vérité – comme si celle-ci était trop grande pour lui. Cette résignation face à la vérité est, selon ma conviction, le cœur de la crise de l’Occident, de l’Europe. Si, pour l’homme, il n’existe pas de vérité, celui-ci, au fond, n’est même pas capable de distinguer entre le bien et le mal. Les grandes et merveilleuses connaissances de la science deviennent alors ambiguës: elles peuvent ouvrir des perspectives importantes pour le bien, pour le salut de l’homme, mais également – et nous le voyons – devenir une menace terrible, la destruction de l’homme et du monde. Nous avons besoin de la vérité. Mais, certainement en raison de notre histoire, nous avons peur que la foi dans la vérité ne conduise à l’intolérance. Si cette peur, qui a ses bonnes raisons historiques, nous assaille, il est temps de tourner notre regard vers Jésus comme nous le voyons ici au Sanctuaire de Mariazell. Nous le voyons sous deux aspects: comme un enfant dans les bras de sa Mère et, au-dessus de l’autel principal de la Basilique, comme le crucifié. Ces deux images de la basilique nous disent: la vérité ne s’affirme pas à travers un pouvoir extérieur, mais elle est humble et ne se donne à l’homme qu’à travers le pouvoir intérieur du fait qu’elle est vraie. La vérité se démontre elle-même dans l’amour. Elle n’est jamais notre propriété, notre produit, de même que l’amour ne peut pas être produit, mais seulement se recevoir et se transmettre comme don. Nous avons besoin de cette force intérieure de la vérité. En tant que chrétiens, nous avons confiance dans cette force intérieure de la vérité. Nous en sommes les témoins. Nous devons la transmettre en don, de la même manière que nous l’avons reçue, de la même façon que celle-ci s’est donnée.
« Regarder vers le Christ » est la devise de cette journée. Cette invitation, pour l’homme en quête, se transforme toujours à nouveau en une question spontanée, une question adressée en particulier à Marie, qui nous a donné le Christ comme son Fils: « Montre-nous Jésus! ». Nous prions ainsi aujourd’hui de tout notre cœur; nous prions ainsi également en d’autres moments, intérieurement à la recherche du Visage du Rédempteur. « Montre-nous Jésus! ». Marie répond, en nous le présentant tout d’abord comme un enfant. Dieu s’est fait petit pour nous. Dieu ne vient pas avec la force extérieure, mais il vient dans l’impuissance de son amour, qui constitue sa force. Il se donne entre nos mains. Il nous demande notre amour. Il nous invite à devenir nous aussi petits, à descendre de nos trônes élevés et à apprendre à être des enfants devant Dieu. Il nous offre le « Toi ». Il nous demande d’avoir confiance en Lui et d’apprendre ainsi à vivre dans la vérité et dans l’amour. L’Enfant Jésus nous rappelle naturellement aussi tous les enfants du monde, à travers lesquels il veut venir à notre rencontre. Les enfants qui vivent dans la pauvreté; qui sont exploités comme soldats; qui n’ont jamais pu faire l’expérience de l’amour de leurs parents; les enfants malades et qui souffrent, mais aussi ceux qui sont joyeux et sains. L’Europe est devenue pauvre en enfants: nous voulons tout pour nous-mêmes, et peut-être n’avons-nous pas tellement confiance en l’avenir. Mais la terre ne sera privée d’avenir que lorsque s’éteindront les forces du cœur humain et de la raison illuminée par le cœur – quand le visage de Dieu ne resplendira plus sur la terre. Là où se trouve Dieu, là se trouve l’avenir.
« Regarder vers le Christ »: jetons encore brièvement un regard sur le Crucifié au-dessus de l’autel majeur. Dieu a racheté le monde non par l’épée, mais par la Croix. Mourant, Jésus ouvre les bras. C’est tout d’abord le geste de la Passion, avec lequel Il se laisse clouer pour nous, pour nous donner sa vie. Mais les bras étendus sont en même temps l’attitude de l’orant, une position que le prêtre prend lorsque, dans la prière, il ouvre les bras: Jésus a transformé la passion – sa souffrance et sa mort – en prière, et il l’a ainsi transformée en un acte d’amour envers Dieu et envers les hommes. C’est pourquoi les bras ouverts du Crucifié sont, à la fin, également un geste d’étreinte, avec lequel Il nous attire à Lui, il veut nous embrasser entre les mains de son amour. Ainsi, Il est une image du Dieu vivant, il est Dieu lui-même, nous pouvons nous confier à Lui.
« Regarder vers le Christ! ». Si nous le faisons, nous nous rendons compte que le christianisme est quelque chose de plus et de différent qu’un système moral, qu’une série de requêtes et de lois. Il est le don d’une amitié qui perdure dans la vie et dans la mort: « Je ne vous appelle plus serviteur, mais amis » (cf. Jn 15, 15), dit le Seigneur aux siens. Nous nous confions à cette amitié. Mais précisément parce que le christianisme est plus qu’une morale, il est justement le don d’une amitié, c’est pour cela qu’il contient également en lui une grande force morale dont nous avons tant besoin face aux défis de notre temps. Si avec Jésus Christ et avec son Eglise nous relisons de manière toujours nouvelle le décalogue du Sinaï, en pénétrant dans ses profondeurs, alors il se révèle à nous comme un grand enseignement, valable et permanent. Le Décalogue est tout d’abord un « oui » à Dieu, à un Dieu qui nous aime et nous guide, qui nous conduit et qui, toutefois, nous laisse notre liberté, plus encore, en fait une liberté véritable (les trois premiers commandements). C’est un « oui » à la famille (quatrième commandement), un « oui » à la vie (cinquième commandement), un « oui » à un amour responsable (sixième commandement), un « oui » à la solidarité, à la responsabilité sociale et à la justice (septième commandement), un « oui » à la vérité (huitième commandement) et un « oui » au respect des autres personnes et de ce qui leur appartient (neuvième et dixième commandements). En vertu de la force de notre amitié avec le Dieu vivant, nous vivons ce multiple « oui » et, dans le même temps, nous le présentons comme indicateur de l’itinéraire à cette époque du monde.
« Montre-nous Jésus! ». Avec cette requête à la Mère du Seigneur, nous nous sommes mis en marche vers ce lieu. Cette même question nous accompagnera lorsque nous reprendrons notre vie quotidienne. Et nous savons que Marie exauce notre prière: oui, à chaque moment, lorsque nous tournons notre regard vers Marie, elle nous montre Jésus. Ainsi, nous pouvons trouver le juste chemin, le suivre pas à pas, remplis de la certitude joyeuse que le chemin conduit à la lumière – à la joie de l’Amour éternel. Amen.

ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE – HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS (2013)

14 août, 2015

https://w2.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2013/documents/papa-francesco_20130815_omelia-assunzione.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Castel Gandolfo, 15 août 2013

Chers frères et sœurs !

À la fin de la Constitution sur l’Église, le Concile Vatican II nous a laissé une très belle méditation sur la Vierge Marie. Je rappelle seulement les expressions qui se réfèrent au mystère que nous célébrons aujourd’hui : la première est celle-ci : « La Vierge Immaculée, préservée (par Dieu) de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers » (n.59). Et ensuite, vers la fin, il y a cette autre expression : « Tout comme dans le ciel, où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du Jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation, devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (n. 68). A la lumière de cette très belle icône de notre Mère, nous pouvons entendre le message contenu dans les lectures bibliques que nous venons d’entendre. Nous pouvons nous concentrer sur trois paroles-clé : lutte, résurrection, espérance.
Le passage de l’Apocalypse présente la vision de la lutte entre la femme et le dragon. La figure de la femme, qui représente l’Église, est d’un côté glorieuse, triomphante, et de l’autre, encore en travail. Telle est, en effet, l’Église : si elle est déjà associée, au ciel, à la gloire de son Seigneur, elle vit continuellement, dans l’histoire, les épreuves et les défis que comporte le conflit entre Dieu et le malin, l’ennemi de toujours. Et dans cette lutte, que les disciples de Jésus doivent affronter – nous tous, nous, tous les disciples de Jésus nous devons affronter cette lutte – Marie ne les laisse pas seuls ; la Mère du Christ et de l’Église est toujours avec nous. Toujours, elle marche avec nous, elle est avec nous. Marie aussi, en un certain sens, partage cette double condition. Naturellement, elle est désormais, une fois pour toutes, entrée dans la gloire du ciel. Mais cela ne signifie pas qu’elle soit loin, qu’elle soit séparée de nous ; au contraire, Marie nous accompagne, elle lutte avec nous, elle soutient les chrétiens dans le combat contre les forces du mal. La prière avec Marie, en particulier le Rosaire – écoutez bien : le Rosaire. Est-ce que vous priez le Rosaire tous les jours ? Je ne sais… [la foule crie : Oui !] C’est sûr ? Et bien la prière avec Marie, en particulier le Rosaire a aussi cette dimension « agonistique », c’est-à-dire de lutte, une prière qui soutient dans la bataille contre le malin et ses complices. Le Rosaire aussi nous soutient dans la bataille.
La seconde lecture nous parle de la résurrection. L’Apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, insiste sur le fait qu’être chrétien signifie croire que le Christ est vraiment ressuscité des morts. Toute notre foi se base sur cette vérité fondamentale qui n’est pas une idée mais un évènement. De même, le mystère de l’Assomption de Marie corps et âme est tout entier inscrit dans la Résurrection du Christ. L’humanité de la Mère a été « attirée » par le Fils dans son passage à travers la mort. Jésus est entré une foi pour toutes dans la vie éternelle avec toute son humanité, celle qu’il avait prise de Marie ; ainsi, Elle, la Mère, qui l’a suivi fidèlement toute sa vie, qui l’a suivi avec son cœur, est entrée avec Lui dans la vie éternelle, que nous appelons aussi le ciel, le Paradis, la Maison du Père.
Marie a connu aussi le martyre de la croix : Le martyre de son cœur, le martyre de son âme. Elle a tant souffert dans son cœur, pendant que Jésus souffrait sur la croix. la Passion du Fils, elle l’a vécue jusqu’au fond de son âme. Elle a été pleinement unie à Lui dans la mort, et à cause de cela, le don de la résurrection lui a été fait. Le Christ est le premier des ressuscités, et Marie est la première des rachetés, la première de « ceux qui appartiennent au Christ ». Elle est notre Mère, mais nous pouvons dire aussi qu’elle est notre représentante, elle est notre sœur, notre grande sœur, elle est la première des rachetés qui est arrivée au ciel.
L’Evangile nous suggère la troisième parole : espérance. L’espérance est la vertu de qui, faisant l’expérience du conflit, de la lutte quotidienne entre la vie et la mort, entre le bien et le mal, croit en la Résurrection du Christ, en la victoire de l’Amour. Nous avons entendu le chant de Marie, le Magnificat : C’est le cantique de l’espérance, le cantique du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire. C’est le cantique de tant de saints et de saintes, certains connus, d’autres, beaucoup plus nombreux, inconnus, mais bien connus de Dieu : mamans, papas, catéchistes, missionnaires, prêtres, sœurs, jeunes, également des enfants, grand pères, grand mères : ils ont affronté la lutte de la vie en portant dans le cœur l’espérance des petits et des humbles. Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur ». L’Église le chante encore aujourd’hui et elle le chante partout dans le monde. Ce cantique est particulièrement intense là où le Corps du Christ souffre aujourd’hui la Passion. Où il y a la croix, pour nous chrétiens, il y a l’espérance, toujours. S’il n’y a pas l’espérance, nous ne sommes pas chrétiens. C’est pourquoi j’aime dire : ne vous laissez pas voler l’espérance. Qu’on ne nous vole pas l’espérance, parce que cette force est une grâce, un don de Dieu qui nous porte en avant, en regardant le ciel. Et Marie est toujours là, proche de ces communautés, de nos frères, elle marche avec eux, elle souffre avec eux, et elle chante avec eux le Magnificat de l’espérance.
Chers frères et sœurs, unissons-nous, nous aussi, de tout notre cœur, à ce cantique de patience et de victoire, de lutte et de joie, qui unit l’Église triomphante et l’Église pérégrinante, qui unit la terre et le ciel, qui unit notre histoire et l’éternité, vers laquelle nous marchons.

Ainsi soit-il

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE – Mgr Benjamin NDIAYE

14 août, 2015

http://diocesedekaolack.org/index.php?option=com_content&view=article&id=57&catid=56&lang=fr&limitstart=1

ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

Mgr Benjamin NDIAYE (Diocèse de Kaolack, Senegal)

Lectures: Ap 11,19a ; 12,1-6.10ab ; 1Co 15,20-27a ; Lc 1,39-56

« Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur, célébrons ce jour de fête en l’honneur de la Vierge Marie. Les anges se réjouissent avec nous de cette fête : ils en glorifient le Fils de Dieu
» (Antienne Gaudeamus).
Chers fidèles du Christ et enfants de Marie, Bonne et Sainte fête à vous tous !
Que la Vierge de lumière, élevée dans la gloire du ciel, auprès de son Fils Jésus, vous comble des bénédiction maternelles qu’elle reçoit de son Seigneur. Qu’elle vous soutienne, au long des
jours, par sa prière maternelle, pour vous faire vivre en enfants de lumière. Qu’elle porte à Jésus, avec nos louanges et nos actions de grâce, toutes nos demandes !
Chers frères et sœurs dans la foi, quelle joie de fêter la plus belle des mamans,
celle qui a été conçue sans péché, celle qui est sans tache, pleine de grâce et bénie entre toutes les femmes ! Aujourd’hui, par la puissance de son Fils Jésus ressuscité d’entre les morts, elle est couronnée Reine du ciel, Reine de tous les Saints. En elle, c’est notre humanité qui est
glorifiée, avec l’assurance que nous sommes, nous-mêmes, destinés à partager,
un jour, la gloire de Dieu au ciel, si du moins nous nous efforçons de vivre dans la lumière du Christ.
La lumière ! C’est le symbole qui me frappe plus particulièrement en cette fête de l’Assomption, dans le contexte de l’Année de la foi.
Appelée par Dieu à devenir la Mère du Messie et du Sauveur du monde, la Vierge Marie a
cheminé dans la lumière de la foi, comme une croyante pleine de confiance en son Dieu. Le Concile Vatican II déclare : « La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix » (cf. LG, n°58). Or, comme l’écrit l’auteur de
la lettre aux Hébreux, « La foi est une manière de posséder déjà ce qu’on espère, un moyen de connaître les réalités qu’on ne voit pas » (11,1).
C’est dans une foi persévérante, engagée et docile, que Marie a cheminé sur notre
terre, attentive à la Parole de Dieu, pour réaliser, chaque jour, la volonté du Seigneur, jusqu’au bout. Son Assomption par-delà la mort, arrive comme le couronnement d’une vie toute donnée à Dieu. C’est ce que nous enseigne le Concile Vatican II, en ces termes : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16), victorieux du péché et de la mort » (LG, n°59).
Il est vraiment bon de pouvoir nous référer à cette Vierge de lumière : au cœur de notre vie chrétienne, elle brille comme « un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (LG, n°68), comme une étoile radieuse dans l’Eglise et dans l’histoire des hommes.
Puisqu’en cette Année de la foi, la figure de la Vierge Marie nous apparaît comme une lumière
exemplaire dans notre parcours de disciples du Christ, osons nous demander comment
marcher sur ses pas, à la suite du Christ, à la lumière de la Parole de Dieu !
*La première lecture, tirée de l’Apocalypse de saint Jean, évoque un signe grandiose dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.
Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l’enfantement.
Cette femme symbolise l’Israël de la promesse et représente le peuple de Dieu qui a donné naissance au Messie. Dans le Nouveau Testament, cette femme représente l’Eglise. Et cette Eglise est elle-même confrontée à des souffrances et à des persécutions (cf. Ignace de la Potterie).
Tel est le sens de cet autre signe dans le ciel, l’énorme dragon se tenant devant la femme afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
Mais de la même manière que Jésus Christ a vaincu le péché et la mort par sa Passion
et sa Résurrection, au point que l’on proclame dans le ciel : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ », de même l’Eglise, avec l’assistance de son Seigneur, triomphera des embûches qui se dressent sur son chemin.
Et la Vierge Marie est précisément le signe de cette assurance. Cette « Femme » brille d’une
lumière qui ne vient pas d’elle. Elle la reçoit comme une grâce de Dieu qui est lumière (cf. 1Jn 1,5). Le manteau de soleil qui l’enveloppe symbolise la lumière divine. La lune à ses pieds symbolise la beauté (cf. Ct 6,10) ; quant à la couronne des Douze étoiles, elle rappelle les Douze Apôtres du Christ ainsi que les Douze tribus d’Israël. Autant d’ornements, pour magnifier la majesté de l’Eglise représentée par cette Femme.
Pensons alors au Golgotha, avec ce « testament de la croix » : « Femme, voici ton fils… Voici
ta mère » (cf. Jn 19,25-27). N’avons-nous pas là une expression de la maternité de Marie envers les hommes ? La Mère du Christ est aussi la Mère des hommes. Que son illumination
par le Christ, le berger de toutes les nations, se reflète sur nous en grâces abondantes !
Acceptons qu’elle nous prenne par la main, pour nous conduire à Jésus, dans la lumière de la foi.
*L’apôtre Paul, dans la deuxième lecture, nous rappelle une vérité fondamentale de notre
foi : c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront. C’est dans le Christ, en effet, le premier ressuscité parmi les morts, que nous trouvons l’assurance
de notre résurrection future.
Quant à Marie, la nouvelle Eve qui n’a pas connu la mort spirituelle du péché, Jésus
l’a déjà glorifiée en l’élevant au ciel. Aussi pouvons-nous l’invoquer en toute confiance, pour que la lumière du Christ soit victorieuse de nos ténèbres : « Vierge de lumière, marche auprès de nous ; sois notre espoir et notre joie : donne-nous le Sauveur ».
*La page d’évangile, sous la plume de saint Luc, nous présente ce que le Pape
Jean-Paul II appelait « Le ‘Magnificat’ de l’Eglise en marche » (cf. encyclique La Mère du Rédempteur, n°35s). Il s’agit, à travers les tentations, les tribulations,
d’une marche vers l’unité, d’un cheminement de foi du Peuple de Dieu vers la lumière. Et la Vierge est constamment présente à l’Eglise de son Fils, particulièrement à travers ce cantique du « Magnificat » qui, jailli des profondeurs de la foi de Marie lors de la Visitation, ne cesse de
résonner dans le cœur de l’Eglise à travers les siècles.
Ce merveilleux cantique de foi, de louange et d’action de grâce, répond aux paroles d’Elisabeth inspirées par l’Esprit Saint : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni… Bienheureuse celle qui a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». La joie d’Elisabeth est à son comble en présence du mystère dont est porteuse
sa cousine : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon
Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
Et Marie exulte de joie, à son tour, pour les merveilles de Dieu. Son Magnificat
est une véritable profession de foi, nourrie de la Parole de Dieu (cf. 1S2). Elle confesse l’action multiforme de
Dieu dont la puissance renverse les situations au bénéfice des plus petits, des plus humbles, des plus pauvres.
Ce qui fait dire au Pape Jean-Paul II, à propos de l’Eglise, que « Son
amour préférentiel pour les pauvres est admirablement inscrit dans le Magnificat
de Marie [...] En puisant dans le cœur de Marie, dans la profondeur de sa foi exprimée par les paroles du Magnificat, l’Eglise prend toujours mieux conscience de ceci : on ne
peut séparer la vérité sur Dieu qui sauve, sur Dieu qui est source de tout
don, de la manifestation de son amour préférentiel pour les pauvres et les humbles, amour qui, chanté dans le Magnificat, se trouve ensuite exprimé
dans les paroles et les actions de Jésus » (op. cit., n°37).
Que la Vierge de lumière libère nos pas, pour que nous entrions dans le mystère de
la Visitation, en allant visiter ceux qui en ont le plus besoin ; qu’elle
ouvre aussi nos yeux, et nos mains, et nos oreilles, et notre cœur, pour que
nous prêtions davantage attention aux bien-aimés de Dieu que sont les pauvres.
« Vierge de lumière, tu es le sourire d’un Dieu qui nous aime, ô Notre Dame ! »
Nous avons vécu la grâce d’un congrès marial dont nous voulons approfondir, dans les
années à venir, les enseignements (cf. projet de plan d’action pastoral). A l’école de Marie, nous avons appris cinq attitudes spirituelles à cultiver et à vivre, pour renforcer notre témoignage chrétien, en nous inspirant de son exemple, et en comptant toujours sur sa prière maternelle.
Cette expérience a suscité cette prière d’intercession, par laquelle je voudrais aussi porter avec vous notre séminariste Simon SAMBOU qui va être institué acolyte, pour servir à l’autel du Seigneur :

·Notre Dame de l’Annonciation, « aide-nous à
dire Oui au Seigneur, chaque jour de notre vie » : Fiat !
Oui au Seigneur, dans la fidélité au mariage chrétien. Oui au Seigneur, dans
une vie consacrée épanouie et rayonnante. Oui au Seigneur, dans la vie
exemplaire et le ministère dévoué des séminaristes,
des diacres, des prêtres et de l’Evêque. Oui au Seigneur, dans l’engagement
chrétien au service de l’Eglise et de la cité !

·Notre Dame de la Visitation, apprends-nous à savoir aller vers les autres, pour
leur partager notre foi, prier avec eux, et pour leur rendre service.
Enseigne-nous à dire Merci, et à
aimer rendre grâce au Seigneur pour toutes ses merveilles : pour le don de
la vie, pour la grâce d’être chrétien, pour la paix entre croyants, pour Keur
Mariama… : Magnificat !

·Mère Educatrice, « tourne nos sens à l’intérieur »,
pour nous initier au silence qui fait mûrir les dons de l’Esprit Saint en
nous ; pour nous enraciner dans l’accueil et la méditation de la Parole de
Dieu ; pour nous faire vivre la prière chrétienne en famille ; pour
promouvoir une spiritualité conjugale fondée dans l’union du Christ et de son
Eglise ; pour garder le souci de nous former davantage, afin de mieux
connaître et aimer Jésus, ton Fils et notre Frère, et aussi pour rendre
compte de notre espérance : Conservabat !

·Notre Dame des Douleurs, Mère au cœur transpercé par la souffrance et la mort
de ton Fils, obtiens-nous du Dieu fidèle le courage et la persévérance de
suivre Jésus jusqu’à la croix, et de ne jamais négocier notre identité
chrétienne, à cause de la peur, de l’isolement, ou pour des avantages
mondains : que ta constance nous soutienne jusqu’au bout, dans la fidélité :
stabat !

·Notre Dame du Cénacle, Mère en communion de prière avec les disciples de
Jésus présents dans la chambre haute, soutiens, par ton intercession
maternelle, l’Eglise de ton Fils qui est à Kaolack : qu’elle vive une nouvelle Pentecôte missionnaire,
faisant preuve d’ouverture et de zèle apostolique, pour répondre à la faim et à
la soif spirituelles des hommes d’aujourd’hui. Etoile de la Nouvelle
Evangélisation, présente à Jésus nos manques de vin, pour qu’il les comble
maintenant, en vue des noces éternelles : orabat !

·Amen ! 

16 JUILLET – NOTRE DAME DU MONT CARMEL

16 juillet, 2015

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/16.php

16 JUILLET – ND DU MONT CARMEL

HISTORIQUE 

AVE MARIS STELLA

Les religieux du Carmel, appelés à leur origine les Ermites de Sainte Marie du Mont-Carmel[1] (premier ordre à porter officiellement dans les bulles pontificales le nom de Marie) ne séparaient pas le service du Seigneur de celui de la Vierge Marie sa Mère. En Marie, les Carmes voyaient leur Sœur, à cause de sa virginité, et leur Mère qui avait donné vie à leur Ordre ; ainsi professaient-ils le culte de Marie, l’imitation de Marie et la consécration totale à Marie.
Le chapitre général que les Carmes tinrent à Messine, en 1259, promulgua des constitutions pour « l’ampliation de l’office divin » à partir de quoi Sibert de Beka (provincial d’Allemagne) composa un nouvel ordinal qui fut approuvé par le chapitre général de Londres, en 1312. Les Carmes célébraient déjà solennellement, comme toute l’Eglise latine, les quatre principales fêtes de la Vierge (Nativité, Purification, Annonciation, Assomption) mais, outre qu’ils accordaient plus de solennité que d’autres à l’Annonciation, ils célébraient solennellement la messe en commémoration de la Vierge Marie chaque samedi libre (usage que l’Eglise romaine connaît dès le X siècle) ou, à défaut, un autre jour libre de la semaine ; aussi, de même que les Cisterciens, ils célébraient chaque jour une messe en l’honneur de Notre-Dame. Les Carmes qui prétendront, au XIV° siècle, avoir été fondés par le prophète Elie, n’imaginaient pas avoir une autre fête patronale qu’une fête de la Vierge et, comme le Mont-Carmel est assez proche de Nazareth, ils semblent avoir d’abord choisi l’Annonciation à quoi d’ailleurs sont consacrés la plupart des couvents qu’ils fondèrent en Europe ; ils firent aussi, plus tard, le choix de l’Immaculée Conception (1340) ou de l’Assomption (1367).
A la fin du XIV° siècle, les Carmes firent une fête olennelle (16 juillet) pour commémorer les faveurs qu’ils avaient reçues par l’intercession de Notre-Dame[2], dont les premières traces se rencontrent en Angleterre[3]. En 1585, Sixte Quint accorde un office entièrement propre dont l’hymne est l’Ave Maris Stella. La messe actuelle du missel romain, dite « Gaudeamus », est celle du missel imprimé à Rome en 1587 ; en 1726, Benoît XIII étend la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel à l’Eglise universelle.

[1] En 1247, ils reçoivent officiellement le nom de Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.
[2] Le Bienheureux Simon, cassé de vieillesse, affaibli par l’austérité de sa vie pénitente, passait très-souvent les nuits en prières, gémissant dans son cœur des maux dont ses frères étaient affligés. Il arriva qu’un jour étant en prières, il fut comblé d’une consolation céleste, dont il nous fit part, en communauté, comme il suit : « Mes très-chers frères, béni soit Dieu, qui n’a pas abandonné ceux qui mettent en lui leur confiance et qui n’a pas méprisé les prières de ses serviteurs. Bénie soit la très-sainte Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressouvenant des anciens jours et des tribulations dont le poids a paru trop lourd et trop accablant à quelques-uns d’entre vous (ne faisant pas assez d’attention que ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ, doivent s’attendre à souffrir la persécution), vous adresse aujourd’hui, par mon ministère, des paroles de consolation, que vous devez recevoir dans la joie du Saint-Esprit. Je prie cet Esprit de vérité qu’il dirige ma langue, afin que je parle convenablement, et que je manifeste avec la plus exacte fidélité l’œuvre de Dieu, et la faveur que nous avons reçue du Ciel. Lorsque j’épanchais mon âme en la présence du Seigneur, moi qui ne suis que cendre et poussière, et que je priais avec toute confiance la Vierge sainte, ma Souveraine, que puisqu’elle avait daigné nous honorer du titre spécial de Frères de la bienlieureuse Vierge Marie elle voulut aussi se montrer notre mère, notre protectrice, en nous délivrant de nos calamités, et en nous procurant de la considération et de l’estime, par quelque marque sensible de sa bienveillance, auprès de ceux qui nous persécutaient, lorsque je lui disais avec de tendres soupirs : ‘ FIeur du Carmel, Vigne fleurie, splendeur du Ciel, ô Mère-Vierge incomparable ! ô Mère aimable et toujours Vierge, donnez aux Carmes des privilèges de protection, Astre des mers ! ’ la bienheureuse Vierge m’apparut en grand cortège, et tenant en main l’habit de l’Ordre, elle me dit : ‘ Reçois, mon cher fils, ce scapulaire de ton Ordre, comme le signe distinctif et la marque du privilège que j’ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel ; c’est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d’une paix et d’une protection spéciale jusqu’à la fin des siècles. Ecce signum salutis, salum in periculis. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera préservé des feux éternels.’ Et comme la glorieuse présence de la Vierge sainte me réjouissait au-delà de tout ce qu’on peut se figurer, et que je ne pouvais, misérable que je suis, soutenir la vue de sa majesté, elle me dit, en disparaissant, que je n’avais qu’à envoyer une députation au pape Innocent, le vicaire de son Fils, et qu’il ne manquerait pas d’apporter des remèdes à nos maux » (16 juillet 1251 : témoignage du R.P. Pierre Swayngton, compagnon, secrétaire et confesseur de saint Simon Stock, troisième prieur général latin de l’Ordre des Carmes).
[3] « Calendrier Astronomique » de Nicolas de Lynn, en 1386 ; « Bréviaire » de Zimmerman, en 1399 ; « Missel » des Carmes de Londres, en 1393 ; « Missel » de Kilcornic, en 1458.

Ave Maris Stella
Par Honorat de Bueil, marquis de Racan (1589-1670)
O la plus claire des étoiles,
Qui parut au travers des voiles
Dont la nuit du péché nous offusquait les yeux,
Reçois nos vœux et nos suffrages
Et nous sauve de ces orages
Au port que tes bontés nous préparent aux cieux.
Si la créance trop légère
Qu’eut Eve à la voix mensongère
Nous avait tous rendus esclaves des enfers,
Ta foi, par un contraire échange, Croyant aux paroles de l’ange, Brisa de nos aïeux les prisons et les fers.
O bel astre, fais que ta flamme
Puisse encore éclairer mon âme
Dans l’asile où Jésus nous conduit au trépas ;
Chasse l’ennemi qui nous menace
Et fais que le fruit de sa grâce
Nous donne au ciel la gloire et la paix ici-bas.
Si jadis tes chastes entrailles
Contenaient ce Dieu des batailles
Dont le pouvoir s’étend du nord jusques au sud,
Usant de ton pouvoir de mère,
Apaise la juste colère
Du fils que dans tes flancs ta seule foi conçut.
Vierge chaste, Vierge féconde,
Fais que nous puissions en ce monde
Conserver la blancheur de notre pureté,
Et qu’en suivant ta sainte vie,
Notre âme, dans le ciel ravie,
Te puisse encore suivre en l’immortalité.
Gloire au Père dont la puissance
Est le support de l’innocence !
Gloire au Fils dont le sang fut répandu pour nous !
Gloire à l’Esprit qui nous inspire
L’amour dont notre âme soupire
Jusqu’à ce qu’elle soit unie à son époux.

AVE MARIS STELLA (LATINO)
Ave maris stella,
Dei Mater alma
Atque semper virgo
Felix caeli porta

Sumens illud ave
Gabrielis ore
Funda nos in pace
Mutans Evae nomen

Solve vincla reis
Profer lumen caecis
Mala nostra pelle
Bona cuncta posce

Monstra te esse matrem
Sumat per te preces
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus

Virgo singularis
Inter omnes mitis
Nos culpis solutos
Mites fac et castos

Vitam praesta puram
Iter para tutum
Ut videntes Jesum
Semper collaetemur

Sit laus Deo Patri
Summo Christo decus
Spiritui sancto
Tribus honor unus

Amen.
___________________________________

EVE ET MARIE (LITURGIE BYZANTINE)

24 mars, 2015

http://it.mariedenazareth.com/1251.0.html?&L=0

EVE ET MARIE (LITURGIE BYZANTINE)

Dans la liturgie byzantine, le thème de Marie, « nouvelle Eve » est constant :

Déchus de l’éternelle demeure et tombés de façon impie dans la mort, nous avons été de nouveau rappelés par toi, car tu es la Mère du Rédempteur et tu nous a donné de courir à la patrie première.
(18 avril, Théotokion de la 9e ode)

En m’inspirant de m’égaler au Créateur, l’affreux serpent m’emmena prisonnier. Par toi, O très pure, je suis rappelé et vraiment divinisé, car tu enfantas, O mère de Dieu, celui qui nous divinise.
(4 décembre, 2e canon des matines, Théotokion de la 1e ode)

Tu [Jésus] devins le nouvel Adam à la place du premier, né de la Vierge qui prenant place de la première mère, Rédempteur et Sauveur de tous ; contre la mort, tu es vie et vraiment immortel.
Aussi sachant que celle qui t’enfanta est vraiment mère de Dieu, nous la proclamons bienheureuse, comme il est juste.
(2 août, Théotokion du 4e ode)

Par la maladie et la désobéissance, Eve introduit la malédiction.
Par la fécondité de ton sein, Vierge Mère, la bénédiction s’épanouit dans le monde ; aussi nous te magnifions.
(Hirmos pour de très nombreux offices)

Eve par son intempérance introduisit la mort ; tu nous apportas la vie par ta pure virginité.
(3e ton, dimanche, complies, 5e stichère de la 4e ode)

La condamnation de l’antique malédiction a pris fin par ta médiation, O Vierge sans tache, car le Seigneur apparaissant sur toi a fait fleurir la bénédiction dans sa grande bonté, O seule parure des mortels.
(6e ton, vendredi, 2e canon des matines, 2e stichère de la 3e ode)

Le prince des anges fut envoyé du ciel dire le « Réjouis-toi » à la Théotokos ; te voyant incarné, Seigneur, il s’étonna et lui cria ainsi avec une voix incorporelle :
Réjouis-toi par qui brilla la joie ;
Réjouis-toi, par qui va cesser la malédiction ;
Réjouis-toi, anaclèse d’Adam ;
Réjouis-toi, délivrance des larmes d’Eve [...]
Réjouis-toi, par qui la création est renouvelée ;
Réjouis-toi par qui le créateur devient petit enfant.
Réjouis-toi, épouse inépousée.
(Ikos 1)

Salut, ô très Pure de qui vint le Pasteur, le Très Haut qui revêtit la peau d’Adam, me renouvela dans ton sein, moi l’homme entier.
(30 novembre, 2e canon des matines, Théotokion de la 7e ode)

Extraits de : Textes liturgiques de l’édition grecque officielle, cités dans Joseph LEDIT, Marie dans la liturgie de Byzance, ed. Beauchesne, Paris 1976, pp. 46-63

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